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LE PARIS DU VINYLE
FA CEBOOK N OUV ELLES V A GUES
22 mai 2012 · par nouvellesvagues · dans Culture, Musique. ·
Nouvelles Vagues
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Clément Thiery, le 22/05/12
Rech …
Notre
critique
d'outrepyrénées
nous
donne des
ailes en
avant
première
avec sa
critique de
FLIGHT
(demain
dans des
salles) :
www.nouv
ellesvague
une balade sur les boulevards analogiques
A RTI CLES RÉCEN TS
Wadjda
HARLEM SHAKE
Street Style FEVRIER
(photos iPhone)
Saint-Valentin
A nous les petites (robes)
Anglaises !
LE GUCE D U MOI S
Module social Facebook
Lorsque le wagon vieillot de la ligne 8 s’arrêta à Saint-Sébastien – Froissard, un
crachin d’avril battait les trottoirs. Grands-mères-à-cabas, poussettes et lycéens
se hâtaient vers la station de métro. De part et d’autre du boulevard
Beaumarchais, arbres nus et immeubles haussmanniens grisâtres se reflétaient
dans l’eau des caniveaux. Paris côté platine, scène première : Disco Puces,
disquaire.
« Un bon choix de punk, de rock’n’roll, de soul et un peu de ska » annonçait le blog La
Galette – référence du vinyle sur le web. Au numéro 102, au coin de la rue SaintSébastien, une vitrine de verre granité : comme des allures de pharmacie. Drôle de
devanture pour un disquaire vintage. « C’est un orthodontiste ici ; ça fait déjà trois ans
qu’on est là, au revoir monsieur ! » éructe une secrétaire à travers l’interphone. C’est le
buraliste du quartier, cheveux argent aux épaules et lunettes en demi-lunes, qui
tuyaute : « le disquaire, oui, je vois très bien, mais ça fait déjà une paire d’années qu’il
est parti ; deux ou trois magasins sont passés par là depuis ». Disco Puces a
abandonné son pignon sur rue pour se retrancher sur le web. Aujourd’hui, la page ne
répond plus ; Disco Puces a vécu. Retour dans la rue humide.
A RCH I V ES
“Ces craquements… ”
février 2013
C’est dans le 1er arrondissement que se poursuit l’aventure. La pluie a cessé ; la place
janvier 2013
carrée du Forum des Halles retrouve ses couleurs, ses cadres dynamiques à
décembre 2012
sandwichs et ses gamins à glaces multicolores. L’enseigne Fnac vient de terminer son
novembre 2012
octobre 2012
opération ’33 Tours For Ever’ : un 33 tours offert pour l’achat d’une platine entrée de
gamme, deux pour une platine milieu de gamme… ainsi qu’une promotion sur les
disques. Longtemps resté l’apanage du disquaire de quartier, le vinyle fait un retour en
septembre 2012
fracas dans le circuit de la grande distribution. Fnac, Virgin, Leclerc et Auchan ont
août 2012
remis les microsillons en rayon.
juillet 2012
juin 2012
mai 2012
avril 2012
mars 2012
169
Nouvelles
Vagues
Le Paris du vinyle :
mars 2013
contact
Adeline officie au rayon métal et vinyle de la Fnac. Une guirlande de badges chamarrés
orne sa casaque olive et jaune. C’est vrai alors, le vinyle revient ? « Oui, on a constaté
un regain d’intérêt pour le support il y a deux ou trois ans ; la Fnac s’est mise à refaire
du vinyle pour répondre à l’accroissement de la demande. » « L’origine de ce revival ?
Difficile à dire. Un effet de mode peut être ? On voit les Fifties et les Sixties revenir
partout, à la télé, dans la mode, la musique… 33t et 45t font partie de ce mouvement.
Le support vinyle, la pochette, je pense aussi que les clients en ont plus pour leur
argent. »
Quid de la qualité de restitution du son ? de la chaleur du son analogique ? « Bien sûr,
mais le retour du vinyle est très paradoxal en ce sens : les gens se remettent à acheter
des disques pour la qualité du son, mais en parallèle, on n’a jamais vendu autant de
docks pour iPod et iPhone ou de casques de qualité très très moyenne ! »
A trois mètres et demi de là, Luca feuillette littéralement les pochettes du rayon vinyle.
