Economiser l`eau dans la maison - Tondeur Editions
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Economiser l`eau dans la maison - Tondeur Editions
ECONOMIES Economiser l’eau dans la maison Dès que l’on ouvre un robinet, l’eau potable s’écoule en abondance et semble quasi inépuisable. Pour nous, ce geste est devenu tellement banal que nous avons oublié à quel point l’eau potable est une ressource rare et précieuse pour l’humanité. Sachant que cette ressource est irremplaçable et non substituable, sa conservation est une responsabilité qui incombe à tous et nécessite une gestion solidaire et durable. 1 De bonnes raisons d’économiser l’eau L’insouciance qui caractérise nos modes de consommation et le gaspillage d’eau douce qui en est la conséquence proviennent en grande partie d’une méconnaissance du problème. La facilité avec laquelle nous obtenons l’eau, par simple manipulation d’un robinet, nous fait oublier que la disponibilité réelle en eau douce est très limitée par rapport à la masse globale d’eau sur le globe et particulièrement mal répartie à l’échelle planétaire. Si l’on veut comprendre la réelle nécessité de gérer l’eau avec parcimonie, il est utile de connaître quelques chiffres qui parlent d’eux-mêmes. Le tableau ci-joint nous donne ainsi un aperçu des réserves mondiales en eau et de notre consommation. De ce tableau, il ressort clairement que notre mode de consommation entraîne des situations absurdes. En effet, l’eau de distribution est une eau potabilisée à grand frais, compte tenu de l’épuration. N’est-il pas absurde de constater qu’une partie importante de cette eau si coûteuse sert uniquement à rincer les toilettes ou arroser le jardin. Par ailleurs, on remarquera que 7 % seulement de l’eau potable est utilisée pour l’alimentation tandis qu’une grande partie est employée pour l’hygiène et le nettoyage, des tâches qui n’exigent pas une eau parfaitement potable. Si la gestion durable de l’eau et donc son économie est une nécessité à terme, elle apporte aussi son lot d’avantages à trois niveaux : financier, environnemental et social. • En diminuant la consommation domestique, on diminue d’autant sa facture d’eau. Sachant que le coût de l’eau de distribution ne pourra qu’augmenter au fil des prochaines années en fonction du concept de "coût-vérité", l’intérêt pécuniaire est réel. • En épargnant l’eau de distribution, nous contribuons à ménager nos ressources naturelles et donc à protéger l’environnement car l’eau douce devient une denrée de plus en plus précieuse. • En rejetant moins d’eau usée, nous allégeons le travail des stations d’épuration, ce qui permet de diminuer le coût social en limitant le coût des infrastructures collectives. 2 1. Ce mitigeur en laiton chromé à haut bec (finition StarLight®) est équippé de disques céramiques qui assurent un mouvement souple au levier de commande. Technologie SilkMove®t. Au montage, une vis permet de régler le débit maximum d’eau faisant ainsi office de limitateur. Modèle Eurostyle de Grohe 2. Ecologique et économe, le lave-linge Allwater peut aussi être raccordé via une seconde arrivée d’eau, à l’eau chaude d’origine solaire (jusqu’à 60°) ou à de l’eau adoucie par un adoucisseur externe (moins de détergents)..Soit des économies en terme d’électricité et d’eau additionnelles en fonction des programmes. La fonction « Eau 68 Pour économiser l’eau à la maison, un grand nombre de mesures efficaces peuvent être mises en œuvre aisément. On estime que le cumul de toutes ces mesures permettrait une diminution pouvant atteindre 40 à 50 % de notre consommation domestique d’eau douce. Trois voies principales doivent être prises en considération pour optimiser l’économie : celle qui concerne les équipements, celle qui se rapporte aux comportements et enfin celle qui consiste à récupérer l’eau de pluie. Dans les trois cas, les mesures préconisées sont efficaces, aisément amortissables en ce qui concerne les équipements et elles ne portent aucun préjudice à notre niveau de confort. Il n’est donc pas question ici de faire quelque concession que ce soit au confort moderne ou à l’hygiène. Des équipements économes L’offre en équipements sanitaires économiques est aujourd’hui très large et pourtant sous-utilisée chez nous, surtout en regard des pays