Prières secrètes de guérison par l`invocation des Saints

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Prières secrètes de guérison par l`invocation des Saints
Paul Sanda
Prières secrètes de guérison
par l’invocation des Saints
Considérations gnostiques
à propos de la vénération des saints
C’est à l’heure où se prépare le premier grand Concile Mondial des
temps modernes pour les Églises gnostiques – le World Gnostic Council,
qui se tiendra à Paris, à l’été 2017 – qu’il a semblé très important, pour les
différents Patriarcats d’Occident, de publier un calendrier des saints et des
fêtes de la chrétienté gnostique pouvant servir de référence commune,
de base, pour échanger et dialoguer entre les diverses communautés de la
constellation orthodoxe. Ce calendrier permet ainsi de mettre en exergue
des pratiques traditionnelles, typiques du gnosticisme chrétien, de les faire
paraître au jour, et de les partager, dans une édification commune à l’élégance et à la splendeur de nos liturgies les plus anciennes. Je ne rappelle
ici, pour mémoire, que quelques-unes de ces fêtes, généralement accompagnées de cérémonies d’une grande beauté, toujours porteuses des
formidables mystères transmis par la Tradition : les Gnostiques chrétiens
fêtent en particulier Elias Artista, l’Ange protecteur de la Rose+Croix,
le 17 janvier, et la Tétractys, le 31 ; La Colombe, le lendemain, 1er février,
Giordano Bruno le 17, la bienheureuse Église d’Antioche, le 22 ; la mémoire
du Bûcher de Montségur et de tous les persécutés, le 16 mars ; la Saint Expédit, le
19 avril ; la Saint Jan Hus, le 6 juillet ; Maître Philippe de Lyon, le 2 août, Saint
Jérôme Savonarole, le 4, les Dix Martyrs de la dévotion aux icônes, le 9 ; la Fête
de Carpocrate, le 14 septembre, la commémoration de la Mort de Paracelse, le
24, et la Saint Abbé Julio, le 27 ; la Fête de l’Archer Divin, le 25 novembre ; et la
Fête gnostique de Ieschouah, le 22 décembre. Ces fêtes, proprement chrétiennes
ou christianisées, sont émanées d’une histoire, ou plutôt de plusieurs
histoires, figurant la diversité des pratiques gnostiques à travers les âges,
mais aussi et surtout le dynamisme et la richesse de ces pratiques, qu’elles
soient Cathares, Bogomiles, Pauliciennes, Nestoriennes, Rosicruciennes,
Patarines, Johannites, Kuldées, Templières, Koudougères, Messaliennes,
etc., qui ont pu traverser les âges de manière apocryphe, ésotérique et
cachée, pour survivre à une persécution souvent planifiée massivement
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tant par les pouvoirs politiques que par les pouvoirs religieux dogmatiques.
Le présent ouvrage est un complément bien plus qu’utile de ce calendrier
liturgique, puisqu’il ouvre, plus largement encore que sur les perspectives
magiques traditionnelles, sur des pratiques plus populaires, répandues très
au-delà des seules Églises, marginales ou non, jusque dans le savoir ancestral des peuples, dans le secret intime et pratique, tant archétypique, du
guérisseur.
J’ouvre ces travaux par un extrait du Liber de duobus principiis, “Le Livre
des deux principes”, qui fut attribué à Jean de Lugio, et fut traduit par René
Nelli, qui le présente ainsi, très clairement : « Le Liber de duobus principiis
nous a été conservé par un seul manuscrit, datant de la fin du XIIIe siècle,
appartenant au fonds des Conventi soppressi de la Bibliothèque nationale
de Florence. C’est le seul ouvrage théologico-philosophique, écrit par un
Cathare, qui soit parvenu jusqu’à nous. » Nous voulons donc rappeler ici
que les Cathares, qui sont des Gnostiques sous une tradition singulière,
avait une haute opinion de la sainteté, du comportement chrétien comme
devant accéder à cette sainteté dès ici-bas, par une vie exemplaire, à l’imitation du Christ et des Apôtres, dans la paix, la non-violence, et la compréhension de la voie intérieure, spirituelle et rédemptrice. Je cite donc le Liber
de duobus principiis dans sa dernière partie, le court traité intitulé De persecutionibus et c’est Jean de Lugio qui parle : « Souvent, comme je parcourais
et lisais les témoignages des divines Écritures, il m’a paru qu’on y trouvait
maintes fois rapporté : que les prophètes, le Christ et les Apôtres avaient
souffert bien des maux, quand ils accomplissaient leurs œuvres de bonté
pour procurer aux âmes le pardon et le salut ; maintes fois affirmé : que
les fidèles du Christ, à la fin des temps, devront supporter beaucoup de
scandales et de tribulations, de persécutions et de supplices, bien des souffrances et la mort même, de la part des pseudo-Christ, des faux prophètes,
des méchants et des séducteurs ; maintes fois rappelé : comment ils doivent
pardonner à ceux qui les persécutent et les calomnient, prier pour eux, leur
faire du bien, ne jamais leur résister par la violence, comme on voit que
font seulement les vrais chrétiens qui accomplissent les Saintes Écritures
pour leur bien et pour leur honneur, tandis qu’au contraire les méchants et
les pécheurs accomplissent, à la vue de tous, pour leur malheur, et afin que
leurs péchés remplissent toujours la mesure des péchés de leurs pères ».
Jean de Lugio cite ensuite saint Paul qui écrit, et souligne les propos précédents, dans la Seconde Épître à Timothée : « Or sachez que dans la suite
il viendra des temps périlleux. Car il y aura des hommes amateurs d’euxmêmes, avares, fiers, superbes, médisants, désobéissants à leurs pères et à
leurs mères, ingrats, impies, sans tendresse pour leurs proches, sans foi,
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calomniateurs, intempérants, inhumains, sans affection pour les gens
de bien, traîtres, enflés d’orgueil, téméraires, ayant plus d’amour pour la
volupté que pour Dieu ; qui auront les dehors de la piété, mais qui renonceront à ce qu’elle a de solide : fuyez encore ces personnes. » On comprendra
ainsi la nécessité de donner exemple, et combien le saint va aider tous et
chacun par l’édification que procure son modèle, à la belle incitation qu’est
l’imitation, jusqu’à la pleine conformation spirituelle de la voie individuée,
de la mission véritable.
