Coopération austro-burkinabé Programme partiel

Transcription

Coopération austro-burkinabé Programme partiel
Coopération austro-burkinabé
Programme partiel «formation professionnelle»
Mission d’évaluation
Novembre 2007
Rapport d’évaluation
(8 juin 2008)
Elise Guigma Ouedraogo, Matthias Risler
2
Note :
Le présent rapport est le produit d’une évaluation indépendante. Les appréciations, analyses,
opinions et points de vue de l’équipe d’évaluation ne sont pas nécessairement les mêmes que
celles de l’Agence autrichienne de développement (ADA) ou du Ministère autrichien des
affaires européennes et internationales (BMEIA). Elles n’engagent que leurs auteurs.
3
Table des matières
page
1
Résumé
2
Introduction : les termes de référence, réalisation de la
mission d’évaluation, méthodologie appliquée
Un résumé des termes de référence de la mission d’évaluation
La mission d’évaluation : visites et interlocuteurs
La méthodologie : les critères d’évaluation et leur position
relative aux différents niveaux du Cadre logique
12
Le programme partiel « formation professionnelle »
dans le cadre du système d’enseignement technique
et de formation professionnelle du Burkina Faso
Le programme partiel « formation professionnelle » et
les 6 projets en cours ou récemment terminés
L’insertion du programme partiel « formation professionnelle »
dans le système d’ETFP
15
4
4.1
4.2
4.3
4.4
4.5
4.6
Evaluation selon les critères d’évaluation :
Pertinence
Efficience
Efficacité
Cohérence
Impact
Durabilité
35
5
Evaluation des thèmes transversaux
57
6
Evaluation selon les critères “Harmo”
59
7
7.1
7.2
Conclusions et recommandations
Conclusions
Recommandations
61
2.1
2.2
2.3
3
3.1
3.2
Annexes:
5
voir fichier séparé
4
Liste des abréviations et acronymes
ADA
ANPE
BMEIA
CAFP
CEBNF
CEFP
CETF
CETFP-BB
CFPNF
EFORD
ETFP
FAFPA
GET / FC
LP-B
LP-BB
MAJO
MCPEA
MEBA
MEF
MESSRS
MFB
MJE
PA / CEFP-B
PAB 1 - 8
PP / ETP
PP / FP
Austrian Development Agency – Agence autrichienne de
développement
Agence nationale pour l’emploi
Bundesministerium
für
europäische
und
internationale
Angelegenheiten – Ministère fédéral des affaires européennes et
internationales
Cellule d’appui à la formation professionnelle
Centre d’éducation de base non formelle
Centre d’évaluation et de formation professionnelle
Collège d’enseignement technique féminin, Ouagadougou
Centre d’enseignement technique et de formation professionnelle Dr.
Bruno Buchwieser, devenu Lycée professionnel Dr. Bruno Buchwieser
en 2007
Centre de formation professionnelle non formelle
Education et formation pour un développement endogène
Enseignement technique et formation professionnelle
Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage
Groupement des établissements techniques pour la formation continue
Lycée professionnel de Bobo Dioulasso
Lycée professionnel Dr. Bruno Buchwieser, Ouagadougou
Mouvement autrichien des jeunes ouvriers = Österreichische
Jungarbeiterbewegung ÖJAB
Ministre du commerce, de la promotion de l’entreprise et de l’artisanat
Ministère de l’enseignement de base et de l’alphabétisation
Ministère de l’économie et des finances
Ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche
scientifique
Ministère des finances et du budget (maintenant : MEF)
Ministère de la jeunesse et de l’emploi
Programme d’appui au Centre d’évaluation et de formation
professionnelle, Bobo Dioulasso
Programme austro-burkinabé : programme de formation initiale des
enseignants techniques, phases 1 - 8
Programme de professionnalisation de l’enseignement technique et
professionnel
Programme partiel « formation professionnelle » de la coopération
austro-burkinabé
5
1
Résumé
L’appui autrichien au développement de la formation professionnelle1 au Burkina Faso est né
d’un engagement privé lancé par le fondateur du « Mouvement autrichien des jeunes
ouvriers » « Österreichische Jungarbeiterbewegung », Dr. Bruno Buchwieser, qui fut en
même temps le fondateur et directeur de l’académie de formation des enseignants techniques
à Mödling (Berufspädagogisches Institut Mödling) dans la banlieue viennoise.
1.1
Le CETFP - BB2
Le premier appui consistait en la création, en 1970, d’un centre de formation professionnelle
focalisé sur les filières industrielles de la mécanique, de l’électrotechnique et de
l’électronique. Ce centre de statut public était géré par des experts autrichiens jusqu’en 1995,
date à laquelle il fut transféré au Ministère de l’éducation nationale. Le « Centre
d’enseignement technique et de formation professionnelle - CETFP Dr. Bruno Buchwieser »
s’est acquis une place de référence dans l’ensemble des institutions d’enseignement technique
et de formation professionnelle et ses lauréats forment un noyau dur au sein des techniciens
industriels au Burkina Faso. Ils se retrouvent aussi parmi les enseignants des institutions
publiques et privées d’enseignement technique et de formation professionnelle.
1.2
Le PAB 1 - 8
A ce premier appui lourd et concentré s’ajoutait à partir de l’année 1988 un programme de
bourses destiné à la formation d’un encadrement hautement qualifié d’enseignants techniques
pour une large gamme de filières. Les quatre premiers groupes d’étudiants faisaient leurs
études, apprentissage en entreprise inclus, en Autriche, tandis que les promotions ultérieures
furent envoyées d’abord en Côte d’Ivoire et ensuite, à cause du conflit dans ce pays, au Maroc
et au Sénégal. La dernière phase de ce programme est encore en cours aujourd’hui (PAB-8).
Presque 200 enseignants techniques ont ainsi été formés selon les standards internationaux. Ils
sont convoités pour leurs compétences par le secteur industriel et une grande partie d’entre
eux ne travaillent plus dans l’enseignement public. Toutefois, ils constituent un vivier
d’expertise qui pourrait être mis au bénéfice de la formation professionnelle. Voir le chapitre
Recommandations
1.3
Le cadre économique
Le développement économique du Burkina Faso ne s’est pas orienté vers une industrialisation
forcée de l’économie, compte tenu de la position géographique du pays, de la faiblesse de ses
infrastructures et du partage de fonctions entre les pays dans la sous région dans un contexte
de globalisation qui ne s’arrête pas aux frontières du pays. Alors les investissements se
dirigent plutôt vers le secteur des services (banques, finances, informatique et
télécommunications, commerce) et la mise en place d’une valeur ajoutée par la diversification
et la transformation des produits issus de l’agriculture et de l’élevage.
1
Le terme « formation professionnelle » est utilisé dans ce document comme terme générique pour tout le grand
domaine de préparation pour un emploi qualifié (enseignement technique, formation professionnelle, éducation
de base et initiation à la formation professionnelle) et la formation continue.
2
Dans le résumé, seulement les deux projets « historiques » sont mentionnés. Toutefois, le travail d’évaluation
se base sur l’analyse de l’ensemble de six projets exécutés entre 2000 et 2007.
6
1.4
L’ouverture vers une stratégie sectorielle
L’appui de la coopération autrichienne a pris en compte ce changement d’orientation sur le
plan économique et elle s’est insérée dans le courant de la coopération internationale qui
prône les appuis sectoriels et la prise en charge des politiques nationales par les
gouvernements, en partenariat avec les partenaires sociaux et les acteurs de la société civile.
Ainsi, les planificateurs ont songé à une couverture plus vaste et plus stratégique de
l’ensemble du large domaine de l’enseignement technique et de la formation professionnelle
(ETFP).
L’appui à l’enseignement technique qui bénéficie à une couche de la société déjà relativement
élevée, a été complété par un appui parallèle à la formation non formelle (projet PA/CEFPB)3, ciblant surtout les jeunes qui ne continuent pas leurs études après l’enseignement
primaire et ceux qui l’ont abandonné.
En même temps, l’appui au Centre « Bruno Buchwieser » (CETFP-BB) de Ouagadougou a
été élargi à deux autres institutions du sous secteur de l’enseignement technique, le Collège
d’enseignement technique féminin (CETF) à Ouagadougou et le Lycée professionnel à Bobo
Dioulasso (LP-B).
Durant plus de 30 ans, tous les appuis se sont concentrés sur les deux centres urbains,
Ouagadougou et Bobo Dioulasso et c’est seulement à partir de 2002-03 que des efforts
timides ont été entamés pour élargir la couverture des actions, dans le cadre du projet d’appui
à la formation non formelle, visant l’appui de deux antennes du CEFP Bobo Dioulasso, situés
dans deux villes de taille moyenne qui apportent des services aux zones rurales, Dédougou et
Banfora.
Depuis 2002, la coopération autrichienne travaille avec le postulat d’un appui sectoriel, sous
forme d’un « programme partiel formation professionnelle » qui a connu jusqu’à aujourd’hui
deux phases, la première de 2002 à 2004 et la phase actuelle de 2005 à 2007. Durant ces deux
phases, la coopération entre les partenaires techniques et financiers internationaux s’est
renforcée, confiant à la coopération autrichienne le rôle de « chef de file », en raison de la
durée et du poids de sa coopération avec le Burkina Faso dans le domaine de la formation
professionnelle. En accord avec les autres coopérations actives dans le domaine, notamment
la Suisse, la France, l’Allemagne et le Luxembourg, la coopération autrichienne a mis l’accent
sur la formulation d’une vraie politique sectorielle digne de ce mot qui inclurait les différents
sous secteurs : 1) l’enseignement technique et professionnel 2) la formation professionnelle 3)
l’éducation de base et l’induction à la formation professionnelle non formelle.
La coopération autrichienne a inclus une réserve financière dans le Plan indicatif de
coopération 2005-07 permettant un appui à la formulation d’une politique sectorielle au
niveau national. Toutefois, cette bonne intention s’est heurtée aux divergences des différents
Ministères qui ont du mal à s’entendre sur une orientation commune. Un premier brouillon
était annoncé pour la fin 2007 et il a été distribué pour commentaires en mars 2008.
1.5
La demande sur le marché de l’emploi
Dans une vue d’ensemble qui considère l’enseignement technique et la formation
professionnelle comme « fournisseurs » du marché de l’emploi, on devrait s’attendre à un
3
PA / CEFP = Projet d’appui au Centre d’évaluation et de formation professionnelle de Bobo Dioulasso
7
grand intérêt des acteurs économiques vis-à-vis des institutions de formation professionnelle.
Ceci est peut-être le cas, mais il n’existe pas encore d’organe commun, mis à part un
« Conseil national de la formation professionnelle » et les entreprises nécessitant un
personnel formé ou voulant qualifier leurs personnels recourent largement aux services des
institutions de formation professionnelle privées, non directement appuyées à ce jour par la
coopération autrichienne.
Il ressort clairement de l’évaluation que l’interaction entre les institutions d’enseignement
technique et de formation professionnelle publiques et les entreprises est encore très faible.
Les « Centres de ressources » établis dans plusieurs centres avec l’appui de la coopération
autrichienne ne développent pas l’esprit d’initiative souhaité qui serait le garant d’un taux
élevé d’insertion des lauréats des formations dans le marché de l’emploi. Les élèves
rencontrés rapportent qu’ils doivent faire l’effort eux-mêmes de chercher les places de stage et
que les directions et les enseignants ne les appuient pas dans la recherche de partenaires pour
la réalisation de leurs projets.
1.6
Potentiels
Un secteur économique de taille qui joue un grand rôle au Burkina Faso, celui de l’artisanat
(en général dans les sens de micro et petites entreprises et pas seulement de l’artisanat d’art), a
su bénéficier des multiples offres de formation et de conseil, tant pour la formation continue
de ses personnels techniques que pour la formation complémentaire des apprentis. Plusieurs
coopérations internationales (Suisse - Swisscontact, Allemagne - GTZ, Autriche - projet
PERCOMM) ont contribué à la création et au renforcement des associations d’artisans qui
prennent du poids dans l’organisation économique, sociale et politique du pays (pluralisme).
Il semble que le potentiel de collaboration et de synergie entre les institutions de formation
professionnelle et les entreprises artisanales est loin d’être épuisé, eu égard aux milliers de
petites entreprises appartenant aux deux secteurs formel et informel.
L’autre champ d’action, le secteur rural, le secteur économique le plus important du pays, est
certes prometteur, vu le potentiel économique lié à une meilleure qualification professionnelle
des producteurs, mais il requiert de services rapprochés, individualisés, flexibles dans le
temps, de qualité et parfois hautement spécialisés, pour éviter que ce public difficile, parce
que très hétérogène, soit frustré.
Les entreprises du secteur moderne s’approvisionnent elles-mêmes en qualifications et il n’est
pas évident de mesurer quel serait l’impact de l’appui autrichien sur les populations à faibles
revenus.
1.7
Acquis
La coopération autrichienne est reconnue tant par le gouvernement que par la communauté
des bailleurs de fonds comme chef de file qualifié pour le domaine de la formation
professionnelle. L’engagement fort de la coopération de Taiwan (60 millions de US $ pour le
grand champ de l’enseignement technique et la formation professionnelle, avec une
composante « formation des formateurs ») pourrait remettre en question cette position
privilégiée. Toutefois, il est peu probable que Taiwan veuille s’imposer comme « chef de
file » de l’ensemble des bailleurs de fonds et il existe la possibilité de trouver un champ
d’entente et une complémentarité entre les actions.
8
L’appui autrichien dans les deux sous secteurs de l’enseignement technique et de la formation
professionnelle a eu un caractère stratégique, dès le début. Toutefois, cet appui n’a pas suffi
pour donner du prestige à l’enseignement technique et à la formation professionnelle. On peut
néanmoins retenir que le CETFP-BB4 et le programme de bourses PAB5 ont produit des
centaines de techniciens et d’enseignants techniques qui font aujourd’hui partie de la
« colonne dorsale » des personnels techniques du Burkina Faso.
L’instauration du programme partiel « formation professionnelle » en 2002 pour la période
2002 à 2004 et sa reconduction en 2005 pour la période 2005 à 2007 n’a pas réussi à intégrer
les 6 projets individuels dans un processus commun. La raison est moins la diversité des
agences d’exécution et leur présence insuffisante sur le terrain que 1) la multiplicité des
partenaires nationaux qui trouvaient peu d’intérêt à une concertation interministérielle et inter
agences (MESSRS – MJE - MEBA) au niveau national et 2) l’action individuelle et isolée des
agences et institutions sur le terrain. Pour la programmation d’actions futures, on devra tenir
compte de ces réticences.
L’appui à l’artisanat, tant par la formation des apprentis et des personnels des entreprises que
par l’appui à la constitution des associations et à la gestion des micro et petites entreprises,
constitue une base valide pour les actions futures qui devraient rayonner dans tout le pays
(régions rurales et moyennes et petites villes).
Le nouveau document de stratégie pour le domaine de l’enseignement technique et la
formation professionnelle « Politique nationale d’enseignement et de formation techniques et
professionnels » 6 contient une série de propositions innovatrices telles que :
1) la concentration de la responsabilité gouvernementale pour le pilotage du système,
ainsi que les ressources nécessaires, en un seul ministère
2) la création d’un conseil national de l’enseignement technique et la formation
professionnelle avec la participation du secteur économique
3) l’intégration des différents sous secteurs de a) l’enseignement technique et
professionnel, b) la formation professionnelle non formelle, c) la formation continue et
le perfectionnement
4) la mise en œuvre de mécanismes d’accompagnement à l’emploi et à l’auto emploi
5) la réorientation de l’offre de formation vers la demande et ici plus spécifiquement vers
les producteurs ruraux et le développement rural.
Toutefois, le document ne parvient pas à élucider les raisons pour lesquelles les effets et
l’impact des actions de coopération menées dans ce domaine depuis une trentaine d’années
sont restées très limités, surtout dans les domaines de a) la formation et la rétention des
enseignants et formateurs techniques, b) la gestion autonome efficiente et efficace des centres
publics de formation, c) la rénovation des programmes de formation en collaboration avec les
professionnels des métiers, d) la création de partenariats avec les acteurs économiques
facilitant les stages, les projets productifs et l’insertion des personnes formées.
4
CETFP-BB = Centre d’enseignement technique et de formation professionnelle Dr. Bruno Buchwieser à
Ouagadougou, aujourd’hui LP-BB = Lycée professionnel Dr. Bruno Buchwieser
5
PAB = Programme austro-burkinabé 1 – 8, 7 promotions d’enseignants techniques formées, un total de 199
personnes, si on inclut le PAB-8
6
Ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique : Politique nationale
d’enseignement et de formation techniques et professionnels, Commission technique, 2ème draft, mars 2008
9
La coopération autrichienne a initié un test pour la gestion des programmes et projets par les
instances nationales. Elle a alors confié l’exécution de la 8ème phase du programme de
formation des enseignants techniques, appelé « PAB 8 » (la 8ème édition du « Programme
austro-burkinabé ») à une agence d’exécution nationale. Il paraît tout à fait rationnel de
demander à l’Ecole normale supérieure de Koudougou, devenue aujourd’hui une faculté de
l’Université de Koudougou, d’assumer le rôle d’agence d’exécution. Toutefois, l’expérience
n’est pas aussi heureuse qu’espéré, ce qui interpelle sur les mécanismes de gestion qui
devront être introduits pour l’exécution d’un futur programme sectoriel « formation
professionnelle ».
1.8
Recommandations
1.8.1
Les actions proposées
1) Suivre l’approche sectorielle soutenue par la coopération autrichienne, en cherchant des
synergies avec les deux autres domaines : a) artisanat, micro et petite entreprise, b)
développement rural durable, parce que ces deux domaines sont les bénéficiaires directs
des actions de formation et ils possèdent un potentiel considérable d’insertion au travail.
2) Programmer un nouveau programme de coopération qui incorpore les trois secteurs : a)
formation professionnelle, b) artisanat, micro et petite entreprise et c) développement
rural durable ; articuler le niveau national avec le niveau local, en phase avec le processus
de décentralisation ; réaliser les actions au niveau local et régional ; capitaliser les
expériences au niveau national
3) Appuyer l’orientation des actions de formation vers les producteurs ruraux spécialisés et
les artisans, en facilitant la prise en charge par leurs organisations, par une gestion
conjointe formation-artisanat-producteurs ruraux ou par une ouverture du dispositif de
formation au niveau régional et local en direction des producteurs ruraux et des artisans.
Lancer des actions pilotes intégrées dans les régions de concentration de la coopération
autrichienne
4) Agir en complémentarité et conjointement avec les autres partenaires techniques et
financiers (France, Danemark, Luxembourg, Taiwan, Suisse – par exemple avec la
coopération suisse continuation de l’appui à la CAFP)
5) Mettre en valeur l’expertise accumulée à travers 37 ans de coopération austro-burkinabé
et rassembler les ex-boursiers du programme PAB7 pour constituer le noyau d’une équipe
nationale de conseil à la formation professionnelle. La coopération autrichienne pourra
offrir un appui en forme d’un petit secrétariat pour les ex alumni de la coopération
autrichienne au BuCo (conclusion 7.1.2 « impact »).
6) Appuyer la création d’une équipe nationale de conseil à la formation professionnelle en
forme de réseau. Cette équipe nationale sera un « vivier d’experts » qui se compose de
professionnels possédant : a) une expertise spécifique dans le domaine de la formation
professionnelle et l’emploi, b) une vue d’ensemble et c) une bonne capacité
opérationnelle. L’équipe sera ouverte et ses membres seront engagés selon les besoins et
des termes de référence spécifiques, pour des missions long terme ou court terme, sous
différents statuts : fonctionnaire, contractuel, consultant. Ce réseau d’expertise pourrait
être animé par un secrétariat attaché à la CAFP (base de données avec cv et domaines
professionnels).
7
199 personnes au total entre 1988 et 2008
10
7) Appuyer l’action autonome des institutions d’enseignement technique et de formation
professionnelle publiques et privées par un fonds de projets, dans l’intérêt de rapprocher
les institutions de formation à la demande, par :
a) l’implantation d’outils de gestion modernes et la formation des équipes dirigeantes
b) l’animation des Centres de ressources et leur dotation en matériels didactiques
servant à l’auto formation des enseignants et élèves
c) la constitution de partenariats entre instituts privés et publics
d) l’innovation de leurs méthodes d’interaction avec les entreprises
8) Soutenir la suite du projet EFORD au-delà de sa date limite en octobre 2008 et appuyer
son élargissement vers d’autres régions frontalières du Burkina Faso, par l’apprentissage
et l’action conjointe des administrations régionales et de leurs partenaires de la société
civile
9) Appuyer la suite de la CAFP en cofinancement avec le MJE et d’autres bailleurs
intéressés (Suisse etc.)
10) Promouvoir des actions sur le terrain qui sont innovatrices et apportent de véritables
améliorations pour les bénéficiaires moins pris en charge, même sous l’approche
programme
11) Entre les actions innovatrices, favoriser une approche en faveur des filles et femmes
jusqu’à maintenant peu concernées, ainsi qu’à l’intégration de l’aspect genre dans le
nouveau programme partiel formation professionnelle (filières de formation, modes de
formation, femmes enseignantes et formatrices comme modèle d’identification pour les
filles, productrices rurales)
12) Appuyer la conformation d’un Conseil national de la formation professionnelle avec la
participation active du secteur économique (entreprises, fédérations d’artisans et
associations de producteurs ruraux et coopératives, ministères du gouvernement et
représentants de l’offre de formation). A terme, ce Conseil pourra assumer le pilotage du
système de formation professionnelle, mais il devra trouver sa place et convaincre les
différents ministères du gouvernement, par ses conseils utiles et son action synergique et
pluraliste.
13) Consulter les acteurs économiques et sociaux et de la population, dans les provinces du
pays et dans la capitale, sur le choix de stratégie nationale d’enseignement technique et de
formation professionnelle, à partir du nouveau document « Politique nationale
d’enseignement et de formation techniques et professionnels ».
1.8.2
Le mode de gestion proposé
1) Procéder à l’élaboration d’un nouveau programme partiel « formation professionnelle »
dans le cadre du nouveau programme de coopération austro-burkinabé pour la période
2008-2013, en appui à la mise en œuvre de la nouvelle « politique nationale
d’enseignement et de formation techniques et professionnels ».
2) La structure de gestion devra comporter une cellule de gestion attachée au Ministère
désigné comme chef de file8 et composée d’un Directeur d’intervention national et d’un
expert international chargé de la cogestion.
