(DE archéo ss-marine Primaire)

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(DE archéo ss-marine Primaire)
Crédit image : Ifremer
Cet atelier a été conçu en collaboration avec Relais d’sciences, Centre de
Culture Scientifique, Technique et Industrielle de Basse-Normandie
Véronique Doré, professeur des Ecoles
Mise à disposition au service pédagogique de La
Cité de la Mer.
Mel. [email protected]
Tel. 02 33 20 26 37
Fax. 02 33 20 26 27
Service pédagogique :
Contactez Isabelle Roux de 9h à12h et de
14h à 18 h du lundi au vendredi inclus.
Mel. [email protected]
Tel. 02 33 20 26 35
Fax. 02 33 20 26 27
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« L’histoire est une connaissance par traces ». Mais de quelles traces s’agit-il ?
Comment les dater ? Quels renseignements peut-on en tirer ?
Pendant longtemps, l’historien s’est limité aux traces écrites. Si celles-ci restent
d’une importance capitale, les sources d’informations se sont largement diversifiées :
témoignages oraux, architecture, costumes… A ce titre, une épave est une archive
précieuse car très riche d’enseignements : témoignage des techniques de
construction maritime de l’époque et des transferts commerciaux, elle illustre aussi la
vie quotidienne du moment.
Cet atelier se propose de mieux faire connaître aux enfants la vie quotidienne de
l’âge d’or de l’Empire Romain, à travers une démarche originale : l’exploitation d’une
épave romaine du 1er siècle après J.-C. En travaillant sur cette épave reconstituée,
les enfants découvriront et reproduiront les étapes chronologiques d’une fouille. Ils
développeront également leur sens critique en effectuant l’analyse du contenu de
l’épave : leurs déductions leur permettront de prendre conscience de l’importance
des échanges commerciaux de l’époque, mais aussi de connaître les aliments
courants, les techniques etc…
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En cycle 3, l’approche de l’histoire permet aux enfants de mieux connaître le passé
pour mieux comprendre le monde actuel, notamment la lente constitution du
patrimoine français et européen. Dans le cadre d’une méthode inspirée de la
démarche scientifique, l’enfant apprend :
- à partir d’une situation donnée et d’un questionnement, à émettre diverses
hypothèses
- à rassembler des documents, identifier leur nature et leur datation, en
privilégiant la recherche de sens
- à réaliser des expérimentations concrètes
- à développer son sens critique en justifiant ses hypothèses par une
argumentation rigoureuse
- à présenter clairement ses résultats à un groupe de travail dans le but de
finaliser le projet par une production commune
L’atelier « Inventeurs d’épave », consacré à l’archéologie sous-marine, s’insère
parfaitement dans cette logique didactique. En outre :
- en reflétant la diversité des talents nécessaires à l’exploitation d’une épave,
cet atelier est porteur de fortes relations avec d’autres champs disciplinaires
tels que les sciences et techniques
- il permet également à l’élève d’établir une comparaison avec une société
différente de la sienne, dont il aura découvert des indices de vie quotidienne
- la culture de l’époque et de la région choisies (épave de l’âge d’or de l’Empire
Romain, au large de l’Italie) fait partie intégrante de notre patrimoine culturel,
ce qui permet à l’enfant de prendre conscience que sa propre culture s’inscrit
dans un héritage de dimension européenne
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Principalement :
Une table de grandes dimensions présentant l’épave ensablée avec des
objets épars
Un document élève de 3 pages, à compléter par chacun, pour guider les
enfants dans leurs investigations – ces documents pourront par la suite être
mis en commun, notamment pour reconstituer la mosaïque de l’épave
Des documents de références qui serviront à l’analyse des objets de l’épave
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Le film « Enquêtes sous-marines » est projeté dans l’exposition de La Cité de la Mer
et a été spécialement conçu pour les enfants. Il constituera l’introduction au thème
de cet atelier et, grâce à de nombreuses images sous-marines, donnera aux élèves
une bonne représentation des conditions réelles d’une fouille.
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Les élèves rentrent dans leur rôle de plongeurs archéologues, qui vont avoir à
effectuer une campagne de fouilles sur une épave découverte récemment.
Explication du titre de l’atelier : celui qui découvre une épave est appelé
« inventeur » de cette épave.
L’objectif final des élèves est clairement défini : « Chaque épave a son histoire.
Quelle est l’histoire de celle-ci ? De quand date-t-elle ? Que transportait-elle ? Quel a
été son trajet avant de sombrer ? » Il va falloir mener l’enquête...
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Par où commence-t-on ? Comment étudie-t-on une épave ? Quelles sont les
différentes étapes ?
- Quels renseignements peut-on tirer de l’étude d’une épave ?
Les hypothèses et suggestions des élèves sont recueillies et seront rediscutées en
fin d’atelier.
