Economiser l`eau dans la maison - Tondeur Editions

Transcription

Economiser l`eau dans la maison - Tondeur Editions
ECONOMIES
Economiser l’eau
dans la maison
Dès que l’on ouvre un robinet, l’eau potable s’écoule en abondance et semble quasi
inépuisable. Pour nous, ce geste est devenu tellement banal que nous avons oublié à quel
point l’eau potable est une ressource rare et précieuse pour l’humanité. Sachant que cette
ressource est irremplaçable et non substituable, sa conservation est une responsabilité qui
incombe à tous et nécessite une gestion solidaire et durable.
1
De bonnes raisons d’économiser
l’eau
L’insouciance qui caractérise nos
modes de consommation et le
gaspillage d’eau douce qui en est la
conséquence proviennent en grande
partie d’une méconnaissance du
problème. La facilité avec laquelle
nous obtenons l’eau, par simple
manipulation d’un robinet, nous fait
oublier que la disponibilité réelle en
eau douce est très limitée par
rapport à la masse globale d’eau sur
le globe et particulièrement mal
répartie à l’échelle planétaire. Si l’on
veut comprendre la réelle nécessité
de gérer l’eau avec parcimonie, il est
utile de connaître quelques chiffres
qui parlent d’eux-mêmes. Le tableau
ci-joint nous donne ainsi un aperçu
des réserves mondiales en eau et de
notre consommation.
De ce tableau, il ressort clairement
que notre mode de consommation
entraîne des situations absurdes. En
effet, l’eau de distribution est une
eau potabilisée à grand frais, compte
tenu de l’épuration. N’est-il pas
absurde de constater qu’une partie
importante de cette eau si coûteuse
sert uniquement à rincer les toilettes
ou arroser le jardin. Par ailleurs, on
remarquera que 7 % seulement de
l’eau potable est utilisée pour
l’alimentation tandis qu’une grande
partie est employée pour l’hygiène et
le nettoyage, des tâches qui
n’exigent pas une eau parfaitement
potable.
Si la gestion durable de l’eau et donc
son économie est une nécessité à
terme, elle apporte aussi son lot
d’avantages à trois niveaux :
financier, environnemental et social.
• En diminuant la consommation
domestique, on diminue d’autant sa
facture d’eau. Sachant que le coût de
l’eau de distribution ne pourra
qu’augmenter au fil des prochaines
années en fonction du concept de
"coût-vérité", l’intérêt pécuniaire est
réel.
• En épargnant l’eau de distribution,
nous contribuons à ménager nos
ressources naturelles et donc à
protéger l’environnement car l’eau
douce devient une denrée de plus en
plus précieuse.
• En rejetant moins d’eau usée, nous
allégeons le travail des stations
d’épuration, ce qui permet de
diminuer le coût social en limitant le
coût des infrastructures collectives.
2
1.
Ce mitigeur en laiton chromé
à haut bec (finition StarLight®)
est équippé de disques céramiques
qui assurent un mouvement souple
au levier de commande. Technologie
SilkMove®t. Au montage, une vis
permet de régler le débit maximum
d’eau faisant ainsi office de
limitateur. Modèle Eurostyle de
Grohe
2.
Ecologique et économe, le
lave-linge Allwater peut aussi
être raccordé via une seconde
arrivée d’eau, à l’eau chaude
d’origine solaire (jusqu’à 60°) ou à
de l’eau adoucie par un adoucisseur
externe (moins de détergents)..Soit
des économies en terme d’électricité
et d’eau additionnelles en fonction
des programmes. La fonction « Eau
68
Pour économiser l’eau à la maison,
un grand nombre de mesures efficaces
peuvent être mises en œuvre
aisément. On estime que le cumul de
toutes ces mesures permettrait une
diminution pouvant atteindre 40 à 50 %
de notre consommation domestique
d’eau douce.
Trois voies principales doivent être
prises en considération pour
optimiser l’économie : celle qui
concerne les équipements, celle qui
se rapporte aux comportements et
enfin celle qui consiste à récupérer
l’eau de pluie. Dans les trois cas, les
mesures préconisées sont efficaces,
aisément amortissables en ce qui
concerne les équipements et elles ne
portent aucun préjudice à notre
niveau de confort. Il n’est donc pas
question ici de faire quelque
concession que ce soit au confort
moderne ou à l’hygiène.
Des équipements économes
L’offre en équipements sanitaires
économiques est aujourd’hui très
large et pourtant sous-utilisée chez
nous, surtout en regard des pays
d’Europe du Nord, à forte conscience
écologique. Au niveau des
équipements domestiques, on peut
ainsi agir à tous les niveaux : cuisine,
toilettes, salle de bains, buanderie,
arrosage... Passons-les en revue
systématiquement.
