3.5 Ecosystèmes maritimes 3.5.1 Découpage de
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3.5 Ecosystèmes maritimes 3.5.1 Découpage de
Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession 3.5 E2_Etat Initial Ecosystèmes maritimes La connaissance des fonds marins de l’aire d’étude et de leurs habitats s’est faite progressivement depuis les premières études de P. Durville en 1995 (Etudes écologiques des fonds marins) et L. Bigot en 1998 (Etudes de suivi du milieu marin de la baie de La Possession et de la Pointe des Galets) jusqu’à la cartographie marine du BRGM (2008) et, plus récemment, au travers de l’actualisation de l’état de santé des biocénoses littorales de L. Bigot de 2009. Chacune de ces études a apporté des informations parcellaires mais complémentaires qui ont contribué à dresser un profil exhaustif des grands faciès sousmarins littoraux et profonds du secteur nord-ouest de l’île. La zone d’étude, située sur la côte nord-ouest de l’île de la Réunion, comprend deux masses d’eaux au sens DCE et quatre unités géomorphologiques au sens ARVAM/IARE : En octobre 2007, une première étude spécifique a été réalisée par le bureau d’études PARETO dans le cadre du projet de la nouvelle liaison Saint-Denis Ouest avec pour objectif de réaliser un diagnostic des potentialités des écosystèmes maritimes sur la base d’une analyse bibliographique actualisée. Dans ce cadre, une synthèse de l’ensemble des données existantes, intégré à un document unique a permis de regrouper les informations collectées au sein de 41 références bibliographiques, datée de 1977 à 2007. Depuis, de nouvelles études ont entre temps apporté de nombreuses données plus précises et actualisées. Une mise à jour de l’étude PARETO de 2007, intégrant l’ensemble des études réalisées depuis sa parution, a donc été demandée à l’agence PARETO dans le cadre du projet objet du présent dossier. Cette étude se base donc sur les nouvelles données écologiques de l’état des peuplements littoraux risquant d’être affectés par les travaux et l’exploitation de la nouvelle route (73 références, dont 16 datées de 2008 à 2011). Les éléments ci-après sont issus de cette dernière étude, datant du mois de mai 2011. Ils sont complétés par les données issues de deux études réalisées spécifiquement pour le projet de la Nouvelle Route du Littoral : - Projet de construction de la Nouvelle route du littoral - Etude sur les mammifères marins - Premier état initial – GLOBICE, Mai 2011 ; - Etude préliminaire d’impact de la future route du littoral sur les tortues marines – KELONIA, Mai 2001. 3.5.1 Découpage de la zone d’étude Zone 46, 47, 48 et 49 : unités géomorphologiques Le littoral réunionnais est sectorisé selon deux typologies : - le découpage de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE), qui distingue 9 masses d’eau indépendantes ; - le découpage ARVAM/IARE (1995), qui découpe le littoral réunionnais en 51 unités géomorphologiques. Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 117 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession E2_Etat Initial 3.5.2 Caractérisation des biocénoses marines 3.5.2.1.2 Espèces patrimoniales L’étude des biocénoses s’articule autour de trois disciplines complémentaires : - la description de la composition des peuplements, qui comprend le nombre, la composition et l’intérêt patrimonial des espèces qui composent les biocénoses ; - la caractérisation structurelle des communautés, qui s’attache à définir et à comprendre comment les éléments du peuplement sont organisés les uns par rapport aux autres ; - l’analyse fonctionnelle des processus biologiques qui, par deux points essentiels, la quantification des individus et leur relation d'interdépendance (alimentation, prédation, associations), innovent de façon décisive en regard des descriptions jusqu'alors données des communautés biotiques. Le tableau suivant présente la liste des espèces patrimoniales recensées sur l’aire d’étude. 3.5.2.1 Composition des peuplements 3.5.2.1.1 Richesse spécifique Un total de 542 espèces a été recensé sur le secteur d’étude (voir tableau suivant), au sein de 10 références bibliographiques datées de 1985 à 2010, auxquelles s’ajoutent : - 4 espèces de cétacés (voir Tableau 34 suivant) recensées au travers des études menées par Globice ; - une espèce de tortue marine, la tortue verte (Chelonia mydas) observée par Kelonia (qui a également identifié des habitats qui lui sont favorables, ainsi qu’à une autre espèce : la tortue imbriquée (Erthmochelis imbricata). Tableau 33 : nombre d’espèces (six principaux taxons) recensées au sein des quatre unités géomorphologiques Nombre d’études Zone Poissons Coraux durs Mollusques Echinodermes Crustacés Algues recensées 0 0 3 0 0 0 1 46 52 5 6 1 3 1 1 47 38 7 4 1 3 0 2 48 385 71 42 15 12 8 10 49 Total 386 71 48 16 13 9 10 La grande hétérogénéité des nombres d’espèces recensées entre zones et entre taxons est fonction, d’une part, de la disparité des études menées sur les différentes zones et, d’autre part, des compétences des experts sollicités lors de la réalisation de ces inventaires. Cependant, si l’on compare ces résultats aux 189 espèces de coraux et aux 1 090 espèces de poissons référencées à ce jour à la Réunion, ce secteur abrite respectivement à lui seul 38 % et 35 % de ces deux derniers taxons, ce qui est considérable pour une zone non-récifale. Cette richesse biologique provient en partie de la grande diversité des habitats présents sur le territoire, qui abritent des associations d’espèces caractéristiques : les biocénoses. Il est ainsi possible de rencontrer sur la même zone d’étude des espèces de milieux meubles à forte sédimentation (coraux solitaires, oursins fouisseurs) et des poissons habituellement inféodés aux milieux récifaux (Chaetodontidae, Pomacentridae). Les zones à galets littoraux sont quant à elles des zones privilégiées de colonisation de nombreuses espèces de poissons juvéniles. Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 y Définitions Les espèces patrimoniales sont l’ensemble des espèces protégées, des espèces menacées (liste rouge) et des espèces rares, ainsi que (parfois) des espèces ayant un intérêt scientifique ou symbolique. Le statut d’espèce patrimoniale n’est pas un statut légal. Il s’agit d’espèces que les scientifiques et les conservateurs estiment importantes d’un point de vue patrimonial, que ce soit pour des raisons écologiques, scientifiques ou culturelles. La Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES, 1975) instaure un statut de protection à quelque 5 000 espèces animales et 28 000 espèces végétales potentiellement exploitées pour alimenter le commerce international. Ces espèces figurent dans les trois annexes à la Convention où elles sont regroupées en fonction de la gravité du risque d'extinction que leur fait courir ce commerce. La liste de La Réunion recense 184 espèces animales et 19 espèces végétales terrestres et marines. 48 de ces espèces ont été recensées sur le secteur d’étude. La Liste rouge des espèces menacées en France – Premiers chapitres consacrés à la faune de La Réunion (UICN et al., 2010) est un outil essentiel pour identifier les priorités d’actions, surveiller l’évolution des menaces et inciter tous les acteurs à agir pour limiter le taux d’extinction des espèces. La gravité du risque d’extinction est intégré sous forme de codes : CR (danger critique d’extinction), EN (en danger), VU (vulnérable), LC (préoccupation mineure) et DD (données insuffisantes). Parmi les 165 espèces animales terrestres et marines de la Liste rouge de La Réunion, 5 ont été recensées sur le secteur d’étude. L’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristiques marines d’OutreMer (ZNIEFF Mer Outre-Mer, 2007) est un système hiérarchisé de classification des différents taxons d’espèces marines présentes sur les côtes des départements d’outre-mer français selon neuf critères d’intérêt patrimonial (Annexe 1). L’Initiative Française pour les Récifs Coralliens (IFRECOR) et le Muséum National d’Histoire Naturelle actualisent actuellement la typologie ZNIEFF Mer Outre-Mer en élaborant une classification d’habitats marins applicable à l’ensemble des collectivités d’outre-mer français. A La Réunion, cet inventaire regroupe 199 espèces Déterminantes (D) et Autres (A) dont 63 ont été recensées sur le secteur d’étude. Les espèces (animales ou végétales) sont protégées au travers de différents types d’arrêtés (nationaux ou régionaux). Pour les espèces recensées la zone d’étude, deux arrêtés sont concernés : - l’arrêté du 27 Juillet 1995 fixant la liste des mammifères marins protégés sur le territoire national ; - l’arrêté du 14 octobre 2005 fixant la liste des tortues marines protégées sur le territoire national et les modalités de leur protection. Parmi ces espèces de mammifères marins et de tortues marines, toutes celles recensées sur la zone d’étude sont protégées, ce qui représente un total de 5 espèces (sans compter la Tortue imbriquée dont seule la présence d’un habitat favorable a été mise en évidence sur la zone d’étude, et non son observation directe, mais qui figure néanmoins dans le tableau suivant). EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 118 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession y Espèces patrimoniales recensées sur l’aire d’étude Bien que certaines d’entre elles ne soient observées qu’exceptionnellement (certains cétacés, tortues et grands requins), un total de 86 espèces ont été recensés sur le secteur d’étude, dont 46 espèces de madrépores (coraux constructeurs de récifs), 26 espèces de poissons, 4 espèces de mammifères, 6 espèces de mollusques, 1 espèce de tortue marine et 3 espèces de millépores. Les 4 espèces de mammifères marins et la tortue marine sont protégées sur le territoire national par arrêté ministériel (espèces figurant en gras dans le tableau suivant). Légende du tableau : • • • CITES-R : espèces inscrites sur une des 3 annexes à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (liste Réunion). Le chiffre indiqué correspond au numéro de l’annexe concernée. UICN-R : espèces inscrites sur la liste rouge des espèces menacées en France – Premiers chapitres consacrés à la faune de La Réunion, avec : - DD : Données insuffisantes (espèce pour laquelle l'évalu-ation n’a pas pu être réalisée faute de données suffisantes) - EN : En danger - CR : En danger critique d’extinction - LC : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de La Réunion est faible) - VU : Vulnérable ZNIEFF-R : espèces inscrites à l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristiques marines d’Outre-Mer (ZNIEFF Mer Outre-Mer, 2007), avec : - D : espèces Déterminantes. - A : Autres Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 E2_Etat Initial Tableau 34 : liste des espèces patrimoniales recensées sur le secteur d’étude TAXON Genre et espèce Nom commun Bénitier commun Tridacna maxima Huitre perlière à lèvres Pinctada margaritifera noires Triton Charonia tritonis MOLLUSQUES Porcelaine tigre Cypraea tigris Porcelaine arabe Mauritia arabica Strombe chiragre ou Lambis chiragra arthritica araignée Tortue verte Chelonia mydas REPTILES Tortue imbriquée Eretmochelys imbricata* Corail submassif MADREPORES Acropora abrotanoides Corail tabulaire Acropora clathrata Corail branchu Acropora robusta Corail branchu Acropora variabilis Corail branchu Acropora valida Corail massif Astreopora myriophtalma Corail foliacé Montipora tuberculosa Corail encroûtant Stylocoeniella guentheri Corail submassif Pocillopora damicornis Corail submassif Pocillopora eydouxi Corail submassif Pocillopora meandrina Corail submassif Pocillopora verrucosa Corail calice Turbinaria peltata Corail encroûtant Echinopora gemmacea Corail encroûtant Favia favus Corail encroûtant Favia matthai Corail encroûtant Favia rotumana Corail encroûtant Favia speciosa Corail encroûtant Favia stelligera Corail encroûtant Favites abdita Corail encroûtant Favites flexuosa Corail encroûtant Favites pentagona Corail encroûtant Favites peresi Corail encroûtant Goniastrea pectinata Corail encroûtant Leptastraea transversa Corail cerveau Leptoria phrygia Corail cerveau Oulophyllia crispa Corail cerveau Platygyra daedalea Corail encroûtant Hydnophora microconos Corail encroûtant Acanthastraea echinata Corail encroûtant Echinophyllia aspera Corail encroûtant Leptoseris hawaiensis Corail encroûtant Leptoseris mycetoseroides Corail encroûtant Pachyseris speciosa