blue montgomery de capita combattre le changement dans le

Transcription

blue montgomery de capita combattre le changement dans le
#80 FEVRIER / MARS 2016 €5
BLUE MONTGOMERY DE CAPITA
COMBATTRE LE CHANGEMENT
DANS LE NOUVEL ENVIRONNEMENT RETAIL
DÉTAILLANT DU MOIS : BURNSIDE, NL
PRÉSENTATION DE MARQUES, SCIENCE DES ACHATS
& BIEN PLUS ENCORE…
TENDANCES AH16/17 : SNOWBOARDS, OUTERWEAR, MASQUES DE SNOWBOARD, SÉCURITÉ EN MONTAGNE, NÉOPRÈNE & HARDWARE SKATE
1
NOUS
Rédacteur en chef Harry Mitchell Thompson
[email protected]
Rédacteur Français et Surf Iker Aguirre
[email protected]
Rédacteur Skate Dirk Vogel
[email protected]
Collaborateur Snowboard Senior
Tom Wilson-North
[email protected]
Rédacteur Anna Langer
[email protected]
Rédacteur SUP Robert Etienne
[email protected]
Graphisme Séréna Lutton
[email protected]
Manageur Médias Numériques Denis Houillé
[email protected]
BONJOUR #80
NAVIGUER DANS L’ÈRE DE L’INCERTITUDE
Dans notre industrie, la météo et les affaires
étaient assez prévisibles. Les saisons se
déroulaient, d’année en année, et le cycle
commercial de A plus B menait à C. Maintenant,
l’incertitude nous lorgne et plus personne ne
sait ce qui l’attend à l’horizon. La planification
devient un jeu de hasard. Pour la communauté
boardsports, la météo joue, en plus, un rôle
essentiel dans la génération de demande. Ceci
étant dit, même si la neige arrivait à temps,
nous aurions une pléthore de nœuds gordiens
à défaire. La complexité de l’environnement
retail accule les marques et les shops contre
un mur. Même si cet hiver a commencé avec
un semblant de stabilité, il suffit qu’un seul
détaillant majeur se lance dans une guerre de
prix discount, pour que toute la structure du
marché s’engouffre dans une fuite en avant.
d’assurer un équilibre sain de la répartition
de valeur entre les acteurs. La mort des
marges, qu’Internet génère décimant marques
et détaillants, souligne l’importance d’une
stratégie combinée de maintien de la valeur.
Marques et détaillants doivent trouver le moyen
de faire face à cette réalité car chacun à
besoin de l’autre. Les magasins en dur offrent
aux marques et à l’industrie une vitrine sur le
monde qui ne peut pas être remplacée par un
quelconque format en ligne. Ce sont ces shops
qui offrent à notre business son identité, ils
sont la clef de voute de chaque scène locale (cf.
p. 45).
L’équipe de SOURCE n’a qu’une hâte :
s’entretenir avec autant de marques, détaillants
et distributeurs que possible, pour débattre
sur ces questions. La saison des salons
professionnels approche, elle sera l’occasion
rêvée pour nous permettre de le faire !
Aujourd’hui, plus personne ne semble capable
Correcteurs
Insa Muth, Marie-Laure Ducos, Sam Grant
Collaborateurs
Jokin Arroyo, Benoît Brecq, Gordon Way,
Fabien Grisel, Franz Holler, Anna Langer,
David Bianic, Siana Ivanova, Gayle Hockin,
Kirtsy Tippett, Joanne Clarke.
Publicité & Marketing
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Comptabilité
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Directeur de publication
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Publié par
ESB
22 Friars Street, Sudbury
Suffolk, CO10 2AA. UK
Boardsport SOURCE est une publication
bimensuel © ESB. Tous droits résrvés.
www.boardsportsource.com
Pour complexifier davantage la donne, le salon
SIA a annoncé le déplacement des dates du
Snow Show à début décembre 2017, imposant
ainsi un changement des calendriers de
précommandes et de production, un processus
qui aura des effets collatéraux indéniables sur
le marché européen et l’organisation de ses
acteurs. La réaction des salons européens
sera un des thèmes à suivre en 2016, mais la
solution devra à tout prix assurer le bénéfice
mutuel de la relation qui unit marques et
détaillants en dur.
