NuForce DDA 100 : ligne fine et finesse de restitution

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NuForce DDA 100 : ligne fine et finesse de restitution
NuForce DDA 100 : ligne fine et finesse de
restitution
Avec son modèle DDA 100, NuForce propose un amplificateur "tout numérique" de 2 x 50W/8Ω.
En effet, celui-ci, qui dispose d'une entrée numérique USB et des trois entrées numériques
S/PDIF, ne procède à aucune conversion numérique analogique en interne, autre que celle
réalisée par les modules amplificateurs. De plus, le DDA 100 procure de bons résultats sonores
!
PAR PHILIPPE DAUSSIN | BANCS D'ESSAI | 3 MAI 2013 - QOBUZ
Pour ceux de nos lecteurs qui ne connaitraient pas la marque américaine NuForce dont nous testons
réguliérement des appareils (le dernier en date étant le DAC 100 qui a obtenu notre récompense
Qobuzissime), rappelons que la relativement jeune société NuForce a fait ses débuts dans le monde
de la Hi-Fi avec des amplificateurs numériques.
Actuellement le catalogue NuForce est riche de convertisseurs numérique analogique, avec ou sans
amplificateurs pour casque, d'un modèle de casque et de trois modèles d'écouteurs, d'enceintes
amplifiées (dont un modèle à liaison Bluetooth apt-X), de divers accessoires et modules (dont un
convertisseur USB vers S/PDIF coaxial et optique, le modèle U192S) et aussi d'un processeur pour
cinéma domestique et d'un amplificateur multicanal.
L'amplificateur DDA 100, avec entrées numériques, dont nous vous proposons le banc d'essai, fait
partie de la gamme Home de NuForce, mise sur le marché fin 2012.
Le DDA 100 y partage entre autres la vedette avec l'amplificateur STA 100 au design aussi pur que
dépouillé, appareil ne disposant pour sa part que d'une seule entrée analogique, alors que le DDA 100
dispose de quatre entrées numériques, mais le STA 100, comme le DDA 100, utilise aussi des
modules d'amplification à découpage à haut rendement, ce qui a permis à NuForce de concevoir des
appareils compacts et puissants.
Présentation
Ce n'est même plus pour la discrétion qu'a opté le DDA 100, c'est carrément pour l'effacement tant la
façade, qu'elle soit de finition noir ou argent, se montre d'une sobriété frôlant l'austérité !
Une molette de réglage de volume à droite, sert aussi à changer de source par brève pression en son
centre ou à la mise en marche ou à l'arrêt par pression prolongée.
Au centre une multitude de minuscules trous permettent aux rayons infrarouges de la télécommande
d'aller caresser le récepteur et sur la gauche quatre marquages en forme d'afficheurs sept segments
indiquent la source sélectionnée et le réglage de volume de "00" à "99". C'est original et discret mais
ce n'est pas d'une lisibilité extraordinaire si on ne se trouve pas bien face à l'appareil ou dans une
ambiance lumineuse.
La fabrication
Grâce à sa structure en une seule pièce avec de multiples pliures, le châssis du DDA 100 offre une
très bonne rigidité. La face avant, réalisée en aluminium massif, est maintenue par deux vis fixées
dans des trous borgnes depuis l'intérieur du boîtier.
L'intérieur du châssis du DDA 100 est occupé par deux cartes, dont l'une est de dimensions
relativement modestes.
La plus grande d'entre elles reçoit les interfaces numériques et les amplificateurs de type "à
découpage" (communément appelés numériques) ne nécessitant pas de refroidisseur du fait de leur
rendement élevé.
L'autre carte est l'alimentation à découpage, une solution parfois retenue pour son excellent
rendement et donc son faible dégagement de calories, et aussi pour son universalité, cette
alimentation pouvant fonctionner quelle que soit la tension secteur. Notons que NuForce fournit un
cordon secteur muni d'une ferrite afin d'éviter que des résidus de découpage n'aillent polluer le
secteur.
