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Atelier Pédagogique Régional 2006-2007 Ecole Nationale Supérieure du Paysage 10 rue du Maréchal Joffre 78 000 VERSAILLES Commanditaire : Région PACA, Hôtel de Région 27 place Jusles Guesde 13 481 Marseille cedex 20 ETUDE PAYSAGERE DE LA COMMUNAUTE DE COMMUNES DES DEUX BUËCH DANS LE CADRE DU PROGRAMME D'AMENAGEMENT SOLIDAIRE L'implantation en piémont, une attitude commune pour le développement du territoire S O M M A I R E Introduction : la commande et la démarche .....................................4 A- LA CC2B DANS LA REGION PACA, UN TERRITOIRE DANS UN CONTEXTE DE PRESSION URBAINE ...........................................7 1- La situation de la CC2B dans la région PACA 2- La pression urbaine des grandes agglomérations 3- Une prise de conscience de la qualité paysagère de l’arrière-pays 4- La CC2B, un territoire potentiellement urbanisable B- UN TERRITOIRE A DEUX VITESSES : LA VALLEE DU PETIT BUECH ET SON ARRIERE-PAYS ..................................................15 1- La vallée du Petit Buëch et sa départementale 2- Le val d'Oze, l'arrière-pays rural C- LES GRANDES CARACTERISTIQUES DES PAYSAGES DE LA CC2B ..............................................................................................35 E- TROIS ELEMENTS CLEFS DANS L'ORGANISATION DU TERRITOIRE ...........................................................................................105 1- L'implantation du bâti en piémont 2- Une activité agricole encore très présente 3- L’eau, un spectacle vivant 4- Synthèse : la situation de piémont, une organisation précise du territoire F- LES DYNAMIQUES D'EVOLUTION ........................................145 1- Vers une fermeture des paysages 2- Les processus de fragilisation de la logique piémont G - ORIENTATIONS POSSIBLES ET PRINCIPES D'ACTION ....159 1- Pour des sites bâtis mieux identifiés 2- Pour une reconnaissance paysagère des espaces agricoles 3- Pour une eau remise en valeur 1- Les montagnes, points de repères dans le paysage 2- Des traces géologiques surprenantes 3- L'eau, un élément fédérateur 4- Un patrimoine végétal varié H- QUELQUES ESQUISSES D'ILLUSTRATION .........................173 1- Les villages ayant conservé une implantation en piémont 2- Les villages ayant une implantation en piémont fragilisée D- LES UNITES DE PAYSAGE ......................................................51 1- L'annonce de la vallée 2- La porte de la vallée 3- Le couloir de La Roche-des-Arnauds 4- Le bassin de Montmaur 5- Le couloir de Veynes 6- La plaine de Veynes 7- La cluse de Serres 8- Le val d'Oze 9- Le cirque de Furmeyer Conclusion ....................................................................................267 Annexes ........................................................................................269 Bibliographie .................................................................................273 Remerciements ............................................................................ 275 I N T R O D U C T I O N 1- La commande Consciente de ses ressources paysagères et urbaines mondialement reconnues, mais également des puissantes dynamiques d’évolution à l'oeuvre sur son territoire, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a décidé de renforcer sa stratégie d’intervention sur les aspects de l’aménagement urbain dans les villages, bourgs et villes moyennes. Au travers du Programme d’Aménagement Solidaire (PAS), elle soutient l’élaboration stratégique d’un projet urbain à l’échelle intercommunale puis la mise en œuvre opérationnelle des actions dans le cadre d’une convention triennale. La présente étude a pour objectif d’alimenter le diagnostic et les propositions pour l’élaboration du PAS sur la Communauté de Communes des Deux Buëch (CC2B). Elle est réalisée dans le cadre d’un Atelier pédagogique Régional mené par l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles (ENSP). L’atelier a rassemblé trois étudiantes de quatrième année, encadrées par un paysagiste professionnel enseignant à l’école, de novembre 2006 à avril 2007. 4 I N T R O D U C T I O N 2- Explication de la démarche Au final, les résultats de l’étude présentent : La démarche paysagère mise en place par la Région Provence-Alpes Côtes d’Azur pour la CC2B a pour objectif d’alimenter le Programme d’Aménagement Solidaire (P.A.S.) à élaborer. Le P.A.S. pouvant se concrétiser sur des thématiques diverses, il a été convenu que l’approche paysagère puisse établir des propositions de sites et de thèmes d’actions prioritaires à partir d’un diagnostic d’ensemble. - Une identification des paysages de la CC2B : les fondements géographiques et historiques, économiques et sociaux, les différentes unités de paysage, avec pour chacune ses principales caractéristiques, Le travail s’est déroulé de novembre 2006 à avril 2007. Nous avons fondé notre diagnostic sur trois sources de connaissances : - un travail de terrain exhaustif sur le territoire intercommunal - une rencontre de différents acteurs (élus, agriculteurs, éleveurs, arboriculteurs, représentants d’associations, habitants, commerçant : voir remerciements) - un recueil et une analyse des documents existants (voir bibliographie) L’avancement du travail a été validé par un comité de pilotage, rassemblant des représentants de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, des élus et techniciens des communes et de la CC2B et l’ENSP (voir remerciements). Le comité de pilotage s’est réuni 4 fois : - 20/12/2006 : validation de la démarche et des premiers éléments de diagnostic - 20/02/2007 : validation du diagnostic - 07/03/2007 : validation des orientations - 03/04/2007 : validation des propositions d’actions et de l’ensemble de l’étude. 5 5 - La mise en évidence des valeurs paysagères clefs de la communauté de communes. Ces valeurs partagées rassemblent les communes, elles font la personnalité et l’originalité de la communauté de communes dans son ensemble, elles sont des sources d’inspiration pour agir et prolonger la construction de paysages de qualité sur le territoire de la CC2B, - Une analyse critique de la situation actuelle et des dynamiques d’évolution en cours : points forts et points faibles ; opportunités, risques et problèmes, - Des propositions d’orientations, identifiant des sites-clefs et des thèmes clefs, - Des propositions d’actions, illustrant les principes d’aménagements possibles par des plans, coupes, schémas et photomontages sur quelques secteurs de la CC2B. Ce dernier chapitre n’a pas la prétention d’être opérationnel. Il s’agit d’esquisses rapides qui font l’articulation entre les propositions d’ensemble et de principes d’une part et les situations concrètes d’autre part. Elles ont pour objectif de définir un niveau d’ambition pour les futures opérations à réaliser dans le cadre du P.A.S. A- L A C C 2 B D A N S L A R E G I O N PA C A , U N T E R R I T O I R E D A N S UN CONTEXTE DE PRESSION URBAINE 1 - L a s i tuati o n de la C C 2B dans la région PACA 2 - L a pres s i o n urbaine des grandes agglom é rations 3 - U ne pri s e de conscience de la qulait é pa y sa gè re de l ’ a rri ère-pay s 4 - L a CC2B , un territoire p otentiellement urbanisable 1 - L A S I TA U AT I O N D E L A CC 2 B DA N S L A RE GION PA C A L a co mmu naut é d e c o m m u n e s d e s D e u x B u ë c h ( C C 2 B ) se sit u e e n régi on PACA (Prov enc e, Al pes , Côte d’ Az ur), d a n s le d épartement des Hautes -Al pes en pay s gapença is. E lle se co m p os e de 10 c ommunes : Ve yn es (3093 habi tants ) L a - R oc he-des -Arnauds (953 habi tants ) Mo n t maur (423 habi tants ) F u r mey er (154 habi tants ) C h a b es tan (126 habi tants ) L e S a i x (79 habi tants ) S a in t -Auban-d’ O z e (67 habi tants ) R a b o u (67 habi tants ) Oze (65 habi tants ) C h a t eaunauf-d’ O z e (14 habi tants ) Recensement de 1999, données INSEE g p La communauté le département des Hautes-Alpes 9 2 - L A P R E S S I O N U R B A I NE DE S G R A N D E S A GGLOME R ATI ON S On constate une répartition inégale de population dans la région Provence Alpes Côtes d’Azur. En effet, alors que 63% des habitants des Bouches-du-Rhône et des Alpes-maritimes confondus habitent sur le littoral, seulement 6% des habitants de la région résident dans les départements alpins. Cependant, l’attrait pour la montagne est de plus en plus important et de nouveaux résidents s’implantent dans ces territoires. Le territoire de la CC2B est relativement proche des grandes agglomérations du Sud. Il se situe à trois heures de Lyon, deux heures de Valence et trente minutes de Gap. Sa position géographique lui confère une position stratégique. Il s’agit d’une région attractive, où la démographie ne cesse d’augmenter. Ainsi, la pression urbaine des grandes villes, notamment celle de Gap, commence à se faire sentir sur la CC2B. Le territoire de Gap et de ses alentours a connu plusieurs vagues d’urbanisation. Comme le montre les cartes ci-contre, la pression urbaine de Gap ne cesse de croître. Les nouveaux bâtis s’implantent dans la plaine. Face à l’augmentation du bâti et de la forêt, l’espace ouvert est de plus en plus consommé. La croissance rapide de Gap et de ses alentours a des conséquences directes sur le territoire de la CC2B. Les principaux bourgs de la CC2B bénéficient de l’aire d’influence de Gap et s’urbanisent de plus en plus. 11 3 - U N E P R I S E D E C O N S C I E N C E D E L A Q U A L I T É PAY S A G È R E D E L’ A R R I È R E - PAY S F a ce à ce tte pres s i on, l a régi on PACA s 'i nv es ti t dans l ’a r r iè r e - p ay s des grandes aggl omérati ons du Sud et s ur l e u r a mé n agement futur. El l e fav ori s e une pol i ti que qual it a t ive d e son terri toi re, en es pé rant q ue l es p o pul ati ons p r e n n e n t c ons c i enc e du potenti el pay s ager de l eur r é g io n . A in si, la p o l i ti q ue ac tuel l e v i s e à mettre en p l ac e des P a r cs N a t u rel s R é gi onaux et des Parc s Nati onaux . Les PNR : - PNR - PNR - PNR - PNR - PNR de Camargue des Al p i l l es du Lubero n du Verdon du Q uey ras Les PNR en - PNR - PNR - PNR proj ets : des Pr é al p es d'Az ur du Mont Ventoux des Baronni es L e s P a r cs N ati onaux : - P a r c nati onal du Merc antour La multiplication des PNR en région PACA 12 4 - L A C C 2 B , U N T ER R I TO I R E P O T E N T I E L LE ME N T U R B A N IS A B LE E n s u p e r p os ant l es mes ures de p rotec ti on et l es z ones d é j à u r b a n is é es s ur une mê me c arte, on s 'aperç oi t que l e t e r r it o ir e de l a CC2B es t enc erc l é p ar des es p ac es p r o t é g é s, mai s qu’ i l fai t parti e des z ones enc ore potent ie lle me n t urbani s abl es . Il es t donc normal que l a r égi on s’ in t é r e sse à c es pay s ages . I l e xist e u n v é ri tabl e enj eu s ur l e terri toi re de c es c ommu n e s e n « v oi e de d é v el o pp ement ». Peu d’espaces libres pour l’urbanisation en région PACA 13 B - U N T E R R I T O I R E A D E U X V I T E S S E S : L A VA L L E E D U P E T I T B U E C H E T S O N A R R I E R E - PAY S 1 - L a v a l l é e du P etit Buëch et sa d é partem entale 2 - L e v a l d' O z e , l'arrière-pays rural L A V A L L E E D U P E T I T B U E C H E T S E S V A L L E E S S E C O N D A I R E S Le territoire de la CC2B est constitué de trois vallées : - la vallée du Petit Buëch : elle est e grandes plaines, celle de Gap à l’E nes à l’Ouest. Elle va de Gap à S par les trois plus grandes commune Roche-des-Arnauds, Montmaur, et V tagnes de Charance et d’Oule la dé - les vallées du torrent de la Marai ce sont des vallées très étroites, e montagnes découpées d’Oule et d’A sont également orientées Est-Oues la vallée du Petit Buëch. Elles co pays», ou le val d'Oze. UD 17 La départementale D994 suivant le fond de vallée du Petit Buëch 18 1 - L A V A L L E E D U P E T I T B U E C H E T S A D E P A R T E M E N T A L E La vallée du Petit Buëch s’étend de Gap à Serres. La départementale D994 suit le fond de la vallée du Petit Buëch. Elle permet de relier ces deux communes, en desservant les plus gros bourgs de la vallée : La Roche-des-Arnauds, Montmaur et Veynes. Le développement de ces communes de fond de vallée est étroitement lié à cette départementale et à la proximité de Gap, qui n'est qu'à une quinzaine de minutes de La Roche-des-Arnauds. La proximité de Gap se fait donc ressentir surtout dans les principales communes de la CC2B en terme de pression urbaine, d’emplois, d'économie, etc.. La départementale D994 suivant le fond de vallée du Petit Buëch 19 La départementale D994 dans le centre ville de Veynes ASPRE Le réseau ferroviaire en perte de vitesse 20 1a - DES TRANSPORTS EN COMMUN PRESENTS UNIQUEMENT LE LONG DE LA D994 La voiture comme principal moyen de déplacement Comme le montrent les statistiques ci-contre, la majorité des habitants des dix communes doivent prendre leur véhicule pour se rendre au travail car leurs communes d’emplois et de logements ne sont pas les mêmes. La proximité et l’influence de Gap en termes d’emplois permettent aux habitants de travailler à Gap et de résider dans la vallée sans avoir trop de temps de parcours. La D994 est le principal axe de communication car elle permet de relier rapidement l’agglomération gapençaise à la vallée du Petit Buëch. Des transports en commun peu développés Les transports en commun comme le bus ou le train sont très peu utilisés car ils sont presque inexistants. La voie ferrée ne dessert plus que Veynes entre Aspres-sur-Buëch et Gap alors qu’il existait des gares à Montmaur, à La Roche-des-Arnauds et La Freissinouse. Seuls les habitants de Veynes peuvent donc bénéficier de ces services. Les bus ne passent que très rarement sur la départementale avec des arrêts dans les communes de Veynes, Montmaur et La Roche-desArnauds. Des transports en commun desservant uniquement la vallée du Petit Buëch Le val d’Oze ne bénéficie d’aucun moyen de transport public, seul le taxi répond à la demande des personnes sans moyen de déplacements. 