Commission Educative - Région Pays de la Loire

Transcription

Commission Educative - Région Pays de la Loire
A l’attention de la Fédération Nationale ANDRE MAGINOT
(Commission Educative)
Le 11 novembre 2014, j’ai assisté aux commémorations de l’Armistice de la Grande Guerre
accompagné de certains de mes camarades, de mon Proviseur, Monsieur MILON et de mon
professeur d’Histoire Monsieur MOUTON. Notre classe avait pour projet de travailler sur la
Première Guerre Mondiale, meurtrière et atroce, de participer au Centenaire et surtout de
rendre hommage aux Poilus qui ont lutté pour que nous puissions vivre libres et en Paix en
Europe. J’en ai parlé à mes parents et pour eux les souvenirs qu’ils avaient de cette période
étaient assez vagues et concernaient leurs grands-parents. Pour moi c’était important, il
fallait que je sache comment avaient vécu mes ancêtres, comment ces hommes et ces
femmes s’étaient comportés et étaient passés à travers cette folie.
Petit à petit notre projet intitulé « Devoir de Mémoire : hommage aux poilus de 14-18 » a
pris forme, s’est construit au fur et à mesure et à chaque intervention, à chaque conférence
ou visite je découvrais les atrocités et le courage de ces hommes au front.
Nous avons d’abord étudié le Monument aux Morts de la commune de notre lycée, Olonne
sur Mer, ainsi que le musée dont une salle est entièrement consacrée à La Grande Guerre
avec des objets collectés sur le front mais aussi la vie quotidienne des poilus et des gens de
l’arrière. De nombreuses questions se bousculaient dans ma tête. Pourquoi ce conflit ?
Pourquoi l’année 1914 ? Pourquoi ces pays ? Quelles étaient leurs oppositions ?
Pour répondre à certaines d’entre elles, nous avons assisté à une conférence vraiment
vivante et passionnante présentée par le Colonel MEINVIELLE et consacrée à l’année 1914.
Nous avons beaucoup échangé et nous avons compris l’Histoire (le commencement, les
causes du conflit, les intérêts des belligérants, les batailles, les chefs militaires, le nombre de
morts…). Mais la vie quotidienne des poilus avait été peu abordée et la Vendée qui avait
participé massivement à ce conflit m’intéressait.
Nous sommes donc allés à Fontenay le Comte, sur les conseils avisés du Colonel BILLAUD,
pour étudier la Guerre avec le Capitaine CAVELL qui nous a présenté la salle d’Honneur de la
caserne et le 137ème Régiment d’Infanterie. Ce régiment est important pour nous à plusieurs
titres : tout d’abord il s’est illustré à Verdun comme d’autres régiments de la région, ensuite
c’est celui que nous avons découvert en étudiant la Tranchée des Baïonnettes. Je
commençais à mieux comprendre et faire le lien entre notre région, Verdun et la Première
Guerre Mondiale.
Parallèlement à ces conférences, visites, exposés nous préparions un diaporama dans lequel
chacun d’entre nous insérait le fruit de ses recherches. Les miennes étaient toutes
consacrées à Verdun et la terrible année 1916. Nous avons aussi constitué une exposition
sous forme de panneaux pour présenter, le jour des portes ouvertes du lycée, notre projet
1
« Devoir de Mémoire » dont nous sommes fiers. Evidemment la Tranchée des Baïonnettes
prenait une place importante. Je présentais à l’assemblée les questions que nous nous étions
posées : Pourquoi Verdun ? Pourquoi cette ville cristallisait-elle tous les espoirs et en même
temps pourquoi symbolisait-elle la Résistance de la France face à l’ennemi ? J’ai exposé le
résultat de mes recherches et je gardais l’espoir de la découvrir, la visiter. Ce nom VERDUN
résonne dans l’Histoire de l’Humanité comme une des plus grandes batailles de la Première
Guerre Mondiale. Au fur et à mesure de nos travaux de recherches, d’autres noms
m’invitaient à en savoir plus encore : le monument consacré à André Maginot proche de
Verdun, l’Ossuaire de Douaumont, les forts de Vaux et de Douaumont, La citadelle de
Verdun, les cimetières Américain et Allemand, témoins visibles de la souffrance endurée
pendant plusieurs années par mes arrières arrières grands-pères qui s’approchaient de plus
en plus de moi pour me conter leur histoire.