À l’époque apostolique, saint Paul utilisait le mot saint pour désigner
les disciples, les proches du Christ, ceux qui avaient vécu autour de lui,
dans sa pensée ou en cohérence directe avec son enseignement. Dès le
IIe siècle, des communautés chrétiennes (gnostiques ou non) ont voulu
accorder à certains êtres, hommes ou femmes, qu’ils aient été laïcs ou
clercs (le plus souvent des moines ou des évêques), des valeurs humaines
au-dessus du commun, et dépassant la condition terrestre même, pour leur
octroyer la réputation d’avoir su réintégrer le plus haut degré du Plérôme
céleste par une vie exemplaire et de pouvoir ainsi assurer une fonction
d’intercesseurs entre les états supérieurs, cosmiques, et les états inférieurs,
telluriques. Parmi les premiers qui furent ainsi honorés, on trouve Ignace,
évêque d’Antioche, mort dévoré par des fauves aux alentours de l’an 107,
et Polycarpe, évêque de Smyrne, mort sur le bûcher, entre l’an 155 et
l’an 167. Cyprien, évêque de Carthage, disait à ses diacres et à ses prêtres,
dans le milieu du IIIe siècle : « Annoncez-moi les jours où ces saints martyrs
sont morts, afin que nous puissions établir leur commémoration, et que
des liturgies soient célébrées pour eux. » La conception de l’intercession a
sans doute contribué à éloigner le christianisme naissant du judaïsme, en
pondérant le monothéisme intransigeant d’aspects complémentaires et
périphériques. Ce monothéisme, jugé par certains comme non-intégral,
fut aussi une raison forte de conflits au sein de l’Église romaine ellemême. À ce propos, je cite Marcel Bernos, dont j’ai trouvé un article
sur le Net, intitulé Brève histoire du culte des saints, qui explique clairement
cette lutte : « Le tournant semble se situer dans la première moitié du
IIIe siècle. En effet, ni Irénée de Lyon († 202) ni Clément d’Alexandrie
(† 220) ne semblent reconnaître l’invocation adressée aux saints : “C’est
une suprême folie de demander quelque chose à ceux qui ne sont point
des dieux comme s’ils étaient des dieux” (Clément d’Alexandrie). L’Église
semble alors prier pour les saints, non les saints pour les vivants. Pourtant,
Origène († 253) enseignait que les saints se préoccupent des vivants et
prient pour eux. Preuve de cette évolution des croyances, en l’occurrence :
l’“efficacité” reconnue des reliques ; dès le IVe siècle, au moment où le
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culte des martyrs, des saints et celui des reliques se développent, saint
Basile dira : “Celui qui touche les os d’un martyr participe à la sainteté et
à la grâce qui y résident.” » La vénération des saints connaissant alors un
large succès auprès des classes les plus populaires et donc du plus grand
nombres de croyants, le Saint-Siège finit par la considérer comme très
importante, si ce n’est fondamentale. Ainsi ultérieurement, pour beaucoup,
l’adhésion au culte des saints fut considérée comme un signe d’allégeance
au Pape, et de nombreux groupes dissidents l’ont récusée pour ces raisons,
comme les austères Vaudois, et les Lollards anglais durant le Moyen-Âge,
puis les Réformés au XVIe siècle. Marcel Bernos, dans le même article,
rappelle brièvement la principale position protestante : « La Confession
d’Augsbourg (1530), premier manifeste ordonnancé de la Réforme
luthérienne, inspiré par Melanchthon, bras droit modéré de l’ancien moine
d’Erfurt, aborde à l’article 21 la question controversée du culte des Saints :
« En ce qui concerne l’Invocation des Saints, nous enseignons que l’on doit
conserver la mémoire des Saints, afin que notre foi soit affermie lorsque
nous constatons comment ils ont obtenu grâce et comment ils ont été
secourus par la foi. De plus, nous devons prendre leurs bonnes œuvres
pour exemples, chacun selon sa vocation. […] Mais on ne saurait prouver
par l’Écriture qu’on doit invoquer les saints ou implorer leur secours. Car
il n’y a qu’un seul Réconciliateur et Médiateur entre Dieu et les hommes :
Jésus-Christ, qui est l’unique Sauveur, l’unique Souverain-Sacrificateur,
Propitiatoire et Intercesseur devant Dieu (Romains 8,34) ; et lui seul a
promis d’exaucer nos prières. Le culte le plus excellent, selon l’Écriture,
consiste à chercher le Christ et à l’invoquer du fond du cœur dans tous nos
besoins et dans tous nos soucis. » Chez les Luthériens, donc, pas de refus
absolu d’un “bon usage” des saints comme modèles, mais rejet d’un culte
qu’ils adressent à Dieu seul, en Jésus-Christ, et a fortiori refus de recourir
à eux comme intercesseurs. Calvin sera plus sévère, plus particulièrement
dans un domaine lié au culte des saints, où le catholicisme romain lui paraît
particulièrement critiquable : le culte des reliques. »
Pour les gnostiques, au contraire, le culte des saints, et son autre face
tangible le culte des reliques, avec la distance qui doit être prise par ceux
qui les vénèrent, ont toujours bénéficié d’un écho majeur, non pour les
raisons presque “populistes” des catholiques romains mais, au contraire,
pour des raisons ayant trait à la magie, à la puissance d’utilisation énergétique mobilisable, à la manifestation même de la présence mystérieuse,
souvent éprouvée au réel dans la matière. Les reliques, gardant la mémoire
engrammée du saint qui en fut la matière consciente, devenant ainsi des
talismans, des pentacles capables de décupler un égrégore, de faire circuler
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des flux énergétiques, et de déclencher des réactions distantes, de l’ordre
de la transformation visible et de la guérison. Chez les gnostiques, le saint
est considéré comme un détenteur de la puissance et de la clarté, comme
un initié qui a pu et su découvrir l’éveil et parcourir la Tradition, une
Tradition qui contient l’essentiel de la Connaissance émanée des Mystères
antiques, qui a pu être soit éprouvée par expérience directe, soit conservée
par une révélation obtenue d’un état supérieur de conscience, en un accès
ouvert à l’invisible, par Transfiguration. Annie Besant dans son ouvrage sur
Le christianisme ésotérique décrit, en parlant du Christ, ce qui de la vie de
celui-ci doit être imité, et le processus d’identification qui mène à la sainteté, du point de vue gnostique : « Le Christ historique est donc un Être
glorieux appartenant à la grande hiérarchie spirituelle qui dirige l’évolution spirituelle de l’humanité ; Il employa, pendant environ trois années, le
corps humain du disciple Jésus et consacra la dernière de ces trois années à
enseigner en public, parcourant la Samarie et la Judée. Il guérit les maladies
et accomplit d’autres actes occultes remarquables ; Il S’entoura d’une petite
troupe de disciples qu’Il forma dans la connaissance des vérités intimes de
la vie spirituelle ; Il attira les hommes à Lui par Son amour et Sa douceur
extraordinaire et la haute sagesse que respirait Sa personne ; enfin, Il fut
mis à mort pour blasphème, ayant enseigné que la Divinité habitait en lui
comme en tous les hommes. Il vint donner à la vie spirituelle de ce monde
une impulsion nouvelle, communiquer de nouveau la doctrine intéressant
la vie spirituelle, montrer une fois encore à l’humanité le chemin étroit qui
existait de tout temps, proclamer l’existence du “Royaume des Cieux”,
de l’Initiation conduisant à cette connaissance de Dieu qui est la vie éternelle, faire entrer enfin dans ce Royaume quelques élus capables de transmettre leur savoir à d’autres. » On voudra bien comprendre une fois de
plus que cette Connaissance, éprouvée et transmise par les gnostiques, n’a
rien à voir avec un quelconque savoir scientifique ou savant, parce qu’il
s’agit bien de la « Connaissance originelle », celle qui traverse la profondeur
de la conscience humaine depuis l’aube des temps, cette étincelle de vie
divine qui bascula dans la matière dès l’initial avènement de la pensée, sous
la fausse manœuvre du Démiurge, et qui s’engramma alors sous différentes
formes exprimées, en la science, en la poésie, et en la religion en particulier, en l’art en général, l’art véritable, dont la Magie, l’Astronomie antique
et l’Alchimie sont les déclinaisons les plus fondamentales.
« Nous sommes d’en haut et nous allons vers le haut, nous venons de la
mer et nous allons vers la mer. » (Rûmi).