21 Les services de la CC2B regroupés sur la vallée du Petit Buëch, le long de la D994 22 1 b - D E S S E RV I C E S P R E S E N T S U N I Q UE M E N T LE LON G Centralisation des services de la CC2B le long de la D994 La D994 centralise tous les services de la CC2B en fond de vallée du Petit Buëch, dans les trois plus grosses communes (Veynes, Montmaur et La Roche-des-Arnauds).Les hôtels, les restaurants, les commerces, les banques, les clubs sportifs se trouvent à proximité des écoles et des administrations dans ces 3 plus grosses communes. Pour celles-ci, la D994 est un réel facteur de développement. En effet, les commerces et autres services installés le long de cette dernière sont fréquentés par les habitants de toute la CC2B, par les passants (ceux qui empruntent la départementale pour se rendre à Gap où à Serres) et enfin par les touristes. Inexistence des services dans le val d'Oze L’accessibilité difficile et le nombre peu élevé des habitants de Rabou et des petits villages du val d’Oze ne favorise pas le développement des services. Les villageois ne bénéficient que du passage d’un camion-boulangerie, qui permet le ravitaillement des personnes ne pouvant plus se déplacer. Les taxis ou l’entre-aide familiale sont souvent les seuls moyens pour les personnes âgées de se rendre au supermarché pour faire leurs courses. Commerces le long de la départementale à Veynes 23 Commerces dans le centre ville de Veynes D E L A D 9 94 Le tourisme de la plaine de la vallée du Petit Buëch, un tourisme assez "artificiel" 24 1 c - L E S A C T I V I T E S T O U R I S T I Q U E S D E L A VA L L E E D U P E T I T B U E C H L E L O N G D E L A D 9 9 4 Des offres touristiques accrochées à la D994 La D994 attire également des infrastructures touristiques, aussi bien en terme de logements occasionnels que d'activités. Comme pour les services et les commerces, la D994 absorbe une bonne partie du capital touristique. Une offre de logements réduite, même dans la vallée du Petit Buëch L’offre de logements se compose de campings et d’hôtels (bien que peu nombreux) situés exclusivement dans la vallée du Petit Buëch. Un tourisme de fond de vallée assez artificiel L’activité touristique se concentre autour de l’eau mais non naturelle (base nautique, nautisme) et autour de l’équitation. Le tourisme du fond de vallée apparaît au final assez artificiel, s’appuyant peu sur son territoire et ses paysages. Des essences végétales à caractère décoratif et artificiel Les pâtures du centre equestre du Fontenil à Veynes, contribuant au maintien des espaces ouverts 25 Des bâtiments sans charme architectural à l'entrée de la base de loisirs des Iscles SERRE Km Les petites départementales desservant l'arrrière pays, le val d'Oze 26 2- LE VAL D'OZE : L'ARRIERE-PAYS RURAL Le reste du maillage routier dessert l’arrière-pays de Veynes, correspondant à deux petites vallées étroites, celle du Drouzet et celle du torrent de La Maraise. On l'appelle aussi le val d'Oze. Il est constitué d’un chapelet de petits villages plus ruraux que les communes de la vallée du Petit Buëch : - Furmeyer - Châteauneuf-d’Oze - Saint-Auban-d’Oze - Le Saix - Chabestan - Oze - (Rabou) La route principale du v al d’Oze traverse le village d’Oze 27 Le torrent de la Maraise au Saix Une disparité de la part des agriculteurs dans la CC2B entre la vallée du Petit Buëch et la val d'Oze 28 Une disparité des métiers dans la CC2B entre la vallée du Petit Buëch et le val d'Oze 2 a - L E VA L D ' O Z E , U N E I M A G E E NC O RE R U R A L E Le val d'Oze possède une logique différente à celle de la vallée du Petit Buëch. Le val d'Oze, des paysages de montagne L'arrière-pays de Veynes est composée de deux vallées très étroites et sinueuses, rendant le développement urbain plus difficile. Le développement du val d'Oze est donc freiné par son environnement. L'accès y est difficile, et les villages restent de faible importance (entre 154 habitants pour Furmeyer et 14 habitants pour Châteauneuf d'Oze), l'accès y est plus difficile. Le paysage reste encore préservé de l'urbanisation et a une image encore rurale, identitaire du val d'Oze. Châteauneuf d'Oze, un village perdu dans sa montagne Le val d'Oze, une population active encore agricole Les ouvriers sont très nombreux dans la vallée du Petit Buëch. En effet, cette dernière connait une forte pression urbaine et les nouvelles constructions offrent des possibilités dans les métiers du BTP notamment. Par contre, la part des agriculteurs est très faible dans les trois communes de la vallée du Petit Buëch. Leur part est bien plus conséquente dans le val d'Oze, notamment dans les communes du sud de la CC2B, Oze, Chabestan et Le Saix. Ceci est dû notamment à la largeur de la vallée du torrent de La Maraise, qui commence à se rétrécir fortement à partir de Saint-Auban d'Oze. Dans ces communes, les accès restent moins difficiles que pour les autres communes du val d'Oze. Le charme des champs agricoles à l'entrée de Chabestan 29 10- UN ARR IÈRE PAYS PRES E NTA N T P L US D’ ATTRA I TS P OU R L E S R E S I D E N C E S S E C O N D A I R E S 30 2b-LE VAL D'OZE, LE TERRITOIRE DES RESIDENCES SECONDAIRES Le val d'Oze, un charme et un calme attrayants pour les résidences secondaires Le calme proposé par les petites communes attire les résidents secondaires recherchant l’environnement campagnard pour s’installer occasionnellement. En comparant les communes de la vallée du Petit Buëch et celle du val d'Oze, on constate que ces deux secteurs n'attirent pas la même population. La part des résidences secondaires est énorme dans le val d'Oze, atteignant même parfois plus de 60%. L'absence de commerces et de services ne favorise pas les gens à s'installer de façon permanente dans le val d'Oze, et vice-versa, les commerces et les services ne peuvent pas s'implanter dans des communes où il y a si peu d'habitants permanents. En bref, ces villages sont habités par des agriculteurs et par des résidents secondaires. Le caractère unitaire du village de Saint-Auban d'Oze Le risque de perdre le charme de ces villages de montagne Les conséquences peuvent en être la transformation de ces villages en "villages fantômes" et l'implantation de grandes maisons et de grands jardins, pas toujours en accord avec l'esprit des lieux (dans la forme générale de la maison, les matériaux utilisés ou le choix des espèces par exemple). La proportion de ces nouvelles maisons étant aussi forte, leur impact paysager est très important. Le risque est de banaliser ce paysage rural et de perdre le charme de ces petits villages de montagne. Des nouvelles maisons sans caractère à l'extérieur du centre d'Oze 31 Le tourisme de montagne dans le territoire, un tourisme s'appuyant sur son territoire et ses paysages 32 2 c - U N E A C T I V I T E TO U R I S T I Q U E FA I B L E D A N S LE VA L D 'OZE Une activité touristique de montagne forte dans l'ensemble du territoire Les versants des montagnes composent un paysage particulier. Les petits villages de moyenne montagne ont su encore préserver une certaine authenticité. Les reliefs et la découpe des montagnes offrent une multiplicité d’ambiances et de vues impressionnantes sur la vallée du Petit Buëch. Ainsi, s’est mis en place un tourisme montagnard, dans lequel les activités sportives prennent une place prépondérante: escalade, ski, et surtout des chemins de grande randonnée qui traversent le territoire. Les chemins de randonnée sont souvent accompagnés de tables de pique nique et de belvédères. A ce tourisme sportif est associé un logement correspondant à des gîtes situés le plus souvent dans les petits villages de montagne. L’ONF, en partenariat avec l’office du tourisme de Veynes, a d'ailleurs mis en place des séjours de randonnées de découverte d'anciens villages de montagne (Matachare...), rythmés par des étapes dans les gîtes ONF. Cette opération est un réel succès et attire un nouveau public touristique : des personnes sans expérience de la randonnée voulant s’essayer au tourisme vert. Exemple d’aménagement touristique en belvédère vers Rabou La quasi absence des activités touritiques dans le val d'Oze Le territoire du val d’Oze, au sud de la départementale, offre un panel beaucoup moins important d’itinéraires de randonnées. Les chemins se situent en fond de vallée, reliant simplement les villages entre eux. Pourtant les possibiltés de développer des activités sont nombreuses : deltaplane, canyoning, randonnée ou vélo sportif. Les gîtes d'étapes sont très peu nombreux, ou alors peu connus des touristes (certains ne sont pas indiqués ni sur les cartes, ni à l'office du tourisme ). 33 L’escalade, une forme de tourisme historique, mais encore d'actualité sur le territoire Panneau d'information sur la situation de Rabou C - L E S G R A N D E S C A R A C T E R I S T I Q U E S D E S PAY S A G E S DE LA CC2B 1234- L e s monta g nes, points de rep è res dans le pa y sa g e D es trac e s gé olo g iques surprenantes L ' e au, un él é ment fédérateur U n patri m oi n e v égé tal vari é Pic de La Fayolle R Tê 36 Oule Auban-d’Oze 1 - D E S M O N TA G N E S , P O I NT S DE R E P E R E S D A N S LE PAY S A GE Sur le territoire de la CC2B, on trouve une grande diversité de reliefs. Les formes et les roches sont différentes d’une chaîne de montagne à une autre : chaque sommet se distingue (roche Bombarde, montagne de Céüse...). Ce sont des éléments caractéristiques de ces paysages, et des points de repère forts, visibles de très loin. Le relief marqué des paysages des vallées est dû à la structure géologique régionale. ze Avant d’être soulevées et déformées, les couches calcaires se sont constituées au fond des mers par accumulation de dépôts : les sédiments. Les sédiments se consolident selon qu’ils se trouvent : - en mer peu profonde, où la présence d’une vie animale dans une eau oxygénée donne une roche plus calcaire et plus compacte. - en mer profonde, où la vie animale plus rare donne des roches marneuses ou argileuses, constituées de particules fines et moins bien cimentées. L’alternance de roches dures (calcaires) et de roches tendres (marnes) s’explique par les changements climatiques qui ont influé sur la mer, et sa capacité à consolider les dépôts. Les roches résistantes supportent des versants très raides voire verticaux, tandis que les roches tendres créent des reliefs beaucoup plus doux. 37 tte La Roche des Arnauds 38 2 - D E S T R A C E S G E O L O G I Q UE S V I S I B L E S S U R P R E N A N TE S La sédimentation, puis le plissement intense lors de la formation des Alpes, ont donné aux reliefs des stries visibles de loin, parfois étonnamment verticales. L’armature du relief est une roche calcaire, le tithonique. En fond de vallée se trouvent les alluvions déposées par le torrent, et les sédiments dus à l’érosion : l’agriculture s’est installée sur ces sols plus fertiles. Venant de la vallée de la Durance, les glaciers ont gagné la vallée du Petit Buëch par le col de la Freissinouse. De grandes terrasses dites fluvio-glaciaires, étendues presque horizontales que l’on retrouve à plusieurs niveaux au-dessus de la rivière actuelle, ont été construites par les eaux de fonte du glacier du Petit Buëch. La surface de ces terrasses est composée d’une couverture de graviers bien triés et arrondis, typique pour des dépôts laissés par une rivière, ce qui prouve que ce sont d’anciens fonds de vallée. On retrouve deux terrasses fluvio-glaciaires remarquables : le plateau des Eygaux et le bois de Sellas, qui dominent la rivière actuelle de plus de 180 mètres. Stries calcaires Le relief détermine aussi les limites paysagères du territoire de la communauté de communes : la montagne de Céüse et celle de la Charance forment une porte d’entrée monumentale dans ce territoire. On change de paysage lorsque, passé Veynes, les chaînes de montagne s’ouvrent de part et d’autre de la vallée, nous laissant percevoir un paysage ouvert, et des horizons lointains. L C 39 Rocher de La Brunelle GAP Les différents bassins versants du territoire 40 3 - L ’ E A U , U N É L É M E N T F É D É R A T E U R L’eau apparaît comme un élément fédérateur de la vallée. Elle a façonné les différents reliefs, guidé la pratique et l’installation humaines, alimenté la population et les parcelles agricoles. Elle apparaît sous sa forme naturelle de cours d’eau mais aussi sous forme de réservoirs alimentant les champs et les abreuvoirs, les étangs, la base de loisirs. Dans de plus petites échelles, elle ruisselle dans les lavoirs, les fontaines, les canaux d’irrigation, ou les fossés. Enfin, elle est suggérée par la ripisylve qui l’accompagne. La vallée principale est celle du Petit Buëch. La vallée Nord-Sud du Grand Buëch et celle du torrent de La Maraise, rejoignent le Petit Buëch au niveau de Serres, où ils se jettent dans le Buëch. Lavoir à Saint-Auban-d’Oze Petit Buëch à Veynes 41 Fontaine du Saix 4 - U N E G R A N D E D I V E R S I T É V E G E T A L E Les environs de la CC2B forment le premier contact avec les Préalpes du Sud en remontant la Durance. Par son orientation Est-Ouest, la vallée du Petit Buëch est marquée par l’influence de la Méditerranée au travers de son climat et de sa végétation, qui remonte par le couloir formé par la vallée de la Durance. Le territoire possède une grande amplitude altitudinale, ainsi qu’une double gradation Nord-Sud et Est-Ouest au niveau des étages de végétation. La diversité floristique y est donc importante. La carte des paysages ci-contre montre les multiples facettes du territoire, tant au niveau de la végétation qu’au niveau des couleurs, des ouvertures, des hauteurs, et des rythmes. Le fond de vallée et les coteaux boisés présentent une végétation différente. L’herbier présenté dans les pages suivantes donnera un aperçu des espèces végétales rencontrées. andes à genêts cendrés 43 ation des bois Localisation des vergers 4 a - L E S E S P A C E S Cornus sanguinea Cornouiller Cornacées D E Quercus robur Chêne pédonculé Fagacées C O T E A U X E T D E M O Y E N N E Junniperus communis Ge névrier Cupréssacées Prunus mahaleb Cerisier de Sainte-Lucie Rosacées Acer campestris Erable champêtre Acéracées Juglans regia Noyer Juglandacées Acer opalus Erable à feuilles d’Aubier Acéracéess Bois et de sous-bois Fagus sylvativa Hêtre commun Fagacées Hêtraie près de Furmeyer Pinus sylvestris Pin sylvestre Pinacées Pinus sylvestris Pin sylvestre Pinacées Larix decidua Mélèze Pinacées Pins sylvestres près de Rabou 44 M O N T A G N E 4 a - L E S E S P A C E S Catananche caerula L. Cupidone bleu Asteracées D E C O T E A U X E T D E M O Y E N N E M O N T A G N E Brachypode Chiendent Carlina vulgaris Asteracées Eryngiem spina-alba Apiacées Espèces de montagne (au dessus de 800m) Citisus cinerea Genêt cendré Fagacées Landes à genêts sur les coteaux Flouve odorante Graminée Calamagrostis argentea Graminée Lavandula angustifolia Lavande à feuilles étroites Lamiacées Hippophae rhamnoides Argusier Eleagnacées Espèces de moyenne montagne : talus argilo-calcaires 45 Landes à genêts cendrés devant des pins sylvestres à Châteauvieux 4 b - L E S E S P È C E S D E F O N D Coryllus avellana Noisetier Bétulacées Clematis vitalba Clematite Renonculacées Chrysanthemum corimbosum Chrysanthème D E V A L L É E Coronilla emerus Coronille arbrisseau Salix alba Saule blanc Salicacées Sous-bois humide et ripisylve Populus Peuplier Betulacées La ripisylve du Petit Buëch et ses peupliers Pyrus Poirier Rosacées Malus X Pommier Rosaces Malus X Pommier Rosaces Espèces des vergers 46 Vergers au Saix 4 b - L E S E S P È C E S D E F O N D D E V A L L É E Tilia sp. Tilleul Tiliacées Platanus x acerfolia Platane à feuilles d’érables Platanacées Juglans regia Noyer Juglandacées Sorbus aucuparia Sorbier des oiseleurs Rosacées Pyrus Poirier Rosacées Prunus avium Meriser Rosacées Rosa canina Eglantier Rosacées Espèces des jardins 47 Salix x babilonica Saule pleureur Salicacées Cupressus