A3DM Magazine N°3 - L`information spécialisée de la Fabrication
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A3DM Magazine N°3 - L`information spécialisée de la Fabrication
Fabrication additive / Impression 3D / Prototypage rapide / Développement produit A 3D M m a g a z ne TECHNOLOGIE La fabrication hybride NORMALISATION Standards et normes des données imprimables ÉVÉNEMENT FABRICATION ADDITIVE ET ROBOTIQUE www.a3dm-magazine.fr N°5 Oct.-Nov. 2016 Gratuit Bilan des Assises européennes de la fabrication additifve © Hamilton de Oliveira #1 LE CONSEIL Pour réaliser vos pièces, notre équipe s’appuie sur 25 ans d’expertise pour vous conseiller sur le choix des meilleures technologies. IMPRESSION 3D PLASTIQUE & METAL INGENIERIE CONCEPTION & SCAN 3D OUTILLAGE / INJECTION THERMOPLASTIQUE CONTACTEZ-NOUS Tél. +33 (0)4 50 69 33 73 - E-mail : [email protected] 4, Chemin de Branchy - 74600 Seynod - FRANCE www.INITIAL.FR EOS e-Manufacturing solutions A 3D M m a g a z ne FABRICATION ADDITIVE / IMPRESSION 3D PROTOTYPAGE RAPIDE / DÉVELOPPEMENT PRODUIT Édité par : G+G MEDIA GROUPE SAS SAS au capital de 14 000 € SIRET : 815 083 506 00015 10, rue de Penthièvre 75008 Paris Tél. : 01 60 11 57 46 Directeur de la publication – directeur de la publicité Guillaume Mouhat [email protected] Tél. : 01 60 11 57 46 Rédacteur en chef Gaëtan Lefèvre [email protected] Tél. : 06 67 09 01 76 Rédaction Alain Bernard, Nikolas Du Puy Dutour, Jérémie Farret, Koen Huybrechts, Gaëtan Lefèvre, Giorgio Magistrelli Correctrice Astrid Rogge [email protected] Tél. : 09 51 45 14 80 Source: EOS, Wittmann, Kuhn-Stoff, FormRise Direction artistique Melissa Chalot [email protected] Tél. : 06 78 20 89 38 Fabrication Imprimerie ETC-INN 82, rue de Michel-Ange 75016 Paris Tél. : 01 47 43 76 76 Dépôt légal à parution Fabrication Additive EOS : des solutions pour des pièces complexes et légères La technologie de Fabrication Additive EOS offre de nombreux avantages pour des applications industrielles : Conception web 8D Concept - Gautier Mouhat Tél. : 06 60 56 57 88 [email protected] Crédits photo Couv. : Shutterstock - 5 : 3D System, F.Hrehorowski/Open Edge - 12-14 : DR 15 : ABB - 16 : TNO, Siemens - 18 : Stratasys - 20 : Schunk 21-22 : Materialise - 24 : Stratasys - 27-28 : DR - 29 : DMG MORI - 30 : Hybrid Manufacturing Technologies, Optomec - 32 : Olaf Diegel - 33 : Olaf Diegel, INRIA, ESI-ECN, CTIF - 34 :DR - 35 : Höganäs, AFPR, Volum-e - 36 : 3D Systems - 37 : Llgeometry, 38 : 3D Systems - 39-41 : Llgeometry - 44-45 : Titan Robotics - 46 : Erpro & Sprint - 48-50 : Quickparts/Thales Toute reproduction, même partielle, des articles et iconographies publiés dans A3DM Magazine sans l’accord écrit de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. Tous droits réservés France et étranger. liberté de conception, possibilité de produire des pièces hautement complexes et légères, ainsi que l’intégration de fonctions. La fabrication de petites séries à des coûts maitrisés et des ajustements du design des pièces peuvent être facilement implantés. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes ou des photographies non demandés qui nous sont adressés. Think the impossible. You can get it. Rejoignez la communauté magazine www.a3dm-magazine.fr www.eos.info PUBLIREDACTIONNEL PRISMADD UNE OFFRE D’IMPRESSION 3D INDUSTRIELLE À L’ÉCHELLE NATIONALE ET INTERNATIONALE Spécialisée dans l’ALM ou l’impression 3D métal et plastique, la société Prismadd accélère très fort son développement avec quatre sites industriels sur le territoire et un au Japon. L’idée est de proposer sur chacun une offre intégrée conjuguant l’ALM et l’usinage mécanique conventionnel sur les seules surfaces utiles. P rismadd a démarré ses activités à Montauban, en octobre 2014, avec aujourd’hui plusieurs machines ALM d’impression métal et plastique. Depuis le parc machine s’est étoffé avec la création d’une zone de production série ALM. Prismadd jouxte l’atelier de mécanique de Farella. D’autres sites ALM sont en cours de lancement avec l’appui de WeAre Aerospace (anciennement Ace Aéronautique) qui regroupe désormais quatre sociétés d’usinage associées pour travailler avec le groupe Airbus : Farella à Montauban, Armor Meca près de Dinan en Bretagne, Espace à Saint-Nazaire-Muret et CHATAL à Herbignac. Prismadd ouvre un site chez Espace à Saint-André des Eaux, chez Armor Meca et à Grenoble avec OMG, un usineur local. Dès janvier 2016, Prismadd démarre la production dans une filiale au Japon avec un partenaire usineur de longue date. « L’avantage pour Airbus c’est l’assurance avec notre expérience d’avoir un dossier de fabrication pour une pièce produite en ALM conforme à toutes ces exigences », relate Pascal Farella, PDG WeAre Aerospace. Il est à l’origine de sa création, en octobre 2014, avec Philippe Rivière, le président, suite à leur rencontre en juillet de la même année. Ces deux ingénieurs Arts & Métiers ont suscité un projet d’envergure internationale. Dès l’an prochain, Prismadd devrait essaimer en Amérique du Nord et en Espagne toujours en s’adossant avec des industriels. Le contrat gagné avec Airbus, en 2015, pour le programme A350, a bien validé tout le travail de R&D de l’équipe et le projet industriel. L’envol de Prismadd devrait mobiliser près de 25M d’euros d’investissement dans les trois prochaines années dont une dizaine de millions d’euros sur le site de Montauban. Cette aventure industrielle s’appuie sur la puissance du groupe WeAre Aerospace qui aligne 1 000 salariés pour un CA de 100 M d’euros avec en perspective 300M d’euros, en 2020. Les premiers clients de Prismadd proviennent des grands groupes de l’aéronautique, de l’espace, de l’automobile, de l’armement, du naval… Les entreprises et des grands bureaux d’études viennent à Montauban chercher des compétences rares en co-développant les pièces avec Prismadd dans un domaine neuf où l’innovation est à jet continu avec déjà sept technologies différentes de fabrication. Prismadd prévoit d’employer une trentaine de personnes sur Montauban d’ici fin 2017 et le double au sein du pôle ALM sur les différents sites. « C’est un domaine passionnant, une rupture industrielle où l’on ne voit pas encore les limites. » Maîtriser toute la chaîne de valeur depuis la poudre Prismadd souhaite maîtriser de A à Z la chaîne de valeur, en partant de la poudre, la conception de la pièce, l’impression 3D, l’usinage complémentaire, les traitements de surface, l’assemblage et la finition (intégration verticale). Les poudres seront produites dans un bâtiment dédié, dont la première torche plasma fragmentera des poudres de 600 à 800 microns à 5 à 40 microns. Avec la seconde tour, l’objectif est de broyer des copeaux de titane récupérés et transformés en poudre. Cette valorisation fait partie d’un projet national qui sera présenté à BPIFrance. « En produisant nous-même une matière première chère et rare qui sera de plus en plus demandée, nous pourrons garantir un prix à nos clients », explique Pascal Farella. La technologie avance très vite. Prismadd a embauché trois ingénieurs thésards sous contrat Cifre dans le cadre de projet mené avec l’ENI de Tarbes (ALM plastique), les Mines d’Albi (Métal) et l’université de Saint-Quentin en région parisienne sur la conception et les matériaux. ÉDITO Chaîne de fabrication, des combinaisons de technologies L’histoire avance vite. À l’heure de l’industrie 4.0, les nouvelles technologies naissent, évoluent, se multiplient et s’associent. Dans ce numéro d’A3DM Magazine, nous avons décidé de traiter la place de la fabrication additive au sein d’un ensemble d’autres technologies. La robotisation et l’automatisation ont provoqué des changements au sein des chaînes de fabrication. La fabrication additive, qui a également modifié les systèmes de production, ne pouvait pas être pensée sans mise en relation avec ces technologies. Leur combinaison pourrait permettre des approches de fabrication inexplorées et l’obtention de résultats encore inimaginables. Afin de combiner ces différents systèmes, des machines hybrides se développent. Ainsi la fabrication additive est associée à des systèmes plus traditionnels. A3DM Magazine s’est interrogé sur ces machines, leur potentiel et les perspectives. Toujours au cœur de l’actualité de la fabrication additive, les standards et les normes, en constante évolution, nécessitent d’être réadaptés aux besoins et aux exigences des utilisateurs. Nous abordions dans l’article « Vers une alternative au format STL » au sein du numéro précédent la communication des données imprimables (article en ligne sur le site www.a3dm-magazine. fr). Les lecteurs assidus d’A3DM Magazine trouveront dans ce nouveau numéro la suite de cette réflexion sur le codage de l’information numérique permettant de piloter le processus matériel de fabrication. Les vacances estivales ont également été marquées par des évènements internationaux. Spécifiques à la fabrication additive, les Assises européennes de la fabrication additive ont réuni de nombreux acteurs. Nous faisons le bilan. Fan de sport ou non, il a été impossible de ne pas entendre parler des Jeux olympiques qui se sont déroulés à Rio. A3DM Magazine a rencontré quelques acteurs de l’ombre, concepteurs d’équipements de sport, utilisant l’impression 3D. Bonne lecture ! Par Gaëtan Lefèvre, rédacteur en chef. Concevoir plus léger, plus robuste, et de manière intuitive ! Inspire offre un ensemble d’outils faciles à utiliser pour produire des concepts de structures efficaces et optimisées. Utilisé de pair avec une imprimante 3D, les utilisateurs réduisent leurs coûts, le temps de développement, la consommation de matière et la masse tout en améliorant les performances de leur produit. Pour en savoir plus solidThinking.com/3DPrint © 2016 solidThinking, Inc. and solidThinking Inspire. Tous droits réservés. An Company 08 Retrouvez les dernières news du secteur de la fabrication additive. Dossier 32 Bilan des Assises européennes de la fabrication additive Les Assises européennes de la fabrication additive se sont déroulées à CentraleSupélec à la fin du mois de juin 2016. Cette manifestation a attiré de très nombreux participants et leur a apporté des réponses à de nombreuses questions scientifiques et technologiques sur la fabrication additive et ses applications dans de nombreux secteurs. Normalisation 12 Fabrication additive et robotique – L’histoire d’une (r)évolution Associée à la troisième révolution industrielle, la robotique est également un élément clé de l’industrie 4.0. Son association avec la fabrication additive pourrait ouvrir des portes sur des voies encore inexplorées. 20 Fabrication additive et automatisation industrielle La fabrication additive a permis de repenser des pièces permettant l’amélioration de l’automatisation industrielle. Préhenseurs, buses ou bols vibrants en sont des exemples. 36 Standards et normes des données imprimables Faisant suite à l’article Normalisation du numéro précédent, « Vers une alternative au format STL », celui-ci aborde le codage de l’information numérique permettant de piloter le processus matériel de fabrication. Une problématique d’une brûlante actualité. Technologie Rencontre 43 L’impression 3D aux J.O. 2016 à Rio À l’occasion des Jeux olympiques d’été à Rio, A3DM Magazine s’est intéressé aux technologies de fabrication additive dans le sport. Pour ces rencontres internationales, plusieurs athlètes chez les valides mais aussi en paralympique utilisent l’impression 3D pour leur équipement. Rencontre avec des acteurs de l’ombre. Retour d’expérience 24 La fabrication hybride au-delà de la fabrication additive Malgré ses nombreux avantages, la fabrication additive ne remplace pas la fabrication traditionnelle. Plutôt que de penser en termes de substitution d’une technologie à l’autre, la combinaison des deux devrait être plus rentable et plus productive. Les machines hybrides répondront peut-être aux besoins futurs. 48 Sommes-nous au point de basculement L’impression métallique directe (DMP ou « direct metal printing ») progresse rapidement. Elle est passée du stade du prototypage à la production pour des applications critiques dans un domaine où le risque n’est pas permis. 3D Systems et Thales Alenia Space ont introduit le procédé DMP dans la fabrication de composants aérospatiaux. SOMMAIRE Les échos de l’AFPR News NEWS RECHERCHES ET INNOVATIONS L’impression 3D à mémoire de formes Le MIT (Massachusetts Institute of Technology) et l’université de technologie et du design de Singapour travaillent sur l’impression 3D à mémoire de formes en utilisant la lumière. Appelée microstéréolithographie, cette technique d’impression est extrêmement précise, à l’échelle d’un micron, le diamètre d’un cheveu humain. Les structures imprimées pourraient se tordre, s’étirer, se plier en réponse à des stimuli environnementaux comme la chaleur, la lumière ou l’électricité. Cette technologie pourrait avoir plusieurs utilités, comme le suivi de la chaleur pour des panneaux solaires ou le déclenchement d’un processus à une certaine température pour des médicaments. Selon l’ingénieur Qi Kevin Ge, cette technologie pourrait être « l’impression 4D ». Étude chirurgicale française en terre américaine La société française AnatomikModeling vient de voir publier dans la revue américaine de chirurgie plastique PRS Journal (Plastic and Reconstructive Surgery) une étude menée sur 401 patients du CHU de Toulouse atteints de Pectus Excavatum. L‘article « Correction of Pectus Excavatum by custom - made silicone implants. Contribution of computer aided design reconstruction: 20 years of experience and 401 cases » évoque le traitement des Pectus Excavatum, grâce aux implants de silicone 3D sur mesure réalisés par CFAO (Conception et Fabrication Assistée par Ordinateur) et imprimés en 3D. L’article publié conclut notamment que 80 % des patients ayant subi une reconstruction via CAO ont été très satisfaits ou satisfaits. Les chirurgiens qui signent cet article précisent qu’à moyen terme, cette technique devrait rendre obsolètes les techniques remodelantes plus invasives telles que Nuss ou Ravitch. Partenariat Sonaca et Fives-Michelin Additive Solutions Sonaca et Fives-Michelin Additive Solutions (FMAS) France s’associent pour développer, fabriquer et commercialiser des pièces en titane par impression 3D pour l’industrie aérospatiale. Dans le cadre de ce partenariat, les sociétés planifient de produire, dès 2017, des pièces d’aérostructure en titane certifiées, en recourant à la génération la plus récente de technique de fusion par faisceau laser, propriété de FMAS. Cette collaboration prévoit un transfert de connaissance et l’installation de capacités de production chez Sonaca SA afin de répondre au mieux aux demandes des clients. 8 A3DM magazine n°5 98 % de gain de temps de production Selon la société Stratasys, le concepteur français d’ascenseurs, Sodimas, est parvenu à réduire de 98 % le temps de production des pièces prototypes grâce à l’intégration de solutions d’impression 3D dans sa ligne de production. Le personnel du fabricant d’ascenseurs travaille sur une imprimante 3D Fortus 450mc de Stratasys, avec une large gamme de matériaux thermoplastiques disponibles, dont l’ULTEM 9085. NEWS 3e édition du 3D Print Lyon Après deux éditions plébiscitées, le salon 3D Print réouvre ses portes les 4 et 5 octobre 2016 à Lyon Eurexpo. Cet évènement 100 % dédié à la fabrication additive annonce avoir doublé son nombre d’exposants et sa surface. L’impression 3D recrée des « Merveilles » Stratasys a révélé, cet été, sa collaboration avec le Millennium Gate Museum d’Atlanta pour redonner vie à l’un des chefs-d’œuvre artistiques les plus rares de la Grèce antique, en recourant à l’impression 3D. En collaborant avec le 3DCenter de la Kennesaw State University et en utilisant l’imprimante 3D de production Fortus 900mc de Stratasys, l’équipe inaugure une réplique quasiment identique, imprimée en 3D, de l’une des Sept Merveilles du monde antique : la statue de Zeus à Olympie. Par ses dimensions, ce projet constitue l’une des plus importantes recréations de pièce classique en impression 3D basée sur la modélisation par dépôt de fil en fusion avancée. 