VISION de la DEFENSE EUROPEENNE

Transcription

VISION de la DEFENSE EUROPEENNE
VISION de la DEFENSE EUROPEENNE
EUROPEAN DEFENCE VISION
Lettre
de
l’Association
des auditeurs
des sessions européennes
de
l’Institut des hautes études
de défense nationale
« De l’Atlantique à l’Oural »
UNION IHEDN
Europe IHEDN
DECEMBRE 2011
N° 11
SOMMAIRE
p.1
Editorial
p.2 et 3
Assemblée générale du 3 mai 2011
p.4 et 5
Colloque du 3 mai 2011
«Les conditions d’engagement des
forces armées : quelle perception
par les citoyens européens ? »
EDITORIAL
Dear Fellow Members, Bonjour from Paris!
In this issue of European Defence Vision, as well as bringing you a series of
very interesting articles, we are highlighting two fascinating aspects of
cooperation in Europe. Both examples are centred on the country which took
the initiative, starting some 23 years ago in 1988, to invite us all to attend the
European Sessions in the IHEDN.
25 years previously in 1963, France and Germany had agreed the Treaty of the
Elysée. This Treaty, as you will see from the article by Holger MAHNICKE, is
very much alive and well and it is highly likely that it will be considerably
updated on the occasion of its 50th Anniversary, in 2013...
The Lancaster House Treaties which France signed with the United Kingdom in
November 2010 - only one year ago - mirror the pragmatic approach which
both countries have brought to European security and defence cooperation, as
may be deduced from David CHUTER's article.
p. 6 et 7
« Franco-British defence
cooperation » par David CHUTER
I very much hope that we shall add further articles in future editions of this
Letter outlining other examples of both bilateral and multilateral defence
cooperation on the European scene.
p. 8 et 9
« La coopération franco-allemande
en matière de défense »
par Holger MAHNICKE
These cooperative efforts may be a long way from the idea of structured and
permanent cooperation laid down with such minutiae in the Treaty on European
Union. They do however represent the "art of the possible" in face of the
extremely difficult financial challenges confronting all our countries, with our
defence budgets suffering drastic cuts.
p. 10 et 11
« The Slovanian army, a reliable
partner for euro-atlantic
integration » par Jozef KUNIC
p.12
Agenda - Brèves
Please send us your views and let us know of other, similar, initiatives being
put in place in your own part of Europe - we have a real opportunity to learn
from each other, to our mutual benefit!
With very best wishes,
ASSEMBLEE GENERALE DU 3 MAI 2011
La 11ème Assemblée générale ordinaire de l’Association
des auditeurs des sessions européennes de l’IHEDN
(Europe IHEDN), s’est tenue le 3 mai 2011 au 43 avenue
du Président Wilson à Paris.
Le Président Colin CAMERON a remercié tous les membres
de l’association qui assistaient à cette assemblée générale et
en particulier ceux venant de l’étranger : notamment
l’ambassadeur Herbert JESS (Allemagne), l’ambassadeur
Jozef
KUNIC (Slovénie) et Rasvan ROCEANU
(Roumanie), Vice-président de l’Association des auditeurs
roumains de l’IHEDN ; mais aussi, le professeur Detlef
PUHL (Allemagne), qui est actuellement en poste à la
Délégation aux Affaires stratégiques du ministère français de
la Défense et le colonel Zaim KUCI (Albanie), Attaché de
défense d’Albanie à Paris qui représente ici les auditeurs
albanais de l’IHEDN.
Le Président Colin CAMERON a d’abord présenté le rapport
moral, rappelant que l’association regroupe actuellement 469
membres ayant participé à une des dix sessions européennes
de l’IHEDN à Paris Ceux-ci sont issus – en comptant la
France – de 36 pays européens, « de l’Atlantique à
l’Oural »… Sont inclus, en effet, dans cette grande Europe :
la Russie, l’Ukraine, la Moldavie ...
Les sessions européennes de l’IHEDN ont été suspendues en
2005 en raison de la création du Collège européen de
sécurité et de défense (CESD). Il faut savoir que deux
auditeurs de ce collège ont demandé à faire partie de notre
association.
Pour faire face à cette situation préoccupante, il a été décidé
d’ouvrir l’association aux auditeurs européens des sessions
nationales et régionales de l’IHEDN. Un courrier leur a été
adressé pour leur proposer une adhésion sans frais comme
membre associé.
Grâce au Conseil d’administration et au Bureau de
l’association, composés de bénévoles toujours disponibles et
motivés, il a été possible, cette année encore, de tenir nos
engagements :
- Tout d’abord, informer les membres de l’association par
un envoi semestriel se composant de rapports et de
publications récentes sur la défense européenne. En 2010,
ces envois ont eu lieu en janvier et décembre.
- Deuxièmement, assurer cette diffusion de façon pertinente,
grâce à un fichier des adresses postales que nous essayons en
permanence de réactualiser.
- Troisièmement, faire mieux connaître l’association grâce à
son site internet. Celui-ci doit régulièrement être modifié et
complété. Ce qui n’est pas toujours évident car l’association
est obligée de passer par des intermédiaires. Deux sites
internet présentent l’association : celui de l’IHEDN et celui
de l’Union-IHEDN.
- Quatrièmement, resserrer les liens entre les membres grâce
à notre Lettre d’Information « Vision de la défense
européenne / European defence vision ». La Lettre existe en
version papier et également sur le site internet. Elle
comporte des articles en français et en anglais. En 2010,
pour des raisons financières notre association n’a pu réaliser
qu’un seul numéro (n°10), en novembre 2010.
L’association a reçu une lettre de félicitations de Mme Irina
BOKOVA, Directrice générale de l’UNESCO et membre
d’Europe IHEDN dont voici un extrait : « Je tiens également
à vous exprimer notre appréciation pour la documentation
que vous faites parvenir à l’UNESCO régulièrement et, en
particulier, pour le numéro 10 de votre lettre Vision de la
défense européenne / European defence vision pour laquelle
je vous félicite ».
- Cinquièmement, dès 2005, l’association a mis en place des
Délégués dans plusieurs pays européens dont sont issus nos
membres.