d’Europe du Nord, à forte conscience écologique. Au niveau des équipements domestiques, on peut ainsi agir à tous les niveaux : cuisine, toilettes, salle de bains, buanderie, arrosage... Passons-les en revue systématiquement. Dans la cuisine 1°. Le lave-vaisselle : Confrontés aux problèmes de la consommation et conscients de la nécessité d’agir, la plupart des fabricants d’électroménagers ont amélioré leurs systèmes ou en ont développé de nouveaux en vue de diminuer la consommation d’eau des ménages. C’est ainsi que les lave-vaisselles les plus récents consomment moitié moins d’eau que leurs prédécesseurs. Mais certains sont plus économes que d’autres. Il convient donc, avant d’acheter un nouvel appareil, de comparer les données techniques ou de consulter les magazines de test à l’usage des consommateurs. Selon les directives européennes en la matière, les revendeurs sont tenus d’afficher la consommation d’eau sur l’étiquetage énergétique de ces appareils. Le lave-vaisselle comme le lave-linge sont concernés. Prenons ainsi l’exemple du lave-vaisselle dont les performances sont nettement améliorées grâce à la technologie des capteurs sensoriels qui gère automatiquement les programmes : l’appareil détecte la quantité de vaisselle, le degré de salissure et choisit seul la température, la durée du cycle et la quantité d’eau nécessaire. Il y a peu de temps, la consommation d’une vaisselle en machine variait entre 20 et 30 litres. Avec les appareils de nouvelle génération, cette consommation a baissé jusqu’à 16 litres, et même moins (12 litres) lorsque l’appareil est utilisé en demi-charge grâce à un programme modulable qui permet, par exemple, de n’utiliser que le panier supérieur. Avec de tels résultats, ces appareils sont nettement plus compétitifs que la vaisselle à la main dont la consommation en eau est très variable selon les habitudes de chacun et la composition de la famille. Là où 16 litres suffisent au lave-vaisselle pour venir à bout d’une machine remplie, il en faudrait 3 fois plus pour un lavage manuel. 2°. La robinetterie : En matière de robinetterie de cuisine, on peut bénéficier aujourd’hui d’innovations en terme d’économie d’eau. Deux axes principaux de recherche vont dans ce sens et consistent à préférer le mitigeur au mélangeur mais aussi à adopter le réducteur de débit. Par rapport au mélangeur traditionnel dont les réglages d’eau froide et d’eau chaude sont séparés, le mitigeur permet une économie d’eau que l’on peut chiffrer à près de 30-35 %. Le mitigeur présente en effet l’avantage d’être commandé par un levier unique réglant d’un seul geste le débit et la température de l’eau. Ce système permet un réglage plus rapide de la température et est par conséquent plus économe. Il facilite en outre l’interruption du débit. Ce dernier peut aussi être contrôlé moyennant l’utilisation d’un dispositif réducteur. Simple à manier 3 chaude lavage + rinçage » élimine plus facilement le détergent, nécessitant donc moins d’eau. Système de sécurité WaterProof. Miele 3. Intelligents, les mécanismes de chasse à économie d’eau mettent la maison au vert. Associées à un bâti support compact pour WC suspendus, les plaques de commande 2 touches (réservoirs 3 et 6 litres) se déclinent en divers modèles et finitions (ici Samba). Geberit 69 et situé dans le mécanisme du mitigeur, ce système permet de limiter la course du levier de commande et donc le débit jusqu’à 50 %. La consommation d’eau du robinet est alors limitée à environ 6 litres par minute au lieu des 10 à 12 litres en temps normal, ce qui est largement suffisant pour de nombreuses tâches courantes comme se laver les mains. Le service rendu est le même, mais la consommation est divisée par deux. Dans les toilettes La consommation d’eau consacrée aux cuvettes des toilettes représente au moins un cinquième de la consommation totale d’un ménage. Or c’est précisément dans ce secteur que l’on peut prétendre aux plus grandes économies. Une chasse d’eau traditionnelle consomme entre 9 et 12 litres à chaque déclenchement. Il existe cependant sur le marché des modèles qui se contente d’un réservoir de 6 litres, tout aussi performant et plus avantageux. Mais d’autres systèmes permettent aussi de substantielles économies : • Si l’on ne souhaite pas