Le muguet du Premier Mai

10
h
poitiers en 1916
Jeudi 5 mai 2016
Le muguet du Premier Mai
Pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, Gérard Simmat et Jean-Marie Augustin nous
font vivre Poitiers en 1916. Retour sur le pluvieux 1er mai 1916.
Première page du journal L’Excelsior du 1er mai 1916 : un soldat
blessé entouré de jolies femmes qui lui offrent des brins de
muguet, « en attendant les lauriers de la victoire !!! »
A
l’occasion du 1er mai
1916, L’Avenir de la
Vienne écrit : « Les
rues poitevines vont reprendre
leur animation. Le muguet
porte-bonheur fleurissait ce
matin maints corsages et
maintes boutonnières. Après
deux semaines de vacances de
Pâques ensoleillées, nous
avons eu malheureusement
une rentrée que la pluie a rendue triste.
Est-ce que mai tant attendu va
nous apporter des désillusions ? Le 1er mai pluvieux
coïncidant avec une nouvelle
La Femme au Muguet - Quand
on a connu mon baiser, On devient brave, on sait oser, Et
plus encore… Carte Postale de
1917.
lune (la rousse !), va-t-il être
ainsi maussade tout au long ?
Le citadin, le promeneur… et
aussi le vaillant poilu des tranchées comme le troupier de
l’arrière espèrent que non.
Mais l’agriculteur ne maudit
pas la pluie – tout au moins de
temps en temps – si l’on croit
les vieux proverbes ruraux.
Mais ceux-ci qui varient naturellement suivant les régions
vantent surtout un mois de mai
Les marchandes de fleurs devant les Halles Notre-Dame, en 1907.
doux et chaud et redoutent,
par-dessus tout, les gelées :
Du mois de mai, la chaleur,
De tout l’an, fait la valeur.
Chaude et douce pluie de mai
Fait belle fleur et riche épi.
Boue en mai,
Épis en août.
Hâle de mars, pluie d’avril, rosée de mai,
Rendent août et septembre gai.
Mars sec, avril humide, mai
doux,
Remplissent granges et tonneaux.
Lune rousse sur la semence,
D’ ordinair e a gran de influence :
La lune rousse et le vent roux
Cassent les bouteilles souvent ».
Publicité de la maison de cultures florales, F. Timothée, rue du Calvaire (aujourd’hui rue Girouard) et boulevard Tison (boulevard
François-Albert), au tout début du XIXe siècle.