45 OC TOBRE 2016 150 EXPOSANTS 90 TOP SPEAKERS 32 CONFÉRENCES LY O N - E U R E X P O FRANCE Un programme riche de conférences abordera de façon ciblée et concrète les thèmes majeurs de ce secteur, traitant de spécificités et solutions technologiques pour L E S E U L S A LO N P R O F E S S I O N N E L toutes les industries : automobile, aéronautique, médical, transport, bâtiment, bijouterie… De nombreux donneurs d’ordres issus de différentes industries apporteront leurs témoignages et leurs retours d’expérience. En parallèle, un programme éclectique d’ateliers proposés par les exposants offrira aux visiteurs une immersion dans les dernières innovations techniques de tous horizons. by courtesy of Nuovi Gioielli Srl EN FRANCE DÉDIÉ À LA FABRICATION ADDITIVE w w w. 3 d p r i n t - ex h i b i t i o n . co m Pour en savoir plus, visitez le site : www.3dprint-exhibition.com. Leader en additive manufacturing pour l’industrie… Any-Shapeaccompagnechaquejourdesentreprisesdansl'u1lisa1ondestechnologies addi1ves(impression3D)afindecontribueraudéveloppementdeleursproduitsinnovants. SLMformetalparts (aluminiumalloy, 1tanium,nickelalloy, stainlesssteel, maragingsteel,…) www.any-shape.com SLSforfunc4onal plas4cparts(polyamid &reinforcedpolyamid withaluminium&glass bead) MJPforhighdefini4on parts&molds(ABS-like plas1c,translucid plas1c,lost-waxparts forcas1ng,...) [email protected] FDMforcon4nuous fibercompositesparts (nylonreinforcedwith carbon,glassorkevlar fiber) T:+3242230095 NEWS IMPRIMANTES ET MATÉRIAUX Système NEOS 800 de RP Support La société anglaise RP Support, spécialisée dans l’entretien de systèmes de stéréolithographie (SLA), présente sa dernière imprimante 3D utilisant la même technologie, la NEOS 800. Comme son nom l’indique, cette machine possède une plate-forme de fabrication de 800 x 800 mm. Pour le moment, peu d’informations ont circulé. Le système sera présenté au TCT Show à Birmingham, en Angleterre, à la fin du mois de septembre. Plus d’informations sur : www.rpsupport.co.uk. Nouveau système EOS M 400-4 EOS a présenté son dernier système de frittage laser direct de métal (DMLS) hautement innovant à l’occasion du salon IMTS à Chicago, aux États-Unis. Conçu pour les applications industrielles, ce système, « le plus puissant et le plus rapide », selon la société, possède quatre lasers et un volume de construction de 400 x 400 x 400 mm. Ce système s’appuie sur la technologie EOS M 290. Intégrée au système EOS M 400-4, la technologie brevetée EOS ClearFlow de gestion des gaz de fabrication permet de distribuer ceux-ci de façon intelligente afin d’éviter les interférences entre les lasers et les sousproduits du processus de fusion. De plus, un système de filtre à air recyclé de qualité industrielle améliore les durées d‘utilisation et réduit les coûts. Les matériaux EOS NickelAlloy HX et EOS MaragingSteel MS1 sont utilisables sur cette machine. D‘autres matériaux et processus seront disponibles prochainement. Erratum – Machine Renishaw Nous annoncions dans la rubrique News du numéro précédent un projet de développement de système de fabrication additive chez Renishaw, l’EVO Project. Non mise à jour, cette information est erronée. La société a déjà lancé la fabrication et la commercialisation de son système de fabrication additive industrielle. La machine en question, la RenAM 500M, utilise la technologie d’impression 3D de fusion séléctive par laser (SLM) pour la production de pièces métalliques. 10 A3DM magazine n°5 Nouvelle gamme de matériaux Covestro La société Covestro, un leader mondial dans la technologie des polymères, développe une gamme complète de filaments, des poudres et des résines liquides pour tous les systèmes d’impression 3D. Parmi ces matériaux, vous trouverez un large choix de filaments pour la technologie FFF, mais également des poudres de TPU pour le frittage sélectif au laser (SLS) et des résines pour la stéréolithographie (SLA). NEWS Imprimantes 3D Stratasys dernières générations Fin août, avant le lancement public au IMTS 2016 à Chicago, aux États-Unis, Stratasys a présenté deux imprimantes 3D qui vont révolutionner la fabrication traditionnelle dans l’automobile, l’aérospatiale et bien d’autres secteurs. L’Infinite-Build 3D Demonstrator a été conçue pour la production de pièces de taille illimitée, à vitesse 10x, mais aussi de pièces de rechange à la demande. La Robotic-Composite 3D Demonstrator est une imprimante 3D avec un mouvement à huit axes qui permet une impression très précise, une solidité accrue, et réduit le recours à des systèmes de support, qui diminuent la vitesse de production. Nouvelle technologie MFP X3D Group SAS, localisé à Lyon, en France, lance en Europe une nouvelle technologie d’impression 3D nommée MFP (Micro Function Process) et une gamme d’imprimantes 3D brevetée haute vitesse. Ce procédé provient de l’industrie de la photographie, où la technique brevetée de flashage était utilisée pour imprimer des photos de très haute qualité à vitesse maximale. Après deux ans de R&D, la source lumineuse a été exportée dans le monde de la 3D afin de permettre à la technologie SLA d’imprimer bien plus rapidement. Le process réside dans l’exposition de la source lumineuse de chaque couche du modèle 3D sur toute la surface du plateau de résine, traitant toutes les parties simultanément. Cette technologie fonctionne avec une gamme de matériaux PreciX, une gamme de résines acryliques simulant les propriétés générales du thermoplastique ABS. BeAM améliore son procédé Début juillet 2016, les sociétés BeAM, premier constructeur européen de machines de fabrication additive par dépôt de poudres métalliques par laser, et GeonX, éditeur de logiciels scientifiques et industriels de nouvelle génération en fabrication virtuelle, ont signé une alliance stratégique pour proposer une offre « Simulation-Procédé-Machine ». Ce partenariat consiste à intégrer l’usine virtuelle Virfac® de GeonX dans les outils de conception de BeAM pour produire mieux et plus vite. Cette intégration fournit une avance technologique supplémentaire aux deux partenaires. Ainsi, BeAM accélère la mise au point du procédé, avec une qualité optimale, en le simulant en amont de la fabrication. Cela assure un gain compétitif au profit du client final. Découvrez la vidéo de présentation. Un filament FDM extrêmement résistant La société Volumic 3D, dont nous avons présenté une imprimante dans le premier numéro d’A3DM Magazine, vient de réaliser un test impressionnant, celui d’imprimer un anneau en plastique capable de résister à une charge de 1 450 kg. Cette pièce a été imprimée sur un modèle Volumic Stream 20 avec un filament extrarésistant. La composition de ce dernier reste secret, mais selon son fabricant TAG Plasturgie, il devrait être bientôt commercialisé. Découvrez la vidéo de démonstration. A3DM magazine n°5 11 DOSSIER FABRICATION ADDITIVE ET ROBOTIQUE L’HISTOIRE D’UNE (R)ÉVOLUTION Associée à la troisième révolution industrielle, la robotique est également un élément clé de l’industrie 4.0. Son association avec la fabrication additive pourrait ouvrir des portes sur des voies encore inexplorées. A3DM Magazine s’est penché sur le sujet. Par Giorgio Magistrelli, expert en fabrication additive, gestionnaire d’entreprise et de projets. L a fabrication industrielle ne peut pas être séparée de l’émergence de l’industrie 4.0. Nous l’avons expliqué dans un article précédent que vous pouvez retrouver sur le site www.a3dm-magazine.fr. La première révolution industrielle était basée sur la mécanisation entraînée par la puissance de la vapeur. La seconde a utilisé la puissance électrique et a conduit à la production de masse, tandis que la troisième a été basée sur la robotique et l’automatisation de la production, activée par l’électronique et l’informatique. Dans ce dossier, nous allons analyser la manière dont la troisième révolution industrielle et l’industrie 4.0 (révolution menée par l’Internet, et plus précisément par la combinaison des mondes virtuels et réels, aussi appelée « Internet des Objets ») se combinent pour des résultats optimisés, en particulier si elles sont liées à la fabrication additive. 12 A3DM magazine n°5 DOSSIER Robots, robotique et humains Les robots, et l’automatisation, ont toujours stimulé la curiosité humaine et les arts, la littérature et la philosophie. Horloges automatiques, statues automotrices, cadrans solaires ont été créés par les Grecs. Au milieu du 16e siècle, Léonard de Vinci a déjà esquissé des plans pour un robot humanoïde. Entre le 18e et le 20e siècle, de nombreux automates grandeur nature ont été inventés, comme le célèbre canard mécanique réalisé par Jacques de Vaucanson en 1738 pouvant battre des ailes et avaler de la nourriture. Les horlogers suisses et inventeurs de la montre-bracelet moderne, tels que Pierre Jaquet-Droz et son fils Henri-Louis, ont aussi marqué leur époque. Au cours du 19e siècle, en 1801, Joseph Jacquard a créé un métier à tisser automatique contrôlé avec des cartes perforées. Ces cartes ont également été utilisées au siècle suivant comme une méthode d’entrée pour certains des premiers ordinateurs du 20e siècle. En 1898, Nikola Tesla construit un bateau robot télécommandé au Madison Square Garden. Les robots et l’automatisation n’ont cessé d’évoluer… et aujourd’hui encore. Le mot « robot » a été initialement utilisé pour désigner « le travail forcé ou le serf » par l’écrivain tchécoslovaque Karel Capek1. Ce mot a été utilisé pour la première fois dans sa pièce de théâtre Les Robots Universaux de Rossum (R. U. R. - Rossum’s Universal Robots), qui a débuté à Prague en janvier 1921. Cette pièce a été un énorme succès dans le monde entier et les robots, ces « humains mécaniques », connaissent leurs premières gloires. 2 Avec ses 15 centimètres de hauteur, lilliput est le premier jouet-robot. Cependant, quelques années auparavant, en 1913, les robots avaient déjà pénétré l’industrie manufacturière grâce à l’industriel Henry Ford. Cette année-là, il introduit le déplacement des pièces sur la ligne d’assemblage dans son usine de voitures. Ainsi, la voiture Ford T (figure 1) est assemblée en 93 minutes. Un record ! De l’autre côté de l’océan, en 1932, les Japonais créent le premier jouet-robot, appelé le « Lilliput » (figure 2), fabriqué à partir de fer blanc, mesurant 15 cm de hauteur et pouvant marcher. En parallèle, Alan Turing2 – le génie anglais qui décrypta « Enigma » pendant la Seconde Guerre mondiale – publie en 1937 son article « Sur les nombres calculables » sur la notion d’hypercalcul, l’étape de la révolution de l’ordinateur. On emploiera les termes de « machine de Turing ». Le terme « robotique » fait également référence à « l’étude et l’utilisation des robots ». Il n’a pas uniquement été créé à des fins scientifiques. Sa paternité revient à Isaac Asimov, le célèbre écrivain de sciencefiction. Dans ses Histoires courtes, publiées en 1942, celui-ci définit ainsi les « Trois lois de la robotique3 » : 1 – Un robot ne peut pas blesser un être humain, ou, par son inaction, mettre un humain dans une situation dangereuse. 2 – Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si ces ordres sont en contradiction avec la première loi. 3 – Un robot doit protéger sa propre existence tant que cette protection n’est pas incompatible avec la première ou la deuxième loi. 1 En 1913, les robots pénétraient l’industrie manufacturière grâce à l’industriel Henry Ford. A3DM magazine n°5 13 DOSSIER Asimov ajoutera plus tard la « loi zero » à la liste qui exige qu’ « un robot ne puisse pas nuire à l’humanité, ou, par son inaction, permettre à l’humanité d’être blessée ». De 1950 à l’industrie 4.0 Les années 1950 représentent les premiers développements de l’intelligence artificielle. À cette période, Alan Turing propose un test pour déterminer si une machine a vraiment le pouvoir de penser par elle-même ou, plus précisément, si elle possède la faculté d’imiter la conversation humaine. Le « test de Turing » consiste à mettre en confrontation verbale un humain avec un ordinateur et un autre humain à l’aveugle. Si l’homme qui engage les conversations n’est pas capable de dire lequel de ses interlocuteurs est un ordinateur, le logiciel de l’ordinateur a passé le test avec succès. En 1954, George Devol (figure 3) et Joseph Engelberger concoivent le premier « bras » robotique programmable qui deviendra, plus tard, le premier robot industriel, « Unimate », utilisé pour l’exécution de tâches dangereuses et répétitives sur une ligne d’assemblage de General Motors (1962). Celui-ci lèvera des pièces chaudes de métal à partir d’une machine de coulée sous pression et les empilera. Le brevet de Devol pour ce bras robotique programmable à commande numérique est reconnu comme le fondement de la robotique moderne dans l’industrie. En Californie, l’hôpital Rancho Los Amigos développe un bras robotique pour aider les patients handicapés. Celui-ci sera racheté par l’université de Stanford en 1963. L’année suivante, IBM lance son « IBM System / 360 » considéré, à cette époque, comme l’ordinateur le plus puissant. Le « Stanford Arm », lancé en 1969, a été désigné comme le premier bras robotique commandé par ordinateur électronique, tandis que le premier robot mobile capable de reconnaître son environnement, « Shakey », sera construit en 1970 par le Stanford Research Institute (aujourd’hui SRI International4), combinant des données de capteurs multiples. Les années 1970 représentent l’entrée massive des robots dans l’industrie. Les Britanniques Freddy et Freddy II5 étaient des robots capables d’assembler des blocs de bois. La Kuka Robotics6, basée en Allemagne, construit le premier robot industriel du monde, le « Famulus », possédant six axes électromécaniques entraînés. Nous pouvons également citer le « Silver Arm », du nom de son inventeur, David Silver, capable de réaliser des mouvements semblables à ceux des mains humaines. Dans les années 1980, naît un bras à quatre axes capable de ramasser des pièces, de les déplacer et les transférer dans une ligne d’assemblage, le « SCARA » (Assemblée Sélective de Conformité 14 A3DM magazine n°5 Bras Robotique). En 1981, Takeo Kanade7 crée le premier « bras d’entraînement direct » contenant des moteurs et permettant d’éliminer les longues transmissions. En 1986, Honda commence son projet de recherche et de développement pour la fabrication de robots capables d’interagir avec les humains. Trois ans plus tard, un robot appelé « Genghis » entre en scène. Conçu avec des méthodes de construction et l’aide de 4 microprocesseurs, 22 capteurs et 12 servomoteurs, ce robot réputé bon marché devient célèbre. 3 La dernière décennie du 20e siècle a vu la production au MIT (Massachusetts Institute of Technology) du « RoboTuna », capable d’étudier la manière dont les poissons nagent, mais également l’invention du docteur John Adler, le « Cyberknife », un robot capable d’effectuer de la radiochirurgie stéréotaxique, ce qui permet un traitement alternatif des tumeurs avec une précision chirurgicale similaire à celle des chirurgiens. En 1996, Honda présente son robot humanoïde P2. L’année suivante, c’est au tour d’IBM de lancer son ordinateur Deep Blue8. Ce dernier vaincra le champion du monde d’échecs Garry Kasparov. À ce momentlà, sur Mars, le rover Sojourner9, un petit robot ne pesant que 11 kg, sillonne la planète dans le cadre de la mission « Mars Pathfinder » et planifie les routes de navigation afin d’en étudier sa surface. En 1999, Sony présente le AIBO10. En 2000, Honda lance le résultat le plus avancé de son projet humanoïde, nommé « ASIMO11 », capable de courir, de marcher, de communiquer avec les humains, d’utiliser la reconnaissance faciale et d’interagir avec son environnement. En octobre 2000, les Nations unies ont estimé qu’il y avait 742 500 robots industriels dans le monde, plus de la moitié étant utilisés au Japon12. DOSSIER Officiellement, qu’est-ce qu’un robot ? L’impact sur la fabrication industrielle Après toutes ces créations dans la robotique, il est devenu nécessaire de définir officiellement le concept de « robot ». En 1995, la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU) et la Fédération internationale de robotique13 se sont accordées sur une définition de base de « robot de service » et une classification a été validée par l’actuel comité technique ISO 184 / sous-comité 2, conduisant à l’ISO-Standard 8373, en vigueur depuis 2012 et définissants divers robots comme suit. Alors que l’automatisation a eu un fort impact sur le remplacement de l’équipement au cours de la troisième révolution industrielle, la quatrième nécessite que les machines déjà existantes ne soient que partiellement remplacées, mais qu’elles soient connectées avec d’autres équipements à travers un système informatique. Un « robot » est un mécanisme programmable actionné sur deux axes ou plus, avec un degré d’autonomie et se déplaçant dans son environnement pour effectuer des tâches spécifiques. L’autonomie, dans ce contexte, signifie la capacité d’effectuer des tâches prévues en fonction de l’état et de détection courant, sans intervention humaine. Un « robot de service » est un robot qui effectue des tâches utiles pour l’homme ou pour l’équipement à l’exclusion des applications d’automatisation industrielle. Remarque : le classement d’un « robot » en « robot industriel » ou en « robot de service » est effectué en fonction de l’application envisagée. Un « robot de service personnel » ou un « robot de service pour un usage personnel » est un robot de service utilisé pour une tâche non-commerciale, généralement par des particuliers. Les exemples sont : le « robot domestique » utilisé comme serviteur, un « fauteuil roulant automatisé », le robot qui aide la mobilité personnelle et les « robots animaux ». Un « robot de service professionnel » ou un « robot de service pour une utilisation professionnelle » est un robot de service utilisé pour une tâche commerciale, habituellement exploité par un professionnel. Les exemples sont : le « robot de nettoyage » pour les lieux publics, de livraison dans les bureaux ou les hôpitaux, de lutte contre l’incendie, de rééducation et de chirurgie dans les hôpitaux. Dans ce contexte, un opérateur est une personne désignée pour démarrer, surveiller et arrêter l’opération prévue d’un robot ou d’un système de robot. Un « système de robot » est un système comprenant un ou plusieurs robots, machines, équipements, dispositifs ou capteurs permettant au robot d’effectuer sa tâche. 