investir immédiatement dans de nouvelles toilettes, il existe un bon vieux truc, extrêmement simple et gratuit, consistant à placer au fond du réservoir de la chasse une bouteille remplie d’eau ou de sable. Par le volume qu’elle occupe, elle réduit d’autant la quantité d’eau à évacuer. Un système d’éco-plaquettes mis au point par un fabricant relève à peu près du même principe. Il s’agit de plaquettes en polymère que l’on dispose à l’intérieur du réservoir pour créer deux retenues d’eau de chaque côté de la colonne d’évacuation. Ce système économise sur la partie basse du réservoir pour permettre une optimisation de la pression d’évacuation et une économie de 3 à 4 litres d’eau par chasse. • La pose d’un réservoir mural en hauteur, apparent ou le plus souvent invisible, présente un avantage. Venant de plus haut, l’eau exerce une pression plus forte. La quantité d’eau nécessaire est donc moindre que pour une chasse ordinaire. • Certains réservoirs posés partent du même principe. Leur forme plus haute et plus étroite permet d’imprimer une plus grande pression à l’eau et donc un meilleur effet de chasse pour une quantité d’eau inférieure. • La chasse à interruption permet, par un second appui sur le déclencheur, d’interrompre le flux d’eau et donc d’en doser la quantité. Ce système présente cependant un inconvénient : il faut appuyer au bon moment, c’est-à-dire ni trop tôt (quantité d’eau insuffisante) ni trop tard (économie insuffisante). Il existe un autre système, assez proche, qui consiste à limiter la quantité d’eau libérée à la durée de pression sur le bouton ou la tirette de la chasse. On trouve sur le marché un système universel qui s’adapte à tous les types de réservoirs. plutôt que le mélangeur et choisir des modèles à réducteur de débit. 2°. La douche : Les réducteurs ou limiteurs de débit sont également disponibles pour les douches. Différents systèmes coexistent sur le marché, avec pastille de limitation, réducteur classique ou interrupteur de débit. Ce dernier est bien pratique pour stopper le débit d’un seul geste du doigt sur la douchette, sans toucher au mitigeur. Le mitigeur thermostatique pour douche et bain s’avère également très avantageux. Il permet de prérégler la température de l’eau, ce qui évite les habituels tâtonnements approximatifs à la recherche de la chaleur idéale. Ces tâtonnements sont responsables d’un gaspillage d’eau non négligeable. Beaucoup plus coûteux que la robinetterie standard, le • La chasse à double commande est l’un des meilleurs systèmes en terme d’économie d’eau. Un déclencheur à double touche permet de choisir entre un gros débit (6 à 9 litres) et un petit débit (3 à 4 litres) afin de doser plus efficacement et de manière plus économe la quantité d’eau nécessaire en fonction des besoins. Ces modèles sont parfois adaptables sur les toilettes existantes, ce qui évite un coûteux remplacement de l’ensemble de la cuvette. • Une trouvaille relativement récente consiste à récupérer dans une ministation d’épuration les eaux usées produites par le bain et la douche. La mini-station les purifie biologiquement puis les renvoie vers les chasses des toilettes. Ce système permet de récupérer et de recycler environ un tiers de l’eau consommée dans la salle de bains. • Le principe des toilettes sèches représente une solution nettement plus radicale, mais particulièrement économe puisqu’elle supprime toute consommation d’eau dans les toilettes. Cette solution n’est envisageable que pour les habitations avec jardin (évacuation des déchets) et impose des contraintes qui ne sont compatibles qu’avec un certain mode de vie particulièrement sensibilisé à l’écoconsommation. 1 1 & 2. Ces deux robinets Grohe oeuvrent pour notre planète. Concentrés de technologie, les mitigeurs thermostatique très réactifs Grohterm 3000 (pour douches ou bain-douches) sont notamment équipés d’un limiteur de température à 38° et d’une touche EcoButton réduisant de moitié le débit d’eau. Le mitigeur de lavabo chromé Europlus bénéficie quant à lui d’un large angle de fonctionnement (dispositif SilkMove) qui assure un contrôle Dans la salle de bains On y dénombre trois sources de consommation d’eau : le lavabo, la douche et la baignoire. Pour chacune d’entre elles, il est possible d’améliorer la consommation d’eau. 1°. Le lavabo : En matière de robinetterie pour lavabo, on peut bénéficier aujourd’hui de différents systèmes permettant des économies substantielles. Ce sont les mêmes que ceux que nous avons détaillé pour la cuisine, à savoir privilégier le mitigeur 2 mitigeur thermostatique offre néanmoins, outre le confort et la sécurité qu’il procure, une économie d’eau de 30 %. 