16 ans, Belge, de passage à Paris, il a revendu tous ses CDs pour des 33 tours. Son
doigt toujours intercalé entre ‘Beatles’ et ‘Beach Boys’, il souffle une mèche de
cheveux blonds qui lui barre le visage. « Le vinyle me touche bien plus, ce
craquement… et c’est un réel objet d’art, pas comme le CD. » Grands magasins ou
petits disquaires, il hésite encore et pratique donc les deux, indifféremment. « Les
disquaires ont plus de choix mais sont plus chers, alors que la Fnac, elle, propose
davantage d’albums connus et dans des prix abordables. »
“La revanche du beau”
Après la Fnac, direction Bastille puis le 11e. Rue de Charonne, une petite fille et sa
grand-mère s’esclaffent à la terrasse d’un café, la Bande de la Laverie tient conciliabule
un peu plus loin. Tapissée de pochettes de disques, une vitrine de la rue Faidherbe
nargue la grisaille ambiante. Christophe Ouali faisait les puces du côté de Saint-Ouen
et a tenu boutique sur les flancs de la Butte Montmartre avant d’ouvrir Le Silence de la
Rue en 1999. Le sol est dallé de noir et de blanc, les murs sont recouverts de
memorabilia ; une lancinante complainte du désert baigne les lieux. Ding-dong ! Un
livreur FedEx et son diable chargé d’une nouvelle cargaison de galettes noires entrent
dans la boutique. N’allez pas parler à M. Ouali d’un retour du vinyle. « Le vinyle n’est
pas en train de revenir, il n’est jamais parti ! Il a simplement été sacrifié au profit du CD,
au nom du diktat de la modernité. Le CD offrait un support bien plus pratique à stocker,
à transporter et à utiliser ; difficile pour le vinyle de rivaliser dans ces conditions. »
Même constat chez Born Bad, boutique engoncée rue Keller entre un growshop et une
boutique néo-gothique. « Le vinyle n’est jamais parti, on vend beaucoup moins de CD,
c’est tout. » C’est Yvan, le gérant aux cheveux gominés et tatouages rockabilly, qui
parle. Un ancien du Silence de la Rue. « On a toujours vendu des disques, mais un
public de plus en plus jeune est aujourd’hui en train de redécouvrir l’objet et de se le
réapproprier. »
Si le disque n’a jamais véritablement disparu, il connaît cependant une nouvelle
jeunesse depuis le milieu des années 2000. « Le vinyle c’est la revanche du beau,
complète Christophe Ouali, poser un disque sur une platine reste la manière la plus
civilisée d’écouter de la musique ». Les mélomanes d’aujourd’hui, qu’ils soient ados
rebelles, collectionneurs fondus ou vieux de la vieille, redécouvrent peu à peu l’intérêt
du vinyle. « Francis Dreyfus, le patron du label Dreyfus Jazz [Michel Petrucciani, Didier
Lockwood, Sarah Lazarus] disait que le mp3, c’est le progrès à l’envers. Au fil des
avancées technologiques successives, le vinyle a permis une restitution intégrale du
spectre sonore, alors que le mp3 compresse la musique et supprime les fréquences les
plus aigues et les plus graves. »
« Si les gens continuent de faire l’effort de venir dans notre magasin tout perdu plutôt
que d’aller en grande surface, c’est d’abord pour l’étendue de notre choix, embraye le
greaser de chez Born Bad, mais c’est aussi pour l’ambiance, pour la relation avec les
vendeurs et pour rencontrer d’autres fans ». L’ambiance. Difficile de ne pas se sentir
chez soi dans cette atmosphère de caverne d’Ali Baba vintage, un furieux live des
Cramps ou un classique chaloupé d’Aretha Franklin sortant du plafond. L’ambiance.
C’est elle aussi qui fait se déplacer Laurent – 40 ans et un look d’ado responsable –
chez son disquaire. « J’adore cette relation avec le vendeur : discuter et échanger des
points de vue, demander conseil et découvrir de nouvelles pépites ! »
Multi-format
«- Combien pour le poing américain s’il-vous-plaît ?
- 20!.
- Quoi ! même avec la rouille ?
- Surtout avec la rouille ! »
Samedi, jour de marché Porte de Vanves, marché aux puces. Souvenirs de l’ère
soviétique, clés dont on a perdu les portes depuis belle lurette, bergères Louis XV.
Assis devant un piano mécanique patiné, un homme sans âge joue un air de ragtime.
C’est de l’autre côté de la rue qu’est installé Dominique ; sous un stand bâché aux faux
airs de bungalow, il a disposé ses caisses de vinyles. « Combien le Aerosmith ? Vous
avez quoi en blues ? » Ca fait trente ans qu’il est disquaire. « Quand j’ai commencé, je
faisais de tout, pas seulement du vinyle, mais avec le temps je me suis rendu compte
que je vendais principalement des disques. C’est là que je me suis mis à racheter,
revendre des lots a gauche à droite. » Quinze années et trois boutiques plus tard, il
atterrissait Porte de Vanves avec ses disques.
Quid de la crise du disque? Cette crise qui a fait fermer Disco Puces et a chassé tous
les disquaires de Vanves pour n’en laisser que deux. « Des vinyles, j’en vends de plus
en plus, affirme Dominique, je peux même vous dire que j’en ai jamais vendu autant que
depuis le passage au CD ! Oui, bien sûr, j’ai aussi dû me mettre à vendre sur le net,
mais c’est surtout un moyen de faire connaître mon stand ». La même réponse fuse au
Silence de la Rue : « de toutes nos ventes, plus de deux tiers sont des vinyles, contre
un petit tiers de CDs ; je ne peux pas dire qu’on est en difficulté ». Itou chez Born Bad :
« le public CD et le public vinyle ne sont pas du tout les mêmes, les disquaires
proposent un service très spécialisé à un public tout aussi spécialisé ». Un dernier
élément de réponse provient de Fred, vendeur au rayon indé à la Fnac des Halles :
« bon nombre de maisons de disques actuelles sortent leurs nouveautés sous forme CD
et vinyle, c’est le cas de Because Music [Catherine Ringer, Metronomy, Seun Kuti] par
exemple, qui propose la grande majorité de son catalogue en multi-format : vinyle, CD,
mp3 ».
Chaque semaine sortent de nouveaux 33 tours qui s’en vont donc rejoindre les bacs
des grands magasins et des disquaires, avant d’aller tourner en rond sur les platines
des fans.
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2 responses on “Le Paris du vinyle”
Lucile
23 mai 2012 à 09:30 · · Réponse "
Beau tour de Paris!
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24 mai 2012 à 18:52 · · Réponse "
0
Clément

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