Ces Délégués sont actuellement au nombre de neuf :
Allemagne : Herbert JESS et Detlef PUHL / Italie : Général
Gianfranco NALDI / République Slovaque : Jozef
ZIGRAY/ République Tchèque : Jiri DOLEZEL /
Roumanie : Liviu MURESAN / Royaume-Uni : David
CHUTER / Russie : Nadia ARBATOVA / Slovénie : Jozef
KUNIC
- Par ailleurs, l’association a organisé un colloque sur
« Quelle défense européenne sans armement européen ? » le
4 mai 2010 (Voir le compte rendu).
- Enfin, comme par le passé, l’association a apporté son
concours à l’IHEDN, en participant notamment aux réunions
de valorisation du réseau des auditeurs étrangers.
Notre association a soutenu aussi, comme d’habitude,
l’Union-IHEDN. Bernard LAUGIER, outre ses fonctions au
Conseil d’administration et au Bureau de l’Union-IHEDN –
en tant que Secrétaire général de l’Union-IHEDN – est
chargé au sein du Bureau de notre association, de maintenir
et renforcer les liens avec l’Union-IHEDN. Ce qui
représente un très gros travail.
N° 11 – Décembre 2011 – p. 2 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision
ASSEMBLEE GENERALE DU 3 MAI 2011
Par ailleurs, notre association a poursuivi sa collaboration
avec la revue Défense en tenant, depuis janvier 2008, une
Tribune dans cette revue.
A chaque numéro, c'est-à-dire tous les deux mois, une page
entière est laissée à notre association pour traiter d’un sujet
de défense européenne. La page porte comme en-tête :
« European defence vision. Notes et analyses de
l’Association des auditeurs européens de l’IHEDN ». Le
Président CAMERON a remercié tous ceux qui ont apporté
leur contribution à cette Tribune : Corine CABALLEROBOURDOT (E.98), l’ambassadeur de Pologne à Paris
Tomasz ORLOWSKI (E.95), Detlef PUHL (E.95), JeanPierre CHEHENSSE (C), Claude DEHOUCK (E.94) et le
colonel Zaim KUCI de l’ambassade d’Albanie à Paris.
Le Président Colin CAMERON a ensuite exposé les
activités prévues pour 2011 :
- un colloque annuel qui aura lieu cet après-midi et aura
pour thème « Les conditions d’engagement des forces
armées : quelle perception par les citoyens européens ? ».
- une Lettre d’information qui, en raison de problèmes
financiers, ne paraîtra qu’en décembre 2011.
- Par ailleurs, comme par le passé, l’association apporte son
concours à l’IHEDN. C’est, en effet, grâce à elle qu’ Irina
BOKOVA, Directrice générale de l’UNESCO et membre
actif de l’association, est intervenue le 7 mars 2011, lors
des « Lundis de l’IHEDN », pour prononcer, devant un
auditoire de 950 personnes, une conférence très intéressante
sur « Quelle stratégie pour la paix au XXIème siècle ? La
vision de l’UNESCO ».
Questions et commentaires :
L’ambassadeur KUNIC (Slovénie) explique que son pays
fête le deuxième centenaire des provinces illyriennes et
qu’un colloque va bientôt être organisé sur « De Napoléon
à l’Union européenne » avec un discours de François
FILLON. Napoléon a libéré la Slovénie et interdit d’utiliser
la langue allemande. Un autre colloque est en préparation
pour juin 2011, intitulé « la France et la Slovénie : hier et
aujourd’hui » ; tous deux avec la collaboration de
l’ambassade de France à Ljubljana.
Rasvan ROCEANU (Roumanie) indique qu’un colloque est
en préparation pour septembre 2011 sur le monde arabe et
qu’il souhaiterait qu’un membre de l’association puisse se
rendre à Bucarest pour y participer.
L’ambassadeur JESS (Allemagne) explique qu’avec
l’Attaché de défense de l’ambassade de France à Berlin, il
souhaite organiser une session pour des jeunes allemands et
français, de 18 à 22 ans, à l’occasion du vingtième
anniversaire du Triangle de Weimar (1991).
De gauche à droite : Claude DEHOUCK, Detlef PUHL, JeanPierre CHEHENSSE, Colin CAMERON, Bernard LAUGIER,
Jozef KUNIC et Christine JACQUEMART.
Le Président CAMERON a donné ensuite la parole à
Corine CABALLERO-BOURDOT Secrétaire générale
adjointe qui présenta le rapport financier en expliquant la
manière dont la subvention 2010 du ministère des Affaires
étrangères (3000 euros) avait été utilisée. Ces deux rapports
ayant été approuvés à l’unanimité.
Un Conseil d’administration s’est réuni pour élire président
Colin CAMERON. Un déjeuner au restaurant de
l’Assemblée de l’UEO clôturait la matinée.
Conseil d’administration d’Europe IHEDN
Colin CAMERON (Royaume-Uni, E.88).
Corine CABALLERO-BOURDOT (E.98), Pierre CADET
(AC), Lionel CHAMPEAUD (E.98), David CHUTER
(Royaume-Uni, E.88), Claude DEHOUCK (E.95),
Ambassadeur Jiri DOLEZEL (République Tchèque. E.00),
Christine JACQUEMART (AC), Ambassadeur Herbert
JESS (Allemagne, E.88), Bernard Laugier (E.95), Rasvan
ROCEANU (Roumanie, E.01), Marie PIARD (E.94),
Sylvie SAHUT d’IZARN (E.04), Thierry de SCITIVAUX
(E.88), José SIERES (E.95)
Bureau d’Europe IHEDN
Président : Colin CAMERON
Vice-président : Claude DEHOUCK
Secrétaire général : Pierre CADET
Secrétaire générale adjointe : Mme Corine CABALLEROBOURDOT
Trésorière : Marie PIARD
Chargé de missions : Bernard LAUGIER
N° 11 – Décembre 2011 – p. 3 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision
LES CONDITIONS D’ENGAGEMENT
DES FORCES ARMEES : QUELLE PERCEPTION
PAR LES CITOYENS EUROPENS ?
Le 3 mai 2011, l’Association des auditeurs européens de
l’IHEDN (Europe IHEDN) a organisé ce colloque avec le
concours de l’association européenne des responsables
d’armement (ASERA).
Colin CAMERON, Président d’Europe IHEDN a ouvert ce
colloque en remerciant Laurent WAUQUIEZ, Ministre des
Affaires européennes, d’avoir accepté de présider cette
réunion. Il a ensuite salué Doug HENDERSON, ancien
ministre britannique de la Défense et des Affaires étrangères,
Paul HUYEN, Ministre conseiller de l’ambassade de
Belgique à Paris, les ambassadeurs Herbert JESS
d’Allemagne, Jozef KUNIC de Slovénie ainsi que Rasvan
ROCEANU, Vice-président de l’association des auditeurs
roumains de l’IHEDN, et
Jean-Claude SERGEANT,
Président de l’association France-Grande-Bretagne. M.