Corail encroûtant Pavona explanulata Corail encroûtant Pavona maldivensis Corail encroûtant Pavona varians Corail encroûtant Pavona venosa Corail encroûtant Coscinarea monile Corail encroûtant Horastrea indica Corail encroûtant Psammocora explanulata Corail encroûtant Psammocora profundacella Corail encroûtant Galaxea fascicularis Corail massif Porites (Syneraea) CITES-R 2 UICN-R ZNIEFF-R A A D A A A 1 1 2 2 2 EN CR D A 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 D A A D D D D D D A D D A D D D A A D D D D A D A A D EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 119 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession TAXON MILLEPORES Genre et espèce iwayamaensis Porites lutea Porites solida Millepora platyphylla Millepora exaesa Millepora tenera Tursiops aduncus MAMMIFERES Stenella longirostris Stenella attenuata Megaptera novaeangliae Carcharhinus albimarginatus Galeocerdo cuvieri Taeniura meyeni Chaetodon meyeri Chaetodon trifascialis Chaetodon trifasciatus Upeneus mascareinsis Cephalopholis sonnerati Acanthurus nigrofuscus Acanthurus triostegus Acanthurus polyzona POISSONS Ctenochaetus striatus Ctenochaetus strigosus Nemateleotris magnifica Valenciennea strigata Caranx ignobilis Caranx melampygus Mulloidichthys flavolineatus Mulloidichthys vanicolensis Apolemichthys trimaculatus Centropyge acanthops Centropyge bispinosus Centropyge multispinis Plectroglyphidodon dickii Variola louti Rhinecanthus rectangulus Nom commun Corail massif Corail massif Corail de feu Corail de feu Corail de feu Grand dauphin de l’Indo Pacifique Dauphin à long bec Dauphin tacheté pantropical Baleine à bosse Requin pointe blanche Requin tigre Raie pastenague Poisson-papillon de Meyer Poisson-papillon à chevrons Poisson-papillon à trois bandes Capucin de Maurice du large Vieille ananas Chirurgien brun noir Chirurgien bagnard Chirurgien des Mascareignes Chirurgien strié Chirurgien à cercle doré Gobie de feu Gobie à raie bleue Carangue à grosse tête Carangue bleue Capucin à bande jaune Capucin sans tache Poisson-ange à trois taches Poisson-ange africain Poisson-ange à deux épines Poisson-ange brun Demoiselle à barre noire Croissant queue jaune Baliste Picasso à bandeau noir E2_Etat Initial CITES-R UICN-R 2 2 2 2 2 48 TOTAL 86 * espèce non recensée sur la zone d’étude mais pour laquelle un habitat favorable est présent Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 ZNIEFF-R D A 3.5.2.1.3 Biologie et distribution des espèces y Espèces patrimoniales (hors espèces protégées) Le tableau suivant présente la biologie et la distribution des espèces patrimoniales recensées au niveau de la zone d’étude. EN Les paragraphes suivants s’intéressent plus spécifiquement aux espèces protégées : les mammifères marins et les tortues marines. DD LC VU D D D D D D D D A A D A A A A A A A A A A A A A A A 5 63 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 120 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession E2_Etat Initial Tableau 35 : biologie et distribution des espèces patrimoniales recensées Source : PARETO TAXA Espèce Tridacna maxima Pinctada margaritifera MOLLUSQUES Charonia tritonis Biologie Le bénitier commun obtient sa nourriture en partie par filtration de l’eau et de l’autre partie par les apports de leurs symbiotes. Les bénitiers sont en effet parmi les seuls mollusques bivalves à posséder des zooxanthelles symbiotes dans leur manteau. La présence de cet hôte est probablement à l’origine de l’évolution de l’anatomie et de la coquille de l’animal. Les zooxanthelles leur assurent principalement des apports en oxygène et en nutriment permettant ainsi l’augmentation des taux de croissance en comparaison avec les autres bivalves. Le cycle de vie très simple de ces animaux a permis de mettre en place de méthodes de culture en différents sites. Le développement des techniques de culture permet de répondre aux demandes des marchés internationaux et éventuellement de réintroduire des animaux en des sites menacés (1) Les huitres perlières, comme les autres organismes filtreurs, se nourrissent de particules organiques en suspension dans l’eau. L’éventail des tailles des particules captées se situerait entre 2 et 200 µm, avec des tailles optimales comprises entre 5 et 60 µm. Le rôle des bactéries et de la matière organique dissoute dans l’alimentation des nacres est limité. L'huître perlière est un hermaphrodite protandre, c’est-à-dire que l’animal passe d’abord par l’état mâle étant jeune. Ensuite, vers l’âge de 4-5 ans, la plupart des nacres changent de sexe et deviennent femelles. Des individus bisexués peuvent être rencontrés. Leur petit nombre suggère que l’inversion sexuelle doit être un phénomène rapide (3). Habitat et taille Vit à faible profondeur, jusqu'à 10m, à l'intérieur de lagons et au bord de la pente externe. Taille max : 35cm Se rencontre fixée au corail vivant ou mort ou sur fonds sablonneux jusqu'à à 50m de profondeur. Taille max : 25cm Vit sur les fonds sableux et sur la Carnassier - Il se nourrit de mollusques, de crustacés et d'étoiles de mer. Il est pente externe, aussi le principal prédateur de L'Acanthaster pourpre (Acanthaster planci), depuis le sommet aussi appelée « couronne d'épines », espèce invasive d'étoile de mer, de la barrière prédatrice du corail. C'est un consommateur carnivore macrophage, prédateur jusqu'à au moins 30 m. d'holothuries, d'oursins, d'étoiles de mer. Distribution (zones 46 à 49) Abondance à la Réunion et sur le secteur d’étude Photo Zone Indopacifique tropicale Espèce non exploitée depuis la mer Rouge jusqu'aux localement mais en iles Fidji et Vanuatu et de Taiwan raréfaction à l'échelle jusqu'au sud de Madagascar. de l'ile et du secteur d'étude, où elle est Sur le secteur d'étude, l'espèce à principalement été recensée uniquement sur la localisée sur le banc zone 49 (banc corallien des corallien des Lataniers) au sein d'une seule Lataniers référence bibliographique (2) Elle est présente de la Mer Rouge au Japon, dans les Caraïbes, dans le Golfe Persique, dans les îles Cook, Tonga, Samoa, Hawaii, en Nouvelle-Calédonie, en Indonésie et en Polynésie. Espèce non exploitée localement mais en raréfaction à l'échelle de l'ile et du secteur d'étude, où elle est principalement localisée sur le banc Sur le secteur d'étude, l'espèce à corallien des Lataniers été recensée uniquement sur la zone 49 (2, 4) Large distribution tropicale et tempérée. Sur le secteur d'étude elle a été observée sur les affleurement basaltiques profonds de la zone 49 (5) Espèce très prisée des collectionneurs, devenue rare à la Réunion et sur le secteur d'étude. Taille max : 35cm Cypraea tigris D'activité principalement nocturne, ces gastéropodes vivent proche des fonds riches en végétaux où ils se nourrissent principalement d'algues. Les métaux, nitrates et phosphates présents dans leurs aliments peuvent, s'ils sont en excès, provoquer des maladies qui changent la couleur de leur coquille jusqu'au brun foncé, les transformant en indicateur de pollution (6). Petits fonds coralliens ou détritiques enalgués jusqu'à 15m de profondeur. Taille max : 15cm Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 Indopacifique Tropical incluant Zanzibar, les Philippines et Hawaii. Espèce assez commune dont certaines formes sont recherchées par les Sur le secteur d'étude, l'espèce à collectionneurs. En été recensée uniquement sur la raréfaction à La zone 49 (banc corallien des Réunion et sur le Lataniers) au sein d'une seule secteur d'étude référence bibliographique (7) EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 121 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession TAXA Espèce Acropora abrotanoides Acropora clathrata Acropora robusta Acropora variabilis Acropora valida Astreopora myriophtalma Montipora tuberculosa Stylocoeniella guentheri Pocillopora damicornis Pocillopora eydouxi Pocillopora meandrina Pocillopora verrucosa Turbinaria peltata Echinopora gemmacea Favia favus Favia matthai Favia rotumana Favia speciosa Favia stelligera Favites abdita Favites flexuosa Favites pentagona Favites peresi MADREPORES Goniastrea pectinata Leptastraea transversa Leptoria phrygia Oulophyllia crispa Platygyra daedalea Hydnophora microconos Acanthastraea echinata Echinophyllia aspera Leptoseris hawaiensis Leptoseris mycetoseroides Pachyseris speciosa Pavona explanulata Pavona maldivensis Pavona varians Pavona venosa Coscinarea monile Horastrea indica Psammocora explanulata Psammocora profundacella Galaxea fascicularis Porites rus Porites lutea Porites solida Millepora platyphylla MILLEPORES Millepora exaesa Millepora tenera Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 Biologie Un récif corallien résulte de la construction d'un substrat minéral durable (formé de carbonate de calcium) secrété par des êtres vivants, principalement des coraux. Il existe de très nombreuses espèces de coraux qui forment des écosystèmes marins complexes et parmi les plus riches en biodiversité, généralement à faible profondeur. Les massifs coralliens, notamment en région tropicale, procurent des niches écologiques à de nombreux animaux qui y trouvent nourriture, refuge, protection et abri. De très nombreuses espèces de poissons en sont donc dépendantes. Les coraux bâtisseurs de récifs (madrépores) vivent dans une eau chaude (de 18 à 29°, 24° étant la valeur optimum), très pure, dont la salinité reste dans certaines limites, bien éclairée, oxygénée et claire (non turbide : sans sédiments ni impuretés), peu profonde, avec des marées généralement faibles (1 à 2 mètres). Ces exigences les limitent entre les parallèles 30° nord et sud), mais leur répartition est irrégulière en raison des courants froids qui abaissent la température de l'eau. Ils ne couvrent que 0.17 % de la surface des mers et océans, mais sont un lieu de refuge et de reproduction des nombreuses espèces qui peuplent les mers tropicales, au point de compter pour 30 % du total de la biodiversité marine. Les récifs bio construits ont disparu plusieurs fois au cours des temps. Les zones d'habitat sont donc susceptibles de changer. Les madrépores vivent en symbiose, avec des algues microscopiques, les zooxanthelles, réparties dans leurs tissus à raison de plusieurs millions pour un seul individu. Ils vivent près de la surface car ces algues unicellulaires ne vivent qu'avec une forte lumière (photosynthèse). Ce sont ces algues qui leur donnent leurs couleurs verdâtres, bleutées, mauves et même jaunes. Elles sont également responsables du blanchiment des coraux, lorsqu'elles sont expulsées par le corail pour des raison extrinsèques particulières (dessalure, température trop élevée, trop forte lumière, etc.). Actuellement, de nombreuses menaces pèsent sur les Récifs coralliens et les espèces constructrices que sont les coraux madrépores, comme le changement climatique, les invasions d'Acanthaster planci, l'urbanisation littorale et les aménagements côtiers, l'eutrophisation des masses d'eau côtières, etc. Ces récifs constituent aussi une partie importante des puits de carbone océaniques existants sur Terre. Ces puits sont aujourd'hui menacés par la dégradation des récifs. 50 % environ de ces structures coralliennes étaient en effet en mauvaise santé à la fin du XXe siècle. E2_Etat Initial Habitat et taille Les coraux madrépores se rencontrent principalement en zone récifale, mais colonisent également la plupart des substrats durs des côtes réunionnaises jusqu'à des profondeurs de l'ordre de 60m.Ils partagent le recouvrement du substrat avec d'autres organises comme les algues, les éponges, les alcyonnaires, etc.Les tailles maximale des colonies coralliennes dépendent d'une part des espèces considérées, amis également des conditions environnementales dans lesquels elles se développent (hydrodynamisme, lumière, turbidité, etc.) allant de quelques centimètres à plusieurs dizaines de mètres de circonférence. Distribution (zones 46 à 49) Abondance à la Réunion et sur le secteur d’étude La grande majorité des espèce recensées sur le secteur d'étude l'ont été sur le banc corallien des lataniers (zones 49) (13). Cependant, d'autres zones littorales de richesse écologique proche ont été recensées par Bigot lors de sa dernière campagne d'échantillonnage en 2009 (12), notamment au niveau de la Pointe du Gouffre (zone 47). La plupart des espèces de coraux recensées sur le secteur d'étude sont des espèces adaptées à des conditions environnementales relativement contraignantes et sont donc assez résistantes aux aléas environnementaux. En effet, le baie de La Possession ne possède naturellement pas les conditions environnementales requises pour le développement pérenne d'un récif corallien sensu stricto.En revanche, ces espèces restent sensibles, en comparais à tout autre organise sessile, et présentent une valeur patrimoniale non négligeable. Elles sont globalement en raréfaction autour de l'ile et sur le secteur d'étude, qui subît depuis une trentaine d'années les agressions successives des nombreux aménagements du secteur. Photo EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 122 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 E2_Etat Initial EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 123 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 E2_Etat Initial EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 124 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 E2_Etat Initial EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 125 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 E2_Etat Initial EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 126 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession N° 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 E2_Etat Initial REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES LAURENT V. 