JPMA - DP - Final - Fr

Transcription

JPMA - DP - Final - Fr
 ΠJAMA Galerie
présente
‘Eye spy with my little I…’
Jean-Paul Morrel-Armstrong
Du 8 octobre au 8 novembre 2015
‘Eye spy with my little I…’
Si Jean-Paul Morrel-Armstrong considère la photographie comme une histoire d’Homme, il est
en revanche fervent partisan d’une approche de l’art comme un jeu d’enfant : sans jugement,
fondée sur l’observation et le respect. Il voit le monde avec ses yeux, et se joue de celui-ci en
l’immortalisant à l’aide d’objets dans des situations cocasses, des ombres, des paysages
féériques, ou encore des personnages touchants.
I spy with my little eye est un jeu typiquement anglo-saxon, qui consiste à choisir un objet de
son environnement immédiat et le faire deviner à son camarade à l’aide de questions ou
d’associations de couleurs. Une initiation à la curiosité et à la fantaisie, dans laquelle l’artiste
nous fait une double proposition : une invitation au jeu et au je. Ce n’est, en effet, pas anodin
si Jean-Paul a choisi d’y faire cette inversion : en jouant sur les mots, ou plutôt sur les maux,
comme il aime l’écrire. Une inversion qui fait explicitement référence à l’analyse qui lui a permis
de se forger cette personnalité si singulière et attachante. « La lecture est une forme de
synesthésie ordinaire. Nous transformons des signes abstraits en scènes visuelles. » dit Siri
Hustvedt 1 . Jean-Paul, lui, propose une autre synesthésie ordinaire, artistique cette-fois,
poétique voire ésotérique : celle de transformer des scènes visuelles en une lecture
personnelle.
Ainsi, cette forme surexposée sur fond blanc aux contours
incertains peut nous laisser penser à une masse capillaire de
Jivaros, ou peut être à un Pollux dans un manège pas si
enchanté, mais plus difficilement à ce qu’elle est réellement.
Intrigante, elle est encore plus surprenante associée à ce Christ
ensanglanté portant sa croix. Jean-Paul Morrel-Armstrong nous
invite à faire des associations d’idées et à aller au-delà de
l’image perçue pour regarder autrement notre quotidien et
creuser dans les profondeurs de notre imagination. Le but :
percevoir notre propre identité à travers ce qui est observé.
Ainsi, il nous conduit dans sa féérie en associant les ombres de
sa vie à des images du quotidien. Il balaie subtilement toutes les
facettes de sa personnalité, finalement celle de chacun d’entre
nous, dans une palette allant de l’ange au démon, du terrestre
au spirituel.
Des paysages, des reliques et des scènes de groupe complètent un accrochage
délibérément hétéromorphe. La mise en scène joue sur les positionnements, les encadrements
et même sur les supports. En effet, l’artiste veut surprendre et interroger le regardeur sur ce qu’il
voit. Regarder, dit Paul Valéry, c’est-à-dire oublier le nom des choses que l’on voit. C’est
probablement dans cette définition que se trouve la clé d’entrée la plus adaptée pour
pénétrer dans l’univers de Jean-Paul Morrel-Armstrong.
De cieux menaçants en éclats de rire féminins, l’artiste nous propose un éventail de points de
vue, d’émotions. « Nous sommes tous étrangers à nous-mêmes et si nous avons le moindre sens
de qui nous sommes, c’est seulement parce que nous vivons à l’intérieur du regard des
autres », nous dit Paul Auster. Jean-Paul incite quant à lui, également à l’aide de quelques
extraits de ses textes, à octroyer encore un peu plus de sens dans nos vies par un simple
« effet miroir ».
1 La
femme qui tremble - Une histoire de mes nerfs – 2010
Jean-Paul Morrel-Armstrong (1964 - New-York - vit à Paris)
Né à Manhattan, qu’il quitte à 4 ans, Jean-Paul Morrel-Armstrong
grandit un peu partout en Europe en ayant le Royaume-Uni comme
point d’encrage principal. D’un père artiste contestataire2 - qui lui
offre son premier appareil photographique - et d’une mère rebelle
aux penchants artistiques mais issue de la haute société newyorkaise, Jean-Paul est très tôt tiraillé entre des aspirations
libertaires et le diktat d’une éducation formelle. Comment, dès lors,
ne pas côtoyer à la fois l’establishment et les artistes
incontournables de l’époque. C’est ainsi que, dès son plus jeune
âge, Jean-Paul tombe dans la marmite, faisant ainsi couler l’art dans
ses veines.
