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Projet
Médias et société civile pour le renforcement du
débat démocratique au Rwanda (MERCIDD)
''URUBUGA RW'ITANGAZAMAKURU'' - Synthèse de l’émission du 27 Avril 2014
L’émission « Club de la Presse » du 27 avril 2014 avait pour thème « Liberté de la presse au
Rwanda ». Alors qu’on approche la célébration de la journée internationale de la liberté de
la presse (3 mai), certains médias locaux parlent d’exile et de détention de certains
journalistes rwandais. Une certaine peur et l’autocensure régneraient dans les salles de
rédaction, suite à ce climat (comme l’indique l’annonce faite par les animateurs de la page
facebook de l’emission Urubuga rw’Itangazamakuru).
L’émission a été animée en direct des studios de la Radio Isango Star et a été diffusée
simultanément sur les ondes de 5 radios : Radio Isango Star, Radio Izuba, Radio Ishingiro,
Radio Isangano et Radio Inkoramutima. Ces radios qui ont émis en synergie se trouvent
dans la capitale, Kigali ; dans la province de l’Est, dans la province du Nord et dans la
province de l’Ouest.
Animateurs
L’émission « Urubuga rw’Itangazamakuru » a été animée par Solange Ayanone et Jane
Uwimana.
Invités de l'émission
Les invités à cette émission sont : M. Kabagambe Ignacius, de RGB (Rwanda Governance
Board), M. Mugabe Robert, propriétaire et Directeur du journal Great Lakes Voice et Mme
Ntirenganya Emma Claudine de l’organe d’autoregulation RMC (Rwanda Media
Commission).
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Première partie
Lors de cette émission « Club de la Presse », les animatrices ont d’abord introduit le sujet de
débat, en indiquant qu’actuellement une certaine peur règne dans les médias rwandais
suite aux informations sur la détention et l’exile de certains journalistes rwandais au cours
de ce mois d’avril. Elles ont toutefois spécifié que le cas du journaliste Cassien Ntamuhanga,
détenu, n’a pas de rapport avec le métier de journalisme. A la demande de l’animatrice
Solange Ayanone, Mme Emma Claudine Ntirenganya a expliqué qu’il y a liberté de la presse
lorsque les journalistes collectent les informations de différentes sources et les diffusent
sans aucun obstacle. Dans ce contexte, les professionnels des médias n’attendent aucune
autorisation pour diffuser les informations. Selon Mugabe Robert, dont le journal a publié
les cas des journalistes rwandais soit en détention ou en exile, cite certains noms comme
Eric Udahemuka, Gatera Stanley, John Willims Ntwari et Cassien Ntamuhanga. Pour lui,
personne ne peut s’exiler lorsqu’il est en situation de paix, « tu ne peux pas prendre fuite
lorsque tu as la liberté », dit-il. Il déplore le fait que certaines personnes prennent cette
situation à la légère avant d’ajouter : « lorsque les journalistes prennent le chemin de l’exile,
j’éprouve du chagrin ».
Mme Emma Claudine (journaliste de Radio Salus, membre du Conseil d’Administration du
Haut Conseil des Médias et membre du comité de l’organe d’autorégulation au Rwanda)
trouve que de fois les gens s’exilent pour leurs propres motifs qui n’ont pas de rapport avec
le métier de journalisme. C’est pourquoi, indique-t-elle, les journalistes ne devraient pas
s’inquiéter. Par exemple, au sein de RMC (Rwanda Media Commission), on a trouvé que
Gatera était poursuivi pour corruption. Ce journaliste n’avait présenté à RMC aucune plainte
liée au métier. Tandis que le cas de Williams Ntwari est différent du précédent. Ce dernier a
récemment eu un entretien avec la radio Isango Star et a expliqué qu’il s’était rendu en
Ouganda pour des affaires privées, qu’il ne s’était pas refugié. A son retour à Kigali, il a fait
des déclarations aux médias et s’est rendu à l’office de RMC où il a remis une lettre
manifestant ses inquiétudes face aux informations diffusées sur son « exile ».
A ce niveau, M. Robert Mugabe, qui avait publié un article y relatif, a révélé qu’il a reçu un
appel téléphonique des services de l’UNHCR à partir de l’Ouganda, lui demandant s’il était
au courant de ce qui pousse les journalistes à s’exiler actuellement.
Pour M. Kabagambe Ignacius, « ces journalistes Gatera et Williams n’ont pas été forcés à
l’exile. Ils sont tout simplement sortis du pays et ils en ont droit ! » Il se peut que, selon lui,
les gens qui n’avancent pas les raisons de sécurité de leurs pays lorsqu’ils demandent d’exile
à l’étranger ne sont pas admis…
Mais Robert Mugabe n’est pas d’accord. « John Williams lorsqu’il est parti, il avait manifesté
ses inquiétudes sur sa page facebook en disant que son journal en ligne avait été piraté par
les gens inconnus qu’il n’était pas capable de contrôler. C’est par après que j’ai appris qu’il
voulait se déclarer refugier en Ouganda ».
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La détention du journaliste Ntamuhanga Cassien (poursuivi pour des dossiers n’ayant pas de
rapport avec la profession) aurait provoqué une certaine situation de peur chez les
journalistes en général. Ils se demandent « qui est le suivant… ». A ce sujet, M. Kabagambe
trouve que les journalistes n’ont pas à s’inquiéter et demande à l’animatrice de « Club de la
presse » : « examinons même pour cette émission, auriez-vous été intimidée suite aux
informations que vous diffusez ? »
Deuxième partie
Dans ce débat, les auditeurs ont envoyé des messages par téléphone et par Facebook.
Certains disent qu’il y a la liberté de la presse au Rwanda, mais d’autres ne sont pas pour cet
avis. Mme Emma Claudine indique qu’aucun pays ne peut se dire avoir atteint cette liberté
à 100 %. Pour Robert, l’Etat, selon la constitution nationale, doit garantir cette liberté de la
presse (voir article 34 de la Constitution Nationale).
Il trouve que les journalistes doivent lutter pour ça. M. Kabagambe a tenu à informer aux
auditeurs qu’en date du 03 mai 2014, il y aura des discussions sur la liberté de la presse au
Rwanda.
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Troisième partie
Dans la partie de l’émission consacrée à l’actualité en dehors du Rwanda, les animateurs ont
étendu le débat sur la crise politique en Ukraine qui a éclaté en novembre 2013. Des
sanctions contre la Russie compte tenu de son « ingérence » dans cette crise, la position du
G7, etc.
Observation
L’émission « Urubuga rw’Itangazamakuru », a été produite de 14h à 15h15. Après le débat,
un article a été publié dans le journal en ligne en anglais, umuseke.rw. Voici le lien de
l’article : http://english.umuseke.rw/freedom-of-journalism-has-made-a-significant-step-forward/
Fait à Kigali, le 28/04/2014 - Steven MUTANGANA
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