Les critères de choix d`investissement

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Les critères de choix d`investissement
Finance d’entreprise
Chapitre 6. Les critères de choix d’investissement
Chapitre 6
Les critères de choix
d’investissement
J. Berk & P. DeMarzo – G. Capelle-Blancard, N. Couderc & N. Nalpas
Finance d’entreprise
® 2008 Pearson Education France
Chapitre 6. Les critères de choix d’investissement
La VAN : rappel définition
• Un projet ne doit être mis en œuvre que si sa
valeur actuelle nette ou VAN, définie comme la
somme actualisée des flux futurs (cash flow), est
positive.
⎡ F
t
VAN = ∑ ⎢
t
t = 0 ⎢ (1 + r )
⎣
T
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⎤
⎥
⎥⎦
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Chapitre 6. Les critères de choix d’investissement
6.1. La VAN d’un projet d’investissement
• La Fantastique Ferme Française (FFF)
– un nouveau fertilisant
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Chapitre 6. Les critères de choix d’investissement
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Sensibilité de la VAN au choix du taux
d’actualisation
• La différence entre le coût du capital et le TRI
d’un projet est l’erreur d’estimation maximale sur
le coût du capital qui n’affecte pas la conclusion.
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Chapitre 6. Les critères de choix d’investissement
6.2. Les critères de choix
d’investissement alternatifs
• Aux Etats-Unis, 75 % des entreprises utilisent la
VAN pour sélectionner leurs investissements
(Graham et Campbell, 2001).
– Seulement 10 % en 1977 (Gitman et Forrester, 1977).
• En France, seules 35 % des entreprises suivent
toujours ou presque toujours le critère de la VAN
(Brounen, de Jong et Koedijk, 2004).
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Le délai de récupération : définition
Le délai de récupération (payback) : temps
nécessaire pour que la somme des flux présents
et futurs (éventuellement actualisés) s’annule.
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Le délai de récupération : Exemple 6.1
• FFF exige un délai de récupération de 5 ans ou
moins. Avec une telle règle de décision, FFF
accepte-t-elle le projet du nouveau fertilisant ?
5
∑ Ft = 35 M€ × 5 = 175 M€ < 250 M€
t =1
• Le délai de récupération de ce projet étant
supérieur à 5 ans, FFF rejette (à tord) ce projet.
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Chapitre 6. Les critères de choix d’investissement
Le délai de récupération (payback)
• Le délai de récupération n’est pas un bon critère :
– il ignore la valeur temps de l’argent
– il ne dépend pas du coût du capital.
• Malgré tout, plus de 50 % des entreprises
américaines et françaises utilisent le délai de
récupération pour sélectionner leurs
investissements.
• Le délai de récupération biaise les décisions en
faveur des projets à court terme.
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Le taux de rentabilité interne (TRI)
• Le taux de rentabilité interne : TRI (ou TIR) = le
taux d’actualisation pour lequel la VAN
s’annule
– Hypothèse implicite : tous les flux futurs pourront
être réinvestis à un taux égal au TRI
⎡
⎤
Ft
0 = ∑⎢
⎥
t
t =0 ⎢ (1 + TRI ) ⎥
⎣
⎦
T
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Le taux de rentabilité interne (TRI)
• Critère du TRI
– Tout investissement dont le TRI dépasse le
coût du capital doit être réalisé.
– Tout investissement dont le TRI est inférieur
au coût du capital doit être refusé
• Le TRI est en général un bon critère (i.e. il
conduit à maximiser la richesse créée par les
actionnaires) lorsque :
– Le projet est unique
– Lorsque les flux négatifs précèdent les flux positifs.
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Quand les bénéfices précèdent les coûts
• Les mémoires d’Hadrien
– 1 M€ ou 500 000 € / an pendant 3 ans
– Le coût du capital est de 10 %
• TRI = 23,38 % > 10 %
• VAN (10 %) = - 243 426 €
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Existence du TRI
• Les conférences d’Hadrien
– 4 conférences / an payés 500 000 € / an
Quel est le TRI ?
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Unicité du TRI
• Les mémoires d’Hadrien (bis)
– Droits d’auteur évalués à 20 000 € / an
• Quel est le TRI ?