arizonica Cyprès bleu Cupressacées Haie de cyprès bleus à Veynes Des montagnes considérées comme espaces remarquables, des fonds de vallées non protégés 48 4 c - U N E G R A N D E P A R T I E D U T E R R I T O I R E P R O T E G E Cette diversité floristique a engendré une prise de conscience de la valeur écologique du patrimoine végétal. Aujourd’hui, les boisements, les ripisylves du Petit Buëch et du Grand Buëch, ainsi que les roselières sont protégés. Par contre, on remarque que le val d'Oze (entre les montagnes d'Oule et d'Aujour), bien que très riche, n'est soumis à aucune protection. Il semble que ni la montagne d'Oule, ni les ripisylves du Drouzet et de La Maraise n'aient un impact assez fort pour être considérés "de qualité". Mais la diversité végétale du territoire provient également des espaces agricoles, qui eux, ne sont pas protégés. Ce sont justement ces espaces les plus exposés à la pression urbaine et donc les plus fragiles. Roselière du marais des Marcellons à La Roche-des-Arnauds La ripisylve du Grand Buëch à Aspremont 49 La Céüze, une des nombreuses montagnes protégée D- 123456789- L E S U N I T E S D E PAY S A G E L' a nnonc e de la vallée L a p orte de la vall é e Le c o ul o i r de La R oche-des-Arnauds Le bas s i n de Montmaur L e c o u l o i r d e Veynes La pl a i n e de Ve y nes La c l us e de S erres Le v a l d' O ze Le c i rque de Furme y er De Ga détach 1- L'an 2- La p 3- Le c 4- Le b 5- Le c 6- La p 7- La c 8- Le v 9- Le c Les sé 52 E X P L I C A T I O N D E L A D E M A R C H E Les unités de paysage correspondent à un découpage du territoire, établi à partir du ressenti sur le terrain. Chacune des séquences correspond à une ambiance, définie à partir d'éléments constitutifs communs du paysage : le relief, l'eau, les infrastructures, l'urbanisation, les espaces ouverts, les bois.... Sur le terrain, le relief a largement contribué à définir les entités. Ces coupes ci-dessous se situent au point de basculement entre chaque unité de paysage. Nous sommes parties de la plaine de Gap à l'Est pour descendre toute la valléee du Petit Buëch jusqu'à la cluse de Serres, constituant la porte occidentale de cette vallée. Puis, nous sommes remontées par le Val d'Oze pour rejoindre la valllée principale. 53 1 - L ’ A N N O N C E D E L A V A L L E E e du Petit Buëch. Les montagnes de Charance et de Ceüze marquent la porte orientale de la vallée. 55 Coupe AA’ S - Deux points de repère forts : les montagnes de Charance et de Ceüze - Une immense plaine agricole - Desgrandes parcelles lisibles par des haies bocagères - Des anciens corps de fermes isolés et de nouvelles maisons en périphérie de Gap - Un fond de vallée riche 56 1 - L ’ A N N O N C E D E L A V A L L E E 2 - L A P O R T E D E L A V A L L E E On quitte la plaine de Gap par l’entrée monumentale entre les montagnes de Charance et de Ceüze. La vallée agricole très plate se resserre petit à petit entre ces deux reliefs abrupts. Ici débute la vallée du Petit Buëch. 59 Coupe BB’ Coupe CC’ 60 - Une vallée étroite enserrée dans ses montagnes - Une empreinte forte du Petit Buëch dans le paysage - Des bourgs et des infrastructures au pied de coteau ensoleillé 2 - L A P O R T E D E L A V A L L E E 3 - L E C O U L O I R D E L A R O C H E - D E S - A R N A U D S n plus entre ses coteaux abrupts. Le couloir correspond à la traversée de La Roche-des-Arnauds, jusqu’au passage dans le bois de conifères au niveau de la Fachurière. 63 Coupe DD’ D D’ - Le Petit Buëch maîtrisé à son passage en ville - Un fond de vallée agricole très plat - Des espaces ouverts de qualité - Des canaux d'irrigation enrichissant le paysage de plaine 64 3 - L E C O U L O I R D E L A R O C H E - D E S - A R N A U D S Le lit du Petit Buëch à son passage dans La Roche-des-Arnauds a Coupe DD’ - Le Petit Buëch maîtrisé à son passage en ville - Un fond de vallée agricole très plat - Des espaces ouverts de qualité - Des canaux d'irrigation enrichissant le paysage de plaine 66 3 - L E C O U L O I R D E L A R O C H E - D E S - A R N A U D S Le fond de vallée très plat et très ouvert contraste avec les montagnes aux reliefs tourmentés. Il met en scène les courbes sinueuses des canaux d'irrigation, bordés d'une végétation souple. La Roche-des-Arnauds, comme tous les villages de piémont, s’est implanté au pied de coteau ensoleillé, laissant ainsi le fond de vallée fertile pour l’agriculture. 4 - L E B A S S I N D E M O N T M A U R e dans nord, laissant découvrir une grande poche dans laquelle est venue se nicher le village de Montmaur. 69 Coupe EE’ E F F’ E’ Coupe FF’ 70 - Découverte du bassin de Montmaur, caché derière la Tête de Vène - Montmaur, un village accroché sur la pente ensoleillée qui regarde sa plaine agricole - Une large plaine constituée de grandes parcelles - Des infrastructures regroupées du côté ombragé 4 - L E B A S S I N D E M O N T M A U R Coupe FF’ 72 - Découverte du bassin de Montmaur, caché derière la Tête de Vène - Montmaur, un village accroché sur la pente ensoleillée qui regarde sa plaine agricole - Une large plaine constituée de grandes parcelles - Des infrastructures regroupées du côté ombragé 4 - L E B A S S I N D E M O N T M A U R Coupe FF’ 74 - Découverte du bassin de Montmaur, caché derière la Tête de Vène - Montmaur, un village accroché sur la pente ensoleillée qui regarde sa plaine agricole - Une large plaine constituée de grandes parcelles - Des infrastructures regroupées du côté ombragé 4 - L E B A S S I N D E M O N T M A U R Si le village de Montmaur s’est accroché à sa montagne, en retrait de la départementale principale, la zone d’acivités du Boutariq, elle, a profité de la route pour s’implanter au bord de celle-ci. Elle semble assez déconnectée de son environnement. 5 - L E C O U L O I R D E V E Y N E S ns le couloir de Veynes, la plus grande commune du territoire. La vallée se ressere à nouveau , entre deux massifs impressionnants : la montagne d'Oule au sud, et le massif d’Aurouze au nord. 77 Coupe GG’ G G’ - Le Buëch canalisé à son entrée en ville - Veynes et ses infrastructures implantées du côté ensoleillé, loin du Petit Buëch - Un bandeau agricole très varié, en relation avec le Petit Buëch - Des parcelles irriguées par des canaux d'irrigation 78 5 - L E C O U L O I R D E V E Y N E S Durant toute la traversée de Veynes, le Petit Buëch, canalisé, suit le pied de l’Oule Basse au Sud. La ville et ses infrastructures, elles, se sont implantées le long du côteau ensoleillé, au pied du Massif d’Aurouze, et plus exactement de La Pierre Bombarde. L'Oule Basse Veynes, un bourg implanté au pied de La Pierre Bombarde La plaine agricole s’étend entre le Petit Buëch et la ville de Veynes. Les parcelles sont plus petites que dans les entités précédentes ; on pourrait parler de «bandeau agricole mixte», composé de vergers, pâtures, petits jardins et de parcelles cultivées. Ces petites parcelles sont en relation avec le Petit Buëch, notamment par leur orientation perpendiculaire à celui-ci 6 - L A P L A I N E D E V E Y N E S uit son chemin, mais change de direction. En effet, celle-ci se retourne pour suivre l’orientation Nord/Sud de la vallée du Grand Buëch. 81 RD - Articulation entre les vallées du Grand et du Petit Buëch - Une vaste plaine offrant de larges horizons - Des grandes parcelles irriguées par un canal - Quelques corps de fermes isolés 82 6 - L A P L A I N E D E V E Y N E S 7 - L A 85 C L U S E D E S E R R E S G1 G1' Coupe G1G1’ - Porte occidentale de la vallée du Petit Buëch - Un fond de vallée réduit au maximum, comprimé entre deux coteaux abrupts - Une ju 86 7 - L A 87 C L U S E D E S E R R E S 8 - L E V A L D ’ O Z E e vallée, parallèle à la vallée du Petit Buëch. C’est la vallée du torrent de La Maraise ou val d’Oze, qui oscille entre les montagnes d'Oule et d'Aujour . 89 Coupe JJ’ Coupe II’ Coupe HH’ - La vallée étroite et vallonnée du D à celle du petit Buëch - Des villages de moyenne montagn - Une occupation des sols génératri - Un parcours permettant d'éprouve 90 I H J H’ I’ J’ 8 - L E V A L D ’ O Z E Coupe JJ’ I H H’ I’ - La vallée étroite et vallonnée du Drouzet, parallèle à celle du petit Buëch - Des villages de moyenne montagne - Une occupation des sols génératrice d'ambiances - Un parcours permetta D 92 8 - L E V A L D ’ O Z E : " L e s c u l t u r e s e t l e s p a t u r e s " Coupe II’ I H H’ I’ - La vallée étroite et vallonnée du Drouzet, parallèle à celle du petit Buëch - Des villages de moyenne montagne - Une occupation des sols génératrice d'ambiances - Un parcours permettant d'éprouver le relieff D 94 8 - L E V A L D ’ O Z E : " L e s v e r g e r s " Coupe HH’ I H I’ - La vallée étroite et vallonnée du Drouzet, parallèle à celle du petit Buëch - Des villages de moyenne montagne - Une occupation des sols génératrice d'ambiances - Un parcours permettan SUD 96 8 - L E V A L D ’ O Z E : " L e d é s e r t " 9 - L E C I R Q U E D E F U R M E Y E R e-ci ëch. ristiques d’Oule et de Ceüze. C’est dans ce contexte original que le village de Furmeyer s’est installé. 99 Coupe FF’ SUD - Une vallée étroite e - Un village en deux parties : Furmeyer niché au milieu de sa cuvette, et Les Savoyons, situé à proximité de Veynes, dans la plaine du Petit Buëch - Un seul accès depuis Veynes 100 9 - L E C I R Q U E D E F U R M E Y E R Furmeyerr se divise en deux parties : le village ancien situé en hauteur, et le hameau des Savoyons, nouveau noyau résidentiel, en fond de vallée. Le hameau ancien de Furmeyerr possède une situation très originale. Il s’agit d’un village perché, dont le seul accès est une route partant de Veynes, au dénivelé fort. Au bout de celle-ci, on découvre un village surprenant, niché dans sa cuvette et abrité entre les reliefs du Pic de Le hameau ancien dense à l’articulation de la plaine et de la montagne D ll i l Coupe FF’ - Une vallée étroite e - Un village en deux Savoyons, situé à proximité de Veynes, dans la plaine du Petit Buëch - Un seul accès depuis Veynes 102 9 - L E C I R Q U E D E F U R M E Y E R Le hameau des Savoyons s’est installé le long du Drouzet, à l’endroit où celui-ci se jette dans le Petit Buëch. Le charme du noyau ancien contraste avec un village de fond de vallée assez banal et résidentiel, accroché à sa départementale. Il s’agit pourtant d’un lieu important géographiquement, à la charnière de deux vallées. E - T R O I S E L E M E N T S C L E F S D A N S L ' O R G A N I S AT I O N DU TERRITOIRE 1234- L ' i mpl a ntati o n du b â ti en pi é mont U ne ac t i v i t é agricole encore très présente L’ eau, un s p e ctacle vivant S y nthès e : la situation de pi é mont, une or g anisation pr é cise du t e rri t oi r e 1 - L ' I M P L A N T A T I O N D U B A T I E N P I E M O N T ntaâtis grantaent, pes En est q 107 1 - L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T d u S a i x Montagne d’Aujour Le Saix 109 1 - L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T d e C h a b e s t a n Montagne d’Oule Chabestan 11 0 1 - L A S I T U A T I O N D E Montagne d’Oule Oze 111 P I E M O N T d ’ O z e 1 - L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T d e S a i n t - A u b a n Montagne d'Oule Saint-Auban d'Oze 11 2 d ’ O z e 1 - L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T d e C h â t e a u n e u f Montagne d’Oule Châteauneuf d’Oze 11 13 3 1 d ’ O z e 1 - L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T d e F u r m e y e r ze 11 4 1 - L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T d e L a R o c h e - d e s - A r n a u d s Massif d’Aurouze La Roche-des-Arnauds Petit Buëch 11 5 1 - L A S I T U A T I O N Montagne de Rabou R b 11 6 D E P I E M O N T d e R a b o u 1 - L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T d e M o n t m a u r Montagne de Montmaur 11 7 1 - 11 8 L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T d e V e y n e s 1 - L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T Pic de La Fayolle 11 9 d e s S a v o y o n s 120 2 - U N E A C T I V I T E A G R I C O L E E N C O R E T R E S P R E S E N T E Les espaces agricoles occupent une grande place dans le territoire. Situés dans les vallées, ils sont en contact direct avec l'urbanisation. Ils constituent un espace commun, à la charnière de plusieurs bourgs. Ces espaces ouverts, généralement en blanc sur les cartes, sont des grilles de lecture du paysage : ils permettent de révéler certains traits identitaires du paysage du territoire. 121 2a- Espaces agricoles mettant en scène les bourgs depuis la route 2c- Espaces ouverts révélant le parcours de l'eau 2b- Espaces ouverts permettant aux hameaux de se regarder 2d- Espaces ouverts et diversité d'occupation des sols 122 2 - U N E A C T I V I T E A G R I C O L E E N C O R E T R E S P R E S E N T E 2a - Des espaces agricoles de mise en scène des bourgs depuis la route ntre sa plaine agricole et son coteau. Il semble que cette lecture de la ages apparaissent alors comme patrimoine et doivent conserver leur bestan ou de Furmeyer permettent la mise en valeur de leur village. p 123 g p La plaine de Furmeyer depuis Chateauvieux 124 2 - U N E A C T I V I T E A G R I C O L E E N C O R E T R E S P R E S E N T E 2b- Des espaces ouverts permettant aux hameaux de se regarder L'espace ouvert permet aux limites bâties d’être en vis-à-vis. Ces parcelles agricoles sont des zones de respiration entre deux espaces construits denses, qui peuvent ainsi se regarder. Elles mettent en évidence d’une part le centre bourg principal, et d’autre part les différents hameaux satellites. Ces espaces agricoles se localisent à La Roche-des-Arnauds et à Rabou. Le village de Rabou et ses hameaux 125 126 2 - U N E A C T I V I T E A G R I C O L E E N C O R E T R E S P R E S E N T E 2c- Des espaces ouverts révélant le parcours de l'eau Certaines parcelles permettent de maintenir un espace ouvert entre la route et la ripisylve du Petit Buëch ou de La Maraise. Ces éléments verticaux continus se détachent au pied des coteaux. Cette végétation particulière serpentant ainsi dans le paysage , le regard du spectateur peut la hment le parcellaire de la vallée. La ripisylve du Petit Buëch à Veynes 127 128 2 - U N E A C T I V I T E A G R I C O L E E N C O R E T R E S P R E S E N T E 2d- Espaces ouverts et diversité d'occupation des sols La diversité de l’occupation du sol dans le val d'Oze révèle une richesse du sol. Des pâtures de moutons et et de chevaux alternent avec des cultures d’avoine, de blé, puis avec des vergers de pommiers et de poiriers. Ainsi, dans cette vallée très étroite, les successions de cultures rythment le paysage et en font tout le charme. La départementale du val d’Oze permet de découvrir tous ces espaces ainsi que le chapelet de petits villages de l'arrière pays de la CC2B. Pâtures à l'entrée de Châteauneuf d'Oze 129 Champs cultivés à l'entrée de Chabestan Vergers à Saint-Auban-d’Oze 3 - L ' E A U , U N S P E C T A C L E V I V A N T L’eau constitue un élément clef du paysage intercommunal. En effet, elle a d’abord contribué à la formation des reliefs actuels, laissant sur la roche les traces de son passage. Elle a creusé les vallées et les vallons, érodé et lissé certaines surfaces, et transporté des matériaux. L’implantation de l’homme s’est faite initialement autour de cette eau. Aujourd’hui, les relations de l’homme à l’eau ont évolué, et elle n’est plus perçue ni utilisée de la même façon. L’eau est un élément fédérateur du territoire. La diversité de ces formes pourrait constituer un véritable attrait touristique (pêche, promenade et relaxation, randonnées, patrimoine bâti... ). On la retrouve ainsi sous plusieurs formes, animant ainsi le paysage des vallées. 