Interfaces numériques
La réception des signaux numériques en provenance de la liaison USB est réalisée par un circuit
intégré estampillé NuForce, donc conçu par le fabricant américain lui-même.
Pour les entrées numériques S/PDIF coaxiale et optiques, il est fait appel à un circuit intégré Asahi
Kasei AKM4113 qui peut accepter les signaux en provenance de six sources différentes jusqu'à un
échantillonnage de 24 bits à 216 kHz, et qui se charge de leur commutation. Il génère également le
signal de sortie S/PDIF disponible sur la sortie optique.
L'amplification
Ce sont deux amplificateurs Infineon fonctionnant en classe D (dit numérique) de type SAB2403 qui
se chargent de fournir la puissance de 2 x 50W/8Ω aux enceintes acoustiques.
Il sont directement reliés à la sortie S/PDIF du récepteur numérique AKM4113. On ne trouve donc pas
de convertisseur numérique analogique puisque ces amplificateurs exploitent directement le flux
numérique pour le transformer en signaux audibles.
Le filtrage des résidus haute fréquence inhérents à ce type d'amplification est confié à une self et à
des condensateurs à film plastique, ce qui nous semble meilleur pour la musicalité que les
condensateurs chimiques que l'on trouve sur certaines réalisations.
On remarquera les "gros" condensateurs chimiques fabriqués sur cahier des charges NuForce et dont
la valeur n'est pas indiquée. Ceux-ci sont associés à des selfs (partie haute de la photo) afin de
procurer un filtrage efficace des tensions d'alimentation des amplificateurs.
L'écoute
Au niveau des résultats sonores, voilà un petit amplificateur numérique bien sympathique à écouter, et
même plus que ça, que ce soit depuis l'entrée USB ou les entrées S/PDIF, ces dernières permettant
d'écouter des fichiers jusqu'au format 24 bits à 176,4 kHz.
L'écoute de Get Lucky de Daft Punk, dans sa version Studio Masters 24 bits à 88,2 kHz se révèle plus
que bonne avec des basses solides et fermes, de la richesse dans le haut du spectre et un registre
médium laissant bien les voix à leur place. Et, même quand on pousse le volume, tout reste bien en
place, ça marche plus fort mais ça reste toujours très propre.
A la restitution du poème Symphonique Ce qu'on entend sur la montagne de César Frank interprété
par l'Orchestre philharmonique de Liège dirigé par Christian Arming, dans sa version Studio Masters
24 bits à 96 kHz, on note un petit manque de nuances à la reproduction du registre le plus aigu des
violons, mais la montée en puissance de l'orchestre se fait sans peine et l'image sonore se déploie
avec aisance.
L'écoute d'extraits de Peer Gynt par l'Orchestre Philharmonique de Berlin dirigé par Jeffrey Tate (en
qualité CD) nous conforte sur les très bonnes aptitudes du DDA 100 qui se montre à la hauteur de
passages aussi complexes que Dans le hall du Roi de la Montagne où ses très bonnes capacités
dynamiques sont pleinement exploitées et où il fait preuve d'un très bon punch , comme sur ses
possibilités en termes de respect des timbres et de finesse avec La danse de la fille du Roi de la
Montagne, où si on le savait pas, on ne penserait pas que l'on écoute un amplificateur dit numérique.
Belle sensation de finesse, de filé et d'aération à l'écoute du piano de Benjamin Grosvenor dans son
interprétation du nocturne En rêve de Franz Liszt en Studio Masters 24 bits à 96 kHz.
Pour conclure, le DDA 100 est un petit amplificateur offrant des performances sonores qui
nous semblent homogènes et de bon niveau. C'est un appareil résolument moderne dans son
esthétique très épurée que l'on pourra trouver austère, particulièrement dans sa finition noire,
comme dans sa particularité de n'offrir que des entrées numériques, et donc, en quelque sorte
c'est aussi un appareil grandement tourné vers le futur.
Configuration d'écoute :
- Asus EEE PC, lecteur Foobar2000
- enceintes Focal Electra 1028 Be
Echantillonnages reconnus

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