Voir les sujets - Concours civils de la Défense
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Examen professionnel pour l’accès au grade de secrétaire administratif de classe exceptionnelle du ministère de la défense au titre de l’année 2016 Mardi 8 mars 2016 de 11h00 à 14h00 Epreuve écrite d’admissibilité -oOo- Rédaction d’une note à l’aide d’un dossier à caractère professionnel ne pouvant excéder trente pages. (durée 3 heures – coefficient : 2) Le dossier documentaire comporte 30 pages, numérotées de 1 à 30. Vérifiez que le dossier est complet. Important : il vous est rappelé que votre identité ne doit figurer que sur la partie supérieure de l’en-tête de la copie ou des copie(s) mis(es) à votre disposition et qu’aucun signe distinctif ne doit apparaître sur la ou les copie(s). Toute mention d’identité portée sur toute autre partie de la copie (dans le texte du devoir, en fin de copie…) ou des copies que vous remettrez en fin d’épreuve entraînera l’annulation de votre épreuve sans préjuger des éventuelles poursuites pénales. De même tout signe distinctif qui permettrait de vous identifier est également interdit. L’utilisation de la calculatrice et de tout autre moyen électronique est interdite. Aucune documentation n’est autorisée. SUJET Vous êtes secrétaire administratif de classe exceptionnelle au ministère de la défense. Votre chef de service, nouvellement affecté, doit prochainement assister à une réunion sur le service militaire volontaire. Dans ce cadre, il vous demande, à l’aide du dossier joint, de lui préparer une note de cinq pages maximum, présentant ce dispositif dans tous ses aspects. DOCUMENTS JOINTS Document n°1 : Centre du Service Militaire Poitou-Charentes – Extrait présentation séminaire des chefs de corps – Bordeaux – 14 octobre 2015 Page 1 Document n°2 : Arrêté du 30 juillet 2015 portant mission et organisation du service militaire volontaire Page 4 Document n°3 : Service civique, service militaire volontaire ou adapté… S’y retrouver dans les dispositifs (Le Monde.fr -11/01/2016) Page 6 Document n°4 : Lancement du service militaire volontaire – brochure du ministère de la défense Page 9 Document n°5 : Service militaire volontaire, juste un effet d’annonce (ifrap.org) – 14/10/2015. Page 11 Document n°6 : Dispositions relatives à l’expérimentation d’un service militaire volontaire – extrait de la loi du 28 juillet 2015 actualisant la programmation militaire (2015 à 2019) Page 18 Document n°7 : Commission de la défense nationale – audition du général Bertrand Clément-Bollée sur le service militaire volontaire (16 juin 2015) Page 19 Document n°8 : Instruction N°1/DEF/EMAT/PS/BORG/ORG_2/323 relative à l’organisation du service militaire volontaire (extrait) Page 30 Document n°1 : Centre du Service Militaire Poitou-Charentes - Extrait présentation séminaire des chefs de corps - Bordeaux - 14 octobre 2015. 1/30 2/30 3/30 Document n°2 : Arrêté du 30 juillet 2015 portant mission et organisation du service militaire volontaire 4/30 5/30 Document n°3 : Service civique, service militaire volontaire ou adapté… S’y retrouver dans les dispositifs (Le Monde.fr – 11/01/2016) Service civique, service militaire volontaire ou adapté… S’y retrouver dans les dispositifs Le Monde.fr | 11.01.2016 à 11h58• Mis à jour le11.01.2016 à 13h42 |Par Les Décodeurs François Hollande (ici en mai à Pointe-à-Pitre) doit annoncer lundi une amélioration du service civique, qui permet à des jeunes entre 16 et 25 ans de s’investir dans une mission d’intérêt général. POOL / REUTERS François Hollande doit annoncer lundi 11 janvier une amélioration du service civique, qui permet à des jeunes entre 16 et 25 ans de s’investir dans une mission d’intérêt général. Ce dispositif est parallèle au service militaire volontaire, au service militaire adapté ou encore à la réserve citoyenne. Le point sur ces différents moyens d’engagement citoyen. 