3a- Des torrents de large emprise 3b- Des petits torrents en ville 3c- Des canaux d'irrigation, un accompagnement végétal riche 3d- Un patrimoine bâti lié à l’eau 131 Les principaux cours d eau des vallées 132 3 - L ' E A U , U N S P E C T A C L E V I V A N T 3a- Des torrtents de large emprise Savoyons La large rivière sèche du Béoux Les eaux principales du territoire recouvrent une surface importante du territoire. Les larges lits des rivières sont impressionants ; l'eau fait son chemin entre les cailloux blancs. Ils sont d’ailleurs à certains endroits investis pour la pêche, la baignade ou la détente. L'emprise des cours d’eau diminue fortement quand ceux-ci arrivent en ville. Les digues constituent des ouvrages massifs, construits parfois sans prise en compte des éléments environnants. Si les rivières principales possèdent des atouts paysagers, économiques et touristiques, elles n'en restent pas moins dangereuses par les inondations possibles qu'elles peuvent engendrer. Les berges endiguées du Petit Buëch à La Roche-des-Arnauds 133 Les principaux cours d'eau des vallées 134 3 - L ' E A U , U N S P E C T A C L E V I V A N T 3b- Des petits cours d'eau en ville Une promenade le long de L'Epervier à La Roche-des-Arnauds Plusieurs petits cours d'eau traversent les bourgs. Certains de ces cours d'eau donnent lieu à des promenades, comme par exemple le long de La Glaizette à Veynes ou le long de l'Epervier à La Rochedes-Arnauds. Ces torrents constituent des éléments marquants du paysage du territoire, restant à exploiter. La Glaizette à Veynes 135 Les canaux d'irrigation des vallées 136 3 - L ' E A U , U N S P E C T A C L E V I V A N T 3c- Les canaux d'irrigation, un accompagnement végétal riche Une végétation souple aux bords des canaux Les vergers, au bord des canaux Les canaux d'irrigation sont très nombreux dans le territoire mais seuls sont visibles les canaux d'irrigation gravitaire. Ces derniers participent à la richesse du paysage agricole. Ils sont parfois bordés de végétation souple, parfois soulignés par des herbes non fauchées, créant ainsi des lignes fortes dans le paysage. D'autres canaux s'intègrent également bien à l'environnement local, puisqu'il s'appuient sur des pierres de la région, et servent à l'irrigation de vergers. Ces canaux d'irrigation et leurs vocabulaires contribuent à la qualité des paysages de la CC2B. Les canaux d’irrigation soulignés par les herbes non fauchées 137 Toutes les eaux des vallées 138 3 - L ' E A U , U N S P E C T A C L E V I V A N T 3d- Un patrimoine bâti lié à l’eau Dans chaque bourg, on compte au moins un lavoir et une fontaine, parfois plus. Ces constructions témoignent d’une activité domestique passée. Ces aménagements liés à l’eau constituent un petit patrimoine bâti commun à toutes les communes du territoire. Ces anciennes places publiques autrefois vécues comme des espaces de rencontre sont aujourd’hui considérées comme des délaissés ou utilisées en parkings. La place du lavoir à La Roche-des-Arnauds transformée en parking 139 Espace public piéton inexistant devant le lavoir du Saix 4 - S Y N T H E S E : L A S I T U AT I O N D E P I É M O N T, U N E O R G A N I S AT I O N 4a- La situation de piémont : une implantation stratégique par rapport aux éléments naturels Le village piémont se situe à l’articulation entre la plaine et la montagne. Cette situation n’est pas le fruit du hasard : cela permet de garder un certain recul par rapport au torrent, pour ne pas se faire inonder. La plaine, enrichie par des alluvions apportées lors des crues, est une terre fertile cultivée. Même si le villlage en piémont ne peut pas s’étendre trop en hauteur à cause des éboulements, le fait de s’installer près de la montagne permet d’être à proximité des nombreuses sources, et d’utiliser les eaux de celles-ci pour des usages domestiques (lavoirs, fontaines...). L’ensoleillement est aussi très important dans cette disposition : le village se positionne juste à l’endroit où le soleil va être le plus présent tout au long de la journée, sur l’adret. 4b- Le village piémont est au coeur de toute une économie, articulée entre plaine et montagne . - l’économie agropastorale- C’est grâce à la maîtrise de l’eau que le village peut avoir une activité agropastorale. Les habitants réussissent, par le biais de canaux d’irrigation, à arroser les plaines. Cela leur permet de les cultiver et de produire du fourrage pour nourrir les moutons en hiver. Les bergeries sont implantées dans le village, ou un peu plus en hauteur. Dans ce type d’élevage, les moutons restent toute l’année sur place: l’hiver dans la bergerie, et l’été sur les pentes ou dans les plaines. Cette économie agropastorale ouvre la plupart des paysages, et apporte une biodiversité : coexistence de plaines fourragères et de landes à genêts cendrés qui ne se referment pas 140 PRÉCISE DU TERRITOIRE 4 - S Y N T H E S E : L A S I T U AT I O N D E P I É M O N T, U N E O R G A N I S AT I O N - L’économie du boisLa position du village en pied de montagne est une situation stratégique pour réceptionner le bois venant des collines et des montagnes plus hautes, ou celui venant des boisements qui sont sur l’autre versant moins ensoleillé (l’ubac). Traditionnellement, le bois était amené, soit par flottage (comme à Rabou), soit par un système de cordages passant par dessus la montagne (comme à La Roche-DesArnauds). L’économie du bois était fortement liée à celle de l’eau. En effet, c’était grâce à l’utilisation de l’énergie hydraulique que le bois pouvait être travaillé dans les scieries. Il y était transformé en bois de gros oeuvre, pour la construction des maisons, ou pour les traverses de voies de chemin de fer. Le bois était aussi travaillé pour avoir des outils de travail agricole (fourches, pelles...), qui servaient à la culture de la plaine. L’eau servait aussi à avoir de la glace. Certains terrains étaient travaillés en décaissé pour pouvoir piéger l’eau, et former ainsi une glacière (voir annexe n°1). Ici encore, eau et bois étaient liés car la sciure de bois des scieries permettait de conserver la glace jusqu’au mois de mai. - L’économie de la lavande Le village se situe non loin des terrains pentus sur lesquels poussent les lavandes : elles sont donc facilement accessibles. L’économie de la lavande était très dépendante du bois. Sans bois, il n'y avait pas de feu pour permettre d’extraire l’huile essentielle de lavande. Les distilleries s’installaient dans le village et l’huile essentielle de lavande pouvait ainsi être commercialisée. 141 PRÉCISE DU TERRITOIRE SYNTHÈSE : La logique du village de piémont, à l'articulation entre la plaine et la montagne 142 4 - S Y N T H E S E : L A S I T U AT I O N D E P I É M O N T, U N E O R G A N I S AT I O N PRÉCISE DU TERRITOIRE Conclusion : L’implantation des bourgs et villages en piémont est non seulement fondée sur une géographie (risques, exposition favorable...), mais aussi sur une économie. Dans cette situation, le village est une place forte dans laquelle se concentrent les savoir-faire : on y transforme des matières premières en produits consommables. On est dans une logique de complémentarité des milieux : l’économie de la plaine et l’économie de la montagne sont liées, et même dépendantes l’une de l’autre. L’implantation du bâti prend en compte l’importance de chacun de ces milieux. L’espace de la plaine est capital pour la survie du village : pour l’économie, on construit des villages denses. En ce sens, cet urbanisme économe en terre, bien qu’hérité du passé, apparaît aujourd’hui parfaitement «durable». Le village, qui se situe à l’articulation entre ces deux milieux, organise le territoire en fonction de cette économie. Ces espaces proches du village ont permis le développement d’une économie locale autosuffisante. Ce dernier point est très important car sur le site, cela permet d’avoir une richesse et une diversité des paysages et des milieux. Des déroulés de montagnes vierges de toute urbanisation qui sont l’arrière-plan d’un tableau dans lequel l’ouverture de la plaine cultivée met en scène le village dans sa situation. Pourtant, lors de nouvelles implantations, nous avons pu constater que l’installation dans ce territoire ne se faisait plus systématiquement à l’articulation entre la plaine et la montagne. Nous nous sommes attachées à comprendre les différents processus qui ont fragilisé la logique d’implantation en piémont. Ces processus sont d’orde différent : processus socio-économiques, techniques... 143 F- LES D YN AMIQU ES D 'EVOLUTIO N 1 - Ve rs une f ermeture des pa y sa ges 2 - L e s proc e s s us de fragilisation de la l o gique piém ont Un paysage qui se referme 146 1 - V E R S U N E F E R M E T U R E D E S P A Y S A G E S Les cartes ci-contre montrent l'évolution des espaces boisés (vert), du bâti (rouge) et de l'espace agricole (blanc) de1960 à 2006. On remarque que l'espace agricole est en nette diminution. Ce phénomène s'explique par plusieurs raisons : Des déprises agricoles successives Parallèlement à la fermeture de la gare de triage de Veynes (voir annexe n°2), la vallée du Petit Buëch a connu plusieurs vagues de déprises agricoles. Comme le montre les cartes ci-contre, l’espace ouvert voit peu à peu son importance diminuée. Une progression de la forêt La déprise agricole entraînant l'abandon de certaines parcelles, celles-ci s'enfrichent et la forêt gagne du terrain sur la plaine. (Le vert foncé représente l'avancée du bois par rapport à 1960). Par ailleurs, l'évolution de l'élevage a entraîné un mode de pâturage différent. Ainsi, les coteaux s'emboisent de plus en plus. Enfrichement des parcelles agricoles Une progression du bâti La pression urbaine ne cesse d’augmenter face à la demande de logements sur la vallée et les nouveaux bâtis s’implantent en priorité dans la plaine. Face à l’augmentation du bâti et de la forêt, l’espace ouvert est de plus en plus consommé, et les paysages se referment. Emboisement des coteaux 147 2 - L E S P R O C E S S U S D ’ A F FA I B L I S S E M E N T D E LA LOGI QU E 2a- La perte de valeur de l’espace agricole En quelques années, certains facteurs ont conduit l’espace agricole à perdre de sa valeur. La principale raison de cette dévalorisation est l’enfrichement progressif des terrains. Celui-ci a plusieurs causes : -la mécanisationAlors qu’autrefois on cultivait lavandes et fourrages sur les pentes, et que la récolte se faisait à la main, aujourd’hui, c’est la tracteur qui fait ce travail. Il est devenu beaucoup moins rentable de cultiver les pentes. La culture des lavandes a été progressivement abandonnée, et les cultures pour le fourrage se font dans les plaines. -les primes européennes à la vacheSuite à la PAC (Politique Agricole Commune) de 1992, la filière ovine est devenue moins attractive que la filière bovine. Les moutons n’ont pas le même appétit que les vaches, ni ne broutent de la même manière. Un terrain pâturé par des moutons ne se referme pas aussi facilement que s’il est pâturé par des vaches. -les primes européennes à la tête de moutonAlors qu’avant, les petits troupeaux comptaient entre 60 à 100 têtes, les primes européennes poussent aujourd’hui les agriculteurs à avoir des troupeaux d’environ 300 têtes. Dans un contexte de fermes de polyculture et d’élevage, les éleveurs préfèrent l’été, ramasser les foins et envoyer les moutons en transhumance. Localement, il est difficile de trouver des alpages ainsi que des bergers pour garder les moutons. Les moutons voyagent dans des camions jusque dans les Hautes-Alpes. Là-bas, un berger surveille 1500 têtes, si les moutons restaient, il faudrait mobiliser un berger pour 300 têtes : ce serait trop coûteux. La perte de valeur de l'espace agricole 148 P IÉ MON T 2 - L E S P R O C E S S U S D’ A F FA I B L I S S E M E N T D E L A LOGI QU E P IÉ MON T 2b- L'importance des infrastructures -Pour l'implantation du bâti agricoleDestructuration du noyau urbain Pour des raisons pratiques, la route compte pour beaucoup dans la logique d’implantation : on doit pouvoir facilement charger et décharger le foin, ainsi que le bétail. Les directives sanitaires européennes imposent d'implanter les bergeries à au moins 50 mètres du village, renforçant ainsi l’importance de la route par rapport au reste (économie d’espace, lisibilité de la structure urbaine...). A Saint-Auban d’Oze par exemple, les bergeries sont situées en entrée et en sortie de village. Plutôt que de déplacer les bergeries, les nouvelles maisons conservent la distance de 50 mètres et vont consommer des espaces loin du village, éclatant la structure du village. A Furmeyer, la bergerie située à 50 mètres de l’entrée du village et branchée directement à la route, perturbe la lisibilité du village en piémont. Bergerie de Furmeyer, implantée à 50 mètres du village, destructurant le noyau urbain 14 49 9 1 Les bergeries s’impantent un peu en hauteur ou en coeur de village 2 - L E S P R O C E S S U S D’ A F FA I B L I S S E M E N T D E L A LOGI QU E P IÉ MON T -Pour l’implantation des lotissements et des nouvelles maisonsUne volonté individualiste et fonctionnelle Parallèlement à la dévalorisation des terres agricoles, on constate une forte demande demande de grands espaces residentiels des personnes travaillant à l’extérieur des villages, à plusieurs dizaines de kilomètres, ainsi que des personnes voulant une résidence secondaire. Aujourd’hui, la demande de ces nouveaux arrivants est de pouvoir accéder directement à leur logement en voiture, et de pouvoir garer leur(s) véhicule(s) chez eux. Des lotissements, ainsi que des maisons isolées, viennent alors se brancher directement à la route. Cela pose un problème en terme de consomation d’espace. En effet, l’important est de se connecter à la route, qu’elle passe en plaine ou en montagne. Il n’y a plus de logique d’économie d’espace, de densification de centre bourg, mais de situation confortable par rapport à la route. Nouveau lotissement à La Roche-Des-Arnauds, accroché à la route, consommant l’espace de la plaine Une banalisation des entrées de ville Ensuite, on observe une banalisation des entrées de ville, car les maisons s’implantent de la même façon par rapport à la route. C’est la fragilisation de l’identité de chaque bourg. Enfin, il y a un conflit d’usage entre transit et voie