Comment développer un projet agricole en Bourgogne ?

Transcription

Comment développer un projet agricole en Bourgogne ?
Méthanisation en Bourgogne
Comment développer un projet
agricole en Bourgogne ?
La méthanisation
dans le Programme Énergie Climat Bourgogne (PECB)
Ces dernières années, la technique de méthanisation a connu un regain d’intérêt grâce à ses nombreux
avantages environnementaux. Depuis 2008, afin d’accompagner et de développer cette filière en
Bourgogne, la Direction régionale de l’ADEME et le Conseil régional de Bourgogne ont mis en
place un plan d’accompagnement spécifique dans le cadre du Programme Énergie Climat Bourgogne
(PECB), en partenariat avec les chambres d’agriculture de la région et la CUMA Bourgogne.
Les points importants d’un projet de
méthanisation agricole
Il existe différentes échelles de projets de méthanisation : de la petite installation individuelle à la ferme,
au projet centralisé regroupant plusieurs agriculteurs et récupérant des déchets organiques. Tous les
projets peuvent présenter un intérêt, ils doivent se construire en fonction des besoins des exploitations
et du territoire. Afin d’engager une réflexion sur un projet de méthanisation agricole, il convient, en
premier lieu, de répondre à trois questions :
Quelles matières méthaniser ?
Dans les conditions techniques et économiques actuelles, il est nécessaire de disposer d’au moins
2 000 tonnes de matières de type fumier, soit environ 400 tonnes de matière sèche par an, pour
envisager une installation de méthanisation.
Les matières à méthaniser en priorité sont les effluents d’élevage et les déchets organiques du
territoire. Il est également possible de récupérer des résidus de cultures tels que les menues paille de
céréales. Par contre, les cultures énergétiques introduites dans le digesteur sont à éviter. En Bourgogne,
seules les cultures énergétiques de type cultures intermédiaires sont tolérées pour prétendre
aux aides du PECB.
Le rayon d’approvisionnement en substrat est différent en fonction des caractéristiques des matières.
Pour les lisiers et fumiers, la distance sera de quelques kilomètres maximum, pour des matières plus
énergétiques, la distance pourra aller à quelques dizaines de kilomètres.
Pour développer un projet de méthanisation durable et rentable, il est primordial de tenir compte de la
sécurisation du gisement. Si une matière n’est pas pérenne dans le temps, il est essentiel que
l’installation ne dépende pas en grande partie de ce gisement. Dans le cas contraire, il est important de
s’assurer que le producteur des matières s’engage à long terme ou participe financièrement au projet.
Quelle valorisation du biogaz ?
Actuellement, une valorisation du biogaz par chaudière pour produire uniquement de la chaleur est
difficilement rentable, cela reste envisageable s’il existe une consommation d’énergie importante et
régulière dans l’année sur le site.
La valorisation la plus utilisée est la cogénération qui permet de transformer environ 35% de l’énergie
en électricité et 45% en chaleur, à valoriser obligatoirement à proximité du site. En hiver, cette
chaleur devra se substituer aux énergies traditionnelles et pour les mois d’été, une réflexion sur les
valorisations possibles sera à mener (chauffage d’un industriel à proximité, séchage de fourrage, de
céréales…). Les projets basés uniquement sur une valorisation de chaleur créée pour l’installation
(séchage de digestat notamment) et ne permettant pas une substitution d’énergie sont moins
intéressants d’un point de vue global.
Une autre possibilité de valorisation du biogaz est l’injection dans le réseau de gaz naturel. Cette
technique implique un coût élevé d’épuration et d’injection du biogaz, ce qui la restreint aux installations
d’une taille importante. De plus, il est nécessaire de s’assurer que le réseau possède bien les capacités
pour recevoir le biogaz toute l’année.
Quelle valorisation du digestat ?
Le digestat est une matière dont les caractéristiques vont dépendre des substrats entrants dans le
digesteur et des conditions de la réaction de méthanisation. Il est essentiel de prévoir les conditions de
son utilisation (quelle dose, sur quelle surface…) afin de profiter pleinement de ses bénéfices. Pour
chaque installation, un plan d’épandage devra être réalisé. Le digestat contenant principalement de
l’azote ammoniacal, donc volatil, nécessitera d’investir dans des équipements d’épandage, de type
pendillards ou enfouisseurs.
