Se former La presse à l`école et le journal scolaire

Se former
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La presse à l’école
et le journal scolaire
l’ambition d’une rédaction partagée,
exigeante et responsable
Christine Bac, conseillère pédagogique
Ecrire un journal à l’école pour qui, pour quoi ? Ce dossier propose de s’interroger sur l’impact
que peut avoir une initiation à l’écriture journalistique chez les élèves, tant dans le domaine de
la maîtrise de la langue que dans tous les autres domaines du socle commun de
connaissances et de compétences1. Se lancer dans la publication d’un journal de classe ou
d’école, c’est aussi choisir un support d’écriture qui répond aux exigences des programmes
scolaires en rédaction.
Le journal scolaire permet en effet d’aborder tous les types d’écrit dans une dimension qui fait
sens pour une communauté scolaire, qu’elle soit à l’échelle d’une classe ou d’une école :
informer mais aussi intéresser le lectorat voire le fidéliser, non seulement sur des sujets qui
touchent l’école et son environnement proche mais aussi l’actualité locale, nationale et
internationale. C’est enfin produire des écrits formalisés qui répondent à l’exigence de la
norme linguistique, mais aussi aux contraintes des genres journalistiques.
Un comité de rédaction en classe
S’engager, être responsable et curieux…
Faire un journal « pour de vrai », c’est avant tout s’informer sur le métier de journaliste et le
monde de la presse. Qui écrit ? Quelles sont les différentes fonctions des employés d’un
journal ? Quelles sont les étapes préalables à la publication d’un journal ? Quel lectorat sera la
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cf. encadré « Des références au socle commun » page suivante.
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Des références au socle commun
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passages mis en évidence par le
Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information - Clémi
La maîtrise de la langue française
Attitudes
• Intérêt pour la lecture (de la presse écrite, des livres).
cible
du
journal
?
C’est
donc
rencontrer
des
professionnels pour mieux comprendre les enjeux et les
contraintes d’un métier passionnant mais souvent mis à
rude épreuve.
Apprendre par exemple que l’écriture des articles est
soumise à un comité de rédaction pour préparer,
décider de ceux qui seront retenus pour la future
publication. Il s’agit donc d’un travail d’équipe. Comité
de rédaction qui peut facilement se mettre en place
dans la classe en exploitant les différentes potentialités
des élèves et en encourageant l’esprit de coopération et
la mutualisation des ressources. Ce comité se réunit en
« conférence de rédaction ». Il fixe l’échéancier de
travail, de la conception à la publication du journal, le
choix du titre, des rubriques et des sujets, la mise en
page, la relecture et le bouclage du journal.
Composition possible (la constitution de binômes est
souvent plus productive) :
X
le directeur de publication (un adulte)
Binôme d’élèves :
X
un rédacteur en chef
X
le secrétaire de rédaction
X
des responsables rédacteurs de rubriques
X
des maquettistes
X
des correcteurs
X
...
sein
du
comité.
De
même,
les
rôles
La culture scientifique et technologique
Connaissances
Etre familiarisé avec les technologies courantes, le traitement
électronique et numérique de l’information et les processus
automatisés.
La maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la
communication
Connaissances
Les élèves doivent maîtriser les bases des techniques de
l’information et de la communication (composants matériels,
logiciels et services courants, traitement et échange de
l’information, caractéristiques techniques, fichiers, documents,
structuration de l’espace de travail, produits multimédias…).
Ils doivent également savoir :
• que l’usage de ces outils est régi par des règles qui permettent
de protéger la propriété intellectuelle, les droits et libertés des
citoyens et de se protéger soi-même.
Attitudes
Le développement du goût pour la recherche d’informations à
des fins éducatives, culturelles, sociales, professionnelles doit
s’accompagner d’une attitude responsable - deuxième domaine
des compétences du B2i - qui suppose :
• une attitude critique et réfléchie vis-à-vis de l’information
disponible
• une attitude de responsabilité dans l’utilisation des outils
interactifs.
La culture humaniste
Capacités
• Lire et utiliser différents langages, en particulier les images
(différents types de textes, graphiques, schémas, tableaux,
représentations cartographiques, photographies, images de
synthèse)
• Mobiliser leurs connaissances pour donner du sens à
l’actualité.