4 Selon IDTechEx, un cabinet de conseil au RoyaumeUni, « le plus grand changement au cours des dix prochaines années sera une croissance massive dans les robots mobiles » ainsi qu’un développement massif des marchés, toujours basés aujourd’hui sur la main-d’œuvre intensive des chaînes de fabrication (comme les principaux marchés asiatiques). Ces secteurs touchés par la robotique représentent un marché de 25 milliards de dollars aujourd’hui et passeront à 123 milliards de dollars en 202614. Par exemple, Kuka Robotics propose des robots autonomes qui interagissent entre eux et ajustent leurs actions pour adapter le produit suivant. Les capteurs haut de gamme et les unités de contrôle permettent en même temps une collaboration étroite avec les humains15. Le fournisseur industriel de robots ABB16 a également lancé un robot à deux bras appelé « Yumi » (figure 4), qui possède des mains flexibles et une caméra de contrôle. Si nous imaginons les opérations actuelles de maind’œuvre intensive dans les pays où les produits électroniques sont assemblés, le potentiel de développement des marchés des robots industriels est énorme (à titre d’illustration, le plan de Foxconn a utilisé 1 million de robots industriels)17. Manufacture digitale et additive La fabrication additive est considérée par certains analystes comme une « extension de la robotique18 ». Toute la chaîne d’approvisionnement est impactée par cette nouvelle technologie. Les systèmes de fabrication peuvent être regroupés dans les mêmes locaux que les designers ou même les consommateurs. Il est pertinent d’évaluer la relation entre la robotique et la fabrication additive. Les impacts de ceux-ci sur la chaîne de fabrication comptent sur les processus de conception assistée par ordinateur (CAO) tels que la modélisation, la simulation et la visualisation pour créer un concept de design et définir le processus de production dans un ordinateur. La prochaine étape se trouve logiquement dans la combinaison entre les possibilités de la robotique et la flexibilité de la fabrication additive. Une nouvelle manière de produire ! A3DM magazine n°5 15 DOSSIER Un exemple est lié aux lignes de fabrication de la société néerlandaise TNO19 et son « Department for Additive Manufacturing » (EfAM) qui développe une technologie de pointe et des concepts de machines de haute précision pour l’impression 3D (figure 5). EfAM réalise, pour ses partenaires et ses clients, des machines de fabrication additive personnalisées avec des supports spécifiques sur la mécatronique, l’ingénierie de contrôle, mécanique, des systèmes, d’impression et de thermofluide. 5 6 7 16 A3DM magazine n°5 Un autre cas est représenté par Arevo Labs20, société basée en Californie, par son Robot-Base Plate-forme de Fabrication Additive (RAMP) qui est adapté sur le plus petit robot à six axes d’ABB (l’IRB 12021) et pourrait également soutenir de plus grands modèles de robot ABB. Il est composé d’une tête de dépôt avec gestion thermique de pointe pour le traitement de haute performance en fibres de carbone thermoplastique renforcé. Tandis que le logiciel comprend un logiciel de FAO pour convertir des modèles CAO en instruction pour le robot, ce dernier est capable d’intégrer six degrés de liberté et d’interfaçage avec le logiciel de programmation et de simulation RobotStudio™ d’ABB pour faciliter la génération des outils à partir de fichiers de CAO. Parmi les inventions les plus curieuses et innovantes : les « Siemens Spiders » ou « SiSpis »22 (figures 6 et 7) qui renforcent le concept de « fabrication mobile ». Les experts de Siemens Robotic Labs à Princeton, New Jersey, ont développé des prototypes de robots ressemblant à des araignées et pouvant travailler en collaboration les uns avec les autres pour imprimer des structures en 3D. Ces robots sont capables d’accélérer la production de grande échelle, d’atteindre des structures complexes telles que les fuselages des avions ou les coques des navires. Les SiSpis eux-mêmes sont imprimés en 3D et transportent des caméras et un scanner laser pour comprendre leur environnement et savoir exactement où ils se trouvent dans un espace donné. DOSSIER Plates-formes interactives : l’avenir Compte tenu de l’évolution constante des techniques de fabrication additive et de l’interaction croissante entre les secteurs, l’enthousiasme est de mise. Récemment, le service d’impression 3D de Proto Labs Inc.23, en collaboration avec Concept Laser et sa technologie LaserCUSING®24, a complété son panel de technique de fabrication industrielle. D’autres partenariats robotiques sont liés aux sociétés françaises Dassault Systèmes25 et BoostAeroSpace26, qui ont lancé une plate-forme de collaboration pour l’industrie aérospatiale et de la défense européenne. La plate-forme AirDesign27 est un espace de travail commun pour la conception, la fabrication et la gestion de données de produits et de production entre plusieurs partenaires, disponible sur un cloud privé. Enfin, Bosch Rexroth28, une firme d’ingénierie basée en Allemagne, est le résultat d’une fusion depuis le 1er mai 2001 entre la Business Unit Automation Technology de Robert Bosch GmbH et Mannesmann Rexroth AG. Elle fournit des solutions d’automatisation et de fabrication de pièces uniques produites dans un volume élevé à tous les principaux secteurs industriels. La robotique et la fabrication additive sont en constante évolution. Leur combinaison pourrait permettre d’obtenir des résultats illimités spécifiquement dans la conception, la liberté de dimension et la fabrication avec multimatériaux. STRATASYS OUVRE LA VOIE Annoncé à la fin du mois d’août sur notre site Web29 en compagnie des sociétés Ford, Boeing et Siemens, Stratasys a lancé deux nouveaux démonstrateurs 3D : le « Infinite-Build 3D Demonstrator », qui a été conçu pour la production de pièces de grande taille à vitesse 10x avec une grande qualité et précision de production et une répétabilité, ainsi que le « Robotic-Composite 3D Demonstrator », une imprimante 3D avec un mouvement sur huit axes qui permettent un placement précis et directionnel du matériau pour une solidité accrue tout en réduisant significativement le recours à des systèmes de support. Infinite-Build 3D Demonstrator La machine « Infinite-Build 3D Demonstrator » (figures 7 et 8) est conçue pour répondre aux exigences de l’aérospatiale, de l’automobile et d’autres secteurs pour la production de pièces thermoplastiques de grandes dimensions, légères et avec des propriétés mécaniques reproductibles. Elle offre une approche révolutionnaire d’extrusion de FDM qui augmente la productivité et la répétabilité. Elle transforme le concept traditionnel de l’imprimante 3D sur un côté pour réaliser une approche « manufacture infinie » qui imprime sur un plan vertical pour une dimension illimitée d’une pièce dans le sens de la construction. « Un tel résultat n’aurait pas été possible sans le soutien de deux sociétés Fortune 100 comme Boeing et Ford Motor Company », indique Teri Finchamp, directeur des opérations et de la qualité chez Boeing Phantom Works. Boeing a contribué au démonstrateur en définissant les exigences et les spécifications de l’aéronautique. Elle l’utilise aujourd’hui pour explorer la production de faibles volumes de pièces légères. Le docteur Ellen Lee, leadert technique de la recherche – fabrication additive chez Ford Motor Company, a souligné que son entreprise étudie également des applications innovantes qu’il n’était pas possible de réaliser auparavant en raison de la taille limitée des machines de production. Deux produits ont également été présentés Le Panneau intérieur d’avion est le plus grand réalisé par un autre système commercial. Il a été produit en ULTEM 9085 pour satisfaire aux normes en matière d’inflammabilité, de fumée et de toxicité pour les intérieurs d’avions. Il démontre la capacité de personnalisation des intérieurs de véhicules pour offrir une expérience unique aux passagers. L’Outil Rocket-carénage présente la capacité de produire un grand outil de drapage léger, beaucoup plus grand que tous ceux réalisés jusqu’à maintenant. Il démontre la capacité d’atteindre une surface très affinée. Robotic-Composite 3D Demonstrator Le « Robotic-Composite 3D Demonstrator » (figures 9 et 10) associe les technologies avancées d’extrusion de Stratasys avec le matériel de contrôle du mouvement et le logiciel PLM de Siemens. Stratasys et Siemens travaillent en étroite collaboration pour concrétiser leur vision partagée d’une impression 3D viable et incontournable dans la fabrication de composants. Pour illustrer cette vision, Stratasys a conçu le « Robotic-Composite 3D Demonstrator » en intégrant ses technologies clés de fabrication additive au système industriel de contrôle du mouvement et au logiciel de conception pour l’impression 3D de Siemens. Ce démonstrateur robotique est destiné à révolutionner l’impression 3D de pièces composites. A3DM magazine n°5 17 DOSSIER Son utilisation doit être étendue aux secteurs du transport comme l’automobile et l’aéronautique ainsi qu’à d’autres, notamment les secteurs gazier et pétrolier ou encore la médecine, qui utilisent des matériaux composites pour fabriquer des structures solides, mais légères. La production de composites est néanmoins limitée par des processus géométriques compliqués nécessitant un énorme travail manuel. Le « Robotic-Composite 3D Demonstrator » procure une impression 3D réaliste, grâce à un système de mouvement à huit axes qui permet un placement précis et directionnel du matériau. La solidité de la pièce en est renforcée et l’utilisation de supports, limitant la vitesse d’impression, n’est plus nécessaire. Cette redéfinition de fabrication des pièces légères offre une possibilité d’emploi de cette technologie pour accélérer la production de pièces à partir d’une large gamme de matériaux. 7 Un « dome » produit avec cette machine a été présenté. Cette pièce démontre la capacité à utiliser huit axes pour imprimer de l’intérieur vers l’extérieur, plutôt que couche après couche. Le dôme central est réalisé avec une trajectoire d’outil à spirale unique, ce qui permet d’éliminer les coutures ou les transitions entre couches. Les nervures de renfort sont imprimées perpendiculairement aux couches du dôme selon une trajectoire d’outil unique qui suit une courbe complexe à travers l’espace. La pièce a été totalement réalisée sans support, par réorientation continuelle. Elle a été conçue en thermoplastique rempli de fibre de carbone, avec une orientation de la fibre sous contrôle permanent – quel que soit l’axe. 8 9 10 Notes 1 - https://www.britannica.com/biography/Karel-Capek 2 - http://www.turing.org.uk/ 3 - http://www.asimovonline.com/asimov_FAQ.html#series13 4 - https://www.sri.com/ 5 - http://groups.inf.ed.ac.uk/vision/ROBOTICS/FREDDY/f2.wiki180109 6 - http://www.kuka-robotics.com/en/ 7 - http://www.ri.cmu.edu/person.html?person_id=136 8 - http://www-03.ibm.com/ibm/history/ibm100/us/en/icons/deepblue/ 9 - http://www.nasa.gov/mission_pages/mars-pathfinder/ 10 - http://www.sony-aibo.com/ 11 - http://asimo.honda.com/asimo-history/ 12 - http://www.unece.org/press/pr2000/00stat10e.html 13 - http://www.ifr.org/association/ 14 - http://www.idtechex.com/research/reports/ robotics-2016-2026-000458.asp 15 - http://new.abb.com/products/robotics/industrial-robots/yumi 16 - http://new.abb.com/products/robotics 18 A3DM magazine n°5 17 - http://www.zmescience.com/research/technology/chinese-factorysacks-people-gets-robots-0523534/ 18 - https://www.stratfor.com/analysis/smart-factories-next-industrialrevolution 19 - www.tno.nl 20 - http://arevolabs.com 21 - http://new.abb.com/products/robotics/industrial-robots/irb-120 22 - http://www.siemens.com/innovation/en/home/pictures-of-thefuture/digitalization-and-software/autonomous-systems-siemensresearch-usa.html 23 - https://www.protolabs.com/ 24 - http://www.concept-laser.de/en/technology/lasercusingr.html 25 - http://www.3ds.com/ 26 - https://www.boostaerospace.com/ 27 - https://www.airdesign.aero/ 28 - http://www.boschrexroth.com/en/xc/ 29 - http://www.a3dm-magazine.fr/imprimantes-3d-stratasys-dernieresgenerations/ Rapide. Fiable. Précis. Impression 3D par 3 technologies avancées : stéréolithographie, frittage sélectif par laser et frittage métal laser. Les technologies d’impression 3D produisent des prototypes de haute précision. Des petites pièces aux géométries complexes aux modèles plus grands, nous fabriquons de 1 à 50 unités sous 7 jours. IMPRESSION 3D | USINAGE CNC | MOULAGE PAR INJECTION Devis interactif en ligne | Analyse de faisabilité offerte Contactez-nous : protolabs.fr + 33 (0)4 27 50 29 47 [email protected] DOSSIER Préhenseurs imprimés en 3D de Schunk FABRICATION ADDITIVE ET AUTOMATISATION INDUSTRIELLE La fabrication additive a permis de repenser des pièces permettant l’amélioration de l’automatisation industrielle. Préhenseurs, buses ou bols vibrants en sont des exemples. Explications. Par Nikolas Du Puy Dutour, directeur général chez Materialise France. Personnalisation de masse L ’arrivée de la robotique a provoqué de profonds changements au niveau des chaînes de production. Elle a indirectement transformé des secteurs et des marchés à part entière. Elle a permis d’accélérer considérablement les processus de production tout en les rendant plus fiables et plus performants. Toutefois, par nature, l’automatisation industrielle ne peut pas s’imposer comme une solution universelle. Les exigences des chaînes de production sont aussi diverses que les produits qu’elles fabriquent, des pièces automobiles aux denrées alimentaires emballées. Néanmoins, il existe tout de même des dénominateurs communs s’appliquant à l’automatisation industrielle. Certaines pièces, comme les préhenseurs, les buses ou les bols vibrants, souvent finalisées tout à la fin de la solution d’automatisation, sont susceptibles d’avoir une incidence sur l’efficacité de l’ensemble de la chaîne de fabrication. Grâce à l’impression 3D, les ingénieurs peuvent repenser ces pièces en adoptant une perspective fonctionnelle, pour les transformer en des composants performants sur lesquels la robotique moderne peut compter. 