3°. La baignoire : La pose d’un réducteur de débit sur la robinetterie de baignoire n’a aucun sens. Il ne ferait que ralentir son remplissage, avec pour conséquence un refroidissement plus rapide de l’eau et donc une consommation d’énergie supérieure pour un confort égal. L’économie dans ce domaine est relativement limitée. On peut néanmoins opter pour une baignoire à capacité réduite. La taille de la baignoire aura en effet une influence directe sur la quantité d’eau nécessaire à son remplissage. Une autre manière de limiter sa capacité consiste à choisir un modèle avec rétrécissement aux pieds. Ce genre de modèles permet d’économiser jusqu’à un tiers de la consommation sans perdre en longueur. Le confort de la baignoire ne sera en rien altéré, mais l’économie d’eau à chaque bain sera bien réelle. aussi d’actualité. L’économie d’eau passe indiscutablement par le choix d’un appareil récent et performant. Dans tous les cas, lisez l’Etiquette Energie de l’appareil, obligatoire depuis quelques années. Elle vous renseigne sur trois critères essentiels : la consommation électrique, la consommation d’eau et la vitesse d’essorage. Seuls les appareils de classe A sont véritablement économes en eau. Au jardin Pour ceux qui en possèdent, le jardin est également un consommateur d’eau non négligeable. L’arrosage du jardin peut en effet représenter 6 % de la consommation domestique, c’est pourquoi il est utile de le limiter grâce à quelques astuces. Le paillage est un principe peu coûteux. En période sèche, l’eau remonte à la surface des parterres par capillarité et s’évapore ensuite dans l’atmosphère. En recouvrant le sol, on parvient à limiter ce phénomène et par conséquent les arrosages aussi. Les matériaux les mieux adaptés sont la paille, les aiguilles de pin ou les tontes de gazon. Le film plastique noir est également très efficace. Un autre système, nettement plus compliqué à mettre en place est l’arrosage goutte-à-goutte. Grâce à une tuyauterie spéciale, ce système distille l’eau au pied des plantes avec beaucoup de parcimonie. Raccordé à un programmateur, ce système distribue la stricte quantité d’eau indispensable aux plantations. Des accessoires tels qu’un pluviomètre électrique ou une sonde d’humidité permettent d’intégrer les précipitations au programme. De cette manière, le programme d’arrosage ne se déclenche pas lorsqu’il vient de pleuvoir. Des comportements responsables S’il est vrai que certains équipements permettent des économies d’eau grâce à leur technologie, c’est aussi grâce à des comportements adaptés que l’on peut réduire significativement sa facture d’eau. L’accumulation de chaque geste peut en effet se traduire en fin d’année par un gain appréciable. Danss la buanderie • Eviter un prélavage inutile de la C’est ici le lave-linge qui est en cause. La remarque qui prévalaitdans vaisselle ou des ustensiles de cuisine la cuisine pour le lave-vaisselle est ici et, en cas de vaisselle à la main, 70 maximal du flux et de la température de l’eau. 3. Parfaite pour récupérer la précieuse eau de pluie, cette colonne réservoir en polyéthylène gris anti-UV de 400 litres est connectée avec un collecteur de gouttère. Elle comprend 2 points de vidange (robinet et sortie pour tuyau ou pompe). H215 cm pour un diamètre de 50 cm. Eaux de France 4. De faible encombrement, cette cuve extérieure rectangulaire sur support permet de récupérer jusqu’à 300 litres d’eau de pluie. Graf chez Scala Plastics 5. Cette amphore romaine couleur terre cuite est un récupérateur de pluie en polyéthylène renforcé qui se raccorde à la descente de gouttière grâce à un collecteur filtrant. Robinet en laiton en option. Capacité : 300 ou 500 litres. Graf chez Scala Plastics 3 • Il est recommandé de ne mettre en marche le lave-vaisselle ou le lave-linge que lorsqu’il est rempli ou, à défaut, en actionnant la touche "économique" lorsque l’appareil en est pourvu. rincer dans un second évier ou dans un bassin plutôt qu’à l’eau courante sous le robinet. • Une fois utilisée, l’eau est le plus souvent rejetée directement à l’égout. Dans certaines conditions, elle peut cependant être récupérée. C’est le cas de l’eau de rinçage des légumes par exemple, qui peut être récupérée pour arroser les plantes en pots ou les parterres. Il n’y a pas de petites économies ! • Il est parfaitement inutile d’ouvrir le robinet en grand ou de laisser couler l’eau de façon continue en certaines occasions comme se savonner les mains, se laver les dents ou se raser. 