CAMERON a rappelé que c’était la deuxième année que
nous organisions un colloque avec l’ASERA ; association
avec laquelle nous avons des buts et des intérêts communs.
Par ailleurs, l’ IHEDN a accru ses offres de formation grâce
au Collège européen de sécurité et de défense (CESD). Dans
ce collège virtuel chaque Etat peut proposer d’organiser des
activités. Actuellement, chaque année, 400 auditeurs issus de
23 pays différents sont formés. Le public est varié et il
existe, une forte demande des anciens pays de l’Est. Les
thématiques reflètent l’actualité : à Bruxelles, les cours du
CESD portent sur la cybercriminalité ; et, pour l’année
2011-2012, l’IHEDN organisera une formation sur la
piraterie. Enfin, l’Institut a le projet d’ouvrir une
représentation permanente à Bruxelles.
L’amiral Gilles COMBARIEU, ancien collaborateur de
l’amiral LANXADE, Conseiller de défense à l’Assemblée de
l’UEO / Assemblée européenne de sécurité et de défense
(AESD), a fait la synthèse du rapport de l’Assemblée de
l’UEO sur « La PESD et les opérations militaires de l’UE ».
Ce rapport propose une « ambition pour l’Europe de la
défense » et précise les améliorations souhaitables, il
constate également la difficile coopération entre les Etats
européens dans le domaine de l’industrie d’armement.
La PESD a pour ambition d’assurer en Europe la paix aux
générations futures. Pour y parvenir des améliorations sont
souhaitables dans le domaine institutionnel et dans celui des
capacités civiles et militaires. Cette « Europe de la défense »
avance lentement, car nombre de ces recommandations ont
été faites depuis plusieurs années.
Jean-François COUTRIS, Président de l’ASERA a rappelé
que son association était dédiée à l’armement au niveau
européen. Ses membres sont au nombre de 550, dont la
moitié est encore en activité. Il a rappelé que l’IHEDN et le
CHEAr avaient fusionnés, bien que ces deux institutions
aient des cultures différentes.
L’ambassadeur Henri DENIAUD, représentant l’amiral
Richard LABORDE, Directeur de l’IHEDN, a fait le point
sur les activités européennes de l’Institut et affirmé que,
depuis deux ans, l’Europe est une de ses grandes priorités.
Comment en être autrement après l’entrée en vigueur en
2009 du traité de Lisbonne et la nomination d’un Haut
Représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la
politique de sécurité ?
L’IHEDN a bénéficié d’une conjoncture favorable en raison
de sa fusion avec le CHEAr, car cela accroit son champ de
compétence ; notamment pour ce qui concerne les sessions
européennes des responsables d’armement (SERA) qui ont
lieu chaque année.
Thierry de SCITIVAUX,
Membre du Conseil
d’administration d’Europe IHEDN, a animé la première
table-ronde sur le thème : « L’opinion publique face aux
opérations militaires internationales » et présenté les trois
participants : Patricia ALLEMONIERE, chef du service
Etranger-défense à TF1 et LCI qui a été « sur tous les
champs de bataille », le général François TORRES qui a été
longtemps en poste en Asie où il vit actuellement et l’amiral
Gilles COMBARIEU.
Mme ALLEMONIERE a expliqué que lors d’un conflit,
comme en Afghanistan, les journalistes se rendent sur place
soit parce qu’ils ont certaines idées et souhaitent les
confirmer, soit à la demande de l’Etat-major des armées. Les
armées américaine et française n’ont pas la même manière
d’accueillir les journalistes et les traitent différemment.
En France, les journalistes sont accompagnés par un Attaché
de presse qui les met en relation avec les officiers
« présentables ».
Aux Etats-Unis, ils doivent signer un document par lequel ils
s’engagent à ne rien dire de « négatif » sur les armées. En
Lybie, des journalistes sont allés à Benghazi du coté des
« résistants », d’autres à Tripoli à l’appel du colonel
Kadhafi.
N° 11 – Décembre 2011 – p. 4 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision
LES CONDITIONS D’ENGAGEMENT
DES FORCES ARMEES : QUELLE PERCEPTION
PAR LES CITOYENS EUROPENS ?
Mais, d’un coté comme de l’autre, il s’agit de pays
dangereux pour les journalistes.
Pour le général TORRES, le public souhaite être informé et
les journalistes vont sur place pour obtenir des informations
fiables. Cependant, certains journaux, comme Match,
présentent les Talibans comme des « combattants
romantiques » et les photos qui accompagnent les textes
apportent plus à l’émotion qu’à la raison. D’autres parlent du
manque de moyens de nos troupes… Ce qui peut poser des
problèmes. Mais, les politiques peuvent ou non laisser courir
l’information.
La guerre en Afghanistan n’est pas un sujet qui intéresse le
grand public. Celui-ci est ignorant de la sécurité globale. En
Lybie, le public a d’abord été intéressé par l’intervention des
Alliés contre le régime dictatorial du colonel Kadhafi, mais
cet intérêt commence à s’effriter.
Elle a principalement quatre missions : développer les
capacités en matière de défense ; collaborer dans le secteur
de l’armement ; renforcer la base industrielle européenne de
défense ; apporter son appui médical.
Pour Jean-François COUTRIS, le système FELIN (Fantassin
à équipements et liaisons intégrés) a pour but de protéger le
soldat en utilisant des moyens modernes. Certains
journalistes ont parlé de « Robotcop » !
Pour l’amiral COMBARIEU, l’armée de métier a coupé le
lien qui existait entre l’armée et la nation. Le soldat de
métier a l’impression que la nation ne le comprend pas.
Faudrait-il que soit instauré un grand débat national pour que
le public se sente concerné ?
Le général Jean-Claude THOMANN, animateur de la
seconde table ronde sur le thème « Les conditions
d’engagement des forces armées en opération extérieures
(OPEX) », a présenté rapidement les quatre participants.