3) Un Comité de pilotage ou une « Structure mixte de concertation locale » supervisera les
actions du programme. Ce comité réunira, outre les représentants du Ministère de
8
Le nouveau document de politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels
propose de désigner un ministère de tutelle qui doit posséder des ressources humaines propres et des attributions
politiques et administratives suffisantes pour pouvoir accomplir sa mission de coordination. (p. 21 de ce
document, 2ème draft, mars 2008)
11
l’économie et des finances en tant qu’autorité gouvernementale qui coordonne les appuis
financés par la coopération internationale, des représentants des Ministères en charge de
l’éducation (MESSRS, MEBA), du MJE et des Ministères chargés de l’agriculture et de
l’artisanat, des principales organisations du secteur privé (telles que la CCI/BF, la
FeNaBF9 et la nouvelle Chambre des métiers) ainsi que des représentants des travailleurs.
Les décisions seront prises en consensus sans possibilité de droit majoritaire de la partie
burkinabé sur la partie autrichienne ou vice versa. En cas de désaccord, le Premier
Ministre ou son représentant exprimera la position burkinabé et la coopération
autrichienne ADA la position autrichienne. Le Comité de pilotage sera, à l’instar du
programme, ouvert à d’autres partenaires techniques et financiers.
4) Sur le terrain, chaque volet aura sa propre structure de gestion et de suivi-évaluation (une
administration publique au niveau régional – provincial – municipal, une institution
d’enseignement technique et de formation professionnelle, une ONG ou un bureau
d’études ou une association d’artisans. Le choix se fera sur base d’une validation des
options selon les critères d’efficience et d’efficacité.
5) La cellule de gestion nationale aura entre autres tâches la supervision de toutes les actions
exécutées sur le terrain, ainsi que le l’obligation de rapport vis-à-vis du pays bénéficiaire
et de la coopération autrichienne (et, le cas échéant, les autres partenaires techniques et
financiers).
9
CCI/BF = Chambre de Commerce et d’industrie du Burkina Faso. FeNaBF = Fédération nationale des artisans
du Burkina Faso
12
2
Introduction : les termes de référence et la réalisation de la mission
d’évaluation ainsi que la méthodologie appliquée
2.1
Un résumé des termes de référence de la mission d’évaluation
L’objectif principal de cette évaluation est d’analyser le portefeuille global du domaine de la
formation professionnelle sous les critères de la pertinence, de l’efficacité et de l’impact et de
tirer des leçons de l’ensemble de la coopération dans ce domaine durant les 6 – 7 dernières
années. Les conclusions et recommandations devront permettre de dessiner les grandes lignes
de développement du programme spécifique de la coopération autrichienne et son orientation
future vers l’atteinte des objectifs généraux de la coopération pour le développement.
Les résultats attendus de l’exercice de cette évaluation sont les suivants :10
1) L’élaboration d’un profil national, en indiquant l’ancrage et la place de la politique de
formation dans le cadre de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté
2) L’évaluation de la pertinence et de l’impact de la politique, de la stratégie, des
programmes et projets de la coopération autrichienne dans le domaine de la formation
professionnelle, liée à l’atteinte des objectifs internationaux de : a) l’éducation pour
tous (EPT – Jomtien 1990 – Dakar 2000), b) du millénaire pour le développement
(OMD – Séance plénière des Nations Unies 2000) et c) de la Déclaration de Paris
(Bailleurs de fonds et pays en voie de développement, Paris 2005)
3) L’analyse de la structure organisationnelle et des instruments de financement de la
coopération autrichienne et la vérification de leur efficience et efficacité dans le cadre
de la coopération internationale au développement
4) L’appréciation des expériences et des bonnes pratiques et leur transposition dans la
stratégie sectorielle, les approches pratiques et les méthodes d’action de la coopération
autrichienne dans ce domaine
5) La formulation de conclusions et de recommandations comme base de décision pour la
programmation de la prochaine phase du Programme national partiel « formation
professionnelle » 2008 – 2010 et au-delà de cette date, en tenant compte des
évolutions dans le pays partenaire et dans la communauté internationale des
partenaires techniques et financiers.
2.2
La mission d’évaluation : visites et interlocuteurs
La mission s’est déroulée entre le mardi 6 novembre et lundi 19 novembre 2007. Deux
experts indépendants spécialisés dans le domaine de la formation professionnelle, Mme Elise
Guigma Ouedraogo, expert national, et M. Matthias Risler, expert international, étaient
chargés de mener à bien cette mission. Mme Elisabeth Förg, expert thématique « éducation »
au siège de l’Agence de coopération autrichienne à Vienne, a participé à une partie des visites
et rencontres, à l’atelier d’évaluation participative et à la réunion de débriefing officiel, afin
d’assurer la bonne prise en compte des termes de références et l’application des méthodes de
travail convenues.
Durant tout son parcours, l’équipe d’évaluateurs a collaboré étroitement avec M. Jean-Martin
Coulibaly, chargé du programme « formation professionnelle » au Bureau de coordination de
la coopération autrichienne et elle a participé à une réunion d’information et de concertation
10
Voir Termes de référence, p. 2
13
entre les trois chargés de programme (formation professionnelle / développement rural
durable / artisanat, micro- et petite entreprise) et les experts de la mission parallèle
d’évaluation du programme partiel « développement rural durable ».
Les experts ont réalisé une mission de terrain qui les a amenés à :
1) Dédougou : Projet PA/CEFP – MJE-ANPE, Antenne de Dédougou, aujourd’hui
Centre régional de formation professionnelle
2) Bobo Dioulasso a) le même projet, appui au CEFP Bobo et aux organisations
artisanales partenaires, b) Projet PP/ETP au Lycée professionnel de Bobo – LPB
3) Yendéré : Projet EFORD au Centre d’éducation de base non formelle – CEBNF
4) Koudougou : Projet PAB 7 et 8 à l’Ecole normale supérieure (ENS-K), aujourd’hui
un département de l’Université Koudougou
Dans la capitale Ouagadougou, les experts ont visité les institutions et projets suivants :
1) le Ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique
MESSRS – le Directeur général de l’enseignement secondaire technique et
professionnel
2) le Ministère de la jeunesse et de l’emploi MJE – le Secrétaire général
3) le projet PP/ETP au Lycée professionnel – Bruno Buchwieser (LP-BB) et au Collège
d’enseignement technique féminin (CETF)
4) la « Cellule d’appui à la formation professionnelle » – CAFP
5) le « Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage » – FAFPA
6) le « Groupement d’établissements techniques pour la formation continue » – GET-FC
Les deux experts ont assisté, le mardi 13 novembre 2007, à une réunion de la table ronde des
partenaires techniques et financiers internationaux au Bureau de coordination de la
coopération autrichienne et ils ont profité de l’occasion pour élucider le potentiel de
synergies et pour apprécier les potentiels chevauchements entre les différentes coopérations.
En outre, les experts ont rendu visite à la coopération de la République de Chine (Taiwan) qui
est en train de mettre en place un vaste programme d’appui à la formation professionnelle
visant les deux sous-secteurs de :
1) l’enseignement technique (4 Lycées professionnels MESSRS, dont « un lycée
d’application » lié à l’Ecole normale supérieure de l’Université de Koudougou)
2) la formation professionnelle (13 Centres de formation professionnelle MJE-ANPE)
et qui comporte un important volet « formation de formateurs » confié à l’ENS-K – UK. Le
programme contient un volet « constructions et équipement » qui est géré directement à partir
du Service de coopération de l’Ambassade de Taiwan.
Vers la fin de leur mission, les deux experts ont organisé, avec l’appui technique du Bureau
de coordination, un atelier d’évaluation participative, le vendredi 16 novembre 2007, et ils
ont présenté leurs observations, conclusions et recommandations provisoires lors d’une
réunion de restitution, le lundi 19 novembre 2007, aux responsables nationaux (MESSRS,
MJE, MEBA, MFB et autres Ministères du Gouvernement), aux représentants de l’artisanat
ainsi qu’à ceux des partenaires techniques et financiers internationaux engagés dans le
domaine de la formation professionnelle (AFD – coopération française, DDC - coopération
suisse, Lux-Développement – coopération luxembourgeoise, Ambassade du Danemark).
14
2.3
La méthodologie : les critères d’évaluation et leur position relative au niveau du
Cadre logique
Selon les termes de référence de la mission, les experts devaient prioritairement appliquer les
catégories “pertinence“, “efficacité“, “impact“ et “durabilité“. En outre, les termes de
référence mentionnent le terme “effectivité“.
Afin de visualiser et clarifier les différents niveaux, on peut relier les critères d’évaluation à la
hiérarchie du Cadre logique (objectif global, objectif spécifique, résultats attendus, activités).
Le schéma suivant se trouve dans le guide d’évaluation 2001 de la Commission européenne:11
Objectifs globaux
Impact et viabilité
(dépend largement des risques,
hypothèses et conditions échappant
à notre contrôle direct)
(Changements globaux durables, tant
au niveau du projet / programme
qu’au delà de celui-ci)
Objectif spécifique
(Bénéfices réellement perçus)
Efficacité
(dépend des risques, hypothèses
et toute autre circonstance parfois
difficile à contrôler directement)
Efficience
des moyens aux activités réalisées
pour atteindre les résultats
(les hypothèses, risques et conditionnalités sont principalement ou entièrement, sous le contrôle direct du bailleur
de fonds)
Pertinence
au regard des problèmes ou
besoins réels identifiés
Résultats
(Résultats initialement planifiés qui
ont été obtenus)
Activités
(Transformation des intrants en
résultats)
Moyens (Intrants)
(Ressources humaines, physiques et
financières)
Conception et préparation
Ainsi on peut résumer que l’impact se trouve entre l’objectif spécifique ou objectif de projet
et l’objectif global ou objectif supérieur. L’efficacité se réfère à l’atteinte de l’objectif
spécifique ou objectif de projet par l’ensemble des résultats et la pertinence se trouve entre le
niveau de conception et préparation et le niveau des moyens.
11
L’évaluation à la Commission européenne. Guide des procédures et structures d`évaluation, actuellement en
vigueur dans les programmes de coopération externes de la Commission. Bruxelles, 21 mars 2001, p. 11
15
3
Le programme partiel « formation professionnelle » dans le cadre du
système d’enseignement technique et de formation professionnelle du
Burkina Faso
Le Burkina Faso est un des pays d’action prioritaire ou « de concentration » de la coopération
autrichienne au développement (OEZA – ADA = Austrian Development Agency). Le
domaine de la formation professionnelle est un des trois domaines de concentration de la
coopération autrichienne, à côté des deux autres domaines « Développement rural durable »
et « Artisanat, micro et petites entreprises ». En outre, l’Autriche assume au Burkina Faso le
rôle du “chef de file“ des partenaires internationaux pour le domaine de la formation
professionnelle.
3.1
Le programme partiel « formation professionnelle » et les 6 projets en cours ou
récemment terminés
Le programme partiel « formation professionnelle » a comme objectif global :
« Les offres du dispositif national de formation professionnelle, doté de ressources
adéquates et suffisantes, et consolidé dans sa cohérence globale, répondent à la
demande sociale et économique de formation du Burkina Faso. »
Cet objectif est sensé être réalisé à travers trois composantes dont le choix tient compte d’un
certain nombre de facteurs dynamiques qui participent à la consolidation de l’ensemble du
programme. Celui-ci comporte 9 résultats attendus.
La réalisation des résultats attendus s’est traduite par la définition de 6 projets et programmes
qui contribuent à la mise en place d’un véritable système national de formation
professionnelle. Ces trois composantes regroupent 6 projets qui portent sur l’enseignement
technique et la formation initiale des enseignants techniques (Composante 1), la formation
professionnelle et l’éducation de base / l’initiation à la formation professionnelle
(Composante 2), la formulation de la politique sectorielle en matière de la formation
professionnelle. Une réserve budgétaire a été programmée pour cette dernière composante,
mais elle est restée inutilisée, par suite des tractations autour de ce sujet sensible (Composante
3).
Première composante :
La professionnalisation de la formation professionnelle formelle
Dans le cadre du programme partiel formation professionnelle, la politique de coopération
autrichienne en matière d’ETFP au Burkina Faso s’articule autour de trois projets :
Composante 1 – Projet 1 : Le PP / ETP12
Durée d’exécution du 1er avril 2004 au 31 mars 2006, prolongé jusqu’au 30 avril 2006)
Agence d’exécution : Mouvement autrichien des jeunes ouvriers (MAJO), Mödling-Wien
12
Programme de professionnalisation de l’enseignement technique et professionnel. Appui à 3 écoles d’enseignement
technique) : 1) CETFP-BB = Centre d’enseignement technique et de formation professionnelle – Bruno Buchwieser,
aujourd’hui Lycée professionnel – Dr. Bruno Buchwieser, 2) CETF = Collège d’enseignement technique féminin, 3) LPB =
Lycée professionnel de Bobo
16
Le PP / ETP s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du PSD / ETP13 et vise l'amélioration
de la qualité de l'ETP dans 3 établissements publics d'enseignement secondaire technique et
professionnel, le Collège d’Enseignement Technique Féminin (CETF), le Centre
d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle Dr. Bruno Buchwieser (CETFPBB), aujourd’hui « Lycée professionnel Dr. Bruno Buchwieser » (LP-BB) et le Lycée
Professionnel de Bobo (LPB). Il repose sur 2 axes :
1) l’amélioration de la qualité de l'enseignement technique et professionnel initial au
collège d’Enseignement Technique Féminin, au Centre d’Enseignement Technique et
de Formation Professionnelle Dr. Bruno -Buchwieser et au Lycée Professionnel de
Bobo ;
2) l’amélioration des relations de ces 3 établissements avec le milieu professionnel.
Initialement prévu pour une durée de trois phases, le programme a rencontré des difficultés
dans sa mise en œuvre qui ont conduit à sa clôture dès la fin de la première phase. Celle-ci
avait comme objectif global :
« La qualité de l’Enseignement Technique et Professionnel dans les établissements
ciblés est améliorée et répond aux besoins du milieu professionnel dans un cadre
institutionnel viable et dynamique »
Composante 1 - Projet 2 Le PAB-714
Période d’exécution du 1er juillet 2004 au 30 juin 2006, prolongé jusqu’au 30 décembre 2007
Agence d’exécution : Entwicklungswerkstatt Austria, Hallein
Ce projet comporte deux composantes :
1) la formation technique initiale au Sénégal et au Maroc
2) la formation pédagogique et l’appui institutionnel à l'Ecole Normale Supérieure de
Koudougou (ENSK)".
Le projet PAB-7 s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du PSD / ETP et vise la
résorption du déficit en enseignants(e)s techniques dans cinq spécialités de formation.
L'objectif global des PAB est :
« Contribuer à la satisfaction des besoins en formateurs(trices) techniques des
établissements d'enseignement secondaire, technique et professionnel en vue
d'assurer une formation initiale de qualité au bénéfice des demandeurs(euses).
L’objectif du PAB 7 est :
« Le déficit en formateurs(trices) techniques dans les neuf spécialités ciblées est
résorbé avec la formation technique initiale et pédagogique de quarante deux (42)
formateurs(trices) »
Il sera atteint à travers les résultats attendus des deux composantes du projet.
13
Plan stratégique de développement de l’enseignement technique et professionnel, 2001 - 2010
Formation d’enseignants techniques à l’ENS Koudougou. Formation de 45 étudiants en 9 filières techniques,
la partie technique au Sénégal et au Maroc, la partie pédagogique à l’ENS Koudougou
14
17
Composante 1 - Projet 3 Le PAB-8
Période d’exécution du 1er août 2007 au 31 décembre 2009
Agence d’exécution : Université de Koudougou
Ce projet s’inscrit dans la même logique que le PAB 7 et vise la formation de quarante (45)
formateurs(trices) de l'enseignement secondaire technique et professionnel industriel dans 9
filières.
Le « Projet Austro Burkinabé » (PAB) qui en est à sa 8ème promotion constitue avec le
PP/ETP le principal appui historique provenant de la coopération autrichienne au MESSRS, et
se situe dans le domaine essentiel de la formation des enseignants techniques et de
l’amélioration de la qualité de l’enseignement technique et professionnel.
Ces trois projets participent au renforcement qualitatif et quantitatif des ressources humaines,
au développement de l’ingénierie de la formation professionnelle formelle et à la
diversification des filières de formation à travers :
l’accroissement des capacités d’accueil et l’amélioration de l’accès à l’Enseignement
Technique et Professionnel, l’amélioration de la qualité de l’ETP
le renforcement de la capacité de gestion et d’administration des structures
l’accroissement de la capacité de financement de l’ETP.
Deuxième composante :
La normalisation de la formation professionnelle non formelle
Cette 2ème composante s’articule autour de 3 projets qui couvrent les domaines de l’ingénierie
de la formation professionnelle non formelle, la diversification des filières de formation non
formelle, le renforcement des compétences des professionnels artisans et salariés et la
résolution de l’épineuse question de la reconnaissance des formations professionnelles non
formelles. 3 projets sont inscrits dans cette 2ème composante :
Composante 2 - Projet 1 Le PA / CEFP - Bobo
Période d’exécution du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2005, prolongé jusqu’au 31 décembre 2007
Agence d’exécution : Swisscontact, Zurich
Le Programme d’appui au renforcement des capacités du Centre d’Evaluation et de Formation
Professionnelle (PA / CEFP) de Bobo Dioulasso s’inscrit dans un cadre plus global de développement
et de valorisation des dispositifs de formation professionnelle non formelle au Burkina Faso.
Le Programme repose sur six résultats résumés en quatre points ci-dessous :
1. Renforcement des capacités d’accueil et de formation du CEFP/Bobo et de ses
antennes, en adéquation avec les besoins de différents publics cibles de la région par
une diversification de la palette des formations proposées et une facilitation de l’accès
des filles / femmes à la formation professionnelle.
18
2. Renforcement de l’expertise du CEFP et de ses antennes en matière d’ingénierie de la
formation professionnelle et amélioration de l’encadrement pédagogique des
formateurs.
3. Expérimentation et mise en oeuvre d’une procédure de certification des formations
professionnelles
4. Création d’une cellule informatique destinée à la formation des différents publics
cibles.
Les deux composantes comportaient 7 résultats attendus qui doivent contribuer à
l'amélioration de la qualité de l'enseignement technique et professionnel initial, une réelle
implication du milieu professionnel, une meilleure gestion, et à la qualité des prestations dans
les établissements techniques concernés.
Les résultats attendus sont :
1) Les référentiels, programmes de formation et règlements des examens des différentes
filières des établissements ciblés sont révisés / élaborés et appliqués.
2) Les différentes filières des établissements ciblés sont dotées de moyens pédagogiques
appropriés.
3) L’encadrement pédagogique et le recyclage des enseignants des établissements ciblés
sont régulièrement assurés.
4) Les relations entre les établissements ciblés et le milieu professionnel sont renforcées
et améliorées.
5) Les capacités de gestion et de pilotage du personnel administratif des établissements
ciblés sont renforcées.
6) Les thèmes transversaux portant sur l'environnement, le genre et les MST / VIH SIDA sont intégrés de façon efficace dans les activités du programme.
7) La gestion, le suivi / évaluation et les relations extérieures du programme sont assurés
de manière efficace.
Composante 2 - Projet 2 La CAFP15
Période d’exécution du 1er juillet 2004 au 31 décembre 2006, prolongé jusqu’au 31 décembre 2007
Le projet repose sur quatre missions, considérées comme axes stratégiques et résultats
attendus, qui sont consignées dans l'Accord cadre de coopération. Ce sont :
Valoriser l’apprentissage en produisant, testant et promouvant des supports et programmes y relatifs
Faciliter la recherche - action dans le domaine de la formation professionnelle par apprentissage
Proposer et organiser, sur demande, des programmes de perfectionnement professionnel post
apprentissage à l’intention des artisans
Aider à l’application de la politique nationale en matière de formation professionnelle, essentiellement
dans le sous-secteur de l’apprentissage
La CAFP a été créée sur une initiative conjointe des quatre coopérations française, suisse,
autrichienne et allemande, en 1996. La France et l’Allemagne se sont retirées, laissant aux
deux coopérations autrichienne et suisse le rôle de financiers de cette petite structure
professionnelle.
15
Cellule d’appui à la formation professionnelle
19
La phase triennale actuelle (2004 – 2006) vise essentiellement l’approfondissement des
relations avec les institutions publiques en charge de la formation professionnelle,
l’appropriation des interventions, des actions et des résultats de la CAFP par ces institutions et
les opérateurs du domaine et leur dissémination. Elle est financée conjointement par les
Coopérations autrichienne et suisse. L’appui à la CAFP était prévu pour une durée de trois ans
à compter du 1er janvier 2004. L’exécution de cette phase se fait directement par la CAFP.
La CAFP a surtout appuyé l’élaboration des référentiels, la formation des formateurs, et le
perfectionnement des artisans. Sur le plan institutionnel, elle a contribué à la mise en œuvre
de la certification de qualification professionnelle (CQP), sous la tutelle du MJE.
1) Création d’une unité mobile de formation professionnelle destinée à la formation de
différents publics cibles dans les départements des ZIP.
2) Conduite du Programme selon une gestion efficace et efficiente.
Composante 2 – Projet 3 EFORD16
Période d’exécution du 1.11.2006 au 31.12.2008
Agence d’exécution : traDE (Training for Development), Bobo Dioulasso
Le projet «Education et Formation pour un Développement Endogène (EFORD)» est conçu
pour être mis en oeuvre en trois phases. Il a pour objet la professionnalisation de l’Education
de Base Non Formelle en vue d’assurer un développement économique, social, culturel et
environnemental endogène basé sur les potentiels de sa zone d’intervention. Le but est
d’assurer la scolarisation et la formation professionnelle de 3.560 enfants dans les Centres
d’éducation de base non formelle (CEBNF) et dans les Centres de formation professionnelle
non formelle (CFPNF) entre novembre 2006 et juin 2011.
Pour relever ce défi, et dans une vision novatrice de l’enseignement et la formation postprimaire, le projet EFORD s’articule autour de quatre résultats :
1) La Formation pré professionnelle, destinée à conférer aux apprenants, dans leurs
langues, les savoirs de base nécessaires pour opérer un choix professionnel raisonné
2) La Formation professionnelle, destinée à conférer aux apprenants, toujours dans leurs
langues, les compétences nécessaires à l’exercice conforme d’un métier
3) La création et l’animation d’académies pour les langues utilisées pour contribuer à
leur développement et à leur promotion, notamment au niveau culturel et identitaire
4) La mise en place d’un mouvement de «lobbying» au niveau national et régional en vue
de créer les conditions de soutien et de durabilité de l’approche
Dans cette première phase, le projet porte essentiellement sur les composantes 1 et 2, avec
pour objectif de mettre en place le volet formation professionnelle, dans la zone
d’intervention du projet et de prospecter pour la création d’un système similaire dans la
Région de la Boucle du Mouhoun, en cohérence avec la concentration régionale engagée par
la Coopération autrichienne dans cette région.