Les compétences sociales et civiques
Vivre en société
Attitudes
La vie en société se fonde sur :
• le respect de la vie privée.
Chacun des élèves de la classe peut trouver sa place
au
La pratique d’une langue vivante étrangère
Attitudes
L’apprentissage d’une langue étrangère développe la sensibilité
aux différences et à la diversité culturelle. Il favorise :
• le désir de communiquer avec les étrangers dans leur langue,
d’écouter les médias audiovisuels et de lire un journal étranger,
de voir des films en version originale.
et
responsabilités peuvent ne pas être figés et changer en
cours d’année. Le choix des rubriques est collégial, la
proposition des articles est soumise à la négociation du
groupe puis validée par le rédacteur en chef.
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Se préparer à sa vie de citoyen
Capacités
Les élèves devront être capables de jugement et d’esprit
critique, ce qui suppose :
• savoir évaluer la part de subjectivité ou de partialité d’un
discours, d’un récit, d’un reportage
• savoir distinguer un argument rationnel d’un argument
d’autorité
• apprendre à identifier, classer, hiérarchiser, soumettre à
critique et mettre à distance l’information
• savoir distinguer virtuel et réel
• être éduqué aux médias et avoir conscience de leur place et de
leur influence dans la société
• savoir construire son opinion personnelle et pouvoir la remettre
en question, la nuancer (par la prise de conscience de la part
d’affectivité, de l’influence de préjugés, de stéréotypes).
Autonomie et initiative
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Esprit
d’initiative
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Il faut que l’élève se montre capable de concevoir, de mettre en
œuvre et de réaliser des projets individuels ou collectifs.
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Where ? when ? what ? who ? why ?
Un exemple d’une séance de lecture-écriture d’un fait divers en classe2 :
X
rappel des séances précédentes pour faire émerger les noms et spécificités des articles
déjà travaillés (brève, reportage, interview, éditorial)
X
lecture découverte de quelques faits divers en classe
X
émission d’hypothèses à partir de la question « Comment le journaliste fait-il pour écrire,
rédiger un article ? »
X
questionnement guidé par l‘adulte qui fera émerger les questions auxquelles est soumis
un fait divers ou une brève (les 5 « W » - where ? où ? when ? quand ? what ? quoi ? who
? qui ? why ? pourquoi ? puis éventuellement how ? comment ?)
X
rédaction des questions que pose le journaliste pour écrire son article par binômes
X
mise en commun et validation des questions par retour à l’article
X
rédaction d’une brève sur un événement vécu à l’école. On emploie :
- la forme impersonnelle
- les pronoms : il, ils, elle, elles
- les démonstratifs : ce, cet, cette
- les temps des verbes (présent, passé composé, imparfait...).
La forme impersonnelle permet au rédacteur de se décentrer par rapport à son écrit et de le
considérer comme un objet de travail dans lequel il veille à la lisibilité afin que le lectorat y trouve
un intérêt et puisse le lire jusqu’au bout.
Quelques exemples de réponses d’élèves à la question « Comment le journaliste fait-il pour
écrire un article ? »
- « Quelles photos choisir ? Celles qui correspondent à l’événement ? Cela dépend de
l’article.»
- « Il va voir les témoins qui ont assisté à l’événement. »
- « Le journaliste pose une ou plusieurs questions à l’homme ou la femme. Il donne un titre et
des gros titres. Le journaliste donne son avis. »
Cette dernière phrase suscitera un débat dans la classe sous forme d’une question simple :
« Le journaliste donne-t-il son avis ? ». On pourra aborder l’objectivité mais aussi l’angle choisi
par le journaliste qui relève de la ligne éditoriale du journal.
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Les séances ont eu lieu dans la classe de CM1 de Laëtitia Lecocq, professeure des écoles.
à l’école Bracke-Desrousseaux de Lille dans la circonscription de Lille1 Ouest.