Dans la cuisine
1°. Le lave-vaisselle : Confrontés aux
problèmes de la consommation et
conscients de la nécessité d’agir, la
plupart des fabricants d’électroménagers ont amélioré leurs systèmes
ou en ont développé de nouveaux en
vue de diminuer la consommation
d’eau des ménages. C’est ainsi que
les lave-vaisselles les plus récents
consomment moitié moins d’eau que
leurs prédécesseurs. Mais certains
sont plus économes que d’autres. Il
convient donc, avant d’acheter un
nouvel appareil, de comparer les
données techniques ou de consulter
les magazines de test à l’usage des
consommateurs. Selon les directives
européennes en la matière, les
revendeurs sont tenus d’afficher la
consommation d’eau sur l’étiquetage
énergétique de ces appareils. Le
lave-vaisselle comme le lave-linge
sont concernés. Prenons ainsi
l’exemple du lave-vaisselle dont les
performances sont nettement
améliorées grâce à la technologie
des capteurs sensoriels qui gère
automatiquement les programmes :
l’appareil détecte la quantité de
vaisselle, le degré de salissure et
choisit seul la température, la durée
du cycle et la quantité d’eau
nécessaire. Il y a peu de temps, la
consommation d’une vaisselle en
machine variait entre 20 et 30 litres.
Avec les appareils de nouvelle
génération, cette consommation a
baissé jusqu’à 16 litres, et même
moins (12 litres) lorsque l’appareil
est utilisé en demi-charge grâce à un
programme modulable qui permet,
par exemple, de n’utiliser que le
panier supérieur. Avec de tels
résultats, ces appareils sont
nettement plus compétitifs que la
vaisselle à la main dont la
consommation en eau est très
variable selon les habitudes de
chacun et la composition de la
famille. Là où 16 litres suffisent au
lave-vaisselle pour venir à bout d’une
machine remplie, il en faudrait 3 fois
plus pour un lavage manuel.
2°. La robinetterie : En matière de
robinetterie de cuisine, on peut
bénéficier aujourd’hui d’innovations
en terme d’économie d’eau. Deux
axes principaux de recherche vont
dans ce sens et consistent à préférer
le mitigeur au mélangeur mais aussi
à adopter le réducteur de débit. Par
rapport au mélangeur traditionnel
dont les réglages d’eau froide et d’eau
chaude sont séparés, le mitigeur
permet une économie d’eau que l’on
peut chiffrer à près de 30-35 %. Le
mitigeur présente en effet l’avantage
d’être commandé par un levier
unique réglant d’un seul geste le
débit et la température de l’eau. Ce
système permet un réglage plus
rapide de la température et est par
conséquent plus économe. Il facilite
en outre l’interruption du débit.
Ce dernier peut aussi être contrôlé
moyennant l’utilisation d’un
dispositif réducteur. Simple à manier
3
chaude lavage + rinçage » élimine
plus facilement le détergent,
nécessitant donc moins d’eau.
Système de sécurité WaterProof.
Miele
3.
Intelligents, les mécanismes
de chasse à économie d’eau
mettent la maison au vert.
Associées à un bâti support
compact pour WC suspendus, les
plaques de commande 2 touches
(réservoirs 3 et 6 litres) se déclinent
en divers modèles et finitions (ici
Samba). Geberit
69
et situé dans le mécanisme du
mitigeur, ce système permet de
limiter la course du levier de
commande et donc le débit jusqu’à
50 %. La consommation d’eau du
robinet est alors limitée à environ 6
litres par minute au lieu des 10 à 12
litres en temps normal, ce qui est
largement suffisant pour de
nombreuses tâches courantes
comme se laver les mains. Le service
rendu est le même, mais la
consommation est divisée par deux.
Dans les toilettes
La consommation d’eau consacrée
aux cuvettes des toilettes représente
au moins un cinquième de la
consommation totale d’un ménage.
Or c’est précisément dans ce secteur
que l’on peut prétendre aux plus
grandes économies. Une chasse
d’eau traditionnelle consomme entre
9 et 12 litres à chaque déclenchement.
Il existe cependant sur le marché des
modèles qui se contente d’un
réservoir de 6 litres, tout aussi
performant et plus avantageux. Mais
d’autres systèmes permettent aussi
de substantielles économies :
• Si l’on ne souhaite pas investir
immédiatement dans de nouvelles
toilettes, il existe un bon vieux truc,
extrêmement simple et gratuit,
consistant à placer au fond du
réservoir de la chasse une bouteille
remplie d’eau ou de sable. Par le
volume qu’elle occupe, elle réduit
d’autant la quantité d’eau à évacuer.