En effet je m’imprégnais de plus en plus de leur souffrance et de leur misère vécue à Verdun.
Jamais les liens n’avaient été aussi forts et serrés entre la Vendée et cette ville de la Meuse.
Partir visiter ces lieux chargés d’Histoire, se laisser pénétrer par cet héroïsme, cette vaillance
et cette douleur demeurait un rêve. Surtout après l’exposition de Monsieur GAREIL qui a
conservé, reliées avec respect toutes les lettres que son grand-père (poilu de 1914-1918) a
écrites (une par jour au moins) à sa grand-mère qui lui a répondu. Tous ces documents
inestimables sont précieusement conservés. J’étais admiratif et j’aurais tant voulu moi aussi
posséder un tel trésor. Monsieur GAREIL a également conservé et entretenu tous les effets
personnels de son illustre ancêtre (des cartons de photographies, pistolet, casque, sabre,
caricature réalisée par un général…) et nous les a présentés avec simplicité.
Mais la nouvelle la plus importante fut l’annonce par notre professeur de la subvention de la
Fédération Nationale André Maginot et la lecture du courrier transmis par le Colonel
BILLAUD qui nous permettait d’envisager un voyage et une étude des lieux sur le terrain.
Partir à VERDUN, enfin mon rêve devenait réalité.
Ainsi le Colonel BILLAUD est venu au lycée nous remettre le chèque de 2000 euros, quel
bonheur cette rencontre. Non seulement cet homme nous aidait à partir, nous aidait à
réaliser notre « Devoir de Mémoire » sur les lieux précis que nous avions étudiés mais en
plus il nous consacrait du temps pour nous résumer sa carrière dans l’armée. Pour moi qui
me destine à embrasser la carrière militaire après mon Bac, j’étais sous le charme. Le
discours pédagogique, clair et riche du Colonel BILLAUD me réjouissait car je comprenais
qu’il devenait possible pour moi d’envisager ma future carrière. Sa bravoure, sa témérité
mais aussi sa persévérance me confortaient dans mon choix, j’étais heureux.
Grâce à son suivi régulier de nos actions, ses encouragements, ses conseils avisés et le
financement de la Fédération Nationale André Maginot nous nous sommes rendus à Verdun.
2
Etudier, sur le terrain, la Grande Guerre, les luttes et découvrir encore visibles les stigmates
de ces combats acharnés fut une découverte mémorable.
Après l’Ouvrage de la Falouse, la Citadelle de Verdun, le Fort de Vaux et la Tranchée des
Baïonnettes nous avons une idée plus précise du conflit. D’autres moments importants
m’attendaient et nous offraient à tous un rendez-vous inespéré avec l’Histoire. FleuryDevant-Douaumont fut sans conteste l’apogée de notre « Devoir de Mémoire ». Monsieur
MICHELET, premier adjoint au Maire de Fleury, nous a consacré plusieurs heures de son
temps pour la visite et l’étude de son village martyr. Nous nous sommes recueillis dans la
chapelle et devant le monument aux morts où nous avons déposé une gerbe de fleurs en
l’honneur de tous ces hommes qui ont perdu leur vie et leur jeunesse à Verdun pour que
nous puissions vivre dans un monde libre et tolérant. Nous avons observé une minute de
silence et entonné la Marseillaise. Pour Monsieur MICHELET comme pour nous ce furent des
moments chargés de dignité, de solennité et d’émotion que nous garderons tous en
mémoire. D’ailleurs Monsieur MICHELET était réquisitionné après son intervention pour
exhumer les corps de quatre poilus découverts lors de travaux autour du Mémorial de
Verdun. Toutes ces découvertes, ces rencontres, ces études n’ont été possibles que grâce à
la Fédération André Maginot et au Colonel BILLAUD.