Toujours de côté,
Harry Mitchell Thompson & Clive Ripley
Rédacteur en Chef et Directeur de Publication
SOMMAIRE
P.14 NEWS
P.86 TENDANCES AH16/17 : OUTERWEAR MASCULIN
P.17 PRÉSENTATION ISPO
P.97 TENDANCES AH16/17 : SÉCURITÉ EN MONTAGNE
P.18 AVANT-PREMIÈRE :
P.99 SCIENCE DES ACHATS : TORLEIF AARSKOG
LES SALONS PROFESSIONNELS
MYHRE, SESSION, NORVÈGE
P.21 DÉTAILLANT DU MOIS : BURNSIDE, PAYS BAS
P.101 FOCUS SKATE : STEVE DOUGLAS DE DWINDLE
P.23 TENDANCES AH16/17 : SNOWBOARDS
DISTRIBUTION
P.41 TENDANCES : SKATE HARDGOODS 2016
P.105 PRÉSENTATION DE MARQUE : WESTBEACH
P.45 COMBATTRE LE CHANGEMENT DANS LE NOUVEL
P.106 PRÉSENTATION DE MARQUE : MOONSHINE
ENVIRONNEMENT RETAIL
P.108 PRÉSENTATION DE MARQUE : MAMBO
P.49 TENDANCES AH16/17: MASQUES DE SNOWBOARD P.110 PRÉSENTATION DE MARQUE : HEIMPLANET
P.59 RIDE O’METER
P.112 PRÉSENTATION DE FOURNISSEUR : KOROYD
P.62 INTERVIEW GRAND PONTE : BLUE
P.115 GREENROOMVOICE
MONTGOMERY, FONDATEUR DE CAPITA
P.116 NOUVEAUX PRODUITS
P.65 TENDANCES AH16/17 : NÉOPRÈNE
P.123 ZOOM SUR LES MARCHÉS
P.71 DE L’EGOSYSTÈME À L’ECOSYSTÈME
P.134 EVÈNEMENTS
P.74 TENDANCES AH16/17 : OUTERWEAR FÉMININ
P.136 L’ŒIL DU CYCLOPE
Sur la couverture : Rasmus Ostergaard - Tailgate Alaska
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impératif de citer l’auteur, l’éditeur et la source. Les points de vue exprimés dans ce magazine ne sont
pas forcement ceux du Directeur de Publication et de l’Editeur. ISSN # 1478 -4777
13
NEWS
BRAVO SPORTS RACHÈTE PRO-TEC
À DYE PRECISION
Bravo Sports Corp a racheté Pro-Tec à Dye pour un montant non diffusé.
Pro-Tec a été rachetée par Dye Precision il y a trois ans et Bravo a, à
son tour, été rachetée par une société privée de capital investissement
de Los Angeles, Transom Capital Group. Bravo Sports est propriétaire de
marques comme Kryptonics et Darkstar.
GOLDCOAST OUVRE UN CENTRE DE
DISTRIBUTION ET D’ASSEMBLAGE
AUX PAYS-BAS
GoldCoast Skateboards vient d’inaugurer son premier QG européen, Gold
Coast EU, un centre d’assemblage et de distribution basé à Loosdrecht,
Hollande. GoaldCoast est sur le marché européen depuis cinq ans, ce
QG sera le moyen d’améliorer la distribution, le service client et aux
détaillants.
VENTURE SNOWBOARDS REVIENT
Après une fermeture soudaine l’automne dernier, Venture Snowboards
revient pour l’hiver 16/17. Klem Branner et sa femme Lisa, fondateurs
et propriétaires de Venture, accompagnés de leur équipe, concentreront
toute leur énergie à la R&D et au retour de la marque.