Un système d’éco-plaquettes mis au
point par un fabricant relève à peu
près du même principe. Il s’agit de
plaquettes en polymère que l’on
dispose à l’intérieur du réservoir
pour créer deux retenues d’eau de
chaque côté de la colonne
d’évacuation. Ce système économise
sur la partie basse du réservoir pour
permettre une optimisation de la
pression d’évacuation et une
économie de 3 à 4 litres d’eau par
chasse.
• La pose d’un réservoir mural en
hauteur, apparent ou le plus souvent
invisible, présente un avantage.
Venant de plus haut, l’eau exerce une
pression plus forte. La quantité d’eau
nécessaire est donc moindre que
pour une chasse ordinaire.
• Certains réservoirs posés partent
du même principe. Leur forme plus
haute et plus étroite permet
d’imprimer une plus grande pression
à l’eau et donc un meilleur effet de
chasse pour une quantité d’eau
inférieure.
• La chasse à interruption permet,
par un second appui sur le
déclencheur, d’interrompre le flux
d’eau et donc d’en doser la quantité.
Ce système présente cependant un
inconvénient : il faut appuyer au bon
moment, c’est-à-dire ni trop tôt
(quantité d’eau insuffisante) ni trop
tard (économie insuffisante). Il existe
un autre système, assez proche, qui
consiste à limiter la quantité d’eau
libérée à la durée de pression sur le
bouton ou la tirette de la chasse. On
trouve sur le marché un système
universel qui s’adapte à tous les
types de réservoirs.
plutôt que le mélangeur et choisir
des modèles à réducteur de débit.
2°. La douche : Les réducteurs ou
limiteurs de débit sont également
disponibles pour les douches.
Différents systèmes coexistent sur le
marché, avec pastille de limitation,
réducteur classique ou interrupteur
de débit. Ce dernier est bien pratique
pour stopper le débit d’un seul geste
du doigt sur la douchette, sans
toucher au mitigeur. Le mitigeur
thermostatique pour douche et bain
s’avère également très avantageux. Il
permet de prérégler la température
de l’eau, ce qui évite les habituels
tâtonnements approximatifs à la
recherche de la chaleur idéale. Ces
tâtonnements sont responsables
d’un gaspillage d’eau non
négligeable. Beaucoup plus coûteux
que la robinetterie standard, le
• La chasse à double commande est
l’un des meilleurs systèmes en terme
d’économie d’eau. Un déclencheur à
double touche permet de choisir
entre un gros débit (6 à 9 litres) et un
petit débit (3 à 4 litres) afin de doser
plus efficacement et de manière plus
économe la quantité d’eau
nécessaire en fonction des besoins.
Ces modèles sont parfois adaptables
sur les toilettes existantes, ce qui
évite un coûteux remplacement de
l’ensemble de la cuvette.
• Une trouvaille relativement récente
consiste à récupérer dans une ministation d’épuration les eaux usées
produites par le bain et la douche. La
mini-station les purifie
biologiquement puis les renvoie vers
les chasses des toilettes. Ce système
permet de récupérer et de recycler
environ un tiers de l’eau consommée
dans la salle de bains.
• Le principe des toilettes sèches
représente une solution nettement
plus radicale, mais particulièrement
économe puisqu’elle supprime toute
consommation d’eau dans les toilettes.
Cette solution n’est envisageable
que pour les habitations avec jardin
(évacuation des déchets) et impose
des contraintes qui ne sont
compatibles qu’avec un certain mode
de vie particulièrement sensibilisé à
l’écoconsommation.
1
1 & 2. Ces deux robinets Grohe
oeuvrent pour notre planète.
Concentrés de technologie, les
mitigeurs thermostatique très
réactifs Grohterm 3000 (pour
douches ou bain-douches) sont
notamment équipés d’un limiteur
de température à 38° et d’une
touche EcoButton réduisant de
moitié le débit d’eau. Le mitigeur
de lavabo chromé Europlus
bénéficie quant à lui d’un large
angle de fonctionnement (dispositif
SilkMove) qui assure un contrôle
Dans la salle de bains
On y dénombre trois sources de
consommation d’eau : le lavabo, la
douche et la baignoire. Pour chacune
d’entre elles, il est possible
d’améliorer la consommation d’eau.
1°. Le lavabo : En matière de
robinetterie pour lavabo, on peut
bénéficier aujourd’hui de différents
systèmes permettant des économies
substantielles. Ce sont les mêmes que
ceux que nous avons détaillé pour la
cuisine, à savoir privilégier le mitigeur
2
mitigeur thermostatique offre
néanmoins, outre le confort et la
sécurité qu’il procure, une économie
d’eau de 30 %.
