VISION de la DEFENSE EUROPEENNE
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VISION de la DEFENSE EUROPEENNE
VISION de la DEFENSE EUROPEENNE EUROPEAN DEFENCE VISION Lettre de l’Association des auditeurs des sessions européennes de l’Institut des hautes études de défense nationale « De l’Atlantique à l’Oural » UNION IHEDN Europe IHEDN DECEMBRE 2011 N° 11 SOMMAIRE p.1 Editorial p.2 et 3 Assemblée générale du 3 mai 2011 p.4 et 5 Colloque du 3 mai 2011 «Les conditions d’engagement des forces armées : quelle perception par les citoyens européens ? » EDITORIAL Dear Fellow Members, Bonjour from Paris! In this issue of European Defence Vision, as well as bringing you a series of very interesting articles, we are highlighting two fascinating aspects of cooperation in Europe. Both examples are centred on the country which took the initiative, starting some 23 years ago in 1988, to invite us all to attend the European Sessions in the IHEDN. 25 years previously in 1963, France and Germany had agreed the Treaty of the Elysée. This Treaty, as you will see from the article by Holger MAHNICKE, is very much alive and well and it is highly likely that it will be considerably updated on the occasion of its 50th Anniversary, in 2013... The Lancaster House Treaties which France signed with the United Kingdom in November 2010 - only one year ago - mirror the pragmatic approach which both countries have brought to European security and defence cooperation, as may be deduced from David CHUTER's article. p. 6 et 7 « Franco-British defence cooperation » par David CHUTER I very much hope that we shall add further articles in future editions of this Letter outlining other examples of both bilateral and multilateral defence cooperation on the European scene. p. 8 et 9 « La coopération franco-allemande en matière de défense » par Holger MAHNICKE These cooperative efforts may be a long way from the idea of structured and permanent cooperation laid down with such minutiae in the Treaty on European Union. They do however represent the "art of the possible" in face of the extremely difficult financial challenges confronting all our countries, with our defence budgets suffering drastic cuts. p. 10 et 11 « The Slovanian army, a reliable partner for euro-atlantic integration » par Jozef KUNIC p.12 Agenda - Brèves Please send us your views and let us know of other, similar, initiatives being put in place in your own part of Europe - we have a real opportunity to learn from each other, to our mutual benefit! With very best wishes, ASSEMBLEE GENERALE DU 3 MAI 2011 La 11ème Assemblée générale ordinaire de l’Association des auditeurs des sessions européennes de l’IHEDN (Europe IHEDN), s’est tenue le 3 mai 2011 au 43 avenue du Président Wilson à Paris. Le Président Colin CAMERON a remercié tous les membres de l’association qui assistaient à cette assemblée générale et en particulier ceux venant de l’étranger : notamment l’ambassadeur Herbert JESS (Allemagne), l’ambassadeur Jozef KUNIC (Slovénie) et Rasvan ROCEANU (Roumanie), Vice-président de l’Association des auditeurs roumains de l’IHEDN ; mais aussi, le professeur Detlef PUHL (Allemagne), qui est actuellement en poste à la Délégation aux Affaires stratégiques du ministère français de la Défense et le colonel Zaim KUCI (Albanie), Attaché de défense d’Albanie à Paris qui représente ici les auditeurs albanais de l’IHEDN. Le Président Colin CAMERON a d’abord présenté le rapport moral, rappelant que l’association regroupe actuellement 469 membres ayant participé à une des dix sessions européennes de l’IHEDN à Paris Ceux-ci sont issus – en comptant la France – de 36 pays européens, « de l’Atlantique à l’Oural »… Sont inclus, en effet, dans cette grande Europe : la Russie, l’Ukraine, la Moldavie ... Les sessions européennes de l’IHEDN ont été suspendues en 2005 en raison de la création du Collège européen de sécurité et de défense (CESD). Il faut savoir que deux auditeurs de ce collège ont demandé à faire partie de notre association. Pour faire face à cette situation préoccupante, il a été décidé d’ouvrir l’association aux auditeurs européens des sessions nationales et régionales de l’IHEDN. Un courrier leur a été adressé pour leur proposer une adhésion sans frais comme membre associé. Grâce au Conseil d’administration et au Bureau de l’association, composés de bénévoles toujours disponibles et motivés, il a été possible, cette année encore, de tenir nos engagements : - Tout d’abord, informer les membres de l’association par un envoi semestriel se composant de rapports et de publications récentes sur la défense européenne. En 2010, ces envois ont eu lieu en janvier et décembre. - Deuxièmement, assurer cette diffusion de façon pertinente, grâce à un fichier des adresses postales que nous essayons en permanence de réactualiser. - Troisièmement, faire mieux connaître l’association grâce à son site internet. Celui-ci doit régulièrement être modifié et complété. Ce qui n’est pas toujours évident car l’association est obligée de passer par des intermédiaires. Deux sites internet présentent l’association : celui de l’IHEDN et celui de l’Union-IHEDN. - Quatrièmement, resserrer les liens entre les membres grâce à notre Lettre d’Information « Vision de la défense européenne / European defence vision ». La Lettre existe en version papier et également sur le site internet. Elle comporte des articles en français et en anglais. En 2010, pour des raisons financières notre association n’a pu réaliser qu’un seul numéro (n°10), en novembre 2010. L’association a reçu une lettre de félicitations de Mme Irina BOKOVA, Directrice générale de l’UNESCO et membre d’Europe IHEDN dont voici un extrait : « Je tiens également à vous exprimer notre appréciation pour la documentation que vous faites parvenir à l’UNESCO régulièrement et, en particulier, pour le numéro 10 de votre lettre Vision de la défense européenne / European defence vision pour laquelle je vous félicite ». - Cinquièmement, dès 2005, l’association a mis en place des Délégués dans plusieurs pays européens dont sont issus nos membres. Ces Délégués sont actuellement au nombre de neuf : Allemagne : Herbert JESS et Detlef PUHL / Italie : Général Gianfranco NALDI / République Slovaque : Jozef ZIGRAY/ République Tchèque : Jiri DOLEZEL / Roumanie : Liviu MURESAN / Royaume-Uni : David CHUTER / Russie : Nadia ARBATOVA / Slovénie : Jozef KUNIC - Par ailleurs, l’association a organisé un colloque sur « Quelle défense européenne sans armement européen ? » le 4 mai 2010 (Voir le compte rendu). - Enfin, comme par le passé, l’association a apporté son concours à l’IHEDN, en