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Le journal... une question de genres
Le journal scolaire est aussi l’occasion de travailler sur différents types de textes et par là,
permettre aux élèves d’orienter leur rédaction selon des règles précises. En voici quelques
exemples non exhaustifs tant la palette est large :
l’éditorial : texte de réflexion ou d’humeur rédigé par le rédacteur en chef ou le directeur de la
rédaction et donnant les grandes orientations du journal.
la rubrique : ensemble d'articles réguliers sur un même thème.
la chronique : article court traitant régulièrement d’un domaine particulier et signé d’un même
rédacteur.
le billet : court commentaire personnel sur un fait d’actualité (« billet d’humeur »). Il autorise
créativité, expression sur un sujet d’actualité, souvent teinté d’humour voire d’ironie ou de
causticité.
la brève : texte court sans titre ni chapeau donnant des informations très concises et présenté
dans une colonne de brèves. Cet article a l’intérêt de travailler la compétence de rédaction
telle qu’elle est énoncée dans les programmes de 2008 « les élèves apprennent à narrer des
faits réels, à décrire, (...), en respectant des consignes de composition et de rédaction. Ils sont
entraînés à rédiger, à corriger, et à améliorer leurs productions, en utilisant le vocabulaire
acquis, leurs connaissances grammaticales et orthographiques ainsi que les outils mis à
disposition ». C’est sans doute l’article qui peut être le plus souvent exploité en classe pour
présenter brièvement un projet de classe, un événement, une visite. Il a le mérite d’aller à
l’essentiel, d’apprendre à faire des phrases concises et précises en répondant à la règle des
cinq « W » (voir plus haut).
les faits divers ou « chiens écrasés » : nouvelles sans grande importance mais néanmoins
souvent les plus lues dans la presse régionale locale.
l’interview : compte rendu mentionnant les questions du journaliste et les réponses de
l’interviewé. Ce genre ne demande pas forcément de savoir bien écrire, mais plutôt de savoir
retranscrire. Il faut pouvoir équilibrer questions ouvertes et fermées sur le sujet. Réécrire,
hiérarchiser l’information, si possible trouver un angle. Elle permet de travailler avec les élèves
la transcription de l’oral à l’écrit.
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le marronnier : sujet qui revient de façon cyclique, comme les feuilles d’un arbre (rentrée des
classes, fêtes de fin d'année…). Outre sa dénomination, souvent appréciée par les élèves, cet
article est relativement simple à écrire et permet de choisir un angle original de présentation
du sujet qui touche par ailleurs un grand nombre de lecteurs.
le reportage : enquête sur le terrain donnant lieu à un article ou un dossier.
le publi-reportage : publicité ressemblant à un article. Genre certes difficile mais il a cela
d’intéressant qu’il permet de travailler graphisme, mise en page avec argumentation
convaincante et d’aborder la publicité de manière intelligente.
le portrait : c’est une façon de donner un supplément d’âme à une information. Le portrait
peut ainsi permettre d’aborder un sujet de société. Il met en œuvre les techniques du
reportage pour mettre en scène le sujet. C’est la personne qui est le centre de l’article, ce qui
suppose de la rencontrer. L’environnement interne et externe de l’école offre souvent bien des
occasions pour les élèves de rédiger ce genre d’article.
la critique : c’est un genre peu journalistique car il fait appel à du subjectif : on dit ce qu’on
pense d’un livre, d’un film, d’une pièce de théâtre. Cependant, il a l’intérêt pour les élèves de
communiquer un avis sur une sortie qu’ils auraient vécue à l’extérieur de l’enceinte scolaire,
c’est un bon moyen d’aller « à la rencontre » de l’univers culturel des élèves mais aussi et
surtout l’occasion d’aborder un sujet délicat mais crucial du métier de journaliste : l’objectivité.
La revue de presse à partir des « Une » de journaux
Le contexte : un stage de formation continue en février 2011 « La rédaction à l’école » avec expérimentation
dans la classe de CM1 de Laëtitia Lecocq, école Bracke-Desrousseaux de Lille (Circonscription de Lille1 Ouest).
Un volet presse a été exploité. Les élèves et les stagiaires se sont prêtés au jeu de la revue de presse.
X
X
X
La situation articule lecture, traitement et hiérarchisation de l’information de journaux
publiés la même journée
les titres sont rangés par ordre d’importance de traitement
ils sont classés dans un tableau de 4 colonnes
• C1 : titre du journal
• C2 : titre de l’article 1
(dans chacune des 3 dernières colonnes,
• C3 : titre de l’article 2
on précise l’angle choisi par le journal)
• C4 : titre de l’article 3
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Matériel
X
mise
en
commun
-
comparaison
-
du
traitement de l’information par rapport à la
-
ligne éditoriale du journal et sa cible.