1. 2. 3. 4. 5. 6. Le service civique Le service militaire et volontaire (SMV) Le service militaire adapté (SMA) en outre-mer L’établissement public d’insertion de la défense (Epide) La réserve militaire La réserve citoyenne de l’éducation nationale 1. Le service civique 6/30 Créé en mars 2010, le service civique permet à des jeunes âgés de 16 à 25 ans d’effectuer des missions dans des associations, des collectivités locales ou des établissements publics pendant six à douze mois. La rémunération est fixée à 573 euros net par mois, soit un peu plus qu’un stage. Depuis le 1er juin 2015, ce dispositif est devenu « universel ». Cela ne change pas son statut (il reste facultatif) ni sa rémunération, mais il devrait être plus simple d’y accéder. Alors qu’aujourd’hui seul un candidat sur quatre obtient un service civique, le président s’est engagé à ce que tous les candidats soient acceptés. Mais ce n’est pas encore le cas, faute de missions et de budgets suffisants. Accueillir 150 000 jeunes par an à partir de 2017 devrait demander un effort financier conséquent : le président de l’Agence du service civique, François Chérèque, estime qu’il faudrait y consacrer plus de 600 millions d’euros par an, et la Cour des comptes évoque plutôt un million d’euros. Pour 2016, l’enveloppe prévue est de 391 millions d’euros. 2. Le service militaire volontaire (SMV) Instauré le 1er juillet 2015, il s’adresse aux jeunes Français entre 18 et 25 ans, en difficulté, pour les aider dans la réinsertion. Assuré par l’armée, ce dispositif est marqué par des règles de disciplines strictes et procure une formation professionnelle en six à douze mois, liée aux besoins des bassins d’emplois locaux ou des « secteurs en tension » à l’échelle nationale, comme l’hôtellerie et le BTP. Il permet également d’obtenir le permis de conduire. Les stagiaires touchent une compensation financière de 313 euros par mois. Deux centres sont ouverts pour le moment : l’un à Montigny-lès-Metz (Moselle), depuis la mi-octobre 2015, et l’autre à Brétigny-sur-Orge (Essonne) depuis début novembre. Un troisième doit ouvrir à La Rochelle (Charente-Maritime) le 13 janvier. En avril 2015, François Hollande a assuré que sept centres de SMV seraient ouverts d’ici à 2016. 3. Le service militaire adapté (SMA) en outre-mer Le service militaire adapté outre-mer (SMA) a service de modèle au SMV. C’est un service militaire destiné aux Ultramarins de 18 à 25 ans, sur la base du volontariat. Créé en 1961, il a été maintenu après la suppression du service militaire national, en 1996, au vu de ses bons résultats dans l’insertion professionnelle des stagiaires. Le dispositif accueillait 5 666 jeunes en 2014, avec un taux d’insertion professionnelle de 78 %. 7/30 4. L’établissement public d’insertion de la défense (Epide) L’Etablissement public d’insertion de la défense (Epide) est un programme qui accueille chaque année 3 000 volontaires dans 18 centres répartis sur le territoire français, pour une durée de huit à vingt-quatre mois. A travers un parcours individualisé, sa mission est de favoriser l’entrée dans la vie active de jeunes de 18 à 25 ans très éloignés de l’emploi. En avril 2015, François Hollande a annoncé la création de 1 000 places supplémentaires dans ces établissements d’ici à 2016. 5. La réserve militaire Elle regroupe des citoyens volontaires âgés d’au moins 17 ans prêts à consacrer au moins trente jours par an à l’armée pour une durée d’un à cinq ans. Ils peuvent intégrer la réserve opérationnelle (participation à des opérations, intégration dans des services et états-majors), comme c’était le cas de près de 55 000 personnes fin 2014. Ou bien la réserve citoyenne, pour « participer à la diffusion de l’esprit de défense et constitue un relais des forces armées au sein de la société civile », par des actions de sensibilisation par exemple (environ 3 800 personnes fin 2014). 