Emmanuel JACOB (Belgique), est Président d’EUROMIL,
organisation européenne des associations militaires, depuis
2006 ; Jean-François COUTRIS qui est Directeur général
adjoint de la SAGEM ; le docteur Luciano ACCOGLI
(Italie) est un officier responsable des projets médicaux à
l’Agence européenne de défense (AED) et Giuseppe
COLAZZO (Italie), Président directeur général de
COLSERVICE, société s’occupant du soutien logistique des
forces armées italiennes en opération extérieure, dans le
respect de l’environnement.
Le général THOMANN a expliqué que les soldats européens
ne sont pas engagés pour préserver les intérêts vitaux de leur
pays. Ils se battent en professionnel qui accepte le risque.
Les soldats de divers pays européens comparent entre eux
leur matériel et en parlent aux journalistes…
Médecin-colonel ACCOGLI a indiqué que l’Agence
européenne de défense (AED) créée en 2004 a pour but
d’aider les états membres dans le cadre de la gestion des
crises.
Nous sommes partis du constat que le soldat européen était
moins bien équipé que le rebelle afghan qui dispose au
moins d’un téléphone portable. FELIN, lancé en 2001, a
pour but de les équiper de moyens modernes de la tête aux
pieds. La protection passive a été améliorée sans
compromettre la mobilité. Son fusil est équipé d’une lunette
qui lui permet plus facilement d’atteindre sa cible. Il est relié
à son chef par radio mais aussi par une caméra fixée sur le
casque ; les conversations radios sont souvent cryptées.
C’est une réussite grâce au général Bernard THORETTE.
Déjà trois régiments en sont équipés.
Giuseppe COLAZZO, Président-directeur-général de
COLSERVICE, présenta ensuite en italien, les activités de
sa société qui contribue au soutien logistique des forces
armées italienne et au respect de l’environnement. La société
COLSERVICE, située dans le sud-est de l’Italie, dispose
d’un équipement mobile et d’un personnel qualifié. Elle
intervient en Italie et dans le monde. Son rôle est de faire en
sorte qu’à l’emplacement du camp des soldats en opération
extérieures, il n’y ait aucun animal nuisible ; et cela avant
l’installation mais aussi pendant toute sa durée.
Suite page 11
N° 11 – Décembre 2011 – p. 5 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision
FRANCO-BRITISH DEFENCE COOPERATION
TOO MUCH TACTICS, NOT ENOUGH STRATEGY
___________________
Article de M. David CHUTER
Auditeur de la session européenne
de l’IHEDN en 1988
Membre du Conseil d’administration
de l’association
___________________
Too much tactics, not enough strategy: France, Britain
and the Search for Strategic Alignment.
It is often said, most recently at the time of the UK-French
“Defence Treaty” in 2010, that the United Kingdom and
France are natural defence partners. It is argued that they
have a long history in common, are both nuclear powers and
permanent members of the Security Council, and are both
former imperial powers with links to Africa. Moreover, both
have capable armed forces and public opinions ready to
accept overseas deployments.
All of this is true, but in practice most of it is superficial.
And even the apparent surface similarities can conceal great
practical differences. Thus, the origins, nature and afterlife
of the French presence in Africa, as well as the origin and
purpose of the French nuclear programme, are entirely
different from their British equivalents.
The reality is that any form of defence cooperation beyond a
superficial level is only possible when there is a shared sense
of fundamental strategic interest between those involved. It
is the lack of this shared sense that has made attempted
cooperation between the two countries such an exasperating
process for those who have been engaged in it.
The origins of Franco-British defence cooperation arguably
go back to the Crimean War, where the two countries had an
overlapping (but not identical) desire to contain Russian
expansion towards the South. But the first real practical
cooperation was the military talks that followed the signing
of the Entente Cordiale in 1904, itself largely concerned with
dampening imperial rivalries. Both sides were seeking allies
against a rising Germany, but whereas the French were
worried primarily about their frontiers, the British were
much more concerned about preventing German access to
the Channel Ports.
The considerable practical military integration brought about
by the First World War was only temporary, and political
divergences arose almost immediately afterwards.
The French were determined to weaken Germany so it could
never again be a threat: the British were at least as concerned
about the new threat they discerned in the Soviet Union, and
did not want to leave a vacuum in central Europe.
Ever since, Franco-British defence cooperation has
essentially followed the same logic. Cooperation on practical
issues has often been easy, and frequently effective, but is
always a hostage to underlying strategic differences. Since
the Second World War, the close British relationship with
the United States has been the main factor dividing the two
countries. For the British, the American link has been a
means to retain great power status, influence within NATO,
and access to certain sensitive strategic technologies. The
post-1945 dispensation, which the British did so much to
fashion, suited them very well, and still does. No
conceivable European-based alternative can give them as
much influence in the world, and so they see French moves
to create European defence institutions as a threat to NATO
and to US primacy, and thus a threat to their own strategic
interests. Bilateral cooperation with France, whilst it may
produce pragmatic benefits, must therefore never be allowed
to lead to wider European integration. Rather, every attempt
must be made preserve as many elements of the post-1945
world for as long as possible.
The French, not major actors in the organisation of post1945 security, and never able to exercise remotely the same
influence over the US as the British could, have always seen
European integration as important for their security, as well
as essential for its own sake. However, the paradox is that
the development of European defence, and even of effective
bilateral defence cooperation in Europe, depends
overwhelmingly on cultivating a closer relationship with the
one European country they feel they cannot trust.
If the British fear that bilateral cooperation with France will
subsequently enmesh them in unwelcome European
initiatives, the French are wary of cooperation with a state
they believe is dedicated to obstructing, if not actually
destroying, the defence integration which is the major
component of their security policy.
The French believe that the UK is not a fully independent
actor, but an acolyte of the United States with limited
freedom of action. Rightly or wrongly, they therefore see
limited value in engaging the UK directly on major strategic
issues, since they consider the US will have the final say.
(“Why talk to the monkey” as one senior French defence
official said to the author “when you can talk to the organ
grinder?”). Understandably, the British indignantly reject
this interpretation, but nonetheless, as a consequence of it,
the French have developed their own surprisingly close
relationship with the US, based on an unashamedly ruthless
pursuit of respective national interests.
N° 11 – Décembre 2011 – p. 6 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision
FRANCO-BRITISH DEFENCE COOPERATION
TOO MUCH TACTICS, NOT ENOUGH STRATEGY
Yet strategic logic requires ultimately that the French and the
British should cooperate on defence issues: neither has any
other plausible European partner and they have common
issues (nuclear weapons, for example) where their interests
are closely aligned. So for more than two decades there has
been a repeated dance of attraction and repulsion, as
strategic logic leads inevitably to proposals for cooperation,
which work for a while but then founder on underlying
political divergences. After a decent interval, the dance
begins again.