20 A3DM magazine n°5 Les bols vibrants peuvent être personnalisés en fonction des exigences de l’industrie, de l’application, des caractéristiques des matériaux, du volume de produit et de l’orientation. L’efficacité des préhenseurs peut être améliorée grâce à une conception unique en adaptant la forme et la configuration des doigts de préhension, en intégrant des canaux à vide dans la conception du préhenseur, ou en identifiant d’autres fonctionnalités immédiates dans le bras du robot pouvant être directement intégrées dans le préhenseur. D’autre part, les buses peuvent bénéficier d’une personnalisation complexe permettant d’améliorer la précision, d’optimiser le flux de liquide et de réduire le risque de fuite. DOSSIER les doigts de préhension peuvent être conçus pour s’adapter au produit. Étant donné que la complexité ne constitue pas un facteur de coût pour la fabrication additive, les concepteurs sont libres de dessiner en gardant à l’esprit le souci de fournir une performance optimale. Cette solution offre la possibilité de réduire l’assemblage manuel tout en intégrant de multiples fonctions dans une seule pièce, ou tout simplement de réduire le poids et les coûts en créant une pièce évidée, ce qui permet de limiter l’utilisation de matière. Tandis que les efforts de personnalisation déployés par les techniques de fabrication traditionnelles sont coûteux, en grande partie en raison des coûts d’outillage et de production, la fabrication additive se prête très bien à la production rentable de séries limitées. En éliminant l’étape de l’outillage et en passant directement de la conception à la production, ce procédé permet des cycles de fabrication courts, ce qui fait d’elle la plate-forme idéale pour la personnalisation de masse. Optimiser la conception Lors de la conception de préhenseurs, de buses ou de bols vibrants pour les processus d’automatisation, il faut tenir compte de nombreux facteurs : la forme, l’orientation, le poids et la dimension du produit à manipuler. Ceux-ci ont tous leur impact sur la manière de concevoir et de fabriquer. La dernière étape d’un projet d’automatisation est donc la plus délicate et la plus complexe. La fabrication additive transforme cette étape, non seulement en simplifiant le développement itératif, mais également en introduisant une nouvelle approche de la conception. Les préhenseurs imprimés en 3D sont parfaitement adaptés à la manipulation, à l’emballage et à l’assemblage de formes organiques ou complexes, puisque Dans le cas de ces préhenseurs à aspiration (photo cidessous), tous les facteurs entrant en jeu dans l’évolution de la conception originale ont été optimisés par l’impression 3D. Tandis que la conception d’origine était destinée au fraisage et à l’usinage, la pièce repensée coûte moins du tiers du prix de la pièce originale, pèse un quart de son poids et ne nécessite pas d’assemblage, tout en utilisant le même matériau, l’aluminium. La réduction des coûts liés à l’utilisation de la matière et à l’assemblage résulte directement de l’optimisation de la conception, qui, dans ce cas, a pris la forme d’un espace intérieur creux, en intégrant des canaux d’air ainsi qu’un tube et un bras de connexion, et en orientant la pièce sur la plate-forme d’impression 3D de façon à minimiser le besoin de support. Ce dernier point revêt une importance particulière pour les pièces métalliques, car l’utilisation de matière constitue un facteur de coût significatif dans le cadre de l’impression 3D métal et les supports inutiles peuvent donc s’avérer coûteux. Pour un préhenseur pneumatique, l’optimisation de la conception offre la possibilité de créer un produit facile à maintenir. Les charnières, élément commun des préhenseurs robotiques à doigts, peuvent réduire la durée de vie du préhenseur et accroître les coûts de maintenance en raison de leur capacité de charge. Une conception de préhenseur pneumatique, associée à un matériau flexible, permet d’éliminer le besoin de charnières, tout en réduisant le temps d’assemblage et en limitant la fréquence d’entretien future. A3DM magazine n°5 21 DOSSIER Buse de traitement alimentaire, en titane Matériaux d’impression 3D pour l’automatisation industrielle En ce qui concerne l’automatisation industrielle, les exigences clés sont diverses : la dureté et la souplesse, la résistance, la sécurité alimentaire, etc. La fabrication additive offre une vaste gamme de matériaux, des polymères aux métaux, répondant aux nombreuses exigences industrielles. L’acier inoxydable, fréquemment utilisé dans des applications d’hygiène alimentaire et pour la fabrication d’instruments médicaux, est souvent plus rentable, pour une production plus rapide, grâce à la fabrication additive. Pour les projets nécessitant que le préhenseur soit léger, permettant ainsi d’accélérer les mouvements du robot, les matériaux plastiques TPU 92A-1 et PA12 sont parfaitement adaptés au contact alimentaire, sous certaines conditions. Le matériau TPU 92A-1 a l’avantage supplémentaire d’être flexible, tandis que le PA12 est exceptionnellement stable et durable. Le tableau ci-contre fournit un aperçu des matériaux fréquemment utilisés en impression 3D, ainsi que leurs applications les mieux adaptées à l’automatisation industrielle. Si les procédés de fabrication additive ne peuvent utilisés tous les matériaux, il est intéressant d’envisager l’utilisation de moules imprimés en 3D, comme la production par coulée sous vide. Cette solution permet de bénéficier des avantages de l’impression 3D, notamment la liberté et les cycles courts de conception et de production, tout en permettant d’utiliser des plastiques plus conventionnels. Sociétés Caractéristiques des matériaux PA12 Rigide, léger, durable, adapté au contact alimentaire sous certaines conditions Bols vibrants, buses, préhenseurs à aspiration, blocs pneumatiques TPU 92A-1 Flexible, léger, durable, adapté au contact alimentaire sous certaines conditions Préhenseurs pneumatiques, préhenseurs à aspiration Alumide Rigide, résistant à la chaleur, adapté à l’usinage Préhenseurs, buses, bols vibrants, blocs pneumatiques Rigide, hautement résistant, résistant à la corrosion, adapté au contact alimentaire sous certaines conditions Préhenseurs, buses, bols vibrants Rigide, hautement résistant, résistant à la corrosion Buses et gicleurs Rigide, hautement résistant, léger, résistant à la chaleur Préhenseurs, buses et gicleurs Acier inoxydable Titane Aluminium Applications Évolution des besoins Dans un contexte où la robotique et l’automatisation industrielle entrent dans l’industrie 4.0, la demande en composant plus léger, plus rapide et plus rentable devrait augmenter de manière significative. Une chaîne de production ayant investi dans un robot à haute performance est susceptible de vouloir améliorer ses performances et d’accélérer ses mouvements par minute, en utilisant des préhenseurs ou des gicleurs plus légers. La fabrication additive rend possibles des chaînes d’approvisionnement entièrement numériques. En effet, elle passe directement des numérisations en 3D, des conceptions CAO et de l’optimisation numérique à la fabrication additive certifiée sur demande par logiciel, sans avoir besoin d’aucun outillage. Si l’industrie 4.0 consiste en une production flexible et en des systèmes matériels et logiciels interconnectés, les solutions d’automatisation industrielles par fabrication additive sont déjà présentes. 22 A3DM magazine n°5 Par conséquent, bien que les éléments d’automatisation plus rapides, plus polyvalents et plus performants ne soient pas indispensables pour la robotique, leur rôle croissant dans la fabrication ne devrait cesser de gagner en importance dans les années à venir. toulouse.bciaerospace.com #AeromartTLS PARTI C CONVENTION D’AFFAIRES INTERNATIONALE DES INDUSTRIES AÉRONAUTIQUE ET SPATIALE IP E Z AU X 20 ANS D’AEROMART TOULOUSE 29 NOVEMBRE 1 DÉCEMBRE 2016 er RENSEIGNEMENTS [email protected] ou +33 1 41 86 49 18 Organisé et financé par : Avec le support financier de : Commissariat général : Un événement : TECHNOLOGIE LA FABRICATION HYBRIDE AU-DELÀ DE LA FABRICATION ADDITIVE Malgré ses nombreux avantages, la fabrication additive ne remplace pas la fabrication traditionnelle. Plutôt que de substituer une technologie à une autre, la combinaison des deux devraient être plus rentable et plus productive. Les machines hybrides répondront peut être aux besoins… Par Giorgio Magistrelli, expert en fabrication additive, gestionnaire d’entreprise et de projets. L a fabrication additive présente des avantages évidents, cependant certains facteurs empêchent encore cette technologie d’être utilisée pleinement. Parmi ceux-ci, on retrouve le coût élevé de ces systèmes, la limitation de taille de fabrication, des temps de fabrication qui limitent la production de masse, la formation des utilisateurs des imprimantes 3D, notamment celles métalliques, la longue qualification de la pièce et l’approbation de certification des procédés, la finition des produits et la nécessité d’un meilleur contrôle des procédés. Chaque entreprise doit donc s’interroger sur le meilleur procédé de fabrication. Bien qu’il n’y ait pas de consensus précis sur la définition de la « fabrication hybride », depuis le début de la révolution industrielle, de nombreuses entreprises ont tenté de combiner différents processus et technologies. En essayant d’améliorer la productivité et la qualité des produits, l’intégrité de surface, le taux d’enlèvement de matière, réduisant ainsi l’outillage, le temps de production et les domaines d’application, elles ont recherché de nouveaux systèmes. Les systèmes hybrides ont ouvert la route vers des applications innovantes pour la fabrication industrielle. 24 A3DM magazine n°5 TECHNOLOGIE Les catégories des procédés de fabrication En général, les classifications traditionnelles des techniques de fabrication sont basées sur la technologie et proposent cinq catégories principales1. • L’application intégrée ou une combinaison de différents principes physiques actifs comme l’usinage laser assisté. • La technique de jonction : processus par lequel deux ou plusieurs pièces sont assemblées pour former une nouvelle pièce, comme le soudage et l’assemblage. • La combinaison intégrée des étapes de production habituellement séparées comme l’étirage et le fromage des tôles. • La technique de séparation : à l’opposé des procédés d’assemblage, comme le sciage et le démontage. • La technique soustractive : processus d’enlèvement de matière qui consiste à retirer de la matière comme les opérations d’usinage, le fraisage en coupe ou à jet d’eau. • La technique transformatrice : une seule pièce est utilisée pour créer une autre pièce dont la masse ne change pas comme lors de la formation, le traitement thermique et le refroidissement cryogénique. • La technique additive : le matériau est ajouté à une pièce existante pour construire une nouvelle pièce où la masse de la pièce finie est plus grande qu’auparavant. Les processus de prototypage rapide, le moulage sous pression et le moulage par injection sont les procédés de fabrication additive les plus utilisés. La CIRP2, l’Académie internationale pour l’ingénierie de production, a indiqué trois définitions de base pour les processus hybrides. PROCÉDÉS TECHNOLOGIE • Les machines intégrées, appelées machines hybrides, qui peuvent effectuer simultanement différents processus, comme le broyage mécanique et le tournage. Selon la CIRP, ces définitions pourraient être interprétées comme : • une « définition ouverte » : un processus de fabrication hybride combine deux ou plusieurs procédés de fabrication établis dans un nouveau setup combiné où les avantages de chaque processus discret peuvent être exploités en synergie ; • une « définition restreinte » : un processus hybride comprend une action simultanée de différents principes de production sur la même zone de traitement. Les processus de fabrication additive Les processus de fabrication additive ont déjà été présentés dans des numéros précédents, articles que vous pouvez retrouver sur le site www.a3dmmagazine.fr, et sont résumés dans le tableau cidessous. MATÉRIAUX Powder Bed et Inkjet Head Printing Poudres de céramique, stratifiés en métal, acrylique, sable, composites, polymères, des mélanges de polymères Plaster Based 3D Printing Bonded Plaster, Plaster Composites Directed Energy Deposition Laser Metal Deposition Métaux et alliages métalliques, métaux hybrides Material Extrusion Fused Deposition Modelling Thermoplastiques, polymères, mélanges de polymères Material Jetting Multi-Jet Modelling Photopolymères, cire, composites Powder Bed Fusion Electron Beam Melting Poudre de titane, cobalt-chrome Selective Heat Sintering Poudre thermoplastique Selective Laser Sintering Plastique, métal, papier, verre, céramique, Composites Direct Metal Laser Sintering Acier inoxydable, cobalt-chrome, nickel alloy Laminated Object Manufacturing Plastique, métal, papier stratifiés, céramiques, composites Ultrasonic Consolidation Métaux et leurs alliages Stereolithography Liquide photopolymère, composites Digital Light Processing Photopolymère liquide Binder Jetting Sheet Lamination Vat Polymerization A3DM magazine n°5 25 TECHNOLOGIE Les processus de fabrication soustractive Les processus de fabrication soustractive sont des procédés de soustraction et d’enlèvement de matière3. Un grand nombre de processus soustractifs ont été développés de façon continue depuis 1700. Plusieurs méthodes peuvent être combinées pour fabriquer un produit à partir d’un matériau. • Moulage : moule temporaire et moule permanent. • Formation et mise en forme : laminage, forgeage, extrusion, dessin, feuille de formage, métallurgie des poudres et moulage. • Usinage : tournage, perçage, fraisage, rabotage, façonnage, brochage, broyage, usinage par ultrasons, usinage électrochimique et usinage à haute énergie de faisceau. Cette vaste catégorie comprend également le micro-usinage pour la production de pièces d’ultraprécision. • Assemblage : soudage, brasage, soudage par diffusion, collage et assemblage mécanique. • Finition : honing, rodage, polissage, ébavurage, traitement de surface, revêtement et placage. • Microfabrication et nanofabrication : technologies qui sont capables de produire des pièces avec des dimensions au micro (un millionième de mètre) et nano (un milliardième de mètre) ; procédés de fabrication de systèmes microélectromécaniques (MEMS) et de systèmes de nanoélectromécaniques (NEMS) comme la lithographie, la surface et le micro-usinage en vrac, la gravure, LIGA, et divers processus spécialisés. Les processus de fabrication de transformation Lors des processus de transformation, une seule pièce est utilisée pour en créer une autre dont la masse ne change pas. Les principales catégories sont les suivantes. • Formation : processus dont les opérations peuvent être effectuées à la température ambiante ou à des températures élevées avec un taux élevé ou minimal de déformation. • Traitement thermique : également utilisé pour renforcer les alliages métalliques, cette méthode commune pour améliorer les propriétés mécaniques d’un matériau implique l’établissement d’une phase souhaitée à des températures élevées, suivie par un refroidissement contrôlé de la matière avant que la microstructure puisse se transformer en une phase différente. Cette procédure peut profondément affecter le comportement de l’acier et produire des formes spéciales, y compris la perlite, la martensite, la spheroidite et la bainite, chacune avec ses propres caractéristiques uniques. • Refroidissement cryogénique : application d’un liquide de refroidissement dans un processus de coupe permettant d’augmenter la vie de l’outil et la précision dimensionnelle, de diminuer les températures de coupe, la rugosité de surface et la quantité d’énergie consommée, et d’améliorer de la productivité. Elle est l’une des méthodes les plus utiles pour les opérations de coupe, capables d’améliorer considérablement la vie de l’outil et la finition de surface grâce à une réduction d’usure et à un contrôle de la température d’usinage souhaitable aux zones de coupe4. 26 A3DM magazine n°5 L’interaction entre les différents procédés Dans de nombreux secteurs industriels comme l’aéronautique, le médical, l’automobile ou l’énergie, la fabrication de pièces complexes nécessite l’utilisation de plusieurs procédés, tout en exigeant des interventions de post-traitement pour obtenir des tolérances standardisées et la finition des surfaces. Une combinaison efficace des processus additifs et soustractifs améliore les caractéristiques et la commodité des deux techniques. Le laser peut, par exemple, être utilisé pour les pré/ post-traitements thermiques en usinage, la relaxation des contraintes, le durcissement de surface, permettant ainsi d’augmenter la productivité des matériaux difficiles à couper. Autre exemple, certaines pièces conçues par fabrication additive peuvent être finalisées sur le même équipement à processus de fabrication classiques, tels que le fraisage. De cette manière, la précision de la pièce fabriquée et la rugosité de surface peuvent être considérablement améliorées. Ainsi, différentes combinaisons entre les processus de fabrication peuvent être utilisées. Penchonsnous sur le concept de fabrication « hybride » associant la fabrication additive aux processus de fabrication soustractifs et/ou de transformation. Le rôle clé des machines-outils Pour évaluer les processus soustractifs et de transformation, il est nécessaire de commencer par analyser des machines et des systèmes connexes : les « machines-outils ». Une machine-outil5 est une « machine de formage ou d’usinage de métaux ou d’autres matériaux rigides (souvent par découpage, perçage, meulage, cisaillement, ou d’autres formes de déformation) ». Les machines-outils utilisent un outil qui coupe ou modifie la forme grâce à un mouvement guidé par la machine. Ce mouvement entre la pièce de travail et l’outil de coupe est contrôlé ou limité par la machine dans une certaine mesure, plutôt que d’être entièrement « dégagé » ou « à main levée ». TECHNOLOGIE CNC et CAO/FAO : la liaison avec la fabrication additive La commande numérique (CN) est l’automatisation des machines-outils à commandes programmées. Elle représente le contraire des systèmes à commande manuelle, par des roues ou des leviers, ou mécanique, automatisés par des cames. La majorité des commandes numériques sont aujourd’hui des commandes numériques par ordinateur (CNC). Dans les systèmes CNC modernes, la conception des composants est automatisée de bout en bout en utilisant la conception assistée par ordinateur (CAO) et la fabrication assistée par ordinateur (FAO). Les programmes de CAO/FAO produisent un fichier informatique permettant de faire fonctionner une machine spécifique via un post-processeur, puis chargé dans les machines CNC pour la production. Dans d’autres lignes de fabrication, plusieurs machines sont utilisées avec un contrôleur externe et des opérateurs humains ou robots qui déplacent le composant d’une machine à l’autre. La production est fortement automatisée et correspond étroitement à la conception de CAO d’origine. Les systèmes CNC sont utilisés pour tout processus qui peut être décrit comme une série de mouvements et des opérations comme la découpe au laser, le soudage, le soudage par friction malaxage, le soudage par ultrasons, la découpe aux flammes et au plasma, le pliage, la filature, la perforation, l’épinglage, le collage, la découpe du tissu, la couture, le routage, la cueillette et la mise (en anglais « picking and placing – PnP »), ainsi que le sciage. 