Article N°2 - Université de Pau et des Pays de l`Adour
Transcription
Article N°2 - Université de Pau et des Pays de l`Adour
Productions Méthodologiques et Thématiques en Education – N° 7 – Juin 2011 2 . TROIS temps pour UNE concentration ! Département STAPS de Tarbes Université de Pau et des Pays de l’Adour L’enfant a besoin de bouger mais l’Ecole immobilise le corps tout en espérant garder un taux de concentration élevé. Celle-ci, qui est la faculté de maintenir son attention sur une activité en cours sans se laisser distraire, est indispensable au bon suivi du cours. Dans le but d’optimiser les apprentissages, il faut se poser la question du rythme scolaire actuel, c’est-àdire l’ensemble des horaires et des emplois du temps qui organisent la journée et la semaine de l’enfant à l’Ecole. L’étude des rythmes scolaires apparait comme « un vieux dossier » toujours d’actualité. En effet Wallon38 et Piaget39 ont été les premiers à s’intéresser de près au développement de l’enfant. Récemment, la conférence nationale de juin 201040, a encore abordé le sujet des rythmes scolaires. Elle s’est appuyée sur l’expérimentation lancée par Luc Chatel (le 25mai 2010) qui testait dans 100 établissements : cours le matin et activités physiques et culturelles l’après-midi. Il faudrait donc réussir à adapter les rythmes scolaires aux besoins des enfants afin d’obtenir une concentration maximale. Pour l’obtenir, il nous semble nécessaire d’introduire 3 temps scolaires à l’école afin de faciliter les apprentissages. Le temps de la semaine qui correspond aux rythmes biologiques de l’enfant ainsi qu’aux variations quotidiennes de l’attention permet de comprendre comment adapter la semaine en fonction de ces rythmes. Par la suite, le temps du repos coïncide à une période prédéfinie qui se caractérise par un temps d’endormissement c'est-à-dire la sieste et par un temps de relaxation. Enfin, le temps du corps concorde avec le moment où l’enfant est en mouvement principalement lors de la récréation ou lors d’activités jouées en classe. Un certain nombre de problèmes se fait ainsi jour. Quels sont les moyens mis en œuvre par l’Ecole pour résoudre ce problème de concentration ? Les rythmes de l’enfant sont-ils pris en compte dans le temps scolaire ? Sieste et récréation sont-elles bénéfiques à l’attention de l’élève ? Nous tenterons de démontrer la nécessité du respect de ces 3 temps scolaires afin d’optimiser la concentration des élèves à l’école primaire. 38 « L’évolution psychologique de l’enfant » (1941) « La psychologie de l’enfant » (1966) 40 Conférence nationale du 7 juin 2010 mise en place par Luc Chatel et composée d’une vingtaine de personnes (psychologues, médecins, sociologues, élus..). 39 Productions Méthodologiques et Thématiques en Education – N° 7 – Juin 2011 Nous aborderons d’abord le temps de la semaine avec le rythme de l’enfant ainsi que les fluctuations journalières de l’attention. Ensuite nous étudierons le temps du repos nécessaire aux enfants avec l’analyse de la sieste. Enfin nous verrons le temps du corps notamment au travers de la récréation. L’enfant, tout au long de la semaine c’est-à-dire quatre jours par semaine doit être présent à l’école et est donc soumis à des horaires, des jours de présence obligatoires. Mais ces horaires sont-ils réellement adaptés aux rythmes de l’enfant ? Nous allons nous intéresser dans cette partie aux différents rythmes de l’enfant, aux fluctuations journalières qu’il peut connaître et en quoi cela peut influer sur son attention, sa fatigue. Pour se faire, nous mobiliserons les travaux en chronobiologie. Elle étudie les variations périodiques des phénomènes biologiques qui se reproduisent identiques à eux-mêmes selon un rythme défini par une période. La plupart de nos fonctions physiologiques (nutrition, locomotion…) ont une périodicité d’environ 24heures, peu variable d’un jour à l’autre (les rythmes circadiens). Voici un schéma représentant le cycle circadien de la vigilance : Schéma : site « Sommeil et médecine générale » sous la responsabilité du Docteur Guilhem Pérémarty. Nous observons sur ce schéma, les différents cycles de la vigilance, il y a une diminution vers 19 heures jusqu’à environ 5 heures qui correspond