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Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 127 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession y Espèces protégées - Mammifères marins Source : Projet de construction de la Nouvelle route du littoral - Etude sur les mammifères marins - Premier état initial – GLOBICE, Mai 2011 Objectifs et méthodologie En vue de réaliser l’état initial des connaissances sur les espèces de cétacés au niveau de la zone d’étude, une étude spécifique a été réalisée par Globice, dont le premier rapport date de mai 2011. Le jeu de données récoltées par GLOBICE dans les eaux territoriales de La Réunion sur la période 20042011 a été utilisé, en extrayant les données relatives au secteur nord de l’île, et notamment la portion Saint Denis-Le Port. Les données mises à disposition ont été collectées lors de différentes missions de prospection de GLOBICE, dont des missions de prospections spécifiques réalisées dans le cadre l’étude relative au projet de Nouvelle Route du Littoral, du 23 mars au 5 mai 2011. Dans ce cadre, trois missions journalières ont été réalisées avec succès et ont permis de couvrir l’ensemble de la zone. Les trois sorties spécifiques réalisées dans le cadre de cette étude ont été dédiées à la prospection de la bande côtière. Bien que réalisées en dehors de la période de présence des baleines à bosse, ces missions de prospection ont permis de collecter des données supplémentaires sur les dauphins côtiers utilisant la zone d’étude : deux groupes de 12 et 4 grands dauphins ont été observés sur les trois sorties. Toutes missions de prospections confondues, la majorité de l’effort de prospection réalisé se situe dans les eaux côtières de moins de 100 m de profondeur. Cet effort de prospection, réparti sur 3,5 ans reste relativement faible et ne permet pas de définir l’importance du site en terme de fréquentation. Cependant, les prospections réalisées dans le secteur permettent de dresser un premier inventaire des espèces utilisant la zone Saint-Denis - Le Port. E2_Etat Initial Tableau 36 : observations de cétacés réalisées par GLOBICE dans les eaux côtières et du large de la portion Saint Denis - Le Port Nombre Profondeur Distance à la Date Heure Espèce Activité Source estimé (m) cote (m) 15/08/2008 12:17 Grand dauphin IP 9 Socialisation 20 925 GLOBICE 17/10/2009 09:45 Grand dauphin IP 8 Indéterminée 70 2100 GLOBICE 11/09/2010 15:59 Grand dauphin IP 8 Prédation 35 1500 GLOBICE 13/01/2011 07:58 Grand dauphin IP 11 Voyage 12 450 GLOBICE/BNOI 24/03/2011 09:15 Grand dauphin IP 12 Repos 12 620 Etude NRL 28/04/2011 09:29 Grand dauphin IP 18 Prédation 19 710 GLOBICE/BNOI 07/10/2008 09:30 Dauphin long bec 20 Indéterminée 50 1700 GLOBICE/BNOI 15/08/2008 13:26 Dauphin tacheté 30 Voyage 420 2700 GLOBICE 15/08/2008 11:37 Baleine à bosse 1 voyage 80 800 GLOBICE 18/09/2008 11:41 Baleine à bosse 2 Indéterminée 60 2400 GLOBICE 07/10/2008 10:32 Baleine à bosse 2 Repos 13 165 GLOBICE/BNOI 18/07/2009 14:08 Baleine à bosse 2 Repos 60 2240 GLOBICE 07/08/2009 11:43 Baleine à bosse 1 Indéterminée 100 530 GLOBICE/BNOI 17/10/2009 09:59 Baleine à bosse 3 Repos 70 2130 GLOBICE 10/04/2011 14 :47 Grand dauphin IP 4 Voyage 15 640 Etude NRL Petit rorqual GLOBICE 04/12/2009 10:42 1 Prédation 2200 18000 antarctique (CéTO) GLOBICE 11/10/2010 06:46 Baleine à bec 3 Indéterminé 1600 12800 (CéTO) Figure 15 : localisation des observations de cétacés dans la zone d’étude et à proximité Inventaires Les travaux menés par GLOBICE à La Réunion ont démontré une diversité relativement importante d’espèces de cétacés autour de l’île (Dulau-et al., 2008). Au total, 21 espèces ont été recensées à ce jour et dans les eaux de la Réunion (dont 2 observées échouées uniquement). Parmi ces espèces recensées, 4 ont été observées dans la zone d’étude ou à proximité, à moins de 2,5km de la côte : - la baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) ; - le grand dauphin de l’Indo-pacifique (Tursiops aduncus) ; - le dauphin long bec (Stenella longirostris) ; - le dauphin tacheté pantropical (Stenella attenuata). La zone de La Possession, ou la bathymétrie est plus abrupte, pourrait être fréquentée par d’autres espèces, notamment le grand dauphin commun (Tursiops truncatus), dont l’habitat correspond aux caractéristiques de ce secteur. Au large (au-delà de 12km de la côte) deux espèces rares ont également été recensées, dans le cadre d’études antérieures : - la baleine à bec de Longman (Indopacetus pacificus) ; - le petit rorqual antarctique (Balaenoptera bonaerensis). Le détail de chaque observation réalisée par GLOBICE dans la bande côtière et au large est présenté dans le Tableau 36 suivant et sont localisées sur la Figure 15 suivante. Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 128 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession Photo 27 : observations de cétacés incluant les observations faites au large E2_Etat Initial Figure 16 : répartition des espèces de cétacés (nombre d’individus observés) dans la zone d’étude et à proximité Caractérisation des espèces concernées La Baleine à bosse Les quatre espèces observées dans, ou à proximité de la zone d’étude (< 2,5 km), ne présentent pas le même taux de fréquentation de la bande côtière de l’île. En termes d'observation, le grand dauphin de l’Indo-pacifique et la baleine à bosse apparaissent comme les espèces les plus fréquemment observées dans la zone d’étude et à proximité, représentent chacun 43 % des observations réalisées dans le secteur. Les deux autres espèces, le dauphin long bec et le dauphin tacheté pantropical, ont été observées à une occasion, chacune représentant ainsi 7 % des observations. Du fait de la différence de la taille des groupes d'une espèce à l'autre, si l'on considère le nombre total d'individus (et non plus le nombre d'observations), la majorité (92 %) des cétacés observés dans la zone est constituée de delphinidés, avec 43 % de grand dauphin de l’Indo pacifique, 23 % de dauphin tacheté pantropical et 15 % de dauphins long bec. Ainsi, bien qu’observée fréquemment dans le secteur pendant l’hiver austral, la faible taille de ses groupes fait que les baleines à bosse ne représentent que 8 % des individus observés dans la zone. La Baleine à bosse (Megaptera novaeangliae) a une répartition mondiale. C’est une espèce migratrice entreprenant des migrations saisonnières entre les zones de nourrissage, dans eaux froides de haute latitude, et les zones de reproduction, dans les eaux tropicales et subtropicales. Les baleines observées à La Réunion appartiennent au stock reproducteur de l’océan Indien Sud Occidental, dont la population est évaluée à 6 000 individus. Les baleines sont présentes dans cette région durant l’hiver austral pour se reproduire et retournent dans les zones Antarctique et sub-antarctique pour s’alimenter durant l’été austral. A La Réunion, la Baleine à bosse fait partie des espèces les plus communes pendant l’hiver austral. Elle fréquente les eaux réunionnaises tous les ans de début juin à fin octobre. Quelques rares observations sont faites durant les mois de mai, novembre et décembre (une observation exceptionnelle en février). Depuis 2007, pour des raisons encore inconnues, on observe une augmentation significative de la fréquentation des baleines venant hiverner à la Réunion (Dulau et al., in prep.) : - pour la période 2004-2006, une dizaine de baleines observées par saison ; - depuis 2008 : plus de 80 individus observés par saison ; - ces trois années, il est estimé qu’environ 200 baleines fréquentent le site de la Réunion pendant l’hiver austral (Dulau et al., in prep). Cette augmentation au niveau de La Réunion pourrait être en partie due à la reconstitution du stock de cette espèce, mais également à des modifications des mouvements migratoires d’une année sur l’autre. Les facteurs influençant le choix des routes de migration et des divers sites d’hivernage restant à l’heure actuelle méconnus, il est difficile de prévoir les fluctuations d’effectifs de baleines pour les années à venir. Les études menées jusqu'à présent à La Réunion montrent que les baleines ne sont pas Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 129 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession nécessairement fidèles au site de reproduction de La Réunion et que la plupart changent de zone de reproduction d’une année sur l’autre (Dulau et al., in prep). E2_Etat Initial L’aire répartition de cette espèce a été analysée d’après les données collectées sur la période 20042010, sur l’ensemble de La Réunion. Les observations de baleines à bosse sont généralement faites dans des eaux de 5 à 100 m de fond, la grande majorité (83 %) des observations étant effectuée dans la bande bathymétrique de -20 à -80 m de fond, soit sur une zone géographique de 205 km² autour de l’île. Figure 17 : répartition des observations de baleine à bosse à La Réunion en fonction de la profondeur (2004-2010) Dans le secteur d’étude (Saint-Denis – Le Port), 6 observations de groupe de baleine à bosse ont été effectuées. La majorité des observations (5 sur 6) était située dans des eaux entre 50 et 100 m de profondeur, à une distance de 500 m à 2,4 km de la côte. Cependant, une mère accompagnée de son baleineau a également été observée dans des eaux très peu profondes (13 m), au repos, à 165 m de la côte. La distribution des observations dans la bande côtière ne semble pas dépendre de la nature du fond, les baleines étant observées à la fois sur des zones rocheuses et des zones sableuses. Le grand dauphin de l’Indo Pacifique Le grand dauphin de l’Indo-Pacifique (Tursiops aduncus) est une espèce présente dans les eaux côtières de l’Océan Indien, de l’Australie et du Pacifique Ouest. A l’heure actuelle, il n’existe pas d’estimation d’abondance globale de cette espèce. L’espèce semble constituée de petites populations résidentes plus ou moins isolées géographiquement. La Réunion étant une île océanique, il est probable que la population locale soit isolée des autres populations de l’océan Indien. Sur la période 2005-2010, 92 individus adultes ont été recensés. L’espèce est présente toute l’année dans les eaux côtières de La Réunion, et ne présente pas de variation saisonnière significative (Dulau et al., 2008). Cette espèce forme une population résidente de moins de 250 individus à La Réunion. Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 130 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession A La Réunion, le grand dauphin de l’Indo-Pacifique est observé très proche de la côte, dans des eaux de 3 à 120 m de profondeur. La majorité (82 %) des observations se situe dans des eaux de moins de 60 m de profondeur (cf. figure suivante). L’habitat préférentiel de cette espèce correspond donc à une bande côtière relativement étroite, s’étendant à moins de 1,5 km de la côte et représentant une surface de 220 km² autour de l’île. Sur l’ensemble de la Réunion, 31 % des observations sont réalisées dans des eaux de moins de 20 m de fond. Figure 18 : répartition des observations de grand dauphin de l’Indo-Pacifique à La Réunion en fonction de la profondeur (20042010) E2_Etat Initial Le dauphin long bec Le dauphin long bec (Stenella longirostris) est une espèce présente essentiellement dans les eaux tropicales. C’est une espèce pélagique, se nourrissant essentiellement au large. A proximité des îles océaniques, le dauphin long bec se rapproche parfois de la côte en début de journée pour se reposer. Ces mouvements entre les eaux du large, ou il se nourrit généralement la nuit, et les zones de repos proche de la côte sont parfois très marquées. A La Réunion, le dauphin long bec compte parmi les espèces les plus fréquemment rencontrées et est observé tout au long de l’année, sans variation saisonnière significative (Dulau et al., 2008). Si les dauphins long bec ont plus tendance à être présents dans les eaux côtières en début de journée, aucun rythme diurne marqué n’a été démontré à La Réunion. Cette espèce a donc un habitat relativement étendu, et fréquente à la fois les eaux peu profondes, très proches de la côte, et les eaux plus au large. Dans les eaux côtières de La Réunion, les observations de dauphin long bec sont principalement situées dans la bande bathymétrique des 40-60 m (45 % des observations). Cette espèce utilise également les eaux moins profondes : 17 % des observations sont localisées dans des eaux de moins de 40 m de fond. Figure 19 : répartition des observations de dauphin long-bec à La Réunion en fonction de la profondeur (2004-2010) Sept observations de grands dauphins ont été réalisées dans la zone Saint-Denis - La Possession, dont 2 dans le cadre de l’étude spécifique au projet. Les observations étaient situées entre 450 m et 2 km du trait de côte actuel, dans des eaux entre 12 m et 70 m de profondeur. Sur les 7 observations de grand dauphin faites dans le secteur Saint-Denis - La Possession, 4 étaient situées dans des eaux de moins de 20 m de fond, soit dans ou à proximité immédiate de la zone d’implantation du projet. Les groupes observés dans la zone d’étude présentaient différentes phases d’activités telles que le repos, la prédation, la socialisation et le voyage/transit. Ces observations ont été réalisées à différentes périodes de l’année (janvier, mars, avril, août, septembre et octobre) en 2008, 2009, 2010 et 2011, ce qui tend à montrer une utilisation régulière du site. Sur les 6 observations réalisées dans le secteur, 23 individus différents ont pu être identifiés, et pour certains, à plusieurs reprises. Certains de ces individus ont également été observés dans d’autres secteurs de La Réunion, à l’ouest ou à l’est. La zone d’étude constitue donc un corridor de déplacement de cette espèce à habitat linéaire restreint. Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 Dans la zone Saint-Denis – Le Port, le groupe de 20 individus a été observé à 1,7 km de la côte, dans des eaux de 50 m de profondeur. EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 131 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession E2_Etat Initial Le dauphin tacheté pantropical Le dauphin tacheté pantropical (Stenella attenuata) est largement réparti dans les eaux tropicales et subtropicales. A La Réunion, cette espèce est fréquemment rencontrée au large, dans des eaux de plus de 1 000 m de fond, mais des observations sont également faites à proximité des côtes, dans les secteurs ou la pente insulaire est relativement abrupte. Les groupes rencontrés sont spatialement très dispersés et rassemblent plusieurs dizaines à plusieurs centaines d’individus, parfois organisés en sous-groupes. Une seule observation d’un groupe d’une trentaine d’individus de dauphin tacheté pantropical a été observé dans la zone Saint-Denis – Le Port. Le groupe était en transit, à une distance de 2,7 km de la côte, dans des eaux de 500 m de profondeur. Ayant un habitat préférentiellement pélagique, il est peu probable que cette espèce se rapproche plus des côtes sur ce secteur de La Réunion. des clics d’écholocalisation, de forte intensité et directionnelles, émises avec un intervalle permettant le retour d’un écho. Ces clics sont utilisés comme un sonar, pour la localisation des proies et des obstacles. Les baleines à bosse sont reconnues comme produisant une multitude de sons, organisés selon une structure hiérarchique complexe, que l’on nomme des « chants ». Ces chants sont émis sur les zones de reproduction par les mâles uniquement et il est supposé qu’ils jouent un rôle dans la sélection sexuelle des partenaires. Enfin, bien que les vocalises de la Baleine à bec de Longman n’aient encore jamais été enregistrées, il est établi que celles-ci sont, de manière générale, vulnérables à la pollution acoustique d’origine anthropique, notamment en lien avec les activités de prospection sismique et les sonars militaires, qui peuvent être à l’origine d’échouages massifs. Synthèse Le tableau suivant présente une synthèse de l’état initial réalisé par GLOBICE et mets en évidence les sensibilités des espèces concernées. Tableau 37 : synthèse des sensibilités pour les Cétacés La baleine à bec de Longman La baleine à bec de Longman (Indopacetus pacificus) est une espèce rarement observée, étant, comme la plupart des baleines à bec, très farouche et peu visible en surface. C’est une espèce pélagique, qui n’a été observée jusqu’à présent que dans les eaux tropicales et sub-tropicales de l’océan Indien et l’océan Pacifique (Best, 2007). Un groupe de 3 individus a été observé par GLOBICE lors d’une mission de recensement antérieure. L’observation a été effectuée au large de la route du littorale, à 12,8 km de la côte, dans des eaux de 1 600 m de profondeur. Le petit rorqual antarctique Le petit rorqual Antarctique (Balaenoptera bonaerensis) est une baleine relativement petite (7-10 m), présente dans les eaux de l’hémisphère Sud. Le schéma de migration de cette espèce est encore peu connu. Elles se nourrissent dans la zone antarctique en été, bien qu’une partie de la population, notamment les individus immatures, ne semble pas effectuer de migration saisonnière, restant dans les eaux plus chaudes de l’océan indien sud occidental toute l’année (Best, 2007). C’est une espèce pélagique, observée généralement au large. Elle fait parties des espèces les plus chassées par la flotte japonaise à l'heure actuelle en Antarctique. Espèce Habitat Fonctionnalité Présence Sensibilité Forte : dans et/ou à proximité immédiate de la zone d’implantation du projet, présence de nourrissons, Période de reproduction Forte : population résidente, effectif faible, habitat linéaire restreint, dans et/ou à proximité immédiate de la zone d’implantation du projet Baleine à bosse Côtier restreint (5-100 m de fond) Zone de repos/allaitement Zone de reproduction Corridor de déplacement De juin à octobre Grand dauphin de l’Indopacifique Côtier restreint (0-80 m de fond) Connexion de la population Zone de nourrissage, reproduction, repos Toute l’année Dauphin long bec Côtier et pélagique Zone de repos à confirmer Toute l’année Moyenne : large répartition, mouvement entre le large et les eaux côtières (50 m de fond) Dauphin tacheté pantropical Pélagique, mouvement entre le large et les eaux côtières à confirmer Zone de transit à confirmer Toute l’année Faible : large répartition, effectif important Baleine à bec Pélagique indéterminée indéterminée Petit rorqual antarctique Pélagique indéterminée indéterminée Forte : espèce rare, vulnérabilité acoustique Moyenne à Faible : éloignée de la zone d’étude Cette espèce a été observée une fois par GLOBICE au large de La Réunion, pendant l’été austral, lors d’une mission antérieure. Cette observation a été effectuée au large de la route du littorale, à 18 km de la côte, dans des eaux de 2 200 m de profondeur. Spécificité des Cétacés Les cétacés utilisent des sons pour satisfaire différents besoins vitaux (pour se repérer dans leur environnement, pour détecter et localiser leurs proies, pour se reproduire et pour communiquer). Ils produisent différents types de vocalises selon les espèces. Les dauphins produisent deux types de sons : - des sifflements et d’autres sons pulsés très variés. Ces vocalises, dites « sociales », sont utilisées pour la communication (reconnaissance des individus, cohésion du groupe, etc.) ; Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 132 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession - E2_Etat Initial Tortues marines Tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) Source : Etude préliminaire d’impact de la future route du littoral sur les tortues marines – KELONIA, Mai 2001. Les tortues imbriquées sont des espèces carnivores se nourrissant de coraux mous (alcyonnaires) ou d’éponges (Bjorndal, 1997), espèces largement représentées à La Réunion. Objectifs et méthodologie La zone située entre La Possession et l’entrée ouest de Saint-Denis n’a jamais fait l’objet d’étude spécifique aux tortues marines. Une étude spécifique a donc été réalisée par KELONIA entre le 18 avril et le 18 mai 2011, dont l’objectif était double : - réaliser une synthèse des connaissances sur les tortues marines à La Réunion et au niveau de l’aire d’étude à partir des études réalisées dans les deux domaines ; - dresser un état initial de la présence de tortues marines ou d’habitats d’alimentation et de développement potentiels par prospections en ULM (4 vols ont été réalisés afin de localiser les tortues marines et d’identifier des habitats potentiels) et en plongée (prospection des habitats potentiels localisés en ULM). Caractérisation des espèces concernées Cinq espèces de tortues marines sont présentes dans les eaux de La Réunion : - la tortue verte (Chelonia mydas) ; - la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) ; - la tortue caouanne (Caretta caretta) ; - la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea) ; - la tortue luth (Dermochelys coriacea). L’étude des tortues marines par photo identification autour de l’île a révélé une forte fidélité des individus à un site d’alimentation précis sur des périodes pouvant aller jusqu’à 6 ans, avec des déplacements n’excédant pas 3 km de distance (Jean et al., 2010b ; Jean com. pers.). Résultats Les vols en ULM ont permis de recenser une tortue marine, probablement Chelonia mydas, de taille moyenne (50-100 cm) au niveau de la pointe de la Ravine à Malheur, observée au cours d’un seul vol. Cet individu effectuait des plongées courtes espacées d’environ 5 minutes, signe d’une activité d’alimentation. Photo 28 : observation d'une tortue marine au niveau de la Pointe de la Ravine à Malheur (La Possession) Parmi ces espèces, seules deux sont présentes sur les côtes de l’île : la tortue verte et la tortue imbriquée. Seule la première espèce est connue pour se reproduire sur les plages de La Réunion. Tortue verte (Chelonia mydas) Les tortues vertes sont des espèces herbivores à l’âge adulte, qui se nourrissent essentiellement d’algues rouges se développant généralement entre 10 et 30 m de profondeur sur des substrats rocheux ou récifaux (Montaggioni, 1978) et de phanérogames qui se développent sur des fonds sableux situés entre 1 et 30 m de profondeur (Björndal, 1997 ; Ballorain et al., 2010). Juvéniles, elles se nourrissent aussi bien d’algues et de phanérogames que d’éponges ou de coraux mous. À la Réunion, les phanérogames n’ont été observées qu’au niveau des lagons de l’Hermitage et de la Saline, ce qui limite leur accessibilité pour les tortues vertes. Cette espèce se nourrit donc essentiellement d’algues rouges à La Réunion, ce qui a été prouvé par des autopsies réalisées sur des tortues vertes retrouvées mortes (Ciccione, 2001). Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 133 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession Deux survols de la côte ouest ont été réalisés sur la même période, dont un à la suite du survol de la zone d’étude (route du littoral) le 26/04/2011. Ce vol a permis de dénombrer 44 individus entre Saint-Leu et Saint-Paul. Le second, effectué le 19/05/2011 a permis de dénombrer 54 individus au niveau de cette même zone. Ces résultats montrent une forte disparité entre les deux zones d’étude pouvant être expliquée par leur différence de géomorphologie et d’exposition aux principaux alizés, faisant de la côte ouest un habitat plus adapté aux exigences des tortues marines. Cependant, la présence de cette tortue marine en cours d’alimentation au niveau de la Pointe de la Ravine à Malheur démontre qu’il s’agit d’un habitat d’alimentation adapté à cette espèce pouvant être colonisé par d’autres individus. L’analyse des études disponibles croisée aux observations réalisées en ULM a permis de définir 5 zones à prospecter en plongée (cf. figure suivante) : - station 1 : le banc récifal des lataniers situé à La Possession ; - station 2 : l’affleurement rocheux de la pointe de la Ravine à Malheur ; - station 3 : l’affleurement rocheux de la Pointe du Gouffre ; - station 4 : la barre rocheuse de la Pointe du Gouffre ; - station 5 : la zone sableuse de la Grande Chaloupe. Figure 20 : localisation des 5 stations identifiées pour la prospection en plongée E2_Etat Initial Il s’agit de : - la station 1 : le banc récifal des lataniers situé à La Possession Cette station présentant quelques cavités et recouverte majoritairement de corail constitue un habitat d’alimentation et de développement potentiel pour les tortues imbriquées. - la station 2 : l’affleurement rocheux de la pointe de la Ravine à Malheur Cette station entièrement recouverte d’algues rouges, principal aliment des tortues vertes à La Réunion, constitue un habitat d’alimentation et de développement adapté à cette espèce. La présence d’une tortue verte observée en ULM, puis en plongée à 13 jours d’intervalle montre que cet individu pourrait être installé au niveau de cet habitat. - la station 3 : l’affleurement rocheux de la Pointe du Gouffre Cette station présentant plusieurs cavités et recouverte en grande partie de corail constitue un habitat d’alimentation et de développement potentiel pour les tortues imbriquées. Ces habitats sont espacés de plusieurs kilomètres et sont tous situés au sud de la pointe du Gouffre à moins de 20 m de la zone des tétrapodes sécurisant la route en corniche. Les prospections en plongée ont montré que ces 3 zones étaient fortement exposées aux phénomènes de sédimentation. La zone sableuse de la Grande Chaloupe est dépourvue d’herbiers marins et la barre rocheuse de la Pointe du Gouffre est très peu colonisée et fortement recouverte de sédiments. Ces stations ne présentent pas d’intérêt particulier pour l’alimentation et le développement des tortues marines. L’étude réalisée par KELONIA sur une période d’un mois, ne tient pas compte de l’évolution saisonnière liée aux caractéristiques biologiques des espèces concernées. En effet, les tortues marines sont des espèces migratrices qui utilisent au cours de leur cycle biologique des habitats diversifiés. Le recrutement et les temps de résidence sur ces habitats varient en fonction des conditions environnementales et ne sont donc pas constantes au cours de l’année. L’exploration de ces cinq sites ont permis de mettre en évidence que trois d’entre eux constituent des sites d’alimentation et développement potentiels pour les deux espèces de tortues marines présentes à La Réunion : la tortue verte et la tortue imbriquée. Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 C’est pourquoi il a été proposé de réaliser une étude complémentaire sur 12 mois afin d’étudier une éventuelle saisonnalité. Cette étude comportera des vols ULM mensuels afin d’étudier l’évolution saisonnière de la présence des tortues matines sur la zone d’étude. Les vols seront réalisés le long d’un transect linéaire sur le littoral ouest (Saint-Leu – Saint-Paul) et nord (La Possession – Saint-Denis) afin d’évaluer l’importance relative des habitats potentiels présents sur la zone d’étude, par rapport à ceux déjà étudié du littoral ouest. EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 134 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession E2_Etat Initial - 3.5.2.2 Caractérisation structurelle et fonctionnelle des biocénoses Le Tableau 38 suivant présente une synthèse de la composition et des caractéristiques structurelle et fonctionnelle des différents types de faciès des peuplements rencontrés dans la zone d’étude. 3.5.2.2.1 Peuplements de substrats meubles De manière générale, les substrats meubles sont prédominants sur la zone d’étude, de la bathymétrie des -5/-10 mètres à plus de -90 mètres. Ces sédiments abritent une faune benthique caractéristique composée d'espèces vivant à l'interface du fond (faune épigée) ou vivant enfouies dans les sédiments (faune endogée). La répartition faunistique de ces organismes est directement liée aux conditions de milieu et aux facteurs édaphiques (hydrodynamisme, sédimentologie, hydrologie, etc.) qui caractérisent ces écosystèmes. y Faciès littoraux à Veneridae Les fonds de -5/-7m à -13/-15m, sous l’influence de conditions hydrodynamiques contraignantes, sont dominés par une faune endogée constituée majoritairement d’espèces de mollusques bivalves de la famille des Veneridae (Pitar sp., Timoclea spp.) et des Glycymerididae (Glycymeris sp.), associés à des verres polychètes fouisseurs (Potamilia sp.) et quelques gastéropodes des genres Oliva et Terebra (ARVAM et IARE, 1995 ; Durville, 1995). Seuls de gros terriers évasés, construits par des crustacés de la famille des Callianassidae (Callianassa sp.) rompent la monotonie du paysage. Pour les poissons, à l’exception de quelques spécimens isolés de Capitaines, seule l’espèce fouisseuse caractéristique de sédiments meubles Xyrichthys pentadactylus (Rason) est bien représentée. Ces fonds sont globalement pauvres, tant du point de vue structurel que fonctionnel, du fait de leur instabilité sédimentaire qui permet difficilement à la faune de s’établir. Ils présentent sur toute la zone des formations de type "Ripple marks" qui témoignent d’un remaniement constant des matériaux constitutifs (ARVAM et IARE, 1995). y Faciès intermédiaires à peuplements benthiques mixtes Ce faciès succède sans transition nette aux faciès littoraux, à partir de la bathymétrie des -13/-15 mètres jusqu’à -40 mètres. Il est caractérisé par une succession du sud vers le nord de trois sous-faciès à peuplements benthiques caractéristiques : - le sous-faciès à Heterocyathus sp. et Heteropsammia sp. est prépondérant du Port de La Possession à la Grande Chaloupe. Ces petits coraux solitaires, vivant à la surface des sédiments, représentent deux genres dominants de la communauté épigée (plusieurs dizaines à plusieurs centaines par m²), en association avec des vers tubicoles (Eunicidae, Sabellidae), de nombreux Crustacés, des oursins réguliers (Astropyga radiata) et irréguliers au mode de vie fouisseur (Maretia sp, Brisopsis spp.). Les milieux meubles colonisés par ces organismes correspondent préférentiellement à des zones marquées par une relative stabilité sédimentaire (faible action des houles, courants) (ARVAM et IARE, 1995 ; Bigot et al. 1998) ; - le sous-faciès à Potamilia sp. remplace progressivement les peuplements à coraux solitaires, à partir de la Grande Chaloupe jusqu’à la Grande Ravine. Bien que les organismes restent les mêmes, on remarque sur ce secteur un peuplement bien différent du précédent sous-faciès. L’abondance des vers fouisseurs tubicoles du genre Potamilia est très supérieure aux autres espèces et peut atteindre de très fortes densités (de l’ordre de 500 vers/m²) qui laissent penser à un changement des conditions hydrodynamiques au niveau de cette zone de cap (Durville, 1995) ; Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 le sous-faciès à Virgularia sp. succède ensuite aux vers Potamilia sp. à partir de la Grande Ravine jusqu’à la rivière Saint-Denis. Sur ce secteur, le substrat présente une couche importante de sédiments vaseux. Le peuplement dominant est constitué de pennatules du genre Virgularia qui dressent leurs panaches hors du sédiment (quelques dizaines/m²). Elles sont accompagnées de quelques coraux solitaires et de vers fouisseurs. On peut noter la présence par plaques d’une algue verte Caulerpa mexicana et d’un petit mollusque Oliva volvaroides (Durville, 1995). De manière générale, ces fonds restent relativement pauvres du point de vue biologique, malgré une succession de peuplements benthiques bien particuliers. Du fait de la petite taille de tous ces individus de surface, la biomasse reste faible en ces zones (Durville, 1995). 3.5.2.2.2 Faciès endogés de pentes sablo-vaseuses profondes Ce type de peuplement est présent sur la zone sablo-vaseuse à partir de -40 et au delà de -60/80 mètres. Il est caractérisé par une majorité de micro-crustacés (Amphipodes), de petits mollusques bivalves et d’annélides polychètes tubicoles. La richesse et/ou l’abondance de ces peuplements est variable selon l’importance de la pente et l’accumulation potentielle d’éléments sédimentaires fins. De façon générale, ces fonds sablo vaseux sont peu favorables à l’installation de populations de poissons diversifiées. Les seules espèces territoriales rencontrées sont des Hétérocongres (Heteroconger hassi) qui s’enfouissent dans le sédiment. Ce milieu accueille aussi au cours de l’année des poissons pélagiques comme le "Pêche Cavale" (Selar crumenophthalmus). Elle présente un intérêt halieutique potentiel pour la pêche côtière à la Réunion (Bigot et al., 1998 ; COM et UDR, 1984). En l’absence d’organismes fixés, l’étude des milieux marins profonds pourrait être réalisée grâce aux peuplements endogés. Ils serviront le cas échéant, d’indicateurs biologiques des perturbations qui pourraient affecter les milieux naturels (Bigot et al., 1998). Globalement, les milieux sablo vaseux et les peuplements enfouis qu’ils abritent sont assez résistants aux perturbations qu’ils subissent. 3.5.2.2.3 Peuplements de cordon à galets Les secteurs peu profonds et proches du rivage sont soumis à l'action régulière de la houle et des courants littoraux. Les galets y sont généralement en perpétuel remaniement. La turbidité des eaux y est importante (influence terrigène, remaniement particulaire) et les courants forts. Ils offrent aux potentiels organismes benthiques des substrats de fixation instables, peu propices à la colonisation et au développement. Ils sont, à de rares exceptions près, très peu colonisés (Bigot et al., 1998). Ils protègent également le littoral de l’érosion et des vagues, spécialement durant les "grandes" marées. D'un point de vue ichtyologique, l’intérêt écologique de ces milieux a longtemps été sous-évalué. Les peuplements adultes pionniers, composés d’espèces non territoriales à large spectre alimentaire ou d’herbivores (Acanthuridae), ne présentent pas de spécificité remarquable. En revanche, dans un environnement à dominante sableuse, les galets littoraux constituent une des rares zones potentielles d’accueil des jeunes poissons lors de leur phase de colonisation. En effet, lors de l’éclosion des œufs de poissons, toutes les espèces entament une période larvaire planctonique pélagique, de durée très variable, pouvant les entraîner à très grande distance de leur lieu d’éclosion. Au bout de quelques semaines de cette vie, d’importantes mutations se produisent, modifiant profondément l’apparence des jeunes poissons, mais également leur comportement et leurs besoins écologiques. Cette mutation tissulaire et organique est appelée mutation ontogénique et est notamment marquée, chez les espèces démersales et nectobenthiques, par une installation et une sédentarisation sur un premier habitat nourricier. EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 135 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession Les cordons de galets semblent présenter les caractéristiques mésologiques (hydrodynamisme, complexité structurale, alimentation, etc.) propices à cette première installation. Cette colonisation est cependant transitoire, car les jeunes recrues doivent par la suite migrer vers d’autres milieux plus favorables à leur croissance (recherche de biotopes plus stables donc plus profonds). Les cordons de galets sont donc abandonnés pour de nouveaux habitats. Ils n’en demeurent pas moins essentiels à la survie et à la pérennité des peuplements de poissons concernés qui, lors du recrutement de l’année suivante, recoloniseront transitoirement ces zones littorales privilégiées (Planes, 1993). Ces fonds présentent donc un intérêt écologique globalement faible du point de vue de la faune fixée, du fait de l’instabilité des galets qui ne permet pas aux colonies de s’établir durablement. En revanche, d’un point de vue ichtyologique, ces zones de nurserie ont un rôle fondamental lors de la phase de colonisation post larvaire de nombreuses espèces de poissons. 