locale (passage de nombreux poids lourds, grande vitesse des véhicules...). Cela pose de nombreux problèmes pour le cadre de vie de ces nouveaux habitants, en termes de sécurité, d’agrément, et d’environnement (pollution sonore et ruissellement des eaux de la route dans les jardins). Maisons distribuées de part et d’autre de la route, aux Savoyons (hameau de Furmeyer) 150 2 - L E S P R O C E S S U S D ’ A F FA I B L I S S E M E N T D E LA LOGI QU E P IÉ MON T -Pour l’implantation des commercesLes services ne se s'implantent plus en fonction de l’habitant mais en fonction du passage. En effet, les commerces préfèrent s’installer au bord de la départementale, pour être les accessibles et les plus visibles possible. Une fragilisation des centres Ce processus contribue à fragiliser les centralités des bourgs, qui accueillent de moins en moins de services, et qui finissent par devenir exclusivement résidentielles. Une fragilisation des entrées de ville Ce phénomène affecte aussi les entrées de ville, où l’on trouve des centres commerciaux (E.D et marché U à Veynes), dont les grands gabarits fonctionnent à une échelle différente que les noyaux denses des villages piémont. Le E.D et un garage implantés à une centaine de mètres de l'entrée de la ville, consommant l’espace de la plaine La pharmacie et la boucherie de la Roche-des-Arnauds sont venues se connecter à la route. L’espace créee par cette extension entre la route et les commerces est un parking plutôt qu'une place publique 15 51 1 1 2 - L E S P R O C E S S U S D’ A F FA I B L I S S E M E N T D E L A LOGI QU E P IÉ MON T Un village de piémont -Pour l’implantation des zones d’activités- La zone d'activités qui vient ' h à D994 Une consommation de l'espace de la plaine Les zones d’activités ont elles aussi besoin d’être connectées à la route pour être desservies facilement, et visibles facilement. La départementale devient alors pour elle une "façade commerciale". En raison de leurs grandes tailles, elles consomment une grande superficie d’espace. Les zones d'activités installées le long de la départementale en plein dans la plaine, ne répondent absolument pas à la logique de piémont. la paine La zone artisanale du Boutariq vient directement se brancher à la départementale 152 La zone de la sierie vient directement se brancher à la départermentale 2 - L E S P R O C E S S U S D ’ A F FA I B L I S S E M E N T D E LA LOGI QU E P IÉ MON T 3- Les nouvelles façons d’habiter : -la demande individualisteHistoriquement, pour des raisons d’économie et d’énergie et de matériaux de construction, on venait chercher les murs pignons pour s’appuyer dessus, et pouvoir bénéficier de la chaleur de ses voisins pendant l’hiver. Les villages étaient construits densément, et les maisons s’installaient dans la continuité du noyau initial. Aujourd’hui, la demande de logements est préférentiellement de type individuel, avec une maison au milieu d'une grande parcelle. La volonté d'être au calme entraîne l'implantation de maisons isolées, et souvent entourées d'une haie dense pour isoler le jardin des regards. Une maison peut aujourd'hui parfaitement se passer de ses voisins en hiver, quitte à consommer plus. Le problème de cette forme d’habiter, c’est qu’elle est très consomatrice d’espace. Les maisons peuvent s’installer en plaine ou en montagne et très à l’écart du hameau. De plus, elles s’implantent en général au milieu de la parcelle, ce qui contribue à grignoter l’espace encore un peu plus. Noyau de village dense et maisons mitoyennes Un exemple de consommation d'espace par du mitage dans le village du Saix 15 53 3 1 Maison isolée, en milieu de parcelle, dans la plaine 2 - L E S P R O C E S S U S D ’ A F FA I B L I S S E M E N T D E L A LOGI QU E P IÉ MON T -Les nouveaux modes de constructionLes nouvelles maisons qui s’implantent actuellement sur le territoire sont prévues pour être construites sur des terrains plats. Ces maisons ne s’adaptent plus à la pente. C’est le terrain qui doit sadapter, demandant des travaux de terrassements conséquents. L’habitant ne se préoccupe plus du type d’espace qu’il habite : plaine ou montatgne. Cela témoigne bien de la disparition d’une logique où chacun de ces milieux compte en tant que ressource essentielle au village. Ce mode d'implantation nie totalement son environnement. Les paysages deviennent anachroniques, réunissant des éléments aussi disparates les uns que les autres. L'unité paysagère s’en trouve détériorée. Une maison s’insérant dans la pente aux Baux 155 Une maison inadaptée à son environnement, faite pour être construite sur un terrain plat, à la Roche-des-Arnauds La nouvelle logique des villages de piémont : - Implantation des nouveaux bâtis le long de la départementale - Urbanisation linéaire - Consomation des espaces agricoles - Abandon du - Banalisation La nouvelle logique des villages ne s’appuie plus sur une situation initiale de piémont 156 2 - L E S P R O C E S S U S D ’ A F FA I B L I S S E M E N T D E LA LOGI QU E P IÉ MON T Conclusion : Ces processus sociaux-économiques font qu’aujourd’hui, la logique de complémentarité des milieux n’existe plus. La délocalisation des productions (lavande, moutons) et la départementale ont contribué à fragiliser les espaces de production qu’étaient auparavant la plaine et la montagne. Les nouvelles implantations ne se font plus dans une logique d’économie d’espace par rapport à ces milieux. La plaine est vécue comme un espace potentiellement urbanisable. C’est une logique délocalisée et à court terme, puisqu’une fois urbanisée, la plaine ne pourra plus être le support d’aucune production. Le problème est que les espaces produits par ces logiques n’ont pas la même qualité paysagère. Les villages se banalisent, et si l’on continue, l’implantation en piémont, qui faisait l’identité du territoire en donnant une forte valeur ajoutée aux paysages, ne se lira plus du tout. La question qui se pose alors par rapport aux nouvelles installations est la suivante : peut-on recentrer le développement du territoire par rapport à cette logique de piémont ? Quels outils faut-il se donner à l’échelle intercommunale pour construire sans surconsommer les espaces ouverts? Comment conforter cette implantation en piémont pour retrouver une identité commune? Cette logique permettrait de conserver une qualité des paysages. Mais quels projets économiques pourraient voir le jour localement afin d’installer dans la durée un projet de ville en cohérence avec les espaces identifiés comme ressource? 157 G - O R I E N TAT I O N S P O S S I B L E S E T P R I N C I P E S D ' A C T I O N 1 - P o u r une rec o nnaissance paysag è re d es espaces agr i co l es 2 - P our des s i tes bâtis mieux identi f iés 3 - P our une eau r em i se en v a l e u r E X P L I C AT I O N D E L A M E T H O DE Nous venons de voir que les valeurs clefs qui font l’identité du territoire sont menacées par les dynamiques actuelles : - L’urbanisation actuelle ne se fait plus dans une logique de village piémont, entraînant la perte de la structure urbaine - Les espaces agricoles sont de plus en plus fragiles, entraînant la diminution d’espaces ouverts - Les espaces liés à l’eau ne sont pas mis en valeur, voire niés Dans cette partie, nous essayerons de voir comment il est possible d’asseoir ces valeurs paysagères clefs et de stopper de processus de fragilisation. Ainsi, nous donnerons des orientations et des principes d’action concernant ces trois thèmes. - Comment est-il possible d’urbaniser en conservant une logique de village piémont ? - Quels espaces agricoles sont importants à garder ouverts ? - Comment remettre en valeur l’eau et son patrimoine bâti ? 161 1 - P O U R D E S S I T E S B AT I S M I E U X I DE N T IFIE S En se plaçant dans une perspective de développement, on peut se demander où il serait le plus judicieux d'urbaniser. En conservant cette logique piémont déterminée précédemment, plusieurs cas peuvent être définis. Chaque cas est illustré par une coupe de principe. L'urbanisation de chaque commune se fera en tenant compte de son environnement et son implantation actuelle. -Conforter le centre -Construire à la limite de la plaine Plaine Montagne Plaine -Construire en tenant compte des erreurs d'implantation du bâti en piémont -Construire à la limite de la pente Plaine 163 Montagne Montagne Plaine Montagne 1 - P O U R D E S S I T E S B AT I S M I E U X I DE N T I FIE S L'implantation des villages en piémont se plaçait dans une logique d'économie d'espace. Le centre, par définition, se veut plus dense, la périphérie moins. Ici, sont présentés des exemples de structures urbaines (les bâtis sont figurés en rouge, les parcelles en vert) et leur implantation par rapport à la route (en gris), afin d'inciter les communes à avoir une réflexion sur leurr forme urbaine. -Centre : Dans ce contexte, l des murs mitoyens derrière. -Périphérie : On peut ne pas c dense que dans le c possible d'avoir que mitoyennes. Plutôt les maisons en mili un recul par rappor préférable. 165 Les espaces à maintenir ouverts 166 2 - P O U R U N E R E C O N N A I S S A N C E PAY S A G E R E D E S E S PA C E S A G R I C O L E S Comme il a été dit précédemment, les espaces agricoles permettent de révéler des éléments du paysage : - Mise en scène des bourgs depuis la route grâce aux espaces agricoles - Mise en scène des hameaux entre eux - Mise en scène de la ripisylve des cours d'eau - Mise en scène de la diversité d'occupation des sols La carte ci-contre cartographie l’ensemble des espaces ouverts de la vallée et ceux importants à conserver. La majorité de ces espaces ouverts importants suit principalement le fond de vallée. La plaine bien horizontale est propice à l’installation des parcelles agricoles. Les voies de circulation serpentent également dans le fond de vallée. Les espaces à conserver ont été déterminés depuis les départementales, axes les plus pratiqués par les habitants comme par les touristes. Ces espaces agricoles constituent un patrimoine identitaire du territoire et une réserve paysagère intéressante à plusieurs points de vue : - ils offrent un cadre de vie agréable pour les habitants - ils constituent des espaces de production - ils possèdent une valeur paysagère à fort potentiel touristique Une gestion cohérente pourrait permettre de mettre en relation ces éléments pour pouvoir maintenir cette activité agricole garantissant la pérennité de ces espaces. 167 3 - P O U R U N E E A U R E M I S E E N VAL E U R 3a- Pour une remise en valeur des canaux gravitaires Deux moyens d'irrigation existent : les canaux d'irrigation gravitaire et les canaux d'irrigation par aspersion. Chacun des deux systèmes possède des a antages et des incon énients Aspersion : -- Quelques pertes d'eau et présence de l’eau aléatoire - Travaux d’entretien + Canaux utilisés contre les pluies torrentielles et les inondations + Quelques canaux utilisés pour l’énergie ++ Alimentation de la nappe phréatique ++ Biodiversité ++ Attrait paysager et donc touristique ++ Pas de perte d’eau et eau présente toute l'année -+ Travaux d'entretien moins fréquents mais plus massifs ++ Le pression permet d’irriguer les terres au-dessus du canal - Pas d’alimentation de la nappe phréatique par les canaux -- Moins de Biodiversité -- Banalisation du paysage et disparition de l’eau dans certains lavoirs Si les canaux d'aspersion possèdent des avantages pratiques, les canaux d'irrigation gravitaire, eux, possèdent des atouts paysagers et écologiques de grande importance. La disparition des canaux d'irrigation gravitaire entraîne un appauvrissement et une uniformisation des paysages. 169 3 - P O U R U N E E A U R E M I S E E N VAL E U R 3a- Pour une remise en valeur des canaux gravitaires Ici sont présentés des exemples d'utilsation des canaux gravitaires (les bâtis sont figurés en rouge, les parcelles en vert) et leur implantation par rapport à la route (en gris). - Liaison piétonne entre les hameaux - Limite de parcelle récoltant les eaux de pluie, et pouvant irriguer les jardins en contre-bas - En entrée de ville, transition entre un espace ouvert et un espace bâti par l’accompagnement végétal d’un canal ou d’un torrent 170 3 - P O U R U N E E A U R E M I S E E N VAL E U R 3b- Pour une remise en valeur des ouvrages hydrauliques t un patrimoine bâti lié à l'eau aujourd'hui souvent oublié. En aménageant ces espaces, cela permettrait aux villages et aux habitants de retrouver un rapport à l'eau. - Espaces de promenade Les digues de Veynes et de La Roche-Des-Arnauds pourraient faire l’objet d’une promenade, ce qui permettrait d’assurer une continuité et de s’affranchir de la départementale. - Espaces publics Le traitement de lavoirs d’Oze et de Chabestan en espace publics permettrait de conforter une centralité perdue à cause de l’étalement des nouvelles constructions. - Entrées de villages Travailler certains seuils d’entrée des villages permettrait de les mettre en valeur. 17 71 1 1 H - Q U E L Q U E S E S Q U I S S E S D ' I L L U S T R AT I O N S 1 - L e s v i l l ages ayant conservé une impla ntation en piém ont 2 - L e s v i l l ages ayant une implantation en piémont fragilisée E X P L I C A T I O N D E L A M É T H O D O L O G I E La définition des valeurs clefs du paysage de l'intercommunalité et des pistes de réflexion nous a permis de procéder de façon méthodologique pour chaque commune. Nous avons tout d'abord défini deux types de villages : ceux qui ont gardé une logique piémont, et ceux dont cette logique piémont est aujourd'hui de moins en moins lisible. A partir de là, nous nous sommes positionnées dans l'optique d'une urbanisation future (à court terme ) des villages. Nous nous sommes attachées à chercher où il serait possible d'urbaniser afin de renforcer la situation de piémont, ou, dans le deuxième cas, comment composer avec des villages ayant perdu cette logique piémont. Ainsi, en fonction de l'implantation de chaque commune par rapport à son environnement, nous avons délimité l'espace de la «Plaine» et celui du «Piémont», et identifié ce qui nous a sembé être les "erreurs d’urbanisation", c'est à dire tous les bâtiments ne respectant pas cette implantation en piémont. Il peut s'agir de maisons grignotant la plaine, ou de maisons gagnant les coteaux. Les anciens corps de ferme isolés ne sont pas considérés comme perturbant cette logique initiale de piémont. Ensuite, nous avons déterminé des zones potentiellement urbanisables ; il ne s'agit pas de les construire absolument, mais ce sont des espaces où la logique piémont du site bâti serait respectée. Enfin, nous avons réfléchi sur l'eau et les espaces agricoles, de la manière dont ils pouvaient être traités (canaux, promenades...) et sur l'amnénagement des entrées de villes. Certaines communes ont été travaillées de manière plus approfondie à titre d'exemple, dans le but d'ouvrir des pistes de réflexion pour d’autres communes. 