Everything goes in cycles, and the 2010 “Defence Treaty”
was greeted with much the same excitement and will, in the
end, give rise to much the same disappointments. In reality,
it is a somewhat heterogeneous list of joint defence
activities, some of which already exist, others of which were
already planned, and many of which are simply aspirations,
requiring much more work before it becomes clear whether
they are feasible or not. No joint or standing forces are
actually being created, and phrases like “wherever possible”
are carefully scattered throughout the document.
Whilst it is fair to say that the net result is a much higher
level of practical cooperation than was the case twenty years
ago, it is not obvious that there is any more underlying
strategic commonality of view than there was then. Indeed,
from the early 1990s both sides have made assumptions
about the other which have been consistently falsified.
Mistaking strategy for tactics, the British, at regular
intervals, have believed that the French were about repent of
Gaullism and follow the British back into a closer
relationship with the US and NATO.
To say this is not to mock. Given the domestic political
sensitivities, especially in the UK, it is hard to see that more
could have been agreed at this stage. And there is no reason
to doubt the sincerity and commitment of those involved.
But, like all similar initiatives, its effect can at best be a
further incremental narrowing of the Channel, unless and
until the underlying strategic differences are resolved. Even
if this process begins (and at present there is no sign of it)
serious practical issues will remain, some as banal as
language. An entire generation of French officers never
learned English, and hardly anyone in the British system
speaks French to an acceptable level. And mutual ignorance
of each other’s cultural and historical defence heritage is
almost total.
Mistaking tactics for strategy, the French have seen more in
reluctant British acceptance of European initiatives than is
really there. In particular, the consistent French view that a
US involvement in European security is helpful and should
be encouraged has been discovered afresh every few years
by the British, who see each repetition of it as a major
change of direction by the French.
It is in this context that we should see the two major defence
agreements, of the last twenty years: the 1998 St Malo
agreement and the 2010 “Defence Treaty.” The former, in
fact, was not one document but two.
The first, never published, was an agreement to cooperate
more closely on African issues, and to de-conflict their
activities there: an ironic, if probably unintentional,
reminiscence of the 1904 Entente Cordiale.
The second, a Joint Declaration on European Defence,
revealed how far the British had come rhetorically since
Maastricht, but was, in fact, carefully drafted to avoid
committing either party to any concrete actions at all. For
this reason, disappointment with the limited progress since
St Malo, whilst largely justified, is slightly beside the point.
From the British perspective, at least, it was not intended
that there should be any significant real changes, since they
could only be inimical to British interests.
There are more subtle problems as well: two large, powerful
and expert military powers, with equally strong but very
different administrative traditions, and long histories of
foreign engagement, often find the mental leap to
understanding the other’s point of view impossible. For busy
senior officials, especially, the temptation to believe that the
other side is not serious, has misunderstood or is not really
interested can be irresistible.
The general rule in international politics is that if interests
are clearly aligned, then practical arrangements follow
swiftly, but if interests are not aligned, no amount of
pragmatic furniture-moving will actually produce much
progress. The history of Franco-British defence cooperation
so far is of a great deal of surface activity, but much less
underlying strategic rapprochement.
Suite page 11
Résumé en français du texte de David CHUTER
N° 11 – Décembre 2011 – p. 7 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision
LA COOPERATION FRANCO-ALLEMANDE
EN MATIERE DE DEFENSE ET DE SECURITE
___________________
Article de M. Holger MAHNICKE
Premier conseiller de l’ambassade d’Allemagne
à Paris
____________________
Il serait impensable d’aborder aujourd’hui la politique de
sécurité et de défense en Europe et la coopération francoallemande sans faire mention de la Libye. L’abstention de
l’Allemagne lors du vote de la résolution 1973 par le Conseil
de sécurité a soulevé de nombreuses questions en France.
Aujourd’hui, pour beaucoup, le choix de la France paraît
simple et évident : le partenaire naturel de la France dans le
domaine de la défense est le Royaume-Uni. Le succès de
l’intervention en Libye, basé sur une étroite coopération
franco-britannique, en témoigne, tandis que dans le domaine
de la finance et de l’économie, la France affronte les défis
avec son voisin d’outre-Rhin, l’Allemagne.
Selon l’annuaire Ramsès 2012 publié par l’IFRI, l’abstention
de l’Allemagne au Conseil de sécurité « pose la question du
rôle que l’Allemagne peut jouer sur la scène internationale ».
Une analyse grave et lourde qui ignore tout simplement le
chemin que l’Allemagne a parcouru depuis l’unification
ainsi que son engagement fort sur la scène internationale.
Il est donc indispensable de rappeler tout d’abord que
l’Allemagne déploie actuellement plus de 7 000 soldats sur
des fronts différents, très souvent dans les mêmes missions
que la France. Pour ne citer que quelques exemples : Aux
côtés de la France, l’Allemagne reste fortement engagée
dans la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS)
de l’OTAN en Afghanistan, où elle est le troisième
contributeur de troupes après les États-Unis et le RoyaumeUni. Aux côtés de la France, elle s’engage aussi dans la
Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) sous
la tutelle des Nations Unies. Aux côtés de la France, elle est
en outre largement impliquée dans la mission Atalante de
l’Union européenne qui lutte contre la piraterie dans la
Corne de l’Afrique. L’Allemagne est également engagée
dans la mission d’entraînement des soldats somaliens de
l’Union européenne, une initiative lancée par la France sur
une base bilatérale.
L’un des objectifs primordiaux de la réforme de la
Bundeswehr, actuellement en cours, est d’ailleurs de garantir
la disponibilité permanente d’au moins une dizaine de
milliers de soldats pour des missions internationales,
et ce malgré une réduction de l’effectif global de l’armée
allemande.
Cela ne fait donc aucun doute : l’Allemagne est bien
consciente que la Bundeswehr doit continuer à s’engager
dans des missions internationales aux côtés de ses
partenaires.
Mais il faut souligner que, dans le domaine de la défense, les
gouvernements français et allemand disposent d’une marge
de manœuvre politique complètement différente. La
Bundeswehr est une armée parlementaire. Toute mission
armée de la Bundeswehr doit être approuvée par le
Bundestag avant son déploiement. Et, le contrôle
parlementaire est constant, c’est-à-dire que le gouvernement
fédéral informe régulièrement le Bundestag (commission de
la défense et des affaires étrangères) du déroulement de la
mission et des aspects politiques pertinents.