SIA SNOW SHOW AURA LIEU
DÉBUT DÉCEMBRE
Le salon américain des sports d’hiver, SIA Snow Show, change ses dates
en 2017 pour “mieux s’aligner avec la réalité des saisons de vente”. En
2017, le salon SIA Snow Show aura lieu du 5 au 7 décembre. Le salon a
annoncé si tôt les dates de l’édition 2017 afin de donner aux marques la
possibilité de s’adapter au changement.
JARDEN RACHETÉE
PAR NEWELL RUBBERMAID
La société-mère de K2, Ride et Volkl, a été rachetée par Newell Rubbermaid.
La fusion devrait permettre une économie de 500 millions de dollars par
an grâce aux synergies opérationnelles. Newell Rubbermaid a valorisé
Jarden à 60$ par action, soit une valeur totale de 15,4 milliards de $.
Les actionnaires Jarden recevront 21$ par action en liquide et 0,862$ en
actions Newell Rubbermaid. La nouvelle entreprise générera 16 milliards
de CA annuel.
BURTON OUVRE DEUX MAGASINS
ENSEIGNE EN SUISSE
Burton a ouvert deux nouveaux magasins : un à Flims et un à Laax. Les shops
offrent les gammes complètes Burton et Anon. Pour fêter l’événement,
Burton a construit un Riglet Park et initié 100 kids au snowboard.
AGENDA LONG BEACH ET “THE POINT”,
UN ESPACE 100 % SURF POUR LA 2ÈME
ANNÉE CONSÉCUTIVE
La saison dernière, Agenda Long Beach a organisé un espace unique : The
Point. Après le succès enregistré, la section 100 % surf du salon revient
en 2016, pour la deuxième année consécutive.
MELON OPTICS EMBAUCHE NEIL SLINGER
Melon Optics vient d’embaucher le vétéran de l’industrie, Neil
Slinger, pour gérer les stratégies de développement et de marché à
l’international. Slinger était European Brand Manager Colour Wear, la
marque scandinave de textile et, auparavant, Directeur des Achats Blue
Tomato.
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#80
LE FONDATEUR DE THE NORTH FACE,
DOUGLAS TOMPKINS,
MEURT DANS UN ACCIDENT DE KAYAK
Le fondateur de The North Face, Douglas Tompkins, est mort à l’âge de
72 ans après un accident de kayak, le 8 décembre dernier, au sud du
Chili. Tompkins est mort d’hypothermie après que son kayak soit resté
coincé dans des eaux vivres. Tompkins avait fondé The North Face avec sa
femme, en 1964, juste avant de créer la marque Esprit en 1968.
VOLCOM NOMME UN NOUVEAU CEO
L’employé Volcom de longue date, Jason Steris, quitte l’entreprise et
l’actuel CEO Action Sports de Kering, Todd Hymel, deviendra CEO de la
marque. Steris avait intégré la marque en 1995 en tant que National Sales
Manager US. Il est ensuite devenu Chief Operating Officer en 1998 pour
ensuite être nommé CEO le 1er janvier 2014. Originaire d’Orange County,
Todd Hymel a déménagé au QG de Kering, à Paris, pour diriger la division
Action Sports du groupe, qu’il a intégré en 2008.
ANIMAL NOMME UN NOUVEAU MANAGING
DIRECTOR
La marque britannique Animal vient de nommer Paul Fowler comme
nouveau Managing Director. Le poste sera officiel à partir de janvier 2016.
Fowler a eu un parcours dans la mode, occupant des rôles de direction
chez Ben Sherman et Nicole Farhi, entre autres.
HEAD RENFORCE SON MARKETING
ET SA DISTRIBUTION EN AUTRICHE
ET EN ALLEMAGNE
Head est sur le point de consolider ses affaires en Allemagne et en Autriche
pour améliorer le marketing et la distribution dans les deux pays. Rainer
Schramm, Directeur de Head Gemany Gmbh, sera aussi responsable de
Head Austria. L’employé de longue date de la marque, Bob Kock, cédera
sa place à la fin de l’année. Walter Zehrer sera le responsable Ventes et
Marketing dans les deux régions pour les catégories Head Performance
Sportswear, Snowboards et Protections. Ralf Eisenhut sera responsable
de la division hiver de la marque dans les deux pays.