au cycle du sommeil. Par la suite, nous remarquons une augmentation jusqu’à 11 heures puis une légère diminution jusqu’à 15 heures qui correspond à un léger pic du sommeil (et non pas à cause du repas du midi). Enfin, une légère augmentation se fait jusqu’à 19 heures. Ce cycle circadien de la vigilance se reproduit toutes les 24 heures. Cette fluctuation de la vigilance peut jouer un rôle à l’école en effet les baisses de vigilance peuvent jouer un rôle négatif pour l’élève, il est moins attentif, distrait. Néanmoins, à l’école primaire, il existe dans la journée scolaire deux «temps forts». Ils sont caractérisés par un niveau élevé de la vigilance cérébrale et comportementale (l’alerte vis-à-vis des stimulations extérieures), des capacités d’attention efficientes et des capacités de traitement de l’information plus performantes qu’à d’autres moments. Mis en parallèle avec le rythme veille-sommeil, ces «temps forts» se situent, pour un éveil ou réveil à 6 h 30-7 h et un début de la matinée scolaire à 8 h 30 (entre 8 h et 9 h), entre 9 h 30 et 12 h, et entre 14 h-14 h 30 et 17 h, selon l’âge, les enfants et les jours. Parallèlement, la vigilance, l’attention, les processus cognitifs (façon dont nous traitons l’information) et plus généralement les ressources intellectuelles sont significativement peu développés ou mobilisables de 2 à 3 heures après Productions Méthodologiques et Thématiques en Education – N° 7 – Juin 2011 l’éveil ou le réveil, c’est-à-dire à 9 h-9 h 30, et entre 13 h et 14 h 30-15 h, selon l’âge, les enfants et les jours. Notons que l’attention est un des facteurs clés permettant d’étudier les variations journalières chez l’enfant. Nous pouvons la définir par l’activité volontaire de sélection d’informations dont l’incertitude ne porte pas sur la date d’arrivée mais sur le stimulus luimême. Selon Sperandio41, « un état de veille vigile est caractérisé d’un point de vue psychologique par un niveau élevé de réceptivité par rapport à l’environnement ainsi que la capacité d’y répondre et, au niveau physiologique, par un niveau élevé d’activité nerveuse ». En milieu scolaire, l’attention est généralement mise en évidence à l’aide de tests de barrages simples (tests de mémoire). L’ensemble des travaux en chrono psychologie conduits dans le domaine scolaire (Testu42, Baillé) ont principalement porté sur la journée et ont montré que l’efficience intellectuelle se définit très souvent suivant le schéma suivant : les performances s’élèvent du début jusqu’en fin de matinée, chutent après la pause méridienne, puis progressent de nouveau au cours de l’après-midi. C’est pourquoi il est important de respecter les temps du sommeil de l’enfant et de s’adapter à son rythme et non pas de permettre à l’enseignant d’avoir un emploi du temps plus « léger » ou plus adapté à ses envies. En effet, l’enfant a déjà des journées relativement chargées, entre ceux qui vont à la garderie avant et après les cours, ceux qui ont des activités extrascolaires. C’est pour cela, qu’il faut permettre à l’enfant de récupérer et notamment par un cycle de sommeil adapté. A l’école, il est aussi important de donner à l’enfant des temps du sommeil, de repos afin de lui permettre de souffler, de récupérer. Pour cela, la sieste peut être un moyen de repos ainsi que la relaxation, la lecture, la musique. Des temps du corps peuvent aussi être instaurés pendant la récréation, par exemple, en faisant une activité sportive qui permet aux élèves de se défouler, de souffler après être une immobilisation forcée. Il est donc important de s’adapter aux rythmes biologiques de l’enfant, à son cycle circadien et à sa chronobiologie afin qu’il puisse apprendre favorablement, pour cela il est important de créer des temps de détente, de repos. Néanmoins, les rythmes scolaires sont loin d'être adaptés aux rythmes biologiques et les enfants en souffrent. Nous constatons par exemple chez certains enfants en dernière section de maternelle une fatigue quasi permanente due tout simplement au fait qu'il n'y a plus de sieste à cet âge alors qu'elle leur serait encore nécessaire. Pour les plus grands, plusieurs facteurs rentrent en ligne de compte, outre le fait qu'ils sont dès le CP sujets à des exigences