3°. La baignoire : La pose d’un
réducteur de débit sur la robinetterie
de baignoire n’a aucun sens. Il ne
ferait que ralentir son remplissage,
avec pour conséquence un
refroidissement plus rapide de l’eau
et donc une consommation d’énergie
supérieure pour un confort égal.
L’économie dans ce domaine est
relativement limitée. On peut
néanmoins opter pour une baignoire
à capacité réduite. La taille de la
baignoire aura en effet une influence
directe sur la quantité d’eau
nécessaire à son remplissage. Une
autre manière de limiter sa capacité
consiste à choisir un modèle avec
rétrécissement aux pieds. Ce genre
de modèles permet d’économiser
jusqu’à un tiers de la consommation
sans perdre en longueur. Le confort
de la baignoire ne sera en rien altéré,
mais l’économie d’eau à chaque bain
sera bien réelle.
aussi d’actualité. L’économie d’eau
passe indiscutablement par le choix
d’un appareil récent et performant.
Dans tous les cas, lisez l’Etiquette
Energie de l’appareil, obligatoire
depuis quelques années. Elle vous
renseigne sur trois critères
essentiels : la consommation
électrique, la consommation d’eau et
la vitesse d’essorage. Seuls les
appareils de classe A sont
véritablement économes en eau.
Au jardin
Pour ceux qui en possèdent, le jardin
est également un consommateur
d’eau non négligeable. L’arrosage du
jardin peut en effet représenter 6 %
de la consommation domestique,
c’est pourquoi il est utile de le limiter
grâce à quelques astuces.
Le paillage est un principe peu
coûteux. En période sèche, l’eau
remonte à la surface des parterres
par capillarité et s’évapore ensuite
dans l’atmosphère. En recouvrant le
sol, on parvient à limiter ce
phénomène et par conséquent les
arrosages aussi. Les matériaux les
mieux adaptés sont la paille, les
aiguilles de pin ou les tontes de
gazon. Le film plastique noir est
également très efficace.
Un autre système, nettement plus
compliqué à mettre en place est
l’arrosage goutte-à-goutte. Grâce à
une tuyauterie spéciale, ce système
distille l’eau au pied des plantes avec
beaucoup de parcimonie. Raccordé à
un programmateur, ce système
distribue la stricte quantité d’eau
indispensable aux plantations. Des
accessoires tels qu’un pluviomètre
électrique ou une sonde d’humidité
permettent d’intégrer les
précipitations au programme. De
cette manière, le programme
d’arrosage ne se déclenche pas
lorsqu’il vient de pleuvoir.
Des comportements responsables
S’il est vrai que certains
équipements permettent des
économies d’eau grâce à leur
technologie, c’est aussi grâce à des
comportements adaptés que l’on
peut réduire significativement sa
facture d’eau. L’accumulation de
chaque geste peut en effet se
traduire en fin d’année par un gain
appréciable.
Danss la buanderie
• Eviter un prélavage inutile de la
C’est ici le lave-linge qui est en
cause. La remarque qui prévalaitdans vaisselle ou des ustensiles de cuisine
la cuisine pour le lave-vaisselle est ici et, en cas de vaisselle à la main,
70
maximal du flux et de la
température de l’eau.
3.
Parfaite pour récupérer la
précieuse eau de pluie, cette
colonne réservoir en polyéthylène
gris anti-UV de 400 litres est
connectée avec un collecteur de
gouttère. Elle comprend 2 points
de vidange (robinet et sortie pour
tuyau ou pompe). H215 cm pour un
diamètre de 50 cm.
Eaux de France
4.
De faible encombrement,
cette cuve extérieure
rectangulaire sur support permet
de récupérer jusqu’à 300 litres
d’eau de pluie. Graf chez Scala
Plastics
5.
Cette amphore romaine
couleur terre cuite est un
récupérateur de pluie en
polyéthylène renforcé qui se
raccorde à la descente de gouttière
grâce à un collecteur filtrant.
Robinet en laiton en option.
Capacité : 300 ou 500 litres. Graf
chez Scala Plastics
3
• Il est recommandé de ne mettre
en marche le lave-vaisselle ou le
lave-linge que lorsqu’il est rempli
ou, à défaut, en actionnant la touche
"économique" lorsque l’appareil en
est pourvu.
rincer dans un second évier ou dans
un bassin plutôt qu’à l’eau courante
sous le robinet.
• Une fois utilisée, l’eau est le plus
souvent rejetée directement à
l’égout. Dans certaines conditions,
elle peut cependant être récupérée.