BRUNOTTI NOMME ANOUK VAN HAASTER
PR MANAGER
Brunotti a nommé Anouk van Haaster PR Manager de la marque. Van
Haaster compte une expérience solide dans les relations presse mode,
sport, intérieur et voyage. Elle a été PR & Content Manager chez Press
Only Agency pendant six ans.
NIXON OUVRE UN DEUXIÈME
MAGASIN-ENSEIGNE À LONDRES
La marque californienne de montres et accessoires a annoncé l’ouverture
d’un nouveau magasin-enseigne à Londres, au 31 Neal Street, dans le
nouveau centre commercial de Seven Dials. C’est le deuxième magasin de
la marque à Londres, avec celui de Carnaby, à Newburgh Street, ouvert
fin 2014.
UNE TECHNOLOGIE RÉVOLUTIONNAIRE
POUR LES CASQUES SHRED
Shred présente l’INFINITE R.A.A.TM (Infinite Direction Rotational
Acceleration Absorption, patente en cours). C’est un matériau utilisé
dans les casques de la marque et qui imite l’action du liquide céphalorachidien, qui sépare le cerveau du crane pour le protéger des impacts.
Cette nouvelle technologie absorbe les impacts rotatifs sans rajouter du
poids au produit fini.
avant-première
ISPO PRÉSENTATION
MUNICH, 24-27 JANVIER, 2016
ISPO est le salon des sports d’hiver leader avec plus de 2500
marques exposantes et près de 100 000 m2 d’exposition, et une
touche internationale qu’aucun autre salon ne peut égaler. Pour 2016,
il reprend son format traditionnel, du Dimanche au Mercredi, mais la
répartition des halls change. Le segment action sports sera relocalisé
au côté Est du complexe, dans les halls B5, B6 et A6, afin de donner
un accès plus facile depuis la station de métro de Messestadt Ost
et pour créer une communauté action sports plus concentrée. Pour
accueillir les visiteurs de l’entrée Est, les organisateurs développent
un nouvel Action Sports Lounge dans le hall B6. Les exposants,
détaillants, médias et rideurs seront les bienvenus pour boire un coup,
manger et se reposer.
Les marques de snowboard qui exposaient dans le hall A1 se
retrouveront dans le hall B6. La mini-rampe, avec le nouveau
partenaire Munich Mash, et les marques skate et longboard de
l’espace Embassy seront aussi dans le hall B6, qui deviendra un hall
majoritairement dédié aux hardgoods. Les autres plateformes que
vous découvrirez incluent ISPO Inspire, Tailgate Munich (SnowboardFreeriding/Split Boarding), ISPO Tandem Space et Monochrom City,
qui exposera le thème “Dark and Light” en collaboration avec le
collectif d’artistes Stroke, combinant art digital et effets visuels.
Tailgate Alaska revient pour une quatrième édition. Le secteur freeride
gagne en puissance et l’expo mondiale Tailgate Munich célèbrera cette
tendance tout en prodiguant son expérience en termes de sécurité. De
retour aussi pour la 4ème année, vous retrouverez la ISPO Longboard
Embassy (hall B6), où les organisateurs promettent davantage de
soirées, avec des pros et des artistes qui partageront leur vécu avec
les détaillants et les distributeurs. ISPO Inspire aura une nouvelle
Baseline pour 2016 : “Be Part Of The Movement”, pour encourager
l’industrie à s’unir pour le développement durable et donner aux
action sports le temps et l’attention qu’ils méritent. Dans le cadre
d’ISPO Inspire, Greenroom Voice fera équipe avec AIR pour organiser
un espace sur l’économie circulaire, une tendance importante pour
l’industrie des action sports car une grande partie des matériaux
utilisés dans nos produits est d’origine fossile, plastique ou composite.
