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1,60 € mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO - N° 21 528 - www.lefigaro.fr - France métropolitaine uniquement Dernière édition D lefigaro.fr « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais MUNICIPALES SNCF ART CONTEMPORAIN DES DRONES POUR SURVEILLER LE RÉSEAU FERRÉ PAGE 8 LA FIAC S’OFFRE UNE SEMAINE DE FOLIE À PARIS Gaudin passe à l’offensive à Marseille PAGE 5 SYRIE Une conférence pour ressouder les rebelles PAGE 6 FOOTBALL La France favorite face à l’Ukraine en match barrage pour le Mondial PAGE 10 CHAMPS LIBRES PAGES 12 À 15 NEW YORK TIMES JC MARMARA/LE FIGARO HÉDIARD articles dePAGE la 24 semaine, en français @ FIGARO OUI FIGARO NON Réponses à la question de lundi : Approuvez-vous la décision de Hollande concernant l’affaire Leonarda ? NON 81,6% TOTAL DE VOTANTS : 41 470 Après les nouvelles révélations sur l’espionnage mené en France par l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA), Paris s’indigne et demande des «réponses claires». Lundi soir, la Maison Blanche a indiqué que Barack Obama s’était entretenu à ce sujet avec François Hollande. Mardi, Laurent Fabius prévoit également d’aborder cette affaire avec le secrétaire d’État américain John Kerry (en photo). PAGES 2, 3 et 14 Après avoir pris le contrepied du président de la République, samedi, sur le retour en France de Leonarda, le secrétaire du PS Harlem Désir est finalement rentré dans le rang, après s’être fait sévèrement recadrer. Une caco- phonie peu appréciée au sommet de l’État où les dissensions qui règnent au PS inquiètent suffisamment pour que l’exécutif tente de reprendre en main une majorité de plus en plus divisée. PAGE 4 Votez aujourd’hui sur lefigaro.fr L’Europe doit-elle prendre une sanction diplomatique contre les États-Unis ? PHILIPPE DESMAZES/AFP, GALERIE NATALIE SEROUSSI, PARIS ©ADAGP, SÉBASTIEN SORIANO/LE FIGARO O n en viendrait presque à l’oublier, mais pendant le tintamarre de l’affaire Leonarda, la vie continue. Elle continue même comme avant, devraiton dire, à en juger par le débat budgétaire de la semaine dernière, et par celui qui s’engage sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale: le gouvernement et sa turbulente majorité y font preuve d’une créativité fiscale sans égale, qui donne le tournis aux épargnants et aux entreprises. Pour ceux qui en doutaient, la pause fiscale attendra bien 2015, comme a fini par l’admettre Jean-Marc Ayrault. En attendant, il va d’abord falloir digérer le paquet de 2014, dont on découvre chaque jour les subtilités. Car, dans le fatras des hausses de prélèvements en discussion - TVA, cotisations, ISF, impôt sur le revenu, sur les sociétés… -, nos orfèvres de la fiscalité sont parvenus à glisser quelques perles, que les contribuables vont sentir passer. À commencer par celle-ci: les détenteurs de contrats d’assurance-vie, de PEA ou de PEL subiront la hausse des prélèvements sociaux (CSG, CRDS)… rétroactivement. Quant aux entrepreneurs, contraire- ment à ce qu’on leur avait promis, ils paieront plein pot la taxation des plus-values lorsqu’ils vendront leur affaire, pour peu qu’ils aient bénéficié d’un coup de pouce au départ. Ces deux cas de figure - il en existe, hélas, bien d’autres - illustrent le double discours du gouvernement, qui alimente une grogne fiscale inédite dans le pays. D’un côté, on jure en avoir terminé avec le yo-yo fiscal et les hausses d’impôts; de l’autre, on s’échine à accroître les prélèvements, tout en entretenant un système d’insécurité chronique. Derrière les professions de foi pro-entreprise et les promesses de modération fiscale, les vieux réflexes ont la vie dure. Épargner reste considéré comme un luxe qui mérite d’être abondamment ponctionné au nom de la solidarité. Entreprendre demeure une vertu, à condition de ne pas faire fortune, faute de quoi il convient de la partager avec l’État. Non, pendant l’affaire Leonarda, rien n’a vraiment changé en France… ■ La Tradition Breguet Tant de créativité fiscale donne le tournis BOUTIQUES BREGUET – 6, PLACE VENDÔME PARIS +33 1 47 03 65 00 2 6 , L A C R O I S E T T E C A N N E S + 3 3 4 9 3 3 8 10 2 2 AND : 1,80€. BEL : 1,70€. DOM : 2,20€ . CH : 3,20 FS . CAN : 4,50 $C . D : 2,40 € . A : 3€ . ESP : 2,20 € . CANARIES : 2,30€ . GB : 1,80 £ . GR : 2,40 € . ITA : 2,30 € . LUX : 1,70€ . NL : 2,40€ . PORT. CONT. :2,30 € . SVN : 2,40€ . MAR : 15DH . TUN : 2,9DTU . ZONE CFA : 1800CFA . ISSN 0182.5852 M 00108 - 1022 - F: 1,60 E L’ÉPARGNE DES MÉNAGES TAXÉE À HAUTEUR DE 600 MILLIONS D’EUROS PAGE 18 L’ASSURANCE-VIE MENACÉE PAR UN DURCISSEMENT FISCAL PAGE 18 LE GOUVERNEMENT REVIENT SUR LES PROMESSES FAITES AUX « PIGEONS » PAGE 19 LA DÉPENSE PUBLIQUE EST-ELLE À LA BASE DU « PACTE RÉPUBLICAIN »? PAGE 13 L’ÉDITORIAL FIGARO PLAY ’:HIKKLA=]UV[UW:?b@k@c@m@a" hausse des prélèvements sociaux, qui vont être portés à 15,5%, y compris ceux ouverts dans le passé. Par ailleurs, également mises à contribution, les mutuelles dénoncent l’accroissement continu des taxations qui les frappent. Dans un entretien au Figaro, le président de la Mutualité française, Étienne Caniard, prévient que cette hausse « se répercutera sur le prix des contrats ». PAGE 18 ÉDITORIAL par Gaëtan de Capèle [email protected] Téléchargez l’application Figaro Play sur votre smartphone. Scannez les photos ou les publicités marquées du logo rouge et votre journal s’anime ... OUI 18,4 % Après avoir adopté la semaine dernière plusieurs amendements visant à durcir le régime fiscal des entrepreneurs - ce qui relance le mouvement contestataire des « pigeons » -, les députés entament aujourd’hui l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Plusieurs placements parmi les plus répandus, comme le PEA, le PEL et l’assurancevie, sont amenés à subir une Les meilleurs FRANCE TV Reportage au cœur des collèges où la notation chiffrée a disparu «Leonarda ou la triple ignorance du président», par François-Xavier Bellamy L’analyse d’Albert Zennou Pougatchev jette l’éponge et dépose le bilan de son épicerie de luxe PAGE 17 PAGES 26 ET 27 mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO L'ÉVÉNEMENT L'ÉVÉNEMENT )! !" #! ," LAURE MANDEVILLE [email protected] CORRESPONDANTE À WASHINGTON J. MARTIN/AP 70 millions de communications téléphoniques de Français interceptées en un mois NSA, MODE D’EMPLOI L’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) récupère des données sur les réseaux téléphoniques, les serveurs informatiques et sur les câbles sous-marins. Chacun de ses programmes d’espionnage à un nom. « Prism » gère les accès aux géants du Web (Apple, Microsoft, Google, YouTube, Yahoo, Facebook, etc.). « Fairview » concerne les communications téléphoniques et Internet. Avec le système « Upstream », l’agence se branche directement sur les câbles sous-marins par lesquels transitent 99% des communications mondiales. Tous ces programmes (dont certains demeurent encore mystérieux) alimentent un moteur de recherche géant baptisé « XKeyscore ». Grâce à cet outil, la NSA trie les informations. Nombre de données sont rapidement effacées, mais les analystes de l’agence gardent les métadonnées (qui a contacté qui, à quelle heure, combien de fois) le temps nécessaire à la constitution de dossiers. Il est urgent que les ÉtatsUnis et leurs alliés mettent fin à ces actions d’espionnage une bonne fois pour toutes DILMA ROUSSEFF, PRÉSIDENTE DU BRÉSIL, LE 7 OCTOBRE. ERALDO PERES/AP Lune de miel mise à mal Entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013, 70,3 millions d’enregistrements de données téléphoniques ont été effectués en France. Les documents d’Edward Snowden décrivent aussi les techniques utilisées pour capter illégalement les informations. Ils sont assez précis pour donner à penser que les cibles de la NSA concernent aussi bien des personnes soupçonnées d’être liées à des activités terroristes que des individus appartenant au monde des affaires, de la politique ou de l’administration française. Ce coup de froid entre Paris et FIGARO PLAY L’ambassadeur américain en France, Charles Rivkin, quitte le Quai d’Orsay, lundi, après sa convocation par Laurent Fabius au sujet des activités de la NSA (à droite, le siège, à Fort Meade, dans le Maryland). EN VIDÉO : Laurent Fabius convoque l’ambassadeur des États-Unis Washington intervient à une période compliquée pour les relations transatlantiques. Après la brouille consécutive à l’invasion américaine de l’Irak, en 2003, le complexe lien franco-américain a vécu une lune de miel, marquée par le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan en 2009, une solide coopération militaire en Afghanistan et une intervention rondement menée par Paris et Londres, avec le soutien de Washington, dans la Libye de Kadhafi en 2011. Mais, depuis l’été, l’Amérique de Barack Obama a « lâché » à deux reprises son allié français, brisant d’un coup l’intimité diplomatique créée de part et d’autre de l’Atlantique. En Syrie d’abord, lorsque la Maison-Blanche a renoncé à intervenir militairement et à faire respecter la « ligne rouge » tracée par Obama lui-même sur l’utilisation des armes chimiques. Sur le dossier iranien ensuite, lorsque le président américain a brusquement assoupli son seuil de tolérance visà-vis de la bombe nucléaire, jusque-là considérée, à Washington comme à Paris, comme une limite infranchissable. « Il est tentant de rapprocher tous ces événements. Mais l’affaire des écoutes n’a rien à voir, c’est une histoire plus structurelle », souligne une source diplomatique. L’ambassadeur américain a d’ailleurs insisté sur l’étroitesse des liens francoaméricains, ancrés à jamais dans l’Histoire par le soutien français à la guerre d’indépendance et le débarquement américain sur les plages de Normandie. « Nos valeurs communes » «Les États-Unis et la France jouissent d’une longue amitié, basée sur un socle de valeurs communes et d’une coopération tout au long de l’histoire, pour faire progresser leurs intérêts respectifs partout dans le monde», a déclaré Charles Rivkin dans un communiqué. «Cette relation au niveau militaire, du renseignement, des forces spéciales (…) est la meilleure depuis une génération», a-t-il aussi dit. La France n’est d’ailleurs pas le seul pays visé par ces pratiques, qui concernent aussi les pays anglo-saxons proches de Washington, plusieurs pays européens et des États d’Amérique latine comme le Mexique et le Brésil. «Choqué» par les révélations, le premier ministre JeanMarc Ayrault a demandé lundi aux ÉtatsUnis d’apporter des «réponses claires» sur ces pratiques d’espionnage et de créer «les conditions de la transparence pour qu’il y soit mis fin». « Cette affaire aura sans doute un prix diplomatique. Les Américains vont devoir faire un geste pour étouffer l’affaire », commente Jean-Dominique Giuliani, le président de la Fondation Schuman. $# * , $! $ "# "" + PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTOPHE CORNEVIN ccornevin ANCIEN directeur du renseignement à la DGSE (2002-2003), Alain Juillet préside le Club des directeurs de sécurité des entreprises et l’Académie de l’intelligence économique. LE FIGARO.– Êtes-vous surpris par l’envergure quasi industrielle de l’espionnage effectué par la NSA ? Alain Juillet.– Même si les responsables politiques ont toujours eu du mal à croire que nos alliés puissent se livrer à telles pratiques, les experts de la sécurité et du renseignement savent depuis longtemps que les Américains écoutent qui ils veulent. La seule grande surprise, c’est l’ampleur colossale du pillage mis au jour même si les récentes protestations d’Angela Merkel après des espionnages similaires en Allemagne ou celles de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, qui a même annulé un voyage aux États-Unis, en disent long sur l’échelle planétaire des interceptions. Qui est visé ? Tous ceux qui peuvent représenter une menace, voire une simple concurrence. Sous couvert de la lutte contre le terrorisme, qui ne constitue qu’une petite partie de leur activité, nos « amis » américains peuvent aussi écouter des politiques travaillant au siège de l’OCDE, de la communauté européenne à Bruxelles mais aussi à l’Élysée ou Matignon. Les morceaux de choix restent toutefois les entreprises stratégiques liées en particulier à la Défense, au spatial, à l’aéronautique mais aussi à la phar- macie et au pétrole. En général, les systèmes de protection des réseaux bloquent les attaques classiques, mais celles dont on soupçonne la NSA sont ultra-perfectionnées, facilitées par l’aide active des sociétés US telles que Facebook ou Microsoft. Il est toujours plus facile de visiter un appartement quand on dispose de plans… Plus de 70 millions de données captées en un mois… Comment trier puis traiter les informations intéressantes ? C’est à la fois simple et vertigineux : la masse des données interceptées est stockée dans la mémoire monstrueuse de serveurs « big data ». Ensuite, des logiciels en balaient le contenu grâce à des mots clefs, des numéros de téléphone et des adresses mails considérées comme suspectes ou intéressantes. Des analystes à leur tour font de précieuses synthèses sur telle ou telle stratégie entrepreneuriale. Il y a quinze ans déjà, la compagnie Raytheon, spécialisée dans les systèmes électroniques, avait ainsi raflé le marché de l’équipement en réseau du bassin amazonien à la surprise générale alors que le français Thompson était favori en terme de prix et de produits. Les US avaient branché leur système d’écoute « Échelon » pour piéger les conversations entre les négociateurs au Brésil et la maison mère à Paris. À ce jeu trouble, un récent rapport de la société Mandiant montre que seuls les Chinois disposent d’un savoir-faire un peu analogue. Comment réagir face à cette menace ? En faisant preuve de moins de naïveté dans ce monde ultra-concurrentiel. Trop de nos cadres dirigeants envoient encore depuis leurs ordinateurs non sécurisés des mails sensibles sans imaginer qu’ils sont lus à distance. Et il a fallu attendre le mois dernier pour que les services du premier ministre adressent une circulaire aux directeurs de cabinet de ministères régaliens pour que les hauts fonctionnaires utilisent des téléphones portables chiffrés pour crypter les conversations confidentielles. Cette mesure a été déclenchée en plein scandale de l’affaire Prism révélé par d’Edward Snowden. Sans lui, personne n’aurait jamais su officiellement. Aujourd’hui, il est temps de changer en profondeur nos habitudes et d’adapter notre cadre légal à la hauteur des enjeux. Par exemple, que peut faire le législateur face aux États-Unis qui écoutent même les journalistes ? Pour l’instant, hélas, pas grand-chose. $"# !'" ",#!! "$! " "$#" & ANNE JOUAN SELON nos informations, le parquet de Paris n’a pas encore pris de décision concernant l’ouverture d’une information judiciaire dans l’affaire d’espionnage en communications électroniques appelée Prism et réalisée par les agences de sécurité américaines. Le 11 juillet dernier, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme (LDH) déposaient plainte au tribunal de grande instance de Paris. Si la plainte était déposée contre X, ce sont bien la NSA et le FBI qui étaient en réalité visés. Moins de cinq semaines plus tard, le 16 juillet, une enquête préliminaire était ouverte pour « accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données », « collecte illicite de données à caractère personnel », « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « violation du secret des correspondances ». L’enquête était confiée à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA), située rue du Châteaudes-Rentiers à Paris. Dans ce cadre, les présidents de la FIDH et de la LDH, Karim Lahidji et Pierre Tartakowsky ont été entendus pendant deux heures chacun à la mi-septembre par le commandant de la BRDA en charge de l’enquête. Interrompre « ces palinodies » Par ailleurs, les avocats des deux associations des droits de l’homme ont remis à la justice des éléments montrant la mise en place par les États-Unis d’un programme de surveillance de métadonnées à l’étranger et notamment en France. L’enquête poursuit donc son cours avant la remise d’un premier rapport au procureur. Si selon des sources proches du dossier, les services de la BRDA n’avaient JOHN KERRY va tenter de calmer la tempête d’indignation qui s’élève de Paris à Bruxelles. Mais la vraie question est de savoir si la Maison-Blanche et le département de la Justice, vraies instances à avoir la main sur ce dossier, ont l’intention de changer quelque chose aux stupéfiantes pratiques d’écoutes mondialisées de la NSA ; et s’ils envisagent au minimum d’en exclure leurs alliés européens. Le peu d’intérêt suscité par le sujet à Washington, où toutes les télévisions sont focalisées sur les malheurs du site informatique de la loi sur la santé d’Obama, ne porte pas à l’optimisme. Surtout, la manière dont l’Administration démocrate a géré le scandale des écoutes américaines en Europe depuis juin, semble indiquer le contraire. Malgré les protestations européennes, la caravane du renseignement américain pourrait juste passer sa route. Le fait est que les écoutes françaises et allemandes révélées par Snowden font partie d’écoutes « du troisième cercle », c’est-à-dire de pratiques globalisées qui touchent aussi bien ces pays que le Brésil ou le Mexique. Y renoncer reviendrait sans doute à tout annuler. « Je ne vois pas comment ces pratiques pourraient être stoppées juste par l’émotion actuelle », confie, sceptique, une source proche du dossier. Malgré l’annulation d’un voyage de la présidente brésilienne Dilma Rousseff à Washington, Obama n’a pas annoncé la fin des écoutes de la NSA. « Penser que cela va cesser est naïf, on s’est toujours espionné entre alliés », confiait en juillet une source du renseignement français. Quand les révélations sur l’activité de la NSA en Europe éclatent, Barack Obama ne se presse pas de se justifier, invoquant platement une pratique « courante » des deux côtés de l’Atlantique. L’Europe réplique à juste titre que les dimensions des programmes ne sont pas comparables. Vu la domination de l’Internet par l’Améri- Penser que cela va cesser est naïf, on s’est toujours espionné entre alliés UNE SOURCE DU RENSEIGNEMENT FRANÇAIS que et ses géants privés comme Google, Yahoo! et Facebook (dont on sait qu’ils coopèrent étroitement avec le gouvernement), Big Brother est clairement américain, et cela pose un vrai problème de liberté et de vie privée, souligne-t-elle. Sous la pression de Bruxelles, Obama accepte alors du bout des lèvres de créer deux groupes de travail : l’un au niveau européen pour parler vie privée et Internet, l’autre, au niveau des agences de renseignement des États membres, pour parler espionnage. Ils se réunissent en juillet à Washington, puis promettent de se revoir, sans rien décider. Malgré la menace de François Hollande de remettre l’ouverture des négociations commerciales États-Unis-UE, celles-ci s’engagent sans avancée sur les écoutes… Malgré leur indignation, décuplée par l’approche des élections européennes, les gouvernements de l’UE n’ont pas la main. Ils sont divisés. Les Anglais, partie prenante aux écoutes de la NSA, via l’accord spécial qui les lie à l’Amérique dans le domaine du renseignement depuis 1941, freinent des quatre fers. Les Allemands sont eux aussi prudents. « En matière de terrorisme, les services européens travaillent avec la NSA, confie une source, ils freinent donc les ardeurs des gouvernements qui sont pris en étau entre ces pressions et celle de l’opinion. » Il est intéressant de noter que les Français, très proches des Américains en matière de contre-terrorisme, ont tenté d’obtenir un statut un peu comparable à celui des Anglais, du Canada, des Australiens et de la Nouvelle-Zélande, (le fameux statut « des 5 yeux »), en 2010. Ils avaient suggéré que les deux pays signent un accord de non-espionnage réciproque et mettent en commun leurs données. À l’époque, il n’était pas question de neutraliser le travail de la NSA, mais de s’y associer. Partisan de l’accord, Dennis Blair, le directeur du DNI, l’agence du renseignement national, avait été viré peu après. Il paraît que la CIA n’avait pas apprécié l’idée. ■ www.volkswagen.fr &( , &%$ # %# &' !& 0,$ &# ! JEAN-JACQUES MÉVEL @jjmevel ENVOYÉ SPÉCIAL À LUXEMBOURG LA FRANCE trouve peu d’appuis en Europe lorsqu’elle réclame des comptes à la Maison-Blanche. Lundi, il ne s’est trouvé que l’Allemagne pour partager « la colère et l’indignation » de l’Hexagone face aux écoutes téléphoniques massives lancées par la NSA. « Toute cette affaire doit être tirée au clair car elle ne concerne pas que la France, mais aussi d’autres pays à commencer par la République fédérale, a martelé le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, lors d’un rendezvous avec ses vingt-sept collègues de l’UE. Il faudrait faire bien davantage pour que cela cesse.» Mais à Luxembourg, c’est à peu près tout ce que Laurent Fabius a pu réunir comme soutien public. La question des écoutes téléphoniques de la NSA dépasse sans doute les frontières françaises, mais elle a été esquivée dans le huis clos des ministres des Affaires étrangères, d’après plusieurs participants. Depuis les premières confessions d’Edward Snowden, en juin, le Vieux Continent a déjà multiplié les demandes officielles d’explication. Mais elles se sont toujours heurtées à un mur de silence aux ÉtatsUnis. Pour finir, Laurent Fabius a dû constater lundi que des « consultations » transatlantiques noués à l’été, afin de désamorcer le contentieux et d’inciter Washington à mieux se comporter, ne mènent nulle part. « Ces réunions sont insuffisantes, elles n’ont pas donné de résultat, reconnaît le ministre français, nous demandons donc à l’Europe de forcer l’allure. » Jusqu’ici, l’appel est tombé a plat. « Même en cas de succès, ce n’est pas ce qui changerait la donne », ajoute un responsable européen. L’Allemagne, qui garde du nazisme et du communisme un rejet quasi viscéral des écoutes policières, est sans doute un allié de poids. Mais « au-delà, je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de candidats en Europe pour aller chercher des noises aux Américains », avance de son côté l’eurodéputé Arnaud Danjean, ancien de la DGSE. Au bout du compte, tout front européen risque de se briser sur un ultime obstacle : le Royaume-Uni. Les services britanniques de renseignement et le GCHQ, héritier du fameux MI6, travaillent main dans la main avec la NSA ; quand ils ne jouent pas les sous-traitants. Ils ne veulent pas que l’UE vienne mettre son nez dans leurs affaires… Coopération antiterroriste Au-delà de la gesticulation, la France n’a donc que deux cartes en main. D’abord, demander directement des comptes au plus haut niveau, comme Laurent Fabius compte le faire dès mardi matin, en voyant son homologue John Kerry, parce que, dit-il, « la coopération contre le terrorisme ne justifie pas tout ». Ensuite, renvoyer l’affaire au plus haut niveau européen, lors du sommet qui se réunit jeudi à Bruxelles. La question est inscrite à l’ordre du jour et François Hollande « demandera à l’UE de se doter d’un règlement sur la protection des données personnelles », a précisé le ministre des Affaires étrangères. À proprement parler, il s’agit de légiférer au niveau européen sur des plateformes Internet grand public comme Amazon, Google ou Facebook. Pas de faire plier Washington sur le sujet qui fâche l’Europe autant qu’il la divise : l’espionnage et les écoutes à grande échelle organisés par la NSA. ■ # * %% # pas semblé très « proactifs » au début de l’enquête préliminaire, il semble que cet été un revirement ait eu lieu et que ses enquêteurs mettent les bouchées doubles. Mais cela suffira-t-il pour déboucher sur l’ouverture d’une information judiciaire ? Les avis sont partagés. L’annonce de la convocation de l’ambassadeur américain par le ministre des Affaires étrangères est interprétée par certains comme la « solution du moindre mal » pour le gouvernement français. Lundi, dans un communiqué commun, la FIDH et la LDH « constatent » que les nouvelles révélations « confor- tent » la plainte qu’elles ont déposée courant juillet. Elles « ne peuvent que s’étonner de la pusillanimité des autorités françaises, qui ont décidé d’enquêter a minima et font semblant de découvrir les agissements des autorités américaines » et « exigent donc qu’il soit mis un terme à ces palinodies et qu’une instruction soit ouverte sans délai ». D’un point de vue technique, deux solutions s’offrent à la justice française. Attendre de son homologue américaine qu’elle coopère. Ou avancer via les filiales françaises des fournisseurs d’accès. La seconde semble la plus plausible. ■ En octobre vous êtes sûr d’avoir un bonus. Ce n’est pas votre patron qui le dit, c’est votre concessionnaire Volkswagen. Rendez-vous dans le réseau Volkswagen pour profiter du bonus écologique encore valable sur de nombreux véhicules*. Bénéficiez par exemple de 550 € de bonus écologique sur la Golf BlueMotion 1.6 TDI 110 BVM6**. Volkswagen Group France - s.a. - R.C.S. 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Charles Rivkin a été reçu pendant trente minutes par le directeur de cabinet de Laurent Fabius, Alexandre Ziegler, dans une ambiance «directe» et «assez froide», selon une source diplomatique. À Paris, les réactions ont fusé de toutes parts. «Si un pays ami, un pays allié, espionne la France ou espionne d’autres pays européens, c’est tout à fait inacceptable», a ainsi commenté le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Face au tollé, Barack Obama a fait un geste, lundi, en appelant François Hollande pour évoquer ces révélations sur les activités d’espionnage des États-Unis, dont certaines ont été «déformées» selon la Maison-Blanche. Le président français a fait part de sa «profonde réprobation». En visite à Paris, le secrétaire d’État américain, John Kerry, s’est aussi efforcé de réduire la tension, en promettant des explications à son «vieil allié» français, lors de sa rencontre avec son homologue Laurent Fabius mardi. En soi, les révélations fournies par les documents de l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden, publiées par lemonde.fr, ne sont pas une surprise. En juin dernier, une première vague de révélations sur le programme d’espionnage de l’agence américaine avait déjà alerté les autorités françaises. Paris avait proposé à ses partenaires de l’Union européenne d’inclure, dans les négociations avec les États-Unis, un volet sur la protection des données. Elles en disent long en revanche sur l’ampleur de ces activités d’espionnage. mardi 22 octobre 2013 2 LE FIGARO mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO 4 POLITIQUE CONTRE-POINT PAR GUILLAUME TABARD @gtabard ionel Jospin vantait le caractère « pluriel » de sa majorité. Au moins la tenait-il d’une main de fer. La majorité de François Hollande est disloquée, fragmentée. Sans chef capable d’en assurer la coordination. Ni d’imposer un minimum de discipline dans chaque formation. Depuis sa désignation à la tête du Parti socialiste, Harlem Désir est sous le feu des critiques. Mais là, en réclamant le retour de (presque) toute la famille Dibrani, deux heures après l’intervention télévisée de Hollande, le député européen, pour une fois affranchi de sa langue de bois proverbiale, a tourné en dérision la parole présidentielle. Premier secrétaire devrait signifier premier relais, premier défenseur. Or Harlem Désir est dans la peau d’un officier de sécurité qui, au lieu de protéger son patron contre les coups, retourne son arme contre lui. La position du parti au pouvoir n’est jamais facile. Toujours à tomber de Charybde du « godillot » en Scylla de l’indiscipline. Mais dans les temps difficiles, le président de la République et le premier ministre ont besoin d’un relais fiable, capable de diffuser des argumentaires aux militants, d’envoyer dans les médias une escouade de lieutenants à seule fin de montrer que l’exécutif n’est pas isolé. Capable encore de faire taire les voix dissonantes. Dans l’adversité, Jacques Chirac pouvait compter sur un Jean-Louis Debré ou un Jacques Toubon. Et Nicolas Sarkozy s’appuyer sur une Nadine Morano, un Frédéric Lefebvre ou un Brice Hortefeux. Tous supportaient d’être moqués, caricaturés, ridiculisés par leurs adversaires. Au moins ne laissaientils jamais leur patron à découvert. Aujourd’hui, qui sert de paratonnerre à François Hollande ? Et quand le premier secrétaire lui-même se démarque du président, qui va se dévouer pour désavouer une sénatrice socialiste qui laisse sans réagir siffler le nom du président de la République et du premier ministre ? Il y aurait beaucoup à dire sur les autres partis de la gauche. Sur les Verts, qui siègent au gouvernement mais ne s’alarment guère d’un communiqué signé de ses porte-parole dénonçant la politique « inhumaine » du supérieur de Cécile Duflot et de Pascal Canfin. Ou sur les communistes, dans une opposition de plus en plus résolue au gouvernement socialiste du moment que les maires socialistes leur garantissent quelques places d’adjoints. Sans parler des radicaux, qui s’abstiennent de voter la réforme des retraites uniquement pour rappeler leur existence. Mais c’est bien au PS qu’il y a urgence à revoir tout le dispositif politique de François Hollande. La question ne sera peut-être pas posée au bureau national de ce mardi, mais la nécessité de remplacer Harlem Désir est dans toutes les têtes. Avec deux noms déjà cités pour lui succéder : le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, et le président du groupe à l’Assemblée, Bruno Le Roux. ■ » Retrouvez Guillaume Tabard tous les matins à 8h10 sur Radio Classique Harlem Désir est dans la peau d’un officier de sécurité qui, au lieu de protéger son patron, retourne son arme contre lui Harlem Désir accompagnait le chef de l’État dans son déplacement en Afrique du Sud, la semaine dernière. ALEXANDER JOE/AFP $ " # FRANÇOIS-XAVIER BOURMAUD @fxbourmaud GAUCHE Marche arrière toute. Moins de 48 heures après avoir pris le contre-pied de François Hollande en demandant le retour en France de Leonarda et de toute sa famille, à l’exception du père, Harlem Désir rentre dans le rang. Le premier secrétaire du PS a finalement fait sienne la décision contestée du président de la République de proposer à la jeune Rom expulsée de revenir « seule » en France faire ses études. «Le débat est clos, puisque le président de la République a pris une décision, a assuré Harlem Désir sur BFMTV en refusant de revenir sur ses propos de samedi. Je n’ai pas la nécessité de redire cette phrase, parce que ça ne dépend pas de moi, ça dépend du gouvernement. Je ne suis pas ministre.» En réalité, le premier secrétaire du PS s’est fait sévèrement recadrer après ses critiques de samedi. Dans l’entourage de François Hollande, on ne desserrait pas les dents à l’évocation de ses propos ou alors pour fustiger l’«émotion mal maîtrisée» du patron du PS. «À un moment donné, quand le président fait une annonce, il peut s’attendre à ce que, derrière, il y ait de la responsabilité», grinçait un proche de François Hollande. Pour Bruno Le Roux, patron des députés socialistes, «quel que soit le débat, une fois que le président a tranché, c’est “point à la ligne”. Il faut avoir des réflexes, notamment celui de le soutenir.» Avoir manqué au chef de l’État dans un moment crucial, voilà le principal reproche adressé à Harlem Désir. Ils n’étaient tout de même pas si nombreux que cela, samedi, à prendre la défense du chef de l’État. En dehors des fidèles d’entre les fidèles, peu de voix se sont élevées pour saluer la proposition baroque de François Hollande. Parmi elles, celles de Bruno Le Roux, François Rebsamen, Jean-Pierre Bel et Stéphane Le Foll. «Le patron des députés PS, celui des sénateurs, le président du Sénat et le ministre de l’Agriculture quand même!» fait remarquer l’un d’entre eux. «Nous sommes les grognards, ceux qui restent pour tenir la colline. Là, on y est, on ne bouge pas», explique Stéphane Le Foll. Un bureau national agité Ils ne seront pas trop de quatre. Car au PS, on s’attend à un bureau national plus qu’agité mardi soir. La semaine dernière, c’est de la Rue de Solferino que s’est enflammée la polémique sur l’expulsion de Leonarda, notamment de l’aile gauche, particulièrement remontée. «Ça va turbuler parce que certains, à commencer par Hollande et Valls, pensent que Harlem a outrepassé son rôle, confie un membre de la direction du PS. Mais beaucoup seront dans une position de soutien à Harlem.» Dans ce bras de fer qui s’annonce entre l’exécutif et le PS, le premier secrétaire a beaucoup à perdre, et d’abord sa place. Depuis plusieurs mois déjà, des scénarios circulent sur la meilleure façon de l’exfiltrer de la direction du parti. Signe que sa fragilisation s’accentue, de plus en plus de noms circulent pour le remplacer. «L’autre jour, on m’a même parlé de Vincent Peillon», s’amuse un député. Au-delà du cas d’Harlem Désir, l’exécutif tente surtout de reprendre en main une majorité dont les profondes dissensions sur l’immigration sont apparues au grand jour à l’occasion de la séquence Leonarda. Première étape mardi matin à la réunion de groupe des députés socialistes, à laquelle le premier ministre Jean-Marc Ayrault a finalement décidé de participer. Bruno Le Roux demandera aux parlementaires s’ils souhaitent organiser un débat sur la politique migratoire (lire ci-dessous). Mais il n’y a pas que sur ce thème que les socialistes se déchirent. Depuis le début du quinquennat, il n’est pas un seul sujet sur lequel les discussions n’aient pas tourné à la «couacophonie». Europe, coût du travail, fiscalité, retraites… «Ça s’agite tout le temps. Il serait temps de se calmer», déplore un ministre. Lundi matin, c’est Manuel Valls qui s’est chargé de lancer un rappel à l’ordre. «Nous ne pouvons pas créer nous-mêmes le désordre à partir de nos propres rangs, la situation est suffisamment difficile», a plaidé le ministre de l’Intérieur. Commentaire d’un hollandais : «J’espère que ça vaut pour tout le monde.» À commencer par Manuel Valls… ■ " # $ ! $ SOLENN DE ROYER @sderoyer FRANÇOIS HOLLANDE n’a pas fini de régler les suites de l’affaire Leonarda et des dégâts qu’elle a causés tous azimuts. L’étrange intervention du chef de l’État, samedi à 13 heures, depuis un salon de l’Élysée, pour trancher le cas d’une famille de déboutés du droit d’asile, ne passe décidément pas dans les rangs de la majorité. Les socialistes ne comprennent par pourquoi, ni comment, le président de la République a pu décider de s’exposer (s’abaisser ?) sur un dossier particulier, en laissant ainsi le piège se refermer sur lui. « Ce n’était pas au président de parler, ce n’était pas sa place », soupire un dirigeant PS. « Le chef de l’État a joué le rôle de fusible pour le premier ministre et le ministre de l’Intérieur, c’est curieux ! », renchérit l’un de ses amis. Deux jours après le fiasco, la même question revient, obsédante : à qui la faute ? Cible de choix : le dispositif élyséen. Ce n’est pas la première fois que la communication de la présidence, voire la composition entière du cabinet sont critiquées, jugées « trop techno », pas « assez politiques », « loin des réalités ». « Il s’agit d’une nouvelle démonstration que la communication présidentielle est lamentable, s’exaspère un poids lourd PS du Parlement. Cela traduit un manque de professionnalisme effrayant. » Cette fois-ci, plusieurs hauts gradés de l’Élysée ont pourtant tenté de dissuader Hollande de s’exposer en scellant lui-même le sort de la famille Dibrani. Ses communicants, dont l’ancien journaliste Claude Hors les murs, paris 24-27 octobRE 2013 JARDIN DES TUILERIES JARDIN DES PLANTES PLACE VENDôME BERGES DE SEINE Un parcours d’œuvres extérieures pendant la FIAC. Accès libre et gratuit. Retrouvez le programme complet sur www.fiac.com Partenaire officiel Sérillon, de même que le secrétaire général du palais, Pierre-René Lemas, ont pesé en ce sens. « Il y a eu des débats, il y en a toujours pour ce genre de décision, résume un proche. Mais qu’importe. Au final, le président seul a tranché. » C’est un paradoxe : alors qu’est critiqué le manque supposé d’autorité de Hollande, ceux qui le côtoient notent tous sa propension à vouloir tout contrôler. Particulièrement en matière de communication, domaine où le chef de l’État est persuadé de n’avoir besoin de personne. « La communication est mauvaise à l’Élysée parce que le président fait tout », soupire un visiteur du soir. Un proche défend : « La décision s’est faite samedi entre Hollande, Ayrault et Valls. Ça s’est joué au plus haut niveau. » Manque de relais À l’extérieur de l’Élysée, Hollande a également cruellement manqué de relais. Si le président a consulté sur les options qui s’offraient à lui, il n’a prévenu personne samedi matin, quand la décision d’intervenir solennellement a été prise. Les dirigeants de la majorité, qui se réunissent tous les lundis, ont simplement reçu un SMS de Matignon, une heure avant l’intervention. « Hollande n’a pas fait le tour pour mettre les uns et les autres dans le jeu », regrette l’un de ces ténors. Résultat : à part Manuel Valls et le dernier carré des hollandais, très peu de leaders du PS sont montés au créneau pour défendre le président. « Nous sommes dans une incapacité collective à faire le service après-vente », soupire un hollandais. « Le président est seul et isolé », s’inquiète l’un de ses proches. Chez les hollandais, on espère que cette séquence calamiteuse poussera Hollande à améliorer son dispositif. « Le président a trois points faibles : un cabinet trop peu politique ; un gouvernement aphone ; un PS atone, résume un dirigeant PS. L’affaire Leonarda a révélé cette faiblesse. Il doit en tirer les leçons. » ■ PUISQU’ILS ne peuvent plus l’éviter, ils vont essayer de l’organiser. Dans la foulée de l’affaire Leonarda, les socialistes pourraient se lancer dans un grand débat sur la politique migratoire. Concrètement, le patron des députés socialistes, Bruno Le Roux, va profiter de la réunion de groupe, mardi matin à l’Assemblée nationale, pour demander à ses troupes si elles souhaitent organiser un tel débat. « Je vais voir si, sur cette question de la politique migratoire, le groupe souhaite avoir un débat, confie Bruno Le Roux. Si c’est le cas, nous mettrons en place, de façon plus formelle, un groupe de travail. C’est la seule façon de sortir du registre de l’émotion dans laquelle certains se sont laissé enfermer. » Il y a plusieurs sujets qui seront toujours défavorables à la gauche UN DIRIGEANT PS Pour tenter de maîtriser le débat, et éviter les dérapages qui avaient accompagné celui organisé par Nicolas Sarkozy sur l’identité nationale, les socialistes veulent essayer de circonscrire les discussions à la question, plutôt consensuelle, du droit d’asile. François Hollande avait d’ailleurs annoncé, lors de son allocution samedi, une réforme du droit d’asile « pour accélérer les procédures d’instruction des dossiers des demandeurs ». Un sujet remis sur l’établi par tous les gouvernements successifs depuis vingt ans, sans résultats probants. L’ampleur de la polémique provoquée par la proposition du président de faire revenir Leonarda « seule » en France a fait passer cette annonce à l’arrière- plan. L’idée serait de mettre en vis-àvis les contournements du droit d’asile, tels que mis en évidence dans l’affaire Leonarda, avec les demandes jugées légitimes, telles que celles formulées par exemple par les réfugiés syriens. Cela fait plusieurs semaines que de nombreux responsables de la majorité réclament au président un grand discours sur l’immigration, la sécurité et le « vivre-ensemble », notamment pour contrer les propos jugés trop droitiers de Manuel Valls sur les Roms. La semaine dernière, de nouvelles voix, parmi lesquelles le leader de l’aile gauche, Emmanuel Maurel, se sont élevées pour demander l’organisation d’un grand débat sur l’immigration. En pleine poussée du Front national et à cinq mois des élections municipales, l’exercice est périlleux. « C’est bien ce que l’on voulait éviter mais on ne va pas non plus y passer toute la fin de l’année. Parce qu’après, pour lutter contre le Front national, ça ne va pas être simple », confie un proche de François Hollande. Mais l’idée ne fait pas forcément consensus dans la majorité. Un ministre s’inquiète : « Il ne faut pas remettre sur le tapis ces sujets-là ! C’était précisément les sujets que Nicolas Sarkozy s’ingéniait à instrumentaliser. La gauche est là pour redonner de la confiance au pays, avec des résultats sur le front économique et social. ». « Il y a plusieurs sujets qui seront toujours défavorables à la gauche : la fiscalité, la sécurité et l’immigration, alors prudence », résume un dirigeant PS. Du côté du pouvoir, l’heure est désormais au « damage control ». Un ministre le concède : « Parfois, on est rattrapé par un sujet. Celui-là, on ne l’avait pas vu venir. » ■ F.-X. B. ET S. DE RO LE FIGARO mardi 22 octobre 2013 POLITIQUE , ! # ( ! - # ! ( ! ! (#% #% #! )!" !# - # (" " & # # $## " (! ! !! # !( $ ! # !("# ALIETTE DE BROQUA @debroqua JEAN-BAPTISTE GARAT ET SOPHIE DE RAVINEL @figarat @S2RVNL MUNICIPALES La primaire socialiste achevée, la campagne pour les municipales peut commencer à Marseille. JeanClaude Gaudin n’est pas encore officiellement candidat à sa succession. Mais dimanche, dès 19 heures, alors que les bureaux de vote venaient à peine de fermer et qu’on ne savait pas encore qui du député du centre-ville Patrick Mennucci ou de la sénatrice des quartiers nord Samia Ghali, viendrait l’affronter, les colleurs d’affiches de l’UMP faisaient disparaître les visages des deux concurrents socialistes des murs de la ville. Et les recouvraient par ceux d’une grande partie de l’équipe qui accompagnera le sénateur maire en mars prochain. « C’est très symbolique. On a voulu montrer notre unité, marquer notre territoire et dire que nous sommes derrière Jean-Claude Gaudin dont nous souhaitons la candidature rapide », explique Bruno Gilles, sénateur UMP et maire des IVe et Ve arrondissements. Les Marseillais ont ainsi découvert lundi matin son visage, en format 80 cm sur 60 dans son secteur, tout comme ceux du député Dominique Tian, qui ira affronter Patrick Mennucci dans les Ier et VIIe arrondissements, de Martine Vassal, Laure-Agnès Caradec ou Yves Moraine qui feront équipe dans les VIe et VIIIe, de Guy Teissier dans les IXe et Xe, de Valérie Boyer et Roland Blum dans les XIe et XIIe ou encore de Richard Miron et Nora Preziosi dans les XIIIe et XIVe. « Les Marseillais de droite n’en pouvaient vraiment plus de ne voir que des têtes de socialistes partout dans la ville!» plaisante Gilles. Quant au maire, jusqu’à présent muet sur les péripéties de la campagne des socialistes, il a sonné l’offensive, et devrait CENTRE Quand Jean-Louis Borloo et François Bayrou signeront-ils l’accord qui doit lier leur destin ? « Quand il sera prêt », répond-on indifféremment à l’UDI et au MoDem. Et le contrat de mariage - qui doit prendre la forme d’une charte instituant un organe de coordination - n’est pas encore prêt. Dimanche, Bayrou s’est pourtant montré optimiste sur une issue très rapide des négociations. « Cette semaine, nous pourrons ratifier le texte de fondation de notre rassemblement », avait-il expliqué sur i-Télé. Quelques heures plus tard, sur France 5, Borloo était moins catégorique. Lundi matin, tout le monde convenait que l’accord était « proche », mais pas forcément dans les délais fixés par Bayrou. Si la discussion tarde à aboutir, c’est que Borloo tient absolument à aplanir les difficultés qui demeurent, notamment concernant les municipales. À Marseille, le MoDem local, emmené par Christophe Madrolle et Jean-Luc Bennahmias, refuse de s’associer avec le maire sortant Jean-Claude Gaudin, qui a pourtant le soutien de l’UDI. En Côte-d’Or, fief de l’UDI François Sauvadet, les bayrouistes ont annoncé qu’ils reconduisaient leur alliance avec le maire sortant de Dijon, le socialiste François Rebsamen. Le sang de Jean-Louis Borloo n’a fait qu’un tour en découvrant qu’à Laval, les MoDem locaux envisagent de se maintenir face à la liste d’union UDI-UMP emmenée par François Zocchetto, le président du groupe centriste au Sénat. Même embarras de l’UDI à Angers, où Marc Fesneau, secrétaire général du MoDem, souffle le chaud et le froid sur une participation des bayrouistes à la liste UMP. À Cholet, les militants ont eux choisi de rejoindre la liste PS. N. VALLAURI/PHOTOPQR/LA PROVENCE CORRESPONDANTE À MARSEILLE Patrick Mennucci et Jean-Claude Gaudin, à Marseille, en septembre 2012. se déclarer, sans doute après les vacances de la Toussaint. Il s’est dit «consterné » par « le triste spectacle que les deux candidats socialistes ont imposé aux Marseillais entre les deux tours, et dont ils ne sortent pas grandis ». Pour le maire, ils n’ont «à aucun moment servi les intérêts de notre ville ». « Bien au contraire, a-t-il regretté, ces affrontements internes au Parti socialiste ont porté atteinte à l’image de Marseille.» « Mennucci va avoir du mal à recoller les morceaux ! » La dernière ligne droite de la campagne PS a été sanglante. La ministre MarieArlette Carlotti, éliminée, avait dénoncé au soir du premier tour «le clientélisme» de Samia Ghali. La sénatrice, ulcérée par les ralliements de trois concurrents sur quatre, a vu la main du gouvernement 5 dans un «tout sauf Ghali» et s’est estimée discriminée parce qu’elle était femme et arabe. Elle s’est érigée en candidate antisystème et antigouvernement, allant jusqu’à laisser siffler François Hollande et Jean-Marc Ayrault par ses partisans au soir de sa défaite. «Mennucci va avoir du mal à recoller les morceaux!» tacle Gilles. Carlotti, éreintée par Mennucci dans un canular monté par Gérald Dahan, n’était pas présente dimanche soir à la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône pour la photo de famille du rassemblement, et il s’en est fallu d’un fil que Ghali n’y vienne pas non plus. «Mennucci a promis beaucoup à beaucoup de monde. Ça va être difficile», admettait un militant socialiste dimanche soir. Les négociations pour les têtes de liste et la composition des équipes devraient commencer la semaine prochaine. ■ Pour l’instant, Borloo s’en tient à sa ligne « bienveillante et souple » : « L’accord entre le MoDem et l’UDI n’est possible que si il n’y a pas d’accord global PS-MoDem. » Une règle qui peut souffrir des exceptions, « en fonction des cas personnels ». Encore faut-il que ces dérogations ne soient pas trop nombreuses ou trop handicapantes. « Moi, je ne me fixe pas de date, je me fixe des objectifs », résume Borloo, qui s’est entretenu dimanche avec Bayrou, « comme tous les jours ou presque ». « L’essentiel est que nous soyons prêts pour les municipales, ce qui nous laisse du temps », estime encore Borloo. L’essentiel est que nous soyons prêts pour les municipales... JEAN-LOUIS BORLOO Quant à l’empressement de Bayrou, il est jugé suspect par bon nombre à l’UDI. « Il pousse à la roue pour faciliter l’accord de Marielle de Sarnez avec l’UMP à Paris. Et rien d’autre », s’agace un parlementaire. Déjà en négociations avec Nathalie Kosciusko-Morizet, la viceprésidente du MoDem ne cache pas son impatience. « Il sera logique et cohérent que nous fassions demain ou après-demain ce même rassemblement des centres à Paris », a-t-elle expliqué lundi en marge d’une conférence de presse sur le logement. Avec un objectif : fusionner les listes centristes et UMP vers la minovembre. Un « rassemblement » d’autant plus urgent que tous les UDI ne goûtent pas de se retrouver réunis derrière Sarnez. « À Paris, le MoDem a un sortant et nous en avons onze », rappelle à point nommé une note de l’UDI parisienne transmise à Borloo. ■ $#! ! !!"! ' * # " + ! !("# $#" (# !# - SOPHIE HUET @sohuet1 FIGARO PLAY LUC CARVOUNAS, hier, dans le studio du Figaro. J.