ces disques ont une histoire

CES DISQUES ONT UNE HISTOIRE... (9)
- Richard Anthony : Amoureux De Ma Femme
(SP Tréma 46106)
Richard Anthony effectue un fracassant retour avec « Amoureux
De Ma Femme », reprise d’un tube italien des années 60.
Personne ou presque
ne remarque alors
qu’il s’agit d’un titre de
1966 chanté par Dalida, avec des paroles
différentes, « Baisse Un Peu La Radio ».
- David Bowie : Knock On Wood (SP RCA 01001)
En 1967, l’interprétation d’Eddie Floyd lui
apporte le succès (19e
GB, 28e US). Johnny Hallyday l’adapte
sous le titre « Aussi
Dur Que Du Bois ». Le
grand Otis Redding l’a
publié en 1966, soit un
an avant Eddie Floyd,
que l’on considère
donc à tort comme la version originale. 22 ans
plus tard Amii Stewart refait un carton disco
avec « Knock On Wood ». Auparavant, David
Bowie en délivre une solide reprise agrémentée,
en face B, d’une fabuleuse version public de
« Panic In Detroit » en avant-première de son
double album « David Live ».
- Bimbo Jet : El Bimbo (SP Pathé C008-12957)
« El Bimbo » est l’œuvre de Claude Morgan,
artiste français qui a
sorti une brochette
de 45 tours dans les
années 60 avant d’écrire pour les autres,
notamment pour Laurent Rossi, fils de
Tino, et Karen Chéryl
(à qui il procure de
nombreux tubes de 1975 à 1982, dont « Sing
To Me Mama »). En 1974, la recherche du
succès exotique qui fera danser dans les nightclubs met à l’honneur Laurent Rossi et Claude
Morgan qui, sous un pseudonyme, Bimbo Jet,
interprètent « El Bimbo » en espagnol, qui
devient incontournable dans toutes les fêtes.
Un tube colossal, à tel point qu’il déborde
des frontières hexagonales. On le retrouve au
sommet des classements au Japon et même
aux Etats-Unis. Le succès de ce titre repose
en grande partie sur les sonorités inhabituelles
du piano. Les deux complices désossent une
bicyclette pour voir ce qu’on peut en tirer, et
imaginent simplement de poser la chaîne du
vélo sur les cordes du piano pour obtenir un effet
de vibrato et une sonorité à la fois totalement
nouvelle et reconnaissable ! Il est orchestré
par l’ancien batteur des Chats Sauvages, Willy
Lewis.
- Sylvie Vartan : Da Dou Ron Ron (SP RCA
37004)
Voici la remise au
goût du jour du tube
de 1963 de son
époux et, aussi de
Frank Alamo d’après
la version originale,
« Da Doo Ron Ron »
par les Crystals (N°3
US, N°5 GB). En face B, en anglais, la
version originale de
« Rock’n’Roll Man »,
celébré par Johnny.
- Hollies : The Air That
I Breathe (SP Polydor
2058 435)
Cette composition, en
français, donnerait
quelque chose comme l’air que je respire.
28
74/75
De
multiples livres
proposent des discothèques
idéales... sans parvenir à l’établir.
Ces ouvrages se limitent à une centaine
d’albums, rarement des 45 tours, et
évitent de mélanger torchons et serviettes.
Après les années 60, place aux années 70,
de Pink Floyd aux Sex Pistols, du hard rock au
disco, de la mort de Hendrix à celle de Lennon,
en passant par Morrison, Elvis, Brel, Claude
François. Sans nous restreindre, voici des
centaines de disques qui ont marqué leur
temps. Et il ne s’agit pas, loin de là, de
la sempiternelle sélection à emporter
sur une île déserte. Au contraire, il
faut écouter ces microsillons
entre amis.
Et justement la chanson apporte un peu d’air
frais au groupe anglais les Hollies qui existe
depuis plus de dix ans. Trente ans plus tard,
ce morceau sert de support à la publicité du
produit pharmaceutique Vicks VapoRub qui,
justement, aide les enrhumés à mieux respirer.
De l’air !
- Claude François : Le Téléphone Pleure (SP
Flèche 6061 198)
Indiscutablement,
« Comme D’Habitude » reste le plus
gros succès, après
coup, de Clo-Clo, par
la multiplicité des adaptations
étrangères
(Frank Sinatra, Elvis
Presley...). Mais « Le
Téléphone Pleure »
est dans le sillage de
« My Way ». A Noël 1974, il s’en vend 80000
exemplaires chaque jour. Au total, il s’en écoule
plus de deux millions et demi, disque de
diamant. La petite Frédérique Barkoff (fille de sa
collaboratrice) lui donne la réplique dans cette
histoire où un homme rappelle son ex-femme
et tombe sur sa fille qui ne le connaît pas. La
France entière craque sur ce duo. Après douze
ans de carrière trépidante, Claude François
est au sommet de sa gloire. En marge de la
chanson, il se révèle être un chef d’entreprise
avec sa maison de disques (Flèche), son
magazine (Podium), une agence de mannequin,
et le magazine érotique (Absolu) et le parfum
du même nom. Un tube énorme. Au point que
Claude enregistre « Le Téléphone Pleure » en
espagnol et surtout en italien, car Domenico
Modugno vient de le reprendre, et il ne supporte
pas l’idée que quelqu’un d’autre puisse entrer
au hit-parade avec l’une de ses chansons !