C’est le cas de l’eau de rinçage des
légumes par exemple, qui peut être
récupérée pour arroser les plantes
en pots ou les parterres. Il n’y a pas
de petites économies !
• Il est parfaitement inutile d’ouvrir
le robinet en grand ou de laisser
couler l’eau de façon continue en
certaines occasions comme se
savonner les mains, se laver les
dents ou se raser.
4
• Une douche consomme en
moyenne entre 30 et 80 litres d’eau,
selon le type de douche et le temps
passé sous le jet, contre 150 à 250
litres pour un bain, selon la
contenance de la baignoire. Lors de
la douche, on peut limiter la
consommation en coupant le débit
pendant que l’on se savonne. Et si
l’on opte néanmoins pour un bain
relaxant, on peut toutefois éviter de
remplir la baignoire à ras bord.
5
71
• Le lavage d’une voiture au jet d’un
tuyau d’arrosage nécessite environ
200 litres d’eau. Avec un nettoyeur à
haute pression, la consommation
sera en moyenne 5 fois plus basse.
L’idéal cependant reste la bonne
vieille méthode avec un seau et une
éponge.
Récupérer l’eau de pluie
Dans nos sociétés, nous payons très
cher pour potabiliser une eau qui est
largement employée pour des
usages non alimentaires comme le
nettoyage de la maison,
l’alimentation du lave-linge et des
chasses d’eau, le lavage de la
voiture, l’arrosage du jardin. Et
pourtant l’eau de pluie convient
parfaitement à ces divers usages.
1
3
2
• Les fuites d’eau visibles ou
invisibles sont responsables à elles
seules d’un énorme gaspillage. Elles
sont loin d’être négligeables
puisqu’elles représentent environ
20 % de la consommation globale
des ménages. Les fuites nonapparentes résultent le plus souvent
de la vétusté des tuyauteries. Pour
les traquer, il suffit de fermer tous les
robinets et de vérifier si le compteur
tourne. Si tel est le cas, c’est qu’il y a
une fuite dans le réseau.
Plus simples à détecter, les fuites
visibles peuvent aussi être très
gourmandes. Ainsi un robinet qui
goutte ou une fuite légère de la
chasse d’eau due à un joint défaillant
peut entraîner un gaspillage de 35 m2
par an, soit un coût équivalant à cent
fois plus que le prix du joint fautif.
Pire encore, un mince filet d’eau
représente une perte de 150 m2 par
an et une chasse qui fuit réellement
entraîne une gabegie de 250 m2.
• Dans le jardin, plusieurs réflexes
vous permettront de limiter les
arrosages. Ainsi il est hautement
recommandé d’arroser tôt le matin et
surtout tard le soir afin de limiter au
maximum l’évaporation. Il est aussi
conseillé de tenir compte des
prévisions météorologiques pour
éviter de gaspiller de l’eau alors
qu’une averse est annoncée.
4
3.
1 & 2. L’arrosage intelligent passe
aussi par des équipements
de choix. Le programmateur solaire
avec écran LCD libère de la corvée
d’arrosage tout en faisant la chasse
au gaspillage (6 programmes en
fonction des besoins en eau).
Economie d’eau et de temps aussi
avec l’arroseur Aquacontour qui
arrose sur mesure des surfaces
irrégulières ou asymétriques jusqu’à
380m2 (50 trajectoires différentes
en mémoire). Existe en version
enterrée. Gardena
En bois, ce récupérateur
d’eau de pluie (400 ou 800 l)
permet un arrosage économique.
Grâce au collecteur-filtre qui se
branche sur la gouttière, l’eau
stockée est propre. Les pompes
adaptées au système alimentent
n’importe quel tuyau. Disponible
avec couvercle. Gardena
4.
Eaux de France propose un
système entièrement
automatique de filtration et
d’utilisation de l’eau de pluie.
72
De bonnes raisons d’utiliser l’eau de
pluie!
Son exploitation offre de nombreux
avantages. En réduisant dans une
proportion importante la
consommation d’eau de distribution,
cette utilisation de l’eau de pluie
permet une diminution des
prélèvements des eaux souterraines
et de surface, elle allège par la même
occasion le réseau de distribution et
permet même de lutter contre les
inondations puisque l’eau ainsi stockée
est éliminée plus progressivement.
L’eau de pluie présente en outre un
avantage sur l’eau de distribution
puisqu’elle ne contient pas de
calcaire ; tout bénéfice pour vos
canalisations et machines à laver
mais aussi pour l’environnement
puisqu’elle supprime tout recours
aux systèmes d’adoucisseurs qui
rejettent de grosses quantités de
sels dans les rivières.