Dans le hall B5, vous trouverez les marques de snow wear, les
caméras, ISPO Cold Water Surfing et Sneakology. L’ISPO Brandnew
Award sera aussi dans le hall textile. Le premier CWS 2015 eut un
grand succès ; il revient en 2016, au hall B5. Il sera une plateforme
communautaire B2B pour le surf en Europe. Tous les jours, vous
découvrirez des présentations d’experts de l’industrie, dont Gabriel
Davis, représentant Patagonia, le sponsor de la plateforme qui veut
consolider le succès du CWS de l’an dernier : “Ensemble, avec les
autres marques de surf, nous voulons développer la présence du
surf en hiver, à ISPO. C’est un endroit où les surfeurs, l’industrie et
les détaillants peuvent se rassembler pour découvrir les meilleures
innovations surf d’hiver”. Autre nouveauté 2016, la plateforme
Sneakology et son expo #onehundred, avec 100 sneakers triés sur le
volet. Les marques pourront ainsi faire découvrir leurs produits à une
audience élargie.
Dans le hall A6, vous retrouverez aussi l’ISPO Freeski Summit,
sponsorisée par Mips. Vous pourrez suivre des tables rondes,
interviews, expos photos et artistiques et des présentations produits
du meilleur de l’industrie du Freeski et des marques émergentes, le
tout autour d’un bar et d’une zone de relaxation idéale pour échanger
et partager autour du freeski et du backcountry. Dans le centre du
hall, le Camp de Base de l’OSV sera, une année de plus, l’espace
d’exposition commun de 22 entreprises françaises de l’outdoor. C’est
le lieu de rencontre de l’industrie française et l’endroit idéal pour boire
un café, manger un bout, courir le long de La Suite ou organiser des
rendez-vous importants avec des détaillants, distributeurs et autres
contacts-clefs. Cette année vous pourrez voir des défilés de mode
pendant les trois premiers jours du salon qui mettront en avant les
innovations des marques de l’hexagone en plus de quelques surprises
pour donner du rythme aux soirées organisées par l’OSV.
Au fond du hall A6, l’espace SUP sera une partie importante du Water
Sport Village, où les marques pourront présenter leurs produits dans
un bassin de 20 m de long, 10 m de large et 1 mètre de profondeur.
Pendant ISPO, les marques de SUP auront la chance de parler à leurs
clients et la possibilité d’échanger avec des détaillants qui cherchent
des opportunités de croissance dans des marchés en plein essor.
L’autre nouveauté pour le salon ISPO 2016 sera le Swallow Snow
Contest, un rail jam qui aura lieu pendant les deux premiers jours du
salon. L’Action Sports Lounge sera le lieu de rendez-vous pour cet
affrontement sportif où vous pourrez boire un coup et manger un bout
après l’action. Pour marquer la fin de la compétition de jib, le Lundi,
ISPO et Women in Boardsports organiseront une soirée.
Les détaillants auront une présence skate, surf et SUP plus forte que
jamais, en plus des sports d’hiver tant attendus. Le voyage à Munich
n’aura jamais été un déplacement aussi efficient.
www.ispo.com
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avant-première
AVANT-PREMIÈRE : LES SALONS PROFESSIONNELS
SLIDE, 19-21 JANVIER 2016, TELFORD, GRANDE-BRETAGNE
Le Slide reprend ses marques à Telford, dans les Midlands anglais,
volontairement positionné avant l’ISPO à nouveau cette année. Cela
fait de ce salon le premier en Europe à exposer les produits de
sports d’hiver de la saison 2016/17. Ces dates avancées laissent aux
visiteurs plus de latitude pour faire leur sélection, tout en respectant
les dates limites de commande. Ce choix avait payé en 2015, alors
que la fréquentation du public et le nombre d’exposants avaient
clairement augmenté, révélant même un taux de présence de 75 % de
décisionnaires sur le salon.
Le Slide est la seule opportunité pour les détaillants britanniques
d’observer un tel nombre de marques sous un même toit, en faisant
un rendez-vous clé du secteur au Royaume-Uni. Le salon exhibera
un nombre impressionnant de marques sur ses quelques 2 220 m2
d’exposition. En plus d’attirer les marques de matériel qui comptent,
celles de textiles seront légèrement plus présentes lors de cette
édition, sans parler des spécialistes de l’accessoire, comme la
bonneterie et l’optique, également bien représentées.