1 Les tours (figure 2) sont des machines qui coupent des morceaux de filature de métal. Les tours CNC sont capables de réaliser rapidement des coupes de grande précision en utilisant des outils indexables avec des programmes de pointe pour des pièces ne pouvant pas être coupées sur des tours manuels. Ces machines comprennent souvent 12 outils et des pompes de refroidissement pour réduire l’usure de ces derniers. Les tours CNC ont des spécifications de contrôle similaires aux moulins CNC et peuvent souvent lire le G-Code, ainsi que les langages de programmation spécifique du fabricant. Exemples de machines-outils CNC Les machines fraiseuses CNC (figure 1) utilisent des contrôles informatiques pour couper différents matériaux. Elles sont capables de traduire les émissions composées de chiffres et de lettres spécifiques pour déplacer la broche à divers endroits et profondeurs. Beaucoup utilisent le G-code, qui est un langage de programmation standardisé que de nombreuses machines CNC comprennent. D’autres préfèrent utiliser des langages spécifiques créés par leurs fabricants et non transférables à d’autres machines. 2 A3DM magazine n°5 27 TECHNOLOGIE Les coupeurs de plasma (figure 3) coupent un matériau avec une torche à plasma. Ils sont couramment utilisés pour réaliser des coupes d’acier ou d’autres métaux, même s’ils peuvent être utilisés sur une grande variété de matériaux. Dans ce procédé, du gaz (comme de l’air comprimé) est soufflé à grande vitesse hors d’une buse qui forme un arc électrique sur la surface à découper. Le plasma est suffisamment chaud pour faire fondre le matériau coupé et se déplace suffisamment rapidement pour faire sauter le métal fondu loin de la coupe. 4 3 L’électroérosion à fil (figure 5), aussi nommée « découpage par étincelage à fil », utilise l’électroérosion pour modifier ou retirer de la matière avec un fil-électrode. Ce fil-électrode se compose généralement de laiton ou d’un matériau en laiton zingué. 5 L’usinage à décharge électrique (figure 4), electrical discharge machining ou EDM en anglais, également appelé « usinage par étincelage », « électroérosion par fil » ou « électroérosion par enfonçage », est un processus de fabrication utilisant des décharges électriques (étincelles) pour obtenir la forme souhaitée. Le matériau est retiré de la pièce par ces décharges de courant récurrentes transmises entre deux électrodes séparées par un fluide diélectrique et soumis à une tension électrique. L’une des électrodes est appelée « électrode-outil », ou simplement « outil » ou « électrode », tandis que l’autre est appelée « pièce-électrode » ou « pièce ». Une fois que la circulation de courant est fermée, un nouveau liquide diélectrique est acheminé dans le volume inter-électrodes permettant d’emporter des particules solides, les débris, et de restaurer les propriétés isolantes du diélectrique. L’ajout d’un nouveau liquide diélectrique dans le volume inter-électrodes est généralement appelé « rinçage ». 28 A3DM magazine n°5 Sinker EDM, aussi appelé « type de cavité EDM » ou « EDM de volume », se compose d’une électrode et d’une pièce immergée dans un liquide, de l’huile isolante ou un autre fluide diélectrique. L’électrode et la pièce sont reliées à une source d’alimentation adaptée, ce qui génère un potentiel électrique entre les deux parties. Lorsque l’électrode se rapproche de la pièce d’œuvre, une rupture diélectrique se produit dans le fluide formant un canal à plasma, et une petite étincelle jaillit. TECHNOLOGIE Un dispositif de coupe à jet d’eau est un outil utilisé pour découper le métal ou d’autres matériaux par un jet d’eau à forte pression ou par un jet d’un mélange d’eau et de substance abrasive, telle que le sable. Il est souvent utilisé lors de la fabrication de pièces pour des machines ou d’autres appareils. La coupe à jet d’eau est la méthode préférée pour des matériaux sensibles aux températures élevées générées par les autres méthodes. Elle est utilisée dans les secteurs des mines et de l’aérospatiale pour la découpe, le façonnage, la sculpture et l’alésage. Langages de programmation CNC Il n’existe pas une seul langue de programmation pour tous les outils CNC6. Beaucoup ont des languages strictement spécifiques. Le G-code (ou le langage de programmation G) est le plus largement utilisé. Initialement, ce code ressemblait à un langage de programmation de bas niveau, comme un langage d’assemblage. Cependant, aujourd’hui, les versions les plus modernes comprennent des structures de contrôle et d’autres caractéristiques au langage de haut niveau. Les logiciels de CAO/FAO permettent de créer des instructions puis de les convertir automatiquement en G-code pour les différents outils. Le G-code se compose essentiellement de deux types de commandes : les codes G et les codes M. Les codes G se composent de la lettre G, comme l’adresse de mémoire où la commande sera enregistrée, suivie d’un numéro de contrôle de 0 à 99. Ils sont également appelés codes préparatoires, parce qu’ils disent à la machine comment elle doit se déplacer. G01 est un code G typique, qui indique à la machine comment déplacer l’outil de coupe (ou la pièce) dans une ligne à une vitesse d’alimentation spécifique ou à une certaine distance. Il sera suivie par des codes indiquant l’axe de mouvement et l’incrément. Les codes M sont également appelés codes divers. Ils contrôlent les opérations générales de la machine : marche-arrêt du moteur, émission de liquide de refroidissement, etc. Ils ont le préfixe M suivi d’un code numérique à trois chiffres. Analyse des compagnies actives L’impression 3D possède encore quelques limites. Par exemple, l’impression 3D métallique entraîne des propriétés mécaniques qui peuvent être très différentes de celles d’une pièce usinée à partir d’un alliage laminé à chaud ou trempé. À ce stade, le processus d’impression 3D ne peut tout simplement pas correspondre à des tolérances précises d’usinage de haute précision. On est donc plus susceptible de voir des imprimantes 3D travailler à côté de machines CNC plus traditionnelles, plutôt que de les remplacer entièrement. Cependant, certaines entreprises ont déjà commencé à prendre le chemin du développement futur en matière d’intégration de CNC et de fabrication additive. La société DMG MORI, avec sa machine LASERTEC 65 3D (figures 6 et 7), intègre le soudage de déposition laser et le fraisage avec la fabrication additive dans une fraiseuse possédant cinq axes. Ce procédé utilise le dépôt de poudres métalliques à l’aide d’une buse, ce qui est jusqu’à dix fois plus rapide que la génération du lit de poudre. Selon la compagnie, « jusqu’à présent, les techniques additives étaient utilisées pour générer des prototypes et de petites pièces. En combinant les deux – fabrication additive par la buse de poudre et processus de coupage traditionnels dans une seule machine – il devient possible d’obtenir de nouvelles applications et géométries. Surtout, il est désormais possible d’usiner des grandes pièces avec de hauts volumes d’enlèvement. Le changement flexible entre le laser et le fraisage permet l’usinage de fraisage direct de sections qui ne sont pas accessibles quand la pièce est finie ». 7 6 A3DM magazine n°5 29 TECHNOLOGIE Déjà en juillet 2014, Hurco Companies a annoncé qu’elle avait déposé une demande de brevet américain pour une nouvelle technique combinant l’impression 3D et la CNC. Grâce à cette nouvelle technologie, les fabricants pourront passer du prototype en plastique à la pièce finie en métal sur une seule machine. Lors de l’IMTS 2016, la société a également présenté une tête d’impression 3D, un accessoire optionnel sans fil alimenté pour son centre d’usinage vertical qui extrude le filament en plastique PLA pour l’impression 3D directement sur une machine CNC. Cette tête d’impression portable est alimentée et contrôlée par rotation de la broche et peut être facilement déplacée entre les centres d’usinage Hurco. En parallèle, une nouvelle version du logiciel WinMax offre le support pour la fabrication additive avec la tête d’impression en 3D et permet aux utilisateurs de développer rapidement et efficacement des formes 3D complexes. Hybrid Manufacturing Technologies, fondée en 2012 par Jason Jones et Peter Coates, possède comme produit phare son AMBIT™ (figure 8) un système multitâche qui permet pratiquement à toutes les machines CNC (ou plate-forme robotique) d’utiliser des têtes de traitements non traditionnelles dans la broche et de les interchanger. La commutation est complètement automatisée et ne prend que quelques secondes. 8 tâches, l’expérience de technique laser à fibre, les connaissances de fabrication additive et possède « des fonctions jusqu’à dix fois plus rapides que les autres systèmes sans gaspillage de matériau ». La VC-500 AM peut réaliser des pièces de 19,7 centimètres de diamètre 1 centimètres en hauteur et jusqu’à 440 lbs. La tête additive de revêtement peut travailler dans la même zone d’usinage, en fonction de l’application et de l’emplacement des caractéristiques de la partie. Société du groupe Mitsubishi Corporation, MC Machinery Systems propose un produit intéressant, la fraiseuse hybride LUMEX Avance-25 qui – selon la compagnie – est « la seule machine au monde permettant la fabrication d’un processus de moules et de pièces complexes par fusion ou frittage sélectif par laser (3D SLS) grâce à la technologie de fraisage à haute vitesse. Cette machine permet aussi la production de pièces complexes en utilisant des données 3D et la plus grande précision dans la fabrication des parties grâce à des poudres métalliques fondues et frittées par laser ». Optomec est une entreprise privée et un fournisseur en pleine croissance de systèmes de fabrication additive. Il a breveté le système « Aerosol Jet » fonctionnant sur l’imprimante LENS 3D (figure 9) pour imprimer des composants métalliques, utilisés par l’industrie pour réduire le coût du produit et améliorer les performances. Ensemble, ces deux solutions d’impression uniques travaillent avec le plus large éventail de matériaux fonctionnels, allant des encres électroniques aux métaux structurels en passant par de la matière biologique. Optomec possède plus de 150 clients multinationaux dans le monde et soutient des opérations de fabrication dans l’électronique, l’énergie, les sciences de la vie et les industries de l’aérospatiale. 9 La société américaine Mazak a lancé en août 2016 la nouvelle machine hybride multitâche Mazak VC-500 AM qui combine cinq axes et les avantages de la fabrication additive, permettant de « révolutionner la conception des produits, réduire les délais de commercialisation et les coûts de R&D ». La VC-500 AM hybride rassemble l’expertise de Mazak dans la construction de machines multi- 30 A3DM magazine n°5 TRAITEMENT THERMIQUE POST FABRICATION ADDITIVE DETENTE DES CONTRAINTES INTERNES, RECUIT, VIEILLISSEMENT Nickel, Titane, Cobalt-Chrome-Molybdenum, Tungsten M E DICA AU TO M O AE B R O N AU TI IL QUE E La société Stratasys a récemment présenté le « Robotic-Composite 3D Demonstrator », une imprimante 3D à huit axes unifiant capacités additives et soustractives pour des pièces composites grandes ou complexes (voir l’encadré de l’article «Fabrication additive et robotique, l’histoire d’une (r)évolution», à la page 17). FOUR SOUS VIDE DÉDIÉS AU L Renishaw est une société britannique possédant un nouveau système de scanner à grande vitesse pour machines-outils CNC, le « système SPRINT ». Selon la société, ce système « offre une fonctionnalité sans précédent dans les applications de réparation d’aubes de turbine. La mesure à grande vitesse de sections transversales de pales, alliée à une forte intégrité des données, indique un état réel de la pièce permettant de générer un usinage adaptatif. Des sous-programmes confèrent une précision significative et réduisent les temps de cycle par rapport aux systèmes à déclenchement par contact. » Également active dans le secteur médical et dentaire, la société produit aussi les « LaserAbutments », une imprimante 3D d’implants sur mesure permettant de reproduire la finesse des détails des surfaces occlusales, puis usinés avec précision pour obtenir une géométrie d’interface à l’ajustement précis. Les implants LaserAbutments sont des dispositifs sur mesure, fabriqués au Royaume-Uni conformément aux normes ISO 13485, en cobalt-chrome certifié CE. TRAITEMENTS SOUS-VIDE OU SOUS ATMOSPHERE CONTROLLEE POUR MATERIAUX ISSUS D’IMPRESSION 3D Solution adaptée aux besoins des secteurs médical et aéronautique • Nécessaire aux alliages sensibles à l’oxydation (titane, chrome, cobalt) • Homogénéité parfaite grâce au design breveté de son résistor • Traitement propre : coeur de chauffe en molybdène et isolation métallique • Contrôle de l’atmosphère en cours de traitement (option) • Gain de productivité grâce au refroidissement rapide ou contrôlée 1 - Nassehi, A., Newman, S., Dhokia, V., Zhu, Z. and Asrai, R. I., 2011. “Using formal methods to model hybrid manufacturing processes”. 4th International Conference on Changeable, Agile, Reconfigurable and Virtual Production (CARV2011), Montreal, Canada. 2 - www.cirp.net/about-cirp.html 3 - Merchant, M. E., 2003. Twentieth century evolution of machining in the United States - an interpretative review. Sadhana-Academy Proceedings in Engineering Sciences, 28. 4 - International Journal of Machine Tools and Manufacture, Volume 48, Issue 9, July 2008, p. 947–964. 5 - Facts 101 – The Global Manufacturing Revolution, Product-Process-Business Integration. 6 - https://www.scribd.com/doc/74116489/G-M-codesAll-CNC WWW.ECM-FURNACES.COM or m es r ié n AMS 2750 AMS 2769 ECM TECHNOLOGIES - RCS GRENOBLE 478 969 173 - N° Siret 478 969 173 000 44 - Images : Fotolia Notes tif Ce Contact : +33 4 76 49 65 60 [email protected] LES ÉCHOS DE L’AFPR BILAN DES ASSISES EUROPÉENNES DE LA FABRICATION ADDITIVE Les Assises européennes de la fabrication additive se sont déroulées à CentraleSupélec à la fin du mois de juin 2016. Cette manifestation a attiré de très nombreux participants et leur a apporté des réponses à de nombreuses questions scientifiques et technologiques sur la fabrication additive et ses applications dans de nombreux secteurs. Par Alain Bernard, Professeur des Universités à l’École centrale de Nantes, vice-président de l’AFPR. L es différentes sessions présentées lors des Assises de la fabrication additive 2016 ont montré tout l’intérêt de cette technologie pour de nombreux secteurs industriels et plus largement par rapport à des sujets de société. Des keynotes très appréciés Jean-Claude André, directeur de recherche au CNRS, a proposé des éléments de réflexion sur l’évolution de la fabrication additive vers la 4D. Il a évoqué les développements actuels en bio-ingénierie. 