1- LES VILLAGES AYANT CONSERVE UNE IMPLANTATION EN PIEMONT 1 - L e s v i l l ages ay a nt conservé une implantation en piém ont - 177 L e S ai x Ch abes t a n Oze S a i nt-A uban d’ Oz e Ch âteauneu f d’ O z e Fu r mey e r 1 a - L E S A I X Montagne d’Aujour Un centre dense 179 Une densification proposée pour le village du Saix, à la limite de la plaine Erreur d Plan des orientations pour le village du Saix 180 1 a - L E S A I X Le Saix est un village entre deux bras d’eau du torrent de La Maraise. Il est composé d’un centre bourg principal en situation de piémont et d’un hameau, les Sarrets. La délimitation des espaces de la plaine et du piémont révèle quelques erreurs de constructions dans la plaine. Des distances par rapport à l’eau doivent être maintenues afin de conserver un espace ouvert, donnant à lire cette position de village en piémont. Actuellement, les entrées de ville sont des ponts fonctionnels, marquant le passage de l’espace de la plaine à l’espace bâti. Il serait simple d'asseoir le seuil du village en s'appuyant sur des éléments existants : une mise en valeur des arbres remarquables aux abords des ponts. Le centre dense composé de maisons mitoyennes (Le Saix) L’urbanisation du village doit respecter la logique de piémont et l’esprit du village tout en utilisant les ressources présentes sur le site. Les nouvelles constructions permettraient de consolider et de densifier le centre bourg. Un canal d’irrigation existant serait utilisé afin d’irriguer les nouvelles parcelles. Deux types d’urbanisation sont préconisées, reprenant la typologie urbaine actuelle : - des «parcelles de transition» à la périphérie du bourg - des «parcelles densifiées» dans le centre du village La périphérie un peu moins dense avec des façades donnant sur la route (Le Saix) 181 Le scénario "catastrophe" Le village du Saix a su conserver un aspect de village piémont. Cependant, nous l'avons vu, certaines constructions viennent fragiliser cette situation, notamment par un mitage de la plaine. Si l’implantation du bâti continue dans ce sens, sans prendre en compte cet état initial, l’espace de la plaine risque d'être de plus en plus consommé. Les conséquences en seront une dévalorisation de l’espace agricole, et une fragilisation de la lecture de village-piémont. Des nouvelles distances entre les nouvelles constructions et le centre bourg apparaîtront, donnant à ces espaces un statut de parcelles agricoles résiduelles. De plus, la logique actuelle va dans le sens de l'individualisme. Les parcelles sont de plus en plus grandes, de plus en plus renfermées sur elles-mêmes. Les nouveaux arrivants s'enclavent derrière des haies denses et persistantes. Auparavant, ces jardins étaient ouverts, rendant le contact ville-espace agricole moins brutal. Des nouvelles maisons induisant la 182 La situation actuelle du Saix, à l'articulation de la montagne et de la plaine Des nouvelles parcelles enclavées, sans lien avec l'espace agricole, et repoussant l'entrée du village Une progression du bourg le long de la route 1 a - L E S A I X Le projet d'urbanisation préconisé Des parcelles de transition à la périphérie du bourg Des nouvelles parcelles sont ouvertes à la construction au-dessus du canal d’irrigation. Les maisons (R+1 ou R+2) sont principalement implantées le long de la route, respectant ainsi la logique du village. Les jardins qui y sont associés sont irrigués par un canal. La transition de l’espace ouvert à l’espace bâti est douce puisqu’elle se fait par la végétation du canal et celle des jardins. Une sensibilisation devra être menée pour favoriser la plantation d’espèces fruitières rappelant les vergers existants, ou la plantation d'espèces indigènes. Des parcelles densifiées dans le centre du village Dans le centre même du village, les parcelles pourront être densifiées. On favorisera les maisons mitoyennes pour éviter la consommation excessive d’espace et pour renforcer la structure dense du village. La façade urbaine donne directement sur la rue, dans la tradition urbaine du village. L 183 La situation actuelle du Saix, à l'articulation de la montagne et de la plaine Des nouvelles maisons mitoyennes, asseyant la structure dense du village 1 a - L E 184 S A I X - A N A L Y S E 1 a - L E 18 85 5 1 S A I X - O R I E N T A T I O N S 1 b - C H A B E S T A N Noyau dense de Chabestan 187 1 b - C H A B E S T A N 1 - L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T d e C h a b e s t a n Erreurs d’urb Plan des orientations pour le village de Chabestan 188 1 b - C H A B E S T A N La position en piémont de Chabestan est tout à fait lisible depuis la route menant à ce village. Quelques constructions sont déconnectées du centre bourg, sans rapport avec lui. Elles consomment l’espace de la plaine et perturbent la lecture de la structure villageoise. Les dernières constructions du village sont un peu loin du centre bourg et sont installées sur un autre coteau. Elles respectent pourtant l’installation traditionnelle du bâti en position de piémont. Cependant, ces parcelles sont très grandes : peu de maisons occupent beaucoup d’espace. Les dernières constructions, des grands pavillons (Chabestan). Des canaux d’irrigation (en bleu sur le plan), déjà présents, sont mis en valeur pour conforter les limites urbaines et favoriser une transition douce entre l’espace ouvert et l’espace privé. Quelques parcelles sont laissées disponibles à l’urbanisation tout en respectant l’installation en pied de coteau et en appuyant le centre bourg. Des distances entre les noyaux sont à maintenir afin de conserver des vues sur les hameaux ou sur le coteau. Un traitement végétal est apporté le long des hangars pour atténuer leur impact visuel aux abords du village. L’impact fort d’un hangar à l’entrée du village de Chabestan. 189 1 b - C H A B E S T A N 190 - A N A L Y S E 1 b - C H A B E S T A N 191 - O R I E N T A T I O N S 1 b - C H A B E S T A N - E T A T Une présence trop importante de la voiture Un bâti de qualité Etat actuel - Place du lavoir à Chabestan 192 A C T U E L Un espace public peu mis en valeur ( p l a c e d u l a v o i r ) Une voie de circulation trop rapide donc dangereuse 1 b - C H A B E S T A N - E T A T P R O J E T ( p l a c e d u l a v o i r ) Végétalisation de l’espace public afin d’atténuer l’aspect trop minéral Mise en valeur de l’espace consacré au piéton Elargissement de l’espace public afin de mettre en valeur le lavoir Etat projet - Place du lavoir à Chabestan Arbre «signal» de l’espace public Rétrecissement de la voie de circulation afin de favoriserr la réduction de vitesse des voitures 193 1 b - C H A B E S T A N - E T A T Un bâti de qualité Un vocabulaire végétal banal 194 A C T U E L ( p l a c e Un revêtement de route qui ne met pas en valeur l’église Une trop grande emprise de la route Une bordure qui valorise le bâti d ’ é g l i s e ) 1 b - C H A B E S T A N - E T A T Plantation du talus afin d’accompagner le volume de l’église P R O J E T ( p l a c e Végétalisation de la pente et installations de marches pour mettre en scène la montée vers l’église Aménagement d’une bordure de même typologie que celle de droite Diminution de l’emprise de la route 195 d ’ é g l i s e ) 1 c - O Z E Nouvelles constructions en arêtes Noyau ancien d’Oze Mitage perturbant la lisiblité de la 197 Erreurs d’ur Plan des orientations pour le village d’Oze 198 1 c - O Z E Le village d’Oze monte assez haut sur son coteau, mais il conserve néanmoins une position de piémont très lisible. Quelques maisons se sont malheureusement installées en plein milieu de l’espace de la plaine perturbant l’épanouissement des parcelles agricoles, petit à petit grignotées. La départementale du Val-d’Oze passe au cœur du village. Les nouvelles constructions ont tendance à s’y greffer en arêtes, en s’installant au centre de grandes parcelles. Cette dynamique ne respecte pas l’installation traditionnelle, qui favorisait les relations avec la route et les autres habitations. Des parcelles semblent libres en bordure de coteau. L’urbanisation de celles-ci permettrait d’éviter une consommation supplémentaire de l’espace ouvert. Un espace est disponible également le long de la mairie d’Oze. Celui-ci doit rester ouvert car il peut être le support d’un espace public. Un aménagement est nécessaire pour le mettre en valeur, mais cet espace est à un endroit stratégique pour le village. Il est en position de belvédère et favorise les relations visuelles entre l’espace ouvert et l’espace bâti. L’entrée du village d’Oze Des nouveaux bâtiments en arêtes 199 1 d 1 - S A I N T - A U B A N - D ’ O Z E L A S I T U A T I O N Montagne d'Oule D E P I E M O N T d e S a i n t - A u b a n Nouvelles constructions gagnant les coteaux Un centre dense 201 d ’ O z e Une densification du centre proposée pour le village de Saint-Auban d’Oze Erreurs d’urb Plan des orientations pour le village de Saint-Auban d’Oze 202 1 d - S A I N T - A U B A N - D ’ O Z E Le village de Saint-Auban d’Oze est dans une position similaire à celle du Saix. Il est pris entre deux bras d’eau qui lui ont permis de garder une densité assez importante en cœur de village. Les maisons sont organisées en village-rue piétionne, ce qui permet aux villageois d’investir eux-mêmes l’espace public. Des bancs et des tables, des végétaux, animent ainsi la rue piétonne de SaintAuban d’Oze. Néanmoins, les nouvelles constructions ont tendance à gagner les coteaux surtout en arrière du village. Elles ne sont pas dans une logique d'implantation en piémont et perturbent la lecture de la structure villageoise. L’espace public investi par les habitants à Saint-Auban d’Oze L’espace ouvert laissé libre et inconstructible permet de conserver une distance à l’eau intéressante et de créer une respiration pour le cœur dense du village. Des parcelles en haut de village permettraient de construire de nouvelles habitations sans consommer l’espace du coteau et sans étendre les limites bâties de l’autre côté du village. Les entrées de villages sont à traiter afin d’affirmer le seuil entre l’espace plaine et l’espace village. Les nouvelles constructions gagnant les coteaux (Saint-Auban d’Oze) 203 1 e - C H Â T E A U N E U F - D ’ O Z E 1 - L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T d e C h â t e a u n e u f d ’ O z e Montagne d’Oule La structure linéaire de Châteauneuf d’Oze 205 Le Drouzet Une densification du centre proposée pour le village de Châteauneuf d’Oze Erreurs d’u Plan des orientations pour le village de Châteauneuf d’Oze 206 1 e - C H Â T E A U N E U F - D ’ O Z E Le village de Châteauneuf d’Oze est installé entre deux coteaux, mais les constructions s’adossent à l’un deux particulièrement. La départementale traverse le village et longe le ruisseau au cœur du village. Des noyaux se sont installés de l’autre côté de ce ruisseau par rapport au centre bourg et deux ponts permettent d’y accéder. L’église domine le village. Le Drouzet dans le coeur du village de Châteauneuf d’Oze La distance entre ces noyaux est à conserver car elle permet de créer une respiration entre les constructions et créé un effet de belvédère sur les reliefs au cantre du village. Le noyau principal (autour de la départementale) est à consolider et à densifier. Pour l'urbanisation future du village, il est préférable d'ouvrir à la construction des parcelles libres au centre pour retrouver un noyau autour de la mairie et des deux ponts. Les entrées de ville sont à travailler pour affirmer les limites urbaines. La structure linéaire du village de Châteauneuf d’Oze 207 1 f - F U R M E Y E R 1 - L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T Montagne de Céüze Bergerie 209 d e F u r m e y e r Une densification du centre proposée pour le village de Furmeyer Plan des orientations pour le village de Furmeyer 210 1 f - F U R M E Y E R Le village de Furmeyer est en position de belvédère au milieu d’un cirque de montagnes. Néanmoins, il peut être considéré comme un village de piémont car il est adossé à un relief et regarde sa plaine. Deux erreurs sont à noter : la bergerie et la maison isolée au sud. La bergerie perturbe l’entrée du village alors que celle-ci est marquée par l’église et son cimetière. La maison isolée est complètement déconnectée du village, consomme inutilement la plaine et regarde le bourg au lieu d’en faire partie. Des traitements comme des alignements d’arbres ou un accompagnement végétal des canaux existants permettrait d’atténuer l’impact visuel de ces bâtiments. Une distance existe déjà entre le centre bourgs et l’église. Cette distance est à conserver car elle permet de passer doucement de l’espace ouvert à l’espace bâti grâce à un aménagement végétal intéressant. La maison au sud, consommant l’espace plaine (Furmeyer) Les nouvelles constructions pourraient se situer au nord du village afin de ne pas consommer l’espace de la plaine, de ne pas monter trop haut sur le coteau et de ne pas perturber la végétation en place. De plus une nouvelle rue pourrait être créée en accompagnement de ces nouvelles constructions et pourra profiter de l’espace de stationnement existant pour s’installer. L’alignement accompagnant l’entrée dans le village de Furmeyer 2 11 2- LES VILLAGES AYANT UNE IMPLANTATION EN PIEMONT FRAGILISEE 2- L e s v i l l a ges a y a nt une implantation en piém ont fragilis ée - 213 L a R o c h e-des -Arnauds R a b ou M o ntm a ur Ve yn e s L e s S av o y o ns (commune de Furmeyer) 2 a - L A 1 - R O C H E - D E S - A R N A U D S L A S I T U A T I O N D E P I E M O N T d e L a R o c h e - d e s - A r n a u d s Urbanisation récente gagnant les coteaux La Roche-des-Arnauds D994 Petit Buëch 215 Urbanisation récente gagnant la plaine 2 a - L A R O C H E - D E S - A R N A U D S La Roche-des-Arnauds est un bourg constitué de deux noyaux : le centre-bourg (à droite sur le plan) et le hameau de La Plaine (à gauche sur le plan). Les centres anciens de ces deux noyaux sont en position de piémont. La pression urbaine et les volontés politiques ont favorisé l’implantation des nouvelles constructions sur l’espace de la plaine et même sur les coteaux. La position de piémont est de moins en moins lisible. Les dernières constructions, des lotissements, consomment excessivement l’espace ouvert avec des parcelles très grandes. Elles n’ont aucune relation avec leur environnement, et les modèles de bâti sont souvent inadaptés à la région. Elles ont une position excentrée, et les déplacements se font alors essentiellement en voiture. Comme précisé dans les parties précédentes, l’espace agricole entre ces deux hameaux est à conserver pour permettre une lecture nette de la position de piémont et une respiration entre les noyaux bâtis. Une logique de consommation d’espace à La Roche-des-Arnauds Les cœurs de villages sont à densifier, des parcelles libres pouvant accueillir des constructions et ainsi unifier l’ensemble bâti. Aujourd'hui, la départementale représente un élément à prendre en compte dans la traversée du village. Un traitement de la D994 en «rue