À l’heure où nous bouclons ce numéro, elles sont pas moins de 250
marques à s’être engagées et notamment : Airhole, Amplid, Arbor,
Atomic, Big Balls Collective, Bent Metal, Bern, Bollé, Buff Headwear,
Columbia, Dakine, Dare, Dirty Dog Eyewear, Dragon, Drake, Endeavor,
Giro, Gnu, Head, K2 Snowboards, Lib Tech, Madison, Melon Optics,
Nike Vision, Nitro, Northwave, Ortovox, Oakley, O’Neill, Patagonia,
Picture, Planks Clothing, Poc, Protest, Ride, Rojo, Rossignol, Roxy,
Salomon, SnoKart, Smith, Sweet Protection, Trespass, Völkl,
Westbeach, Xensr et Zeal Optics. Parmi les nouveaux venus sur le
salon, on compte Big Balls Collective, Blitz Eyewear, Sunny cam, K-nit,
Cuddl Duds, Heat Holders et Xensr, sans oublier les habituées du
Slide, tells que Melon Optics, Man O’Leisure, Dirty Dog, Oakley et Bloc
Eyewear.
Au programme, une présentation du travail de l’association SIGB
(Snowsports Industries of Great Britain) sur l’année écoulée, suivi
d’un forum où tous sont invités à prendre la parole. Parmi les sujets
chauds, la campagne Go UK Buy UK de la SIGB sera évoquée et mettra
à l’honneur les détaillants du royaume. N’oublions pas non plus les
Slide Awards (matériel, textile et accessoires), désignés par un panel
de médias et d’experts du secteur. Les vainqueurs seront annoncés
lors du SIGB ABM, le mercredi soir.
Et pour ceux qui auront assez parlé boulot au cours de la journée, une
session de bowling sera organisée le mardi soir.
Le grand nombre d’hôtels sur site permettra aux visiteurs et exposants
de n’avoir que quelques mètres à parcourir entre leur chambre et le
salon. Pour les autres, Telford se révèle extrêmement bien desservi
par la route et le rail. Le parking gratuit, tout comme les navettes garesalon, feront du trajet une véritable promenade de santé. Ouvert de 9h
à 18h lors des deux premiers jours, le salon fermera à 16h le dernier
jour.
www.slideuk.co.uk
SPORT-ACHAT HIVER, 7-9 MARS, LYON, FRANCE
Pour cette cinquième édition, Sport-Achat continue d’accompagner
les autres événements B2B signés Sport Air : le Snow Avant Première
(tests matériel en station) et le ASAP (consacré au textile, à Annecy).
Après avoir testé les nouveautés sur neige un peu plus tôt, les
détaillants pourront finaliser leurs commandes sur le Sport-Achat.
L’hiver dernier, ils étaient pas moins de 350 exposants, soit 640
marques représentées sur 20 000 m2, pour 3907 acheteurs présents.
Une fréquentation du même ordre est attendue cette année. Situé à
Lyon, le salon bénéficie d’un emplacement idéal pour les détaillants
basés des deux côtés des Alpes.
Un nouvel espace baptisé “Crème Fraîche”, inauguré lors de l’édition
estivale et consacré aux nouvelles marques, sera reconduit en
hiver cette fois, en partenariat avec FIFAS, OSV et EuroSIMA. Seize
marques étaient présentes en été et le chiffre devrait augmenter
pour cette édition hivernale. Situé à l’entrée du salon, l’espace
Crème Fraîche permettra aux visiteurs de découvrir les innovations
et nouveautés avant de parcourir les autres stands du salon. Les
marques les plus remarquées sur l’espace Crème Fraîche seront
récompensées.
Parmi les marques qui ont déjà signé, on notera : 32, 686, Adidas,
Airhole, Bern, Billabong, Black Diamond, Bolle, Brunotti, Capita,
18
Dakine, DC, Deeluxe, Drake, Douchebags, Evoc, Flow, Giro, Head,
Jones, K2, Karakoram, Neff, Nixon, Nitro, Nidecker, Northwave, Now,
Oakley, Osprey, Picture, Poc, Pow, Protest, Patagonia, Quiksilver,
Ride, Rip Curl, Roxy, Smith, Salomon, Shred, Sinner, Slash, SP
Gadgets, Spy, Sweet Protection, Union, Verdad, Volkl, Von Zipper, West
Snowboarding et Yes.