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À partir du XIIIe siècle la Papauté a commencé à se réserver vraiment
le droit de canoniser les saints, c’est-à-dire de promotionner le culte de la
personne sainte, ainsi exclusivement désignée par le siège de Rome, dans
tout le monde chrétien, d’en labelliser la vénération. Depuis le milieu
du Xe siècle, l’impact populaire de la sainteté avait suffisamment pu
convaincre les pontifes romains qu’il était nécessaire de s’approprier cette
décision, d’en détenir la clef, pour centraliser, une fois de plus, le pouvoir
catholique. Depuis les débuts du christianisme, les églises locales s’étaient
toujours pensées en capacité de gérer la ferveur des fidèles, pour les saints
vénérés, depuis les temps, par les usages et les croyances populaires. Et
ces églises s’étaient senties parfaitement habilitées à définir et à poser les
justes critères d’accès à la sainteté. Cette sainteté, locale, était ainsi enracinée dans les coutumes et dans les traditions anciennes, intégrée à la vie
des groupes religieux naissants, attachée aux communautés ecclésiales en
expansion, et surtout aux pratiques les plus ancestrales des fidèles, dans
une plus grande sensibilité énergétique et émotionnelle au surnaturel. Tout
cela était très éloigné de la sainteté labellisée par le pouvoir Pontifical,
reposant souvent sur des critères idéaux et abstraits, parfois sur des enjeux
politiques et financiers, et diffusant généralement des modèles de vie chrétienne absolument inapplicables par l’essentiel des croyants malgré leurs
sincères efforts d’imitation. On aura bien compris que le processus de
captation par le pouvoir romain des opérations qui vont mener à la décision de canonisation ne peut s’être fait que lentement, progressivement,
pour viser à être absolu après la fin du XIIIe siècle. Et si les premières
sanctifications furent promulguées de manière tout à fait empirique, par
la simple diffusion d’une bulle dûment estampillée, la Papauté ne tarda
pas à mettre au point ce qui sera appelé « le procès de canonisation », une
véritable instruction judiciaire délibérément inspirée des manières inquisitoriales. Et je veux citer ici un remarquable article écrit sur ce sujet, paru
en 1999 dans le numéro 3 de la revue Rives nord-méditerranéennes, article
intitulé « Qu’est-ce qu’un saint ? » et disponible en consultation intégrale
sur le Net. Ainsi cet article précise : « Le procès de canonisation est un vrai
procès, établi après enquête auprès de témoins interrogés sur l’exercice
des vertus chrétiennes du candidat et sur les miracles qu’il a accomplis
après sa mort. D’après cette conception que nous appellerons officielle
de la sainteté, c’est parce qu’il a exercé les vertus chrétiennes au degré
héroïque, c’est-à-dire au-delà des capacités humaines, que le saint a été
doté par Dieu de qualités surnaturelles dont celle d’accomplir des miracles.
Cette procédure visant à démontrer le lien étroit entre les vertus et les
miracles est longue et sélective. Elle aboutit à la proclamation officielle
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de la ­canonisation en consistoire, puis à la ­cérémonie de canonisation à
Saint-Pierre de Rome. Mais force est de constater que, si l’on s’en tient
à la simple statistique, les cas de sainteté donnant lieu à canonisation sont
très rares et ne représentent qu’une part infime de la sainteté. » Et plus
loin, après une longue explication technique et historique : « Tel est donc le
processus par lequel l’Église romaine, avec la complicité tardive mais réelle
des églises locales, est parvenue à exercer son contrôle sur l’ensemble du
processus de sanctification. À quelques modifications près, purement
formelles, ce cadre juridique s’est maintenu jusqu’à nos jours. Pourtant ce
contrôle ne pouvait être absolu. Il aurait risqué de tarir la source à laquelle
s’alimentait la sainteté. Si l’interdiction de tout culte à l’égard d’un personnage mort en odeur de sainteté mais dépourvu de reconnaissance officielle
avait été strictement appliquée, il serait devenu presque impossible de
proposer de nouveaux saints à la vénération des fidèles. L’Église officielle
était donc bien obligée d’admettre que c’est le peuple de Dieu – selon
l’expression convenue – qui crée le vivier à partir duquel est extrait la faible
cohorte des bienheureux et des saints. Pour qu’il y ait aussi peu d’élus, il
faut qu’il y ait beaucoup d’appelés ». Et l’on comprendra mieux pourquoi
de nombreuses Églises non romaines, orthodoxes ou gnostiques, ont pu
choisir de conserver les anciens usages, et de faire désigner par la voix du
plus grand nombre les saints véritables, indépendamment des critères de
pouvoir qui n’ont rien à voir avec la vie réelle du saint authentique. C’est
ainsi que le 27 septembre 2012, six Églises gnostiques, Églises orthodoxes
de Lignée occidentale ont pu co-signer la canonisation du saint Abbé Julio,
selon la volonté du peuple des Chrétiens et, plus largement, de tous les
croyants – ou non-croyants même – miraculés ou guéris par lui, pour le
centenaire de la mort de celui-ci. Cette canonisation, ainsi rapportée à
une vie absolument s­ anctifiable, comme d’innombrable témoignages ont pu
­l’illustrer, étant devenue ­exemplaire pour rappeler aux yeux du monde que
la canonisation vraie est une affaire divine, et qu’elle échappera toujours
aux manigances et aux manipulations des pouvoirs officiels. Pour les
instances dirigeantes de l’Église catholique romaine, pour être déclaré saint
il faut, avant tout, que le saint ait mené une vie irréprochable, sur le plan
moral, sur le plan de la morale, voulue et jugée par… l’Église catholique
romaine ! Et le deuxième critère est la qualité de l’engagement dans l’animation, et la vie, de cette même Église catholique romaine. On comprendra
immédiatement la base de culpabilisation qui se cache derrière ces critères,
car cette morale voulue par l’Église catholique romaine est souvent bien
éloignée de la véritable pratique de pauvreté, de grandeur spirituelle et
de liberté individuelle, vécue dans la joie, la charité, la compassion et la
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générosité, que les chercheurs de la Connaissance savent vouloir éprouver
et vivre. Car ces chercheurs ne voient pas dans le saint un modèle moral,
mais plutôt une démonstration de la grandeur divine, capable de circuler à
travers les êtres, d’atteindre l’immanence par cette transcendance, et ainsi
de porter chaque être en direction de la Transfiguration. Le saint ouvre la
porte du miracle, d’une béance dépassant le surnaturel, jusqu’à permettre
aux aspects ­coïncidents de faire irruption, sous le même temps, dans le réel. Le
saint n’est pas un élu de Dieu sous la seule désignation divine, il est élu
parce qu’il a su se faire élire par l’appel divin, en cherchant inlassablement
la Connaissance, en dépassant les furies inutiles de l’ego, en choisissant de
s’astreindre à la joie de ressentir les vibrations de la nature, à abandonner
les critères trop matériels du pouvoir temporel, à s’alléger de fonctionnements purement intellectuels qui paralysent. Le saint est un vecteur de
l’énergie de vie, il montre simplement que cette énergie est présence, qu’elle
peut travailler à notre aide, pour explorer et construire, pour bâtir un
corps glorieux qui traversera la mort elle-même, et fera continuer l’esprit
au-delà des malheurs de cette existence, jusque dans la grâce. Les pouvoirs
sur­naturels du saint sont le fruit du miracle de sa transformation propre,
de sa capacité à transmuter les épreuves qu’il a dû traverser. Le saint a
découvert, dès ici-bas, la tangibilité de l’amour inconnaissable…
Selon Annie Besant : « Il ne faudrait pas supposer que le Christ cessa
d’agir pour Ses disciples après avoir institué les Mystères ou qu’Il se
borna désormais à y faire de rares apparitions. […] C’était Lui l’Hiérophante des Mystères Chrétiens, le Maître direct des Initiés ; c’était la
Sienne, l’inspiration qui alimentait, dans l’Église, la flamme de la Gnose,
jusqu’au jour où la masse envahissante de l’ignorance devint si grande que
Son souffle même ne put empêcher la flamme de s’éteindre. C’était Son
travail patient qui donnait à tant d’âmes la force de supporter les ténèbres
et de conserver précieusement l’étincelle de l’aspiration mystique, la soif
d’atteindre le Dieu Caché. C’était Lui qui versait à flots la vérité dans les
intelligences aptes à la recevoir – si bien que les mains, se rencontrant à
travers les siècles, se passèrent la torche de la connaissance, sans qu’elle
s’éteignît jamais. C’était la Sienne, la Figure qui se tenait près de la roue
du supplice et dans la flamme des bûchers, encourageant Ses confesseurs
et Ses martyrs et remplissant leur cœur de Sa paix. C’était Lui qui soulevait l’éloquence tonnante de Savonarole – guidait la sagesse d’Érasme
– inspirait l’éthique profonde de Spinoza, dans sa divine ivresse. C’était
Son énergie qui poussait Roger Bacon, Galilée, Paracelse, à sonder la
nature. » Le saint est une sorte d’artiste, tant inspiré pour avoir longtemps travaillé sur lui-même, tant détaché pour avoir tout vu et tout
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vécu, surtout ce qui est invisible aux autres. Le saint a saisi comment
capter le feu divin, comment l’ingérer, le digérer, le servir et s’en servir.