participant notamment aux réunions de valorisation du réseau des auditeurs étrangers. Notre association a soutenu aussi, comme d’habitude, l’Union-IHEDN. Bernard LAUGIER, outre ses fonctions au Conseil d’administration et au Bureau de l’Union-IHEDN – en tant que Secrétaire général de l’Union-IHEDN – est chargé au sein du Bureau de notre association, de maintenir et renforcer les liens avec l’Union-IHEDN. Ce qui représente un très gros travail. N° 11 – Décembre 2011 – p. 2 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision ASSEMBLEE GENERALE DU 3 MAI 2011 Par ailleurs, notre association a poursuivi sa collaboration avec la revue Défense en tenant, depuis janvier 2008, une Tribune dans cette revue. A chaque numéro, c'est-à-dire tous les deux mois, une page entière est laissée à notre association pour traiter d’un sujet de défense européenne. La page porte comme en-tête : « European defence vision. Notes et analyses de l’Association des auditeurs européens de l’IHEDN ». Le Président CAMERON a remercié tous ceux qui ont apporté leur contribution à cette Tribune : Corine CABALLEROBOURDOT (E.98), l’ambassadeur de Pologne à Paris Tomasz ORLOWSKI (E.95), Detlef PUHL (E.95), JeanPierre CHEHENSSE (C), Claude DEHOUCK (E.94) et le colonel Zaim KUCI de l’ambassade d’Albanie à Paris. Le Président Colin CAMERON a ensuite exposé les activités prévues pour 2011 : - un colloque annuel qui aura lieu cet après-midi et aura pour thème « Les conditions d’engagement des forces armées : quelle perception par les citoyens européens ? ». - une Lettre d’information qui, en raison de problèmes financiers, ne paraîtra qu’en décembre 2011. - Par ailleurs, comme par le passé, l’association apporte son concours à l’IHEDN. C’est, en effet, grâce à elle qu’ Irina BOKOVA, Directrice générale de l’UNESCO et membre actif de l’association, est intervenue le 7 mars 2011, lors des « Lundis de l’IHEDN », pour prononcer, devant un auditoire de 950 personnes, une conférence très intéressante sur « Quelle stratégie pour la paix au XXIème siècle ? La vision de l’UNESCO ». Questions et commentaires : L’ambassadeur KUNIC (Slovénie) explique que son pays fête le deuxième centenaire des provinces illyriennes et qu’un colloque va bientôt être organisé sur « De Napoléon à l’Union européenne » avec un discours de François FILLON. Napoléon a libéré la Slovénie et interdit d’utiliser la langue allemande. Un autre colloque est en préparation pour juin 2011, intitulé « la France et la Slovénie : hier et aujourd’hui » ; tous deux avec la collaboration de l’ambassade de France à Ljubljana. Rasvan ROCEANU (Roumanie) indique qu’un colloque est en préparation pour septembre 2011 sur le monde arabe et qu’il souhaiterait qu’un membre de l’association puisse se rendre à Bucarest pour y participer. L’ambassadeur JESS (Allemagne) explique qu’avec l’Attaché de défense de l’ambassade de France à Berlin, il souhaite organiser une session pour des jeunes allemands et français, de 18 à 22 ans, à l’occasion du vingtième anniversaire du Triangle de Weimar (1991). De gauche à droite : Claude DEHOUCK, Detlef PUHL, JeanPierre CHEHENSSE, Colin CAMERON, Bernard LAUGIER, Jozef KUNIC et Christine JACQUEMART. Le Président CAMERON a donné ensuite la parole à Corine CABALLERO-BOURDOT Secrétaire générale adjointe qui présenta le rapport financier en expliquant la manière dont la subvention 2010 du ministère des Affaires étrangères (3000 euros) avait été utilisée. Ces deux rapports ayant été approuvés à l’unanimité. Un Conseil d’administration s’est réuni pour élire président Colin CAMERON. Un déjeuner au restaurant de l’Assemblée de l’UEO clôturait la matinée. Conseil d’administration d’Europe IHEDN Colin CAMERON (Royaume-Uni, E.88). Corine CABALLERO-BOURDOT (E.98), Pierre CADET (AC), Lionel CHAMPEAUD (E.98), David CHUTER (Royaume-Uni, E.88), Claude DEHOUCK (E.95), Ambassadeur Jiri DOLEZEL (République Tchèque. E.00), Christine JACQUEMART (AC), Ambassadeur Herbert JESS (Allemagne, E.88), Bernard Laugier (E.95), Rasvan ROCEANU (Roumanie, E.01), Marie PIARD (E.94), Sylvie SAHUT d’IZARN (E.04), Thierry de SCITIVAUX (E.88), José SIERES (E.95) Bureau d’Europe IHEDN Président : Colin CAMERON Vice-président : Claude DEHOUCK Secrétaire général : Pierre CADET Secrétaire générale adjointe : Mme Corine CABALLEROBOURDOT Trésorière : Marie PIARD Chargé de missions : Bernard LAUGIER N° 11 – Décembre 2011 – p. 3 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision LES CONDITIONS D’ENGAGEMENT DES FORCES ARMEES : QUELLE PERCEPTION PAR LES CITOYENS EUROPENS ? Le 3 mai 2011, l’Association des auditeurs européens de l’IHEDN (Europe IHEDN) a organisé ce colloque avec le concours de l’association européenne des responsables d’armement (ASERA). Colin CAMERON, Président d’Europe IHEDN a ouvert ce colloque en remerciant Laurent WAUQUIEZ, Ministre des Affaires européennes, d’avoir accepté de présider cette réunion. Il a ensuite salué Doug HENDERSON, ancien ministre britannique de la Défense et des Affaires étrangères, Paul HUYEN, Ministre conseiller de l’ambassade de Belgique à Paris, les ambassadeurs Herbert JESS d’Allemagne, Jozef KUNIC de Slovénie ainsi que Rasvan ROCEANU, Vice-président de l’association des auditeurs roumains de l’IHEDN, et Jean-Claude SERGEANT, Président de l’association France-Grande-Bretagne. M. CAMERON a rappelé que c’était la deuxième année que nous organisions un colloque avec l’ASERA ; association avec laquelle nous avons des buts et des intérêts communs. Par ailleurs, l’ IHEDN a accru ses offres de formation grâce au Collège européen de sécurité et de défense (CESD). Dans ce collège virtuel chaque Etat peut proposer d’organiser des activités. Actuellement, chaque année, 400 auditeurs issus de 23 pays différents sont formés. Le public est varié et il existe, une forte demande des anciens pays de l’Est. Les thématiques reflètent l’actualité : à Bruxelles, les cours du CESD portent sur la cybercriminalité ; et, pour l’année 2011-2012, l’IHEDN organisera une formation sur la piraterie. Enfin, l’Institut a le projet d’ouvrir une représentation permanente à Bruxelles. L’amiral Gilles COMBARIEU, ancien collaborateur de l’amiral LANXADE, Conseiller de défense à l’Assemblée de l’UEO / Assemblée européenne de sécurité et de défense (AESD), a fait la synthèse du rapport de l’Assemblée de l’UEO sur « La PESD et les opérations militaires de l’UE ». Ce rapport propose une « ambition pour l’Europe de la défense » et précise les améliorations souhaitables, il constate également la difficile coopération entre les Etats européens dans le domaine de l’industrie d’armement. La PESD a pour