16
Education et formation pour un développement endogène. Agence d’exécution: traDE – Training for
Development, Bobo Dioulasso
20
Troisième composante :
L’élaboration d’une approche programme en formation professionnelle
L’élaboration d’une approche programme dans le sous secteur de la formation professionnelle
engagée depuis 200417 dans un processus participatif impliquant l’ensemble des acteurs se
divise en 3 étapes :
1) l’écriture d’une politique nationale de formation professionnelle, alimentée par la réalisation
d’un certain nombre d’études,
2) l’écriture d’une stratégie nationale d’opérationnalisation de cette politique
3) l’élaboration d’un plan national de mise en œuvre des stratégies arrêtées
Les six projets individuels sont présentés sur les trois pages suivantes. Ensuite, les cadres
logiques du programme partiel « formation professionnelle » et des six projets sont présentés
de façon schématique chacun sur une page.
17
Une Commission technique au MESSRS a présenté en mars 2008 le deuxième draft d’un document de
stratégie qui formule une série de propositions innovantes. L’élaboration de ce document a été financée par
d’autres sources. Ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique : Politique
nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels, Commission technique, 2ème draft, mars
2008
2
1
N
o
°
24.3.2004
Dr. Birgit
Niessner
1.4.2004 –
31.3.2007
19.12.2002
Mag. Elisabeth
Leiner
1.1.2003 –
31.12.2005
Date
d’approbation
ADA
Projet EZA 2207 – PP / ETP
Programme de professionnalisation de
l’enseignement technique et
professionnel (3 écoles d’enseignement
technique)
1) CETFP-BB = Centre
d’enseignement technique et de
formation professionnelle – Bruno
Buchwieser
2) CETF = Collège d’enseignement
technique féminin
3) LPB = Lycée professionnel de Bobo
Projet EZA 2159 – PA / CEFP-B
Programme d’appui au Centre
d’évaluation et de formation
professionnelle de Bobo Dioulasso et de
ses antennes de Banfora et Dédougou
Formation de personnels qualifiés
possédant une orientation pratique,
augmentation de la productivité des
micro- et petites entreprises
Titre
Objectifs
Sans
indication
Ministère de la
jeunesse et de
l’emploi MJE /
Agence
nationale de
l’emploi ANPE
MESSRS
Ministère des
enseignements
secondaire,
supérieur et de
la recherche
scientifique
Contrat 215900/2003
Swisscontact –
Fondation suisse pour
la coopération
technique, Zurich
Contrat 220700/2004
ÖJAB / BPI Wien
Mouvement
autrichien de jeunes
ouvriers (MAJO),
sigles en allemand
ÖAB pour
Österreichische
Jungarbeiterbewegung
Institut supérieur de
formation
d’enseignents
techniques Vienne –
Moedling (Berufspädagogisches
Institut
(fondé par le Dr.
Bruno Buchwieser,
Moedling))
Formation professionnelle non
formelle
Part d’un plan global de
développement. L’accès au système
de formation public formel est
bloqué pour beaucoup de jeunes. Le
CEFP constitue une alternative
Formation professionnelle
formelle (enseignement technique)
Sur base du projet précédant no°
1923 «Création de la formation
professionnelle orientée vers les
entreprises, au Centre
d’enseignement technique et de
formation professionnelle – Bruno
Buchwieser (CETFP-BB)»“
2 axes principaux:
1) Formation initiale dans les 3
instituts, intégration des associations
professionnelles
2) Développer les relations entre
instituts et entreprises, partenariats
avec les représentations
professionnelles et les ministères,
surtout MTEJ et ONPE pour les
places de stage
En outre suivi et contrôle financier
des instituts par ce qu’ils devront
générer des revenus propres
Institution
partenaire(s) au
Burkina
Exécutant contractuel
(AU, CH, Burkina)
Sous-secteur
Bénéficiaires
Niveau
1.299.951 euro
1.320.405 euro
Valeur
contribution AU /
contribution
partenaire
Entreprises,
représentations
professionnelles,
Ministères :
surtout MTEJ
et ONPE
Autres
coopérations
Autres liens
4
3
No
16.8.2004
Dr. Birgit
Niessner
1.7.2004 –
30.9.2006
30.6.2004
Dr. Birgit
Niessner
1.7.2004 –
31.12.2006
Date
d’approbation
ADA
Projet EZA 2119 - CAFP
Cellule d’appui à la formation
professionnelle
Appui à la formalisation de
l’apprentissage artisanal formel,
avec curriculum et diplôme
standardisés
A moyen terme, la CAFP doit
devenir un centre de planification
et de référence pour la formation
artisanale.
• Equipement de bureau fourni
• Programmes de formation pour
plusieurs filières élaborés
• Formations réalisées
Projet EZA 2252 – PAB 7
Formation d’enseignants
techniques à l’ENS Koudougou
Formation de 42 enseignants
techniques dans 9 disciplines :
technologie alimentaire, broderie,
services santé et sociaux,
technologies de communication,
mode et couture, construction
civile, hôtellerie, menuiserie,
décoration
Formation technique dans la région
(Sénégal et Maroc) Minerval
obligatoire, bourses pour les
enseignants en formation
Titre
Objectifs
Développement de curricula et
formation de formateurs
CAFP créé en 1996 par 4 projets
d’appui à l’artisanat (ci-inclus le
projet ADA PERCOMM)
Apprentissage assimilé au modèle
de l’apprentissage « dual » AU-DCH. Collaboration avec les 3
ministères MESSRS, Affaires
sociales, Economie
Nouvelle phase : élaborer des
programmes pour des nouvelles
filières, formations, ateliers,
études, voyages d’études, matériels
de documentation
Formation de formateurs
Continuation de l’engagement
d’ADA (depuis 1975) dans le
domaine de la formation des
enseignants techniques – inscrit au
PIC 2002-2004. Appui projet
inscrit au budget du MESSRS =
assimilé à un « earmarked budget
aid »
Mesure individuelle dans le cadre
du « Plan stratégique de
développement de l’enseignement
technique et professionnel 20012010 (PSD/ETP) »
Sous-secteur
Bénéficiaires
Niveau
22
Contrat 225201/2004
Entwicklungswerkstatt Austria
(EWA), Hallein
Contrat 211900/2004
Austroprojekt
(Société pour la
coopération
technique) GesmbH,
Vienne
Exécutant
contractuel
(AU, CH, Burkina)
MESSRS =
Ministère des
enseignements
secondaire,
supérieure et
de la recherché
scientifique
CAFP
Cellule
d’appui à la
formation
professionnelle
Institution
partenaire(s)
au Burkina
357.218 euro
974.700 euro
Valeur
contribution
AU / contr.
partenaire
MESSRS
Micro- et
petites
enterprises?
Artisanat
Ministères :
MJE
MESSRS,
MCPEA
CAFP, créé en
1996, depuis
le début
cofinancé par
AU, D, CH et
F
Autres
coopérations
Autres liens
6
5
No
°
7.8.2007
Dr. Birgit
Niessner
1.8.2007 –
31.12.2009
10.10.2006
Dr. Birgit
Niessner
1.11.2006 –
31.12.2008
Date
d’approbation
ADA
Projet EZA 2465 - EFORD
Education et formation pour le
développement endogène
Contribution à la
professionnalisation de l’éducation
de base non formelle
Entre nov. 2006 et juin 2006
inscription de 3.560 enfants dans les
Centres d’éducation de base nonformelle (CEBNF) et les Centres de
formation professionnelle nonformelle (CFPNF) dans la langue
maternelle des apprenants
Projet EZA 2457 PAB 8
Formation d’enseignants
techniques, ENS-K - Université
Koudougou
Formation de 45 enseignants
techniques dans 9 disciplines:
technologie alimentaire, broderie,
services santé et sociaux,
technologies de communication,
mode et couture, construction
civile, hôtellerie, menuiserie,
décoration
Formation technique dans la région
(Sénégal et Maroc)
Titre
Objectifs
Formation des formateurs
Continuation de l’engagement
d’ADA (depuis 1975) dans le
domaine de la formation des
enseignants techniques – inscrit au
PIC 2002-2004. Appui projet inscrit
au budget du MESSRS = assimilé à
un « earmarked budget aid »»
Mesure individuelle dans le cadre
du « Plan stratégique de
développement de l’enseignement
technique et professionnel 20012010 (PSD/ETP) »
Minerval obligatoire, bourses pour
les enseignants en formation
Education et formation en
langues maternelles
Suite à l’engagement pluriannuel
(depuis 1996) d’ADA dans le
domaine de l’éducation et de la
formation en langues maternelles –
inscrit au PIC 2005 – 2007. Appui
projet inscrit au budget du MEBA –
Ministère de l’éducation de base =
assimilé à un « earmarked budget
aid »., part du programme
d’investissement public au Burkina
Sous-secteur
Bénéficiaires
Niveau
23
Contrat 245700/2006
Université de
Koudougou
Contrat 246500/2006
Training for
Development
(traDE)
Exécutant
contractuel
(AU, CH, Burkina)
MEBA =
Ministère de
l’éducation de
base
Institution
partenaire(s)
au Burkina
Formation
pédagogique à
l’université de
Koudougou sur
financement du
gouvernement BF
469.300 euro
1.500.000 euro
Valeur
contribution AU
/ contr.
partenaire
MEBA
Autres
coopérations
Autres liens
R1.1- Les référentiels de formation
professionnelle formelle, disponibles et adaptés
aux besoins du milieu professionnel et social,
sont appliqués pour la formation initiale dans tous
les établissements
R1.2- Le corps enseignant de l’ESTP est
numériquement et qualitativement renforcé par
l’appui à la formation initiale ou la reconversion
de formatrices et formateurs
R1.3- Le personnel d'administration à tous les
niveaux du dispositif formel de formation est apte
à assurer avec rigueur et fiabilité la planification,
la gestion, le pilotage et le contrôle des activités
du dispositif
Composante 1
Professionnalisation de la formation
professionnelle formelle
R2.1- Les référentiels de formation professionnelle non formelle, disponibles et
adaptés aux besoins du milieu professionnel et social sont appliqués pour la formation
initiale des artisans et des artisanes dans tous les établissements demandeurs
R2.2- Les outils et méthodes développés à travers l'ingénierie expérimentale très
participative de la formation professionnelle non formelle, constituent un début de
normalisation, de validation et de reconnaissance socioéconomique de la formation
professionnelle par apprentissage au Burkina Faso
R2.3- Les compétences des artisans et des artisanes sont améliorées, et la
compétitivité de leurs produits renforcée par des formations continues adaptées à
leurs demandes
R2.4- La capacité d’accueil du dispositif national est renforcée et déconcentrée, et
l’accès des filles est encouragé par la création, l’organisation et l’équipement de
nouvelles filières de formation dans des domaines porteurs identifiés, y compris pour
le secteur privé
Composante 2
Normalisation de la formation
professionnelle non formelle
Les offres du dispositif national de formation professionnelle, doté de
ressources adéquates et suffisantes, et consolidé dans sa cohérence
globale, répondent à la demande sociale et économique de formation
du Burkina Faso.
Objectif du Programme
1 Cadre logique du programme partiel « formation professionnelle » 2005 - 2007
Composante 3
Appui à l’élaboration d’une
approche programme en
formation professionnelle
R3.1- Une politique nationale
en matière de formation
professionnelle est adoptée par
le Gouvernement et mise en
œuvre à travers un plan
pluriannuel
R3.2- Le cadre législatif et
organisationnel du dispositif
national de formation
professionnelle est réaménagé
et appliqué par tous les
protagonistes
Coopération austro-burkinabé : Programme partiel « formation professionnelle »
Cadres logiques du programme et des 6 projets
24
Résultat 2
Les différentes
filières des
établissements
ciblés sont dotées de
moyens
pédagogiques et
didactiques
appropriés
Résultat 1
Les référentiels,
programmes de
formation et
règlements
d’examen des
différentes filières
des établissements
ciblés sont révisés,
élaborés et
appliqués
L’encadrement
pédagogique et le
recyclage des
enseignants des
établissements
ciblés sont
régulièrement
assurés
Résultat 3
Les relations
établissements
ciblés / milieu
professionnel sont
renforcées /
améliorées
Résultat 4
Les capacités de
gestion et de
pilotage du
personnel
administratif
des
établissements
ciblés sont
renforcées
Résultat 5
Objectif du PP/ETP
La qualité de l’ETP dans les établissements ciblés est
améliorée et répond aux besoins du milieu professionnel
Les compétences acquises par les professionnels à travers des
formations techniques et professionnelles dispensées par les dispositifs
d'Enseignement Technique et Professionnel et de formation
professionnelle, répondent à la demande sociale et économique du pays
Objectif global
2 Cadre logique du projet PP/ETP
Période d’exécution 1-4-2004 – 31-3-2007, prolongé au 30-4-2007
25
Les thèmes
transversaux
portant sur
l'environnement,
le genre, le VIHSIDA et les IST
sont intégrés de
façon efficace
dans les activités
du programme
Résultat 6
La gestion, le
suivi-évaluation et
les relations
extérieures du
programme sont
assurés de
manière efficace
Résultat 7
A1.7- Capitaliser les modules de formation
A1.6- Suivre et évaluer les formations techniques
A1.5- Appuyer la réalisation des formations techniques
A1.4- Signer les conventions avec les établissements d’accueil
A1.3- Arrêter les listes des élèves professeurs recrutés à former à l'étranger
A1.2- Elaborer des projets de convention avec les établissements d’accueil
A1.1- Identifier les établissements d’accueil des formations techniques à
l’étranger
R1 : Quarante deux (42) élèves professeurs dans les neuf spécialités de
formation ciblées ont achevé avec succès leur formation technique à l’étranger
1 seul résultat
Le déficit en formateurs(trices) techniques dans les neuf spécialités
ciblées est résorbé avec la formation technique initiale et pédagogique
de quarante deux (42) formateurs(trices), PAB-7
Objectif du projet
Non indiqué
Objectif global
3 Cadre logique du projet PAB-7
Période d’exécution 1-1-2003 – 30-6-2006, prolongé au 31-12-2007
26
Résultat 2
Quarante cinq (45) élèves professeurs dans
les neuf spécialités de formation ciblées
ont achevé avec succès leur formation
pédagogique à l’ENS/UK
Résultat 1
Quarante cinq (45) élèves professeurs dans
les neuf spécialités de formation ciblées ont
achevé avec succès leur formation technique
à l’étranger
Le déficit en formateurs(trices) techniques dans les neuf
spécialités ciblées est résorbé avec la formation
technique initiale et pédagogique de quarante cinq (45)
formateurs(trices).
Objectif du projet
Non indiqué
Objectif global
4 Cadre logique du projet PAB-8
Période d’exécution 1-8-2007 – 31-12-2009
27
La gestion et le suivi/ évaluation du projet
sont assurés de façon efficace et efficiente
Résultat 3
Résultat 2
Les capacités du
Centre en ingénierie
de formation et de
suivi pédagogique
sont renforcées
Résultat 1
L’offre de formation
du CEFP/Bobo et de
ses antennes, est
augmentée, diversifiée
et prend en compte
l’accès des filles /
femmes à la FP
Une procédure de
certification des
formations est
expérimentée
Résultat 3
Une cellule
informatique, créée
en faveur des
apprenants,
demandeurs d’emploi,
des travailleurs des
entreprises est
fonctionnelle
Résultat 4
Les capacités de formation du CEFP/Bobo et de ses antennes sont
renforcées et adaptées aux besoins des différents publics cibles de leurs
zones d’intervention
Objectif du PA/CEFP-Bobo :
Les dispositifs de formation professionnelle offrent une palette de
formation qui répond à la demande sociale et économique du pays
Objectif global
Une unité mobile
de Formation
Professionnelle
est créée et
opérationnelle sur
toutes les ZIP
Résultat 5
5 Cadre logique du projet PA/CEFP-Bobo
Période d’exécution 1-1-2003 – 30-6-2006, prolongé au 31-12-2007)
28
Une gestion
efficace et
efficiente du
Programme est
assurée
Résultat 6
par Apprentissage
Les compétences des
artisan(e)s sont
améliorées et la
compétitivité de
leurs produits
renforcée par des
formations continues
adaptées à leurs
besoins
La CAFP assure une
recherche-action d'appui à
l'harmonisation des
approches et méthodes
d'apprentissage, de
formation des
acteurs(trices), d'analyse et
de diffusion des résultats
dans le domaine de la
Formation Professionnelle
La CAFP conçoit et
développe à travers
l'expertise nationale
qualifiée, les référents et
supports de formation
professionnelle par
apprentissage de type
dual, adaptés aux réalités
et besoins du milieu
professionnel
Résultat 3
Résultat 2
Résultat 1
Les initiatives
pertinentes de la
mise en œuvre de la
politique nationale
en matière de
formation
professionnelle par
apprentissage sont
appuyées
Résultat 4
La CAFP, centre de référence conçoit, développe et expérimente des
outils et méthodes de normalisation de l'apprentissage, validés et
utilisés par les acteurs(trices) du domaine au Burkina Faso.
Objectif de la phase
Non indiqué
Objecif global
6 Cadre logique du projet CAFP
Période d’exécution 1-1-2003 – 30-6-2006, prolongé au 31-12-2007
29
La gestion, le suiviévaluation et les
relations extérieures
du projet sont
assurés de manière
efficace, dans un
cadre de référence
viable
Résultat 5
Résultat 2
Les quatre Centres de formation
professionnelle non formelle
(CFPNF) sont fonctionnels
Résultat 1
Les cinq Centres d’éducation de
base non formelle (CEBNF) sont
fonctionnels
Les différentes académies locales
de langues sont en place et
fonctionnelles
Résultat 3
Opérationnalisation de quatre centres de formation professionnelle non
formelle (CFPNF) et de cinq Centres d’éducation de base non formelle
(CEBNF)
But
La professionnalisation de la formation de l’éducation de
base non formelle
Objet
7 Cadre logique du projet EFORD
Période d’exécution 1-11-2006 – 31-12-2008
30
Les différents groupes de pression
au niveau national et au niveau
local sont en place et
opérationnels
Résultat 4
3.2
L’insertion du programme partiel « formation professionnelle » dans le système
d’ETFP
La coopération autrichienne veut apporter son soutien et son expérience tant au niveau macro
de la conception d’une politique sectorielle pour l’enseignement technique et la formation
professionnelle qu’au niveau micro des établissements d’enseignement technique et de
formation professionnelle pour atteindre une réelle utilité pour les bénéficiaires. Pourtant ces
deux niveaux ne sont pas directement liés l’un à l’autre :
Niveau macro
Politique sectorielle
Education – formation – emploi
comme part des objectifs du développement (partenaires et gouvernement)
Eléments du système et intermédiaires - médiateurs
Niveau méso
Niveau micro
Profils professionnels, curricula, formation des formateurs, certification,
accréditation
Institutions d’enseignement technique et de formation
professionnelle, entreprises, commerçants et artisans individuels)
Accès des jeunes à la formation qui mène à l’employabilité, surtout pour les
groupes sociaux défavorisés, spécifiquement des femmes et filles
Au niveau macro ou au niveau politique, il s’agit d’assurer les tâches suivantes :
1) L’insertion de la politique sectorielle « formation professionnelle » dans la stratégie
gouvernementale orientée vers la réduction de la pauvreté (Cadre stratégique de lutte
contre la pauvreté – p. 1)
2) L’insertion des programmes et projets du domaine de la formation professionnelle
dans la stratégie pays de la coopération autrichienne au développement pour le
Burkina Faso (Programme indicatif de coopération 2005-2007 – p. 1) ainsi que
l’articulation rationnelle entre le programme partiel « formation professionnelle » et le
programme partiel « artisanat, micro et petite entreprise ».
3) L’insertion de la politique sectorielle « formation professionnelle » dans les objectifs
de développement du Millénaire, dans la stratégie „éducation pour tous“ (EPT) et les
accords de la communauté des bailleurs de fonds conclus dans la « déclaration de
Paris » (appropriation du pays partenaire, harmonisation, alignement, gestion axée sur
les résultats, responsabilité mutuelle – p. 1)
4) La formulation de la politique sectorielle formation professionnelle et la création d’un
organe de pilotage multi partenaire qui réunit : a) les représentants du Gouvernement,
b) les institutions publiques et privées de l’offre de formation, c) les acteurs
économiques et d) de la société civile.
Au niveau micro ou au niveau d’exécution, on doit s’occuper des aspects suivants :
1) L’accès des filles, des femmes et des groupes pauvres et défavorisés à l’offre de
formation qui leur permet d’améliorer leur situation économique et sociale
2) La définition des critères de sélection des projets, actions, groupes-cibles et
bénéficiaires
32
3) La participation des partenaires et des bénéficiaires aux processus de planification et
de décision
4) Les capacités et le niveau de professionnalisme des structures d’administration et de
gestion des agences d’exécution nationales et des institutions de formation initiale et
continue
5) Les liens avec le programme partiel « Artisanat, micro et petites entreprises », les
synergies possibles, par exemple avec le volet formation par apprentissage dans le
domaine artisanal et la participation des associations et fédérations artisanales
6) La participation des entreprises à la certification et à la formation continue des
enseignants et formateurs
7) La capacité et le potentiel des institutions de formation initiale et continue appuyées
par la coopération autrichienne et par les autres donateurs à servir comme moteur et
démultiplicateur pour tout le sous-secteur
Le niveau méso constitue le lien entre le niveau de base ou niveau micro et le niveau de
stratégie et pilotage ou niveau macro. Ici il s’agit surtout de travailler sur les chantiers
suivants :
1)
2)
3)
4)
5)
6)
L’identification des profils professionnels
L’élaboration et l’adaptation des programmes de formation (curricula)
La formation initiale et continue des enseignants et formateurs
L’organisation de la formation initiale et continue (par exemple, formation modulaire)
La certification des lauréats et l’accréditation des institutions
La gestion des institutions de formation autonomes
Pour la coopération autrichienne, plusieurs questions-clé se posent et attendent une solution :
1) Y a-t-il une chance de garder les enseignants techniques et formateurs formés dans le
cadre des projets PAB 1 – 7, qui ont passé une partie de leur formation à l’étranger
(Autriche, France, Côte d’Ivoire, Maroc, Sénégal) sur leur poste de travail ? Comment
pourrait-on récupérer ceux et celles qui ont quitté l’ETFP ?