Aspects
économiques
Les investissements liés à un projet de méthanisation vont dépendre de la taille de l’installation et du
contexte du projet. Les plus petits projets (environ 2 000 tonnes de matières pour 30 à 50 kW
électriques) coûtent entre 400 000 et 600 000 €. Les projets d’une taille intermédiaire (environ 5 000 à
8 000 tonnes de matières pour 100 à 250 kW électriques) coûtent entre 800 000 et 2 000 000 €.
Le coût d’investissement peut varier fortement en fonction des projets, le génie civil notamment diffère
selon les installations.
Les coûts de fonctionnement d’une installation de méthanisation ne sont pas négligeables. Elle
nécessite un temps de travail quotidien et une maintenance régulière, notamment du moteur de
cogénération.
La rentabilité des installations dépend avant tout de la bonne valorisation de la chaleur et des substrats
méthanisés (selon leur potentiel méthanogène, les conditions financières et leur pérennité dans le
temps).
La principale recette d’une installation de méthanisation provient de la vente d’électricité. Suite à l’arrêté
du 19 mai 2011, le tarif d’achat de l’électricité provenant du biogaz se situe entre 11,2 c€ et 20 c€ / kWh.
Il est composé d’un tarif de base, d’une prime à l’efficacité énergétique et d’une prime pour le traitement
d’effluents d’élevage.
Depuis 2011, un tarif d’achat a également été fixé par l’État pour l’injection de biométhane. Il dépend des
déchets qui ont été méthanisés et du débit d’injection. Pour des installations agricoles ne traitant pas de
déchets ménagers, le tarif varie 8,4 c€/kWh à 12,5 c€/kWh.
Comment démarrer
un projet en Bourgogne ?
Après avoir réfléchi aux trois questions précédentes, les porteurs de projet en Bourgogne peuvent
contacter les Relais agri énergie et l’ADEME Bourgogne qui pourront leur apporter les premiers
éléments techniques et économiques afin d’orienter au mieux les projets.
Suite à ces premières réflexions, si un projet pertinent se dessine, une étude de faisabilité sera réalisée.
Cette étude devra respecter un cahier des charges établi par le porteur de projet et l’ADEME.
L’étude pourra bénéficier d’une aide de 70% dans le cadre du Programme Énergie Climat Bourgogne.
Le dossier de demande d’aide est à déposer à l’ADEME.
L’objectif de l’étude est de permettre au porteur de projet de prendre une décision sur la suite du projet.
Si le projet se finalise, des aides à l’investissement pourront être octroyées dans le cadre du Programme
Énergie Climat Bourgogne. L’ADEME Bourgogne instruira le dossier pour l’ensemble des co-financeurs
du programme (ADEME, Conseil régional de Bourgogne et fonds européens FEDER). L’examen des
projets et le taux d’aide se fera au cas par cas et prendra en compte la pertinence globale du
projet.
Pour plus d’informations
ADEME Bourgogne
1C bd de Champagne - BP 51562
21 015 DIJON CEDEX
Tél : 03 80 76 89 76
www.bourgogne.ademe.fr
Bertrand AUCORDONNIER – [email protected]
Pour retrouver nos documents régionaux sur la méthanisation : www.bourgogne.ademe.fr
(rubrique Domaine d’intervention > Énergies et matières renouvelables > Biogaz)
Le réseau de Relais agri énergie
Côte d’Or : Chambre d’agriculture de Côte-d’Or
Sylvie LEMAIRE
Tél. : 03 80 28 81 38
Courriel : [email protected]
Nièvre : CUMA Bourgogne (Antenne de la Nièvre)
Etienne BOURGY
Tél. : 03 86 93 40 25
Courriel : [email protected]
Saône-et-Loire : Chambre d’agriculture de la Saône-et-Loire
Guillaume COICADAN
Tél. : 03 85 29 56 20
Courriel : [email protected]
Yonne : Chambre d’agriculture de l’Yonne
Vincent GALLOIS
Tél. : 03 86 94 26 34
Courriel : [email protected]