-C. MARMARA/LE FIGARO Le sénateur du Val-de-Marne a bien sûr pris la défense de François Hollande qui « dans son rôle, a fait une proposition qui n’a rien d’exceptionnel puisque chaque année, des centaines de jeunes demandent à venir profiter du système scolaire français ». Soulignant que « les lois de la République, dans le dossier Dibrani, ont bien été respectées », Luc Carvounas a écarté toute idée de démission de Manuel Valls le week-end dernier : « Cette histoire de démission n’a jamais existé. C’est un collectif, formé du président, du premier ministre et du ministre de l’Intérieur, qui a essayé (de gérer) avec le plus de justesse, de sincérité et d’humanité un dossier qui soulevait une émotion dans la jeunesse. » Interrogé sur l’attitude des militants PS proches de Samia Ghali, qui ont sifflé les dirigeants de l’exécutif, dimanche soir à Marseille, Luc Carvounas a répondu : « En sifflant le chef de l’État ou le premier ministre, c’est l’ensemble de la gauche qu’ils sifflent. » ■ GAUCHE « Si certains, à gauche, veulent jouer une autre partition, je leur dis que si nous ne jouons pas collectif, c’est tous ensemble que nous allons perdre. » D’une prudence de Sioux, Luc Carvounas, qui est proche du ministre de l’Intérieur Manuel Valls, se garde bien de « chercher des polémiques là où elles n’existent pas ». Invité lundi du « Talk Orange-Le Figaro », le sénateur PS du Val-de-Marne a fait mine de ne pas accorder trop d’importance au communiqué des Verts jugeant « inhumains et incompréhensibles » les propos du chef de l’État dans l’affaire Leonarda. « Ce parti est en plein congrès et en plein désordre interne. Il ne faudrait pas que par des expressions isolées, il vienne rajouter du désordre là où on essaye de calmer les choses », a-t-il expliqué. Luc Carvounas n’a pas davantage voulu accabler Harlem Désir, qui a proposé de faire revenir en France les enfants Dibrani et leur mère. Le secrétaire national aux relations extérieures du PS a déclaré que le patron du PS avait « apporté tout son soutien à la déclaration du président de la République ». « N’allons pas chercher une expression dissonante de son lien avec le président de la République. Il n’y a évidemment aucune feuille de papier entre l’exécutif et le représentant du premier parti de France. » Ces propos de Carvounas sont en contradiction totale avec la reprise en main du PS à laquelle se livre l’Élysée (lire page 4). mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO 6 INTERNATIONAL ALAIN BARLUET @abarluet DIPLOMATIE La tenue d’une conférence de paix sur la Syrie apparaît plus que jamais suspendue à la participation de l’opposition à Bachar el-Assad, toujours minée par ses divisions. Les pressions se sont accrues ces derniers jours sur les Les rebelles ont vécu l’abandon des livraisons d’armes comme un « lâchage » principaux dirigeants politiques de la rébellion pour les convaincre de prendre le chemin de Genève 2, dont l’échéance incertaine a néanmoins été fixée au mois de novembre. Ces incitations sont appuyées par ceux qui habituellement «parlent» à l’opposition, les diplomates américains, français et arabes en premier lieu. Dans cette perspective, John Kerry a rencontré lundi à Paris des représentants des pays arabes, avant de se rendre à Londres, mardi, où les « Amis de la Syrie », soit onze pays formant un «front anti-Bachar el-Assad», rencontreront l’opposition syrienne. Dans le même temps, Lakhdar Brahimi, l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, poursuivait lundi en Irak, après l’Égypte, la veille, une tournée au Moyen-Orient. Une conférence n’est pas envisageable en l’absence d’une opposition syrienne «crédible», a-t-il prévenu. Or, précisément, le Conseil national syrien (CNS), le groupe le plus important au sein de l’opposition, a déjà annoncé qu’il n’irait pas à Genève et a menacé de faire scission si le reste de cette coalition s’y rendait. La question sera au centre de la réunion de l’opposition à Istanbul initialement prévue la semaine prochaine puis repoussée au début novembre. Les réticences de l’opposition syrienne reflètent le désarroi qui a dernièrement gagné ses rangs, minés par les divisions, fragili- sés par les défections, gangrenés par le djihadisme. L’accord russo-américain sur les armes chimiques, le 14 septembre dernier, l’abandon des frappes occidentales contre Bachar mais aussi celui de livraisons d’armes aux rebelles ont été vécus par ces derniers comme un «lâchage» de l’Occident. Bachar, lui, a été conforté, et la question cruciale de son départ préalablement à la mise en place d’un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs - déjà controversée lors de Genève1, en juillet 2012- va moins que jamais de soi. L’opposition le sait et se crispe : pas question pour elle de rentrer dans un processus qui validerait le maintien au pouvoir du dirigeant syrien. Américains et Russes, eux, s’activent pour tenter de relancer un processus politique. Chacun d’eux peut avoir intérêt à profiter de la dynamique créée par l’accord sur les armes chimiques, dont la conséquence spectaculaire a été le retour de Moscou sur la scène diplomatique. Parmi les idées dans l’air, celle d’une présidentielle sous contrôle international. Les Russes mettront-ils leur poids dans la balance pour que Bachar n’y par- ticipe pas? Celui-ci a confirmé lundi qu’il se verrait bien candidat à sa succession en juin 2014. Vu de Damas, le départ de Bachar el-Assad ne saurait être au menu d’une conférence de paix. Mais «cette guerre n’en finira pas tant qu’il est là où il est», a prévenu John Kerry. L’opposition considère cette éviction comme la pierre angulaire d’une transition. La France œuvre dans le même sens, son autre priorité étant l’«unité» de l’opposition. Deux objectifs qui, faute d’être atteints, mettent à l’épreuve la crédibilité de la diplomatie française. ■ transport. « Et les Jordaniens n’ont pas laissé un membre de la famille l’accompagner », regrette l’insurgé. Quinze mois après son ouverture, Zaatari et sa centaine de milliers de réDANS quelques jours, Ghassem quittefugiés est le plus grand camp hors de ra le camp de réfugiés de Zaatari, au Syrie. Un camp devenu ville où les dranord de la Jordanie, pour franchir mes personnels côtoient les juteux traclandestinement la frontière et rentrer fics des chefs mafieux. dans sa ville de Naawa, à une trentaine « Quand je suis arrivé à la tête du de kilomètres plus à l’ouest. « J’apporcamp en mars, se rappelle Kilian Tobias, terai des médicaments aux blessés », responsable au Haut Commissariat aux déclare cet ancien maçon réfugiés (HCR), 93 % de la syrien de 40 ans, qui a pris population venait de Deraa, à les armes, il y a deux ans, 40 kilomètres d’ici. Or Deraa contre le régime de Bachar a toujours vécu du trafic des el-Assad. camions entre la Turquie, la Membre des Martyrs de Syrie et le Golfe. » Yarmouk, un bataillon acÀ Zaatari, les gros bontif dans le sud de la Syrie nets de la contrebande ont vivent en Jordanie, où la rébellion tient de lardonc poursuivi leurs actividont une centaine ges portions du territoire, tés, et d’autant plus facilede milliers dans Ghassem vient régulièrement qu’ils ont retrouvé sur le camp de Zaatari ment en aide aux blessés de place leurs partenaires jorla révolution. Il est ce jourdaniens – issus souvent de là aux côtés d’Omran, 20 ans, allongé la même tribu. Ainsi Abou Khalil, de sur une paillasse dans une caravane du mèche avec sept familles de la ville jorcamp. Encore sous le choc, l’homme, danienne voisine d’al-Mafraq, vend qui a perdu ses deux jambes quand une pour l’équivalent de 2 500 euros des mine posée par l’armée régulière a exemplacements pour échoppes sur les plosé sous son véhicule, ne répond que « Champs-Élysées », la venelle à l’enpar des fatalistes « Grâce à Dieu ! ». trée du camp. « Nous avons commencé de le soigner Les réfugiés de Zaatari ont gardé le sur place, puis on l’a transporté comme sens du commerce, voire de la rapine. on a pu à Zaatari », affirme Ghassem, Le camp dispose d’un éclairage public. qui a dû verser aux policiers jordaniens « Les commerçants ont branché leur 300 dinars (autant en euros) pour le connexion dessus », peste Kilian ToGEORGES MALBRUNOT ENVOYÉ SPÉCIAL À ZAATARI (JORDANIE) [email protected] 600 000 réfugiés syriens L’hôpital militaire français, ouvert en 2012, pourrait fermer avant la fin de l’année Le sort de l’hôpital militaire français de Zaatari devrait être tranché d’ici décembre. Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, souhaite le fermer, mais, au Quai d’Orsay, Laurent Fabius s’y oppose. En août 2012, lorsque cet hôpital a ouvert, les blessés de guerre affluaient dans l’urgence. Aujourd’hui, la Jordanie a restreint les entrées sur son territoire et les ONG sont légion dans le camp. « À quoi bon faire du MSF en uniforme ? », s’interroge un militaire. 80 soldats y sont affectés, mais une poignée seulement à des tâches médicales. Après les menaces de frappes souhaitées par la France contre Damas, l’hôpital s’est « bunkérisé ». La France craint qu’il soit la cible d’un attentat. Mais l’affaire est politique. Le Quai d’Orsay tient à garder cette présence, alors que la Défense veut économiser deux G. M. millions d’euros chaque année. FIGARO PLAY Vue aérienne du camp de Zaatari, en juillet dernier. bias. Grâce à cela, 70 % des tentes et caravanes de Zaatari bénéficient désormais de l’électricité, ce qui alourdit la facture du HCR. Voilà comment est né le cartel de l’électricité autour d’Abou Adel et d’Abou Yarmouk, qui contrôlent quelque 350 électriciens. Existe aussi le cartel revendant les quelque 25 000 tentes destinées à abriter les réfugiés. Selon les estimations du HCR, environ huit millions de dinars circulent chaque mois à Zaatari. « On est quand même un peu surpris quand on voit un gamin muni du dernier iPad », glisse un militaire de l’hôpital français. Ces mafias, qui alimentent les rebelles en argent, ont peu à peu pris le contrôle d’un camp que la sécurité jordanienne a longtemps refusé d’investir. Mais au printemps, un officier jordanien a failli être lynché par des réfugiés, et une distribution de dentifrices par des ONG a dégénéré, se soldant par six blessés chez les humanitaires. La Jordanie s’est finalement résolue à envoyer ses espions à Zaatari, tandis que les chefs traditionnels appelés à la rescousse parvenaient à reprendre le dessus sur les caïds mafieux. Désormais, Américains et Britanniques forment des Jordaniens et des Syriens pour assurer la sécurité. Progressivement, le ressentiment contre l’Occident « incapable de les aider à faire chuter Assad » a cédé la place à plus de compréhension et de réalisme. « Ils ne pensent plus qu’ils vont faire tomber Bachar prochainement, souligne un humanitaire. Sachant qu’ils sont là pour quelque temps encore, ils s’investissent POOL NEW/REUTERS EN VIDEO : la conférence de paix se tiendra le 23 novembre 60 km Infographie TUR. CHYPRE Homs Mer Tartous Méditerranée LIBAN SYRIE Damas IRAK Camp de Zaatari ISRAËL JORDANIE Amman ARABIE SAOUDITE donc davantage ». « Jusqu’au ramadan en juillet, poursuit Kilian Tobias, le soir, des jeunes annonçaient au mégaphone que des armes étaient arrivées et qu’il fallait donc que les candidats au combat se manifestent. Maintenant, ces appels n’existent plus. » Comme la majorité des camps à travers le monde, Zaatari est appelé à durer. D’ici à la fin de l’année, chaque réfugié disposera d’une carte d’identité biométrique et des supermarchés surgiront bientôt des sables du désert. « Ici, l’aide traditionnelle n’est pas très efficace, insiste Kilian Tobias. Les Syriens sont en train de façonner Zaatari. Nous devons les responsabiliser et nous adapter en privatisant nos activités. » ■ EN BREF La Cour européenne donne raison à une militante d’ETA L’Espagne a « regretté » lundi la décision de la Cour européenne des droits de l’homme, qui ouvre la voie à la libération de 54 prisonniers d’ETA. Cette décision concernant « le cas concret » de la militante Inés del Río, le ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardón, a précisé qu’il appartiendrait aux tribunaux de « résoudre les autres cas individuellement ». Luxembourg : vers une coalition sans Juncker Le Luxembourg se dirigeait lundi soir, au lendemain des élections législatives, vers l’éviction du pouvoir des chrétiens sociaux de Jean-Claude Juncker au profit d’une coalition inédite réunissant libéraux, socialistes et Verts. Grèce : un couple de Roms inculpé d’enlèvement La justice grecque a inculpé lundi pour « enlèvement » les faux parents roms d’une fillette découverte dans un campement près de Larissa, dans le centre du pays, et les a placés en détention provisoire. Des analyses ADN ont révélé que la fillette n’avait aucun lien de parenté avec le couple. COMMUNIQUÉ NON À LA REMISE EN CAUSE DE LA CIRCONCISION Le Congrès Juif Mondial, mais aussi le Congrès Juif Européen, mais aussi le CRIF, Conseil Représentatif des institutions juives de France, sont profondément choqués par la résolution du Conseil de l’Europe condamnant la pratique de la circoncision sur les jeunes enfants. Cette résolution heurte notre sensibilité de Juifs car la circoncision est une pratique millénaire qui constitue un élément essentiel de notre religion et de nos traditions. S’y attaquer c’est vouloir effacer tout particularisme. C’est imposer un mode de vie de pensée et de pratique religieuse unique. Cela nous rappelle de mauvais souvenirs que nous pensions à jamais révolus. Mettre la circoncision et l’excision sur le même plan, c’est faire preuve d’une très grande démagogie et d’une totale mauvaise foi. L’excision est une mutilation barbare, contrairement à la circoncision. Elles ne sont pas assimilables ! Par ailleurs les raisons scientifiques invoquées par les parlementaires sont démenties par de très nombreuses études qui nient tout impact négatif de caractère psychologique ou corporel sur les enfants. De nombreux médecins et scientifiques reconnus s’accordent même sur les bénéfices médicaux de la circoncision qui protège des infections urinaires, des infections sexuellement transmissibles. Ils estiment qu’elle assure une certaine protection contre la transmission hétérosexuelle du VIH. Cette résolution heurte de plus ceux qui la pratique dans de nombreux pays et tout particulièrement les chrétiens aux Etats Unis. Prétendre même que le choix de sa religion devrait être fait à la majorité c’est nier le rôle incontournable des parents dans l’éducation des enfants. Au moment où le monde fait face à tant de menaces, tant de guerres civiles, où les morts se comptent par centaines de milliers, le combat initié par le Conseil de l’Europe paraît bien dérisoire. Le respect de la liberté religieuse de chacun impose que cette résolution ne soit pas mise en œuvre et que chacun se mobilise pour défendre la liberté de conscience que cette résolution met dangereusement en cause. Roger Cukierman Ronald Lauder Moshé Kantor Président du CRIF Président du Congrès Juif Mondial Président du Congrès Juif européen World Jewish Congress - 501 Madison Avenue - New York - NY 10022 – Etats-Unis mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO SCIENCES %" "+&" & )# $ &$ "%"" %' &# $++%+# La justice a ouvert une enquête préliminaire après les déclarations d’une candidate du Front national aux municipales qui a comparé la ministre de la Justice Christiane Taubira à un singe. VALÉRIE COLLET ET CHRISTOPHE CORNEVIN @ccornevin SÉCURITÉ Soucieuse de prévenir la multiplication des vols de câbles sur le réseau ferroviaire, la SNCF teste actuellement l’utilisation de drones, ces petits appareils téléguidés depuis le sol pour repérer les éventuelles malveillances. « ERDF le fait déjà, explique Sophie Boissard, directrice générale déléguée en charge de la stratégie et du développement à la SNCF. Nous devons désormais passer à la phase industrielle pour pouvoir les utiliser. C’est assez complexe. Nous devons demander à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) de créer des couloirs aériens pour nous autoriser à les faire circuler. » La facture du vol de câbles s’élève chaque année à environ 30 millions d’euros par an pour Réseau ferré de Surveillance de lignes électriques du réseau ERDF par un drone. DELTA DRONE France (RFF), propriétaire des infrastructures ferroviaires, auquel s’ajoute le coût pour la SNCF des perturbations cuivre, se jouent tous les jours des fron« L’été dernier, un de nos engins en surengendrées par les interruptions de tières administratives et nationales », veillance sur les festivités du 14 Juillet a service. Un motif suffisant qui a poussé confie au Figaro le lieutenant-colonel ainsi pu, d’un coup de caméra, filmer en la DGAC à assouplir l’utilisation de ces Florian Manet, officier de liaison à la flagrant délit quatre voleurs sur une liavions sans pilote dont le coût varie de direction de la sûreté de la SNCF. gne à grande vitesse de la région lyonquelques milliers d’euros à un million. Depuis la mise en place d’une naise, se félicite-t-on chez les gendar« À l’heure actuelle, l’utilisation de ces convention en février 2011, les militaimes. Les malfaiteurs ont été drones est autorisée lorsque le contact res ont engagé leurs hélicoptères pour appréhendés dans la foulée, avant qu’ils visuel est maintenu en permanence, exsurvoler le rail à raison de 150 heures ne paralysent le trafic en sabotant le réplique Jean-Jacques Thoen moyenne par an. Pour seau. » Selon nos informations, cinq mas, le responsable de l’Inun coût d’intervention de bandes de pillards ont ainsi été démannovation et de la Recherche 1 000 à 1 500 euros de à SNCF Infra, la branche l’heure. « Les engins, équichargée de l’entretien du pés de caméras infrarouges, réseau ferroviaire. En resont capables de surprendre vanche, les drones utilisés des coupeurs de câbles en pour la prévention du vol de pleine nuit, jusqu’à trois kicâbles évolueront de manière d’euros. C’est le coût lomètres de distance, préciannuel du vol de câbles autonome dans les zones se le lieutenant-colonel sur le réseau ferré considérées comme sensiManet. Véritable plate-forfrançais bles. Or la législation actuelle me volante embarquant interdit cette utilisation. » Le aussi à son bord un chemifeu vert de la DGAC pourrait être donné not, chaque hélicoptère permet de diriger fin 2013 pour qu’une expérimentation les opérations au sol par radio et en se déroule l’année prochaine. temps réel. » Les pilotes, qui disposent Selon un haut responsable de la gend’un statut d’officier de police judiciaidarmerie nationale, « le réseau ferrore, ont la possibilité de constater les inviaire est quotidiennement le théâtre de fractions et d’apporter les preuves juplusieurs vols de cuivre ». « Des groupes diciaires grâce aux bandes vidéo sur criminels, stimulés par l’envol du prix du lesquelles apparaissent les voleurs. EN BREF Taubira comparée à un singe : ouverture d’une enquête préliminaire « Bugaled Breizh » : les juges refusent des investigations complémentaires Les demandes d’investigations complémentaires dans l’affaire du naufrage inexpliqué du chalutier breton Bugaled Breizh ont été rejetées vendredi par les juges nantais chargés du dossier, selon Me Christian Bergot, avocat de familles des victimes. Karachi : Léotard visé par une enquête préliminaire pour faux témoignage telées sur les voies depuis le début de l’année. Pour accentuer la répression, le centre de police judiciaire de la gendarmerie a aussi signé en mars dernier un nouvel accord avec la SNCF pour mieux familiariser ses enquêteurs à l’univers complexe des réseaux ferrés et, en retour, former les cheminots à préserver les traces susceptibles d’être recueillies là où ont eu lieu des actes de malveillance. ■ Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour faux témoignage visant François Léotard, dans l’enquête sur l’attentat de Karachi. Des proches des victimes de l’attentat ont porté plainte fin juin, accusant l’ex-ministre de la Défense d’avoir menti lors de son audition par le juge Marc Trévidic le 31 janvier 2011. 30 millions " ( " " #%# % "!%$ +"( "!%# -%$ % %$ "$ % % "$ # "" JÉRÔME SAGE (AVEC AFP) JUSTICE La cour d’appel de Chambéry rendra mardi dans l’après-midi un arrêt très attendu, qui pourrait faire jurisprudence s’il confirmait le jugement de première instance, rendu le 11 octobre. Ce jour-là, deux hommes, Dominique et Mohammed, avaient demandé et obtenu, la « mainlevée de l’acte d’opposition du 12 septembre 2013 du ministère public » à leur mariage. En clair, le tribunal leur avait donné le droit de se marier, malgré une opposition du parquet, formulée deux jours avant la date prévue pour les noces, au nom d’une convention entre la France et le Maroc. Signée le 10 août 1981, cette convention prévoit que le mariage entre des ressortissants de ces deux pays doit répondre aux exigences de la « loi personnelle » des deux époux - Dominique est français, Mohammed, marocain -, quel que soit le pays dans lequel l’union est célébrée. Or, si la France reconnaît depuis mai dernier le mariage entre personnes de même sexe, le Maroc l’interdit. Après avoir eu gain de cause le 11 octobre, Dominique et Mohammed « espéraient que l’acharnement judiciaire allait cesser », soupire leur avocat Didier Besson. Et qu’ils allaient pouvoir reprendre les préparatifs de leur mariage prévu initialement le 14 septembre. Mais le parquet a fait appel de cette décision, qui considérait que la loi sur le mariage pour tous avait modifié « l’ordre public international français », suffisamment en tout cas pour écarter cette convention binationale. Alors même que la Chancellerie, dans une circulaire du 29 mai 2013 relative à l’application de cette loi sur le maria- ge de personnes de même sexe, excluait de cette loi les ressortissants de 11 pays, dont le Maroc, tous signataires de conventions spécifiques avec la France. Et invoquait la « hiérarchie des normes, les conventions ayant une valeur supérieure à la loi », une disposition de l’article 55 de la Constitution, pour justifier cette opposition à ce mariage et la position de la France dans ce dossier. Devant la cour d’appel, Me Didier Besson a souligné que « la loi du mariage pour tous a considérablement modifié les règles. Si on rejetait cette notion, alors il y aurait des discriminations très importantes entre les personnes dont les pays ont signé des conventions et les autres ». Aux yeux du parquet général et de son représentant à l’audience, le substitut général Hervé Lhomme, le non-respect de cette convention bilatérale fragiliserait la position française et ses accords internationaux : « Si ces accords pouvaient ne pas être respectés, a-t-il souligné durant les débats, ils fragiliseraient les rapports internationaux et conduiraient les pays à hésiter à les signer. » Interrogé vendredi, Me Besson balayait cet argument : « Je me moque complètement des éventuelles considérations diplomatiques, s’emportait-il. S’il y a des tribunaux, c’est pour appliquer le droit. » En marge de cette audience et face à cet appel du parquet qui « entretient une insécurité juridique inadmissible dans un État de droit », l’inter-LGBT et plusieurs associations ont « solennellement » demandé à la ministre de la Justice, Christiane Taubira, de modifier la circulaire du 29 mai 2013. Ce, « afin de ne plus mentionner les onze conventions bilatérales qui servent actuellement à justifier cette rupture d’égalité entre les couples », estiment-elles. ■ L’AVENIR POUR ÉNERGIE, C’EST RECRUTER 12000 PERSONNES D’ICI À 2020 POUR INVENTER LES SOLUTIONS DE DEMAIN. Chez AREVA, nous savons que les défis énergétiques de demain nécessiteront toujours plus de compétences et de talents. En recrutant 12000 nouveaux collaborateurs en France d’ici à 2020, principalement dans les métiers industriels, nous faisons du capital humain notre première énergie. C’est aussi ça, avoir l’avenir pour énergie. areva.com L’énergie est notre avenir, économisons-la ! 9 # %"# " d’un caillot de sang, 1. Formation gén géné nééra érale généralement dans une veine des membre m mbres inférieurs membres Caillot +&++ " "," +$% % " + " " #$ &+ " -#$$%$ & #$" DAMIEN MASCRET@dmascret ÉPIDÉMIOLOGIE Aussi incroyable que cela puisse paraître, il n’existait pas, en France, d’estimation précise du nombre d’embolies pulmonaires. Voilà qui est fait, avec la publication de la première étude de l’Institut de veille sanitaire, dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 22 octobre. En 2010, il y a eu plus de 55000 personnes hospitalisées pour un diagnostic principal de maladie veineuse thromboembolique, dont 34 179 pour une embolie pulmonaire et 21 240 pour une thrombose veineuse. Des chiffres plus importants que ceux qui sont habituellement admis. La thrombose veineuse, ou phlébite, est un caillot qui se forme habituellement dans la jambe ou la cuisse. Les symptômes, lorsqu’il y en a, ce qui n’est pas toujours le cas, reposent sur le gonflement de la jambe, qui peut devenir douloureuse, tendue. Dans certains cas, la phlébite se complique d’une embolie pulmonaire, c’està-dire de l’obstruction d’une artère du poumon. Pathologie grave puisqu’elle correspond en quelque sorte à un infarctus pulmonaire, susceptible d’entraîner la mort. L’embolie pulmonaire se manifeste par un essoufflement, une douleur dans la poitrine et même, parfois, une angoisse et une «sensation de mort imminente». Il faut alors bien sûr faire immédiatement le 15 (Samu). Mortalité importante «Le nombre d’embolies pulmonaires recensées dans cette étude est probablement sous-estimé car il ne s’agit que des patients hospitalisés pour cette raison, mais une partie meurt sans arriver à l’hôpital», explique au Figaro Valérie Olié, chargée d’études scientifiques du programme neuro-cardio-vasculaire de l’Institut de veille sanitaire. « Une étude réalisée à partir d’autopsies montrait que le diagnostic n’avait pas été porté dans la moitié des cas où une embolie pulmonaire était pourtant impliquée», ajoute l’épidémiologiste. Dans l’étude qu’elle a dirigée, la maladie veineuse thromboembolique apparaît non seulement fréquente, notamment chez le sujet âgé, mais aussi «associée à n ressio Surp Illustration : Sophie jacopin # "# %" #%"&" " mardi 22 octobre 2013 Comment une phlébite peut conduire à l’embolie pulmonaire une mortalité importante, avec plus de 14800 décès toutes causes en 2010». Toutes causes, car il arrive en effet que les embolies pulmonaires surviennent dans un contexte particulier, comme un cancer ou une maladie cardiovasculaire qui prédisposent aux thromboses veineuses. « Des efforts spécifiques de prévention doivent être portés sur ces patients», liton dans le BEH. «Il faut toutefois prendre les chiffres de mortalité avec précaution, explique Valérie Olié, car les informations ne sont pas toujours précises dans les bases de données hospitalières.» De plus, le diagnostic pulmonaire demeure difficile à faire, en dépit des progrès des outils diagnostiques d’embolie. Au CHU d’Angers, le Pr Pierre-Marie Roy, chef du service des urgences, a d’ailleurs mis au point avec son équipe un logiciel d’aide au diagnostic. L’âge moyen d’hospitalisation pour une thrombose veineuse est de 67 ans. Il est plus élevé pour les femmes (69 ans) que pour les hommes (65 ans). L’image d’un accident survenant chez une femme jeune, notamment sous contraceptif oral, est le plus spectaculaire, mais 97% des décès surviennent après 45 ans. ■ – Crédit photo : Jean-Philippe Mesguen SOCIÉTÉ Veine obstrué obstruée t du flux sanguin dans la vein veine 22. Arrêt obstruée bstruée provoquant une hyper-pression en amont du caillot d’une douleur pouvant 3. Apparition s’accompagner d’œdème, peau luisante, sensation de chaleur. Le diagnostic définitif doit s’appuyer sur un examen non invasif à ultrasons (écho Doppler) grave complication peut se 4. Une produire en cas de décollement du caillot et de sa migration vers le cœur pouvant entraîner une embolie pulmonaire Infographie Éviter la phlébite lors des longs voyages En voyage, il faut privilégier les pantalons et chaussettes qui ne serrent pas, éviter les ceintures ou gaines. Votre médecin peut vous prescrire des bas de contention adaptés si vous êtes à risque de phlébite. Parfois également, un médicament anticoagulant. Enfin, il faut marcher quelques minutes toutes les heures, s’hydrater régulièrement en buvant de l’eau, et D. M. éviter l’alcool et le café. # $$# "*# +$ # ","# ""# $"$ !% $"% " #%&$ "*% % ", #(!% #$ -" %$$" STÉPHANY GARDIER 712 054 923 RCS NANTERRE – 8 LE FIGARO SANTÉ Souvent considéré comme un trouble du langage, le bégaiement altère en réalité la fluidité de la parole et, de fait, de la communication. Il apparaît le plus souvent chez les très jeunes enfants, mais peut aussi survenir à l’âge adulte, notamment à la suite de traumatismes. Six cent mille personnes seraient concernées en France. La 16e Journée mondiale du bégaiement ce mardi est l’occasion de mieux faire connaître ce handicap et les prises en charge possibles. « La parole peut être comparée à l’écriture », explique le Dr Marie-Claude Monfrais-Pfauwadel, médecin spécialiste du bégaiement, auteur du Manuel du bégaiement (1). « L’écriture est d’abord chaotique, puis elle se fluidifie pour devenir automatique. On pense alors à ce que l’on écrit, et non pas aux gestes de l’écriture. » Parler est en effet une somme de mouvements, produits par les muscles de la bouche, de la face et du larynx, qui nécessite une grande rapidité d’exécution et une excellente synchronisation pour que l’on arrive à émettre des sons. Le bégaiement peut donc être considéré comme un trouble moteur. Chez certaines personnes bègues, des enregistrements de l’activité musculaire montrent d’ailleurs des contractions musculaires involontaires qui entravent la parole, ce que l’on appelle aussi, des « myoclonies » du larynx. Les recherches, qui se sont intensifiées au cours des vingt dernières années, ont permis de faire de grandes avancées dans la compréhension des origines du bégaiement. Plusieurs études ont montré qu’il existe bel et bien une part génétique dans la survenue de ce trouble. Il n’existe bien entendu pas un gène du bégaiement, mais les chercheurs ont d’ores et déjà identifié plusieurs régions chromosomiques qui pourraient jouer un rôle dans le développement de la maladie. Bégayer serait le fruit de nombreuses interactions entre plusieurs gènes, ainsi qu’avec l’environnement de l’enfant. « On ne naît pas bègue, mais avec une prédisposition », insiste le Dr Monfrais. Les neurosciences ont aussi apporté beaucoup d’éléments de compréhension sur le bégaiement. « La source pre- mière de ce trouble est liée aux capacités du cerveau à traiter le langage et la parole », explique Luc De Nil, professeur au département des pathologies de la parole et du langage de l’université de Toronto. Il apparaît ainsi aujourd’hui que le cerveau des personnes bègues présente des différences à la fois anatomiques et fonctionnelles avec celui de personnes non bègues. « Une hyperactivité cérébrale a notamment été mise en évidence chez les personnes bègues lorsqu’elles prennent la parole », détaille Luc De Nil. Une étude publiée récemment par l’équipe du professeur De Nil a également montré chez des enfants que la On ne naît pas bègue, mais avec une prédisposition DR MARIE-CLAUDE MONFRAIS-PFAUWADEL, MÉDECIN SPÉCIALISTE DU BÉGAIEMENT structure du cerveau est modifiée dans le cas de bégaiement. Dans certaines régions cérébrales, la proportion de matière grise (la couche externe du cerveau) serait moins dense et les connexions neuronales moins efficaces. Il reste encore aux scientifiques à comprendre les liens entre ces modifications et les mécanismes du bégaiement. La prise en charge du bégaiement dépend de nombreux facteurs, notamment de l’histoire du patient et de son âge. Les techniques de rééducation pratiquées par les orthophonistes spécialisés sont le premier recours dans la plupart des cas. Elles peuvent s’accompagner de thérapies cognitivo-comportementales, qui ont pour but d’aider la personne à gérer le stress et le malaise qui parfois se développent autour du handicap. Lorsque le bégaiement est accompagné de troubles de l’attention, un traitement médicamenteux peut être parfois envisagé. « Les associations et les groupes de patients sont aussi des aides précieuses pour trouver conseils et soutien, rappelle Marie-Claude Monfrais. Plusieurs personnes bègues ont même créé des blogs, vidéo parfois, pour communiquer sur leur handicap et sortir de l’isolement qu’il peut parfois provoquer. » ■ (1) « Manuel du bégaiement », MarieClaude Monfrais-Pfauwadel, éditions Deboeck mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO 10 SPORT FIGARO PLAY Franck Ribéry lors du match de l’Euro, Ukraine-France, le 15 juin 2012. !!" ! %! " )! +! A. NOEL/ICON SPORT EN VIDEO : « La route vers le Brésil est encore longue » CHIFFRES CLEFS 0 défaite de l’équipe de France face à l’Ukraine en 7 matchs avec 4 victoires et 3 nuls 9 victoires et 2 nuls lors des 11 derniers matchs de l’Ukraine, qui a marqué 28 buts au total dans son groupe qualificatif (contre 15 pour la France) " $" $ !%!# $ # !#$! !#!# %!" #! " !" %$" $" ' #" VINCENT DUCHESNE @VinceSport24 FOOTBALL L’équipe de France s’en sort bien. La route menant au Brésil ne passera pas par le Portugal, ogre qu’il fallait éviter à tout prix lors du tirage au sort des barrages effectué lundi à Zurich. Alexander Frei, l’ancien attaquant du Stade Rennais, désigné pour être la main innocente, a offert aux Bleus, pas protégés par un statut de tête de série, une double confrontation très abordable face à l’Ukraine, 20e nation mondiale. Un tirage clément sur le papier. Le tirage quasiment idéal même, puisque le match retour aura lieu au Stade de France le 19 novembre prochain (match aller le 15, NDLR). « Il faut avoir beaucoup de confiance, mais aussi du respect pour cette équipe d’Ukraine car elle jouera sa chance à fond », a commenté Didier Deschamps, soucieux de ne pas crier victoire trop vite. Pourtant, tous les voyants sont au vert face à cet adversaire. Dans son histoire, l’Ukraine n’a tout simplement jamais battu la France ! En 7 confrontations, cette nation issue du bloc soviétique s’est inclinée à 4 reprises. La dernière défaite date d’il y a un peu plus d’un an lors de la phase de groupe de l’Euro 2012. Grâce à des buts de Jérémy Ménez et Yohan Cabaye, les Bleus de Laurent Blanc s’étaient logiquement imposés à Donetsk (2-0), validant leur ticket pour les quarts de finale. Un an auparavant, lors d’une tournée en Europe de l’Est, la France avait même fait exploser la défense ukrainienne sur ses terres avec notamment un doublé de Marvin Martin (4-1). Autre point positif sur lequel s’appuyer : l’Ukraine a déjà eu le redoutable privilège de passer par la case barrages pour les Coupes du monde 1998, 2002, 2010 et pour l’Euro 2000. À chaque fois, elle est passée à la trappe. Pour autant, la méfiance reste de rigueur. « Il n’y a pas d’adversaire facile, 80% de chances de qualification de l’équipe de France à en croire la cote du site pmu.fr l’Ukraine sera un adversaire difficile, le match sera équilibré avec des Bleus en progrès », a rappelé Noël Le Graët, le président de la Fédération Française. Une défense très solide En effet, depuis la nomination de Mikhaïl Fomenko au poste de sélectionneur en décembre dernier, l’Ukraine, aujourd’hui essentiellement constituée de joueurs évoluant au pays – seul Timochtchouk, l’ancien coéquipier de Ribéry au Bayern, joue à l’étranger, au Ze- nith Saint-Pétersbourg - est comme revigorée. Les Ukrainiens n’ont plus perdu depuis 7 rencontres en compétition officielle. Si l’on prend en compte les matchs amicaux, la série grimpe à 11 matchs sans défaite (9 victoires, 2 nuls). Dans un groupe H très homogène où figuraient notamment l’Angleterre, le Monténégro et la Pologne, les Ukrainiens ont pu s’appuyer sur une défense très solide (4 buts encaissés) et une efficacité offensive retrouvée (28 buts au total) pour accrocher une place de barragiste, faisant même craindre jusqu’au bout aux Anglais une mésaventure (un point d’écart à l’arrivée entre les deux équipes, NDLR). « L’Ukraine n’a pas de stars comme le Portugal ou la Croatie, qui sont deux nations qui possèdent une histoire, un vécu, des individualités. L’Ukraine, c’est un collectif qui prend peu de buts. C’est bien sûr un avantage de recevoir pour le match retour chez nous. Le tirage au sort aurait pu être pire. Mais l’Ukraine, ça ne sera pas simple non plus », prévient Didier Deschamps. Et Hugo Lloris d’intervenir pour « garder aussi à l’esprit le barrage retour face à la République d’Irlande en novembre 2009 au Stade de France. » À l’époque, l’adversaire semblait déjà largement à la portée des Bleus. La France s’en était finalement sortie sans gloire. Grâce à la fameuse et non moins honteuse main de Thierry Henry… ■ Les autres barrages : Portugal-Suède, Grèce-Roumanie et Islande-Croatie. %! $ " $ $ " " " )( "#) !*" &" !" $ $ $% "$"" !*! " " " F. FIFE/AFP NICOLAS CERBELLE @NicoSport24 FIGARO PLAY EN VIDEO : retour sur une folle journée LA LEÇON n’a visiblement pas été retenue. Trois ans après avoir été à l’origine de la grève de Knysna (Coupe du monde 2010) - ce qui lui avait valu cinq matchs de suspension -, Patrice Evra a encore dérapé, s’en prenant violemment aux consultants Bixente Lizarazu, Luis Fernandez, Rolland Courbis et Pierre Ménès dans une interview accordée dimanche à « Téléfoot ». À l’heure où l’image de l’équipe de France demeure fragile, le latéral gauche, qui avait promis de se tenir à carreau après avoir été réintégré par Laurent Blanc (le 17 mars 2011), risque une nouvelle sanction de la part de la Fédération française de football. Le président Noël Le Graët a en tout cas d’ores et déjà convoqué le joueur, qu’il entend entendre « rapidement », vraisemblablement avant le 7 novembre, date de l’annonce de la sélection de Didier Deschamps pour le barrage contre l’Ukraine. Pour ne pas avoir respecté la charte de bonne conduite et écorné l’image de l’équipe de France, Evra risque bel et bien une punition. D’autant que l’affaire prend une ampleur quelque peu disproportionnée qui risque de jouer en sa défaveur. Si tel était le cas, le défenseur de Manchester United deviendrait le premier international tricolore à écoper de deux suspensions distinctes. Un « exploit » que des fortes têtes comme Raymond Kopa ou Éric Cantona n’ont pas réalisé en leur temps. À ce titre, un rappel historique des bannis s’impose. En 1963, Raymond Kopa écope d’une suspension de trois mois pour avoir critiqué le sélectionneur Georges Verriest et l’entraîneur Henri Guérin, ce dernier ayant déclaré à la presse que l’ancien maître à jouer du Stade de Reims dénigrait ses coéquipiers… Des propos plus ou moins démentis ensuite, mais qui ont sonné le glas de la carrière internationale de Kopa. Dans les années 1970, Serge Chiesa, milieu de terrain de l’Olympique Lyonnais claque lui-même la porte des Bleus. « L’équipe de France ? On a trouvé le moyen de m’y faire venir. De gré ou de force (…) Mais je ne resterai pas ici. Je n’ai rien contre personne. Seulement les stages m’ennuient », expliqua celui qui quitta un rassemblement le 13 novembre 1974, avant un match crucial contre la RDA dans le cadre des éliminatoires du championnat d’Europe 1976. Une amende de 5 000 francs et deux matchs de suspension lui furent infligés. La décennie suivante est marquée par le violent clash entre Éric Cantona et Henri Michel. Non retenu pour disputer un match amical contre l’Espagne en 1988, le fantasque attaquant traite son sélectionneur de « sac à merde ». La FFF le suspend pendant un an. Rien de vraiment sérieux n’est à signaler sur le plan disciplinaire dans les années 1990 et 2000. Le calme avant la tempête. # !*! $! + AVANT d’accueillir Naples ce mardi au Vélodrome lors de la 3e journée de Ligue des champions, Marseille n’a plus le droit à l’erreur. Pour conserver une infime chance de participer aux 8es de finale, le club phocéen doit s’imposer et marquer ses premiers points en C1. Après deux défaites face à Arsenal (1-2) et à Dortmund (3-0), l’heure n’est plus aux calculs. Problème, l’OM traverse une zone de turbulences. Deux semaines après la défaite concédée à domicile contre le PSG lors du Classique (1-2), Marseille a subi vendredi son troisième revers consécutif à Nice (1-0), toutes compétitions confondues. « Nous sommes à Marseille. Deux défaites, ça fait déjà jaser, alors avec trois, ça va remuer, mais on sait ce qu’on vaut, nous n’allons pas paniquer », a admis Rod Fanni. Elie Baup le reconnaît lui-même, « ce n’est pas une bonne période pour nous en ce moment en termes de résultats, mais le contenu et l’attitude des joueurs sont irréprochables ». Peut-être, mais ces contre-performances qui s’accumulent n’ont PROGRAMME #! )!#% $! !" ! ( " $ " " 3E JOURNÉE LIGUE DES CHAMPIONS GR. E SCHALKE 04 (1) ST. BUCAREST (4) GR. F MARSEILLE (4) ARSENAL (1) GR. G FC PORTO (2) AUSTRIA VIENNE (3) GR. H AC MILAN (2) C. GLASGOW (4) mardi 20h45 Canal + - CHELSEA (3) BÂLE (2) NAPLES (2) B. DORTMUND (3) ZÉNITH ST. P. (4) ATL. MADRID (1) FC BARCELONE (1) AJAX A. (3) rien de rassurantes au moment de défier Naples, deuxième de Serie A. Surtout que l’OM a la fâcheuse habitude depuis le début de saison de s’incliner dès lors que la route s’élève, avec quatre défaites en quatre matchs face à des adversaires supposés supérieurs sur le papier. « Il faut s’appuyer sur l’état d’esprit et avoir confiance dans ce qu’on fait pour inverser la tendance », insiste l’entraîneur marseillais, qui devra se passer de son défenseur brésilien Lucas Mendes, victime d’une entorse à la cheville contre Nice. « On n’a pas le temps de gamberger », soulignait Souleymane Diawara vendredi soir, tout en assurant ne pas avoir la sensation de voir un groupe touché mentalement par la spirale négative actuelle. Il y a trois ans, l’OM avait connu pareille entame de compétition avec deux revers contre le Spartak Moscou (0-1) et à Chelsea (0-2). Cela ne l’avait pas empêché de relever la tête et de se hisser au tour suivant en alignant quatre victoires. Sauf que le troisième larron proposé, en l’occurrence les Slovaques de Zilina, avait tout du parfait sparring-partner. Même si Naples a perdu de sa superbe depuis quelques semaines, avec une défaite à Arsenal en Ligue des champions (2-0) et un premier revers en championnat vendredi lors du choc au sommet contre la Roma (2-0), l’adversité sera tout autre. Et le challenge bien plus corsé pour les Marseillais. ■ V. D. +@ La Coupe du monde 2010 est le théâtre de la fameuse grève de Knysna orchestrée par plusieurs cadres des Bleus pour soutenir Nicolas Anelka, auteur de propos injurieux à l’encontre de Raymond Domenech. Alors que l’ancien enfant terrible est suspendu 18 mois, Patrice Evra, Frank Ribéry et Jérémy Toulalan écopent respectivement de cinq, trois et un match de suspension. Pour leur comportement lors de l’Euro 2012, Jérémy Ménez (accrochage avec son capitaine Hugo Lloris) et Samir Nasri (insultes envers un journaliste) avaient écopé d’un et trois matchs. Une jurisprudence Nasri qui pourrait s’appliquer au cas Evra. Enfin, Yann M’Vila demeure indésirable de toutes sélections nationales jusqu’au 30 juin 2014 pour être sorti en boîte de nuit entre deux matchs des Espoirs (en octobre 2012) avec Wissam Ben Yedder, Antoine Griezmann, Chris Mavinga et Mbaye Niang, non-convocables quant à eux jusqu’à la fin 2013. ■ EN BREF Tennis : Serena Williams pour finir en beauté Serena Williams espère conclure une année déjà exceptionnelle (73 victoires, 4 défaites) par un nouveau sacre au Masters féminin, disputé de mardi à dimanche à Istanbul, où seule Victoria Azarenka paraît avoir les moyens de lui barrer la route. Rugby : des Bayonnais ivres à l’entraînement Le Gallois Mike Phillips et les Néo-Zélandais Dwayne-Haare et Stephen Brett sont convoqués ce mardi par le président de Bayonne, Philippe Rugierri, et risquent une sanction pour s’être présentés à un entraînement en état d’ivresse le 11 octobre au lendemain d’un succès en Challenge européen. Badminton : le gratin mondial à Paris » OM-Naples en direct sur Rod Fanni (à droite) et Jérémy Pied, lors du match Nice-Marseille, vendredi. sport24.com VALERY HACHE/AFP Les principaux champions de la discipline s’affrontent de mardi à dimanche aux Internationaux de France organisés à Coubertin (Paris). + '5%"06 **', 2-, +-, -5%3%'* 88% 1&F)G% N83%F" C %K 9% %:FS N83%F" G>NF <8%KK% N83%F" 83G%K1 N83%F" 8N#% N83%F" G%G G>NFG" +F)F% %K %88%2G>NF" P<NG @F<@<G% 8% 9%FF%#3 ML <K<F% MU?L" MU 1%NF%G" 8 G%G :%P%NR %K :3)%G" G%G @%K3KG2:%P%NR %K @%K3K%G2:3)%G" F&83G& %: MUU?" %: @F&G%:% #% G<: F&83GK%NF" 8%G +9388%G N83%F" 1%%FF:K .2-(5'-, 6 #'*+ + -3% -*-,3)'13 2-5%2 .%!* (2' % 3:&28N :39& @F GS <F.%:GTK%F:" G%F @F&&#&" #% ?H 1 LU ?; 1 LU" #EN: K%83%F #E3:3K3K3<: N 8:..% N#3<2P3GN%8" I 3G" FN% 31%82:.%" F3G A?I%B" A9&KF< 31%82:.%2NK%N38BC FK33@K3<: @F&P<3FC <:KK ! 9%F3NC<F. <N U? ,, H- H; ?UC P<NG +<:K @FK #N F@@%8 3%N #% ** 2,-'3 8% ?; <K<F% MU?L" %: G<: #<9338%" <N8<.:%2388:<NFKC :% 9%GG% G%F &8&F&% 8% P%:#F%#3 M, <K<F%" ; 1 LU" %: 8E&.83G% 3:K2<N3G2#E:K3:" IL" FN% #% N9FK3:" F3G A;%BC N#<N3: %8+<F.%" G<: +38G" @F&G3#%:K #N <:G<FK3N9 #%G <NFG%G #% <99%F% %NF<@&%::%" @F&G3#%:K #N S:#3K .&:&F8 #% 8 <NFG% #% <99%F% #% F3G" @F&G3#%:K #% 8 19F% F3KF8% 3:K%F:K3<:8% #% F3G" 9% F<8% 39%:%T" G +388%" %K K<NK% 8 +9388% P<NG +<:K @FK #N #&)G #% + -, :&% <8%KK% %F<S" <:K 8 KF3GK%GG% #% +3F% @FK #N #&)G #N -*-,* , 1%P83%F #% 8 &.3<: #E1<::%NF" <++33%F #:G 8E<F#F% :K3<:8 #N &F3K%" GNFP%:N 8% MU <K<F% MU?L" #:G G ;?% ::&%C &F&9<:3% F%83.3%NG% NF 83%N %: 8 1@%88% @F<K%GK:K%" N P388.% M-" %FG21%T2%FF3: AN3GG%B" 8% 9%FF%#3 ML <K<F%" ?- 1 LUC %: *" PC L?2LMC NF%:K NK19::" K183% F9%" &P3: <F3%N" N#% DN%G2N%KKF#" G%G :%P%NR" 8%NFG <:6<3:KG %K %:+:KG <:K 8 #<N8%NF #% P<NG +3F% @FK #N #&)G #% *-2, GNFP%:N 8% ?; <K<F% MU?L" 8E.% #% I, :GC &F&9<:3% F%83.3%NG% G%F &8&F&% 8% 9%FF%#3 ML <K<F%" ?- 1 LU" %: 8 G383DN% 3:K%28<K38#%" ML 3G" FN% G2G%G" F3G AH%BC %K P3G K3%:K 83%N #% +3F% @FKC -I" FN% %:KF8%" 2?HHI <:K.:S282388%C 9% P: <::%+<:" 31F# %K N38% F<N&K&" %:&% %K 31%8 3KK<:" G%G %:+:KG" 3F.3:3% %K P3#" 9:K1 %K 38839" F:7 %K F3:%" G%G @%K3KG2%:+:KG" <9:" G1" P" 38%G" N883:" %GG %K 39<:" G%G FF3)F%2@%K3KG2%:+:KG" 8%G +9388%G ##3" 88<+" :.%8" 1<N8" 1<NFDN3" 3KK<:" F3" 37(8 %K 839 <:K 8 KF3GK%GG% #% P<NG +3F% @FK #% 8 #3G@F3K3<: #% ,,8 +9388% F@3: %K K<NG %NR DN3 8E<:K 39& <:K 8 KF3GK%GG% #% P<NG +3F% @FK #N #&)G #% 3:%:K <::%+<:" 1<9G %K F32%F%#%G <::%+<:" K3%::% %K 3F.3:3% <::%+<:" #<NF# <::%+<:" G%G %:+:KG" #F3%:" 3K<F" 8%<:<F" 8:1%" G%G @%K3KG2%:+:KG" 7, GNFP%:N 8% ?* <K<F% MU?LC % N8K% G%F &8&F& 8% 9%FF%#3 ML <K<F% MU?L" ?U 1 LU" N K%9@8% #% GGS2::<:3K3<:" ?;" FN% <FK9%FK" F3G A?I%BC E3:1N9K3<: NF 83%N N 39%K3)F% 9F3: #% )K%" 8% G9%#3 MI <K<F% MU?L" ?? 1%NF%GC ''2 GNFP%:N 8% ?* <K<F% MU?L" 8E.% #% ,L :GC : #%F:3%F 1<99.% 8N3 G%F F%:#N 8% 9%FF%#3 ML <K<F%" ?I 1%NF%G" N F&9K<F3N9 #N 39%K3)F% #N )F%213G%" H?" 