En cela, la situation en Allemagne est fondamentalement
différente de celle de la France où, suite à la réforme
constitutionnelle de 2008, le parlement n’est consulté qu’une
unique fois et seulement pour les interventions dont la durée
dépasse quatre mois. Ainsi, le gouvernement allemand doit
bien prendre en considération l’avis des différents groupes
parlementaires avant d’entamer le processus. Cette question
s’est posée également dans le cas de la Libye en mars dernier
et l’Allemagne n’a jamais laissé planer le moindre doute sur
le fait qu’elle ne participerait pas à une intervention
militaire, vu les prises de position de l’opinion publique et
des députés du parlement à ce sujet en Allemagne. Il
s’agissait donc d’un choix politique sans surprise, mais
certainement pas d’un éloignement de l’Allemagne vis-à-vis
de ses partenaires les plus étroits.
Au contraire, l’Allemagne reste un allié fiable pour ses
partenaires de l’OTAN et de l’Union européenne. Elle
poursuit sa coopération dans le domaine de la défense et de
la sécurité avec l’ensemble d’entre eux, surtout la France.
Aux côtés de la France, l’Allemagne œuvre pour un
renforcement du pilier européen de la défense après l’entrée
en vigueur du Traité de Lisbonne.
A cette fin, les ministres des Affaires étrangères et de la
Défense du Triangle de Weimar, c’est-à-dire français,
polonais et allemand, ont soumis à la Haute Représentante
de l’UE d’ambitieuses propositions auxquelles se sont
associées l’Italie et l’Espagne.
N° 11 – Décembre 2011 – p. 8 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision
LA COOPERATION FRANCO-ALLEMANDE EN
MATIERE DE DEFENSE ET DE SECURITE
Cette initiative vise principalement à renforcer l’approche
exhaustive des activités de la défense européenne à une
époque où les aspects civils des missions prennent une
importance croissante.
Les trois partenaires aspirent à des résultats concrets de leurs
propositions sous l’actuelle présidence polonaise.
L’Allemagne et la France sont également – en principe ! d’accord sur le fait qu’avec la crise financière, une nouvelle
approche est nécessaire en matière de capacités. Lors de la
réunion informelle des ministres de la Défense européens à
Gand, le ministre allemand de la Défense a engagé une
réflexion visant à déterminer comment mettre davantage en
commun les capacités existantes (« mutualisation ») et se
répartir les tâches (« partage »).
Compte tenu des restrictions budgétaires auxquelles tous les
pays sont soumis et continueront de l’être, cela semble
simple et logique. Mais dans la pratique, cela s’avère
politiquement très compliqué. En effet, une imbrication plus
étroite des capacités militaires au sein de l’Union
européenne et surtout un éventuel partage des tâches
créeront une plus grande dépendance réciproque, ce qui peut
se heurter au rôle central du parlement allemand.
En plus, au niveau européen, il faut déterminer quels États
seraient impliqués, quelles capacités chacun d’entre eux
pourrait mettre en commun et quelles tâches ils pourraient
partager. Mais comme l’expérience l’a montré avec
l’Eurofighter, l’avion de transport militaire A 400 M ou
l’hélicoptère Tigre, la mise en pratique sera très ardue. Les
États participants ayant des normes techniques différentes,
leurs produits diffèrent également. L’effet de synergie
escompté risque de faire long feu. Il faut donc revoir notre
façon de penser ; nous n’avons pas d’autre choix.
Le nouveau commandement européen pour le transport
aérien (CETA), inauguré en septembre 2010 à Eindhoven et
qui permettra d’optimiser les usages d’avions de transport de
quatre pays (Allemagne, France, Pays-Bas, Belgique),
constitue un exemple réussi dans ce contexte. La France (57
appareils) et l’Allemagne (82 appareils) livrent le plus grand
contingent du dispositif aérien d’un total de 166 appareils.
La mutualisation des capacités militaires fait également
l’objet d’intenses discussions entre la France et l’Allemagne
au sein du groupe de travail sur la coopération militaire du
Conseil franco-allemand de défense et de sécurité (CFADS).
Structure créée par un protocole additionnel au Traité de
l’Élysée à l’occasion de son 25e anniversaire en 1988, le
CFADS réunit régulièrement des représentants des
ministères de la Défense et des ministères des Affaires
étrangères français et allemands à tous les niveaux et sert de
cadre de dialogue continu entre la France et l’Allemagne.
La France et l’Allemagne se sont récemment penchées sur
les possibilités de mieux utiliser la richesse de la structure du
Conseil dans un environnement différent de celui qui
prévalait à l’époque où le CFADS a été créé, l’objectif étant
d’approfondir la compréhension mutuelle dans un domaine
de coopération important.
En conclusion : un aperçu de la coopération francoallemande dans le domaine de la défense serait incomplet s’il
ne mentionnait pas l’implantation du 291e bataillon de
chasseurs de la brigade franco-allemande à IllkirchGraffenstaden (Bas-Rhin) en décembre 2010. Ce premier
stationnement de soldats allemands sur le territoire français
depuis la Deuxième Guerre mondiale illustre le degré
d’amitié et de coopération sans commune mesure atteint par
les deux pays. Un déploiement de la brigade francoallemande sur un théâtre d’opérations est d’ailleurs envisagé.
Il existe donc une bonne base de coopération entre la France
et l’Allemagne en matière de sécurité et de défense.
Elle nous permettra d’approfondir encore nos relations dans
ce domaine malgré nos différences traditionnelles.
________________
Résumé en allemand du texte de M. Holger MAHNICHE
Die Enthaltung Deutschlands im Sicherheitsrat der Vereinten
Nationen bei der Verabschiedung der Resolution 1973 zu
Libyen hat in Frankreich Zweifel an Deutschlands
Zuverlässigkeit als Bündnispartner geweckt. Verdrängt wird
in der Debatte die umfangreiche Beteiligung Deutschlands
an internationalen Missionen – häufig gemeinsam mit
Frankreich – und das umfassende Engagement beider Partner
in sicherheits- und verteidigungspolitischen Fragen. Im
bilateralen Verhältnis stehen der Deutsch-Französische
Verteidigungs- und Sicherheitsrat und die DeutschFranzösische Brigade für die enge Zusammenarbeit.