6. La réserve citoyenne de l’éducation nationale Lancée en mai 2015, elle permet à des citoyens de devenir bénévoles pour l’éducation nationale, en intervenant dans des classes ou en encadrant des activités périscolaires. Il peut ainsi faire profiter de son expertise dans tout type de domaine : histoire, droit, santé, médias, arts… 8/30 Document n°4 : Lancement du Service Militaire Volontaire – Brochure Ministère de la Défense 9/30 10/30 Document n°5 : Service militaire volontaire, juste un effet d’annonce (ifrap.org) – 14/10/2015. Service militaire volontaire, juste un effet d'annonce www.ifrap.org/etat-et-collectivites/service-militaire-volontaire-juste-un-effet-dannonce La loi du 28 juillet 2015 actualisant la programmation militaire pour les années 2015 à 2019 et l'organisation du service militaire volontaire, mettent en évidence que la création du service militaire volontaire (SMV) génère des coûts non négligeables qui auraient pu être évités en décidant la prise en compte de sa mission par le service militaire adapté (SMA), voire l’Établissement public d'insertion de la Défense (EPIDe). La mission du SMV est précisée dans l'article 1 de l'arrêté du 30 juillet 2015 qui stipule que « Le service militaire volontaire a pour but de dispenser à des volontaires stagiaires une formation militaire, une formation civique et morale ainsi qu'une formation professionnelle ». Observation : L'existence d'un « doublon » entre les missions du SMA et de l’EPIDe avait déjà été constatée mais il y a quand même lieu de constater que la mission du SMV est sensiblement identique à celle : 1. du SMA qui est précisée dans l'arrêté du 30 septembre 1991 portant mission et organisation du SMA (article 1) : « Il a pour but de dispenser aux appelés la formation militaire, civique et morale nécessaire à tout combattant et de les préparer à une meilleure insertion dans la vie active lors de leur retour à la vie civile, par une formation professionnelle adaptée ». 2. de l'EPIDe précisée dans l'ordonnance n° 2005-883 du 2 août 2005 relative à la mise en place au sein des institutions de la Défense d'un dispositif d'accompagnement à l'insertion sociale et professionnelle des jeunes en difficulté (article L. 3414-1) : « Il a pour objet l'insertion sociale et professionnelle des jeunes sans diplômes ou sans titres professionnels ou en voie de marginalisation sociale ». En outre, l'EPIDE aurait pu assurer la mission du SMV d'autant qu'au titre de l'insertion professionnelle de ces jeunes : 11/30 3. l'article 23 de la loi n° 2015-917 du 28 juillet 2015 précise que « le ministère de la Défense signe, en tant que de besoin, une convention avec l'établissement public d'insertion de la Défense... », 4. l'article 1 de l'arrêté du 30 juillet 2015 précise que « Les volontaires stagiaires peuvent effectuer une ou plusieurs périodes de stage. Ces formations peuvent être réalisées en partenariat avec l'établissement public d'insertion de la Défense... ». La validation de la formation délivrée par le SMV est précisée dans l'article 1 de l'arrêté du 30 juillet 2015 qui stipule que : « À l'issue du volontariat, il est délivré un certificat d'aptitude personnelle à l'insertion attestant de l'acquisition par le volontaire stagiaire d'un ensemble de savoirs théoriques, mis en pratique tant dans les formations militaire que professionnelle, civique et morale ». Observation : alors que l'EPIDe n'offre pas ou très peu de formation technique, le SMA délivre le Certificat d’aptitude personnelle à l’insertion (CAPI) créé le 5 mai 2006 qui valide l’acquisition de comportements favorables à l’intégration du citoyen dans la société, de compétences professionnelles et de connaissances générales : La durée de la formation délivrée par le SMV est précisée dans l''article 23 de la loi n° 2015-917 du 28 juillet 2015 qui stipule que « Le contrat de volontaire stagiaire du service