criquets, sauterelles, grillons - Europe Solidaire Sans Frontières
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URI : http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article26692 Europe Solidaire Sans Frontières > Français > Europe & France > France > Ecologie : Parc des Beaumonts > Entomologie : rapports > Orthoptères (criquets, sauterelles, grillons) des Beaumonts à Montreuil (...) Orthoptères (criquets, sauterelles, grillons) des Beaumonts à Montreuil (Seine-Saint-Denis) mardi 23 octobre 2012, par ROUSSET Pierre, SPANNEUT Laurent (Date de rédaction antérieure : 22 octobre 2012). Des compléments pourront être apportés à cet article. Nous espérons notamment collecter d’autres photos... Dernier ajout : 10 juin 2013 Sommaire Les orthoptères Liste systématique des espèces Quelques photos L’identification des orthoptères du Parc des Beaumonts à Montreuil (Seine-Saint-Denis) est surtout le fait de Laurent Spanneut. La plupart des observations rassemblées ici ont été réalisées durant les années 2004-2008. Elles complètent un premier inventaire réalisé par Serge Gadoum dans les années 1990. Les milieux évoluant, la présence et l’abondance des espèces peuvent varier assez rapidement. De même, le changement climatique commence à faire sentir ses effets. Depuis quelques années, il y a eu beaucoup moins de prospections concernant les orthoptères. Il y a certainement encore des espèces à rechercher, notamment sur les bords de la mare perchée : Œdipodes et Tétrix sont de bons voiliers qui peuvent arriver à tout moment sur le site et peut-être le coloniser. Le Grillon des bois, si commun dans le bois de Vincennes, pourrait lui aussi venir occuper les lisières du parc Mabille. A rechercher aussi le criquet des clairières et le criquet noir-ébène. Les orthoptères La classe des insectes inclut une trentaine d’« ordres ». Celui des orthoptères (Orthoptera) comprend les criquets (Caelifera), les sauterelles et les grillons (Ensifera) : trapus, robustes, ils ont une tête volumineuse et des pattes postérieures très développées, conçues pour le saut. Ils possèdent habituellement des ailes membraneuses, protégées au repos par des élytres, qui leur permettent aussi souvent de voler – en général sur de courtes distances, mais parfois plus longuement. Ils sont pourvus de mandibules propres à broyer. De nombreuses espèces stridulent en frottant deux parties de leur corps. Les sauterelles et grillons frottent les ailes l’une contre l’autre, tandis que les criquets frottent les fémurs contre les ailes. La plupart des orthoptères émettent ainsi des « chants » plus ou moins audibles à nos oreilles. Ces chants aident fréquemment les connaisseurs à identifier les espèces. Les orthoptères sont ovipares (ils pondent des œufs). Éclos, les jeunes ressemblent à des adultes en miniature (il n’y a pas de métamorphose) et effectuent plusieurs mues avant de devenir adulte. Les ailes n’apparaissent qu’aux derniers stades de mue. Les criquets (famille typique : les Acrididae) possèdent de courtes antennes. Actifs généralement le jour, appréciant les milieux ensoleillés, végétariens, ils « chantent » souvent, mais certaines espèces sont « muettes » à nos oreilles : elles ne stridulent pas. La plupart des criquets sont adultes à partir de juillet et meurent en août-septembre. En Île-de-France, les minuscules Tétrix constituent le seul groupe parmi tous les orthoptères à pouvoir supporter l’hiver au stade adulte. Les sauterelles (famille typique : les Tettigoniidae) sont pour la plupart omnivores, se nourrissant de végétaux et d’autres insectes (certaines espèces sont uniquement carnivores). Elles possèdent de très longues antennes et, pour ce qui est des femelles, un long oviscapte en lame, servant à la ponte (les criquets ont un oviscapte peu visible en forme de courte pince). Elles sont d’activité surtout crépusculaire et nocturne et leurs « chants » sont généralement plus sonores et longs que ceux des criquets, mais plusieurs sont inaudibles car ultra-sonores. Les sauterelles sont plus tardives que les criquets : on trouve la majorité des adultes en août. Certaines résistent bien au froid et survivent jusqu’aux gelées. Les grillons (famille typique : les Gryllidae) ressemblent aux sauterelles, s’en distinguant notamment par la forme des élytres et des oviscaptes. Ils « chantent », peuvent être végétariens ou omnivores, préfèrent marcher que sauter. Dans notre région, les grillons sont représentés par très peu d’espèces. Ces dernières sont relativement précoces, les adultes apparaissant avant la fin du printemps. Liste systématique