Cette activité permet aux élèves de prendre
conscience qu’une même information n’est pas
toujours traitée de la même façon, que le choix
dépend à la fois de l’angle choisi mais aussi du
lectorat du journal.
différents types de journaux (presse nationale,
régionale, gratuits, quotidiens, hebdomadaires,
mensuels)
magazines, revues
feuilles A4
affiches format raisin
ciseaux
tableau de présentation pour mise en commun
Mode d’organisation
- répartition des journaux par groupe
- feuilletage des journaux
- lecture partagée en groupes
- mise en commun par rapporteur
Le vocabulaire de la Une
La polysémie du vocabulaire de la presse peut être une entrée à la fois ludique et intéressante pour
se familiariser avec la spécificité du langage journalistique tout en développant des connaissances
solides lors de l’élaboration du journal.
Bandeau : un gros titre au-dessus de la manchette
Manchette : titre du journal, prix, date et numéro, état-civil du journal… ces renseignements sont
complétés par un « placard administratif » en pages intérieures
Oreilles : à droite et à gauche de la manchette ; souvent un titre encadré renvoyant en page
intérieure ou une publicité
Tribune : le ou les gros titre(s)
Sous tribunes : emplacements sous la tribune, occupés par des éditoriaux, des débuts d’articles, des
illustrations
Ventre : milieu de page, emplacement souvent illustré ou occupé par un article important
Rez-de-chaussée : pied de page, diversement utilisé, parfois des articles de commentaires
Cheval : en bas à droite, un article qui continue en page intérieure. « Le Monde » publie chaque jour
un « cheval culturel » qui débute à cet emplacement.
Mais aussi …
Accroche, bouillon, bourdon, canard, caviardage, chapeau, frigo, main courante, marbre, ours, sabrer,
tartiner, viande froide ... autant de termes plus ou moins familiers dont on peut retrouver les définitions
à télécharger dans la rubrique « glossaire » du site du Clémi.
http://www.clemi.org/fr/ressources_pour_la_classe/lexique/bdd/lettre/V
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Le choix des rubriques, un enjeu didactique
L’enseignant peut opter de retenir certaines rubriques afin de travailler toutes les compétences
du socle et les domaines des programmes 2008.
L’actualité locale et nationale : apprendre aux élèves que ce qui touche le plus le lectorat sont les
informations locales. Une rubrique locale peut ainsi fédérer tous les élèves et les inciter à
s’intéresser à l’environnement interne et externe de l’école.
La rubrique « national » ou « France » s’intéresse davantage aux événements nationaux dont les
enfants sont souvent des récepteurs « passifs ». Ici, ce sont des séances de décryptage et de
lecture des événements qui favorisent une meilleure compréhension de ceux-ci, en lien avec les
programmes de l’histoire et de la géographie contemporaines.
Prévoir une rubrique « société » encourage les élèves à développer leur esprit critique et se
forger une opinion sur certains faits de société, opinion qui est discutée et éprouvée par
l’ensemble de la classe pour être validée lors du comité de rédaction.
Une rubrique scientifique peut faire état de grandes découvertes qui ont bouleversé le monde
mais aussi rendre compte d’expériences vécues en classe et formalisées pour être
communiquées dans le journal.
Enfin, on peut choisir de réserver certaines rubriques qui font davantage appel à l’inventivité et la
créativité des élèves : des récits à épisodes, des petites annonces, une rubrique « disparition »
qui peut faire l’objet de la rédaction d’un portrait du personnage disparu. Des « recettes » aux
« bonnes adresses » jusqu’à l’incontournable rubrique « jeux » répondent aussi aux besoins
d’espaces de « respiration » du lectorat du journal. Toutes ces rubriques s’inscrivent dans les
exigences des programmes 2008 en rédaction et plus particulièrement à la capacité « à inventer
des histoires, à résumer des récits, à écrire un poème, en respectant des consignes de
composition et de rédaction ».
Pour une éducation aux médias
Eduquer aux médias à l’Ecole, à l’ère du numérique et de la société de la connaissance, est
certes ambitieux mais l’enjeu est de taille.