Le saint crée, c’est un créateur d’instants, de passages, de mystères et
de merveilles, d’élévations et de profondeurs, il crée comme il le veut,
comme il détruit les modes, ce qui fait le monde de la matière et du temps.
Il a renoncé à l’illusion, à ce qui l’illusionne, et tout ce pour quoi et par
quoi il pourrait vouloir en illusionner d’autres : il a abandonné l’envie de
démontrer, de prouver, car être lui suffit. Le secret de la sainteté réside
dans la capacité à percevoir immédiatement la résultante divine à l’intérieur de soi, et à se placer à l’écoute de son flux, de cette source secrète,
sans aucune retenue, sans barrière et sans décider d’en manquer quoi que
ce soit. En être simplement l’oreille, et le cœur, en être… simplement.
Et c’est dans le creuset de cette solitude que naît l’expérience du saint,
parce qu’il comprend alors, il prend sur lui en l’éprouvant ce que signifie
la présence, sa propre présence à l’instant immédiatement saisi, capté,
ressenti, dans l’extrême centration du vide, de la béance, la splendeur
de ce nouveau silence qui va commencer. Le saint est à sa vie, comme
d’autres se perdent dans la mauvaise ivresse et dans l’apathie, mais lui,
c’est à la liberté la plus parfaite qu’il a voué son âme, sa tentative et sa
patience. Il entend la voie, celle de l’ascèse véritable, qui lui offre toutes
les perspectives, comme toutes les magnificences, car aucune pensée ne
lui est inaccessible : il est voyant, il est la pensée, l’idée pure, l’absence
d’idée même, le sens pur, la sensation parfaite, la densité du centre, et
la souplesse extérieure. Le saint est tant intime avec lui-même qu’il peut
tutoyer l’invisible, le saint est tant audacieux avec lui-même qu’il trouve
l’amour de dieu sans le chercher, et le saint est tant fou avec lui-même
qu’il ne sait plus rien prouver au monde. C’est qu’il est nu sur son axe, nu
dans sa méditation, comme un soleil éclatant dans la nuit : il éclaire l’esprit, le corps et le cœur, et son rayonnement est d’une brillance inégalée.
Le saint est tout simplement extraordinaire dans son âme, et tant discret
dans ses manières.
Par les pratiques des voies d’éveil, par la division de la conscience, par
exemple, une sainteté sensible se prépare, par une discipline constante,
juste et assidue. Dans la préface du livre intitulé Pratique des voies d’éveil,
d’Alain Blandin, que j’ai édité en 2010, le mystérieux Da-Zin, gnostique nestorien, écrit ceci : « La Tradition décline la sensorialité en un
unique déploiement. Le toucher, interne-externe, externe-interne, se
prolonge dans l’odorat et le goût, puis dans l’ouïe, la vue et enfin la
pensée. Chacun de nos sens est une forme de toucher. La pensée également. Le langage nous révèle que le regard peut caresser ou blesser,
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tout comme les mots, extériorisation d’une pensée, libre et sans limite
ou au contraire conditionnée et compressée. Par pensée libre, il ne faut
point comprendre le bavardage intérieur ou l’opinion, mais une pensée
métaphysique. / Inscrit dans l’axialité de la présence à soi-même cet
unique mouvement, du toucher à la métaphysique, est pleinement créateur et “décréateur” sans jamais être destructeur. Il déploie et réabsorbe
les mondes en une respiration sereine. Tout au contraire, perdu dans les
périphéries, les dilutions et les pollutions du moi, il sépare, compare,
trie, multiplie et ne retourne pas à sa source. C’est cependant le même
mouvement dans l’apparence. La différence entre le Réel et l’illusion se
réduit à une posture, renversement de l’imposture tenace du “moi”, de la
“personne”, de l’“ego”, cette indispensable présence à soi-même accessible par une pragmatique du silence. » Ces pratiques de base, format au
passage obligé d’un apprentissage nécessaire, ouvrent vers le risque de la
liberté. Et par cette liberté, toutes les formes peuvent alors être traversées, dépassées ; on va comprendre ici que toutes les actualisations seront
alors possibles, irruptions énergétiques dans la torpeur, dislocation de
l’apathie, expérience de la poésie mystique, guérison et auto guérison
psychologique, par absence absolue de résistance, par dispersion de tous
les aspects captatif de censure, de rétention, de déformation du fruit de
cette expérience sensible et spirituelle au plus haut point. Et je cite une
nouvelle fois ici le très bel article de la revue Rives nord-méditerranéennes, à
propos du destin étonnant du saint : « Le saint ne meurt pas n’importe
quand ni n’importe comment. La mort survient généralement à une date
marquante du calendrier – la Providence ne fait pas les choses au hasard
et le corps exposé pendant plusieurs jours attire, sans qu’on sache vraiment pourquoi ni comment – c’est cela la réputation de sainteté –, une
masse considérable de fidèles qui viennent le visiter. Au cours de cette
longue exposition qui peut durer une dizaine de jours même en plein été,
le cadavre émet une odeur particulière, difficile à qualifier, la fameuse
odeur de sainteté. Un examen plus attentif du corps montre que, malgré
les conditions défavorables (la longueur de l’exposition, la touffeur estivale), il ne s’est pas corrompu et qu’il est encore chaud et flexible comme
s’il était vivant. La transpiration goutte sur son visage ; elle est pieusement essuyée par un linge. Une saignée réalisée parfois plusieurs jours
après la mort prouve que du sang chaud, rouge et liquide circule encore
dans les veines. Il est recueilli dans des ampoules. Tous ces rituels sont
renouvelés peu ou prou à chaque exhumation ou manipulation ultérieure.
Ils ont pour fonction de faire passer les qualités surnaturelles attribuées
Considérations gnostiques à propos de la vénération des saints | 15
au saint vivant dans le corps mort, afin de constituer le stock de reliques
nécessaire à la diffusion des pouvoirs thaumaturgiques. »
L’expérience du saint est l’instrument essentiel de son art, de sa vie en direct,
comme il éprouve déjà le miracle, pour lui-même, de se sentir emporté,
porté, traversé voire transpercé par l’inépuisable ressource magique de
l’énergie universelle, et de ressentir, par l’intensité de cette expérience même,
sa capacité à vivre les êtres et les choses à partir de l’intérieur, de pouvoir
parfaire l’union divine dans la création en mouvement. Et c’est une déflagration terrible, qui va secouer le saint dans son émotion même, dans le
toucher alors particulièrement sensible de cette émotion, jusqu’à parvenir
aux différents degrés supérieurs de distanciation, comme la compréhension
de l’infini pourra alors être approchée dans ce qui par là même va échapper.
