Robert Charlebois fera chanter le Corbak - La Chaux-de

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Robert Charlebois fera chanter le Corbak - La Chaux-de
SAMEDI 2 FÉVRIER 2013 L'IMPARTIAL
RÉGION 7
CHANSON Le Québécois fera halte en mai à La Chaux-du-Milieu, accompagné par la chorale
du lycée Blaise-Cendrars. Une première pour l’artiste canadien. Entretien exclusif.
Robert Charlebois fera chanter le Corbak
DANIEL DROZ
La nouvelle a filtré via les Amis
du lycée Blaise-Cendrars de La
Chaux-de-Fonds. La chorale de
l’établissement chantera avec
Robert Charlebois à l’occasion
du prochain Corbak Festival, qui
se déroulera du jeudi 17 au samedi 19 mai à La Chaux-du-Milieu. Le natif de Montréal a accepté de répondre à nos
questions depuis la Guadeloupe,
où il séjourne actuellement.
L’artiste canadien se réjouit de
chanter avec une chorale. «Oui,
oui, ce sera à Corbak», lâche-t-il
avec son délicieux accent. «C’est
quelque chose que je n’ai jamais
fait et qui m’emballe parce que
j’aime bien sortir des sentiers battus. C’est quelque chose qui me
botte.»
Quelle est l’actualité pour Robert Charlebois?
Le 23 mars, le jour où ils font le
changement de cloches à NotreDame, je fais le Trianon à Paris.
Parce que nous avons un beau
succès à l’automne. J’avais découvert ce théâtre à l’occasion
du film que j’avais tourné avec
Gad Elmaleh et Sophie Marceau, «Un bonheur ne vient jamais seul». J’avais eu un coup de
cœur, j’avais trouvé mon outil.
Avant cela, je commence en
Suisse à Genève (réd: le 13 mars
au Casino-théâtre).
Avec quel spectacle?
Un spectacle qui s’appelait au
Québec «Avec tambours ni
trompettes» mais qui ne s’appellera pas comme ça. Vous savez
«Avec tambours ni trompettes»,
ça ne fait rire que les Québécois.
(Rires...) Un show assez extrême. Il y aura beaucoup de
chansons musclées à la guitare
électrique, beaucoup de parodies au yukulélé, de mandolines,
de banjo, de guitare acoustique.
Ce n’est pas un show acoustique. C’est un show rock qui va
dans l’extrême douceur, dans le
dépouillement complet pour
certaines balades au piano. Et
aussi dans du rock mais pas trop.
J’ai réalisé que les Européens ne
viennent pas voir Charlebois
pour du rock. Quand ils veulent
du rock, ils vont voir, je ne sais
pas... les Rolling Stones.
Vous reprenez essentiellement les titres de votre dernier album, «Tout est bien»?
Non. Moi, j’ai 30 albums que
BIO EXPRESS
NAISSANCE Le 25 juin 1944 à
Montréal.
1962 Début sur scène à moins de
20 ans en première partie de
Félix Leclerc, considéré comme le
père de la chanson québécoise.
1969 Il se produit pour la
première fois à l’Olympia.
«Lindbergh», chanté avec
Louise Forestier, est un tube.
2010 Parution de son dernier
album «Tout est bien» au
Québec, qui sort en Europe l’an
dernier.
La dernière fois que Robert Charlebois est venu dans la région, c’est au Casino du Locle en mars 2007. ARCHIVES CHRISTIAN GALLEY
les gens ont aimés donc j’essaye
de faire un survol de 50 ans de
carrière. Mais au moins deux ou
trois du dernier album. Sinon,
j’aurai l’air du marchand de tapis
qui vient vendre son album.
En mai, c’est avec la chorale
du lycée Blaise-Cendrars.
Avez-vous déjà fait des choses de ce genre?
L’an dernier, j’ai fait un tournage avec une chorale de gens
qui montent mes chansons.