importantes43 d'assimilation de connaissances et de devoirs à faire après leur journée d'école. Rappelons par exemple que les devoirs écrits à la maison en primaire ont légalement disparu. Ce qui est loin d'être le cas dans la réalité. Ce que nous appelons médicalement la fatigue scolaire (à ne pas confondre avec une fatigue quotidienne banale dont nous récupérons vite) revêt plusieurs symptômes qui disparaissent généralement lors de vacances ou à l'occasion d'un changement d'instituteur. Amaigrissement, pâleur, perte d'appétit, infections ORL fréquentes, troubles de l'attention, de la mémoire, du caractère, tics, grimaces ou bégaiement sont autant de signaux d'alerte d'une pathologie qui peut s'installer et dont les causes peuvent être multiples : un emploi du temps surchargé (attention, les activités extra scolaires ne doivent pas être trop nombreuses), un phénomène d'ennui (fatigue par désintérêt), la crainte de mauvais résultats et des punitions qui vont avec, l'obsession de la performance chez certains parents ou au contraire leur trop grand laxisme. 41 Sperandio L’ergonomie du travail mental. 1984 Testu Rythmes de vie et rythmes scolaires : aspects chronobiologiques et chronopsychologiques. 2008 43 Référence aux programmes de l’école primaire, Bulletin Officiel (2008) 42 Productions Méthodologiques et Thématiques en Education – N° 7 – Juin 2011 La sieste semble communément instaurée pour contre carrer ce phénomène de fatigue mais peut-elle être une réelle solution pour palier à cette fatigue scolaire ? Permet-elle d’obtenir ensuite une meilleure efficacité et capacité de concentration plus grande? La sieste est une sorte de temps de repos avec ou sans petit somme qui se prend généralement après le repas de midi. Le repos se définit comme étant le fait de cesser une activité (travail, exercice physique, occupation) en adoptant une position ou en prenant une autre activité propre à délasser. Contrairement à l’idée la plus répandue, l’envie de faire la sieste en début d’après midi n’est pas dépendante du repas mais d’une période physiologique de vigilance minimum qui correspond à la baisse de la température corporelle se situant entre 13h et 15h30. Cette période est propice à un sommeil réparateur (phase du sommeil profond). En sachant que le sommeil est une succession de 4 cycles dont : 1- l’endormissement (sommeil léger : cerveau ralentit, le calme s’installe), 2- sommeil lent (l’activité cérébrale ralentit, période d’installation du sommeil profond), 3- sommeil profond (cerveau, muscles, tout l’organisme est au repos, c’est une période de récupération : phase clé du sommeil) puis 4- sommeil paradoxale (moment des rêves) il dure au total entre 90 et 120 minutes. C’est ainsi que la sieste doit demeurer courte (de 20 minutes à 1h30 maximum pour les petits) et circonstanciée afin d’effectuer une seule succession de ces 4 cycles. La sieste possède un grand nombre de fonctions. En effet, elle permet au cerveau de se mettre en veille, se recharger pour redémarrer de plus belle. De plus, elle réduit le stress, elle a des effets bénéfiques sur la concentration. La concentration libère la créativité et rééquilibre le fonctionnement nerveux. Ainsi faire une pause de quelques minutes, selon le Dr Mullens44, permet de rester dynamique en rechargeant efficacement les batteries : pratiquée quotidiennement cette dernière peut faire gagner 1 à 2 heures de sommeil par jour. Concernant la sieste dans le milieu scolaire, il n’y a pas de texte législatif, elle n’est donc pas obligatoire. Cependant « L'accueil, les récréations, les temps de repos et de sieste, de goûter ou de restauration scolaire sont des temps d'éducation. Ils sont organisés et exploités dans cette perspective par ceux qui en ont la responsabilité »45. Actuellement ce sont seulement les enfants de la petite section qui sont concernés. En moyenne section sera consacré un temps de repos de 20 minutes seulement en début d’année. Enfin, concernant les grands, ils ne possèdent pas de temps de sieste ou de repos. Toutefois, nous nous sommes posé quelques questions concernant ce sujet : pourquoi un arrêt du temps de repos dès la moyenne section ? Est-ce considéré comme du temps perdu ? Est-ce un