decennie internationale de la promotion d`une culture de la paix et

Transcription

decennie internationale de la promotion d`une culture de la paix et
Organisation
des Nations Unies
pour l’éducation,
la science et la culture
REPUBLIQUE TOGOLAISE
Travail - Liberté – Patrie
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION
D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE
AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE
2001 – 2010
BILAN DU TOGO
Janvier 2012
COMMISSION NATIONALE TOGOLAISE POUR L’UNESCO
198, Avenue des Nations Unies B.P. 3226 Tél. (228) 22 21 61 54 Fax : (228) 22 22 57 87 email : [email protected] Lomé - TOGO
EQUIPE DE CONCEPTION ET DE REALISATION
Ce document est réalisé sous la coordination de :
Monsieur KOUGBLENOU A. Akoété, Secrétaire général de la Commission nationale
pour l’UNESCO (Coordonnateur)
assisté de :
Monsieur AGBOH Koffi Michel, Chef Division sciences sociales et culture à la
Commission nationale pour l’UNESCO (Coordonnateur adjoint)
Avec la contribution des représentants des structures ci-après :
N°
1
2
Institution/Association
Commission nationale pour
l’UNESCO
Ministère en charge de la
sécurité et protection civile
Nom et Prénoms
Fonction
M. AYEDZE Kokou
Mawunyo
Coordonnateur du Système
des écoles associées (SEA)
M. SONCY Yawo
Chef Division sciences et
éducation
Cdt BARAGOU Bamana
Officier de gendarmerie/
Conseiller du ministre
Ministère en charge des
enseignements primaire,
secondaire et de
l’alphabétisation
M. GABA M. Kpayedo
Ministère en charge de
l’enseignement supérieur
Prof. AGLO John,
Maître de conférences
Enseignant chercheur,
Chef division des affaires
académiques - UL
5
Ministère en charge de la
promotion de la femme
Mme GOKU Yawa
Chef division /Sociologue
6
Ministère en charge de la
protection de l’enfant
Mme GNANSA
Bénédicte
Directrice de la protection
de l’enfance en difficulté
M. TOULASSI A. Kayi
Chef division protection
de l’enfant
M. NOUSSOUGLO
Kodjo Cyriaque
Directeur régional de la
culture – Lomé Golfe
M. EWOMSAN Kokou
Mawuéna
Directeur de la promotion
des droits de l’homme
M. DJATO Kanda
Directeur de la formation
civique
3
4
7
8
Ministère en charge de la
culture
Ministère en charge des droits
de l’homme et de la formation
civique
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
Inspecteur de l’éducation
nationale à la retraite
1
9
10
Ministère en charge des sports
et des loisirs
Centre régional des nations
unies pour la paix et le
désarmement en Afrique
(UNREC)
M. MOUZOU Ali
Attaché de cabinet du
ministre
Mlle AGBOKPE
Sandrine
Chargée de programme
associé à l’UNREC
11
Commission nationale des
droits de l’homme (CNDH)
Mme KLU Akuwa Kafui Chargée d’études
12
WiLDAF/FeDDAF
Mme DJAHLIN T.
Irène
13
Fédération togolaise des
associations, centres et clubs
UNESCO (FTACU)
Stagiaire
M. AFANTCHAO
BIAKOU Yao
Président
M. AFFANOUKOE
Koffi Albert
Secrétaire général
14
GF2D/CRIFF
Mme AKPAMA
Mawussé Sophie
Assistante de programme
15
Ligue togolaise des droits de
l’homme (LTDH)
M. NAMBEA Talem
Stagiaire
16
Association Living valueséducation
M. ADETOU Koffi
Mensa
Coordinateur
M. AMEWU YvesMathieu
Coordinateur général
17
Cercle de réflexion et d’action
pour la cohésion (CRAC)
18
WANEP-Togo
M. SOWU Edem
Directeur des programmes
19
Eglise catholique :
Commission épiscopale
nationale justice et paix
(CENJP)
M. MENSAH K. Isidore
Chargé de programme
Pasteur AYEDZE Kossi
Adiavu
Pasteur / Recteur
université protestante du
Togo
20
21
22
Eglise évangélique
presbytérienne du TOGO
Union musulmane du Togo
(UMT)
M. CISSE Alilou
Union des chefs traditionnels
du Togo
Togbui DZIDZOLI
DETU X
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
Commissaire chargé
l’éducation et de
recherche
de
la
Chef canton Aflao-Gakli
2
SOMMAIRE
Acronymes et sigles ………………………….……………………………………….….. 5
Préface ………………………………………………………………….………………... 7
CADRE INTRODUCTIF ……………………..…………………….……....……………. 8
1. CONTEXTE HISTORIQUE …………………………………………….………..….. 9
2. UNESCO ET CULTURE DE LA PAIX …………………………………..………… 11
2.1. La défense de la paix au cœur des préoccupations de l’UNESCO ……...... 11
2.2. Les origines de la culture de la paix ……….……….......…..……………… 12
3. FONDEMENT DE LA CULTURE DE LA PAIX …………………………………… 12
3.1. L’éducation …………………………………………….…………………… 12
3.2. Les droits de l’homme et la lutte contre la discrimination et la faim …..….. 13
3.3. Le pluralisme culturel …………………………….……………………….… 13
3.4. Les médias …………………………………………………………………… 13
3.5. Le développement durable …………………………….………..…………… 13
4. CELEBRATION DE L’ANNEE 2000 « ANNEE INTERNATIONALE DE LA
CULTURE DE LA PAIX » ……………........………………………………..……… 14
5. OBJECTIF ………………………...………………………………………….………. 14
6. APPROCHE METHODOLOGIQUE …………………....….………….…..………… 14
ACTIVITES MENEES DANS LE CADRE DE LA DECENNIE .……………………... 16
1. Administration ……………………………………………….….……...…… 17
1.1. Ministère en charge de la promotion de la femme ……..….…..….……… 17
1.2. Ministère en charge de la protection des enfants ……………..………….. 19
1.3. Ministère en charge des droits de l’homme de la consolidation
de la démocratie et de la formation civique ………………...……..……… 23
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
3
1.4. Ministère en charge de la sécurité et de la protection civile …….…..……. 27
1.5. Ministère en charge des enseignements primaire et secondaire ……...…… 29
1.6. Ministère en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche ……… 31
1.7. Ministère en charge des arts et de la culture ………………..………..…… 34
1.8. Ministère en charge des sports et des loisirs ……………………………..… 37
2. Institutions …………………………………………………………………… 38
2.1. Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) ………………...… 38
2.2. Centre régional des nations unies pour la paix et le désarmement
en Afrique (UNREC) …………………………………………………… 43
3. Associations ……………………………………………………………….…. 47
3.1. West Africa network for peace building (WANEP-TOGO) …….................. 47
3.2. Living values education (LVE-TOGO) …………………..………………… 51
3.3. Groupe de réflexion et d’action femme, démocratie
et développement (GF2D) …………………………………………….… 53
3.4. Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) …………………………...
58
3.5. Fédération togolaise des associations, centres,
et clubs UNESCO (FTACU) ……………………………….…….………. 61
3.6. Coordination nationale des écoles associées de l’UNESCO ………………. 64
3.7. Women in law and development in Africa / Femmes droits
et développement en Afrique (WiLDAF/FeDDAF-TOGO) …….………..… 68
3.8. Cercle de réflexion et d’action pour la cohésion (CRAC) …………………... 70
4. Confessions religieuses ……………………………………..………...….….. 72
4.1. Eglise catholique : la Commission épiscopale nationale
justice et paix (CNJP) …………………………………………….……… 72
4.2. Union musulmane du Togo …………………………...……………...…..… 73
4.3. Eglise évangélique presbytérienne du Togo …..…………………….....…… 74
5. Chefferie traditionnelle …………..……………………………..…..…..…… 76
CONCLUSION GENERALE ………………………………..……………..……….… 78
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
4
ACRONYMES ET SIGLES
2APJ
AFCNDH
AG
ALPC
AMJP
APG
ARV
ASSEREP
ATBEF
BAC I
BAC II
BAD
BE
BEPC
CADHP
CAP
CAPER
CAPPA
CAREP
CASCOST
CC
CDE
CDQ
CDRI
CEDEAO
CEDEF
CEEAC
CEG
CENJP
CEPROFORE
CIJ
CNAD
CNDH
CNJ
CNLPAL
COPEA
CRAC
CRAC
CRAPEF
CRIFF
CRIJ
CSA
CVD
CVJR
DFC
DGPE
DIFOP
DRE
DUDH
ECM
ECOSAP
EEPT
EET
EIP-TOGO
ENIT
EPE
EPS
EPU
: Association des Anciens Parlementaires Junior
: Association Francophone des Commissions Nationales des Droits de l’Homme
: Assemblée Générale
: Armes légères et de Petit Calibre
: Association Messagers de la Jarre de la Paix
: Accord Politique Global
: Aide à la Réduction de la Violence Structurelle et Informelle sur les Enfants en Milieu Scolaire
: Programme de réforme du secteur de la sécurité en Afrique
: Association Togolaise pour le Bien Etre Familial
: Baccalauréat première partie
: Baccalauréat deuxième partie
: Banque Africaine pour le Développement
: Bureau Exécutif
: Brevet d’Etudes du Premier Cycle
: Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
: Clubs scolaires d’Action de Paix
: Coordination des Acteurs et des Protecteurs des Enfants pour leur Rédemption
: Renforcement des capacités en désarmement pratique et édification de la paix en Afrique de l’Ouest
: Comité d’Action pour la Rédemption des Enfants et pour leur Protection
: Collectif des Associations de la Société Civile et des Organisations Syndicales du Togo
: Commissariat aux Comptes
: Convention relative aux Droits de l’Enfant
: Comités de Développement de Quartier
: Citoyen Des Rues International
: Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
: Convention pour l’Elimination de toute forme de Discrimination à l’Egard des Femmes
: Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale
: Collège d’Enseignement Général
: Commission Episcopale Nationale Justice et Paix
: Centre Protestant de Formation et de Rencontre
: Commission Internationale des Juristes
: Comité National Anti-Drogue
: Commission Nationale des Droits de l’Homme
: Conseil National de la Jeunesse
: Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes Légères
: Comités Scolaires de Protection des Enfants contre les Abus
: Centre Régional d’Action Culturelle
: Cercle de Réflexion et d’Action pour la Cohésion (Association)
: Cercle de Réflexion et d’Action pour la Promotion et l’Emancipation de la Femme
: Centre de Recherche d’Information et de Formation pour la Femme
: Centre de Recherche et d’Information des Jeunes
: Collège Saint-Albert-Le-Grand d’Atakpamé
: Comités Villageois de Développement
: Commission Vérité Justice et Réconciliation
: Direction de la Formation Civique
: Direction Générale de la Protection de l’Enfant / Ministère des Affaires Sociales
et de la Solidarité Nationale
: Direction de la Formation Permanente, de l’Action et de la Recherche Pédagogique
: Direction Régionale de l’Education
: Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
: Education Civique et Morale
: Ecowas Small Arms Project
: Eglise Evangélique Presbytérienne du TOGO
: Equipes Enseignantes du Togo
: Association mondiale Ecole Instrument de Paix – Branche du Togo
: Ecole Nouvelle Internationale du Togo
: Enfant Pour Enfant
: Education Physique et Sportive
: Examen Périodique Universel
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
5
ESTBA
FDS
FIADI
FIDH
FMACU
FPU
FTACU
FTPS&T
GF2D
HCDH-Togo
IGE
INFA
IO
LTDH
LVE – Togo
MAEP
MDHCDFC
MEPS
MIR
MPF
OCDI
OCTRIDB
OIF
OMS
ONG
ONU
ONUDC
OSC
OUA
PAPE
PNUD
PTF
PPLM
RCA
RDC
REESAO
RESEAO
SDN
SEA
UCTT
UEMOA
UIDH
UL
UMT
UNESCO
UNFPA
UNICEF
UNREC
WANEP-TOGO
WAO-Afrique
WiLDAF/FeDDAF
WWSF
: Ecole Supérieure des Techniques Biologiques et Alimentaires
: Forces de Défense et de Sécurité
: Femme Initiative et Action pour un Développement Intégral
: Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme
: Fédération Mondiale des Associations, Centres et Clubs UNESCO
: Unité de Police Constituée
: Fédération Togolaise des Associations, Centres et Clubs UNESCO
: Femmes Togolaises pour la Promotion de la Science et de la Technologie
: Groupe de réflexion et d’action Femme, Démocratie et Développement
: Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme - Togo
: Inspection Générale de l’Education
: Institut National de Formation Agricole
: Instructions Officielles
: Ligue Togolaise des Droits de l’Homme
: Association Living Values Education – Togo
: Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs
: Ministère des Droits de l’Homme, de la Consolidation de la Démocratie et de la Formation Civique
: Ministère des Enseignements Primaire et Secondaire
: Mouvement International de la Réconciliation
: Ministère en charge de la Promotion de la Femme
: Organisation de la Charité pour un Développement Intégral
: Office Central de Répression et du Trafic Illicite des Drogues et du Blanchiment
: Organisation Internationale de la Francophonie
: Organisation Mondiale pour la Santé
: Organisation Non Gouvernementale
: Organisation des Nations Unies
: Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime
: Organisations de la Société Civile
: Organisation de l’Unité Africaine
: Projet d’Appui au Processus Electoral
: Programme des Nations Unies pour le Développement
: Partenaires Techniques et Financiers
: Pain pour Le Monde
: République Centrafricaine
: République Démocratique du Congo
: Réseau de l’Enseignement Supérieur de l’Afrique de l’OUEST
: Réseau du Système des Ecoles Associées de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest
: Société des Nations
: Système des Ecoles Associées
: Union des Chefs Traditionnels du Togo
: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
: Union Interafricaine des Droits de l’Homme
: Université de Lomé
: Union Musulmane du Togo
: Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture
: Fonds des Nations Unies pour la Population
: Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
: Centre Régional des Nations Unies pour la Paix et le Désarmement en Afrique
: West Africa Network for Peace building -Togo
: World Association for Orphans-Afrique
: Women in Law and Development in Africa/Femmes, Droit et Développement en Afrique
: Sommet Mondial des Femmes
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
6
PREFACE
L’Assemblée générale de l’Organisation des nations unies (ONU) dans sa résolution 53/25 du 10
novembre 1998 a proclamé la période 2001-2010, décennie internationale de la promotion d’une
culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde. A cet effet, elle a adopté en
1999, la déclaration et le programme d’action sur une culture de la paix.
En prélude à la décennie, l’année internationale de la culture de la paix a été célébrée au Togo en
2000.
Le présent document, élaboré par la commission nationale togolaise pour l’UNESCO avec la
participation active de toutes les parties prenantes, est consacré aux activités réalisées au Togo par
l’administration publique, les institutions et les organisations de la société civile, les confessions
religieuses et la chefferie traditionnelle au cours de la décennie pour promouvoir une culture de la paix
et de la non-violence au profit des enfants.
Le document montre que ce sont les aspects sociétaux, l’éducation à la paix, à la tolérance, aux droits
humains, à la démocratie qui ont le plus été appréhendés par tous suivant le préambule de l’UNESCO
recommandant « d’élever les défenses de la paix dans l’esprit des hommes ».
Tout au long de la décennie, ces divers acteurs se sont efforcés de mettre en œuvre des activités
pertinentes au regard des huit domaines du programme d’action que sont :
- renforcer une culture de la paix par l’éducation ;
- promouvoir le développement économique et social durable ;
- promouvoir le respect de tous les droits de l’homme ;
- assurer l’égalité entre hommes et femmes ;
- favoriser la participation démocratique ;
- développer la compréhension, la tolérance et la solidarité ;
- soutenir la communication participative et la libre circulation de l’information et des
connaissances ;
- promouvoir la paix et la sécurité internationale.
Les activités des institutions, de la société civile s’inspirent des nouveaux types de risques sociaux et
d’autres conflits internes auxquels les populations civiles en général et les enfants en particulier sont
confrontés.
Il faut du temps pour construire et enraciner une culture de la paix. Par conséquent, ces résultats
doivent être renforcés et constitués de bonnes pratiques pour que la culture de la paix devienne une
préoccupation permanente de tous les Togolais.
GALLEY Agbéviadé François
Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche,
Président de la Commission nationale togolaise pour l’UNESCO.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
7
CADRE INTRODUCTIF
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
8
1. CONTEXTE HISTORIQUE
Le XXè siècle a connu deux grandes guerres mondiales de 1914 à 1918, et de 1939 à 1945.
Celles-ci ont été des périodes de violence, de conflits et de culture de la guerre. A la deuxième
guerre mondiale a succédé la guerre froide. Celle-ci a pris fin avec la chute du mur de Berlin
en 1989 et la dissolution des deux blocs antagonistes de l’ouest et de l’est. Depuis lors, le
monde aspire à la paix, mais celle-ci est perturbée par des éruptions de violence, des
massacres d’individus, des tueries et des destructions d’infrastructures socio-économiques.
Les droits de l’homme sont ainsi violés. Le continent africain n’échappe pas à ces violences et
violations des droits de l’homme.
Face à ces tragédies à répétition, nous ne devons pas nous résigner. Nous devons redoubler
d’efforts pour bâtir une culture fondée sur la tolérance, la convivialité, le respect des droits de
l’homme et la démocratie. C’est dans cet ordre d’idées que les organisations internationales
dont l’ONU et l’UNESCO ont décidé d’entreprendre diverses activités de construction de la
paix, et le respect des droits de l’homme.
De grandes dates jalonnent la lutte pour la paix, le partage et la non-violence :
1899, la conférence de paix de la Haye ;
1919, la naissance de la Société des nations (SDN) ;
1945, création de l’ONU et de son agence spécialisée pour l’éducation, la science, la culture
et la communication (UNESCO).
Le maintien de la paix relève des prérogatives du Conseil de sécurité de l’organisation des
nations unies. Cependant son édification est au cœur des préoccupations de l’UNESCO
puisque son acte constitutif lui fait obligation d’élever dans l’esprit des hommes les défenses
de la paix.
Il stipule en outre qu’une paix fondée sur les seuls accords économiques et politiques des
gouvernements ne saurait entraîner l’adhésion unanime, durable et sincère des peuples et, par
conséquent, cette paix doit être établie sur le fondement de la solidarité intellectuelle et
morale de l’humanité.
L’UNESCO, en entreprenant des actions sur plusieurs fronts, n’a qu’une seule mission : la
paix. En effet, « l’organisation se propose de contribuer au maintien de la paix et de la
sécurité en resserrant par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations
afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés
fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion ».
La culture de la paix est intrinsèquement liée à la prévention et à la résolution non-violente
des conflits.
C’est une culture fondée sur la tolérance, la convivialité et le partage au quotidien, une culture
qui respecte les droits de chacun.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
9
La culture de la paix ne peut devenir une réalité vivante et pérenne que dans un monde
interactif qui nécessite l’entière participation de tous. Il appartient aux citoyens de s’organiser
en "bâtisseurs de paix" et de se responsabiliser. Les pays doivent coopérer entre eux, les
organisations internationales coordonner étroitement leurs différentes actions et les
populations participer pleinement au développement de leur société.
La culture de la paix est une œuvre de longue haleine qui doit tenir compte du contexte
historique, politique, économique, social et culturel dans lequel vit chaque être humain. Elle
s’apprend, se cultive, se pratique au quotidien au sein de la famille, de la cité, des confessions
religieuses. C’est un acte citoyen qui rejette l’individualisme atomisé, le repli sur soi. Sa
construction ne finit jamais.
La paix suppose essentiellement la justice, la tolérance, la liberté d’expression, un
environnement sain et l’élimination de la misère et de l’ignorance.
Il est indéniable que les politiques éducatives doivent contribuer au développement de la
compréhension, de la solidarité et de la tolérance entre les individus ainsi qu’entre les groupes
ethniques, sociaux, culturels et religieux.
Les parents, garants de l’éducation au sein de la cellule familiale, cadre primordial
d’acquisition de connaissances chez l’enfant, ont un rôle incontournable dans cette
dynamique.
Afin d’identifier la mise en place d’un système intégré d’éducation et de formation pour la
paix, les droits de l’homme, la citoyenneté, la compréhension interculturelle et la démocratie,
l’UNESCO a mis en place de nombreuses initiatives : création de chaires UNESCO dans
plusieurs pays membres dont le TOGO, recherche historique et partage des connaissances en
histoire, révision de manuels scolaires d’histoire et de géographie et d’éducation civique,
production de diverses publications et manuels de formation, élaboration et diffusion de
matériels didactiques à travers le réseau de plus de 8.000 écoles associées de l’UNESCO dans
177 pays allant de l’école maternelle à l’institut de formation des enseignants en passant par
les écoles primaires et secondaires.
La stratégie de l’UNESCO dans ce domaine fut articulée autour de trois axes à savoir :
-
l’éducation et la formation à la paix, aux droits de l’homme et à la démocratie, à la
tolérance, à la non-violence et à la compréhension internationale ;
-
la promotion du pluralisme culturel et du dialogue interculturel dans nos villes de plus
en plus multiculturelles à travers des projets tels que :
•
"La culture de Quartier" destiné à faciliter l’intégration sociale de jeunes
vivant en milieux multiculturels ;
•
"Le dialogue interculturel au quotidien" visant à encourager la coopération
entre associations et ONG de jeunes de nationalités et d’appartenances
ethniques différentes ;
•
la poursuite de l’approfondissement conceptuel des différentes dimensions de
la culture de la paix, comme la prévention des conflits, les droits de l’homme ;
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
10
•
la lutte contre la discrimination, l’égalité entre les sexes, la tolérance et la
démocratie.
La paix ne saurait se réduire à la simple absence de guerre. Il ne s’agit pas de subir la paix
mais de travailler à la vouloir, la promouvoir et la conduire.
2. UNESCO ET CULTURE DE LA PAIX
2.1 La défense de la paix au cœur des préoccupations de l’UNESCO
L’UNESCO, en tant qu’idéal, est née des décombres de la plus effroyable guerre que le
monde ait connue et de cet immense espoir qu’incarnait le système des Nations Unies.
La guerre devrait céder définitivement la place à une paix fondée sur l’action concertée des
Etats afin d’empêcher le recours à la force pour régler leurs différends. Cependant, force est
de constater que plus de 65 ans après la création de l’UNESCO (16 novembre 1945), cet
objectif est loin d’être atteint. De nos jours, il est à noter que les conflits internes aux nations,
dus à l’exclusion, à la xénophobie et au déficit démocratique, prennent le pas sur les conflits
entre Etats. Certes, la paix a trouvé des havres, ici et là, mais ses défenses sont encore les
armements et, dans de nombreux cas, des armements à destruction massive.
La paix a surtout avancé là où les sociétés ont su assurer leur cohésion et leur progrès dans le
respect des droits de l’homme, en se dotant de structures démocratiques et en faisant du
développement une entreprise commune.
Contre la culture de la guerre, l’UNESCO et les nations unies invitent les nations à construire
la culture de la paix, la culture de la convivialité, fondée sur les principes de liberté, de justice,
de démocratie, de tolérance ainsi que la solidarité et le respect de tous les droits humains. La
culture de la paix rejette la violence pour rechercher par la voie du dialogue et de la
négociation, une solution aux problèmes. C’est aussi une culture de prévention, qui s’attache à
détecter les sources des conflits, à leurs racines même pour les éradiquer et, dans toute la
mesure du possible, les éviter.
Convaincue que l’éducation doit promouvoir les valeurs qui incarnent la culture de la paix,
l’UNESCO, depuis sa création, a institué un certain nombre de mécanismes visant à un
changement de comportement et de mentalité qui exigent du temps, des efforts soutenus et
une vision à long terme. Il s’agit :
du réseau du système des écoles associées de l’UNESCO, un réseau international créé
en 1953 qui met en œuvre des initiatives originales afin de renforcer le rôle que joue
l’éducation pour "apprendre à vivre ensemble" dans une communauté mondiale, à
travers des activités diverses ;
des associations, centres et clubs UNESCO qui sont des groupes établis dans des
écoles, des universités et aussi dans la société civile. Ils mènent des activités très
variées similaires à celles des écoles associées, allant de l’éducation aux droits de
l’homme, à la paix et à la compréhension internationale, à la protection et à la
promotion du patrimoine culturel et naturel…
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
11
des chaires UNESCO sur les droits de l’homme, la démocratie, la paix et la tolérance
créées par le programme de chaires UNESCO/UNITWIN, dont le but est de faciliter le
transfert des connaissances ;
du projet LINGUAPAX qui vise à promouvoir une culture de la paix à travers
l’éducation plurilingue et le respect de la diversité linguistique.