ambition d’assurer en Europe la paix aux générations futures. Pour y parvenir des améliorations sont souhaitables dans le domaine institutionnel et dans celui des capacités civiles et militaires. Cette « Europe de la défense » avance lentement, car nombre de ces recommandations ont été faites depuis plusieurs années. Jean-François COUTRIS, Président de l’ASERA a rappelé que son association était dédiée à l’armement au niveau européen. Ses membres sont au nombre de 550, dont la moitié est encore en activité. Il a rappelé que l’IHEDN et le CHEAr avaient fusionnés, bien que ces deux institutions aient des cultures différentes. L’ambassadeur Henri DENIAUD, représentant l’amiral Richard LABORDE, Directeur de l’IHEDN, a fait le point sur les activités européennes de l’Institut et affirmé que, depuis deux ans, l’Europe est une de ses grandes priorités. Comment en être autrement après l’entrée en vigueur en 2009 du traité de Lisbonne et la nomination d’un Haut Représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité ? L’IHEDN a bénéficié d’une conjoncture favorable en raison de sa fusion avec le CHEAr, car cela accroit son champ de compétence ; notamment pour ce qui concerne les sessions européennes des responsables d’armement (SERA) qui ont lieu chaque année. Thierry de SCITIVAUX, Membre du Conseil d’administration d’Europe IHEDN, a animé la première table-ronde sur le thème : « L’opinion publique face aux opérations militaires internationales » et présenté les trois participants : Patricia ALLEMONIERE, chef du service Etranger-défense à TF1 et LCI qui a été « sur tous les champs de bataille », le général François TORRES qui a été longtemps en poste en Asie où il vit actuellement et l’amiral Gilles COMBARIEU. Mme ALLEMONIERE a expliqué que lors d’un conflit, comme en Afghanistan, les journalistes se rendent sur place soit parce qu’ils ont certaines idées et souhaitent les confirmer, soit à la demande de l’Etat-major des armées. Les armées américaine et française n’ont pas la même manière d’accueillir les journalistes et les traitent différemment. En France, les journalistes sont accompagnés par un Attaché de presse qui les met en relation avec les officiers « présentables ». Aux Etats-Unis, ils doivent signer un document par lequel ils s’engagent à ne rien dire de « négatif » sur les armées. En Lybie, des journalistes sont allés à Benghazi du coté des « résistants », d’autres à Tripoli à l’appel du colonel Kadhafi. N° 11 – Décembre 2011 – p. 4 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision LES CONDITIONS D’ENGAGEMENT DES FORCES ARMEES : QUELLE PERCEPTION PAR LES CITOYENS EUROPENS ? Mais, d’un coté comme de l’autre, il s’agit de pays dangereux pour les journalistes. Pour le général TORRES, le public souhaite être informé et les journalistes vont sur place pour obtenir des informations fiables. Cependant, certains journaux, comme Match, présentent les Talibans comme des « combattants romantiques » et les photos qui accompagnent les textes apportent plus à l’émotion qu’à la raison. D’autres parlent du manque de moyens de nos troupes… Ce qui peut poser des problèmes. Mais, les politiques peuvent ou non laisser courir l’information. La guerre en Afghanistan n’est pas un sujet qui intéresse le grand public. Celui-ci est ignorant de la sécurité globale. En Lybie, le public a d’abord été intéressé par l’intervention des Alliés contre le régime dictatorial du colonel Kadhafi, mais cet intérêt commence à s’effriter. Elle a principalement quatre missions : développer les capacités en matière de défense ; collaborer dans le secteur de l’armement ; renforcer la base industrielle européenne de défense ; apporter son appui médical. Pour Jean-François COUTRIS, le système FELIN (Fantassin à équipements et liaisons intégrés) a pour but de protéger le soldat en utilisant des moyens modernes. Certains journalistes ont parlé de « Robotcop » ! Pour l’amiral COMBARIEU, l’armée de métier a coupé le lien qui existait entre l’armée et la nation. Le soldat de métier a l’impression que la nation ne le comprend pas. Faudrait-il que soit instauré un grand débat national pour que le public se sente concerné ? Le général Jean-Claude THOMANN, animateur de la seconde table ronde sur le thème « Les conditions d’engagement des forces armées en opération extérieures (OPEX) », a présenté rapidement les quatre participants. Emmanuel JACOB (Belgique), est Président d’EUROMIL, organisation européenne des associations militaires, depuis 2006 ; Jean-François COUTRIS qui est Directeur général adjoint de la SAGEM ; le docteur Luciano ACCOGLI (Italie) est un officier responsable des projets médicaux à l’Agence européenne de défense (AED) et Giuseppe COLAZZO (Italie), Président directeur général de COLSERVICE, société s’occupant du soutien logistique des forces armées italiennes en opération extérieure, dans le respect de l’environnement. Le général THOMANN a expliqué que les soldats européens ne sont pas engagés pour préserver les intérêts vitaux de leur pays. Ils se battent en professionnel qui accepte le risque. Les soldats de divers pays européens comparent entre eux leur matériel et en parlent aux journalistes… Médecin-colonel ACCOGLI a indiqué que l’Agence européenne de défense (AED) créée en 2004 a pour but d’aider les états membres dans le cadre de la gestion des crises. Nous sommes partis du constat que le soldat européen était moins bien équipé que le rebelle afghan qui dispose au moins d’un téléphone portable. FELIN, lancé en 2001, a pour but de les équiper de moyens modernes de la tête aux pieds. La protection passive a été améliorée sans compromettre la mobilité. Son fusil est équipé d’une lunette qui lui permet plus facilement d’atteindre sa cible. Il est relié à son chef par radio mais aussi par une caméra fixée sur le casque ; les conversations radios sont souvent cryptées. C’est une réussite grâce au général Bernard THORETTE. Déjà trois régiments en sont équipés. Giuseppe COLAZZO, Président-directeur-général de COLSERVICE, présenta ensuite en italien, les activités de sa société qui contribue au soutien logistique des forces armées italienne et au respect de l’environnement. La société COLSERVICE, située dans le sud-est de l’Italie, dispose d’un équipement mobile et d’un personnel qualifié. Elle intervient en Italie et dans le monde. Son rôle est de faire en sorte qu’à l’emplacement du camp des soldats en opération extérieures, il n’y ait aucun animal nuisible ; et cela avant l’installation mais aussi pendant toute sa durée. Suite page 11 N° 11 – Décembre 2011 – p. 5 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision FRANCO-BRITISH DEFENCE COOPERATION TOO MUCH TACTICS, NOT ENOUGH STRATEGY ___________________ Article de M. David CHUTER Auditeur de la session européenne de l’IHEDN en 1988 Membre du Conseil d’administration de l’association ___________________ Too much tactics, not enough strategy: France, Britain and the Search for Strategic Alignment. It is often said, most recently at the time of the UK-French “Defence Treaty” in 2010, that the United Kingdom and France are natural defence partners. It is argued that they have a long history in common, are both nuclear powers and permanent members of the Security Council, and are both former imperial powers with links to Africa. Moreover, both have capable armed forces and public opinions ready to accept overseas deployments. All of this is true, but in practice most of it is superficial. And even the apparent surface similarities can conceal great practical differences. Thus, the origins, nature and afterlife of the French presence in Africa, as well as the origin and purpose of the French nuclear programme, are entirely different from their British equivalents. The reality is that any form of defence cooperation beyond a superficial level is only possible when there is a shared sense of fundamental strategic interest between those involved. It is the lack of this shared sense that has made attempted cooperation between the two countries such an exasperating process for those who have been engaged in it. The origins of Franco-British defence cooperation arguably go back to the Crimean War, where the two countries had an overlapping (but not identical) desire to contain Russian expansion towards the South. But the first real practical cooperation was the military talks that followed the signing of the Entente Cordiale in 1904, itself largely concerned with dampening imperial rivalries. Both sides were seeking allies against a rising Germany, but whereas the French were worried primarily about their frontiers, the British were much more concerned about preventing German access to the Channel Ports. The considerable practical military integration brought about by the First World War was only temporary, and political divergences arose almost immediately afterwards. The French were determined to weaken Germany so it could never again be a threat: the British were at least as concerned about the new threat they discerned in the Soviet Union, and did not want to leave a vacuum in central Europe. Ever since, Franco-British defence cooperation has essentially followed the same logic. Cooperation on practical issues has often been easy, and frequently effective, but is always a hostage to underlying strategic differences. Since the Second World War, the close British relationship with the United States has been the main factor dividing the two countries. For the British, the American link has been a means to retain great power status, influence within NATO, and access to certain sensitive strategic technologies. The post-1945 dispensation, which the British did so much to fashion, suited them very well, and still does. No conceivable European-based alternative can give them as much influence in the world, and so they see French moves to create European defence institutions as a threat to NATO and to US primacy, and thus a threat to their own strategic interests. Bilateral cooperation with France, whilst it may produce pragmatic benefits, must therefore never be allowed to lead to wider European integration. Rather, every attempt must be made preserve as many elements of the post-1945 world for as long as possible. The French, not major actors in the organisation of post1945 security, and never able to exercise remotely the same influence over the US as the British could, have always seen European integration as important for their security, as well as essential for its own sake. However, the paradox is that the development of European defence, and even of effective bilateral defence cooperation in Europe, depends overwhelmingly on cultivating a closer relationship with the one European country they feel they cannot trust. If the British fear that bilateral cooperation with France will subsequently enmesh them in unwelcome European initiatives, the French are wary of cooperation with a state they believe is dedicated to obstructing, if not actually destroying, the defence integration which is the major component of their security policy. The French believe that the UK is not a fully independent actor, but an acolyte of the United States with limited freedom of action. Rightly or wrongly, they therefore see limited value in engaging the UK directly on major strategic issues, since they consider the US will have the final say. (“Why talk to the monkey” as one senior French defence official said to the author “when you can talk to the organ grinder?”). Understandably, the British indignantly reject this interpretation, but nonetheless, as a consequence of it, the French have developed their own surprisingly close relationship with the US, based on an unashamedly ruthless pursuit of respective national interests. N° 11 – Décembre 2011 – p. 6 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision FRANCO-BRITISH DEFENCE COOPERATION TOO MUCH TACTICS, NOT ENOUGH STRATEGY Yet strategic logic requires ultimately that the French and the British should cooperate on defence issues: neither has any other plausible European partner and they have common issues (nuclear weapons, for example) where their interests are closely aligned. So for more than two decades there has been a repeated dance of attraction and repulsion, as strategic logic leads inevitably to proposals for cooperation, which work for a while but then founder on underlying political divergences. After a decent interval, the dance begins again. Everything goes in cycles, and the 2010 “Defence Treaty” was greeted with much the same excitement and will, in the end, give rise to much the same disappointments. In reality, it is a somewhat heterogeneous list of joint defence activities, some of which already exist, others of which were already planned, and many of which are simply aspirations, requiring much more work before it becomes clear whether they are feasible or not. No joint or standing forces are actually being created, and phrases like “wherever possible” are carefully scattered throughout the document. Whilst it is fair to say that the net result is a much higher level of practical cooperation than was the case twenty years ago, it is not obvious that there is any more underlying strategic commonality of view