militaire volontaire est souscrit pour une durée minimale de six mois, renouvelable par période de deux à six mois, et pour une durée maximale de douze mois ». Observation : cette durée de formation est relativement identique à celles : 1. de l'EPIDE : en fonction des besoins du volontaire, de 8 et 24 mois (moyenne : environ 10 mois) ; 2. du SMA : en fonction du profil du volontaire, soit un cursus long (8, 10 ou 12 mois) s'il est sans diplôme et cumule des difficultés de tout ordre, soit un cursus court (6 ou 8 mois) s'il est titulaire d’un CAP ou BEP, ou au chômage depuis un an et plus. Comme pour le SMA, le statut des volontaires du SMV qui « bénéficient de la solde et des prestations en nature prévues réglementairement pour les volontaires stagiaires du service militaire adapté » (confer l'article 23 de la loi n° 2015-917 du 28 juillet 2015), s'appuie sur les dispositions précisées dans le décret n° 2008-955 du 12 septembre 2008 modifié relatif aux volontariats militaires. Les effectifs du SMV qui sont pris initialement en compte sur ceux de l'armée de terre, sont prévus dans le cadre de la loi n° 2015-917 du 28 juillet 2015 (article 5) qui précise que « La réduction nette des effectifs du ministère de la Défense s'élèvera à 6.918 12/30 équivalents temps plein sur la période 2015-2019 ; les évolutions s'effectueront selon le calendrier suivant : (En équivalents temps plein) Évolution des effectifs 2015 2016 2017 2018 2019 TOTAL 2015-2019 0 2300 -2600 -2800 -3818 -6918 « Ces évolutions d'effectifs porteront sur les seuls emplois financés sur les crédits de personnel du ministère de la Défense. Au terme de cette évolution, en 2019, les effectifs du ministère de la Défense s'élèveront ainsi à 261.161 agents en équivalents temps plein ». « À ces évolutions s'ajouteront les augmentations d'effectifs de volontaires nécessaires à l'expérimentation du service militaire volontaire, ainsi que les augmentations d'effectifs éventuelles du service industriel de l'aéronautique ». Concrètement, l'article 22 de cette loi précise que « Jusqu'au 31 décembre 2015, le nombre de volontaires stagiaires ne peut excéder trois cents. Au-delà de cette date, ce nombre peut être porté à un maximum de mille ». Plus précisément, lors de l'audition du Général Clement-Bollée le mardi 16 juin 2015 devant la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale, il a été annoncé que le SMV ouvrirait 200 places à l’automne 2015, puis 300 dès janvier 2016, qui seront portées aux environs de 1.000 à l’automne 2016. De plus, l'article 23 de la loi n° 2015-917 du 28 juillet 2015 précise que « Les volontaires stagiaires du service militaire volontaire sont encadrés par des personnels militaires qui assurent la mission de formateur, assistés de militaires volontaires dans les armées ». Observation : ainsi, ces évolutions d'effectifs supposent que le MINDEF fournisse sur sa ressource l'encadrement militaire du SMV dont le taux est important (100 cadres pour 300 volontaires) à comparer avec celui du SMA: environ 850 pour 5.500 volontaires. Lors de l'audition du 16 juin 2015, il a été précisé, qu'il sera fait appel, en plus des militaires d'active, à des volontaires (nourris et logés) au titre de l'encadrement professionnel pour une solde de 675 €, montant qui peut constituer un handicap à leur recrutement compte tenu que la solde de volontaire technicien du SMA varie entre 900 à 1.600 € nets mensuels, selon le département ou territoire d'affectation, le grade et l'ancienneté du volontaire. Alors que les forces spéciales françaises sont fortement sollicitées dans les OPEX notamment au Sahel et au Moyen-Orient, il aurait été plus judicieux de leur affecter les effectifs budgétaires d'encadrement du SMV (soit environ 300 personnels). Le rapport d'information de la commission des affaires étrangères, de la Défense et des forces armées du Sénat n° 525 du 