Il existe également une version de Claude
François en anglais qui parvient à pénétrer
le top 50 britannique, ce qui représente une
espèce d’exploit quand on sait à quel point les
médias anglais sont protectionnistes. L’artiste,
d’ailleurs, en a fait les frais une première fois en
1967 où ses disques en anglais, à cette époque,
ne font pas forte impression outre-Manche.
L’aventure britannique de 1975 tourne court
lorsque le Hilton de Londres, où réside Claude,
est la cible d’un attentat à la bombe de l’IRA. Un
tympan crevé, Clo-Clo revient en France.
- Queen : Seven Seas Of Rhye (SP EMI C00895241)/ Killer Queen (SP EMI C004-96060)
Ne jamais s’ennuyer était son maître mot et
cette doctrine a conduit Freddie Mercury à la
mort, puisqu’il contracte le sida d’avoir trop fait
la fête. Son entourage est également frappé
par le même mal, avant et après son décès.
Son manager Paul Prenter en meurt trois mois
avant lui, puis son ami Kenny Everett, le très
célèbre animateur de radio qui a été le premier
(et quasiment le seul !) à diffuser le premier
disque de Queen, « Seven Seas Of Rhye ».
La formation, sous le nom de Smile, s’est
constituée en 1971. Début 1973, ils adoptent
le nom de Queen et, dès lors, le groupe reste
immuablement composé de Roger Taylor, John
Deacon, Brian May et Freddie Mercury, qui n’est
en aucun cas le fils caché de Melina Mercouri
puisqu’il se nomme en réalité Frederick Bulsara
et qu’il est né à Bombay en 1946. Le succès
survient en 1974 avec « Killer Queen ». Ainsi
le voulait Zarathoustra, puisque Freddie
pratiquait une religion très ancienne, fondée
1500 ans avant celle de Jésus-Christ, la religion
zoroastrienne.
- Julien Clerc : Terre De France (LP Pathé C06613001)
Le 33 tours « Terre
De France » de Julien Clerc, avec des
textes de ses éternels
complices Etienne Roda-Gil et Maurice Vallet, comprend les
tubes « Danse S’Y »
et « C’Est Une Andalouse », tandis qu’il
triomphe à l’Olympia
du 6 au 25 novembre.
- Patti Smith : Hey Joe/ Piss Factory (SP MER
620)
En 1974, trouver, en
France, un exemplaire
de ce simple constitue
un exploit. Mais aux
Etats-Unis ce 45 tours,
au tirage trop limité,
attire l’attention de la
firme Arista qui désigne John Cale, du
Velvet Underground,
comme producteur de
son premier album, « Horses ». Jusqu’alors
seuls les branchés connaissaient cette
Américaine de Chicago née en 1946. En 1967
elle vit une histoire d’amour torturée avec celui
qu’elle appellera l’artiste de sa vie, le célèbre
photographe homosexuel Robert Mapplethorpe
(c’est lui qui, jusqu’à sa mort en 1989, illustrera
de ses clichés les pochettes de disques de Patti
Smith). En 1969, Patti, passionnée par l’œuvre
de Rimbaud, se rend, comme le fera bientôt
son idole Jim Morrison, en pèlerinage à Paris
et y pratique le théâtre de rue. De retour en
Amérique, elle choisit cette fois de s’installer
à New York. Elle réside au Chelsea Hotel avec
Mapplethorpe, peint, rédige des chroniques
pour le magazine Rolling Stone, écrit de la poésie
et des pièces qu’elle interprète elle-même,
fréquente les clubs new wave, notamment le
CBGB et le Max’s Kansas City, et on la pressent
pour devenir chanteuse du fabuleux groupe
Blue Oyster Cult. D’abord parce qu’elle a écrit
pour eux plusieurs textes de chanson, ensuite
parce qu’elle a une liaison avec Allen Lanier, coleader de la formation.
- Carl Douglas : Kung Fu Fighting (SP Pye 3145)
Carl Douglas profite
du succès de la
série télévisée avec
David Carradine pour
imposer « Kung Fu
Fighting », à la gloire
des arts martiaux,
avec la chorégraphie
adéquate et tape à
l’œil qui va avec.
- Daniel Guichard : Chanson Pour Anna (SP
Barclay 62084)