4 • Une douche consomme en moyenne entre 30 et 80 litres d’eau, selon le type de douche et le temps passé sous le jet, contre 150 à 250 litres pour un bain, selon la contenance de la baignoire. Lors de la douche, on peut limiter la consommation en coupant le débit pendant que l’on se savonne. Et si l’on opte néanmoins pour un bain relaxant, on peut toutefois éviter de remplir la baignoire à ras bord. 5 71 • Le lavage d’une voiture au jet d’un tuyau d’arrosage nécessite environ 200 litres d’eau. Avec un nettoyeur à haute pression, la consommation sera en moyenne 5 fois plus basse. L’idéal cependant reste la bonne vieille méthode avec un seau et une éponge. Récupérer l’eau de pluie Dans nos sociétés, nous payons très cher pour potabiliser une eau qui est largement employée pour des usages non alimentaires comme le nettoyage de la maison, l’alimentation du lave-linge et des chasses d’eau, le lavage de la voiture, l’arrosage du jardin. Et pourtant l’eau de pluie convient parfaitement à ces divers usages. 1 3 2 • Les fuites d’eau visibles ou invisibles sont responsables à elles seules d’un énorme gaspillage. Elles sont loin d’être négligeables puisqu’elles représentent environ 20 % de la consommation globale des ménages. Les fuites nonapparentes résultent le plus souvent de la vétusté des tuyauteries. Pour les traquer, il suffit de fermer tous les robinets et de vérifier si le compteur tourne. Si tel est le cas, c’est qu’il y a une fuite dans le réseau. Plus simples à détecter, les fuites visibles peuvent aussi être très gourmandes. Ainsi un robinet qui goutte ou une fuite légère de la chasse d’eau due à un joint défaillant peut entraîner un gaspillage de 35 m2 par an, soit un coût équivalant à cent fois plus que le prix du joint fautif. Pire encore, un mince filet d’eau représente une perte de 150 m2 par an et une chasse qui fuit réellement entraîne une gabegie de 250 m2. • Dans le jardin, plusieurs réflexes vous permettront de limiter les arrosages. Ainsi il est hautement recommandé d’arroser tôt le matin et surtout tard le soir afin de limiter au maximum l’évaporation. Il est aussi conseillé de tenir compte des prévisions météorologiques pour éviter de gaspiller de l’eau alors qu’une averse est annoncée. 4 3. 1 & 2. L’arrosage intelligent passe aussi par des équipements de choix. Le programmateur solaire avec écran LCD libère de la corvée d’arrosage tout en faisant la chasse au gaspillage (6 programmes en fonction des besoins en eau). Economie d’eau et de temps aussi avec l’arroseur Aquacontour qui arrose sur mesure des surfaces irrégulières ou asymétriques jusqu’à 380m2 (50 trajectoires différentes en mémoire). Existe en version enterrée. Gardena En bois, ce récupérateur d’eau de pluie (400 ou 800 l) permet un arrosage économique. Grâce au collecteur-filtre qui se branche sur la gouttière, l’eau stockée est propre. Les pompes adaptées au système alimentent n’importe quel tuyau. Disponible avec couvercle. Gardena 4. Eaux de France propose un système entièrement automatique de filtration et d’utilisation de l’eau de pluie. 