2.2. Les origines de la culture de la paix
L’idée de la culture de la paix fut lancée par l’UNESCO en 1989 à Yamoussoukro (Côte
d’Ivoire) lors du congrès sur la paix dans l’esprit des hommes.
En février 1995, lors du premier forum international sur la culture de la paix à San Salvador
(El Salvador), Federico Mayor (alors DG de l’UNESCO) lançait une réflexion internationale
sur l’instauration du droit à la paix.
En novembre 1995, les Etats membres de l’UNESCO décidèrent d’adopter la culture de la
paix comme programme de l’Organisation.
Dans le cadre de la stratégie de l’UNESCO à moyen terme (1996-2001) un projet
transdisciplinaire intitulé : "Vers une culture de la paix" a été mis en place. Ce projet vise à
promouvoir les valeurs, les attitudes et les comportements des gens pour qu’ils puissent
chercher des solutions paisibles à leurs problèmes.
Le 20 novembre 1997, l’Assemblée générale des nations unies a proclamé l’an 2000 "Année
internationale de la culture de la paix" et en 1998, elle décidait de proclamer les années 20012010 "Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence
au profit des enfants du monde". L’UNESCO a été chargée d’en assurer la coordination.
Le 4 mars 1999, a été rendu public le "Manifeste 2000 pour une culture de la paix et de la
non-violence élaborée par des prix Nobel de la paix, avec le concours des nations unies et de
l’UNESCO".
3. FONDEMENT DE LA CULTURE DE LA PAIX
Les valeurs dans la société mondiale dont l’instauration constituerait la base d’une culture de
la paix sont : la tolérance, les droits de l’homme, la démocratie, la justice et la paix. Toute
culture est essentiellement le résultat d’un apprentissage. L’éducation est cet apprentissage
préparé et guidé par les valeurs culturelles.
3.1. L’Education
Au sens large du terme, l’éducation s’avère le pivot essentiel de toute action en faveur de la
culture de la paix : une éducation de base pour tous, tout au long de la vie, dans un cadre à la
fois formel et informel, qui doit reposer sur les 4 piliers de la connaissance : "apprendre à
connaître’’, "apprendre à faire", "apprendre à être" et "apprendre à vivre ensemble" – selon le
rapport "L’éducation, un trésor est caché dedans" (1996), de la Commission internationale
sur l’éducation pour le XXIe siècle, présidée par Jacques Delors.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
12
Quelle sorte de personne, d’Etat et de société, une école ou une cellule familiale efficace doitelle chercher à produire ? Si l’objectif consiste à former des citoyens non violents et une
société pacifique, l’école ou la cellule familiale doit avoir notamment pour but de favoriser la
démocratie, et partant, la cellule de la paix, car celle-ci fournit le meilleur cadre possible pour
le règlement des différends et des conflits.
Pour enseigner la démocratie, les écoles ou les cellules familiales doivent la pratiquer ellesmêmes. Elles doivent être organisées de manière à développer les compétences et les valeurs
démocratiques par l’expérience. Cela implique le transfert d’une parcelle de pouvoir du
personnel enseignant aux élèves ou du parent aux enfants, pour une gestion participative.
Mais, il faut surtout intensifier la mise en place d’un système intégré d’éducation et de
formation pour la paix, les droits de l’homme et la démocratie.
Chaque élément de la société peut contribuer à cette éducation. Au titre de ces différents corps
de la société, on a :
les collectivités locales ;
les églises, les temples, les mosquées et des organisations religieuses ;
les autorités scolaires ;
les parents et les membres d’organisations ou de communautés locales ;
les animateurs communautaires, les travailleurs sociaux et les groupes culturels.
Le rôle du foyer et de la famille dans la création d’attitudes tolérantes et pacifiques et du
respect des droits de l’homme est fondamental.
3.2 Les droits de l’homme et la lutte contre la discrimination et la faim
Les droits de l’homme et la lutte contre la discrimination et la faim sont une force
mobilisatrice pour l’édification d’une paix juste et durable. Une attention particulière doit être
portée à la situation des groupes vulnérables ou défavorisés (femmes, enfants, handicapés,
personnes âgées, personnes déplacées, réfugiés, minorités…). Les préoccupations des femmes
relatives à la paix sont permanentes.
3.3 Le pluralisme culturel
Le pluralisme culturel est un des autres supports de la paix et de la solidarité internationale. Il
permet de préserver et valoriser la diversité culturelle, mais également de faciliter le dialogue
interculturel et interethnique.
3.4. Les médias
Les médias doivent contribuer à la réconciliation, la compréhension interculturelle et
l’édification d’une paix durable.
3.5. Le développement durable
Il ne peut y avoir de paix à long terme quand des millions d’êtres humains sont privés d’une
vie décente. De même, les objectifs de développement ne peuvent être atteints sans une
culture de la solidarité humaine. Les nations unies ont reconnu que la réalisation des droits
indissociables de chacun à la paix et à la prospérité passait par une double voie essentielle et
novatrice : la culture de la paix et le développement durable.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
13
En 2010, au terme de cette décennie qui coïncide avec l’année internationale du
rapprochement des cultures, il est indispensable de faire l’évaluation des actions menées et
d’en tirer les leçons.
4. CELEBRATION DE L’ANNEE 2000 "ANNEE INTERNATIONALE
DE LA CULTURE DE LA PAIX"
En prélude à la décennie, les autorités togolaises ont lancé sur le Campus universitaire de
Lomé, sous l’égide du ministre des droits de l’homme, les activités commémoratives de
l’année 2000 "Année internationale de la culture de la paix ".
Au titre de ces activités, nous pouvons citer le colloque international sur les « droits culturels
par les droits humains, facteurs de développement » organisé à l’hôtel de la paix de Lomé, du
23 au 25 février 2000 par la CHAIRE UNESCO sur le Développement culturel du Centre
régional d’action culturelle (CRAC) basé à Lomé et l’Institut interdisciplinaire d’éthique et
des droits de l’homme de l’Université de Fribourg (Suisse). Ce colloque qui a bénéficié de
l’appui financier et technique de l’UNESCO a connu la participation des délégués venus de
France, de Suisse, de Luxembourg, de Roumanie, du Sénégal, du Bénin et du Togo.
5. OBJECTIF
Faire le bilan au plan national de la "Décennie internationale de la promotion d’une culture de
la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde" depuis son lancement en 2000
par les autorités togolaises, en vue de définir de nouvelles orientations pour la consolidation
de la paix et de la réconciliation.
6. APPROCHE METHODOLOGIQUE
La rédaction du bilan national de la "Décennie de la culture de la paix et de la non-violence au
profit des enfants du monde" a mis en évidence l’importance de disposer d’une méthodologie
favorisant la collecte des informations tout en permettant à chaque structure intervenant de
garder sa spécificité.
Des structures relevant de l’administration, des institutions, des associations, des confessions
religieuses et de la chefferie traditionnelle ont été saisies par la Commission nationale pour
l’UNESCO en vue d’apporter leur contribution à l’élaboration du document bilan de la
décennie de la culture de la paix au Togo. Elles ont travaillé sur la base des termes de
référence (TDR) qui leur ont été remis. Ces TDR rappellent le programme d’action
(résolution A/53/243) qui lance un appel en faveur d’une culture de la paix, non seulement
aux gouvernements mais également à la société civile dans son ensemble.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
14
Les huit domaines définis par le programme pour l’établissement et la mise en œuvre d’une
culture de la paix ont été diversement pris en compte par les différentes structures. Chaque
structure a été invitée à présenter une synthèse contenant une brève présentation de ladite
structure, les activités menées, les lieux de leur localisation, les bénéficiaires et enfin les
perspectives. Il est évident qu’en fonction des structures, la synthèse n’a pas répondu à la
même logique dans la forme et dans le fond.
En effet, les structures administratives n’ayant pas les mêmes missions, n’ont pas adopté les
mêmes approches de présentation que les institutions et les associations. C’est ce qui a
conduit à une présentation du document mettant en relief les structures plutôt que les huit
domaines d’action de la décennie.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
15
ACTIVITES MENEES
DANS LE CADRE DE
LA DECENNIE
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
16
1. ADMINISTRATION
1.1. Ministère en charge de la promotion de la femme
Le ministère de la promotion de la femme est créé le 28 mai 2010 et comprend trois directions
techniques qui s’occupent des questions de genre et de la promotion de la femme en vue
d’une justice sociale et d’une paix durable. Ces directions sont la direction de la coopération
et de la promotion des activités économiques de la femme, la direction du genre et des droits
de la femme et la direction de la famille et de l’éducation de la jeune fille.
Le ministère de la promotion de la femme a pour mission de traduire dans les faits la politique
du gouvernement en matière de :
-
promotion de l’équité et de l’égalité du genre ;
promotion des activités économiques de la femme pour son épanouissement et son
autonomisation ;
lutte contre les violences basées sur le genre ;
protection et promotion des droits de la femme ;
protection et promotion de la famille ;
promotion de la scolarisation de la fille ;
lutte contre le VIH chez les femmes.
Il est à préciser qu’avant la création du ministère de la promotion de la femme en 2010, cette
mission était assurée par la direction générale du genre et de la promotion de la femme qui
était au sein du ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme, de la protection de
l’enfant et des personnes âgées.
1.1.1. Activités réalisées
Les femmes togolaises représentent 51,4% de la population générale et 53,7% de la
population active. Le taux d’activité féminine est chiffré à 63% contre 58% chez les hommes.
Malgré cette représentativité, tous les indicateurs prouvent qu’elles occupent dans presque
tous les domaines, des positions marginales : elles ont faiblement accès aux moyens de
production, aux ressources et aux opportunités économiques, sociales et accèdent
difficilement à une redistribution sociale à parité avec les hommes.
Cette situation de vie précaire que connaît la femme, la rend dépendante vis-à-vis de l’homme
et peut entrainer un climat de tension. Ce qui peut constituer un obstacle à la culture de la
paix.
Aujourd’hui, même si des efforts ont été faits partout dans le monde pour corriger cette
injustice faite aux femmes, force est de constater que dans les pays du sud, le phénomène
reste malheureusement encore visible, surtout dans les milieux ruraux. Pour remédier à cette
situation, le gouvernement togolais a accordé, dans son programme, une place de choix à la
promotion de la femme et à l’égalité des sexes. A ce titre, les actions suivantes ont été
entreprises dans plusieurs domaines en vue d’améliorer la situation de la femme, de renforcer
les relations homme-femme pour une culture de la paix au sein de la société.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
17
-
-
Au plan institutionnel
Création en mai 2010 du ministère de la promotion de la femme qui s’occupe
uniquement des questions de genre et de la promotion de la femme ;
Mise en place des cellules focales genre dans les départements ministériels.
Au plan programmatique
Elaboration et adoption de la Stratégie nationale d’intégration du genre dans les
politiques et programmes au Togo ;
Elaboration et adoption de la Politique nationale pour l’équité et l’égalité de genre ;
Elaboration de la Stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre ;
Elaboration du Manuel d’information et de sensibilisation sur les violences basées sur
le genre ;
Elaboration du Manuel d’initiation à la prise en charge psychologique des victimes de
violence basée sur le genre ;
Réalisation d’une étude nationale sur les violences basées sur le genre ;
Elaboration du Programme de lutte contre le VIH chez les femmes ;
Traduction dans les langues nationales du Protocole à la Charte africaine des droits de
l’homme et des peuples relatifs aux droits de la femme en Afrique ;
Elaboration du document de Stratégie de mobilisation des ressources pour la mise en
œuvre de la Politique nationale pour l’équité et l’égalité de genre.
Au plan législatif
L’ordonnance n° 80-16 du 31 janvier 1980 portant Code des personnes et de la famille a été
révisée, validée et adoptée en Conseil des ministres. Le nouveau projet de loi consacre entre
autres avantages, l’égalité de l’homme et de la femme en matière successorale.
Autres actions
Les actions suivantes ont été également menées par le ministère :
-
-
-
-
-
-
sensibilisation et vulgarisation des instruments juridiques internationaux et textes
protégeant les droits de la femme en l’occurrence la CEDEF (Convention pour
l’élimination de toutes formes de discriminations à l’égard des femmes) ;
formation des journalistes sur le genre et les droits de la femme ;
formation des parlementaires, des cellules focales genres des départements ministériels
et des cadres du ministère en charge du genre sur le genre, la planification et la
budgétisation sensible au genre ;
équipement de 30 groupements de femmes en matériels de transformation et
conservation des fruits et légumes dans les communes du millénaire pour améliorer les
conditions de vie de la femme ;
appuis techniques, financiers et matériels aux groupements féminins et mixtes dans
presque toutes les régions du pays pour réduire la pauvreté accrue des femmes surtout
en milieu rural et semi urbain ;
création des centres informatiques pour les femmes dans toutes les régions du pays
pour les initier à l’outil informatique en vue de les rendre plus compétitives sur le
marché de l’emploi ;
appui à la scolarisation des filles issues des familles démunies en milieu rural, avec le
soutien financier de l’UNESCO pour réduire surtout la déperdition scolaire des filles ;
sensibilisation sur la prévention du VIH ;
mise en place des centres d’écoutes pour la lutte contre les violences faites aux
femmes ;
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
18
-
-
-
célébrations des Journées internationales de la femme au cours des quelles les thèmes
sur les problèmes des femmes se développent pour inciter les décideurs et faire
prendre conscience aux femmes de leur condition de vie ;
formation régulière sur le concept "genre et développement" à l’intention des ONG et
organisations communautaires pour lutter contre les disparités qui persistent et
perdurent surtout en milieu rural, notamment la scolarisation de la jeune fille, le droit
de la femme à la terre, à l’héritage ;
lancement chaque année des 16 jours de Campagne de lutte contre les violences faites
aux femmes.
Dans le but de favoriser la participation de la femme à la vie politique, le gouvernement a
encouragé les partis politiques à s’imposer un minimum de candidatures féminines aux
élections. Dans cette optique lors des élections législatives anticipées de 2007, le décret
n° 2007-073/PR du 6 juin 2007 fixant le montant du cautionnement, a accordé une réduction
de 25% sur la caution par candidature féminine à toute liste de candidat.
Notons également qu’en décembre 2008, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont réunis à
Addis-Abeba pour la déclaration de la "Décennie de la femme africaine" allant de 2010-2020,
qui a pour thème : « Egalité des sexes et responsabilisation des femmes : une approche
consultative ascendante de la hiérarchie ». Cette décennie a pour objectif de relancer les
engagements pour une mise en œuvre accélérée des promesses mondiales et régionales
concernant l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes, où tous
les défis pour l’épanouissement de la femme dans tous les secteurs seront relevés.
L’objectif final étant d’éviter au monde une crise sociale dont l’origine serait les injustices
faites aux femmes, préservant ainsi la paix sociale et répondant à l’un des plus importants
idéaux de l’UNESCO : la Paix.
1.1.2. Perspectives
En termes de perspectives, le ministère de la promotion de la femme s’engage à continuer en
partenariat avec les autres acteurs les actions en matière de sensibilisation, de formation et
d’appui en vue de :
-
la mise en œuvre effective de la Politique nationale pour l’équité et l’égalité du genre
au Togo ;
l’accès de la femme à la terre et au crédit ;
la jouissance effective des droits par les femmes ;
la garantie d’un mieux être socioéconomique de la fille et de la femme.
1.2. Ministère en charge de la protection de l’enfant
Partout dans le monde et particulièrement en Afrique, on enregistre très fréquemment des cas
de violences exercées sur les enfants, notamment les cas de châtiments corporels, les
traitements inhumains et dégradants, de mutilations génitales des filles, de négligences,
d’abus sexuels, d’homicides et d’autres formes de violences.
La famille, l’école, la communauté, lieux privilégiés de socialisation et d’éducation par
excellence de l’enfant, deviennent de plus en plus avec inquiétude le théâtre de scènes de
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
19
violences perpétrées sur des enfants aussi bien par, des parents, des enseignants et des tuteurs
que par des enfants eux-mêmes.
Conscients de l’ampleur du phénomène, l’Etat togolais, à travers le ministère en charge de la
protection des enfants a engagé plusieurs actions et stratégies en faveur de l’interdiction et de
l’élimination des violences envers les enfants. Les dispositions prises incluent les actions de
prévention, de protection et de réhabilitation des victimes. Ces dispositions sont d’ordre
législatif, institutionnel et programmatique.
Le ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale qui a en charge la protection des
enfants a pour mission de traduire dans les faits la politique de l’Etat en matière de
développement social, de la protection de l’enfant, des personnes âgées, des personnes en
situation de handicap et de toute catégorie de personnes vulnérables.
Dans le domaine de la protection des enfants, le ministère, à travers sa direction générale de
la protection de l’enfant est chargé de :
-
-
concevoir, élaborer et veiller à la mise en œuvre de la politique de protection de
l’enfant destinée à lui assurer la jouissance de ses droits en vue de son plein
épanouissement ;
concevoir, élaborer, coordonner et évaluer l’ensemble des activités de protection de
l’enfant ;
veiller à l’application de la législation en matière de protection social de l’enfant ;
prévenir et traiter les déviances sociales chez l’enfant ;
lutter contre toutes formes de violences et d’exploitation des enfants ;
assurer la survie, la protection, le développement et la participation des tous les
enfants sans discrimination ;
assurer la coordination des actions des différents intervenants en matière de protection
et de promotion des droits de l’enfant.
1.2.1. Activités réalisées
Au plan législatif
Sur la base de la Convention relative au droits de l’enfant (CDE) et de la Charte africaine des
droits et du bien-être de l’enfant, le gouvernement togolais a enclenché avec l’appui des
partenaires au développement, un processus d’harmonisation de la législation togolaise avec
les standards internationaux, ce qui a conduit à l’adoption de :
-
la loi n° 2005-009 du 03 août 2005 portant répression du trafic d’enfants au Togo ;
la loi n° 2006-010/PR du 13 décembre 2006 portant code du travail ;
la loi n° 2007-017 du 6 juillet 2007 portant code de l’enfant au Togo ;
la loi n° 2009-010 de janvier 2009 relative à l’organisation de l’état civil au Togo.
On note également la ratification des accords et protocoles de certains textes régionaux et
internationaux tels que :
-
la signature de l’Accord multilatéral de coopération régionale de lutte contre la traite
des personnes en particulier des femmes et des enfants en Afrique de l’ouest et du
centre (2006) ;
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
20
-
-
-
-
-
la ratification le 08 mai 2009 du Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la
traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants signé par le Togo le 12
décembre 2000 ;
la ratification par le Togo le 22 juin 2004 du Protocole facultatif à la Convention
relative aux droits de l’enfant concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants
et la pornographie mettant en scène des enfants du 25 mai 2000 ;
la ratification par le Togo le 22 juin 2004 du Protocole facultatif à la Convention
relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication des enfants dans les conflits
armés du 25 mai 2000 ;
la ratification par le Togo de la Convention des nations unies contre la criminalité
transnationale organisée et son Protocole additionnel visant à prévenir, à réprimer et
punir la traite des personnes en particulier des femmes et des enfants (Protocole de
Palerme) ;
la ratification, le 02 Octobre 2009 de la Convention de la Haye sur la protection des
enfants et la coopération en matière d’adoption internationale.
Au plan institutionnel
- la mise en place des commissions spécialisées de protection des enfants dans les
communautés, qui en collaboration avec les services sociaux sensibilisent les populations sur
la protection de l’enfant ;
- l’élaboration avec l’appui financier de l’UNESCO, d’un guide méthodologique à l'usage des
personnels éducatifs des centres de rééducation et de réinsertion sociale des enfants en danger
moral ;
- l’élaboration d’un manuel de procédure pour la prise en charge des enfants victimes ou à
risque de traite en 2007 ;
- la mise en place du Comité directeur national de lutte contre le travail des enfants (CDN) en
2008 ;
- l’installation en janvier 2009 d’un téléphone vert pour la protection de l’enfant au Togo qui
permet à toute personne, témoin d’une violence à l’égard d’un enfant de le dénoncer.
L’affiche d’information sur la ligne verte pour la protection des enfants
- l’adoption de la politique régionale d’assistance aux victimes de traite en Afrique de l’ouest
en mai 2009 ;
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
21
- l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques pour la protection des mineurs en conflit avec
la loi validé en 2010 en collaboration avec le Bureau international catholique pour l’enfance
(BICE).
Les formations
Grace à l’appui technique et financier de l’UNICEF, des séries de formations sur la protection
des droits de l’enfant, la lutte contre les violences à l’égard des enfants et sur la Convention
relative aux droits de l’enfant ainsi que sur le code de l’enfant, ont été organisées entre 2006
et 2010 à l’intention des acteurs au niveau urbain et rural. Elles ont couvert 816 travailleurs
sociaux des ministères, des organisations de la société civile impliqués dans la protection de
l’enfant, 616 chefs traditionnels et leaders communautaires, 270 enseignants, 120 journalistes
des média publics et privés, 367 parents, 1200 enfants, 66 magistrats et auxiliaires de justice
notamment 20 avocats et 15 notaires, 75 officiers de police judiciaire, 30 agents de santé, 45
femmes du secteur informel, 50 membres des syndicats des transporteurs routiers, 35
membres des syndicats des tenanciers des bars, hôtels et maquis.
Formation des acteurs sur le manuel de prise en charge
des enfants victimes de traite
Formation des leaders communautaires sur la
protection de l’enfant
Les sensibilisations
Depuis 2004, le ministère en charge de la protection des enfants, en collaboration avec
l’organisation de la société civile, organise des séances de sensibilisation
communautaire sur les violences faites aux enfants et sur la protection des enfants. Ces
séries de sensibilisation ont touché près de 248 000 personnes ;
Organisation en 2006, en collaboration avec l’Association des anciens parlementaires
junior (2APJ) du Togo d’une journée de sensibilisation des leaders politiques sur les
élections sans violences et la protection des enfants avant, pendant et après les
élections ;
Élaboration en collaboration avec WAO-Afrique des curricula de formation des agents
de sécurité sur les droits et la protection des enfants avant, pendant et après les
conflits ;
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
22
En 2009, une campagne nationale de sensibilisation sur la traite des enfants à travers le
cinéma numérique ambulant a été organisée avec l’appui de l’ONUDC. Elle a consisté
en la projection des films suivie de débats interactifs dans les zones frontalières ;
Plan Togo, en collaboration avec le ministère en charge de la protection de l’enfant et
celui de l’éducation a initié une campagne dénommée « apprendre sans peur » qui
consiste à la mobilisation du monde scolaire sur une éducation non violente. Cette
initiative a conduit à l’élaboration d’un module sur les mesures alternatives à la
violence qui est dispensé dans les écoles de formation des enseignants ;
Des d’émissions radio télévisées ont été animées et ont couvert l’ensemble du
territoire national.
Par ailleurs, le Togo, à l’instar des autres pays de l’Afrique, commémore chaque année la
journée du 16 juin, journée de l’enfant africain instituée en 1990 par l’OUA en souvenir du
massacre des enfants de SOWETO en Afrique du Sud. Ces commémorations ne sont qu’un
rappel de la défense et de la protection des droits de l’enfant africain.
La violence faite à un enfant constitue une des plus graves violations de ses droits
fondamentaux et peut mettre un frein à son développement harmonieux et au développement
d’un pays.
Comme l’a si bien conclu l’étude des nations unies : « Aucune violence à l’encontre des
enfants ne peut se justifier, toute violence à l’encontre des enfants peut être prévenue ».
1.3. Ministère en charge des droits de l’homme, de la consolidation,
de la démocratie et de la formation civique.
Le ministère des droits de l’homme, de la consolidation de la démocratie et de la formation
civique, conformément au décret n° 2008-050/PR du 07 mai 2008, a pour mission :
-
de mettre en œuvre la politique de l’Etat en matière de droits de l’homme, de
démocratie et de formation civique ;
de veiller de concert avec les institutions et ministères intéressés, à la promotion et à la
protection des droits de l’homme, au raffermissement des principes démocratiques et à
la consolidation de la participation citoyenne ;
de contribuer au renforcement de l’intégration, de la cohésion et de l’unité nationale et
aider durablement à la consolidation de la paix pour le développement de la nation ;
de veiller en relation avec le ministère des affaires étrangères et de l’intégration
régionale à la mise en œuvre des accords internationaux en matière de promotion et de
protection des droits humains ;
d’assurer l’information, la formation et la sensibilisation des citoyens sur leurs droits
ainsi que la vulgarisation des instruments, textes et documents afférents aux droits
humains.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
23
1.3.1. Activités réalisées
La construction d’une société libre et pacifique nécessite l’adhésion à une manière de penser
et de se comporter que définit la citoyenneté démocratique. Or, la démocratie n’est pas
séparable des droits de l’homme et de la paix qui en sont la clé de voûte.