32 A3DM magazine n°5 Il a souligné la nécessaire pluridisciplinarité qui doit être au service de la fabrication additive. Les paradoxes et les freins culturels, structurels et économiques sont autant de facteurs qui s’ajoutent à la difficulté de voir l’innovation apporter la valeur que laissent entrevoir les avancées scientifiques. Il a conclu par des interrogations quant à des avancées possibles de la fabrication additive dont les limites sont encore délicates à circonscrire. Olaf Diegel, concepteur de la guitare Heavy Metal (photo ci-contre) présentée dans A3DM Magazine n°3, a à son habitude apporté un éclairage concret et pertinent sur un sujet d’actualité. Cette fois, il s’agissait de la conception pour la fabrication additive. Sur la base des fondements du Design for Additive Manufacturing, il a illustré avec de nombreux exemples les opportunités à saisir du potentiel de la fabrication additive. Il a aussi souligné l’impérieuse nécessité de prévoir les éléments qui vont faciliter les étapes ultérieures à la fabrication additive, que ce soit les points de reprise d’usinage, la minimisation des supports ou leur localisation judicieuse. Sa conclusion a été un espoir dans les futurs outils de conception afin que ceux-ci soient capables d’ouvrir au concepteur tout le potentiel attendu en termes de modèles, de méthodes, d’outils de simulation et de validation conjointe des caractéristiques des pièces fabriquées par fabrication additive. Il a également souligné toute l’importance de l’éducation et de la nécessité d’intégrer la fabrication additive dans les cursus de formation à tous les niveaux. LES ÉCHOS DE L’AFPR sus directs (pour les outillages) et indirects (pour les pièces). Il a également présenté les enjeux liés aux qualités de finition post-fonderie mais aussi ceux liés au coût inhérent à la chaîne de valeur complète. Il s’est pour cela appuyé sur de très nombreux développements effectués au sein de son laboratoire. Catherine Lubineau, directrice technique adjointe à l’UNM (Union de Normalisation de la Mécanique), a mis à niveau l’état de nos connaissances sur la normalisation et les standards nationaux, européens et internationaux sur la fabrication additive. Plusieurs points saillants ont jalonné sa présentation. Tout d’abord, la synergie entre le TC ISO 261 et l’ASTM a permis la mise en place de seize groupes de travail conjoints. Elle nous a rappelé les normes ISO publiées et en cours de publication. Elle a également précisé la place des trois groupes à la fois transverses et de prospective (adhoc). Elle a montré, en particulier, au Canada, comment l’UNM apporte ses compétences au service du développement au plan international (voir les articles « Vers une alternative au format STL » dans A3DM Magazine n°4 et « Standards et normes des données imprimables », page 36, dans ce numéro). Enfin, elle a détaillé les enjeux et les actions du groupe européen récemment créé (CEN / TC 438) dont l’animation revient à la France. Eric Baustert, président de Volum-e, anime également le groupe UNM 920 sur le plan français. Le professeur K. P. Karunakaran a apporté des éléments d’analyse sur la réalité de la fabrication additive au regard des éléments naturels et des capacités de modélisation. Il a souligné que, pour lui, la fabrication additive nous rapproche par ses principes de la nature et de ses constructions. Il a également insisté sur le fait que la fabrication additive seule ne suffit pas à répondre aux besoins sociétaux d’une manière générale et que les systèmes hybrides multi-technologiques sous forme de succession de procédés pouvant être agencés en cellules intégrées de fabrication et de contrôle constituent une des voies d’évolution de cette technologie. Il a ensuite abordé les possibilités de la fabrication additive au service de la fonderie (rapid casting), puis plus spécifiquement de la fonderie sable au travers de proces- German Esteban Muniz nous a apporté la vision de la Commission européenne sur la fabrication additive. En tant que responsable de ce thème, il a expliqué la politique d’appels à projets et de soutien au développement des technologies et plus largement des marchés en Europe. Il a rappelé que la fabrication additive est l’une des « key enabling technologies » (KET), voire combine différentes KET, et qu’à ce titre la Commission européenne lui accorde une attention particulière au travers d’appels à projets et de productions de rapports de synthèse et de prospective, sous forme de roadmap. Il a présenté pour finir une sélection de projets. Il a également présenté différents évènements qu’il a organisés pour élargir la collaboration internationale. Une journée riche et instructive En préalable à la session « CAO optimisation topologique – Simulation », les sociétés Dassault Systèmes et Altair nous ont exposé les tout derniers développements entrepris dans le domaine des outils numériques pour la fabrication additive. Ensuite, les aspects mathématiques et géométriques ont été très largement développés lors de la session dirigée par Nicolas Gardan, du centre R&D DINCCS de Micado. Des solutions mathématiques approfondies et leurs mises en œuvre pratique pour la génération de formes optimisées sur le plan topologique, mais aussi pour ce qui concerne des structures d’allègement lattices ou des supports optimisés et dont le processus de nettoyage a été amélioré. Des solutions plus globales pour la conception (construction, optimisation topologique, réassemblage de morceaux numérisés) et l’aide au choix des processus sont également à souligner. Le tout a été clôturé par une vision d’ensemble du projet OptiFabAdd (porté par Micado) et présenté par Nicolas Gardan. A3DM magazine n°5 33 LES ÉCHOS DE L’AFPR La session du mercredi « Qualité – Sécurité – Environnement – Économie », animée par Philippe Vannerot, PDG de la société 3A SAS et vice-président de l’AFPR, a proposé des sujets clés extrêmement importants pour tous les acteurs travaillant avec la fabrication additive. Le témoignage important d’un acteur ayant contracté une maladie professionnelle due à la fabrication additive a permis de mieux comprendre à quel point la gestion des risques pour les humains qui sont en contact avec les machines est un sujet de la plus haute importance et à ne surtout pas négliger. De nombreuses contributions industrielles et académiques ont permis d’illustrer à la fois les réussites déjà acquises, les enjeux de la qualité et de l’impact environnemental de la fabrication additive, mais aussi les aspects liés au business model. Cette session a été complétée par une présentation de l’état actuel du potentiel de technologies de contrôle, de l’enjeu et du contenu des principaux projets relatifs à la mesure et au contrôle pour la fabrication additive (in- et out-process). Un témoignage relatif aux aspects liés à la finition des pièces a poursuivi cette session. Enfin, un tout nouvel acteur industriel, AddUp, a exposé sa stratégie ainsi que les enjeux du futur très contraint et compétitif. Cette session a permis de rappeler que la fabrication additive n’est pas un « presse-bouton » et que de nombreux facteurs sont à prendre en compte au regard de la valeur attendue. En préalable à la session du mercredi après-midi qu’il a animé, Eujin Pei, de l’université Brunel à Londres, a exposé les avancées de son équipe et de ses travaux de coordination au niveau du groupe WG4 de l’ISO TC 261 sur les formats de données. La session « Solutions industrielles » était consacrée aux dernières avancées des technologies de fabrication additive. Les sociétés Prodways, Irepa Laser, Stratasys, Renishaw, Multistation, SLM Solutions, 3DCeram et la structure universitaire IRTES ont également apporté de très nombreux éclairages sur les dernières innovations qui permettent de constater des avancées significatives quant aux performances des procédés. La session « Applications », animée par Benoît Verquin, chargé de projets sur la fabrication additive au CETIM, a rassemblé des acteurs et a permis d’avoir des éclairages très différents quant à la maturité et la mise en œuvre des technologies sur des cas pratiques allant des pièces certifiées bonnes de vol pour l’aéronautique et le spatial, jusqu’aux pièces poreuses pour le dentaire ou la fabrication de pièces de précision à l’aide d’un nouveau procédé spécifique dédié à la fonderie. La session s’est terminée par la traditionnelle présentation par le président de l’association Ars Mathematica, Christian Lavigne, d’une page d’histoire de la création par les artistes à l’aide de technologies numériques d’œuvres toujours plus ambitieuses et innovantes au cours du temps. Cette présentation venait en complément d’une exposition riche et variée sur l’espace de démonstration, sur lequel de nombreux exposants étaient présents. La session du jeudi matin, animée par Didier Nimal, président d’OSSEOMATRIX, était entièrement consacrée aux applications dans le secteur médical. Elle a été structurée en plusieurs ateliers : implants et prothèses, épithèses et orthèses, modèles et guides et enfin bio-impression. En introduction à la session, Paulo Bartolo, de l’université de Manchester, a apporté son expertise sur ces domaines et proposé une mise à jour de l’état de l’art dans le domaine médical. Il s’est appuyé sur de très nombreux travaux et sur des évolutions particulièrement intéressantes qui ont été reprises et illustrées pour la plupart d’entre elles par les intervenants qui ont suivi. La présence de praticiens prothésistes et de chirurgiens, en complément de constructeurs et de 34 A3DM magazine n°5 prestataires, a apporté une richesse toute particulière à cette session. Les enjeux réglementaires ont également fait l’objet d’une présentation. Le lien avec les technologies de scanning, de reconstruction et de modélisation 3D, de réalités virtuelle et augmentée, d’assistance au geste chirurgical a été largement commenté par certains orateurs. Parmi ces derniers, le chirurgien Jean-Christophe Bernhard, du CHU de Bordeaux, a présenté un modèle imprimé en 3D spécifique à la pathologie tumorale dont l’utilisation d’un matériau transparent a révolutionné l’approche chirurgicale. Vous pouvez retrouver l’article « L’impression 3D au service de la chirurgie rénale », dédié à cette application, dans A3DM Magazine n°4 ou sur le site www.a3dm-magazine.fr. Enfin, l’association CellSpace a présenté le projet iLite, en lien direct avec la démarche de mise en place d’une plate-forme de bio-impression en milieu hospitalier. En début d’après-midi, le keynote de Benoît Furet, chercheur à l’IRCCyN, a dressé un état des lieux sur les dernières évolutions de la fabrication additive pour la construction et le bâtiment. Il a également introduit la technologie qu’il développe, basée sur un matériau de type foam, et qui a déjà montré son potentiel par les projets innoprint3D et batiprint3D. Implants La dernière session « Enjeux et défis de la formation aux méthodes et technologies de la fabrication additive », animée par Benoît Eynard, directeur général chez AIP-PRIMECA, était consacrée à la formation à tous les niveaux. Les différents témoignages ont montré les acquis en formation initiale, en formation continue mais aussi en formation de formateurs. Un bilan de l’action menée pour formaliser les référentiels de formation, en lien avec le Ministère, a été proposé et commenté dans l’attente de voir ces référentiels intégrés aux programmes officiels des cursus de formations des lycées, des écoles et des universités. LES ÉCHOS DE L’AFPR Les Trophées de l’AFPR 3 Traditionnellement, les Trophées de l’AFPR (figure 1) sont décernés à des réalisations exemplaires et innovantes. Cette année, quatre Trophées ont été remis. Meilleure étude : société 3A SAS et UTT (antenne de Nogent). Méthodologie innovante pour produire des pièces en alliages métalliques homogènes au moyen de la technologie EBM. Meilleure pièce : sociétés Volum-e / Airbus Safran Launchers. Pièce de formes complexes et intégrant différentes fonctions, nécessitant des centaines d’heures de fabrication sans aléas machine ni défaut (figure 2). 1 2 Meilleure application de la fabrication additive : sociétés Höganäs AB / Digital Metal. Nouvelle technologie de fabrication de petites pièces métalliques précises par processus indirect à partir de modèles fabriqués sans support et avec une haute résolution (figure 3). Prix spécial du jury : Olaf Diegel pour sa guitare en aluminium. Repensez la conception Support mécanique pour satellite spatial produit sur une AM250 Renishaw. Explorez le potentiel de la fabrication additive Les systèmes de fabrication additive de Renishaw utilisent la technologie de fusion laser sur lit de poudre pour produire des pièces métalliques complexes, entièrement denses directement à partir de CAO 3D. Souvent appelée impression 3D, cette technologie n’est pas bridée par les règles de conception de la fabrication traditionnelle. Elle crée des géométries complexes comme les canaux de refroidissement conformes pour les moules d’injection, réduit le poids des composants en ne plaçant de la matière que là où cela est nécessaire, optimise l’assemblage en limitant le nombre de composants. La fabrication additive est aussi complémentaire aux technologies d’usinage conventionnelles et contribue directement à réduire les délais, les coûts d’outillages et les déchets matière. Pour plus d’informations, visitez www.renishaw.com/additive Renishaw S.A.S. 15 rue Albert Einstein, Champs sur Marne, 77447, Marne la Vallee, Cedex 2, France T +33 1 64 61 84 84 F +33 1 64 61 65 26 E [email protected] www.renishaw.fr NORMALISATION STANDARDS ET NORMES DES DONNÉES IMPRIMABLES Depuis les premiers travaux de recherche sur ce qui allait devenir la fabrication additive dans les années 70 et le brevet de Charles W. Hull, le sujet du codage de l’information numérique permettant de piloter le processus matériel de fabrication est resté une problématique d’une brûlante actualité. Par Jérémie Farret. T out d’abord, la question d’encoder et d’embarquer l’information numérique d’un objet matériel est un problème complexe, qui touche tout autant les domaines de la conception assistée par ordinateur, de la modélisation et simulation visuelle et géométrique, du transfert de données, que les caractéristiques mécaniques de l’équipement d’impression ainsi que les caractéristiques et limitations des consommables utilisés, ou encore la validation de la qualité de la pièce une fois produite. En conséquence, la question du format de données utilisé peut toucher des considérations métrologiques (fidélité, finition des surfaces, déformations), physiques (résistance, gradients de propriété…), de colorimétrie (l’exemple de la reproduction des tableaux d’art par fabrication additive en étant le parfait exemple). Il y a donc 36 A3DM magazine n°5 potentiellement une multitude de paramètres à prendre en compte, fonctionnels (la géométrie de l’objet, ses caractéristiques physiques et visuelles), mais également non fonctionnels (les réglages et modes du processus de fabrication, par exemple), qu’il convient de véhiculer dans les données imprimables. Comme nous avons pu le voir dans la première partie (article « Vers une alternative au format STL » dans A3DM Magazine n°4), les techniques de modélisation géométriques ont également beaucoup évolué en trente ans, qu’il s’agisse de la nature des informations utilisées pour la conception des modèles tridimensionnels, ou des capacités des matériels de modélisation et de simulation, ou de la puissance de calcul pure et des capacités de simulation visuelle des systèmes graphiques modernes. NORMALISATION Enfin, parce que les équipements d’impression 3D évoluent à un rythme soutenu et que les caractéristiques des équipements, la nature des consommables et la finesse du contrôle sur les attributs du produit fini ne cessent d’évoluer, les données numériques doivent également évoluer de façon à refléter les besoins et exigences de la communauté des utilisateurs. Il suffit de considérer le nombre d’initiatives de normalisation qui se sont succédées, avec un succès divers, ces vingt dernières années, et de les comparer avec le format originel STL, qui est toujours et plus que jamais, en dépit de ses immenses limitations, le plus utilisé, pour prendre la mesure du défi que représente aujourd’hui la normalisation des données imprimables. Les formats historiques Un certain nombre de formats utilisés aujourd’hui remontent à la naissance de la fabrication additive et de l’informatique graphique. Les raisons de leur longévité sont multiples. L’une d’elles est industrielle, les fabricants d’équipements d’impression 3D ayant structuré leur activité autour d’une course aux nouvelles techniques et matériaux dans laquelle les revenus liés aux consommables ont eu longtemps une part considérable. Dans un tel contexte, les nouvelles technologies d’impression et les données numériques nécessaires pour les décrire et les contrôler (finition de surface, contrôle des matériaux ou d’impressions multimatériaux, gradients de propriété, gestion de la couleur…) ont longtemps été gardées strictement séparées des données géométriques produites par l’utilisateur, qui sont donc restées essentiellement inchangées pendant près de trente ans. Voici ses limitations notables en tant que standard. • L’absence d’information d’échelle et le fait que les unités soient arbitraires, rendant toute métrologie des pièces imprimées impossible sur la base de l’information embarquée. • Des limitations importantes en terme de référentiel. (Les coordonnées doivent être positives.) • Le fait que le maillage soit de fait un sous-ensemble non structuré, brut de triangles, ôtant encore davantage d’informations de conception que d’autres formats polygonaux. Cette limitation est particulièrement signifiante dans des cas de géométrie erronée : triangles superposés, disjoints, problèmes de normale, etc. • La couleur ne fait pas partie du standard. Il existe de ce point de vue deux variations du format STL, la version VisCAM / SolidView et une version de Materialise Magics, qui sont résolument incompatibles, et dont l’identification est problématique pour les lecteurs STL qui voudraient supporter les deux encodages. VRML et X3D Ce format, apparu en 1994 et standardisé par ISO en 1997, n’a absolument pas été conçu pour l’impression 3D, mais pour la représentation et la communication de données tridimensionnelles, en particulier sur Internet et le World Wide