L’expérience va avoir lieu quoi qu’il se passe, seul ou en groupe, et va se
manifester par une sorte de premier miracle qui va s’actualiser, mais sans
bouleverser l’imagination, l’intuition, la créativité du saint. C’est simplement
que son émotivité devra être domptée, distanciée, qu’il devra trouver une
humilité plus grande, plus sincère, plus exacte. Le saint va se féconder luimême, d’une œuvre extraordinaire, comme il aura su être le réceptacle de la
grandeur divine, de cette énergie qui circule sur l’Archée, et qui peut percuter
les êtres particulièrement éveillés. Et Da-Zin, dans le livre d’Alain Blandin
d’ajouter : « En pratique, la métaphysique ne s’entend dans sa dimension
non-duelle, à de rares exceptions, qu’après avoir sué et évacué les cristallisations dualistes. » Sans doute que le présent ouvrage présentera pour sa
part les rares exceptions dont il est parlé ici, car ces exceptions valent une
sorte de rédemption directe, mais il est difficile de dire qu’elle puissent valoir
exemples, car l’approche mystique ne pourra jamais être souhaitée pour tous.
Da-Zin de poursuivre : « La “personne” préfère les paillettes des rituels, des
magies, des théurgies et des alchimies au clair-obscur des pratiques assidues
et répétitives. Pourtant, ce n’est qu’ici et maintenant, dans l’intervalle entre
avant et après que s’ouvrent les portes théurgiques et alchimiques de l’Infini.
Alors ce qui faisait sens pour la “personne” n’est plus qu’indécence. Le pressentiment de l’Être conduit désormais la conscience. Théurgies et alchimies
apparaissent non comme des processus conduisant à un objectif identifiable
dans la temporalité mais comme la célébration, libre et joyeuse, de l’aventure
de l’Esprit Libre. Corps de Gloire et Pierre au Rouge ne sont pas l’objet de
réalisations, l’aboutissement d’un procès mais l’expression d’une Réalisation
dans le jeu de l’apparence, celle de son propre achèvement, de sa propre
complétude. Objets, ils ne sont encore qu’une contraction de la conscience,
une conscience libre de tout conditionnement, une conscience finalement
sans objet. » Ici, je me rappelle cette belle phrase de Louis Cattiaux qui a
16 | Prières secrètes de guérison par l’invocation des Saints
marqué ma marche de poète ; tirée de son ouvrage Physique et Métaphysique de
la Peinture, elle peut s’appliquer à tous ceux qui expérimentent dans le travail
obscur de la voie, les aider aussi, sans doute : « Il nous faut devenir vides afin
d’êtres remplis, malléables afin d’être formés, pauvres pour être enrichis,
ignorants pour être instruits, fous pour devenir sages, misérables pour être
consolés, obscurs pour être illuminés. »
« Se perdre dans la perdition est ma religion, la non-existence dans l’existence est ma doctrine. / Pourquoi irais-je faire le tour du monde, / Alors
que l’Ami niche au centre de mon âme douce ? » (Rûmi).
Dans Le Sacré et le profane, Mircea Eliade, parlant de l’Existence humaine et
de la vie sanctifiée rappelle que « La Vision de saint Paul nous montre un pont
“étroit comme un cheveu” qui relie notre monde avec le Paradis. La même
image se rencontre chez les écrivains et mystiques arabes : le pont est “plus
étroit qu’un cheveu” et relie la Terre aux sphères astrales et au Paradis. De
même, dans les traditions juives, les pécheurs, incapables de le traverser,
sont précipités dans l’Enfer. Les légendes médiévales parlent d’un “pont
caché sous l’eau” et d’un pont-sabre, sur lequel le héros (Lancelot) doit
passer pieds et mains nus : ce pont est “plus tranchant qu’une faux” et le
passage se fait “avec souffrance et agonie”. Dans la tradition finlandaise un
pont couvert d’aiguilles, de clous, de lames de rasoir traverse l’Enfer : les
morts, aussi bien que les chamans en extase l’empruntent dans leur voyage
vers l’autre monde. Des descriptions analogues se rencontrent un peu
partout dans le monde. Mais il importe de souligner que la même imagerie
s’est conservée lorsqu’on a voulu signifier la difficulté de la connaissance
métaphysique et, dans le christianisme, de la foi. “Il est malaisé de passer
sur la lame effilée du rasoir, disent les poètes pour exprimer la difficulté du
chemin qui mène à la connaissance suprême” (Katha Upanishad). “Étroite
est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il y en a peu qui
le trouvent” (Matthieu) ». Le chemin de la sainteté est étroit, difficile et
dangereux. Il nécessite un travail sur soi-même, sans concession, sans
relâche, avec obstination et conviction, il nécessite la plus grande humilité devant l’incroyable splendeur de l’Univers, devant l’immensité de la
Connaissance, devant l’extraordinaire puissance du flux énergétique, qui
tisse des liens directs entre toutes les choses, entre tous les êtres, entre
les êtres et les choses, entre les mondes, visibles ou invisibles, il nécessite
le face-à-face avec le vide, la béance qui, seul, pourra amener le croyant
à découvrir la Porte étroite, le Pont sous l’eau, le Passage sans Porte, le Pont de
l’épée, la Voie secrète qui mène à la découverte ultime de la tangibilité du
Réel. Dans la lutte, dans ce travail intérieur, long et souvent ingrat, il faut
Considérations gnostiques à propos de la vénération des saints | 17
abandonner les calculs, la sécurité, la prudence, comme il faut accepter
d’envisager directement toutes les formes de la mort, les spasmes de la vie,
les tourbillons de la condition humaine de pourrissement et de renaissance
qui attendent invariablement les chevaliers errants. Ainsi la quête elle-même
est la seule richesse, car « c’est toi-même que tu cherches, ô fou, et tu vas
te chercher au loin. » (Lanza del Vasto). Et le saint manifeste bientôt sa
transformation ; sous l’expérience de la transfiguration, il sait ce que le changement a nécessité d’engagement et d’audace, d’inconscience et de folie,
et combien l’émergence du miracle intérieur est à ce prix. Alors les dons
divins peuvent, en surcroît, se manifester au travers de lui, le traverser, et
signifier la puissance, la grandeur, la formidable circulation énergétique,
qui est tant masquée aux yeux de ceux qui ne savent voir. L’exigence, visà-vis de soi, est la condition première de toute avancée spirituelle, cette
avancée qui, seule, peut permettre de découvrir le fil tendu, le point sublime,
l’axe sur lequel tout va cesser d’être perçu contradictoirement, et où l’on saisira
immédiatement que le Haut et le bas sont une seule et même chose, comme
l’intérieur et l’extérieur, l’on saisira que tout ce que nous avions pu percevoir jusque-là comme linéaire, et comme fractionné, est en réalité un
continuum imperceptiblement cyclique.