Ainsi, le ministère des droits de l’homme, de la consolidation de la démocratie et de la
formation civique qui est chargé de la mise en œuvre de la politique nationale en matière de
droits de l’homme a placé au cœur de ses préoccupations, l’éducation aux droits de l’homme,
à la démocratie et à la paix. En effet, c’est par l’éducation que l’on peut acquérir les valeurs et
les aptitudes qui fondent le respect des droits de l’homme, la culture démocratique, le rejet de
la violence et l’esprit de tolérance.
Dans ce contexte, la décennie internationale pour la promotion de la culture de la paix a
trouvé un terrain particulièrement favorable au Togo. En effet, le Chef de l’Etat, feu
Gnassingbé EYADEMA avait, le 13 novembre 1998, présidé la cérémonie du lancement
officiel de l’enseignement de la démocratie et de droits de l’homme dans les établissements
scolaires de notre pays et proclamé l’année 1999 « Année des droits de l’homme et du
dialogue au Togo ».
Les activités réalisées dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la déclaration
universelle des droits de l’homme, de l’année des droits de l’homme et du dialogue au Togo,
notamment la campagne nationale d’affichage et de distribution de la déclaration universelle
des droits de l’homme (DUDH) et l’atelier de restitution des recherches sur « Les mécanismes
de résolution des conflits dans les sociétés traditionnelles du Togo», activité réalisée avec
l’appui de l’UNESCO et dont le but est de promouvoir les bonnes pratiques en matière de
culture de la paix ont constitué un prélude à la mise en œuvre des objectifs de la décennie.
Année 2000
- Lancement officiel de l’Année internationale de la culture de la paix à l’université de
Lomé par le ministre des droits de l’homme.
Année 2005
- 06 juin 2005 : Atelier de restitution des recherches sur les droits de l’homme et
traditions au Togo. Cette activité a pour objectif de promouvoir les bonnes pratiques
en matière de droits de l’homme.
Année 2006
- 06 octobre 2006 : Conférence sur la culture de la paix et prévention des conflits en
Afrique (Centre régional d’action culturelle, Lomé).
Année 2007
- 31 mai 2007 : adoption en conseil des ministres d’un plan national et d’un programme
de promotion et de protection des droits de l’homme en vue de déterminer un cadre de
promotion et de protection des droits de l’homme visant la prise de conscience et
l’enracinement d’une culture des droits de l’homme et le renforcement des moyens de
protection et d’assistance aux victimes et celle des personnes en situation de risque;
- 10 au 14 décembre 2007 : tournée de sensibilisation dans les lycées et collèges des
Savanes, de la Kara, Centrale et des Plateaux sur les droits de l’homme, démocratie et
culture de la paix. Le but de cette activité est d’éveiller la conscience des élèves sur la
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
24
nécessité de cultiver à l’école les vertus cardinales de la démocratie que sont la
tolérance, la non-violence et la résolution pacifique des conflits en vue de créer les
conditions d’une culture de la paix.
Année 2008
- Avril : lancement des consultations nationales en appui au processus vérité, justice et
réconciliation ;
- Mai : validation du projet de la stratégie nationale de consolidation de la démocratie et
de la Paix pour le développement au Togo élaborée avec le PNUD ;
- 05 au 07 novembre : atelier de formation des acteurs culturels sur la thématique des
droits de l’homme ;
- 12 au 15 novembre : atelier de formation des médias en élaboration et production sur
les droits de l’homme ;
- 05 au 14 décembre : tournée de sensibilisation nationale dans les lycées et collèges sur
la déclaration universelle des droits de l’homme et l’éducation aux droits de l’homme
et à la démocratie. Cette activité réalisée grâce à l’appui de l’UNESCO a pour objectif
de faire de l’éducation aux droits de l’homme la voie de la prévention des violations
des droits de l’homme et de la culture de la paix.
Année 2009
- 25 février : adoption du décret n° 2009-046 portant création de la Commission vérité
justice et réconciliation (CVJR) ;
- 29 mai : contribution à l’installation et au démarrage des activités de la Commission
vérité justice et réconciliation;
- 10 au 11 novembre : atelier de concertation et d’évaluation des mécanismes pouvant
servir de base à la mise en place d’une politique cohérente en matière de droits de
l’homme au Togo ;
- 24 au 26 novembre : séminaire de formation des médias sur les droits humains, paix et
réconciliation ;
- 07 au 09 décembre : séminaire de formation des chefs traditionnels sur les droits
humains, paix et réconciliation ;
- 09, 10, 11 décembre : séminaire de formation des chefs traditionnels sur les droits
humains, la paix et la réconciliation ;
- 10 au 15 décembre : tournée de sensibilisation dans 50 lycées sur l’importance des
élections dans un système démocratique. (Régions : Savanes, Kara, Centrale et
Plateaux).
- 16 décembre : séminaire de formation des organisations de la société civile (OSC) sur
les droits humains, paix et réconciliation.
Année 2010
-
15 janvier au 15 février : production et diffusion de programmes médiatiques envers le
public sur la paix et le civisme ;
1er février au 04 mars : production de spots et affiches pour la non-violence en période
électorale ;
Janvier-février : production et diffusion de messages et sketchs sur les droits de
l’homme, paix et réconciliation ;
08 au 12 février : tournée de sensibilisation, dans les lycées et collèges de la Région
Maritime sur « l’importance des élections dans un système démocratique ». 40
établissements ont été sensibilisés ;
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
25
-
-
-
-
-
Février : organisation à Kara d’un forum national au profit de 250 chefs traditionnels
issus de 27 préfectures du pays sur le thème « Rôle et responsabilité du chef
traditionnel dans le processus électoral » ;
09, 11 et 12 Février : ateliers régionaux sur la prévention des conflits en période
électorale à l’endroit des responsables locaux, régionaux, militaires, politiques,
religieux et OSC. (Sokodé, Atakpamé, et Tsévié) ;
10, 11, et 12 février : séminaire national de la jeunesse au respect de la dignité
humaine et des droits fondamentaux de l’homme et à la tolérance (Kpalimé) ;
10 au 12 février : séminaire de sensibilisation et de formation des jeunes leaders
d’opinion sur le thème « Education à la citoyenneté et à la participation active des
jeunes à la culture démocratique au Togo ». Ce séminaire a regroupé à l’INFA de
Tové à Kpalimé, une centaine de jeune issus des partis politiques, du Conseil national
de la jeunesse (CNJ), d’associations estudiantines et des représentations régionales de
la jeunesse et des sports sur l’étendue du territoire national. Il visait à faire des jeunes
des acteurs clés dans la prévention des violences, la promotion de la paix et le
renforcement de la cohésion nationale ;
La production et la diffusion de spots messages télé et radio pour une élection
présidentielle apaisée. Ces messages conçu et produits à Lomé ont été diffusés avant,
pendant et après le scrutin présidentiel de 2010 sur les médias publics et privés sur
toute l’étendue du territoire national avec pour objectif de sensibiliser les différents
acteurs sociopolitiques, y compris les jeunes, à contribuer à une élection sans
violence ;
La production et la distribution d’affiches de sensibilisation pour un scrutin
présidentiel sans violence. Ces affiches conçues et produites à Lomé ont été
distribuées dans l’ensemble des préfectures du pays dans le but de sensibiliser les
différents acteurs sociopolitiques à œuvrer pour un scrutin libre, transparent et apaisé.
Comme résultats, ces activités ont contribué à un bon déroulement du scrutin
présidentiel de 2010 et à réduire très sensiblement les violences observées souvent lors
des élections dans le pays ;
12-21 juin : organisation de deux séminaires régionaux de formation sur « la rédaction
des rapports alternatifs à l’endroit des organes conventionnels à l’intention de 100
représentants des OSC œuvrant dans le domaine des droits de l’homme ;
29-30 juillet : organisation de deux ateliers régionaux sur le « Respect des normes et
principes démocratique : Facteur de prévention des conflits en période post électoral »
regroupant 135 responsables d’associations de jeunes, de femmes, de comités de
développement de quartier, des autorités traditionnelles et religieuses, des forces de
sécurité et des média de la Commune de Lomé et de la Préfecture du Golfe ;
Sensibilisation des populations sur des comportements citoyens et responsables à
adopter avant, pendant et après les élections à travers des spots messages ;
27-29 décembre : organisation d’un forum national d’évaluation /concertation/
échange Etat-média-INDH-OSC sur la situation des droits de l’homme au titre de
l’Examen périodique universel (EPU).
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
26
1.3.2. Perspectives
Le Togo a engagé des réformes institutionnelles et constitutionnelles afin de consolider les
bases de son processus démocratique en vue d’une meilleure prise en compte des droits de
l’homme dans tous les aspects de la vie de la nation. Il y a lieu de souligner que l’expérience
du Togo au titre de l’Examen périodique universel (EPU) a permis, à travers la présentation
d’un rapport élaboré sur la base d’un large processus participatif, de faire l’état de la situation
des droits de l’homme en mettant en exergue le droit à l’éducation, l’éducation aux droits de
l’homme et ses efforts quant à la mise en œuvre de sa politique de réconciliation nationale en
vue de consolider les bases de la culture de la paix.
En matière de formation civique, une stratégie nationale de formation civique et d’éducation
à la citoyenneté est en cours d’élaboration. Cette stratégie vise à faire de la formation civique
un instrument d’émergence d’une communauté civique au service de la paix, de la démocratie
et du développement humain durable.
1.4. Ministère en charge de la sécurité et de la protection civile
Dans le souci d’assurer efficacement ses missions de paix et de sécurité des citoyens en
général et des enfants en particulier, le gouvernement a créé depuis 2005 un département
ministériel en charge de la sécurité et de la protection civile.
Conformément au décret n° 2008-050/PR du 07 mai 2008, le département a pour attributions,
entre autres :
-
-
de mettre en œuvre la politique de l’Etat en matière de protection des personnes et des
biens, de sécurité civile, de sûreté des institutions, du maintien de l’ordre public et de
la paix ;
d’assurer la surveillance du territoire, la police générale, la police de la circulation, la
police des stupéfiants et des mœurs ainsi que la police de l’immigration ;
de prévenir et lutter contre toutes les formes de criminalités ;
de contrôler le régime des armes et munitions civiles ;
d’élaborer des plans d’organisation des secours et diriger les opérations de secours en
cas de situation d’urgence.
Dans le cadre de la Décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix et de la
non-violence au profit des enfants du monde (2001 – 2010), diverses actions ont été menées
par le ministère.
1.4.1. Les actions réalisées
-
Aspect sécuritaire et droits de l’homme
Au plan national
•
•
Lutte contre la criminalité et le grand banditisme par la mise en place de
l’opération "Araignée" couvrant toute la ville de Lomé et opérant 24h/24h
Lutte contre les coupeurs de route avec l’escorte des convois sur nos axes routiers
et la mise en place de l’opération "solidarité sur la mer "
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
27
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Lutte contre l’usage et le trafic des stupéfiants : des émissions sont organisées dans
les écoles sur les méfaits de la drogue par le Comité national anti-drogue (CNAD)
et l’Office central de répression et du trafic illicite des drogues et du blanchiment
(OCTRIDB)
Appui à l’organisation de sketches par les enfants sur les méfaits de l’usage des
stupéfiants
Lutte contre la cybercriminalité (sensibilisation des enfants sur l’utilisation néfaste
du cyber)
Sensibilisation dans les écoles sur la manipulation et l’usage des armes légères par
la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères
(CNLPAL)
Appui à l’organisation des rencontres sportives sur la non-violence sur toute
l’étendue du territoire national
Création de la Brigade de lutte contre la traite des enfants
Participation à la réforme de la Brigade de protection des mineurs
Enquête sur les situations conflictuelles en général par les unités de gendarmerie
nationale et de police nationale constituant la police judiciaire au sein du ministère
de la sécurité et de la protection civile
Engagement des procédures et déferrement des présumés majeurs devant les
tribunaux pour les cas avérés de maltraitance d’enfants
Mise à disposition du public de numéros verts : 1230 à 1261 pour l’opération
« Araignée »
Lutte contre le travail et le trafic des enfants à travers un soutien permanent au
comité national de lutte contre le travail des enfants
Collaboration étroite avec le département de l’action sociale dans la prise en
charge et le placement en institution des enfants en conflits avec la loi placement
en institution de : quarante et trois (43) enfants dont l’âge est compris entre 9 et 10
ans (2009) ; trente et quatre (34) enfants dont 20 filles et 14 garçons (2010)
Participation à des ateliers de renforcement des capacités des forces de sécurité
contre la traite des enfants (2003, 2005, 2007, 2009) dans le cadre de la protection
civile
Lutte contre le travail, le trafic et les mauvais traitements infligés aux enfants, en
collaboration avec le département de l’action sociale et conformément à la loi
n° 2007 du 06 juillet 2007 portant Code de l’enfant.
Au plan international
•
•
•
Participation du Togo aux Opérations de maintien de la paix des nations unies :
Haïti, Tchad, Centrafrique, Libéria, Burundi, République démocratique du Congo
(RDC), Côte d’Ivoire, Darfour par l’envoi d’observateurs civils et militaires
Déploiement d’une Unité de police constituée (FPU) au Darfour
Déploiement de contingent militaire au Libéria, Tchad, Centrafrique, Côte
d’Ivoire.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
28
1.5. Ministère en charge des enseignements primaire, secondaire
et de l’alphabétisation
Aujourd’hui, on note un manque de civisme marqué notamment par des violences verbales,
voire physiques malgré l’enseignement de l’éducation civique et morale dans les
établissements scolaires.
Cette situation s’est aggravée à partir de 1990 avec la crise sociopolitique que le Togo a
connue.
Au lancement de la Décennie internationale de la promotion de la culture de la paix et de la
non-violence au profit des enfants du monde au Togo en 2000, nombreux sont les acteurs de
l’éducation qui ont pensé que la communauté internationale offrait ainsi au Togo l’occasion
d’accorder plus d’importance aux valeurs de démocratie, de respect de la personne et des
droits humains, de tolérance, de justice, de paix, etc.
1.5.1. Activités réalisées
C’est à travers l’ECM (auparavant dénommée morale puis éducation civique et politique) que
la culture de la paix a été introduite dans l’enseignement.
Pendant la décennie 2001-2010, deux programmes d’ECM initiés par le ministère des
enseignements primaire et secondaire à travers l’Inspection générale de l’éducation (IGE) et
financés respectivement par l’Ambassade des USA au Togo et le bureau multi pays de
l’UNESCO à Accra ont été enseignés au Togo.
C’est dans cette optique qu’un certain nombre d’activités ont été menées notamment :
- l’élaboration d’un manuel-guide de l’enseignant à l’administration des programmes
d’ECM de 2007 ;
- l’élaboration d’un module de formation des personnels d’encadrement et des
formateurs de formateurs à l’enseignement des valeurs et à la gestion de la classe
d’ECM ;
- l’organisation de six (06) sessions de formation dans les chefs-lieux des six (06)
régions d’éducation (Lomé, Tsévié, Atakpamé, Sokodé, Kara et Dapaong) ;
- la formation et l’outillage de 204 inspecteurs du préscolaire et du primaire,
inspecteurs du secondaire, conseillers pédagogiques du préscolaire et du primaire,
directeurs et directrices de jardin d’enfants, d’école et de collège, proviseurs et
censeurs de lycée ;
- l’installation des cellules régionales de dynamisation et de promotion de l’ECM.
S’agissant des ONG/OSC, il faut distinguer celles qui interviennent auprès des élèves et celles
qui le font auprès des enseignants.
Pour ce qui concerne les ONG qui interviennent auprès des élèves, elles le font généralement
en sous-traitance avec les partenaires institutionnels sur des thèmes relevant de leur domaine
d’intervention tels que la lutte contre la maltraitance des enfants, contre le trafic des enfants,
contre la discrimination à l’égard des filles, la promotion des droits humains, la scolarisation
des filles et des enfants marginalisés ou exclus du système éducatif formel, etc. Leurs activités
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
29
se déroulent généralement dans les écoles et établissements aux heures consacrées aux
activités dites de plein air ou lors des semaines culturelles.
Les clubs UNESCO sont présents dans plus de 125 lycées et collèges du Togo. A travers leurs
activités socioéducatives, ils font la promotion de la culture de la paix et de la non-violence.
Ces clubs qui sont encadrés par des enseignants et enseignantes et animés par des élèves
parviennent à mobiliser chaque année des milliers de collégiens et lycéens sur des
thématiques clés relatives à l’éradication des actes discriminatoires, des clichés et stéréotypes
sexistes et ethnocentristes et surtout de la stigmatisation des victimes de la pandémie du VIH
et sida. Les clubs UNESCO sont aussi présents dans la gestion de l’environnement (gestion de
la salubrité dans et autour des établissements scolaires, aménagement d’espaces verts, hygiène
alimentaire, lutte contre la désertification…) et l’animation de la vie scolaire.
La branche togolaise du Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (West africa
network for peace building ou WANEP-TOGO) est quasi permanente dans les établissements
scolaires pour éduquer les enfants à la non-violence et les former en gestion des conflits.
Il faut noter aussi les actions non négligeables de l’Association Living values education-Togo
(LVE-Togo) qui fait la promotion de l’éducation aux valeurs pour mieux vivre.
Quant aux ONG qui interviennent auprès des enseignants, elles le font le plus souvent sous
forme de sensibilisation et quelques fois aussi sous forme de formation de très courte durée
(quelques jours), comme l’Association mondiale école instrument de paix -branche du Togo
(EIP-TOGO), l’ONG Femme initiative et action pour un développement intégral (FIADI), etc.
L’UNICEF, le UNFPA et plusieurs ONG internationales : Aide et action, Plan Togo, Borne
Fonden, Care international, Handicap international… sont très présents dans plusieurs régions
du pays, en appui aux actions de développement de l’éducation dans l’ensemble du secteur
(éducation préscolaire, enseignements primaire et secondaire, alphabétisation) et avec la
collaboration très active des directeurs régionaux de l’éducation et des inspecteurs
d’enseignement. Elles interviennent notamment dans les zones rurales et plus particulièrement
dans les zones les plus défavorisées. Leurs domaines d’intervention en faveur de l’éducation
sont multiples (mobilisation sociale, diversification de l’offre éducative dans le préscolaire et
l’enseignement non formel, parrainage, organisation et/ou renforcement communautaire, santé
et nutrition scolaire, forage d’eau et construction de puits à grand diamètre), avec un accent
particulier sur l’éducation des exclus du système formel, des enfants non scolarisés, des filles,
des jeunes déscolarisés et des enfants victimes de la traite pour faire accéder le plus grand
nombre possible des enfants togolais à l’éducation.
1.5.2 Perspectives
De 2001 à 2010, la crise sociopolitique qu’a connue le Togo n’a pas permis la réalisation de
toutes les activités. C’est pourquoi, en termes de perspectives pour la promotion de la culture
de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde au Togo, le système éducatif
togolais aura besoin d’appuis conséquents de la part du gouvernement et des PTF pour
dupliquer les formations dispensées dans le cadre du Projet Formation des enseignants du
préscolaire, du primaire et du secondaire à l’utilisation des nouveaux curricula d’éducation
civique et morale, faire élaborer, au niveau des cellules régionales de dynamisation et de
promotion les de l’éducation civique et morale, des plans d’actions régionaux de
développement de cet enseignement, organiser le suivi des enseignants formés et coordonner
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
30
sa mise en œuvre, coordonner également les activités des cellules régionales et évaluer le
projet.
Par ailleurs, il faudra institutionnaliser les tâches à accomplir aux niveaux des directions
régionales de l’éducation (DRE), des inspections et des écoles et leur prise en compte dans les
plans d’actions qui sont élaborés et mis en œuvre à ces différents niveaux.
Le plan sectoriel de l’éducation ayant prévu la révision des programmes d’enseignement, il
faudra que les administrateurs, techniciens et responsables pédagogiques du secteur veillent à
ce que les programmes à venir tiennent compte de la dimension promotion de la paix et de la
non-violence et qu’ils intègrent aussi la vision de la CEDEAO et les thèmes et contenus
identifiés comme références en matière d’éducation aux droits humains, à la citoyenneté, à la
démocratie, à la culture de la paix et à l’intégration régionale.
Pour ce qui concerne la formation des enseignants, il faudra faire en sorte que les programmes
de formation des écoles normales, des centres de formation professionnelle et de tous les
projets de formation professionnelle d’enseignants intègrent les modules de formation en
ECM pour permettre à tous les enseignants qui seront passés par ces écoles et centres de
formation professionnelle, non seulement d’être en mesure d’enseigner les valeurs de
tolérance, de paix, de justice, de non-violence, de démocratie, de solidarité, de respect de
l’autre et de la vie humaine… mais aussi pour qu’ils adoptent des comportements qui
proscrivent toute forme de violence à l’égard des apprenants.
1.6. Ministère en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche
La prise en charge de la culture de la paix par le ministère de l’enseignement supérieur et de
la recherche se manifeste essentiellement au niveau de l’Université de Lomé, de l’Université
de Kara et de l’Ecole normale supérieure d’Atakpamé.
Les universités du Togo, comme toute institution d’enseignement supérieur, sont caractérisées
d’une façon générale par deux missions essentielles : l’enseignement et la recherche.
L’enseignement est à entendre grosso modo comme étant essentiellement une transmission du
savoir tandis que la recherche est à prendre comme une découverte, une mise en évidence ou
une mise au point de ce savoir à transmettre. C’est donc normalement par rapport à cette
mission d’enseignement et de recherche sous-tendue par l’exigence de mettre au point un
savoir à transmettre, ou à la rigueur comme une capacitation intellectuelle à cette action, et
non pas directement ni nécessairement en tant qu’organisation, planification ou conduite
d’action à entreprendre, que doit être envisagée la contribution de l’université au bilan de la
décennie internationale des nations unies pour la promotion de la culture de la paix et de la
non-violence au profit des enfants du monde, 2001-2010 au Togo.
Il faut tout de suite préciser que si la mission de l’université est l’enseignement et la
recherche, avec le soubassement énoncé ci-dessus, il n’est pas évident que la promotion de la
culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde soit de façon explicite
et directe un objectif déterminé d’enseignement ou de recherche. De même, ce ne devra être
que de façon incidente et presque négligeable qu’une unité d’enseignement porte l’intitulé de
« Culture de la paix », de « Culture de la paix et de la non-violence » ou même de
« Promotion de la culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde ».
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
31
D’ailleurs dans un tel cas, étant donné le soubassement énoncé plus haut caractérisé par
l’exigence de transmission du savoir ou de sa découverte ou de sa mise au point, il ne faut pas
normalement s’attendre que l’orientation et l’administration d’un tel enseignement soient
effectivement une « une promotion sur le terrain » de la culture de la paix et de la nonviolence.
1.6.1. Activités réalisées
Dès lors, tout bilan en matière de la culture de la paix et de la non-violence ou de leur
promotion, ne pourrait se faire à l’université d’une façon générale qu’à partir d’une
interprétation ou d’une reconstitution a posteriori des faits. Cette interprétation ou cette
reconstitution pourrait s’opérer néanmoins à travers les quatre domaines d’activités suivants :
-
-
-
les activités para-universitaires ou socioculturelles ;
les structures et cadres institutionnels ou contextuels internationaux sous-tendant
les politiques d’enseignement et les nouvelles orientations de l’enseignement
supérieur ;
les manifestations scientifiques de type institutionnel telles que les journées
scientifiques, les journées de réflexion, les colloques, les séminaires, les ateliers,
les séminaires-ateliers, etc. ; les activités de recherche individuelles ou d’équipe
telles que les dossiers, les mémoires, les thèses, les articles, les livres et d’autres
productions ou contributions plus personnelles ;
les contenus formels d’enseignements.
Dans ces 4 domaines, la culture de la paix peut tantôt prendre une forme directe tantôt une
forme indirecte.
Les structures para-universitaires et les activités socioculturelles
Bien que les structures para-universitaires et les activités socioculturelles auxquelles elles
servent de supports et de cadres d’action ne soient pas destinées à une promotion
intentionnelle de la culture de la paix et de la non-violence, c’est avec elles que se manifestent
de façon plus directe les actions qui mettent en évidence ou qui concourent à la mise en œuvre
d’une culture de la paix.