N° 11 – Décembre 2011 – p. 9 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision
THE SLOVENIAN ARMY: A RELIABLE PARTNER
FOR EURO-ATLANTIC INTEGRATION
___________________
Article de Jozef KUNIC
Ambassadeur, Président de l’association slovène
pour les relations internationales,
Membre d’Europe IHEDN
____________________
We received the invitation and confirmed the entry via a
popular referendum in 2009 in which 66% of the participants
supported the entry into NATO.
The fact that the decision was accepted on the referendum
with a vast majority confirms that the Slovenian people are
strongly aware of the importance of joint actions by
democratic countries, of the common fight against
international threats and the need for commitment to such
action.
When Hitler’s Germany attacked Yugoslavia in April
1941, when the international communist community was still
an ally of the Third Reich, the Liberation Front of the
Slovenian nation was founded.
The Slovenian army was born, which under its own
leadership struggled against the occupation army till the very
end of World War II, when its commander, whose image can
be found today on the two Euro coins, died in mysterious
and unexplained circumstances. The Slovenian army was
incorporated into the Yugoslav army.
In the framework of Yugoslavia, Slovenia did not have its
own army, but it had its own formation, which was called the
Territorial Defence, with its own command and its own light
armament. When Slovenia declared independence, which
happened on the 25th June 1991, the Yugoslav People´s
Army attacked Slovenia. This was the first armed conflict on
European soil since World War II.
Territorial Defence, together with Slovenian police
defended the nation and won the Ten Day war. It is true that
this war can not be compared to the bloodshed in the
Balkans, but it was a significant indicator of power relations
and a moral stand.
In addition to its own territory, people and organised
government an important element of the statehood of a
country is its own army. In Slovenia we were immediately
aware of this fact and started with utmost seriousness and
great enthusiasm to build our own army. At the beginning
the conscript system was in force, which does not
correspond to modern needs.
In addition to the desire for a modern and efficient army,
Slovenia intensively worked towards joining the European
Union and NATO. Without a modern professional army and
its alignment with NATO standards, of course, the entry into
NATO would not have been possible and meaningful.
Jozef KUNIC
This was followed by an intensive modernisation of the
Slovenian Armed Forces. Owing to the small size of
Slovenia:
– having a total of around 20,000 square kilometres of
territory and only about 2 million inhabitants
– the size of the army was tailored to our needs and abilities.
We are now proud of the readiness and training of our
soldiers and their equipment. Despite the fact that we have
only about 43 km of coastline, we have modern weapons in
the Navy. Today the Army has a constant composition of
7570 soldiers, 1623 reservists under contract, altogether
9193 personnel. Slovenian territory has in the past 100 years
been attacked from all its borders (in World War II by Italy,
the German Reich, the "Austro-Hungarians" and in 1991 by
the Yugoslav Army). Today we are not threatened on any
side. On the contrary, we have excellent relations with all
our neighbours. But unfortunately we can not say that there
are no risks.
N° 11 – Décembre 2011 – p. 10 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision
THE SLOVENIAN ARMY
We are willing to contribute to reduce international tensions
and to contribute to peace in critical areas. Thus the
Slovenian Army for the first time in its history took part in a
crisis response operation in Albania as early as 1997.
In February 2007 we deployed a battalion size unit in
Bosnia and took our own area of responsibility, including
command of foreign military units, members of NATO.
COLLOQUE – 3 MAI 2011
Suite de la page 5
Tous les moyens employés sont naturels et propres. Cela
s’accompagne souvent d’une aide à la population locale. Le
président a terminé sa présentation en disant : « La
démocratie a besoin des forces armées et les forces armées
ont besoin de notre aide » Ces deux tables rondes ont fait
naître de nombreuses questions et commentaires.
Today, the focus of activity is in international operations and
missions in Kosovo and Afghanistan. We are also in Bosnia
and Herzegovina, Lebanon, Syria, Somalia, Serbia and
Macedonia. The Slovenian Army is also active, with part
of our forces, in an EU Battle Group and the NATO
Response Force.
Conclusion
Currently there are 447 members of our Armed Forces,
representing 6% of the regular structure, participating in
international operations and missions.
La faute n’est jamais aux journalistes et à l’opinion publique,
mais aux politiques. Actuellement on constate une distance
entre les citoyens et la défense. La défense relève pourtant de
la citoyenneté à part entière. Tant que nous n’aurons pas une
Europe de la défense, rien ne changera. Les opinions
publiques n’adhérent pas si elles ne comprennent pas. Les
politiques ont le devoir d’expliquer.
Slovenia is well aware of the need to tackle the serious
problem of illegal migration, especially from the shores of
North Africa. To this end it is currently considering sending
the combat ship Triglav to this area and to help contribute to
solving this serious problem. In the economic crisis many
have questioned if international military cooperation can be
meaningful and justified. We can say that the last economic
crisis has deeply affected Slovenia.
Jean-Raphaël NOTTON, Président de l’Union-IHEDN, a
rappelé tout d’abord le titre du colloque et le fait que le prix
Vauban vient d’être décerné au premier manuel d’histoire
franco-allemand.
La crise économique a du bon car il va falloir mettre certains
moyens en commun ; en effet, nous n’aurons pas assez
d’argent pour nous occuper seul de notre défense.
________________
However, this crisis has also confirmed that the European
Union has to become increasingly politically united, because
only having an economic community and a common
currency is far from providing a strong and influential global
position, such that would provide a desired level of
invulnerability for Europe. It is true that Slovenia´s
contribution in absolute terms due to its small size cannot be
large.
But it is important that all members of our European family
also participate in the military field, that they solve together
all important problems and in such a way we strengthen our
common EU.
Increasingly it has to become a political community, which,
without a common military component, will not be able to
achieve the desired and necessary weight in the globalised
world.
This fact must be made understandable to all the member
states of the EU and our entire population.
La présentation d’Europe IHEDN, ses objectifs et ses
actions, sont consultables sur le site officiel de l’IHEDN et
sur celui de l’Union-IHEDN. Il existe également un article
sur l’association dans Wikipédia.
Suite de la page 7
Résumé en français du texte de David CHUTER
Toute coopération sérieuse en matière de défense devrait
passer par un alignement d’intérêts stratégiques, si elle se
veut efficace et durable. Le couple franco-britannique
manifeste à la fois, et paradoxalement, une volonté
commune très marquée de coopération au niveau pratique et
opérationnel,
pour
autant
accompagnée
d’une
incompréhension et d’une méfiance considérables, au niveau
stratégique.