Essentiellement, les instances dirigeantes de l’Église catholique romaine
ont toujours voulu réduire et minimiser les manifestation surnaturelles
émanées du saint de son vivant. Or c’est justement par cette expression miraculeuse, et sous son témoignage, que naît la réputation de sainteté, sa diffusion dans l’âme du peuple même, et la dispersion de par le monde. Et l’article
de la revue Rives nord-méditerranéennes souligne clairement que « le miracle ne
résulte pas de l’exercice des vertus au degré héroïque ou, pour mieux dire,
le saint n’est pas saint parce qu’il fait des miracles, il fait des miracles parce
qu’il est saint. La réputation de sainteté s’acquiert à partir du moment où le
saint est convaincu qu’il est habité par cette force surnaturelle qui l’autorise
à commettre des actes ou à avoir un comportement généralement interdits
au commun des mortels ». Le saint est libéré, et libre, quand il est délivré de
l’angoisse de devoir montrer l’exemple, de devoir prouver quelque chose aux
autres. Ainsi le miracle arrive par surcroît, il est inattendu et la guérison est
exercée avec détachement, sans en tirer ni gloire, ni rémunération d’aucune
sorte. C’est généralement la pratique de l’ascèse, de la prière quotidienne,
ou permanente, une sorte d’oubli de soi (de l’ego), qui permet une mise en
relation avec la circulation énergétique que prolonge l’Archée divin jusque
dans la matière, c’est le détachement sensible de la matérialité qui crée la
béance, le vide suffisant pour aspirer le flux magique du surnaturel. « La sainteté possède en effet cette garde extraordinaire qu’on nomme l’humilité et
18 | Prières secrètes de guérison par l’invocation des Saints
qui est la liberté conquise sur les pièges de l’apparence mondaine. Le saint
ne se prend pas au sérieux, il ne s’enorgueillit pas de ce qui ne lui appartient
pas, et rien ne lui appartient ici-bas, si ce n’est la patience de la créature et
la louange du créateur » (Louis Cattiaux). La conduite du saint se lie à la
Connaissance, qu’il a intégrée et dépassée, et son comportement s’actualise en
conséquence de ce dépassement : l’histoire légendaire du saint est toujours la
même, pour l’essentiel, et est traduite dans les mêmes termes par la tradition,
depuis le Rational des offices divins du maître Jean Beleth, du Bréviaire, compilation anthologique des saints du XIe siècle, jusqu’à la Grande Vie des Saints de
Collin de Plancy, à l’expiration du XIXe. La révélation de la sainteté commence
par une première manifestation prodigieuse, qui advient comme un coup de
tonnerre dans un ciel clair. Il peut s’agir d’un envol, au propre comme au figuré,
d’une crise extatique, qui fait irruption dans la vie de tous, ou d’une vision,
qui livre une prophétie, traduite aussitôt dans le réel, ou d’une guérison,
aussi soudaine que spectaculaire. Et « le futur saint qui, jusque-là, menait une
vie normale de moine ou de clerc, change brusquement de comportement,
ce qu’il manifeste à son entourage par de nouvelles habitudes vestimentaires. C’est alors que se déclenchent des états spécifiques, visions, extases,
lévitations ou macérations exacerbées. Quand la réputation de sainteté est
assurée, elle colle à la peau du saint comme une seconde nature. Quoi qu’il
fasse, il ne peut plus s’en défaire. Et s’il la nie – toujours maladroitement –,
c’est pour mieux la renforcer. Les fidèles attribuent ses dénégations à sa
grande humilité. Dès lors, ils s’adressent à lui comme on le ferait à un saint,
ils viennent le consulter comme on interroge un oracle, ils décryptent ses
propos pour y lire des prédictions, ils lui demandent d’intercéder en leur
faveur pour obtenir des grâces, ils volent ses objets familiers pour en faire
des reliques. » (Rives nord-méditerranéennes).
Le destin du saint se poursuit, comme il suit imperturbablement sa voie
profonde, celle qui lui a été révélée, celle qui le traverse et le porte, sa
Mission. Et il accomplira cette mission jusqu’à la mort s’il le faut, sans
sourciller, dans la certitude d’être au creux même de la divinité, de la
source vivante de toute la cyclicité éternelle. « “Nous sommes comme les
balayeurs du monde” a dit saint Paul. Il voulait parler des vivants, des saints,
des artistes, des poètes, qui sont les fleurs et comme les fruits ignorés de
l’humanité, dont la présence justifie toutes les médiocrités, toutes les suffisances, toutes les lâchetés, tous les viols, tous les crimes, et toutes les imbécillités, en un mot le fumier où patientent et germent mystérieusement
les hommes ordinaires, car nos vies sont encore égarées dans la mort,
et la lumière de certains est insulte aux ténèbres de la plupart » (Louis
Cattiaux). Le saint trouve dans le silence le plus opaque et dans le vertige
Considérations gnostiques à propos de la vénération des saints | 19
de ses parois, un passage, une issue qu’il voit plus loin et au-delà plus loin
encore. La libre décision s’accentue, souvent dans la joie, et parfois dans
la fête même, car l’abîme promet toujours davantage de vie, le cœur secret
d’une vraie densité des émotions, de l’harmonie dans les contraires, de
cette union si lumineuse avec l’inespéré. Le saint entre en résonance, il
catalyse, il vectorise, il est l’antenne vibratoire d’une beauté immatérielle
merveilleusement incarnée. Il s’éveille de ses œuvres même, imperceptiblement d’abord, dans la réalité des hommes, puis il passe dans l’invisible,
et sa tombe devient un témoignage plus ardent encore, sa présence s’y
fait plus propice, plus fulgurante ou plus enfouie, mais toujours plus éclatante. On le touche – comme ces femmes qui vont gratter le calcaire de
sa pierre tombale pour en tirer le breuvage fécondant – et sa force, comme
sa pesanteur, s’introduisent dans le bois de l’âme : et la braise se met à luire,
aux tréfonds tant obscurs du désespoir. Le saint est un destructeur fécond,
autant qu’un bâtisseur de l’inachevé. Il est l’intermédiaire, le passeur, une
sorte de Charon chrétien. Il est bien plus proche de l’humain que ne l’est
l’ange, ce pur Esprit, et on lui parle plus directement, plus facilement, jamais
à contre-jour ni dans le désenchantement, mais avec ferveur, avec flamme
et inspiration, avec souffle et couleur. Le saint se manifeste alors, dans une
clarté superbe, projetant dans le champ de l’énergie vitale, la projection
magnifique de la divinité. Il se disperse un instant dans quelque rêve, dans
l’appel d’une chaleur intense, dans le souvenir d’un silence oublié. Il ouvre
à nouveau les portes de l’enfance et se prend à la présence sans forme
d’une nuit lointaine. « Par là un enfant de Dieu doit apprendre que tout ce
qu’il demande à Dieu doit lui profiter au moyen des hommes mais qu’il ne
doit pas placer son espoir dans les hommes mais en Dieu ; et ce qu’il avait
demandé à Dieu lui échoit finalement par des moyens humains. Quand
le cœur désespère des moyens humains et s’abîme à nouveau en Dieu,
l’aide de Dieu se fait jour par des moyens humains. Ainsi le cœur se trouve
exercé à placer sa confiance en Dieu. » (Jacob Bœhme).
L’intercession, la possibilité que le saint puisse, depuis l’au-delà, dont
il sait maintenant le dédale, intervenir dans la condition humaine, quant
à la paix, l’apaisement, et le dépassement de la douleur, est une fontaine
merveilleuse, la source intarissable d’une sérénité nouvelle. Mais celui qui y
versera devra en accepter le prix : l’abandon, sans retour possible, de l’idée
de pouvoir.