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6.3. Choix d’investissement en présence
de projets mutuellement exclusifs
• Quand les projets sont mutuellement
exclusifs, il faut choisir le (ou les) projet(s)
ayant la VAN la plus élevée.
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Différence d’échelle - Projets de même
échelle
Deux projets mutuellement exclusifs
• BD : Investissement de 1 000 €, qui rapporteront 1 100 €
dans un an, puis 1 100 € × (1 – 10 %) l’année suivante,
... à l’infini ; autrement dit, le revenu baisse de 10 % par
an.
• Laverie : Investissement de 1 000 € qui rapporte 400 €
par an, cette somme déclinant de 20 % par an en raison
des coûts de maintenance, à l’infini.
• Le coût du capital est de 12 %.
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Différence d’échelle - Projets de même
échelle
• BD : Les flux futurs constituent une rente perpétuelle
avec un taux de croissance de –10 %.
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Différence d’échelle - Projets de même
échelle
• Laverie : Les flux futurs constituent une rente perpétuelle
avec un taux de croissance de –20 %.
TRI = 20 %
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Différence d’échelle - Projets d’échelle
différente
• Laverie : non pas 1, mais 20 machines
• Pourquoi préférer un projet avec un TRI de 20 % plutôt
qu’un projet avec un TRI de 100 % ?
• Parce qu’il est préférable de gagner 20 % d’une grosse
somme plutôt que 100 % d’une toute petite !
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Différences de calendrier
• Laverie : contrat de maintenance de 250 €
=> les flux futurs anticipés seront de 400 – 250 = 150 €
par an et par machine à l’infini.
TRI = 15 %
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Le TRI différentiel
• Un exemple
• VAN du différentiel de flux :
• TRI différentiel : r = 12 %
• En appliquant le critère du TRI différentiel, le contrat de
maintenance doit être signé si le coût du capital est
inférieur à 12 %. Le coût du capital étant de 12 %, on est
indifférent.
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Le TRI différentiel - Remarques
• Le fait que le TRI dépasse le coût du capital pour chacun des
deux projets n’implique pas que les deux projets aient une
VAN positive.
• Le TRI différentiel n’existe pas forcément.
• Plusieurs TRI différentiels peuvent exister. La possibilité de
solutions multiples est même plus grande avec le TRI
différentiel.
• Il faut s’assurer que le différentiel de flux est initialement
négatif, puis positif, faute de quoi la décision sera erronée.
• Le TRI différentiel suppose implicitement que les risques des
deux projets sont identiques. Si ce n’est pas le cas, seul le
critère de la VAN permet de parvenir à une réponse fiable,
puisqu’elle autorise l’actualisation de chaque projet à son
propre coût du capital.
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6.4. Choix d’investissement en présence
de contraintes sur les ressources
• Évaluation de projets nécessitant des ressources
différentes
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L’indice de profitabilité
• L’indice de profitabilité (IP) mesure la valeur créée (en
termes de VAN) par unité de ressources consommée.
• Il faut accepter les projets pour lesquels l’IP est le plus
élevé jusqu’à épuisement de la ressource sur laquelle
pèse la contrainte.
– Fréquemment utilisé lorsque l’entreprise fait face à une
contrainte financière ; il mesure dans ce cas la VAN créée par
euro investi.
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Indice de profitabilité et contrainte sur les
ressources humaines : exemple 6.2
• VAN = 17,7 M€.
• R&D : 50 hommes/année.
• L’entreprise dispose d’une ressource totale de 190 h/an.
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Indice de profitabilité et contrainte sur les
ressources humaines : exemple 6.2
• Afin de maximiser la VAN, l’entreprise doit retenir les
quatre premiers projets (les projets A, F, E, et le logiciel),
et rejeter les trois autres projets.
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Les limites de l’indice de profitabilité
• Supposons que l’entreprise ait également la possibilité
de réaliser un projet qui mobilise 3 h/an pour une VAN
de 100 000 €.
• L’IP = 0,1 / 3 = 0,03
=> classé dernier et doit a priori être rejeté.
• Les 4 projets retenus n’utilisent que 187 des 190 h/an
disponibles, ce qui laisse 3 h/an inutilisés : il est donc
profitable pour l’entreprise de mettre en œuvre ce petit
projet même si son indice de profitabilité est faible !
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