than there was then. Indeed, from the early 1990s both sides have made assumptions about the other which have been consistently falsified. Mistaking strategy for tactics, the British, at regular intervals, have believed that the French were about repent of Gaullism and follow the British back into a closer relationship with the US and NATO. To say this is not to mock. Given the domestic political sensitivities, especially in the UK, it is hard to see that more could have been agreed at this stage. And there is no reason to doubt the sincerity and commitment of those involved. But, like all similar initiatives, its effect can at best be a further incremental narrowing of the Channel, unless and until the underlying strategic differences are resolved. Even if this process begins (and at present there is no sign of it) serious practical issues will remain, some as banal as language. An entire generation of French officers never learned English, and hardly anyone in the British system speaks French to an acceptable level. And mutual ignorance of each other’s cultural and historical defence heritage is almost total. Mistaking tactics for strategy, the French have seen more in reluctant British acceptance of European initiatives than is really there. In particular, the consistent French view that a US involvement in European security is helpful and should be encouraged has been discovered afresh every few years by the British, who see each repetition of it as a major change of direction by the French. It is in this context that we should see the two major defence agreements, of the last twenty years: the 1998 St Malo agreement and the 2010 “Defence Treaty.” The former, in fact, was not one document but two. The first, never published, was an agreement to cooperate more closely on African issues, and to de-conflict their activities there: an ironic, if probably unintentional, reminiscence of the 1904 Entente Cordiale. The second, a Joint Declaration on European Defence, revealed how far the British had come rhetorically since Maastricht, but was, in fact, carefully drafted to avoid committing either party to any concrete actions at all. For this reason, disappointment with the limited progress since St Malo, whilst largely justified, is slightly beside the point. From the British perspective, at least, it was not intended that there should be any significant real changes, since they could only be inimical to British interests. There are more subtle problems as well: two large, powerful and expert military powers, with equally strong but very different administrative traditions, and long histories of foreign engagement, often find the mental leap to understanding the other’s point of view impossible. For busy senior officials, especially, the temptation to believe that the other side is not serious, has misunderstood or is not really interested can be irresistible. The general rule in international politics is that if interests are clearly aligned, then practical arrangements follow swiftly, but if interests are not aligned, no amount of pragmatic furniture-moving will actually produce much progress. The history of Franco-British defence cooperation so far is of a great deal of surface activity, but much less underlying strategic rapprochement. Suite page 11 Résumé en français du texte de David CHUTER N° 11 – Décembre 2011 – p. 7 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision LA COOPERATION FRANCO-ALLEMANDE EN MATIERE DE DEFENSE ET DE SECURITE ___________________ Article de M. Holger MAHNICKE Premier conseiller de l’ambassade d’Allemagne à Paris ____________________ Il serait impensable d’aborder aujourd’hui la politique de sécurité et de défense en Europe et la coopération francoallemande sans faire mention de la Libye. L’abstention de l’Allemagne lors du vote de la résolution 1973 par le Conseil de sécurité a soulevé de nombreuses questions en France. Aujourd’hui, pour beaucoup, le choix de la France paraît simple et évident : le partenaire naturel de la France dans le domaine de la défense est le Royaume-Uni. Le succès de l’intervention en Libye, basé sur une étroite coopération franco-britannique, en témoigne, tandis que dans le domaine de la finance et de l’économie, la France affronte les défis avec son voisin d’outre-Rhin, l’Allemagne. Selon l’annuaire Ramsès 2012 publié par l’IFRI, l’abstention de l’Allemagne au Conseil de sécurité « pose la question du rôle que l’Allemagne peut jouer sur la scène internationale ». Une analyse grave et lourde qui ignore tout simplement le chemin que l’Allemagne a parcouru depuis l’unification ainsi que son engagement fort sur la scène internationale. Il est donc indispensable de rappeler tout d’abord que l’Allemagne déploie actuellement plus de 7 000 soldats sur des fronts différents, très souvent dans les mêmes missions que la France. Pour ne citer que quelques exemples : Aux côtés de la France, l’Allemagne reste fortement engagée dans la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) de l’OTAN en Afghanistan, où elle est le troisième contributeur de troupes après les États-Unis et le RoyaumeUni. Aux côtés de la France, elle s’engage aussi dans la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) sous la tutelle des Nations Unies. Aux côtés de la France, elle est en outre largement impliquée dans la mission Atalante de l’Union européenne qui lutte contre la piraterie dans la Corne de l’Afrique. L’Allemagne est également engagée dans la mission d’entraînement des soldats somaliens de l’Union européenne, une initiative lancée par la France sur une base bilatérale. L’un des objectifs primordiaux de la réforme de la Bundeswehr, actuellement en cours, est d’ailleurs de garantir la disponibilité permanente d’au moins une dizaine de milliers de soldats pour des missions internationales, et ce malgré une réduction de l’effectif global de l’armée allemande. Cela ne fait donc aucun doute : l’Allemagne est bien consciente que la Bundeswehr doit continuer à s’engager dans des missions internationales aux côtés de ses partenaires. Mais il faut souligner que, dans le domaine de la défense, les gouvernements français et allemand disposent d’une marge de manœuvre politique complètement différente. La Bundeswehr est une armée parlementaire. Toute mission armée de la Bundeswehr doit être approuvée par le Bundestag avant son déploiement. Et, le contrôle parlementaire est constant, c’est-à-dire que le gouvernement fédéral informe régulièrement le Bundestag (commission de la défense et des affaires étrangères) du déroulement de la mission et des aspects politiques