Déminage en Casamance : La sécurité du terrain

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Déminage en Casamance : La sécurité du terrain
Déminage en Casamance : La sécurité du terrain, gage de réussite des opérations Un climat sécurisé dans les zones suspectes garantirait une bonne action anti‐mine en Casamance, infestée de ces ‘disques mortels’ depuis 1982.Le Centre national d’action anti‐mines au Sénégal conditionne l’atteinte de ses objectifs à l’existence d’une sécurité. Le Centre national d’action anti‐mines au Sénégal (Cnams) veut intensifier son intervention en Casamance, mais ‘la sécurité n’y est pas garantie’. Assez pour que son directeur Papa Omar Ndiaye, qui procédait hier à Dakar à la présentation du Projet d’assistance à la lutte anti‐mines en Casamance (Palac) de lancer un appel en faveur d’une meilleure sécurisation de la zone. ‘Si les conditions de sécurité sont favorables, nous pouvons faire progresser rapidement les opérations de déminage et venir à bout de ce fléau. Nous avons les moyens et les compétences pour le faire’, a déclaré Papa Omar Ndiaye. A l’en croire, si le Cnams est parvenu à quelques actions d’anti‐mines, c’est parce qu’il leur a fallu attendre, tester leurs forces, s’assurer que toutes les conditions de sécurité étaient réunies. ‘Les opérations de déminage nécessitent énormément de minutie. Il faut avancer à pas de caméléon sur un espace d’un mètre de large et de dix mètres de long. Et ce, jusqu’à ce que vous parvenez à décontaminer une superficie donnée. Vous comprenez que c’est un travail qui demande de la sérénité’, argumente M. Ndiaye ; non sans relever les multiples attaques enregistrées récemment en Casamance. Le Sénégal est signataire dès 1997 de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction qu’il a ratifiée dès 1998. Un an après, il a créé la commission nationale chargée de la mise en œuvre de ladite convention. Il devait dès lors éliminer les mines de son territoire le 1er mars 2009, délai qui lui était imparti. N’ayant pas atteint ses objectifs, le Sénégal sollicite et obtient une prolongation de ce délai jusqu’au 1er mars 2016. Une mission qui ne sera possible, selon M. Ndiaye, que si le pays connaît une stabilité politique. Il est dénombré 150 localités contaminées à Ziguinchor, où les équipes de déminage ont permis de déclasser 40 sites. Le plus grand nombre de zones suspectes dans cette région est localisé dans les arrondissements de Niaguiss, Nyassia. De même qu’une liste de onze localités contaminées dans la région de Sédhiou situées dans l’arrondissement de Djibanar ; tandis que la menace du ‘disque mortel’ plane sur la zone de Djilakolong dans la région de Kolda. Alors que Ziguinchor commence à faire l’objet de nettoiement, les régions de Sédhiou et de Kolda devront recevoir sous peu les équipes de déminage, informe M. Ndiaye. Le directeur du Cnams indique, toutefois, que 136 mille 377, 19 mètres carrés de terres ont été dépollués par Handicap International, ouvrant accès à plus de trois millions de mètres carrés de terres. Mieux, ajoute‐t‐il, 153 mines ont été relevées dans ces zones à risque ; tandis que 16 localités ont été restituées aux populations. Tout ceci a été rendu possible par l’acquisition d’une Digger ; un engin utilisé pour le déminage. ‘A cause de ces mines, l’économie en Casamance est à genoux. Beaucoup de programmes sont prévus pour la Casamance, mais faute de précédent rassurant, ils ne peuvent pas être exécutés. Ces programmes ont besoin d’être précédés par l’action anti‐mine, le déminage étant consubstantiel du développement’, a fait savoir M. Ndiaye, citant en exemple le Projet de relance des activités économiques et sociales de Casamance (Praesc), élaboré par le gouvernement depuis 2004 et dont la réalisation sur le terrain bute sur l’ampleur des mines dans cette zone. Depuis 1989, on note, globalement, 787 victimes des mines anti‐personnel ou anti‐char. Dans ce lot, figurent 567 victimes civiles dont 139 sont décédées. Les survivants présentant des séquelles avec des besoins identifiés et sont estimés à 161 personnes. Pour faire face, le Cnams, grâce à l’apport financier de ses partenaires (Pnud et Ue), a dépensé 7 millions 817 mille 680 Fcfa pour la prise en charge des soins sanitaires. L’appui psychologique et l’accès à l’appareillage ont respectivement coûté un million 750 mille Fcfa et 25 millions 621 mille 300 Fcfa ; tandis que 5 millions 631 mille 250 Fcfa ont servi au renforcement de capacités des victimes. Pour éviter que ces chiffres connaissent une hausse, le Cnams a entrepris des séries de sensibilisation à l’endroit des populations notamment en visitant plus de 150 localités suspectes, 31 Cem et 27 écoles. Et plus, 40 émissions et un spot ont été diffusés 240 fois dans sept langues locales pour faciliter la compréhension des messages. ZONES DES PALMIERS : Le déminage, pas pour demain ! Les villages situés dans la zone des Palmiers dans la commune de Diouloulou, département de Bignona, garderont le mal en patience. Le Cnams ne s’occupera d’eux qu’après avoir fouiné les terres infestées de mines à Ziguinchor, Kolda et Sédhiou. Du moins, si l’on se fie à ce qu’affirme le directeur du Cnams, Papa Omar Ndiaye. Selon lui, les enquêtes ne concernent jusqu’ici que le département de Ziguinchor. ‘Nous avons terminé Sédhiou et Kolda, actuellement nous sommes dans le département de Ziguinchor, nous n’avons pas encore commencé dans le département de Bignona.Quand ce sera le moment, nous allons descendre sur le terrain des différents arrondissements de Sindian, de Diouloulou, etc.’, informe‐t‐il. Abdoulaye SIDY http://www.walf.sn/societe/suite.php?rub=4&id_art=75388