Web. Toutefois, ce format avait pour avantage de proposer une représentation polygonale similaire à celle du STL, tout en supportant une représentation standardisée des informations de tex- STL-file STL Le format STL a été introduit par 3D Systems, société fondée par l’inventeur du brevet de stéréolithographie en 1986. Ce format, aujourd’hui utilisé par l’écrasante majorité des équipements d’impression 3D, ne contient que très peu de la sémantique de conception originelle. Il est lié à la représentation polygonale de la surface de l’objet, illustrée dans son acronyme signifie « Standard Triangle Language » ou « Standard Tessellation Language ». Cette représentation implique nécessairement une approximation du modèle de conception original, tel qu’illustré dans la figure 1. Exemple de modélisation STL comparée à l’information originelle de conception (en rouge) 1 A3DM magazine n°5 37 NORMALISATION STEP ture et de couleur. Pour cette raison, lorsque les fabricants d’équipements d’impression 3D ont dû proposer à leurs utilisateurs des formats 3D supportant la couleur ou la texture, certains se sont tournés vers le VRML et son successeur, le X3D. Aujourd’hui, des imprimeurs en ligne tels que Shapeways proposent toujours le VRML comme format de description de pièces imprimables en couleur. Le département américain National Institutes of Health liste également le STL et le VRML comme formats « les plus communs et universels pour l’impression 3D » et ne mentionne les nouveaux formats tels que l’AMF, par exemple, que de façon provisionnelle. Les formats propriétaires Très souvent, et pour des raisons que nous avons déjà abordées, les constructeurs d’équipement d’impression ont choisi de promouvoir leurs propres formats. Il peut s’agir de données venant s’ajouter aux informations STL à l’étape de préparation du travail d’impression, comme on le voit très souvent en ce qui concerne des informations sur l’optimisation de l’impression du volume de l’objet, avec la gestion des treillis / lattices, par exemple. Mais il peut également s’agir d’initiatives plus ambitieuses. À ce titre, on peut mentionner le format .form, par exemple, pour les imprimantes Form1, ou encore le format XPR, utilisé par les logiciels ZPrint et ZEdit utilisés par certaines imprimantes ZCorp. STEP (ISO 10303) ou « Standard de l’échange de données de produit » est un standard ISO qui a pour objet d’uniformiser la représentation de la chaîne complète de production, de la conception et du développement jusqu’à la fabrication et la maintenance des produits. De par son niveau de couverture, STEP – avec son implémentation, AP242 – était en principe un candidat idéal pour la normalisation des données imprimables, puisqu’il en couvre totalement la chaîne, de la conception jusqu’à la fabrication. Dans les faits, le nombre important de participants et la complexité immense qui en a résulté a posé des problèmes rédhibitoires dans l’utilisation de STEP pour la fabrication additive. Il n’est de ce fait mentionné le plus souvent dans un contexte d’impression 3D que pour tenter d’en assurer l’export vers des formats imprimables, opération de base qui peut tout de même se révéler d’une immense complexité du fait de la nature extrêmement multiforme de ce standard. Les formats en émergence STEP-NC STEP-NC (ISO 14649-238, également connu sous l’acronyme AP238), créé en 1999, étend la norme STEP pour y inclure la standardisation des phases de production par commande numérique (Computer Numerical Controlled ou CNC). Il prend la suite de la norme ISO 6983, qui introduisait la programmation en G-code permettant de décrire dans l’espace des opérations d’usinage. Ceci est particulièrement important dans le contexte de la fabrication additive, qui s’est appropriée très tôt le G-code pour décrire les opérations de dépôt de matière pour chaque tranche. Il suffit également de considérer l’existence aujourd’hui de kits pour transformer les équipements CNC en véritables imprimantes 3D pour juger de la proximité étroite qu’il y a entre ces deux types de matériels. Toutefois, et en dépit de la relative logique qu’il y aurait pour la fabrication additive à adopter STEP-NC, l’adhésion des fabricants d’équipement d’impression et des utilisateurs à ce format n’est pas encore au rendez-vous. Des outils comme AdditiveNC, qui au sein des STEP tools a pour objectif de connecter STEP-NC aux étapes de tranchage d’équipements d’impression, sont par exemple encore actuellement relativement confidentiels. 38 A3DM magazine n°5 NORMALISATION AMF Patchs triangulaires L’AMF (ISO 52915) ou « Additive Manufacturing File Format », qui a également été appelé à ses débuts « STL 2.0 », est un format de type XML qui a pour objectif de décrire la forme et la composition de n’importe quel objet imprimable par n’importe quel équipement 3D. À l’opposé de STEP-NC, il ne s’attache qu’à la représentation des informations de conception et n’intègre pas les données numériques de fabrication. Mais à l’inverse du STL, il propose un format natif de la couleur, des matériaux, des treillis / lattices et des constellations. Il propose optionnellement, la gestion de patchs triangulaires courbés, avec l’objectif de compresser l’information et / ou d’améliorer le niveau de fidélité des données imprimables vis-à-vis des modèles de conception, comme l’illustré la figure 2. La description de la couleur et des attributs solides en particulier est bien mieux supportée que dans le cas du STL ou même du VRML / X3D et intègre les textures solides ainsi que des techniques de description des densités de matières (vides également) qui sont tout à fait compatibles avec des approches de description de type NDCode, par exemple. Celles-ci sont relativement puissantes et permettent en théorie l’import de données voxel, la traduction de représentations CSG simples (mais pas CSG), la génération dynamique de treillis / lattices et autres gradients de densité. Cela permet notamment le support des matériaux à gradient de fonctionnalité (Functionally Graded Materials ou FGM), domaines particulièrement porteurs à l’heure actuelle. Créé sur la base d’ambitions larges et de fonctionnalités innovantes, le format AMF n’a probablement pas encore rencontré les niveaux d’adhésion auxquels il pouvait prétendre. Les raisons en sont multiples et complexes. • Souvent mentionné par les utilisateurs non industriels (chercheurs, makers…), le fait que le format, bien que standard ISO depuis sa version 2013, n’est pas gratuitement disponible à l’ensemble de la communauté des utilisateurs représente probablement un certain frein pour les plus petits acteurs de l’impression 3D, à relativiser toutefois du fait du faible coût du document. • Au niveau industriel, le support très timide des constructeurs de matériel et des éditeurs de logiciel a certainement été un frein à la diffusion du standard. Les raisons de ce délai sont multiples, mais parmi celles-ci on peut très certainement lister les freins à l’interopérabilité des équipements d’impression 3D déjà évoqués et donc les raisons concurrentielles qui ont permis jusqu’ici de donner au STL sa longévité exceptionnelle. • L’attention donnée au AMF lors de sa sortie en tant que « STEP 2.0 », qui s’est cristallisée sur l’introduction des patchs curvilignes, fonctionnalité optionnelle de la norme dont le niveau d’adoption s’est finalement avéré restreint. Les évolutions majeures en termes de texture solide, treillis / lattices, ou de représentation fonctionnelle ont par comparaison bénéficié d’une moindre exposition. • Le fait que certaines portions du standard soient relativement moins bien supportées par les logiciels de référence disponibles tels qu’AMFtools. On peut mentionner à ce titre les fonctionnalités de représentation fonctionnelle ou de textures solides, par exemple. Ce problème a pu entraîner des conséquences en termes d’adhésion de certains secteurs qui utilisent ces types de données extensivement, tels que celui de la santé. 2 Exemple de triangle curviligne supporté par l’AMF. Aujourd’hui, le support des fonctionnalités de modélisation et de texture solide trouve un regain d’intérêt du fait des techniques d’impression 3D émergentes qui supportent par exemple les gradients de propriétés ou la résolution voxel. De nouvelles activités, telles que celles du groupe de travail ASTM sur la modélisation solide (ASTM WK48549), maintenant activité de normalisation ISO (ISO/TC 261 JG 64), s’attachent aujourd’hui à permettre et à faciliter l’utilisation de ces fonctionnalités théoriques de l’AMF et à les promouvoir au travers d’un document guide. Cette activité est menée via le concours de représentants de secteurs d’activités divers, partageant les problématiques de l’imagerie médicale, de la métallurgie, des matériaux à gradient fonctionnel, des tests non destructifs et des mécanismes de traçabilité et d’identification/authentification. A3DM magazine n°5 39 NORMALISATION 3MF Le « 3D Manufacturing Format » ou 3MF est un format de fichier développé par un consortium industriel. Comme l’AMF, il s’ait d’un format de fichier basé sur XML. Comme l’AMF, il a pour objectif d’ajouter la représentation des couleurs, des matériaux et de toute autre information de conception imprimable qui n’est pas traduisible à l’heure actuelle dans le format STL. Il existe de très grandes similitudes entre les formats AMF et 3MF, à tel point que courant juin 2016, une liaison a été établie entre ASTM, éditeur avec ISO/TC 261 de la norme AMF, et le consortium 3MF. Il y a toutefois un certain nombre de différences fondamentales. • La spécification est disponible publiquement. • Elle bénéficie d’un engagement d’acteurs majeurs parmi les constructeurs de matériels d’impression 3D et les éditeurs de logiciels de conception, qui sont d’ores et déjà membres du consortium. • Elle ne propose pas d’étendre les principes d’encodage de la représentation polygonale utilisée aujourd’hui dans le format STL, ce qui constitue tout à la fois une simplification et une limitation au regard des considérations présentées dans la première partie de l’article. En revanche, la spécification est encore jeune et les aspects de treillis / lattices ou texture solide sont peu ou pas développés dans la documentation actuellement disponible, alors qu’il s’agit d’éléments fondamentaux pour l’interopérabilité avec certains formats solides et domaines industriels d’application. Il est difficile à l’heure actuelle de juger du devenir de cette nouvelle norme. Géométrie de conception (données CAO, intelligence embarquée, Geometric Dimensioning and Tolerancing / GD&T...) STL VRML / X3D STEP AMF Couleur et texture, lattices, gradients de propriété... Information de production / CAM (tranchage, finition...) Cycle de vie du produit (test non destructif, archivage, sécurité...) 3 3MF NDCode Géométrie d’impression ASME Y14.5 GD&T ? STEP-NC AMF Cartographie des principaux standards présentés. Un exemple concret La figure 3 résume graphiquement les standards présentés. En couleur vive, les standards conçus pour l’impression 3D, en pastel, les standards qui ne le sont pas. Les standards publics historiques (qui ont plus de dix ans) sont présentés en vert, les standards récents en jaune (moins de dix ans) et, en bleu, les initiatives industrielles (consortiums). On y voit la limitation du STL et du VRML, la couverture très étendue du STEP et du STEP-NC, mais avec le problème d’une conception non spécifique à l’impression 3D. L’AMF a actuellement une couverture fonctionnelle bien plus importante que le 3MF, d’autant plus que des initiatives sont en cours concernant les tests non destructifs, la sécurité… ainsi que des échanges sur des éléments comme les tolérances et dimensionnements (ou GD&T, couverts par ASME Y14.5, par exemple). À titre d’exemple, le positionnement revendiqué par le NDCode présenté dans la première partie de l’article est illustré à la droite du schéma. 40 A3DM magazine n°5 Des travaux préparatoires menés avec le concours de Quick Prod, spécialiste français de l’impression 3D pour la fabrication par cire perdue de pièces de joaillerie dans le contexte des standards et de la modélisation mathématique d’objets imprimables, permettent d’illustrer les problématiques de standards de données. En utilisant la représentation polynomiale NDCode introduite dans le numéro d’A3DM Magazine précédent (du type F-Rep supporté par AMF 1.2, bien que d’un degré supérieur), il a été possible d’encoder avec une précision exacte en format NDCode un modèle complexe, occupant moins d’un kilo octet, contre plusieurs dizaines voire plusieurs centaines de méga octets pour une représentation STL de qualité inférieure. Il est alors possible de le transférer numériquement (ici du Canada vers la France), de le traduire dans une représentation consommable par le matériel cible, de faire une impression 3D en cire puis de produire la pièce en argent comme sur la figure 4. NORMALISATION Cet exemple illustre bien l’avantage qu’il y a à faire évoluer les standards d’impression 3D, qu’il s’agisse de qualité, de stockage, de transfert ou de sécurité. Des technologies nouvelles qui poussent les normes à se réinventer La problématique de la simulation et du test non destructif Les applications industrielles de la fabrication additive ont besoin de processus de contrôle de qualité produit performants, en particulier en termes de métrologie mais également de test non destructif. Ces processus sont de grands consommateurs d’analyses non destructives (gammahertz, tomographie, acquisition laser…). La capacité à réintégrer le résultat de ces analyses, c’est-à-dire des données de type multislice ou voxel, dans les données de fabrication est un excellent moyen de contrôler la performance de la chaîne de fabrication. Les applications du domaine de la santé, et en particulier l’orthopédie, utilisent la fabrication additive pour adapter prothèses, orthèses et supports à la physiologie du patient, et cette physiologie est représentée par des données solides, là aussi de type multi-slice ou voxel. Pour ces deux domaines industriels, la capacité à gérer les textures solides et à importer les données multi-slice ou voxels apparaît comme absolument fondamentale. Les matériaux à gradients de fonctionnalité Les matériaux à gradient de fonctionnalité (« functionally graded materials » ou FGM) demandent pour leur fabrication par impression 3D d’introduire un contrôle fin de leur densité. C’est l’objectif des fonctionnalités de contrôle de lattices et de texture volumique d’AMF, par exemple, de supporter ce type de gradient de fonctionnalité, qu’il s’agisse de rigidité, d’opacité, de caractéristiques thermiques, etc. Ici aussi, qu’il s’agisse d’avionique, de formule 1 ou autres, les applications industrielles des gradients de fonctionnalité rendent essentiel le support des textures solides et des imports de représentations tels que la tomographie ou le voxel pour les standards d’impression 3D. 4 La et en la géométrie du pendant en NDCode le résultat de son impression 3D argent tel qu’illustré dans première partie de l’article. Les considérations de sécurité Un modèle numérique imprimable véhicule une grande partie, si ce n’est la totalité, de la propriété intellectuelle et technique associée à un produit. Pour cette raison, les considérations de sécurité sont absolument essentielles en matière d’impression 3D. Pour autant, ces considérations sont quasi absentes à la fois des normes historiques et des standards émergents. Des initiatives tentent d’introduire et d’implanter ces notions dans les standards. À ce titre, par exemple, le 3MF positionne le cryptage, à défaut de l’implanter. L’AMF fait mention à des champs ou méta-informations permettant d’identifier la source des données. Il existe également ponctuellement des échanges entre normes de sécurité et traçabilité et activités de normalisation de l’impression 3D. Par ailleurs, des activités de liaison inter normes, entre ISO/TC 261 (impression 3D) et ISO/TC 292 (sécurité et résilience), par exemple, sont en cours. On ne peut que souhaiter que ces convergences se développent, dans l’intérêt même des utilisateurs de la fabrication additive. Il est à noter qu’ici également, pour concevoir et implémenter des mécanismes de marquage et d’identification des objets imprimables, qu’il s’agisse de composants additionnels (RFID et autres dispositifs similaires) ou structurellement ajoutés à la modélisation géométrique de la pièce, les fonctionnalités de support des textures solides ou de représentation volumique s’avèrent une nouvelle fois incontournables. Auteur Jérémie Farret, secrétaire du sous-comité ASTM F42-04 de conception et responsable du groupe WK48549 sur le Support de la Modélisation Solide au sein du comité ASTM F42 - Fabrication Additive, expert technique mandaté par la délégation canadienne au comité technique ISO/TC 261 - Fabrication Additive, responsable du groupe JG64 sur le Support par AMF de la