« Certains estiment la matière de ceci si ardue et périlleuse, qu’ils ­affirment
qu’on ne peut y venir sans un préalable travail énormément énergique, et
encore n’est-ce que rarement, et seulement en un temps d’extase. et à ces
hommes je veux répondre, autant que le peut ma faiblesse, et dire : que tout
20 | Prières secrètes de guérison par l’invocation des Saints
est selon l’ordonnance et disposition de Dieu, et aussi selon l’aptitude et
capacité de l’âme à laquelle est donnée cette grâce de la contemplation et
de l’œuvre spirituelle. /Car il en est certains qui n’y peuvent parvenir sans
de longs et nombreux exercices spirituels, et encore ne sera-ce que rarement qu’ils auront expérience de la perfection de cette œuvre, et sur un
appel tout particulier de notre Seigneur : lequel est dénommé extase. Mais
il en est d’autres, lesquels sont si subtils en grâce et en esprit, et si familièrement avec Dieu en cette grâce de la contemplation, qu’ils peuvent l’avoir
quand ils veulent en le commun état de l’âme humaine : assis, marchant,
debout ou à genoux. Et encore en ce temps, ils ont pleine et libre disposition de tous leurs sens corporels et spirituels, et ils peuvent en user s’ils le
désirent. » (Le Nuage d’inconnaissance). La sainteté est, avant tout, la quête de
la vérité, une quête perpétuelle, une curiosité en marche. Cette quête ne se
suspend pas, ne s’arrête pas, elle nécessite de l’intelligence, de l’énergie, de
la subtilité, un questionnement permanent de l’être au propre, du monde
sensible, de l’univers, de la circulation énergétique, de la divine beauté si
extraordinaire de l’immensité cosmique. Et celui qui s’adresse au saint,
pour avoir une réponse, devra être en chemin du même questionnement,
de la même quête, avec ses moyens quels qu’ils soient, c’est-à-dire qu’il
devra avoir initié en lui la marche vers la liberté, vers l’affranchissement
de toute dépendance, et qu’il devra avoir abandonné l’espoir du privilège.
Car la différence entre les êtres ne se fera pas sur l’intention – l’intention
est déjà un outil formidable pour grandir – mais sur l’effondrement de
l’ego, sur l’humilité et la simplicité. Il y a une nécessité à s’orienter vers
l’éveil dans la trajectoire humaine, à s’astreindre à l’étude, à la pratique, à la
méditation, à l’écoute du silence intérieur, et ceci pour ouvrir les perceptions, la finesse de l’intelligence, l’élégance de la pensée. La participation
de la sainteté, comme saint ou comme demandeur d’aide, exige le sentiment de bonté, cet amour véritable qui existe bien au-delà de toutes les
illusions habituelles que nous avons créées pour une médiocre sécurité,
pour un si petit pouvoir apposé sur la matérialité. Celui qui accepte de
s’immerger dans la vie pour la recherche de la vérité, en sachant qu’elle
est inenvisageable, celui qui accepte de jouer sa vie, en sachant lâcher prise
réellement, ne craindra pas la maladie, ne craindra pas la mort. Et la vie
l’aidera, avec tout ce qui vient de l’invisible et qui peut la traverser en flux.
La participation de la sainteté oblige à ne plus avoir peur de perdre ce
que nous avons connu car, au fond, rien ne nous appartient vraiment, et
certainement pas les autres, les êtres, les vivants. Il faut affronter la fin. La
fin est une bonne chose : elle oblige à se dessaisir, jusqu’au bout, de toutes
les choses amassées, mais aussi de son propre corps. C’est par la fin que
Considérations gnostiques à propos de la vénération des saints | 21
nous pourrons ­appréhender le commencement. La mouvance. Ce sera une
nouvelle découverte, comme chaque instant qui passe meurt, et livre de
lui-même un nouvel instant, différent du précédent, mais aussi intéressant
en soi, dans sa nouvelle beauté. La participation à la sainteté, c’est vouloir
se mettre en marche au-delà même de l’idée de la fin.
« La quête de la vérité exige beaucoup d’amour et une conscience approfondie de la relation de l’homme à toute chose – ce qui signifie que l’on
ne se préoccupe pas de son propre progrès, ou de ses propres accomplissements. La quête de la vérité est la vraie religion, et seul celui qui cherche
la vérité est un homme authentiquement religieux. À cause de son amour,
cet homme est en dehors de la société, et son action sur elle est donc
entièrement différente de celle de l’homme qui est dans la société et veut
la réformer. Le réformateur ne peut jamais créer une nouvelle culture.
Ce qui est indispensable, c’est la quête menée par l’homme véritablement
religieux, car cette quête même produit sa propre culture – et c’est notre
unique espoir. En effet, la quête de la vérité donne à l’esprit une créativité
explosive, qui est la vraie révolution, car dans cette quête l’esprit n’est
pas contaminé par les diktats et les sanctions de la société. Étant libre de
tout cela, l’homme religieux est capable de découvrir ce qui est vrai ; et
c’est cette découverte du vrai, d’instant en instant, qui crée une nouvelle
culture. » (Krishnamurti).
Les saints ont porté à un rare degré de perfection l’exercice de la quête
de la vérité, et pratiqué, à un très haut degré, les vertus libératrices de
la Gnose, de cette Connaissance qui naît au plus profond du creuset, au
cœur même de cette croix dont le centre laisse alors échapper l’essence
immortelle de la vie. C’est cette merveilleuse étincelle que chaque être
peut imaginer, avec patience, pouvoir libérer, et voir gagner l’élévation
sublime. Il ne s’agit pas ici de se lier, de s’entraver, à un savoir arbitraire qui conditionne à des schémas réducteurs, mais bien d’accepter
de s’affranchir des modèles rigides de l’éducation, et des censures, des
barrières, que des traditions non comprises ont pu ériger. Aucune Église
n’est propriétaire de la sainteté, d’une labellisation quelconque. C’est la
piété des humbles qui déterminera la grandeur du saint, et parfois imposera aux Églises elle-même d’entériner et d’accepter le culte voulu par
les croyants. Mais tout cela n’a que peu d’importance : ce qui compte,
c’est l’alchimie du bonheur parfait, et cette alchimie ne peut se développer,
du plus profond de soi-même, qu’à l’écart des turpitudes du monde.
Plus que jamais, la société semble dure, et le monde profane insensible,
fermé. Mais le saint ne fuit pas, il est en présence dans ce monde et dans ce
temps. Il se crée des espaces secrets, à l’intérieur de son quotidien social
22 | Prières secrètes de guérison par l’invocation des Saints
même. Progressivement, il développe en lui l’amour, par le retrait, par
l’abandon de toute idée de devoir exercer un pouvoir, il développe en lui
la compassion, par l’usage agréable de sa pensée propre, qu’il a su laisser
croître indépendamment de toute influence non désirée, il développe
en lui la curiosité la plus vaste, par la contemplation de la merveilleuse
inventivité de la nature. Il sait enfin utiliser l’énergie qui le traverse, en
direction de sa recherche de vérité, pour sa recherche du bien, pour sa
quête de Dieu. Et c’est ainsi que le saint peut œuvrer pour lui-même et
pour tous, qu’il peut apporter à l’édification commune, la contribution
de sa joie, de sa bonté, et de son rayonnement.
« Subitement l’Amour / M’a tiré le coin de l’oreille / en me conduisant
dans un coin, / Il me chanta des incantations, / Et son incantation fut le
piège de mon cœur capturé. » (Rûmi).