13 mai 2014 a mis en évidence la nécessité de leur renforcement : 13/30 Lors de l'audition du général de Saint-Quentin commandant le COS (commandement des opérations spéciales) devant le Sénat le 18 mars 2015, il a été mis en évidence qu'à cette date l'augmentation des effectifs dans le cadre de « COS + 1.000 », est de + 150, ces renforts ayant essentiellement bénéficié aux différents états-majors et servi à combler les déficits créés par les déflations de la précédente LPM. Cependant, il n'est pas certain que cet objectif pour lequel il est nécessaire d'obtenir des certitudes dans la durée de la LPM actuelle, soit atteint et que s'il est atteint, il sera suffisant pour permettre au COS d'assurer ses missions dans les meilleures conditions. Le commandement du SMV est précisé dans l'article 3 de l'arrêté du 30 juillet 2015 qui stipule que son commandement est « dirigé par un officier général de l'armée de terre, dénommé « commandant du service militaire volontaire » qui dispose d'un état-major dont le chef le supplée en cas d'absence ou d'empêchement. Observation : la cible en effectifs de volontaires du SMV qui est relativement faible a été détaillée lors de l'audition du 16 juin 2015 : sur les 200 stagiaires pour l'année 2015, 100 iront en Lorraine, 100 dans l’Essonne et 100 autres étant également prévus à l’ouverture en 2016 du centre de La Rochelle. Ce volume d'effectifs assez minime ne paraît pas justifier pas une telle structure de commandement d'autant que le SMV est selon l'arrêté du 30 juillet 2015 (article 1) « institué à titre expérimental à compter du 1er septembre 2015 et pour une durée maximale de vingt-quatre mois ». En vue de réduire les coûts de la masse salariale de l'encadrement du SMV (si tant est que sa création au sein du MINDEF soit opportune), il aurait été plus judicieux de faire assurer sa direction par un des 5 commandements de zone terre dont les responsabilités sont définies dans l'article 2 de l'arrêté du 30 juillet 2015 qui précise que « Le commandant de zone terre exerce vis-à-vis du commandement du service militaire volontaire et des centres du service militaire volontaire relevant de son ressort territorial les responsabilités définies à l'article R. 3222-5 du code de la défense ». 14/30 L'organisation du SMV s'appuie sur les centres suivants : 1. Centre SMV Lorraine, en 2015, basé à Montigny-lès-Metz spécialisé dans les métiers de bouche, du BTP, de l’entretien d’espaces verts et de l’automobile qui préfigurera le futur SMV de la grande région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardennes avec un effectif escompté de 510 places ; 2. Centre SMV Île-de-France, en 2015, à Brétigny-sur-Orge, pour des partenariats avec de grandes entreprises telles que la SNCF et qui devrait passer à 150 stagiaires ; 3. Centre SMV Poitou-Charentes, à La Rochelle, en janvier 2016, spécialisé dans les filières professionnelles à vocation nationale telles que le BTP, avec un effectif prévisionnel de 100 places. En outre, le député, Monsieur Guy Chambefort, souhaite dans le cas où les 3 expérimentations seraient concluantes, un prochain centre de SMV à Varennes sur Allier qui pourrait être celui de la future grande région Auvergne-Rhône-Alpes (confer son site internet). Observation : l'ouverture de ces centres se traduira par des travaux de mise aux normes des infrastructures et des coûts de fonctionnement qui auraient pu être évités si l'EPIDe qui dispose de réelles capacités d'accueil actuellement disponibles, avait pris en charge la mission dévolue actuellement au SMV. En outre, leur commandement des centres sera assuré par des officiers supérieurs (du grade de colonel) pouvant bénéficier de primes de temps de commandement (NBI) et autres avantages qui, non seulement ne sont pas formés à l'encadrement de jeunes en difficulté, mais aussi seraient plus utiles dans des postes de responsabilité