2) Comment peut-on motiver ce groupe de personnes de la manière qu’elles restent
disponibles pour le domaine de la formation professionnelle ? Par quel biais pourraiton grouper les individus expérimentés et motivés dans un ensemble actif et efficace ?
3) Comment peut-on faire sortir le développement des curricula de l’impasse et le
transformer en un instrument vivant que les enseignants techniques expérimentés
peuvent appliquer (formation modulaire initiale et continue, adaptation de modules
existants au lieu de les réinventer chaque fois de nouveau, dotation et utilisation de
plusieurs centres de ressources et de documentation) ?
4) Peut-on attendre d’un nouveau « programme sectoriel d’appui à la formation
professionnelle » qu’il apporte des améliorations sur le terrain ? Quelles sont les
approches et méthodes qui permettent le mieux de rendre service à un nombre
croissant de bénéficiaires (les populations pauvres dans les petites villes, zones rurales,
mécanismes de démultiplication, partenariats, indicateurs d’avancement et de
succès) ?
Le tableau suivant (tableau “cluster”) démontre la position des 6 projets de formation
professionnelle actuellement en cours ou récemment conclus sur les trois niveaux macro,
meso et micro. Un deuxième tableau (tableau « lignes d’action ») visualise les lignes d’action
sur les trois niveaux macro, méso et micro et il trace leurs liens avec le marché de l’emploi.
En outre il démarque la position du gouvernement et de ses partenaires nationaux et
internationaux ainsi que celle de la société civile.
Développement de
programmes
et
formation des formateurs
6
Projet EFORD
Bildung und Ausbildung für endogene
Entwicklung (EFORD) Training for
Development (traDE)
1.11.2006 – 31.12.2008
Transformation
des
centres de formation
professionnelle
Niveau «micro» = insertion des écoles techniques et centres de formation
professionnelle dans leur environnement économique
5
Projet CAFP
«Cellule d’appui à la formation professionnelle»
Agence d’exécution : Austroprojekt
1.7.2004 – 31.12.2006
4
Projet PA / CEFP
Programme d’appui
au Centre
d’évaluation e de
formation
professionnelle
(CEFP) / Bobo
Dioulasso
Agence d’exécution:
Swisscontact
1
Projet PP / ETP
Programme de
professionalisation de
l’enseignement
technique et
professionnel au Burkina
Faso (PP/ETP) :
CETFP/BB, CETF, LPB
- Österreichischer
Jungarbeiterbund./
Berufspädagogisches
Institut Wien 1.4.2004
– 31.3.2007
1.1.2003 –
31.12.2005
3
Projet PAB 8
Formation
d’enseignants
techniques Université de
Koudougou
et localisation des projets
2
Projet PAB 7
Formation d’enseignants
technique à l’ENS
Koudogou –
Entwicklungs-werkstatt
Austria (EWA)
1.7.2004 – 30.9.2006
Comité interministériel de suivi du schéma directeur de
l’enseignement technique et de la formation professionnelle
Composition : Représentant du Premier ministre, MESSRS,
MEJ, MCPEA, MAHRH, employeurs, travailleurs, société civile
et bailleurs actifs dans le domaine de la formation
professionnelle)
Pilotage du système de formation professionnelle
Niveau «meso» = développement de programmes et formation des formateurs
Niveau «macro» = pilotage du système
Structure du système de formation professionnelle
ADA
sur 3 niveaux
ADA Burkina Faso - Programme partiel «formation professionnelle»
Tableau « cluster »
Appui au pilotage du système
Formation, services.
Gestion, génération de revenus propres
Appui aux institutions de formation professionnelle
Niveau «micro»
Formation des formateurs
des diplômes et des qualifications ; stages, apprentissage
Appui à l’élaboration des programmes de formation,
Niveau «meso»
Conseil national de la formation professionnelle, discussion de la stratégie,
cadre légal et réglementaire, financement du système
Niveau «macro»
Lignes d’action de la coopération austro-burkinabé
Société civile
Gouvernement et
partenaires nationaux et
internationaux
ADA Burkina Faso - Programme partiel «formation professionnelle»
Tableau “lignes d’action”
34
Entreprises
et
autres utilisateurs
de ressources
humaines qualifiées
Marché de l’emploi
L’analyse permet de confirmer que l’approche choisie, à savoir appuyer par des projets
individuels le système d’enseignement technique et de formation professionnelle dans son
ensemble était bien pensée, mais qu’elle s’est heurtée à la vision et aux modes d’action des
autorités de tutelle qui fonctionnent encore dans une perspective partielle (« sous secteur de
l’enseignement technique » = MESSRS ; « sous secteur de la formation professionnelle » =
MJE, « sous-secteur de l’éducation de base non-formelle » = MEBA).
Ces pratiques institutionnelles se retrouvent aussi au niveau opérationnel : les établissements
d’enseignement technique et de formation professionnelle communiquent peu avec le monde
extérieur.
Les actions au niveau « méso », l’appui à la formulation des programmes et à la formation des
formateurs (PP / ETP, PA / CEFP, CAFP, PAB-7 et PAB-8) ont permis de construire des
« piliers » qui soutiennent le système : profils professionnels, programmes de formation,
modules de formation continue et organisation de la formation par apprentissage, formation
des formateurs y compris de formateurs « endogènes », élaboration des contenus pour les
CQP. Mais même ici, l’investissement est peu utilisé en dehors des institutions directement
appuyées, exception faite de la CAFP qui a atteint un niveau de rayonnement plus large,
dépassant même les limites du « secteur » ETFP (vers l’artisanat, les populations rurales, des
groupements de femmes).
On constate que le programme partiel « formation professionnelle » a joué le rôle d’un outil
servant à canaliser les fonds du côté autrichien, mais que les gestionnaires n’ont pas réussi à
insérer un fil rouge ou fil conducteur qui aurait uni les composantes hétéroclites et leur aurait
donné une orientation commune.
Devant cette appréciation des faits, l’évaluation doit prendre du recul et analyser d’abord les
projets individuels pour revenir ensuite au niveau du système, en se donnant pour but de se
prononcer sur des possibles lignes d’action pour l’avenir.
4
Evaluation selon les critères d’évaluation : pertinence, efficience,
efficacité, cohérence, impact et durabilité
L’évaluation du programme partiel « formation professionnelle » regroupe un certain nombre
de projets et d’actions achevés ou en cours d’exécution, sans fil conducteur et sans une
dimension stratégique de l’ensemble du secteur ETFP.
4.1
Pertinence
Définition :
La pertinence concerne la mesure dans laquelle les objectifs envisagés par le projet répondent
correctement aux problèmes identifiés ou aux besoins réels. La pertinence concerne l’adéquation
du projet aux problèmes à résoudre à deux moments donnés: lors de sa conception et lors de son
évaluation.
36
4.1.1
Atteinte des objectifs établis sur le plan international : (EFA 1990 et 2000, OMD
2000, Déclaration de Paris 2005) (tdr p.3)
a) EPT – Education pour tous. Conférence mondiale à Jomtien, Thaïlande, mars 1990 et
Forum mondial à Dakar en 2000 (6 objectifs)18
L’objectif 3 : « promouvoir l’apprentissage des jeunes et des adultes et leur donner les
compétences nécessaires dans la vie courante », l’objectif 4 « accroître de 50 % le niveau
d’alphabétisation des adultes », l’objectif 5 « réaliser la parité entre les sexes pour 2005 et
l’égalité entre les sexes pour 2015 », ainsi que l’objectif 6 « améliorer la qualité de
l’éducation » ont un lien avec l’enseignement technique et la formation professionnelle.
Il est intéressant de rappeler que le concept de l’éducation de base comporte 4 composantes,
soit : 1) l’éducation préscolaire, 2) l’enseignement primaire formel, 3) le premier cycle de
l’enseignement secondaire, ainsi que 4) l’alphabétisation des adultes et l’éducation non
formelle des enfants et jeunes qui n’ont jamais été à l’école ou qui l’ont abandonnée. On peut
alors retenir que l’enseignement primaire n’en constituait qu’une seule composante.
b) OMD – les objectifs du Millénaire pour le développement (réunion plénière des Nations
Unies 2000) (8 objectifs)19 :
Les objectifs 2 et 3 sont directement liés à l’éducation. Mais l’éducation de base et le
développement des compétences professionnelles sont instrumentaux pour l’atteinte de tous
les autres objectifs du Millénaire.
L’objectif 2 : « Assurer l’éducation primaire pour tous » veut concentrer les ressources pour
atteindre un taux de scolarisation de 100 % et pour retenir les élèves, surtout les filles, à
l’école durant tout le cycle du Primaire. La formation professionnelle constitue un espoir
d’issue vers un travail mieux rémunéré et plus acceptable pour les parents et les enfants. Le
projet d’appui à l’initiation à la formation professionnelle et aux métiers après le premier
cycle de l’éducation de base non formelle, « EFORD » constitue une action proche de ce
deuxième objectif du Millénaire. En outre, on peut s’attendre à une forte croissance de
candidats à la formation professionnelle quand les effectifs au cycle primaire croîtront et
quand de plus en plus d’élèves chercheront une voie alternative à l’enseignement général
durant leur parcours au niveau du Secondaire.
L’objectif 3 : « Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes » insiste sur le
besoin et l’intérêt de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomie des femmes. Dans
beaucoup de pays, ce sont les filles qui sont les plus désavantagées quant à l’accès et à la
rétention à tous les niveaux de l’enseignement. Une plus grande présence des filles promeut
leur participation à la vie sociale et à l’économie globale. Il est alors important que la
formation professionnelle réserve une place de choix aux filles et aux femmes.
18
Les 6 objectifs « éducation pour tous » : Objectif 1 : Développer la protection et l’éducation de la petite
enfance. Objectif 2 : Offrir à tous les enfants un enseignement primaire gratuit et obligatoire. Objectif 3 :
Promouvoir l’apprentissage des jeunes et des adultes et leur donner les compétences nécessaires dans la vie
courante. Objectif 4 : Accroître de 50 % le niveau d’alphabétisation des adultes. Objectif 5 : Réaliser la parité
entre les sexes pour 2005 et l’égalité entre les sexes pour 2015. Objectif 6 : Améliorer la qualité de l’éducation.
19
Les 8 objectifs du Millénaire: Objectif 1: Réduction de l’extrême pauvreté et de la faim. Objectif 2: Assurer
l’éducation primaire pour tous. Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
Objectif 4 : Réduire la mortalité infantile. Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle. Objectif 6 : Combattre le
VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies. Objectif 7 : Assurer un environnement durable. Objectif 8 : Mettre
en place un partenariat mondial pour le développement.
37
L’objectif 6 : « Combattre le VIH / SIDA, le paludisme et d’autres maladies » a lui aussi un
lien fort avec la formation professionnelle, étant donné que les élèves se trouvent à l’étape de
l’adolescence et définissent leurs concepts de vie en famille et dans la société. Les écoles
techniques et les centres de formation professionnelle - directions et enseignants confondus jouent un rôle crucial, à côté de celui des parents et des pairs. Souvent les élèves sont
informés, mais cette information reste théorique et l’utilisation du préservatif lors des rapports
sexuels n’entre pas facilement dans les pratiques courantes. En outre, maints enseignants
masculins tirent un profit de leur autorité ou de leur force physique vis-à-vis de leurs élèves
féminines.
L’objectif 7 : « Assurer un environnement durable » peut être associé au domaine de
l’enseignement technique et de la formation professionnelle, comme toute pratique touche à
l’environnement, par l’approvisionnement en ressources naturelles et par le déversement des
déchets dans la nature. En outre, la protection de l’environnement comporte l’opportunité de
création de nouveaux emplois qualifiés : meilleure isolation des maisons, panneaux solaires,
protection des sources en eau et adduction d’eau, construction et entretien de systèmes
d’irrigation, construction de latrines, reforestation, etc.
c) Déclaration de Paris : la communauté des bailleurs a convenu, en février 2005, avec des
représentants des pays bénéficiaires de l’aide internationale, de suivre 5 principes-clé20 :
l’appropriation, l’harmonisation, l’alignement, les résultats et la responsabilité mutuelle. Ces
critères seront traités au chapitre «Evaluation selon les critères ‘Harmo’».
4.1.2
Correspondance avec l’objectif supérieur des OMD - contribution du
programme à la stratégie de réduction de la pauvreté dans le pays partenaire (tdr
p. 4)
Il n’existe pas d’étude sur les emplois actuels des jeunes sortant des institutions
d’enseignement technique et de formation professionnelle appuyées par la coopération
autrichienne. Une « Tracer Study » spécifique donnerait des informations précises sur
l’origine sociale et le parcours professionnel des lauréats de l’enseignement technique et de la
formation professionnelle. Elle serait probablement très coûteuse, alors on pourrait recourir au
mode « journée portes ouvertes », inviter les ex-élèves et ex-apprenants par la radio et la
télévision locale et les consulter sur place. Lors de leur passage à l’institution, ils pourraient
remplir un questionnaire, manifester leurs expériences et donner une appréciation sur la
qualité de la formation reçue. En même temps, l’analyse de leurs parcours permettrait
d’apprécier l’effet « promotion sociale » que la formation aurait déclenchée chez eux :
Constats :
Dans les centres urbains comme Ouagadougou et Bobo Dioulasso, c’est une population
motivée, peut-être d’origine modeste, qui accède surtout à la formation professionnelle. Pour
l’enseignement technique, il s’avère que c’est le Centre d’enseignement technique féminin de
Ouagadougou qui accueille des filles provenant de familles pauvres. Toutefois, comme elles
20
1) Appropriation: les pays partenaires exercent une réelle maîtrise sur leurs politiques et stratégies de
développement et assurent la coordination de l’action à l’appui du développement. 2) Alignement : les donneurs
font reposer l’ensemble de leur soutien sur les stratégies nationales de développement, les institutions et les
procédures des pays partenaires. 3) Harmonisation : les actions des donneurs sont mieux harmonisées et plus
transparentes, et permettent une plus grande efficacité collective. 4) Gestion axée sur les résultats : gérer les
ressources et améliorer le processus de décision en vue d’obtenir des résultats. 5) Responsabilité mutuelle : les
donneurs et les pays partenaires sont responsables des résultats obtenus en matière de développement. Le
document est accompagné d’un tableau d’indicateurs de progrès qui contient des objectifs-cibles pour la période
2005 – 2010.
38
doivent vivre en ville, les charges d’entretien qui pèsent sur les parents – les filles se logent
chez des tuteurs, souvent un membre de la famille élargie – sont considérables.
Par contre, on peut constater que les apprenants dans les nouveaux centres de Dédougou et
Banfora proviennent de familles pauvres. En outre, selon l’observation des évaluateurs, les
écoles d’éducation de base non formelle accueillent des filles et des garçons provenant de
familles pauvres. Lors de la visite à Yenderé (site du projet EFORD première phase non
appuyée par la coopération autrichienne) il s’est avéré que tous les parents d’élèves étaient
des agriculteurs qui n’avaient pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école régulière.
4.1.3
Prise en compte des principes de la coopération autrichienne (tdr p.3)
La coopération autrichienne met en avant, dans sa politique de coopération, les principes
suivants : toute action de coopération doit :
1)
2)
3)
4)
contribuer à la réduction de la pauvreté
servir à la prévention de conflits et à l’assurance de la paix
promouvoir les droits humains et la sécurité humaine
faire émerger un partenariat efficient et renforcer le principe de la responsabilité et
l’appropriation des actions par les pays bénéficiaires de la coopération.
Les thèmes transversaux : 1) le genre, 2) l’environnement, 3) l’économie sociale, 4) les droits
des enfants et 5) le VIH / SIDA, la santé reproductive et les droits sexuels seront traités au
chapitre « Evaluation des thèmes transversaux ».
Constat :
Le programme partiel « formation professionnelle » et les 6 projets se trouvent tous dans le
champ délimité et couvert par les principes globaux et les thèmes transversaux qui dirigent la
coopération autrichienne. Toutefois, il apparaît qu’il n’y existe pas de vue ou de vision plus
large et un esprit chez les acteurs (équipes dirigeantes des écoles et centres de formation,
enseignants et formateurs, responsables ministériels ainsi que leurs partenaires dans les
secteurs économiques) qui « profite » de la formation professionnelle pour mener une
campagne d’information, de sensibilisation et d’épanouissement des jeunes, ayant pour
objectif que garçons et filles trouvent leur place comme des citoyens dynamiques, conscients
et responsables au sein de leur société.
4.1.4
Insertion dans les politiques sectorielles nationales pour le domaine de
l’éducation et de la formation professionnelle
Le document « Réforme du système éducatif au Burkina Faso » daté de mai 2006 définit le
grand domaine de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Il considère ce
domaine comme un champ du système éducatif qui comprend un volet formel –
l’enseignement technique et professionnel – et un volet non formel. Le document formule
comme priorités21 :
1) la mise en place d’un cadre institutionnel organisant les multiples structures de
formation professionnelle relevant des différents ministères, d’ONG, d’associations
diverses et d’entreprises
2) le développement de la formation continue dans l’intérêt de la promotion des
travailleurs
21
Réforme du système éducatif au Burkina Faso, Ouagadougou, mai 2006
39
3) l’appui aux organismes de formation professionnelle pour faciliter une répartition
équitable de la taxe pour la formation et l’apprentissage (TFA)
4) l’amélioration de la qualité des formations dispensées par le perfectionnement des
formateurs, le contrôle de la qualité des programmes et l’organisation d’un système
d’encadrement efficace.
Le même document propose une série d’orientations intéressantes et novatrices :
1) une ouverture vers la formation et l’encadrement du monde rural et du secteur
informel pour promouvoir la culture (agriculture) et l’artisanat (formation aux métiers
de l’agriculture et de l’artisanat)
2) la prise en charge de l’apprentissage et de la formation continue par les établissements
de l’enseignement technique et professionnel, en introduisant : a) la formation
modulaire, b) la formation qualifiante, c) la formation à distance et d) la formation en
alternance etc.
3) la redéfinition du rôle de l’Etat par le décloisonnement, la décentralisation et le
partenariat entre les acteurs de la formation professionnelle et l’offre d’emploi dans
une vision prospective : ouverture de passerelles, validation des acquis professionnels
et certification.
Constat :
Le programme partiel « formation professionnelle » concorde avec les priorités des stratégies
et programmes ministériels et (sous) sectoriels. Toutefois, ceux-ci visent surtout une
expansion quantitative et cloisonnée, au lieu de se doter d’abord des instruments qui
permettent de répondre, au niveau de chaque bassin d’emploi, à la demande économique et
sociale, par la mise à disposition des écoles techniques et professionnelles, des centres de
formation (publics, privés), d’autres modes de formation selon les conditions locales sous le
critère du service aux besoins et intérêts des bénéficiaires. Ainsi les investissements se
réaliseraient parfois dans une filière (par exemple, enseignement technique – MESSRS),
parfois dans une autre (par exemple, formation professionnelle – MJE) selon les avantages
comparatifs de l’une ou de l’autre organisation ou filière. Il conviendrait alors de créer, à
terme, des structures de concertation locale par bassin d’emploi, laissant aux Ministères de
tutelle les tâches de supervision et contrôle, de propriété et de financement et déléguant aux
niveaux opérationnels l’espace d’autonomie requis pour gérer l’offre selon la demande dans le
bassin d’emploi concerné.
Les projets évalués s’intègrent dans les orientations sectorielles en matière d’enseignement
technique et de formation professionnelle (ETFP). Les différents projets sont pertinents tant
au niveau des bénéficiaires (apprenants, élèves, organisations professionnelles des artisans, et
les laissés pour compte du système formel), qu’au niveau de l’importance du secteur de
l’ETFP. Un certain nombre d’études ont été réalisées et les diagnostics partagés ont conduit à
l’élaboration des cadres logiques des différents projets. La conduite systématique de
diagnostics permet d’adapter le contenu et les objectifs des projets aux besoins effectifs du
sous secteur et du pays. Les objectifs fixés par les projets visent à répondre à un contexte
national ou local qui a été préalablement repéré et analysé par les deux parties. Cette approche
clarifie les enjeux auxquels les projets sont censés répondre et elle affine leurs objectifs.
40
4.1.5
La place de la formation professionnelle dans le cadre de l’enseignement et de la
formation post-primaire (tdr p.4)
La place de l’enseignement technique dans l’ensemble de l’enseignement secondaire est
encore très modeste. Les effectifs d’élèves dans l’enseignement technique ne dépassent pas
7% du total des élèves du Secondaire : 230.022 élèves, dont 49, 9 % de filles, sur un total de
3.197.492 élèves pour tout le Secondaire, en 2005-06.22
Les projets évalués s’intègrent dans les orientations sectorielles en matière de formation
professionnelle. Les différents projets sont pertinents tant au niveau des bénéficiaires
(apprenants, élèves et les organisations professionnelles des artisans), qu’au niveau de
l’importance du domaine de la formation professionnelle.
4.1.6
Conclusions « pertinence »
On peut considérer que la pertinence des interventions dans le domaine de la formation
professionnelle (y compris l’éducation de base non-formelle et l’induction à la formation
professionnelle non-formelle, ainsi que l’enseignement technique et professionnel) était
donnée en 2001 – 2002 et qu’elle est toujours présente. La formation professionnelle constitue
un facteur essentiel dans l’augmentation de la compétitivité des entreprises du secteur
industriel et de services. L’offre d’une formation professionnelle qui ouvre les potentiels
d’activités de génération de revenus stimule les parents et les élèves du Primaire à poursuivre
les études primaires et secondaires (voir le goulot d’étranglement à la fin du Primaire : 70 % y
arrivent et moins de 30 % poursuivent leurs études au-delà de ce niveau au Secondaire. Voir
aussi sous le critère Impact)
La pertinence des projets est avérée en matière d’ETFP, cependant elle est moins évidente au
regard de l’ensemble des composantes et secteurs de l’économie du pays, qui ne se réduisent
pas au système d’ETFP. En effet, tout en étant pertinent dans l’analyse des carences de
l’ETFP, les projets ont exclu tout un pan de l’économie nationale dans lequel des besoins
existent également en matière d’ETFP. Le Burkina est un pays essentiellement agricole, et le
volet agricole n’est pas pris en compte au niveau du programme.