urbaine» est nécessaire afin de ralentir la circulation et de donner une place plus importante au piéton dans le bourg. Une urbanisation au coup par coup, gagnant les coteaux à La Roche-des-Arnauds 217 2 a - L A R O C H E - D E S - A R N A U D S Il i - A N A L Y S E plusieurs quartiers dans le centre de le bourg de La Roche- sément, le plus souvent le long s en lotissements nt à la départementale 218 2 a - L A R O C H E - D E S - A R N A U D S - A N A L Y S E C'est dans le centre et en bord de départementale que se regroupent les services et les espaces publics. Dans la logique actuelle, l'attractivité de la départementale est de plus en plus forte, au détriment du centre. Par ailleurs, une grande partie des espaces publics accrochés à la D994 sont des parkings. La place de la voiture a pris le dessus sur celle du piéton. Implantation des services le long de la D994 et dans le centre dense 21 19 9 2 Implantation des espaces publics le long de la D994 et dans le centre dense 220 Zone urbaine ; des aménagements lourds sur la D994 Zone urbaine ; une emprise large de la D994 En entrée de centre bourg : un alignement de platanes sépare les deux sens de circulation de la D994 En entrée de bourg : un alignement de platanes accompagne le cheminement piéton au bord de la D994 2 a - L A R O C H E - D E S - A R N A U D S - A N A L Y S E Les séquences traversées par la départementale de La Rochedes-Arnauds Les schémas précédents nous ont permis de déterminer le type de séquence d'espace parcouru par la départementale : - Aux entrées de bourg, la départementale traverse un «Espace seuil» : la plaine n’est pas loin, l’urbanisation est moins dense qu’en centre. - Une «Zone urbaine», qui correspond à la séquence où se trouvent les commerces de proximité, le plus grand nombre de parcelles accrochées à la route, et le plus d'espaces publics liés à la départementale. Chacune de ses séquences s'accompagne d'un vocabualire végétal différent. On remarque qu’en entrée de bourg (dans le sens OuestEst), un alignement central de platanes sépare la D994 en deux voies. Ils marquent l’entrée dans l’«espace seuil». En revanche, dans la «zone urbaine», l’alignement de platanes se décale, et appuie des circulations piétonnes sur le côté de la route. Une emprise trop importante de la D994 Les schémas précédents ont montré que la départementale traverse toute une "zone" urbaine (commerces de proximité, habitats, espaces publics), or elle garde un vocabulaire de départementale (îlots directionnels, peinture bleue). L’emprise de la route devient trop importante comparée à celle du piéton. La détermination de ces séquences et leurs vocabulaires différents ont guidé nos choix d’urbanisation et d’aménagements. Des séquences urbaines et de séquences seuils 221 2 a - L A R O C H E - D E S - A R N A U D S - O R I E N T A T I O N S Le projet veut réduire l’emprise de la D994 pour donner plus d’importance aux autres modes de circulation. Ainsi, des circulations douces sont envisagées le long de la D994, incluant pistes cyclables et circulations piétonnes. Celles-ci seront accompagnées d’un vocabulaire végétal différent selon la zone traversersée. Des traversées piétonnes perpendicualaires à la D994 sont aussi préconisées. Arbres existants Projet de circulations douces Arbres du projet Départementale D994 p j 222 p p p A v f ti d t 2 a - L A R O C H E - D E S - A R N A U D S - O R I E N T A T I O N S s séquences déterminent le type d’urnisation choisie. a «zone urbaine», une distinction ene centre et périphérie «zone urbaine» accueillera une urbanition dense le long de la D994, avec des aisons mitoyennes R+1 ou R+2, avec ssibilités de commerces aux rez-deaussée. Les parcelles non accrochées a D994 sont moins denses, de type péhérie. Cependant, elles proposent des rcelles plus denses que parcelles acelles, dans une logique d’économie de space mais aussi de structure urbaine. «espace seuil», un espace ouvert de ansition Espaces de transition entre space ouvert et espace bâti Urbanisation de type centre U b i ti de Urbanisation d type t périphérie é i hé éi Implantation des zones à urbaniser et des espaces de transition en fonction des séquences 22 23 3 2 «espace seuil» présente des jardins irués, à l’entrée du bourg. Ils permettent e transition douce entre l’espace agrile et l’espace bâti. M Une densification proposée à la limite de la plaine pour La Roche-des-Arnauds Erreurs d’u Plan des orientations pour le bourg de La Roche-des-Arnauds 224 tion 2 a - L A R O C H E - D E S - A R N A U D S - O R I E N T A T I O N S Des canaux d’irrigation présents sont utilisés pour guider les nouvelles implantations. Les jardins sont implantés en fonction d’un canal d’irrigation permettant d’utiliser les eaux de ruissellement. - L’urbanisation du centre doit le conforter sans consommer plus d’espace de la plaine. Les grandes parcelles disponibles au cœur du village doivent pouvoir accueillir beaucoup de logements. Des pavillons mitoyens R+2 permettent d'avoir une façade urbaine le long de la départementale. Le rez-de-chaussée accueille des commerces et des services. Ils sont l’occasion d’aménager un espace public au centre. - L’urbanisation à la périphérie est constituée de maisons implantées à proximité de la route. L’urbanisation y est moins dense qu’en centre, les bâtiments pouvant êtres isolés mais aussi mitoyens, avec des jardins privés en arrière des constructions. - Dans les espace seuils, en entrée de bourg, des jardins irrigués sont proposés le long de la D994. Ils s’appuieront sur un canal d’irrigation existant. Ils pourront être attribués aux locataires des maisons mitoyennes. Ils créent une transition douce entre l’espace agricole et l’espace bâti. Un espace public est implanté le long de la D994, permettant des circulations douces. Plan zoomé des orientations pour le bourg de La Roche-des-Arnauds 225 2 a - L A R O C H E - D E S - A R N A U D S - L e s c é n a r i o c a t a s t r o p h e Le scénario "catastrophe" Une perte de la logique piémont La volonté actuelle de la ville est de construire des pavillons individuels proposant de grandes parcelles. Si cette logique se poursuit, les coteaux et la plaine seront de plus en plus touchés. La structure initiale de piémont sera totalement perdue. Le centre sera encore plus fragilisé qu’aujourd’hui. Une absence de réflexion sur l’implantation du bâti dans son environnement Colonisation des pentes, mitage et strucure urbaine dégradée Colonisation de la plaine et consommation de l’espace ouvert De grandes parcelles et des maisons individuelles, même en Jardins On pourra parler de banalisation du paysage et de perte de structure urbaine, puisque tous modèles d’urbanisation proposés sont les mêmes, que ce soit en périphérie ou dans le centre, ou que ce soit en plaine ou sur les coteaux. Le scénario "catastrophe", une logique individuelle d 226 La situation actuelle de La Roche-des-Arnauds 2 a - L A R O C H E - D E S - A R N A U D S - O R I E N T A T I O N S Le projet d'urbanisation préconisé Utilisation des canaux existants utilisés pour irriguer les nouvelles parcelles Des jardins irrigués en entrée de ville, assurant une transition douce entre espace ouvert et espace bâti La situation actuelle de La Roche-des-Arnauds La situation projetée à La Roche-des-Arnauds, dans une logique d’économie de l’espace 22 27 7 2 2 a - L A R O C H E - D E S - A R N A U D S Une très large emprise de la route en entrée de ville - E T A T A C T U E L ( E n t r é e Une limite de ville qui ne cesse d’être repoussée Un espace résiduel pris en étau entre la ville, la voie de chemin de fer, et la route Etat actuel : entrée Est de La Roche-des-Arnauds, une place prédominante de la D994 228 E s t ) 2 a - L A R O C H E - D E S - A R N A U D S Terre plein planté d’un alignement de platanes, comme vocabulaire d’entrée de bourg - E T A T ( E n t r é e E s t ) Utilisation de la voie ferrée comme limite urbaine Construction du quartier des Tournillons (projet lancé par la ville) Etat projet : entrée Est de La Roche-des-Arnauds, transition avec l’espace ouvert 229 P R O J E T Nouvel espace de production irrigué par les canaux existants, espace de transition entre la ville et la plaine Mise en place d’une piste cyclable au bord de la route pour sécuriser les circulations douces 2 b - R A B O U Un hameau satellite de Rabou C t d d R b Mitage sur l’espace coteau fragilisant la structure urbaine 231 Mitage sur l’espace plaine fragilisant la structure urbaine Une densification du centre et des hameaux pour Rabou Erreurs d’u Plan des orientations pour le village de Rabou 232 2 b - R A B O U Le village de Rabou est isolé, situé dans les hauteurs de la vallée du Petit Buëch. Il est constitué d’un centre et de plusieurs hameaux satellites. Les nouvelles constructions ont tendance à s’étaler trop haut sur le coteau et à perturber une lecture claire de ces hameaux. Les distances entre les hameaux sont donc à maintenir (comme précisé précedemment) afin de faciliter leur lecture. L’urbanisation future de ce village est limitée en terme d’espace. Une parcelle semble pouvoir conforter le centre du village. De plus, quelques hameaux pourraient être densifiés afin de renforcer les hameaux existants, tout en conservant l’espace agricole environnant. Le parvis r de l’église est à aménager afin d'avoir un véritable espace public. Celui-ci serait en belvédère sur la vallée, le Petit Buëch coulant au pied de la falaise. Un centre dense et des maisons isolées grignotant la plaine et les coteaux Des constructions installées surr les coteaux et destructurant le village 233 2 c - M O N T M A U R Quartier plus récent, construit en longueur et à flanc de colline 235 Une densification du centre pour Montmaur Erreurs d’urba Plan des orientations pour le village de Montmaur 236 2 c - M O N T M A U R Le village de Montmaur est en recul par rapport à la D994, derrière sa plaine agricole. Il possède plusieurs quartiers : Deux quartiers ont conservé une situation de piémont très claire : - le centre ancien - un quartier plus récent, construit en longueur et à flanc de colline Deux autres ensembles perturbent cette lecture claire: - un quartier implanté sur une butte au Sud du centre ancien - la zone artisanale du Boutariq qui s’est installée le long de la départementale sur la plaine de Montmaur. Un lotissement l’accompagne. L’organisation du quartier plus récent construit en longueur et à flanc de colline apparaît être une bonne solution pour répondre à la demande de logements à Montmaur. Elle permet de conforter le centre ancien en s’implantant au pied du coteau sans consommer plus d’espace de plaine. Le quartier à l’Ouest du village pourrait être densifié pour conforter ce noyau. Espace public au centre du village, à prolonger au pied des maisons de cheminots Le traitement de l’espace public existant au centre du village pourrait être prolongé sur le trottoir longeant les maisons de cheminots afin de permettre une meilleure lecture de la linéarité du village. Une part plus importante devrait être apportée aux végétaux sur cette place pour mieux l’intégrer à son environnement. La lisière du château de Montmaur possède un vocabulaire intéressant : l’alignement d’arbres, qui longe le mur du château, créé une transition entre la plaine et le bâti. Le mur en pierres est ainsi mis en valeur depuis la route, les tours du château se dressent au-dessus de la cime des arbres. La distance entre le centre ancien et le deuxième château du village est à maintenir. La bâtisse est mise en scène par la plaine, qui crée une respiration entre les deux noyaux bâtis. 237 Le château de Montmaur derrière son grand cèdre 2 d - V E Y N E S 239 Une densification du centre pour le bourg de Veynes Erreurs d’u Plan des orientations pour le bourg de Veynes 240 2 d - V E Y N E S La ville de Veynes s’étend le long du coteau. Elle est traversée par la Glaizette le long du centre ancien. Il semble que, depuis trente ans, les constructions se soient implantées dans la plaine entre le centre ancien dense et le Petit Buëch. La départementale scinde le village en deux, déconnecte les quartiers entre eux. De plus, elle est difficile à traverser pour les cyclistes et les piétons. Les entrées de villes sont à requalifier afin d'améliorer la transition entre l’espace de la plaine et la densité de la ville. De plus, un traitement de la départementale en "voie urbaine" ralentirait la circulation. Elle deviendrait ainsi plus perméable aux circulations douces. L'entrée Est de Veynes : un magasin ED et du mitage consommant la plaine de façon démesurée Les abords du torrent de la Glaizette sont le support de liaisons douces entre les quartiers des bords de coteaux à ceux de la plaine. La mise en valeur et l’installation de circulations douces depuis les jardins irrigués par le canal du Bourg jusqu'à la zone HLM permettrait de créer une coulée verte en ville. L’urbanisation de la plaine doit être arrêtée. Les dernières « villas » installées en bord de rivière mitent les parcelles agricoles. Des emplacements pourraient être urbanisés pour densifier les quartiers périphériques au centre ancien. Par exemple, si un parc est aménagé sur le site de l’ancienne gare de triage, les terrains de tennis pourraient être déplacés dans cette zone. L’emplacement alors libéré serait alors urbanisable, ce qui permettrait de densifier le centre bourg. 