de type opérationnel compte tenu de l'engagement des forces armées en OPEX. Le budget consacré au SMV qui sera supporté initialement par l'armée de terre, éventuellement plus tard par d'autres armées, a été estimé lors de l'audition du 16 juin 2015, à environ 40 millions d'euros dont 30 au titre de la masse salariale et du fonctionnement, plus de 10 au titre de la remise au niveau des infrastructures et 1,645 au titre de l'assurance chômage. Observation : ce budget semble bien important s'il est comparé à celui de l'EPIDe (80 millions d'€ qui incluent les loyers versés pour les centres dont l’établissement public n’est pas propriétaire : premier poste de dépense à hauteur de 11 millions d’€) qui a accueilli, en 2014, 3.618 volontaires ; de plus, et même s’il s'agit d'une expérimentation, il aurait été judicieux que soit présentée lors de l'audition du 16 juin 2015 une analyse budgétaire plus fine en détaillant les soldes (incluant les primes et indemnités) et la formation des cadres et des volontaires, les prestations d'hébergement (alimentation-restauration, équipement et entretien des casernes...) et la couverture sociale des volontaires, les prestations de transport (SNCF...), la logistique des centres (fonctionnement divers), les frais de missions et réceptions, le soutien médico-social et autres dépenses diverses... Enfin, compte tenu que le SMV est expérimenté, dans un premier temps, sous tutelle et financement du MINDEF, il aurait été opportun de connaître les possibilités de recours à d'autres ressources financières de différents départements ministériels (ministères de l’Emploi, de la Ville...), du Fonds social européen, des taxes d’apprentissages, des mécénats… La mobilisation du SMV pour des actions de service public est identique à celle du SMA car l'article 23 de la loi n° 2015-917 du 28 juillet 2015 stipule que les jeunes volontaires « peuvent également participer, dans le cadre de leur formation, à des chantiers d'application, à la demande de l’État, des collectivités territoriales, de leurs établissements publics et des associations à but non lucratif déclarées d'utilité publique ». 15/30 Observation : compte tenu que le SMV ne sera pas engagé dans des opérations de sécurité telles que la mission Sentinelle car la formation à l'utilisation des armes ne sera pas assurée contrairement au SMA, quelle contrepartie tirera l'armée de terre qui est fortement mobilisée dans le cadre de VIGIPIRATE, de son effort consenti notamment dans le domaine de l’encadrement des jeunes volontaires (1 cadre pour 3 volontaires) ? Conclusion En 2009, a été créé, en Belgique, un Service militaire volontaire (engagement volontaire militaire initial - EVMI) s’adressant aux moins de 25 ans sans expérience professionnelle qui certes n'a pas le périmètre fonctionnel identique au SMV car il a pour but de constituer un réservoir de forces et n'offre pas de formation professionnelle. Ses résultats décevants présentés dans un article du journal la Libre Belgique publié le 9 juin et mis à jour le 10 juin 2015, reprennent un complément d'informations du ministre de la Défense belge à la Chambre : en 5 ans, de 2010 à 2014, il y a eu 348 incorporations, par rapport aux 840 places ouvertes durant cette période et un taux d'attrition de 57,76 %. En outre, le MINDEF peine à recruter des volontaires pour ses forces armées. Donc, la question primordiale est la suivante : est-ce que le SMV va séduire le public visé ? Déjà en septembre 2010 (source AFP reprise par un article du journal Le Point du 2 septembre 2010), il avait été demandé, à l'occasion de la dissolution du 519éme Régiment du train (La Rochelle) au MINDEF de lancer une expérimentation d'encadrement des jeunes en difficulté par des militaires. Il n'a pas été donné suite à cette sollicitation en justifiant la décision par le fait que ce n'est pas la mission des militaires à une