pertinents. En cela, la situation en Allemagne est fondamentalement différente de celle de la France où, suite à la réforme constitutionnelle de 2008, le parlement n’est consulté qu’une unique fois et seulement pour les interventions dont la durée dépasse quatre mois. Ainsi, le gouvernement allemand doit bien prendre en considération l’avis des différents groupes parlementaires avant d’entamer le processus. Cette question s’est posée également dans le cas de la Libye en mars dernier et l’Allemagne n’a jamais laissé planer le moindre doute sur le fait qu’elle ne participerait pas à une intervention militaire, vu les prises de position de l’opinion publique et des députés du parlement à ce sujet en Allemagne. Il s’agissait donc d’un choix politique sans surprise, mais certainement pas d’un éloignement de l’Allemagne vis-à-vis de ses partenaires les plus étroits. Au contraire, l’Allemagne reste un allié fiable pour ses partenaires de l’OTAN et de l’Union européenne. Elle poursuit sa coopération dans le domaine de la défense et de la sécurité avec l’ensemble d’entre eux, surtout la France. Aux côtés de la France, l’Allemagne œuvre pour un renforcement du pilier européen de la défense après l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne. A cette fin, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense du Triangle de Weimar, c’est-à-dire français, polonais et allemand, ont soumis à la Haute Représentante de l’UE d’ambitieuses propositions auxquelles se sont associées l’Italie et l’Espagne. N° 11 – Décembre 2011 – p. 8 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision LA COOPERATION FRANCO-ALLEMANDE EN MATIERE DE DEFENSE ET DE SECURITE Cette initiative vise principalement à renforcer l’approche exhaustive des activités de la défense européenne à une époque où les aspects civils des missions prennent une importance croissante. Les trois partenaires aspirent à des résultats concrets de leurs propositions sous l’actuelle présidence polonaise. L’Allemagne et la France sont également – en principe ! d’accord sur le fait qu’avec la crise financière, une nouvelle approche est nécessaire en matière de capacités. Lors de la réunion informelle des ministres de la Défense européens à Gand, le ministre allemand de la Défense a engagé une réflexion visant à déterminer comment mettre davantage en commun les capacités existantes (« mutualisation ») et se répartir les tâches (« partage »). Compte tenu des restrictions budgétaires auxquelles tous les pays sont soumis et continueront de l’être, cela semble simple et logique. Mais dans la pratique, cela s’avère politiquement très compliqué. En effet, une imbrication plus étroite des capacités militaires au sein de l’Union européenne et surtout un éventuel partage des tâches créeront une plus grande dépendance réciproque, ce qui peut se heurter au rôle central du parlement allemand. En plus, au niveau européen, il faut déterminer quels États seraient impliqués, quelles capacités chacun d’entre eux pourrait mettre en commun et quelles tâches ils pourraient partager. Mais comme l’expérience l’a montré avec l’Eurofighter, l’avion de transport militaire A 400 M ou l’hélicoptère Tigre, la mise en pratique sera très ardue. Les États participants ayant des normes techniques différentes, leurs produits diffèrent également. L’effet de synergie escompté risque de faire long feu. Il faut donc revoir notre façon de penser ; nous n’avons pas d’autre choix. Le nouveau commandement européen pour le transport aérien (CETA), inauguré en septembre 2010 à Eindhoven et qui permettra d’optimiser les usages d’avions de transport de quatre pays (Allemagne, France, Pays-Bas, Belgique), constitue un exemple réussi dans ce contexte. La France (57 appareils) et l’Allemagne (82 appareils) livrent le plus grand contingent du dispositif aérien d’un total de 166 appareils. La mutualisation des capacités militaires fait également l’objet d’intenses discussions entre la France et l’Allemagne au sein du groupe de travail sur la coopération militaire du Conseil franco-allemand de défense et de sécurité (CFADS). Structure créée par un protocole additionnel au Traité de l’Élysée à l’occasion de son 25e anniversaire en 1988, le CFADS réunit régulièrement des représentants des ministères de la Défense et des ministères des Affaires étrangères français et allemands à tous les niveaux et sert de cadre de dialogue continu entre la France et l’Allemagne. La France et l’Allemagne se sont récemment penchées sur les possibilités de mieux utiliser la richesse de la structure du Conseil dans un environnement différent de celui qui prévalait à l’époque où le CFADS a été créé, l’objectif étant d’approfondir la compréhension mutuelle dans un domaine de coopération important. En conclusion : un aperçu de la coopération francoallemande dans le domaine de la défense serait incomplet s’il ne mentionnait pas l’implantation du 291e bataillon de chasseurs de la brigade franco-allemande à IllkirchGraffenstaden (Bas-Rhin) en décembre 2010. Ce premier stationnement de soldats allemands sur le territoire français depuis la Deuxième Guerre mondiale illustre le degré d’amitié et de coopération sans commune mesure atteint par les deux pays. Un déploiement de la brigade francoallemande sur un théâtre d’opérations est d’ailleurs envisagé. Il existe donc une bonne base de coopération entre la France et l’Allemagne en matière de sécurité et de défense. Elle nous permettra d’approfondir encore nos relations dans ce domaine malgré nos différences traditionnelles. ________________ Résumé en allemand du texte de M. Holger MAHNICHE Die Enthaltung Deutschlands im Sicherheitsrat der Vereinten Nationen bei der Verabschiedung der Resolution 1973 zu Libyen hat in Frankreich Zweifel an Deutschlands Zuverlässigkeit als Bündnispartner geweckt. Verdrängt wird in der Debatte die umfangreiche Beteiligung Deutschlands an internationalen Missionen – häufig gemeinsam mit Frankreich – und das umfassende Engagement beider Partner in sicherheits- und verteidigungspolitischen Fragen. Im bilateralen Verhältnis stehen der Deutsch-Französische Verteidigungs- und Sicherheitsrat und die DeutschFranzösische Brigade für die enge Zusammenarbeit. N° 11 – Décembre 2011 – p. 9 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision THE SLOVENIAN ARMY: A RELIABLE PARTNER FOR EURO-ATLANTIC INTEGRATION ___________________ Article de Jozef KUNIC Ambassadeur, Président de l’association slovène pour les relations internationales, Membre d’Europe IHEDN ____________________ We received the invitation and confirmed the entry via a popular referendum in 2009 in which 