En rapport au domaine relatif à « l’égalité entre homme et femme », il est à noter que
l’Université de Lomé sert de cadre d’action prioritaire à une association dénommée
« Association femmes togolaises pour la promotion de la science et de la technologie »
(FTPS&T). Cette association anime divers projets en faveur de la promotion de l’étudiante,
par exemple : le Projet « Accès et maintien des jeunes filles dans l’enseignement supérieur à
Lomé » et le Programme de tutorat-mentorat en faveur des étudiantes en sciences. Il faut aussi
signaler que depuis le 12 mai 2007, l’Université de Lomé dispose d’une cellule genre au sein
de l’une de ses écoles spécialisées, Ecole supérieure des techniques biologiques et
alimentaires (ESTBA).
Pour ce qui est de « la promotion du développement économique et social durable »,
l’Université de Lomé a un Club « Environnement » qui travaille avec les autres structures
universitaires d’étude, de recherche, de traitement et de gestion des déchets.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
32
Les activités sportives universitaires mettent en relief un vécu pratique de la diversité
culturelle et du vivre-ensemble et contribuent au développement de la compréhension, de la
tolérance et de la solidarité entre les personnes. Il en est de même des semaines de l’étudiant
ou des journées culturelles de l’Université organisées chaque année, des activités culturelles et
de réjouissances à l’occasion des anniversaires des écoles, instituts et autres institutions de
l’Université. En plus de permettre une ambiance de divertissement, ces manifestations sont
une véritable école du vivre-ensemble, d’ouverture sur la culture des différents peuples qui
constituent la nation togolaise ; cela permet la culture de la tolérance, de connaissance et
d’acceptation des différences, pilier d’une culture de la paix.
Les structures et cadres institutionnels ou contextuels internationaux ou
sous-régionaux sous-tendant les politiques d’enseignement et les
nouvelles orientations de l’enseignement supérieur
Bien que les enseignements ne soient pas toujours formellement orientés en vue d’une
promotion d’une culture de la paix, ils reçoivent pour la plupart un impact de plus en plus
croissant des nouvelles donnes du monde.
Ces dernières années, l’état du monde transformé en contenu d’information régulièrement mis
à jour est de plus en plus disponible grâce aux technologies de l’information et de la
communication et aux médias. En outre, les textes internationaux, le droit international et les
réactions de la communauté internationale influencent les orientations et les contenus des
cours.
Enfin, la participation des universités publiques du Togo à des réseaux sous-régionaux tels
que le RESAO et l’intérêt d’une institution financière sous-régionale comme l’UEMOA pour
l’enseignement supérieur des Etats membres, ont désormais de l’influence non seulement sur
les structures et les politiques éducatives, mais aussi sur la détermination des projets de
recherche et sur l’organisation et l’élaboration du contenu à enseigner.
Les manifestations scientifiques de type institutionnel telles que les
journées scientifiques, les journées de réflexion, les colloques, les
séminaires, les ateliers, les séminaires-ateliers, etc. ; les activités de
recherche individuelles ou d’équipe telles que les dossiers, les
mémoires, les thèses, les articles, les ouvrages et d’autres productions
ou contributions.
C’est par rapport aux travaux de recherche (mémoires, thèses, articles et ouvrages) que l’on
voit une plus grande prise en compte des domaines d’action pour l’établissement et la mise en
œuvre d’une culture de la paix. En ce domaine, l’Université de Lomé a été très féconde ces
dernières années. Diverses manifestations scientifiques portent directement sur des thèmes qui
concourent à la promotion de la culture de la paix et la non-violence. Des ateliers, colloques et
séminaires ont été consacrés à la « Gouvernance » (1er mars 2007), au « Développement
durable » (7 et 8 août 2007), à « L’Etat en Afrique » (avril 2008). Les trois plus récentes
éditions des journées scientifiques internationales de Lomé ont des thèmes relatifs à la
contribution de la recherche au développement durable ou à la lutte contre la pauvreté.
Des thèses et mémoires, tout comme des travaux de recherche, contribuent indirectement à
mettre en évidence ou à clarifier les faits dont la maîtrise ou la compréhension concourent de
façon inexorable à la culture de la paix.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
33
Parmi les publications qui peuvent être cités comme contribuant à la prise en compte de la
problématique de la culture de la paix et de la non-violence même dans le cadre d’une
promotion de la culture de la paix et de la non-violence et même lorsqu’elle est faite au profit
des enfants du monde, on peut citer l’ouvrage intitulé la Vie et le Vivre-ensemble. Le principe
organisateur de la vie dans le Système aɖaŋu du Professeur John Aglo, publié en 2002, chez
l’Harmattan (Paris), celui intitulé Pour une paix durable en Afrique. Plaidoyer pour une
conscience africaine des conflits armés du Professeur Robert Dussey, publié en 2002 par les
éditions Bognini (Abidjan). Comme publication contribuant indirectement à la promotion
d’une culture de la paix et de la non-violence, on peut également citer l’ouvrage de M.
William Bolouvi publié en 2007 chez l’Harmattan (Paris), et dont le titre est : Quel
développement pour l’Afrique subsaharienne ? Un texte des Professeurs Gumedjoe et KoffiTessio sur « Le rôle de la recherche scientifique et technologique dans la réduction de la
pauvreté et de l’insécurité alimentaire en Afrique sub-saharienne » donné à Campus Actualité
n° 025 est aussi à classer dans les contributions de l’université à la promotion de la culture de
la paix.
Les contenus formels d’enseignement
C’est normalement au niveau des contenus enseignés que l’université devrait apporter
directement sa contribution à la promotion de la culture de la paix et de la non-violence par la
formation des esprits et l’éducation à la culture de la paix. Toutefois, compte tenu de la
double mission de l’Université annoncée plus haut et du soubassement qui la caractérise, le
contenu formel des enseignements de la culture de la paix ne fait pas légion. Malgré cela,
force est de remarquer que d’une façon ou d’une autre, toutes les facultés y contribuent. Mais
c’est surtout la faculté des lettres et sciences humaines, la faculté de droit, la faculté des
sciences économiques et de gestion et la faculté des sciences qui offrent des cours dont le
contenu porte explicitement ou implicitement sur la culture de la paix.
Même si très rares sont les unités d’enseignement intitulées « Culture de la paix », même si
très souvent aucune des unités d’enseignement n’est intitulée « Culture de la paix », les cours
intitulés « Ethique », « Ethique sociale », « Théorie analytique du développement »,
« Philosophie du genre », « Philosophie de la paix », « Philosophie de la culture », ou ceux
portant sur l’environnement, le développement, les relations intercommunautaires, les droits
de l’homme, l’Etat de droit et la démocratie, les normes, les valeurs, la morale, le droit dans
ses divers aspects abordent au moins un des domaines définis par le programme sur la culture
de la paix.
Au-delà des universités du Togo, l’enseignement de la culture de la paix est également
dispensé dans les institutions de formation des formateurs telles que l’Ecole normale
supérieure d’Atakpamé où l’éducation civique et morale est enseignée avec les nouvelles
notions liées à la citoyenneté, à la démocratie et de l’Etat de droit, aux droits fondamentaux,
aux libertés individuelles, au respect des institutions, à la tolérance et à l’environnement.
1.7. Ministère en charge des arts et de la culture
Le ministère des arts et de la culture a pour attributions de :
- mener la politique de sauvegarde, de protection et de mise en valeur du patrimoine
culturel dans toute sa diversité ;
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
34
- encourager la créativité dans les domaines des arts et lettres et favoriser les initiatives
culturelles des collectivités locales et de la société civile ;
- veiller à la création et au développement des industries culturelles et créatives ;
- mettre son expertise à la disposition des autres ministères intéressés en vue du
rayonnement de la culture togolaise sur le plan national et international ;
- appliquer dans le cadre de la politique d'intégration africaine, les directives
communautaires relatives aux arts et à la culture ;
- représenter le Togo dans la négociation des accords et conventions de coopération
culturelle et auprès des organismes internationaux intervenant dans le secteur des arts et
de la culture ;
- apporter son appui aux organismes nationaux opérant dans le domaine culturel ;
- exercer les pouvoirs de tutelle sur les organismes et institutions qui lui sont rattachés.
1.7.1. Activités réalisées
Dans le domaine culturel, les activités menées dans le cadre de la mise en œuvre de la
décennie, porte sur le patrimoine et l’internet à travers le projet « Parcours » par lequel le
Ministère de la culture a voulu joindre les jeunes, leur permettre de s’ouvrir aux autres
cultures et de développer ce faisant la tolérance et la culture de la paix.
En effet, par le biais des « Inforoutes du patrimoine » (projet anciennement basé à la direction
des arts plastiques) et du musée national de Lomé, le ministère de la culture a collaboré aux
côtés de l’Association française « Ethnologues en herbe » et de plusieurs institutions
internationales (Musée d’ethnographie du Vietnam, Centre culturel Tjibaou, Musée
ethnographique Alexandre Senou Adande de Porto Novo, Institut ethnographique et musée de
Sofia (Bulgarie), Centre de technologies et d’informations touristiques de Hanoï, Fédération
des écomusées et Musées de société de France) au projet « Parcours ». Il s’agit d’un site
internet où les usagers sont invités à parcourir les collections des musées ethnographiques,
écomusées et musées de société des pays de la francophonie, et à découvrir comment ces
objets se comparent, se répondent, s’éclairent les uns les autres pour former la diversité des
cultures des pays de la francophonie. Les utilisateurs découvrent les cultures et modes de vie
contemporains des pays de la francophonie à partir des objets d’art, des objets rituels et usuels
des diverses communautés. Ces contenus s’adressent à la fois à un public adulte et à un public
jeune par le biais d’outils pédagogiques. Les objets d’art, les objets usuels, qui y sont exposés,
éclairent les cultures contemporaines, reliant des pratiques artistiques, artisanales, usuelles
d’aujourd’hui avec celles d’hier. Ce sont des éléments du patrimoine qui ne sont pas
forcément mis en valeur ni utilisés dans les guides touristiques pour expliquer certains traits
des sociétés actuelles et qui peuvent permettre la culture de la paix. Ce projet s’est prolongé
au travers de « Patrimoine en mouvement » auquel a collaboré l’Association coalition
togolaise pour la diversité culturelle jusqu’à 2010.
A l’approche des élections en 2007 et 2010, le ministère et les professionnels des arts et de la
culture ont organisé des campagnes en faveur de la paix et de la non-violence à travers des
activités culturelles notamment des spectacles et des tables rondes. Les débats ont porté sur
des thèmes tels que : « Quel type de partition peuvent et doivent jouer les artistes togolais
dans la promotion de la paix dans leur pays ou dans le monde, tout en gagnant bien leur
vie ? » ou encore : « Quels rôles doivent jouer les artistes pour la promotion de la paix au
Togo et dans le monde ? », « Art et paix au Togo : Les artistes togolais ont choisi la paix. La
balle est dans le camp des politiques », « Art et paix : rôle des artistes dans la sensibilisation,
l’information et l’éducation au désarmement et pour la paix ».
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
35
Les artistes ont été mobilisés dans des concerts de musique, des caravanes, des créations
théâtrales, des sketches, des concours de slam et de poésie, de danses traditionnelles et
modernes, des chorégraphies… pour véhiculer le message de paix et en appeler à une société
de tolérance. Ces manifestations ont été organisées afin d’attirer l’attention des politiques et
aussi des populations sur la situation préoccupante de la violence dans notre pays. On sait que
l’art en lui-même est un grand moyen de communication et de paix. Il touche le cœur des
hommes sans différence de race, de religion, d’origine et d’appartenance politique.
Certains artistes à l’instar d’Espoir FADU ont mis en place leur propre structure. Artiste
plasticien, promoteur artistique et culturel, Espoir FADU est président de l’Association les
« Messagers de la jarre de paix-AMJP ». Depuis 2007, il façonne une approche artistique
originale qui a pour ambitions de donner un visage humain à l’art togolais, en le mettant au
service de la paix. L’AMJP ne regroupe pas seulement les artistes en son sein mais aussi des
communicateurs, des juristes, des représentants de la chefferie traditionnelle, des
fonctionnaires et des opérateurs économiques provenant de divers horizons pour promouvoir
davantage la paix au Togo, en Afrique et dans le monde. Le concept « Jarre messagère de
paix » qui se déploie suivant la thématique : « Artistes unis pour une démocratie apaisée au
Togo, en Afrique et dans le monde », fait son chemin pour accomplir sa mission. Au cours de
sa dernière manifestation qui a vu la participation de plusieurs ministères comme ceux des
arts et de la culture, de la sécurité et de la protection civile, de la défense et des anciens
combattants et des organisations de la société civile des œuvres d’art plastique pour la paix
ont été exposées.
La paix est comme un vaste champ qui demande la contribution de chacun et de tous pour être
labouré et entretenu. Le souhait de l’AMJP est que ce concept devienne un prix à décerner
chaque année à ceux qui œuvrent pour la paix, non seulement au Togo mais aussi en Afrique
et pourquoi pas dans le monde.
Une autre initiative qui a cours depuis l’an 2000 est « Tambours de la paix ». Les hommes ont
toujours battu des tambours pour partir en guerre, mais les nations unies ayant lancé en 2001
la « Décennie pour la culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde»,
chaque année, la Journée mondiale poésie-enfance (JMPE) créée à Bruxelles (Belgique) par
Madame Moussia HAULOT, inverse la symbolique pour appeler les enfants à battre tambours
pour la paix. Ainsi, tous les 21 mars, la JMPE invite les enfants à clamer leurs messages sur
les places publiques de leur ville et village à une heure convenue. En battant tambours, ils font
entendre leur appel à la paix.
Dans le prolongement des tambours pour la paix, a été commémorée entre 2007 et 2009, la
Journée mondiale de la paix.
Dans la foulée de la décennie, des artistes togolais ont été nommés ambassadeurs de la paix.
C’est le cas de Paul AHYI, un éminent artiste plasticien du Togo, nommé artiste de
l'UNESCO pour la paix en septembre 2009 par Monsieur Koïchiro MATSUURA alors
Directeur général, en reconnaissance « de sa contribution à la promotion des idéaux de
l'UNESCO au travers de ses activités artistiques ».
Il y a également King MENSAH et Madame Pasteur ABITOR, artistes réputés qui ont été
cooptés en 2010 par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) pour
être des « Ambassadeurs de la paix ». Ils avaient pour tâche de relayer les messages sur la
paix pour des élections présidentielles consensuelles et apaisées. Ils ont entre autres tenu un
concert conjoint au stade de Kégué (banlieue nord de Lomé).
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
36
Enfin, Amy COCO, artiste de la chanson togolaise résidant aux Etats-Unis, a été nommée
ambassadrice de la paix par Grand Triangle, une organisation qui s’occupe de l’histoire et de
la mémoire des peuples assujettis par l’esclavage. Grand triangle a pour objectif d’aider les
victimes à assumer ce passé douloureux même si parfois, l’histoire nous rappelle des
événements et charrie des souvenirs très difficiles à oublier.
Dans cette optique, il convient enfin de relever que chaque année, le Conseil national de la
jeunesse (CNJ-Togo) organise une journée nationale de la paix.
1.7.2. Perspectives
La mise en œuvre de la politique culturelle nationale et bientôt des politiques culturelles
décentralisées, la multiplication des initiatives des acteurs culturels, le renforcement des
capacités des professionnels, la mobilisation des moyens matériels, financiers et humains
doivent contribuer à démultiplier les actions sur le terrain.
Dans cette optique, il faut espérer que les concours, les créations, les tournées de spectacles, la
mobilité des professionnels des arts et de la culture, les rencontres et échanges culturels, les
festivals et les actions de coopération bilatérale ou multilatérale servent davantage comme
vecteurs de la culture de la paix et instruments de rapprochement entre les populations
togolaises et les peuples du monde entier.
Somme toute, sur le plan culturel, beaucoup d’actions ont été menées dans le cadre de la
décennie. Elles n’ont pas eu l’envergure qu’on leur aurait voulue. Mais, ce sont d’importantes
contributions en faveur de la paix et de la tolérance qui doivent continuer d’être relayées et
renforcées à travers plus d’activités.
1.8. Le ministère en charge des sports et des loisirs
Créé depuis 1972, le ministère des sports et des loisirs conformément au décret n° 2008050/PR du 07 mai 2008 a pour missions de :
mettre en œuvre la politique de l’Etat en matière des sports et des loisirs ;
élaborer, promouvoir et coordonner les programmes de développement du sport, des
activités et programmes qui concourent à l’expansion des loisirs ;
veiller à la formation des cadres du sport et des loisirs ;
suivre et contrôler les activités des fédérations et associations sportives ;
assurer l’organisation et le contrôle du mouvement sportif national ;
participer au rayonnement sportif du pays ;
relever le niveau des équipes sportives ;
inciter à la pratique des sports scolaires et universitaires.
1.8.1. Activités réalisées
Au Togo, le sport est devenu de nos jours, un canal indispensable et incontournable pour
inculquer aux populations, les valeurs de la culture de la paix et de la non-violence.
A ce titre, il est de plus en plus utilisé par plusieurs acteurs pour atteindre leur objectif de
promotion de la paix.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
37
Ainsi, pour consolider la décennie internationale de la promotion de la culture de la paix et de
la non-violence, le ministère en charge des sports a organisé en 2009-2010, un tournoi de
football dénommé « tournoi de la non-violence », qui a vu compétir les équipes de toutes les
préfectures du pays. Ce tournoi a connu son apothéose le 16 février 2010 à Sokodé avec
surtout l’inauguration du nouveau stade municipal de la ville.
Le 21 septembre 2010, le ministère des sports a organisé au stade Dr KAOLO de Tsévié, un
tournoi de football pour célébrer l’année internationale de la paix décidée par l’ONU.
Une sensibilisation a eu lieu au cours du tournoi avec pour thème : « un jour, un but », a
l’endroit des scolaires et des extrascolaires pour les amener à promouvoir l’esprit de paix et de
non-violence dans leur milieu respectif.
En dehors de ces actions, le ministère en charge des sports apporte son soutien matériel ou
technique aux différentes fédérations, associations ou ONG qui utilisent le canal du sport pour
sensibiliser les populations sur les vertus de la paix et de la non-violence.
Avec la collaboration de l’UNESCO et de l’Agence mondiale anti-dopage (AMA), le
département des sports a organisé des caravanes ponctuées de séquences de sensibilisation sur
la lutte contre le dopage en milieu sportif scolaire et extrascolaire.
De même des séminaires de formation ont été organisés à l’endroit des enseignants de
l’éducation physique et sportive dans certaines régions du pays sur des thèmes relatifs à la
lutte contre le dopage en milieu scolaire.
1.8.2. Perspectives
En terme de perspectives pour la promotion de la culture de la paix et de la non-violence au
profit des acteurs sportifs au Togo, le ministère des sports et des loisirs aura besoin d’appuis
plus importants des partenaires techniques et financiers pour accroître les différents tournois
et ceci dans plusieurs disciplines sportives. Il faudra aussi multiplier les séminaires à l’endroit
des enseignants d’éducation physique et sportive (EPS) et de tous les autres encadreurs des
groupes de jeunes sportifs pour leur inculquer davantage les valeurs de la culture de la paix et
de la non-violence.
La pratique du sport reposant elle-même sur les fondements de paix et de non-violence, elle
doit être encouragée et soutenue dans tous les secteurs d’activités afin que s’enracinent
définitivement la culture de la paix et de la non-violence dans nos sociétés.
2. INSTITUTIONS
2.1. Commission nationale des droits de l’homme (CNDH)
La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) est créée par la loi n° 87-09 du 09
juin 1987 comme mécanisme national de promotion et de protection des droits de l’homme.
Elle a été érigée au rang des institutions de la République par la Constitution du 14 octobre
1992. Pour répondre aux nouvelles exigences d’organisation et de fonctionnement des
institutions nationales de protection et de promotion des droits de l’homme contenues dans les
Principes de Paris, elle a été réorganisée par la loi organique n° 96-12 du 11 décembre 1996,
modifiée et complétée par la loi organique n° 2005-004 du 09 février 2005. Elle a pour
missions :
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
38
-
d’assurer la protection et la défense des droits de l’homme sur le territoire de la
République togolaise ;
de promouvoir les droits de l’homme par tous les moyens ;
de procéder à la vérification des cas de violation des droits de l’homme.
2.1.1. Activités réalisées
La CNDH mène, dans le cadre de ses missions, des actions qui concourent à promouvoir la
culture de la paix.
Des actions en faveur de l’enfant
Activités de sensibilisation dans les établissements scolaires et mise en place
des clubs des droits de l’homme
Dans le souci de faire des jeunes élèves des citoyens responsables, respectueux et porteurs des
valeurs des droits de l’homme, la CNDH a organisé des tournées de sensibilisation et
d’éducation aux droits de l’homme en milieu scolaire dans les préfectures d’Agou, Kozah,
Kloto et dans la Sous-préfecture de Kpélé Akata en 2003 et 2004. Le thème de ces tournées
portait sur la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) et sur la composition,
l’organisation, le fonctionnement, les attributions et les activités de la CNDH. Ces rencontres
ont suscité chez les élèves une prise de conscience de la double facette que comportent les
droits de l’homme associant à la fois droits, devoirs et responsabilités.
Dans le cadre de la commémoration du 60ème anniversaire de la DUDH, la CNDH a fait des
élèves un des groupes cibles privilégiés sur lesquels ont porté ses activités. Ce choix répond
au souhait de l’Assemblée générale des nations unies qui demandait aux Etats membres « de
publier le texte de la DUDH et » de faire en sorte qu’il soit distribué, affiché, lu et commenté
principalement dans les écoles et autres établissements d’enseignement, sans distinction
fondée sur le statut politique des pays ou territoires ».
A Lomé, ces séances de sensibilisation ont conduit la Commission les 03, 05 et 12 décembre
2008 dans certains établissements du secondaire de la capitale dont les collèges
d’enseignement général de Tokoin Nord et d’Agoènyivé Centre, les lycées de Nyékonakpoè
et de Hédzranawoè. Dans tous ces établissements, les apprenants ont été entretenus sur les
valeurs fondamentales des droits de l’homme à travers le thème général de l’année : « Dignité
et justice pour nous tous ». Cette sensibilisation a été suivie de l’installation des clubs des
droits de l’homme.
A Kara, la CNDH a visité cinq (05) établissements du secondaire à savoir les collèges
d’enseignement général Lassa-Elimdè, Camp Général AMEYI, Kara ville, le collège
Chaminade et le lycée de Kara Sud. Les élèves ont été entretenus sur la Convention relative
aux droits de l’enfant et sur la CNDH. Le choix de ce thème est guidé par le souci de faire
prendre conscience aux apprenants et aux éducateurs des causes et des conséquences du trafic
et de l’exploitation des enfants.
Dans la Région des Plateaux, trois (03) établissements en l’occurrence le collège Saint Albert,
le CEG de Nyékonakpoè à Atakpamé et le CEG de Hihéatro dans la préfecture d’Amou ont
été retenus. Si le CEG de Hihéatro a bénéficié de la mise en place d’un club des droits de
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
39
l’homme et d’une formation sur la DUDH, les deux autres ont bénéficié du renforcement des
capacités en éducation civique et morale (ECM).
Suivi des clubs des droits de l’homme dans les établissements scolaires de
Lomé
• Formation des membres du club des droits de l’homme du CEG de Tokoin Nord :
Elle s’est déroulée à la CNDH et a porté sur la présentation de la CNDH, l’historique de la
DUDH, les principes qu’elle renferme et les mécanismes de promotion et de protection des
droits de l’enfant.
• Formation des membres du club des droits de l’homme du lycée de
Hédzranawoè : Elle a été faite dans l’enceinte du lycée et a porté sur le même
message.
Ces deux clubs ont reçu l’appui de la CNDH pour mener une activité au cours de la semaine
culturelle à travers des séances de questions-réponses dotées de prix.