des espèces identifiées Criquets chanteurs [La description (simplifiée) des chants est généralement tirée de Michael Chinery, Insectes de France et d’Europe occidentale, Arthaud, 2000).] Le Gomphocère roux Gomphocerippus rufus Visible en juillet-septembre. Fréquente les clairières et lisières, ainsi que les prairies. Reste souvent au sol mais peut monter dans les ronciers. Alimentation : végétaux (graminées). « Chant » : ronronnement régulier (bruit de soie), monte légèrement en puissance au cours de la stridulation. Le Criquet mélodieux Chorthippus biguttulus L’une des espèces les plus répandues dans nos régions, visible entre juillet et octobre. Son « chant » est caractéristique mais complexe, une succession rapide et montant en puissance de sons métalliques et chuintants, s’interrompant brusquement. Le Criquet duettiste Chorthippus brunneus Répandu, visible dès le mois de juin (souvent le premier criquet entendu) et jusqu’en octobre. Fréquente les pelouses sèches ou clairsemées à herbe rase (prairies calcaires…). Alimentation : graminées et autres végétaux. « Chant » : bref bourdonnement strident (« trrr »), répété (parfois en duo, d’où le nom d’espèce). Le Criquet des pâtures Chorthippus parallelus Très commun, visible en juin-octobre. Fréquente une grande variété de milieux, dont les prairies à végétation haute. Alimentation : graminées et autres végétaux. Son « chant » est relativement monotone, des grattements grinçants, assez rapides. Le Criquet marginé Chorthippus albomarginatus Répandu, visible en juin-octobre. Peu commun et localisé en Île-de-France. Fréquente les prairies plus ou moins humides, denses, surtout basses. Alimentation : graminées et autres végétaux. Chant relativement doux et lent, avec de longues pauses. Le Criquet verte-échine Chorthippus dorsatus Commun aux Beaumonts, dans les friches et prairies. Visible en juillet-octobre. Espèce relativement tardive, la majorité des individus étant adultes en septembre. Le Criquet des mouillères Euchorthippus declivus Assez commun aux Beaumonts, dans les zones ouvertes de la friche et des abords. Visible en juilletoctobre. Chant liquide, un peu rauque. Les sauterelles Le Phanéroptère commun Phaneroptera falcata Commun. Visible d’août à octobre. Fréquente les endroits ensoleillés riches en arbustes, également présent dans d’autres milieux à végétation arbustive. Le « chant » est une petite strophe discrète, entendue surtout après la tombée de la nuit. Le Phanéroptère méridional Phaneroptera nana Commun. Visible en août-octobre. Sur les buissons. « Chant » : strident cliquetis métallique, surtout nocturne, aux notes plus détachées que celles du Phanéroptère commun. La Sauterelle [Leptophye] ponctuée Leptophyes punctatissima Visible en juillet-novembre. Ne vole pas. Fréquente la végétation dense : haies arbustives, ronces, herbes hautes où elle se confond, passant inaperçue. Se nourrit surtout de végétaux (feuillage) et quelques pucerons. « Chant » : un discret grattement à peine audible (à moins d’un mètre !). Active jour et nuit. Le Méconème méridional Meconema meridionale Probablement commun mais très discret. Visible de juillet à novembre. Ne chante pas. Activité nocturne. On le trouve normalement caché sous le feuillage. Plusieurs observations d’automne ont été faites dans les immeubles périphériques au parc des Beaumonts. Le Conocéphale bigarré Conocephalus fuscus (C. discolor) Visible en juillet-octobre. Fréquente les hautes herbes en milieux secs ou humides, roselières. Se cache rapidement derrière les tiges à l’approche de l’observateur. Alimentation : végétaux. « Chant » anodin et feutré, évoquant le bruit d’une lame aiguisée sur une meule ou celui d’une machine à coudre, un ronronnement sans beaucoup de variation. Diurne et nocturne. Le Conocéphale gracieux Ruspolia nitidula Synonyme : Conocéphale mandibulaire Devenu commun, cette espèce plutôt méridionale est arrivée dans le parc lors des années chaudes 2003-2005. Visible en juillet-octobre. Fréquente les milieux à grandes herbes. Monte dans la végétation ou sur les clôtures du parc pour striduler. « Chant » prolongé et strident, presque désagréable. Nocturne. La Grande Sauterelle verte Tettigonia viridissima Répandue dans nos régions, mais en petit nombre aux Beaumonts. Visible en juillet-octobre. Vole bien. Grande taille. Fréquente des milieux à la végétation inégale, à l’habitat varié : sur les arbres, les buissons, les broussailles dans les prairies. Omnivore (surtout des invertébrés). « Chant » qui porte loin, long, ponctué de courts silences, comme une scie mécanique, une roue de