Cependant, l’eau de pluie peut aussi
être acide. Elle contient des
poussières et même des métaux
lourds issus de l’atmosphère et des
surfaces de captage (toiture) ainsi
que des bactéries et autres microRécupérées de la toiture, les eaux
pluviales sont directement filtrées
avant d’être stockées à l’abri de l’air
de la lumière et de la chaleur dans
une cuve enterrée en béton (à 3 m
profondeur). L’eau douce peut alors
être aspirée, mise à pression et
injectée dans les canalisations de la
maison. En cas de sécheresse,
l’installation va se mettre
automatiquement en secours sur le
réseau d’eau public. En aucun cas,
les 2 réseaux ne peuvent être
connectés.
organismes. Ceux-ci la rendent nonpotable sans une filtration adéquate
mais ne sont nullement gênants pour
des usages sanitaires qui ne
nécessitent pas de potabilité.
Disponibilité
L’eau qui tombe du ciel sous nos
latitudes est disponible sur tout le
territoire en quantité variable mais
suffisante du nord au sud et de l’est
à l’ouest. Ainsi la moyenne des
précipitations varie de 800 à 1200
mm d’eau par an selon les régions
du pays avec des extrêmes qui vont
de 700 sur la côte à 1300 sur les
hauteurs du pays.
On calcule la quantité d’eau de pluie
disponible pour le consommateur en
multipliant la superficie au sol du
bâtiment (exprimée en mètres
carrés) avec la pluviosité annuelle du
lieu (exprimée en mètre). On obtient
alors la quantité annuelle en mètres
cubes. Ainsi en Belgique, une maison
de 10 mètres sur 10 peut espérer
récolter entre 80 m2 et 120 m2 d’eau
de pluie par an selon sa situation
géographique. Sachant que chaque
Belge consomme en moyenne 120
litres d’eau par jour et que 70 litres
sur les 120 au moins peuvent être de
l’eau de pluie, on comprend tout
l’intérêt qu’il y a à installer un
système de récupération (voir calcul
de rentabilité).
Les tuiles en béton et les dalles en
éternit conviennent également. Mais
il convient d’éviter les matériaux de
couverture rugueux car ils favorisent
le développement de lichens et de
mousses qui se retrouveront in fine
dans la citerne. Sont également à
proscrire les revêtements à base de
goudron car ceux-ci ont tendance à
se ramollir et à fondre lorsqu’ils sont
exposés en plein soleil. L’eau de
pluie se charge alors de traces
d’hydrocarbures qui polluent la
citerne. Si l’on possède un toit en
bois (bardeaux de mélèze par
exemple), il faut également veiller à
ne pas utiliser de produits chimiques
anti-mousse ni d’enduit de
protection. Outre le revêtement de
toiture, il convient aussi de veiller
régulièrement à nettoyer les
gouttières afin d’évacuer les feuilles,
poussières, fientes d’oiseaux et
autres débris.
5
Installation
Lorsque l’on envisage d’installer un
système de récupération de l’eau de
pluie, il y a cinq aspects techniques à
analyser : la toiture, la citerne, la
pompe, le système de filtration et le
réseau de distribution.
2°- La citerne : Afin de récupérer un
maximum d’eau, le volume de la
citerne doit être en rapport avec la
surface du toit. On considère
généralement qu’il convient de
prévoir une capacité de stockage de
120 à 140 litres par mètre carré de
surface au sol de la maison soit, pour
une maison de 100 mètres carrés, un
volume de stockage de 12 à 14
mètres cubes en une ou plusieurs
citernes. On choisira de préférence
une citerne en béton (préfabriquée
ou maçonnée). En effet, en raison de
la pollution atmosphérique l’eau de
pluie est très acide, ce qui comporte
un risque pour vos canalisations. Or
la chaux et la magnésie contenues
dans le béton ont pour effet de
neutraliser l’acidité de cette eau en
la chargeant légèrement de sels
minéraux. Ainsi, le simple contact de
l’eau avec les parois d’une citerne en
béton constitue-t-il un prétraitement.
Il est intéressant de scinder la citerne
en deux compartiments : un petit
dont le volume représente 10 à 20 %
du grand sert de bassin de
décantation dont le surplus alimente
le plus grand où l’eau est prélevée.
Par ailleurs, la décomposition des
matières solides qui aboutissent
inévitablement dans la citerne peut
donner lieu à des odeurs
désagréables. C’est pourquoi on
conseille d’intégrer dans la citerne un
aérateur (type aquarium) associé à
une minuterie programmant une
mise en route quotidienne durant la
nuit.