Commémoration du 20ème anniversaire de la Convention relative aux droits
de l’enfant en 2009
Dans le cadre de la célébration de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), la
Commission a organisé, en collaboration avec l’Association francophone des commissions
nationales des droits de l’homme (AFCNDH) et avec l’appui financier de l’OIF et du
gouvernement togolais, le 3ème congrès des institutions nationales des droits de l’homme de
l’espace francophone. Placé sous le thème « Les droits de l’enfant », ce congrès avait pour but
d’élaborer un plan d’action pour une meilleure protection de l’enfant dans l’espace
francophone. C’est dans ce cadre que la CNDH a réalisé un projet à trois phases comprenant :
• l’état des lieux de la mise en œuvre de cette convention : cette rencontre s’est tenue du
26 au 28 octobre 2009 à Kpalimé. Elle a regroupé aussi bien les partenaires
internationaux que locaux impliqués dans la problématique des droits de l’enfant au
Togo. L’objectif dudit atelier était d’évaluer le niveau de mise en œuvre de la CDE, de
collecter des informations et d’élaborer un document pouvant refléter la situation des
droits de l’enfant au Togo ;
• l’atelier de renforcement des capacités des commissaires et du personnel de la CNDH
sur les mécanismes et principes de protection des droits de l’enfant en décembre 2009
au siège de la CNDH ;
• l’étude sur la protection judiciaire des mineurs au Togo est de faire une analyse de la
situation en vue de s’assurer de l’effectivité des droits de l’enfant. A travers cette
étude, la CNDH voudrait sensibiliser les praticiens sur les droits de l’enfant et relever
les insuffisances dans l’administration de la justice en vue de formuler des réponses
appropriées.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
40
Actions pour la promotion de la culture de la paix en général
Contribution de la CNDH à l’organisation des législatives d’octobre 2007
La CNDH, en vue d’éduquer les citoyens sur le comportement à adopter afin d’éviter les
violations surtout en période électorale, a confectionné, dans le cadre des élections législatives
du 14 octobre 2007, un manuel intitulé « Le processus électoral en 53 questions-réponses » et
un dépliant sur le scrutin proportionnel : « Législatives 2007 : mode de scrutin et procédure de
règlement du contentieux électoral ». En plus de ces deux documents, elle a effectué une
tournée nationale de sensibilisation sur « Le respect des droits de l’homme en période
électorale ». Cette priorité accordée au respect des droits de l’homme en période électorale
procède de la ferme volonté de la CNDH de contribuer à créer les conditions nécessaires au
maintien de la justice et de la paix sociale avant, pendant et après les élections.
L’exécution du plan d’action de la CNDH pour les élections législatives s’est poursuivie avec
des émissions télévisées et radiodiffusées aussi bien à Lomé qu’à l’intérieur du pays afin
d’éclairer la population sur certains aspects liés au processus électoral.
Journée de sensibilisation à Afagnan
A l’occasion de la célébration du 59ème anniversaire de la DUDH et eu égard aux incidents qui
se sont produits dans la Sous-préfecture d’Afagnan au cours du scrutin législatif du 14 octobre
2007, la Commission a organisé le 11 décembre 2007 dans cette localité une journée de
sensibilisation à l’intention des chefs traditionnels, des organisations syndicales et des jeunes
sur le thème : « Le respect des droits de l’homme, facteur de paix sociale ». Par ce thème, la
Commission entend apporter sa contribution à la pérennité de la paix sociale retrouvée au
Togo.
Tournée de sensibilisation sur la phase des dépositions de la Commission
vérité, justice et réconciliation (CVJR)
Dans la perspective du démarrage de la phase des dépositions de la Commission vérité, justice
et réconciliation (CVJR), la CNDH a été mandatée pour mobiliser les populations des
préfectures de la Kozah et de l’Ogou à prendre part à cette importante mission de la CVJR.
Les activités de sensibilisation et de mobilisation des populations de la préfecture de l’Ogou
qui se sont déroulées du 13 au 19 août 2010, ont couvert plusieurs localités notamment les
cantons de : Gléi, Datcha, Glitto, Atchinédji, Adogbénou, Kolokopé, Pallakoko, Anié, Katoré,
Ountivou, Akparé et la ville d’Atakpamé.
Outre la préfecture de l’Ogou, la CNDH a également effectué du 20 au 27 août 2010 une
tournée de sensibilisation dans la préfecture de la Kozah en vue d’inciter les populations à
faire leurs dépositions à la CVJR.
Au total, seize (16) localités ont été visitées. Il s’agit de Kouméa, Pya, Tcharè, Sarakawa,
Yadè, Bohou, Landa, Soundina, Lassa, Tchitchao, Atchangbadè, Awandjélo, Djamdè,
Kpinzindè, Lama et la ville de Kara.
Campagne de sensibilisation sur la non-violence
La CNDH a initié et exécuté un programme de sensibilisation de septembre 2009 à mars 2010
sous le thème « Carton rouge à la violence ». Cette activité a été réalisée dans la ville
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
41
d’Atakpamé puis à Hihéatro dans la préfecture d’Amou. Les populations de ces deux villes
ont été informées et sensibilisées sur les vertus de la non violence et au respect des droits
humains.
L’exécution de ce programme a été relayée par des émissions en langues locales sur la Radio
Catholique Virgo Potens (RCVP).
Les élèves de l’Institut technique Sacré-Cœur de Jésus d’Atakpamé ont été, eux aussi,
sensibilisés sur « Le rôle de la jeunesse dans la lutte contre la violence ».
Apport de la CNDH au processus électoral de 2010
Le Togo a eu à organiser des élections législatives et présidentielles émaillées de violences
avec pour conséquences des atteintes aux droits de l’homme et à la paix. La Commission dont
la mission est de promouvoir et de protéger les droits de l’homme dans le pays a eu
l’impérieux devoir de jouer sa partition en contribuant à la réussite des échéances
présidentielles de 2010. A cet effet, elle a entrepris un certain nombre d’actions tendant à
sécuriser le scrutin et préserver la paix :
-
-
l’élaboration d’un guide de formation en vue de permettre à tous les acteurs impliqués
dans le processus électoral de maitriser tous les contours de ce processus afin de jouer
convenablement leur rôle ;
la rencontre d’échanges avec les partis politiques placée sous le thème « Comment
aborder les élections présidentielles de 2010 sans violence ». Cette séance a été
organisée le 17 septembre 2009 au Relais de la Caisse à Lomé en vue d’examiner le
code de bonne conduite contenu dans l’Accord politique global (APG). Il s’agit pour
la CNDH d’échanger avec les acteurs politiques sur l’aspect droit de l’homme avant
d’entrer dans la phase décisive du processus électoral.
Ces activités qui ont commencé en 2009 se sont poursuivies en 2010 par :
-
des émissions radiodiffusées et télévisées ;
une tournée dans les états-majors des candidats à l’élection présidentielle du 04 mars
2010 ;
une rencontre avec les préfets et représentants des partis politiques à Notsé ;
une formation des délégués des candidats ;
un atelier de formation des membres et du personnel de la CNDH sur l’observation des
scrutins ;
l’observation de la campagne électorale et du déroulement du scrutin sur toute
l’étendue du territoire.
2.1.2. Perspectives
Le désir ardent de l’homme est de se prémunir des maux qui rendent inconfortable son
existence. Cet idéal ne saurait être atteint que si les droits de l’homme sont respectés en toute
circonstance. La CNDH dont la mission est la promotion et la protection des droits de
l’homme, compte accentuer ses activités d’éducation à la culture de la paix et de la nonviolence dans les écoles et les centres de formation dans notre pays pour la réalisation des
droits de l’homme.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
42
2.2. Centre régional des nations unies pour la paix et le désarmement
en Afrique (UNREC)
Basé à Lomé (Togo), le Centre régional des nations unies pour la paix et le désarmement en
Afrique (UNREC) a pour mandat de soutenir les efforts des Etats africains dans les domaines
de la paix, de la sécurité, du désarmement et autres problématiques transversales comme les
droits humains, le genre et la bonne gouvernance. Il a été établi en 1986 en application de la
Résolution 40/151 G du 16 décembre 1985 de l’Assemblé général des nations unies en
réponse à une demande des chefs d’Etats de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Les
activités majeures de l’UNREC se déclinent en termes de plaidoyer, formulation, mise en
œuvre et suivi de politiques de renforcement des capacités ou de sensibilisation au profit de
partenaires diversifiés que sont les Etats, les communautés économiques régionales ainsi que
les organisations de la société civile. L’UNREC s’intéresse également aux recherches, fait des
publications relativement à ses domaines d’intervention et collabore à cet effet avec diverses
institutions à travers le monde.
2.2.1. Activités réalisées
La décennie internationale de la promotion de la culture de la paix et de la non-violence au
profit des enfants du monde, lancée par les autorités togolaises en 2000, s’insère à divers
niveaux dans le mandat de l’UNREC. Le tableau ci-dessous souligne quelques activités
majeures menées durant cette décennie.
Projets
Activités
menées
Bénéficiaires
Localisation Résultats
des activités
Programme
Relations
CiviloMilitaires
Promotion de
relation de
confiance et de
respect mutuel
entre les civils
et les Forces de
Défense et de
Sécurité (FDS)
Forces de
défense et de
sécurité
Togo
(2001 – 2009)
Parlementaires
Perspectives
Adoption d’un ASSEREP
code conduite (Suite
du
pour les FDS
programme
Relations
CiviloMilitaires)
Organisation
de la Société
civile
Formation des
commissions
Défense et de
Sécurité de
l’Afrique de
l’Ouest
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
43
Programme
réforme
secteur de
sécurité
AfriqueASSEREP
de
du
la
en
(2007 – 2011)
Formation
forces
défense et
sécurité
Sur
sécurisation
processus
électoraux
des Forces de
de défense et de
de sécurité
Bénin,
Burkina
Faso, CapVert, Côte
la
d’Ivoire,
des
Gambie,
Ghana,
Guinée,
GuinéeElaboration
Forces
de Bissau,
d’un guide du défense et de Liberia,
Mali, Niger,
maintien
de sécurité
Nigeria,
l’ordre
en
Sénégal,
période
Sierra
électorale
Leone,
Togo
Réalisation
Forces
de Togo
d’une vidéo sur défense et de
les techniques sécurité
de maintien de
l’ordre
en
période
électorale
Mise en œuvre
des résolutions
1325 et 1820 du
Conseil
de
Sécurité
des
Nations
Elaboration
Pérenniser le
d’un guide du renforcement
maintien
de des capacités
l’ordre
en des FDS
période
électorale
Décentraliser
les
activités
Vidéo sur les hors de Lomé
techniques de (populations et
maintien
de garnisons de
l’ordre
en l’intérieur)
période
électorale
Etendre
le
projet
en
Renforcement Afrique
de
des capacités l’Est et en
des FDS, des Afrique
Parlementaires Centrale
, et des OSC
Forces
de Togo
défense et de
sécurité
Associations
et réseau de
Femmes
Renforcement
Parlementaires
des capacités
des
parlementaires
Bénin,
Burkina
Faso, Côte
d’Ivoire,
Ghana,
Guinée,
Mali, Niger,
Nigeria,
Sénégal,
Togo
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
44
Renforcement
des
relations
civilo-militaires
(campagne
médiatique de
sensibilisation)
Forces
de Togo
défense et de
sécurité
Réglementation
du courtage des
ALPC
en
Afrique de l’est
(2008
2011)
-Analyse de la
législation
nationale
existante sur le
courtage
des
armes légères et
comparaison
des législations
nationales avec
les dispositions
du Protocole de
Nairobi
-Aide aux pays
dans
l’identification
des courtiers
-Le
développement
de
registres
électroniques
nationaux des
courtiers et le
courtage
licences
- assistance aux
autorités
nationales dans
l’élaboration de
registres
électroniques
pour courtiers
Ministères de Burundi,
l’intérieur et de Kenya,
défense
Rwanda,
Tanzanie,
Points focaux Uganda
nationaux sur
les ALPC
Renforcement
des capacités
en
désarmement
pratique
et
édification de
la
paix-
Formation des Organisations
OSC en matière de la société
de
civile
désarmement
pratique
et
d’édification de
la Paix dans les
Organisation
de la Société
civile
Bénin,
Burkina
Faso, CapVert, Côte
d’Ivoire,
Gambie,
Ghana,
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
Réalisation de
5
enquêtes
nationales,
d’un logiciel
de gestion des
courtiers
en
ALPC
et
installation du
logiciel dans 5
pays
Etendre
le
projet aux 6
Etats restants
de la sousrégion,
aux
pays d’Afrique
centrale et de
l’ouest
Elaboration et
publication
d’un
curriculum et
d’un manuel
de formation
de formateurs ;
Poursuivre la
formation des
formateurs
Etendre
projet
Afrique
le
en
de
45
CAPPA
pays d’Afrique
de l’Ouest
(2007 – 2011)
Mise en œuvre
des mesures de
désarmement
pratique
en
Afrique
de
l’Ouest : Appui
technique
à
l’Unité
des
ALPC de la
CEDEAO et à
l’ECOSAP
Elaboration et
adoption d’un
instrument
juridique pour
le contrôle des
ALPC
en
Afrique
centrale
(2007-2011)
Guinée,
GuinéeBissau,
Liberia,
Mali,
Mauritanie,
Niger,
Nigeria,
Sénégal,
Sierra
Leone,
Togo
Assistance
légale
Juridique
l’est et
Formation de Afrique
plus de 150 centrale
formateurs
en
Etendre
projet
Afrique
l’est et
Afrique
centrale
le
en
de
en
Unité
des Bénin,
et ALPC
Burkina
CEDEAO,
Faso, CapECOSAP
Vert, Côte
Harmonisation
d’Ivoire,
de législations
Gambie,
Ghana,
Guinée,
GuinéeBissau,
Liberia,
Mali, Niger,
Nigeria,
Sénégal,
Sierra
Leone,
Togo
Un
Guide
d’harmonisatio
n
de
législations
nationales des
Armes légères
et de Petit
Calibre
(ALPC)
en
Afrique
de
l’ouest
Organisation de Gouvernement
réunions
s
d’experts
gouvernementa
ux
Une
convention sur
le contrôle des
armes légères
et de petit
calibre
(ALPC) en
Afrique
centrale
Elaboration de
la convention
de Kinshasa sur
le contrôle des
armes légères et
de petit calibre
(ALPC)
en
Angola,
Burundi,
Cameroun,
Congo,
Gabon,
Guinée
équatoriale,
RCA, RDC,
São Tomé
et Principe,
Tchad,
Rwanda
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
Une base de
données
informatique
des législations
nationales des
Armes légères
et de Petit
Calibre
(ALPC)
en
Afrique
de
l’ouest
Renforcement
des capacités
techniques des
Institutions de
la
Communauté
des Etats de
l’Afrique
Centrale
Faire
une
campagne de
plaidoyer en
46
Afrique
centrale
faveur de la
ratification de
la convention
de Kinshasa en
Afrique
centrale
Renforcer les
capacités des
Etats membres
de la CEEAC
et de la société
civile pour la
mise en œuvre
de
la
convention de
Kinshasa
Appui
aux
Etats partis de
la Convention
dans la revue
l’actualisation
et
l’harmonisatio
n
des
législations
nationales
3. ASSOCIATIONS
3.1. West africa network for peace building
(WANEP-TOGO)
WANEP-Togo est un réseau ouest africain actif dans les pays de la CEDEAO dont le bureau
régional est à Accra (GHANA). Au Togo, le réseau regroupe 17 organisations et a démarré
ses activités en 2002. Le siège de WANEP-Togo est situé à Lomé.
Vision, Mission et Valeurs partagées
Vision : un Togo où tous les citoyens, éduqués à la non-violence, à la tolérance et au respect
de la dignité humaine, contribuent à créer une société plus juste et paisible.
Mission : Renforcer les capacités de ses membres, des citoyens, des différentes institutions
étatiques et des organisations de la société civile en matière de non violence, de tolérance et
de respect de la dignité humaine à travers l’éducation et la conscientisation pour une société
libre, prospère et épanouie.
Valeurs partagées : culture de l’excellence ; tolérance ; esprit d’équipe ; leadership
responsable.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
47
Programmes
Les activités de WANEP-Togo se répartissent dans quatre programmes :
alerte précoce (WARN) ;
éducation à la paix et à la non-violence ;
démocratie et bonne gouvernance ;
droits humains.
3.1.1. Activités réalisées
Les activités principales menées par WANEP-Togo se rapportent aux quatre domaines
suivants : i) Renforcer la culture de la paix par l’éducation ; ii) Promouvoir le respect de tous
les droits de l’homme ; iii) Favoriser la participation démocratique ; iv) Promouvoir la paix et
la sécurité internationale.
Renforcer la culture de la paix par l’éducation
Action / Période
/ Localisation
Partenaire
Objectif
Bénéficiaires
Résultats
Atelier de formation sur l’implication des organisations locales dans
la prévention des conflits pour la consolidation de la paix dans les
communautés (2009) / Tsévié et Bocco (préfecture de l’Ogou)
Programme des nations unies pour le développement (PNUD)
Consolider la paix sociale dans les localités de Tsévié et de Bocco
Membres des CVD, syndicats, confessions religieuses, groupements de
femmes, associations des parents d’élèves
Les capacités de 64 membres des communautés renforcées sur les
principes démocratiques, la culture de la paix et le rôle des femmes
dans la prévention des conflits ;
705 personnes sensibilisées
Les spécialistes de la psychologie de l’enfant affirment que « tout se joue avant six ans »1.
WANEP-Togo pense donc que par le « Programme d’éducation à la paix et à la nonviolence dans le préscolaire », l’on travaille à créer une nouvelle génération de citoyens
épris de paix pour le Togo de demain.
1
Dr FITZHUGH DODSON, Best seller.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
48
Action
Période
Localisation
Partenaire
Objectif
Bénéficiaires
Résultats
Perspectives
/
/
Programme d’éducation à la paix
et à la non-violence (2009 – 2013) /
Kpalimé
Pain pour le monde (PPLM),
Allemagne
Promouvoir la culture de paix dans
le préscolaire
Environ 2000 enfants de 53 jardins
d’enfants de la ville de Kpalimé ; 53
éducatrices ; 106 parents d’élèves ;
Les enfants ont acquis des attitudes
non violentes ; les parents sont
sensibilisés à la culture de la paix et
au respect des droits humains
fondamentaux
Etendre l’action au niveau des
écoles primaires ; Plaidoyer pour
l’intégration de l’enseignement de la
paix dans le préscolaire et dans les
écoles primaires et pour une
réglementation des films violents à
la télévision togolaise.
« La paix » brandie par un enfant de 3 ans
Enfants au cours d’un sketch sur la paix et la
non-violence
Promouvoir le respect de tous les droits :
Le projet « Education citoyenne des jeunes des lycées de la région maritime » a été exécuté
d’août 2010 à août 2011. Il est l’aboutissement d’un processus d’identification mené au cours
de l’année 2009. Le projet a duré 12 mois.
Action / Période /
Education citoyenne des jeunes des
Localisation
lycées (2010– 2011) / Région maritime
Union
européenne dans le cadre du
Partenaire
Projet d’appui à la réforme de la
justice et à la promotion des droits de
l’homme
Eduquer les jeunes des lycées de la
Objectif
région maritime à la connaissance de
leurs droits et des procédures
adéquates de valorisation de ces droits
devants les juridictions ;
Jeunes des lycées de Tsévié,
Bénéficiaires
Agbelouvé, Adétikopé, Gbatopé,
Tchekpo-Dedekpoe, Tabligbo, Tokpli,
Dzrekpo, Vogan, Togoville, Hahotoé,
Zébévi, Aklakou, Afagnan, Masséda,
Attitogon, Aképé-Noèpé et Kévé.
60210 personnes touchées ; 20070
Résultats
élèves sensibilisés ; 18000 dépliants
sur l’accès au droit distribués ; 18
Membres des clubs scolaires
en atelier
Un club en pleine conférence au lycée
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
49
Perspectives
clubs de médiation juridique installés
dans les lycées.
Etendre l’action aux autres lycées du
pays ; Intégrer l’enseignement des
droits humains aux programmes des
lycées.
Vue partielle de l’assistance lors de
l’installation d’un club
Favoriser la participation démocratique
Action / Période
Gestion pacifique du processus électoral (2007) / Lomé
/ Localisation
British high commission au Ghana
Partenaires
Sensibiliser les jeunes des partis politiques à la gestion pacifique du
Objectif
processus électoral
Délégués des partis politiques
Bénéficiaires
Les capacités de 34 délégués jeunes des partis politiques renforcées
Résultats
Action / Période
/ Localisation
Partenaires
Objectif
Bénéficiaires
Résultats
Sensibilisation et éducation civique des populations pour l’élection
présidentielle de 2010 (2010) / Préfectures de Bassar, Blitta, Ogou,
Sotouboua, Tchamba, Tchaoudjo et Wawa
PNUD ; UE ; CENI ; USA ; France ; Allemagne
Contribuer à la réduction des violences en période électorale
Membres des organisations à base communautaire
Les capacités de 350 membres d’organisations à base communautaire
renforcées ; 5862 personnes sensibilisées dans les communautés
Promouvoir la paix et la sécurité internationale
Pour promouvoir la paix nationale, il convient de créer partout où des tensions existent, les
conditions d’un dialogue permanent et durable entre tous les acteurs. C’est à cette mission que
WANEP-Togo s’est attelé dans la zone d’exploitation du phosphate avec le projet « Dialogue
su l’extraction du phosphate au Togo ».
S’il est vrai que les activités du projet n’ont démarré qu’en juin 2011, il faut avouer que ce
projet est le fruit d’une longue phase d’identification qui a démarré en 2007 au sein des
cantons de Kpomé, Hahotoé, Akoumapé et Agbodrafo lors des sensibilisations menées dans le
cadre des élections législatives de 2007. Le diagnostic auprès des populations de zone minière
s’est poursuivi en 2010 et a révélé que des tensions persistent toujours suite aux
incompréhensions entre le gouvernement, la société extractive et les populations riveraines.
La nécessité s’est imposé à WANEP-Togo alors d’initier une action en vue de la réduction des
tensions et de la consolidation de la paix sociale. C’est ainsi que le projet « Dialogue sur
l’extraction du phosphate au Togo » a vu le jour en 2011.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
50
3.1.2. Difficultés rencontrées
Les difficultés rencontrées sont de trois ordres :
détérioration de la confiance entre les communautés et l’Etat : Les populations ne font
plus confiance au gouvernement. Elles doutent des résultats des actions en faveur de la
paix. Elles attendent que l’Etat pose des actes qui confirment sa bonne volonté ;
absence d’un suivi rigoureux des actions de promotion de la paix : Les actions de
promotion de la paix sont trop épisodiques et isolées. Il faut que l’on mette en place un
mécanisme de suivi impliquant effectivement les bénéficiaires eux-mêmes ;
faiblesse des soutiens à la société civile : La mise en place de tels mécanismes de suivi
nécessitent des soutiens financiers que la Société civile n’a pas toujours.
3.1.3. Perspectives
En vue de consolider la paix, WANEP-Togo souhaite que le gouvernement et les partenaires
techniques et financiers mettent en place un programme de promotion de la paix sociale.
Toutes les actions de la société civile devront s’inscrire dans ce programme. Ceci permettra
d’évaluer de façon objective toutes les actions de promotion de la paix au Togo.
3.2. Living values education (LVE – TOGO)
Living values education - Togo est un programme éducatif appuyé par l’UNESCO dont les
bases ont été jetées au Togo le 3 janvier 2005. Il a pour objectifs :
-
-
-
d’inspirer les enfants et les adolescents à choisir leurs propres valeurs en permettent
aux enseignants et éducateurs d’intégrer les valeurs universelles aux programmes
existants ;
d’encourager toute personne concernée par l’éducation à la considérer comme un
moyen de mettre à la disposition des apprenants, étudiants, apprentis, un approche de
la vie fondée sur les valeurs ;
de promouvoir les activités pratiques de « vivre ses valeurs » auprès des jeunes en
dehors du système scolaire, auprès des enfants des rues, des enfants dans les prisons,
dans les camps de refugiés, ou plus généralement des enfants en situation difficile.
3.2.1. Activités réalisées
Une quinzaine d’invités, militants d’ONG, ont reçu des informations sur les valeurs dans la
nouvelle approche d’une culture de la non-violence et de la paix pour les enfants du monde
entier.
Ensuite, une formation a été donnée à une cinquantaine de personnes : inspecteurs et
enseignants des préscolaires, des primaires et des secondaires, de même que des chefs
d’ateliers et d’entreprises ainsi que des représentants d’ONG. Cette formation a été faite à la
Direction de la formation permanente, de l’action et de la recherche pédagogiques (DIFOP)
sur le Campus universitaire de Lomé du 04 au 06 septembre 2006.
Ainsi, le ministère des enseignements primaire et secondaire de même que la Commission
nationale pour l’UNESCO se sont fortement impliqués. Ce qui a fait d’eux des partenaires
privilégiés de Living values education-Togo. Un comité ad’hoc fut mis en place. Des
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
51
formations complémentaires ont été données à d’autres membres à Téma et à Winneba au
Ghana.
Dans le cadre de la décennie internationale de la non-violence et de la paix au profit des
enfants du monde, LVE-TOGO a formulé son entretien avec les élèves sur le thème :
« Comment créer une atmosphère favorable à la paix en milieu scolaire ».
