L`oignon fait la sauce Communiqué de presse / Press release

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L`oignon fait la sauce Communiqué de presse / Press release
6, rue Jacques Callot
75006 Paris
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f +33 1 53 10 89 72
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www.loevenbruck.com
ARNAUD LABELLE-ROJOUX
L’OIGNON FAIT LA SAUCE
09.12.2011 - 14.01.2012
Vernissage le jeudi 8 décembre 2011, à partir de 18h.
Arnaud Labelle-Rojoux, carême-prenant.
L’expression vient à l’esprit pour désigner la dimension carnavalesque de son œuvre.
Pas plus que le « parodic’ »1 ne se réduit pour Arnaud Labelle-Rojoux à une simple
satire, le carnaval n’est entendu ici comme la somme de potacheries immédiates ; ni
encore comme le dénominateur thématique commun, de près ou de loin, d’un certain
nombre de ses pièces (ainsi commence-t-il pourtant la liste de ses motifs favoris :
clown, dieu, masque, mort, diable, sorcière…). Il faut l’entendre au contraire dans son
sens le plus profond et subversif2, celui d’un renversement des valeurs, traditionnellement circonscrit à une période limitée de l’année, mais qui semble chez lui être à
l’œuvre en permanence ; être même ce sur quoi l’œuvre tient.
Il y a dans cette pratique du retournement des relents surréalistes : le gant retourné
d’ALR serait alors sa fascination pour l’envers des choses, le refoulé individuel ou
collectif, la part maudite de l’histoire de l’art ; sa revendication de la subjectivité ;
ou son goût pour le renversement des évidences – car si l’habit ne fait pas le moine,
l’oignon fait la sauce.
Il y a sans doute aussi une forme de persistance du principe d’équivalence Dada. Oui
= Non, disait Ribemont-Dessaignes. Ici haut = bas, sacré = profane, intime = public,
positif = négatif ; et voilà Gilbert & George transformés en de blancs caniches (Gilbert
& George, 2005), et un célèbre boys band transfiguré en triple apparition de Beuys
(Beuys Band, 1997).
Mais ALR avoue tant de références qu’il déjoue la menace de l’enfermement dans un
modèle formateur. En fils de bonne famille, il n’échappe pas à une culture bourgeoise.
Il ne la renie pas non plus, mais, non sans violence ni sans une certaine jouissance
dans l’avilissement, la mâtine de références triviales, vulgaires, voire trash. La médiocrité est au bout de la voie, qu’il envisage gaiement : c’est sa voie du pire, la seule
pour dépasser le goût, le bon goût comme le sien propre.
A Gombrowicz il emprunte la formule : « Toute forme est limitation et mensonge », et
l’on voit dans son approche de l’art toute l’énergie de cette « immaturité » revendiquée. Elle s’opère dans une mise en question permanente des valeurs de l’art. Veillant
à ne pas se laisser enfermer, le sens glisse, échappe toujours dans la multiplicité des
registres, des références, des mediums, des associations qui traversent son œuvre.
A défaut de pouvoir être « inculte », son immaturité à lui sera hypercultivée, presque
hypermnésique, mais aussi résolument subjective : « Je revendique une subjectivité
irrécupérable, parce que totalement irrationnelle, à la limite de l’idiotie. »3
Smile, it’s art!
Jeanne Brun
1. Arnaud Labelle-Rojoux, L’art parodic’, Paris, Java, 1996.
2. Celui que lui donne Mikhail Bakhtine dans son ouvrage consacré à L’œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance. Paris, Gallimard, 1982.
3. Arnaud Labelle-Rojoux, entretien avec Eric Mangion, On va encore manger froid ce soir, catalogue de l’exposition au MAMAC de Nice, Paris, Semiose / Loevenbruck, 2008, p. 127.
Contact presse :
Alexandra Schillinger, [email protected], t 01 82 28 38 22,
assistée de Clio Lavau, [email protected]
Horaires de la galerie : Mar - Sam, 11h-19h et sur rendez-vous
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ARNAUD LABELLE-ROJOUX
L’OIGNON FAIT LA SAUCE
09.12.2011 - 14.01.2012
Private view Thursday 8 December 2011, 6-10 pm
Arnaud Labelle-Rojoux, Mardi gras
The expression comes to mind to designate the carnivalesque dimension of his
work.
Just as for Arnaud Labelle-Rojoux the “parodic”1 is much more than simple satire, so
carnival in this context is something that goes beyond a set of immediate pranks. Nor
is it exactly the common or thematic denominator of a certain number of his pieces,
whether near or far (this is how he starts the list of his favourite motifs: clown, god,
mask, dead, devil, witch). It needs, rather, to be understood in its deepest and most
subversive sense, that of an overturning of values,2 a process which was traditionally
confined to a limited part of the year, but which seems to be permanently active in his
work, to be its very foundation.
This practice of reversal has a Surrealist side: ALR’s invaginated glove would then be
his fascination for the obverse of things, the individual or collective repressed, the
accursed share of art history; his assertion of subjectivity or his taste for the overturning of what seemed obvious – for the habit makes the monk, the onion makes the
sauce.
No doubt, too, that are is a kind of persistence of the Dadaist principle of equivalence.
Yes = No, said Ribemont-Dessaignes. Here high = low, sacred = profane, private =
public, positive = negative; hence Gilbert & George transformed into white poodles
(Gilbert & George, 2005), and a famous boys band transfigured into a triplicate Beuys
(Beuys Band, 1997).
But ALR has so many acknowledged references that he avoids the threat of limitation
to a defining model. As the son of a good family he is not free of bourgeois culture,
nor does he reject it, but, not without violence, nor without a certain pleasure in debasement, he mixes it up with trivial, vulgar and even trash references. Mediocrity is
further down the line, and he observes it gaily: it is his way of worseness, the only way
of getting beyond taste – good taste and his own taste.
From Gombrowicz he borrows the words: “Every form is a limitation and a lie,” and
his approach to art manifest all the energy of that avowed “immaturity.” It is enacted in a permanent questioning of the values of art. Careful not to paint itself into a
corner, meaning slides, keeps escaping into the multiplicity of registers, references,
mediums and associations that run through his work. Rather than “uncultured,” his
immaturity is hyper-cultivated, almost hypermnesic, but also resolutely subjective:
“I claim the right to a subjectivity that is unreformable because totally irrational, verging in idiocy. 3
Smile, it’s art!
Jeanne Brun
1. Arnaud Labelle-Rojoux, L’art parodic’, Paris, Java, 1996.
2. This is the meaning defined by Mikhail Bakhtin in his book Rabelais and His World, John
Wiley and Sons, 1984.
3. Arnaud Labelle-Rojoux, interview with Eric Mangion, On va encore manger froid ce soir, catalogue of the exhibition at MAMAC, Nice, Paris, Semiose/Loevenbruck, 2008, p. 127.
Press contact :
Alexandra Schillinger, [email protected], t 01 82 28 38 22,
assisted by Clio Lavau, [email protected]
Opening hours : Tues-Sat, 11 a.m. - 7 p.m. and by appointment

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