Les services apportés par les projets individuels sont encore vus comme des apports en
équipements, matière d’œuvre, nouveaux programmes et formations d’enseignants, mais pas
encore comme un appui intégré qui adapte l’offre d’enseignement technique et de formation
professionnelle à la demande du marché de l’emploi. On constate que la vision des dirigeants
et enseignants des institutions d’enseignement technique et de formation professionnelle par
rapport aux besoins de l’environnement économique n’est pas assez développée dans leur
quête de partenariats porteurs à moyen et à long terme. L’esprit d’initiative n’est pas encore
ancré profondément. Ceci s’explique partiellement par la centralisation des pouvoirs, le poids
des Ministères et l’ensemble du cadre légal et réglementaire.
On constate l’opportunité d’une autonomie des institutions d’enseignement technique et de
formation professionnelle dans le processus de décentralisation, qui serait accompagnée d’une
gestion participative ouverte aux partenaires locaux. Ceci s’avérerait bénéfique tant pour les
gestionnaires et les enseignants que pour les partenaires (Chambre de Commerce, d’industrie
et d’agriculture, associations d’artisans, future Chambre des Métiers, Associations des parents
22
Annuaire statistique de l’enseignement secondaire, MESSRS, Ouagadougou, 2006
41
d’élèves, représentants du personnel enseignant et des élèves). Des exemples intéressants à ce
sujet existent dans les pays voisins (Bénin et Mali).23
La formulation d’une politique nationale pour le grand domaine de la formation
professionnelle est un pas en avant, mais elle ne résoudra pas immédiatement les problèmes
du sous-financement chronique de ce vaste domaine avec 11 établissements publics sur un
total de 84, soit un taux de 13,1 %. Toute politique et stratégie sectorielle devra prendre en
compte l’important secteur privé d’offre de formation professionnelle.
4.2
Efficience
Définition:
Le critère d’efficience mesure la relation entre différentes activités, les ressources disponibles et
les résultats prévus. Cette mesure doit être quantitative, qualitative, et doit également porter sur la
gestion du temps et du budget. La question centrale que pose le critère d’efficience est : « a-t-on
réalisé le projet de manière optimale? ». En d’autres termes, il pose la question de la solution
économiquement la plus avantageuse. Il s’agit donc de voir si des résultats similaires auraient pu
être obtenus par d’autres moyens, à un coût moins élevé et dans les mêmes délais.
Le tableau suivant démontre le taux d’exécution financière des 6 projets.
23
Plusieurs dirigeants et professionnels du domaine de la formation professionnelle ont participé récemment à
des visites d’études dans ces deux pays voisins.
PA/CEFP Bobo
PAB-7 UK
PAB-7 EWA
PP/ETP
PAB-8
EFORD
2 EZA 2159-00/2003
3 EZA 2252-00/2004
4 EZA 2252-01/2004
5 EZA 2207-00/2004
6 EZA 2457-00/2006
7 EZA 2465-00/2006
10.2006
08.2007
07.2004
07.2004
12.2004
01.2003
Taux moyen d'exécution sans PAB-8 et EFORD
Fonctionnement = salaires + frais de fonctionnement hors investissements
2007 : situation au 30 juin
12.2008
12.2009
04.2007
04.2007
12.2007
12.2007
12.2007
de fin
Démarrage
07.2004
Date
Date
CAFP : financement conjoint avec la coopération suisse à 65,8%
CAFP
Intitulé
1 EZA 2119-00/2004
N° de projet
2.640.922.895
1.815.000.212
1.885.491.570
3.932.699.015
-
501.411.884
281.622.174
620.694.019
411.272.136
30 juin 2007
Paiements
70.491.358
2.640.922.895
Total en €
Budget
983.935.500
307.840.620
852.711.958
234.319.648
48.401.099
866.128.903
639.361.288
total francs CFA
Budget
Taux d'exécution des 6 projets pour la période 2004 - 30 juin 2007
Coopération austro-burkinabé - Programme partiel "formation professionnelle" 2005 - 2007
68,7 %
7,2
58,8
120,2
71,7
64,3
%
Taux
d’exécution
4.2.1
Constats
Le critère de l’efficience n’apparaît pas dans la liste des critères figurant aux Termes de
référence de la mission. Toutefois, un niveau élevé d’inefficience mettrait à risque tout effort
d’atteindre un niveau d’efficacité acceptable et il mettrait en question l’atteinte des résultats
tant des projets individuels que du programme partiel « formation professionnelle ».
Le critère « efficience » décrit l’output quantitatif atteint par la réalisation d’un input
déterminé. Ici on devrait pouvoir chiffrer le nombre d’élèves formés avec la mobilisation d’un
certain nombre d’enseignants, d’ateliers et de laboratoires ainsi que de leurs équipements etc.
(coût unitaire). Pour les projets individuels, l’efficience serait prouvée quand le pourcentage
des frais d’administration se situe vers le bas, autrement dit en dessous de 10 % du budget
global (par exemple 5 – 6 %) du projet. Tout frais d’administration au-dessus de 15 %
pourrait être considéré comme excessif. L’analyse démontre que les frais calculés par les
différentes agences d’exécution des projets individuels se situent entre 6 % et 13 %.
La coopération autrichienne a longtemps confié la gestion des projets à des agences
d’exécution internationales (autrichiennes et suisses). Plus récemment, elle a chargé un bureau
de conseil local avec l’exécution du projet EFORD (depuis 2006) et elle a accepté la demande
de l’Université de Koudougou de pouvoir gérer elle-même la 8ème édition du projet PAB, à
savoir la formation des enseignants techniques à l’étranger pour les filières techniques et à
l’Université de Koudougou (Ecole normale supérieure) pour la partie pédagogique. La
contractualisation de ce dernier projet n’est pas encore terminée.
4.2.2
Conclusions « efficience »
Il ne paraît pas pertinent de considérer d’office la gestion par une entité nationale publique
(par exemple l’Université de Koudougou pour le projet PAB 8) comme plus efficiente et
économique qu’une gestion par une agence d’exécution nationale ou internationale. Un
secrétariat efficient peut éviter beaucoup de retards et réduire au minimum physiquement
nécessaire les déplacements, détours et multiples réunions de coordination et de concertation.
Même dans l’hypothèse d’une future approche programme, on aura encore besoin d’agence(s)
d’exécution pour gérer des actions spécifiques. Il incombe aux tâches et fonctions d’une
institution d’enseignement supérieur de gérer des programmes spécifiques. La formation des
enseignants techniques est une responsabilité clé d’une faculté de pédagogie issue de
l’ancienne Ecole normale supérieure. Pour les disciplines techniques et les apprentissages
pratiques, elle peut collaborer avec des facultés de formation d’ingénieurs et des entreprises.
Les Ministères MESSRS, MJE et MEBA peuvent gérer des projets et programmes
spécifiques, mais elles ne sont pas en soi des « agences d’exécution ».
4.3
Efficacité
Définition:
L’efficacité vérifie dans quelle mesure les résultats du projet ont été réellement utilisés, et si l’on en
bien tiré avantage. En d’autres termes, la question est de savoir si l’objectif spécifique (ou but) a été
atteint. La question clé est celle de l’avantage additionnel généré par le projet. On analyse ici la
mesure dans laquelle les bénéficiaires ciblés ont effectivement tiré profit des produits ou des services
du projet.
44
4.3.1
Utilité des projets et leurs actions pour les institutions et les bénéficiaires
La mission d’évaluation a pu constater que tous les appuis sont arrivés au niveau des
institutions de base et que les groupes-cibles ont obtenu les services planifiés. Les élèves et
apprenants, bénéficiaires des actions appuyées par la coopération autrichienne, n’ont pu
bénéficier que d’un degré limité, notamment à cause du niveau d’interaction relativement bas
entre institutions d’enseignement technique et de formation professionnelle avec les
entreprises.
Le programme partiel « formation professionnelle » a surtout appuyé la création de nouvelles
filières d’enseignement technique, grâce à la formation de formateurs, à l’élaboration des
référentiels et à l’équipement des écoles techniques et des centres de formation.
Sur un plan institutionnel, l’ensemble des projets a contribué au renforcement des capacités
techniques et institutionnelles de certaines structures ministérielles (ENSK, DGFP, ANPE
pour ne citer que ceux-là), en enrichissant leur expérience professionnelle, à travers une
participation active à la réalisation de nouvelles activités ainsi que par des voyages d'étude.
Les projets ont permis le renforcement des compétences de l’administration des
établissements, la mise en place du Certificat de qualification professionnelle (CQP). En
outre, une politique nationale d’apprentissage a démarré à travers les réalisations de la CAFP
(Cellule d’appui à la formation professionnelle).
Le programme partiel « formation professionnelle » a aussi contribué à mettre en place de
nombreux mécanismes ou instruments de promotion de l’ETFP à savoir :
1) la politique nationale de formation professionnelle qui est en cours d’élaboration
2) la formation des formateurs
3) le renforcement des capacités d’accueil de la formation initiale et continue (dans les
deux sous-secteurs ET et FP)
4) la complémentarité entre les structures publiques et privées
5) le dispositif d’amélioration de l’apprentissage
Le programme n’a cependant pas réussi à créer une dynamique de pilotage interministériel de
la formation professionnelle, à faire émerger un leadership burkinabé dans ce domaine, et à
mettre en place des mécanismes de concertation avec les acteurs socioprofessionnels dont
l’implication est nécessaire à l’augmentation de la qualité de l’ETFP.
4.3.2
Atteinte de l’objectif spécifique et des résultats du programme national partiel
2005 - 2007 (tdr p.5)
Les évaluateurs n’ont pas vu d’indice quant à la réalisation de l’objectif du programme partiel
« formation professionnelle » :
Objectif du programme partiel « formation professionnelle »
« Les offres du dispositif national de formation professionnelle, doté des ressources
adéquates et suffisantes, et consolidé dans sa cohérence globale, répondent à la
demande sociale et économique de formation du Burkina Faso. »
On peut fortement douter de la suffisance des ressources allouées à l’enseignement technique
et à la formation professionnelle. L’offre actuelle est très loin de satisfaire la demande sociale
45
et économique de formation au Burkina Faso. Etant donné que les ¾ de la population vivent
encore en zone rurale et vu le fait que l’enseignement technique et la formation
professionnelle sont fortement concentrés dans les deux grandes villes Ouagadougou et Bobo
Dioulasso, on peut seulement constater que le dispositif national de formation professionnelle
n’atteint pas ou très peu la majorité de la population. En outre, le dispositif national est
disparate et il n’existe que très peu de liens entre les différentes filières ni des passerelles pour
les élèves, apprenants, adolescents et adultes.
Quant aux Résultats, il faut les faire passer revue et détail. Ils sont regroupés selon les 3
composantes du programme partiel :
1) enseignement technique et professionnel
2) formation professionnelle
3) politique nationale de formation professionnelle et cadre législatif
Résultats pour la composante 1
Sous-secteur de l’enseignement technique (MESSRS)
R1.1
Référentiels élaborés et introduits
R1.2
Formation des enseignants techniques réalisée
R1.3
Gestion des établissements améliorée
Sous-secteur de l’enseignement technique :
1) L’élaboration des référentiels est avancée, mais elle a connu des sérieux problèmes et
seulement deux des six filières sont réellement couvertes. La formation des enseignants
techniques n’est pas encore intégrée dans un plan national qui correspondrait à une
reconnaissance systématique du mérite.
2) La gestion des établissements reste un domaine prioritaire, mais il est extrêmement
sensible. Dans l’intérêt de la durabilité des acquis pour les bénéficiaires (risque de perte
des équipements, sous-utilisation des enseignants techniques dans les deux grandes villes,
pénurie d’enseignants techniques dans toutes les autres villes), chaque action future doit
se pencher sur le dossier de la gestion autonome des établissements.
3) L’«autonomie» administrative et financière ne peut pas signifier un « laisser faire »
généralisé, mais elle requiert des comportements professionnels et transparents au-dessus
de tout soupçon. Les équipes d’encadrement doivent jouer un rôle de modèle vis-à-vis de
l’ensemble des personnels dirigeants, enseignants et administratifs, mais aussi vis-à-vis
des élèves (= les bénéficiaires), de leurs parents et des partenaires économiques. Sinon
tout investissement risque d’être perdu.
4) Seulement deux de six référentiels ont été élaborés pour l’enseignement technique, dans
les domaines de la couture et de l’électromécanique. La relecture du référentiel
agroalimentaire a eu lieu (LPB). Cependant, aucun des référentiels élaborés n’est achevé.
5) Une série de formations ont été réalisées, mais aucune en relation avec les nouveaux
référentiels. 8 enseignants formés dans le cadre du PAB 7 sont actuellement en stage de
fin de formation au CETF Ouagadougou et au LP Bobo Dioulasso. Leur examen final
aura lieu en décembre 2007.
6) Le personnel d’encadrement a bénéficié des formations en gestion, pilotage et contrôle des
activités du dispositif. Toutefois, on ne perçoit pas de changement significatif dans les
modes de gestion des établissements et du personnel.
46
Résultats pour la composante 2
Sous-secteur de la formation professionnelle (MJE)
R2.1
Référentiels élaborés et introduits
R2.2
Normalisation et validation de la formation professionnelle par l’apprentissage
R2.3
Gestion des établissements améliorée
R2.4
Capacité d’accueil renforcée et déconcentrée
Sous-secteur de la formation professionnelle :
1) Il y a une multiplication d’efforts dans le domaine de la formulation de programmes et il
n’est pas à exclure qu’on produise de nouveau des référentiels qui ont déjà été produits
dans le cadre des projets précédents : l’appui par des professionnels du DED (Service de
développement) allemand et du projet GTZ « PFP » (Programme de formation
professionnelle). La certification des formations et apprentissages par un Certificat de
qualification professionnelle (CQP) est un objectif désirable, mais il reste beaucoup à
faire. Quant à la gestion des établissements, les mêmes constats que pour le sous-secteur
de l’enseignement technique peuvent être établis, peut-être encore plus, étant donné
l’opacité évoquée par des élèves, des parents d’élèves et des artisans et organisations
artisanales partenaires. Ici le prestige de la coopération internationale est mis en doute, si
plusieurs coopérations se succèdent et que chaque fois le nouveau venu doit ré équiper les
ateliers !
La coopération luxembourgeoise a décidé de se lancer dans ce même domaine, ce qui est
positif. Toutefois on devrait tirer les leçons du passé pour éviter que les mêmes
phénomènes se répètent et se propagent !
2) La déconcentration de la capacité d’accueil à partir du CEFP de Bobo Dioulasso vers les
provinces peut être considérée comme une réussite (Dédougou, Banfora, plus 3 nouveaux
centres provinciaux).24
3) Dans le cadre du projet PA / CEFP, des référentiels ont été élaborés pour les filières
plomberie, maçonnerie, forge/soudure et mécanique générale. Ces référentiels ne sont pas
encore appliqués dans la formation. La Cellule d’appui à la formation professionnelle
(CAFP) a élaboré pour sa part 8 référentiels dans la période comprise entre 2002 et 2007.
Pour 5 métiers, les référentiels mènent jusqu’au Certificat de qualification professionnelle
(CQP) du MJE / ANPE.
4) L’apprentissage est bien apprécié au niveau de plusieurs associations professionnelles
d’artisans, consécutif à l’appui de plus d’une dizaine d’années par la CAFP, Swisscontact,
le projet PERCOMM de la coopération autrichienne, ainsi que le Bureau des artisans,
appuyé par la coopération allemande. Le Ministère de la jeunesse et l’emploi MJE a statué
sur la réglementation concernant la certification des qualifications professionnelles. Par
contre, il n’existe pas encore de réglementation quant à l’utilisation des programmes de
formation dans tous les centres de formation.
5) Les organisations compétentes telles que le FAFPA et la CAFP sont débordées de
demandes de formation de la part des artisans et des artisanes. Lors des foires
24
Dans le cadre du projet PA / CEFP, deux antennes du Centre d’évaluation et de formation professionnelle de
Bobo Dioulasso, situés à Dédougou et Banfora, ont bénéficié d’un appui important en construction, équipement,
matière d’œuvre et formation d’enseignants techniques. Ces centres possèdent dorénavant un statut propre et ils
appartiennent aux nouvelles entités territoriales de l’ANPE pour ces régions.
47
commerciales, on constate la conclusion d’importants marchés, et le village artisanal se
positionne comme une vitrine de la qualité et de la créativité des artisans.
6) L’ANPE procède à l’ouverture de nouveaux centres de formation en dehors des grandes
villes. Un des projets appuyés par la coopération autrichienne a soutenu le renforcement
des Centres régionaux de formation professionnelle à Dédougou et Banfora qui possèdent
aujourd’hui même des filiales dans des chefs lieux de province.
Le taux d’accès des filles à la formation professionnelle reste très faible, surtout pour les
établissements publics, les seules institutions éligibles pour l’appui autrichien.25
Les référentiels produits dans le cadre du programme sont utilisés par les structures de
formation du secteur privé. C’est surtout le cas pour les référentiels produits par la CAFP.
Résultats pour la composante 3
Politique nationale de formation professionnelle et cadre législatif
R3.1
Plan pluriannuel de la politique nationale
R3.2
Réaménagement du cadre législatif
1) La politique nationale est en train d’être formulée, mais on devrait faire l’effort d’une
concertation avec les secteurs économiques et d’une consultation nationale large et
ouverte, afin de pouvoir identifier les lignes d’action vers une plus grande couverture de
l’offre dans les provinces, mise en correspondance avec les besoins et les potentiels
économiques. Le cadre légal devrait être adapté une fois l’orientation stratégique
largement discutée et retenue. Dans d’autres contextes, il s’est avéré que des textes
légaux, approuvés à la hâte ou trop tôt, peuvent bloquer le développement. Mieux vaut
laisser un espace pour l’expérimentation sous supervision et suivie par « les pairs »
(provenant aussi des pays voisins tels que le Mali et le Bénin), afin d’apprendre avant de
légiférer.
2) Les travaux de l’élaboration de la politique nationale en matière de formation
professionnelle sont avancés et un premier brouillon est annoncé pour décembre 2007.
3) La définition et l’adéquation du cadre législatif et organisationnel dépendent de
l’approbation de la nouvelle politique nationale pour la formation professionnelle.
Les évaluateurs constatent que les résultats ont été formulés de manière trop optimiste. Ce
n’est pas aussi grave en soi, parce que si on n’a pas de « benchmark », on n’a pas d’incitants
et il n’y aurait pas de progrès. Toutefois, les acteurs ont sous-estimé le besoin de cohérence
entre les trois composantes du « programme partiel « formation professionnelle ».
25
Dans l’ensemble des effectifs de l’enseignement technique, le taux de participation des filles est de 49,9 %.
Les filles s’orientent majoritairement vers les formations du secteur commerce et services offertes par des
établissements privés. Voir aussi les constats relatifs au genre au chapitre « critères transversaux ».
48
4.3.3
Transition de « l’approche projet » vers « l’approche programme », qualité des
documents du Programme partiel (tdr. p. 5)
La qualité des documents du Programme partiel est suffisante, mais elle n’a pas ou peu
d’influence sur les projets individuels qui ont été formulés, négociés et approuvés
individuellement : Le Programme partiel peut seulement être considéré comme un cadre
argumentaire. Il a servi comme tel, mais il ne peut pas remplacer un programme sectoriel
cohérent. Toutefois, même si nous avions aujourd’hui un programme sectoriel cohérent sur le
papier, il ne serait pas exécutable tant que les différents Ministères de tutelle et les partenaires
économiques n’auront pas fixé ses lignes directrices et sa mise en œuvre, non seulement au
niveau national, mais surtout sur le terrain. Sans réalisation sur le terrain, tout « Programme
sectoriel » resterait une coquille vide.
Une « approche programme » n’est pas automatiquement plus simple qu’une « approche
projet ». Ce serait une erreur de taille. Si on veut soutenir des innovations et des changements
sur le terrain, il faut y arriver. Et pour cela, on doit passer par les créneaux les plus appropriés.
L’opportunité de l’un et de l’autre, les avantages et désavantages des choix, doivent être
largement discutés. L’exécutant peut être différent d’une région à l’autre. Une fois le
mécanisme de gestion retenu, l’ « approche programme » peut développer ses atouts :
articuler les interventions de plusieurs bailleurs, surmonter le cloisonnement entre les
différentes filières, articulation entre institutions publiques appartenant à plusieurs Ministères
et institutions privées, collaborations entre institutions de formation et les entreprises etc.
Mais rien n’est automatique dans ce domaine, et verser les fonds dans le budget national
risque de ne rien changer, parce que le besoin de coordination et de bonne gestion sur le
terrain reste sans réponse.
4.3.4
Synergies avec les autres « programmes partiels » (développement rural et
artisanat, micro et petites entreprises, synergie avec les autres acteurs (tdr. p. 5)
Les synergies restent encore théoriques. Les trois experts chargés des programmes partiels
« formation professionnelle », « développement rural durable » et « artisanat, micro et petite
entreprise » sont conscients du besoin et des potentiels réels d’une collaboration étroite.
Toutefois il n’existe dans la pratique aucun point de concentration géographique qui
toucherait deux ou trois programmes partiels = deux ou trois secteurs. Selon les observations
des évaluateurs, deux programmes partiels, celui de « formation professionnelle » et celui d’
« artisanat, micro et petite entreprise » ont appuyé des actions de formation à Dédougou et à
Bobo Dioulasso. Cependant, l’information disponible ne laisse pas apprécier s’il existe un
vrai potentiel de collaboration qui permettrait de créer des synergies et de multiplier les
efforts.26
4.3.5
Comités sectoriels et comités de pilotage (tdr. p. 5)
Les consultations bilatérales (mais surtout les Comités sectoriels dans l’avant champs des
consultations bilatérales) offrent aux ministères de tutelle, surtout au MESSRS, au MJE et au
MEBA, l’opportunité de s’exprimer et d’écouter ce que disent les autres. Ce dialogue s’est
amélioré d’année en année mais n’a pas encore atteint un niveau satisfaisant, compte tenu
notamment des fréquents changements d’acteurs du côté des Ministères de tutelle.
26
Le directeur d’EWA (Entwicklungswerkstatt Hallein) souligne dans son commentaire que des synergies
existent déjà entre la CAFP et le PROM’ART/B.