L’éducation aux médias est très certainement l’affaire de tous. Dans bon nombre de foyers
aujourd’hui, on trouve au moins une télévision, un poste radio, un ordinateur avec accès à
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Internet, des journaux régionaux ou nationaux, des revues, des magazines en plus ou moins
grand nombre. A l’heure du repas, il est sans doute un rendez-vous quasi incontournable pour la
plupart des familles : « Le journal de 20h ». Les enfants sont donc d’emblée, confrontés au
monde de l’information sans nécessairement être accompagnés dans son traitement.
Que dire alors de l’interprétation de celle-ci ? Les enfants reçoivent-ils ces informations et cette
multiplicité d’images avec tous les éléments qui éclairent une « bonne » compréhension du
monde ? Ont-ils les connaissances nécessaires, les repères culturels, mais aussi une curiosité et
un esprit d’ouverture suffisant pour être capable de faire la part des choses entre le sensationnel
et l’essentiel, développer un sens critique argumenté pour ne pas se laisser enfermer dans une
pensée unique ?
C’est justement parce que les enfants ne sont pas tous égaux devant l’abondance des
informations à décrypter, qu’ils ne bénéficient pas toujours de la médiation de l’adulte pour les
accompagner dans leur traitement, qu’il est indispensable que l’Ecole prenne aussi en main cette
éducation.
Par ailleurs, les nouveaux médias que constituent Internet, smartphones, jeux vidéos « sérieux »
et autres tablettes tactiles sont amenés à se développer à une vitesse vertigineuse et
constitueront les outils familiers des futurs citoyens. S’ils sont guidés dans leur utilisation, ces
nouveaux médias, plus interactifs, pourraient bien être un levier intéressant pour développer
l’implication des jeunes dans les grands enjeux sociétaux. L’ouvrage récent de Benoît Sillard, cité
en bibliographie (cf. Ressources), analyse l’impact de ces nouveaux médias sous un angle avantgardiste et encourage une maîtrise anticipée au risque de laisser s’échapper une ressource
prometteuse.
L’Ecole ne remplirait pas son contrat si elle se dispensait d’accompagner, voire de conduire ses
futurs citoyens à lire le monde avec intelligence. C’est là tout l’enjeu de l’éducation aux médias à
l’Ecole
« Il y a deux sortes de journalistes : ceux qui s'intéressent à ce qui
intéresse le public ; et ceux qui intéressent le public à ce qui les
intéresse - et ce sont les grands. »
Gilbert Cesbron
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Ressources
X Jean-Pierre Spirlet , Patrick La Prairie, Joëlle Acoulon, La presse à l’école, Guide d’utilisation des médias
en classe - Ed. Victoires - 2009 - 166 p.
X Agnès Jean, Josiane Savino, Apprendre avec la presse - Ed. Retz - 1999 - 128 p.
X Nicole Herr, 100 fiches pratiques pour exploiter la presse en classe - Cycles 2 et 3 - Ed. Retz nde
2
édition 2004 - 156 p.
X Cahiers pédagogiques, Travailler sur la presse écrite à l’école, Hors série numérique - Décembre 2008
X Benoît Sillard, Maîtres ou esclaves du numérique ? Ed. Eyrolles - Mai 2011 -
X http://www.clemi.org/fr/ : Le site du Clémi, Centre de liaison de l’enseignement et des médias
d’information, référence institutionnelle reconnue comme le centre d’éducation aux médias du ministère de
l’Education nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative.
Le Clémi est chargé de l’éducation aux médias dans l’ensemble du système éducatif. Cet objectif ne peut
être atteint qu’en établissant un partenariat constant avec les professionnels de l’information.
Il organise des formations destinées :
- à connaître le système des médias, déchiffrer les messages d’information et découvrir la nécessité d’une
lecture critique et pluraliste de l’actualité
- à accompagner la parole des élèves dans le cadre scolaire, pour les former à la responsabilité et à
l’exercice de la liberté.
Le rendez-vous annuel à ne pas manquer en mars 2012 :
e
la 23 Semaine de la presse et des médias dans l'école
sur le thème « Des images pour informer »
BO n°38 du 20 octobre 2011
Liens vérifiés le 13/11/2011
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