241 Les nouvelles "villas" implantées dans la plaine, sans relation avec leur envoonnement 242 La zone HLM de Veynes Le centre ancien de Veynes Le quartier «de transition» après la zone HLM Le quartier «transversal» de Veynes 2 d - V E Y N E S - A N A L Y S E urs quartiers qui s’étenëch : t, et caractérisé par un ant à R+1 ou R+2. Les x. La circulation en voiloin du Petit Buëch. Ce sation générale semble re et la zone HLM, qui omposé majoritairement Glaizette. Il s’étend de posé de petits pavillons. r de petits potagers prie. 243 2 d - V E Y N E S - A N A L Y S E La promenade belvédère offrant une vue sur le centre ancien de Veynes et son église, et les potagers en contrebas 244 2 d - V E Y N E S - A N A L Y S E Ces différents quartiers sont reliés par un élément commun, qui pouréléments pittoresques parC2B : s, entourant des parcelles s d'une promenade belvéallant vers le Petit Buëch, 245 2 d - V E Y N E S - O R I E N T A T I O N S 2 d - V E Y N E S - O R I E N T A T I O N S s est l'occasion de raccorade. Elle permettra égalent clef du territoire. e belvédère existante pour sversaux. t également mis en place, d'avoir un aperçu de cette endre vers le Sud, jusqu'à 247 2 d - V E Y N E S - E T A T A C T U E L ( P r o m e n a d e d e l a Un parcours peu lisible du torrent de la Glaizette coulant dans le centre ville de Veynes Des berges peu entretenues, une eau ignorée Etat actuel : la promenade de La Glaizette, juste avant le passage de la D994 248 G l a i z e t t e ) Une route où le piéton n’a pas sa place 2 d - V E Y N E S - E T A T P R O J E T ( P r o m e n a d e d e l a G l a i z e t t e ) Plantation d’un alignement d’arbres qui rend lisible le parcours du torrent dans la ville Mise en valeur des berges pour révéler le parcours de l’eau Etat projet : la promenade de La Glaizette, juste avant le passage de la D994 24 49 9 2 Mise en place d’une circulation douce au bord de la Glaizette a 2 d - V E Y N E S - E T A T A C T U E L ( P r o m e n a d e d e l a G l a i z e t t e ) Haie banale de Cupressus arizonica Un espace public trop exposé à la route et peu utilisé La Glaizette ignorée Manque d’espace consacré au piéton Etat actuel : la promenade de La Glaizette, au niveau de la D994 250 2 d - V E Y N E S - E T A T P R O J E T Elargissement du trottoir longeant la Glaizette ( P r o m e n a d e Plantation d’une haie diversifiée aux abords de la Glaizette d e l a G l a i z e t t e ) Plantation d’un alignement d’arbres pour révéler le passage du torrent Aménagement d’un espace pour les piétons le long de la Glaizette Etat projet : la promenade de La Glaizette, au niveau de la D994 25 51 1 2 2 d - V E Y N E S - E T A T Le choix des essences pour la haie n'est pas en rapport avec la végétation naturelle de La Glaizette A C T U E L ( P r o m e n a d e Absence d’un passage réservé aux piétons Etat actuel : la promenade de La Glaizette, après le passage de la D994 252 d e l a G l a i z e t t e ) 2 d - V E Y N E S - E T A T Plantation d’une haie diversifiée P R O J E T ( P r o m e n a d e Mise en place d’un trottoir pour donner une place aux piétons Etat projet : la promenade de La Glaizette, après le passage de la D994 25 53 3 2 d e l a G l a i z e t t e ) Alignement qui accompagne la liaison Glaizette et HLM 2 d - V E Y N E S - E T A T A C T U E L ( P r o m e n a d e d e l a G l a i z e t t e ) Espace public envahi par les voitures Plantations qui contribuent à l’isolement des barres Mur qui contribue à l'isolement des barres Etat actuel : la promenade de La Glaizette, au niveau de la zone HLM 254 Pas d'espace pour le piéton Pas de lisibilité d’un passage qui mène au centre e ville 2 d - V E Y N E S - E T A T Espaces publics qui s’accrochent à la trame des circulations de la ville P R O J E T ( P r o m e n a d e l a G l a i z e t t e ) Mur sécurisant l’espace public sans pour autant l’isoler Espace public ouvert Promenade continue qui relie les HLM à la Glaizette Etat projet : la promenade de La Glaizette, au niveau de la zone HLM 25 55 5 2 d e Mise en valeur d’une liaison piétonne avec le centre ville 2 e - L E S 257 S A V O Y O N S ( H A M M E A U D E F U R M E Y E R ) Une densificationà la limite de la pente pour le bourg des Savoyons Erreurs d'u Plan des orientations pour le hameau des Savoyons 258 2 e - L E S S A V O Y O N S ( H A M M E A U D E F U R M E Y E R ) Le quartier des Savoyons est un hameau de Furmeyer. Il se situe dans la plaine à l’endroit où le torrent du Drouzet se jette dans le Petit Buëch. Des parcelles céréalières tiennent une distance entre le torrent du petit Buëch et les parcelles bâties. L’organisation des nouvelles maisons le long de la départementale masque la logique d'implantation en piémont du noyau plus ancien. Les parcelles ont toutes une entrée en rapport à la route, mais il n’y a pas de logique d’ensemble. Les Savoyons, des constructions récentes linéaires Un canal d’irrigation est prolongé afin d'avoir une limite claire entre la plaine et le hameau. Le quartier ainsi délimité pourrait être densifié afin de renforcer la position en piémont et de concentrer le bâti. L’entrée Sud doit servir de transition entre l’étroite vallée du Drouzet et les premières constructions afin d’atténuer l’impact de la grande serre. L’entrée Nord permet de traverser le torrent du Petit Buëch. Un aménagement pourrait mettre en valeur la présence de l’eau et servir d’articulation entre les deux vallées. L'accompagnement végétal de l’entreprise de BTP (appartenant à la commune de Veynes) sur l’autre rive du Petit Buëch est à définir afin de diminuer son impact visuel depuis la plaine. La grande entreprise de BTP juste avant l'entrée des Savoyons 259 2 e - L E S S A V O Y O N S Maisons branchées à route sans organisa les unes par rapport autres 260 - A N A L Y S E 2 e - L E S S A V O Y O N S Diminuer l’impact visuel de l’entreprise 26 61 1 2 - O R I E N T A T I O N S Rendre les berges l ibl 2 e - L E S S A V O Y O N S - E T A T A C T U E L Des poubelles en entrée de village rendant l’espace public peu accueillant Etat actuel : entrée par le pont des Savoyons 262 ( E n t r é e d u h a m e a u ) Des beges peu entretenues et peu accessibles 2 e - L E S S A V O Y O N S - Aménagement d’un espace public Etat aprojet : entrée par le pont des Savoyons 26 63 3 2 E T A T P R O J E T ( E n t r é e d u h a m e a u ) 2 e - L E S S AV O Y O N S - E TAT A C T U E L ( E n t r é e d e s S a v o y o n s a p r è s l e p o n t ) Pas d’espace pour les piétons Poubelles en entrée de ville Urbanisation le long de la route Etat actuel : entrée après le pont des Savoyons 264 2 e - L E S S AV O Y O N S - E TAT A C T U E L ( E n t r é e d e s S a v o y o n s a p r è s l e p o n t ) Aménagement d’un espace public minéral en belvédère sur le Petit Buëch Les poubelles sont dissimulées et accessibles Trottoir permettant une mise à distance entre les maisons et la route Etat projet : entrée après le pont des Savoyons 26 65 5 2 Mise en place d’un accès à l’eau C O N C L U S I O N « C’est en créant des relations vertueuses entre communauté établie et milieu que les civilisations passées ont produit un haut niveau de qualité territoriale. Aussi, importe-t-il, pour retrouver cette même qualité territoriale, d’amorcer des actions qui, en créant de la sociabilité, permettent à la société locale (aussi multiethnique, mobile, changeante soit-elle) de s’approprier son territoire et de le valoriser. » A.Magnaghi L’ensemble de cette étude paysagère a largement insisté sur l’organisation très précise du territoire qui a prévalu jusqu’à ces dernières années. Cette organisation peut être résumée en un mot : le PIEMONT. C’est par rapport à cette implantation en piémont que tout le territoire de la CC2B s’est organisé, agencé, composé. Les milieux de la plaine et de la montagne étaient des lieux de production complémentaires indispensables pour l’économie locale ; le village s’installait en piémont, à l’articulation de ces deux systèmes. Cette organisation a préservé la plaine et la montagne de l’urbanisation, ce qui a donné aux paysages de la CC2B leur caractère original et diversifié, dans une logique de «développement durable», et ce, bien avant que le concept n’existe. Or, les dynamiques récentes, et l’étude l’a largement montré également, fragilisent cette organisation d’un territoire de piémont (déprise agricole, primes européennes à la vache et à la tête de mouton, pression urbaine, nouvelles techniques de construction, demande de maisons individuelles…). Sans une forte prise de conscience de cette organisation précise, à laquelle il faut ajouter la valeur paysagère de l’eau et des espaces agricoles des plaines, la vallée du Petit Buëch peut devenir en quelques années une banale banlieue linéaire, allongée sans discontinuité autour de la RD994, offrant une image déqualifiée de son territoire, noyée dans l’aire d’influence de l’agglomération de Gap. Les « zooms » effectués sur quelques points du territoire montrent que la prise en compte de ces valeurs clefs pour la qualité du territoire de la CC2B est possible : dans les réflexions sur les extensions d’urbanisation, les modes de construction, l’aménagement des espaces publics, l’articulation du bâti et du non bâti. La reconnaissance du piémont, de l’eau et des espaces agricoles pour organiser le développement est une source d’inspiration féconde. Pour les secteurs où l’abandon du modèle du piémont est le plus avancé, les esquisses montrent également la nécessité d’une re-composition autour de la RD 994, afin : d’arrêter l’urbanisation linéaire et de préserver les coupures d’urbanisation, d’aménager les transitions bâti/non bâti (entrées de villes), voire de « digérer » la RD dans des dispositions plus urbaines et moins routières. Là encore les éléments clefs qui font l’identité de la CC2B peuvent être réinterprétés pour retravailler ces secteurs fragilisés et regagner la cohérence et l’harmonie sur l’ensemble du territoire. 267 A N N E X E N ° 1 : L E S G L A C I E R E S Les glacières du Buëch représentent un réel patrimoine pour la vallée. La plupart des habitants ignorent l’existence de cette pratique ancienne de leur territoire. C’est en 1882 que Gérard Ginoux décide de profiter des conditions idéales de la vallée du Buëch pour créer «Les Glacières générales du Buëch», notamment à La Roche-des-Arnauds. C’est une activité qui consiste à créer de la glace et à la conserver le plus longtemps possible. Elle est ensuite commercialisée et utilisée quelques mois plus tard. La vallée possédait toutes les conditions nécessaires à cette entreprise : de l’eau en abondance, des températures très froides en période hivernale et une voie de chemin de fer pour l’acheminement de la production. La méthode est assez simple. Dès l’automne, de grandes parcelles enherbées et décaissées sont utilisées en tant que bassin pour stocker les eaux de ruissellement (sur une hauteur d’environ 10 cm). Lorsque la température baisse, l’eau est congelée et se transforme en glace. Il ne reste plus qu’à tracer un quadrillage à l’aide d’un pointeur tiré par des chevaux délimitant ainsi le gabarit des blocs de glace à tailler. À l’aide de scies, les pains de glace sont découpés pour être acheminés vers de grands hangars. Ils y sont conservés entre deux couches de sciures de bois durant plusieurs mois. L'activité du bois et de l'eau étaient donc liées. C’est en 1925 avec l’arrivée de la production de glace industrielle que l’activité s’arrête. Aujourd’hui, une glacière existe encore à La Rochedes-Arnauds. 269 A N N E X E N ° 2 : L A G A R E D E V E Y N E S La gare de triage à Veynes, l’essor économique de vallée Veynes est le nœud ferroviaire des Alpes du Sud, mis en place par le PLM (Paris-Lyon-Marseille), au croisement de quatre grandes lignes de montagne : - Marseille-Veynes depuis 1875 - Grenoble-Veynes depuis 1878 - Veynes-Briançon depuis 1884 - Veynes-Valence depuis 1894 La grande rotonde de Veynes Le premier train arriva dans le département en 1875. La mise en service du dépôt de réparation et des machines aura lieu 10 ans plus tard. La grande rotonde, qui allait devenir l’emblème de Veynes, fut édifiée de 1883 à 1885. Immense bâtiment de 6320m², il comptait 36 voies pour 54 machines. La construction des lignes du dépôt, et leur exploitation amenèrent une nouvelle population. L' arrivée des cheminots allait transformer radicalement la société veynoise. La petite ville de tradition mi-agricole, mi-ouvrière, devient brusquement une cité ouvrière. Devenues inutiles avec l’arrivée du diesel dans les années 55-60, la rotonde se détériorait et la SNCF décida de la démolir en 1971. Sa plaque centrale de 21m de diamètre existe toujours. Le déclin de l’activité cheminote entraîna un fort déclin de la population. De 1968 à 1975, le nombre d’habitants passa de 3578 à 3300, soit une baisse de 6% environ. En 1979, 23% de la population a plus de 65ans. La grande rotonde de Veynes 271 B I B L I O G R A P H I E Li vres : - Buëch et patrimoine, Actes du Colloque de Serres (Hautes-Alpes, 19 et 20 avril 1996), Association départementale de Sauvegarde du Patrimoine du Pays du Buëch et des Baronnies - Le Buëch au fil des conférences (1999-2004), Association départementale de Sauvegarde du Patrimoine du Pays du Buëch et des Baronnies - Le Buëch autrefois, Tome 2, Louis Massot, éditions de la librairie des Haues-Alpes - Le projet local, Alberto Magnaghi, éditions Mardaga - Histoire de Veynes, Christine ROUX, société d’études des Hautes-Alpes - Ca et là dans la Vallée du Buëch, par l’Abbé ALLARD, Imprimerie JC Richaud, GAP - Le comté de La Roche des Arnauds et la haute vallée du petit Buëch, Général Roger Mourès, société d’études des Hautes-Alpes - Les Hautes-Alpes autrefois : métiers, industries et savoir-faire, Thierry Olive, éditions de la librairie des Hautes-Alpes Broc h u r es et parut i ons he bdoma d a i r e s : - Notre Pays, Vallée du Buëch et Baronnies N°86 juin 1975 - Notre Pays, Vallée du Buëch et Baronnies N°110 septembre-octobre 1977 - Notre Pays, Serrois Bochaine et Baronnies N°67 septembre 1973 - Forum départemental de l’eau, Conseil Général des Hautes-Alpes - Les canaux d’irrigation : enjeux de territoire et de société, la ligue de l’enseignement - Le Dauphiné, guide 2006 - Rapport d’activité 2005, Agence de l’eau - Les pays du Buëch et des Baronnies, guide touristique, Syndicat Mixte pour l’Aménagement et le Développement du Pays du Buëch - Le Serrois entre soleil et eaux - Les Pays du Buëch Sites internet : http://tourisme-veynois.com http://wwwtourisme.fr/office-de-tourisme/veynes.htm http://www.buech.com http://www.cc2buech.fr/ 273 R E M E R C I E M E N T S Merci à : Nos commanditaires de la Région : Mme. Baduel, Responsable Service Aménagement et Equipements Urbains Mme. Chauvin, Service Aménagement et Equipements Urbains Mme. Henriot, Chargée de mission DGA Aménagement Mme. Vallon, Mission Management Territorial et Développement Durable À la Communauté de Communes des Deux Buëch : Mme. Maltèse, Directrice de la CC2B Aux maires des dix communes et particulièrement à : Mme. Nivou, Maire de Veynes et Conseillère régionale de la Région Provence-Alpes-Côtes d’Azur M. Chautant, Adjoint à la mairie de La Roche-des-Arnauds et Vice-président de la CC2B M. Fournel, Maire de Chabestan et Président de la CC2B M. Salles, Maire de Saint-Auban-d’Oze et Vice-président de la CC2B M. Uzes, Maire de Furmeyer et Vice-président de la CC2B À nos encadrants et professeurs : M. Folléa, Paysagiste et Enseignant à l’ENSP M. Ricorday, Paysagiste et Enseignant à l’ENSP (Antenne Méditerranée) Aux diverses personnes rencontrées sur le terrain : Mme. Aubin, Directrice de l’Office du Tourisme de Veynes Mme. Lebioda, Responsable d’étude sur les canaux d’irrigation de l’association ADELA M. Blanc, Chargé de l’eau et de l’assainissement à la mairie de Veynes M. Dastrevign, Président de l’ASA du canal du Bourg de Veynes M. Gauthier, Responsable de l’urbanisme à la mairie de Veynes M. Jaulin, Président de l’ASA de la Plaine à La Roche-des-Arnauds M. Massot, Président de l’Office du Tourisme de Veynes M. Pelloux, Agriculteur de Veynes M. Quiblier, Ancien adjoint à la mairie de La-Roche-des-Arnauds M. Reynes, à la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes M. Rosavallon, Ancien président de l’ASA du canal du Bourg de Veynes M. Segretain, Maire de la commune de Montclus et E léveur d’agneaux Aux bibliothécaires des Archives départementales de Gap Aux personnes, qui nous ont hébergé Mme. Kleimberg, Habitante de Serres Patrice, Habitant de Serres 275