manque de moyen des établissements ? La sieste, ne risque-t-elle pas d’entraîner des troubles du sommeil le soir venu ? Selon le Ministère de l’Education Nationale46, les enfants ont besoin de 12h de sommeil quotidiennement, la sieste peut permettre un endormissement plus calme le soir ainsi qu’une meilleure concentration dans la journée. Toutefois, plus nous dormons longtemps et moins nous émergeons facilement du sommeil. La sieste deviendrait 44 Dr Mullens est un médecin qui milite en faveur de la sieste auprès des pouvoirs publics et des entreprises 45 Bulletin Officiel de l’Education Nationale hors série N°1 du 14 février 2002 46 Document d’accompagnement des programmes : Pour une scolarisation réussie des tout petits. SCEREN-CNDP 2003 Productions Méthodologiques et Thématiques en Education – N° 7 – Juin 2011 néfaste lorsque l’élève se réveille au milieu de la succession des 4 cycles du sommeil (cités cidessus). C’est ainsi que le Dr Mullens nous affirme que le sommeil est un besoin vital nécessaire à la santé et à l’équilibre psychologique, moteur, affectif et cognitif de tout être humain. Nous retrouvons petit à petit de plus en plus de salle de repos dans les entreprises. Par exemple à Lyon, Anthony Bleton, patron d’une entreprise créatrice de site web, a aménagé une salle de repos avec de gros poufs confortables. La moitié de ses 30 salariés l’utilisent régulièrement pour la sieste et ne pourraient guère s’en passer. Nous observerons par conséquence que certaines personnes des plus « téméraires » irons jusqu’à utiliser leur pause déjeuner pour piquer un petit roupillon (tête posée sur les avants bras…). Nous comprendrons dès lors que nos enfants auront besoin eux aussi d’un petit roupillon durant leur journée chargée. Pour la plupart des enfants, l’école commence à 8h, dont certains sont même à la garderie dès 7h, puis se termine à 17h et garderie jusqu’à 18h30 ce qui amène à de longue journée. Pourquoi, à l’instar de l’entreprise, ne pas avoir des salles de repos à la maternelle pour les enfants de la moyenne section, grande section ainsi qu’au primaire. Les enfants auraient ainsi le choix, durant une plage horaire déterminée par avance, la possibilité d’accéder à cette pièce pour piquer un somme, lire, écouter de la musique douce. Plus l’enfant grandit plus son attrait pour la sieste est problématique car il l’associe à une pratique de "petits". Pour autant nous ne pouvons pas nous permettre de le laisser se fatiguer, pour cela des salles de repos, où y seraient exercé de la relaxation, pourraient palier à cela. La relaxation est un phénomène de relâchement et de retour progressif à l’état d’équilibre d’un système dont l’équilibre a été rompu par l’exigence d’attention de la classe. La relaxation n’est pas synonyme de laisser-aller et de démission mais signifie plutôt être en apaisement du corps et de l’esprit. Par la relaxation, nous nous libérons de nos tensions tant musculaires que psychiques accumulées au cours des journées. Pendant le temps de repos, différents ateliers peuvent être mis en place : un atelier d'écoute musical, plus précisément, les élèves s'allongent avec les mains à plat sur le sol, enseignant joue du piano ou met une musique douce, l'enseignant donne un thème « voyager » ou « s'envoler »et les élèves doivent laisser parler leur imagination. A le fin de se moment calme, chacun peut raconter aux autres son voyage, ce dont il s'est imaginé. un temps de relaxation en classe: les massages. Le but est d'apprendre aux enfants à échanger 10 minutes de mouvements de massages ludiques sur le dos, les épaules, les bras. La routine de massage comprend une dizaine de mouvements aux noms d'animaux (l'escargot, le crabe, les pattes d'ours....). Les enfants apprennent à donner et à recevoir, à respecter leurs copains par le toucher, à respecter la détente de l'ensemble de la classe. L'utilisation hebdomadaire, par l'enseignant, de cette activité de relaxation permet de détendre, de reconcentrer et d'harmoniser la classe. C'est la régularité de l'activité qui donnera les meilleurs résultats47. Le corps mémorise très rapidement les sensations de bien-être. Cette formation qui se fait facilement en classe et sans prendre de temps sur le programme scolaire a énormément de retombés positives à l'école mais aussi dans la cours de récréation et à la maison. Une journaliste de la RTBF48 est venue assister à plusieurs séances de massage à l'école. 