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Communiqué
Pour les représentants portuaires de
Madame Ségolène ROYAL,
le marin est un homme, sans enfants!
Le 13 septembre 2016 s’est tenue la première réunion d’une longue série qui devrait aboutir aux deux
nouvelles versions des conventions collectives nationales des marins d’appui et des officiers des Grands Ports
Maritimes (GPM) -des établissements publics sous la tutelle du Ministère de l’Environnement, de l’Energie et
de la Mer (MEEM)-.
Quand l’économie justifie l’inégalité de traitement
Des débats importants ont rythmé cette première réunion, notamment sur le temps de travail du personnel
navigant.
Sur deux points cependant, nous avons essuyé un refus catégorique de la part des GPM, prêts à remettre en
cause des notions telles que l’égalité de traitement et l’égalité femme/homme…
•
Le supplément familial de traitement: majoration de salaire versée au personnel sédentaire ayant
des enfants, son application au personnel navigant, évoquée à plusieurs reprise, avait finalement été
reportée à la négociation des deux nouvelles conventions collectives. Seulement lorsque nous avons
revendiqué son intégration dans le texte, les GPM ont catégoriquement refusé de supprimer cette
inégalité, admettant que la question n’était que budgétaire (augmentation de la masse salariale navigants
de 1,5 à 2%) et avouant au passage avoir volontairement évité et repoussé le sujet depuis des années!
Avoir des enfants entraine donc une perte de pouvoir d’achat chez le navigant que ne connait pas le
sédentaire! Vive l’égalité!
•
Les congés spéciaux: sur ce point, les GPM refusent tout bonnement de s’aligner sur le droit du
travail. Le marin, parent d’un enfant malade, aura donc moins de jours de congés spéciaux que son
collègue sédentaire. Comble du sordide: il n’aura que 2 jours pour le décès d’un enfant quand la loi en
prévoit 5! Nous entendrons même en réunion: « c’est triste un enfant malade, mais si le marin n’est pas
là, alors le bateau ne part pas, vous comprenez? ». Le marin doit donc payer de sa vie de famille la
gestion des GPM en sous-effectif permanent.
Non, nous ne comprenons pas!
Nous ne comprenons et admettons pas que la contrainte budgétaire justifie les inégalités et autorise les GPM
à bafouer les droits de ses salariés.
Comment madame Ségolène ROYAL peut accepter que ses services remettent ainsi en cause le droit des
marins à avoir une famille?
Comment imaginer que madame Ségolène ROYAL n’ait pas conscience que dans l’état de notre culture
aujourd’hui, un environnement de travail qui ne s’ouvre pas à la « parentalité » ne s’ouvre pas aux femmes?
Comment madame Ségolène ROYAL peut-elle parler de mixité des métiers de la mer tout en acceptant une
gestion sexiste de ses services?
Comment madame Ségolène ROYAL peut accepter que budget passe avant égalité?
En 2016, le Conseil Supérieur de la Marine Marchande n’a pas existé pendant 6 mois, car incapable de
répondre à l’exigence de madame Ségolène ROYAL d’une assemblée totalement paritaire (le secteur compte
moins de 10% de femmes). La féminisation du secteur maritime est une ambition importante que nous portons
mais qui nécessitera des efforts conséquents.
Le 13 septembre 2016 nous avons eu confirmation que l’engagement de madame la ministre pour l’égalité
entre les femmes et les hommes n’est qu’un artifice de communication et qu’à l’Etat exemplaire s’est substitué
l’Etat budgétaire.
Contact: Etienne Castillo, 06 37 92 06 43 [email protected]
Fédération de l’Equipement de l’Environnement des Transports et des Services - Confédération générale du travail - FORCE OUVRIERE
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