bicyclette ou une machine à coudre. Active de l’après-midi jusqu’à tard la nuit, avec une intensification au crépuscule. L’Éphippigère carénée Uromenus rugosicollis Une donnée d’un individu mâle trouvé dans Paris par V. Vignon et relâché dans le parc par LS, sans intérêt particulier car absente d’Île-de-France (animal sans doute transporté accidentellement). La Decticelle chagrinée Platycleis albopunctata Commune sur les zones talutées herbeuses (mare perchée, butte aux buddléias…) et le long du fossé, en densité moindre ailleurs. Espèce en diminution en Île-de-France mais qui se porte bien aux Beaumonts. La Decticelle carroyée Platycleis tessellata Probablement commune dans les secteurs de friche sèche, mais son chant inaudible rend la détection difficile. Plusieurs chanteurs entendus sur quelques mètres carrés de la « savane » lors d’une soirée calme. L’espèce plonge au sol à la moindre alerte et possède des couleurs cryptiques. La Decticelle bariolée Metrioptera roeselii Répandue. Visible en juin-septembre. Fréquente des prairies sèches ou humides et la végétation herbacée luxuriante (bords de rivières…). Omnivore, mais surtout des végétaux. « Chant » prolongé et grésillant (comme un forage ou une fraise de dentiste) qui évoque parfois celui de la cigale. Actif surtout de jour. La Decticelle cendrée Pholidoptera griseoaptera Très commune. Visible en juillet-novembre. Ne vole pas. Fréquente des végétations basses et denses : haies, clairières, bords de chemin, amas de ronces, orties, parcs… Omnivore. « Chante » l’après-midi (un peu) ; le soir (plus) et la nuit : une triple note fondue en une seule vibrée (pssrrt), irrégulièrement répétée. Discrète (se cache dans la végétation), active surtout le soir et la nuit. La Decticelle bicolore Metrioptera bicolor Une donnée de 2 mâles « chanteurs », pas de reproduction prouvée. Les grillons Le Grillon d’Italie Oecanthus pellucens Visible en juillet-octobre. De structure très fine pour un orthoptère. Corps aplati. Fréquente les buissons et grandes herbes, jusqu’à un ou deux mètres de haut. Alimentation surtout végétale. « Chant » doux et nuancé : une note basse et mélodieuse, mais monotone (griii-griii), longuement répétée à la tombée de la nuit. Actif surtout la nuit. Laurent Spanneut Pierre Rousset Quelques photos Les photos ci-dessous ont été réalisées au parc des Beaumonts. Le Criquet des pâtures Chorthippus parallelus Criquet des pâtures, Chorthippus parallelus. 27 juillet 2015. Cliché Pierre Rousset. Criquet des pâtures, Chorthippus parallelus. 16 août 2016. Cliché Pierre Rousset. Criquet des patures, Chorthippus parallelus. 10 juillet 2010. Cliché Alain Bloquet. Criquet verte-échine Criquet verte-échine, Chorthippus dorsatus. 14 septembre 2016. Clichés Pierre Rousset. Le Phanéroptère méridional Phaneroptera nana Le Phanéroptère méridional, Phaneroptera nana. 8 septembre 2013. Photo Pierre Rousset. Le Phanéroptère méridional, Phaneroptera nana. 24 septembre 2016. Photo Pierre Rousset. La Sauterelle [Leptophye] ponctuée Leptophyes punctatissima Leptophye ponctuée, Leptophyes punctatissima. 9 août 2014. Photo Pierre Rousset. Le Conocéphale bigarré Conocephalus fuscus (C. discolor) Le Conocéphale bigarré, Conocephalus fuscus. 4 septembre 2014. Photo Pierre Rousset. Conocéphale gracieux Ruspolia nitidula Le Conocéphale gracieux, Ruspolia nitidula. 7 août 2010. Cliché David Thorns. Le Conocéphale gracieux, Ruspolia nitidula. 27 août 2010, cliché A. Lantz. Le Conocéphale gracieux, Ruspolia nitidula. 14 septembre 2016. Photo Pierre Rousset. La Grande Sauterelle verte Tettigonia viridissima La Grande Sauterelle verte, Tettigonia viridissima. 12 juillet 2014. Photo Pierre Rousset. La Grande Sauterelle verte, Tettigonia viridissima. 17 juin 2016. Photo Pierre Rousset. La Grande Sauterelle verte, Tettigonia viridissima. 21 juillet 2015. Photo Pierre Rousset. Grande sauterelle verte, Tettigonia viridissima (larve). 10 juillet 2010. Cliché Alain Bloquet. La Grande Sauterelle verte, Tettigonia viridissima. 19 juin 2016. Photo Pierre Rousset. La Decticelle chagrinée Platycleis albopunctata La Decticelle chagrinée, Platycleis albopunctata. 21 août 2014. Photo Pierre Rousset. Decticelle spe ou cendrée Decticelle cendrée, Pholidoptera griseoaptera. 5 juin 2011. Photo Roland Paul Larve de decticelle. Photo Laurent Spanneut. Larve de decticelle, le 7 juin 2013. Photo Pierre Rousset. Larve de decticelle, le 3 mai 2013. Photo Pierre Rousset. Elles évoquent la Decticelle cendrée, mais à cet âge là, d’autres decticelles peuvent être brunes (la carroyée, la chagrinée, même la bariolée).