Pour les Eyraguais, la fête de la Saint

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Pour les Eyraguais, la fête de la Saint
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CHÂTEAURENARD
Lundi 14 Janvier 2008
www.laprovence.com
TRADITION / Demain, le village tout entier mangera saucisses et andouillettes
Pour les Eyraguais, la fête
de la Saint-Bonet est sacrée
,ZOOM SUR...
Par Nelly Bouchet
[email protected]
P
our moi, c’est une journée de fête entre amis,
parents et Eyraguais.
C’est un jour où l’on mange
deux plats traditionnels que
ma famille mange depuis
des années : la carde à l’anchoïade en entrée et puis la
saucisse et l’andouillette suivies d’un gâteau des rois
pour finir. Voilà pour le repas. Mais avant, il y a une
bonne bourgine suivie d’un
apéro entre copains." À l’instar de Gilbert, alias le Frisé,
tout bon Eyraguais qui se respecte répondra la même chose, si on lui demande ce qu’il
fera demain, jour de la
Saint-Bonet.
Certains évoqueront aussi
bien sûr la traditionnelle
messe à la chapelle dédiée
au saint. Les Chrétiens pratiquants, en effet, ne risquent
pas de manquer ce rendez-vous qui demeure pour
eux la raison d’être de cette
fête locale.
Souvenirs d’enfance
Mais pour eux comme pour
la majorité des gens du village, pas question de vivre un
15janvier sans assister le matin à l’encierro à l’eyraguaise, animé par un taureau de
LE TÉMOIGNAGE
4ARC-EN-CIEL CHANTERA À L’OPÉRA / Après une
fin d’année 2007 bien chargée (ci-dessus à l’église), les
33 choristes d’Arc-en-ciel répètent leur concert du
16 mai à l’opéra d’Avignon avec Guy Bonnet et celui du
13 juin à Châteaurenard hommage à Brassens. / Photo N.B.
LES ÉCHOS
4CHÂTEAURENARD
Le second Festival des soupes
0Chaque année depuis des lustres, l’encierro à l’eyraguaise - une animation unique en France - se
/ Photo N.B.
déroule dans les rues du village, où les bourgineurs promènent un taureau d’Aubanel.
la manade d’Aubanel, et
sans partager les saucisses
et andouillettes.
"Les meilleurs souvenirs
sont toujours ceux de l’enfance. Ce jour-là il n’y avait pas
classe. On partageait ce repas en famille ou entre amis.
Pour moi c’était encore
Noël", raconte par exemple
Josiane Pierracini. Pour qui
l’odeur du mets grillé incon-
de Jean-Pierre
tournable a quelque chose
de la saveur de la madeleine
de Proust. "Le village embaumait. Certaines années,
le travail ne permettait pas
d’être à Eyragues. Alors papé Gilles venait manger
avec nous à Sorgues ou à Violès celles que maman avait
fait cuire préalablement." Et
d’expliquer que la seule fois
où elle n’a pas pu sacrifier à
LE SOUVENIR
la coutume, ce fut à la naissance de ses jumelles. Elle
était à la maternité le jour
J ! "Mais je me suis rattrapée
en rentrant. Foi d’Eyraguaise. Aujourd’hui on se réunit
toujours en famille et entre
amis, c’est très important
pour nous." Et aussi pour les
amis des villages voisins.
Nul doute qu’ils seront aussi
là, demain à 11 h 45. 3
de Michel Gavanon
AU RISQUE D’ÊTRE RENVOYÉ ET MÊME LORSQU’IL NEIGE
Il y a 35 ans, alors qu’il venait d’être embauché, ce
jeune Eyraguais n’a pas hésité à se faire porter absent.
Le président du comité des fêtes se souvient de l’édition
2002. Le froid vif n’avait pas empêché la bourgine.
À 18 ans, quand il a quitté son village "pour aller faire fortune à
Châteaurenard", Jean-Pierre s’est fait embaucher chez Bâti soleil. Le responsable était alors Salvador Bou, un Eyraguais. Et voilà
que le jour de la Saint-Bonet arrive. Vu son jeune âge, de peur
qu’il ne lui accorde pas la journée, il n’est pas allé travailler. Le
lendemain, en arrivant à l’entreprise, ses collègues lui ont dit : "Il
y a Bou qui te demande au bureau. Là, je me suis dit, ça y est, je
vais me faire renvoyer", raconte le quinquagénaire. Ce ne fut pas
le cas. Le chef lui a en effet dit qu’il savait, quand il l’avait embauché, qu’en bon Eyraguais, il ne viendrait pas travailler le jour de
la Saint-Bonet. Cette anecdote prouve au moins deux choses. La
solidarité entre gens du village, mais aussi "les risques qu’un vrai
Eyraguais peut prendre pour la Saint-Bonet !". 3
"Parmi les innombrables souvenirs que j'ai de la Saint-Bonet et
de la bourgine, il y a cette fameuse année 2002, où il avait abondamment neigé quelques jours avant le 15. Après avoir longuement réfléchi, nous avons finalement décidé de maintenir la sortie du taureau, même sur un périmètre restreint. Notre sens de la
tradition est très fort à Eyragues. Nos agents techniques municipaux se sont démenés durant plusieurs jours pour déblayer la
neige des trottoirs empruntés par l'animal... Quelques grincheux les auraient interpellés pour leur signaler qu'on en faisait
plus pour les taureaux que pour les gens (sic). Finalement, la
bourgine a bien eu lieu, par un froid vif, et il a fallu un apéritif
conséquent suivi de la traditionnelle andouillette (chez Gandar,
en présence de Pierre Aubanel en personne) pour dégeler." 3
Recueilli par N.B.