66% of the participants supported the entry into NATO. The fact that the decision was accepted on the referendum with a vast majority confirms that the Slovenian people are strongly aware of the importance of joint actions by democratic countries, of the common fight against international threats and the need for commitment to such action. When Hitler’s Germany attacked Yugoslavia in April 1941, when the international communist community was still an ally of the Third Reich, the Liberation Front of the Slovenian nation was founded. The Slovenian army was born, which under its own leadership struggled against the occupation army till the very end of World War II, when its commander, whose image can be found today on the two Euro coins, died in mysterious and unexplained circumstances. The Slovenian army was incorporated into the Yugoslav army. In the framework of Yugoslavia, Slovenia did not have its own army, but it had its own formation, which was called the Territorial Defence, with its own command and its own light armament. When Slovenia declared independence, which happened on the 25th June 1991, the Yugoslav People´s Army attacked Slovenia. This was the first armed conflict on European soil since World War II. Territorial Defence, together with Slovenian police defended the nation and won the Ten Day war. It is true that this war can not be compared to the bloodshed in the Balkans, but it was a significant indicator of power relations and a moral stand. In addition to its own territory, people and organised government an important element of the statehood of a country is its own army. In Slovenia we were immediately aware of this fact and started with utmost seriousness and great enthusiasm to build our own army. At the beginning the conscript system was in force, which does not correspond to modern needs. In addition to the desire for a modern and efficient army, Slovenia intensively worked towards joining the European Union and NATO. Without a modern professional army and its alignment with NATO standards, of course, the entry into NATO would not have been possible and meaningful. Jozef KUNIC This was followed by an intensive modernisation of the Slovenian Armed Forces. Owing to the small size of Slovenia: – having a total of around 20,000 square kilometres of territory and only about 2 million inhabitants – the size of the army was tailored to our needs and abilities. We are now proud of the readiness and training of our soldiers and their equipment. Despite the fact that we have only about 43 km of coastline, we have modern weapons in the Navy. Today the Army has a constant composition of 7570 soldiers, 1623 reservists under contract, altogether 9193 personnel. Slovenian territory has in the past 100 years been attacked from all its borders (in World War II by Italy, the German Reich, the "Austro-Hungarians" and in 1991 by the Yugoslav Army). Today we are not threatened on any side. On the contrary, we have excellent relations with all our neighbours. But unfortunately we can not say that there are no risks. N° 11 – Décembre 2011 – p. 10 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision THE SLOVENIAN ARMY We are willing to contribute to reduce international tensions and to contribute to peace in critical areas. Thus the Slovenian Army for the first time in its history took part in a crisis response operation in Albania as early as 1997. In February 2007 we deployed a battalion size unit in Bosnia and took our own area of responsibility, including command of foreign military units, members of NATO. COLLOQUE – 3 MAI 2011 Suite de la page 5 Tous les moyens employés sont naturels et propres. Cela s’accompagne souvent d’une aide à la population locale. Le président a terminé sa présentation en disant : « La démocratie a besoin des forces armées et les forces armées ont besoin de notre aide » Ces deux tables rondes ont fait naître de nombreuses questions et commentaires. Today, the focus of activity is in international operations and missions in Kosovo and Afghanistan. We are also in Bosnia and Herzegovina, Lebanon, Syria, Somalia, Serbia and Macedonia. The Slovenian Army is also active, with part of our forces, in an EU Battle Group and the NATO Response Force. Conclusion Currently there are 447 members of our Armed Forces, representing 6% of the regular structure, participating in international operations and missions. La faute n’est jamais aux journalistes et à l’opinion publique, mais aux politiques. Actuellement on constate une distance entre les citoyens et la défense. La défense relève pourtant de la citoyenneté à part entière. Tant que nous n’aurons pas une Europe de la défense, rien ne changera. Les opinions publiques n’adhérent pas si elles ne comprennent pas. Les politiques ont le devoir d’expliquer. Slovenia is well aware of the need to tackle the serious problem of illegal migration, especially from the shores of North Africa. To this end it is currently considering sending the combat ship Triglav to this area and to help contribute to solving this serious problem. In the economic crisis many have questioned if international military cooperation can be meaningful and justified. We can say that the last economic crisis has deeply affected Slovenia. Jean-Raphaël NOTTON, Président de l’Union-IHEDN, a rappelé tout d’abord le titre du colloque et le fait que le prix Vauban vient d’être décerné au premier manuel d’histoire franco-allemand. La crise économique a du bon car il va falloir mettre certains moyens en commun ; en effet, nous n’aurons pas assez d’argent pour nous occuper seul de notre défense. ________________ However, this crisis has also confirmed that the European Union has to become increasingly politically united, because only having an economic community and a common currency is far from providing a strong and influential global position, such that would provide a desired level of invulnerability for Europe. It is true that Slovenia´s contribution in absolute terms due to its small size cannot be large. But it is important that all members of our European family also participate in the military field, that they solve together all important problems and in such a way we strengthen our common EU. Increasingly it has to become a political community, which, without a common military component, will not be able to achieve the desired and necessary weight in the globalised world. This fact must be made understandable to all the member states of the EU and our entire population. La présentation d’Europe IHEDN, ses objectifs et ses actions, sont consultables sur le site officiel de