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LEMOINE/BSIP " Caroline Beyer @BeyerCaroline A s-tu eu des notes aujourd’hui ? » Cette rituelle question des parents, est-elle en passe de tomber en désuétude ? À l’école primaire, la notation chiffrée est devenue un « épiphénomène », confirme un rapport de l’Inspection générale de l’éducation nationale, récemment publié (*). Absente ou exceptionnelle en maternelle, elle est utilisée dans moins d’une école sur trois en élémentaire. Depuis de longues années déjà, les notions d’« acquis » et « non acquis », les couleurs, smileys ou les petits nuages alternant avec des soleils ont envahi les bulletins des écoliers. Un développement anarchique de codes multiples et variés, qui rend désormais vaine toute comparaison d’un niveau à un autre, y compris dans le même établissement ! « Impossible de savoir ce que maîtrisent effectivement les élèves (…) On ne sait pas ce qu’on évalue. Les niveaux de performances ne sont pas définis », s’inquiète le rapport qui préconise de « repenser un véritable cadrage national ». La disparition des notes, annoncée depuis quarante ans aurait donc eu raison de notre système d’évaluation. Constat d’autant plus ironique qu’à l’entrée au collège, ce « petit lycée » selon la tradition française, la notation chiffrée fait son grand retour, parfois brutalement. Comment comprendre que l’on puisse passer de la colonne « en cours d’acquisition » à un 2 sur 20 en dictée ? Et que dire de ces établissements prisés parisiens qui n’hésitent pas à mettre en scène dès la sixième un rendu des copies par ordre décroissant ? « Depuis 1969, on sait bien que les notes, c’est très vilain, ironise Pierre Favre, président du Syndicat national des écoles (SNE). Pourtant à l’école primaire, certains enseignants continuent à en mettre. Il n’est pas rare de voir figurer sur des bulletins de CM2 des notes chiffrées en mathématiques et en français, au crayon à papier… Les proviseurs de collège, qui peuvent ainsi composer des groupes homogènes, nous en sont reconnaissants », explique-t-il, témoignant d’une schizophrénie toute française sur le sujet. Un taux de redoublement record Le 6 janvier 1969, une circulaire appelait les enseignants à remplacer les notes par des lettres. « Les travaux scolaires les plus formateurs sont ceux où la préoccupation de la note s’efface », précisait alors le ministre de l’Éducation, Edgar Faure. Vaine tentative puisque rapidement les lettres A, B, C, D et E se sont trouvées agrémentées de + ou de -, avant d’être délaissées… De même, en 2005, la loi Fillon consacrait la notion de « compétences » - très en vogue, modèle finlandais oblige -, qui s’accommode mal de la note. Le « socle de connaissances et de compétences » (que tout élève se doit de maîtriser à l’issue de la scolarité obligatoire) ainsi élaboré, s’est agrémenté du « livret personnel de compétences ». Cette usine à gaz, dont les enseignants ne se sont pas réellement saisis, était censée se substituer à la note, en optant pour les notions d’« acquis », « en cours d’acquisition » et « non acquis ». En réalité, elle s’y est superposée. Mais si la culture de la note reste dominante au collège, des « classes sans note » ont fleuri ici et là, dans le cadre d’expérimentations permises par cette même loi Fillon. Le rapport de l’Inspection générale en ' "" ' " # " %! " "# & '% ' # $ " & " $ a recensé 2000 en 2012. Soutenues par les inspections d’académie, elles traduisent la logique de compétence et apportent une réponse au message suivant lequel il faut abolir cette notation « qui fait peur et qui fait mal ». Message appuyé par les études de l’OCDE faisant état de l’inhibition des petits Français et mettant en avant en France un taux de redoublement record. « Je ne dis pas que c’est miraculeux, mais notre expérimentation a bouleversé la pratique des enseignants », estime la principale du collège GuillaumeBudé, situé dans le XIXe arrondissement parisien, à quelques pas de la place des Fêtes. L’établissement classé en zone de réussite scolaire (43 % de boursiers) a lancé en 2011 une expérimentation dans ses classes de 6e, étendue désormais jusqu’à la 4e. Quelque 360 élèves sur 480 sont ainsi évalués par compétences, suivant un code couleurs de quatre échelons. Un projet porté par une quinzaine de professeurs qui a donné lieu à une introspection collective. Sur la base du « socle », ils se sont attelés à définir des grilles d’évaluation. « Nous nous sommes posé des questions basiques sur ce que l’on apprend aux élèves et ce que l’on attend d’eux lors d’une évaluation », raconte Jérôme Musseau, professeur de SVT. « Ce nouveau système pourrait tout aussi bien fonctionner avec des notes », poursuit-il pointant le cœur de la problématique, qui ne tient pas tant à la notation chiffrée qu’au sens donné à l’évaluation. Mais pour Karine Poree, principale du collège Vernay de Tournan-en-Brie en Seine-et-Marne, qui envisage de se passer de la notation chiffrée l’an prochain dans ses huit classes de 6e, il faut en passer par une suppression des notes, « pour déstabiliser les représentations de chacun ». Ce collège « modèle » de l’académie de Créteil expérimente le « sans-note » sur une cohorte entrée en 6e en 2010 et arrivée désormais en 3e. Une trentaine d’élèves sont ainsi évalués par compétences autour de quatre paliers. Manque d’ambition et d’autonomie, décrochage et phobies scolaires ont motivé la démarche dans cet établissement de zone semi-rurale, au public mixte. Comme au collège Budé, elle a donné lieu à un travail collectif qui a permis aux enseignants, habitués à travailler seuls, de jeter des ponts entre les disciplines et élaborer des projets communs tels que cet axe autour de « la maîtrise de la langue orale » en 6e. Les règles du jeu en matière d’évaluation ont par ailleurs été revues : transparence sur les objectifs, absence de pièges, autoévaluation, possibilité de refaire un devoir raté. « Dans cette classe, nous avons moins recours aux sanctions et punitions. Le niveau est hétérogène. Les élèves performants le sont restés, les moyens ont pris confiance, les élèves en difficulté n’ont pas décroché. On leur a laissé le temps de comprendre le sens de l’école », conclut la principale, concédant qu’il lui a fallu convaincre les parents des meilleurs éléments. Reste que certaines expériences se révèlent moins concluantes. « Le bilan n’étant pas à hauteur nos attentes », ont estimé en 2010 les enseignants du collège Maxence-Van-der-Meersch à Roubaix, à l’issue d’une expérience d’une année dans une classe de 6e. « Il a été possible de les faire travailler, mais plutôt moins que les élèves des autres classes », expli- Nos notes sont les plus précoces et les plus tatillonnes, les plus systématiques, les plus définitives, les moins encourageantes VINCENT PEILLON DANS SON OUVRAGE « REFONDONS L’ÉCOLE », PARU EN 2013 LE FIGARO que le rapport qui détaille que seuls trois élèves ont fait l’effort d’apprendre les conjugaisons. « La disparition de la note ne semble donc pas être une solution pour agir sur la motivation d’élèves d’un collège “ambition réussite” ». Sous couvert de bonnes intentions, le risque ne serait-il pas au fond de diluer des insuffisances derrière une évaluation revisitée ? Le rapport de l’Inspection générale s’inquiète de projets « conçus principalement comme une réponse au manque de travail des élèves, à leur manque de motivation » et évoque en outre des « tâtonnements », éloignés d’« une démarche expérimentale au sens scientifique du terme ». « Il serait vain de trop attendre d’un système où la notation chiffrée aurait disparu », conclut-il enfin. Et pourtant, les débats et emballements médiatiques sur le sujet de la notation restent sur ce mode binaire. La suppression des notes ou la fin du classement, du tri, des reproductions sociales, du conformisme, de la sanction, du stress des élèves… L’idée est séduisante mais ne relève-t-elle pas du sophisme ? Sur ce sujet passionnel, deux visions s’opposent immuablement. D’un côté, les défenseurs de la traditionnelle notation sur 20, au nom de sa précision, de sa justesse, de son exigence, de l’autre ses farouches détracteurs, qui dénoncent un système cassant et stigmatisant, prônent une évaluation dite « positive », opposée à une évaluation « sanction », et estiment que l’on pourrait se passer de la note au moins jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire. La « stratégie de l’autruche » On se souvient d’une pétition pour la suppression des notes à l’école primaire publiée en novembre 2010 dans Le Nouvel Observateur. « Une mauvaise note accable l’enfant, le décourage, le désespère », expliquait le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, signataire du texte aux côtés d’une vingtaine d’intellectuels parmi lesquels le pédopsychiatre Marcel Rufo, l’écrivain Daniel Pennac, le généticien Axel Kahn ou encore Richard Descoings, le défunt patron de Sciences Po. Luc Ferry y avait opposé une tribune enflammée dans Le Figaro, dénonçant une « stratégie de l’autruche ». « Parce que la couleur, ce serait plus gentil, moins rude et moins raide que la note ? Prend-on les élèves et les parents pour des benêts ? (…) Imagine-t-on sérieusement que, pour être seulement plus floues, ces notations déguisées changeront quoi que ce soit au fond du problème ? », interrogeait l’ancien ministre, pointant le décrochage scolaire. De l’avis de tous les professeurs, la notation chiffrée a ses limites et en appelle au discernement. Les études issues de la « docimologie », cette science de l’évaluation, mettent en avant son caractère subjectif : les élèves issus des catégories aisées, de sexe masculin et non redoublants seraient mieux notés. Ajoutons à cela des pratiques suivant les enseignants. Quand certains n’hésitent pas à user du 1 sur 20, d’autres ont recours à la note thérapeutique. Mais va-t-on en finir avec ce faux débat sur la suppression des notes pour enfin se pencher sur les enseignements et leur évaluation ? C’est précisément la mission du Conseil supérieur des programmes que le ministre de l’Éducation a installé le 10 octobre. « Nos notes sont les plus précoces et les plus tatillonnes, les plus systématiques, les plus définitives, les moins encourageantes », estime pour sa part Vincent Peillon dans son ouvrage Refondons l’école, paru en février 2013. La logique d’évaluation par compétences va-t-elle définitivement l’emporter ? ■ (*) «La notation et l’évaluation des élèves éclairées par des comparaisons internationales», daté de juillet 2013, publié en octobre CHAMPS LIBRES LE FIGARO mardi 22 octobre 2013 13 ÉCONOMIE L’ANALYSE Jean-Pierre Robin [email protected] 1 L'envolée des dépenses en un demi-siècle... DÉPENSES PUBLIQUES* 56,9% en % de PIB 50 LE RAS-LE-BOL fiscal est la chose du monde la mieux partagée. À en croire un sondage Ipsos publié à l’initiative de la Revue française des finances publiques, Le Monde et BFMTV, 72 % des Français trouvent « excessif » le montant des « différents impôts et taxes » qu’ils paient. Pourtant, 57 % de ces mêmes contribuables considèrent l’impôt comme « un acte citoyen ». Ces deux chiffres, apparemment contradictoires, nous plongent au cœur de la schizophrénie de la douce France. D’un côté, chacun se sent individuellement accablé par le fisc, et non sans raison. À l’évidence, « l’enfer fiscal », ce n’est pas les autres, il me frappe « moi ». Chaque citoyen « puissant ou misérable » juge que ce qu’il acquitte sera toujours trop. C’est humain : chacun voit midi à sa porte. Mais, en même temps, les Français, drogués à la dépense publique, font preuve d’une certaine clairvoyance lorsqu’ils saluent, à 57 % d’entre eux, les vertus de l’impôt : 57 %, c’est précisément la part des dépenses publiques dans la richesse nationale du pays, son PIB (produit intérieur brut). Voilà qui est cohérent. Plus personne ne peut en effet l’ignorer tellement l’information est diffusée en boucle dans tous les médias : la France figure, juste après le Danemark, comme le pays où les fruits de la production nationale sont les plus collectivisés au monde (les organisations internationales ne fournissent pas de statistiques sur Cuba ni sur la Corée du Nord). Mais tout le monde ne s’en offusque pas, loin s’en faut. Les dépenses publiques sont perçues, bien souvent, à gauche et à droite, comme consubstantielles au « modèle français ». Est-il alors possible de les réduire sans remettre en cause ce qu’on appelle le « pacte républicain » ? AVEU DE FRANÇOIS HOLLANDE ❙ L’ÉTRANGE Jouant les «M. Prudhomme», le chef de l’État avait surpris son monde lors de sa première conférence de presse, en novembre 2012 : « La dépense publique atteint aujourd’hui 57 % de la richesse natio30 nale… C’était 52 % il y a cinq ans. Est-ce que l’on vit mieux pour autant ? Est-ce que l’État est devenu plus juste, plus efficace ? 20 Est-ce que les prestations ont permis de réduire les inégalités ? Non ! », avait-il 10 conclu de façon catégorique. Toutefois, il y a loin de la coupe aux lè2012 vres. Dans sa loi de programmation des 0 finances publiques 2012-2017, le gouver1960 2012 nement s’est donné pour objectif de reve* État et Sécurité sociale et collectivités territoriales nir à un taux de 53,6 % (du PIB) et non de Sources : Insee, direction générale du Trésor 52 %. Courageux mais pas téméraire. Car n’en déplaise à François Hollande, les usagers des services publics et les bénéfi- 40 34,6 2 ...due à une forte augmentation des prestations sociales STRUCTURE DE LA DÉPENSE en % Investissements Autres Charges d’intérêt 15% ❙ penses « individualisables », les prestations en numéraire, retraites, indemnités chômage, aides au logement, sans oublier les subventions aux entreprises. Or ce sont ces budgets qui pèsent dans la balance. Ils sont au cœur du « modèle français ». Leur point commun est d’assurer une redistribution entre les actifs et les retraités ou les chômeurs, entre les malades et les bien-portants, entre les « forts » et les « faibles », individus ou entreprises. Ces « transferts » d’argent représentent 650 milliards d’euros (Sécurité sociale et aides de l’État), soit 56 % de toutes les dépenses publiques, selon Bercy. Dans ces conditions, l’opposition de bon sens entre « réduction des dépenses » et « hausses d’impôts » - les premières étant préférables aux secondes pour réduire les déficits - perd alors de sa pertinence. Exemple : pour un cadre, la perte d’argent sera la même, qu’on réduise ses allocations familiales (« une dépense » pour les comptes des CAF) ou qu’on relève son impôt sur le revenu ! « Notre État est passé du Code civil au Code de la Sécurité sociale », résumait la semaine dernière Alain Richard, sénateur PS et ancien ministre de François Mitterrand, lors d’un colloque du Conseil d’État. Ce que Bruno Le Maire, député UMP et ancien ministre de Nicolas Sarkozy, traduisait plus crûment : « Notre État est devenu un guichet pourvoyeur de prestations sociales, il a été dévoyé par l’État-providence. » DÉRIVES DE L’ÉTAT BRANCARDIER ❙ LES LA FRANCE DES GUICHETS AUX AGUETS Cette tendance lourde du « modèle français » depuis 1960, soi-disant protecteur mais économiquement de moins en moins performant, sera d’autant plus difficile à inverser qu’elle a été aggravée par toute une série d’erreurs de politique économique commises depuis une quinzaine d’années. L’économiste Patrick Artus, de la banque Natixis, a identifié trois de ces handicaps structurels que l’État s’est efforcé de combler en érigeant tout un arsenal de subventions publiques. Lesquelles coûtent de plus en plus cher, pas moins de 8,8 % du PIB, soit quelque 180 milliards d’euros chaque année. Il s’agit tout d’abord des aides au « travail peu qualifié », sous la forme d’allégement de charges sociales, ou de déductions d’impôts pour les employeurs. Elles continuent de prospérer avec les « contrats de génération ».... Leur facture annuelle équivaut à 1,5 % du PIB. Deuxième vecteur, les soutiens aux entreprises, dont on déplore l’insuffisance des marges… en raison notamment de charges sociales et d’impôts trop lourds. D’où toute une série de rustines, dont le CICE n’est que la dernière mouture, et un coût global pour les finances publiques s’élevant à 5,4 % du PIB l’an. Le troisième canal est d’ampleur plus modeste, mais les 40 milliards d’argent public pour Comment en est-on arrivé là ? En 1980, la France et l’Allemagne avaient un niveau de dépenses publiques comparable (46 % du PIB chez nous et 46,9 % outre-Rhin). Les taux sont aujourd’hui respectivement de 56,9 % et 45 %, et l’écart - le handicap français disent les libéraux - est encore plus large vis-à-vis du Japon et des ÉtatsUnis qui se situent aux alentours de 40 %. Comparaison n’est pas raison, entend-on souvent. Les périmètres ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre. « La protection sociale, la santé ou l’éducation sont dispensées en France directement par l’État qui en assure le financement par des prélèvements obligatoires… Dans certains pays, seule une partie de la couverture maladie ou retraite est obligatoire, les individus étant ensuite “libres” de choisir le niveau de dépense qu’ils souhaitent », considère Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision à l’OFCE. Il a calculé que si l’on ne tient compte que des actions de type régalien (sécurité, justice, etc.), la France n’arrive qu’au dixième rang des pays de l’OCDE, derrière les Pays-Bas et même les ÉtatsUnis. Ramenées à cette définition, nos dépenses collectives ne dépassent pas 18,2 % du PIB. Cela exclut toutes les dé- aider les Français à se loger sont la rançon des échecs des gouvernements successifs dans leur politique du logement. Cet État brancardier, qui vient d’ajouter la Bretagne à la liste de ses urgences, pourrait-il enlever les béquilles sans fragiliser dangereusement l’édifice socioéconomique ? « Le fait que des problèmes structurels graves de l’économie doivent être compensés par l’argent public est un obstacle majeur à l’amélioration des finances publiques et à la baisse de la pression fiscale », note Patrick Artus. PACTE RÉPUBLICAIN DOS ❙ LEA BON Bernard Cazeneuve tient à sa formule : « La République, c’est aussi l’impôt », déclarait le ministre du Budget fin septembre à RTL. Puis à Europe 1, « l’impôt, c’est la République ». Les « républicains » de 1792 doivent se retourner dans leur tombe, eux qui supprimèrent les impôts honnis de l’Ancien Régime pour les remplacer par des « contributions ». Notre grand argentier n’est pas plus heureux dans son expression quand il prétend que « l’impôt participe au pacte républicain ». Le ministre n’est certes pas le seul à l’invoquer à tout bout de champ. À droite aussi, on en fait grand usage. Mécontent des réformes sur la politique familiale, le député UMP du Rhône, Philippe Meunier, appelait l’hiver dernier, « les Français à se mobiliser pour arrêter ces dérives gouvernementales qui remettent en cause notre pacte républicain issu du Conseil national de la résistance ». Le raccourci est séduisant : le CNR de 1944 est effectivement à l’origine de la Sécurité sociale et des programmes sociaux de l’après-guerre. Le « pacte républicain » a bon dos, et on en chercherait en vain une définition dans la Constitution. Cette formule consensuelle, apparue subrepticement dans les années 2000, tend à se substituer au « modèle français », dévalué par ses contre-performances en matière de croissance et d’emploi. Ce faisant, on s’exonère de « l’analyse d’efficience approfondie des dispositifs de l’administration », comme le recommande l’OCDE dans son étude 2013 sur la France. Et dans la foulée, les économistes internationaux proposent de « fusionner les plus petites des 36 700 communes et de supprimer les départements ». Une piste parmi cent. L’OCDE résume par ailleurs très bien le piège dans lequel est tombée la société française. La France est assurément l’un des pays les moins inégalitaires grâce à ses transferts sociaux. En revanche, les disparités de revenus primaires (avant redistribution) y sont parmi les plus grandes « en raison du faible taux d’emploi » et du chômage, est-il dit. Le « modèle français » s’oppose à la décrue de la dépense publique en laquelle il voit bien naïvement un gage d’égalité. C’est en réalité un miroir aux alouettes de plus en plus coûteux pour la prospérité du pays. ■ collectiviste que la France 3 En Europe, seul le Danemark est plus t DÉPENSES PUBLIQUES en nem 2011 PAR FONCTION ises iron ure rité trepr Env Cult ent aux e r u é en % de PIB c n é en s t nem s gé Défen re et ss aux emen eig té vice Ens Ord Aide Log Sa n Se r t tec Pro 41% 57,6% 32% Prestations sociales 56% 49,9% Italie 49,5% Zone euro 48,6 45,3% Allemagne Investissements 6% Sources : Insee, direction générale du Trésor 34% 10 20 30 Source : Eurostat 40 4 Japon et États-Unis, un tout autre modèle social 5% EN 2011 0 46% DÉPENSES PUBLIQUES 2012 en % de PIB 56,9% 50% France Zone euro Prestations sociales Infographie 40,3% 41,2% 43,2% 42,7% Canada Japon OCDE Autres Fonctionnement iale France Royaume-Uni Charges d’intérêt so c Danemark EN 1960 10% ion 9% 3% Fonctionnement ciaires de prestations sociales ont l’impression de vivre moins bien lorsque les budgets de l’État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales diminuent. Ces trois composantes des dépenses publiques totalisent ensemble 1 151 milliards d’euros. Elles innervent la société française de fond en comble. Rapportées à l’ensemble de la population, elles représentent pour chaque Français 17 708 euros par an ; c’est plus que le salaire annuel brut d’un smicard (17 130 euros) ! De même, la dépense publique pèse-t-elle infiniment plus que l’ensemble des salaires et des traitements distribués dans le secteur privé et le public réunis, lesquels ont été de 803 milliards d’euros en 2012, selon l’Insee (source des chiffres précédents). L’argent public est devenu une sorte de sursalaire accordé à chaque citoyen, du nourrisson au centenaire, globalement supérieur au fruit de son travail. Le président de la République semble s’inquiéter que l’énorme masse d’argent public ne pénalise la compétitivité des entreprises et l’emploi , mais il a fait en sorte que son propos reste sibyllin. Car il sait fort bien que l’événement économique et comptable le plus important de l’année pour les Français est la discussion des budgets de l’État et de la Sécurité sociale qui ont lieu actuellement à l’Assemblée nationale. Toute remise en cause, même partielle, est alors vécue comme un drame, que ce soit le quotient familial, le CIR (crédit impôt recherche) ou le CICE (crédit d’impôt compétitivité-recherche). États-Unis Source : OCDE CHAMPS LIBRES DÉBATS mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO 14 I FRANÇOIS-XAVIER BELLAMY Le professeur de philosophie estime qu’en autorisant l’adolescente expulsée à rentrer en France mais sans ses parents, le chef de l’État montre sa méconnaissance de ce que sont la famille, la loi et sa propre fonction. l est des décisions qu’il faut regarder comme des symptômes. L’intervention du président de la République dans le dossier de la jeune Leonarda a marqué et inquiété les Français, parce qu’elle confirme que nos gouvernants agissent dans l’ignorance de trois repères pourtant nécessaires à l’équilibre de notre société. En s’adressant à la collégienne expulsée pour lui proposer, « et à elle seule », de revenir en France, François Hollande a d’abord montré qu’il ignorait délibérément la réalité d’une famille. De quel droit un responsable public pouvait-il s’adresser directement à une mineure, sans un seul mot pour ses parents ? Quels que soient leurs défauts, et leurs torts certainement bien réels dans cette histoire, ils demeurent évidemment les premiers responsables de leurs enfants. Mais il y a plus grave encore que ce mépris affiché pour le rôle des parents, auquel la politique familiale et éducative du gouvernement nous a déjà, hélas, suffisamment habitués. Par sa proposition, le président de la République place une jeune fille de quinze ans devant une alternative inhumaine : il la somme publiquement, sur les écrans de toutes les chaînes nationales, de choisir entre la France et sa famille. Après le traumatisme de l’expulsion, Leonarda se trouve piégée par François Hollande dans un épisode de téléréalité qui ressemble à un cauchemar. Abandonnera-t-elle ses proches pour aller chercher un avenir loin d’eux ? Cette simple proposition du président dit tout de la vision du monde et de l’homme qui semble inspirer sa majorité : on peut lire en elle l’éclatement de cette solidarité première qu’est la cellule familiale, la solitude de l’individu que l’on déplace au gré des calculs, le primat de la volonté politique qui, en toute bonne conscience, arrache un enfant à ses frères, ses sœurs, ses parents, aux liens primordiaux qui le construisent. Pour faire cette proposition, il fallait ignorer ce qu’est une famille. le père ? En lieu et place des processus démocratiques, qui garantissent l’application égale du droit pour tous, l’opinion subjective des figures du clan socialiste se permet de faire la loi, au grand jour. Jamais le principe de séparation des pouvoirs n’aura été aussi massivement méprisé, jamais l’arbitraire des puissants n’aura été aussi tranquillement affirmé et par ceux-là mêmes qui s’étaient fait une spécialité de dénoncer l’« hyperprésidence » de Nicolas Sarkozy. Cet épisode renforcera chez les Français le sentiment désespérant que l’application du droit est affaire Leonarda se trouve piégée de calculs et de combinaisons par François Hollande dont les ressorts dans un épisode de téléréalité obscurs n’ont qui ressemble à un cauchemar rien à voir avec la justice : selon Il fallait aussi abandonner tout que vous serez médiatisé ou non… sens de la loi. Voici un président Pour se permettre semblable de la République qui intervient pour « jugement de cour », il fallait dire que le droit, la loi et les décisions bien ignorer ce qu’est une loi. de justice ont été respectées ; et qui Au fond, et c’est là ce qui reste n’affirme cela que pour les contredire encore le plus inquiétant, il semble que immédiatement, dans une décision le président de la République ignore caractérisée par l’arbitraire le plus jusqu’à sa propre fonction. Au moment total. Le chef de l’exécutif décide donc, où serait nécessaire une parole de façon parfaitement unilatérale, que qui prenne de la hauteur, qui fixe des décisions judiciaires plusieurs fois une orientation générale, qui dessine confirmées ne seront pas appliquées. une vision d’ensemble - il se tait. Et puisque, une fois passé la loi, il n’y Lorsque son propre camp se déchire a plus de bornes, voilà toute la majorité sur la question fondamentale qui s’engage derrière lui dans une de l’intégration, par exemple, il se tait, sinistre négociation : qui laisseronset son silence est insupportable. nous revenir ? Personne ? Seulement Mais que survienne un cas particulier les enfants ? Avec la mère ? Mais sans important, certes, mais qui demeure le cas d’une famille parmi tant d’autres : alors il intervient avec fracas, entre dans le dossier par l’effraction des écrans de télévision pour courtcircuiter en direct tous les intervenants légitimes et offrir une solution à la fois inexplicable et injustifiable. François Hollande sait-il bien quel est son propre rôle ? Pour agir ainsi, ignorait-il ce qu’est un président de la République ? Cette triple ignorance du chef de l’État et de sa majorité a donné lieu à l’un de ces grands moments du théâtre de l’absurde auquel notre vie politique nationale finit trop souvent par ressembler. L’absurde donne le vertige, ou la nausée ; il peut faire rire aussi, et nous pourrions nous sortir de cette situation en souriant, si elle n’était aussi tragique. L’ignorance des puissants est toujours destructrice. Et cette fois encore, elle a fait des victimes : je plains de tout cœur Leonarda et ses frères et sœurs, gamins ballottés entre le mirage européen qui aimante les peuples fragiles, et la cruauté d’une lâcheté déguisée en « humanisme » qui n’aura pas su leur offrir même la sécurité d’une parole claire. Le visage angoissé de Leonarda, jetée en pâture aux caméras du monde entier, constitue une obligation pour nous tous. Il nous commande de combattre l’inconscience de nos propres dirigeants par le travail d’une pensée exigeante, qui reconstruira patiemment une vision plus juste de la famille, de la loi et de la République. DESSINS DOBRITZ JULIEN NOCETTI Le chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri) tire les leçons de l’affaire Snowden pour le Vieux Continent. + » Lire aussi PAGES 2 ET 3 A lors que l’affaire Snowden provoque une crise diplomatique, les vingt-huit pays membres du Conseil européen se retrouveront les 24 et 25 octobre à Bruxelles, à l’initiative, notamment, de la France. Une partie des discussions, prévues de longue date, sera consacrée au numérique. Les pratiques d’optimisation fiscale des géants de l’Internet, en effet, préoccupent grandement nos dirigeants. Mais voilà que, en raison de l’actualité, les conséquences des révélations d’Edward Snowden sur le programme Prism seront aussi au menu des débats. La divulgation de la surveillance massive de milliards de données numériques par l’agence de sécurité américaine (NSA) sur les territoires de pays européens alliés des États-Unis – Allemagne et France principalement –, intervient en effet alors que se négocie un vaste accord de libre-échange entre Américains et Européens, destiné pour Washington à consolider sa prééminence technologique et économique à l’égard d’une Europe asthénique. L’affaire Snowden, humiliante pour l’Union européenne, a un corollaire : les travaux des instances communautaires pour obtenir un renforcement de la législation européenne sur la protection des données personnelles se heurtent à un intense lobbying de la part des entreprises et du gouvernement américains afin d’abaisser le niveau de protection de nos données. Or, ces initiatives bruxelloises ont de faibles chances de succès, ce qui révèle les insuffisances criantes de l’« agenda numérique » européen. Celui-ci vise avant tout à développer une économie autour des usages du numérique. Avant tout utilitariste, cette vision n’est guère à la hauteur des enjeux. Car l’un des enseignements de l’affaire Snowden est que la gouvernance d’Internet s’est muée en sujet politique de toute première de la déclaration de Montevideo, s’était déjà manifestée à Dubaï en décembre dernier, lors d’un sommet de l’Union internationale des télécommunications, contribuant à faire du numérique un enjeu de puissance. Leur constat est le suivant : Internet est en voie de « désoccidentalisation » accélérée, pour au moins deux raisons. Une raison démographique d’abord : sur les deux milliards d’internautes supplémentaires que comptabilisera la planète en 2020, plus de 90 % Le renforcement de la législation proviendront des européenne sur la protection pays hors-OCDE. Un motif de des données personnelles se heurte nature politique à un intense lobbying de la part et sécuritaire des entreprises et du gouvernement ensuite : las du « globalisme américains unilatéral » des États-Unis, importance. De nombreux États ces pays dénoncent les doubles contestent ouvertement le contrôle standards de Washington qui, tout qu’exercent les États-Unis en prêchant l’abolition des frontières sur la gouvernance d’Internet numériques, enregistre et exploite via ses infrastructures. Certaines des big data en échappant à tout institutions mises en place contrôle. par le gouvernement américain pour Dans ces débats, l’Europe est jusqu’à réguler Internet, comme l’Internet présent inaudible, voire absente. Corporation for Assigned Names L’Union européenne ne conceptualise and Numbers (ICANN), qui supervise ni n’anticipe les évolutions d’Internet, l’attribution des noms de domaine, si bien qu’elle laisse les Anglo-Saxons ont, au terme d’une réunion penser le numérique, souvent à Montevideo il y a quelques semaines, sous l’influence d’acteurs du Net dont appelé à l’internationalisation le rôle n’est pas sans rappeler celui du fonctionnement du réseau. des grandes compagnies des Indes dans L’ambition politique des grands l’Europe des XVIIe et XVIIIe siècles : tantôt alliées, tantôt rivales des États, émergents – Russie, Chine, Brésil, tantôt indifférentes à ses lois. Pourtant, Indonésie en tête –, à l’origine la révolution numérique entraîne une reconfiguration de la notion de puissance - et de sa géographie et impose de replacer le concept de souveraineté au cœur des débats. Afin d’éviter le creusement des clivages entre États-Unis et grands émergents, l’Union européenne a une responsabilité particulière pour réinventer la gouvernance nécessairement multi-acteurs d’Internet. L’Europe demeure seule à pouvoir maintenir le lien entre le système actuel et le projet des émergents de ramener Internet dans le giron des organisations internationales. Mais cela impose aux dirigeants européens de dépasser une logique classique d’asymétrie d’information : trop peu de débats parlementaires et publics, manque de critiques éclairées dans les médias, et faible structuration d’une expertise indépendante sur l’ensemble de ces questions caractérisent l’Union européenne. Ceux qui ne sont pas « digital natives » doivent comprendre que la technologie n’est plus seulement l’apanage de geeks : le numérique s’est imposé comme un véritable enjeu de puissance, qui repose sur une synergie étroite entre acteurs publics et privés. À l’Europe de dépasser ces faiblesses afin de s’organiser en pôle industriel et politique majeur d’Internet. L’enjeu pour les Européens est de parvenir à une convergence de leurs diplomaties numériques pour occuper un espace politique et économique entre États-Unis et grands émergents. BIBLIOTHÈQUE DES ESSAIS ■ Au nom du peuple français Jury populaire ou juges professionnels ? FRANÇOIS SAINT-PIERRE, ÉDITIONS ODILE JACOB, 199 P., 22,90 €. Me François Saint-Pierre a fait un rêve et de ce rêve, un livre est né. Le rêve, c’est celui d’une justice criminelle parfaite rendue par des hommes. L’avocat lyonnais, connu pour être un juriste particulièrement subtil, part du constat que la cour d’assises, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, est imparfaite. Les verdicts, soutient-il, tiennent de la loterie. Quant au jury, il n’est en fait que l’« instrument d’une gouvernance judiciaire aléatoire et terrorisante, dont l’intime conviction est le mode d’emploi ». Me Saint-Pierre voudrait donc réformer tout cela et formule, au terme de son ouvrage, dix propositions destinées à réhabiliter, simultanément, les assises et les jurés. Parmi celles-ci, il préconise une présélection des jurés populaires et l’obligation d’obtenir l’unanimité, lors du délibéré, pour prononcer une condamnation. Pourquoi pas ? C’est la règle aux États-Unis. Pas de chance : les erreurs judiciaires y sont légion, Me Saint-Pierre lui-même le constate. Son propos, toujours intelligent, est parfois contradictoire. Il aimerait aussi que soit réécrit, dans un style plus simple, le magnifique article 353 du Code de procédure pénale, lu à l’issue des débats, qui conduit à la notion, fondamentale, d’intime conviction. Dans le même temps, il estime que les jurés sont tous gens intel- ligents, et qu’à ce titre ils devraient disposer de l’entier dossier de la procédure (qui comporte parfois des dizaines de milliers de pages). L’auteur est peut-être trop brillant pour formuler des propositions simples. Par exemple, limiter la durée des journées d’audience, ce qui permettrait à chaque juré, universitaire ou ouvrier, de porter aux débats, jusqu’à la suspension, l’intérêt requis. Les initiés reconnaîtront, derrière les cas qu’il cite, des dossiers qu’il a défendus mais dont l’issue lui a déplu et sur lesquels il fonde sa réflexion. Quel livre aurait-il écrit à la seule aune de ses succès ? Pas celui-ci, sans doute. Mais cette méditation éclairée sur la cour d’assises mérite d’être lue, car la vision d’un praticien éclairé, toujours, porte un coup aux obscurantismes qui font tant de mal à la justice et à l’image que se font d’elle les citoyens. S. D.-S. Précision L’ouvrage d’Édouard Balladur chroniqué lundi par Jean d’Ormesson, La Tragédie du pouvoir, le courage de Georges Pompidou, est publié aux Éditions Fayard. LE FIGARO mardi 22 octobre 2013 CHAMPS LIBRES OPINIONS Renaud Girard Re [email protected] rgi Q uand les peuples européens ont approuvé le traité de Maastricht en 1992, il ne s’agissait pas seulement de créer une monnaie unique. Il y avait aussi un deuxième « pilier » du traité, qui était l’édification d’une politique de défense commune, à une époque où la Yougoslavie sombrait dans la guerre civile. Aujourd’hui que l’Union bancaire est en train de se mettre en place dans la zone euro, il est indéniable que le pilier monétaire de Maastricht a beaucoup progressé. En revanche, le pilier sécuritaire, qu’on appelle PSDC (politique de sécurité et de défense commune) dans le traité de @ 100 000 citations et proverbes sur evene.fr Lisbonne de 2007, laisse manifestement à désirer. La Méditerranée, qui avait été nettoyée de ses pirates dans la première moitié du XIXe siècle, est redevenue la mer de tous les trafics. Il n’y a plus de Barbaresques pour arraisonner les navires génois puis vendre leurs passagers comme esclaves sur les marchés d’Alger, mais il y a peutêtre pire : les trafiquants d’êtres humains, qui organisent l’immigration illégale vers les côtes européennes. Peu importe à ces nouveaux monstres que leur « cargaison » se noie, du moment qu’ils ont empoché leurs profits exorbitants (1 000 dollars pour une seule place en fond de cale à bord d’un rafiot pourri entre un port libyen et l’île italienne de Lampedusa). Peu ENTRE GUILLEMETS Programme Prism, les États-Unis espionnent leurs alliés européens GABE PALMER/AFP Robert Musil Comprendre un être qu’on aime, ce n’est pas l’espionner importe à ces marchands de rêve que leurs clients (5 000 dollars par tête pour une filière Kaboul-Athènes via la Turquie, sur laquelle nous avons naguère enquêté) ne parviennent pas ensuite à s’intégrer dans des sociétés européennes déjà frappées par un chômage de masse. Cette explosion incontrôlée des flux migratoires clandestins n’était pas imprévisible. Pourquoi n’a-t-on rien anticipé à Bruxelles ? Il y a bien sûr toujours le vieux problème des deux logiques qui s’affrontent au sein de l’Union européenne, la logique communautaire et la logique intergouvernementale. La politique monétaire obéit à la première ; elle a réellement été déléguée à la BCE (Banque centrale européenne). Quand son patron, l’Italien Draghi, décida, pour débloquer un système bancaire asphyxié par la crise de confiance venue de New York, de consentir 1 000 milliards d’euros de prêts à 1 % sur trois ans aux banques résidant dans la zone euro (geste qui correspondait aux « quantitative easing » pratiqués par la Réserve fédérale américaine), il avait les Allemands contre lui. Mais il l’a fait quand même et l’histoire lui a donné raison car il a évité à l’Europe un krach financier aux conséquences incalculables. La PSDC obéit en revanche à une logique intergouvernementale, laquelle exige la validation de toute initiative par le Conseil de l’Union européenne (vingthuit délégations autour de la table…). Tout y est plus lent. Le 26 octobre 2010, le Conseil européen avait validé toute une stratégie pour le Sahel. L’on s’était, à raison, inquiété à Bruxelles des menaces que faisait peser sur la stabilité de la région le développement des réseaux de trafic de drogue et d’êtres humains, ainsi que la montée en puissance des katibas affiliées à al-Qaida au Maghreb islamique. Mais on n’avait bien sûr pas anticipé le début des « printemps arabes » deux mois plus tard, et l’intervention franco-angloaméricaine de mars 2011 en Libye. Cette dernière fit sauter le verrou crucial que la dictature de Kadhafi maintenait contre l’expansion de l’islamisme au Sahel et contre les trafics d’immigrants clandestins vers l’Europe. Aussi curieux que cela puisse paraître, malgré une demande pressante du gouvernement français, les Européens refusèrent toute initiative de la PSDC pour préparer la suite en Libye. Il faudra attendre le 22 mai 2013 pour que soit enfin créée une mission européenne d’assistance à la Libye pour le contrôle de ses frontières. Le prochain Conseil européen, qui se tiendra en décembre, a prévu de réviser sa PSDC. Puisse-t-il mettre la sécurité en Méditerranée comme priorité et veiller à l’application pratique de ses décisions ! La PSDC a théoriquement un chef, mais ça ne se voit pas, tant il est médiocre. C’est la Britannique Ashton, qui fut choisie non pour ses compétences et sa vision, mais pour compenser le Royaume-Uni de l’échec de Blair à la présidence du Conseil. Puisse le fiasco actuel de la politique méditerranéenne inciter les 28 leaders européens à renoncer enfin à cette horrible règle bruxelloise non écrite de la médiocratie, qui voit les gouvernements ne nommer que des médiocres aux plus hautes fonctions, par peur de voir glisser ailleurs le peu de prestige médiatique qui leur reste… ANALYSE A Albert Zennou [email protected] ENCORE UN MOT S amedi, à 13 heures. François Hollande s’exprime en direct à la télévision. Le chef de l’État valide le bien-fondé juridique de l’expulsion de la famille Dibrani et de Leonarda. Il propose à la jeune Rom de rentrer en France sans sa famille finir ses études. Quelques minutes plus tard, réponse cinglante de Leonarda qui rejette l’offre présidentielle. Sur toutes les télés, une adolescente répond au président et est reprise en boucle toute la journée. Cet épisode illustre une nouvelle fois la place prise par les télévisions d’information en continu. En politique, plus grand-chose ne peut être fait sans elles. Elles sont au centre des débats. Pour le meilleur comme pour le pire. Car LCI, BFMTV et i-Télé, sans compter LCP et Public Sénat, ont réussi à imposer leur format. Elles ont en partie façonné la politique à leurs impératifs. Mais une chose est sûre : grâce à elles, la politique a retrouvé un attrait télévisuel. Le temps politique et parlementaire qui semblait ne plus convenir aux chaînes hertziennes a retrouvé du charme. La multiplication des interventions, les réactions sans fin, les batailles d’hommes et d’idées, le goût particulier des Français pour les débats sont autant d’atouts pour la TNT. Avec la politique, le spectacle est garanti : les acteurs y sont souvent de bon niveau. Et les rebondissements permanents. Même les débats parlementaires qui pendant longtemps sommeillaient le mercredi après-midi sur France 3 ont retrouvé leurs lettres de noblesse. Dassault Médias 14, boulevard Haussmann 75009 Paris Président-directeur général Serge Dassault Administrateurs Nicole Dassault, Olivier Dassault, Thierry Dassault, Jean-Pierre Bechter, Olivier Costa de Beauregard, Benoît Habert, Bernard Monassier, Rudi Roussillon SOCIÉTÉ DU FIGARO SAS 14, boulevard Haussmann 75009 Paris Président Serge Dassault Directeur général, directeur de la publication Marc Feuillée Directeur des rédactions Alexis Brézet Directeur délégué des rédactions Jean-Michel Salvator Directeurs adjoints de la rédaction Gaëtan de Capèle (Économie), Anne-Sophie von Claer (Style, Art de vivre, So Figaro), Philippe Gélie (Étranger), Anne Huet-Wuillème (Édition, Photo, Révision), PaulHenri du Limbert (Politique, Désormais, les mercredis et jeudis, les chaînes squattent les couloirs de l’Assemblée, distribuant la parole à coup d’interviews en direct, de réactions, de réprobations ou de soutiens. Il en va de même pour les campagnes électorales. Pour la présidentielle de 2012, tous les grands meetings des principaux candidats ont donné lieu à des retransmissions en intégralité, alors que les grandes chaînes se contentaient d’extraits de quelques minutes. En 2012, Franck Louvrier, responsable de la communication de Nicolas Sarkozy, ne déclarait-il pas que la campagne 2012 se jouerait «sur les chaînes d’info» ? écran a besoin de storytelling, les politiques lui en fourniront. Les télés d’information ont comme caractéristique de rediffuser en boucle images, sons et infos. Ce double impératif a imposé aux politiques de se soumettre au diktat de la rapidité et de l’immédiateté. Pas question d’attendre l’envoi d’un communiqué. Elles imposent une vie politique en continu où les moindres mouvements et paroles sont épiés, analysés et commentés. Tout est passé au scanner, voire à la moulinette télévisuelle. Parfois jusqu’au ridicule avec des images repassées des dizaines de fois par jour. L’affaire DSK ou l’élection controversée à la tête de l’UMP ont été des exemples parlants. La politique a trouvé dans ces chaînes Jusqu’à l’apparition des une nouvelle caisse de résonance. chaînes d’info, les Mais encore faut-il savoir l’utiliser rendez-vous politiques La politique a trouvé dans ces chaînes importants étaient cantonnés à des une nouvelle caisse de résonance. Mais moments fixes de la journée : le matin encore faut-il savoir l’utiliser. Les avec la publication des quotidiens et les hommes politiques, passés depuis très matinales des radios, le soir avec les longtemps maîtres dans l’art de la petite journaux télé de 20 heures. La parole phrase, ont renouvelé l’exercice. L’idée politique était séquencée et facilement est toujours la même : il faut qu’une maîtrisable. Avec la TNT, ce réglage est réaction incisive puisse être reprise dans caduc. Certes, les quotidiens comme les les bandeaux défilants des chaînes matinales jouent toujours leurs rôles d’info ; ou mieux, être diffusée en direct d’aiguilleurs de la journée politique, et répétée en boucle. L’exercice devient mais les télés d’info ont imposé la vital pour qui veut exister en politique. journée continue. Sans compter Twitter Les télés d’info ont une double et Facebook qui non seulement spécificité. Elles sont à la fois répétitives amplifient encore la cadence mais et à la recherche permanente du scoop, offrent une nouvelle source de diffusion quitte parfois à le susciter. Le petit de la parole politique. Société, Sciences), Étienne de Montety (Débats et Opinions, Littéraire), Bertrand de SaintVincent (Culture, Figaroscope, Télévision) et Yves Thréard (Enquêtes, Opérations spéciales, Sports) Directeur artistique Pierre Bayle Rédacteurs en chef Graziella Boutet (Infographie) Frédéric Picard (Édition) Éditeur Sofia Bengana Éditeur adjoint Robert Mergui FIGAROMEDIAS 9, rue Pillet-Will, 75430 Paris Cedex 09 Tél. : 01 56 52 20 00 Fax : 01 56 52 23 07 Président-directeur général Aurore Domont Direction, administration, rédaction 14, boulevard Haussmann 75438 Paris Cedex 09 Tél. : 01 57 08 50 00 [email protected] Étienne de Montety [email protected] Sanctuariser [san-k-tu-a-ri-zé] v. tr. Accorder un nouveau statut à l’école laïque. ans l’affaire Leonarda, tout le monde est d’accord sur un point : il faut sanctuariser l’école. Via un détour outre-Manche (to sanctuarize), le mot vient de sanctuaire. Depuis les Anciens, l’école avait pour vocation qu’un esprit sain habite dans un corps sain. On peut y ajouter que cet exercice se déroulera désormais dans un lieu saint. Trêve de plaisanteries. Que de bons sentiments, que de sainteté dans la tragi-comédie à laquelle on assiste depuis une semaine : on a vu une jeune fille, d’abord présentée comme une nouvelle sainte Blandine menacée par les lions, et endurant un véritable calvaire. Dieu merci, se sont aussitôt manifestés en sa faveur les saint-bernard de notre temps, animés des intentions les plus charitables. Toutefois, l’irruption du père de Leonarda a écorné l’image de sainte famille complaisamment colportée par quelques-uns. Aujourd’hui, la canonisation de Leonarda semble reportée sine die ; à défaut, on a droit à la sanctuarisation de l’école. Celle-ci va de pair avec la diabolisation de ceux qui ont tenté de sortir du piège caché dans cette affaire. Le président de la République n’y est pas parvenu qui voulant faire l’ange a fini par faire le bête. À l’issue de cette histoire, l’école sera peut-être érigée en sanctuaire. Mais lui aura vécu une saison en enfer. ■ D Impression L’Imprimerie, 79, rue de Roissy 93290 Tremblay-en-France Midi Print, 30600 Gallargues-le-Montueux Imprimahd Casablanca Maroc ISSN 0182-5852 Commission paritaire n° 0416 C 83022 Pour vous abonner Lundi au vendredi de 7h à 17h ; sam. de 8h à 12h au 01 70 37 31 70. Fax : 01 55 56 70 11 . Gérez votre abonnement sur http://abonnes.lefigaro.fr Formules d’abonnement pour 1 an - France métropolitaine Club: 397€. Semaine: 247€. Week-end: 197€. Ce journal se compose de : Édition nationale 1er cahier 16 pages Cahier 2 Économie 8 pages Cahier 3 Le Figaro et vous 10 pages Cahier 4 New York Times 6 pages CHRONIQUE CH 15 Passez du monde de l’occasion à l’univers Millétoile. Offrez-vous des années de plénitude… Et si vous preniez le volant d’une Mercedes-Benz d’occasion ? En choisissant le nouveau label Millétoile, vous bénéficiez de prestations incomparables sur tous les véhicules Mercedes-Benz sélectionnés de moins de 6 ans et moins de 120 000 km, telles que 24 mois de garantie (1) associée à une assistance mobilité (2) et 178 points de contrôle effectués, pour vous garantir une totale tranquillité. De quoi considérer l’occasion d’un regard totalement neuf. Retrouvez tous les détails sur www.occasions.mercedes.fr (1) À compter de la date de livraison du véhicule. Kilométrage illimité (sauf injecteur et catalyseur qui sont limités à 100 000 km). (2) Jusqu’à 30 ans de garantie mobilité à partir de la date de 1ère mise en circulation. Sous réserve de remplir les conditions Mobilo en vigueur pour votre véhicule. Pour plus d’informations, veuillez consulter la notice d’utilisation complémentaire Mobilo fournie avec les documents du véhicule. Mercedes Benz France - RCS Versailles 622 044 287 mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO - N° 21 528 - Cahier N° 2 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr FRANCE 2 NOCIBÉ LA CHAÎNE CHANGE UNE NOUVELLE FOIS DE DIRECTEUR DES PROGRAMMES PAGE 24 LE NUMÉRO TROIS DE LA PARFUMERIE REPRIS PAR L’ALLEMAND DOUGLAS PAGE 21 LÂCHÉ PAR SON ACTIONNAIRE RUSSE, HÉDIARD DÉPOSE LE BILAN La grogne monte contre les nouvelles taxes L’assurance-vie, les PEL et les PEA vont être ponctionnés, avec effet rétroactif. Les chefs d’entreprise, les mutuelles et les « pigeons » dénoncent la politique fiscale du gouvernement. PAGES 18 ET 19 Goodyear Amiens : Montebourg croit au retour de Titan Titan investirait une centaine de millions de dollars dont 40 au minimum sur le site ARNAUD MONTEBOURG, MINISTRE DU REDRESSEMENT PRODUCTIF INDUSTRIE Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et Maurice Taylor, PDG du fabricant de pneus américain Titan, seraient-ils revenus à de meilleurs sentiments ? Lundi, le ministre français a annoncé que l’entreprise américaine était disposée à faire une offre de reprise partielle pour l’usine Goodyear d’Amiens Nord, promise à la fermeture. Trois cent trente- LE CHIFFRE 15% C’est le - très faible pourcentage de jeunes de moins de 26 ans qui se déclarent optimistes sur l’emploi en France, selon un sondage OpinionWay réalisé pour Prism’emploi, la fédération des entreprises de l’intérim. Malgré une première baisse des inscriptions à Pôle emploi au mois d’août, ce chiffre est en baisse de trois points par rapport au précédent baromètre de Prism’emploi, publié en mars dernier. La situation personnelle des personnes interrogées est en revanche perçue plus positivement. Les étudiants qui n’ont pas encore entamé la recherche de leur premier emploi sont optimistes à 64 % sur le marché de l’emploi dans le secteur auquel ils se destinent (ils étaient seulement près d’un sur quatre en mars). trois emplois pourraient être conservés sur un effectif d’un peu moins de mille deux cents. Les relations entre les deux hommes étaient pourtant explosives depuis un échange de lettres acerbes en début d’année. L’homme d’affaires américain avait fustigé de « soi-disant ouvriers » ne travaillant que « trois heures par jour ». Arnaud Montebourg avait dénoncé des « propos aussi extrémistes qu’insultants ». Le dialogue se serait donc malgré tout poursuivi, même si, pour l’heure, Titan ne confirme rien. Sa nouvelle offre, telle que présentée par le ministre français, ressemble furieusement à la précédente, faite fin 2009. La reprise concernerait l’activité pneus agricoles. Et Titan investirait « une centaine de millions de dollars, dont 40 au minimum sur le site », selon Arnaud Montebourg. Mais l’offre de reprise se fera après la procédure mise en place par Goodyear, qui prévoit la fermeture de l’usine. Il faut donc d’abord convaincre la CGT, majoritaire sur le site et meneuse d’une véritable guérilla judiciaire, de cesser les hostilités. Un processus en deux temps qui explique que, lundi, Goodyear disait n’avoir pour sa part reçu E. E. aucune offre de Titan. L'HISTOIRE DU JOUR www.citroenselect.fr Dominique Strauss-Kahn (notre photo) est de nouveau un homme très pressé. Alors qu’il entame une nouvelle vie de banquier d’affaires au Luxembourg, l’ancien patron du FMI poursuit, au pas de charge, sa carrière de conférencier international. Il est invité à Séoul, jeudi 31 octobre, à une conférence sur l’avenir de l’économie mondiale sponsorisée par le constructeur automobile Hyundai. Dominique Strauss-Kahn y distillera ses conseils en matière de leadership économique. Cette activité lucrative de conférencier est l’occasion pour DSK de revenir sur la scène économique internationale, par le biais de think-tanks très respectés, comme le Bruegel Institute ou le Peterson Institute for International Economics. Ce passage « express » dans la capitale coréenne, à 9 000 km de Paris, sera aussi une opportunité en or pour l’ancien professeur d’économie LUXE Mauvaise passe pour l’un des fleurons de l’art de vivre à la française. L’épicerie fine fondée en 1854 place de la Madeleine, à Paris, par Ferdinand Hédiard s’est déclarée lundi en cessation de paiement, comme l’a révélé lefigaro.fr. Jeudi, une audience au tribunal de commerce de Paris devrait prononcer son placement en redressement judiciaire, assorti d’une poursuite de l’activité. Hédiard, qui compte neuf boutiques (cinq en propre à Paris, les autres en franchise à Singapour, Monaco, Moscou et Lisbonne) et vend ses produits dans 170 corners dans le monde, avait été racheté en octobre 2007 par l’oligarque russe Sergueï Pougatchev, alors proche de Poutine. Malgré la déroute de son empire (le tribunal arbitral de Moscou a prononcé la faillite de Mejprombank fin 2010), Pougatchev avait conservé Hédiard et en comblait les pertes abyssales. L’épicier de luxe a perdu 8 millions d’euros sur son exercice clos fin mars, pour un chiffre d’affaires de 18,3 millions d’euros. Le restaurant La Table d’Hédiard, au premier étage du magasin de la Madeleine, a fermé ses portes cet été, ramenant les effectifs de 190 à 160. Mais pour l’exercice en cours, la direction prévoit un chiffre d’affaires de 17,5 millions d’euros et 6 millions de pertes. C’était trop pour le propriétaire, qui a refusé récemment de signer un chèque de plus de 2 millions d’euros pour renflouer les caisses. Jean-Paul Barat, PDG d’Hédiard depuis octobre 2011, n’avait d’autre choix que de déposer le bilan. Sixième patron de l’ère Pougatchev, il n’aura pas eu le temps de « réveiller une belle endormie » et de « remettre Hédiard au top du luxe de l’épicerie fine ». Néanmoins, l’enseigne mythique pourrait intéresser un repreneur. Un généreux mécène ou un groupe de luxe capable d’investir au minimum 10 millions d’euros pour transformer le vaisseau amiral de la place de la Madeleine et éponger les pertes structurelles le temps de trouver des franchisés décidés à dupliquer le modèle Hédiard, partout dans le monde. Avec les royalties et les achats de produits effectués par ces partenaires, la société Hédiard pourrait redevenir rentable sous deux ans, promet un proche de la direction. IVAN LETESSIER d’adresser quelques coups de griffe aux dirigeants des pays développés et émergents. « Son parcours professionnel parle pour lui », explique au Figaro une représentante de l’Institute for Global Economics, organisateur de l’événement. DSK est très apprécié en Corée, pays qu’il visita à plusieurs reprises, en 2010, à l’occasion de la présidence sud-coréenne du G20, lorsqu’il dirigeait le FMI. Il a réussi le tour de force de changer aux yeux des Sud-Coréens l’image détestable du FMI, qui avait mis leur pays au pain et à l’eau à la suite de la crise asiatique de 1997. Et c’est à Séoul, en octobre 2012, que l’ancien prétendant à l’Élysée avait rompu son silence médiatique, plus d’un an après son interview confession chez Claire Chazal. Cette année, DSK revient discrètement dans la capitale sud-coréenne et pour un montant tout aussi confidentiel... SÉBASTIEN FALLETTI (À SÉOUL) C’EST L’AUTOMNE, LES FEUILLES TOMBENT, LES REPRISES BOURGEONNENT. REPRISE 500 € (1) REPRISE 1 000 € (2) (1)(2) Reprise forfaitaire minimum de votre ancien véhicule, quelle que soit la marque et plus si son état le justifie. (1)Reprise minimum de 500 € TTC pour l’achat d’une Citroën d’occasion C3, C3 Picasso ou Berlingo. (2)Reprise minimum de 1 000 € TTC pour l’achat d’une Citroën d’occasion C4, C4 Picasso, Grand C4 Picasso, C4 Aircross, C5, C8 ou C Crosser. Garantie 1 à 2 ans pièces et main d’œuvre(3) (1-2) Offres réservées aux particuliers,dans la limite des stocks disponibles valables jusqu’au 31/10/2013 pour l’achat d’un des véhicules d’occasion Citroën dont la date de première mise en circulation n’excède pas 24 mois, en stock dans les points de vente Citroën Félix Faure listés ci-dessous. (3) Garantie contractuelle de 2 ans pour l’achat d’un véhicule immatriculé après le 01/12/2012 et garantie contractuelle de 1 an pour l’achat d’un véhicule immatriculé avant le 01/12/2012. 