TPIT_Appel à comter

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TPIT_Appel à comter
APPEL A COMMUNICATIONS
TOURISMES, PATRIMOINES, IDENTITES ET TERRITOIRES
Perpignan, les 3-4-5 avril 2008
« J’aimerais qu’il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés et presque
intouchables, immuables, enracinés […] De tels lieux n’existent pas, et c’est parce qu’ils n’existent pas
que l’espace devient question, cesse d’être évidence, cesse d’être incorporé, cesse d’être approprié.
L’espace est un doute; il n’est jamais à moi, il ne m’est pas donné, il faut que j’en fasse la conquête ».
Perec, G., Espèces d’espaces. Paris, Galilée, 1974, p. 122.
Le territoire, comme espace structuré, structurant, porteur de la mémoire et de l’identité de
communautés, et sa relation avec l’individu, touriste ou résident, sont au cœur d’une expérience
touristique qui peut se décliner sous un mode statique ou, plus souvent, dynamique (voyage, itinérance,
nomadisme). L’attachement au lieu d’une part, et à sa spécificité, d’autre part, éléments du processus
d’élaboration de l’identité, confèrent à la mobilité une influence déterminante sur des concepts tels la
culture, le patrimoine et l’identité étroitement liés aux territoires.
En effet, si la mobilité conditionne aujourd’hui plus que jamais le tourisme, la revalorisation
simultanée du territoire comme espace d’identification sociale et de développement, peut-elle devenir
source de conflits ou, a contrario, avancée sociétale et économique, appropriation positive ? La
mobilité touristique peut-elle permettre à certains groupes d’échapper à des espaces non vécus parce
que non ou mal appropriés en investissant l’imaginaire d’espaces non normés (déserts, océans,
montagnes), virtuels ou déréalisés ? Et quelle place réserver à une demande de racines, de terroirs,
respectueuse d’un développement durable, entre ancrage et détachement, ré enracinement et
nomadisme, hier et aujourd’hui ?
Pourtant, comme tout objet d'analyse politique, le territoire ne constitue pas une donnée en soi. Il
est inséparable de sa représentation dans les esprits de ceux qui l’occupent (locaux, autochtones,
résidents) ou qui pourraient l’occuper (touristes, émigrants, retraités). Il est le socle d’une identité liée
au sol pour les populations locales, à l’imaginaire d’une authenticité donnée en représentation pour les
touristes et à l’altérité. Les prétentions et les revendications territoriales sont paradoxalement
nombreuses sans pour autant que la capacité régulatrice des territoires soit toujours en mesure de
répondre à ces attentes. Aujourd'hui, le territoire revient parfois au premier plan sous une forme
identitaire parfois agressive : celle de la revendication ethnique : les Flandres contre l'ancienne
suprématie wallonne, Québec contre Ottawa, Barcelone et la Catalogne contre Madrid, avec un risque
considérable d'intolérance linguistique voire de discrimination ethnique.
Ce colloque qui propose de conjuguer « tourisme », « « patrimoines », « identités » et
« territoires », exercice fondamental pour qui veut ancrer durablement sur un territoire les pratiques
festives et de loisir incluses dans le concept générique de « tourisme », permettra d’engager une
réflexion sur le contenu sémantique des quatre concepts associés, leurs interactions fonctionnelles et la
systémique qui peut en résulter, les contextes biophysiques et historiques d’émergence des sociétés
contemporaines, sur les pratiques collectives héritées, leurs réinterprétations périodiques et leurs
représentations actuelles, les rapports offre/demande et qualité/prix selon les clientèles identifiées et
l’importance de mise en place sur tout territoire de label de qualité (incluant implicitement et
explicitement la formulation de chartes de qualité et la réalisation d’un contrôle de qualité), les mises
en réseaux faites ou à faire pour rendre pérenne l’activité touristique (ce qui sous entend la
programmation périodique d’ajustement pour son bon renouvellement).
Au vu de l’évolution rapide des motifs à la pratique du tourisme, au cours de l’époque
contemporaine, il s’en suit souvent pour les professionnels et plus encore pour les institutionnels de ce
secteur, une nécessité de repenser les destinations et les structures d’accueil des touristes. Valoriser,
tout en le relativisant, le principe de « qualité » et promouvoir des modes d’ancrage des pratiques
ludiques, de plein air ou de rencontre sur un territoire deviennent des objets de recherche et des
impératifs d’organisation.