47 Selon une enseignante qui pratique le massage à l'école de la première maternelle à la sixième primaire. 48 Le reportage est visible sur le site de la RTBF, émission au quotidien du 21 avril 2009. Productions Méthodologiques et Thématiques en Education – N° 7 – Juin 2011 Voici quelques observation et réactions de la journaliste durant son suivi : C'est une activité permettant un travail sur la relation entre élèves, qui diminue le stress, calmer les enfants. C'est un moment vécu en classe différent de tous les autres (partager un moment de détente et développer le toucher doux), les enfants sont plus calmes et plus concentrés. Agréable moment qui canalise les énergies, les enfants apprennent à se connaître différemment. Très étonnée du changement d'attitude de certains enfants entre la première séance et la troisième séance. Cela laisse imaginer la détente qu'ils auront après plusieurs semaines. Les élèves sont demandeurs, c'est un très chouette outil de travail pour la détente. Les réactions des enfants : Certains enfants sont très enthousiastes dès la première séance, d'autres ont besoin d'un apprentissage plus long mais ils adhèrent tous après quelques séances Certains étaient étonnés d'apprendre le massage à l'école et ils sont demandeurs maintenant Ils ont envie de continuer et d'approfondir la technique et ces effets Le plaisir de partager des mouvements qui font du bien Ils me demandent de le faire au moins 2 fois par semaine Ils sont nombreux à l'avoir fait à la maison. Comme nous avons pu le constater à travers les propos de médecins, expériences en entreprise, ainsi qu’à l’école, la sieste et le temps de repos (relaxation, massages, écoute musical, temps calmes) ont des bienfaits sur la concentration ce qui favorise un meilleur apprentissage. Cependant, y a-t-il d’autres temps qui permettent d’optimiser leur concentration ? Nous allons aborder dans cette partie le temps du corps, c’est-à-dire les moments de la journée où l’enfant n’est pas assis sur sa chaise en train de suivre le cours. A travers Productions Méthodologiques et Thématiques en Education – N° 7 – Juin 2011 principalement la récréation, lieu de détente, de loisir mais aussi d’apprentissage, nous tenterons de démontrer les effets bénéfiques de celle-ci sur la concentration. A l’Ecole, la récréation est souvent un temps auquel nous ne prêtons pas attention, or c’est pendant ces 15 minutes de pause que les élèves peuvent «recharger les batteries ». En effet, la pratique d’une activité physique lors de la récréation en primaire permettrait de contribuer à la réussite scolaire49. Les récréations viennent ici jouer un rôle de transition entre des périodes d’apprentissage. Selon une étude50, les écoles qui mettent l’accent sur une plus grande activité physique voient une amélioration des notes de 36% en lecture et de 24% en Mathématiques. Nous pouvons en déduire que la suppression de la récréation, ou l’augmentation du temps des matières théoriques sur le temps consacré au corps, va nuire au rendement scolaire de l’élève51. La récréation a donc des effets positifs sur les enfants: Elle améliore la mémoire et l’apprentissage car l’activité physique semble faire augmenter la taille et le fonctionnement des régions du cerveau impliquées dans les processus de pensée et de résolution de problème. Elle améliore la concentration et la capacité d’attention car l’adrénaline provoquait par la récréation améliore la circulation sanguine vers le cerveau. Elle favorise également l’élimination du surplus d’énergie et améliore les comportements en classe. Elle améliore les relations sociales entre les pairs52, c’est-à-dire qu’elle permet à l’enfant de se socialiser, d’intégrer un groupe où chacun occupera un rôle bien défini : « Dans la cour de récréation, les enfants apprennent à vivre ensemble et mettent en place des règles sociales ». Ceci permettrait d’avoir une meilleure estime de soi et une confiance accrue pour pouvoir participer davantage en cours par exemple. Une autre étude aux