NB : Une première discussion en classe utilisant ces mêmes questions serait une
bonne introduction. Elle permettrait aux élèves d’amorcer leur réflexion et de formuler
clairement leurs premières hypothèses – voire d’en prendre note (il serait alors utile
de ramener ces écrits, ou un écrit collectif, lors de l’atelier).
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Les élèves sont séparés en 6 équipes. Les documents élèves sont distribués à
chacun.
La première page du document élève est une carte de la Méditerranée, montrant la
localisation de l’épave.
Questions aux élèves :
- au large de quel pays a été découverte l’épave ? (au large de l’Italie)
- aux abords de quelle grande ville a-t-elle été retrouvée ? (au large du port
actuel d’Ostie, près de Rome)
Les élèves situent dans l’espace la position de l’épave.
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Une expédition sous-marine d’archéologie est très complexe à monter, car il faut
veiller à tout prévoir…
Question aux élèves : quel matériel, quel personnel faut-il prévoir pour une fouille
sous-marine ?
Dans le document élève, un tableau répertorie tous les éléments nécessaires à
l’expédition (bateau, matériel de plongée, équipe complète de plongeurs, historiens,
restaurateurs d’objets…). Un jeu de carte plastifiées est confié aux élèves : il
représente les pictos et photos correspondants à ces éléments - chaque élèvearchéologue fait sa « check list » et coche sur son tableau au fur et à mesure qu’il
pioche une carte et identifie chaque élément.
Cette activité permet aux élèves de prendre conscience de la complexité de
l’organisation d’une campagne de fouille, mais aussi des différentes compétences
qui y sont nécessaires.
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Explication donnée : une épave est en général très ensablée par les sédiments qui
se sont déposés dessus au fil des siècles. Avant toute chose, il s’agit de désenvaser
le site, à l’aide d’un « aspirateur sous-marin » muni d’un gros tuyau, qu’on appelle
une suceuse. Une fois le désensablage effectué, la fouille réelle peut commencer.
L’animateur retire le couvercle de la table, et les élèves découvrent alors l’épave à
exploiter.
Il est nécessaire de pouvoir dire lors de l’étude d’un objet à quel endroit de l’épave il
a été retrouvé. La meilleure méthode de repérage est de réaliser un quadrillage
visuel à l’aide de drisses de nylon et de pitons qui servira de référence. Les élèves
réalisent donc le carroyage de l’épave (6 parcelles), et attribuent à chaque parcelle
un code. Chaque équipe travaillera sur une parcelle différente : la mise en commun
des résultats permettra ultérieurement de reconstituer l’ensemble de l’épave.
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Avant toute chose, chaque objet est préalablement étiqueté. Chaque élève a ensuite
à compléter dans son document :
- la représentation de sa parcelle, en indiquant les objets à leurs places
correctes et la direction du Nord à l’aide d’une boussole
- les « fiches objets » : chaque parcelle contient 1 objet dont l’élève a à donner
une description précise suivant les indications (numéro de l’objet, sa nature,
ses matériaux, les éventuelles inscriptions qu’il comporte…)
Aucune information n’a été oubliée, les objets peuvent désormais être sortis de l’eau.
L’animateur expliquera alors les deux grandes méthodes possibles (grues et ballons
de remontée).
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Les inscriptions sur les amphores ou les lingots de métal trouvés sur les épaves sont
très importantes, car elles donnent de multiples indications (nom du producteur de
vin, poids du lingot, origine de la mine…) à prendre impérativement en compte. Les
restaurateurs en prennent l’empreinte en appliquant une fine couche de silicone et
en la tapotant légèrement à l’aide d’un maillet amorti d’un morceau de bois : c’est
l’estampage. L’empreinte obtenue est un « négatif » qui pourra être pris en photo et
retravaillé sur ordinateur. Le silicone est une matière très malléable qui permet de
récupérer tous les détails, à une précision de l’ordre du micromètre.
A l’aide de pâte à modeler, les enfants réaliseront un estampage des inscriptions
portées par des lingots.
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Explications données : l’eau de mer a une action destructrice sur la plupart des
matériaux : fer (rouille), cuivre (oxydation verte), etc… Parfois, les matériaux se
conservent bien (terres cuites, céramiques…) mais vont être très abîmés par le
séchage. En effet, l’eau de mer en s’évaporant provoque la cristallisation du sel
dissous. Ces cristaux en se formant vont rendre l’amphore ou l’assiette pulvérulente
et la détruire, alors qu’elle sera sortie intacte de 10 siècles passés au fond de l’eau.
On ne peut donc pas simplement sécher l’objet et l’exposer dans un musée : il s’agit
d’abord d’enrayer ou d’empêcher la destruction des objets par l’eau de mer si on veut
pouvoir les conserver – ce sont les étapes de la restauration.