49
Les Comités de pilotage risquent de confondre la supervision et surveillance avec la gestion
des programmes et projets. Leur rôle est limité aux questions stratégiques et ils ne devraient
pas intervenir dans la gestion technique, administrative et financière des projets. Cependant,
ceci n’a pas toujours été respecté, au moins dans le cas du PA / CEFP où ceci est survenu à
plusieurs reprises. En outre, les partenaires du secteur économique représentants la demande
de formation (artisans, associations de petits producteurs etc.) ont été confinés à une position
de minorité et d’impuissance, face à un bloc majoritaire formé par les représentants de
l’autorité de tutelle et de l’offre de formation, ce qui ne devrait jamais arriver.
Ceci est contraire à toute politique sectorielle qui prône la réorientation de l’offre de
formation vers le marché de l’emploi et les acteurs économiques. Tout effort de faire
participer ces mêmes acteurs économiques (= représentants de la demande de formation)
serait condamné à mort ! Alors on doit veiller non seulement à la représentation du secteur
économique, mais en plus ce dernier doit avoir un droit de vote qui corresponde à son rôle,
pour qu’il puisse assumer pleinement ses responsabilités.
4.3.6
Pilotage et décentralisation des actions, agences d’exécution (tdr p.5-6)
Il n’est pas possible de se prononcer soit pour la centralisation soit pour la décentralisation
des actions. Dans un futur programme d’appui, on aura besoin, d’un côté, de plus de
centralisation = une structure d’exécution nationale dotée d’un organe de supervision (qui
peut s’appeler Comité de pilotage pour tout le programme) et, d’un autre côté, de plus de
décentralisation, afin de pouvoir agir d’une manière flexible et efficace sur le terrain.
On peut prévoir qu’un programme s’articulera en plusieurs composantes (formation formelle /
formation non formelle / éducation de base et formation initiale non formelle, pilotage du
système etc.) qui chacune devrait posséder sa propre cellule d’exécution le plus rapprochée
que possible = au niveau national, régional ou local, selon l’ampleur de couverture de cette
composante.
Pour les actions sur le terrain, la cellule d’exécution peut être rattachée : a) au gouvernement
provincial ou à la mairie urbaine, b) à une structure déconcentrée d’un Ministère national ;
elle peut être confiée : c) à une entité associative (ONG, association sans but lucratif) ou d) à
un bureau d’études. La variation dans les structures d’exécution appuiera le pluralisme, elle
donnera lieu à une certaine concurrence et elle servira à promouvoir la qualité des opérations
et l’orientation des actions vers les résultats.
Les agences d’exécution ont fourni les services planifiés ou convenus par les Comités de
pilotage. Le cas d’essai de confier le rôle d’agence d’exécution à une institution nationale,
l’Université de Koudougou pour le projet PAB 8, s’avère concluant dans le sens qu’on devra
conditionner ce transfert, sans l’exclure d’office. De nouveaux essais seront nécessaires pour
arriver à une prise en charge par les autorités et des institutions spécifiques au Burkina Faso.
4.3.7
Les rôles et responsabilités des différents acteurs de la coopération autrichienne :
ADA-siège, ADA-BuCo, MAECI (tdr p.6)
Le rôle du Ministère des Affaires étrangères consiste surtout à établir des stratégies par pays
et sectorielles de la coopération autrichienne et dans la mise à disposition du budget. La mise
en oeuvre des projets et programmes de coopération doit être et rester la tâche exclusive de
l’ADA comme agence publique de coopération, tandis que le Ministère se réserve le droit de
programmation, supervision et contrôle.
50
La répartition des tâches est moins évidente entre le Bureau de coordination (BuCo) à
Ouagadougou et le siège de l’ADA à Vienne. Toutes les informations concernant l’exécution
des projets en cours doivent être connues au niveau du BuCo chez le représentant et les
chargés de programmes. Dans le cas contraire, la logique d’action est interrompue et les liens
étroits entre le BuCo, les Ministères de tutelle et les acteurs sur le terrain risquent d’être minés
et les chargés de programmes perdre de prestige, de fiabilité et d’initiative. Il n’est pas
concevable ni acceptable qu’un chargé de programme doive dire : « je ne suis pas au courant,
cette décision était prise à Vienne sans que je le sache et sans qu’on ait demandé mon avis. »
Dans toutes les Agences de coopération internationales, il existe un partage de responsabilités
entre le siège et le bureau sur place qui varie entre l’extrême centralisation (« le grand
empire ») et l’extrême décentralisation (« les petits royaumes »). L’essentiel est d’arriver à
une collaboration ouverte et transparente avec information mutuelle rapprochée dans le temps.
4.3.8
Les ressources humaines du BuCo, des agences d’exécution et des projets (tdr.
p.6)
Le suivi de la part du Bureau de coordination de la Coopération autrichienne était minutieux,
professionnellement compétent et largement reconnu pour sa qualité. L’expert en charge a
régulièrement participé aux réunions des différents Comités de pilotage (6 projets).
Le chargé de programme « formation professionnelle » possède le profil professionnel idéal
pour la position qu’il occupe : ingénieur en mécanique et ex-apprenti, bonne capacité
d’analyse, bonne capacité opérationnelle, esprit de responsabilité et d’initiative. Il est
burkinabé, parle plusieurs langues locales et possède une trajectoire assez large en Autriche
(et en France) plus le niveau linguistique requis en allemand pour comprendre et savoir
interpréter sans faille les prises de position du pays donateur.
Il est dommage qu’un tel potentiel ne trouve pas une position adéquate dans les structures de
son propre pays. Toute « appropriation par les autorités nationales », comme elle est voulue
par nombre de déclarations de la communauté internationale - ci-inclus la «Déclaration de
Paris» de 2005 - est mise en question, si les ressources humaines de qualité ne sont pas
disponibles ou ne restent pas dans de telles positions. La reconnaissance financière en est une
raison entre autres : indépendance, reconnaissance pour acquis professionnels = à cause du
mérite, position de pouvoir et d’influence, un certain degré de sécurité, espace pour la prise de
décisions.
L’actuelle directrice du Bureau de coordination évite, sur questionnement par les évaluateurs,
de formuler l’orientation politique et stratégique qui devrait intégrer les trois secteurs pour
conformer le profil national burkinabé de la coopération autrichienne. Elle a notifié aux
évaluateurs qu’ils devraient s’adresser à chacun des chargés de programmes individuellement.
Toutefois, les chargés de programmes ont besoin d’une concertation et coordination par une
personne qui sait agir sur les trois plans : 1) politique, 2) technique = les programmes et
projets de coopération et 3) administratif et financier. La gestion de l’administration et des
finances du Bureau de coordination n’est qu’une tâche entre autres aussi importantes. Le
Bureau, personnalisé par la personne responsable et les professionnels chargés des
programmes, a une vocation clairement politique, aussi vis-à-vis des autorités du pays, mais
aussi vis-à-vis des autres coopérations internationales, et finalement vis-à-vis des autorités et
de la société civile autrichienne.
51
4.3.9
Conclusions « efficacité » !
Globalement, le niveau d’atteinte des objectifs est suffisamment élevé, même si certains des
projets individuels n’ont pas pu réaliser certaines activités phares de leurs composantes (pour
le PP / ETP l’élaboration de curricula et l’équipement des établissements). Les projets
produisent des effets positifs sur les publics qu’ils avaient ciblés. Le degré d’avancement des
projets est élevé (malgré les retards sur le calendrier initial), leur effectivité est réelle. Même
si toutes les composantes des projets ne sont pas encore achevées, le degré d’atteinte des
objectifs est généralement suffisant pour produire des réalisations significatives. La plupart
des objectifs opérationnels ont ainsi été atteints sur la durée du projet, sauf pour le PP / ETP.
Le programme partiel « formation professionnelle » a également contribué à l’ouverture du
débat sur la formation professionnelle dans son ensemble, et son grand mérite est d’être
parvenu, avec son partenaire principal (le MESSRS), à l’élaboration d’une politique nationale
de la formation professionnelle (qui est encore en cours) et à l'accroissement des effectifs dans
le sous-secteur de l’enseignement technique à travers le PP / ETP et les PAB-7 et 8.
La question du partenariat local avec les acteurs économiques n’est pas encore résolue. La
collaboration entre les différents Ministères en charge, entre les autorités et la société civile et
entre les autorités et les acteurs économiques n’est pas encore rodée. Ceci relativise les grands
investissements qui ont été réalisés depuis une vingtaine d’années et bloque leur
dissémination vers d’autres groupes d’utilisateurs et de bénéficiaires.
En l’absence d’une politique nationale « formation professionnelle » et tenant compte de
l’expérience encore limitée de collaboration entre les principaux acteurs (ministères du
gouvernement, acteurs économiques, société civile), il serait judicieux d’avancer
graduellement vers l’approche programme, en permettant des appuis spécifiques à des actions
innovatrices sur le terrain (telles que EFORD, Centres de ressources, actions de formation
flexibles dans le milieu rural, etc.). La participation étroite de quelques représentants des
acteurs économiques qui sont respectés, motivés et créatifs, dans la préparation du nouveau
programme paraît essentielle pour tout avancement vers une approche programme. Voir
chapitre Recommandations
4.4
Cohérence
4.4.1
Constats
L’articulation des projets entre eux n’est pas de bonne qualité, et les synergies restent
insuffisantes entre les projets des différents bailleurs de fonds. La coopération autrichienne a
clarifié ses ambitions en matière d’appui à l’enseignement technique et la formation
professionnelle (ETFP) et elle est reconnue par le gouvernement et l’ensemble des partenaires
techniques et financiers comme chef de file des partenaires de l’ETFP.
La cohérence du programme partiel « formation professionnelle », au sens de l’adéquation
des moyens aux objectifs, est vérifiée, mais davantage par l’ajustement des objectifs sur les
moyens financiers disponibles (PA / CEFP de Bobo), que par une allocation de moyens
adéquats à des objectifs formulés préalablement (PP / ETP).
La recherche de cohérence dans les projets est d’abord guidée par une logique d’opportunité :
les projets sont calibrés dans leurs objectifs, leurs processus et leur volume financier en
52
fonction des moyens disponibles. La « perméabilité » escomptée des projets de formation
professionnelle vers les projets d’enseignement technique est restée très faible. Les projets
menés dans ces deux domaines paraissent davantage juxtaposés que coordonnés, ce qui a
empêché leur rapprochement et intégration dans le temps.
Un exemple d’une coopération utile et réussie est l’appui à la CAFP qui, à l’origine, a été
épaulée par quatre coopérations bilatérales (France, Autriche, Allemagne, Suisse). Seules les
coopérations suisse et autrichienne sont restées fidèles à cette petite structure dynamique et
créative. Le Ministère de tutelle, le Ministère de la jeunesse et de l’emploi (MJE), a promis
d’en assumer le financement d’un ordre croissant, mais sa contribution risque d’être plus
« symbolique » que réelle. Des négociations ciblées sont encore nécessaires à ce sujet. Voir le
chapitre Recommandations.
Au sein même de la coopération autrichienne, la cohérence entre les différents programmes
sectoriels n’est pas encore convaincante. Les synergies entre les trois secteurs « formation
professionnelle », « développement rural » et « artisanat, micro- et petites entreprises » sont
ponctuelles. Elles sont portées par des individus, les 3 responsables des programmes partiels
qui concourent à la recherche de synergie. Toutefois, on constate des synergies « bipolaires »
de caractère structurel entre formation professionnelle et appui à l’artisanat, dans le domaine
de l’apprentissage et du perfectionnement professionnel des artisans.
Un potentiel de synergie existe aussi dans le domaine du développement rural, surtout dans
l’identification de filières qui permettent la génération de revenus grâce à des formations
spécialisées et aux technologies appropriées mises à disposition par l’artisanat.
La coopération entre les partenaires techniques et financiers est avancée au niveau de
l’information mutuelle et le rôle de la coopération autrichienne comme chef de file est accepté
et apprécié, grâce à sa longue expérience et son mode d’action ouvert et participatif.
Cependant, il y a des situations où le politique prime sur le technique et l’expérience
sectorielle, ce qui risque de produire des duplications et incohérences. A titre d’exemple, la
coopération luxembourgeoise a l’intention d’accorder son appui à exactement les mêmes
institutions, desquelles la coopération autrichienne essaie de se retirer, après une expérience
mitigée. Voir le chapitre Recommandations.
4.4.2
Conclusions « cohérence »
Les projets appuyés par la coopération autrichienne ont été dessinés dans une vue d’ensemble,
couvrant l’enseignement technique, la formation professionnelle et l’initiation à la formation
professionnelle comme un complément de l’éducation de base. Toutefois, cette vue ou vision
n’est pas partagée par les responsables et les opérateurs sur le terrain qui ne possèdent pas
encore une vue « sectorielle » d’ensemble.
Les institutions et les projets sont restés enclavés, exception faite de la Cellule d’appui à la
formation professionnelle (CAFP) qui agit librement sur base de son autonomie
institutionnelle, liant l’offre et la demande de formation professionnelle.
Le potentiel d’une collaboration plus étroite entre les trois programmes partiels de la
coopération autrichienne, « développement rural durable », « artisanat, micro et petite
entreprise » et « formation professionnelle », est identifié et reconnu. On devra délimiter des
champs d’action communs, par exemple la formation continue des artisans et apprentis, la
53
formation technique spécifique pour les producteurs ruraux ayant un projet de production
pour le marché, dans des régions précises où deux programmes partiels ont des bases fortes.
La bonne réputation de la coopération autrichienne comme chef de file pour le domaine de
l’enseignement technique et la formation professionnelle permettra l’intégration des
partenaires techniques et financiers internationaux dans une ligne d’action commune sous le
leadership de la partie burkinabé. L’expérience démontre que la collaboration s’apprend le
plus facilement par l’action commune. On devra donc chercher d’autres champs d’action où
plusieurs partenaires ont l’intention d’intervenir, comme c’était le cas pour la CAFP.
4.5
Impact
Définition:
Ce critère porte sur les relations entre le but (ou l’objectif spécifique) et les objectifs globaux du
projet. En d’autres termes, l’impact mesure si les bénéfices reçus par les destinataires ciblés ont
eu un effet global plus large sur un plus grand nombre de personnes dans le secteur, la région ou
le pays dans son ensemble. L’analyse, qui dans la mesure du possible devrait être tant
quantitative que qualitative, devra aussi tenir compte du fait que, à ce niveau, le projet n’est
qu’un parmi divers facteurs susceptibles de contribuer à l’impact dans son ensemble.
4.5.1
Valorisation et développement de la formation professionnelle grâce de l’appui
autrichien (tdr. p. 5)
L’impact majeur du programme est d’avoir suscité le débat sur la formation professionnelle et
d’avoir fait connaître l’enseignement technique et la formation professionnelle (ETFP). On
note une prise de conscience et un engouement réel pour l’ETFP. Ceci a contribué à la mise
en œuvre du processus d’élaboration de la politique nationale de formation professionnelle en
cours depuis 2004, et à l’émergence progressive d’une demande plus forte et d’une offre qui
mériterait d’être mieux structurée. Néanmoins, les effets institutionnels obtenus restent
fragiles et la contribution aux objectifs de développement reste limitée à des suppositions.
On peut dire que la coopération autrichienne a joué un rôle crucial dans l’implantation de
l’enseignement technique au Burkina Faso. Cette initiative est allée de pair avec un effort
d’industrialisation du pays qui s’est cependant heurté à la taille limitée du marché national,
l’inexistence de matières premières, la difficulté d’accès, malgré l’existence de la ligne de
chemin de fer qui était encore en fonctionnement, et l’absence d’une stratégie de
développement et d’investissements lourds à moyen et long terme.
La « découverte » du secteur de l’artisanat, un secteur d’activité économique important en
termes économiques et sociaux (pourvoyeur d’emploi) était plutôt une découverte marginale
et inattendue, et elle n’a pas été liée à la formation professionnelle.
L’appui autrichien à la formation professionnelle n’a pas réussi à entraîner une croissance des
investissements publics dans ce domaine. L’enseignement technique reste un sous-secteur
réduit et restreint au niveau de l’enseignement secondaire. La formation professionnelle n’a
pas (encore) réussi à s’imposer comme une voie de promotion sociale.
Toutefois, on peut constater que l’appui autrichien a, dans une mesure modeste, contribué à
l’ensemble de mesures qui visent la réduction de la pauvreté.
54
4.5.2
Renforcement de la capacité institutionnelle des partenaires, par la formation des
ressources humaines appuyée par la coopération autrichienne (tdr p. 6)
Les institutions directement appuyées par le projet PP / ETP : a) CETF-BB, aujourd’hui LPBB - Lycée professionnel Dr. Bruno Buchwieser à Ouagadougou, b) CETF Ouagadougou et
c) LPB - Lycée professionnel à Bobo Dioulasso, jouent un rôle de référence pour tout le
sous-secteur. Mais elles n’assument pas le rôle de « rayonner » sur toutes les institutions ou
celui de servir comme conseillers des autres institutions de la même filière. Les institutions
privées qui représentent 80 % de l’offre de formation ont engagé nombre de lauréats des
Centres appuyés par l’Autriche et on trouve chez eux une partie des ex-boursiers PAB 1-6. A
l’heure actuelle il n’existe pas de lien institutionnel entre les institutions privées et les
publiques, malgré le fait que beaucoup d’enseignants du public enseignent aussi dans le privé.
L’Etat burkinabé finance surtout les salaires des personnels, les bâtiments et les frais de
fonctionnement pour les institutions publiques des sous-secteurs enseignement technique et
formation professionnelle. La contribution autrichienne s’est focalisée sur une partie des
équipements, de la matière d’œuvre, des contributions pour financer le travail sur les
référentiels de formation et la formation continue des enseignants. En outre, la contribution
autrichienne a servi à faciliter les stages et à améliorer les liens avec les entreprises.
4.5.3
Progrès durables vers l’équité entre les genres par la promotion des filles et
femmes (tdr. p. 6)
Les filles se trouvent en position minoritaire parmi les élèves et apprenants. Cela s’explique
par le choix des filières qui sont masculines surtout pour les domaines appuyés par la
coopération autrichienne : mécanique, électricité, électronique et machines agricoles. En
outre, la part des femmes dans le corps d’enseignants et de formateurs est extrêmement faible,
ce qui réduit l’attractivité de la formation professionnelle pour les filles candidates à faire le
choix. Si on élargit l’analyse aux établissements privés, on constatera avec une grande
probabilité le nombre bien supérieur de filles qui suivent des formations, surtout dans les
filières de services (bureautique, comptabilité, commercial, secrétariat et langues, santé et
paramédical)
4.5.4
Impact à travers les normes, connaissances et langues locales (tdr p.6)
Les potentiels culturels du Burkina Faso ont été mis en valeur dans l’appui au sous-secteur de
la formation professionnelle. Le concept pour la formation professionnelle qui est à la base du
projet PA / CEFP (par exemple : co-tutorat entre instructeurs ANPE-CEFP et « formateurs
endogènes ») a bénéficié des expériences accumulées durant plus d’une décade par l’appui à
l’artisanat et à la formation des apprentis selon le modèle du « nouvel apprentissage ». Ces
actions ont été accompagnées par Swisscontact sur financement de la coopération suisse et
allemande. La figure du «formateur endogène» ouvre le public et donne une chance aux
jeunes et adolescents qui ne maîtrisent pas le français et qui ne sont jamais allés à l’école ou
ont décroché à un âge précoce. Le formateur endogène est présent durant les formations et
accompagne les apprenants et apprentis en langue locale.
Un autre exemple est l’approche innovatrice à l’éducation de base non formelle surtout pour
les filles qui ont décroché (ou ne sont jamais entrées à) l’école primaire. Cette expérience est
suivie par le projet EFORD qui se sert de l’éducation en langues locales.
55
4.5.5
Amélioration des interfaces avec le système d’éducation formelle et non formelle,
avec le marché de travail et la promotion du secteur privé (tdr p.6)
Actuellement, l’entrée vers l’enseignement technique et professionnel se fait soit après la fin
de l’enseignement primaire, soit au cours de l’enseignement secondaire. Il n’existe pas encore
de passerelle d’entrée pour les enfants qui ont abandonné le Primaire. Le projet EFORD
essaie d’établir une passerelle qui facilite la transition entre l’éducation de base non formelle
et l’initiation à la formation professionnelle (transition CEBNF – CFPNF). Cette initiation
pourrait être accompagnée par un renforcement en langues et mathématique.
Le lien avec les acteurs économiques est le point le plus faible dans toutes les réalisations. Ce
problème a déjà été identifié au début du premier programme partiel « formation
professionnelle » 2002 - 2004. A l’époque, on a introduit les « centres de ressources » dans
les écoles techniques et les centres de formation. Ces centres étaient spécifiquement chargés
d’identifier des places de stage pour les élèves et apprenants et d’offrir des services pour les
entreprises. Cette initiative, malgré sa pertinence évidente, n’a pas été couronnée de succès.
La raison la plus importante est la non implication réelle des professionnels dont les
aspirations n`ont pas été prises en compte dans le projet. En outre, des difficultés se sont
produites dans la collaboration avec le GET / FC (Groupement d’enseignement technique
pour la formation professionnelle continue) qui veille jalousement sur tous les liens avec les
entreprises. Lors des visites, les « centres de ressources » restent fermés et peu d’activités sont
en rapport avec eux. Les raisons de l’échec de cette initiative n’ont pas pu être élucidées
complètement durant l’évaluation.
4.5.6
Impact de l’appui autrichien sur les groupes sociaux pauvres et défavorisés et sur
la réduction de la pauvreté (tdr p.7)
On constate depuis plusieurs années un intérêt croissant des familles dans le fait d’investir
plus dans l’éducation de leurs enfants. La formation professionnelle s’est créé une place dans
le système éducatif et elle promet une qualification qui peut être la source d’un emploi
rémunérateur. On peut espérer que la formation professionnelle puisse contribuer à terme à la
résorption du goulot d’étranglement qui bloque la transition entre l’enseignement primaire et
le premier cycle du Secondaire. Selon les statistiques officielles27, 83 % des élèves sortants du
CM 2 et admis au CEP s’inscrivent la même année pour les études en 6ème (en 2004-05, contre
65 % en 2000-01) Toutefois, 16,8 % restent exclus faute de place (contre 34,7 % en 2001-02).
Si on compare le nombre global des élèves ayant terminé le CM 2 (admis et non admis au
CEP), le pourcentage des élèves qui continuent en 6ème du Secondaire est encore moindre : 58
% pour 2003-04 (le chiffre n’est pas disponible pour 2004-05) et 42,2 % pour 2001-02.