USA en 2006 vient appuyer cette hypothèse concernant le fait que les activités physiques favoriseraient la concentration et le rendement des élèves tout en réduisant le stress, l’agitation et le recours aux mesures disciplinaires53. Il est donc impératif d’aménager des temps de pause entre les périodes de concentration car les problèmes de concentration sont essentiellement dus : A la fatigue Au stress Aux problèmes personnels A l’environnement Pour tenter de résoudre ces problèmes et ainsi améliorer la concentration en classe, plusieurs moyens sont possibles : Agir sur les rythmes scolaires afin de préserver le rythme naturel de l’enfant (Ce que nous avons démontré précédemment/Ce que nous démontrerons ensuite) Effectuer des changements de types d’activités (temps de recherche/ temps d’apprentissage/ travail individuel/ travail en groupe…) ou des changements de lieux (la cour/ le préau/ la Bibliothèque Centre Documentaire…) Nous pouvons surtout, et c’est ce qui nous intéresse principalement, introduire des activités qui mettent le corps en jeu, en dehors de l’EPS, pour pouvoir créer une 49 Pellegrini A.D. & Davis P.D. Relation between children’s playground and classroom behaviour. British Journal of Educational Psychology. 1993 50 « Jeunes en forme au Canada » Bulletin 2009 51 Pellegrini A.D. & Davis ibid 1993 52 Delalande J. La cour d’Ecole. 2006 53 Jarrett O.S.& AL. Impact of recess on classroom behavior : Group effects and individual differences. Journal of Educational Research. 1998 Productions Méthodologiques et Thématiques en Education – N° 7 – Juin 2011 alternance de périodes de mobilité et d’immobilité car l’enfant a grand besoin de mouvement. Il existe différentes façons de mettre le corps en jeu grâce à des petits exercices ludiques. Nous pouvons demander aux élèves de tous se lever et de s’asseoir lorsqu’ils se sont trompés. Nous pouvons aussi leur demander de toucher un camarade qui est à côté, devant ou derrière lui pour l’interroger. Nous pouvons également leur demander de se lever pour donner la réponse et de se rasseoir immédiatement, puis nous pouvons ajouter des éléments : se lever, toucher ses chaussures et dire la réponse. Il faut que les actions restent simples pour que les enfants puissent se concentrer sur leurs réponses et non sur la suite d’actions à réaliser. La récréation est donc un moment qu’il ne faut pas négliger car il permet aux enfants d’être attentifs et concentrés durant chaque demi-journée. C’est un lieu privilégié du jeu et de la détente qui va leur permettre de s’oxygéner, de s’aérer afin d’être de nouveau près à suivre correctement les cours. Ainsi, au travers la récréation et les activités qui mettent en jeu le corps, l’enfant gardera un taux de concentration élevé qui lui permettra d’être actif lors des périodes d’apprentissages. Pour conclure, nous voyons à travers notre intitulé « 3 temps pour une concentration » la nécessité de les appliquer dans le cadre scolaire afin de favoriser l’apprentissage des élèves. Dans un premier temps nous avons exploré les rythmes biologiques des enfants à travers le cycle circadien et la chronobiologie afin de définir et comprendre les moments les plus favorables tels que le début de matinée et la fin de journée. Dans un deuxième temps nous avons approché la thématique de la sieste ainsi que des temps de repos. Nous avons tenté de justifier la nécessité de la mise en place de ces temps de repos tels que la relaxation, temps de sommeil afin de pallier à une baisse de concentration. Enfin, dans un troisième temps nous avons abordé la nécessité de mettre en place des activités qui mettent le corps en mouvement afin de permettre aux élèves d’évacuer le trop plein d’énergie instauré par une immobilité journalière. Nous pouvons donc affirmer la nécessité de ces trois temps : temps de la semaine, temps du repos, temps du corps qui permettent une optimisation de la concentration durant une journée. Néanmoins, nous pouvons remarquer qu’à l’école ceci n’est pas vraiment mis en place. Faut-il inclure ces trois temps dans une matière ou dans les programmes ? Peuvent-ils permettre de construire plus facilement le citoyen de demain ? Segot Emma Gosset Baptiste Libier Anaïs Dupouy Pauline