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Alors que l’Assemblée nationale termine ce mardi l’examen de la partie « recettes » du projet de loi de finances pour 2014 et s’attelle à celui de la Sécu, les voix se multiplient pour s’élever contre les choix de l’exécutif. Des ménages aux entreprises, « le gouvernement a réussi à énerver tout le monde ! », résume ainsi un industriel. Et même l’Afep, la très discrète association des entreprises privées (qui regroupe les cent plus grandes sociétés françaises), qui a décidé de dire publiquement tout le mal qu’elle pense de la politique conduite par le gouvernement. Un vrai changement car jusqu’à présent Bercy avait l’habitude de se confronter au Medef par le biais de son patron, Pierre Gattaz, qui a choisi la ligne dure dès son arrivée à la tête du mouvement patronal en juillet. Seulement voilà, trop c’est trop. Poussé par plusieurs membres exaspérés - certains ayant le sentiment d’être instrumentalisés pour les besoins de communication du gouvernement ont même menacé de claquer la porte -, le très policé président de l’Afep est monté hier au créneau dans un entretien aux Échos, et ce sans mâcher ses mots. « Les Français sont désorientés face au ras-le-bol fiscal. Les dirigeants d’entreprises disent exactement la même chose, a ainsi reconnu Pierre Pringuet, directeur général de Pernod Ricard. Il y a aujourd’hui un problème de compréhension de la politique économique qui est menée. Il y a trop de zigzags. Il y a une instabilité juridique forte. Tout cela nourrit immanquablement la défiance, qui peut conduire à l’exaspération. » Et cet ancien conseiller de Michel Rocard, pourtant catalogué à gauche, de réclamer à François Hollande « une stratégie et un cap clairs » car « la situation est grave » et surtout « l’heure n’est plus à l’habileté politique ». Incompréhension Agir par « habileté politique » : voilà ce que les entreprises de toute taille reprochent aujourd’hui à l’exécutif - dont elles jugent en outre la parole peu crédible. Les mots sont durs et choisis. Ils traduisent la véritable incompréhen- SÉCU : 6,3 MILLIARDS DE RECETTES EN PLUS Les budgets des administrations sociales pour 2014 prévoient 6,3 milliards d’euros de hausse des prélèvements. Dont 2,5 milliards de relèvement des cotisations des retraites de base et complémentaires, 1,2 milliard généré par la fiscalisation des majorations de pension et 1 milliard obtenu en baissant le plafond du quotient familial. Côté économies, le gel des retraites de base et complémentaires dégagera 2 milliards, et la baisse des prix des médicaments, près de un milliard. G. G. sion qui s’est installée depuis un an entre les deux mondes. Ces derniers mois, le gouvernement avait pourtant concocté une politique économique qu’il voulait pro entreprises. Il était fier d’avoir créé le crédit d’impôt compétitivité et emploi (CICE) qui allégera en 2014 de 10 milliards les charges des entreprises - mesure financée notamment par la hausse de la TVA - et de 20 milliards par an dès 2015. « S’il ne doit rester qu’une réforme économique à la fin du quinquennat, ce sera celle-là », se félicite-t-on à Bercy. Seulement voilà, la taxe sur l’excédent brut d’exploitation (EBE), que le gouvernement voulait inclure dans son budget 2014, est venue brouiller ce beau message bien huilé. Face à la grogne des dirigeants - pour qui cette mesure d’euros qu’ils ont redonné aux ménages les plus modestes en pouvoir d’achat. serait un frein à l’investissement, nécessaire pour faire repartir la croissance -, elle a été transformée au cours de la discussion par une taxe sur l’excédent net d’exploitation (ENE). Puis en une surtaxe sur l’IS (portée à 10,7 % du résultat, contre 5 % actuellement) via un amendement adopté par les députés en fin de semaine dernière. Ce que les représentants patronaux ont accepté à condition qu’elle soit temporaire et que la réflexion prévue au printemps prochain lors des Assises de la fiscalité aboutisse à ramener le niveau d’imposition des entreprises françaises à la moyenne européenne. Reste que les députés de la majorité ne l’entendent pas de cette oreille… Vendredi, ils ont adopté plusieurs amendements « anti-entreprises » pour récupérer le milliard « Le vrai problème, c’est la majorité » L’un d’eux concerne notamment le régime des plus-values de cession et prévoit d’interdire le cumul des avantages du dispositif Madelin avec des abattements décidés lors des Assises de l’entrepreneuriat au printemps. La raison ? Pour le rapporteur de la commission des finances, Christian Eckert, les entrepreneurs réclament « le beurre et l’argent du beurre ». Pour un dirigeant proche de l’exécutif, « le vrai problème, c’est la majorité. Beaucoup de députés ont encore une vision très punitive de la fiscalité sur les entreprises. LA BAISSE DES DÉFICITS DE LA SÉCU MARQUE LE PAS Déficit du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse, en milliards d’euros 0 2010 2011 2012 2013 20,9 17,5 16,2 (e) 2014 10 20 28 12,8 Que certains cherchent à détricoter les promesses faites par Hollande a un effet terrible ». Notamment sur les « pigeons » qui sont en train de se réactiver après plusieurs semaines d’atonie… Et la grogne risque bien de ne pas s’étioler. Les budgets sociaux, dont celui de la Sécu examiné à partir d’aujourd’hui, prévoient 6,3 milliards de nouveaux prélèvements sur les ménages et les entreprises. Le gros de l’enveloppe est constitué de hausses des cotisations retraite. Mais la mesure que personne n’avait vu venir, c’est l’uniformisation du taux de prélèvements sociaux à 15,5 % pour les produits de placement (PEA, PEL, assurance-vie), qui rapportera 600 millions. Une mauvaise surprise cette fois-ci pour les épargnants… ■ Jean-Marc Ayrault, à l’Assemblée nationale, lors de la séance des questions, le 1er octobre. SORIANO/LE FIGARO Les « pigeons » vont-ils se faire pigeonner une deuxième fois ? Un an après leur révolte pour rétablir des plus-values de cession qui ne leur donnaient pas l’impression de se faire plumer lors de la vente de leurs titres, les entrepreneurs repartent en guerre contre le gouvernement qui semble, une fois de plus, naviguer à vue. Et ce après avoir obtenu de François Hollande, lors des Assises de l’entrepreneuriat au printemps, la promesse d’une fiscalité plus favorable sur ce point. En cause : le nouveau coup de barre vendredi à gauche porté par le député PS Christian Eckert au motif que les entrepreneurs veulent «le beurre et l’argent du beurre». Le rapporteur du budget a en effet fait voter en commission des finances deux amendements «clairement néfastes» pour JeanDavid Chamboredon, le patron du fonds Isai. Et le porte-parole du mouvement de l’année dernière de reprendre les armes sur Twitter avec le slogan : « Les #geonpi à nouveau pigeonnés !» Un entrepreneur qui revend sa société est désormais imposé sur les plus-values de cession au barème de l’impôt sur le revenu (45%, plus 15,5% de cotisations sociales). Cette disposition, qui avait hérissé des entrepreneurs en prise de risques et souvent peu autorémunérés au lancement de leur société, était la transposition de la promesse de campagne de François Hollande d’aligner la fis- « Les #geonpi à nouveau pigeonnés », tweetent les entrepreneurs. DR calité du capital sur celle du travail… Mais face à la fronde, le gouvernement avait rectifié le tir en promettant un abattement incitatif de 85% au bout de huit ans de détention des titres, 65% pour quatre ans, 50% dès la deuxième année. En clair, plus le créateur allait garder ses parts longtemps, moins il paierait d’impôts. Un deal acceptable. Silence du gouvernement Or, le premier amendement déposé par Christian Eckert prive les créateurs d’entreprise de cet abattement s’ils ont d’ores et déjà bénéficié de la loi Madelin. Cette dernière accorde en effet une réduction d’impôt quand un investisseur place son argent dans une société non cotée (18% du montant investi dans la limite de 9000 euros). Le côté rétroactif de la mesure a fini de mettre le feu aux poudres. «C’est comme si un prof vous enlevait 5 points car vous aviez écrit à l’encre noire au lieu d’écrire à l’encre bleue. C’est totalement inique et arbitraire », condamne Jean-David Chamboredon. Le deuxième amendement annule quant à lui le sursis d’impôt accordé à l’entrepreneur qui réinvestit sa mise dans une nouvelle entreprise. «Le risque, c’est que ceux qui ont gagné de l’argent en vendant leur boîte réinvestissent dans l’immobilier, l’assurance-vie et les œuvres d’art qui sont mieux traités, plutôt que dans un projet entrepreneurial risqué, pourtant force motrice de l’économie, prévient Jean-David Chamboredon. Le message envoyé est très négatif. » Surtout, l’argument avancé par Christian Eckert, à savoir que certains utiliseraient le dispositif pour échapper à l’impôt, est perçu comme un «procès d’intention et assimile l’investisseur à un fraudeur». Ces deux dispositions contraires à l’engagement présidentiel ont de surcroît été prises sans concertation… «Comme ils connaissent mal la vie économique, aucun membre de la commission n’étant actionnaire ou entrepreneur, ils n’ont pas perçu l’hypersensibilité des entrepreneurs sur ces sujets», justifie Jean-David Chamboredon. Le silence du gouvernement sur ce sujet sensible souligne son embarras. «Le cumul des abattements et du Madelin peut paraître abusif, reconnaît d’ailleurs un proche du dossier. Mais il faut éviter des décisions rétroactives.» En attendant, le tir aux « pigeons » continue. ■ TAXE À 75 % : M6 MENACE DE VENDRE LES GIRONDINS DE BORDEAUX PHOTOS MERLE/AFP vision très punitive de la fiscalité sur les entreprises MARIE VISOT @MarieVisot 19 Les «pigeons» remis en selle après deux amendements «iniques» Épargnants et entreprises : la grogne fiscale monte encore Les députés ont une mardi 22 octobre 2013 Après les présidents de club qui ont menacé de faire grève, c’est au tour de leurs g actionnaires de s’insurger contre la taxe à 75 % qui frappera les entreprises dont les employés gagnent Prévision du gouvernement passe en l’état, nous serons amenés à réexaminer notre position dans le football soit en recherchant un acheteur soit en réduisant nos investissements », a expliqué Nicolas de plus d’un million par an. Le président de M6, actionnaire à 99 % des Girondins de Bordeaux, est le premier à mettre en balance l’investissement de son entreprise. « Si le texte Tavernost. Selon une estimation de la Ligue, la taxe à 75 % coûtera un peu plus de trois millions au club des Girondins de Bordeaux, qui compte 7 millionnaires. « L’État perturbe les efforts des industriels qui investissent dans le football, a lâché Nicolas de Tavernost. La façon dont nous sommes traités n’est pas acceptable. » En cas de départ, il suggère enfin à l’État d’aller « chercher un actionnaire russe » pour les Girondins. G. E. Grégory Sertic, milieu du club bordelais. Cheick Diabaté, avant-centre des Girondins de Bordeaux. PROPOS RECUEILLIS PAR GUILLAUME GUICHARD ET CHRISTINE LAGOUTTE @guillaume_gui et @clagoutte Entretien avec Étienne Caniard, le président la Mutualité française, qui regroupe 500 mutuelles représentant 38 millions de personnes. LE FIGARO. - Le PLFSS arrive à l’Assemblée. Que pensez-vous du traitement qu’il vous réserve ? Étienne CANIARD. – Nous sommes dans l’incompréhension. Nous avons le sentiment d’un décalage entre les intentions affichées par le président Hollande et son gouvernement et les mesures ponctuelles qui ne sont pas à la hauteur des enjeux. Le rééquilibrage des moyens entre la médecine de ville et l’hôpital, par exemple, prendrait des centaines d’années au rythme suivi par le budget 2014 de la Sécu. Le PLFSS ne sonne pas non plus l’heure de la pause fiscale pour les mutuelles. C’est même tout le contraire ! En dix ans, nous avons assisté à une aggravation considérable de la taxation pour notre secteur, puisque nous sommes passés de 1,75 % à 13,27 %. Ces taxes représentaient 5 euros par adhérent en 2001, et 76 euros en 2012. Alors qu’on nous avait promis un allégement de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA), l’exécutif punit tout le monde en maintenant à 7 % la taxe sur les contrats responsables et en augmentant celle sur les contrats non responsables à 14 %. Veut-on rendre les mutuelles non accessibles ? La hausse des taxes se répercutera sur les prix des contrats… Que proposez-vous en contrepartie ? Notre proposition est raisonnable puisque neutre budgétairement. Elle consiste à baisser de deux points la taxe sur les contrats responsables, c’est-à-dire ceux ayant pour but de ne pas faire exploser les dépenses de santé tout en garantissant un bon niveau d’accès aux soins. Ce taux passerait de 7% à 5 %, tandis que celui des contrats non responsables serait augmenté de six points, à 15 %. Nous ne comprendrions pas qu’une telle mesure ne soit pas acceptée, sauf à renoncer à toute régulation et à ne faire des mutuelles qu’une variable d’ajustement budgétaire. Les députés veulent vous faire rembourser les dépassements d’honoraires des médecins jusqu’à 150 % du tarif Sécu… Nous subissons, dans la médecine libérale, une véritable anarchie tarifaire. Les dépassements d’honoraires des praticiens ne correspondent à aucune logique, et notamment pas à celle de la qualité, ni de l’accès aux soins. Dire que les contrats responsables peuvent rembourser les dépassements jusqu’à 150 % du tarif Sécu, c’est un gage donné aux syndicats de médecins qui entendent augmenter les dépassements, et non les maîtriser. Au final, cela provoquera une hausse des coûts pour les complémentaires santé, donc un renchérissement du prix des contrats. Les médecins vont percevoir cet amendement comme un feu vert pour augmenter leurs tarifs jusqu’à cette limite. Ce n’est pas l’heure de la pause fiscale pour les mutuelles. C’est même tout le contraire ! L’exécutif veut de nouveau obliger les entreprises à choisir ÉTIENNE CANIARD, PRÉSIDENT la complémentaire santé DE LA MUTUALITÉ FRANÇAISE désignée par leur branche en jouant sur le forfait social. Vous approuvez ? Nous sommes étonnés de cette démarche engagée en cours de route, par voie d’amendement, sur un sujet, la clause de désignation, qui a fait beaucoup débat. De surcroît, le Conseil constitutionnel a déjà fait connaître son opposition à cette mesure sans ambiguïté en juin. Quoi qu’il en soit, nous réclamons la plus grande transparence sur le choix des contrats collectifs au sein des branches. Il ne doit pas y avoir de chasse gardée dans ce domaine. Or, aujourd’hui, les partenaires sociaux choisissent les contrats et dirigent dans le même temps les instituts de prévoyance qui emportent quasiment systématiquement les appels d’offres. C’est le renforcement des critères des contrats responsables qui peut le mieux garantir la mutualisation. ■ L’épargne des ménages sous le ANNE BODESCOT [email protected] Double peine ! Des milliers d’épargnants vont se retrouver par deux fois piégés par le nouveau mode de calcul des prélèvements sociaux que vient d’imaginer le gouvernement afin de ramener 600 millions d’euros dans les caisses de l’État en 2014. Cerise sur le gâteau : la mesure, incluse dans le projet de loi de financement de la Sécu, n’est pas encore votée mais elle s’appliquera, de manière rétroactive, à compter du 26 septembre. Résultat, les particuliers n’ont aucun moyen d’y échapper tant sur leurs vieux PEL (plans d’épargne logement) et leurs PEA (plans d’épargne en actions) que sur leurs anciens contrats d’assurance-vie multisupports. Tous seront dorénavant taxés à hauteur de 15,5 % au titre des prélèvements sociaux alors que certains l’étaient jusqu’ici à des taux plus bas. La raison ? Les prélèvements sociaux (CSG, CRDS…) sont passés de 0,5 % en 1996 à 15,5 % aujourd’hui et la nouvelle mouture de calcul sur les produits d’épargne va prendre en compte un seul et unique taux : le dernier, et donc le plus élevé. Sur un PEA fermé après cinq ans, les prélèvements sociaux étaient jusqu’alors calculés par tranche : aux plus-values engrangées entre le 1er février 1996 et le 31 décembre 1996 s’appliquait le taux de 0,5 %. Sur celles constatées du 1er janvier 1997 au 31 décembre 1997, le taux était de 3,9 %, et ainsi de suite. Ainsi en a décidé le gouvernement : désormais ce sera 15,5 % sur le total des gains des plans, quelle que soit la date à laquelle ils ont été réalisés. Les détenteurs de contrats De nouvelles menaces planent DANIÈLE GUINOT DANIELEGUINOT L’assurance-vie pourrait bientôt voir ses avantages à nouveau rognés. Le gouvernement planche sur plusieurs pistes. La première vise à orienter une partie de l’épargne des 42 % des ménages détenant un contrat d’assurance-vie vers les entreprises. Comme le suggérait au printemps le rapport Berger-Lefebvre, un nouveau contrat baptisé Euro-croissance pourrait voir le jour. Il offrirait une garantie en capital à l’épargnant, mais seulement au terme de plusieurs années. Les assureurs pourraient ainsi prendre davantage de risques en investis- sant dans les actions. « Ces contrats permettraient de doper le rendement de l’assurance-vie et de financer l’économie réelle », souligne Olivier Potellet, PDG de la banque privée Legal & General (France). Durcissement des règles lors d’une succession Le rapport Berger-Lefebvre préconise parallèlement de durcir la fiscalité des contrats de plus de 500 000 euros investis uniquement dans des fonds en euros. Seuls ceux qui seraient investis sur des fonds Euro-croissance ou des contrats en unités de compte pourraient bénéficier de l’avantage fiscal après huit ans (fiscalité de 7,5 % plus 15,5 % de prélèvements sociaux sur les re- coup d’une ponction de 600 millions d’assurance-vie multisupports souscrits avant le 26 septembre 1997 sont concernés, mais seulement pour les gains réalisés grâce aux versements effectués avant cette date. « Jusqu’à présent, les prélèvements sociaux exigés à la sortie (en cas de retrait ou de décès) étaient calculés aux taux “historiques”. Maintenant, ils le seront tous au taux de 15,5 % », explique Marc Thomas-Marotel chez Natixis Assurances. Au fil de l’eau Idem en ce qui concerne les plans d’épargne logement. Pour les intérêts acquis avant le dixième anniversaire, les prélèvements sociaux étaient dus au taux en vigueur chaque année, sans être ponctionnés au fil de l’eau : ils l’étaient une fois à la fermeture du plan ou au plus tard l’année des dix ans. Le gouver- nement veut désormais que ce soit au taux de 15,5 %… « Les nouveaux PEL, souscrits depuis février 2011, ne sont pas touchés, rappelle toutefois Philippe Crevel, le secrétaire général du Cercle des épargnants. Pour eux, les prélèvements sociaux sont déjà pris tous les ans ». Les purs contrats monosupports en euros ne sont pas en revanche touchés. « Les contrats multisupports souscrits depuis le 26 septembre 1997, ainsi que les intérêts ou les plusvalues des versements effectués après cette date sur les contrats plus anciens, ne sont pas non plus concernés », confirme Marie-Hélène Poirier, directeur juridique et fiscal de SwissLife. Un cadeau ? Pas vraiment. « Pour eux, les prélèvements étaient déjà calculés à un taux unique, celui en vigueur au moment du retrait ou du décès (15,5 %) », explique la juriste. sur l’assurance-vie traits après un abattement de 4 600 euros par an). Les assureurs sont opposés à cette mesure. « Les contrats de plus de 500 000 euros sont souvent détenus par des épargnants âgés. On ne peut pas demander à des personnes ayant plus de 70 ans de prendre des risques », estime Olivier Potellet. La semaine dernière, Christian Eckert, le rapporteur général de la commission des finances à l’Assemblée nationale, a surpris en évoquant dans Le Monde de nouveaux tours de vis fiscaux à venir dans le projet de loi de finances rectificative, prévu en décembre. Il propose de réduire l’abattement annuel de 4 600 euros à partir duquel les contrats sont taxables à 7,5 % après huit années de détention. Le taux de 7,5 % pourrait d’ailleurs être relevé (à 10 % selon certains experts). Christian Eckert veut aussi réduire les avantages fiscaux en cas de succession en abaissant de 152 500 à 100 000 euros l’abattement à partir duquel le bénéficiaire du contrat est imposé. Il souhaiterait aussi durcir la donne pour les personnes redevables à l’ISF ou ayant de très hauts revenus. « Mais Bercy ne devrait pas prendre le risque de jouer sur tous les tableaux à la fois, cela pourrait inciter les épargnants à retirer leur épargne de ce placement », espère Philippe Crevel. Or l’assurance-vie finance une partie la dette de l’État... ■ 15,5 % de prélèvements sociaux sur les produits d’épargne 42 % des ménages français détiennent une assurance-vie. 14% DE CDD C’EST BIEN, 86% DE CDI C’EST MIEUX ACCÉLÉRATEUR DE CARRIÈRE DISPONIBLE SUR WEB|MOBILE|TABLETTE|TV « La hausse des taxes se répercutera sur les prix des contrats » mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO 20 ÉCONOMIE Après les Brics, les Biits font peur aux investisseurs étrangers Brésil, Inde, Indonésie, Turquie et Afrique du Sud, les monnaies de ces pays se sont effondrées depuis mai dernier. ARNAUD RODIER [email protected] Les Brics ont longtemps été le moteur de l’économie mondiale. Aujourd’hui les Biits sont en passe de devenir son point faible. Les premiers regroupent le Brésil, la Russie, l’Inde la Chine et l’Afrique du Sud. Les seconds, dont on doit l’acronyme à la Deutsche Bank, réunissent le Brésil, l’Inde, l’Indonésie, la Turquie et l’Afrique du Sud. Ils sont les premières victimes de la fuite des capitaux étrangers qui pèsent sur leurs monnaies. Depuis mai dernier, la roupie indienne a perdu ÉMERGENTS 12 %, la roupie indonésienne 11 %, la livre turque 9 % et le real brésilien 8 %. Du coup, les investisseurs se tournent vers de nouveaux émergents inattendus, le Mexique, la République tchèque et la Corée du Sud, révèle une étude de Bloomberg réalisée auprès de trois groupes, HSBC, JPMorgan et International Strategy. Si le peso a perdu 5% de sa valeur, la couronne tchèque a gagné 3,5% et le won coréen 3,8 %. Jamais les hommes d’affaires n’ont été aussi nombreux à s’intéresser à Séoul. Ils auraient investi dans la péninsule 13,1 milliards de dollars au premier semestre, contre 9,4 milliards pour la même période de l’an dernier. À l’inverse, la Coface vient de placer le Brésil sous surveillance négative, jugeant sa croissance « décevante » ; elle est attendue à 2,3 % en 2013 et 2,9 % en 2014. Et le pays devrait maintenir en 2014 les mesures de soutien au real prises au début de cette année. Interrogations sur la Fed En Inde, où le déficit commercial est au plus bas depuis mars 2011 grâce à la faiblesse de la roupie, la Banque mondiale a abaissé mi-octobre ses prévisions de croissance à 4,7 % pour cette année, contre 6,1% encore envisagés en avril. Elle pointe du doigt le ralentissement de l’industrie manufacturière, le recul des investissements et un manque de confiance général des milieux d’affaires. Et la banque centrale vient de réduire le taux des facilités qu’elle consent à ses établissements financiers pour améliorer la liquidité du système bancaire. En Indonésie, l’inflation est au plus haut depuis quatre ans et le gouvernement ne parvient pas à améliorer la productivité du pays, et en Turquie, le vice-premier ministre a rabaissé au début du mois la croissance du pays à 3,6 % en 2013 et 4 % en 2014, contre 4 % et 5% attendus initialement. En raison des interrogations sur la future politique de la Réserve fédérale américaine, la Fed, « les pays émergents font face au premier reflux de capitaux durable depuis la chute de Lehman Brothers en septembre 2008 », souligne le Fonds monétaire international (FMI), qui juge que les plus exposés sont l’Indonésie, la Turquie, les Philippines et le Brésil. Les flux de capitaux vers les pays émergents devraient d’ailleurs fondre de 12,6 % cette année, à 1 062 milliards de dollars cette année, calcule l’Institut de la finance internationale. Une baisse qui reflète une nouvelle politique chez les investisseurs étrangers : plus question de suivre aveuglément les grands blocs économiques. ■ Roupie indienne COURS DE LA ROUPIE, en dollar (pour 100 roupies) 1,8 1,7 1,6245 1,6 1,5 1,4 Source : Bloomberg 1er janv. 21 oct. Infographie Banques : Draghi en désaccord avec Bruxelles Le président de la BCE souhaite que les règles régissant les aides d’État soient assouplies en faveur des banques. JEAN-PIERRE ROBIN [email protected] Une interprétation abusive des règles concernant les aides d’État pourrait bien détruire la confiance dans les banques que nous voulons tous restaurer MARIO DRAGHI EUROPE L’Union bancaire est présentée par les responsables de la Banque centrale européenne comme une planche de salut pour la zone euro. Elle est en effet censée résoudre les énormes difficultés en matière de crédit bancaire dont souffrent actuellement les pays de la périphérie. Mais cette nouvelle étape de l’intégration européenne, « aussi importante, voire plus que l’euro lui-même » dit-on à Francfort, sera tout sauf un chemin de roses. Ainsi Mario Draghi, le président de la BCE, a-t-il adressé à Joaquin Almunia, le commissaire européen de la Concurrence, une lettre dans laquelle il lui demande d’infléchir la doctrine de Bruxelles en ce qui concerne les aides aux entreprises, en l’occurrence les banques. « Une interprétation abusive des règles concernant les aides d’État pourrait bien détruire la confiance dans les banques que nous voulons tous restaurer », écrit le patron de la politique monétaire européenne, dont les missions vont être élargies dès 2014. La BCE sera alors le superviseur du système bancaire européen, et tout spécialement des 130 établissements les plus importants de la zone euro. Mario Draghi a adressé à Joaquin Almunia, le commissaire européen de la Concurrence, une lettre dans laquelle il lui demande d’infléchir la doctrine de Bruxelles en ce qui concerne les aides aux entreprises. MIKE SEGAR/REUTERS Cette lettre a été adressée à Bruxelles le 30 juillet dernier. Mais son existence n’a été révélée par l’agence Bloomberg (et confirmée par un porte-parole de la BCE) que ce lundi 21 octobre. La BCE doit en effet annoncer publiquement le 23 octobre sa propre méthodologie pour « l’évaluation des actifs bancaires » (assessment ). Il s’agira d’un véritable « inventaire », passant au peigne fin l’ensemble des avoirs des banques, qu’il s’agisse de titres d’État ou de créances sur les entreprises. Cet exercice, sans aucun précédent, s’effectuera au printemps 2014. C’est un préalable indispensable à l’Union bancaire, alors que celle-ci va instaurer une solidarité à l’échelle européenne des États et de leurs contribuables en cas de défaillance d’un établissement. L’évaluation des actifs se double- ra alors d’un « test de résistance », où les banques seront soumises à des scénarios de crise, comme en 2010, mais dans des conditions plus rigoureuses qu’il y a trois ans. La crainte de Mario Draghi, comme de toute la communauté financière - y compris le FMI qui a adressé à plusieurs reprises des mises en garde sur la sous-capitalisation des banques -, est que l’on fasse des découvertes désagréables. Le président de la BCE prend donc les devants : « Il est essentiel que les États membres mettent en place des soutiens (backstops) crédibles pour assurer les ressources nécessaires dans le cas où les sources de capital privé seraient insuffisantes en cas de souscapitalisation », écrit-il. Or, à Bruxelles, la commission de la Concurrence, qui a les aides publiques en horreur, ne l’entend pas de cette oreille. Elle a rappelé sa position le 15 octobre sur son site : « La dette des créanciers obligataires juniors devrait être convertie en actions avant que les aides d’État soient garanties », souligne-t-elle. C’est précisément une situation que Mario Draghi souhaite éviter, le refus des créanciers privés risquant alors de dégénérer en crise bancaire systémique. Entre les « ayatollahs » de la concurrence bruxellois et « Super Mario », le sauveur de l’euro, le conflit est ouvert. ■ Hinkley Point, un chantier nucléaire évalué à 18,9 milliards d’euros EDF a négocié avec le gouvernement britannique un prix de vente de l’électricité jugé trop élevé par l’opinion. FLORENTIN COLLOMP (À LONDRES) ET FRÉDÉRIC DE MONICAULT @fcollomp ; [email protected] @ ÉNERGIE Tout est fait mais tout reste à faire : l’annonce officielle, lundi à Londres, de la relance du q llo Co nucléaire britannique – avec la livraison par EDF de deux réacteurs EPR – a permis de prendre la mesure du gigantesque chantier qui attend l’électricien français et ses partenaires, les chinois CGN et CNNC d’une part, le français Areva d’autre part. EDF a précisé que la décision finale d’investissement serait prise avant la fin du premier semestre 2014, à la condition d’avoir reçu le feu vert de Bruxelles. En attendant, le coût total du projet est estimé à quelque 16 milliards de livres (18,9 milliards d’euros), dont 2 milliards dédiés à l’acquisi- 20/11/2013 ue EUROSITES GEORGE V - PARIS 28 Quelles AVENUE GEORGE V - 75008 PARIS stratégies pour sauver nos entreprises en difficulté ? Directeurs scientifiques : Guillaume Cornu, Responsable Transaction Advisory Services et du Restructuring pour la France, le Maroc et le Luxembourg, EY Jean-Pierre Farges, avocat associé responsable du restructuring, Ashurst Tarif spécial LECTEURS DU FIGARO : 300 € TTC (au lieu de 350 € TTC) 1 journée de formation, buffet inclus Inscription par correspondance à l'ordre de LEXPOSIA SA - 29 rue de Trévise - 75009 Paris ou sur www.salonlexposia.com code promo LF2013SL N° de déclaration d’enregistrement : LEXposia est un organisme de formation enregistré sous le numéro 11 75 443 16 75. Cet enregistrement ne vaut pas agrément de l'État. Pour tous renseignements www.salonlexposia.com Tél. : 01 44 83 66 70 / 72 tion des terrains de Hinkley Point et à l’édification de différents bâtiments. D’après le gouvernement britannique, ce chantier contribuerait à créer 25000 emplois directs et indirects en Grande-Bretagne. Les 14 milliards de livres restants – soit 7 milliards par réacteur - dépassent légèrement le coût unitaire de l’EPR de Flamanville (Manche) actuellement en construction. Cela tend à infirmer que le retour d’expérience se traduise par un gain financier. D’après EDF, les spécificités géographiques de Hinkley Point nécessitent de couler 30% de béton supplémentaire. Par ailleurs, l’électricien doit intégrer les exigences de l’Autorité de sûreté britannique. À l’arrivée, ces deux éléments pèsent pour quelque 2 milliards de livres, largement compensés par l’effet série de l’EPR, précise encore EDF. Critiques sévères En déplacement à Hinkley Point, le premier ministre David Cameron a salué «un très grand jour pour notre pays». Mais l’accord avec EDF n’a pas tardé à susciter des critiques. En s’engageant à garantir le prix de l’électricité produite à 109 euros le mégawattheure – deux fois le prix actuel -, le gouvernement est accusé de subventionner indirectement la construction de la centrale par des entreprises étrangères, publiques de surcroît. «Nous sous-traitons notre sécurité énergétique à la France et à la Chine», ironise la seule élue écologiste de la Chambre des communes, Caroline Lucas. Pour David Cameron, l’accord sur la construction de Hinkley Point C, dont le premier réacteur doit entrer en fonction en 2023, «réamorce notre industrie nucléaire». Une «renaissance» saluée avec délectation sur place lundi par Henri Proglio, président d’EDF, et Vincent de Rivaz, patron de sa filiale britannique EDF Energy. Pour faire passer la pilule, l’accord prévoit vaguement de confier «jusqu’à 57%» du budget de construction à des entreprises britanniques. «Estce bon pour la Grande-Bretagne ? s’interroge Dieter Helm, professeur de politique énergétique à Oxford. Une alternative aurait été que le gouvernement lui-même prenne une participation dans un projet anglofrançais, ce qui aurait ramené la Grande-Bretagne de plain-pied dans l’industrie nucléaire mais, à défaut d’une telle volonté, EDF et ses partenaires chinois se sont imposés.» Après Hinkley Point, EDF est candidat à la construction de deux autres réacteurs à Sizewell, dans le Suffolk. En Grande-Bretagne, 19% de l’électricité consommée est d’origine nucléaire. ■ HINCKLEY POINT EN CHIFFRES 18,9 milliards d’euros d’investissements attendus sur ce projet de construction de 2 EPR 25 000 19 % emplois à la clé de l’électricité consommée en Grande-Bretagne est d’origine nucléaire LE FIGARO mardi 22 octobre 2013 ENTREPRISES 21 Douglas rachète Nocibé et double Marionnaud L‘allemand est en négociations exclusives pour s’offrir le parfumeur français, pour plus de 500 millions d’euros. NOCIBÉ DYNAMIQUE DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE À FIN SEPTEMBRE 2013 4,5 % de progression du chiffre d’affaires 7 1 100 ouvertures de boutique références de sa marque propre, 18 mois après le lancement 80 % points de vente équipés d’instituts OLIVIA DERREUMAUX mulés atteindront ainsi 625 magasins et 4000 salariés. @Oliviader DISTRIBUTION Après des années de vaines tentatives pour s’imposer dans l’Hexagone, le parfumeur allemand Douglas réussit un tour de force. Il est en passe de s’offrir Nocibé, le numéro 3 du secteur, ce qui lui permettra de s’imposer à la seconde place, derrière Sephora mais devant Marionnaud. Après de long moins de pourparlers avec le fonds anglais Charterhouse, propriétaire de Nocibé, les actionnaires de Douglas (la famille Kreke et le fonds américain Advent International) ont trouvé un terrain d’entente. Ils sont entrés en négociations exclusives avec Charterhouse. Après avoir rompu les pourparlers à la rentrée, le fonds anglais, à la peine avec ses autres participations françaises (Vivarte et Elior), a dû revoir ses prétentions à la baisse. Alors qu’il espérait, en début d’année, céder Nocibé pour 600 millions d’euros, le fonds a accepté un prix compris entre 500 et 550 millions d’euros. Ce qui valorise Nocibé entre 7,6 et 8,5 fois son Ebitda 2012. La transaction est soumise aux agréments et consultations nécessaires, notamment des autorités de la concurrence des comités d’entreprise. Avec des ventes cumulées estimées à 835 millions d’euros en Peu de changements d’enseigne à prévoir Douglas compte sur le dynamisme de Nocibé dans l’Hexagone pour pallier ses difficultés locales. France, la nouvelle entité y deviendrait numéro deux de la parfumerie. Un coup dur pour l’ex-leader du marché Marionnaud (722 millions d’euros en 2012), qui peine à se relancer et se voit reléguer à la troisième place. Isabelle Parize, arrivée à la tête de Nocibé il y a deux ans et demi, visait cette deuxième place par la croissance organique et des rachats de petites chaînes indépendantes. Elle y sera parvenue par un autre chemin. Advent International, spécialisé dans le commerce de détail et des biens de consommation, est connu JC MARMARA/LE FIGARO pour avoir racheté le français Gérard Darel ou le discounter allemand Takko. Avec Nocibé, il triplerait la présence de Douglas (racheté 1,5 milliard fin 2012) en France, alors que l’enseigne n’y est que quatrième, avec seulement 180 boutiques. Les deux réseaux cu- Séduit par la force de l’enseigne Nocibé en France, le nouvel actionnaire ne devrait pas la décrocher pour la remplacer par Douglas, hormis quelques changements à la marge. Avec ce rachat, Douglas, leader en Allemagne, compte sur le dynamisme de Nocibé dans l’Hexagone (4,5% de croissance à fin septembre dans un marché en recul de 0,5%) pour pallier ses difficultés locales. De son côté, Nocibé bénéficiera d’une puissance d’achat renforcée face à Sephora. En interne, on souligne la proximité de culture et de philosophie de gestion des hommes entre les deux enseignes. Il y a dix-huit mois, Nocibé a lancé sa marque propre pour proposer des prix plus bas. Ces produits, «qui progressent très bien» selon la direction, ont permis de rajeunir sa clientèle moyenne de deux ans. Nocibé teste deux magasins pilotes pour intensifier sa présence à Paris, où «notre proposition différenciante ne s’exprime pas encore suffisamment pour concurrencer Marionnaud ou Sephora», reconnaît la direction. Avec son nouvel actionnaire, Nocibé pourrait accélérer son rythme d’ouverture, aujourd’hui d’une dizaine de boutiques par an. EN BREF Fagor victime des difficultés de l’Espagne en crise Fondé en 1956, le cinquième fabricant européen d’électroménager risque le dépôt de bilan. ÉLECTROMÉNAGER C’est une belle aventure industrielle qui menace de se terminer en Espagne. Fagor, le cinquième fabricant européen d’électroménager, est depuis la semaine dernière en « pré-dépôt de bilan ». Cette procédure espagnole oblige les entreprises en difficulté à négocier avec leurs créanciers, afin d’éviter le redressement judiciaire. Car Fagor, propriétaire en France de la marque Brandt, ne parvient pas à faire face à une dette de 850 millions d’euros, alors qu’elle accumule 150 millions d’euros de pertes en cinq ans. La nouvelle provoque la consternation en Espagne, où Fagor n’est pas perçue comme une entreprise comme les autres. Fondée par cinq amis à Vitoria (Pays basque espagnol) en 1956, Fagor emploie aujourd’hui près de 5700 salariés, dont la plupart sont Topshop débarque à Paris L’enseigne britannique entre ce jeudi aux Galeries Lafayette, une première étape dans la capitale. ANNE-SOPHIE CATHALA @Ascathala L’enseigne britannique est la seule de la grande distribution à défiler à la Fashion Week de Londres. DR HABILLEMENT Les fashionistas de 13 ans et plus se tiennent prêtes. Jeudi, Topshop, l’enseigne accessible du britannique Arcadia (3,13 milliards d’euros de chiffre d’affaires), fait son entrée aux Galeries Lafayette, sur 176 m2. Cette arrivée est une première étape : sir Philip Green, PDG de Topshop, vise aussi « au moins un magasin phare dans la capitale, et cherche depuis deux ans l’emplacement idéal sur les Champs-Élysées, vers Opéra ou Saint-Germain-des-Prés ». Sir Green a choisi Paris, où « comme dans toutes les grandes capitales de la mode, de New York à Hongkong, les gens, et en particulier les touristes qui sont nombreux aux Galeries Lafayette, savent ce que nous faisons. » Pour aborder la France, le dirigeant a mis en œuvre une stratégie de conquête prudente, déjà éprouvée en Allemagne et aux ÉtatsUnis : il a d’abord testé l’attractivité de Topshop par un site Internet, dès 2011. Encouragé par la bonne croissance des ventes, il a dès lors pointé en grands magasins le meilleur de ses collections, qui mêlent prix accessibles et lignes premium. Ce n’est qu’ensuite qu’il ouvrira seul, en centre-ville. Cette conquête au compte-gouttes tranche avec le débarquement massif de son concurrent Primark. Le discounter ouvrira en quelques mois cinq premiers hypermarchés de la mode en France, de Marseille à la banlieue francilienne. Marquer sa différence Pour se distinguer des autres enseignes qui dominent le marché français, de H&M à Zara, Topshop, popularisé par Kate Moss en designer invitée, mise sur l’originalité de ses créations. Elles sont imaginées par 50 designers en interne et de jeunes créateurs invités. Seule marque de grande distribution à participer à la Fashion Week de Londres, elle se permet ainsi des prix supérieurs à ceux d’un Primark, un peu au-dessus de Zara et ses marques jeunes (Pull & Bear, Bershka...) ou H&M. Pour marquer sa différence, Topshop aimerait présenter à Paris un futur navire amiral inspiré de celui d’Oxford Street, à Londres. Sur 8 000 m2, 200000 clientes y consomment chaque semaine épilations chocolatées, piercings et cupcakes, en plus de 300 nouveautés mode, rythmées par cinq livraisons hebdomadaires. Pour permettre cette réactivité, seuls 20 % des produits sont faits en Asie, le reste plus près de l’Europe. « Notre business, c’est d’être les premiers sur les tendances, que nous mettons en rayon avant même Zara ou H&M », assure sir Green, sourire triomphant. ■ aussi sociétaires. Car Fagor, fleuron du groupe industriel Corporación Mondragón, a conservé au fil des décennies le statut et l’esprit de coopérative que partagent les différentes entreprises du conglomérat. Parmi ses principes, par exemple, une échelle des salaires très resserrée, de 1 100 euros pour le travailleur le moins fortuné à 6000 euros pour l’employé le mieux rémunéré. Depuis le début de la crise, les salariés sociétaires ont baissé leur rémunération de 20 %. Peine perdue : désormais, ces milliers d’employés restent chez eux. « Les usines sont paralysées », confirme-t-on chez Fagor. Plan de délocalisation L’entreprise est victime des difficultés ordinaires de l’Espagne en crise. La chute de la consommation, d’abord, d’autant plus violente dans une industrie associée au secteur immobilier. La bulle de la construction a été la première à éclater au début de la récession. Les achats espagnols, certes, ne représentent aujourd’hui que 24 % du chiffre d’affaires de Fagor, mais les ventes se sont également effondrées sur les autres marchés, la France notamment. « Comme tant d’autres entreprises, Fagor avait une structure de capital adaptée à ses rythmes de croissance, mais la forte diminution de la demande l’a condamnée aux pertes et à ne plus pouvoir honorer ses dettes », illustre Pedro Nueno, professeur de management à l’IESE Business School. Certains analystes considèrent qu’en plus du risque immobilier, Fagor a commis une erreur de positionnement. Ni low-cost – une option qui pourrait encore séduire les consommateurs en difficulté - ni haut de gamme – de manière à augmenter ses marges -, Fagor produit des biens de milieu de gamme, la pire option en période de récession. « L’ambiguïté ne conduit nulle part, argumente le professeur Nueno. Ils auraient dû chercher à augmenter leurs prix en proposant de meilleures caractéristiques techniques ou un meilleur service. » La politique d’expansion a également été mise en cause, notamment le rachat de Brandt pour 162 millions d’euros en 2005. Aujourd’hui, la priorité de Fagor est d’éviter le dépôt de bilan en négociant avec ses créanciers. « Toutes les options sont sur la table, explique l’économiste : rééchelonner la dette, en réduire le montant, pratiquer des ajustements de personnel…» Selon le journal El País, un plan de délocalisation en Pologne, où Fagor possède des usines, est déjà « à moitié prêt ». ■ GSK supprime 271 postes en France Le laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKlinea annoncé lundi la suppression de 271 postes dans sa filiale française. Selon la direction, seulement 181 postes seront supprimés, 90 étant vacants. L’effectif global de GSK en France est de 2 900 personnes. Doux refuse de se rapprocher de Tilly-Sabco Daniel Sauvaget, président de la société de poulets exportés Tilly-Sabco, estime qu’un rapprochement entre sa société et le volailler Doux était la seule solution pour sauver la filière avicole en Bretagne. Dans un communiqué, Doux a immédiatement opposé une fin de non-recevoir à cette proposition. R USTE À DÉGS FRAIS SAN VOS ORDRES DE BOURSE GRATUITS* pendant 6 mois TOUTE LA BOURSE SANS LES FRAIS * Offre valable du 1er octobre 2013 au 31 décembre 2013 pour toute première ouverture de Compte Titres et/ou PEA. Frais de courtage offerts pendant 6 mois glissants à compter de l’ouverture de compte et dans la limite de 100 ordres par mois (hors CRD, reports) soit 600 ordres au maximum pour toute la durée de l’offre. Au-delà de cette limite (600 ordres) ou des 6 mois suivant l’ouverture de compte, chaque ordre sera facturé sur la base de la tarification START. Le client pourra toutefois changer gratuitement de tarification sur simple demande. Frais de transfert intégralement remboursés à réception des justificatifs. Une offre par personne ou par foyer fiscal dans le cadre d’un Compte Titres joint. MADRID Le groupe Total a obtenu lundi 20% du gisement pétrolier brésilien Libra, dans le cadre d’un consortium conduit par Petrobras dont la participation s’élève à 40 %. Royal Dutch Shell a obtenu 20 % et deux Chinois se partagent les 20 % restants. Le potentiel de Libra est de 8 à 12 milliards de barils de ressources récupérables. La production pourrait culminer à 1,4 million de barils par jour. 327 787 909 RCS Paris MATHIEU DE TAILLAC @mdetaillac Total obtient 20 % du gisement brésilien Libra mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO 22 ENTREPRISES Unilever veut continuer à marcher sur deux jambes Le groupe mise toujours sur l’alimentaire, même si cette activité croît moins vite que l’hygiène-beauté. KEREN LENTSCHNER HEILBRONN (ALLEMAGNE) @Klentschner ALIMENTAIRE Pas question de renoncer à son ADN bicéphale. Le groupe anglo-néerlandais Unilever a beau réaliser 53 % de ses ventes avec des produits de soin pour la maison, une activité dont les ventes et la rentabilité progressent plus vite, il ne renonce pas à ses ambitions dans l’agroalimentaire, où il souffre plus de la crise. « Avec des marques leaders comme Lipton, Hellmann’s ou Knorr, notre activité alimentaire garde un potentiel de croissance important au niveau international », assure Paul Polman, PDG d’Unilever, qui mise aussi sur cette activité pour franchir le cap des 80 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020 (contre 51,3 milliards en 2012). La dernière acquisition du groupe, en septembre, est d’ailleurs sur une marque australienne de thé premium, T2. « L’alimentaire est au cœur de notre métier, martèle Antoine de SaintAffrique, patron de l’activité. Il n’y a pas l’ombre d’un doute que le marché va s’étendre, mécaniquement, au cours des années à venir. » Alors que Procter & Gamble a cédé l’an passé sa dernière marque alimentaire (Pringles), Unilever, n°3 mondial de la grande consommation (derrière Nestlé et P&G) reste le seul poids lourd des produits de grande consommation à conserver une présence à la fois dans l’entretien et la beauté ainsi que dans l’alimentaire (épicerie salée, margarines, sauces, glaces, boissons). Le groupe, issu en 1930 de la fusion entre la marque de margarine néerlandaise Unie et le fabricant anglais de savon Lever, reste ainsi fidèle à ses origines. Une entreprise « en bonne santé » Il n’empêche, la branche alimentaire pâtit sérieusement de la crise. L’an passé, si son chiffre d’affaires a continué de progresser (+ 1,8 %), ses volumes ont reculé (- 0,9 %). Le groupe fait les frais de la surreprésentation de l’alimentaire (hors glaces) aux États-Unis et en Europe. Or c’est dans ces marchés que le contexte économique a été le plus tendu ces dernières années, en particulier pour les margarines. « Cette activité représente 7 % de notre chiffre d’affaires, nuance Paul Polman. Nous améliorons ses performances trimestre après trimestre, sachant qu’il s’agit d’un marché où la croissance est en panne. » Sa rentabilité reste affectée par le niveau élevé de concurrence sur les prix et l’aug- mentation des dépenses de publiciPaul Polman, PDG d’Unilever, veut té et de promotions. franchir le cap des Unilever peut par ailleurs comp80 milliards d’euros ter sur la bonne santé de ses glaces de chiffre d’affaires (Magnum, Cornetto, Carte d’Or…), en 2020. UNILEVER l’une de ses activités les plus rentables. Sa marque vedette, Magnum, vient ainsi de franchir le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires, avec, parmi ses nouveaux marchés, les Philippines. « Nous devons continuer à étendre 35 % la présence de nos marques ali18,1 mds € (+10 % sur un an) mentaires dans les pays émergents. Cela prendra le Hygiène-beauté temps qu’il faudra», insiste (Timotei, Signal, Dove, Antoine de Saint-Affrique. Rexona...) La branche alimentaire 28 % 14,4 mds € (+1,8 %) ne réalise que 40 % enviRépartition ron de ses ventes dans du chiffre d'affaires Alimentaire les pays émergents, d'Unilever (Knorr, Fruit d’Or, contre 45 % pour Nestlé Amora, Maille...) 