La sylviculture du châtaignier

Transcription

La sylviculture du châtaignier
La sylviculture
du châtaignier
3 6 , ave nu e d e l a
B o u va r di è r e
44800 Saint-Herblain
Photo D. Balay
Tél : 02 40 76 84 35
w w w.c r pf.f r
paysdeloire@c r pf.f r
Le traitement en taillis est le mode de gestion
le plus répandu aujourd’hui en Pays de la Loire.
Il ne présente, en principe, aucune difficulté
technique puisqu’il n’a qu’une exigence : raser
le peuplement lorsque la dimension des perches
correspond à l’usage voulu. Mais les usages
traditionnels du châtaignier sont en constante
diminution. Il faut donc dès maintenant trouver
d’autres débouchés, notamment en faisant
évoluer les taillis de bonne qualité de façon à ce
qu’ils puissent produire du bois d’œuvre.
Modifier ses objectifs ?
Avant de se lancer dans la production de bois
d’oeuvre, il convient de raisonner ses choix en
fonction des possibilités des peuplements et des
débouchés potentiels. Il faut prévoir de continuer à
servir les clients habituels et vérifier que les moyens
techniques pour sa mise en place existent. Sans
oublier non plus, que le moment le plus opportun
pour choisir l’objectif bois d’œuvre, se situe au moment où le taillis est âgé de 8 à 12 ans.
Maintenir le taillis
Dans la mise en application il est nécessaire de
veiller à respecter quelques règles pour conserver
son taillis en bon état. Bien conduire son taillis impose :
Une rotation adaptée
Une rotation (durée
entre deux coupes
rases) courte aboutit
à un épuisement des
sols et des souches.
Une rotation trop longue nuit à la capacité
de rejeter et augmente considérablement
les risques sanitaires
(roulure, encre). Dans
notre région des rotations comprises entre
18 et 22 ans sont à
privilégier.
Taillis de châtaignier.
Une exploitation soignée
Les tiges doivent
être
exploitées
au ras du sol.
Cela facilite la
sortie des bois, la
repousse des rejets et les exploitations futures.
De plus, les souches trop hautes accentuent la Broutis de chevreuil.
courbure à la base
des rejets ce qui diminue la stabilité. Les rémanents
doivent être étalés sur le sol pour favoriser leur dégradation et réduire les dégâts liés aux passages
d’engins. Par contre, si la pression du chevreuil est
trop forte, la pose des rémanents autour des souches est un moyen efficace de protection des rejets
contre l’abroutissement.
Cf. itinéraire sylvicole : Les taillis simples.
Sylviculture
C EN T R E R éG I O N A L
D E L A PRO PR I é T é
FO R EST I èR E
D ES
PAYS D E L A LO I R E
S’orienter vers la futaie
Un peu de réflexion, un peu d’observation, et un peu
de technique sont nécessaires avant de se décider. La
production de bois d’oeuvre de châtaignier est valorisée dans des dimensions qui, tout en étant supérieures à celles des perches de taillis, restent modestes
mais nécessite un potentiel de croissance suffisant.
La production de grumes ne peut être envisagée que
sur les meilleures stations. La hauteur des tiges entre 8 et 12 ans est un bon indicateur de l’adaptation
stationnelle. Il faut aussi vérifier que le peuplement et
ceux situés à proximité, sont sains (absence de chancre), que l’ensouchement est d’une qualité suffisante
(souches basses, jeunes et saines) et que les coupes
antérieures n’ont pas révélé de roulure (décollement
des cernes d’accroissement) en proportion importante. Ces conditions réunies, la production de bois
d’oeuvre de châtaignier peut être décidée.
La fiche ‘’Déterminer le potentiel de son taillis de châtaignier’’ disponible auprès du CRPF vous apporte les
éléments indispensables pour choisir votre objectif.
Conduite d’un taillis vers la futaie
Lorsque l’objectif de production est arrêté, produire du
bois d’œuvre de châtaignier reste simple, à condition
de maîtriser les techniques d’éclaircies. Les principales solutions peuvent être déclinées et adaptées en
fonction des caractéristiques locales. Il ne faut cependant jamais perdre de vue qu’il est illusoire de penser
produire de la grume de qualité, si aucune intervention
n’a eu lieu dans le taillis avant 18-20 ans.
Les éclaircies
La densité recherchée à 45 ans se situe entre 150
et 300 pieds à l’hectare avec une répartition spatiale
harmonieuse.
• La première éclaircie sera réalisée quand la hauteur
des perches dominantes sera comprise entre 9 m
et 12 m pour obtenir une densité après coupe entre
400 et 700 tiges par hectare.
• La seconde et dernière éclaircie sera réalisée quand
la hauteur des perches dominantes sera comprise
entre 15 et 18 m. Elle prélève 50 à 60 % des tiges
La présence d’une végétation d’accompagnement
maîtrisée est impérative pour respecter l’idéal du
châtaignier : la tête au soleil et le tronc à l’ombre. La
sylviculture doit avoir pour objectif de produire du
bois d’oeuvre en 35-50 ans.
Cf. itinéraire sylvicole : conversion d’un taillis de châtaignier
vers la futaie régulière.
Régénérer les peuplements
Taillis de châtaignier après la première éclaircie.
Photos CRPF : D. Balay, B. Longa - IDF : J. Lemaire.
L’apparente constance du traitement en taillis ne doit
pas faire oublier que les souches vieillissent. Avec
l’âge et les coupes, le nombre et la vigueur des rejets
diminuent. Le taillis devient plus clair et le renouvellement, partiel ou total, des souches doit être envisagé.
La régénération naturelle est une solution intéressante, grâce aux fructifications abondantes et régulières
du châtaignier. Il ne faut cependant pas sous estimer
la vigueur des repousses. Même si elle diminue, elle
reste toujours supérieure à la vigueur des semis. Cela
impose donc de détruire l’ensouchement de façon préventive ou de prévoir des dégagements adaptés. Les
manques éventuels sont complétés avec des plants
de châtaignier un an après la coupe définitive.
"Une forêt privée gérée et préservée
par un réseau d’hommes compétents
au service des générations futures"
Document réalisé avec le concours de la Région Pays de la Loire et du Ministère de l’Agriculture (novembre 2010)
Le CRPF imprime ses documents sur papier certifié Pefc. Suivez son exemple !
Semis de châtaignier.