3.5.2.2.4 Peuplements de substrats durs Qu’ils soient naturels ou artificiels, superficiels ou profonds, les secteurs à substrat dur ou aggloméré constituent des "enclaves" isolées émergeant de pentes sablo-vaseuses parsemées de galets épars. Comparativement aux milieux avoisinants, leur relative stabilité géomorphologique en fait des milieux plus stables, propices à l'installation de la faune marine et au développement de réseaux trophiques complexes et diversifiés. y Peuplements de banc corallien Ce faciès correspond à un stade embryonnaire de la construction corallienne, installé sur les surfaces volcaniques solidifiées de faible profondeur. Il est caractérisé par un relief marqué et une colonisation corallienne exceptionnelle pour le secteur d’étude. Deux sous-faciès peuvent être distingués : - le sous-faciès à coraux denses est marqué par un taux de recouvrement et une diversité en Madrépores (coraux durs) élevés, malgré l’action de nombreux facteurs de stress sur cette zone littorale. Les principales espèces rencontrées sont des Poritidae (Porites rus, Porites lutea), des Pocilloporidae (Pocillopora verrucosa, Pocillopora eydouxi), des Faviidae (Favia spp., Montastrea annuligera, Favites spp., Platygyra daedalea), des Millepores (Millepora platyphylla) et des Acroporidae (Acropora robusta, Acropora danae, Acropora humilis) qui attestent d'un hydrodynamisme modéré. La richesse biologique de cet écosystème est incontestable tant du point de vue de l'abondance des coraux qui s'y développent que du pool d'organismes benthiques présents (Bigot et al., 1998) ; - le sous-faciès à coraux épars. La richesse intrinsèque au milieu diminue en périphérie où l'on retrouve un sous-faciès à peuplements de dalle basaltique arasée, soumis à l’action de paramètres limitants liés à la présence de facteurs environnementaux défavorables (ravines, hydrodynamisme, conditions édaphiques). Les zones de banc corallien sont, en outre, favorables à l’établissement d’une faune ichtyologique remarquable, dense et diversifiée, marquée par un déséquilibre structurel probablement lié à la pression de pêche littorale. Les planctonophages, représentés surtout par des Pomacentridae (Chromis nigrura, Chromis dimidiata) dominent tandis que les espèces d’intérêt commercial sont quasi absentes (Bigot et al. 1998). Les différentes études réalisées sur ce faciès ont mis en évidence sa richesse écologique globale, ainsi qu’une nette diminution de la diversité biologique observée depuis les années 1980. Actuellement, cette richesse biologique reste exceptionnelle au niveau de zones localisées, notamment du point de vue de l'abondance des organismes coralliens bio-constructeurs qui s'y développent. Les taux de recouvrement par les coraux constructeurs sont aujourd’hui de l’ordre de 30 à 45 % sur l’ensemble de l’unité géomorphologique du Camp Magloire (PARETO, 2011). Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 E2_Etat Initial y Peuplements de substrats artificiels et enrochements naturels Les potentialités de colonisation des substrats artificiels stabilisés (tétrapodes©, blocs cubiques rainurés©, enrochements) sont importantes et relativement rapides (quelques années). La nature de ces peuplements est variable dans le temps et dans l'espace. Comme pour les bancs coralliens, ce faciès est caractérisé par une alternance de deux sous-faciès à peuplements benthiques caractéristiques, souvent déterminés par les conditions édaphiques rencontrées : - le sous-faciès à coraux denses, localement comparable aux biocénoses de banc corallien, est présent sur certains littoraux artificiels stabilisés peu profonds de la Pointe des Galets à la Pointe du Gouffre. Les peuplements benthiques présentent un nombre important d’espèces fixées, majoritairement représentées par des espèces coralliennes pionnières (Pocillopora verrucosa, Pocillopora damicornis, Acropora spp., Porites spp) et des espèces algales (gazon algal, algues calcaires Mélobésiées). Les peuplements ichtyologiques sont généralement représentés par des espèces inféodées aux constructions coralliennes (fonction de leur niveau de développement) ou caractéristiques des zones de petits fonds rocheux. Le relief marqué de ces milieux, offrant de nombreuse loges et habitats à une faune diversifiée, leur confère une habitabilité importante (poissons, crustacés, mollusques, etc.). (Bigot et al. 1998). - le sous-faciès envasé à coraux épars, rencontré sur les littoraux artificiels soumis à des facteurs de stress importants (milieu physique contraignant, activité humaine), présente un nombre d’espèce inférieur et un substrat moins colonisé que le sous-faciès précédent. Seules quelques espèces algales (gazon algal, algues calcaires Mélobésiées) et de Madrépores (corail dur) résistants et de petite taille se développement de façon limitée, laissant la place à d’autres espèces mieux adaptées aux conditions environnementales contraignantes telles que les Alcyonaires (corail mou). Au niveau des stations proches de Saint-Denis, le corail disparaît complètement et ce sont des organismes caractéristiques de zones sombres qui apparaissent comme les éponges, les ascidies et les comatules. Les peuplements ichtyologiques associés sont également plus simples avec quelques espèces essentiellement herbivores telles que Acanthurus spp. (Chirurgiens). (Durville, 1995) Bien que d’un point de vue fonctionnel, la création de ces "linéaires côtiers artificialisés" entraîne souvent des perturbations sur le milieu naturel (impact paysager, modifications courantologiques, blocage de la dynamique sédimentaire littorale, multiplication de facteurs de vulnérabilité littoral, etc.), l'implantation de ces structures permet d'introduire des substrats stabilisés favorisant la fixation d’une faune et d’une flore marine diversifiée dans des environnements sédimentaires instables (galets, sables) (Bigot et al., 1998). y Peuplements d’affleurements basaltiques profonds Les zones d’affleurements basaltiques profonds sont caractérisées par une courantologie de fond souvent importante sur le secteur d’étude (Troadec, 1991). L'analyse des peuplements benthiques a mis en évidence peu d'espèces coralliennes fixées. Une dizaine d'espèces ont été recensées entre 35 et 50 mètres de profondeur où leur abondance n'excède pas 5 % de recouvrement. Ils sont constitués majoritairement par des espèces caractéristiques d'éclairement réduit (Leptoseris sp., Pachyseris speciosa, Mycedium cf. elephantotus, Turbinaria peltata) ou indicatrices d'hypersédimentation (Horastrea indica, Coscinarea monile, Favites pentagona, Goniopora sp.). Les concrétions coralligènes (algues calcaires encroûtantes) y sont très abondantes et représentent plus de 60 % de la couverture du substrat. Les peuplements d'Antipathaires, caractéristiques des profondeurs (Faure, 1982, Bouchon, 1978 dans Bigot et al., 1998), et les peuplements à Gorgonaires sont assez peu abondants comparativement à d'autres secteurs équivalents. Ils sont associés à quelques Spongiaires encroûtants et à des ascidies pyriformes de la famille des Botryllidae (Bigot et al., 1998). EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 136 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession Ces affleurements profonds sont en revanche caractérisés par une forte diversité biologique et une abondance des peuplements ichtyologiques. Ils sont dominés par des planctonophages (Pseudanthias cooperi, Pseudanthias evansi) dont certains de taille moyenne à grande (Acanthurus thompsoni, Naso hexacanthus, Priacanthus hamrur). Ces affleurements sont régulièrement visités par de grands prédateurs (Epinephelus tukula, Lutjanus argentimaculatus, Gymnosarda unicolor) d'intérêt halieutique important. On note la forte abondance d’espèces commerciales à régime carnivore (Lutjanus kasmira, Cephalopholis urodeta, Sargocentron spp., Myripristis spp.) malgré une exploitation importante de ces milieux par les pêcheurs basées au Port et à l’abri côtier de La Possession (PARETO, 2011). E2_Etat Initial Tableau 38 : synthèse des variables écologiques par faciès et sensibilité L’apparition d’encaissement abrupts, transversaux à la côte, à partir -40m et au delà de -150 m, de type canyons de paléo ravines, pourraient être les habitats refuges et de reproduction de nombreuses espèces de poissons de fonds d’intérêt halieutique. Ce type d’habitat essentiel, et sa fonctionnalité, ont été étudiés en Méditerranée par Farrugio (2010), qui identifie ces canyons comme habitats refuges et de reproduction de la plupart des espèces démersales pêchées. L'analyse comparative des sources bibliographiques ne révèle pas de modification structurelle fondamentale des communautés benthiques au cours du temps, mais met en évidence une nette diminution du nombre d'espèces rencontrées et une baisse du taux de recouvrement en l'espace de 25 ans. Cette évolution pourrait être liée aux différentes phases de travaux entreprises depuis 1980 sur le Port de La Possession (dragages et clapages de matériaux terrigènes fins). 3.5.2.3 Sensibilité écologique La notion de sensibilité écologique peut se définir comme l’aptitude d’une biocénose à résister à un facteur de stress, le facteur de stress étant défini comme une situation qui force le système à mobiliser ses ressources et dépenser une quantité plus grande d’énergie pour maintenir son intégrité. L’aptitude à résister à un facteur de stress comprend les aspects précédemment abordés : - l’un est représenté par les variables compositionnelles de la biocénose, comme la richesse ou la diversité spécifiques. On peut en effet supposer que plus une biocénose est riche et diversifiée, plus les pertes seront grandes en cas d’agression ; - l’autre aspect est représenté par les variables structurelles et fonctionnelles que représentent l’inertie (résistance qu’oppose un système à une contrainte) et la résilience (manière dont le système se déforme et revient ou non à son état initial après avoir subit cette contrainte). L’objectif de ce chapitre est donc de décrire les structures biocénotiques marines présentes sur le secteur d’étude, en rappelant d’une part leur valeur compositionnelle et en abordant les aspects quantitatifs et les relations d’interdépendance mises en évidence entre les différents organismes. Cette évaluation a permis la hiérarchisation des peuplements étudiés selon quatre niveaux de sensibilité écologique croissante : "Très Faible", "Faible", "Moyenne" et "Forte". Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 137 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession 3.5.2.4 Vulnérabilité littorale et hiérarchisation des zones d’enjeux Afin d’établir un diagnostic territorialisé permettant de hiérarchiser les zones d’enjeux sur l’ensemble du secteur d’étude, les données suivante on été croisées : - sensibilité écologique des milieux (Cf. paragraphe précédent) ; - facteurs de vulnérabilité et risques potentiels encourus par la mise en œuvre du projet à court, moyen et long terme, tant durant la phase de travaux que durant la phase d’exploitation. Contrairement aux données relatives à l’intérêt écologique qui s'attachent à décrire les caractéristiques intrinsèques des milieux littoraux, les facteurs de vulnérabilité caractérisent les différentes sources de pression en fonction de leur nature et de l'importance des risques qu'elles présentent pour l'environnement. Les principales informations concernant les facteurs de vulnérabilité littorale se rapportent : • • • Au milieu physique : o présence de rivières et de ravines en eaux ou sèches, o émergences d'eaux douces côtières et sous marines (par percolation), o exposition aux houles cycloniques ; Aux usages du milieu littoral : o zones de pêche ou de collecte de ressources marines, o zones de fréquentation touristiques, activités aquatiques (plongée, baignade, surf), o zones ayant un intérêt culturel ou historique particulier ; Aux différentes catégories d'activités humaines : o zones portuaires, o zones de travaux (en cours ou en projet), o centres urbains (location et densité de population), o zones industrielles (nature des industries, stockage de substances toxiques, pollutions), o points de rejets d'eaux usées urbaines (émissaires, station d’épuration) et/ou pluviales. L'ensemble des informations concernant les descripteurs ci-dessus est détaillée ci-après pour chacune des unités géomorphologiques concernées par la présente étude. Il convient de préciser que les niveaux d’enjeux définis dans ce chapitre (élevé, moyen, faible), sont relatifs à la zone d’étude. Globalement, la zone d’étude, bien que présentant des habitats