Le « territoire » en tant que « support stratégique » de l’activité touristique (pays d’accueil), soumis
en général à forte concurrence, doit pour cela bien s’afficher, afin de se démarquer utilement des
territoires politico - administratifs, même si la nécessité de persuader les « gens de l’extérieur » de
« venir voir », de « participer sans détériorer » est du registre de la démarche politique et doit tenir
compte du découpage officiel voulu par l’Etat.
L’analyse comparée des territoires à fort patrimoine est donc nécessaire à la compréhension du
caractère varié des pratiques touristiques. L’intégration des territoires par le tourisme n’étant jamais
chose facile, ce colloque sera l’occasion de saisir les processus de reconstruction identitaire, via la
patrimonialisation des ressources, observables en 2007.
L’association des compétences pluridisciplinaires de géographes, historiens, économistes,
psychologues, sociologues et juristes permettra de travailler sur au moins trois approches :
•
L’optimum territorial dans un cadre de développement durable fondé sur le tourisme
(espaces-territoires et territoires délocalisés) ;
•
la relation entre territoire, gouvernance et nature des problèmes identitaires,
environnementaux et sociaux liés au tourisme ;
•
l'analyse du rôle des acteurs et des dynamiques de proximité dans la définition des
politiques touristiques soutenables.
Une approche du développement sera ici examinée dans le cadre de la problématique des territoires
fragilisés et/ou discriminés, c’est-à-dire aussi bien des zones « naturelles » marquées par une action
anthropique, confrontées à des opportunités, à des risques ou à des agressions réelles, que des espaces
urbanisés, marqués par une mutation socio-économique. De façon plus précise, quatre « terrains »
seront tout particulièrement appréhendés :
1. des territoires urbains, cadres de vie et créateurs de lien social ;
2. des territoires de conversion, socio-économique et environnementale, tout particulièrement
sur les plans, industriel, agricole mais aussi portuaire ;
3. des territoires « en construction » (ou en expansion) : pays, agglos ;
4. des territoires frontaliers, oubliés hier ou au mieux relégués à l’état de marches dans un
contexte d’Etat-nations hérité du XIXème siècle et qui sont aujourd’hui de véritables
laboratoires, à l’avant-garde de la construction européenne.
Ces approches pluridisciplinaires permettront de considérer les modalités d’association, de
compatibilité et d’ancrage de la construction des identités d’une part et d’un développement durable
d’autre part, en questionnant notamment les conditions, les facteurs qui fragilisent, discriminent un
territoire et ceux qui permettent de conduire et d’alimenter un processus de décomposition et de
recomposition depuis l’ancien pagus gallo-romain jusqu’au concept de pays défini par la loi Voynet de
1999, en s’efforçant d’associer modernité et terroir. Elles seront l’occasion de saisir les processus de
reconstruction identitaire, via la patrimonialisation des ressources, dans la diversité des destinations
méditerranéennes ou exotiques et permettront d’observer si la mobilité qu’induisent les activités
touristiques peut permettre à des groupes minoritaires d’échapper à la normalité formaliste, donc
contraignante, des territoires politico administratifs.
Soumission d’un résumé avant le 31 octobre 2007
Soumission du papier définitif avant le 6 janvier 2008
Les papiers sont à envoyer sous forme électronique à l’adresse suivante : [email protected]
(format MS Word, les normes de présentation seront transmises ultérieurement)
Contacts : 00 33 468 081 819 ou 00 33 684 989 240 / Fax : 00 33 468 081 817
Comité scientifique provisoire
Amirou, R., Université de Perpignan Via Domitia,
André, M., Observatori de Turisme de Catalunya, Generalitat de Catalunya
Bachimon, P., UMR Pacte, Université d’Avignon,
Bataillou, C., CREC, Université de Perpignan Via Domitia,
Camiade Martine, CREC, Université de Perpignan Via Domitia
Chevalier, P., Université de Montpellier 3,
Dias De Carvalho, A., Universidade do Porto,
Doumenge, J.P., Université de Montpellier 3,
Furt, J.M., Università di Corsica-Pasquale Paoli,
Hoerner, J.M., Université de Perpignan Via Domitia,
Michel, F., Università di Corsica-Pasquale Paoli,
Mounet, J.P., Université de Grenoble,
López Palomeque, F., Universitat de Barcelona
Onghena, Y., Fundación CIDOB, Barcelona,
Pagnon-Maudet, C., Université de Perpignan Via Domitia,
Santana Talavera, A., Universidad de La Laguna, Tenerife,
Sarrasin, B., Université du Québec,
Schéou, B., Université de Perpignan Via Domitia,
Tresseras Juan, J., Universitat de Barcelona
Secrétariat d’organisation : CREC, EA 3681, Université de Perpignan Via Domitia

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