72 De bonnes raisons d’utiliser l’eau de pluie! Son exploitation offre de nombreux avantages. En réduisant dans une proportion importante la consommation d’eau de distribution, cette utilisation de l’eau de pluie permet une diminution des prélèvements des eaux souterraines et de surface, elle allège par la même occasion le réseau de distribution et permet même de lutter contre les inondations puisque l’eau ainsi stockée est éliminée plus progressivement. L’eau de pluie présente en outre un avantage sur l’eau de distribution puisqu’elle ne contient pas de calcaire ; tout bénéfice pour vos canalisations et machines à laver mais aussi pour l’environnement puisqu’elle supprime tout recours aux systèmes d’adoucisseurs qui rejettent de grosses quantités de sels dans les rivières. Cependant, l’eau de pluie peut aussi être acide. Elle contient des poussières et même des métaux lourds issus de l’atmosphère et des surfaces de captage (toiture) ainsi que des bactéries et autres microRécupérées de la toiture, les eaux pluviales sont directement filtrées avant d’être stockées à l’abri de l’air de la lumière et de la chaleur dans une cuve enterrée en béton (à 3 m profondeur). L’eau douce peut alors être aspirée, mise à pression et injectée dans les canalisations de la maison. En cas de sécheresse, l’installation va se mettre automatiquement en secours sur le réseau d’eau public. En aucun cas, les 2 réseaux ne peuvent être connectés. organismes. Ceux-ci la rendent nonpotable sans une filtration adéquate mais ne sont nullement gênants pour des usages sanitaires qui ne nécessitent pas de potabilité. Disponibilité L’eau qui tombe du ciel sous nos latitudes est disponible sur tout le territoire en quantité variable mais suffisante du nord au sud et de l’est à l’ouest. Ainsi la moyenne des précipitations varie de 800 à 1200 mm d’eau par an selon les régions du pays avec des extrêmes qui vont de 700 sur la côte à 1300 sur les hauteurs du pays. On calcule la quantité d’eau de pluie disponible pour le consommateur en multipliant la superficie au sol du bâtiment (exprimée en mètres carrés) avec la pluviosité annuelle du lieu (exprimée en mètre). On obtient alors la quantité annuelle en mètres cubes. Ainsi en Belgique, une maison de 10 mètres sur 10 peut espérer récolter entre 80 m2 et 120 m2 d’eau de pluie par an selon sa situation géographique. Sachant que chaque Belge consomme en moyenne 120 litres d’eau par jour et que 70 litres sur les 120 au moins peuvent être de l’eau de pluie, on comprend tout l’intérêt qu’il y a à installer un système de récupération (voir calcul de rentabilité). Les tuiles en béton et les dalles en éternit conviennent également. Mais il convient d’éviter les matériaux de couverture rugueux car ils favorisent le développement de lichens et de mousses qui se retrouveront in fine dans la citerne. Sont également à proscrire les revêtements à base de goudron car ceux-ci ont tendance à se ramollir et à fondre lorsqu’ils sont exposés en plein soleil. L’eau de pluie se charge alors de traces d’hydrocarbures qui polluent la citerne. Si l’on possède un toit en bois (bardeaux de mélèze par exemple), il faut également veiller à ne pas utiliser de produits chimiques anti-mousse ni d’enduit de protection. Outre le revêtement de toiture, il convient aussi de veiller régulièrement à nettoyer les gouttières afin d’évacuer les feuilles, poussières, fientes d’oiseaux et autres débris. 5 Installation Lorsque l’on envisage d’installer un système de récupération de l’eau de pluie, il y a cinq aspects techniques à analyser : la toiture, la citerne, la pompe, le système de filtration et le réseau de distribution. 2°- La citerne : Afin de récupérer un maximum d’eau, le volume de la citerne doit être en rapport avec la surface du toit. On considère généralement qu’il convient de prévoir une capacité de stockage de 120 à 140 litres par mètre carré de surface au sol de la maison soit, pour une maison de 100 mètres carrés, un volume de stockage de 12 à 14 mètres cubes en une ou plusieurs citernes. On choisira de préférence une citerne en béton (préfabriquée ou maçonnée). En effet, en raison de la pollution atmosphérique l’eau de pluie est très acide, ce qui comporte un risque pour vos canalisations. Or la chaux et la magnésie contenues dans le béton ont pour effet de neutraliser l’acidité de cette eau en la chargeant légèrement de sels minéraux. Ainsi, le simple contact de l’eau avec les parois d’une citerne en béton constitue-t-il un prétraitement. Il est intéressant de scinder la citerne en deux compartiments : un petit dont le volume représente 10 à 20 % du grand sert de bassin de décantation dont le surplus alimente le plus grand où l’eau est prélevée. Par ailleurs, la décomposition des matières solides qui aboutissent inévitablement dans la citerne peut donner lieu à des odeurs désagréables. C’est