époque, d'ailleurs, où les forces armées étaient fortement engagées dans les OPEX comme c'est le cas actuellement. Effectivement, il existe des services publics et des missions locales spécialisés dans la réinsertion socio-professionnelle des jeunes en difficulté. Dans le contexte actuel, la mission des forces armées du MINDEF est avant tout d'assurer la sécurité du pays, son indépendance, la défense de ses intérêts, le maintien de la paix, la sécurité du monde. S'agissant de la reconversion des militaires, certes la piste décrite lors de l'audition du 16 juin 2015 de créer une passerelle permettant aux cadres militaires qui le souhaitent de quitter prématurément le service actif pour intégrer les équipes encadrantes des centres du SMV semble judicieuse, encore faut-il savoir si les intéressés seront intéressés par ce type de mission ? Faute de créer un dispositif unique de réinsertion professionnelle des jeunes en difficulté, il aurait été plus judicieux de modifier l'article L4132-12 du code de la Défense en incluant les jeunes métropolitains dans le SMA si l'objectif est de faire assurer leur encadrement par des militaires. L'objectif du SMV développé lors de l'audition du 16 juin 2015, soit 1 centre de SMV par future grande région en métropole (au nombre de 13) pour un flux annuel estimé entre 7.000 et 10.000 volontaires par an, semble bien ambitieux notamment au regard de celui initialement présenté pour l'EPIDe qui était de 20.000 volontaires par an alors que selon son rapport d'activité de 2014, 3.618 jeunes ont rejoint cet établissement. De plus, les conditions de vie dans les emprises militaires et la participation aux missions de service public (lutte contre les catastrophes naturelles : feux de forêts, inondations, sécheresses...) qui sont une partie des raisons de la faiblesse du recrutement des militaires du rang dans les armées, pourraient ne pas favoriser une réelle attractivité du SMV. Il aurait été judicieux de connaître les résultats d'une étude comparative entre le budget prévisionnel du SMV et le coût relatif à l'intégration des candidats au SMV au sein du SMA et de l'EPIDe compte tenu des questions posées lors de l'audition du 16 juin 2015 par les 16/30 députés, Joachim Pueyo et Christophe Guilloteau : « Par ailleurs, ne faudra-t-il pas relier à terme le SMV et les établissements publics d’insertion de la Défense (EPIDE), qui s’adressent à un public comparable ? » et « N’y a-t-il pas une forme de concurrence avec le service militaire adapté ? ». Il faudra donc attendre le retour d'expérience en 2016 en vue de juger de l'opportunité de la création du SMV et de sa pérennisation éventuelle compte tenu que la loi du 28 juillet 2015 précise que : • • article 22 : « est créé à titre expérimental, à compter du 1er septembre 2015 et pour une durée maximale de vingt-quatre mois, sous l'autorité du ministre de la Défense, un service militaire volontaire visant à favoriser l'insertion professionnelle des jeunes » ; article 23 : « Au plus tard à la fin du seizième mois suivant le début de l'expérimentation, le Gouvernement adresse au Parlement un rapport d'évaluation proposant les suites à lui donner. Il détaille notamment le coût financier global du service militaire volontaire, ainsi que les modalités de financement mutualisé du dispositif qui pourrait lui succéder ». 17/30 Document n°6 : Dispositions relatives à l’expérimentation d’un service militaire volontaire - Extrait de la loi du 28 juillet 2015 actualisant la programmation militaire (2015 à 2019) 18/30 Document n°7 : Commission de la défense nationale – audition du général Bertrand Clément-Bollée sur le service militaire volontaire – 16 juin 2015. 19/30 20/30 21/30 22/30 23/30 24/30 25/30 26/30 27/30 28/30 29/30 Document n°8 : Instruction N°1/DEF/EMAT/PS/BORG/ORG_2/323 relative à l’organisation du service militaire volontaire (extrait). [ …] […] 30/30