Mais c’est pour un film. J’ai pris
un certain plaisir. Aussi, avec un
garçon qui s’appelle Grégory
Charles au Québec. Il dirige une
chorale comme on peut jouer de
l’orgue ou du piano. Exactement
comme moi je peux manipuler
un clavier. Au Corbak, je vais
quand même amener au moins
deux-trois musiciens avec moi.
Avez-vous déjà des contacts?
Non. Peut-être que mon directeur musical a un contact. Nous
n’avons pas encore choisi le répertoire. Je dois le faire incessamment cette semaine. Il ne
faut pas que ça ressemble au
show que je fais d’habitude. Il
que ça ressemble
«auxPasshows
que je fais d’habitude.
Il faut que ça soit tout à fait neuf,
tout à fait différent.»
ROBERT CHARLEBOIS AUTEUR-COMPOSITEUR-INTERPRÈTE QUÉBECOIS
faut que ça soit tout à fait neuf,
tout à fait différent. Bien entendu, s’ils ont envie de prendre des
chansons que je ne chante plus
depuis 20 ans ou 30 ans, pour
moi c’est rien de les réapprendre. Ce sont eux qui, vraisemblablement, vont faire la composition du programme.
Vous êtes venus il y a cinq ans
au Casino du Locle. Vous en
souvenez-vous?
(Hésitation.) Oh mon dieu,
c’était du gros rock lourd. C’était
sympa la tournée «Tout écartillé». Ça ne fait pas plus que 5
ans. Je vais souvent à Pully. Je
suis un peu un des parrains avec
le groupe, un des fondateurs de
l’événement Pully-Québec. En
l’espace de 10 ans, j’en ai raté un
seul. J’y suis allé l’année dernière. C’était extraordinaire.
Vous allez interpréter «Frédérique» de Claude Léveillée – un
auteur-compositeur et interprète québécois, qui a notamment écrit pour Edith Piaf –
pour une compilation...
Pour tout dire, Claude Léveillée était un peu un de mes
mentors. C’est un peu grâce à lui
que j’ai fait ma carrière. Quand il
était tout jeune et moi encore
plus, j’avais 15-16 ans, un jour il
était venu jouer du piano dans le
salon de mes parents. C’est un
de mes grands souvenirs que je
n’oublierai jamais.
Je suis très influencé par son
style de piano. Ce que très peu
de grands pianistes, qui jouent
dix fois mieux que moi, savent
faire. Là, je dois faire la voix dès
mon retour à Paris dans 15 jours.
A la fin février, je fais quelques
télés, quelques radios.
Actuellement, vous êtes en
Guadeloupe. Appliquez-vous
la recette de la chanson «Demain l’hiver, moi je m’en fous,
je m’en vais dans le Sud au
soleil»?
Non pas tout à fait. La recette
de «Demain l’hiver» c’est plutôt
pour des gens qui veulent fuir
l’hiver. Je connais plein d’amis
qui vont en Floride et qui disent:
«Ah, on échappe à l’hiver!» Moi
ce n’est pas ça. C’est un immense
plaisir.
Je crois que la planète se divise
en deux sortes de mondes. Il y a
ceux qui adorent la Guadeloupe
et ceux qui n’aiment pas. Moi,
j’adore. J’ai des copains, des activités, je peins, je fais pas mal des
choses. Je m’amuse énormément dans ce pays. C’est très,
très beau. Il y a le chômage, on
est dans la réalité. Une réalité
qui me convient. Figure essentielle de la chanson québécoise
Au Canada francophone, Robert Charlebois est un monument, une figure essentielle en plus de 40 ans de carrière. On a
notamment pu s’en convaincre lors d’un
concert en plein air à Québec en
juillet 1994. Alain Bashung a dit de lui
qu’il fut un des premiers à introduire l’ironie dans la chanson québécoise, sur des
airs de rock, de blues et de country.
Dès les années 1960, son humour provocateur et son audace artistique, pratiqués
aussi par ses complices Yvon Deschamps et
Louise Forestier, surprennent les milieux
culturels. De cette époque, datent des tubes comme «Quebec Love», «Lindbergh» ou encore «Demain l’hiver».