pourquoi on conseille d’intégrer dans la citerne un aérateur (type aquarium) associé à une minuterie programmant une mise en route quotidienne durant la nuit. 3°- La pompe : Egalement appelée groupe hydrophore, la pompe peut être de deux types : aérien ou immergé. La pompe aérienne aspire l’eau puis la refoule dans le circuit de distribution. L’aspiration est cependant limitée à une hauteur de 7 mètres au-dessus du niveau de l’eau dans la citerne. Pour éviter cette limite, on peut opter pour un modèle 1°- La toiture : Certaines couvertures de toit conviennent mieux à la récupération d’eau de pluie que d’autres. Les revêtements naturels tels que les tuiles en terre cuite émaillée et les ardoises sont idéales. 6 5 à 7. Pour ne pas manquer d’eau au jardin et économiser l’eau courante dans la maison …l’eau de pluie douce et gratuite apparaît comme la solution idéale. La société Pluvieau propose ainsi divers systèmes adaptés aux besoins (Pro, Standard, Jardin…). La pluie qui tombe sur votre toiture est canalisée dans les gouttières reliées à une cuve enterrée en béton armé (qui neutralise l’acidité). Une pompe achemine l’eau vers la maison où elle peut alimenter sanitaires et appareils ménagers. Le système comprend aussi un petit ballon maintenant l’eau sous pression et des filtres en aval. Toute connexion entre l’eau de pluie et celle du réseau est interdite. L’eau de pluie peut même devenir potable sous réserve de systèmes de filtration secondaire plus poussés. Illustration : Karim Mejdoub 7 73 immergé. Leur immersion et leur plus grand éloignement des pièces d’habitation rendent ces pompes plus silencieuses, mais aussi moins accessibles pour un entretien. En fonction de la distance à parcourir par l’eau, il faut choisir une puissance de pompage adaptée sans verser dans l’excès inverse qui consiste à surdimensionner la puissance de la pompe, ce qui risque de provoquer une consommation d’eau excessive. On choisira de préférence une pompe munie d’un réservoir d’une contenance raisonnable et qui assure le maintien de la pression d’eau dans l’installation. Une pompe sans réservoir en revanche se met en marche dès que l’on se sert, ce qui implique une usure plus rapide et une surconsommation d’électricité. 4°- La filtration : Le problème de la filtration est complexe car il dépend de l’utilisation que l’on souhaite faire de l’eau de pluie. En bref, on peut distinguer trois options de filtration qui correspondent à trois types de consommation de l’eau de pluie. L’option minimaliste consiste à doter le groupe hydrophore d’un filtre primaire (action purement physique) de manière à fournir de l’eau pour les WC, le garage, la buanderie et le jardin. Cette eau sera non potable et l’on veillera à l’indiquer sur les points de captage. L’option à usage sanitaire consiste à faire subir à l’eau de pluie une filtration plus poussée de 10 à 20 micromètres (0,01 à 0,02 mm) à la sortie du groupe hydrophore afin de retenir les particules en suspension. L’avantage de cette seconde option est de profiter au maximum de l’absence de calcaire dans l’eau de pluie et donc de l’utiliser partout où l’on a besoin d’eau douce, c’est-à-dire pour le lave-linge mais aussi pour l’eau chaude sanitaire (lavabos, baignoires, douches). Seules les sources d’eau potable seront alimentées en eau de distribution. La troisième option, dite maximaliste, est celle qui consiste à produire aussi l’eau potable à partir de l’eau de pluie. Pour sa potabilisation, le choix s’opérera entre le filtre bactérien et le système d’osmose inverse. Etant donné le faible débit de ces filtres, on ne les utilise que pour produire l’eau de consommation. On ne les place donc jamais au début du circuit de distribution mais bien aux endroits où l’on souhaite disposer d’eau potable, soit généralement dans la cuisine. 5°- Le réseau de distribution : A ce propos, il convient de signaler qu’il est formellement interdit de mélanger des eaux d’origines différentes. C’est la raison pour laquelle le réseau domestique d’eau de pluie doit être complètement séparé du réseau de l’eau de distribution. Aucune connexion entre ces deux réseaux n’est permise. 