l’IHEDN et sur celui de l’Union-IHEDN. Il existe également un article sur l’association dans Wikipédia. Suite de la page 7 Résumé en français du texte de David CHUTER Toute coopération sérieuse en matière de défense devrait passer par un alignement d’intérêts stratégiques, si elle se veut efficace et durable. Le couple franco-britannique manifeste à la fois, et paradoxalement, une volonté commune très marquée de coopération au niveau pratique et opérationnel, pour autant accompagnée d’une incompréhension et d’une méfiance considérables, au niveau stratégique. Si à première vue les deux pays doivent être des partenaires naturels en matière de défense (histoire, capacités militaires, arme nucléaire, membres du P5…) force est de constater qu’au niveau stratégique, il y a plusieurs facteurs qui les divisent gravement. Le plus grand obstacle, c’est l’étroite collaboration entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, qui amène le premier à vouloir préserver au maximum le cadre politique de l’après-1945 (influence américaine, OTAN puissante) et à voir l’intégration européenne, en matière de défense, comme une menace. Ceci incite la France à se méfier des objectifs stratégiques britanniques, qu’elle considère téléguidés depuis Washington. Si les initiatives vers une coopération plus approfondie se sont succédées depuis la fin de la guerre froide, le bilan est modeste, et le restera jusqu’au moment où un vrai alignement stratégique des deux pays apparaîtra. Cela n’est pas pour demain. N° 11 – Décembre 2011 – p. 11 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision AGENDA – BREVES NOMINATION COLLOQUE A BUCAREST L’ambassadeur Joël de ZORZI a été nommé le 1er septembre 2011 Conseiller diplomatique et directeur des activités internationales de l’IHEDN. Il succède à Henri DENIAUD. Sorti de l’ENA en 1979, M. de ZORZI entre au ministère des Affaires étrangères. Ses postes les plus récents font de lui un spécialiste des affaires européennes. En effet, il a été directeur adjoint de la Coopération européenne au ministère des Affaires étrangères (1995-1997), ambassadeur de France à Prague (2003-2006), ambassadeur de France à Stockholm (2008-2011). Nous lui souhaitons un plein succès dans ses nouvelles fonctions. Unanimement apprécié par tous les invités et participants, le colloque sur « Le monde arabe entre traditions et potentiel » a été organisé par l’Association des Auditeurs roumains de l’IHEDN le 27 septembre 2011, à Bucarest. D’autres réunions de ce type sont prévues dans le but de développer les relations traditionnellement bonnes qui existent entre la Roumanie et les pays arabes. C’est pour cette raison que les débats ont abordé aussi bien les relations diplomatiques, que les liaisons culturelles et sociales en terminant, naturellement, par la coopération économique. Dans un climat informel, les ambassadeurs de pays arabes accrédités à Bucarest et des représentants des milieux d’affaires arabes ont pu dialoguer ouvertement avec l’ancien président roumain Ion ILIESCU, de même qu’avec des représentants du gouvernement, de la présidence roumaine et du monde académique. Dialogue important pour rappeler que, même dans le contexte des profonds changements intervenus après la chute du communisme, le partenariat privilégié et réciproquement avantageux n’a rien perdu de son importance, d’autant plus que la Roumanie est pleinement impliquée dans la politique de l’UE dans le bassin méditerranéen. L’intervention d’Olivier VEDRINE qui représentait le Président Colin CAMERON, a été particulièrement appréciée. Il convient aussi de noter que le colloque a bénéficié de l’appui du ministère roumain des Affaires Étrangères et du Club roumano-arabe de culture et de presse. Corine CABALLERO-BOURDOT, Secrétaire générale adjointe d’Europe IHEDN a été nommée par décret du 28 juillet 2011, auditrice de la 64eme session nationale « Politique de défense » de l’Institut des hautes études de défense nationale (cycle 2011-2012). Nous lui adressons toutes nos félicitations. DE L’UEO A L’AESD Avec la fermeture de l'Assemblée de l'UEO le 30 juin 2011, Europe-IHEDN a perdu un soutien important. Les rapports de cette assemblée sans pareil restent néanmoins accessibles par le portail www.assembly-weu.org. Les Parlementaires gardent leur réseau : l'Association européenne de sécurité et de défense (AESD) - [email protected]. With the closure of the WEU Assembly on 30 June 2011, Europe-IHEDN has lost an important supporter. Fortunately the reports of this unique Assembly remain accessible at: www.assembly-weu.org. The Parliamentarians are keeping their network via the European Security & Defence Association (ESDA): [email protected]. Rasvan ROCEANU Vice-président de l’association des auditeurs roumains de l’IHEDN PUBLICATION Grâce à l'Ambassadeur Herbert JESS, Europe-IHEDN est maintenant accueilli pour ses réunions au Secrétariat du Conseil franco-allemand de défense & sécurité à Paris. Thanks to Ambassador Herbert JESS, Europe-IHEDN is now able to hold meetings at the Secretariat of the FrancoGerman Council for Defence & Security in Paris. CARNET Arnaud JACOMET, membre de l’association Europe IHEDN, est décédé le 14 octobre 2011 à Bruxelles. Il avait suivi la première session européenne de l’IHEDN, en 1988. Depuis, en tant que Responsable de l’UEO à Bruxelles, il a apporté son soutien constant à notre association. A sa veuve et à ses enfants nous présentons toutes nos condoléances. Corine CABALLERO-BOURDOT, vient de publier une étude sur « Le suivi interparlementaire de la politique étrangère et de sécurité commune – possibilités pour le futur » dans le cadre de l’Institut d’Etudes de Sécurité de l’Union européenne [voir Occasional Paper N°94 (Octobre 2011) disponible en Français et en Anglais : www.iss.europa.eu]. Corine CABALLERO-BOURDOT, has just published a Study on “Interparliamentary scrutiny of the Common Foreign and Security Policy – avenues for the future” for the EU Institute for Security Studies [See Occasional Paper No 94 (October 2011) in both English and French: www.iss.europa.eu]. PUBLICATION éditée par Europe IHEDN Directeur de la Publication : Pierre CADET, [email protected] Directrice adjointe de la Publication : Corine CABALLERO-BOURDOT, [email protected] Comité de rédaction : Corine CABALLERO-BOURDOT, Pierre CADET, Sylvie SAHUT d’IZARN Vision de la Défense Européenne / European defence vision est en ligne sur le site de l’IHEDN et de l’Union-IHEDN Reproduction interdite. Tous droits réservés. Copyright. N° ISSN 1950 – 4241 N° 11 – Décembre 2011 – p. 12 – Vision de la Défense Européenne – European Defence Vision