3°- La pompe : Egalement appelée
groupe hydrophore, la pompe peut
être de deux types : aérien ou
immergé. La pompe aérienne aspire
l’eau puis la refoule dans le circuit de
distribution. L’aspiration est
cependant limitée à une hauteur de 7
mètres au-dessus du niveau de l’eau
dans la citerne. Pour éviter cette
limite, on peut opter pour un modèle
1°- La toiture : Certaines couvertures
de toit conviennent mieux à la
récupération d’eau de pluie que
d’autres. Les revêtements naturels
tels que les tuiles en terre cuite
émaillée et les ardoises sont idéales.
6
5 à 7. Pour ne pas manquer d’eau
au jardin et économiser l’eau
courante dans la maison …l’eau de
pluie douce et gratuite apparaît
comme la solution idéale. La société
Pluvieau propose ainsi divers
systèmes adaptés aux besoins (Pro,
Standard, Jardin…). La pluie qui
tombe sur votre toiture est canalisée
dans les gouttières reliées à une
cuve enterrée en béton armé (qui
neutralise l’acidité). Une pompe
achemine l’eau vers la maison où
elle peut alimenter sanitaires et
appareils ménagers. Le système
comprend aussi un petit ballon
maintenant l’eau sous pression et
des filtres en aval. Toute connexion
entre l’eau de pluie et celle du
réseau est interdite.
L’eau de pluie peut même devenir
potable sous réserve de systèmes de
filtration secondaire plus poussés.
Illustration : Karim Mejdoub
7
73
immergé. Leur immersion et leur plus
grand éloignement des pièces
d’habitation rendent ces pompes
plus silencieuses, mais aussi moins
accessibles pour un entretien. En
fonction de la distance à parcourir
par l’eau, il faut choisir une
puissance de pompage adaptée sans
verser dans l’excès inverse qui
consiste à surdimensionner la
puissance de la pompe, ce qui risque
de provoquer une consommation
d’eau excessive. On choisira de
préférence une pompe munie d’un
réservoir d’une contenance
raisonnable et qui assure le maintien
de la pression d’eau dans
l’installation. Une pompe sans
réservoir en revanche se met en
marche dès que l’on se sert, ce qui
implique une usure plus rapide et
une surconsommation d’électricité.
4°- La filtration : Le problème de la
filtration est complexe car il dépend
de l’utilisation que l’on souhaite faire
de l’eau de pluie. En bref, on peut
distinguer trois options de filtration
qui correspondent à trois types de
consommation de l’eau de pluie.
L’option minimaliste consiste à doter
le groupe hydrophore d’un filtre
primaire (action purement physique)
de manière à fournir de l’eau pour
les WC, le garage, la buanderie et le
jardin. Cette eau sera non potable et
l’on veillera à l’indiquer sur les points
de captage. L’option à usage
sanitaire consiste à faire subir à l’eau
de pluie une filtration plus poussée de
10 à 20 micromètres (0,01 à 0,02 mm)
à la sortie du groupe hydrophore afin
de retenir les particules en
suspension. L’avantage de cette
seconde option est de profiter au
maximum de l’absence de calcaire
dans l’eau de pluie et donc de
l’utiliser partout où l’on a besoin
d’eau douce, c’est-à-dire pour le
lave-linge mais aussi pour l’eau
chaude sanitaire (lavabos,
baignoires, douches). Seules les
sources d’eau potable seront
alimentées en eau de distribution. La
troisième option, dite maximaliste,
est celle qui consiste à produire
aussi l’eau potable à partir de l’eau
de pluie. Pour sa potabilisation, le
choix s’opérera entre le filtre
bactérien et le système d’osmose
inverse. Etant donné le faible débit
de ces filtres, on ne les utilise que
pour produire l’eau de
consommation. On ne les place donc
jamais au début du circuit de
distribution mais bien aux endroits
où l’on souhaite disposer d’eau
potable, soit généralement dans la
cuisine.
5°- Le réseau de distribution : A ce
propos, il convient de signaler qu’il
est formellement interdit de
mélanger des eaux d’origines
différentes. C’est la raison pour
laquelle le réseau domestique d’eau
de pluie doit être complètement
séparé du réseau de l’eau de
distribution. Aucune connexion entre
ces deux réseaux n’est permise.
1°- Le coût de l’installation : celui-ci
sera très variable selon que vous
possédiez déjà une citerne en bon
état ou que vous deviez l’installer,
que vous soyez bon bricoleur ou que
vous deviez compter entièrement sur
un homme de métier. Pour une
installation complète, sachez que la
fourchette de prix se situe entre
5000 et 10000 euros tandis que le
gain escompté peut varier de 200 à
500 euros par an.