LVE- Togo a sillonné plus 50 établissements scolaires avec le même thème et en dix (10)
étapes.
a. La Carte de visite permet d’apprendre à DIALOGUER et à déceler les valeurs ou
qualités dans son prochain.
b. La causerie permet d’expliquer comment par « un mot, tout est détruit » et comment
par « un mot, tout est rétabli ».
c. Les exercices à faire ensemble sur des thèmes comme : « Quelles sont les valeurs qui
se conjuguent au cours d’un match de football pour marquer des buts ? »
d. Les valeurs qui facilitent les relations humaines.
e. Les valeurs qui créent l’harmonie avec l’environnement physique et humain.
f. Les compliments en cinq points.
g. La culture de la paix.
h. Ce qu’il faut semer dans la vie (il s’agit d’une semence morale). Qui veut une paix
durable, sème la justice, la tolérance, la coopération, le sourire, le dialogue, la
salutation, … « pour récolter la paix ».
i. Les cartes de Valeur.
j. La chanson de la Paix
La Paix, elle aura tous les âges,
La Paix elle aura tous visages
La Paix sera toi, sera moi, sera nous
Et la Paix sera chacun de nous.
A ce jour, 5.520 élèves ont été formés aux valeurs de la paix dans les établissements scolaires.
3.2.2. Perspectives
En 2011-2012 Living values Togo a programmé mener des activités dans 25 établissements
dans la Région Maritime et recherche du financement pour réaliser ce programme.
En ces périodes sensibles de notre pays où nous sommes appelés à vivre ensemble, Living
values education-Togo pense que vivre ses valeurs constitue le fondement de la reconciliation
par la tolérance, le dialogue, le pardon, la justice, l’humilité, l’honnêteté, le partage pour un
Togo paisible, accessible à tous et où il fait bon vivre. C’est pourquoi, il est projeté la
formation des responsables d’établissements scolaires, des chefs d’entreprises et d’ateliers,
des journalistes, des parlementaires, pour faire asseoir les grandes valeurs en vue de faciliter
la paix au Togo.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
52
3.3. Groupe de réflexion et d’action femme, démocratie
et développement (GF2D)
Le Groupe de réflexion et d’action femme, démocratie et développement (GF2D) est une
Organisation non gouvernementale (ONG) à but non lucratif créée en 1992.
La vision du GF2D est celle d’un Togo, d’une Afrique et d’un monde où les femmes
connaissent leurs droits et en jouissent pleinement ; où les femmes libérées des contraintes et
pesanteurs socioculturelles apportent leur contribution au développement de la société et
participent aux prises de décision sur un pied d’égalité avec les hommes et dans un esprit de
partenariat.
Dès lors, convaincu que l’amélioration de la situation juridique des femmes au Togo constitue
un élément clé pour assurer un développement durable et démocratique, le GF2D s’est fixé les
objectifs suivants :
•
oeuvrer pour l’émergence de femmes décideurs dans tous les domaines de la vie
nationale ;
•
faire prendre conscience aux femmes en général de leurs droits en tant qu’être humain
•
faire admettre aux hommes et aux femmes l’intégration des femmes à la vie publique
au plan national, régional et international ;
•
promouvoir le bien-être de la femme au Togo, de l’enfant, et de l’être humain en
général, en milieu rural comme en milieu urbain.
Le fonctionnement du GF2D est assuré par divers organes chargés de missions spécifiques. Il
s’agit de l’Assemblée générale, du Conseil d’administration du Bureau exécutif et du Centre
de recherche d’information et de formation pour la femme (CRIFF).
3.3.1. Activités réalisées
Selon la Résolution A/53/243 qui a lancé le programme d’action sur la culture de la paix, le
programme doit porter sur huit domaines. Les activités réalisées par le GF2D se retrouvent
dans quatre domaines que sont :
-
le renforcement de la culture de la paix par l’éducation ;
la promotion de l’égalité entre hommes et femmes ;
la favorisation de la participation démocratique ;
le développement de la compréhension, de la tolérance et de la solidarité.
Les activités menées dans le cadre du renforcement de la culture de la paix
par l’éducation
-
Le projet « Rôle des femmes dans le processus de prévention, de résolution des
conflits et de consolidation de la paix » réalisé en 2009
Ce projet réalisé dans les 6 régions administratives du pays avait pour objectif le renforcement
de la démocratie au Togo par la promotion d’un processus électoral sans violence et
respectueux des normes juridiques. Dans le cadre de ce projet, le GF2D a veillé à
l’élaboration, par des consultants, et à la diffusion d’outils didactiques de formation et de
sensibilisation à l’endroit des femmes et de la population en général. Pour certains aspects du
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
53
travail, notamment les sketches audio visuels, le GF2D/CRIFF a reçu l’appui technique des
experts de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Dans le cadre de ce
projet, il y a eu 3 sketches produits et diffusés, 3 théâtres fora réalisés, 5 affiches élaborées et
imprimées et le manuel : « Guide de l’électeur et de l’électrice » actualisé, le manuel :
« Homme ou femme, la vie de la nation, c’est mon affaire » revu et réédité et 6 sessions de
formation de 180 animateurs et animatrices d’éducation civique réalisées. Ces formations se
sont déroulées à Lomé, à Bagbé, à Atakpamé, à Sokodé, à Kara et à Dapaong et ont été
suivies de séances de sensibilisation.
Les activités menées dans le cadre de la promotion de l’égalité entre
hommes et femmes
-
La formation des parajuristes pour la promotion des droits des femmes
Plus de 600 parajuristes répartis en 33 réseaux préfectoraux formés à ce jour font des
sensibilisations dans les villes et les villages sur les droits de la femme et aident les
populations à résoudre leurs problèmes d’ordre juridique.
-
Le Projet «Trois ans pour réduire les violences, liées aux rites de veuvage faites aux
femmes pour une réduction de la vulnérabilité des femmes au VIH/SIDA» débuté
en 2009 en collaboration avec l’ONG ALAFIA.
La première étape de la mise en œuvre de ce projet a consisté à commanditer une étude
diagnostique des différents rites de veuvage en cours dans toutes les régions du Togo. Cette
étude fut validée par les spécialistes de la question des droits de la femme qui sont venus de
toutes les régions du Togo. Les activités proprement dites du projet ont débuté avec le
plaidoyer auprès des chefs traditionnels pour une réduction voire l’éradication des rites de
veuvages néfastes et propagateurs du VIH/SIDA dans les régions maritime et des savanes où
le projet est mis en œuvre. De 2009 à 2010, les autorités administratives, traditionnelles et
religieuses des préfectures de l’Avé, des Lacs, de la Sous-préfecture d’Afagnan, du Zio, du
Golfe et de Vo dans la région maritime ont été informées des problèmes liés aux droits
successoraux des femmes en vue d’une meilleure participation de leur part à la sensibilisation
de leurs populations. Des cérémonies d’abolition des rites de veuvage ont été réalisées dans
ces préfectures.
-
Projet « participation égalitaire des femmes et des hommes à la vie publique et
politique » réalisé en janvier 2010.
Les objectifs généraux de ce projet ont été d’une part de contribuer à la participation équitable
des hommes et des femmes à la vie politique et publique notamment aux élections locales et
d’autre part de promouvoir l’esprit civique chez les femmes pour une égale participation à
l’exercice de la citoyenneté et les candidatures féminines aux élections locales. Le projet a
permis de former 58 femmes membres de partis politiques et leaders communautaires.
-
Le projet « participation des femmes aux élections locales au Togo » réalisé en
novembre 2010.
Le projet a eu pour objectif de renforcer les capacités de 60 femmes potentielles candidates
aux élections locales pour les amener à s’impliquer davantage dans la gestion des affaires de
la cité et dans la consolidation de la démocratie à la base pour le succès du processus de
décentralisation en cours. Il a permis aux futures candidates d’approfondir leurs
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
54
connaissances en ce qui concerne la décentralisation, la gouvernance locale et les enjeux de
leur participation à la vie publique et politique.
-
Projet « Croisées des chemins » et la vulgarisation du protocole à la charte africaine
des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique
démarré en 2010.
L’objectif général du projet est de contribuer à l’acceptation universelle des droits des femmes
africaines et de leur concrétisation dans la vie de chaque femme et de chaque fille. Il s’agit
spécifiquement d’accroitre la connaissance des populations sur le Protocole à travers l’usage
efficace des médias en créant une plate-forme de discussion sur les dispositions du Protocole
et sur les droits de la femme africaine en général. A cet effet Les Six (6) épisodes d’une série
théâtrale radiophonique titrée « Croisées des chemins » ont été diffusés par les onze stations
de radios communautaires dans les préfectures de Tone, Oti, Kéran, Kara, Sotouboua,
Tchaoudjo, Wawa, Kloto, Vo, Golfe (Canton d’Aflao) et Lomé commune.
-
Les centres d’écoute et d’assistance juridique.
Le GF2D offre une assistance juridique aux populations à travers six (6) centres d’écoute
localisés dans les préfectures de Golfe, Zio, Kloto, Ogou, Tchaoudjo et Assoli. Le CRIFF
abrite le plus grand centre d’écoute du GF2D qui traite en moyenne 1400 cas par an. Les
consultations au centre d’écoute portent entre autres sur les violences basées sur le genre (le
viol, l’inceste, la violence conjugale, le harcèlement) la succession, l’abandon de famille,
mésentente entre époux, le divorce, la contribution aux charges du ménage.
-
Les recherches et les publications.
Le GF2D a déjà produit et publié à ce jour, plusieurs documents notamment : le manuel des
parajuristes, le Guide juridique de la femme togolaise, le Livre blanc : Femme togolaise
aujourd’hui et demain ; le guide de l’électeur et de l’électrice, le manuel de formation des
femmes candidates aux élections locales : homme ou femme, la vie de la nation c’est mon
affaire et un journal trimestriel dénommé « Femme autrement ».
Les activités menées pour favoriser la participation démocratique
-
Le projet : « Promotion de femmes leaders en milieu rural »
Ce projet a pour objectif général l’accroissement de la participation efficace des femmes aux
prises de décisions au sein des Comités villageois de développement (CVD) et Comités de
développement de quartier (CDQ) dans les communautés rurales de la région maritime du
Togo.
Le GF2D a mis en œuvre le projet de promotion de femmes leaders en milieu rural de 2007 à
2009 à travers des formations de femmes leaders et de membres des bureaux de CVD/CDQ. Il
a concerné directement Cent soixante huit (168) femmes et hommes, membres de trente six
(36) CVD/CDQ.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
55
-
Le projet électoral : « Implication des femmes pour un scrutin présidentiel apaisé et
libre au Togo»
Ledit projet a été mis en œuvre pour accompagner l’élection présidentielle du 4 mars 2010. Il
a contribué au renforcement de la démocratie au Togo à travers la promotion d’un processus
électoral sans violence et respectueux des normes juridiques et également par une
participation massive des citoyens, surtout des femmes, aux élections présidentielles de 2010.
Ce projet a été réalisé dans les 6 régions administratives du pays.
Divers outils de sensibilisation ont été élaborés. Il s’agit de 10 000 exemplaires du guide de
l’électeur et de l’électrice et 500 exemplaires du manuel de formation « Homme ou femme, la
vie de la nation, c’est mon affaire » qui ont été actualisés et produits. Ces outils ont servi de
supports de formation des animateurs et animatrices d’éducation civique.
5000 affiches moyennes et 15 affiches géantes ont été conçues, produites et ont été
placardées dans les endroits stratégiques des grandes villes du pays et dans toutes les
préfectures. Elles ont véhiculé des messages de paix et de non-violence
Des sketchs visuels ont également été réalisés sur CD et DVD par la compagnie
KALAMBANI avec l’appui technique de la Commission électorale nationale indépendante
(CENI) ainsi que des sketchs audio par la troupe Carré jeune. Il s’agit de trois sketchs intitulés
respectivement « L’élection n’est pas la guerre, c’est un débat d’idées » ; « Comment
voter ? » et « La proclamation des résultats et les recours » ont été produits en français, en
éwé et en kabyè. Ils ont été reproduits en 150 exemplaires.
185 animateurs et animatrices d’éducation civique de toutes les régions du pays ont
effectivement été formés lors des 6 ateliers de renforcement des capacités qui ont eu lieu du
18 janvier au 05 février 2010.
Trois télévisions (TV2, RTDS, TV7) ont fait 43 diffusions des sketchs en français, éwé et
kabyè. De même, 25 radios recrutées dans les 5 régions du pays et à Lomé ont effectué 68
diffusions des sketchs audio dans les trois langues.
-
Projet « plaidoyer et lobbying pour la participation des femmes à la vie publique et
politique »
Les objectifs de projet lancé en octobre 2010 sont les suivants :
- obtenir du gouvernement togolais l’adoption de lois sur le quota pour la participation
des femmes aux postes nominatifs et électifs à un taux de 30% au moins ;
- sensibiliser la population sur l’impact de la participation des femmes à la vie
publique ;
- créer un cadre de réflexion en vue de revendiquer la promotion et l’implication des
femmes dans la vie publique ;
- instaurer un suivi de la participation effective des femmes à la vie publique et
politique.
En partenariat avec le WILDAF- Togo deux manuels ont été produits. Il s’agit du manuel de
formation des femmes à la gouvernance au Togo : les droits humains de la femme ; les
processus de planification, programmation, budgétisation, analyse du budget et intégration du
genre au budget et du manuel de formation des femmes à la gouvernance au Togo : plaidoyer,
lobbying, réseautage, mise en coalition et négociation.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
56
3 ateliers de formation de 90 femmes leaders communautaires et membres de partis politiques
en technique de plaidoyers ont été d’octobre à novembre 2010 à Lomé, Kara et à Kpalimé.
Le GF2D s’est positionné également comme un interlocuteur de premier ordre dans le
processus de réforme de l’état civil au Togo et des questions liées aux droits successoraux des
femmes.
Les activités menées pour le développement de la compréhension, la
tolérance et la solidarité
Depuis 2004, le GF2D est fortement impliqué dans les différentes étapes du processus de
démocratisation du pays initié par le gouvernement depuis la prise des 22 engagements par le
Togo vis-à-vis de l’Union européenne. Le GF2D participe en tant que représentant de la
société civile au dialogue inter togolais qui a abouti à, la signature le 20 août 2006 d’un
accord politique global.
Le GF2D mène d’autres actions ponctuelles de promotion de la démocratie et de la bonne
gouvernance à savoir : la participation à l’Accord politique global et au Cadre permanent de
dialogue et de concertation.
3.3.2. Les perspectives
Dans le cadre des objectifs de la décennie de l’UNESCO, le GF2D entend intensifier les
actions déjà menées pour le renforcement de la culture de la paix par l’éducation, la
promotion de l’égalité entre hommes et femmes, la favorisation de la participation
démocratique, le développement de la compréhension, de la tolérance et de la solidarité. Il
s’agira spécifiquement :
-
-
de renforcer et de multiplier les réseaux de parajuristes ainsi que les centres d’écoute
et d’assistance juridique ;
d’œuvrer pour l’amélioration de l’accès des femmes à la justice ;
de créer des abris temporaires pour les femmes victimes de violence ;
d’intensifier les actions de plaidoyers envers les autorités publiques et les partis
politiques pour plus de participation de la femme à la vie publique et politique au
Togo ;
avec le programme en direction de la jeune fille démarré en 2008, le GF2D prépare
des jeunes à la promotion des droits et du leadership de la femme.
WiLDAF-Togo a continué le programme APENEFA (Paix dans la communauté) réalisé en
2009 avec un second volet en 2011.
Le programme APENEFA de 2011 a couvert 12 villages choisis dans quatre des régions du
Togo à savoir la Région Maritime, la Région des Plateaux, la Région de la Kara et la Région
des Savanes. Des leaders communautaires (femmes, chefs de villages, responsables CVD…)
sur la d’édification de la paix dans les familles, les quartiers et les villages.
Une nouvelle phase du programme sera réalisée en 2012. Elle prendra en compte la Région
Centrale et une partie de la Région Maritime, spécialement la Préfecture du Golfe et la
Préfecture du Zio.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
57
3.4. Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH)
La Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) est une association à but non lucratif, créée
le 20 juillet 1990 à Lomé par des Avocats, des professeurs d’université et autres acteurs de la
vie socio-économique du pays. Elle s’est assignée pour mission fondamentale de contribuer à
l’édification d’un état de droit au Togo par la promotion, la protection et la défense des droits
humains et des libertés publiques.
Première organisation indépendante en matière des droits de l’homme au Togo, la LTDH n’a
cessé d’apporter sa pierre à la construction démocratique de notre pays et à la promotion du
respect de la dignité humaine sur toute l’étendue du territoire togolais.
Pour son fonctionnement, la LTDH s’est dotée de trois (3) organes : une Assemblée générale
(AG), un Bureau exécutif (BE) et un Commissariat aux comptes (CC). Le Bureau exécutif est
assisté d’un personnel d’appui au programme. La LTDH compte 30 sections locales réparties
dans 30 préfectures du pays. Aujourd’hui, l’association compte plus de cinq mille (5000)
membres, répartis en trente sections sur toute l’étendue du territoire national.
Elle est affiliée à la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), à
l’Union interafricaine des droits de l’homme (UIDH) et à la Commission internationale des
juristes (CIJ).
Depuis octobre 2010, la LTDH est représentée, à la Commission du mécanisme africain
d’évaluation par les pairs (MAEP).
3.4.1. Activités réalisées
Depuis sa création, la LTDH conduit des actions de promotion et de protection des droits des
citoyens sur le plan national et international à travers :
- des séminaires de formation et de renforcement des capacités de la société civile, des forces
de l’ordre et de sécurité en droits de l’homme et libertés fondamentales ;
- des campagnes d’éducation et de formation à la citoyenneté sur des radios de proximité ;
- des actions de protection et d’assistance aux victimes de violations des droits de l’homme ;
- des sensibilisations de masse aux populations sur la démocratie et les élections ;
- la publication de rapports périodiques sur la situation des droits humains au Togo.
► Ses actions en faveur de la protection de la dignité humaine lui ont
valu le prix de la Commission consultative des droits de l’homme de la
République Française et le prix de l’Edit de Nantes en 1993.
Promotion et protection des droits de l’homme
La promotion d’une culture de la paix et de la non-violence passe par la promotion du respect
des droits de la personne comme l’a énoncé l’UNESCO dans les huit domaines d’action
qu’elle a défini.
La LTDH fidèle à sa mission de promotion des droits humains, a réalisé au cours de la
période 2001-2010 des actions à l’endroit des différentes couches sociales de la population
togolaise.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
58
Des activités sont essentiellement caractérisées par des séminaires et ateliers de formation ;
des émissions radiodiffusées qui couvrent une masse importante de la population togolaise et
d’autres activités dont le but est de former et d’éduquer la masse sur les notions de
citoyenneté, de solidarité et de tolérance.
Quelques actions répertoriées ci-dessous démontrent de l’engagement de la LTDH à œuvrer
pour une culture de la paix au Togo.
Du 02 au 06 mars 2009 : à Dapaong et à Sokodé, dans le cadre de la réalisation du projet
ACT, phase 5 intitulé « Education aux droits de l’homme en milieux scolaire », une
délégation de la LTDH a entretenu les élèves dans lesdites localités sur les thèmes :
- les droits et devoirs de l’enfant en milieu scolaire ;
- les droits de l’homme et le VIH SIDA ;
- les dangers de l’excision sur la vie d’une jeune fille.
A Kpalimé, ville située à 120 kilomètres au sud-ouest de Lomé, la section locale de la LTDH
a organisé en collaboration avec le Bureau national, et ce, dans le cadre de la double
célébration des 50 ans de l’adoption de la convention relative aux droits de l’enfant et des 61
ans de la DUDH, des causeries-débats sur le thème : « Droits et devoirs de l’enfant en milieux
scolaires ». Ces causeries-débats qui ont eu lieu ; la première le 10 décembre 2009 au Collège
d’enseignement général de Kpodzi et la seconde, le 15 décembre 2009 au Collège Protestant
d’Agomé Kpalimé, et ont rassemblé des élèves de plusieurs établissements de la localité.
Le 08 mars 2009 : dans le cadre des activités marquant la journée mondiale de la femme, la
LTDH a organisé en collaboration avec WiLDAF-TOGO et en partenariat avec la FIDH, une
caravane qui a sillonné les grandes artères de la ville de Lomé, dans le but de faire valoir les
droits de la femme, de lancer un appel pour leur promotion et de dénoncer les cas de
violations desdits droits. Cette caravane marquait aussi le début de la campagne mondiale
pour la promotion des droits de la femme initiée par la FIDH et dénommé « l’Afrique pour les
droits de la femme : ratifier et respecter ».
Renforcement des capacités des acteurs impliqués dans le processus électoral
En mai 2009, la LTDH a été sollicitée par le HCDH-Togo dans le cadre d’un atelier de
formation organisé à l’intention des représentants des organisations de la société civile, des
partis politiques et des agents de sécurité, pour donner une formation sur le thème « Le rôle et
la responsabilité des Organisations de la société civile en matière de sécurisation du processus
électoral au Togo ».
Dans le cadre de l’élection présidentielle d’avril 2005, la Ligue a mené une vaste campagne
de mobilisation citoyenne, de sensibilisation au vote pacifique, et d’éducation civique. Des
équipes de la Ligue en collaboration avec le collectif des associations de la société civile et
des organisations syndicales du Togo (CASCOST), ont fait des tournées dans plusieurs villes
du Togo pour sensibiliser les populations et surtout les jeunes à la mobilisation générale en
faveur de l’élection présidentielle. C’est ainsi que dès le mois de mars 2005, des actions
d’éducation civique ont été menées durant la période de révision des listes électorales, en
direction des populations afin de les inciter à aller retirer leurs cartes d’électeur, et exhorter
d’autres citoyens à s’inscrire sur les listes électorales pour aller accomplir leur devoir civique
le jour du scrutin.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
59
Dans le cadre de la Journée internationale des droits de l’homme et des activités marquant le
61ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la LTDH a tenu à son
siège à Lomé, le 10 décembre 2010, une conférence de presse ayant pour thème : « 10
décembre 1948 - 10 décembre 2009, 61 ans de Déclaration universelle des droits de l’homme
(DUDH) pour une présidentielle libre, démocratique, transparente et sans violence au Togo ».
Ce thème qui avait été inscrit sur des banderoles affichées à des lieux publics dans les chefslieux des cinq régions du Togo, est inspiré par la forte préoccupation de la LTDH de voir pour
une fois dans notre pays, se dérouler une élection présidentielle honnête.
Ce thème pose la problématique du respect des droits humains en période électorale. Elle a été
développée à travers des émissions radiophoniques animées en français, en mina et en ewé à
Lomé par la LTDH le 09 décembre 2009 sur les radios Kanal fm, Nana fm et Métropolys. Le
but principal de ces émissions est d’exhorter les acteurs du processus électoral tant civils,
politiques que militaires à œuvrer pour des élections apaisées et sans violences.
Dans le cadre de l’exécution du projet « PEACE » relatif à la sensibilisation des populations
dans les trente (30) préfectures du Togo sur le processus électoral, une délégation de la
LTDH, a sillonné le territoire du 23 juillet au 25 août 2007 pour exhorter les populations à
faire preuve de tolérance et de respect mutuel, de respect des autorités et de la loi, des
institutions et des biens publics et privés et à cultiver un climat de quiétude avant, pendant et
après le processus électoral. Ces activités ont été faites aussi à travers des thèmes en ateliers
de formation et des émissions radiophoniques en langues locales.
En février 2010, à la veille de l’élection présidentielle du 04 mars 2010, le Projet d’Appui au
processus électoral « Projet PAPE », piloté par la LTDH, a permis a deux équipes composées
aussi bien de membres du bureau exécutif que de membres actifs de la LTDH, de parcourir les
trente (30) préfectures du Togo, en 30 jours, soit 1 jour par préfecture et 15 jours pour chaque
équipe, pour informer et sensibiliser les citoyens et les militants des partis politiques aux
élections, à la compréhension des règles de la vie démocratiques, leurs fondements pour une
campagne électorale non violente et des élections libres et transparentes. Cette tournée a été
aussi l’occasion pour la LTDH d’éduquer la population à la citoyenneté, aux règles minima de
la démocratie, aux droits et devoirs de vote, de susciter des solutions alternatives afin de
favoriser une élection réellement démocratique et surtout sans violence. Au total, 3000
personnes en âge de voter ont été formées, informées et sensibilisées, soit 100 personnes par
préfecture.
Au quotidien, la LTDH œuvre dans la résolution des conflits entre les particuliers, les
particuliers et l’administration, à travers ses conseils et ses médiations.