Modélisation Solide ([email protected]). A3DM magazine n°5 41 45 OC TOBRE 2016 LY O N - E U R E X P O Ce document est édité par FRANCE L E S E U L S A LO N B TO B E N F R A N C E EXCLUSIVEMENT DÉDIÉ À LA FABRICATION ADDITIVE 3dprint-exhibition.com aux J.O. 2016 à Rio RENCONTRE L’impression 3D À l’occasion des Jeux olympiques d’été à Rio, A3DM Magazine s’est intéressé aux technologies de fabrication additive dans le sport. Pour ces rencontres internationales, plusieurs athlètes chez les valides mais aussi en paralympique utilisent des équipement conçus par impression 3D. Tous les acteurs que nous avons contactés ne nous ont pas répondu. Nous vous proposons deux rencontres. Tout d’abord avec Clay Guillory, le fondateur et PDG de Titan Robotics, qui a aidé Billy Lister, un jeune cycliste paralympique atteint d’une maladie neurodégénérative qui a paralysé son bras gauche, à concevoir un guidon sur mesure. Ensuite, Nawale Chelghoum, commerciale chez Erpro & Sprint, qui est en charge du projet des guidons JetOne by S2A pour l’équipe française de cyclisme sur piste. Propos recueillis par Gaëtan Lefèvre, rédacteur en chef A3DM magazine n°5 43 RENCONTRE Clay Guillory Titan Robotics Clay Guillory est le fondateur et PDG de Titan Robotics. Ingénieur en mécanique, il a créé la société Titan Robotics dans son garage, il y a deux ans. D’abord vue comme un passe-temps, l’impression 3D devient son gagne-pain. Rapidement, il construit sa propre imprimante 3D grand format, pour son premier client, toujours dans son garage. Au cours des deux dernières années, la société a augmenté, passant du garage de la maison à un bâtiment à Colorado Springs. L’une de ses productions sera utilisée par un athlète paralympique aux Jeux olympiques de Rio. Pourriez-vous présenter Titan Robotics ? La société Titan Robotics est spécialisée dans la conception et la construction sur mesure d’imprimantes 3D grand format. Nous aidons les entreprises à travers le monde à améliorer la fabrication en utilisant l’impression 3D, en particulier pour de la production à grande échelle. À côté des machines de fabrication, nous réalisons également des travaux d’impression personnalisés. Avec E-Nabling The Future, nous avons travaillé bénévolement pour imprimer en 3D des prothèses pour des enfants ayant des membres manquants. À Titan Robotics, nous croyons que l’impression 3D peut être utile pour améliorer la vie de nombreuses personnes ayant un handicap physique, notamment grâce à des dispositifs d’assistance personnalisés. Qui est Allison Jones ? Allison Jones est ingénieure en mécanique et une athlète paralympique américaine. Elle a rejoint l’équipe Titan Robotics après avoir développé un intérêt pour l’impression 3D. Allison est une paracycliste et skieuse alpine pour l’équipe américaine. Les Jeux olympiques de Rio sont ses huitièmes Jeux. Elle a gagné huit médailles paralympiques dont deux médailles d’or, trois d’argent et trois de bronze, hiver comme été. Allison est née avec une malformation congénitale qui a stoppé sa jambe droite juste au-dessus du genou. Elle uti- 44 A3DM magazine n°5 RENCONTRE lise ses compétences en ingénierie pour concevoir des dispositifs de stabilité qui se fixent sur son vélo, puis elle les imprime en 3D pour tester l’aérodynamique. Après avoir trouvé la bonne conception, elle utilise la partie 3D imprimée pour mouler le produit final en fibre de carbone et l’attache à son vélo pour la compétition. Allison possède un diplôme en génie mécanique de l’université de Denver. Elle prévoit d’obtenir sa maîtrise en prothèse et orthèse, pour l’aider à continuer à concevoir et à fabriquer des prothèses et appareils de stabilité pour les compétitions sportives et loisirs. Elle espère être en mesure de poursuivre ce travail chez Titan Robotics en utilisant l’impression 3D grand format. Quel est le handicap de Billy Lister et quel était le défi pour Titan Robotics? Billy Lister (photo ci-contre) est un jeune cycliste paralympique. Une maladie neurologique a paralysé son côté gauche après avoir subi un accident cardiovasculaire lorsqu’il était adolescent. Billy fait face à un défi particulier à vélo. L’effort physique lui fait perdre tout contrôle de son bras gauche. La position inconfortable n’aide pas. Il se tend et perd ses moyens. Cela a ralenti Billy, en particulier sur les longs trajets pour les courses sur route. Après réflexion, Allison et lui ont décidé de concevoir un dispositif spécifique, attaché à son guidon, qui maintiendrait son bras dans une position confortable et aérodynamique. partie pourrait être imprimée en un jour. Allison et Billy étaient en mesure de réaliser plusieurs versions de la « perche de bras » pour tester et trouver une conception plus juste. L’impression 3D vous donne également la possibilité de concevoir des pièces complexes qui seraient normalement difficiles à concevoir. Cette technologie leur a donné la possibilité d’ajouter de petites fonctionnalités sur l’appareil, telles que le point de pression sur le poignet de Billy. Quel procédé et quels matériaux ont-ils utilisé pour concevoir cette « perche de bras » ? Le dispositif a été imprimé sur l’une des imprimantes 3D de Titan Robotics, utilisant le procédé appelé « FDM », « Fused Deposition Modeling » (impression 3D par dépôt de matière fondue). Il a été fabriqué à partir de filament plastique PETG. Quels ont été les critères de cette évolution ? Le dispositif devait être léger et aérodynamique, et assez fort pour supporter le poids de Billy lors d’une course de vélo. Quelle a été l’optimisation topologique apportée ? Les contraintes de temps ne nous ont pas laissé assez de temps pour optimiser ce dispositif. Nous avons réalisé l’impression 3D simplement tel qu’il fut conçu et physiquement testé par Allison et Billy. Quel a été le dispositif produit par l’impression 3D ? Allison et Billy sont venus un jour au bureau avec le modèle d’un dispositif de maintien pour le bras de Billy. Allison avait conçu ce modèle sur SolidWorks. Ils souhaitaient l’imprimer en 3D pour le tester sur le vélo de Billy. Ils ont dû ajuster la conception après le test et créer plusieurs versions de la « perche de bras ». Allison a réaliser que l’appareil pourrait avoir un autre rôle que celui de simplement tenir le bras de Billy, qu’il pourrait également exercer un point de pression sur son poignet pour détendre ses nerfs et redresser son bras. Cette position plus détendue et naturelle a permis à Billy d’augmenter sa vitesse de course. Pour Billy, ce dispositif a changé les règles et a joué un rôle majeur dans sa qualification pour les Jeux paralympiques de 2016 à Rio. Pourquoi avoir utilisé la technologie d’impression 3D ? L’impression 3D vous permet de concevoir et de fabriquer une pièce à très faible coût et dans un court laps de temps. Le plastique utilisé pour fabriquer le dispositif est relativement peu coûteux, et une nouvelle A3DM magazine n°5 45 RENCONTRE Nawale Chelghoum Projet guidons JetOne by S2A Nawale Chelghoum, commerciale chez Erpro & Sprint, est en charge du bon déroulement du projet des guidons JetOne by S2A. Ces guidons JetOne ont été développés pour les cyclistes de la Fédération française de cyclisme afin d’optimiser leur performance lors des derniers J.O. à Rio. Un travail réalisé en partenariat avec la soufflerie S2A. Erpro & Sprint a réalisé les guidons JetOne by S2A qui seront utilisés par les coureurs des équipes de France de cyclisme aux J.O. de Rio. De quoi s’agit-il ? Ce modèle de guidon est issu d’une étude en soufflerie réalisée par GIE S2A. Quelle a été l’optimisation topologique par rapport aux guidons précédents ? Il s’agit d’un guidon optimisé pour chaque athlète. Il est conçu en étudiant la position des sportifs et s’adapte ainsi parfaitement à chacun d’entre eux. Christophe Cadalbert, l’ingénieur de S2A qui a piloté le projet, s’est inspiré des profils issus de l’aéronautique afin de créer une structure légère, optimisant ainsi la résistance aérodynamique à laquelle les cyclistes font face lors des courses. L’optimisation des guidons s’est faite d’un point de vue aérodynamique afin d’obtenir les meilleures performances sur pistes mais aussi d’un point de vue structurel. En effet, l’intérieur du guidon est réalisé en structure lattice conférant légèreté et rigidité à la pièce. Seule la fabrication additive est capable de produire ces guidons. Cette technique d’impression couche par couche permet de réaliser la structure interne particulière du guidon et d’adapter chaque guidon à la morphologie du sportif. Quels sont les critères auxquels répondait cette optimisation ? L’allègement des structures et la résistance aux efforts exercés sur le guidon pour une plus faible traînée aérodynamique. D’autres parties du vélo sont-elles conçues par FA ou est-ce uniquement le guidon ? Uniquement le guidon, pour l’instant. Quel procédé et quels matériaux ont été utilisés pour concevoir les guidons JetOne by S2A ? Les guidons ont été fabriqués grâce à la fusion métallique. Ils ont été imprimés en aluminium, un alliage léger, sur une machine de fabrication additive métallique SLM 280. L’aluminium est un alliage léger qui résiste parfaitement à la pression exercée par les cyclistes. Il permet d’obtenir une structure résistante et légère. 46 A3DM magazine n°5 Selon la FFC, ce guidon sera commercialisé en septembre 2016. Pouvez-vous nous le confirmer ? Oui, le GIE S2A prévoit de commercialiser la gamme de guidons JetOne à la rentrée. Ainsi tout le monde pourra profiter des avancées techniques obtenues avec Erpro et la FFC. Expert en Fabrication Additive 40 ans de savoir faire dans l’automation et le contrôle de mouvement Division de Delta Equipement “ “ IMPRIMANTE 3D GRAND FORMAT OPEN SOURCE ERTS POSSIBILITÉ DE FAIRE DES INS • FABRICATION PAR FUSION DE FILAMENT • PROTOTYPAGE LARGES PIÈCES • ZONE IMPRIMABLE : 1m X 1m X 0.5m • PRODUCTION PETITES SÉRIES • OPEN SOURCE POUR LES LOGICIELS ET LES MATÉRIAUX • CRÉATION ET PERSONNALISATION AVEC PLUS DE 400 RÉFÉRENCES DISPONIBLES ( PLA, ABS, PETG, HIPS, PVA, NYLON, FILAMENTS FLEXIBLES, COMPOSITES ... ) RETROUVEZ LES INFORMATIONS SUR NOTRE SITE DÉDIÉ À LA FABRICATION ADDITIVE “ “ www.delta-3dprint.fr 15 - 19 rue Fernand Drouilly BP 8 92252 La Garenne Colombes Cedex [email protected] www.delta-3dprint.fr Division de Delta Equipement RETOUR D’EXPERIENCE Les grands supports topologiquement optimisés sont 25 % plus légers, présentent un meilleur rapport rigidité-poids et ont été réalisés en moins de temps qu’avec un procédé traditionnel. SOMMES-NOUS AU POINT DE BASCULEMENT ? L’impression métallique directe (DMP ou«directmetal printing ») progresse rapidement. Elle est passée du stade du prototypage à la production pour des applications critiques dans un domaine où le risque n’est pas permis. 3D Systems et Thales Alenia Space ont introduit le procédé DMP dans la fabrication de composants aérospatiaux. Par Koen Huybrechts, ingénieur projet chez Quickparts. T hales Alenia Space, basée à Toulouse, en France, est un des premiers fournisseurs mondiaux dans le domaine aérospatial avec des revenus qui dépassent les deux milliards d’euros en 2014. La compagnie emploie 7 500 personnes dans huit pays et se spécialise dans les télécommunications spatiales, la navigation, l‘observation de la Terre, l’exploration et les infrastructures orbitales. Elle collabore avec 3D Systems notamment pour la production de supports d’antenne (190 x 230 x 290 mm) pour un satellite de télécommunications géostationnaire. L’impression métallique directe est certifiée et disponible pour les applications aérospatiales de Thales Alenia Space utilisant notamment le titane. Aujourd’hui, pour certains produits comme les satellites, 80 % des pièces en métal sont conçues par impression 3D. 48 A3DM magazine n°5 RETOUR D’EXPERIENCE Les supports imprimés en DMP sont uniques et montés sur l’antenne d’un satellite de Thales Alenia Space. Une expertise rapide et efficace Thales Alenia Space a travaillé avec l’équipe des solutions Quickparts de 3D Systems en Belgique pour concevoir et imprimer les supports Ti6Al4V et garantir que tous les aspect de qualité et de tolérances. Quickparts est un fournisseur de pièces uniques qui propose une expertise dans la conception et l’impression 3D, ainsi qu’un support postfabrication éprouvé de manière à livrer des pièces qualifiées pour le vol. Thales Alenia Space et Quickparts ont travaillé ensemble pour mettre en œuvre une optimisation topologique dans les procédés d’impression 3D qui a suivi la conception suivant une approche orientée fabrication. L’optimisation topologique détermine l‘agencement du matériau le plus efficace pour répondre aux spécifications de performances précises d’une pièce. Elle prend en compte la place disponible, les contraintes qui doivent être supportées, les conditions limites et les autres facteurs critiques d’ingénierie. Chacun des quatre supports du satellite a nécessité une conception individualisée car ils sont montés sur les bords du réflecteur de l’antenne et visés sur une surface mise en forme. RETOUR D’EXPERIENCE L’équipe Quickparts de 3D Systems a optimisé topologiquement les supports d’une antenne sur un satellite de télécommunications géostationnaires Prouver sa valeur Les supports d’antenne ont été fabriqués par Quickparts sur une version bêta de la machine ProX DMP 320 de 3D Systems. Cette machine est conçue pour la production de pièces métalliques à usage industriel. Elle utilise une toute nouvelle architecture qui simplifie la préparation et offre la versatilité nécessaire à la production de toutes les géométries de pièces en titane (de classes 1, 5 et 23), en super alliage de nickel et en inox 316L. Des modules de fabrication échangeables offrent une versatilité accrue des applications et une réduction des temps d’arrêts lors des changements entre différents matériaux. Une chambre de fabrication sous vide contrôlée garantit que chaque pièce est imprimée en offrant les propriétés, la densité et la pureté chimique prévus. Les taux extrêmement bas d’O2 de la ProX DMP 320 offrent plusieurs avantages : une meilleure conservation de la qualité de la poudre, l’absence de micro-oxydation des pièces pendant l’impression, une réduction du nombre d’interstices d’oxydes pendant l’impression et des qualités mécaniques améliorées pour les alliages sensibles à l’O2 comme le titane. La combinaison de l’expertise Quickparts de 3D Systems et les possibilités de la machine ProX DMP 320 ont permis de répondre exactement aux besoins de Thales Alenia Space tout en diminuant le temps de fabrication. De plus, les supports en titane fabriquéspar DMP sont 25 % plus légers que des supports fabriqués traditionnellement et offrent un meilleur rapport rigidité / poids.Les coûts de production ont été considérablement réduit et le délai entre la commande et la livraison – qui comprend le temps de préparation des fichiers, l’impression 3D, le traitement thermique, la finition, le fraisage CNC, l’analyse du contrôle qualité, le nettoyage et la traçabilité des données – a été de quatre à cinq semaines contre 10 avec les méthodes traditionnelles. Accélérer l’adoption de la DMP Les supports de fixation d’antenne pour satellite ne constituent que le début de la collaboration entre Quickparts de 3D Systems et Thales Alenia Space. En 2015, 3D Systems a produit plus de 50 composants spatiaux pour trois satellites de télécommunications géostationnaires de Thales Alenia Space. Selon Florent Lebrun, spécialiste en fabrication additive pour les applications dans les antennes, cette dernière souhaite doubler la production en 2016 en utilisant le procédé DMP. Cette collaboration est emblématique de l’accélération de l’utilisation de l’impression 3D et de procédé tel que la DMP par les organisations de la défense et de l’aérospatial. 50 A3DM magazine n°5 CRÉEZ AVEC NOUS LES INNOVATIONS DE DEMAIN Materialise, leader mondial de l’impression 3D PROTOTYPAGE RAPIDE 25 ans d’expérience La plus importante capacité en Europe Très grand choix de matériaux et de finitions Service en ligne 24h/24h, 7 jours sur 7 L’impression 3D intégrée au concept-car PEUGEOT FRACTAL | crédits : PEUGEOT SERVICES D’INGÉNIERIE Optimisation des données pour le prototypage rapide Conception pour la fabrication additive Application de textures Création des structures allegées Production en série pour l’industrie aéronautique FABRICATION ADDITIVE CERTIFIÉE Machines et ressources dédiées pour les pièces de production Logiciels propriétaires d’automatisation et contrôle Processus de fabrication certifié pour l’aéronautique et le médical ISO 9001 – EN 9100 – EASA Part 21G – ISO 13485 SEIKO Xchanger : une monture personnalisable en polyamide MATERIALISE FRANCE www.materialise.fr St Marcel les Valence (siège social) T +33 4 75 25 99 10 F +33 4 75 58 15 97 E [email protected] Ile de France Stèphane Eeckeman T +33 6 07 21 22 24 Nord Gregory Gesquière T +33 6 50 30 07 93 E E [email protected] [email protected]