Ensuite nous avons écouté avec beaucoup d’intérêt des guides compétents dans les
cimetières Américain et Allemand de Romagne-sous-Montfaucon. Au nom de la
réconciliation des peuples, nous devions rendre hommage aux poilus des deux camps, frères
dans la souffrance et dans la Guerre de position. En effet ils méritent notre respect.
L’Ossuaire de Douaumont est le lieu qui montre cette mort omniprésente autour de nous
avec les ossements. Lors de nos déplacements dans cette région jamais je n’aurais pensé
découvrir autant de cimetières de toutes les nationalités, religions ou confessions prouvant
ainsi une fois encore toute l’horreur de ce conflit.
Enfin au terme de notre voyage d’étude nous avons été reçus et guidés dans les tranchées
de la MAIN de MASSIGES près de Sainte-Ménéhould et là encore nous avons pris conscience
de la bravoure et de l’héroïsme de ces hommes, souvent à peine plus âgés que nous. Ici
aussi de nombreux corps non identifiés sont retrouvés et enterrés avec tous les honneurs
qu’ils méritent.
Jamais cette étude, notre « Devoir de Mémoire » consacré aux Poilus de 1914-1918 n’aurait
été possible sans votre concours, votre aide, votre soutien et votre financement. A présent,
je me dois de transmettre à mes proches, mes parents, mes amis ce que j’ai appris à
VERDUN et en cours cette année, en modeste « Passeur d’Histoire » que je suis, sans oublier
la transmission à mes futurs enfants de ce passé qui fait de nous ce que nous sommes.
Découvrir et étudier la Fédération Nationale André Maginot fut un réel plaisir qui confirme
mon choix d’appartenir un jour à l’armée. Merci au Colonel BILLAUD, au Proviseur de mon
lycée et aux professeurs d’avoir permis à la classe la réalisation de ce « Devoir de Mémoire »
3
qui me semble indispensable à l’heure où certains évènements graves ont eu lieu en France
et dans le monde cette année. Et tout simplement pour rappeler à certains que le 11
novembre ou le 8 mai sont des dates que nous devons respecter, honorer et ne jamais
oublier car ce serait tuer une seconde fois ces héros qui ont combattu pour nous et en
portant haut les couleurs de la France. Pour moi VERDUN-1916 est le symbole de la
résistance de tout un pays mais aussi un espoir, celui de la réconciliation des peuples en
Europe.
L’Ossuaire de Douaumont en est le témoin et je garde en mémoire l’image de ces deux chefs
d’Etat se donnant la main. En effet, la poignée de main de François Mitterrand et Helmut
Kohl est l'un des gestes parmi les plus symboliques de la réconciliation franco-allemande.
Cette poignée de main a lieu le 22 septembre 1984 devant un catafalque placé à l'entrée de
l'ossuaire de Douaumont, lors d'une commémoration des morts de la Première Guerre
mondiale. Le Président de la République française, François Mitterrand, saisit de sa main
gauche la main droite du Chancelier allemand, Helmut Kohl, qui se tient à côté de lui pour
écouter La Marseillaise juste après avoir entendu l'hymne allemand.
C’est grâce à des gestes comme celui-ci que j’ai la chance de vivre dans une Europe sans
guerre depuis plus de 70 ans et j’en suis heureux. Chacun devrait en être conscient et
remercier les dirigeants européens de nous protéger de tueries comme celles perpétrées
entre 1914 et 1918.
Adrien BAUDUIN, élève de Première Bac Pro Restauration,
Lycée Valère MATHE, Olonne-sur Mer
4