Le 13 août 1974, Guy Latraverse a l’idée
de réunir sur scène trois grands de la
chanson québécoise, trois hommes de
trois générations différentes. Robert
Charlebois, le plus jeune, côtoie Félix Leclerc, considéré comme le père de la
chanson québécoise, et Gilles Vigneault.
La clôture du concert avec la chanson
«Quand les hommes vivront d’amour» est
restée dans toutes les têtes. Dans les années 1980 et 1990, Robert Charlebois tâte
du cinéma et se lance en affaires. Notamment à travers la bière «La Maudite». Il se
fait plus discret sur scène.
Il signe en 2001 un retour fracassant
avec l’album «Doux sauvage». La critique
et le public sont ravis par la qualité des
textes et la musique. Au milieu des années
2000, sa tournée fleuve attire des milliers
de personnes. Il y revoit son répertoire
avec un rock très musclé. Il donne
d’ailleurs un concert au Casino du Locle
en mars 2007. Un double CD, enregistré
au National de Montréal, atteste de la
puissance de ce récital, qui revient sur ses
40 ans de carrière.
Dernière sortie en date: «Tout est bien».
«Un journaliste français a dit de moi que je
suis immarcescible», dit en plaisantant Robert Charlebois. «C’est un terme utilisé par
les bijoutiers pour désigner un métal sur lequel la rouille n’a pas de prise.» LA CHAUX-DE-FONDS
Mue annuelle
pour le vivarium
«Voici venu le temps de la révision annuelle du vivarium du zoo
du Bois du Petit-Château», communique Arnaud Maeder, le directeur des institutions zoologiques de la Ville de La
Chaux-de-Fonds. Ce secteur
sera fermé depuis ce lundi matin
4 février jusqu’au vendredi soir
22 février.
«Durant cette période de trois semaines, tous les terrariums seront
contrôlés et rénovés l’un après l’autre (revêtements, décors, peintures, électricité, systèmes thermiques, étanchéité). Ce qui amènera
les soigneurs à déplacer temporairement certains animaux dans les
locaux techniques», écrit le directeur.
«La structure en bois du bâtiment est constamment mise à
l’épreuve en raison de l’humidité et
de la chaleur nécessaires à ses pensionnaires», explique-t-il. «Afin
de leur assurer les meilleures conditions de vie possible tout en préservant au mieux les installations, un
entretien courant s’effectue quotidiennement. Mais une révision
plus approfondie s’impose chaque
année et celle-ci est incompatible
avec la présence des visiteurs.»
Et de conclure: «Sauf imprévu,
le Vivarium rouvrira ses portes le
matin du samedi 23 février, après
sa mue annuelle!»
Durant cette fermeture, les
passionnés d’animaux pourront
tout de même continuer de visiter le parc zoologique du Bois du
Petit-Château ou l’exposition en
cours au Musée d’histoire naturelle de La Chaux-de-Fonds,
«Des sangliers et des hommes»
(infos
pratiques
sur
www.mhnc.ch), une exposition
du Musée d’histoire naturelle de
Fribourg et de WLS Wildlife solutions. RÉD
Un serpent ratier des Célèbes au
vivarium. SP-ARNAUD MAEDER
LA CHAUX-DE-FONDS
Faut pas rater Bibi
Demain, dès 11h et jusque vers 22h,
documentaires et courts-métrages
seront projetés, au cinéma ABC de
La Chaux-de-Fonds, dans le cadre
de la Biennale internationale des
bobines d’ici (Bibi). La journée
commencera par deux
documentaires sur Zoran Music.
Dès 14h, le public pourra, entre
autres, voir «Afghan Memento» de
Jacques Matthey. Le film est le
troublant récit d’un homme qui, 20
ans plus tard, après une amnésie,
se replonge dans un périple
humanitaire en Afghanistan, alors
sous occupation soviétique. En fin
d’après-midi, vers 17h, l’entrée sera
libre pour la table ronde qui sera
animée sur le thème «Comment
faire un premier film?» RÉD