3.4.2. Difficultés
L’ignorance est la première cause du non respect des principes démocratiques, ce qui peut
conduire à la violence. Cette situation est plus accentuée à l’intérieur du pays qu’à Lomé, et
encore plus dans les villages. En dépit des efforts de l’Etat, il faut admettre qu’il reste
beaucoup à faire en matière de respect des droits humains.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
60
3.4.3. Perspectives
Eu égard aux difficultés rencontrées et aux constats faits sur le terrain, il y a lieu d’orienter les
actions en vue de la consolidation de la paix sociale par :
- l’intensification de l’action de la société civile ;
- le renforcement de capacités de la société civile ;
- le renforcement des actions de l’Etat en faveur de la protection des droits humains.
3.5. Fédération togolaise des associations, centres et clubs UNESCO
(FTACU)
La Fédération togolaise des associations, centres et clubs UNESCO (FTACU), portée sur les
fonts baptismaux en 1986 est une organisation qui compte 150 clubs affiliés. Elle a son siège
à Lomé et est affiliée à la Fédération Mondiale des Associations, Centres et Clubs UNESCO
(FMACU) en 1987. La FTACU a reçu en 1987 la distinction de Messager de la Paix décernée
par l’UNESCO.
A partir de 2005, la FTACU s’est engagée dans un processus participatif de refondation du
mouvement des clubs UNESCO du Togo. Pour promouvoir une meilleure visibilité de ses
actions, la FTACU s’est engagée à rompre avec le saupoudrage, c'est-à-dire la réalisation
d’actions ponctuelles, hautement médiatiques sans changements durables dans le
comportement des bénéficiaires. Elle est entrée dans une phase de refondation marquée par
l’élaboration de son plan stratégique 2005 – 2015.
Ce plan repose sur une mission, une vision, un engagement et quatre axes stratégiques :
La vision : “Elever dans l’esprit des hommes, les défenses de la paix”
La mission : travailler pour que “Le citoyen togolais joue un rôle actif dans la société avec
comme principes : l’égalité, la justice, la tolérance, le refus global de la violence et la
recherche de solution pacifique à toutes formes de désaccord ou de conflit’’.
L’engagement : pour ce faire il faut ‘’Aider le citoyen à se structurer l’esprit et à se donner
une charpente mentale qui le place à un carrefour non pas de distribution de contenu, mais de
la création, tournée vers la participation et l’action”.
Quatre axes d’orientation stratégique ont été identifiés en termes de défis à relever :
le défi des offres alternatives de formation et d’éducation pour la vie et tout au long de
la vie ;
le défi de la bonne gouvernance du mouvement des Clubs UNESCO ;
le défi de la diversification des sources de financement ; et,
le défi de l’accès à l’information.
Toute cette nouvelle dynamique enclenchée vise, la promotion d’un changement de
comportement responsable des militants. La FTACU a alors choisi de s’inscrire dans un
processus de formation permanente hiérarchisée qui permette au militant de suivre à un
rythme digeste, une transformation citoyenne faisant de l’être une personne épanouie qui
incarne la vision du mouvement des clubs UNESCO du Togo.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
61
Pour ce faire, dans le cadre de son processus de refondation, un cursus de formation doté de
curricula et d’un référentiel de formation est en cours d’élaboration au profit des militants des
clubs à la base.
Elle est l’une des premières organisations à s’approprier le concept de culture de la paix.
3.5.1. Activités réalisées
Dès la proclamation de l’année internationale de la culture de la paix, la FTACU a instauré
une quinzaine de la tolérance qu’elle célèbre chaque année depuis 2001 entre le 15 et le 30
novembre.
La quinzaine de la tolérance
La quinzaine de la tolérance est un cadre d’échange culturelle, d’intégration et de célébration
de la paix par des activités qui sont fortement médiatisées. Elle mobilise plus de 10 000 élèves
des 145 clubs UNESCO scolaires du Togo autour des activités suivantes :
Un tournoi de l’intégration autour du basketball qui réunit en un weekend une dizaine de
collèges et lycées de la capitale. Le cadre pavé des emblèmes de la culture de la paix et de
banderoles véhiculant des messages de paix mobilise en moyenne 2000 jeunes spectateurs.
Dans d’autres régions du pays, il est organisé des activités récréatives (soirées théâtrales, de
poésies, de chansons et de sketchs) et sportives (athlétisme, tournois de football interclasses
ou inter collèges) en faveur de la paix, la tolérance et l’intégration.
Il est aussi organisé des projections de film sur la culture de la paix suivi de débat dans
certains collèges et lycées du Togo, le vernissage d’expositions d’outils et d’ouvrage sur les
droits de l’homme, la démocratie et la paix. Notons au passage qu’à travers toutes ces
activités, les acteurs véhiculent des messages de paix, de tolérance et mettent en exergue des
valeurs traditionnelles de paix, de concorde et de solidarité mutuelle.
Enfin dans le cadre de cette décennie, la FTACU a participé plus d’une fois à une caravane de
la paix organisée par le gouvernement en collaboration avec les organisations de promotion de
la décennie au Togo.
Projet de renforcement de la paix par l’éducation
- Alphabétisation fonctionnelle
Grâce à l’appui de partenaires canadiens, la FTACU a initié un projet national
d’alphabétisation fonctionnelle à l’intention de 2 150 jeunes femmes identifiées dans les 5
régions économiques du Togo. Le but de cette activité est de lutter contre l’isolement
intellectuel de la femme. Le projet a touché les groupes organisés de femmes dont des
commerçantes, des artisanes de différents corps de métiers, les agricultrices… au-delà de
l’apprentissage de la lecture, de l’écriture, du calcul et de l’expression orale. Les apprenantes
ont bénéficié d’une alphabétisation fonctionnelle en langues locales ou en français en fonction
des desiderata des groupes cibles et des localités. Ainsi, les bénéficiaires ont été initiées dans
divers domaines à savoir :
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
62
le domaine de la santé : les thèmes ont porté sur la santé sexuelle et de la reproduction
avec la prévention en matière des IST, du VIH et du sida, l’hygiène alimentaire, la
lutte contre l’automédication, la santé pré et post natale de la mère et de l’enfant.
Le domaine des droits de la femme et de l’enfant : les femmes ont été initiées aux
principes de réduction des inégalités sociales entre hommes et femmes et leurs
capacités à se rendre économiquement et culturellement autonomes. Le projet a été
développé chez des femmes leaders des compétences pour accompagner leurs pairs
dans la lutte contre les pressions sociales. La promotion de l’établissement de l’acte de
naissance dès la naissance aux enfants et les droits essentiels de l’enfant (droit à la vie,
à l’alimentation, à l’éducation, à la santé…) ont été largement promus.
Cet apprentissage a mobilisé plusieurs acteurs étatiques et non étatiques (ONG et associations
à base communautaire). Il a été sanctionné par un certificat de fin de formation.
- La formation des enseignants à l’enseignement de l’éducation civique
Dans le cadre du recyclage des enseignements, la FTACU a organisé des sessions de
formations en 2005 sur la dimension éducation aux droits humains et aux valeurs humaines à
l’intention des professeurs de français et de d’histoire géographie qui ont la charge de
dispenser les cours d’ECM. Ce projet a permis de former au moins 150 enseignants de plus
de 50 collèges et lycées du Togo.
- L’éducation à l’environnement et en matière de santé de la reproduction
En partenariat avec l’UNFPA, la FTACU a organisé sur trois ans, en moyenne 03 ateliers de
formation par an sur les questions environnementales et 05 sessions annuelles sur la sexualité
des jeunes, les IST, le VIH et le sida. Plus de 360 militants des clubs UNESCO ont été formés
dans le domaine de la protection et de la gestion de l’environnement, 1500 en matière de
sexualité et de lutte contre la pandémie du sida. Le programme VIH et sida a été aussi soutenu
par l’OMS et l’Association togolaise pour le bien être familial (ATBEF).
- L’éducation à la culture de la tolérance, de la paix, aux respects des droits humains et à
l’égalité entre les genres.
La thématique culture de la paix et la tolérance, a été largement disséquée dans les clubs. Elle
a fait l’objet d’une éducation citoyenne pratique à travers la vie des clubs. Chaque club
scolaire en fonction des réalités locales organise une activité socioéducative pratique pour
développer des valeurs pour vivre ensemble. L’ethnocentrisme, la stigmatisation des
personnes victimes de la pandémie le VIH, l’entretien de stéréotypes et clichés sexistes, le
harcèlement… sont d’autant d’écart de comportements qui ont fait l’objet d’apprentissage
pour la compréhension mutuelle.
La promotion du leadership féminin a fait l’objet d’une attention particulière. De 2001 à 2003
il a été initié un projet dénommé projet femme de la FTACU. Ce projet a mobilisé la quasitotalité des jeunes filles et femmes militantes, membres des clubs UNESCO soit 357 jeunes
filles et jeunes femmes. Cette activité a été une opportunité pour promouvoir la jeune fille à
des postes de responsabilité dans les comités d’écoles et dans les instances dirigeantes des
clubs affiliés, au sein des bureaux des conseils régionaux et du bureau national de la FTACU.
Aujourd’hui, tous les efforts sont faits pour que la parité soit respectée dans le choix des
acteurs au sein des instances du mouvement des clubs UNESCO.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
63
• Les actions transversales
- Les camps chantiers
En prélude à la décennie, la FTACU a organisé des camps chantiers de développement
communautaire sur des thèmes de culture de la paix, de l’intercompréhension, l’amitié et la
concorde entre les peuples. Tous les deux ans et d’une région du Togo à l’autre, la FTACU
dans le cadre de ses chantiers internationaux a reboisé plus de 2000 ha d’espace urbain et
ruraux évalué à plus de 45.000 plants mis en terre, construit des bâtiments scolaires et
accessoires. Ces chantiers ont regroupé par édition plus de 250 militants du mouvement des
clubs UNESCO venant d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et du Togo.
3.5.2. Difficultés rencontrées
La FTACU, à l’image de la Fédération mondiale des associations centres et clubs UNESCO
(FMACU), a traversé une période de crise il y a quelques années. Cette crise principalement
d’ordre financier a réduit ses activités de façon générale.
3.5.3. Perspectives
L’éducation à la culture de la paix doit faire l’objet d’une action au quotidien. A ce titre la
FTACU est en discussion avec ses partenaires pour lancer le programme intitulé Aide à la
Réduction de la Violence Structurelle et Informelle sur les Enfants en Milieu Scolaire (ARVS)
Le bilan est pour les militants et acteurs du mouvement du Togo un nouveau départ pour faire
des acquis de la décennie le ferment de la politique de refondation dans laquelle la FTACU
s’est inscrite.
3.6. Coordination nationale des Ecoles Associées de l’UNESCO
Les écoles associées de l’UNESCO sont instituées en 1953. Après leur lancement en Afrique
en 1969, les premières écoles associées du Togo ont vu le jour dans les années 80 ; mais ce
n’est qu’à partir de 1990 que le système a gagné un bon nombre d’établissements scolaires,
surtout à compter de 1992 avec l’érection d’une division des écoles associées et des clubs
Unesco au sein du Secrétariat général de la Commission nationale pour l’UNESCO.
Une école associée de l’UNESCO est un établissement scolaire (maternel, primaire,
secondaire d’enseignement général ou technique, ou de formation d’enseignants) ancré dans
le système éducatif national, considéré comme des laboratoires et des porte-drapeaux de
l’innovation pédagogique au service de la paix et du développement durable, où les jeunes
venus, d’horizons divers, appartenant à des groupes ethniques différents apprennent à vivre
ensemble et à construire un avenir viable.
En dehors des programmes officiels d’enseignement, les écoles associées de l’UNESCO
mènent des activités qui répondent à des enjeux vitaux tels que : renforcer le dialogue entre
différentes cultures, assurer le respect des droits de l’homme, faire face au phénomène du
changement climatique et aux catastrophes naturelles, prévenir la dissémination du
VIH/SIDA, promouvoir le développement durable et préserver le patrimoine mondial.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
64
Aujourd’hui, le réseau togolais du système des écoles associées de l’UNESCO compte 98
établissements scolaires répartis sur toute l’étendue du territoire national à savoir :
•
•
•
•
•
•
03 écoles maternelles ;
38 écoles primaires ;
54 établissements secondaires d’enseignement général ;
01 institut d’enseignement technique confessionnel ;
01 centre régional d’enseignement technique et de formation professionnelle ;
01 école normale supérieure (formation de professeurs de collège d’enseignement
général).
Dans le cadre de la décennie internationale en question, les écoles associées du Togo ont
mené diverses activités ainsi que d’autres ont été initiées par le truchement de la
coordination nationale des écoles associées de l’UNESCO au sein de la dite commission
nationale.
Il faut rappeler en passant qu’au Togo, compte tenu des crises sociopolitiques que le pays
a connues, les autorités d’alors avaient décidé d’introduire dans les programmes scolaires,
l’enseignement de la démocratie et des droits de l’homme dans les établissements
scolaires et proclamé l’année 1999 « Année des droits de l’homme et du dialogue au
Togo » afin de cultiver déjà dès le bas âge, dans l’esprit des scolaires, les valeurs de la
paix.
3.6.1. Activités réalisées
Ces activités ne sont que la suite logique de celles entreprises déjà et qui embrassent les
grands thèmes d’études retenus à savoir : les problèmes mondiaux et le rôle du système des
nations unies ; l’éducation au développement durable ; la paix et les droits de l’homme ; les
IST/SIDA ; la lutte contre l’usage des drogues en milieu scolaire et l’apprentissage
interculturel.
Elles se tiennent le plus souvent lors des semaines culturelles, la célébration des journées
internationales, la fin de l’année scolaire pour fêter le départ en vacances. Ce sont des
conférences-débats sur divers thèmes liés à la culture de la paix et aux droits de l’homme’,
animées par des enseignants ou par des personnes ressources invitées pour la circonstance. Ce
sont aussi le théâtre, des projections de films, des ballets et des danses chorégraphiques, des
rencontres sportives, des excursions, la protection de l’environnement qui meublent ces
journées.
Dans toutes les écoles et de façon formelle, l’accent est mis sur le respect réciproque et
l’acceptation de l’autre quelles que soient ses différences. Ainsi, la tolérance est-elle devenue
une vertu qui se traduit chaque jour dans le comportement des jeunes scolaires.
A son tour, la Commission nationale pour l’Unesco a depuis lors initié et entrepris des
activités allant dans le sens des objectifs assignés à la décennie internationale des nations
unies pour la promotion de la culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du
monde. Ces activités sont axées sur le théâtre, le chant choral et le sport.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
65
• Tournoi national interscolaire de théâtre
Le tournoi national interscolaire de théâtre, a eu pour thème : « Rencontre de la culture de la
paix », et vise à favoriser le brassage culturel, l’amitié, la fraternité entre les jeunes scolaires
et a connu plusieurs éditions.
La première édition a rassemblé 15 lycées et collèges des 6 régions pédagogiques du Togo sur
les 18 invités. Elle a connu une phase régionale le 7 avril 2001 simultanément dans les chefslieux des régions et la finale nationale à Lomé, le 14 avril 2001. Etaient en lice à la finale de
Lomé, le lycée Nassablé de Dapaong, le lycée de Bassar, le lycée moderne de Sokodé, le
lycée d’Agou, le lycée de Tabligbo, le lycée de Tokoin et l’institut technique notre Dame de
l’Eglise. Les prestations ont porté sur des titres évocateurs comme : « Chansons pour la
paix », « Trône royal », « Richesse et violence riment-elles avec la paix ? », « Victime de
l’ignorance », etc.
Au-delà des prix gagnés par les établissements, ce tournoi national de théâtre aura permis de
développer dans l’esprit des jeunes élèves les valeurs qu’incarne la culture de la paix que sont
la paix elle-même, l’amour, la tolérance, la démocratie, la justice, la compréhension, etc.
Le tournoi national de théâtre a connu sa 2è édition le 29 mars 2003 dans le grand
amphithéâtre de la faculté des sciences de l’université de Lomé. Y avaient participé le lycée 2
février d’Agbalepedogan Lomé, le collège St Joseph de Lomé, le collège ENIT, le lycée de
Tokoin. Les participants ont pu à leur tour s’imprégner des valeurs de la culture de la paix.
Les activités théâtrales se sont donc poursuivies dans plusieurs établissements du réseau des
écoles associées du Togo et d’autres éditions eurent lieus respectivement le 19 mars 2005 et le
31 mars 2007 avec la même ferveur et le même engouement.
En dehors du théâtre pour promouvoir la culture de la paix, il y eut aussi le chant choral.
• Rencontre sous-régionale interscolaire de chant choral entre les élèves des écoles
associées de l’UNESCO pour l’Afrique de l’ouest, RESEAO
Le RESEAO : Le Réseau du système des écoles associées de l’UNESCO pour l’Afrique de
l’Ouest à sa création à Lomé en juillet 2003 s’est fixé comme objectif entre autre de
promouvoir les échanges interculturels entre les coordinations nationales des écoles associées
et notamment entre les jeunes scolaires de la sous-région : Bénin, Burkina Faso, Côte
d’Ivoire, Ghana, Guinée, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal et Togo. La stratégie était de mettre en
œuvre des activités socioculturelles visant à renforcer la culture de la paix, et parmi les
multitudes activités prévues, le Togo a choisi et initié le chant choral pour mettre en exergue
le dialogue interculturel, l’amitié, la fraternité, la justice, la liberté d’expression entre les
différentes écoles appartenant au RESEAO. Aujourd’hui, le chant choral a déjà connu 4
éditions. Le tableau ci-dessous récapitule toutes les 4 éditions avec les écoles ayant participé à
chaque édition.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
66
Date et édition
8 au 12 août 2005
1ere édition
7 au 10 août 2007
2è edition
3 au 7 août 2009
3è édition
1er au 5 août 2011
4è édition
Nom des
pays
Bénin
Ghana
Togo
Bénin
Ghana
Nigéria
Togo
Bénin
Ghana
Nigéria
Togo
Bénin
Burkina Faso
Ghana
Nigéria
Togo
Nom des établissements participants
Ecole secondaire des arts et métiers, Abomey Calavi
Armed forces basic school, Accra
Collège Protestant Lomé, Tokoin
Ecole secondaire des arts et métiers, Abomey Calavi
St John junior secondary school, Accra
Lagos state model college Kankon, Badagry
Groupe scolaire du Collège St Joseph, Lomé
Collège Notre Dame de Lourdes, Porto-Novo
Crown Prince Academy, Accra
Federal Government College Ijanikin, Lagos
Institut Technique Notre Dame de l’Eglise, Lomé
Lycée Mathieu Bouké, Parakou
Lycée mixte de Gounghin, Ouagadougou
Anglogold Ashanti School, Obuasi
King’s College, Lagos
Lycée 2 Février d’Agbalepedogan, Lomé
Les délégations se composent habituellement d’environ 20 personnes y compris les
encadreurs et le maître de chant. Les élèves sont âgés de 15 à 21 ans. Somme toute, plus
de 350 élèves venus des écoles du RESEAO ont bénéficié de ces 4 éditions de chant
choral.
Outre le chant choral, les élèves échangent aussi leurs connaissances sur l’UNESCO et le
RESEAO ; communiquent sur le changement climatique dans leur milieu respectif et le
comportement qu’ils adoptent puis font une sortie touristique sous l’encadrement des
organisateurs.
Les écoles associées sont aussi passées par le sport pour inculquer les valeurs de paix et de
tolérance aux élèves.
Les jeux de la fraternité : le sport au service de la paix
Ces jeux se sont déroulés à Lomé du 6 au 20 décembre 2008 à travers un tournoi
interscolaire de basketball (masculin et féminin) entre les élèves de 8 établissements
appartenant au réseau (CEG Kodjoviakopé, CEG Ablogame, CEG Tokoin centre, Collège
Protestant de Lomé Tokoin, Collège St Joseph, Lycée de Tokoin, Lycée 2 Février
d’Agbalepedogan, Institut technique Notre Dame de l’Eglise) avec l’appui technique de la
Direction nationale des sports et de la Fédération togolaise des arbitres de basketball.
Il s’est dégagé de ce tournoi un esprit de convivialité, d’enthousiasme et des relations
d’amitiés qui se sont tissées entre les élèves.
3.6.2. Perspectives
Toutes les activités initiées dans le cadre de la décennie internationale des nations unies pour
la promotion de la culture de la paix et de la non- violence au profit des enfants du monde ont
pu se dérouler non sans difficultés. En effet, au niveau des écoles associées, il y a un besoin
de formation appropriée des enseignants en matière d’encadrement dans les écoles associées
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
67
afin de leur impulser de nouvelles dynamiques. Aussi auront-elles besoin d’accompagnement
financier pour soutenir l’exécution des activités. Quant à la commission nationale, plus de
moyens financiers lui permettraient d’atteindre plus de bénéficiaires dans l’exécution de ses
activités.
3.7. Women in law and development in Africa/Femme droits
et développement en Afrique (WiLDAF/FeDDAF) TOGO
Women in law and development in Africa/Femmes, droit et développement en Afrique
(WiLDAF/FeDDAF) est un réseau panafricain non gouvernemental et à but non lucratif pour
les droits des femmes, destiné à promouvoir et à renforcer les stratégies qui lient le droit au
développement afin d’accroître la participation et l’influence des femmes aux niveaux local,
national et international.
Le réseau a été officiellement créé en février 1990 et son siège se trouve à Harare au
Zimbabwe. Il est opérationnel aujourd’hui dans 27 pays d’Afrique dont le Togo.
WiLDAF/FeDDAF-TOGO membre du WiLDAF/FeDDAF, a commencé à mener des actions
dès 1997 mais a été officiellement reconnu le 16 avril 1999. Son siège est basé à Lomé et il
intervient sur toute l’étendue du territoire national. Aujourd’hui, WiLDAF/FeDDAF-TOGO
compte 55 ONG membres et 84 membres individuels.
La mission de WiLDAF/FeDDAF-TOGO est de rendre effective la jouissance des droits
humains aux femmes au Togo.
La vision de WiLDAF/FeDDAF-TOGO est l’avènement d’un Togo où toutes les femmes
jouissent de leurs droits civils et politiques, sociaux, économiques et culturels et de ce fait,
participent activement à leur propre développement et à celui de leur pays.
WiLDA/FeDDAF-TOGO œuvre pour un Togo où la femme :
- connaît ses droits et en jouit ;
- participe aux prises de décision ;
- est affranchie de toute discrimination et contrainte liées à son sexe ;
- est libérée de la violence basée sur le sexe.
Les domaines d’intervention de WiLDAF/FeDDAF-TOGO
- Domaines juridique et législatif
- Droits civils et politiques de la femme
- Droits sociaux, économiques et culturels
- Lutte contre la violence faite aux femmes
- Renforcement de capacités par la sensibilisation, l’information et l’éducation
- Formation des formateurs
- Participation de la femme à la prise de décision
- Développement communautaire.
Le réseau mène des activités de sensibilisation, d’information et de formation à l’endroit des
femmes, des communautés à la base et du grand public. Il réalise des actions de plaidoyer à
l’endroit des décideurs (gouvernants, partenaires techniques et financiers) pour la prise en
compte des besoins et préoccupations des femmes dans les politiques, programmes et projets
de développement. Il a également un programme de lutte contre la violence faite aux femmes.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
68
3.7.1. Activités réalisées
Durant la période 2001-2010, le réseau a réalisé un certain nombre d’activités dont la
campagne annuelle des 16 jours pour la lutte contre la violence faite aux femmes, le
programme dénommé "APENEFA" (Paix dans la communauté), une session de formation
avec l’ONG FLORAISON, le projet de 30 mois (2009-2011) intitulé « Utiliser la loi comme
un outil d’autonomisation des femmes rurales en Afrique de l’Ouest ».
Les activités de la campagne annuelle des 16 jours (du 25 novembre au 10 décembre)
pour la lutte contre la violence faite aux femmes ont porté sur les thèmes suivants :
2001 : le harcèlement sexuel en milieu scolaire, universitaire et d’apprentissage
2002 : le viol
2003 : le viol et l’inceste
2004 : le mariage précoce
2005 : le mariage précoce et les fistules
2006 : les mutilations génitales féminines
2007 : l’inceste phénomène qui blesse la fille et détruit la famille
2008 : environnement scolaire et social sans violences pour les jeunes et petites filles
2009 : importance du mariage civil dans la lutte contre les violences faites aux femmes
2010 : le mariage précoce et/ou forcé de la jeune et petite fille : l’une des causes de la fistule
obstétricale.
