Poster IV X-radiography _needs photos_-FRHD

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Poster IV X-radiography _needs photos_-FRHD
Traitement de conservation et examen scientifique de l’Agneau
mystique
IV. Radiographie
La radiographie est une technique d’imagerie scientifique largement utilisée. Elle livre des
informations qu’il est impossible de déceler à l’œil nu, et repose sur le principe que les
rayons X sont absorbés différemment par chaque matière. Les matières qui absorbent bien
les rayons (comme les os humains dans une radio médicale ou les pigments de masse
atomique assez élevée, comme le blanc de plomb, dans une peinture) apparaîtront sur la
radiographie comme des zones relativement claires. Ces zones plus denses sont qualifiées
d’opaques tandis que les zones qui absorbent peu les rayons sont dites transparentes aux
rayons X. Grâce au fort pouvoir de pénétration des rayons X, on obtient ainsi des
informations sur les aspects structurels des peintures, comme, en ce qui concerne les
supports en chêne, la façon dont les planches sont assemblées ou le fait qu’elles ont été
sciées, ou, pour la peinture même, la localisation de fissures dans la couche de préparation et
les couches picturales.
Les radiographies peuvent également mettre en évidence les corrections auxquelles l’artiste a
procédé entre l’application de la première couche de peinture et la couche finale. Ainsi, la
radiographie du pied droit d’Adam montre comment, après l’avoir peint plus de profil, Van
Eyck a opté ensuite pour une position plus frontale, en raccourci. Étant donné que les pieds
d’Adam semblent dès lors sortir du cadre, cette modification a aussi des implications
iconographiques.
L’Agneau mystique a été documenté par radiographie trois fois depuis 1927. Les
radiographies les plus récentes ont été réalisées en 1986 à l’Institut royal du Patrimoine
artistique, à Bruxelles. Durant la campagne actuelle, vingt détails seront à nouveau
radiographiés. Ces images seront ensuite comparées à un niveau microscopique avec les
documents anciens. Cela permettra d’évaluer comment les fissures de la couche de
préparation et des couches picturales se développent au fil du temps.
Si les radiographies de peintures fournissent aux conservateurs-restaurateurs et aux historiens
de l’art des informations déterminantes, ces images sont néanmoins souvent difficiles à
interpréter. La radiographie ne reflète en effet pas les trois dimensions de l’objet
radiographié : elle les « écrase » en deux dimensions. Il est donc nécessaire d’étudier les
radiographies en combinaison avec d’autres sources d’informations, comme les assemblages
de réflectogrammes infrarouges et les résultats des analyses instrumentales.

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