La formation professionnelle, dans son sens le plus large, permet l’ouverture de nouvelles
filières, surtout dans le milieu rural et artisanal, qui offrent le potentiel de la diversification
économique. Toutefois, les groupes cibles vivent loin des centres de formation
professionnelle et écoles rurales et l’offre de formation est souvent exclusivement théorique et
en langue française. Une initiative devrait aller de pair avec une flexibilisation de l’offre : des
formations modularisées et mobiles, qui se rapprochent des bénéficiaires et coûtent moins que
les formations en ville. Ainsi, une partie de la population rurale pourra générer des revenus
monétaires agricoles et non agricoles qui leur permettent de sortir de l’économie de
subsistance (= sortie de la pauvreté).
27
Rapport de mise en oeuvre du PDDEB = Plan décennal de développement de l’éducation de base, Ministère de
l’enseignement de base et de l’alphabétisation (MEBA), Secrétariat général, secrétariat permanent du PDDEB,
10ème rapport, Ouagadougou, octobre 2006, p. 56
56
4.5.7
Conclusions « impact »
On peut retenir deux aspects clé : l’un est la prise de conscience des parents et l’engouement
réel pour l’enseignement technique et la formation professionnelle qui pourrait à terme
transformer l’ETFP en un sous secteur à égal avec le secondaire général, grâce au potentiel
d’obtenir un emploi qualifié et correctement rémunéré. L’autre est sa valeur déjà prouvée
pour le secteur de l’artisanat, ainsi que son potentiel, encore plus grand, pour les producteurs
ruraux. Toutefois, ni pour le premier, ni pour le second aspect, le pari n’est gagné et sans un
effort important et soutenu de la part du Gouvernement, des acteurs économiques et de la
société civile, ce basculement vers les besoins de la population et de l’économie n’aura pas
lieu (financement, carte scolaire, gestion autonome et gouvernance avec participation des
acteurs locaux, y compris les entreprises).
Par contre, l’enseignement technique et professionnel devra encore trouver sa place en
fonction des demandes et potentiels sur le marché de l’emploi (emploi par contrat de travail et
auto emploi). Une partie des filières existantes ne rencontrent pas de demande (payante) sur le
marché de l’emploi, exception faite de quelques filières prisées comme l’agroalimentaire (LPB). Et finalement, tout l’ETFP devra prendre la conscience de sa vocation et raison d’être :
être au service des populations et des besoins économiques, sortir de sa position d’îlot, agir et
innover en quête de nouveaux marchés au lieu de se replier sur soi.
4.6
Durabilité
Définition:
Le critère de durabilité permet de déterminer si les résultats positifs du projet (au niveau de son
objectif spécifique) sont susceptibles de perdurer après que les financements externes auront pris fin.
Ce critère porte aussi sur l’impact à plus long terme et sur les processus plus large de
développement : peut-il être durable au niveau du secteur, de la région ou du pays ?
Constats et conclusions
Il n’existe pas de mécanismes de financement pour assurer la pérennité des effets
opérationnels de la formation professionnelle. L’absence d’un mécanisme de réglementation
et de consolidation fragilise les effets institutionnels. Cependant on note un début de
structuration de l’offre d’ETFP, l’existence d’une demande soutenue de formation de qualité
des enseignants et des apprenants et le développement de l’ingénierie de formation. Mais
l’insuffisance d’une bonne communication, le déficit de gestion et le non-respect des
engagements pris par les structures en charge des projets pèsent sur la pérennité des projets.
On peut s’attendre à ce que les acquis des projets soient intégrés dans la politique nationale de
formation professionnelle. Au niveau des institutions d’enseignement technique et de
formation professionnelle, on peut considérer que :
1) les nouveaux programmes de formation peuvent rester valides pour une durée de cinq
ans avec le besoin d’être rénovés en fonction du développement technologique ;
2) la formation que les enseignants reçoivent lors de l’introduction des nouveaux
programmes devrait leur permettre de se former et d‘actualiser régulièrement leurs
compétences par leur propre initiative ;
57
3) la notion de la formation continue soit inscrite dans les lignes d’action des Ministères
responsables, avec l’obligation de démontrer des résultats.
Les institutions souffrent encore d’un déficit financier chronique qui doit être résorbé par le
budget national dans le souci d’une politique d’autonomie vis-à-vis de la coopération
internationale. Les coopérations devraient servir à l’innovation et aux partenariats, mais pas à
la couverture des frais récurrents de ces institutions.
5
Evaluation des thèmes transversaux
La prise en compte des thèmes transversaux n’a pas produit les effets attendus. Une
insuffisance dans la compréhension a parfois entraîné des effets pervers.
On note une prise en compte insuffisante du genre au niveau de la formation des enseignants
et une couverture inégale du territoire par les projets, sauf pour la CAFP qui fournit des
efforts en matière de couverture du territoire et de prise en compte des filières à forte
prédominance féminine.
En ce qui concerne le VIH / SIDA et l’environnement, des activités ont été menées, mais
demandent à être orientées vers une stratégie d’intégration transversale, de même que pour le
genre.
5.1
Genre
La part des filles dans les effectifs des élèves de l‘enseignement secondaire technique et des
apprenants en formation professionnelle est encore faible, avec une participation comprise
entre 10 % et 20 %.
Le pourcentage de femmes dans le corps des directeurs, enseignants et formateurs est lui aussi
très faible. Il y a donc un manque de femmes enseignantes alors qu’elles pourraient servir de
modèle de rôle pour les filles et les éventuelles nouvelles candidates à l’ETFP.
Dans le cadre du projet PP / ETP, la mise en œuvre de la stratégie de prise en compte du
genre a parfois été discriminatoire. Au LP-BB, l’appui alimentaire et l’appui pédagogique aux
filles n’ont pas pris en compte les besoins réels en appui pédagogique (tutorat, exemple : une
fille ayant 17 sur 20 points dans une matière spécifique recevait un appui pédagogique dans
cette même matière, tandis qu’un garçon ayant 5 sur 20 points était exclu). Le soutien
alimentaire aux filles pauvres a laissé de côté les garçons en difficulté, élèves dans les mêmes
classes, ce qui a produit des frictions au sein de la communauté des élèves.
Très peu de femmes bénéficient des bourses du programme d’appui aux études des futurs
enseignants techniques depuis son démarrage jusqu’à aujourd’hui (PAB 1 – 8).
En ce qui concerne la CAFP, la prise en compte des femmes a été importante tant au niveau
des programmes développés qu’au niveau du perfectionnement des artisans et de la formation
des formateurs. On peut encore noter le projet de formation de femmes artisanes appuyée par
le FAFPA qui a bénéficié d’un financement spécial par la coopération autrichienne.
58
5.2
Environnement
Les nouveaux programmes contiennent des modules dédiés à l’environnement (PP / ETP, PA
/ CEFP, CAFP).
Le projet PP / ETP a consacré une partie de son budget à l’embellissement des espaces et à
l’amélioration de la salubrité des écoles techniques, surtout du LPB et du LP-BB. On note un
plan de nettoyage régulier et la plantation d’arbres pour embellir leur cadre de vie.
5.3
Economie sociale
Les projets appuient des institutions éducatives qui forment les élèves dans la vie en collectif
et dans le travail en groupe. L’enseignement technique et la formation professionnelle
favorisent le travail en groupe.
Les Centres de ressources qui doivent développer des offres de services génératrices de
revenus, constituent des actions qui s’insèrent dans le concept de l’économie sociale.
L’insertion des écoles techniques secondaires et des centres de formation professionnelle dans
leur environnement économique et social se trouve encore au stade embryonnaire. Toute la
communauté scolaire devrait s’ouvrir à la population locale, organisant des journées “portes
ouvertes” (par exemple à la fin de l’année scolaire 2007-2008).
La vie démocratique au sein des écoles techniques et des centres de formation professionnelle
devrait permettre que les élèves développent la capacité de participation active dans la société.
5.4
Droits des enfants
L’enseignement technique secondaire et la formation professionnelle protègent les enfants et
adolescents contre le travail précoce.
L’accès des élèves aux soins de base paraît assuré là où l’école technique ou le centre de
formation professionnelle se trouve à proximité d’un centre de santé ou d’un hôpital.
5.5
VIH / SIDA, santé reproductive et droits sexuels
Les élèves interviewés ont tous été informés sur les risques des maladies sexuellement
transmissibles et du SIDA. Mais ils n’ont pas témoigné sur l’existence éventuelle de « clubs
de jeunes contre le SIDA ».
Pourtant, dans aucune des écoles visitées, la direction ne possède une stratégie de protection
contre le SIDA. On prend comme prétexte que les campagnes médiatiques d’information sur
le SIDA sont suffisantes.
Les activités dans le cadre de la lutte contre le VIH / SIDA ont été bien exécutées dans les 3
établissements LPB, LP-BB et CETF, telles que la sensibilisation, des séances de dépistage,
des jeux de concours par classe, donnant une recompense morale à la classe ayant présenté le
meilleur sketch.
59
6
Evaluation selon les critères HARMO
6.1
Harmonisation
Les bailleurs engagés dans le domaine de la formation professionnelle canalisent leur aide
encore selon des procédures spécifiques à chaque bailleur. Ils utilisent mutuellement leurs
analyses, mais ils ne réalisent pas encore des missions conjointes sur le terrain.
Les partenaires techniques et financiers se rencontrent régulièrement et coordonnent leurs
actions.28 Le principal cadre de concertation est le « Cadre de Concertation sur
l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle » (CCETFP) dont l’Autriche est
chef de file. L’organisation du dialogue des partenaires techniques et financiers avec le
Gouvernement a permis à un groupe restreint d’émerger (Autriche, Banque Mondiale,
Danemark, Luxembourg et Pays Bas), intéressé par le processus «approche programme» dans
le cadre d’une politique nationale de la formation professionnelle. Ce processus sera formalisé
par un plan pluriannuel.
6.2
Alignement (tdr p.4)
La plupart des projets appuyés par la coopération autrichienne sont inscrits dans le budget
national, mais en tant qu’apport externe dédié à une action spécifique. Les appels d’offres
pour équipements ont eu lieu selon les procédures du bailleur de fonds.
Durant l’exercice d’évaluation, les experts n’ont constaté aucun lien avec d’autres stratégies
nationales, régionales et locales (cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, plan de
développement local, programme d’investissement sectoriel, plan de développement du
secteur formation).
Il apparaît que les administrations contribuent aux projets, plutôt que les projets contribuent à
la réalisation des plans (réalistes, concertés) de l’autorité publique. Pour l’avenir, il sera
indispensable d’articuler les actions du programme d’appui à la formation professionnelle aux
plans de développement local et au processus de décentralisation, par exemple par la mise en
place de conseils provinciaux – régionaux multi - partenaires pour l’enseignement technique
et la formation professionnelle, avec la participation des Chambres de commerce et des
métiers et les fédérations d’artisans.
6.3
Gestion axée sur les résultats
L’existence de « cadres d’évaluation des performances » permet d’évaluer conjointement les
progrès réalisés concernant : a) les stratégies nationales de développement et b) les
programmes sectoriels. On devra attendre le brouillon du document de stratégie sectorielle
« formation professionnelle » afin de pouvoir apprécier la faisabilité de cette approche,
probablement à moyen terme.
Dans le sous-secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, il
n’existe pas encore un “result oriented framework” ou cadre orienté sur les résultats.
28
Source: Comité sectoriel formation professionnelle, procès-verbal du 4 mai 2006, Bilan de mise en œuvre
2005 du Programme Partiel de la Coopération austro-burkinabé Formation Professionnelle 2005-2007.
Document adopté aux consultations bilatérales, p. 5
60
Le MESSRS, le MJE et le MEBA devraient définir les objectifs quantitatifs pour les
différents sous-secteurs de l’enseignement technique et de la formation professionnelle en
fonction du niveau de qualité souhaité. Si on veut augmenter rapidement les effectifs, par
exemple les doubler sur une période de 5 ans, cela engendre le risque de perte de qualité dans
une phase d’implantation des nouveaux programmes et d’une action concentrée sur la
formation continue des enseignants.
Le MESSRS devrait se concerter avec le MJE, le MEBA, le Ministère de l’agriculture et le
Ministère du commerce, de la promotion de l’entreprise et de l’artisanat (MCPEA) pour
rationnaliser les investissements ainsi que les subventions destinées au fonctionnement des
écoles techniques et des centres de formation, étant donné qu’ils forment pour le même
marché de l’emploi dans les mêmes filières techniques.
6.4
Responsabilité mutuelle
La communication entre le gouvernement et les partenaires techniques et financiers n’a pas
encore atteint le niveau suffisant pour fixer les critères et règles afin de définir la
responsabilité mutuelle dans le domaine de l’ETFP. En outre, les pays donateurs pourront
accepter de réaliser des évaluations mutuelles, relatives aux engagements qui seront souscrits
quant à l’efficacité de l’aide. Le critère de la « responsabilité mutuelle » devra être inscrit aux
règles d’action entre le gouvernement et les partenaires techniques et financiers au plan
international.
6.5
Appropriation (tdr p.4)
Le Burkina Faso possède plusieurs stratégies pour le large domaine de l’enseignement
technique et de la formation professionnelle, élaborées par plusieurs ministères, dont
MESSRS, MJE et MEBA, qui ne sont pas encore intégrées. Les acteurs économiques n’ont
pas participé à l’élaboration de ces documents. Les bailleurs engagés dans le domaine de la
formation professionnelle attendent avec impatience la finalisation du document de stratégie
sectorielle qui incorpore les prises de position des différents ministères.
Les projets ont été compris comme des appuis en construction, équipement, matière d’œuvre,
formations pour personnels d’encadrement et enseignants et des financements pour le travail
sur les référentiels de formation. Les responsables dans les ministères voyaient les projets
comme des actions qui se passent loin de leur sphère d’influence. Les dirigeants et
enseignants dans les institutions n’ont pas eu la vision que ces projets permettent de
repositionner leurs institutions sur un marché de l’offre et de la demande de formation
professionnelle, qui devient plus concurrentiel, même au niveau régional (sous-région entre le
Sénégal et le Bénin). L’appropriation par les acteurs économiques a été inexistante ou même
négative (dans le cas des associations d’artisans de Bobo Dioulasso, confusion sur le statut
d’institutions de propriété et de vocation de service public).
Les Ministères partenaires s’approprient pleinement les services et produits des projets
individuels, mais chacun pour son compte. Cependant, on n’observe pas encore une vision de
politique sectorielle pour le pays et une insertion de l’enseignement technique et de la
formation professionnelle dans les stratégies multi sectorielles qui visent la diversification et
la croissance économique, ce qui favoriserait la création d’emploi. Même la projection
présidentielle de créer 4 nouveaux Lycées professionnels (MESSRS) et 13 Centres de
formation professionnelle (MJE / ANPE) n’est pas clairement liée à des plans parallèles de
décentralisation et de développement régional. Ces plans devraient contenir des incitations
aux investissements dans l’agriculture (maraîchage, fruitiers, plantes médicinales et de bio
61
esthétique), pisciculture et l’élevage, les industries de transformation et les services
correspondants.
Les trois Ministères de tutelle (MESSRS, MJE et MEBA) participent aux séances des
Comités de pilotage, mais ils n’agissent pas encore comme représentants d’une seule autorité
gouvernementale mais plutôt comme exécuteurs de projet. S’ils avaient compris et apprécié
leur rôle comme institutions de tutelle qui n’exécutent pas sur le terrain, une « solidarité »
aurait pu se développer entre la coopération internationale – ici la coopération autrichienne d’un côté et les ministères de tutelle burkinabé de l’autre. Ainsi le présent exercice
d’évaluation aurait pu se réaliser comme une action conjointe dans le seul et même intérêt
d’apprécier les qualités des expériences sur le terrain et au niveau intermédiaire (ou niveau
« méso » : formation de formateurs, développement des programmes et des critères et
contenus pour la certification et l’accréditation – voir le chapitre 3.2 ci-dessus).
7
Conclusions et recommandations
7.1
Conclusions
Pour la coopération autrichienne, plusieurs questions-clé se posent et attendent une
solution 29:
1) Y a-t-il une chance de garder les enseignants techniques et formateurs formés dans le
cadre des projets PAB 1 – 7, qui ont passé une partie de leur formation à l’étranger
(Autriche, France, Côte d’Ivoire, Maroc, Sénégal) sur leurs postes de travail ?
Comment pourrait-on récupérer ceux et celles qui ont quitté l’ETFP ?
2) Comment peut-on motiver ce groupe de personnes pour qu’elles restent disponibles
pour le domaine de la formation professionnelle ? Par quel biais pourrait-on regrouper
les individus expérimentés et motivés dans un ensemble actif et efficace ?
3) Comment peut-on faire sortir le développement des curricula de l’impasse et les
transformer en un instrument vivant que les enseignants techniques expérimentés
peuvent appliquer (formation modulaire initiale et continue, adaptation de modules
existants au lieu de les réinventer chaque fois de nouveau, dotation et utilisation de
plusieurs centres de ressources et de documentation)?
4) Peut-on attendre d’un nouveau « programme sectoriel d’appui à la formation
professionnelle »qu’il apporte des améliorations sur le terrain ? Quelles sont les
approches et méthodes qui permettent le mieux de rendre service à un nombre
croissant de bénéficiaires (les populations pauvres dans les petites villes, zones rurales,
mécanismes de démultiplication, partenariats, indicateurs d’avancement et de
succès) ?
Les conclusions de la mission d’évaluation sont structurées selon les critères d’évaluation
standard : pertinence, efficacité, impact et cohérence. Les constats dans les chapitres
précédents concernant les critères d’efficience et de viabilité ne sont pas repris, parce qu’ils
sont considérés comme moins importants pour la formulation des recommandations.
29
Ces questions clé apparaissent pour la première fois au chapitre 3.2. Elles sont reprises ici pour souligner leur
importance pour toute considération quant aux modes de coopération qui seront à préconiser à l’avenir.
62
7.1.1
Pertinence (chapitre 4.1)
a) Programme partiel, politique sectorielle ETFP et le contexte économique et social
Le programme partiel « formation professionnelle » concorde avec les priorités des stratégies
et programmes ministériels et (sous) sectoriels. Les projets évalués s’intègrent dans les
orientations sectorielles en matière d’enseignement technique et de formation professionnelle
(ETFP). Les différents projets sont pertinents tant au niveau des bénéficiaires (apprenants,
élèves, organisations professionnelles des artisans, et les laissés pour compte du système
formel), qu’au niveau de l’importance du système d’ETFP.
La pertinence des projets est avérée en matière d’ETFP, cependant elle est moins évidente au
regard de l’ensemble des composantes de l’économie du pays, qui ne se réduisent pas au
système d’ETFP. Le Burkina est un pays essentiellement agricole, et le volet agricole n’est
pas pris en compte au niveau du programme.
Les stratégies et programmes ministériels visent surtout une expansion quantitative et
cloisonnée dans les sous secteurs parallèles (l’enseignement technique et professionnel /
MESSRS - la formation professionnelle / MJE - l’éducation de base et l’initiation à la
formation professionnelle / MEBA), au lieu de se doter d’abord des instruments qui
permettent de répondre, par bassin d’emploi, à la demande économique et sociale, par la mise
à disposition des écoles techniques et professionnelles, des centres de formation (publics,
privés), ainsi que d’autres modes de formation selon les conditions locales sous le critère du
service aux besoins et intérêts des bénéficiaires.
Ainsi les investissements se réaliseraient parfois dans une filière (e.g. enseignement technique
– MESSRS), parfois dans une autre (formation professionnelle – MJE), selon les avantages
comparatifs de l’une ou de l’autre filière et institution. Il conviendrait alors de créer, à terme,
de structures de concertation locale par bassin d’emploi, laissant aux Ministères de tutelle les
tâches de supervision et de contrôle, de propriété et de financement, déléguant aux niveaux
opérationnels l’espace d’autonomie requis pour gérer l’offre multi modale (enseignement
technique / formation professionnelle initiale et continue / éducation de base et formation non
formelle / formations longues et courtes, parfois dans les mêmes établissements) selon la
demande dans le bassin d’emploi concerné.
Les Ministères partenaires s’approprient pleinement les services et produits des projets
individuels, mais chacun pour son compte. Cependant, on n’observe pas encore une vision de
politique sectorielle pour le pays et une insertion de l’enseignement technique et de la
formation professionnelle dans les stratégies multi sectorielles qui visent la diversification et
la croissance économique, ce qui favoriserait la création d’emplois et un positionnement plus
clair du pays sur le plan sous régional (Afrique d’Ouest) et global. Même la projection
présidentielle de créer 4 nouveaux Lycées professionnels (MESSRS) et 13 Centres de
formation professionnelle (MJE / ANPE) n’est pas clairement liée à des plans parallèles de
décentralisation et de développement régional. Ces plans devraient contenir des incitants pour
les investissements dans l’agriculture (maraîchage, fruitiers, plantes médicinales et de bio
esthétique), la pisciculture et l’élevage, les métiers et industries de transformation et les
services correspondants.
63
b) Sous financement et insuffisance de couverture
On peut fortement douter de la suffisance des ressources allouées à l’enseignement technique
et à la formation professionnelle. L’offre actuelle est très loin de satisfaire la demande sociale
et économique de formation au Burkina Faso. Etant donné que les ¾ de la population vivent
encore en zone rurale et vu le fait que l’offre d’enseignement technique et la formation
professionnelle est fortement concentrée dans les deux grandes villes Ouagadougou et Bobo
Dioulasso, on peut seulement constater que le dispositif national de formation professionnelle
n’atteint pas ou très marginalement la majorité de la population. En outre, le dispositif
national est disparate et il n’existe que très peu de liens institutionnels entre les différentes
filières ni des passerelles de transition pour les élèves, les apprenants, les adolescents et les
adultes.
La formulation d’une politique nationale pour le grand domaine de la formation
professionnelle sera un pas en avant important et nécessaire, mais elle ne résoudra pas
immédiatement les problèmes du sous financement chronique de ce vaste domaine qui compte
aujourd’hui 11 établissements publics sur un total de 84, alors un pourcentage de 13,1 %.
Toute politique et stratégie sectorielle devra prendre en compte l’important secteur privé
d’offre de formation professionnelle.
c) Pilotage du système, approche programme
Le défi du nouveau programme austro burkinabé qui se profile à l’horizon est de parvenir à
créer une dynamique de pilotage interministériel de la formation professionnelle, à faire
émerger un leadership burkinabé dans ce domaine et à mettre en place des mécanismes de
concertation avec les acteurs économiques et professionnels. Le choix de l'approche
programme favorise une gestion plus efficace des différentes priorités et sous secteurs, voire
une plus grande synergie entre eux, synergie qui pourrait être nettement meilleure, si une
structure organisationnelle mieux adaptée aux besoins du programme était définie de façon
consensuelle, en vue de pouvoir mutualiser les pratiques et rechercher des synergies pour la
mise en place d’un véritable système national d’ETFP.