18 % et 57 % pour l’ensemble DANS LE MONDE 9,1 mds € (+10,3 %) du groupe Unilever. Pour continuer son déAu Ghana, sa Entretien ploiement, le groupe mise margarine Blue (Skip, Omo, 19 % sur un portefeuille recentré Band enrichie en Cif, Febreze...) 9,7 mds € (+6,3 %) autour de quatre marques vitamines fait partie Boissons-glaces phares (Flora, Knorr, Hellmandes produits recom(Lipton, Magnum, Carte d’Or, n’s, Rama) qui réalisent deux tiers mandés par le gouverBen&Jerry’s...) des ventes. Unilever, leader du ketnement. Si le groupe a revu à la baisse au début du mois ses objectifs de croissance pour le troisième trimestre (de + 3 à + 3,5 %, contre + 5 % au 2e trimestre), en raison du ralentis- chup en Inde et au Brésil, est n°1 mondial de la mayonnaise (Hellmann’s). Pour gagner la course dans les margarines, il mise sur le cocktail santé-naturalité, prix et goût. sement dans les pays émergents, son patron reste confiant. « Unilever est une entreprise en bonne santé, martèle Paul Polman. Certes, la croissance dans les pays émergents a ralenti, les monnaies ont été affaiblies, et le pouvoir d’achat des populations s’en est ressenti. Mais la croissance à miannée reste bien supérieure à celle des États-Unis par exemple, sans parler de l’Europe. Cela n’a rien à voir avec les performances d’Unilever. » ■ 300 chefs concoctent les recettes destinées à doubler les ventes de Knorr Avec 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012 (+ 4 % sur un an), Knorr, qui fête cette année son 175e anniversaire, est la première marque d’Unilever. Chaque seconde, 500 bouillons cubes, son produit vedette, sont vendus dans le monde, avec dans le trio de tête, le Mexique, le Nigeria et le Brésil. Mais la marque propose aussi sauces, plats préparés et soupes. « Il n’y a aucune raison pour ne pas doubler le chiffre d’affaires d’une marque comme Knorr », commente Paul Polman, PDG d’Unilever. Pour y parvenir, le groupe mise sur ce qui fait l’ADN de la marque : son accessibilité et sa praticité. Après avoir accompagné le premier explorateur au pôle Sud, les soupes déshydratées Knorr ont nourri les soldats allemands pendant la Première Guerre mondiale. « Nous devons satisfaire l’ensemble des besoins, explique Cathryn Sleight, responsable de la marque, qui compte parmi ses principaux concurrents Maggi (Nestlé). Il nous faut concevoir des produits avec un bon rapport qualité-prix mais être également capables d’apporter davantage de valeur. » C’est le cas de Marmite de Bouillon (2,40 euros environ les 8), un produit lancé en Chine il y a huit ans et récemment importé en Europe, vendu plus cher que les bouillons cubes classiques. « Dans les pays matures, les consommateurs retournent vers les produits frais, mais ils ne savent pas toujours s’y prendre ou n’ont pas le temps, explique Isabelle Esser, en charge de la R & D de l’activité alimentaire d’Unilever. Notre mission est de leur faciliter la cuisine. » Adaptations aux goûts et aux carences locaux Ces atouts ont permis à la marque d’être exportée dès les années 1960 en Amérique latine et en Afrique. Les marchés émergents (50 % des ventes) restent le principal relais de croissance de Knorr. Dans ces pays, soupes et bouillons cubes - qui ne craignent pas la chaleur - sont vendus à l’unité ou en vrac sur les marchés ou dans les échoppes. « Il y a encore beaucoup d’opportunités de croissance pour la marque dans ces pays », souligne Cathryn Sleight. La soupe à l’oignon est utilisée comme base de cuisine en Afrique du Sud, la poudre de poulet en Chine. Autre levier de croissance : la conception de produits adaptés aux carences locales. Knorr vient ainsi de lancer au Vietnam un assaisonnement en poudre fortifié en vitamine A. « Nous avons travaillé avec le gouvernement pour savoir comment il fallait enrichir ce produit, utilisé quotidiennement par les populations », explique Isabelle Esser. En Indonésie, les enfants mangent au petit déjeuner un porridge Knorr enrichi en vitamines, Jok. Pour s’adapter à l’ensemble des goûts, la marque - qui lance une centaine de recettes par an - compte 300 chefs à travers le monde. En Chine, ils sont cinq, spécialistes des habitudes alimentaires locales, à plancher. Si le bouillon à la française est clair, les Chinois - qui y mettent des os - l’aiment crémeux. « Cela signifie pour eux qu’il est de bonne qualité et nourrissant, explique Georg Schmücker, l’un des chefs de Knorr. Le bouillon que nous vendons en Chine contient donc davantage de gélatine et de l’amidon. » Au Nigeria, le bouillon cube contient plus de viande que dans les pays voisins car les ménagères « sont habituées à ce que le ragoût qu’elles cuisinent soit très rouge ». Ce sur-mesure permet d’ancrer la marque dans le quotiK. L. dien des populations. ■ Chaque seconde, 500 bouillons cubes de Knorr sont vendus dans le monde. UNILEVER LES DÉCIDEURS MARC BENOIT Danone Changement de DRH pour le groupe de Franck Riboud. Marc Benoit remplacera le 1er janvier Muriel Pénicaud, qui se consacrera à des responsabilités de gouvernance et de développement sociétal, comme directeur général des ressources humaines. Cet ancien de Renault et Henkel, qui dirigea le groupe Diam Europe, leader mondial de la PLV de luxe, a rejoint Danone en 2007. Après avoir été notamment le patron de Blédina, il était depuis 2009 directeur général Méditerranée pour la division nutrition infantile. Il se retrouve aujourd’hui à la tête d’un effectif de 102000 personnes. BARBARA KORENIOUGUINE CERCLE DES FEMMES DE L’IMMOBILIER DG déléguée et présidente de l’activité promotion de BNP Paribas Real Estate et membre du directoire, elle préside aussi désormais le club des pointures féminines de l’immobilier, qui accueille trois nouvelles membres : Sigrid Duhamel, directrice immobilier du groupe PSA Peugeot Citroën, Marie Gilmas, responsable des projets en développement au sein du département investissement chez Jones Lang LaSalle, et Frédérique ThollonBaras, directrice des activités immobilières de Paris Notaires Services. PAR Carole Bellemare avec Corinne Caillaud Thierry Antinori, le Frenchy qui séduit la compagnie Emirates Et dire qu’il avait failli devenir en 2011 PDG d’Austrian Airlines ! Trois jours avant de prendre les commandes de la filiale déficitaire de Lufthansa, il s’était finalement rétracté, et remis sur le marché. Sollicitant notamment « au culot » Jim Clarke, le président d’Emirates… Bien vu. Recruté par la dynamique compagnie de Dubaï comme vice-président exécutif ventes passagers Monde, optimisation des recettes et programme de fidélisation Skywards, l’Essec qui dès l’année suivante s’était aussi vu confier l’activité tour-opérateurs vient d’élargir encore son champ en prenant également les activités fret, réunies au sein de SkyCargo, et rentables… Il hérite au passage de la casquette de chief commercial officer nouvellement créée. Numéro deux désormais. Membre du directoire d’Emirates Airlines, Thierry Antinori ne regrette pas son choix. « Je m’étais dit que si je voulais rester dans cette industrie, il fallait que ce soit dans une compagnie du XXIe siècle ». Pour cet audacieux, les compagnies européennes n’avaient plus le même potentiel de développement que leurs sœurs asiatiques ou du Moyen-Orient. Emirates particulièrement, créée en 1985 par le gouvernement de Dubaï, se développe à vitesse grand V. Constamment rentable depuis 1986, elle connaît une croissance à deux chiffres. Avec 134 destinations dans 77 pays, desservies par 200 appareils gros-porteurs Airbus et Boeing, son résultat net s’est élevé l’an dernier à 409 millions de dollars. Le Français, marié à une Érythréenne de nationalité allemande et père de deux jeunes enfants, se félicite de s’être posé à Dubaï. Il y a trouvé « un environnement international très agréable », ainsi que « le credo optimisme et croissance » qui le comble. Surtout, « l’industrie du transport aérien y est stratégique ». Un père menuisier (italien) et une mère employée de bureau, le Frenchy de Metz y a fait toute sa carrière. Onze ans chez Air France, quatorze chez Lufthansa, notamment comme patron du marketing et des ventes. Son fil rouge ? Fédérer des équipes et avec elles « faire de la croissance rentable ». Mission réussie donc chez Emirates, sacrée en juin meilleure compagnie du monde. Mais celui qui aime revenir en France de temps en temps, pour « le feeling de marcher dans les rues », espère pouvoir obtenir de la DGAC l’autorisation d’avoir plus de vols en France (5 actuellement contre 16 en Grande-Bretagne et 9 en Allemagne). C’est avec Thierry Aucoc, le patron de la France, promu patron des opérations commerciales Europe et fédération de Russie, l’un de ses C. B. chantiers du moment. www.decideurs.lefigaro.fr TERESA CREMISI Gallimard Antoine Gallimard, patron du troisième groupe éditorial français, promeut la PDG de Flammarion directrice générale en charge de l’éditorial du holding familial Madrigall. Un an et demi après le rachat de Flammarion par Gallimard, Teresa Cremisi, 68ans, devient ainsi le bras droit du big boss au niveau du holding de tête en liaison avec Gilles Haéri, directeur général de Flammarion, et Yvon Girard, directeur du développement éditorial de Gallimard. Antoine Gallimard, 66 ans, demeure président du holding familial tandis que sa soeur Isabelle Gallimard, directrice de la maison d’édition Mercure de France, est nommée vice-présidente et directrice générale. ALAIN LE VERN SNCF Ce proche de Laurent Fabius, qui a démissionné en septembre de ses mandats de président (PS) du conseil régional de Haute-Normandie et de sénateur, rejoint la SNCF comme directeur général Régions et Intercités. Sa mission : construire avec les élus une nouvelle génération de services TER et réinventer la relation avec les autorités organisatrices régionales. À 65 ans, Alain Le Vern rejoindra la compagnie nationale le 4 novembre pour prendre ses fonctions le 12 décembre. LE FIGARO MARCHÉS ACCOR ............................................ 33,82 ♣ AIR LIQUIDE ............................ 102,2 ALSTOM ............................................ 27,485 ARCELORMITTAL ............................12,03 AXA ............................................ 18,59 BNP PARIBAS ACT.A ............................ 53,77 BOUYGUES ............................................ 29,61 CAP GEMINI ............................ 48,7 CARREFOUR ............................................ 27,305 CREDIT AGRICOLE ............................9,147 DANONE ............................................53,4 EADS ............................................ 48,025 EDF ............................................ 25,7 ESSILOR INTL. ............................ 78,9 GDF SUEZ ............................................18,575 GEMALTO ............................................87,06 KERING ............................................ 171,55 L'OREAL ............................................127,05 LAFARGE ............................................51,04 LEGRAND ............................................40,975 LVMH ............................................ 139,25 ♣ MICHELIN ............................................ 80,91 ORANGE ............................................ 10,545 PERNOD RICARD ............................88,9 PUBLICIS GROUPE SA ........♣ 59,59 RENAULT ............................................68,02 SAFRAN ............................................ 46,05 SAINT GOBAIN ............................ 37,865 SANOFI ............................................ 73,71 SCHNEIDER ELECTRIC ........ 62,11 SOCIETE GENERALE ♣ ............................ 41,715 SOLVAY ............................................118,35 STMICROELECTRONICS ........ 6,509 TECHNIP ♣ ............................................ 89,07 TOTAL ............................................ 44,395 UNIBAIL-RODAMCO ............................ 189,65 ♣ VALLOUREC ............................................ 44,24 VEOLIA ENVIRON. ............................13,22 ♣ VINCI ............................................ 46,875 VIVENDI ............................................ 19,18 % var. 23 + haut jour + bas jour % cap. éch. 31/12 +0,62 +0,49 +3,72 +2,82 -1,27 -0,98 +0,53 +1,33 -0,22 +0,07 -0,32 -1,91 -0,53 +0,08 +2,28 -0,32 -0,35 +1,27 +0,45 -1,24 +0,21 +1,25 -0,4 +0,1 -0,54 +0,84 -0,03 +0,61 -0,14 -1,8 +2,03 +2,78 +1,6 -0,89 -1,58 +2,37 -1,86 +0,19 -0,75 33,96 33,34 102,3 101,25 27,65 26,65 12,09 11,76 18,855 18,565 54,25 53,51 29,725 29,42 49,215 48,09 27,43 27,15 9,173 9,042 53,54 52,98 49,14 47,94 26,03 25,59 79,98 78,61 18,675 18,535 87,08 84,64 172,65 170,3 127,7 126,55 51,36 50,08 41,21 40,73 141,25 138,55 81,18 79,55 10,545 10,33 89,3 88,77 60,07 59,27 68,7 67,71 46,26 45,57 37,94 37,565 73,96 73,42 62,29 61,81 42,35 41,46 118,7 115,55 6,514 6,35 89,1 87,75 44,66 44,26 191,7 188,9 44,28 43,07 13,35 13,03 47,2 46,75 19,28 19,105 0,38 0,15 1,11 0,77 0,16 0,25 0,18 1,01 0,19 0,16 0,25 0,23 0,07 0,22 0,15 0,5 0,09 0,05 0,25 0,16 0,2 0,3 0,26 0,15 0,25 0,24 0,21 0,19 0,12 0,18 0,49 0,21 0,39 0,28 0,12 0,26 0,55 0,47 0,2 0,24 +26,69 +7,52 -8,79 -6,1 +39,25 +26,27 +32,19 +48,2 +41,15 +50,35 +7 +62,8 +83,83 +3,79 +19,26 +28,03 +23,89 +21,12 +5,83 +28,55 +0,32 +13,02 +26,45 +1,67 +31,69 +67,19 +41,28 +17,52 +3,25 +13,28 +47,19 +8,23 +21,26 +2,57 +13,8 +4,23 +12,03 +44,4 +30,35 +13,16 PLUS FORTES HAUSSES AREVA ............................................ 16,41 NEXTRADIOTV ............................ 17,79 DERICHEBOURG ............................ 2,727 MERSEN ............................................ 25,15 RUSAL ............................................ 4,61 +11,29 +6,27 +5,41 +4,79 +4,77 16,5 17,79 2,727 25,15 4,99 15 16,8 2,59 23,69 4,56 0,14 0,29 0,42 0,10 +28 +44,75 -13,43 +19,25 -53,81 -3,33 -3,27 -3,09 -2,69 -2,60 0,3 59 19,14 112 9,98 0,29 56,75 18,3 108,65 9,01 0,01 0,04 0,22 0,09 0,10 -23,68 +32,28 +151,42 +48,02 +78,53 PLUS FORTES BAISSES ST DUPONT ............................................ 0,29 STALLERGENES ............................56,88 LE BELIER ............................................18,53 SARTORIUS STED BIO ...... 108,65 HAULOTTE GROUP ............................9,73 LES VALEURS SARTORIUS STEDIM BIOTECH SUBIT DES PRISES DE BÉNÉFICES Le titre a reculé de 2,69 % hier, alors que les dirigeants se sont dits confiants sur les objectifs 2013. Le fournisseur d’équipements pour l’industrie pharmaceutique affichait un chiffre d’affaires en hausse de 5,7 % sur les neuf premiers mois. La marge opérationnelle est ressortie à 23%. Les investisseurs ont pris leurs profits après les fortes hausses récentes. TECHNIP REMPORTE UN IMPORTANT CONTRAT AU QATAR L’action Technip a gagné 1,6% hier, à 89,04 euros. Le spécialiste français des services parapétroliers a remporté auprès de Qatar Petroleum un contrat pour l’ingénierie, l’installation et la mise en service d’un projet offshore. Ces derniers mois, le groupe multiplie les signatures de contrats prometteurs. Jour LINGOT DE 1KG ENV ..................................................... 30810 NAPOLEON ..................................................... 188,9 PIECE 10 DOL USA ..................................................... 562 PIECE 10 FLORINS ..................................................... 189 PIECE 20 DOLLARS ..................................................... 1000 PIECE 20F TUNISIE ..................................................... 190 PIECE 5 DOL US (H) ..................................................... 278 PIECE 50 PESOS MEX ..................................................... 1174 PIECE FR 10 FR (H) ..................................................... 107,9 PIECE SUISSE 20F ..................................................... 189,8 PIECE LATINE 20F ..................................................... 181 SOUVERAIN ..................................................... 240 KRUGERRAND ..................................................... 1025 Veille 31010 188,2 511 184 1016 189 276 1166,5 97 189,6 190 247 1018 31/12 -24,36 -22,91 -20,71 -27,14 -30,2 -23,76 -26,27 -24,02 -22,81 -22,54 -26,18 -20, -24,79 COTATION QUOTIDIENNE ASSUREE PAR CPOR DEVISES www.cpordevises.com Monnaie AUSTRALIE ................................................................................ DOLLAR AUSTRALIEN CANADA ................................................................................ DOLLAR CANADIEN GDE BRETAGNE ................................................................................ LIVRE STERLING HONG KONG ................................................................................ DOLLAR DE HONG KONG JAPON ................................................................................ YEN SUISSE ................................................................................ FRANC SUISSE ETATS-UNIS ................................................................................ DOLLAR TUNISIE ................................................................................ DINAR TUNISIEN MAROC ................................................................................ DIHRAM THAILANDE ................................................................................ BAHT TURQUIE ................................................................................ NOUVELLE LIVRE TURQUE MEXIQUE ................................................................................ PESO MEXICAIN BRESIL ................................................................................ REAL NORVEGE ................................................................................ COURONNE NORVEGIENNE RUSSIE ................................................................................ ROUBLE HONGRIE ................................................................................ FORINT LITUANIE ................................................................................ LITAS LETTONIE ................................................................................ LATS POLOGNE ................................................................................ ZLOTY REP. TCHEQUE ................................................................................ COURONNE TCHEQUE ROUMANIE ................................................................................ LEU CROATIE ................................................................................ KUNA EGYPTE ................................................................................ LIVRE EGYPTIENNE CHINE ................................................................................ YUAN INDE ................................................................................ ROUPIE INDONESIE ................................................................................ ROUPIAH ALGERIE ................................................................................ DINAR ALGERIEN SENEGAL ................................................................................ FRANC CFA ILE MAURICE ................................................................................ ROUPIE MAURICIENNE LA SÉANCE DU LUNDI 21 OCTOBRE 2013 CAC 40 4276,92 -0,21% SBF 120 EUROSTOXX 50 3306,22 -0,12% FOOTSIE 3028,65 -0,15% X-DAX NASDAQ 6654,20 + 0,48% 3920,05 DOW JONES 8867,22 + 0,15% NIKKEI 15392,20 + 0,02% 14693,57 -0,05% + 0,91% EURO CONTRE EONIA ONCE D’OR 0,091 (0,093) 1317,50 (1316,50) EURIBOR 0,223 (0,224) DOLLAR PÉTROLE (Lond.) 109,54 (110,06) 1,3684 (1,3667) YEN CHF 134,35 (134,17) 1,2334 (1,2352) LIVRE 0,8469 (0,8465) La Bourse de Paris démarre la semaine en légère baisse L’indice CAC 40 s’est replié de 0,21 % dans de faibles volumes. ce contrat. STMicroelectronics a gagné hier 2,78 %, à 6,51 euros. Les investisseurs anticipent de bonnes nouvelles avant la publication des résultats trimestriels ce soir après la clôture de Wall Street. Même chose pour Eurotunnel (+ 2,78 %, à 7,29 euros) qui annonce ce matin son chiffre d’affaires trimestriel. Les valeurs financières ont subi des prises de bénéfices après les fortes hausses de ces derniers jours. AlcatelLucent a pris la tête des plus forts replis du CAC 40 (- 2,02 %, à 2,66 euros). Les prises de profits se poursuivent sur la valeur après l’envolée de fin juin à fin septembre. ■ décidé de profiter de la situation pour procéder à des ventes de précaution. ROLAND LASKINE @rlaskine MARCHÉS Après avoir atteint un plus haut de l’année à 4 286 points en clôture, vendredi dernier, le CAC 40 a démarré la semaine sur des prises de bénéfices. Les valeurs françaises ont ainsi terminé la séance en repli de 0,21 %, à 4 276,92 points, dans un volume faible de 2,4 milliards d’euros. La Bourse de New York a clôturé sans direction précise, avec un indice Dow Jones à peu près étale (-0,05 %) et un gain de 0,15 % du Nasdaq Composite. Les investisseurs sont restés sur la réserve. En Europe, les premières tendances sur les publications de résultats se révèlent finalement favorables, avec des profits dépassant en moyenne de 3,3 % les attentes, selon les données Thomson Reuters. Aux États-Unis en revanche, les publications trimestrielles sont plus mitigées. Le recul des ventes de logements en septembre a aussi jeté un froid. Outre les résultats, les marchés sont rassurés par la perspective d’un maintien prolongé du soutien de la Réserve fédérale après les deux semaines de crise budgétaire. Le shutdown n’ayant eu aucun effet négatif sur la tendance boursière, de nombreux opérateurs ont Areva gagne plus de 11 % Parmi les hausses, Areva s’est distingué par un bond de 11,29 %, à 16,41 euros. Le spécialiste français des infrastructures nucléaires bénéficie des retombées du contrat de la construction de deux réacteurs nucléaires EPR en Grande-Bretagne. EDF contrôlera de 45 à 50 % du capital du projet et Areva 10 %. Le reste sera confié à deux groupes chinois. Dans la foulée, Alstom gagne 3,72 %, à 27,48 euros, sans que le groupe soit directement concerné par La vente des cliniques psychiatriques de Générale de Santé bien accueillie de santé mentale de Générale de Santé. Cette cession permettrait au groupe de renforcer sa capacité d’investissement au profit de son cœur de métier, les établissements de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) et des soins de suite et de réadaptation (SSR). L’action Générale de Santé a bondi de 8,05 % à cette annonce, à 14,09 euros. G. B. La réflexion stratégique engagée en mai dernier par le leader français des soins et services à la santé au sujet de ses cliniques psychiatriques est en passe de se concrétiser. L’australien Ramsay Health Care (dont la filiale Ramsay Santé exploite dix cliniques en France à ce jour) a annoncé être entré en négociations exclusives en vue de la reprise de Medipsy, le pôle Les hedge funds gèrent plus de 2 500 milliards Les hedge funds n’ont jamais géré autant d’argent. Leurs encours viennent de franchir la barre des 2500 milliards de dollars, selon HFR (Hedge Fund Research). Ils ont encore attiré 23 milliards de dollars de souscriptions nettes au troisième trimestre. C’est leur meilleure collecte depuis le deuxième trimestre 2011. Grâce à cet argent frais et à leurs bonnes performances (ils ont gagné en moyenne 5,5% de janvier à septembre, et plus de 2% sur le troisième trimestre), leurs actifs sous gestion ont grimpé de 94 milliards en trois mois. La crise financière n’est plus qu’un mauvais souvenir. Alors que près de 2500 d’entre eux ont fermé leurs portes en 2008 et 2009, ils sont aujourd’hui de nouveau plus de 10000 dans le monde. Presque autant qu’avant la crise. Ils s’en créent des dizaines chaque année. Les investisseurs institutionnels, les fonds de pension notamment, continuent de leur faire confiance. Mais ce n’est pas le cas en France. Dans l’Hexagone, un nombre croissant de particuliers aisés ou d’investisseurs institutionnels s’y étaient intéressés au milieu des années 2000. Ils avaient alors commencé à souscrire des fonds chargés de sélectionner les meilleurs hedge funds mondiaux et qui promettaient une grande liquidité : le client pouvait en principe récupérer vite ses capitaux, Les capitaux gérés par les hedge funds dans le monde MONTANT DES CAPITAUX INVESTIS 2508,9 en milliards de dollars 1868,4 2000 1500 1000 456,4 500 38,9 T1 T2 T3 0 1990 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 2013 Infographie Source : Hedge Fund Research avec des rendements modestes, dans un environnement de faible croissance, et si la volatilité s’accroît sur les marchés obligataires face à une lente remontée des taux. Certaines sociétés de gestion remettent donc leurs offres au goût du jour. Chez La Française AM, par exemple, qui vient de signer un partenariat avec Morgan Stanley pour élargir son offre de hedge funds, les frais de gestion ont été drastiquement réduits. Et les nouveaux fonds respectent la même réglementation européenne que les sicav classiques. Ce qui rassure les souscripteurs. ■ ANNE BODESCOT alors que les hedge funds, eux, demandent des délais. La crise a montré les limites de cette promesse. Déçus, les investisseurs français ont en grande majorité déserté ce type de gestion. Une nouvelle offre « Mais aujourd’hui, le mouvement peut s’inverser », estime Xavier Lépine, président de la Française AM. « Quand les marchés d’actions remontaient fortement, comme ces dernières années, la gestion alternative était moins attrayante », remarque-t-il. Elle pourrait séduire davantage si les marchés d’actions se normalisent LE CONSEIL DE Roland Laskine [email protected] GENERAL ELECTRIC : UN BON PLACEMENT DE LONG TERME General Electric est une des dernières valeurs américaines encore cotées à la Bourse de Paris. Après avoir connu un certain passage à vide, la dynamique de croissance se remet en place. Le géant américain des infrastructures vient d’annoncer des résultats trimestriels satisfaisants, avec un bénéfice net par action de 36 cents, légèrement supérieur aux attentes des analystes. Les revenus globaux sont en repli de 1% en raison de la réduction du périmètre du pôle financier du groupe, mais les activités industrielles sont en croissance de 2%. Le point le plus important est la hausse de 19% des prises de commandes, qui porte le carnet de commandes à 229 milliards de dollars. L’activité reste soutenue dans l’aéronautique et le pétrole. Dans le secteur industriel, les marges s’améliorent grâce à un programme volontaire de réduction des coûts. Le titre se paie un peu plus de 14 fois les bénéfices attendus pour 2014, ce qui est raisonnable. Le rendement attendu pour cette année ressort à un peu plus de 3%, en sachant que le groupe pourrait rendre 18 milliards de dollars aux actionnaires en 2013 sous forme de dividendes et de rachats d’actions. Un bon placement pour le moyen terme, mais le titre n’est pas éligible au PEA. suivez les portefeuilles du Figaro sur lefigaro.fr/bourse 1 euro = 1,4139 1,4069 0,8465 10,5959 134,17 1,2352 1,3667 22388,74 11,2192 42,5 2,7021 17,5843 2,9736 8,092 43,622 293,72 3,4521 0,7028 4,1824 25,803 4,4423 7,614 9,4111 8,3309 84,14 14864,23 111,4121 659,9147 41,5264 AUD CAD GBP HKD JPY CHF USD TND MAD THB TRY MXN BRL NOK RUB HUF LTL LVL PLN CZK RON HRK EGP CNY INR IDR DZD XOF MUR SICAV ET FCP VALEURS LIQUIDATIVES EN EUROS (OU EN DEVISES), HORS FRAIS VALEUR DATE DE LIQUID. VALORISAT. 42 rue d’Anjou, 75008 Paris Tél. : 01 55 27 94 94 www.palatine.fr SICAV UNI HOCHE C ................................................... 209,82 17/10/13 À LIRE DANS LBPAM TRÉSORERIE P ..................................3243,22 20/10/13 EDR EUROPE SYNERGY (A) .................................. 129,98 LBPAM ACTIONS INDICE EURO R .................................. 80,61 17/10/13 TONI ACTIONS 100 R .................................. 87,07 17/10/13 EDR TRICOLORE RENDEMENT (C) .................................. 281,55 18/10/13 LBPAM ACTIONS INDICE FRANCE R .................................. 34,38 17/10/13 VIVACCIO ACTIONS .................................. 99,25 17/10/13 OBLIGATIONS CONVERTIBLES LBPAM ACTIONS FRANCE C .................................. 115,90 17/10/13 LBPAM ACTIONS MONDE C .................................. 233,04 17/10/13 LBPAM OBLI MOYEN TERME C .................................. 285,20 17/10/13 LBPAM OBLI REVENUS ..................................796,68 17/10/13 LBPAM PROFIL 50 D .................................. 224,66 17/10/13 LBPAM RESPONSABLE ACTIONS EURO 11733,04 I .................................. 17/10/13 FCP LBPAM ACTIONS EUROPE D .................................. 67,25 SICAV LBPAM ACTIONS 80 D .................................. 85,84 17/10/13 17/10/13 LBPAM EONIA 3-6MOIS .................................. 10290,29 20/10/13 EDR EUROPE CONVERTIBLES (A) .................................. 548,31 17/10/13 EDR GLOBAL CONVERTIBLES (A) .................................. 133,86 17/10/13 www.edram.fr ALLOCATION D'ACTIFS EDR CROISSANCE GLOBALE (A) .................................. 115,12 30/09/13 ACTIONS EDR ASIA (C) ................................................... 187,12 20/09/12 EDR COMMOSPHERE (A) ..................................122,76 17/10/13 EDR EUROPE VALUE & YIELD (C) .................................. 99,34 17/10/13 EDR EUROPE FLEXIBLE (A) .................................. 130,16 17/10/13 EDR GOLDSPHERE (A) .................................. 69,90 17/10/13 EDR CHINE (A) ................................................... 193,04 17/10/13 EDR MONDE FLEXIBLE (A) .................................. 234,54 17/10/13 EDR PATRIMOINE GLOBAL (A) .................................. 191,31 17/10/13 THIRIET GESTION 37 av. des Champs-Elysées 75008 Paris Tel. : 01 56 43 62 50 LBPAM ACTIONS AMÉRIQUE C .................................. 27,73 17/10/13 LBPAM OBLI CRÉDIT .................................. 192,38 41,09 17/10/13 LBPAM ACTIONS DIVERSIFIÉ R .................................. 43,07 17/10/13 LBPAM RESP. TRESO I ..................................10227,71 20/10/13 EDR GLOBAL HEALTHCARE (A) .................................. 592,86 17/10/13 BELLATRIX C ................................................... 263,41 17/10/13 LBPAM ACTIONS EURO R ..................................28,09 LBPAM TRÉSORERIE I ..................................10933,49 20/10/13 EDR US VALUE & YIELD (C) .................................. 148,81 VICTOIRE SIRIUS ...................................................42,74 17/10/13 17/10/13 17/10/13 18/10/13 17/10/13 BETELGEUSE ................................................... SITE D’INFORMATIONS EXCLUSIVES M&A : la poussée de juillet peine à se confirmer Le Royaume-Uni assouplit sa réglementation bancaire Morgan Stanley rémunère mieux ses salariés mais pas au détriment des profits www.wansquare.com Jour mardi 22 octobre 2013 mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO 24 MÉDIAS Nouvelle crise au sein de France 2 F. BOUCHON/LE FIGARO, CADRAGE VERTICAL/SCHOUSBOE CHARLOTTE/FTV, PORTRAIT/RUSSEIL CHRISTOPHE/FTV LES AUDIENCES Thierry Thuillier, l’actuel directeur général délégué à l’information du groupe France Télévisions, remplace Philippe Vilamitjana au poste de directeur des programmes de France 2. CAROLINE SALLÉ @CielmaTV Sa mission : la redéfinition des programmes des après-midi et de l’avant-soirée de France 2 DIRECTION DE FRANCE TÉLÉVISIONS AUDIOVISUEL Nouvel avis de tempête à France Télévisions. Affaibli par des audiences en berne de France 2, le groupe audiovisuel public s’est résolu lundi à couper une nouvelle tête. Comme l’a révélé lundi Libération, après Claude-Yves Robin, Bertrand Mosca et Jean Réveillon, c’est désormais au tour de Philippe Vilamitjana de céder son fauteuil de directeur des programmes de France 2. En trois ans, c’est le quatrième dirigeant de France 2 à avoir été rayé de la liste par Rémy Pflimlin, le PDG du groupe audiovisuel public. Au cours de la semaine dernière, la rumeur autour de ce limogeage s’était faite plus insistante. Dans les couloirs de France Télévisions, on pariait davantage sur Thierry Langlois. Le directeur des programmes de France 3 aurait été approché par la direction du groupe, mais aurait décliné l’offre, faute de pouvoir s’entourer de sa garde rapprochée. En définitive, c’est ce week-end que le fusible Philippe Vilamitjana a fini par sauter. En cause ? Le naufrage de l’émission de Sophia Aram, « Jusqu’ici tout va bien », programmée chaque jour vers 18 h 15. Lundi, Rémy Pflimlin a donc appelé à la rescousse Thierry Thuillier, l’actuel directeur de l’information du groupe. Thierry Thuillier n’hérite pas du poste, mais se voit confier une mission. Sa feuille de route ? « La redéfinition des programmes des après-midi et de l’avant-soirée de France 2 et, plus généralement, la réaffirmation du statut généraliste de référence de la première chaîne du service public », a annoncé France Télévisions dans un communiqué. En clair, le dirigeant de 49 ans se voit surtout confier la lourde tâche de remettre à flot la tranche horaire 18 heures-20 heures, qui a sombré dans les abîmes de l’Audimat. Or cette tranche est stratégique car, depuis la suppression de la publicité après 20 heures, l’avant-soirée concentre 34 % des recettes publicitaires de France 2. Double casquette Pour y parvenir, « Thierry Thuillier aura autorité sur l’ensemble des équipes de l’antenne et des programmes de la chaîne », sous l’autorité de Bruno Patino, le directeur des programmes de France Télévisions. Thierry Thuillier conservera par ailleurs son poste actuel de directeur de l’information. Ce qui n’est pas sans poser quelques questions. En interne, on s’interroge en tout cas sur cette double casquette. « Cumuler les deux fonctions ? De deux choses l’une : ou alors on considère que directeur des programmes et directeur de l’information sont deux jobs à mi-temps, ou alors on estime que ce sont deux vrais postes. Et dans ce cas, il manque une personne », explique Dominique Pradalié, déléguée syndicale SNJ à France Télévisions. Du coup, Thierry Thuillier a nommé lundi un numéro 1 bis de l’information, Yannick Letranchant, afin de le seconder. Le nou- Thierry Thuillier, directeur de l’information du groupe, se voit confier la mission de remettre à flot la tranche horaire 18-20 heures de France 2. veau patron des programmes de France 2, un pro de l’information et des magazines, était déjà consulté dans la mise en place des nouveaux programmes de l’avant-soirée. Il est directement intéressé au succès d’audience car cette tranche horaire sert de tremplin pour le JT de 20 heures de France 2. « C’est une drôle d’idée tout de même de lui confier cette responsabilité. On ne s’improvise pas expert en grille de programme », estime un salarié du groupe. Thierry Thuillier est un des piliers de France Télévisions. Passé par TF1 et France 2, il a dirigé la rédaction d’i-Télé de 2008 à 2010 avant de revenir au sein de l’audiovisuel public. En 2013, il est devenu directeur général délégué à l’information du groupe, avec comme première mission de lancer le rapprochement des rédactions du groupe France Télévisions. Au sein du groupe audiovisuel public, ces remaniements inquiètent. D’autant que la direction vient aussi d’annoncer la nomination de Tiphaine de Raguenel à la tête des programmes de France 4 et celle de Boris Razon, en tant que directeur éditorial de France 4. Au SNJ, on ironise : « Rémy Pflimlin répète sans cesse que France Télévisions a besoin de stabilité... » ■ LES DOSSIERS CHAUDS DU NOUVEAU DIRECTEUR DES PROGRAMMES Changer l’access de France 2 Remonter les scores du JT de 20 heures Assurer les recettes publicitaires C’était la grande ambition de la rentrée. Réussir enfin à installer une avant-soirée gagnante sur France 2. Résultat, une chute d’audience généralisée. « Dans la peau d’un chef » avec Christophe Michalak a du mal à décoller même si l’on constate un léger mieux. Mais le gros point noir est l’émission « Jusqu’ici tout va bien » de Sophia Aram (notre photo) qui peine à dépasser les 3 % d’audience. L’émission a sombré. Il y a quelques semaines pourtant, Rémy Pflimlin avait défendu ce programme. Depuis, le rédacteur en chef a été remplacé, de même que les chroniqueurs. Xavier Couture, ancien de TF1 et de Canal +, a été appelé en renfort. L’émission n’est plus tournée en direct et la durée de ce talk-show a été raccourcie. Résultat ? Aucun changement. « Même les équipes de “Jusqu’ici tout va bien” sont prêtes à arrêter », confie un connaisseur du dossier à France 2. Charge donc à Thierry Thuillier de le débrancher. Enfin, la série humoristique « Y’a pas d’âge », censée booster les audiences avant le JT de 20 heures, a raté son coup. Elle devrait s’arrêter pour laisser la place à une nouvelle pastille d’humour. Le journal télévisé de France 2 continue de perdre du terrain face à son rival sur TF1. Au mois de septembre, le « 20 heures » présenté par David Pujadas (notre photo) a encore perdu 100 000 téléspectateurs, alors que dans le même temps TF1 en gagnait autant. Conséquence : la chaîne publique enregistre un déficit de 2 millions de téléspectateurs depuis le début de l’année. De quoi alarmer la société des journalistes qui s’était inquiétée il y a quelques semaines de ces faibles audiences, pointant du doigt une avant-soirée trop faible. « Chaque émission est la locomotive de celle qui suit, nous préférons un TGV à une micheline », avait indiqué Dominique Verdeilhan, le président de la SDJ. Thierry Thuillier va donc devoir réparer la rampe de lancement pour le JT. Une mission d’autant plus délicate qu’il faut en outre faire face à la concurrence de programmes de divertissement sur d’autres chaînes, à l’exemple de D8 et de Canal +, qui grappillent chaque jour des téléspectateurs. Si elle est cruciale pour l’audience, la tranche de l’avant-soirée sur France 2 l’est aussi en termes de recettes publicitaires. C’est entre 18 heures et 20 heures que se concentrent en effet 34% des recettes publicitaires de la chaîne. Interdite de réclame après 20 heures, France Télévisions est en outre obligée de faire le plein avant. Problème : faute de téléspectateurs fa suffisamment nombreux durant l’access prime time, les annonceurs ont fini par déserter. Conséquence : le groupe audiovisuel public a déjà été contraint de brader ses écrans de publicité à 50% avant et après le programme de Sophia Aram, afin de les retenir. La chaîne ne pourra pas appliquer longtemps de telles ristournes. Il y a urgence à redresser la barre, dans la mesure où la période comprise entre octobre et fin décembre est celle durant laquelle les chaînes font le plein de publicités. Soumis à des coupes p budgétaires importantes, France Télévisions a cruellement besoin de ces revenus qui font aujourd’hui défaut. Dimanche 20 octobre en millions de téléspectateurs (source Médiamétrie) 7,9 millions Film Shrek 4 Part d’audience : 28,7 % 4 millions Film Le Cœur des hommes Part d’audience : 14,6 % 3,2 millions Série Les Enquêtes de Murdoch Part d’audience : 11,6 % 2,9 millions Magazine « Capital » Part d’audience : 11,4 % EN BREF « Ouest-France » : plan de départs de 137 salariés Au cours d’un comité d’entreprise qui s’est tenu lundi, la direction du quotidien régional Ouest-France a présenté aux syndicats un pré-projet de restructuration prévoyant le départ de 137 salariés au maximum sur un total de 1 500 environ, principalement à la direction industrielle et dans les services généraux. Les journalistes ne sont pas concernés par ce plan. La procédure officielle de consultation des salariés sera lancée le 14 novembre. Bayard rachète le site familiscope.fr Le groupe de presse Bayard (La Croix, Notre Temps, presse jeunesse) a racheté le site Internet familiscope.fr (250 000 visiteurs uniques par mois) pour en faire le « site de référence des loisirs en famille ». Bugs en série chez Facebook Le réseau social s’est excusé lundi soir après une série de bugs qui ont perturbé la navigation sur son site pendant plusieurs heures. Les utilisateurs ne pouvaient plus publier ni commenter les statuts ou les photos de leurs amis. Selon Facebook, ce problème était dû à des « travaux de maintenance du réseau ». Yahoo! recrute au « New York Times » David Pogue, journaliste emblématique du New York Times, a annoncé son départ pour Yahoo!. Il doit participer au lancement d’un site sur l’électronique grand public qui sera hébergé par le géant américain. La grève chez Lagardère Active menace la sortie de magazines Après l’annonce de la vente de dix magazines et d’un plan de réorganisation, les salariés se mobilisent. Nous sommes ALEXANDRE DEBOUTÉ axel_deb ouverts à une négociation collective portant sur la durée du plan de départs LAGARDÈRE ACTIVE PRESSE La tension ne redescend pas au sein de la branche presse de Lagardère Active. La grève, décidée jeudi dernier après l’annonce de la cession de dix magazines (Psychologies Magazine, Première, Be…) et la réorganisation du groupe assortie d’un plan de sauvegarde de l’emploi, a été reconduite à une très large majorité pour la journée de mardi, menaçant la sortie de certains titres dont Paris Match, Elle, France Dimanche ou Télé 7 Jours. « Tout va dépendre de la mobilisation des salariés, mais les risques de retard voire de non-parution sont de plus en plus grands, estime une source syndicale. Il suffit qu’une partie des salariés soit en grève pour bloquer l’impression des titres en empêchant le transfert des fichiers numériques de la fabrication vers les imprimeries. » La direction a commencé à calmer le jeu vendredi dernier. Denis Olivennes, le président du directoire de Lagardère Active, a rencontré les syndicats et leur a assuré que la restructuration du groupe passerait par la mise en place d’un plan de départs volontaires dans chaque titre, sachant que les montants et le nombre de postes concernés restaient à négocier. « Le rétrécissement du périmètre d’activité du groupe n’est pas négociable, mais nous sommes ouverts à une négociation collective portant sur la durée du plan de départs ou ses conditions », indique un porte-parole de Lagardère Active. Entamer des discussions Un geste de la direction qui n’a pas totalement rassuré les salariés. Réunis lundi devant le siège du groupe à Paris, plusieurs centaines d’entre eux (500 à 600 selon les syndicats) ont manifesté contre le projet de cessions, auquel s’ajoute un nombre encore indéfini de départs volontaires au sein de plusieurs rédactions de titres n’ayant pas vocation à être cédés, dont Paris Match ou Elle. Des délégations d’autres groupes de presse magazine, notamment Prisma Media (Capital, Femme actuelle…), Marie Claire ou Mondadori (Auto Moto, Télé Poche, Grazia…), également touchés par des remous sociaux, sont venus manifester leur solidarité avec les salariés de Lagardère. Dans sa globalité, le plan de restructuration du groupe concerne 350 postes selon la direction, mais l’emploi serait menacé pour 570 salariés et pigistes, selon les syndicats. La direction, qui veut que sa démarche soit « exemplaire » et assure ne vouloir « laisser personne au bord du chemin », doit entamer avec les partenaires sociaux un cycle de discussions en vue de trouver un « accord de méthodes », cadre préalable à une négociation qui s’annonce difficile. ■ mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO - N° 21 528 - Cahier N° 3 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr PARFUMS DANDY, ATHLÈTE OU REBELLE… À CHAQUE HOMME, SON ESSENCE PAGE 28 Azzaro PEUGEOT DÉVELOPPE UNE CITADINE QUI NE CONSOMMERA QUE 2 LITRES AUX CENT PAGE 29 Memory 2 (2000), de Yue Minjun, vu au printemps dernier à la Fondation Cartier. .) "% #' $- .