diversifiés dont certains ayant un fort intérêt fonctionnel, à une production biologique et une biodiversité bien plus faibles que les récifs coralliens de l’ouest de l’île. Ainsi, à l’échelle de l’île, les différents habitats et biocénoses associées de la zone d’étude ont un intérêt patrimonial et fonctionnel faible à moyen hormis pour les affleurements basaltiques et le banc corallien, qui présentent un intérêt patrimonial et fonctionnel fort. E2_Etat Initial 3.5.2.4.1 Zone 46 : de la pointe des jardins au tunnel de la route en corniche • Intérêt écologique remarquable Cette zone, située dans le cône de déjection de la Rivière Saint-Denis, ne présente pas d’originalité particulière concernant ses habitats littoraux. En revanche, la localisation d’une zone de frayère, bien connue à La Réunion, d’espèces migratrices de la famille des « cabots bouche-rondes » (les adultes des « Bichiques »), lui confère un intérêt patrimonial certain. Le cycle du cabot bouche-ronde est aujourd’hui bien appréhendé. Il s’agit d’espèces amphidromes : les adultes vivent et se reproduisent en rivière, les larves sont entraînées vers l’océan et, après plusieurs mois passés en mer, les juvéniles (ou « bichiques ») se regroupent aux estuaires pour recoloniser les rivières. • Facteurs de vulnérabilité La vulnérabilité globale du secteur est marquée par la présence de la Rivière Saint-Denis (dessalures et turbidités chroniques) et de son lit primaire, fortement urbanisé et industrialisé (Brasserie Bourbon). En outre, la densification du tissu urbain, aboutissant progressivement à une imperméabilisation des sols, particulièrement vulnérables aux risques de ruissellements (routes, toitures, chaussées, etc.), participe également à cette vulnérabilité générale. Cette zone littorale jouxte également le centre ville de Saint-Denis où se concentrent les activités commerciales, les administrations ainsi que de nombreux quartiers d'habitations. Ces différentes structures sont normalement raccordées au réseau d’assainissement communal, mais de nombreux dysfonctionnements du réseau sont actuellement visibles (buses endommagées, postes de refoulement défaillants). Des effluents bruts sont fréquemment rejetés en mer (buses de la Pointe des Jardins), contribuant à entretenir la turbidité chronique des eaux. En ce qui concerne les facteurs liés à l’activité humaine directe, la collecte saisonnière des bichiques, pratiquée massivement dans l’embouchure de la Rivière Saint-Denis, principalement de janvier à mars, représente également une forte pression de pêche sur les stocks de poissons, dans des espaces aux équilibres écologiques fragiles (zone estuarienne). 3.5.2.4.2 Zones 47 et 48 : du tunnel de la route en corniche à la pointe de la Ravine à Malheur • Intérêt écologique remarquable Ces deux zones se caractérisent par la présence au large d’un vaste affleurement basaltique d’intérêt écologique et halieutique remarquable, s’étendant à partir de -50 m et au delà de -100 m. La frange littorale est constituée, outre la carapace en tétrapodes de la route du littoral d’intérêt écologique modéré, d’une succession de cordons littoraux à galets et d’enrochements naturels particulièrement bien colonisés par une faune corallienne riche et relativement diversifiée au niveau de la pointe du gouffre. Ces formations géomorphologiques présentent en ces zones un intérêt majeur en termes de colonisation larvaire de nombreuses espèces de poissons d’intérêt halieutique (vivaneaux, capucins, rougettes, etc.) dont les stades adultes se rencontrent principalement en profondeur, au niveau des affleurements basaltiques. Les zones littorales et profondes sont séparées par une vaste plaine d’accumulation sédimentaire d’intérêt écologique faible, mais présentant de très fortes potentialités en terme d’aménagements stratégiques de type récif artificiel. En effet, cette zone intermédiaire de transit (sédiments, matières organiques et minérales dissoutes et particulaires, larves planctoniques, etc.), comparable à un large écotone, est parcourue saisonnièrement par bon nombre d’espèces, lors de leurs migrations Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 138 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession ontogéniques, en provenance de leurs habitats nourriciers littoraux et en direction de leurs habitats refuges et de reproduction profonds. L’immersion de récifs artificiels en ces zones représente une halte salutaire, permettant à ces populations migratrices de régénérer leurs ressources en vue de coloniser de nouveaux habitats naturels hautement compétitifs (prédation, territorialisme, etc.). Il a été mis en évidence que cette zone (comme tout le linéaire Saint-Denis – La Possession), est utilisée par la Baleine à bosse et le Grand dauphin de l’Indo Pacifique. Dans cette zone, un groupe de 20 individus de Dauphine long-bec a été également observé à 1,7 km de la côte, dans des eaux de 50 m de profondeur. L’affleurement rocheux de la Pointe du Gouffre, présentant plusieurs cavités et recouverte en grande partie de corail, constitue par ailleurs un habitat d’alimentation et de développement potentiel pour les tortues imbriquées. • Facteurs de vulnérabilité La typologie exceptionnelle de cette frange littorale (falaise active) confère à ces zones un degré nul d'urbanisation, à l'exception de la Grande Chaloupe. Ce littoral est en revanche sous l’influence de la plupart des régimes cycloniques intéressant les côtes réunionnaises. En effet, les houles cycloniques atteignent l’île en général par le secteur nord-est à nord-ouest trois à quatre fois pas an. Ce type de houle joue un rôle déterminant dans l’établissement et le contrôle des communautés benthiques par une action sur le cordon littoral et les sédiments des fonds meubles. Ce littoral est également sous l’influence du secteur de La Montagne, très arrosé en saison humide, qui expose les communautés benthiques à des phénomènes de dessalures chroniques des eaux côtières (ruissellements, percolations). Cette perturbation peut induire, ou favoriser lorsque d’autres facteurs de vulnérabilité interviennent simultanément (température élevée, fort ensoleillement, apports de polluants divers), des phénomènes de blanchissement corallien qui aboutissent généralement à la mort des colonies concernées. En 2005, un fort blanchissement observé par photographie aérienne fut à l’origine d’une mortalité massive des communautés coralliennes installées sur cette zone. E2_Etat Initial une distance de 2,7 km de la côte, dans des eaux de 500 m de profondeur. Toutefois, ayant un habitat préférentiellement pélagique, il est peu probable que cette espèce se rapproche plus des côtes sur ce secteur de La Réunion. L’affleurement rocheux de la Ravine à Malheur constitue un habitat d’alimentation et de développement adapté à la tortue verte, dont la présence d’un individu à plusieurs reprises montre qu’il pourrait être installé au niveau de cet habitat. Le banc récifal des Lataniers à la Possession, présentant quelques cavités et recouverte majoritairement de corail, constitue un habitat d’alimentation et de développement potentiel pour les tortues imbriquées. • Facteurs de vulnérabilité L’agglomération de la Possession dispose d’un réseau de collecte des eaux usées raccordé à la station d’épuration du Port. Toutefois, le poste de refoulement des eaux usées situé en amont des Lataniers présente des dysfonctionnements fréquents qui engendrent des rejets accidentels d’eaux brutes directement en mer. Leur impact présent et/ou passé sur le milieu marin littoral est incontestable. Le littoral de La Possession est également soumis à de nombreux facteurs de risques industriels directs ou indirects (zone portuaire, ZAC 2000, etc.). En été austral, cette zone est particulièrement exposée aux houles cycloniques qui peuvent périodiquement être responsables de dégradations importantes (destruction des colonies coralliennes). En 2007, lors du cyclone Gamède, une houle de 11 mètres a été mesurée au nord du Port Est. Cette zone a également été concernée par le phénomène de blanchissement corallien de 2005, qui a affecté toutes les zones littorales peu profondes du secteur nord-ouest de l’île. Ce secteur littoral est accessoirement un site très fréquenté en terme d'activités et d'usages du milieu marin (pêche, chasse sous-marine, etc.), grâce à la proximité du port de plaisance et de l’abri côtier de La Possession, qui ne sont pas sans effets sur les ressources exploitées. Concernant les usages, la pêche et dans une moindre mesure la chasse sous-marine pratiquée sur les sites les plus accessibles, ont également un impact non négligeable sur les espèces d’intérêt commercial (Grande Chaloupe, Pointe du Gouffre, Affleurement basaltiques profonds). 3.5.2.4.3 Zone 49 : de la pointe de la Ravine à Malheur au port de La Possession (digue est) • Intérêt écologique remarquable Cette zone est marquée par des formations coralliennes (banc corallien) situées entre la ravine à Malheur et la ravine des Lataniers. Installés entre 2 et 6 mètres de profondeur, ce banc se développe sur des affleurements basaltiques littoraux, à la faveur de conditions de milieu particulières (hydrodynamisme, éclairement). A ce titre, soulignons que cette zone, située en baie de La Possession, est très protégée d’un point de vue hydrodynamique en régime d’alizés et donc très sensible aux phénomènes de sédimentation. Des affleurements basaltiques ont également été recensés au large de la baie. Ils sont situés plus profondément, à partir de -35 mètres, et abritent également une faune et une flore riches et diversifiées. Ces caractéristiques hydrodynamiques et climatiques relativement clémentes en régime d’alizés permettent, en période d’hiver austral, aux populations de baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) de venir s’y installer provisoirement, afin d’y terminer leurs derniers mois de gestation et d’y mettre bas leurs nouveaux nés. Il a été mis en évidence que cette zone (comme tout le linéaire Saint-Denis – La Possession), est utilisée par la Baleine à bosse et le Grand dauphin de l’Indo Pacifique. Une observation d’un groupe d’une trentaine d’individus de Dauphin tacheté pantropical en transit a été observé dans cette zone, à Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 139 sur 274 Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession E2_Etat Initial En résumé : L’écosystème marin de La Réunion offre une grande richesse biologique (542 espèces recensées sur le secteur d’étude) qui provient en partie de la grande diversité des habitats présents sur le territoire, abritant des associations d’espèces caractéristiques. Il est possible de rencontrer sur la même zone d’étude des espèces de milieux meubles à forte sédimentation (coraux solitaires, oursins fouisseurs) et des poissons habituellement inféodés aux milieux récifaux (Chaetodontidae, Pomacentridae). Les zones à galets littoraux sont quant à elles des zones privilégiées de colonisation de nombreuses espèces de poissons juvéniles. Au total ce sont 46 espèces de madrépores (coraux constructeurs de récifs), 26 espèces de poissons, 9 espèces de mammifères, 6 espèces de mollusques, 4 espèces de tortues marines et 3 espèces de millépores qui ont été recensés sur le secteur d’étude. Bien que certaines d’entre elles ne soient observées qu’exceptionnellement (certains cétacés, tortues et grands requins), ces espèces pourraient être définies comme prioritaires, dans le cadre d’un suivi de restructuration des écosystèmes dégradés lors des futurs travaux du présent projet. Parmi les 165 espèces animales terrestres et marines de la Liste rouge de La Réunion, 13 ont été recensées sur le secteur d’étude. On distingue trois faciès de peuplement dans la zone d’étude : - Substrats meubles : de manière générale, les substrats meubles sont prédominants sur la zone d’étude, de la bathymétrie des -5/-10 mètres à plus de -90 mètres. Ces sédiments abritent une faune benthique caractéristique composée d'espèces vivant à l'interface du fond (faune épigée) ou vivant enfouies dans les sédiments (faune endogée). - Cordons à galets : les secteurs peu profonds et proches du rivage sont soumis à l'action régulière de la houle et des courants littoraux. Ils sont, à de rares exceptions près, très peu colonisés. Ces fonds présentent globalement un intérêt écologique faible du point de vue de la faune fixée. En revanche, d’un point de vue ichtyologique, ces zones de nurserie ont un rôle fondamental lors de la phase de colonisation post larvaire de nombreuses espèces de poissons. - Substrats durs : leur relative stabilité géomorphologique en fait des milieux plus stables, propices à l'installation de la faune marine et au développement de réseaux trophiques complexes et diversifiés. En matière de sensibilité écologique, les analyses de la zone d’étude ont montré qu’à l’échelle de l’île, les différents habitats et biocénoses associées de la zone d’étude ont un intérêt patrimonial et fonctionnel faible à moyen hormis pour les affleurements basaltiques et le banc corallien, qui présentent un intérêt patrimonial et fonctionnel fort. C’est le cas de la zone 49, de la pointe de la Ravine à Malheur au port de La Possession (digue est), qui est une zone d’intérêt écologique remarquable, marquée par des formations coralliennes (banc corallien) entre la ravine à Malheur et la ravine des Lataniers, entre 2 et 6 mètres de profondeur. Ce banc se développe sur des affleurements basaltiques littoraux dans la baie de La Possession. Très protégé d’un point de vue hydrodynamique en régime d’alizés, il est donc très sensible aux phénomènes de sédimentation. En période d’hiver austral, aux populations de baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) de terminer leurs derniers mois de gestation et d’y mettre bas leurs nouveaux nés. Cette zone est également un site de prédilection pour certaines populations de grands dauphins, en particulier le Grand dauphin de l’Indo Pacifique (Tursiops aduncus). Au sud de la Pointe du Gouffre, un habitat d’alimentation avéré pour la tortue verte et deux habitats d’alimentation et de développement potentiels pour la tortue verte et la tortue imbriquée ont été identifiés. Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 140 sur 274 0m 10 Zone 50 O Le Port Zone 49 Ile de La Réunion m 50 20m Pe ti 10m 5m la M Ravine à Marquet Petite ravin e des Latani Gra nd e ra vine des Lat anie rs are tR ui s se Co ton au Principales biocénoses marines Planche 1 /3 ers Légende Faciès endogé de pente sablo-vaseuse profonde Faciès sublittoral à Heterocyathus sp. et Heteropsammia sp. ine Rav Peuplement d'affleurement basaltique profond Faciès littoral à Veneridae et Glycymerididae Balt haz Faciès sublittoral à Potamilia sp. ar Faciès sublittoral à Virgularia sp. Peuplement d'enrochement naturel à coraux denses Peuplement d'enrochement naturel à coraux épars Peuplement de banc corallien à coraux denses Peuplement de banc corallien à coraux épars Peuplement de cordon littoral à galets Aire d'étude Limite communale Source : PARETO 0 0.5 1 Kilomètre Date : Février 2011 Echelle : 1 / 25 000 Zone 47 O Ile de La Réunion Saint-Denis Grande ravin Couilloux Ravine m 50 e Ru iss m 20 ea vin Ra Principales biocénoses marines Planche 2 /3 uB l an c e cq Ja ue s Zone 48 à m 10 Ra vin 5m eT am ari ns ed Ravin e la G Faciès endogé de pente sablo-vaseuse profonde aP el up Chalo ed rande vin Ra Faciès sublittoral à Heterocyathus sp. et Heteropsammia sp. e te e ti La Possession Légende a Ch lou pe eP Ravin élaga ud Peuplement d'affleurement basaltique profond Faciès littoral à Veneridae et Glycymerididae Faciès sublittoral à Potamilia sp. Zone 49 Faciès sublittoral à Virgularia sp. Peuplement d'enrochement naturel à coraux denses Ra vin eà Ma lhe u r Ravine Calixte Ra vin m Pe ti 0m 5m la M Ravine à Marquet 0 Petite ravin e des Latani Gra nd 0.5 e ra vine des 1 Kilomètre Lat anie rs are tR ui s se Co ton au eL a fl eu Peuplement d'enrochement naturel à coraux épars Peuplement de banc corallien à coraux denses Peuplement de banc corallien à coraux épars Peuplement de cordon littoral à galets r Aire d'étude Limite communale Source : PARETO ers Date : Février 2011 Echelle : 1 / 25 000 O Saint-Denis 50m Zone 45 Zone 46 m 20 Principales biocénoses marines Planche 3 /3 Zone 47 Po ta e ss e ni rs Ca p Légende ot e ea vin Ra uB l an e iss Ru c au ir No s Ruissea u e Ravin e Ru iss s de Faciès endogé de pente sablo-vaseuse profonde urce e la So te na et as nn Ba ly M Ravine ail Ra vin Bras Gentil e in av R eB Je a enis aint-D e vin Ra Grande ravin Couilloux Ravine Br as S Rrivière vin Ra 5m s Brises Ravine de 10m Ile de La Réunion des noirs Faciès sublittoral à Heterocyathus sp. et Heteropsammia sp. Peuplement d'affleurement basaltique profond à cq Ja Faciès littoral à Veneridae et Glycymerididae ue s Faciès sublittoral à Potamilia sp. Faciès sublittoral à Virgularia sp. Peuplement d'enrochement naturel à coraux denses Peuplement d'enrochement naturel à coraux épars Peuplement de banc corallien à coraux denses Peuplement de banc corallien à coraux épars Peuplement de cordon littoral à galets Aire d'étude Limite communale Source : PARETO 0.5 1 Kilomètre Bras Samy 0 Date : Février 2011 Echelle : 1 / 25 000 O Zone 50 Le Port 0m 10 Zone 49 Ile de La Réunion m 50 20m Pe ti 10m 5m la M Ravine à Marquet Petite ravin e des Latani Gra nd e ra vine des Lat anie rs are tR ui s se Co ton au Sensibilités écologiques marines Planche 1 /3 ers Légende Sensibilités écologiques marines Très faible Faible ine Rav Moyenne Balt haz ar Forte Aire d'étude Limite communale Source : PARETO 0 0.5 1 Kilomètre Date : Février 2011 Echelle : 1 / 25 000 O Saint-Denis Ile de La Réunion Zone 47 Grande ravin Couilloux Ravine m 50 e Ru iss m 20 vin Ra ue s eT am ari ns Sensibilités écologiques marines aP el up Chalo ed rande vin Ra e la G Légende e te e ti Très faible a Ch lou pe Ra vin eà Ra vin Pe ti la M Ravine à Marquet Petite ravin e des Latani 0.5 élaga ud Faible Moyenne Aire d'étude Ma lhe u r Ravine Calixte 0 eP Ravin Forte Zone 49 vine c cq Ja Ra vin ed Ravin La Possession e ra uB l an à m 10 5m Gra nd ea e Zone 48 Sensibilités écologiques marines Planche 2 /3 des 1 Kilomètre Lat anie rs are tR ui s se eL a fl eu Limite communale Source : PARETO r au Co ton ers Date : Février 2011 Echelle : 1 / 25 000 O Saint-Denis 50m Zone 45 Zone 46 Zone 47 Po ta e ss e ni rs e Ca p Légende ot Sensibilités écologiques marines e ea vin Ra uB l an iss Ru c u ea ir No s Ruissea u e Ravin e Ru iss s de urce te na et as nn Ba ly M Ravine ail Ra vin Bras Gentil e in av R eB Je a enis aint-D e vin Ra Grande ravin Couilloux Ravine Br as S Rrivière vin Ra 5m s Brises Ravine de 10m Sensibilités écologiques marines Planche 3 /3 la So m 20 Ile de La Réunion des noirs Très faible Faible à cq Ja ue Moyenne s Forte Aire d'étude Limite communale Source : PARETO 0.5 1 Kilomètre Bras Samy 0 Date : Février 2011 Echelle : 1 / 25 000 Rav ine Zone 50 O Le Port 0m 10 Zone 49 àM alhe ur Ile de La Réunion m 50 20m Petit R u 10m 5m la M are isseau Carte de synthèse des enjeux des écosystèmes maritimes Planche 1 /3 Cot on Légende arquet Ravine à M Sensibilités écologiques marines Très faible Faible Gra nd e ra vine Moyenne des Lat anie Forte rs Usages Récif artificiel (galet) Site de pêche Zone de mise à l'eau (planche à voile) ou de pratique de surf/bodyboard Site de plongée sous-marine Activités Zones urbaines Zones d'activités Travaux/chantier récent ou en cours Port Zones industrielles Station d'épuration Courbe bathymétrique Aire d'étude Limite communale Sources : Etude PARETO Date : Février 2011 Echelle : 1 / 25 000 0 0.5 1 Kilomètre 10m 5m vin Ra e Ba Ile de La Réunion illy O Zone 47 Saint-Denis m 50 Grande ravin e Planche 2 /3 Jean c Ja neton à qu es Légende Sensibilités écologiques marines 5m R av in e e Ravin La Possession e Ravin x llou e m 10 oui eC vin Ra Zone 48 vin Ra re Isido Bras m 20 Carte de synthèse des enjeux des écosystèmes maritimes Très faible Ta m ar in Faible Moyenne s de la Forte Gran p halou de C vin Ra e de la e Pe tite Usages Récif artificiel (galet) a Ch lou Site de pêche pe Zone de mise à l'eau (planche à voile) ou de pratique de surf/bodyboard Site de plongée sous-marine Zone 49 Activités Zones urbaines Rav ine Zones d'activités àM alhe ur Travaux/chantier récent ou en cours Port Zones industrielles 49 Station d'épuration Courbe bathymétrique Petit R u m 5m la M are Cot on isseau Aire d'étude Limite communale Sources : Etude PARETO arquet Ravine à M Gra nd 0 0.5 1 Kilomètre e ra vine des Lat anie rs Date : Février 2011 Echelle : 1 / 25 000 50m O Saint-Denis Zone 45 Planche 3 /3 Légende e ss Sensibilités écologiques marines is as s i er an illy Très faible an Ba eB aint-Den o ta vin Ra e M Ravine vin Ra Bras Gentil eP S Rrivière vin Ra 5m s Brises Ravine de 10m 47 Ile de La Réunion Carte de synthèse des enjeux des écosystèmes maritimes Zone 47 m 20 Faible Moyenne Forte Grande ravin e Usages e à c Ja neton x llou Jean oui eC e Ravin vin Ra re Isido Bras vin Ra Récif artificiel (galet) Site de pêche Zone de mise à l'eau (planche à voile) ou de pratique de surf/bodyboard qu es R av in e Zone 46 Site de plongée sous-marine Activités Ta m ar in Zones urbaines Zones d'activités s Travaux/chantier récent ou en cours Port Zones industrielles Station d'épuration Courbe bathymétrique Aire d'étude Limite communale Sources : Etude PARETO Date : Février 2011 Echelle : 1 / 25 000 0 0.5 1 Kilomètre Nouvelle Route du Littoral entre Saint-Denis et La Possession 4 Le milieu humain E2_Etat Initial La population réunionnaise est donc beaucoup plus jeune que la population de la métropole, comme on peut l’observer sur la pyramide des âges ci-après, même si, depuis quelques années, la population réunionnaise connaît un vieillissement certain. Figure 22 : pyramide des âges de la population totale au 1er Janvier 2006 – INSEE - TER 2009 4.1 La population et l’habitat Sources : - INSEE : http://www.insee.fr/fr/insee_regions/reunion AGORAH, agence pour l’observation de La Réunion, l’aménagement et l’habitat ; Études d’aménagement des trafics à long terme Nouvelle Liaison Saint-Denis Ouest. Études de trafic – Diagnostic, MSR mars 2006 4.1.1 Une population en forte croissante La population de l’île de La Réunion est en constante augmentation depuis son peuplement. De 100 000 habitants entre 1820 et 1850, elle atteint les 200 000 habitants entre 1910 et 1940. Puis la croissance est exponentielle entre 1940 et 2000 où l’on atteint les 700 000 habitants. Au 1er janvier 2004, la population réunionnaise est de 763 200 habitants puis 802 993 en 2007 et 821 168 en 2009. Les études prévisionnelles soulignent la continuité de cette croissance avec une population estimée à 832 500 habitants en 2010 et 1 029 000 habitants en 2030. Figure 21 : extrait du diagnostic territorial du projet tram-train (chambre d’agriculture) - données INSEE La répartition de la population par classe d’âge reflète cette jeunesse de la population : - 54 % de la population a entre 20 ans et 60 ans ; - 11 % est âgée de plus de 60 ans ; - et 35 % à moins de 20 ans. Ainsi, on estime que la population réunionnaise devrait augmenter de 30% entre 2006 et 2030 alors que dans le même temps, celle-ci n’augmenterait que de 9% en métropole. Cette croissance s’explique en particulier par un fort taux de natalité. Il s’élève en effet, en 2007, à 18,5 % (contre 12,8 % en métropole) : on compte en moyenne 2,5 enfants par réunionnaise (contre 2 en métropole). Du point de vue du solde migratoire, plusieurs tendances ont été observées sur l’île de La Réunion : - début des années 50 – le travail en métropole : en raison de la forte croissance démographique réunionnaise et de l’exode rural dans les campagnes métropolitaine, les autorités trouvent des emplois pour la main d’œuvre excédentaire et facilitent, voir impose («enfants de la Creuse»), le départ des réunionnais et leur installation en métropole, d’où un solde migratoire négatif ; - années 70 – le regroupement familial : le regroupement des familles en métropole conduit à une augmentation des départs en métropole, le solde migratoire devient nettement négatif ; - années 90 - le développement de l’activité touristique (cf. illustration ci-après) : le développement du tourisme et du trafic aérien offre de nouveaux emplois et conduit à un solde migratoire de nouveau positif ; - depuis 2000, le solde migratoire annuel baisse mais reste toujours positif. En outre, le taux de mortalité a fortement diminué passant de 30 ‰ dans les années 30 à 5 ‰ en 2007. Plus bas qu’en métropole (8,4% en 2007), cet écart tient au fait de la jeunesse de la population réunionnaise : seul 11 % de la population a plus de 60 ans (contre 22% en France métropolitaine). Pièce E – Etude d’impact Etabli le : 28/02/2011 Révisé le : 17/06/2011 EIE_V3_E2_Etat initial.doc Version 3 Page 150 sur 274