La méthode de restauration varie principalement en fonction du matériau dont l’objet
est constitué :
- pour de la terre cuite ou des céramiques (amphores, assiettes, vases…) :
plusieurs rinçages à l’eau douce sont nécessaires afin d’ôter tout le sel. Puis,
un séchage graduel est réalisé. Il faut ensuite ôter délicatement avec un petit
burin les concrétions de sédiments et coquillages qui sont en général collées à
l’objet.
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pour les métaux (statues, canons…) : après rinçages à l’eau douce, on réalise
une électrolyse - il s’agit de faire traverser l’objet par un courant électrique, ce
qui permet de nettoyer la surface de métaux mous ou l’intérieur inaccessible
d’un canon
- pour les bois gorgés d’eau, on utilise de la résine durcissante : après rinçage,
l’eau qui imprègne le bois est remplacé par de la résine qui durcit ensuite et
garde ainsi la structure du bois en le rendant plus résistant
Cette liste n’est pas exhaustive et d’autres techniques plus complexes sont utilisées :
micro sablage, lyophilisation,… mais la restauration n’est pas une science exacte, et
il arrive que la détérioration de l’objet continue après traitement.
A l’aide d’un petit burin, les élèves apprennent à ôter délicatement la gangue de
concrétions recouvrant une amphore, puis réalisent l’électrolyse d’un objet de cuivre
oxydé.
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Rappel des questions initiales :
- de quand date cette épave ?
- quel est son pays d’origine ?
- que transportait-elle ?
- quel trajet a-t-elle réalisé avant de sombrer ?
Les élèves étudieront chaque objet et complèteront leurs « fiches objets » en
indiquant si l’analyse le permet la datation de l’objet, son contenu (amphores), son
origine géographique, … Ils pourront pour cela s’appuyer sur 2 documents de
référence mis à leur disposition. Une mise en commun des résultats sera nécessaire
(les équipes n’ayant pas toutes les mêmes objets, donc les mêmes informations) et
permettra d’échanger des argumentations rigoureuses afin de déduire l’âge et le
cheminement du bateau avant son naufrage.
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Tester l’action de l’eau salée sur divers matériaux (cuivre, fer, papier, bois…).
Discussion : quelles sont les étapes de la fouille d’une épave ? Quels
renseignements peut-on tirer de l’épave elle-même et des objets qui s’y trouvent ?
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Travail sur les étapes d’une fouille terrestre, les méthodes, les difficultés…
Répertorier sur le site du DRASSM les épaves des côtes françaises
Les difficultés d’une fouille en grande profondeur : le cas du Titanic
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L’Encyclopédie d’Archéologie Sous-Marine
Editions Periplus dont les deux tomes :
9.
« L’archéologie
sous-marine,
histoire
méthodes »
10.
« Mare Nostrum : la mer des Romains »
et
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L’archéologie sous-marine en général
http://www.culture.gouv.fr/culture/archeosm/fr/
Créé par le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sousmarines, ce site vous permet de découvrir l'
histoire et les techniques de l'
archéologie
sous-marine
http://www.unesco.org/culture/legalprotection/water/html_fr/publication.shtml
Ce site réalisé par l'
UNESCO propose de donner les références ou d'
accéder en
ligne aux différentes publications axées sur la protection du patrimoine culturel
subaquatique. Un dossier intitulé "20 000 mondes sous les mers" est ainsi
accessible. Site en Français.
http://www.archeophile.com/
Ce portail propose de nombreux liens dans le domaine de l'
archéologie
subaquatique.
http://archeonavale.org/
Présentation du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN), ses objectifs,
ses activités, prospections, fouilles archéologiques sous-marines, recherche en
histoire navale et mise en valeur du patrimoine maritime.
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http://marine.antique.free.fr/
Recueil des peintures, mosaïques, monnaies, sculptures, textes, fouilles
archéologiques sur la marine et les navires de guerre et de commerce en
Méditerranée pendant l'
Antiquité
La vie quotidienne à l’époque de l’antiquité romaine
http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/anti/vie0.htm
Un site très complet sur le mode de vie et la société romaine en général : sciences,
religion, place des femmes, alimentation, éducation, mais aussi jeux et autres loisirs,
toilettes et vêtements…
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http://www.noctes-gallicanae.org/Pompeii/garum.htm
Pour tout savoir sur le garum, ce condiment proche du nuoc mam actuel et qui, très
prisé, se vendait à l’époque plus cher que le parfum.
Archéologie sous-marine en Manche
http://perso.wanadoo.fr/cap.info/
Créé en 1994 au port de Saint-Vaast-La-Hougue (Manche), le Centre Européen de
Recherches et d'
Etudes Sous-marines (CERES) s'
est fixé pour objectif de réaliser la
cartographie exhaustive des épaves, des croches sous-marines et des objets
immergés.
http://www.grieme.org/
Cette association basée en Haute-Normandie a pour but de faire connaître,
développer et favoriser les activités relatives à la recherche, à l'
identification, la
promotion et la valorisation des épaves subaquatiques de Normandie et d'
ailleurs.
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