$& #' "$ $%! % %&$% && -&! #' !'($ ' ' "' (! & "! $ $% % ' &!'$! -$ & PAGES 26 ET 27 Nicolas d’Estienne d’Orves CHOCOLAT CHAUD RÉUNION DU CLUB CRIOLLO. A u pays du bon vivre, on ne plaisante pas avec l’hédonisme. Lorsqu’une Parisienne et un Romain (Bénédicte de Chambure et Domenico Biscardi) décident de fonder un club franco-italien d’amateurs de chocolat, ces jansénistes du cacao ne vont pas nous barbouiller un symposium vaseux dans quelque pizzeria de Vintimille. Non point. Aux grandes causes chocolatières il faut du faste, de la pompe ! Dont acte : c’est le gigantesque salon Hercule du palais Farnèse, à Rome, qui a été le théâtre (que dis-je : l’opéra) du premier acte du Club Criollo. Cent dix chocolatologues triés sur le volet se sont retrouvés, gourmands comme des conspirateurs, le 18 octobre dernier, sous les ors de l’ambassade de France. Il fallait voir cette confrérie traverser le Campo de’ Fiori, à l’heure du loup, pour entrer dans le palais du baron Scarpia. Dominés par la colossale (et très étrangement proportionnée) statue d’Hercule, les convives se mettent en place, dans un silence recueilli. Tables blanches, sièges rouges, voix feutrées. On accueille les phares de leur discipline, non sans une componction épiscopale. À la table française, Jean-Paul Hévin et Pierre Hermé galèjent tels des camarades de régiment et prévoient leurs gueuletons du lendemain. Mais «chut !», la dégustation commence. Lors, les assiettes de passer, l’une après l’autre. Le béotien se jette bien entendu sur les premiers chocolats, vite écœuré, tandis que les spécialistes coupent chaque palet en quatre, scrutent, dissèquent, hument. Comme le goûteur de vin ou de whisky recrache pour éviter l’ivresse, nul ne finit son assiette. Et elles défilent, défilent, défilent, trois heures durant. Chocolat au yuzu d’Hévin, puissant Ampa d’Hermé : on est dans l’orfèvrerie. Côté italien, on est enivré par le chocolat Cuba de l’enseigne Quetzalcoatl (du Franco-Italien Jacques-Olivier Petrillo) : un chocolat parfumé… au cigare. Reste le prodigieux Panettone d’Iginio Massari. Pour le décrire, nos clubistes n’ont qu’un mot à la bouche : sensualité. Et c’est vrai : cette pâtisserie onctueuse, presque moite, excite comme une nymphe nubile aux portes du plaisir. À Rome, le chocolat est classé X. VENTE $& "$ $! !' ! &'$ ' $!)' ' "$ . %& %$ #'% "$ ' !&! '$ $ ,% ) % %$ ( ' * % & !($ "$! + ! & ' VALÉRIE SASPORTAS [email protected] L’objet est somptueux, avec sa monture en or fin de 24 carats et acier, sa poignée à deux plaquettes d’ivoire marin, sa lame longue de 78,9 centimètres. Un sabre « témoignage » de la création de l’Arabie saoudite en 1932 sera mis aux enchères chez Osenat à Fontainebleau le 17 novembre prochain. Et l’arme attise bien des curiosités. À Paris, l’ambassade d’Arabie saoudite a aussi reçu de nombreux coups de téléphone mais ne s’étend pas sur le sujet. Cinq mois après l’annulation in extremis de la vente d’un Coran sauvé des flammes lors de la campagne d’Égypte par Napoléon, Jean-Pierre Osenat s’aventure ainsi à nouveau au Moyen-Orient. « Mais le sabre n’a pas le même caractère sacré que le Coran. Il ne devrait pas y avoir cette fois de problème », espère le commissaire- priseur. L’histoire de cette arme est extraordinaire. Il fut offert par le roi Abdul Aziz Bin Abdul Rahman alSaoud, fondateur de l’Arabie saoudite, au prince Ahmad Shah Khan, ministre de la cour d’Afghanistan, le 5 mai 1932, lors de la signature du traité d’amitié entre le royaume d’Afghanistan et ceux de Nadjd et du Hedjaz, dont la réunion donnerait naissance à l’Arabie saoudite, quatre mois plus tard. Un cadeau personnel « Il est très intéressant de voir que l’Afghanistan signa huit traités d’amitié en 1932, dont avec la France et avec l’Italie, alors que le royaume avait déjà un traité d’assistance militaire avec la Russie. Ce n’est pas pour rien qu’alSaoud était surnommé le “renard du désert” », note le propriétaire actuel du sabre, un collectionneur français résidant sur la Côte d’Azur. Tout en souhaitant garder l’anony- Le sabre est estimé entre 800 000 et 1,2 million d’euros. mat, cet homme d’un « certain âge », qui a voyagé longtemps au MoyenOrient, en Arabie saoudite, Égypte, Afghanistan pour ses affaires, raconte l’histoire de ce sabre au Figaro. C’est en France, raconte-t-il, qu’il l’a acheté, voilà 34 ans, au fils du prince afghan. « Il vivait en exil chez nous. Je l’ai rencontré grâce à un expert qui faisait autorité en matière d’armes blan- ches de la région, Jean-Michel Gueneau, récemment disparu. » Le fils du prince remit tous les papiers sur le cimeterre. Ces papiers valent de l’or. Non seulement le sabre dans le royaume est tout un symbole (sur le drapeau vert saoudien, un sabre blanc symbolise les victoires militaires de l’Islam), mais « en offrir un est un gage d’amitié indéfectible, de confiance, de loyauté, de protec- tion mutuelle », explique le collectionneur. Comment l’héritier a-t-il pu vendre un présent officiel ? « C’était un cadeau personnel comme le sabre donné par Bonaparte à son frère », affirme notre homme. Si la comparaison vaut pour les enchères, l’arme saoudienne devrait atteindre des sommets : le sabre de Napoléon atteignit 4,8 millions d’euros aux enchères en 2007 chez Osenat. S’agissant de celui de notre collectionneur, en 2004, Jean-Michel Gueneau l’expertisa 2,5 millions d’euros, pour un prince saoudien qui souhaitait l’acquérir. « Mais je n’étais pas prêt. J’ai décliné l’offre », poursuit son propriétaire. Et même si celui-ci n’admirait plus cet objet, « au coffre depuis 25 ans ». Ses proches l’ont convaincu cette fois de le céder. L’expert de la vente, JeanClaude Dey, l’a estimé entre 800 000 et 1,2 million d’euros pour « laisser monter les enchères ». ■ COLLECTION DE L’ARTISTE PÉKIN/FONDATION CARTIER, PHIL POYNTER, BURY MICHEL OSENAT ÇA C’EST... ROME ! AUTOMOBILE mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO L’ÉVÉNEMENT 26 L ’ VALÉRIE DUPONCHELLE et BÉATRICE DE ROCHEBOUËT [email protected] [email protected] art n’est pas chose inoffensive. À la veille de l’ouverture de la 40e Fiac, jeudi au Grand Palais, le public peut s’attendre à des émotions fortes. Le phénomène dépasse le strict cadre du marché de l’art et le business espéré par les 180 galeries internationales réunies jusqu’à dimanche soir sous la grande nef. L’art contemporain est un tel phénomène en soi qu’il met en ébullition toute la ville. C’est une formule à succès qui rend fous les amateurs, les vieux pros comme les jeunes loups, et tous les rois de l’Ego. Parallèlement à la foire, le « parcours privé » réservé aux VIP a gonflé comme un bottin mondain. « À tel point qu’il faudrait prendre un vélo, un train, un avion, voire des avions pour tout boucler en une semaine », s’amuse le jeune collectionneur bruxellois Ronald Rozenbaum qui vient pourtant d’un pays voyageur ! De Londres à Berlin, de Lyon à Paris, la folie est de rigueur. Il en faut une surdose pour doper ces événements énormes qui dépassent le petit monde si cultivé des collectionneurs de jadis. Au Grand Palais, l’échelle est donnée avec l’Iron Tree (7 m de haut) de la star chinoise de la dissidence, Ai Weiwei, 81 jours de cachot, 101 975 tweets et 226 732 abonnés. Hors les murs, avec la sculpture in situ dans les Tuileries, de l’architecte Didier Faustino à feu James Lee Byars, metteur en scène baroque de sa propre vie. Au Muséum d’histoire naturelle, au milieu des espèces taxidermisées, de Mark Dion, l’explorateur de vestiges, à Claire Morgan, la naturaliste de la sculpture. Même les musées sont emportés au-delà du réel et de la raison. L’artiste français du film Zidane, portrait du XXIe siècle, Philippe Parreno, a pris possession de tout le Palais de Tokyo. Pierre Huyghe a récapitulé 20 ans de « pratique » ésotérique dans sa rétrospective allumée au Centre Pompidou. Le plus cher des artistes chinois, Zeng Fanzhi, soutenu avec des moyens sans limites par François Pinault, a importé sa folie des grandeurs au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Ses derniers tableaux sont si grands que Fabrice Hergott, directeur du musée, a inversé l’ordre d’accrochage d’une rétrospective : on commence par la fin ! & & CULTURE 180 galeries de 25 pays pour la 40e Fiac En privé, les mœurs ne sont pas plus sages. À La Maison rouge d’Antoine de Galbert, à la Bastille, le néophyte est projeté dans l’univers caverneux du collectionneur tasmanien, David Walsh. Chez Larry Gagosian, rue de Ponthieu, le Wasp John Currin met sa virtuosité et son érudition dans ses tableaux déconcertants par leur second plan porno. La Conciergerie n’a pas eu une atmosphère aussi lourde depuis Marie-Antoinette : Caroline Bourgeois a œuvré en commissaire et en psy pour livrer le plus noir de la collection Pinault dans un « A Triple Tour ». Cette vision macabre devrait plaire à David Lynch qui a transformé le club Silencio en catacombes de la nuit arty. Aux antipodes, certains collectionneurs cultivent la folie en douce dans leur cerveau. Du Lyonnais Jean Chatelus, historien du XVIIIe aux goûts ultraradicaux, au Parisien Philippe Cohen, dentiste qui parle d’art conceptuel à ses patients artistes. Ses drôles de contemporains. ■ Rétrospective de Pierre Huyghe au Centre Pompidou. I AI WEIWEI, ARTISTE CHINOIS, AU JOURNAL SÜDDEUTSCHE ZEITUNG Son Iron Tree de sept mètres de haut trône au cœur de la FIAC grâce à la galerie Neugerriemschneider de Berlin JC MARMARA/LE FIGARO ; LUCIEN LUNG ; SYLVAIN LEFEVRE/RESERVOIRPHOT ; MARIA MARSHALL; STEVE COHEN; RYAN TRECARTIN, LIZZIE FITCH ; SVEN PAUSTIAN/FOCUS/COSMOS David Walsh, le diable de Tasmanie Elmgreen & Dragset, les extravagants Pierre Huyghe, sur la planète Mars Si vous n’aimez pas les sarcophages et les crânes, les corps en folie et les fantômes, passez votre chemin. La Maison rouge accueille le monde très spécial de David Walsh, collectionneur de Tasmanie qui a puisé fortune et inspiration dans le jeu (un pur « gambler », dirait Rhett Butler). En 2010, il achetait en viager la vie vidéo de Christian Boltanski ! Le monde de l’art, affamé, cherchait à mettre un visage sur ce collectionneur aux idées saugrenues et macabres, à la force de frappe immédiate, à l’amour sans complexe pour l’art, pour peu « qu’il parle de mort et de sexe, d’Egon Schiele à Paul McCarthy, de Kandinsky à Erwin Wurm». On l’attendait vendredi à Paris. Coup du sort, il est resté invisible. Michael Elmgreen est né à Copenhague, Ingar Dragset à Trondheim, en Norvège. Ce duo d’artistes vit et travaille entre Londres et Berlin. As de l’humour noir, ils ont frappé fort à la Biennale de Venise 2009 en noyant un (faux) collectionneur dans une piscine devant les pavillons nordiques dont ils étaient les curators déchaînés (The Collectors). En 2011, ils l’ont mis à la morgue dans The Afterlife of the Mysterious Mr. B., Galerie Perrotin (jusqu’au 2 janvier au Victoria &Albert Museum). À Londres, ils recréent le décor funèbre de sa vie comme un film en cours (Tomorrow). On entre dans son appartement aristocratique miné de fausses pistes. Le petit Lord est gay, esthète, seul, maniaque, viscontien. On sort du plateau et le musée raconte V. D. presque la même histoire ! Petit Tanagra raffiné, sérieux comme un philosophe et souriant comme un prêcheur, Pierre Huyghe reste le mystère de l’art français par excellence. Sa rétrospective au Centre Pompidou où se promène un vrai lévrier égyptien à la patte avant droite teinte en rose fait littéralement un malheur (record en vue dans l’Espace 315). Et horripile les amateurs de peinture, ces classiques. Les visiteurs du samedi - pas seulement des bobos sont subjugués par ce processus interactif qui transforme l’art en phénomène. Réminiscences d’un voyage vers le pôle, musique de Satie qui fait danser la lumière et les couleurs, performances life d’un jeune homme à tête d’oiseau (notre photo), vraies abeilles et jets de brouillard. Il y a V. D. de quoi perdre le Nord. V. D. Steven Cohen, l’art de l’exhibition Maria Marshall, au bout de l’extrême Sun Yuan & Peng Yu, l’art au vitriol Trecartin & Fitch, l’esprit punk Question de latitude ? Depuis Priscilla folle du désert, film australien de Stephan Elliott en 1994, on n’avait pas vu pareil exhibitionnisme transgenre à froufrous. Né en 1962 à Johannesburg, Steven Cohen aurait pu rester l’atout «drag art» de My Joburg, exposition sur l’Afrique du Sud à la Maison rouge (jusqu’au 22 septembre). Sa vidéo le montre maquillé, cul nu et tutu en forme de lustre éclairé devant les townships violemment homophobes. Message politique à risques. Le 11 septembre, le performer a été arrêté à Paris pour exhibition sexuelle et placé en garde à vue après avoir dansé le sexe enrubanné relié à un coq sur le parvis du Trocadéro. L’artiste Sophie Calle mène sa campagne de défense. Cela commence par un sourire d’enfant. Puis une grimace d’enfant qui tire la langue. L’image est d’une beauté dérangeante. Le crâne rasé de l’enfant est coupé à mi-front par le plan de la vidéo. La caméra recule doucement et montre la camisole de force, l’enfant qui se balance dans sa cellule capitonnée. Terrifiant. La vidéo a donc été mise un peu à l’écart dans l’exposition « À Triple Tour » à la Conciergerie. Encore plus terrifiant lorsque l’on sait que l’enfant est celui, tout à fait normal, de l’artiste. Née à Bombay en 1966, Maria Marshall a étudié la sculpture à Londres et à Genève. L’artiste, explique la commissaire Caroline Bourgeois, puise dans l’innocence, les peurs et les expériences des enfants, son art de la provocation à la limite du supportable. V. D. V. D. Tirs à vue ? Sun Yuan, né en 1972 à Pékin, et Peng Yu, né en 1974 à Heilongjiang, travaillent en duo flingueur à Pékin depuis la fin des années 1990. Ces artistes conceptuels ont l’art de passer l’actualité et la vie au vitriol. Leur Old Persons Home fait tourner les puissants d’hier comme de vieux zombies dans d’erratiques fauteuils roulants (à revoir dans à Triple Tour à la Conciergerie). Les nouveaux riches chinois en prennent un coup dans l’aile et reçoivent une météorite sur la tête, métaphore grinçante de leur vanité (galerie Perrotin, Paris). De Chine, souffle un vent de gigantisme. De Zeng Fanzhi, dont les derniers tableaux sont énormes au Musée d’art moderne de la ville de Paris, à ce tandem qui invente le canon à ronds de fumée V. D. (Gare Saint Sauveur, Lille). Votre ado vous fatigue en zappant comme un fou sur le câble ? Vous détesterez le vacarme et le désordre visuel de ces deux jeunes artistes américains qui caracolent de Biennale de Venise en Biennale de Lyon, de la Pointe de la Douane de François Pinault à la 40e Fiac (soirée carte blanche mercredi au Silencio, le club au design mortuaire de David Lynch). Le « théâtre-sculpture » de Ryan Trecartin & Lizzie Fitch sert de décor à une série de films déjantés, absurdes, où les jeunes acteurs barbouillés comme des clowns vocifèrent comme dans un mauvais clip sur YouTube. Références au monde plat et sans limite d’Internet, esprit punk à la sauce d’aujourd’hui, virtuosité dans les nouvelles technologies et dans le marketing de l’art, tout, mais alors tout pour briller V. D. « à donf » dans le star system ! & &' ))#% !$%$ $/! $ Christian Merlin Ch SEPT TÊTES DE L’ART 27 CHRONIQUE ##*# # $' # $ LE CLASSIQUE Si je devais donner un nom à cette époque, je dirais que nous vivons à l’âge de la folie mardi 22 octobre 2013 . '& #*' & '# $/ www.fiac.com FIAC & # $ & # $ &#$ $ #$ ( + $ #%$%$ %! #$ %% )% % !% Catacombes arty LE FIGARO l régnait une excitation particulière à la Salle Gaveau l’autre soir pour voir enfin le pianiste anglais Benjamin Grosvenor, 21 ans, précédé d’une rumeur flatteuse. Après des récitals aux festivals Chopin à Bagatelle et Piano aux Jacobins qu’on avait manqués, l’occasion était offerte de se faire une idée sur le vif, à Paris. Car si ses CD chez Decca ne laissaient pas indifférent, rien ne vaut la scène pour s’assurer que l’on n’a pas affaire à un pur produit de marketing lancé comme une marque de savonnette. Après un bref salut, son visage d’angelot introverti s’éclaire fugitivement d’un sourire fondant pour se fermer à nouveau face au clavier dans une concentration impressionnante. On entame l’Andante et Rondo capriccioso de Mendelssohn, un de ces zakouskis prisés des pianistes romantiques d’antan. Mais foin de musique de salon : on est pris par une sonorité très personnelle, presque à l’ancienne, à la fois dense et légère, très timbrée. Le jeu est agile mais pas volatil, le toucher puissant mais pas brutal, le discours musical d’une grande clarté. Aucun doute, c’est quelqu’un. On s’en convainc dans une deuxième partie qui nous mène des raffinements impressionnistes de Mompou au panache de Liszt en passant par la sensualité de Ravel, avec une palette de styles où l’on reconnaît constamment sa pâte. Tout au plus trouvera-t-on un certain manque de clair-obscur à son Humoreske de Schumann : cela viendra avec la maturité, mais, en attendant, cette œuvre si difficile à appréhender était d’une rare évidence de construction. Et si, en matière de pianistes de moins de 30 ans, on voyait le bout du tunnel ? Comme si l’on commençait à prendre conscience que la personnalité est plus importante que la virtuosité, la pensée musicale et la sensibilité plus essentielles que la technique et le brio. L’Humoreske de Schumann ? Elle vient justement d’être enregistrée chez Mirare par Adam Laloum : trouvez-en beaucoup qui, à 26 ans, pénètrent cet univers entre chien et loup, suivant les fluctuations de l’inconscient comme un oscillographe. Un poète est au piano, pas une machine à doigts. Rien que chez Deutsche Grammophon, trois jeunes pianistes viennent d’enrichir un catalogue marqué par Maurizio Pollini. De la cambrure et de la fermeté À 21 ans, l’âge de Grosvenor, le Russe Daniil Trifonov a même vu son premier récital à Carnegie Hall enregistré par la marque à l’étiquette jaune. Vainqueur du Concours Tchaikovski, il est beaucoup plus qu’une bête à concours : un interprète jaillissant et spontané. Pas davantage que les Polonaises de Chopin enregistrées par Rafal Blechacz, presque l’ancien de la bande à 28 ans : version sans concession, qui a de la cambrure et de la fermeté et ne cherche jamais à séduire. Celui qui avait été en 2005 le premier Polonais depuis Krystian Zimerman à gagner le Concours Chopin, poursuit sa maturation à l’abri des modes ou des sirènes du star-system. Comme on ne gagne pas à tous les coups, on a davantage de difficultés à voir en Jan Lisiecki, qui vient d’enregistrer pour le même éditeur les Études du même Chopin, autre chose qu’un bon élève un peu tiède. Mais ne regardez pas seulement du côté des majors et des sentiers battus : c’est pour le petit label Ars que Florian Noack, pianiste belge de 23 ans, a enregistré des œuvres de Lyapounov où l’on découvre un artiste intuitif et plein d’imagination, que l’on aimerait fort entendre en concert tant sa sonorité est raffinée. Qui a parlé de décadence ? Le Blanc de Blancs. LE FIGARO. – Comment vivez-vous votre folie pour l’art? Philippe COHEN. – Un fou d’art est celui qui vit l’art au quotidien. À 100%. J’ai fait à fond mon métier de dentiste et de professeur à la faculté. De même, je me suis totalement donné à ma collection, commencée dans les années sida, avec Philippe Parreno et Pierre Huygue, devenus tout de suite mes amis. Mais j’ai plusieurs vies, que je ne mélange pas : la vie familiale d’un juif pratiquant. Et celle d’un amateur d’art qui aime rencontrer les artistes. Comment êtes-vous tombé dans l’art? C’est justement par une rencontre. Je débutais mon cabinet. On était en pleine spéculation des années 1990. Et puis le marché s’est effondré. En 1992, je suis allé avec Philippe Ségalot, mon ami art adviser, voir une exposition historique à Lausanne, «Post Human», dont le curateur était Jeffrey Deitch. J’ai été scotché. Ce fut pour moi un déclencheur. J’ai passé un mois à lire et relire le catalogue. Jusque-là, je ne connaissais rien à l’art contemporain. Et puis j’ai rapidement basculé vers des formes d’art très conceptuelles. Pourquoi ce choix du conceptuel? Je ne suis pas de ces conceptuels radicaux des années 1970. J’ai de l’affect. Il faut que l’art me parle. J’ai toujours cherché le contenu plutôt que l’esthétique. Ce critère est plus vivant que jamais dans ma col- lection, qui comprend plus de 250 œuvres et vidéos dont certaines n’ont pas encore été produites. Je ne suis pas un collectionneur d’images, mais celles-ci me font me poser des questions. Quand j’ai rencontré Tino Sehgal (lion d’or pour l’artiste à la dernière Biennale de Venise, NDLR), c’était un moment où j’étais extrêmement déprimé par rapport à l’art contemporain. Il y avait de nouveaux collectionneurs qui achetaient à Philippe Djian Mercredi 23 octobre à 8h10 dans La Matinale de Jean-Michel Dhuez francemusique.fr tour de bras, sans réfléchir et sans comprendre. Moi, j’ai saisi le sens caché de son œuvre. II a répondu à toutes mes questions: surabondance d’images, désintérêt de la peinture, matérialité de l’œuvre à outrance, spéculation, sans que ce soit péjoratif car je suis très content que mes pièces, qui valaient moins de 10000 euros aient pris de la valeur. En 2006, j’ai découvert This Is Technology, œuvre déclamée en 2002 à Venise. L’idée de participer à l’histoire de l’art m’a paru fondamentale. J’ai acheté le concept de cette phrase à partager avec d’autres, qui est récitée dans mon exposition par quatre personnes choisies par Sehgal. Quelle position avez-vous vis-à-vis du marché? Si un collectionneur dit qu’il ne s’intéresse pas au marché, c’est un menteur. J’ai vendu pour acheter autre chose. Il faut progresser. Je n’ai plus Maurizio Cattelan et Félix Gonzalez-Torres mais j’ai réinvesti dans Loris Gréaud et dans des jeunes comme Laurent Montaron. En 1997, j’avais acheté McCarthy. C’était L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION. Matthew Day : Jackson Apollo Suit Felt (d’après Beuys), 2008, au Passage de Retz (Paris IVe). PHILIPPE COHEN très osé car personne n’en voulait. On redécouvre pour la première fois son installation de costume de Pinocchio. PROPOS RECUEILLIS PAR B. de R. Visite interactive des caves. iPad & iPhone. D entiste, la cinquantaine, Philippe Cohen est un fou des artistes de son époque. Au Passage de Retz, il montre, sous la houlette de son complice, Ami Barak, cent vingt œuvres conceptuelles couvrant vingt années d’acquisitions. mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO STYLE 28 3 PARFUMS $ $ ) " ) ) # $ # $" 1 4 S 2 5 CHLOÉ GLACHANT i les publicités destinées aux femmes jouent l’abstraction à travers des paysages oniriques et des formes métaphoriques (des coquelicots volants de Flower by Kenzo aux personnages animés de La Petite Robe Noire de Guerlain), les campagnes pour les jus masculins sont généralement associées à des traitements sans ambiguïté. « Nous essayons de véhiculer des messages simples et directs, concède Yann Andréa, directeur marketing des parfums Yves Saint Laurent (L’Oréal). Nous partons d’une idée forte que nous cherchons à mettre en scène de manière très contemporaine et cinématographique. » Les nez traduisent ensuite cette projection. L’exercice n’est pas aisé. « La tendance encense clairement les stéréotypes, confirme Dominique Ropion. Pour nous, parfumeurs, là n’est pas l’essentiel, même si “l’histoire” constitue une sorte de base. En réalité, comme toute la parfumerie masculine utilise sensiblement les mêmes ressorts olfactifs, notre mission consiste à construire une identité dans la nuance. » Au marketing ensuite de faire appel à des personnages hautement caractérisés, quitte à segmenter sa cible. Le gentleman charismatique reste une valeur sûre. Les griffes de luxe sont les plus à même de dresser ces portraits d’élégance racée. Avec Bottega Veneta Pour Homme - un cuiré boisé et aromatique -, l’intellectuel des villes s’offre un bol d’air frais au cœur des Dolomites. À l’inverse, le hipster de Maison Martin Margiela préfère les volutes de cocktails et de cigares de son Replica Jazz Club. Quant à Yves Saint Laurent, Les gentlemen de Christopher Bailey, en coulisses du défilé Burberry Prorsum hiver 2013-2014. la marque décline L’Homme (4) en une version intense, qui renforce la structure initiale par des matières encore plus nobles, radicales. « Le jus s’ouvre sur une note très liquoreuse et addictive, comme une excellente liqueur qui aurait bien vieilli. Puis les touches boisées lui confèrent puissance et sensualité », commente Yann Andréa. Pour interpréter ce raffinement du citadin, les comédiens sont privilégiés : Olivier Martinez incarne L’Homme d’Yves Saint Laurent, tandis que Givenchy mise sur Simon Baker, héros sagace de la série Mentalist et désormais de son Gentlemen Only. Rockstar, acteur tête brûlée, champion olympique D’autres référents réveillent le versant physique de la masculinité. Exemple le plus flagrant : le vainqueur acclamé dans l’arène de Paco Rabanne. Cet Invictus (3) tout en muscles roule des mécaniques, savoure son triomphe et dédramatise ce fantasme grandiose grâce à un sourire complice qui donne dans l’autodérision. Afin d’immortaliser cette allégorie de la victoire dopée à la testostérone, la marque a choisi un rug- byman australien : « Aux beautés aseptisées ou aux célébrités trop monolithiques, Nick Youngquest oppose une virilité sans détour. Une musculature impressionnante en rupture avec les standards métrosexuels, (…) une franchise ravageuse, un peu désinvolte, bien inscrite dans l’époque », peut-on lire dans le communiqué de presse. Le spot titille les rêves de grandeur des athlètes amateurs et se garde bien de montrer la performance physique, misant sur le goût de la gloire plutôt que sur celui de l’effort. À rebours, le sportif de Prada est un aventurier qui défie les éléments et cultive le sens du collectif. Une nouvelle fois inspiré par l’équipage du voilier de l’America’s Cup, Luna Rossa Extrême (5) met en avant le dépassement de soi et la technicité. Point de rôle de composition, le team mené par le skipper Max Sirena illustre le propos à la perfection. Daniela Andrier, auteure de cette création raconte : « Il y a un joli parallèle entre les ingrédients olfactifs et la façon de travailler ensemble sur un bateau. Tout parfum est esprit d’équipe en ce que les notes jouent entre elles, se répondent et créent une force, une harmonie. Luna Rossa Extrême fait preuve de JASON LLOYD EVANS beaucoup d’identité. Comme une grosse vague, sa dynamique tout en élans est due à l’agencement des matières. » Des mots et des odeurs Dans le registre des jeunes fougueux, les quatre garçons de Chrome United d’Azzaro (2) vivent une joyeuse bromance (contraction de « brother » et « romance ») lors d’une virée en voiture. La marque s’affranchit de l’éternel lien père-fils et célèbre l’amitié, en hommage à Loris Azzaro qui avait l’habitude de dire : « Je ne peux pas imaginer une maison sans amis. » Même vent de liberté chez Dior. Devant la caméra de Romain Gavras, Robert Pattinson, idole à la séduction ténébreuse, fait une démonstration d’audace. Attitude désinvolte et sophistication sans apprêt, le portrait se veut pluriel. Selon François Demachy, parfumeur de la maison, « Dior Homme (1) échappe à tous les clichés de la masculinité. Il explore une nouvelle virilité, immédiate et pourtant complexe. » Le pitch, lui, puise dans le répertoire du rebelle tel que l’ont incarné James Dean ou Marlon 6 Brando. L’icône de cinéma, indomptable et énigmatique, n’en a pas fini de susciter le désir. Enfin, le musicien demeure toujours objet de culte. Si le rock n’est pas mort, ses attributs demeurent encore plus vivaces. Paco Rabanne en jouait la carte au premier degré, ceinture cloutée, têtes de mort et moue arrogante, avec son Black XS. Burberry s’y met avec Burberry Brit Rhythm (6), invoquant l’adrénaline du live et l’énergie électrisante de la foule. Ne pas s’attendre à un mélange de sueur, d’herbe humide et de bière, la traduction olfactive n’est (heureusement) pas littérale. Dominique Ropion, son coauteur avec Olivier Polge, s’est plutôt inspiré du cuir et de notes métalliques et stridentes obtenues par des épices comme les baies de genièvre, la cardamome ou le basilic verveine. « Entre les mots et les odeurs, il y a des points de passage grâce auxquels on dégage une construction. Il faut bien trouver un fil conducteur. Mais les analogies entre musique et parfum se situent plutôt dans leurs langages : accords, rythme, envolée. Dans la composition aussi, certaines sont lisses et d’autres révèlent leurs notes tour à tour, sans que cela soit dissonant. » Le brief a servi de base d’inspiration, et non de partition. Si son écriture s’est éloignée de la scène, la fragrance s’accorde à merveille avec la marque britannique, un classique racé que l’on a envie de porter. ■ )$ ' ( SOINS $ & $ " $ ! % ) DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE À LONDRES U n après-midi de juin, Tom Ford en personne dévoile, dans son showroom londonien de Howick Place (abritant la dernière collection de prêt-à-porter aux tons chatoyants), sa toute première gamme de produits de beauté destinés à la gent masculine. Tel un employé modèle de grand magasin, il présente ses nouveautés disposées sur un comptoir en verre. Se prêtant au jeu avec une savoureuse autodérision, il dispense ses petits conseils, révèle sans pudeur ses propres rituels (on connaissait déjà son penchant pour les bains : au moins trois par jour), désigne les zones du visage à mesure qu’il les évoque. Un parfait démonstrateur, pédagogue et séducteur, qui donnerait aux plus virils l’envie d’adopter les gestes cosmétiques du dandy accompli. Le designer exhorte à intégrer les bases. Il insiste : « Achetez un miroir grossissant ! Pour vous raser et pour apprendre à observer votre peau. De plus, hydratez-la chaque jour. » Et de désigner son Fluide hydratant non gras, léger, qui pénètre rapidement et matifie vraiment. On trouve aussi un gel nettoyant, un sérum revitalisant, un baume à lèvres (« vos lèvres doivent donner envie d’être embrassées », ajoute-t-il en tendant les siennes dans une moue cocasse), un soin du regard antifatigue et, pour les plus avertis, un masque à l’argile. Enfin, un concealer et un autobronzant. Mais attention, pour ne pas effrayer ces messieurs attachés à leur virilité, on évite de parler « cosmétiques » ou, pire, « maquillage », bien qu’un concealer ressemble beaucoup à un anticerne. La beauté ne nuit pas à la virilité L’expression « grooming » (littéralement « toilettage ») a donc été adoptée comme alternative idéale. Si le terme provient de l’art du rasage, la gamme ne comprend pour l’instant aucune mousse à raser ou after-shave. Mais plutôt des formules censées cacher les imperfections ou sublimer le teint. « Les hommes ont souvent l’impression que passer du temps sur leur apparence nuit à leur masculinité – ou que ce n’est pas très important. Mais je crois fermement qu’une bonne prise en charge de son image est la marque d’un gentleman moderne. Il s’agit de montrer au monde la meilleure facette de soi-même. » Pour que les réticents se laissent conquérir, le régime doit être simple, direct et intuitif. Les crèmes ont été pensées pour disparaître aussitôt appliquées. Pas de trace. Pas de sensation de s’être tartiné le visage. « La formulation diffère des cosmétiques pour femmes. Les hommes veulent une sensation de propre et non de douceur. Les parfums et textures ont été travaillés en ce sens. » Il s’agit également d’insister sur la fonction active et traitante de certains articles. Car il est moins gê- nant d’utiliser un soin s’apparentant à un médicament qu’à un banal cosmétique. L’idée de baptiser le bâtonnet correcteur de teint « medicative concealer » a même été envisagée. Quand on lui fait remarquer que sa ligne ne comporte pas d’anti-âge, Tom Ford rétorque, avec un sourire malicieux : « Pour cela, allez chez le dermatologue ! Ces produits sont faits pour se sentir mieux, pas pour rajeunir. »■ C. G. De 44 € à 134 €, en exclusivité au Bon Marché. Après la mode et les parfums, Tom Ford lance une gamme de cosmétiques pour homme. TOM FORD, TED MORRISON LE FIGARO AUTOMOBILE mardi 22 octobre 2013 29 Droitde l’usager ROULEZ… POUR PAYER MOINS D’IMPÔT ! ■ Par Me Rémy Josseaume, avocat au barreau de Paris et président de l’Automobile Club des avocats. En matière de frais professionnels, chaque contribuable, même salarié, peut choisir entre la déduction forfaitaire de 10% (plafonnée à 14157 euros en 2012) ou le régime des frais réels dès lors qu’il estime avoir engagé un montant de dépenses supérieur à celui de la déduction forfaitaire. 1. La Peugeot 208 HYbrid FE démarre systématiquement sur son moteur électrique, elle est capable d’atteindre plus de 120 km/h sur la seule énergie de sa batterie. S. SORIANO/LE FIGARO 1 %( " ,% *+( . " *() ESSAI %+) ,%$) ,/+ ") &(# () *%+() (%+) " +%* ( '+ $2/#* '+ (##) &( ! "%#0*( * /"0( %## +$ E THIERRY ÉTIENNE [email protected] n juin dernier, Jean-Marc Ayrault, premier ministre, a décidé l’ouverture d’un nouvel appel à manifestation d’intérêts (AMI) consacré à la thématique du véhicule du futur. Ce projet, doté de 250 millions d’euros, a pour objectif, d’ici à 2020, de permettre la mise sur le marché de voitures particulières consommant moins de 2 litres de carburant aux 100 km, d’un prix abordable, développées et assemblées sur le territoire national. Peugeot et son partenaire Total sont déjà en mesure de présenter un démonstrateur technologique sur base 208 qui atteint cet objectif. Consommation divisée par deux Samedi 19 octobre, Peugeot nous a conviés sur les pistes d’essai secrètes du circuit du Ceram, basé à Mortefontaine, à assister aux premiers tours de roues de la 208 HYbrid FE. Révélé au Salon de Francfort, en septembre dernier, ce prototype n’avait jusqu’ici roulé que sur un banc à rouleaux. Il s’agissait d’homologuer sa consommation, épreuve franchie avec brio puisque cette 208 laboratoire n’a alors brûlé que 1,9 l/100 km, soit des émissions de CO2 de 46 g/km. solution miracle Aucune Pour parvenir à diminuer la consommation et les émissions de moitié comparées à celles d’une 208 1.0 VTi, les ingénieurs de Peugeot et Total ont agi sur des leviers qui se nomment hybridation, réduction des frottements, allégement et aérodynamique. Les solutions retenues pour leur optimisation ne tiennent pas du miracle mais se rapprochent de celles utilisées en compétition, comme nous l’ont expliqué Christophe Mary, de Peugeot Sport, et Philippe Girard, de Total, maîtres d’œuvre du projet. et légèreté Finesse Pour la finesse aérodynamique, la carrosserie adopte une calandre fermée, un hayon profilé, des flancs épurés, un soubassement et des roues carénés, ainsi que des caméras en guise de rétroviseurs. Résultat, un Cx record de 0,23. Sa confection en matériaux composites participe à l’allégement qui porte aussi sur les suspensions avec, par exemple, l’utilisation de lames transversales en fibre de verre. Grâce au montage de pneus étroits (145/65 R 19), l’assistance de direction est également supprimée. Tout cela crée un cercle vertueux qui a permis de monter des disques de freins moins épais (9,6 mm). Au total, 200 kg ont été et nerveuse Économique Toutes ces mesures prises en faveur de La carrosserie de la 208 HYbrid FE a été réalisée en matériaux composites. S. SORIANO/LE FIGARO gagnés pour atteindre un poids en ordre de marche de seulement 800 kg, et ce, malgré une hybridation impliquant deux moteurs et 25 kg de batterie. Hybridation de compétition Le moteur électrique est implanté en périphérie de la boîte de vitesses, une solution reprise de la 908 HYbrid4 des 24 Heures du Mans. Le moteur essence trois cylindres 1,2 litre, dérivé du 1.0 VTi, est alimenté par une injection directe. Il fonctionne selon le cycle de Miller avec, de surcroît, un taux de compression très élevé (16 : 1). Ses frottements ont été réduits grâce, notamment, à des traitements de surface en carbone (DLC). Il est lubrifié par une huile spécifique d’indice 0W12. la consommation contribuent à booster les accélérations. Ainsi, le 0 à 100 km/h est avalé en 8 secondes, contre 14 secondes pour une 208 de base. Nous assistions, en passager, à la démonstration de cette belle vélocité, quand le prototype est tombé en panne. Rien de surprenant s’agissant d’un tout premier roulage, mais cela a mis fin à nos espoirs d’en prendre le volant. Nous avons juste eu le temps de découvrir que cette « full hybride » démarrait systématiquement sur son moteur électrique, qu’elle était capable d’atteindre plus de 120 km/h sur la seule énergie de sa batterie et que son moteur thermique ne se mettait en route qu’aux environs de 50 km/h, sur le quatrième rapport de la boîte robotisée. Lancement en 2020 Qu’y a-t-il de crédible dans cette 208 HYbrid FE ? Tout ou presque. Pour Peugeot, une citadine consommant 2 l/100 km en 2020 n’est pas une utopie. Elle ressemblerait à ce prototype, à la différence près qu’elle serait propulsée par le moteur de l’HYbrid Air, un autre prototype de PSA. À quel prix ? La voiture à 1 l de VW vendue 110 000 € n’intéresse qu’une minorité d’acheteurs. Rien à voir avec l’objectif de Peugeot qui parle d’un tarif abordable, comprenez proche de 15 000 €. Si vous optez pour la déclaration de l’impôt par les frais réels pour l’usage de votre voiture, vous avez le choix entre utiliser le barème kilométrique forfaitaire publié chaque année par le fisc ou calculer précisément le montant des frais engagés, factures à l’appui, en y incluant par exemple des frais d’essence, d’assurance, de péages d’autoroute, des intérêts d’emprunt bancaire contracté pour l’achat du véhicule, ou encore des frais de garage. 2. Pour être déductibles, ces dépenses doivent être réalisées exclusivement pour des raisons professionnelles et être payées au cours de l’année fiscale concernée. 3. Lorsque la distance entre le domicile et le lieu de travail n’excède pas 80 kilomètres aller-retour, les frais sont intégralement déductibles. Mais au-delà de 80 kilomètres, les frais ne sont déductibles que si vous démontrez des circonstances particulières liées à votre activité professionnelle ou à des contraintes familiales justifiant le choix d’une résidence éloignée. À noter : vous pouvez changer d’option chaque année selon vos intérêts d’optimisation fiscale. À vos calculettes ! + @ SUR LE WEB » Hyundai i10, la petite devenue une vraie grande » La BMW i3 électrise la cité » BMW R nineT, le passé en forme de futur www.lefigaro.fr +$ " /( #* ") %(#) D ans un segment où les apparences comptent autant que les performances et les équipements high-tech, le constructeur munichois se met en position de reconquérir une clientèle qui a pu tomber sous le charme des coupés Audi A5 ou Mercedes Classe E récemment revisité. Cela commence par l’adoption d’une nouvelle numérotation paire amenée à se généraliser à toutes les déclinaisons de coupé de la gamme. Sur le même modèle que la Série 6, la Série 4 va donc devenir une ligne de produits à part entière avec un cabriolet et un Gran Coupé en plus du coupé en concessions depuis quelques jours. Ce véhicule réussit la gageure de se démarquer du coupé Série 3 dont il assure la succession et de la berline Série 3 dont il emprunte la plateforme mais aucun élément de carrosserie, à l’exception du capot moteur. Garée à côté de sa devancière, la Série 4 paraît jouer dans une autre cour. Le mérite en revient à des lignes tout en tension allongée de 26 mm (4,63 m), Des mécaniques moins démonstratives La Série 4 adopte des lignes tout en tension et une calandre plongeante inspirée de la Z4. BMW une voie arrière élargie de 80 mm, des porte-à-faux réduits de 10 mm et une calandre plongeante inspirée de la Z4. La silhouette athlétique n’obère pas l’habitabilité qui profite d’un empattement allongé de 50 mm. Emmener ses sacs de golf en vacances est d’autant plus aisé qu’à partir du niveau 2 les deux sièges arrière se rabattent selon le principe 40/20/40. Pas de miracle en revanche pour les passagers de plus de 1,82 m gênés par le pavillon fuyant abaissé de 16 mm. Autre lacune : les vitres arrière sont encore fixes. Si la ligne lumineuse qui ceinture l’habitacle et la sellerie cuir, de série avec la finition Luxury, participe à rehausser le standing intérieur, les contraintes de Au risque de froisser les fidèles de la première heure, la Série 4 succombe au downsizing. Résultat : la gamme répondant à la norme Euro 6 ne compte plus que trois 6-cylindres en ligne. En attendant la M4 (430 ch), la 435d (313 ch) surclasse la 435i (306 ch). Alors que la 420d de 184 ch (à partir de 40 700 €) devrait rallier une majorité de suffrages, nous avons réservé notre première rencontre aux deux modèles à injection directe d’essence plus en phase avec la philosophie « plaisir » de ce type de silhouette, le 4-cylindres 2 l turbo de 245 ch doté de la boîte auto et les 4-roues motrices, et le 3-litres. Dans les deux cas, on a affaire à des mécaniques moins démonstratives qu’avant. Si la 435i (49 950 €) affiche toujours une souplesse d’utilisation et une allonge incroyables, la 428i (42 950 €) distille désormais une mélodie agréable. La boîte auto 8 rapports (2 400 €) gomme un peu les sensations mais prend l’avantage en consommation et en rejets de CO2 grâce notamment à un mode roue libre dès que la route atteint 3 % de pente. Le gain atteint 16 g avec la 435i (169 g). Dynamique mais pas sportive, la Série 4 peut aussi recevoir une suspension adaptative (1 150 €). Celle-ci gagne en confort ce qu’elle perd en contrôle de caisse. Les intégristes regretteront certainement que ce coupé colle à l’air du temps en avouant, à travers des gènes bourgeois, un comportement plus aseptisé. Mais les nouveaux venus à la marque apprécieront les bonnes manières de ce coupé qui se conduit sans mode d’emploi. Surtout avec la transmission xDrive (+ 4 600 €) apportant un surcroît de sécurité sur chaussée à faible adhérence. ■ coûts limitent la soif de différenciation. On retrouve donc les grandes lignes de l’univers de la berline, mis à part le pavé tactile iDrive de nouvelle génération commandant la circulation dans l’écran d’informations. On peut désormais saisir, du bout d’un doigt et sans quitter la route des yeux, une adresse de navigation directement sur sa surface de grand diamètre. Autre signe de prévenance : à la fermeture de la porte, un guide amène la ceinture de sécurité à votre hauteur. SYLVAIN REISSER [email protected] -*($$$* +$ $%+,"" $+#/(%** %$ " %+&/ ($ +) %$ %+,( +$ $%+,+ & *( + ($ *%+( )# "' % "'&$ $%%% #$ $%&& ' %& % & ) $& '$ & (' %'$ ' $ % "'! ''$#' ' $' ' $$%%& $%! '& # ,5): 8 )< ? ,=( 6&,=5 : =A #)56 6: 05:%$ =(%5)*: 5#5# *6 ( ) 0(=:-: ,=5*% * "5*6 005:)*:6 < D ;DD )<1 *:%5$ )*: 5*,? : ?*= ? 6,* ),%(%5 %* ,*?%*: =* (%*:( %*:5*:%,*( ,)) 0%$$:55 #=: ")) ,= &=*6 2=5=56 * :*: 2= 56%* 05%*%0(1 = .=5 = 5%*"( 35 : 05,A%)%: (3?*= ,*:%"* ( 5= 5= %# 6 05%A 66C )$ 6=561 * 2=5:%5 *%) :,=: * 56:*: ()1 *6 =* ( %))=( 5*: ? 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On y voit la gauche de service : Simone Signoret, Lionel Jospin, Jean-Luc Godard ou encore André Glucksmann. Pierre Overney n’était qu’un simple piston pris dans la tourmente « révolutionnaire », un ouvrier maoïste de 24 ans, manipulé par des kapos de la gauche prolétarienne qui l’ont envoyé au front pour casser la gueule aux gardiens « fascistes » de l’usine Renault, à BoulogneBillancourt. Un membre du service d’ordre sort son flingue et le bute. Overney-le-mao est mort d’une balle en plein cœur. Nous sommes le 25 février 1972. Les années 1970 sont embrumées par le terrorisme ambiant, terrorisme sans tête, sans logique historique, affligeant de bêtise, pas besoin de lire Guy Debord pour ça. Overney est un pauvre type manipulé. Un gibier. Oui, la gauche l’a tué. Alors on voit défiler, dans ce documentaire, Gérard Miller, un psychanalyste qui, pour arrondir ses fins de mois, fait le pitre chez Ruquier, ou Serge July, retraité qui aurait dû, au moins une fois dans sa vie, essayer d’être révolutionnaire. Oh, la soupière n’est pas encore pleine de grosses légumes maoïstes. Il y en a d’autres, des carottes et des poireaux. Les années 1970 ressemblent à La Soupe aux choux. Ah, cette sentence si belle, si poétique, si sollersienne, publiée le 29 février 1972 dans la revue Tel quel : « Camarade Overney, tu seras vengé. Les contradictions objectives ne peuvent pas être maîtrisées par l’ennemi capitaliste et révisionniste.» T oute la force de Verdun, docu-fiction franco-allemand d’Oliver Halmburger et Stefan Brauburger diffusé ce mardi sur la chaîne RMC Découverte, tient en un mot : proximité. Le téléspectateur est projeté dans les tranchées en 1916, au cœur de cette bataille qui fut la première hécatombe du XXe siècle et qui dura trois cents jours, de février à décembre 1916. Au-delà même du conflit qui oppose deux nations, le destin des soldats de chaque camp est saisissant. Des Français et des Allemands, tous aussi valeureux dans leur volonté de défendre leur patrie, apparaissent dans toute leur humanité à travers leurs lettres et carnets intimes. Jeté comme tous les combattants de Verdun dans ce qui fut une véritable boucherie, on suit notamment le Français Charles Delvert, professeur d’histoire dans le civil. En mai 1916, sur le front, le capitaine Delvert commande une unité Le film projette les téléspectateurs dans les tranchées en 1916, au cœur de cette bataille qui fut et il ne mâche pas ses mots dans la première hécatombe du XXe siècle. SUDDEUTSCHE ZEITUNG/RUE DES ARCHIVES ses notes personnelles : « Bon comment il a frôlé la mort sous le feu Dieu, quel enfer ! Je dois faire avancer guerre est une question d’honneur, vin depuis une éternité. Quand les Alleennemi : « Un de mes camarades est mes hommes le plus vite possible. (…) ajoute, un peu vite bien sûr : « Mais cela mands attaquent, ils nous bombardent couché sur moi, il a l’air endormi. J’essaie Nous n’avons plus de munitions ni de ne nous empêchera pas de remporter la avec des milliers d’obus, mais cela ne les de le réveiller et puis je vois un trou sur contacts avec le poste de commandement. victoire dans les prochaines semaines. » empêche pas de subir de terribles person front avec du sang épais qui s’en Nous sommes seuls. Mensonges, menEt celui qui rêve de décrocher la croix de tes. » échappe. Sa main retient son bras. (…) Je songes, mensonges ! Les Allemands sont fer de première classe conclut : « Je dois « Des morceaux de corps » rampe jusqu’au bord d’un cratère bien plus forts que ce qu’on nous avait prouver ma valeur à Verdun. » Après avoir été décoré de la médaille d’obus : il y a des morceaux de corps pardit ! » Quant au courageux Français Anatole militaire, Anatole Castex se fait tuer lors tout. Je n’éprouve aucune peine mais j’ai Côté allemand, le lieutenant Karl Castex, engagé volontaire de 28 ans, d’une offensive héroïque. La scène peur de perdre l’esprit. » Freihen von Adrian ne cache pas, lui marié et père d’un petit garçon, il tient jouée, où l’on voit un facteur apporter à Rosner parvient finalement à renon plus, ses inquiétudes dans une lettre simplement à faire son devoir pour sa la veuve un petit carton contenant les joindre les lignes allemandes et il est à son épouse : « Ma chère femme, j’avais famille et sa patrie. Dans une missive à effets personnels du défunt, est particuconduit à un hôpital de campagne. Au fil imaginé que les préparatifs pour l’offensa femme, il raconte l’âpreté des aflièrement touchante. de ce documentaire, images d’archives sive de Verdun seraient un peu plus soifrontements : « Je suis au cœur de la baBouleversant également, le témoiet photos d’époque des soldats évoqués gnés. Bien trop souvent, quand nos forces taille depuis des jours. Seul le ravitaillegnage de Karl Rosner. Cet avocat insse mêlent harmonieusement à des sont déployées, cela se fait sans aucun ment le plus important nous parvient : les tallé à Munich raconte dans son carnet scènes interprétées par des acteurs. ■ plan. » Cet aristocrate, pour lequel la munitions. Il n’y a pas eu de lettres ni de 20.45 " " # ! MURIEL [email protected] I l fallait bien quatre films pour raconter 1 400 ans d’histoire. La série documentaire Juifs et musulmans, si loin, si proches retrace, en quatre volets (deux diffusés ce mardi soir, deux mardi prochain), les relations entre les deux religions, à partir de la naissance de l’Islam au VIIe siècle. Des relations qui n’ont pas toujours été aussi conflictuelles qu’elles le sont aujourd’hui, comme le montre le réalisateur Karim Miské. La forme de Juifs et musulmans, si loin, si proches est particulièrement ori- LE BUZZ TV Invité : Patrick Sabatier interviewé par Nicolas Vollaire, aujourd’hui sur : Les illustrations signées Jean-Jacques Prunès apportent un habillage poétique à un récit épique. JEAN-JACQUES PRUNÈS MOT S C ROI S É S Par Louis Morand PROBLÈME N° 3298 HORIZONTALEMENT 1. Sont parfois violets. - 2. Sa croix est généralement emblématique. - 3. Grain de pêche. Écoutée au poste. - 4. Se prononce quand on ne veut pas se prononcer. Petit du cochon. - 5. Fit des observations, en un sens. Possessif. - 6. Galettes slaves. - 7. Son château est le lieu d’un dilemme essentiel. - 8. Glissent sur un plan incliné. Poudre de riz. - 9. Familier de Rioufol. Entendu dans le peloton. - 10. Maisons de santé à double entrée. Article étranger. - 11. Premier mets. - 12. Accumulation de graisses. 