7.1.2
Efficacité
(chapitre 4.3)
a) Renforcement des capacités institutionnelles
Sur le plan institutionnel, l’ensemble des projets a contribué au renforcement des capacités
techniques et institutionnelles des différentes structures ministérielles, en enrichissant leur
expérience professionnelle, à travers une participation active à la réalisation de nouvelles
activités ainsi que par des voyages d'étude. Les projets ont conduit au renforcement des
compétences de l’administration des établissements et à la mise en place du Certificat de
qualification professionnelle (CQP - filière de formation professionnelle non formelle). En
outre, une politique nationale d’apprentissage a démarré à travers les réalisations de la CAFP
(Cellule d’appui à la formation professionnelle).
b) Apprentissage et artisanat (micro et petites entreprises)
cette partie ci-dessous est aussi reprise à l’identique de paragraphes précédents
L’apprentissage est bien apprécié au niveau des associations professionnelles d’artisans,
consécutif à l’appui depuis plus d’une dizaine d’années par la CAFP, Swisscontact, le projet
64
PERCOMM de la coopération autrichienne, ainsi que le bureau des artisans appuyé par la
coopération française. Le Ministère de la jeunesse et l’emploi (MJE) a statué sur la
réglementation concernant la certification des qualifications professionnelles (CQP). Par
contre, il n’existe pas encore de réglementation quant à l’utilisation des programmes de
formation dans tous les centres de formation.
Les organisations compétentes telles que le FAFPA et la CAFP, sont débordées de demandes
de formation de la part des artisans et artisanes. La demande en produits et services est en
croissance et la performance d’une partie des entreprises s’est accrue. Lors des foires
commerciales, on constate la conclusion d’importants marchés, et le village artisanal se
positionne comme une vitrine de la qualité et créativité d’une partie des artisans.
L’appui à l’ouverture de nouveaux centres de formation en dehors des grandes villes, telles
que Dédougou et Banfora (PA / CEFP-Bobo), mais même dans les chefs-lieux de province,
offre des nouvelles perspectives sous condition d’installer des modes adaptés de gestion et de
formation.
c) Politique nationale et cadre légal
La politique nationale est en train d’être formulée30, mais on devrait faire l’effort d’une
concertation avec les secteurs économiques et d’une consultation nationale, afin de pouvoir
identifier les lignes d’action vers une plus grande couverture de l’offre dans les provinces,
mise en correspondance avec les besoins et les potentiels économiques. Le cadre légal devrait
être adapté une fois l’orientation stratégique largement discutée et retenue. Dans d’autres
contextes il s’est avéré que des textes légaux approuvés à la hâte ou trop tôt risquent de
bloquer le développement. Mieux vaut laisser un espace pour l’expérimentation sous
supervision et suivi par « les pairs » (aussi provenant des pays voisins tels que le Mali et le
Bénin31), afin d’apprendre et d’expérimenter avant de légiférer.
d) Gestion des établissements
On constate l’opportunité d’une autonomie des institutions (publiques) d’enseignement
technique et de formation professionnelle dans le processus de décentralisation, accompagnée
d’une gestion participative ouverte aux partenaires locaux. Ceci s’avérerait bénéfique tant
pour les gestionnaires et les enseignants que pour les partenaires (Chambre de commerce,
d’industrie et d’agriculture, associations d’artisans, future Chambre des Métiers, Associations
des parents d’élèves, représentants du personnel enseignant et des élèves). Des exemples
intéressants à ce sujet existent dans les pays voisins (Bénin et Mali).32
La gestion des établissements reste un domaine prioritaire, mais il est extrêmement sensible.
Dans l’intérêt de la durabilité des acquis pour les bénéficiaires (risque de perte des
équipements, sous-utilisation des enseignants techniques concentrés dans les deux grandes
villes, pénurie d’enseignants dans le reste du pays), chaque action future doit se pencher sur le
dossier de la gestion autonome.
30
Voir le nouveau document de « politique nationale d’enseignement et de formation techniques et
professionnels » qui vient de paraître : 2ème draft, Commission technique, MESSRS, mars 2008
31
Dans d’autres pays, on le « peer review » par des équipes d’administrateurs, directeurs et enseignants
provenant du secteur privé et des pays voisins, s’est avéré bénéfique.
32
Plusieurs dirigeants et professionnels du domaine de la formation professionnelle ont participé récemment à
des visites d’études à ces deux pays voisins.
65
L’«autonomie» administrative et financière ne peut pas signifier un « laisser faire »
généralisé, mais elle requiert des comportements professionnels et transparents au-dessus de
tout soupçon. Les équipes d’encadrement doivent jouer un rôle de modèle vis-à-vis
l’ensemble des personnels dirigeants, enseignants et administratifs, mais aussi vis-à-vis les
élèves (= les bénéficiaires), leurs parents et les partenaires économiques. Sinon tout
investissement risque d’être perdu.
e) Partenariat local avec les acteurs économiques
La question du partenariat local avec les acteurs économiques n’est pas encore résolue. La
collaboration entre les différents Ministères en charge, entre les autorités et la société civile et
entre les autorités et les acteurs économiques n’est pas encore rodée. Ceci met en doute les
grands investissements qui ont été réalisés depuis une vingtaine d’années et bloque leur
dissémination vers d’autres groupes d’utilisateurs et de bénéficiaires.
7.1.3
Impact
(chapitre 4.5)
L’appui concentré de la part de la coopération autrichienne à l’enseignement technique et la
formation professionnelle a déjà produit un impact visible, dans deux aspects clé : l’un est la
prise de conscience des parents et l’engouement réel pour l’enseignement technique et la
formation professionnelle qui pourrait à terme transformer l’ETFP en un sous secteur à égal
avec le secondaire général, grâce au potentiel d’obtenir un emploi qualifié et correctement
rémunéré. L’autre est sa valeur déjà prouvée pour le secteur de l’artisanat, ainsi que son
potentiel, encore plus grand, pour les producteurs ruraux.
Toutefois, ni pour le premier, ni pour le second aspect, le pari n’est gagné et sans un effort
important et soutenu de la part du Gouvernement, des acteurs économiques et de la société
civile, ce basculement vers les besoins de la population et de l’économie n’aura pas lieu
(financement, carte scolaire, gestion autonome et gouvernance avec participation des acteurs
locaux, y compris les entreprises).
7.1.4
Cohérence
(chapitre 4.4)
Au sein même de la coopération autrichienne la cohérence entre les différents programmes
sectoriels n’est pas encore convaincante. Les synergies entre les trois secteurs « formation
professionnelle », « développement rural » et « artisanat, micro- et petites entreprises » sont
ponctuelles. Elles sont portées par des individus, les 3 responsables des programmes partiels,
qui concourent à la recherche de synergie. Toutefois, on constate des synergies « bipolaires »
de caractère structurel entre formation professionnelle et appui à l’artisanat, dans le domaine
de l’apprentissage et du perfectionnement professionnel des artisans.
Un potentiel de synergie existe aussi dans le domaine du développement rural, surtout dans
l’identification de filières qui permettent la génération de revenus grâce à des formations
spécialisées et aux technologies appropriées mises à disposition par l’artisanat.
66
7.2
Recommandations
7.2.1
Réflexions relatives au futur programme « formation professionnelle » appuyé
par la coopération autrichienne
a) Approche programme
L’émergence d’une politique nationale « enseignement technique et formation
professionnelle » plaide pour une orientation vers l’approche programme, en permettant des
appuis spécifiques à des actions innovatrices sur le terrain (telles que EFORD, des actions
pilote visant l’autonomie des établissements, la participation des acteurs économiques à la
gestion et la mixité des modes de formation, des actions de formation flexibles dans le milieu
rural etc.). La participation étroite de quelques représentants des acteurs économiques qui sont
respectés, motivés et créatifs, paraît essentielle pour tout avancement vers une approche
programme. (voir ci-dessus le chapitre 4.3.9)
Un programme sectoriel formulé au niveau national ne sera pas exécutable, tant que les
différents Ministères de tutelle et les partenaires économiques n’auront pas fixé ses lignes
directrices et sa mise en œuvre, non seulement au niveau national, mais surtout sur le terrain.
Sans réalisation (couverture, innovation, service réel aux bénéficiaires finaux, gestion
participative) sur le terrain, un « Programme sectoriel » resterait une coquille vide. (voir cidessus le chapitre 4.3.3)
Une « approche programme » n’est pas automatiquement plus simple qu’une « approche
projet ». Ce serait une erreur de taille. Si on veut soutenir des innovations et des changements
sur le terrain, il faut y arriver (= agir sur le terrain !). Et pour cela, on doit passer par les
créneaux les plus appropriés. L’opportunité de l’un et de l’autre, les avantages et désavantages
des choix et les modalités d’action, doivent être largement discutés. L’exécutant peut être
différent d’une région à l’autre. (même référence)
Une fois le mécanisme de gestion retenu, l’ « approche programme » peut développer ses
atouts : articuler les interventions de plusieurs bailleurs, surmonter le cloisonnement entre les
différentes filières, articulation entre institutions publiques appartenant à plusieurs Ministères
et institutions privées, collaborations multiples entre institutions de formation et entreprises
etc. Mais rien n’est automatique dans ce domaine, et payer dans le budget national (= appui
budgétaire sans une préparation sérieuse durant une période de 3- 5 ans ou plus) risque ne rien
changer, parce que le besoin de coordination et de bonne gestion sur le terrain reste sans
réponse. (même référence)
b) Gestion d’un futur programme
Il n’est pas possible de se décider soit pour la centralisation soit pour la décentralisation des
actions. Dans un futur programme d’appui, on aura besoin d’un côté de plus de centralisation
= une structure d’exécution nationale dotée d’un organe de supervision (qui peut s’appeler
Comité de pilotage pour tout le programme) et d’autre côté plus de décentralisation, afin de
pouvoir agir d’une manière flexible et efficace sur le terrain.
On peut prévoir qu’un programme s’articulera dans plusieurs composantes (formation
formelle / formation non formelle artisanat et rurale / éducation de base et formation initiale
non formelle, pilotage du système etc.) qui chacune devrait posséder sa propre cellule
67
d’exécution le plus rapprochée que possible = au niveau national, régional ou local, selon
l’ampleur de couverture de cette composante.
Pour les actions sur le terrain, la cellule d’exécution peut être attachée a) au gouvernement
régional ou provincial, b) à la mairie urbaine, c) à une structure déconcentrée d’un Ministère
national, d) à une entité associative (ONG, association sans but lucratif), e) à un bureau
d’études bien implanté. La variation dans les structures d’exécution appuiera le pluralisme et
permettra de bénéficier des avantages comparatifs de l’un et de l’autre mode d’organisation.
Cette méthode d’action donnera alors lieu à une certaine concurrence et elle servira à
promouvoir la qualité des opérations (indicateurs de suivi), l’orientation des actions vers les
résultats et la dissémination des bonnes pratiques et des expériences réussies. Voir ci-dessus
le chapitre 4.2.2
c) Synergies entre les 3 programmes partiels de la coopération austro-burkinabé
Pour l’avenir il sera indispensable d’articuler les actions du programme d’appui à la
formation professionnelle (et des autres programmes partiels) aux plans de développement
local et au processus de décentralisation, par exemple par la mise en place de conseils
régionaux et / ou provinciaux multi - partenaires pour l’enseignement technique et la
formation professionnelle, avec la participation des chambres de commerce et des métiers et
les fédérations d’artisans.
En même temps, les trois programmes sectoriels « formation professionnelle »,
« développement rural durable » et « artisanat, micro et petite entreprise » pourront
s’articuler selon des points de concentration géographique et suivant la logique des chaînes de
valeur ajoutée pour favoriser l’innovation et la génération de revenus pour les producteurs
ruraux et artisanaux.
7.2.2
Les actions proposées
1) Suivre l’approche sectorielle, en cherchant des synergies avec les deux autres domaines
appuyés par la coopération autrichienne : 1) artisanat, micro et petite entreprise et 2)
développement rural durable, par ce qu’ils sont des clients directs (entre beaucoup
d’autres) des actions de formation et ils possèdent un potentiel considérable d’insertion au
travail (conclusion 7.1.2 cohérence). Appuyer, par l’action conjointe de deux ou trois
secteurs, la mise en place et l’expérimentation d’un dispositif de formation au niveau
régional, articulé au développement rural et à l’artisanat
2) Programmer un nouveau programme de coopération qui incorpore les trois secteurs
formation professionnelle, artisanat, micro- et petite entreprise et développement rural
durable ; articuler le niveau national et le niveau local, en allant de pair avec le processus
de décentralisation, réaliser des actions au niveau local et régional, capitaliser les
expériences au niveau national.
3) Appuyer l’orientation des actions de formation vers les producteurs ruraux spécialisés et
les artisans, en facilitant la prise en charge par leurs organisations, par une gestion
conjointe formation-artisanat-producteurs ruraux ou par une ouverture du dispositif de
formation au niveau régional et local vers les producteurs ruraux et les artisans. Lancer
des actions pilote dans les régions de concentration de la coopération autrichienne.
68
4) Action complémentaire et conjointe avec les autres partenaires techniques et financiers
(France, Danemark, Luxembourg, Taiwan, Suisse - par exemple avec la coopération
suisse sur la CAFP). Participation à la formulation de la politique nationale pour
l’ensemble du domaine de la formation professionnelle et à sa discussion au niveau
national (processus de consultation ouverte). Négociation directe avec la coopération
luxembourgeoise et le Ministère des affaires étrangères du Grand-duché de Luxembourg
pour régler la transition, si la coopération luxembourgeoise veut s’engager dans les
mêmes institutions et établissements que la coopération autrichienne a appuyés jusqu’à
présent.
5) Mettre en valeur l’expertise accumulée à travers 37 ans de coopération austro-burkinabé et
rassembler les ex-boursiers du programme PAB33 pour constituer le noyau d’une équipe
nationale de conseil à la formation professionnelle. La coopération autrichienne pourra
offrir un appui en forme d’un petit secrétariat pour les ex alumni de la coopération
autrichienne au BuCo (conclusion 7.1.2 « impact »).
6) Appuyer la création d’une équipe nationale de conseil à la formation professionnelle en
forme de réseau. Cette équipe nationale sera un « vivier d’experts » qui se compose de
professionnels possédant a) une expertise spécifique dans le domaine de la formation
professionnelle et l’emploi, b) une vue d’ensemble et c) une bonne capacité
opérationnelle. L’équipe sera ouverte et ses membres seront engagés selon les besoins et
des termes de référence spécifiques, pour des missions long terme ou court terme, sous
différents statuts : fonctionnaire, contractuel, consultant. Ce réseau d’expertise pourrait
être animé par un secrétariat attaché à la CAFP (base de données avec cv et domaines
professionnels).
7) Appuyer l’action autonome des institutions d’enseignement technique et de formation
professionnelle (conclusion 7.1.2 b « efficacité »), par le biais d’un fonds de projets qui
serait ouvert à des applications provenant de « tandems » d’établissements publics et
privés d’enseignement technique et de formation professionnelle (chaque fois au moins un
établissement public et un établissement privé), dans l’intérêt de rapprocher les
institutions de formation à la demande. Ce fonds soutiendrait :
a. l’installation d’outils de gestion modernes et la formation des équipes dirigeantes
b. l’instauration de conseils de gestion intégrant des représentants des acteurs
économiques et sociaux
c. l’animation des Centres de ressources et leur dotation en matériel didactique servant à
l’auto formation des enseignants et élèves
d. l’expérimentation dans la prestation de services pour des utilisateurs externes, sous
forme de projets préparés et exécutés par des équipes de dirigeants, enseignants et
élèves (éléments : étude de marché, plan d’affaires, chronogramme de mise en œuvre,
exécution et contrôle financier)
e. la constitution de partenariats entre établissements privés et publics sur base d’une
convention retenant les objectifs, obligations et bénéfices pour les deux côtés
f. l’innovation de leurs méthodes d’interaction avec les entreprises34
8) Appuyer la suite de la CAFP, cofinancement avec le MJE qui devra en assumer une partie
croissante du budget, et d’autres bailleurs intéressés (Suisse etc.)
9) Soutenir la suite du projet EFORD au-delà de sa date limite en octobre 2008 et appuyer
son élargissement vers d’autres régions frontalières du Burkina Faso, par l’apprentissage
33
34
199 personnes au total entre 1988 et 2008
Cette proposition implique une validation et éventuelle transformation du GET / FP.
69
et l’action conjointe des administrations régionales et de leurs partenaires de la société
civile (composante du futur programme)
10) Promouvoir des actions sur le terrain qui sont novatrices et apportent de véritables
améliorations pour les bénéficiaires moins ciblés, même sous l’approche programme
11) Parmi les actions innovantes, on doit songer à une approche en faveur des filles et femmes
jusqu’à maintenant peu concernées, ainsi qu’à l’intégration de l’aspect genre dans le
nouveau programme partiel formation professionnelle (filières de formation, modes de
formation, femmes enseignantes et formatrices comme modèle d’identification pour les
filles, productrices rurales)
12) Appuyer la réalisation d’une étude sur les carrières a) des ex enseignants et formateurs
formés avec l’appui de la coopération autrichienne et b) des lauréats des établissements
appuyés (« Tracer study »). Cette étude donnerait des informations sur les emplois actuels
des ex-PAB et autres professionnels formés ainsi que sur l’origine sociale et le parcours
professionnel des lauréats de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
Pour contenir les coûts d’une telle étude, on pourrait recourir au mode « journée portes
ouvertes », inviter les ex enseignants, formateurs, élèves et apprenants par la radio et la
télévision locale et les consulter sur place. Lors de leur passage à l’institution, ils
pourraient remplir un questionnaire, manifester leurs expériences et donner une
appréciation sur la qualité de la formation reçue. En même temps, ils pourraient s’inscrire
soit à l’association des anciens de l’établissement spécifique, soit au réseau de conseil
« formation professionnelle ».
13) Contribuer à la résorption du goulot d’étranglement du système éducatif à l’issue de
l’enseignement primaire, accompagnement des élèves et candidats par une orientation de
leur parcours éducatif et de leur choix professionnel
14) Appuyer la formation d’un Conseil national de la formation professionnelle avec la
participation active du secteur économique (entreprises, fédérations d’artisans,
associations de producteurs ruraux et coopératives, ministères du gouvernement et
représentants de l’offre de formation). A terme, ce Conseil pourrait assumer le pilotage du
système de formation professionnelle, mais il devrait trouver sa place et convaincre les
différents ministères du gouvernement, par ses conseils utiles et son action tempérée et
pluraliste.
15) Consultation des acteurs économiques et sociaux et de la population, dans les provinces
du pays et dans la capitale, sur la stratégie nationale d’enseignement technique et de
formation professionnelle, sur base du nouveau document « Politique nationale
d’enseignement et de formation techniques et professionnels ».
Note :
Il est possible que les moyens requis pour répondre aux recommandations 5) – 8) dépassent la
limite des ressources que la coopération autrichienne pourra mettre à disposition. Il est donc
impératif tant pour le gouvernement que pour la coopération autrichienne d’intéresser d’autres
bailleurs d’entrer ou de revenir dans le domaine de la formation professionnelle.
Ce domaine constitue, ensemble avec l’appui aux investissements et aux micro-, petites et
moyennes entreprises, une condition préalable, voire un accompagnement indispensable pour
un décollage de l’économie (le Burkina Faso comme « pays émergent ») sur une base plus
70
large qui mobiliserait à la fois les populations rurales et urbaines dans leur propre intérêt et
dans l’intérêt du pays.
7.2.3
Le mode de gestion proposé
1) La coopération autrichienne devra procéder à l’élaboration d’un programme partiel
formation professionnelle dans le cadre du programme de coopération austro-burkinabé
pour la période 2008-2013, en appui à la mise en œuvre de la nouvelle « politique
nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels ».
2) Les champs d’action seront identifiés en concertation avec les partenaires burkinabé et
soumis à une validation par un groupe d’experts et suivi d’une mission de formulation qui
élaborera une étude de faisabilité sur base de l’option retenue. Les autres bailleurs de
fonds seront invités à partager le processus de préparation et d’entrer dans le programme.
3) La structure de gestion devra comporter une cellule de gestion attachée au Ministère
désigné comme chef de file35 et composée d’un Directeur d’intervention national et d’un
expert international chargé de la cogestion.
4) Un Comité de pilotage ou une « Structure mixte de concertation locale »36 surveillera les
actions du programme. Ce comité réunira, outre les représentants du Ministère de
l’économie et des finances comme l’autorité gouvernementale qui coordonne les appuis
par la coopération internationale, des représentants des Ministères en charge de
l’éducation (MESSRS, MEBA), du MJE et des Ministères en charge de l’agriculture et de
l’artisanat, des principales organisations du secteur privé (telles que la CCI/BF, la
FeNaBF et la nouvelle Chambre des métiers) ainsi que deux représentants des travailleurs.
Les décisions seront prises par consensus sans possibilité de majoration de la partie
burkinabé sur la partie autrichienne ou vice versa. En cas de désaccord, le Premier
Ministre ou son représentant exprimera la position burkinabé et la coopération
autrichienne ADA la position autrichienne. Le Comité de pilotage sera, tel que le
programme, ouvert à d’autres partenaires techniques et financiers.
5) Sur le terrain, chaque volet aura sa propre structure de gestion et de suivi évaluation (une
administration publique au niveau régional – provincial - municipal, une institution
d’enseignement technique et de formation professionnelle, une ONG ou un bureau
d’études ou une association d’artisans. Le choix se fera sur la base d’une validation des
options selon les critères d’efficience et d’efficacité.
6) La cellule de gestion nationale aura entre autres tâches la supervision de toutes les actions
exécutées sur le terrain, ainsi que les rapports destinés au pays bénéficiaire et à la
coopération autrichienne (et, le cas échéant, les autres partenaires techniques et
financiers).
35
Le nouveau document de politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels
propose de désigner un ministère de tutelle qui doit posséder des ressources humaines propres et des attributions
politiques et administratives suffisantes pour pouvoir accomplir sa mission de coordination. (p. 21 de ce
document, 2ème draft, mars 2008)
36
Modèle de pilotage participatif et relativement léger pratiqué par la coopération belge. Ce modèle se base sur
un équilibre entre partenaire national et bailleur et stipule le devoir d’atteindre un consensus en cas de
divergence de vues ou d’intérêts.