Si à première vue les deux pays doivent être des partenaires
naturels en matière de défense (histoire, capacités militaires,
arme nucléaire, membres du P5…) force est de constater
qu’au niveau stratégique, il y a plusieurs facteurs qui les
divisent gravement. Le plus grand obstacle, c’est l’étroite
collaboration entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, qui
amène le premier à vouloir préserver au maximum le cadre
politique de l’après-1945 (influence américaine, OTAN
puissante) et à voir l’intégration européenne, en matière de
défense, comme une menace. Ceci incite la France à se
méfier des objectifs stratégiques britanniques, qu’elle
considère téléguidés depuis Washington.
Si les initiatives vers une coopération plus approfondie se
sont succédées depuis la fin de la guerre froide, le bilan est
modeste, et le restera jusqu’au moment où un vrai
alignement stratégique des deux pays apparaîtra. Cela n’est
pas pour demain.
N° 11 – Décembre 2011 – p. 11 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision
AGENDA – BREVES
NOMINATION
COLLOQUE A BUCAREST
L’ambassadeur Joël de ZORZI a été nommé le 1er septembre
2011 Conseiller diplomatique et directeur des activités
internationales de l’IHEDN. Il succède à Henri DENIAUD.
Sorti de l’ENA en 1979, M. de ZORZI entre au ministère des
Affaires étrangères. Ses postes les plus récents font de lui un
spécialiste des affaires européennes. En effet, il a été
directeur adjoint de la Coopération européenne au ministère
des Affaires étrangères (1995-1997), ambassadeur de France
à Prague (2003-2006), ambassadeur de France à Stockholm
(2008-2011). Nous lui souhaitons un plein succès dans ses
nouvelles fonctions.
Unanimement apprécié par tous les invités et participants, le
colloque sur « Le monde arabe entre traditions et potentiel »
a été organisé par l’Association des Auditeurs roumains de
l’IHEDN le 27 septembre 2011, à Bucarest.
D’autres réunions de ce type sont prévues dans le but de
développer les relations traditionnellement bonnes qui
existent entre la Roumanie et les pays arabes. C’est pour
cette raison que les débats ont abordé aussi bien les relations
diplomatiques, que les liaisons culturelles et sociales en
terminant, naturellement, par la coopération économique.
Dans un climat informel, les ambassadeurs de pays arabes
accrédités à Bucarest et des représentants des milieux
d’affaires arabes ont pu dialoguer ouvertement avec l’ancien
président roumain Ion ILIESCU, de même qu’avec des
représentants du gouvernement, de la présidence roumaine et
du monde académique.
Dialogue important pour rappeler que, même dans le
contexte des profonds changements intervenus après la chute
du communisme, le partenariat privilégié et réciproquement
avantageux n’a rien perdu de son importance, d’autant plus
que la Roumanie est pleinement impliquée dans la politique
de l’UE dans le bassin méditerranéen.
L’intervention d’Olivier VEDRINE qui représentait le
Président Colin CAMERON, a été particulièrement
appréciée.
Il convient aussi de noter que le colloque a bénéficié de
l’appui du ministère roumain des Affaires Étrangères et du
Club roumano-arabe de culture et de presse.
Corine CABALLERO-BOURDOT, Secrétaire générale
adjointe d’Europe IHEDN a été nommée par décret du 28
juillet 2011, auditrice de la 64eme session nationale
« Politique de défense » de l’Institut des hautes études de
défense nationale (cycle 2011-2012). Nous lui adressons
toutes nos félicitations.
DE L’UEO A L’AESD
Avec la fermeture de l'Assemblée de l'UEO le 30 juin 2011,
Europe-IHEDN a perdu un soutien important. Les rapports
de cette assemblée sans pareil restent néanmoins accessibles
par le portail www.assembly-weu.org. Les Parlementaires
gardent leur réseau : l'Association européenne de sécurité et
de défense (AESD) - [email protected].
With the closure of the WEU Assembly on 30 June 2011,
Europe-IHEDN has lost an important supporter. Fortunately
the reports of this unique Assembly remain accessible at:
www.assembly-weu.org. The Parliamentarians are keeping
their network via the European Security & Defence
Association (ESDA): [email protected].
Rasvan ROCEANU
Vice-président de l’association des auditeurs roumains
de l’IHEDN
PUBLICATION
Grâce à l'Ambassadeur Herbert JESS, Europe-IHEDN est
maintenant accueilli pour ses réunions au Secrétariat du
Conseil franco-allemand de défense & sécurité à Paris.
Thanks to Ambassador Herbert JESS, Europe-IHEDN is
now able to hold meetings at the Secretariat of the FrancoGerman Council for Defence & Security in Paris.
CARNET
Arnaud JACOMET, membre de l’association Europe
IHEDN, est décédé le 14 octobre 2011 à Bruxelles. Il avait
suivi la première session européenne de l’IHEDN, en 1988.
Depuis, en tant que Responsable de l’UEO à Bruxelles, il a
apporté son soutien constant à notre association. A sa veuve
et à ses enfants nous présentons toutes nos condoléances.
Corine CABALLERO-BOURDOT, vient de publier une
étude sur « Le suivi interparlementaire de la politique
étrangère et de sécurité commune – possibilités pour le
futur » dans le cadre de l’Institut d’Etudes de Sécurité de
l’Union européenne [voir Occasional Paper N°94 (Octobre
2011) disponible en Français et en Anglais :
www.iss.europa.eu].
Corine CABALLERO-BOURDOT, has just published a
Study on “Interparliamentary scrutiny of the Common
Foreign and Security Policy – avenues for the future” for
the EU Institute for Security Studies [See Occasional Paper
No 94 (October 2011) in both English and French:
www.iss.europa.eu].
PUBLICATION éditée par Europe IHEDN
Directeur de la Publication : Pierre CADET, [email protected]
Directrice adjointe de la Publication : Corine CABALLERO-BOURDOT, [email protected]
Comité de rédaction : Corine CABALLERO-BOURDOT, Pierre CADET, Sylvie SAHUT d’IZARN
Vision de la Défense Européenne / European defence vision est en ligne sur le site de l’IHEDN et de l’Union-IHEDN
Reproduction interdite. Tous droits réservés. Copyright. N° ISSN 1950 – 4241
N° 11 – Décembre 2011 – p. 12 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision

Documents pareils