Recueilli par N.B.
LE MENSONGE
de Marcel
LE PROGRAMME
Le 15 janvier 1959, un jeune Eyraguais, alors sous les drapeaux, se trouvait en Algérie, un matin de Saint-Bonet. Comme la tradition le lui imposait, il fallait qu’il trouve à manger
une saucisse. Mais en Afrique du nord, et de surcroît dans le
bled, les charcutiers ne couraient pas les rues. Alors notre bidasse alla trouver le cuistot d’un camp militaire, lui expliqua
son problème, en insistant sur le fait, que par coutume, "ou
par superstition", un Eyraguais, devait manger le 15 janvier,
une saucisse ou une andouillette. Sinon, cela risquait de lui
porter malheur. Et pour le convaincre, il ajouta "mais aussi à
tous ses copains du commando". Devant autant d’insistance,
le cuistot chercha une solution. À sa façon, il la trouva. On lui
avait livré des poulets. Il récupéra la peau de l’un d’eux, en fit
un manchon qu’il remplit de différentes viandes hachées, le
tout bien ficellé, qu’il fit griller. Quand il servit cette "saucisse"
au jeune Eyraguais, celui ci se mit à pleurer... de joie. Les années suivantes, il reçut des saucisses sèches de son village que
Recueilli par N.B.
lui fit parvenir Jacques Copiatti. 3
Une exposition et une
conférence d’Aubanel
annoncent la fête.
Cette année, la fête a commencé plus tôt. Depuis hier, se
tient en effet à la salle Baudile-Lagnel, une remarquable
exposition de photos de Pierre
Aubanel, dont un des taureaux
anime depuis des années le
rendez-vous séculaire de l’encierro à l’eyraguaise du 15 janvier. Le manadier y raconte 40
ans de foi et de passion taurine. Ce soir, à 20 h 30, sous la
houlette de l’association Li Vihado, le petit-fils de Baroncelli animera une conférence
avec diaporama au même endroit. Demain, une messe sera
0Inscription gratuite obligatoire au 쏼 04 90 24 25 50 (avant le 28 janvier).
Municipales : un 3e forum de Nicette Aubert
Nicette Aubert et son équipe invitent les Châteaurenardais
au 3e forum du projet citoyen dynamique et solidaire de la
liste "Châteaurenard autrement". Il aura lieu le vendredi
18 janvier à 19 h, à l’école maternelle de l’Argelier. "Dans
une démarche de démocratie participative, nous travaillerons ensemble à l’élaboration d’un projet partagé, fondé sur
le développement durable."
4ROGNONAS
Les prochains lotos au village
Ce dimanche, le club Canto Maï propose un loto à 14 h 30, au
centre culturel ; vendredi 25 janvier à 20 h 30, ce sera l’association des parents d’élèves de l’école et du collège Alpilles-Durance, au même endroit. Le bénéfice aidera à financer des sorties scolaires. Enfin, dimanche 27 à 14 h 30, ce sera
l’association d’aide à domicile.
45549
AUBERGE DE NOVES
13550 NOVES
des festivités
UN STRATAGÈME QUI A PAYÉ CROSS, ENCIERRO, SAUCISSES
Alors qu’il était soldat en Afrique du Nord, Marcel
a réussi a faire respecter la tradition de la saucisse.
/ Photo N.B.
Forte du succès de la première édition en février 2007, l’Association pour la conservation du patrimoine remet le couvert
et proposera un nouveau festival des soupes le 2 février, à
18 h 30, à la salle du Rialto (allées Marcel-Jullian).
FAX: 04.90.24.28.00
4*-12km sud avignon
email:[email protected]
ENGAGE POUR PRISE POSTE
1ÉRE SEM.FÉVRIER
Récept. H/F
Anglais courant indisp.allemand souhaité
0Pierre Aubanel, Pierre Pancin
hier lors du vernissage. / Ph N.B.
dite à la chapelle. Un cross des
écoles sera organisé sur la place à partir de 9 h. L’encierro débutera à 11h45, animé par la
peña la Gardounenque. 3
N.B.
Personnel salle
Chef de rang/commis/H/F
Femme de chambre / Valet bagagiste
CDD jusqu’ a fin octobre