Le programme dénommé "APENEFA" (Paix dans la communauté) est un programme
de formation dans les communautés de base qui a été mis en œuvre dans le Sud-Est du
Togo. Il a permis de former des leaders communautaires (femmes, chefs de village,
responsables CVD…) sur les valeurs d’édification de la paix dans les familles, les
quartiers et les villages. Les activités de la première phase de ce programme se sont
déroulées au cours du dernier trimestre de l’année 2009.
WiLDAF-Togo a accompagné l’ONG FLORAISON à organiser un atelier de
formation sur l’édification de la paix en octobre 2008. Cette formation est le fruit du
partenariat entre FLORAISON et le Programme des femmes édificatrices de paix
(WPP en anglais). L’atelier a permis de former les membres de FLORAISON et
d’autres organisations de femmes basées à Lomé.
Un projet de 30 mois (2009-2011) intitulé « Utiliser la loi comme un outil
d’autonomisation des femmes rurales en Afrique de l’Ouest » est en cours
d’exécution ; il s’agit de permettre aux femmes membres des coordinations
d’organisations paysannes et des milieux ruraux des cinq pays couverts par le projet de
connaître leurs droits, de les revendiquer afin d’en jouir au même titre que les hommes
et de les faire appliquer au profit des femmes de leurs milieux respectifs.
3.7.2. Perspectives
Sur la base des acquis obtenus avec le programme APENEFA dans les Régions Maritime, des
Plateaux, de la Kara et des Savanes, une nouvelle phase sera réalisée en 2012 et prendra en
compte la Région Centrale et une partie de la Région Maritime, spécialement les Préfectures
du Golfe et du Zio.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
69
3.8. Cercle de réflexion et d’action pour la cohésion (CRAC)
Le Cercle de réflexion et d’action pour la cohésion (CRAC) est une association de prévention
et de protection contre les abus et violences envers les enfants, de promotion de l’enfance, de
la paix et du développement communautaire au profit des enfants et des veuves. Il est en
activité depuis novembre 2000. Lauréat du Prix international Sommet Mondial des Femmes
WWSF 2006.
Les zones d’intervention du CRAC sont les suivantes :
- la Région des Plateaux ;
- la Région Maritime ;
- la Région Centrale.
Les domaines d’intervention du CRAC sont les suivants :
- non-violence et Paix au profit des enfants des rues, enfants orphelins et vulnérables ;
- émergence des enfants des rues et enfants orphelins et vulnérables ;
- émancipation des veuves ;
- santé des enfants des rues et des veuves ;
- développement communautaire à partir des réseaux CRAC.
Le siège du CRAC est à Atakpamé.
3.8.1. Activités réalisées
Projet de lutte contre le trafic des enfants
Il s’agit de préserver les enfants de toute forme d’exploitation et contribuer à leur
épanouissement. Ce projet qui a couvert les localités de l’Akébou, de l’Est-Mono a permis
d’organiser la sensibilisation dans 14 villages dont 12 de l’Akébou et 2 de l’Est-Mono. En
outre 14 Comités de soutien et 14 Foyers de protection ont été installés et sont opérationnels.
Projet de prévention et de lutte contre les abus et violences envers les
enfants
Le projet a permis la création d’un cadre propice à la tolérance zéro envers toute violence
commise sur les enfants. Les enfants de la Commune d’Atakpamé et de ses environs sont les
principaux bénéficiaires du projet.
Le CRAC a organisé des journées d’activités en collaboration avec d’autres ONG à l’occasion
de la Journée mondiale de lutte contre les abus et violences envers les enfants. Entre autres
activités, on peut citer des kermesses, des compétitions sportives, des caravanes… ponctuées
de messages de sensibilisation sur les thèmes de la journée.
Le projet de prévention et de lutte contre les abus et violences envers les enfants est en cours
d’exécution et se consolide avec le Projet Parrainage - Centre d’accueil. En effet, au stade
actuel, nous œuvrons aussi auprès des familles d’accueil des orphelins parrainés pour que les
enfants soient mieux traités.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
70
A l’issue de ces journées d’activités menées, le CRAC a pu créer :
- une Commission diocésaine dénommée Comité d’action pour la rédemption des enfants
et pour leur protection (CAREP) ;
- une structure de Coordination des acteurs et des protecteurs des enfants pour leur
rédemption (CAPER) ;
- des Comités scolaires de protection des enfants contre les abus (COPEA).
Le CAREP veille à la sécurité physique, psychologique, sanitaire et éducative des tout-petits
(jardins d’enfants) par la médiation, le dialogue, la sensibilisation, la négociation, l’aide
juridique et le secours d’urgence. Il agit dans la zone d’Atakapmé et ses environs.
Les COPEA quant à eux agissent essentiellement au niveau scolaire primaire grâce à des
actions de protection et de pacification. Ces Comités qui œuvrent pour une tolérance zéro à
l’égard des abus et violences envers les enfants de la commune d’Atakpamé et des
agglomérations voisines sont coordonnés par le CAPER.
Projet d’éducation à la non-violence et à la paix
Le but du projet est de promouvoir l’éducation à la non-violence et à la paix à l’école. Il
s’inscrit dans le programme de la décennie. Les principaux bénéficiaires sont les élèves du
Collège Saint-Albert-Le-Grand d’Atakpamé (CSA). Il prend donc en compte environ 700
élèves (de façon directe) et leurs familles (de façon indirecte). Le projet a permis l’installation
de dix clubs scolaires d’action de paix (CAP). Le Programme est en cours d’exécution en lien
avec le Mouvement international de la réconciliation-branche togolaise (MIR-Togo). 30
jeunes et 15 de leurs parents sont formés à la médiation scolaire. Les dates anniversaires de
Gandhi et Jean Goss sont également célébrées.
Pièce de théâtre sur la non-violence jouée par
des jeunes formés par CRAC
Les résultats obtenus :
3.8.2. Perspectives
En dehors du soutien matériel des enfants, le projet prévoit dans sa continuité de faire de
ceux-ci des acteurs conscients, informés et équilibrés.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
71
4. CONFESSIONS RELIGIEUSES
4.1. Eglise catholique : Commission épiscopale nationale justice et paix
(CENJP)
La Commission épiscopale nationale justice et paix, est une organisation de la Conférence des
Evêques du Togo mise en place le 21 février 2005. Elle travaille à l’émergence d’une société
plus juste au sein de laquelle la personne humaine créée à l’image de Dieu, retrouve sa
dignité, une société où les hommes, les femmes et les enfants jouissent de leurs droits
fondamentaux, condition préalable à la paix.
Pour ce faire, elle s’évertue à :
- aider les individus et les groupes humains à devenir conscients de la souffrance générée
par l’injustice, les divisions et la violence dans la société ;
- faire découvrir aux gens quelles en sont les causes et pourquoi leur foi demande qu’ils
s’impliquent davantage sur le plan social ;
- rendre les gens capables de travailler pour une société plus juste où sont respectés les
droits de l’homme tels que le droit à l’alimentation, à l’éducation, à la santé, à l’emploi, à
l’habitat, droit à la participation à la gouvernance du pays.
Sur le plan structurel, la Commission épiscopale nationale justice et paix est composée de 7
commissions diocésaines implantées dans les sept diocèses du Togo où beaucoup de jeunes
s’engagent avec des formations diverses à promouvoir le bien social. Il s’agit des
commissions diocésaines d’Aného, d’Atakpamé, de Kpalimé, de Sokodé, de Kara, de
Dapaong et de Lomé.
4.1.1. Actions réalisées
Dans le domaine du renforcement d’une culture de la paix par l’éducation :
Initiation des plus jeunes aux valeurs de tolérance, de paix et de réconciliation.
*Former les formateurs
Conscient du fait que les enseignants et les formateurs jouent un rôle très important dans la
vie des enfants et aussi des adultes, la Commission justice et paix, en lien avec les membres
des Equipes Enseignantes du Togo (EET) a initié et élaboré un manuel d’éducation à la paix
actuellement en pré test dans certaines écoles primaires. Ce manuel comporte trois modules
intitulés :
-
éducation à la tolérance et à l’acceptation de la différence : facteurs de paix ;
dialogue et réconciliation : sources de paix durable ;
culture, religion et croyances : chemins de paix.
*Les tam-tams pour la paix
Depuis bientôt trois ans, durant le mois de mars, la bibliothèque Saint Augustin de
l’Archidiocèse de Lomé, organise en collaboration avec les écoles primaires confessionnelles
catholiques du diocèse, le concours de poèmes et de sketchs, dénommé tam-tams pour la
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
72
paix. Ce concours est toujours soutenu par la Commission épiscopale nationale justice et paix
qui met ainsi la paix au cœur de ses premières préoccupations.
Dans le domaine de la promotion du respect des droits de l’homme
L’exigence de dignité pour chacun, enfant ou adulte est un préalable à la paix. C’est dans ce
sens que la CENJP a fait organiser des audiences foraines à l’intention des enfants pour établir
des jugements supplétifs à ceux qui n’en n’ont pas dans les diocèses de Kpalimé, Aného,
Dapaong, Sokodé et Atakpamé. A ce jour, 786 enfants des régions rurales précitées du Togo
ont bénéficié de ces audiences foraines.
Par ailleurs, la paix sociale devant passer par la libre expression des libertés de mouvement, la
CENJP a organisé des journées de réflexion avec les autorités administratives, judicaires,
religieuses, les prêtres vodous, les chefs de canton, les journalistes et agents de sécurité sur la
pratique de la journée de repos nommée "KLIN" en milieu Ouatchi.
Dans le domaine de la participation démocratique : Participation de façon
responsable aux choix de nos dirigeants
La CENJP a contribué à former et à déployer 1953 observateurs nationaux dans les zones
rurales du pays dans le cadre de l’élection présidentielle de 2010. Des fidèles des diocèses ont
été formés pour sensibiliser les citoyennes et les citoyens à participer massivement et de
manière très avisée dans le calme et le respect des principes démocratiques aux échéances
électorales. En outre, la CENJP a observé l’élection présidentielle de mars 2010.
4.1.2. Perspectives
Comme on peut le constater, bien qu’étant née après la proclamation de la décennie de la
promotion de culture de la paix et la non-violence, la CENJP est restée active car l’église
catholique, fidèle à sa mission et à sa vocation de paix, a apporté sa modeste contribution à la
réalisation de cette noble mission de l’UNESCO. C’est pourquoi, il est souhaitable :
- que ce travail entamé dans les Organisations de la société civile (OSC) puisse
continuer et être soutenu par l’UNESCO ;
- qu’un suivi se fasse dans les OSC pour permettre à la commission nationale de
l’UNESCO de s’imprégner des réalités du pays avant une évaluation ;
- qu’une évaluation à mi parcours se fasse pour permettre aux populations et aux OSC
d’avoir une idée du travail abattu et de l’existence d’une telle décennie afin d’y
participer.
4.2. Union musulmane du Togo
L'Union musulmane du Togo a été créée en août 1963 pour répondre au souci de la
communauté musulmane du Togo de se regrouper dans une structure pour résoudre les
problèmes de la religion et des musulmans au Togo.
L'Union musulmane a pour objectifs :
- d’œuvrer pour la promotion de l’islam au Togo ;
- d’aider les membres à se prendre en charge ;
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
73
- d’organiser des activités sociales, culturelles, religieuses et sportives dans l'intérêt
des musulmans par la mise en place d’infrastructures adéquates, de centres de
formation et d'apprentissage pour les jeunes ;
- d’aider et protéger les nouveaux venus à l'islam contre les exclusions de toutes
sortes afin de garantir une existence religieuse pacifique dans le pays ;
- de tendre la main à d'autres confessions religieuses dans le cadre d'un dialogue inter
religieux ne mettant pas en cause les principes de l'islam.
Tous ces objectifs n'ont qu'un seul but, celui de véhiculer le message de l'islam, message
permanent et universel d'amour, de paix, de tolérance, de justice, de liberté, d'égalité, de
fraternité, de solidarité, de charité et de monothéisme sous la forme la plus pure qui exige de
l'homme sa soumission totale à Allah.
4.2.1. Activités réalisées
Dans le cadre de la mise en œuvre de la décennie des nations unies pour la culture de la paix,
des actions ci-après sont menées :
le recrutement des enseignants et des élèves dans les écoles islamiques sans
discrimination de religion et de sexe ;
l’organisation des semaines culturelles dans les établissements scolaires où s'exprime
la diversité culturelle ;
le rappel aux élèves, lors des ruptures collectives du jeûne du Ramadan, l'esprit de
convivialité, de partage, de solidarité, de tolérance et de cohésion entre les jeunes.
4.3. Eglise évangélique presbytérienne du Togo
L’Eglise évangélique presbytérienne du Togo (EEPT), des origines (1893) à nos jours, occupe
une place non négligeable dans la nation togolaise et y joue un rôle particulier d’éducation et
d’édification dans tous les domaines ayant rapport à la vie telle que voulue par Dieu. Elle fait
partie des églises dites historiques, en ce sens qu’elle est née de l’œuvre d’évangélisation des
missionnaires européens, en particulier Luthériens et Calvinistes envoyés principalement
d’Allemagne et de Suisse, d’abord par la Mission de Brême (1847 – 1921), puis, à la suite de
la première guerre mondiale, de France et de Suisse par la Société des Missions de Paris
(1929 – 1959). L’EEPT est donc de « tradition réformée ». C’est pour cela, qu’en plus de sa
culture des valeurs bibliques d’amour, de paix, de tolérance, de réconciliation, de solidarité et
de fraternité entre les humains, elle attache beaucoup d’importance aux valeurs des droits de
l’homme, de démocratie, de libertés individuelles.
L’EEPT est apolitique. Elle s’interdit toute activité visant la conquête et l’exercice du pouvoir
d’Etat. Elle peut, toutefois, à la lumière de l’évangile, prendre position sur la conduite des
affaires de la nation et les événements politiques ou socio-économiques dont elle est témoin.
Ainsi, face aux différents soubresauts politiques ayant provoqué des crises et déchirures
sociales au Togo, l’EEPT s’est toujours sentie fortement interpellée à jouer son rôle
prophétique dans la nation togolaise.
En tant qu’église, sa mission consiste à :
• veiller sur la vie des uns et des autres, car elle en est tout aussi responsable devant
Dieu, en proclamant l’évangile de Paix tel que voulu par Dieu à travers l’œuvre de
réconciliation du Seigneur Jésus-Christ ;
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
74
•
•
•
œuvrer à la réalisation du projet de Dieu pour l’humanité par la proclamation de tout
l’évangile a tout l’homme ;
veiller à la mise en application des enseignements d’amour et de paix selon l’évangile
dans l’organisation de la vie en société ;
éveiller les consciences à vivre en paix les unes avec les autres et poser des actes en
vue de l'amélioration des conditions de vie de l'homme et de la sauvegarde de la
création.
4.3.1. Activités réalisées
L’EEPT a salué l’heureuse initiative prise par l’Assemblée générale des nations unies d’avoir
fait de l’année 2000 l’année internationale de culture de la paix et de déclarer la période 20012010 « Décennie internationale de la promotion d’une culture de paix et de la non-violence au
profit des enfants du monde » dont la coordination est confiée à l’UNESCO.
L’écho de cette initiative s’est fait entendre dans toutes les paroisses de l’EEPT du Togo et
des formations ont été données aux jeunes, aux moniteurs et monitrices de cultes d’enfants
(écoles de dimanche) sur la culture de la paix et de la non-violence à l’endroit des enfants.
Après les violences qui ont accompagnées le décès du Chef d’Etat d’alors et l’élection
présidentielle de 2005, l’EEPT a décidé de proclamer "la vie" en choisissant pour son Synode
d’avril 2005 à DZOLO, dans la préfecture de l’AVE, le thème : « La vie… la vie en
abondance ».
Dès lors, en plus des prédications dans les cultes matinaux et hebdomadaires, les camps
annuels des différentes associations (femmes, jeunes, moniteurs de culte d’enfants et autres
groupes), les compositions de nouveaux chants sur la Paix, l’EEPT a mis à la disposition de
ses fidèles et des hommes et femmes de bonnes volontés des outils et des études bibliques en
les invitant à s’impliquer positivement dans ce processus de culture de la paix pour une vraie
guérison et une vraie réconciliation gages d’une paix sociale durable.
L’EEPT est en train de former une nouvelle génération d’hommes et de femmes en inculquant
aux enfants dès le bas âge des notions de paix et de communication non-violente avec l’appui
de West African network for peacebuilding (WANEP).
Des émissions radiophoniques sont animées sur sa station radio EPHATA tous les samedis à
l’endroit des enfants.
Le Collectif protestant des femmes-enfants pour la solidarité et le développement est orienté
dans le sens de la paix, la non-violence, la solidarité et le droit des enfants à travers l’approche
« Enfant pour enfant » (EPE).
De 2005 à 2010, les différents synodes de l’église tenus dans diverses localités du pays, ont
porté sur le thème : « La Vie… la vie en abondance » avec, à chaque fois des variantes axées
sur la tolérance et la paix
En 2006, le Centre protestant de formation et de rencontre d’Atakpamé (CEPROFORE) est
déclaré Centre de formation des jeunes de la Ceeva (Eglises en Mission) en droits de
l’homme, culture de la paix et communication non-violente. Il a reçu, de juillet 2006 à octobre
2011, des experts nationaux et internationaux pour la formation des pasteurs, catéchistes et
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
75
des fidèles à la culture de la paix et la communication non-violente afin qu’ils soient des
messagers de paix dans leurs paroisses auprès des enfants.
En 2007, la Division femmes et enfants de l’église a organisé une caravane de la paix sur
toute l’étendue du territoire togolais avec pour thème : « La Paix est possible : tu en es la clé »
En 2008, l’église a produit un document à l’endroit de la population intitulé Contribution de
l’EEPT au processus de vérité, justice et réconciliation.
4.3.2. Perspectives
La mission de l’église est d’éveiller les consciences pour une vie dans la paix. Et, c’est de
cette manière que modestement l’Eglise évangélique presbytérienne du Togo, fidèle à sa
tradition et à sa ligne théologique, s’engage à accompagner le Togo dans le processus
décennal de culture de la paix, selon les Saintes Ecritures et dans la prière en vue de :
•
•
•
•
•
l’expression de la vérité ;
l’administration de la justice ;
l’assurance de la guérison ;
la manifestation de la réconciliation ;
l’instauration de la paix sociale.
5. CHEFFERIE TRADITIONNELLE
La chefferie traditionnelle au Togo, dans le cadre de la mission à elle assignée a inscrit
plusieurs actions dans son programme pour la mise en œuvre de la décennie internationale de
la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence au profit des enfants du monde.
La chefferie traditionnelle, comme le précise la Constitution togolaise du 14 octobre 1992 en
son article 143, est reconnue par l’Etat togolais comme gardienne des us et coutumes.
La loi n° 2007-002 du 08 janvier 2007 relative à la chefferie traditionnelle et au statut des
chefs traditionnels au Togo, dispose en son article 1er que « la chefferie traditionnelle est une
institution de l’administration territoriale. »
La chefferie traditionnelle est animée par le chef traditionnel chargé de veiller à l’harmonie et
à la cohésion sociale. Ainsi, le chef traditionnel dispose d’un pouvoir d’arbitrage et de
conciliation. Il convient de préciser que le chef traditionnel au Togo représente les
populations de son ressort territorial (quartier, village, canton) dans leurs rapports avec
l’Etat, les collectivités territoriales et les autres acteurs institutionnels et sociaux en matière
des us et coutumes. C’est à ce titre que le chef traditionnel est consulté par les autorités
administratives, les collectivités décentralisées et les services déconcentrés de l’Etat sur les
questions de développement local.
5.1. Activités réalisées
Fort de ses attributions constitutionnelles et législatives, la chefferie traditionnelle participe à
la sauvegarde de la paix dans la cité et au renforcement de la cohésion sociale en organisant
des séminaires et campagnes de sensibilisation en direction des chefs traditionnels, des leaders
d’opinion, des leaders religieux traditionnels et des populations de leurs cantons.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
76
Les chefs traditionnels organisent des séances de conciliation dans les chefferies lorsque
surviennent des désaccords, des disputes conjugales, des querelles ou conflits souvent liés au
foncier, au partage de l’héritage ou à la jouissance des droits successoraux dans les familles.
Le chef traditionnel, garant des us et coutumes, joue un rôle important dans la régulation ou le
bannissement de certaines pratiques ancestrales ou culturelles qui pourraient tendre à nuire à
la promotion et au respect des droits humains. C’est le cas des cérémonies de veuvage et
d’initiation des jeunes ou enfants dans les couvents traditionnels qui sont supprimées ou
réduites à leur simple expression dans certaines localités du pays grâce au concours des
prêtres sacrificateurs traditionnels qui ont été sensibilisés au respect des droits de la personne
humaine.
Il faut rappeler enfin que des chefs traditionnels siègent aujourd’hui dans quelques institutions
de la République notamment la Commission nationale des droits de l’homme, la Commission
vérité justice et réconciliation, le Cadre permanent de dialogue et de concertation où ils
apportent leurs contributions et leurs avis sur tous les sujets qui concourent à l’édification
d’un Etat de droit et de démocratie au Togo.
Somme toute, le chef traditionnel dans sa communauté, est une personnalité chargée de
réguler les relations de bon voisinage, de fraternité et de solidarité entre les citoyens. Il est
essentiellement le représentant de sa communauté ou de sa population auprès des institutions
de l’Etat.
5.2. Perspectives
Rassemblés dans une association nationale depuis les années 70, dénommée l’Union des chefs
traditionnels du Togo (UCTT), les chefs traditionnels entendent poursuivre leur rôle dans le
processus d’apaisement du pays et l’enracinement de la démocratie, la promotion des droits
de l’homme et la bonne gouvernance, facteurs indispensables pour un développement
économique et social durable de la nation.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
77
CONCLUSION GENERALE
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
78
Dans la mise en œuvre de la décennie internationale de la promotion d’une culture de la paix
et de la non-violence au profit des enfants du monde, diverses actions ont été menées dans un
cadre multisectoriel tant au niveau de l’éducation formelle, non formelle qu’informelle.
Au niveau de l’éducation formelle, on a observé dans les enseignements primaire et
secondaire que depuis 1997, l’Education civique et morale (ECM) est devenue une discipline
à part entière au Togo dispensée dans tous les cycles d’enseignement. Cette discipline
connaîtra une refonte en 2007, au cours de la décennie, en vue de la prise en compte des
contenus en matière d’éducation à la culture de la paix en plus des notions des droits humains,
de la démocratie et de la non-violence que véhiculait le programme.
Dans l’enseignement supérieur et de la recherche, le contenu formel des enseignements de la
culture de la paix n’est pas clairement exprimé. Cependant, toutes les facultés d’une façon
générale y contribuent. Et c’est surtout la faculté des lettres et sciences humaines, la faculté de
droit, la faculté des sciences économiques et de gestion et la faculté des sciences qui offrent
des cours dont le contenu porte explicitement ou implicitement ou débouche sur la culture de
la paix. Par ailleurs, on retrouve dans les travaux de recherche, les mémoires et les thèses, des
thématiques de la culture de la paix et de la non-violence.
S’agissant de l’éducation non formelle ou informelle, les ministères en charge des droits
humains, de la Sécurité, de la protection de l’Enfant, de la promotion de la femme, des arts et
de la culture ont diversement, en partenariat avec les institutions de coopération bilatérale ou
multilatérale ainsi que la société civile, contribué par des activités de formation et de
sensibilisation à l’atteinte des objectifs assignés à la décennie dans notre pays. Des
dispositions institutionnelles, des textes législatifs et réglementaires ont été également pris en
vue de faire face à la violence faite aux enfants.
Des organisations non gouvernementales et associations, la chefferie traditionnelle et les
confessions religieuses ont contribué également à travers des activités de formation, de
sensibilisation et d’assistance aux enfants, à la mise en œuvre des objectifs de la décennie.
En définitive, il faut se féliciter de la diversité et de la richesse des actions entreprises pour le
compte de la décennie par toutes les composantes de la société togolaise. Ces acquis doivent
être renforcés en vue de l’enracinement des idéaux de paix, de non-violence, des droits de
l’homme, de bonne gouvernance au sein de la population togolaise.
DECENNIE INTERNATIONALE DE LA PROMOTION D’UNE CULTURE DE LA PAIX ET DE LA NON VIOLENCE AU PROFIT DES ENFANTS DU MONDE (2001 – 2010)
BILAN DU TOGO
79

Documents pareils

N°468 - Pa

N°468 - Pa et du public à l'occasion de la célébration de la Journée Internationale de la Douane (JID), le jeudi 26 janvier à Lomé. Placée sous le thème "Les frontières séparent, les douanes rapprochent", cet...

Plus en détail