1°- Le coût de l’installation : celui-ci sera très variable selon que vous possédiez déjà une citerne en bon état ou que vous deviez l’installer, que vous soyez bon bricoleur ou que vous deviez compter entièrement sur un homme de métier. Pour une installation complète, sachez que la fourchette de prix se situe entre 5000 et 10000 euros tandis que le gain escompté peut varier de 200 à 500 euros par an. L’eau en quelques chiffres Disponibilité • 70 % de la surface de la Terre est recouverte d’eau (1,35 milliard de km2) • 97,5 % de cette eau est salée (mers et océans) • Sur les 2,5 % d’eau douce (38 millions de km2), l’essentiel se retrouve sous forme de calottes glaciaires ou dans le sous-sol à grande profondeur et n’est donc pas exploitable. • Au bout du compte, on considère que 0,6 % de l’eau douce seulement (230 000 km2) ou 0,0175 % de toute l’eau du globe constituent les eaux de surface (lacs, cours d’eau, marais) et nappes phréatiques peu profondes, directement et facilement accessibles. Consommation • La consommation mondiale d’eau douce se chiffrait à 1000 km2 en 1940, 4100 km2 en 1990 et 5200 km2 en 2000, ce qui représente une augmentation de près de 500 % en 60 ans et de 20 % ces dix dernières années. En parallèle, les réserves n’augmentent pas, au contraire. • 5 litres d’eau douce par jour sont nécessaires pour assurer la survie d’un être humain, c’est un strict minimum. • Dans les pays en voie de développement, la consommation varie entre 20 et 30 litres par jour et par personne. • La moyenne mondiale de consommation est égale à 50 litres par jour et par personne. • Pour garantir une qualité de vie normale à notre niveau de confort actuel, 80 litres sont nécessaires. • En Belgique et en France, notre consommation moyenne oscille, selon les régions, entre 120 et 150 litres. • Aux Etats-Unis, la consommation atteint en moyenne près de 350 litres. Répartition En moyenne, cette consommation d’eau douce se répartit de la façon suivante : • Boisson : 01 % • Cuisine : 06 % • Vaisselle : 10 % • Linge : 12 % • Toilettes : 20 % • Hygiène corporelle : 39 % • Nettoyage : 06 % • Jardin et divers : 06 % Rentabilité Pour déterminer le seuil de rentabilité d’une installation de récupération d’eau de pluie et connaître le nombre d’années nécessaires à son amortissement, il faut tenir compte de plusieurs aspects, très variables d’une habitation à l’autre. Quels sont ces critères ? 2°- Le prix de l’eau : il peut être très différent d’une région à l’autre ainsi que l’ont démontré certaines enquêtes qui relevaient des écarts de prix allant du simple au triple selon les communes. 3°- La quantité d’eau de pluie récupéréée : celle-ci dépend de la pluviosité moyenne de votre région, mais aussi de la surface récoltante et 74 du type de toiture. 4°- La quantité d’eau consommée par le ménage et la proportion d’eau de pluie pouvant se substituer à l’eau de distribution. Il faut encore tenir compte de l’augmentation du prix de l’eau, de l’électricité, des taux d’intérêts, du type de pompe installée, du coût de l’entretien, etc. A chaque situation correspond dès lors un calcul complexe. Il est possible néanmoins d’élaborer des scénarios simples qui permettent à chacun de se situer. Dans une étude relativement récente (n° 445, juilletaoût 2001), le magazine des consommateurs Test-Achat a réalisé ce genre de simulation en créant un scénario de base, mais aussi le scénario le plus rentable et d’autres scénarios alternatifs. En voici un aperçu significatif Scénario de base (amortissement en 17 ans) • Ménage de 3 personnes • Surface récoltante de 100 m2 • Prix de l’eau à 2 euros/m3 • Investissement de départ : 1800 euros • Augmentation annuelle du prix de l’eau : 5 % • Taux d’intérêt : 3 % • Usage de l’eau de pluie : WC + lessive + entretien + jardin • Pompe : sans réservoir Autres cas (par rapport au scénario de base) Si l’eau de ville est moins chère (env. 1 euros/m3) = 25 ans Si le toit est plus petit (50m2) = 25 ans Si l’eau de pluie est utilisée uniquement pour les WC = 22 ans Si le ménage compte un habitant de moins = 20 ans Si le toit est plus grand (150 m2) = 13 ans Si l’eau est plus chère (3 euros/m3) = 11 ans Si l’on possède déjà une citerne = 10 ans Scénario le plus rentable (amortissement en 5 ans) Idem sauf : • Ménage de 4 personnes • Surface récoltante de 150 m2 • Prix de l’eau à 3 euros/m3 • Investissement de départ : 1000 euro