1 VERTICALEMENT 1. Appliques l’enseignement à la lettre. - 2. Il a laissé une impression primordiale dans le monde de la peinture (deux mots). - 3. Gagnée par la corruption faute d’écoulement. - 4. Examen dans un tunnel. Direction. Au Japon dans ce sens, en Catalogne dans l’autre. - 5. Petits pères du peuple. Guide du consumérisme. Manche à revers. - 6. Numéro de la grande Catherine. Un marteau sur le toit. Axe solaire. - 7. Grossit après coup. Vase antique. - 8. Fait un demi-carat. 3 4 5 6 8 SOLUTION DU PROBLÈME N° 3297 VERTICALEMENT 1. Varengeville. - 2. Inaliénation. - 3. Pétillements. - 4. Émir. Arp. CEA. - 5. Rosât. Vêle. - 6. Insiste. Auch. - 7. Née. Auréolée. - 8. Essore. Assis. 3 4 5 6 7 8 BR I D G E PROBLÈME N° 1637 : Le bon timing 1 2 7 HORIZONTALEMENT 1. Vipérine. - 2. Anémones. - 3. Ratissés. - 4. Élirai. - 5. Nil. Tsar. - 6. Gela. Tue. - 7. Énerver. - 8. Vampe. Ea. - 9. Ite. Laos. - 10. Linceuls. - 11. Lote. CEI. - 12. Ensachés. 2 ginale. Les interventions d’une quarantaine de spécialistes, dont Reza Aslan, diplômé en religion de l’université de Santa Clara de Californie, et Abdelwahab Meddeb, écrivain et poète franco-tunisien, sont entrecoupées de jolies illustrations signées Jean-Jacques Prunès, qui apportent un habillage poétique à un récit épique. Cette histoire commune démarre dans la région montagneuse du Hedjaz, à l’ouest de l’Arabie. La majorité des Arabes sont à l’époque polythéistes. Il y a aussi des juifs, parfaitement intégrés à la société, dont la plupart vi- 9 10 11 12 ⽥R4 ⽦A962 ⽧AR5 ⽤ARDV O N S E ⽥A63 ⽦D854 ⽧7 4 3 ⽤872 Contrat : Sud joue 6 Cœurs, après une ouverture de 2⽥ faible en Ouest. Entame : Valet de ⽧ pour le Roi du mort. Vous encaissez l’As de ⽦, Est fournit le 3 et le Roi apparaît en Ouest. vent à Médine. Certains descendent des Hébreux qui ont quitté la Palestine après la destruction du Temple de Jérusalem, d’autres sont des Arabes convertis au judaïsme, pratique courante à l’époque. L’avènement de Mahomet au début du VIIe siècle va mettre fin à cette situation. Les polythéistes se convertissent à l’islam et les juifs deviennent des « dhimmis », c’est-à-dire des minoritaires protégés. Un statut d’inférieurs qui durera plus d’un millier d’années et sera aboli au XIXe siècle dans l’Empire ottoman. ■ 22.35 Par Philippe Cronier www.lebridgeur.com SOLUTION DU PROBLÈME N° 1636 : Sonde dans le cosmos Contrat : Sud joue 3 Sans-Atout. Entame : Valet de ⽥. Il est tentant de prendre en main pour rejouer ⽧ pour l’As (coup de sonde) et ⽧vers le Valet. Mais ici vos communications sont trop précaires pour vous autoriser un tel jeu de sécurité. Il suffirait à Est de plonger de la Dame quatrième et de rejouer ⽥ pour vous envoyer dans le cosmos pour un voyage sans retour... Ne soyez pas trop gourmand. Négligez le cas de la Dame sèche à gauche et, pour vous prémunir pleinement contre la Dame quatrième à droite, appelez le Roi de ⽥ et jouez ⽧ pour le Valet. Si Est prend et rejoue ⽥, vos neuf levées sont là. Si Ouest prend, espérez la couleur 3-2. Enfin, si le Valet fait la levée, vous aurez tout loisir de rejouer ⽧ à blanc (protection contre le partage 4-1). ⽥R2 ⽦765 ⽧AR765 ⽤543 ⽥ V 10 9 7 3 ⽥D654 N ⽦V94 ⽦ R D 10 O E ⽧8 ⽧ D 10 9 2 S ⽤ D 10 9 7 ⽤V2 ⽥A8 ⽦A832 ⽧V43 ⽤AR86 LE FIGARO TÉLÉVISION MÉTÉO mardi 22 octobre 2013 33 PAR ÉPHÉMÉRIDE St-Elodie Soleil: Lever 08h21 - Coucher 18h49 - Lune décroissante 19.05 Le juste prix. Jeu 20.00 Journal 20.45 Nos chers voisins. Feuilleton 20.47 C’est Canteloup 19.20 N’oubliez pas les paroles ! Jeu 19.45 Y’a pas d’âge. Série 20.00 Journal 20.50 19.00 19/20 20.00 Tout le sport 20.15 Plus belle la vie. Feuilleton. Avec Cécilia Hornus, Sylvie Flepp 13 70 Film. Comédie. EU. 1996. Réal. : Tom Shadyac. 1h35. Avec Eddie Murphy. Un professeur complexé se transforme en séducteur, après avoir absorbé un produit de son invention. Série. Drame Film. Comédie MATIN 20.45 Le professeur Foldingue 20.45 20.45 Série. Policière 18.50 Ghost Whisperer. Série 19.45 VDM. Série 13 14 16 14 22.25 La famille Foldingue. Film. Comédie 0.15 Ma vie à la télé. Magazine Un village français Nanny McPhee et le Big Bang Fra. Saison 5. La livraison. Inédit. Avec Robin Renucci, Audrey Fleurot, Nicolas Gob, Fabrizio Rongione. Heinrich met Hortense dehors après avoir découvert son mensonge sur la provenance de la morphine. 20.40 Enquête de santé 23.25 Baby Boom Téléréalité. Iné- 22.30 Génération quoi ? Maga- 21.35 Un village français Série. dit 3.20 Tous ensemble. Magazine 4.10 Musiques zine. Au sommaire : La vie, ça commence quand ? - Autoportraits Les trois coups. Inédit 22.35 Grand Soir/3 23.40 White Material. Film 22.20 C dans l’air 23.30 Entrée libre. Magazine 23.50 Superstructures Magazine. Santé. Prés. : M. Cymes, M. Carrère d’Encausse, B. Thevenet. 1h40. Après la diffusion du documentaire «La vie à cent ans», les présentateurs lancent le débat. 18.40 100 % mag. Magazine 19.40 Météo 19.45 Le 19.45 20.05 Scènes de ménages. Série 20.45 20.50 20.50 Football Documentaire. Religion Divertissement 9 14 16 17 15 20 117 1 19 14 17 17 19 18 19 70 17 APRÈS-MIDI 20 50 17 220 19 20 19.00 NY Confidential. Série documentaire 19.45 Arte journal 20.05 28 minutes. Magazine 9 12 15 15 19.10 L’île des vérités 3. Téléréalité 19.45 The Big Bang Theory. Série 19.10 Le grand journal (C). Magazine 20.10 Canal Champions Club (C). Magazine 14 13 11 1 11 15 19.00 C à vous 20.00 C à vous, la suite. Magazine 20.15 Entrée libre GB-Fra. 2009. Réal. : S. White. 1h49. Avec Emma Thompson, Maggie Gyllenhaal. Pendant la guerre, Isabel Green est seule avec sa ferme et ses enfants. Nanny McPhee va l’aider. EU. 3 épisodes. Avec Simon Baker, Robin Tunney, Tim Kang, Owain Yeoman, Amanda Righetti. L’équipe enquête sur la mort d’un jeune botaniste, abattu dans un club d’escalade, à Clearlake. 11 1 12 14 1 14 15 80 Mentalist 13 1 20 20 Film. Aventures. EU. 2006. Réal. : S. Fangmeier. 1h40. Avec Jeremy Irons. Eragon, un jeune dragonnier, s’élève contre la tyrannie d’un dragon qui s’est arrogé tout pouvoir. 22 21 22.40 Dragon crusaders. Film TV. Action. EU. 2011. Réal. : M. Atkins. 1h30 22 24 25 23 23 223 18 70 26 23 23 223 23 21 19 20.50 Eragon 22 21 21 244 21 24 70 26 223 21 225 18.55 London Ink. Téléréalité. Défis et dilemmes - Kiss me Ligue des champions Mea maxima culpa Marseille/Naples. Commentaires : Grégoire Margotton, Eric Carrière. En direct. Bon dernier du groupe F après deux défaites dans cette Ligue des champions, Marseille doit réagir face à Naples. GB. 2012. Réal. : A. Gibney et Productions Jigsaw. 1h45. À travers une enquête sur les crimes d’un prêtre, ce documentaire explore les arcanes d’une Église catholique se dissimulant derrière le déni et le silence. 22.50 Cogan : Killing Them Softly Film. Policier 0.25 V/H/S. Film. 22.35 Juifs et musulmans Série Horreur 1.20 C’est pas du jeu. Doc. doc. Religion 0.25 Cap à l’Ouest : la Géorgie en quête d’avenir. Doc. 26 T (en °c) 20.45 Alsace : sur les traces de 14-18 La France a un incroyable talent Présentation : Sandrine Corman, Alex Goude. 2h10. Inédit. Pour cette deuxième audition, de nombreux candidats se produiront devant le jury de l’émission. <-10 à 0 Série doc. Historique. 1h50. Inédit. L’Alsace/Lorraine devient le berceau d’un conflit sanglant qui changera à jamais le visage de la guerre. 22.40 39-45 : les derniers héros. Série doc. 1.35 La minute de vérité 23.00 La France a un incroyable talent, ça continue Divertissement 0.05 Un poisson nommé Wanda. Film 18.50 La petite maison dans la prairie. Série. 2 épisodes 19.10 Les Ch’tis à Hollywood. Téléréalité 20.35 Soda. Série 18.30 Touche pas à mon poste ! Magazine 20.30 D8 le JT 20.45 90’ enquêtes 20.50 Astérix et les Vikings 20.50 Rambo 2 : la mission Magazine. Société. Présentation : Carole Rousseau. 2h30. Portrait de ces pilotes, médecins et secouristes qui ont choisi d’aider les personnes en détresse. Film. Animation. Fra. 2004. Réal. : Stefan Fjeldmark, Jesper Møller. 1h20. Astérix et Obélix recherchent le neveu froussard et arrogant de leur chef, enlevé par les Vikings. Film. Guerre. EU. 1985. Réal. : George Pan Cosmatos. 1h40. Avec Sylvester Stallone. John Rambo est libéré de prison afin qu’il participe à une mission très périlleuse au Vietnam. 23.15 New York, police judiciaire 1.45 Les nouvelles filles d’à côté. Série 22.10 Le roi Arthur. Film. Aventures 0.25 Smallville. Série 22.35 Paul. Film. Comédie 0.25 Football. Marseille/Naples Chaque jour un peu plus difficile GRILLE 719 FACILE 8 1 4 2 6 3 4 5 4 2 3 6 4 9 5 8 5 1 8 9 2 7 6 IL SUIT LE VOTE BONNES ESCORTES PLEURNICHER C'EST DU CINÉMA 115/20 5/20 1.20 Un gars, une fille. Série. Avec Jean Dujardin, Alexandra Lamy 9/19 13/22 113/26 110/21 11/23 119/22 9/22 220/27 VENDREDI ENDR 15/1 15/18 9/21 7/24 7/2 17/24 14/2 4/20 4/2 /20 /2 14/20 116/21 13 13/21 117/22 7/22 17/ 17/21 lachainemeteo.com Tous les programmes dans TV Magazine et sur tvmag.com par téléphone : LIVE 24/24 EN EXCLUSIVITÉ SUR et sur MOTS FLÉCHÉS N°559 SU DO KU FORCE 2 LONGUES PÉRIODES CAPONE INTIME ESPÈCE DE CAFARD BLUFFE BIFFA BANDE AVEC FILS USINES À MÉTAUX COLORER BOYAU FONCERAS AU BORD DES LARMES 2 7 8 2 7 5 4 3 6 5 8 1 MORCEAU DE VEAU MÂCHE DANS LE PRÉ FAIT REVIVRE CLIENT COUREUR SE GÂTER ESSAYER REMISER COQUIN DE MARQUIS CRASSEUX FICHU D E N A T U R S E U C I L E G A L C R I E G A A L E L I M E T I E N E C OM E N O F S T O C T R A I C E E R D A M E S P A C A U T O P L E T A E R E U K R A I N E E R H E V E A S O F A S L I N E R C S O M E T A A PLUS QUE DES SOUHAITS BARRE DE RENFORT NAVET FAMILIER CARRÉ DE TERRE BAGNOLE SOLUTION DU NUMÉRO PRÉCÉDENT APPARUE BASE DE LANCEMENT AU MOYEN DE ACTION AU FOOT PLATINE AU LABO ON LE TROUVE EN HAUT DU TOIT GARDE SA PLACE COINCÉE ATTACHE DES FILS PETIT FILET IL A CONFIANCE EN L'AVENIR TEMPS CIVIL DE RÉFÉRENCE DOUZE MOIS C'EST ROSSE DE FAIRE ÇA ! GÉNÉRAL ORIENTÉ AU SUD 3 4 P C E R Y O R C A I A S O A N 13/20 15/22 15/22 ATHÈNES BERLIN BUDAPESTT LISBONNE PRAGUE TUNIS 12/18 13/19 13/1 13/199 115/18 5/1 12/21 113/24 113/22 13/16 11/18 115/25 JEUDI 14/19 Série. Comédie dramatique. EU. 2005. Saison 2. 6 épisodes. Avec Teri Hatcher. Après l’accident de Gaby, le quartier se réunit pour décider de la mise en place d’une patrouille. 10 à 20 20 à 30 30 à >40 AMSTERDAM BELGRADE BRUXELLES DUBLIN MADRID ROME MERCREDI ERCRE 20.45 Desperate Housewives 18.30 Sans aucun doute. Magazine 19.40 Alerte Cobra. Série 222/30 117/22 7/21 11/15 115/18 117/25 ALGER BARCELONE BERNE COPENHAGUE LONDRES RABAT 0 à 10 mardi 22 octobre 2013 LE FIGARO 34 Cécile de La Guérivière [email protected] À sa voiture de fonction avec chauffeur, Monsieur le viceconsul de France préfère sa vieille moto qu’il enfourche en tenue de sport : « J’aime la vie au grand air », se justifie-t-il, les yeux rieurs. En poste depuis 2007, à Chengdu - capitale de l’immense province montagneuse du Sichuan aux 80 millions d’habitants -, Serge Koenig s’est vu doter du surnom local de « Gao Ning », « l’altitude en sérénité ». Peut-être parce que l’alpiniste dégage cette force tranquille propre aux rares hommes à avoir réussi à gravir le sommet de l’Everest, 8 848 mètres, « l’altitude où volent les Boeing 747 » s’émerveille-t-il encore. Un exploit qu’il s’était fixé adolescent, dans son petit village alsacien, fasciné par les écrits sur l’Himalaya. « Au lieu de courir les filles et de sortir le soir, je m’étais imposé une vie d’ascète. Je consacrais tout mon temps à faire des pompes, à m’entraîner à escalader. » Repéré par des professionnels de l’alpinisme, Koenig est appelé en 1980 au groupe militaire de haute montagne à Grenoble, « la patrouille de France de l’alpinisme ». À 22 ans, il assiste au décès tragique de trois compagnons de cordée. « C’était lors d’un banal entraînement, à quelques mètres du sommet du mont Blanc. Un bloc de glace de la taille d’un immeuble nous a subitement propulsés dans le vide. Par miracle, alors que j’étais aspiré des centaines de mètres plus bas avec les autres, la corde entre moi et mon compagnon s’est enroulée autour d’un rocher enchâssé dans la glace, stoppant net ma chute… » Repéré par hasard dans les jumelles d’un pisteur, il sera sauvé in extremis. Un véritable « électrochoc ». « Je me suis dit que désormais je ne pouvais plus vivre que par passion, pionnier ou missionnaire… » Quelques mois plus tard, l’armée lui offre son premier passeport pour la Chine. Il participe à la première expédition occidentale d’après-guerre sur le versant chinois de l’Everest, au Tibet. « Mes parents se sont plongés dans leur atlas, vivant tout cela par procuration encore plus intensément que moi. » Sur place, pour le jeune Alsacien, c’est le coup de foudre. L’Himalaya agit sur lui comme un aimant. Serge Koenig participe ainsi à quatre expéditions sur l’Everest, dont l’opération Sagarmatha en 1988, retransmise en direct à la télévision française et qui lui permettra enfin d’accéder au sommet. Une carte à jouer « Serge, c’est avant tout une force de travail qui donne le tournis, explique le présentateur d’Antenne 2 de l’époque Alain Valentini, devenu un ami. Quand il a une idée et qu’il est convaincu que l’action qu’il souhaite mener est juste, rien ne le fera lâcher prise. » En 1999, Serge Koenig fait ainsi le pari fou de monter une école de guides de haute montagne à Lhassa, dans la très sensible région Bio EXPRESS 1958 Naissance à Thann (Haut-Rhin). 1984 Intègre la Compagnie des guides de Chamonix. 1988 Gravit le sommet de l’Everest. 1999 Crée l’école des guides de haute montagne à Lhassa. 2002 Conseiller au cabinet du ministre des Sports. 2007 Vice-consul de France à Chengdu. ED. GLÉNAT SUCCÈS ! autonome du Tibet. « En fait, les difficultés attendues de Chine sont venues de France, par des polémiques d’associations sur la cause tibétaine » raconte-t-il avec une pointe d’ironie. Aujourd’hui, son école est devenue une référence dans tout le pays. Plus de 130 jeunes Tibétains y ont appris à escalader, dont la jeune femme qui a brandi la flamme olympique au sommet de l’Everest lors des JO de Pékin en 2008. De ces années privilégiées auprès des Chinois et des Tibétains, Serge Koenig a retiré « une vision plutôt à contre-courant des clichés occidentaux » qu’il a détaillée dans un livre (1). « Le peuple tibétain, c’est avant tout 5 à 6 millions d’individus qui cherchent à s’épanouir, à améliorer leur vie. Beaucoup ont compris qu’ils y parviendront par l’instruction et le travail. Et en cela, Pékin aujourd’hui les aide. On a tort de vouloir réduire ce peuple à la religion. Il faut s’interroger quand on voit des clichés qui opposent des anges à des diables : la réalité est un peu plus compliquée… » analyse-t-il. On s’interroge : comment cet alpiniste chevronné qui ne mâche pas ses mots a-t-il pu devenir diplomate ? « Grâce à la montagne, qui m’a tout apporté ». En 2007, alors qu’il est conseiller au ministère des Sports, Serge Koenig propose en effet de mettre en place une coopération franco-chinoise dans le domaine de la montagne. Pékin vient alors de lancer un projet visant à développer les régions occidentales de la Chine, notamment par le tourisme et les loisirs en lien avec la nature. La France a une carte à jouer. Koenig s’envole de nouveau vers l’Himalaya, mais cette fois en tant que diplomate chargé de promouvoir le savoir-faire français des montagnes. En cinq ans à Chengdu, plus de 20 contrats commerciaux avec des entreprises françaises de ce secteur naissant ont été conclus pour près de 15 millions d’euros. « C’est sûr qu’un diplomate plus très jeune qui est entré en Chine il y a trente ans par l’Everest et qui continue de grimper aux falaises et de faire du parapente, ça intrigue un peu admet-il en riant. Mais, finalement, pour réussir en Chine, il faut savoir durer, être réactif, s’immerger et rester modeste : les règles d’or de la montagne. » ■ (1) Alpiniste et diplomate, j’entends battre le cœur de la Chine, Serge Koenig, Éditions Glénat FIGARO-CI ... FIGARO-LÀ Une statue de Charles et Yvonne de Gaulle à Calais Le 9 novembre, jour anniversaire de la mort du général de Gaulle, sera inauguré à Calais un monument dédié au fondateur de la Ve République. Cette statue en bronze, signée Élisabeth Cibot, représente Charles et Yvonne de Gaulle se tenant par la main, conformément à une photo prise en 1959 lors d’une visite officielle. Elle sera installée sur la place d’Armes, en présence de la sénatrice maire UMP Natacha Bouchart et de nombreux gaullistes qui feront, pour l’occasion le voyage de Calais, ville natale d’Yvonne de Gaulle. Michel Gaudin, actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy rue de Miromesnil, a remis la légion d’honneur ce lundi au socialiste Alain Journet, ancien sénateur et président du conseil général du Gard. Cette personnalité de la gauche cévenole lui a expressément demandé de la lui remettre. Journet n’a pas apprécié la façon dont le gouvernement socialiste a brutalement «débarqué» l’ancien préfet de Paris, en mai 2012, alors qu’il arrivait au terme de son mandat. MUSÉE DE L’ORANGERIE musee-orangerie.fr DU 9 OCTOBRE 2013 AU 13 JANVIER 2014 Catherine Clément, candidate à l’Académie française La philosophe et romancière Catherine Clément s’est portée candidate au fauteuil d’Hector Bianciotti, décédé en juin 2012. Cette normalienne est, entre autres, spécialiste de Claude Lévi-Strauss et dirige l’Université populaire du quai Branly depuis une dizaine d’années. L’élection aura lieu le 12 décembre. Sénat : Zocchetto joue Bayrou Frida Kahlo, Autoportrait à la robe de velours, 1926, Collection privée, © Photo Francisco Kochen, © ADAGP, Paris 2013 Réservations conseillées François Zocchetto, le président (borlooiste) du groupe UDI-UC au Sénat, redoute que son prédécesseur (bayrouiste) Michel Mercier ne profite du rapprochement entre François Bayrou et Jean-Louis Borloo pour récupérer la présidence du groupe centriste à la Haute Assemblée. Depuis quelque temps, Zocchetto multiplie les gestes en direction des bayrouistes du groupe… ce qui inquiète les amis de Jean-Louis Borloo. VIM/ABACA ET RUE DES ARCHIVES/AGIP Quand un sarkozyste décore un socialiste INTERNATIONAL WEEKLY En collaboration avec 22 OCTOBRE 2013 Copyright © 2013 The New York Times “S l lib té d blâ il ’ t i t d’él fl tt ”B h i Cette haine qui conduit certains à la terreur KATRIN BENNHOLD SUSAN WALSH/ASSOCIATED PRESS Si Malala Yousafzai est devenue une icône de la paix dans le monde, dans sa région d’origine, au Pakistan, les critiques à son égard sont légion. Une héroïne, mais pas pour tous SALMAN MASOOD et DECLAN WALSH VALLÉE DE SWAT, Pakistan LA QUESTION POSéE à une classe de seconde dans une cole de filles situe dans cette pittoresque valle montagneuse tait simple : combien d’entre elles, leur demandait un reprsentant officiel de la rgion, avaient entendu parler de Malala Yousafzai ? Les lèves ont scrut cet homme, Farrukh Atiq, en silence. Pas une seule main ne s’est leve. “Tout le monde connaît Malala, mais personne ne veut être associ à elle”, dclarait plus tard M. Atiq, tandis que les spculations allaient bon train quant à l’ventuelle obtention du prix Nobel de la paix par Mlle Yousafzai, qui a reçu une balle dans la tête tire par des talibans, il y a un an. Le prix, annonc le 11 octobre, a finalement t remis à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. Mais après une semaine de couverture mdiatique intense, au cours de laquelle elle a publi son autobiographie et reçu un prestigieux prix europen dcern, chaque anne, à une personnalit ayant oeuvr pour les droits de l’Homme, le statut d’icône de la paix et du courage de Malala Yousafzai a t reconnu dans le monde entier - partout, semble-t-il, sauf dans son propre pays. Cela n’est pas seulement dû au fait que les coliers craignent de devenir des ci- Monde Netanyahou seul contre l’Iran. De nos jours, les discussions au sujet des ressources que nous consommons sur notre planète, toujours plus peuple et dveloppe, tournent très rgulièrement autour de la question de l’nergie: comment assouvir GROS PLAN notre besoin grandissant en nergie sans porter atteinte à notre air, notre eau et notre climat. Mais l’un des besoins humains les plus lmentaires, le simple fait d’avoir un toit au-dessus de la tête, implique le dveloppement d’une nouvelle forme d’habitat qui reste à inventer, le nombre de logements disponibles tant limit. Les dfis à relever pour rpondre à ce besoin sont varis et motivs par diffrents facteurs tels que la gographie, les possibilits offertes et la dimension conomique. Pour tout commentaire, écrivez à [email protected]. 3 bles. “Je suis contre Malala”, dclare Muhammad Ayaz (22 ans), un commerçant qui tient une petite boutique à côt de l’ancienne cole de Melle Yousafzai à Mingora, la ville principale de la valle de Swat. “Les mdias ont fait de Malala une hroïne en Occident, mais qu’a-telle fait pour la rgion de Swat ?” Ce sentiment d’animosit latente envers Malala Yousafzai (16 ans) dans la valle de Swat — qu’elle a quitte prcipitamment à bord d’un hlicoptère militaire l’anne dernière pour recevoir un traitement à l’tranger après s’être fait tirer dessus — semble être motiv, en partie, par les tensions qui subsistent dans une communaut rurale encore traumatise par les conflits. Même si l’arme pakistanaise a men une opration militaire d’envergure pour dloger les talibans dans la valle de Swat en 2009, il reste toujours des groupes de militants. La crainte de nombreux rsidents de la rgion de développeMent durable Valoriser le rôle des déchets nucléaires. voir les islamistes revenir au pouvoir a attis une hostilit grandissante à l’gard de la plus clèbre victime de ces militants. Les talibans ont men une violente campagne contre l’ducation des filles dans le nord-ouest du Pakistan, attaquant plus de 800 coles dans la rgion depuis 2009. Malala tait leurs farouche opposante. “Quelle est sa contribution ?” demande Khursheed Dada, membre du parti politique Pakistan Tehreek-e-Insaf, qui gouverne la province de KhyberPakhtunkhwa, où se trouve le district de Swat. Ce cynisme a trouv un cho dans tout le pays, où les adeptes de la thorie du complot ont stigmatis Malala Yousafzai, allant jusqu’à la qualifier d’agent de la CIA à la solde d’une conspiration occidentale visant le Pakistan. Muhammad Asim, tudiant à l’universit du Punjab à Lahore, ne Lire la suite en page 4 5 Faute d’espace, il faut penser toujours plus petit Les solutions sont diverses, elles aussi. Singapour compte 5,4 millions d’habitants, un chiffre qui devrait avoisiner les 7 millions à l’horizon 2030, et le pays commence à manquer de place. Les options tant limites, les autorits envisagent de construire sous terre. “Singapour est un petit pays et que nous arrivions à 6,9 millions d’habitants ou pas, la ncessit de trouver de nouveaux terrains disponibles est permanente”, dclarait au Times Zhao Zhiye, de l’universit de technologie de Nanyang. Il existe djà des autoroutes et des lignes de transport souterraines, les travaux de construction d’un site de stockage de ptrole ont dmarr et un centre de recherche scientifique devrait prochainement voir le jour. “Au dbut, les gens pourront prouver un problème d’ordre psychologique, mais avec un clairage et un système de ventilation adapts, ils parviendront progressivement à surmonter leurs craintes et s’habitueront à l’ide de travailler et de vivre sous terre”, affirme le Dr Zhao. Les chercheurs de Nanyang et de l’universit nationale de Singapour envisagent la construction de complexes sportifs, de piscines et de cinmas souterrains. Ng Chi-hung se satisferait d’un logement où il pourrait vivre debout. Il fait partie des 22 hommes vivant, à Hong Kong, dans un appartement de 42 mètres carrs compos de cabines empiles les unes sur les autres, dont les dimensions permettent à peine de loger un matelas, un tlviseur et quelques tagères. “Quand vous vivez dans un tel environnement, vous devez vous adapter à tout”, explique M. Ng, un homme de 55 ans, sans emploi. Dans l’une des villes les plus chères au monde, il paie environ 180 $ par mois pour occuper son compartiment. Les chercheurs estiment qu’au moins 170 000 personnes vivent dans des conditions similaires à Hong Kong, dans des espaces spars uniquement par des plaques de plâtre et des grilles mtalliques. Il y a juste assez de place pour dormir. Cheng Tin-sang, 59 ans, qui occupe la cabine au-dessus de celle de M. Ng, ne peut pas travailler en raison de problèmes cardiaques, il passe donc ses journes à errer dans les rues. “Je m’installe dans diffrents lieux comme des restaurants McDonald’s, dclare-til. Je vais n’importe où tant qu’il y a l’air conditionn”. Les difficults de l’ambitieuse jeunesse amricaine semblent drisoires en comparaison, mais ceux qui rêvent de faire fortune ressentent une pression tout aussi touffante. À San Francisco, où gravite le monde de la technologie, LONDRES — Dans son confortable salon, Sean O’Callaghan regarde les images tlvises de personnes terrifies tentant d’chapper aux activistes dans un centre commercial hupp au Kenya. Certains de ceux rests à l’intrieur ont dû dcliner leur religion. Les musulmans ont t pargns, les non-musulmans excuts. “Mon dieu, ce groupe de djihadistes-là est terrible”, dit un de ses amis, un compatriote irlandais, en secouant la tête. “Mais nous faisions la même chose”, lui rpond O’Callaghan. Il y eut le massacre de Kingsmill en 1976. Des miliciens catholiques arms arrêtèrent un minibus avec douze ouvriers à bord dans le Comt d’Armagh, en Irlande du Nord, relâchèrent le seul catholique et firent aligner les onze protestants côte à côte avant de les abattre un à un. M. O’Callaghan, un ancien paramilitaire de l’Arme Rpublicaine Irlandaise, pose un regard particulier sur ces meurtres de sang-froid. Au cours d’une journe ensoleille de 1974, il pntra dans un bar d’Omagh, en Irlande du Nord, et abattit un homme pench sur le comptoir en train de lire les pages du tierc, un homme qu’on lui avait dpeint comme un traître notoire de la cause catholique irlandaise. Les parallèles historiques prsentent invitablement des failles. Mais un rcent dferlement d’atroces bains de sang - l’attaque de Nairobi qui fit de nombreux morts, l’excution par les djihadistes syriens de prisonniers aux yeux bands, un soldat gyptien faisant feu sur la fille adolescente d’un leader des Frères Musulmans - vient à nouveau soulever la sempiternelle question : avons-nous tous cela enfoui au plus profond de nous ? Lire la suite en page 4 ANDREW TESTA POUR LE NEW YORK TIMES Sean O’Callaghan fait le lien entre les récents actes de terrorisme et ceux qu’il a commis. arts & culture Un maître qui s’y prenait à deux fois. 6 les locaux professionnels sont difficiles à dnicher. Une seule solution : louer une table. Ou un coin de table. Telle est l’option propose aux start-up technologiques par RocketSpace, qui facture de 700 à 800 $ par mois la location d’un emplacement sur une longue table servant de bureau. Et cette table est parfois partage avec d’autres locataires. “Les casques sont devenus la nouvelle façon de s’isoler”, dclare Duncan Logan, le fondateur de RocketSpace. Mais le système offre certains avantages, comme l’nergie qui se propage lorsque vous travaillez au côt de locataires dans la ligne de Zappos et Spotify. “Quand je travaillais seul, je pensais que mes ides valaient un milliard de dollars, dclare Michael Perry, un locataire. Ici, tous les locataires sont dans cet tat d’esprit et ils travaillent tous d’arrache-pied. C’est très stimulant.” En plus, il y a de la bière et des bonbons gratuits. C’est presque aussi agrable qu’un McDonald’s climatis à Hong Kong. ALAN MATTINGLY 2 22 OCTOBRE 2013 THE NEW YORK TIMES INTERNATIONAL WEEKLY O P I N I O N S & C O M M E N TA I R E S E D I T O R I A u x Du TIME S Un avertissement aux généraux égyptiens L éisin u Pésint ob éui l’i iliti ppté à l’Égpt, sns pu utnt tt fin, st un tnttiv sué ptéglsintéêtséiinsnsun égin tublé tut n éffint sn sutin à l éti. Il ntn insi ént qu l ltin nt ls ux ps st uil pu l stbilité éginl. et éffi qu l’aéiqu n put st pssiv tnis qu l’é égptinn és l’ppsitin plitiqu égptinn, ttis l viln t vint tujus plus utiti, uvnt l vi à nuvlls éuts. Il n’st ps sû qu s sus ptills nstitunt un vtissnt suffisnt pu ls généux, sutut puis l éltin huts spnsbls éiins, péisnt qu l éutin l’i n’vit ps “vtin à êt pnnt”. À pésnt u ins, ls généux, qui nt l plus pfité l’i nt fflué n Égpt puis l tité pix 1979 v Isël, snt pivés ’un pti lus juts ilitis péféés. Pi ls équipnts néux nt l’quisitin été té figunt s héliptès aph, s issils Hpn, s élénts tnk m1-a1 t s vins F-16, insi qu 260 illins lls fftés u bugt génél l’Égpt. ds xis ilitis njints nt ’s t éjà été nnulés. cpnnt, l finnnt s pgs égptins lutt nt l tis s pusuiv. Il vis à ptég ls fntiès u ps t séuis l Sinï, ù l’é st nggé ns un pétin épssin s ilitnts islists. L finnnt l’éutin, s sins snté t s pgs évlppnt s ntpiss élint itnt l vi s Égptins st églnt intnu. L livisn s piès éthés stinés ux nbuss s l’snl égptin funis p ls Étts-Unis, n s ps intpu. apès vi nsnti u up ’Étt fnté n juillt nt mh msi, l pi pésint libnt élu ’Égpt, ls Étts-Unis nt itiqué l tunnt inquiétnt pis p ls généux t lu guvnnt ivil n fvu ’un Étt iliti t plii, is nt is u tps vnt ptst nètnt. cs sus pssnt p l’éliintin ipitbl s lliés s Fès usulns, l’instutin l’Étt ’ugn ns l ps, t l’sttin s issints - l tut su fn épssin s nifstnts pès l up ’Étt qui ûté l vi à plus 1000 psnns. c n’st ps ps-là qu l jité s Égptins bitinnint n nvsnt Hsni mubk n 2011 t n élisnt mh msi. Bk ob uit u ptst plus vivnt qun msi évié s vi t fit pt un nstitutin qui ivis pfnént l ps, vniqunt nuvux puvis ittiux. L’ttitu Bk ob s’xpliqu p sn nggnt à tvill v un guvnnt élu, is ussi p l fus s Étts-Unis isqu un ltin séuité péius qui pésv l pix v Isël, l’ssibilité u nl Suz t gntit l pétin n tiè lutt nt l tis. mis tt pétin n suffi ps à gnti l séuité n Égpt t ns l égin. Bk ob n it ps éité sn u v ls généux. L épssin t l’intlén nt ils fnt puv n fnt qu’plifi l’instbilité tut n étuisnt ls bjtifs éti t libté, ’pli t ’éutin qui nt inspié l évlutin 2011. Le méchant de ‘Gravity’ est bien réel L nuvu fil Gvit, ns lqul Gg cln t Sn Bullk intpètnt s stnuts éivnt ns l’sp, st un plpitnt ivsnt slué, itiqué pu ss inxtitus sintifiqus. mis l phénèn à l’igin l’intigu n lèv ps u fnts. Il s’git s ébis qui nbnt l’sp, t l péuptin st bin éll. als qu Ggs cln t Sn Bullk fftunt s éptins à l’xtéiu lu nvtt, ils ppnnnt qu l fpp ’un issil uss su un stllit pvqué un étin n hîn. Ls ébis étlliqus nt étuit ’uts stllits t s’pphnt ’ux. Ils suvivnt à l llisin initil, is ls ébis bînt lu nvtt. Ls ngs s ébis l’sp snt nnus puis lngtps. en 1978, dnl J. Kssl t Butn G. cu-Plis nt publié cllisin Fqun f atifiil Stllits: Th ctin f dbis Blt (Féqun llisin s stllits tifiils : l étin ’un intu ébis), ns lqul ils xpliqunt qu ls “llisins stllits puint un tin nb fgnts, tins pbls fgnt ’uts stllits p llisin, ént n plus fgnts.” au fil u tps, ls ébis puint gên ls issins futus. c l’ éit su Twitt l’stphsiin Nil Gss Tsn, “L fil Gvit épint un séni stutin stllit tstphiqu qui st éllnt n su ’iv.” Ls ébis l’sp nt éjà usé vis gs. ctt nné, un stllit téléunitins uss été étuit p ls ébis ’un tst issil ntistllit hinis né n 2007. en 2009, un stllit téléunitins éiin huté un stllit uss à 790 k u-ssus l Sibéi, pjtnt s ntins fgnts ns l’sp. Péfigunt Gvit, un éitil u Times ttit n g nt ls isqus pu l sttin sptil intntinl n bit v tis stnuts à b. dns l n, ls gns spéils éfléhissnt u illu n fin l issn s ébis bitux. mis jusqu’à pésnt, il n’xist ps thniqu nnu pttnt s ébss s fgnts pésnts. INTERNATIONAL WEEKLY NaNcy Lee exutiv eit Tom Brady eit aLaN maTTINGLy mnging eit Th Nw yk Tis Intntinl Wkl 620 eighth avnu, Nw yk, Ny 10018 Editorial inquiriEs: ntwkl@ntis. salEs and advErtising inquiriEs: ntwklsls@ntis. séec e é : Philipp Géli, Vléi Ssn. t c : gn “a4 Tutin”. FRANk bRuNI Solution à un problème olympique chz ls thlèts, is ussi hz tus ux s nnt ux Jux lpiqus ’hiv Sthi, n russi, l qustin vint suvnt : nt s’pps ux tès nnbls lis nti-gs u ps hôt sns ls nfin u ll à l’nnt l’intitin énné p l cité intntinl lpiqu tut éltin t ptsttin plitiqus. d nbuss suggstins nt été fulés. ctins, nt i-ê, nt éis l’ié qu si suffisnt ’thlèts ffihint s pux u s blès ’un till isèt, ls spnsbls uint u l à ls puni. en fft, ls xpuls s Jux u lu inflig s sntins ins n fint qu’plifi l ntsttin. mis il s’git ’un théi, ps ’un gnti. ds ptisns s its s LGBT (Lsbins, Gs, Bisxuls t Tnsxuls, NdLr) nt iginé qu’u nt u éfilé s thlèts à l ééni ’uvtu, s upls ux hs t ux fs s tinint l in, nvnt un ssg sns pl ni bni un bnl uvtnt plitiqu. mis st- qu suffisnt ’thlèts s sntint pbls l fi ? À pésnt, ls gnistins éfns s its s LGBT, athlt all t all out nugnt un ltntiv susptibl ’évit ls éfuts t ls ngs péént évqués. ell pss p l’pppitin s ts t s vlus pps u cIo, t lu tnsftin n un ffitin é l’églité s LGBT, un ptsttin épigtiqu nt ls lis usss xlunt l t “g” u tut ut sbl nvntinnl u uvnt s its s hsxuls. Ls russs uint u l à qulifi tt nuv si-isnt ppgn g, qu l ps jug illégl. et ls spnsbls u cIo puint iffiilnt s’n éuvi t s’ pps. dns l ht lpiqu figu l pinip 6 qui énn ls isiintins tut st t éffi l’nggnt s Jux n fvu l’églité t s its l’H. c’st insi qu athlt all, tvillnt v un siété pplé I Bn, t l juu ftbll pfssinnl Bnn anbj, iginé utilis l n ê pinip, pgné ’un u plusius lgs fisnt llusin, un ph ssé ux lis usss t un n pu ls thlèts t lus suppts ’xpi lus nvitins. L sbl t ls sllbs P6 puint vni un tif nipésnt qui n’énn ps lint un philsphi glbl, is vêt un signifitin filnt intifibl. “dès l’instnt ù ls lis usss nt fit pl ’lls, ls gns nt ssé éfléhi à l niè ’utilis ls Jux lpiqus pu ls énn”, xpliqu Bin elln, b u cnsil ’inisttin athlt all. ds ptisns l’églité LGBT nt pplé à un btt s Jux ’hiv, is nbux uts, pis i-ê, pnsnt qu t t iit tp lin. Il tnsfit l’ttntin pgtiqu t iptnt nt fnt l’bjt ls lis inptbls russi n un plint ins nstutiv, t un ébt su qu pint ls thlèts éiins qui s snt lngunt ntînés t ls fns spt qui s éjuissnt s Jux lpiqus. ds éfnsus nt églnt ilité pu un éplnt s Jux ’hiv, is hix lgnt ipbbl Protester contre les lois russes sans les enfreindre. fftivnt été jté. cs ipsss n’nt ps signé l t ’un uvnt xpint un vlnté lgnt épnu ti un lçn s Jux. “J fus ’nvisg un btt, ffi Nik Sns, un uu i-fn éiin b l’équip lpiqu s Étts-Unis n 2008 t 2012. mis j pt su l cIo pu fi spt l ht. Si vus pnz l pin l li, ll ffi qu tut f isiintin n s ps tléé. et lint, l cIo pt un tll hs.” Il s’st ént nu n russi, ù il ptiipé ux chpinnts u n 2013, ptnt l éill ’gnt u 800 . dns l ps ê, il pis sin énn ls lis hphbs, élnt à un gn pss uss: “J pns qu tus ls êts huins éitnt l’églité, qull qu sit l niè nt diu ls fits.” Il ’ iniqué qu’il n pnsit ps êt êté u s vi nfisqu s éill - in l n’st ivé - t qu ns tus ls s, il n pnit l isqu. Nik Sns fit pti ’un nb issnt ’thlèts lpiqus signtis ’un pétitin. ell ipl l cIo él sns biguïté qu s philsphi nti-isiintin nglb ls hsxuls t lus its, t qu ls lis usss n sptnt ps l ht u cIo t l’spit lpiqu ; l russi, ps hôt, it n pn nsin. L st u tnnis an rik t l juu l Ntinl Bsktbll assitin Stv Nsh, tus ux véténs s Jux lpiqus, fnt pti s thlèts qui v Nik Sns ttint l’ttntin su l pinip 6. Pu an Bnks, l itu génél all out, il st li qu “buup psnns hhnt un n s’xpi.” “J’i ntnu tt n upès nbuss psnns ns iffénts spts”, ssu-t-il. Il jut qu s’gissnt s thlèts qulifiés pu Sthi, “ils nt l sntint qu’il st ispnsbl lu n hisi nt l spt qu’ils nt t ls pinips uxquls ils snt tthés.” L uvnt u pinip 6 ntn ti pfit s Jux ’hiv t l’uin nil qu’ils susitnt sns isqu nsu ls thlèts. Put-êt fntils un sign v 6 igts. Put-êt lu tnu inlu-t-ll un lg qué P6. Plusius èls snt tullnt étuiés. “Il st pbbl qu vus viz s hniss, hpux, gnts, hiss”, ffi an Bnks. all out, athlt all t lus ptisns s nnt pt qu lus ffts snt vins s’ils n’infnt ps pint l publi su l uvnt P6. Ils nt ésis nté tt issin, qui bénéfii plnt l’iplitin sptifs Nik Sns, an rik, Stv Nsh t l plngu Gg Lugnis, un nin thlèt lpiqu uvtnt g qui énné ls lis usss. Ils vulnt qu l sbl P6 vinn un pu -n-il sns n êt un, l i n fvu l’églité qui squiv l sllb g, lntblnt isqué ns l ntxt s Jux ’hiv bin ptiulis. Pu un thlèt, l pt u sbl P6 sit un “jug l cu supê s ttunt l pi nnt su sn bs”, xpliqu Bin elln. “est- plitiqu ? Nn. c’st l nstitutin.” NIChOLAS d. kRISTOF Quitter la rue, une fois pour toutes Nashville en pnt F Sipkins pu un ppt sxul, ls lints l jun pstitué pnsint tinnt vi ffi à un tnstin nt ults nsntnts. mis l élité st tut ut, suvnt ns gn situtin. Sipkins nfi qu’ll ppis, à l’âg six ns, à fi s flltins n suivnt ls nsils s è lsnt, lliqu t junki. ell s suvint ss pls : “c un sutt.” Sipkins finlnt pis l éisin s’nfui l isn à l’âg 14 ns vnt tb itnt ns ls filts ’un pxénèt. “J pnsis qu’il étit n ptit i”, nfi Sipkins. “ J n élisis ps qu ’étit un pxénèt.” Lsqu sn sutnu été tué, ll st tbé sus l up Knn, un ut pxénèt. Il étit à l têt ’un “éui” qut juns fs uxqulls il élit un hiff ’ffis qutiin 1000 lls. Si l ntt n’étit ps pli, un pssg à tb lu étit ésvé. on it à tt qu’un tp ptnit il li ls pxénèts t ls pstitués. mis l élité, ’st qu hqu ll ggné p un pstitué vint u pxénèt, qui pè nsuit à l istibutin l gu, l’ll, s vêtnts t l nuitu. “ chqu su lui tb sus l in”, xpliqu Sipkins. “Si n vus ttp v l’gnt su vus, n vus fpp.” J’i nnté Sipkins ii, à Nshvill, ù j élis, v f Shl Wudunn, un unti qui tit l’xplittin sxull. L’éissin s iffusé su PBS, pu pgn nt phin liv. Nus tunins l unti v l’ti ashl Ju, qui vit ns l égin Nshvill t nnît bin l sujt. Ju vgé ns l n nti pu tnt iux ppéhn l pblétiqu l’xplittin sxull - t ll été hqué nstt qu nus vns éuvt à ux ps hz ll. “Ç fit pu”, ’ néé l’ti. L’xplittin sxull st un viltin s its l’H - l’un s plus iptnts ux Étts-Unis uju’hui, qui s’ppnt ê, ns tins s, à un tin f ’slvg. Nt siété sbl n ps vuli éiqu fléu, pu un isn sipl : l btill sbl pu ’vn. et putnt, Sipkins st l puv vivnt qu nus n vins ps biss ls bs. Sipkins ffi qu’ll sit t uju’hui sns l’intvntin iulus l révén B Stvns, pêtss épispl l’univsité Vnbilt, qui vint n i ux fs qui tntnt ’éhpp à l pstitutin. Stvns suhitit qu s ngégtin tuv s slutins à s pblétiqus justi sil t nué s lins tès fts v s “suvivnts”. Filltt, ll subi s sévis sxuls t ll ptgé s ês sntints vulnébilité, ’injusti t lè ssntis p ls vitis ’gssins sxulls. Gâ ux ns t ux bénévls, Stvns fné un pg ’hébgnt bptisé “mgln” pu vni n i à s fs qui suhitnt vin lu itin à l gu t ébut un nuvll vi. ell éé Thistl Fs, qui pli s izins fs à l fbitin puits vnus ns ls gsins t su Intnt. ctt nné, Thistl Fs églnt uvt un fé. Shli Sipkins ptiipé u pg t hssé ss viux éns. en éb, ll btin s lin n pshlgi, t ll pjtt pss sn mst n ffis sils. et ll i ls fs à sti l u. J’i nnté bn nb pstitués qu Sipkins iés, nt un f qui s pstitu puis l’âg 8 ns t spè uju’hui nstui un nuvl vni. Un ut êté l gu, ll ébuté un tvil vnus t tuvé un tu qui pté lui ti gtuitnt ss 16 ttugs - ls vstigs sn pssé ux ins ’un pxénèt. Un lsnt pstitué ’ nfié qu’ll ssi pn s vi n in n xpliqunt : “misll Shil st l sul psnn qui st vnu n visit n pisn.” Gâ à mgln t Thistl Fs, s slutins snt ppsés à s fs: s hébgnts t s pgs tvil pu ls i à s libé l’pis s pxénèts. mis l plitiqu épssin à l’nnt s pxénèts t s lints st insuffisnt. Sipkins pns qu’ll été êté nvin 200 fis, is ss pxénèts, jis. Sln s luls, un lint à Nshvill ins 0,5 pu nt hns ’êt nné. S’ils nuint un plus gn pin, ins ’hs hètint ls fvus sxulls s fs t l biss l n fit tins pxénèts à jt l’épng. ds fs Sipkins, qui flètnt l pité ésilin s êts huins, éitnt un plus gn pthi l pt l siété. L jun f s’st ié t ux nfnts, 4 t 6 ns. L’îné, qui vint ’intég un pg pu nfnts suués, fit l fité s è.“ J n’i ps fit buup bnns hss ns vi, is ç, j vis l fi il fut. J vis vni l illu è u n.” LE NEw YORk TIMES INTERNATIONAL wEEkLY EST PubLIÉ ChAquE SEMAINE dANS CES jOuRNAux: SÜddEuTSChE zEITuNg, ALLEMAgNE ● CLARíN, ARgENTINE ● dER STANdARd, AuTRIChE ● LA RAzóN, bOLIvIE ● A TARdE, gAzETA dO POvO, FOLhA ET jORNAL O POvO, bRÉSIL ● guELPh MERCuRY, ThE hAMILTON SPECTATOR, TORONTO STAR ANd wATERLOO REgION RECORd, CANAdA ● LA SEguNdA, ChILI ● ChINA dAILY, ChINE ● EL ESPECTAdOR, COLOMbIE ● EL PAíS, ESPAgNE ● ThE kOREA TIMES, ÉTATS-uNIS ● LE FIgARO, FRANCE ● PRENSA LIbRE, guATEMALA ● LA REPubbLICA, ITALIE ● ASAhI ShIMbuN, jAPON ● dIARIO dE YuCATáN, EL NORTE, ExPRESO, MuRAL, REFORMA ET SíNTESIS, MExIquE ● EL NuEvO dIARIO, NICARAguA ● LA PRENSA, PANAMA ● MANILA buLLETIN, PhILIPPINES ● LISTIN dIARIO, RÉPubLIquE dOMINICAINE ● ThE ObSERvER, ROYAuME-uNI ● TOdAY, SINgAPOuR ● TAgES-ANzEIgER, SuISSE ● uNITEd dAILY NEwS, TAIwAN ● SAbAh, TuRquIE 22 OCTOBRE 2013 3 THE NEW YORK TIMES INTERNATIONAL WEEKLY Monde En Inde, la prison n’est pas un obstacle pour se faire élire ELLEN BARRY DALTENGANJ, Inde — Quand il a décidé de briguer un siège parlementaire pour représenter cette circonscription à la population majoritairement pauvre et de caste inférieure, Kameshwar Baitha n’a pas cherché à dissimulé son casier judiciaire. Docilement, il a énuméré les graves charges pesant sur lui, tout en affirmant qu’elles étaient toutes infondées. Parmi les accusations, 17 concernaient des meurtres, 22 des tentatives de meurtres, 6 des agressions à l’aide d’armes dangereuses, 5 des vols, 2 des extorsions etc, un héritage de l’époque où M. Baitha était à la tête des rebelles maoïstes locaux. Et en plus de tout cela, il purgeait une peine de prison. Cela ne lui a pourtant causé aucun tort auprès des électeurs de la circonscription, a constaté son fils, Babban Kumar, qui souhaite suivre les traces de son père en politique. Les habitants de la région ayant tendance à porter leurs suffrages sur des personnalités qu’ils prennent pour des Robin des Bois, il n’est pas impossible que cela l’ait même aidé. Une évolution s’est tout de même fait sentir cette année dans la politique indienne, à la suite des revendications d’une classe moyenne urbanisée et en plein essor qui réclame que les politiciens véreux soient exclus du système. En juillet, la Cour suprême a répondu à ces nouvelles exigences en interdisant désormais aux politiciens reconnus coupables de crimes de continuer à exercer leurs fonctions après s’être simplement pourvu en appel. Cette décision écarte des responsabilités les politiciens condamnés à plus de deux ans de prison par une juridiction inférieure. Cette initiative risque toutefois de se heurter à une résistance forte dans les régions où perdure une autre Inde, cette Inde d’hier, où les élections sont encore dominées par le système des castes. Dans la région tribale que représente M. Baitha, la grande majorité des responsables élus font l’objet d’accusations criminelles, la plupart concernant des faits de corrupHari Kumar et Malavika Vyawahare ont participé à ce reportage. CHINE PAKISTAN New Delhi NEP A L Daltenganj JHARKHAND INDE Mer d’Arabie Golfe du Bengale 480 KILOMETRES LE NEW YORK TIMES MANPREET ROMANA POUR LE NEW YORK TIMES À Daltenganj, Kameshwar Baitha s’est fait élire au Parlement tout en étant accusé de meurtre. 