L’eau en quelques chiffres
Disponibilité
• 70 % de la surface de la Terre est recouverte d’eau (1,35 milliard de km2)
• 97,5 % de cette eau est salée (mers et océans)
• Sur les 2,5 % d’eau douce (38 millions de km2), l’essentiel se retrouve
sous forme de calottes glaciaires ou dans le sous-sol à grande profondeur
et n’est donc pas exploitable.
• Au bout du compte, on considère que 0,6 % de l’eau douce seulement
(230 000 km2) ou 0,0175 % de toute l’eau du globe constituent les eaux
de surface (lacs, cours d’eau, marais) et nappes phréatiques peu
profondes, directement et facilement accessibles.
Consommation
• La consommation mondiale d’eau douce se chiffrait à 1000 km2 en
1940, 4100 km2 en 1990 et 5200 km2 en 2000, ce qui représente une
augmentation de près de 500 % en 60 ans et de 20 % ces dix dernières
années. En parallèle, les réserves n’augmentent pas, au contraire.
• 5 litres d’eau douce par jour sont nécessaires pour assurer la survie
d’un être humain, c’est un strict minimum.
• Dans les pays en voie de développement, la consommation varie entre
20 et 30 litres par jour et par personne.
• La moyenne mondiale de consommation est égale à 50 litres par jour et
par personne.
• Pour garantir une qualité de vie normale à notre niveau de confort
actuel, 80 litres sont nécessaires.
• En Belgique et en France, notre consommation moyenne oscille, selon
les régions, entre 120 et 150 litres.
• Aux Etats-Unis, la consommation atteint en moyenne près de 350 litres.
Répartition
En moyenne, cette consommation d’eau douce se répartit de la façon
suivante :
• Boisson
: 01 %
• Cuisine
: 06 %
• Vaisselle
: 10 %
• Linge
: 12 %
• Toilettes
: 20 %
• Hygiène corporelle : 39 %
• Nettoyage
: 06 %
• Jardin et divers
: 06 %
Rentabilité
Pour déterminer le seuil de
rentabilité d’une installation de
récupération d’eau de pluie et
connaître le nombre d’années
nécessaires à son amortissement, il
faut tenir compte de plusieurs
aspects, très variables d’une
habitation à l’autre. Quels sont ces
critères ?
2°- Le prix de l’eau : il peut être très
différent d’une région à l’autre ainsi
que l’ont démontré certaines
enquêtes qui relevaient des écarts de
prix allant du simple au triple selon
les communes.
3°- La quantité d’eau de pluie
récupéréée : celle-ci dépend de la
pluviosité moyenne de votre région,
mais aussi de la surface récoltante et
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du type de toiture.
4°- La quantité d’eau consommée
par le ménage et la proportion d’eau
de pluie pouvant se substituer à
l’eau de distribution.
Il faut encore tenir compte de
l’augmentation du prix de l’eau, de
l’électricité, des taux d’intérêts, du
type de pompe installée, du coût de
l’entretien, etc.
A chaque situation correspond dès
lors un calcul complexe. Il est
possible néanmoins d’élaborer des
scénarios simples qui permettent à
chacun de se situer. Dans une étude
relativement récente (n° 445, juilletaoût 2001), le magazine des
consommateurs Test-Achat a réalisé
ce genre de simulation en créant un
scénario de base, mais aussi le
scénario le plus rentable et d’autres
scénarios alternatifs. En voici un
aperçu significatif
Scénario de base (amortissement en
17 ans)
• Ménage de 3 personnes
• Surface récoltante de 100 m2
• Prix de l’eau à 2 euros/m3
• Investissement de départ : 1800
euros
• Augmentation annuelle du prix de
l’eau : 5 %
• Taux d’intérêt : 3 %
• Usage de l’eau de pluie : WC +
lessive + entretien + jardin
• Pompe : sans réservoir
Autres cas (par rapport au scénario
de base)
Si l’eau de ville est moins chère (env.
1 euros/m3) = 25 ans
Si le toit est plus petit (50m2) = 25
ans
Si l’eau de pluie est utilisée
uniquement pour les WC = 22 ans
Si le ménage compte un habitant de
moins = 20 ans
Si le toit est plus grand (150 m2) = 13
ans
Si l’eau est plus chère (3 euros/m3)
= 11 ans
Si l’on possède déjà une citerne = 10
ans
Scénario le plus rentable
(amortissement en 5 ans)
Idem sauf :
• Ménage de 4 personnes
• Surface récoltante de 150 m2
• Prix de l’eau à 3 euros/m3
• Investissement de départ : 1000 euro