La sainteté n’est pas une récompense, elle est le témoignage vivant de la
Porte, de la possibilité du passage. Il ne faut pas s’emparer du saint comme
d’un modèle, mais plutôt l’entendre comme un porteur de clef, un aîné
qui a su ouvrir son cœur. Et c’est ainsi que chacun pourra méditer patiemment ces mots étranges : « Si seulement je n’avais pas choisi ma raison en
guise de preuve ! Si seulement je n’avais pas poursuivi avec elle la voie de
la réflexion en guise de but ! » (Mohyiddin Ibn ’Arabi). Sous la magnificence de l’impensable poésie cosmique universelle, sous la percussion de
l’expérience tant visionnaire, celle qui sait buriner l’âme pour en extraire
le Corps Glorieux, en édifier le sens, je ne sais que balbutier le voyage :
comprenne qui pourra !
Comment te le dirais-je, mon enfant, commence dès maintenant à tendre
vers les lieux ! Comment te parlerais-je du Tout ? Je suis l’Intellect et je
vois un autre intellect qui met l’âme en mouvement. Je vois Celui qui me
ravit en une sainte extase. Tu me donnes puissance. Je me vois moi-même.
Je veux parler. Une crainte me retient. J’ai trouvé, moi, le Principe de la
Puissance qui est au-dessus de toutes les Puissances et qui lui-même n’a pas
de Principe. Je vois une source vibrante de vie. Je l’ai dit, ô mon enfant, je
suis l’Intellect, j’ai contemplé ! Il est impossible à la parole de révéler cela.
En effet toute l’Ogdoade, ô mon enfant, ainsi que les âmes qui sont en elle
et les anges chantent des hymnes en silence. Mais à moi, l’Intellect, ils me
sont intelligibles.
L’Ogdoade et l’Ennéade, 58,2 – 58,20.
Table des matières
Considérations gnostiques
à propos de la vénération des saints..................................................5
Indications pratiques pour l’invocation des saints.......................23
A. Description des décors et outils....................................................27
B. L
e moment du rituel, et son fonctionnement astrologique ;
et comment l’on dit les incantations............................................43
C. P
réparation personnelle pour le rituel.........................................49
D. Dire la Messe, ou assister à la Messe ;
Profession de Foi des Églises gnostiques..................................53
Saint Fulbert – Pour retrouver la mémoire............................................69
Saint Laurent – Pour soulager et faire disparaître les brûlures............72
Saint Janvier – Pour aider à la guérison du cancer................................75
Saint Paul – Contre les Contusions.........................................................78
Saint Sérapion – Pour apaiser les douleurs physiques..........................81
Sainte Olive – Pour réduire les fractures................................................84
Saint Guthlac – Contre les maux de gorge............................................87
Saint Éloi – Pour se défaire d’un lumbago.............................................90
Saint Fiacre – Contre les plaies................................................................93
Saint Partène – Pour aider l’enfant apparemment retardé...................96
Saint Évode – Pour enlever les rhumatismes.........................................99
Saint Maur – Contre les allergies.............................................................102
Sainte Brigitte – Pour sauver du bégaiement.........................................105
Saint Paschase – Pour guérir les crampes chroniques..........................108
Saint Mamert – Pour faire disparaître l’eczéma.....................................111
Saint Pantaléon – Pour venir à bout de l’impuissance..........................114
350 | Prières secrètes de guérison par l’invocation des Saints
Saint Denis – Pour vaincre la migraine...................................................117
Sainte Juliette – Pour lutter contre la paresse........................................120
Saint Marcoul – Pour se défaire du psoriasis.........................................123
Saint Albert – Pour la rénovation mentale.............................................126
Saint François d’Assise – Pour vaincre la stérilité.................................129
Sainte Barbe – Pour guérir le zona..........................................................132
Saint Winnoc – Contre l’asthénie et la fatigue.......................................135
Saint Colomban – Contre les confusions mentales..............................138
Saint Aelred – Pour combattre les crises de nerfs.................................141
Saint Abbé Julio – Contre le sentiment de culpabilité..........................144
Saint Gildas – Pour retrouver l’esprit, effacer les délires.....................147
Saint Césaire – Pour s’affranchir de la dépression................................150
Saint Jean de la Croix – Pour dépasser la désolation intérieure..........153
Saint Nathalan – Pour se défaire de l’hypocondrie...............................156
Saint Philibert – Pour s’affranchir de la névrose...................................159
Saint Vartan – Chasse la phobie de l’eau................................................162
Saint Mathurin – Contre les terreurs.......................................................165
Sainte Marguerite – Pour se préparer à l’accouchement......................168
Saint Blaise – Pour purifier les aliments.................................................171
Saint Valentin – Pour protéger l’amour pur...........................................174
Sainte Marie-Madeleine – Pour faire disparaître le chagrin d’amour.177
Saint Patrick – Pour combattre la discorde............................................180
Sainte Catherine – Pour se protéger de la fausse couche.....................183
Saint Barhadbesciabas – Contre le sentiment d’isolement..................186
Saint Patrocle – Pour la protection des familles....................................189
Saint Nicolas – Pour la protection des enfants......................................192
Sainte Colette – Pour favoriser le rapprochement amoureux.............195
Saint Christophe – Pour protéger dans les voyages..............................198
Saint Matthieu – Contre le manque d’argent chronique......................201
Saint Thomas – Pour les changements de situation.............................204
Saint Barbat – Pour ceux qui sont chômeurs.........................................207
Saints Côme et Damien – Pour le progrès professionnel....................210
Saint Jean l’Évangéliste – Pour développer la création artistique.......213
Saint Expédit – Pour la réussite aux examens.......................................216
Saint Joseph – Pour ceux qui recherchent un logement......................219
Saint Antoine de Padoue – Pour retrouver les objets perdus..............222
Table des matières | 351
Saint Yves – Pour gagner un procès........................................................225
Saint Roch – Pour pouvoir récolter sans crainte...................................228
Saint Servais – Pour obtenir le succès dans une entreprise.................231
Saint Antonin – Pour se défaire de l’alcoolisme....................................234
Sainte Rita – Pour les causes désespérées...............................................237
Sainte Ursule – Pour faire un choix difficile..........................................240
Sainte Clotilde – Pour retrouver la liberté de choix..............................243
Saint Vincent Ferrier – Pour fortifier une décision..............................246
Sainte Eupraxie – Pour s’affranchir des drogues..................................249
Saint Jean Chrysostome – Pour l’affirmation d’une décision..............252
Saint Maximilien – Pour retrouver la lucidité........................................255
Saint Gomer – Pour ceux qui sont mal mariés......................................258
Saint Matthias – Pour combattre la récidive..........................................261
Sainte Thérèse d’Avila – Pour obtenir une vision................................264
Saint Raymond Nonnat – Pour la consolidation psychique...............267
Saint Georges – Pour éloigner les ennemis...........................................270
Saint Boniface – Pour combattre les esprits immondes.......................273
Saint Venant – Pour vaincre les envoûtements......................................276
Saint Grat – Pour éviter les fléaux...........................................................279
Saint Médard – Pour combattre les invasions d’insectes.....................282
Saint Nicétas – Pour purifier les lieux hantés........................................285
Saint Benoît – Pour résoudre et dépasser les maléfices.......................288
Saint Antoine le Grand – Pour extirper et chasser les démons..........291
Saint Willibrord – Protection contre les envoûtements.......................294
Saint Magne – Pour éloigner la maladie des végétaux..........................297
La Vierge Noire – Pour les causes déjà perdues...................................300
Considérations sur l’exorcisme, avec le secours des saints........305
La Voie de la Connaissance.................................................................319
Prolongements initiatiques..................................................................333
Lettre sur la sainteté par Rémi Boyer................................................338
Éléments de Bibliographie...................................................................345