30% des élus feraient l’objet de poursuites judiciaires. tion, mais aussi des crimes violents. Cependant, les électeurs ne tiennent généralement pas compte de ces accusations, qu’ils considèrent plutôt comme des tentatives de la part des élites de s’en prendre aux champions des pauvres. Le cas de Lalu Prasad s’annonce comme un bon test pour juger de l’efficacité des nouvelles mesures : cet homme in- fluent de l’Etat voisin du Bihar, écarté de ses fonctions après avoir exercé des responsabilités politiques durant de nombreuses années, se présente aux prochaines élections après avoir été condamné à une peine de prison pour corruption. A force de maneuvres et de pieds de nez à l’encontre des procureurs, M. Prasad avait réussi à faire traîner le procès contre lui pendant 17 ans. Issu d’une caste d’éleveurs de bovins, ce populiste démontrait son sens de la mise en scène à chacune de ses comparutions et faisait du tribunal un véritable théâtre politique. Il est ainsi arrivé à une audience à l’arrière d’un rickshaw, entouré de partisans enthousiastes, alors La croisade solitaire de Netanyahou JODI RUDOREN Barak, un consultant politique de Jérusalem, qui avait travaillé JÉRUSALEM — Le Premier avec le Premier ministre au début ministre israélien, Benjamin des années 1990. Le problème, Netanyahou, dont le père était c’est qu’aujourd’hui il n’arrive historien, se plaint souvent que plus à convaincre. Son message la mémoire politique de ses comest clair, c’est toujours le même, patriotes “ne remonte pas plus la situation est la même, mais le loin que le petit-déjeuner. ” Mais point de vue de tous les autres, lui, quand M. Netanyahou a récema changé.” ment essayé de mettre la comPlusieurs personnes ayant munauté internationale en garde rencontré M. Netanyahou récontre le programme nucléaire cemment le disent déterminé et iranien, en mettant en avant résolu. Selon les analystes de la d’anciens textes, l’Holocauste, politique israélienne, le dirigeant ou un livre rédigé en 2011 par le israélien, qui a fait ses études à président iranien Hassan RoHarvard et au Massachusetts hani, il a donné l’impression d’en Institute of Technology faire trop. Au moment (MIT), est d’une granoù les six plus grandes de habileté diplomatipuissances mondiales que mais peu porté à tentent de négocier sur l’action, se montrant la question nucléaire davantage dans son avec les nouveaux diélément derrière un rigeants iraniens, le pupitre ou face à une leader israélien risque caméra. “Même si la de paraître figé dans le plupart des Israéliens passé alors qu’autour ne l’apprécient pas, ils de lui l’environnement Benjamin le considèrent comme géopolitique est en plei- Netanyahou le meilleur des avocats: ne évolution. lorsqu’il s’agit d’arguMultipliant les intermenter, il est toujours à la hauventions médiatiques, M. Netateur, analyse Ben Caspit, chronyahou, 63 ans, s’est lancé dans niqueur israélien et auteur d’une une des plus importantes cambiographie de M. Netanyahou. pagnes diplomatiques de sa carC’est un lanceur d’alerte profesrière, afin d’éviter ce qu’il consisionnel. Un prophète professiondère avec inquiétude comme “un nel. Mais toujours pessimiste et mauvais accord” avec l’Iran. menaçant.” Plaidant pour un arrêt complet de Le spectacle que M. Netanyal’enrichissement de l’uranium et hou présente aux Israéliens s’aple maintien des sanctions éconoparente de plus en plus à un one miques, M. Netanyahou apparaît man show, dans lequel il assume aujourd’hui en décalage. notamment le rôle de ministre des Mais l’isolement n’est pas une Affaires étrangères. Plusieurs situation nouvelle pour un hommembres de son cabinet, expéme qui n’a que peu d’amis et une rimentés dans le domaine de la confiance limitée en ses alliés, qui sécurité et qu’il considérait, sont fuit la compagnie pendant les repartis. Son plus proche conseiller, pas de Shabbat, et ne perd jamais Ron Dermer, a quitté Israël pour une occasion pour déclarer qu’Isdevenir ambassadeur à Washingraël entend assurer sa propre déton ; il a perdu son secrétaire de fense, par ses propres moyens. cabinet avec lequel il travaillait “Netanyahou est plus à l’aise depuis plusieurs années ; et le lorsqu’il s’agit de prédire des conseiller à la sécurité nationale catastrophes, de faire peur aux est sur le départ. gens pour les inciter à agir d’une Mais si M. Netanyahou renconcertaine façon, estime Mitchell tre une opposition grandissante au sein de son propre parti, le Likoud, aucun rival ne brigue son poste pour l’instant et le vif débat interne sur d’éventuelles frappes israéliennes visant l’Iran a quasiment pris fin. M. Netanyahou entretient avec l’histoire un rapport très personnel. Son frère Jonathan a trouvé la mort en 1976 lors de l’assaut lancé par les Israéliens sur l’aéroport d’Entebbe en Ouganda pour libérer des otages. Aux Nations Unies, il a raconté comment son grand-père Nathan s’était promis de participer à la construction d’un Etat juif après avoir été agressé par un groupe de voyous antisémites à la fin du 19e siècle en Europe. L’Iran est la priorité de M Netanyahou (beaucoup disent son obsession) depuis 1996, lorsqu’il avait mis en garde contre la menace nucléaire iranienne dans un discours devant le Congrès des Etats-Unis, peu après avoir pris ses fonctions de Premier ministre. Au cours des trois années suivantes, il avait réorienté les programmes en matière de renseignement pour les axer sur Téhéran. Devenu leader de l’opposition de 2006 à 2009, il s’était donné comme mission de convaincre les fonds de pension de l’Etat américains de se défaire des actifs iraniens. Et dès son retour au poste de Premier ministre en 2009, il a mené campagne en faveur des sanctions contre l’Iran, en brandissant la menace de frappes. Ses détracteurs comme ses admirateurs parlent de croisade messianique. M. Netanyahou n’est pas religieux, mais il a de lui-même l’image d’un chef responsable du destin de son peuple. “Nous sommes tous ici pour une mission, a-t-il déclaré. Ma mission est de défendre l’avenir du peuple juif, ce qui signifie défendre l’Etat juif. Le défendre contre un Iran nucléaire. Je ne laisserai pas cela se produire, a-t-il continué. Et cela ne se produira pas.” qu’une autre fois, c’est sur le dos d’un éléphanteau, qu’il est reparti d’une prison. La représentation semblait cependant avoir pris fin avec sa condamnation. Et pourtant, récemment, assis dans sa prison de Ranchi, il paraissait tout à fait en mesure de gérer son formidable empire politique. De nombreux sympathisants et collaborateurs affluaient devant la porte en fer de la prison. Les gardiens laissaient les visiteurs entrer et sortir. A l’échelle nationale, le nombre d’élus indiens faisant l’objet de poursuites judiciaires est extraordinaire : selon l’Association pour des réformes démocratiques, un groupe de recherche de New Delhi, ils représenteraient jusqu’à 30 % des vainqueurs des élections nationales et régionales depuis 2008. Les raisons sont multiples : au fur et à mesure des évolutions du système démocratique indien, les candidats ont recherché l’appui de voyous “aux gros bras”, puis d’hommes disposant d’argent pour pouvoir influencer les électeurs afin d’obtenir les postes. Mais il est également vrai que les plafonds de dépenses imposés sont tellement bas que les candidats souhaitant absolument l’emporter sont tentés d’enfreindre la loi. M. Baitha, qui assure avoir changé d’idéologie, a décidé d’entrer en politique alors qu’il était incarcéré en attente de son procès en 2005. Son nom était tellement connu dans l’Etat du Jharkhand, reconnaît-il, qu’il a gagné les élections sans même être sorti de prison pour faire campagne. Les électeurs ont clairement signifié que les accusations leur importaient peu, et M. Baitha a précisé que la plupart des poursuites avaient été abandonnées après son élection. Selon Santosh Kumar Dube, qui occupe des fonctions municipales à Ranchi, M. Baitha aurait “pris part à des combats armés et participé à des massacres” à l’époque où il était maoïste. Mais il ajoute : “Toutes ces accusations contre lui ont été portées pour s’en prendre aux pauvres. Les gens n’ont pas peur de lui.” 4 22 OCTOBRE 2013 THE NEW YORK TIMES INTERNATIONAL WEEKLY monde Hussein, père de famille en Jordanie et chef rebelle en Syrie NORIMITSU ONISHI RAMTHA, Jordanie — Il y a peu de temps encore, le chef rebelle syrien était assis confortablement sur un coussin, et les conversations et les rires de sa femme et de ses enfants emplissaient la maison. Puis un jour, il a rasé sa barbe et est revenu discrètement en Syrie, où il dirige une brigade de rebelles. “J’ai pleuré, raconte sa belle-mère, Wesal al-Aweer. Je l’ai supplié de ne pas partir.” Son épouse, Montaha Zoubi, 34 ans, explique : “Nous avions l’habitude de le voir à la maison, et maintenant elle semble vide.” Propriétaire d’une boutique d’informatique en Syrie avant la guerre civile, Hussein Zoubi, 40 ans, a pris les armes contre le gouvernement deux ans plus tôt. Depuis, comme des milliers de Syriens en Jordanie, Liban et Turquie, il mène la vie des rebelles qui font la navette entre les deux frontières, combattant en Syrie et père de famille en Jordanie. Contrairement aux combattants islamistes aguerris qui ont réussi de rapides avancées en Syrie ces derniers mois, ils sont des hommes ordinaires - petits entrepreneurs, plombiers, charpentiers - pris dans l’engrenage de la guerre. Parfois, ils combattent pendant des semaines et restent connectés par Internet, puis rentrent voir leur famille, pansent leurs plaies et s’occupent de leur entreprise qui aura peut-être souffert de leur absence. Ramtha, située juste en face de la frontière, est la ville jumelle de Dara, point de départ du soulèvement syrien. Des obus Rana F. Sweis a contribué à ce reportage. de mortier en provenance de cette dernière tombent régulièrement par erreur sur Ramtha. Très important, la ville de Dara peut exploiter le réseau de téléphonie mobile de la Jordanie, grâce auquel les familles divisées échangent un flux quasi constant de textes et de messages instantanés, sans parler des appels téléphoniques. Ces hommes, à la fois combattants et réfugiés, appartiennent à des groupes liés à l’Armée syrienne libre soutenue par les États-Unis et la Jordanie. Mohammed Askar - qui à l’instar de Hussein Zoubi, fait partie de la brigade de rebelles Liwa Fajr al-Islam - est récemment revenu à Ramtha après deux mois et vingt jours en Syrie. Il s’est remis en mode paternel, jouant avec ses six enfants et emmenant les plus grands à l’école. “Lorsque j’ai voulu récupérer mes filles le quatrième jour, j’ai entendu deux filles jordaniennes crier "Mendiants syriens, bohémiens syriens", raconte-t-il. Alors je les ai retirées de l’école.” Avant la guerre, Mohammed Askar était co-propriétaire d’une usine fabriquant du concentré de tomate. Il employait trente personnes à Tafas, au nord de Dara. Comme de nombreux hommes de la ville, il s’est joint au combat contre le gouvernement afin de défendre sa communauté et laver un affront. “Avant la révolution, je croyais être au sommet, avoue-t-il. Je fixais mes horaires de travail, c’était super. Puis mon usine a été détruite, et j’ai tout perdu.” Âgé de 36 ans, Mohammed Askar explique que désormais il participe aux combats et se sert de sa maturité pour Les réfugiés syriens de Jordanie se sont joints aux rebelles se battant de l’autre côté de la frontière. Mohammed Askar et quelques-uns de ses enfants à Ramtha, en Jordanie. LYNSEY ADDARIO POUR LE NEW YORK TIMES essayer d’unifier les troupes. “En vérité, je passe la plupart de mon temps à régler des différends au sein de la brigade”, reconnaît-il, ajoutant qu’il pouvait intervenir depuis Dara, en utilisant Skype, grâce au réseau mobile rapide partagé. Pour son épouse, Madjoleen, 29 ans, la qualité de la connexion est un don du ciel. “Je sais qu’il va bien parce qu’il appelle régulièrement quand il est en Syrie”, raconte-t-elle. Dans une autre maison, les épouses de deux frères se battant dans une brigade appelée Al-Mansour vivent avec leurs beaux-parents. Easa al-Masalmeh, 26 ans, un plombier, est retourné en Syrie à la fin août, un jour avant que son frère Qassem, 33 ans, un courtier, y perde la vie. Dans une pièce où elle observe la période de deuil musulmane, Fatima, 28 ans, la veuve de Qassem, explique que quand il se battait en Syrie, elle échangeait sans cesse avec lui des messages sur les applications de médias sociaux comme Viber et WhatsApp. Deux jours avant sa mort, elle a reçu un message vidéo de mauvais augure. Il lui assurait “avec tout mon amour, mon respect et ma nostalgie” que la route qu’elle se préparait à suivre était “couverte de fleurs”. La vidéo poursuivait ainsi : “En ton absence, mon ciel n’est pas béni par la pluie.” Plus tard, Fatima a reçu sur son téléphone portable une photo de la tombe de son mari. L’épouse de Easa, Anwar, reconnaît qu’elle se bat pour élever seule ses deux jeunes enfants. “La fille réclame son père, et mon fils dit qu’il veut rejoindre l’armée et partir en Syrie”, raconte-t-elle. Dans la maison de Hussein Zoubi, sa famille s’adapte à son brusque départ. Son fils aîné, Naji, 10 ans, accueille les invités. Parcourant les photos sur son téléphone portable, Naji montre sa photo préférée de son père - en tenue de camouflage, tenant une kalachnikov dans sa main droite et faisant le V de la victoire de la gauche - puis une vidéo présentant son père à la tête d’un groupe d’hommes fouettant un informateur du gouvernement. Témoignant leur soutien moral à l’épouse de Hussein Zoubi, des proches lui rendent visite. “Une maison sans homme ne vaut rien”, assure Wesal alAweer, la belle-mère, incapable de contenir son désarroi. «Il m’a expliqué qu’il ne pouvait plus se contenter de rester dans sa maison”, ajoute son épouse. Quelques semaines plus tard, Hussein Zoubi est rentré à Ramtha. Au téléphone, il affirme qu’il aurait préféré rester au combat, et qu’il ne souhaitait pas rentrer. Mais, ajoute-t-il, sa femme et ses enfants étaient heureux. Cette haine qui transforme les hommes en terroristes Suite de la page 1 ASIF HASSAN/AGENCE FRANCE-PRESSE GETTY IMAGES Un policier monte la garde devant une école pour filles de Karachi qui porte le nom de Malala Yousafzai. Adulée à l’étranger, détestée dans son pays Suite de la page 1 croit pas à l’attaque des talibans contre Melle Yousafzai. “Comment une jeune fille peut-elle survivre après avoir reçu une balle dans la tête ?, s’interroge-t-il. Cela n’a pas de sens.” Dans la région de Swat, certains ont accusé le père de Malala, Ziauddin, d’avoir instrumentalisé sa fille pour se faire connaître et donner une mauvaise image de la culture pakistanaise. D’autres ont indiqué que leur district avait été présenté de façon négative, éclipsant les bonnes initiatives prises en matière d’éducation. Dilshad Begum, responsable de l’enseignement dans la région de Swat, affirme que 14 000 filles et 17 000 garçons viennent d’intégrer l’école, suite à une grande campagne de sensibilisation menée par des professeurs locaux. La menace des talibans est exagérée, ajoute-t-elle. “Je travaille dans le domaine de l’éducation des filles depuis 25 ans et je n’ai jamais reçu une seule menace”, affirme-t-elle. Dans une autre école, un groupe d’écolières déclare que Melle Salman Masood a réalisé ce reportage depuis la vallée de Swat et Declan Walsh depuis Londres. Zia ur-Rehman a participé à ce reportage depuis Karachi (Pakistan) et Waqar Gillani depuis Lahore (Pakistan). Yousafzai ne mérite pas de recevoir un prix Nobel. “Malala n’est pas le seul modèle à suivre pour les filles pakistanaises”, indique Kainat Ali, 16 ans, vêtue d’une burqa noire. Toutefois, les Pakistanais ne partagent pas tous ces critiques. Beaucoup ont exprimé leur fierté pour le courage dont leur plus célèbre adolescente a fait preuve, cette jeune fille qui a pris le thé avec la reine Elizabeth II à Buckingham Palace et a reçu une standing ovation aux Nations Unies. À l’approche de l’annonce du prix Nobel de la paix, les télévisions ont diffusé des chansons saluant son travail et des messages lui souhaitant “bonne chance” ont déferlé sur Facebook et Twitter. Après l’annonce du lauréat, certains ont ouvertement fait part de leur déception. Dans la région de Swat, Shahid Iqbal, propriétaire d’un magasin de CD et de DVD, a déclaré que Malala Yousafzai avait fait la fierté de leur district. “Malala est notre fille. Elle aurait dû remporter le Nobel”, a-t-il ajouté. Imran Khan, l’ancien joueur de cricket qui dirige le parti Pakistan Tehreek-e-Insaf, a déclaré que Malala Yousafzai est le symbole du “combat que livre les filles et les femmes, partout dans le monde, contre la tyrannie et l’oppression”. L’une des scènes les plus émouvantes s’est déroulée dans la ville portuaire de Karachi, où Atiya Arshad, une fillette de 11 ans qui s’est également fait tirer dessus par des militants, a patiemment attendu chez elle l’annonce du lauréat du prix Nobel. Atiya a reçu deux balles dans l’estomac, au mois de mars, quand des personnes armées de pistolets et de grenades, soupçonnées d’être des talibans, ont attaqué son école à Ittehad, un quartier pauvre de Karachi. À l’époque, Atiya était en lice pour recevoir un prix académique. Le principal de l’école, Rasheed Ahmed, et une fillette de 11 ans ont perdu la vie dans cette attaque. Atiya vit désormais dans un fauteuil roulant, mais ses médecins affirment qu’elle pourra remarcher. Elle se rappelle comment elle avait été inspirée par Malala Yousafzai un an auparavant. “J’étais si heureuse de voir Malala, déclare-t-elle. Je ne comprends pas pourquoi ces gens ne veulent pas que nous allions à l’école.” Malala Yousafzai a déclaré le 10 octobre, à New York, que son objectif était de devenir premier ministre. Mais beaucoup de gens pensent qu’il serait dangereux pour elle de rentrer dans son pays, dans un avenir proche. “Plus vous devenez célèbre et plus vous attirez le danger”, déclare M. Atiq. Cependant, Malala Yousafzai insiste sur le fait que, quoi qu’il arrive, le Pakistan sera toujours son pays. “Même si son peuple me déteste, moi je l’aimerai toujours”, affirme-t-elle. De nombreux experts pensent que oui. Pour M. O’Callaghan, c’est une question de concentration. “Ce que vous voyez en ces instants-là, déclarait-il au cours d’une récente interview, ce n’est pas un être humain.” Surmonter la si puissante interdiction de tuer n’est pas chose aisée. Dans son livre Des hommes ordinaires, Christopher R. Browning décrit comment un bataillon de police allemande composé de pères, d’hommes d’affaires et de plombiers dut lutter tandis qu’il exécutait des milliers de juifs en Pologne. Combien d’entre eux ratèrent leur tir à bout portant. Combien vomirent et pleurèrent après avoir massacré des mères et leurs enfants. Combien ils durent s’acharner à devenir des assassins. Selon les psychologues, une culture d’autorité et d’obéissance qui remplace la responsabilité morale individuelle par la loyauté envers une mission à plus grande échelle concourt à l’affaiblissement de l’inhibition morale envers le meurtre. De la même manière que la banalisation de la violence, l’injustice ou les difficultés économiques permettent au tueur de se voir comme la réelle victime. Mais peut-être que l’ingrédient le plus important reste la déshumanisation des victimes, dit David Livingstone Smith, professeur à l’université de New England dans le Maine, et auteur de Less Than Human : Why We Demean, Enslave, and Exterminate Others (Moins que des humains : pourquoi rabaissons-nous, asservissons-nous et exterminons-nous les autres). “Penser à vos ennemis comme à des catégories inhumaines est un moyen de créer une distance mentale, de les exclure de la famille des hommes, dit-il. Cela rend le meurtre non seulement justifiable, mais également obligatoire. Nous devons tuer la vermine ou les prédateurs.” Les Hutus au Rwanda appelaient les Tutsis des cafards, les Nazis représentaient les juifs comme des rats. Les Japonais, durant le massacre de Pékin, désignaient leurs victimes chinoises avec le terme “chancorro”, ou “sous-hommes”. Les soldats américains combattaient les “doryphores” allemands durant la Première Guerre mondiale et les “faces de citron” au Vietnam. En Irlande du Nord, “taig” était une insulte populaire pour désigner un catholique. Après le début des émeutes en 1968 et le déferlement d’images dans les journaux télévisés de catholiques fuyant leurs maisons bombardées à Belfast, conduisant à la création d’une armée de jeunes catholiques en colère, les protestants aussi devinrent des “doryphores”. De telles dénominations aident, explique John Horgan, directeur du Centre d’Études sur le Terrorisme et la Sécurité de l’université de Massachusetts, à Lowell, et auteur de Walking Away From Terrorism (Sortir du terrorisme), un livre relatant les expériences d’anciens activistes. Malgré tout, il ajoute, “ils se débattent avec leur conscience.” “Ce n’est pas une coïncidence, explique-t-il, si la tête de la victime est recouverte lors des exécutions terroristes. Regarder le visage de la personne que vous vous apprêtez à tuer est une chose extrêmement difficile à faire”, dit-il. M. O’Callaghan n’a jamais osé regarder en face l’homme qu’il a abattu ce jour de 1974. Lorsqu’il ferme les yeux, la seule chose dont il se rappelle est une photographie granuleuse du journal du jour suivant. Il rejoignit l’Armée Républicaine Irlandaise à l’âge de 15 ans. Révolté par l’injustice qu’il voyait dans l’exode de réfugiés fuyant Belfast pour affluer vers son comté d’Irlande du Sud, il devint instructeur en maniement d’explosifs et d’armes à feu, dans des camps près de chez lui. “Nous avions le sentiment de faire partie de quelque chose”, dit-il. En mai 1974, il fut envoyé en Irlande du Nord et prit part à des bombardements et des pillages. Une nuit, il apprit que Peter Flanagan, connu dans l’IRA comme un traître catholique et le “chef de la torture” de la police d’Irlande du Nord, déjeunait souvent tardivement au bar Broderick. O’Callaghan avait 19 ans. Il trouva sa proie et braqua ses yeux et son arme sur un torse sans visage en chemise bleue. Le journal tomba à terre. Le torse suivit, glissant du tabouret de bar dans un lent mouvement. Une voix supplia, “Pas ça.” Il se remémora ce que sa grand-mère lui avait dit alors qu’il avait 9 ans : “Lorsque tu tires sur un policier anglais, enterrele et tire-lui à nouveau dessus, parce que tu ne peux jamais leur faire confiance.” Il appuya huit fois sur la détente. Des années plus tard, il apprit que Peter Flanagan n’était pas le monstre que l’IRA voulait faire de lui. Flanagan avait déposé les armes, avait témoigné contre des policiers anglais auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg, et n’avait probablement jamais torturé âme qui vive. O’Callaghan devint informateur pour la police irlandaise et se livra ensuite à la justice, plaidant coupable de 42 crimes, dont celui-ci. Il fut condamné à 539 ans de prison. Grâcié au bout de huit ans, il fut libéré en 1996. Il refusa de bénéficier de la protection de témoin - pour prendre ses responsabilités et trouver l’apaisement. “Mais évidemment vous n’y arrivez jamais vraiment”, dit-il. Ce qui le hante le plus est le commentaire de son chauffeur ce jour-là. “Je suis désolée pour sa mère”, avait-elle dit. 22 OCTOBRE 2013 5 THE NEW YORK TIMES INTERNATIONAL WEEKLY Développement Durable Construire des tours en bois, pas en acier HENRY FOUNTAIN La tendance consistant à construire de hauts immeubles en utilisant le bois comme alternative écologique à l’acier et au béton a reçu un soutien pour le moins inattendu : celui d’un grand cabinet d’architecture particulièrement réputé pour ses tours d’acier et de béton. Skidmore, Owings & Merrill, société basée à Chicago, qui a conçu une multitude de gratteciel, notamment le tout nouveau One World Trade Center dans le sud de Manhattan, a développé un système structurel utilisant ce que l’on appelle le “mass timber” (ou bois reconstitué, NDLR), à base de colonnes et d’épais panneaux en bois stratifié. Dans un rapport publié cette année, la société a démontré comment ce système pourrait être mis en oeuvre pour la construction d’une tour résidentielle de 42 étages, dont l’empreinte carbone serait beaucoup moins élevée que celle d’une structure traditionnelle. “Nous voulions voir de quelle façon nous pourrions favoriser le développement durable”, déclare William F. Baker, un associé du cabinet. Avec ce système, environ 70 % des matériaux de construction sont en bois. La plupart des éléments restants, notamment les fondations, sont en béton. Benton Johnson, un ingénieur qui a travaillé sur le rapport, affirme que la construction d’immeubles en bois pourrait permettre de proposer un logement décent aux milliards de personnes qui habitent en ville, tout en luttant contre le changement climatique. “Nous savons qu’il est nécessaire de construire beaucoup plus d’immeubles, déclare M. Johnson. Et nous savons également que nous devons réduire nos émissions de CO2.” Jusqu’à présent, la construction de hauts immeubles en bois avait été soutenue par des architectes et des ingénieurs travaillant pour des sociétés plus petites, en dehors des États-Unis. Ils ont accueilli avec enthousiasme le rapport de Skidmore, Owings & Merrill. Michael Green, La tour serait composée approximativement de 70 % de bois et de 30 % de béton armé. Défendre la cause des tours en bois Des ingénieurs développent de nouvelles façons de construire des gratte-ciel en utilisant principalement du bois, ce qui permettrait de réduire les émissions de dioxyde de carbone. Ils ont conçu une tour en bois basée sur un immeuble d'habitation conventionnel existant de 42 étages et ont comparé les deux édifices. SOL SYSTÈME STRUCTUREL PROPOSÉ COLONNES EN BOIS MURS EN BOIS MASSIF POUR PLUS DE STABILITÉ COLONNE SOL TYPE POUTRES DU POURTOUR ET SOL Traverse en acier Les fondations et les deux premiers étages sont en béton. POUTRES DE LIAISON EN BÉTON ARMÉ Le sol en bois et les poutres du pourtour Tige en béton sont fixés ensemble à l'aide d’ancrage de traverses et de tiges d'ancrage en acier. COMPARAISON ENTRE UNE STRUCTURE EN BOIS ET UNE STRUCTURE CONVENTIONNELLE Une tour en bois serait plus légère, car ses fondations n'ont pas à être aussi massives que celles d'une structure conventionnelle. SYSTÈME PROPOSÉ VOLUME DES MATÉRIAUX MATTHEW L. WALD POIDS DU BÂTIMENT 13 819 14 606 RÉFÉRENCE 13 649 Mètres cubes 32 568 Tonnes Structure en béton BOIS ACIER BÉTON Source: Skidmore, Owings & Merrill LLP un architecte de Vancouver, en ColombieBritannique (Canada), qui a contribué à l’élaboration d’un système structurel différent pour les tours en bois, présenté en détail dans un rapport l’année dernière, déclare : “C’est le premier nouveau modèle de construction qui voit le jour depuis plus d’un siècle.” Peu de grands immeubles en bois ont été construits à travers le monde, et il n’y en a qu’un seul, un immeuble résidentiel achevé à Melbourne (Australie) cette année, qui compte dix étages. Le projet de M. Green, concernant la construction d’un immeuble à usage mixte de 27 mètres de haut à Prince George, en Colombie-Britannique, fera de celui-ci le plus haut immeuble en bois d’Amérique du Nord, quand les travaux seront terminés l’an prochain. Le fait de construire davantage de tours plus hautes nécessitera d’apporter 1 905 8 618 Tonnes équivalent CO2 MIKA GRÖNDAHL/THE NEW YORK TIMES des modifications aux réglementations en vigueur dans le bâtiment — qui limitent la hauteur des structures en bois à quatre étages ou moins — et aux méthodes de construction. Les architectes, les ingénieurs, les entrepreneurs et les promoteurs devront être convaincus que les édifices en bois peuvent être sûrs, attractifs et rentables. La production d’acier et de béton rejette d’importantes quantités de gaz à effet de serre, tandis que le bois retient le carbone du CO2 extrait de l’atmosphère grâce à la photosynthèse. Par conséquent, utiliser du bois dans les éléments structurels peut permettre de compenser les émissions de carbone générées par d’autres pans du processus de construction et par l’exploitation de l’immeuble une fois achevé. Il ne s’agit pas de construire une charpente traditionnelle, dans laquelle de petits éléments sont cloués ensemble, mais plutôt d’appliquer une méthode de construction s’apparentant à celle employée pour les dalles de béton. M. Baker affirme qu’aussi longtemps que les forêts seront correctement gérées, les immeubles en bois durables ne devraient pas avoir beaucoup d’incidence sur celles-ci. Le système proposé par le cabinet Skidmore, Owings & Merrill utilise un type de bois d’ingénierie appelé bois lamellé collé, ou glulam, pour les colonnes de l’immeuble, et des panneaux en bois lamellé croisé pour le coeur de la structure, les sols et les murs de refend, qui restent parfaitement rigides face à la pression exercée par le vent. Toutefois, le concept implique l’utilisation de poutres en béton sur le pourtour de chaque étage et à d’autres endroits précis pour permettre la mise en place de plus longues travées et une meilleure flexibilité dans l’agencement des pièces. Dans son rapport, M. Green présente un système qui pourrait être utilisé pour construire des tours dans des zones d’activité sismique, comme à Vancouver. À la place du béton, il utilise des poutres en acier afin que l’immeuble puisse mieux réagir aux secousses telluriques. Andrew Waugh, architecte britannique dont l’immeuble d’habitation de neuf étages à Londres, achevé en 2009, est devenu le fer de lance du mouvement des tours en bois, estime que les deux rapports devraient contribuer à créer une dynamique favorisant la construction d’immeubles de plus de dix étages. “Nous vivons une période particulièrement stimulante, ajoute M. Waugh. On se croirait un peu comme à la naissance de l’aviation - nous sommes à un tournant de l’histoire de l’ingénierie.” Exploiter les vagues pour produire de l’électricité MARK SCOTT serves d’uranium enrichi que pour leur programme nucléaire civil. Le concept de TerraPower pourrait également fragiliser une méthode alternative de production de bombes : l’extraction de plutonium à partir de combustible usé, une pratique employée pour fabriquer la plupart des armes nucléaires. Selon la start-up, il y a tellement d’uranium 238 à notre disposition que rien ne justifierait d’utiliser ce plutonium. Nul ne conteste qu’il s’agit là d’un pari sur le long terme. Même les plus optimistes affirment qu’il faudra attendre au moins jusqu’en 2030 avant que cette technologie ne soit commercialisée. L’un des plus grands défis auxquels TerraPower fait face est celui des neutrons — les particules libérées quand un atome d’uranium est divisé — qui endommagent les pièces métalliques du réacteur. Cet inconvénient est actuellement maîtrisable car le combustible ne reste pas en place plus de six ans et le réacteur peut supporter le bombardement. Mais le combustible de TerraPower est censé rester en place pendant 30 ans. Par conséquent, les ingénieurs de TerraPower expérimentent plusieurs types de métaux, à différentes températures. Un autre problème réside dans le fait que quand l’uranium est divisé, certains de ses fragments deviennent des gaz. Ceci est tolérable pour les combustibles actuels, mais aucun combustible ne pourrait permettre une accumulation pendant 30 ans. La simple conception du coeur du réacteur est, elle aussi, problématique. La durée de vie du coeur (30 ans) est si longue que les produits de fission, dont certains absorbent les neutrons, pourraient se transformer du fait que certains matériaux instables émettent des radiations. Pour permettre aux neutrons de se déplacer à une vitesse plus adaptée à la transformation des déchets d’uranium en plutonium, le réacteur utilise du sodium, et non de l’eau, pour ralentir la vitesse des neutrons et générer la chaleur nécessaire. Toutefois, le sodium chaud brûle au contact de l’air. TerraPower n’est pas la seule société cherchant à créer un réacteur capable ÉMISSIONS DE CO2 ESTIMÉES Structure en bois Générer 800 ans d’énergie grâce aux déchets nucléaires BELLEVUE, Washington — C’est ici, dans un immeuble triste d’un étage, que des ingénieurs, des physiciens et des experts nucléaires poursuivent le rêve révolutionnaire de Bill Gates : créer un nouveau type de réacteur qui serait alimenté par nos déchets nucléaires actuels, qui pourrait fournir les États-Unis en électricité pour les 800 années à venir et qui pourrait même réduire le risque de prolifération des armes nucléaires. La start-up TerraPower, dirigée par Bill Gates et un ami milliardaire de chez Microsoft, Nathan Myhrvold, a récolté des dizaines de millions de dollars pour ce projet, mais la construction d’un prototype de réacteur pourrait coûter 5 milliards de dollars. C’est une des raisons pour lesquelles “nous espérons trouver un pays, le plus probable étant la Chine, capable de construire la centrale de démonstration, déclarait M. Gates l’an dernier. Si nous y parvenons, les retombées économiques seront meilleures que celles des centrales actuelles.” Aujourd’hui, les réacteurs nucléaires fonctionnent avec de l’uranium, enrichi afin d’obtenir une concentration en uranium 235 comprise entre 3 et 5 %, un combustible qui laisse derrière lui une substance pure, essentiellement naturelle, l’uranium 238. Dans ces réacteurs, une partie de l’uranium 238 est transformée en plutonium, qui sert de petit combustible complémentaire, mais la majeure partie du plutonium reste sous forme de déchets. En revanche, le réacteur TerraPower permet de fabriquer davantage de plutonium pouvant servir de combustible à partir de l’uranium 238, et, ainsi, il pourrait fonctionner presque entièrement grâce à ce dernier. Seule une petite quantité d’uranium 235 serait nécessaire, un peu à l’image d’un allume-feu servant à démarrer un barbecue au charbon de bois. En conséquence, les pays n’auraient plus besoin d’enrichir autant d’uranium. Cela mettrait à mal les ambitions d’armement nucléaire de certaines nations qui affirment ne posséder de vastes ré- Pièces de bois massif ou lamellé collées ensemble. SOLS EN BOIS, 20 CENTIMÈTRES D'ÉPAISSEUR MATTHEW RYAN WILLIAMS POUR LE NEW YORK TIMES Chez TerraPower, on s’affaire à la création d’un nouveau type de réacteur nucléaire. de transformer les déchets d’uranium en énergie. General Atomics, société qui possède de nombreuses années d’expérience dans le domaine de l’énergie nucléaire, mais est plus connue pour la production du drone Predator, cherche à inventer ce qu’elle appelle un réacteur “multiplicateur d’énergie”, en s’appuyant sur le même principe. Basée à San Diego, en Californie, General Atomics utiliserait de l’hélium, à la place du sodium, afin d’éliminer quelques problèmes potentiels. “Il suffit de l’introduire, le laisser brûler et il disparaît”, estime John Parmentola, premier vice-président de la société. Les ingénieurs qui travaillent pour Bill Gates ont conscience des défis gigantesques auxquels ils sont confrontés, mais ils sont persuadés de courir après la solution qui permettra non seulement de résoudre le problème de l’approvisionnement en énergie et de la prolifération des armes, mais également des changements climatiques et de la pauvreté. Doug Adkisson, premier vice-président en charge des opérations de TerraPower, affirme que M. Gates possède “une vision très humanitaire mais aussi très pragmatique” de l’énergie nucléaire. Ce qui le pousse à s’intéresser à ce secteur, ajoute-t-il, ce sont des questions du type : “De quoi dispose-t-on et que pouvonsnous faire pour améliorer les conditions de vie des gens?” Quand il a présenté le concept du réacteur en 2010, Bill Gates déclarait: “Si vous pouviez faire baisser le prix d’une seule chose, dans le but de réduire la pauvreté, il est évident que vous choisiriez l’énergie en premier lieu.” STROMNESS, Ecosse — Pendant qu’un groupe de marins et d’ingénieurs se rassemble dans le port d’une île écossaise de l’archipel des Orcades, Timo Lotti est impatient de prendre la mer. Chef de l’exploitation de Wello, une start-up finlandaise spécialisée dans l’énergie marémotrice, Timo Lotti vient juste d’arriver de chez lui, dans la banlieue d’Helsinki. Il a hâte d’évaluer les performances de la machine conçue par sa société pour exploiter l’énergie des vagues, après des mois de test au large des côtes, là où leur force est considérable. “Si nous n’avons pas de surprises, nous n’apprendrons rien”, déclare ce Finlandais d’origine, en dirigeant l’équipe de quinze personnes chargée de remorquer l’appareil de 30 mètres de long sur la terre ferme. (Celui-ci a subi quelques dégâts mineurs.) Les visiteurs venant de pays lointains sont désormais fréquents dans les Orcades, un archipel de 20 000 habitants situé à l’extrémité nord de l’Écosse. Les autorités britanniques, écossaises et locales ont mis en avant son climat propice aux tempêtes et sa mer agitée, des conditions idéales pour tester différentes innovations en matière de production d’énergie houlomotrice et marémotrice, une technologie qui, d’après les analystes, pourrait fournir près de 15% de l’électricité dont auront besoin les États-Unis au cours des deux prochaines décennies. De nombreuses start-up et de grands groupes industriels, comme Alstom, se lancent sur ce marché naissant. “Nous n’en sommes qu’aux prémices, mais le mouvement prend de l’ampleur, affirme Neil Kermode, directeur général du Centre européen de l’énergie marine, un site d’essai ouvert aux Orcades en 2003. Pour tout pays qui dispose d’un littoral, l’énergie houlomotrice ou marémotrice fera bientôt partie du mix énergétique.” Avec le soutien financier du gouvernement, s’élevant à près de 60 millions de dollars, le centre a installé des câbles sous-marins au large de la côte des Orcades afin de relier les appareils de production d’énergie marine au réseau électrique local. Par ailleurs, son personnel a doublé au cours des trois dernières années et compte désormais vingt-deux personnes. Au fur et à mesure que le centre s’est développé, les entreprises spécialisées, notamment les sociétés de conseil en environnement et les entrepreneurs, ont suivi le mouvement. “L’énergie marine est d’une importance capitale pour l’avenir des Orcades”, déclare Michael Morrison, responsable du développement des entreprises au sein du gouvernement local de l’archipel, qui supervise le plan d’investissement de 25 millions de dollars dans les infrastructures destiné aux sociétés spécialisées en énergie houlomotrice et marémotrice. À 40 minutes de bateau au nord de Ki- L’Écosse met les concepts énergétiques à rude épreuve. rkwall, la plus grande ville des Orcades, se trouve le Fall of Warness, la plateforme du Centre européen de l’énergie marine qui accueille les sociétés spécialisées. Le site abrite également une machine flottante de plus de 30 mètres de long conçue par Scotrenewables Tidal Power. Celle-ci produit de l’énergie grâce à des hélices en rotation juste sous la surface de l’eau. La start-up fondée aux Orcades en 2002 a déjà passé des accords avec de grands partenaires industriels, comme ABB en Suisse et Total. “Si notre technologie peut survivre aux Orcades, elle peut survivre n’importe où, affirme James Murray de Scotrenewables. Vous ne trouverez aucun autre endroit au monde où autant de sociétés viennent tester leurs appareils exploitant l’énergie des vagues et des marées.” 6 22 OCTOBRE 2013 THE NEW YORK TIMES INTERNATIONAL WEEKLY ARTS eT deSign Robert Redford part en mer Vincent van Gogh, ce copieur invétéré HENRY ADAMS MAUREEN DOWD SUNDANCE, Utah — Peut-être que lorsque vous interprétez M. Death dans la série télé The Twilight Zone (la Quatrième Dimension) au début de votre carrière, la mort ne vous fait pas peur. “Cela fait partie du job”, explique Robert Redford d’un ton impassible. Il ne pensait pas à la mort pendant qu’il tournait son nouveau film qui traite justement de ce thème, la fable d’un navigateur mélancolique réalisée par Jeffrey C. Chandor, All Is Lost. Il pensait juste à s’accrocher. “Je suis intéressé par ce qui se passe lorsqu’un point de rupture se produit pour certaines personnes, mais pas pour d’autres, dit-il. Lorsque vous traversez de terribles épreuves, des choses pratiquement insurmontables, et qu’il n’y a aucun signe d’amélioration possible, c’est à ce moment précis que beaucoup abandonnent. Mais d’autres, non”. Le taciturne All is Lost, dont la sortie aux États-Unis est prévue pour le 18 octobre, et courant février pour le reste du monde, est une histoire d’horreur existentielle qui raconte comment essayer de survivre au pire moment de votre vie - en l’occurrence, sur un bateau endommagé en pleine mer - alors que la panique s’empare de vous. Robert Redford a construit sa carrière en interprétant ce qu’il appelle “des types intrinsèquement américains” se mesurant à des forces implacables : il affronta des banques et l’agence Pinkerton dans Butch Cassidy et le Kid, des indiens et des grizzlis dans Jeremiah Johnson, un système politique superficiel dans Votez McKay, la pègre irlandaise dans L’arnaque, la CIA dans Les Trois Jours du Condor et Spy Game, Jeu d’espions, Richard M. Nixon dans Les Hommes du Président, le monde des affaires dans Le Cavalier électrique, et ce qui fut sa plus formidable adversaire, Barbra Streisand dans Nos plus belles années. Hollywood n’est pas le paradis des hommes âgés. Pourtant, à 77 ans, au coeur de nombreuses discussions à propos d’un potentiel Oscar, M. Redford crève l’écran comme unique star d’un film qui rappelle l’esprit élégiaque de La traversée vers Byzance de Yeats, un de ses poètes favoris. Yeats évoquait la traversée de “mers combles de maquereaux”, l’acceptation du calvaire de se voir vieillir et il décrivait la façon dont l’âme pouvait s’élever au-dessus d’un coeur “enchaîné à un animal mourant”. Robert Redford se plaît à écrire des réflexions poétiques. Il en récite une de sa composition : “Vous levez les yeux et réalisez, quelle belle journée, les feuilles jaunissent et vous commencez à avoir confiance en vous. Vous devenez imbu de vous-même jusqu’à ce que vous réalisiez que vous êtes en train de baver.” Robert Redford a grandi à Los Angeles, enfant sauvage qui s’éloigne d’un père exigeant et distant, enlisé dans l’alcool et les courses automobiles. Après la mort de sa mère, alors qu’il n’a que 18 ans, il part pour la France et l’Italie, et devient un étudiant en art sans le sou. Les filles qu’il rencontre en 1957 à Paris ne le trouvent pas attirant ; on se moque de lui car il ne connaît absolument rien à la politique. “Paris m’a traité avec mépris”, dit-il. Cela fut-il dur, après des décennies passées à être la “belle gueule” du grand écran, de vivre chaque instant avec la FRED R. CONRAD POUR LE NEW YORK TIMES ‘‘Mon visage à l’écran ne m’a jamais posé de problème, dit Robert Redford. Il est comme il est.’’ caméra de M. Chandor si proche de son visage buriné, tandis que la météo le malmenait toujours un peu plus ? “Écoutez, clarifions une chose”, répond Robert Redford. “Je ne me considère pas comme quelqu’un de beau. J’étais un enfant au visage couvert de tâches de rousseur, que tout le monde appelait "tête de foin". “ Il ajoute : “Mon visage à l’écran ne m’a jamais posé de problème. Je pense qu’il est ce qu’il est et les acteurs et les actrices qui essaient de rester jeunes à tout “Paris m’a traité avec mépris”, se souvient le gosse de Los Angeles. prix me répugnent.” All is Lost a été filmé sur l’océan, au large de Los Angeles, ainsi que dans trois énormes réservoirs d’eau, construits par James Cameron au Mexique pour Titanic. Le projet prévoyait une doublure cascade, “mais évidemment, une fois sur place, mon égo a repris le dessus”, dit Robert Redford. “J’ai commencé à dire: "Je pense que je peux essayer de faire ça. Laissez-moi voir ce que je peux faire." Il reconnaît: “Ils m’ont vraiment fait vivre un enfer.” Il y avait des machines à va- gues, à vent et à pluie, ainsi qu’un assistant qui lui aspergeait le visage avec un tuyau d’arrosage géant, entraînant une infection qui lui a coûté 60% d’audition à l’oreille gauche. Robert Redford a toujours été un minimaliste, mais dans All Is Lost, il atteint le summum du genre, ne prononçant que quelques mots, dont le plus fort ne pourrait être répété ici. L’acteur a déjà expliqué comment les constantes allusions à son apparence, au début de sa carrière, l’avaient fait se sentir prisonnier d’un carcan. “Je pense donc qu’il a trouvé cette expérience très libératrice, dit Jeffrey C.Chandor. À ce stade, le visage devient une histoire à part entière. Ce visage est une chose de toute beauté, mais d’une manière différente.” Et Jeffrey C. Chandor pourra confirmer aux plus sceptiques ce que Robert Redford a déclaré à propos de sa couleur de cheveux, à savoir que son blond vénitien façon Hubbell Gardiner est naturel. Sa chevelure a affronté des mois de soleil et de chlore sans un coloriste à la ronde. “Personne ne veut me croire, dit Robert Redford. Pas même mes enfants. Je ne peux m’empêcher de penser à Reagan. Cela me fait peur.” Il dit qu’avec l’âge il se sent de mieux en mieux dans sa peau et qu’il s’en tient à sa citation préférée de T. S. Eliot : “Une seule chose compte, c’est d’essayer. Le reste ne nous regarde pas.” Pendant longtemps, ce fut un vilain secret, allant à l’encontre de ce qui se disait sur sa formidable originalité artistique : Vincent van Gogh réalisait régulièrement des copies de ses propres oeuvres. Aujourd’hui, dans une volteface, l’aspect le moins original de la méthode van Gogh nous offre un gros plan sur l’intensité étrange et obsessionnelle de son processus créatif. Sa curieuse manie de se copier lui-même a motivé la tenue d’une nouvelle exposition, Les Répétitions de van Gogh, présentée à la Collection Phillips de Washington jusqu’au 26 janvier, puis à Cleveland, Ohio, à partir du 2 mars. Au cours du 19e siècle, sous le règne des Académies des beaux-arts, la réalisation de copies revêtait une importance capitale dans la formation professionnelle artistique. Mais au cours du 20e siècle, cette pratique perdit ses lettres de noblesse. Elle fut considérée comme antiartistique. En raison de cette aversion pour la copie, des répliques de ses propres oeuvres, effectuées par l’artiste en personne et qu’il appelait des répétitions, ont parfois même été écartées car assimilées à des faux. L’exposition rassemble treize cas dans lesquels van Gogh exécuta plusieurs versions d’une même oeuvre. Dans le catalogue de cette manifestation, une équipe d’universitaires et de restaurateurs, dirigée par William Robinson et Eliza Rathbone, réunit et analyse des documents clés qui permettent d’identifier quand van Gogh a réalisé quelle copie. Cette équipe utilise de nouvelles techniques, comme les rayons X et l’imagerie numérique haute résolution, pour élucider le mystère de la séquence de ces oeuvres. Une paire spécifique de tableaux de van Gogh - l’un à Cleveland, l’autre à Washington - a inspiré l’exposition. En mai 1889, van Gogh réalisa deux versions très similaires du même tableau: Les grands platanes (Les paveurs à Saint-Rémy), actuellement au Musée d’Art de Cleveland, et Les Paveurs (Boulevard de Saint-Rémy), actuellement dans la Collection Phillips. Les tableaux sont pratiquement identique, à tel point qu’il est possible que van Gogh en ait dessiné un pour pouvoir peindre l’autre. Lequel fut peint en premier ? Les restaurateurs utilisèrent d’abord les rayons X pour découvrir que les sous-couches des Grands Platanes sont constituées d’une rafale de coups de pinceaux dense et presque indéchiffrable, tandis que les sous-couches des Paveurs correspondent pratiquement point par point à la surface du tableau. Les chercheurs s’intéressèrent ensuite au support et comprirent que van Gogh avait exécuté les peintures sur des matériaux très différents. Le tableau de Cleveland fut réalisé sur un fin tissu de coton avec des diamants rouges imprimés industriellement et sans apprêt. Le tableau de la Collection Phillips fut en revanche exécuté sur une classique toile d’artiste enduite. Par conséquent, le tableau de Cleveland semble plus rugueux, ce qui a du sens pour un croquis d’extérieur ; le tableau Phillips est plus lisse, plus réfléchi. Van Gogh avait en outre effectué quelques légères améliorations dans la seconde version, celle de la Collection Phillips. “Vous pouvez remarquer qu’il a déplacé le réverbère vers la gauche, pour le mettre en valeur, dit M. Robinson. Il a ajouté plus de lignes aux arbres. Il a même rajouté un personnage.” Lequel des deux tableaux est le plus réussi ? Si vous pensez que la copie n’est pas une pratique honorable, alors il est évident que la version de Cleveland est la meilleure. Mais van Gogh, dans d’autres cas, a souvent déclaré qu’à ses yeux les répliques étaient les tableaux les plus beaux, les oeuvres d’art les plus significatives. D’ailleurs, van Gogh n’a jamais été aussi inventif que lorsqu’il se copiait. Les raisons qui poussaient van Gogh à faire des répétitions étaient variées. Dans plusieurs cas, il exécuta à la hâte des copies pour les offrir à sa famille, à des proches. Ces oeuvres successives sont souvent plus petites et plus sommaires. Van Gogh réalisa également trois versions de sa Chambre à Arles, ainsi que six tableaux et trois dessins du postier Joseph Roulin. Le plus surprenant, c’est à quel point les tableaux du postier semblent différents lorsqu’ils sont placés côte à côte. Il ne s’agit pas tant de répétitions mais plutôt de variations autour d’une idée. L’exposition invite à poser un regard attentif. “Vous devez vraiment vous concentrer”, dit M. Robinson. “Mais lorsque vous comparez les différentes versions d’un tableau de van Gogh, coup de pinceau par coup de pinceau, vous commencez à revivre ses choix créatifs. C’est une expérience étrangement mystique. C’est comme si vous étiez absorbés par l’intensité de son génie.” À GAUCHE, COLLECTION DU MUSÉE KRÖLLER-MÜLLER, OTTERLO; À DROITE, MUSÉ D’ART MODERNE/AVEC L’AUTORISATION DE SCALA - ART RESOURCE, NY Vincent van Gogh exécuta six tableaux du postier Joseph Roulin, dont deux sont présentés à l’occasion d’une nouvelle exposition. Un nouvel acte pour John Grisham, le maître du thriller judiciaire ERIC GRODE “Cela paraît bien pensé, non ?” demande John Grisham. Le célèbre auteur de thrillers judiciaires et Rupert Holmes viennent de passer une bonne partie de l’année, plongés dans son premier roman, dont la publication remonte à 25 ans. M. Holmes travaillait sur l’adaptation théâtrale de A Time to Kill (publié en France sous le titre Non coupable) pour Broadway, où la pièce sera jouée à partir du 20 octobre. De son côté, M. Grisham revisitait le personnage principal du livre, Jake Brigance, ce jeune avocat du Mississipi ayant plus de principes que d’expérience, pour lui redonner vie dans la suite longtemps attendue de A Time to Kill, intitulée Sycamore Row, qui sortira en librairie à peine deux jours plus tard. “C’est le genre de choses qu’on n’aurait jamais pu planifier”, s’amuse M. Grisham à propos d’aller au bout de son projet et que le rode la coïncidence des deux événements. mancier, après avoir suggéré quelques Le romancier, âgé de 58 ans, s’est changements dans le texte, est venu rendu au John Golden Theater à la fin du assister à des représentations données mois de septembre afin de rencontrer les à Washington. “Tout se passe comédiens jouant dans la pièce bien, lui a alors dit M. Holmes. et échanger brièvement sur J’ai changé la police de caractèl’écriture du roman qui, depuis res. J’ai changé le papier. Ah, et sa sortie en 1988, s’est vendu à j’oubliais : je tue Jake Brigance 15 millions d’exemplaires. Mais à la fin de la pièce!” M. Grisham s’il est curieux de voir comment n’a pas cillé: “J’ai vraiment hâl’adaptation de M. Holmes a te de voir ça!” s’est-il contenté évolué depuis la première de la de répondre. pièce en 2011 à Washington, il John Dans les deux versions de ne va pas pour autant essayer Grisham l’histoire, ainsi que dans le film d’en savoir plus avant la soirée de 1996, dans lequel Matthew d’ouverture. McConaughey joue le rôle principal, Jake “J’ai pris beaucoup de plaisir en affronte tout à la fois un jury, un procuécrivant A Time to Kill, confie-t-il. Si reur de district opportuniste, le Ku Klux quelqu’un a envie de s’amuser en imaKlan et sa propre conscience, alors qu’il ginant des variantes, cela m’intéresse.” défend Carl Lee Hailey, un homme noir M. Holmes, âgé de 66 ans, précise qu’il a jugé pour avoir tué deux hommes blancs, demandé l’accord de M. Grisham avant qui avaient violé sa fille de 10 ans. C’est en entendant parler d’un procès que cette idée est venue à John Grisham, qui était lui-même à l’époque un jeune avocat du Mississipi âgé de 29 ans. Il lui a fallu trois ans pour écrire A Time to Kill, dont le premier tirage n’a pas dépassé les 5 000 exemplaires, jusqu’à ce que le succès de ses thrillers comme The Firm (La Firme) et The Pelican Brief (L’Affaire Pélican) ne relance l’intérêt et la demande pour ses précédents ouvrages. Ses livres ont alors commencé à rivaliser les uns les autres en tête des listes des best-sellers, une prouesse répétée 24 fois, jusqu’à parvenir à un total de plus de 250 millions d’exemplaires vendus. M. Grisham s’impose un rythme très strict : il écrit du 1er janvier au 1er juillet, corrige en août pour une publication au cours de l’automne, puis s’attelle au roman de l’année suivante. (“Je n’écris jamais la première phrase avant de savoir exactement ce qui se passe dans le dernier chapitre”) Dans Sycamore Row, on retrouve Jake, avocat depuis trois ans, qui, même si sa situation professionnelle semble maintenant assurée, vivote toujours dans une maison de location. On le sollicite alors pour un testament olographe contestable, provenant d’un millionnaire énigmatique, qui a déshérité sa famille et légué 90 % de ses biens à son employé afro-américain. Et voilà que des décennies de conflits raciaux remontent à la surface. “C’est l’un des deux livres que j’ai écrits auxquels j’ai eu beaucoup de mal à mettre un point final, confie M. Grisham. Lorsque j’écrivais cette histoire, j’avais l’impression de m’installer à table avec ces personnages que je n’avais plus rencontré depuis 30 ans.”