A 17 ans, Il décline sa place en médecine à Cambridge et part en Inde, sans argent ni billet
retour, pour approfondir ses connaissances de la philosophie védique et saisir le sens de sa
vie. La tache n’est pas aisée mais lui permet également de développer d’autres dons : l’art de
la cuisine indienne, une sensibilité touchante et singulière et enfin l’ouverture sur le monde. Il
revient en Europe, s’installe en France, et commence sa carrière comme mannequin ; un moyen
idéal pour Jean-Paul de continuer à voyager, d’apprendre de grands photographes et de
commencer à prendre ses propres photographies de son environnement immédiat. Ces
années de succès lui apportent le confort matériel mais le lassent. Par la suite, Il embrasse
différentes carrières, mais garde l’art comme fil conducteur, à travers le piano, la peinture et
bien évidemment la photographie, son medium de prédilection.
Les stigmates de son passage dans des pensionnats anglais, et d’une figure maternelle à la
fois puissante et absente3, conduisent Jean-Paul Morrel-Armstrong à suivre une thérapie qui
va l’accompagner pendant 15 ans. Il se met également à écrire en français - qui n’est pas sa
langue maternelle - avec un style particulier, parlant crument de ses peurs, de ses amours, du
sexe, de ses désarrois… bref de la vie. Naviguant entre le Nouveau Roman et Sade, il captive
par son approche introspective et psychanalytique.
À l’aube de ses 50 ans, il part au Pérou, pour un nouveau voyage initiatique de quarante
jours et quarante nuits, seul, au cours duquel il capture des instants uniques (prochaine
exposition en préparation). Il se rend alors compte que les reportages qu’il a toujours faits (la
chute du World Trade Center à NYC par exemple), ou sa manière si contemplative de voir
l’homme, la nature et leurs interactions peuvent avoir une portée bien plus universelle.
C’est aujourd’hui à la Pijama Galerie, que Jean-Paul Morrel-Armstrong s’expose pour la
première fois derrière l’objectif.
2
Marc Morrel est un artiste contestataire de l’époque du Viêt-Nam. Censuré aux Etats-Unis il fera par
la suite l’objet d’une jurisprudence sur la liberté d’expression, il dispose de collections dans de
prestigieux musées internationaux, comme le MOMA. Il réside désormais aux Pays-Bas.
3
La mère de l’artiste a créé une charité venant en aide aux enfants défavorisés du Bengale
faisant d’elle l’Ange du Bengale mais aussi une « Mother » pour de nombreux fidèles et disciples.
Elle est décédée en décembre dernier. Remerciements :
Tous les tirages photographiques sont effectués chez Central Dupon Images.
74 rue Joseph de Maistre
7 5 0 1 8 P a r i s
www.centraldupon.com
Cette exposition a été préparée au Shakirail, un des espaces de création du collectif
Curry Vavart, et soutenue par les encouragements de ses artistes. Curry Vavart est un
collectif pluridisciplinaire qui organise et développe des espaces de vie, de création
et d'activités partagées.
Informations pratiques :
ΠJAMA Galerie - www.pijamagalerie.paris
Ouvert du mardi au samedi et sur rendez-vous
Vernissage le 8 octobre à partir de 19h
ème
10, rue du Pont aux Choux - Paris 3
Brunch de décrochage en famille
M° Saint-Sébastien Froissart
le 8 novembre de 11h à 15h
Contact : Pascal Gauzes – 06 64 24 39 88
Textes : Marie Guinet (diplômée de l’Ecole du Louvre) / Pascal Gauzes (galeriste)
Photos : Jean-Paul Morrel-Armstrong - ‘Mop Head’ (1989, Canaries) – ‘Shot !’ (2014, France)
Images haute définition disponibles sur demande : [email protected]