Les horaires d’ouverture seront 8h-19h les lundi et mardi, puis 9h-18h
le dernier jour. Le lundi, à partir de 19h, tous les participants seront
invités à assister à la soirée d’ouverture du Sport-Achat, un moment
de détente comme de réseautage. Le Sport-Achat est un passage
obligé pour l’industrie des sports d’hiver en France : le grand nombre
de produits et de marques exposées permet de mettre à profit au
mieux le temps passé sur le salon. Chaque jour, divers séminaires
auront lieu, recouvrant des thématiques telles que les nouvelles
technologies, les matériaux intelligents ou les synergies entre sport
et monde de la mode. En outre, deux conférences autour du ski seront
organisées. Les organisateurs proposent des tarifs préférentiels sur
les chambres d’hôtel ainsi que des bons de réductions de 20 % sur les
billets de train.
www.sport-achat.com
détaillant du mois
BURNSIDE
Burnside est un magasin boardsports qui offre beaucoup plus que des produits. Basé à Deventer, en Hollande,
Burnside vend de tout, depuis du skate aux hardgoods snow, en passant par l’outerwear. En 2009, ils ont inauguré
leur propre cable park pour la communauté wakeboard locale et, en 2014, ils ont gagné le Vans Shop Riot. Bref,
Burnside est “the real deal” et ils méritent plus que personne d’être le détaillant du mois de ce 80ème numéro.
Quelle est l’histoire de votre shop ?
Herm Golbach était, en 1986, le 1er représentant Vans et Burton des
Pays-Bas. Il ouvre une franchise de l’enseigne Rodolfo en 1988. Ensuite,
il poursuit l’aventure à son compte et crée Burnside. Le shop, en plein
centre de Deventer, s’est vite rempli de snowboards, planches de surf,
skates, bikes et kites. C’était le point de RDV des skateurs de la région.
Après 10 ans d’activité florissante, le shop a quitté le centre-ville pour
s’agrandir avec le premier skatepark indoor des Pays-Bas. De nos jours,
Burnside ne cesse de grandir et inclut un grand espace pro-board shop
avec un service de préparation de snowboards, un skate park indoor
et une entreprise de construction de skateparks. En 2009, nous avons
lancé le Cablepark Burnside, un park de wakeboard rempli d’obstacles,
avec son propre restaurant et une terrasse pour chiller et manger un
bout.
Nous accueillons plus de 10 évènements par an, comme le fameux Vans
Shop Riot, les Burnside Open Championships (BOK series), dans 4
catégories différentes, la (B)rookie Skateboard Cup pour enfants et la
Liquid Force Railbattle pour le wakeboard. Bien sûr, nous ne serions pas
là sans l’aide de nos équipes, passées, présentes et futures. Nous avons
un crew de 12 vendeurs à plein temps, expérimentés et passionnés, qui
bossent “à la Burnside”.
Pour nous il est très important de trouver les boots, les fix ou la board
qui vont le mieux à nos clients. S’ils ne sont pas satisfaits de leur choix,
même après une semaine de ride dans les Alpes, ils peuvent revenir et
échanger leurs produits. Ceci offre à nos clients une paix d’esprit au
moment de l’achat de hardware parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas
se tromper.
Quels sont les avantages d’avoir un shop en dur par rapport à un site
e-commerce ?
Nous croyons que les shops en dur redeviendront de plus en plus
importants à cause des mauvaises expériences du public avec la vente
en ligne. Nous pensons que notre touche personnelle et notre façon de
faire avec nos clients sont un bon compromis pour toutes les parties
prenantes. D’ailleurs, nous ne saurions pas le faire autrement. Nos
clients sont la clef de cette aventure et nous voulons qu’ils reviennent
pour partager leurs expériences et qu’ils emmènent leurs amis avec
eux.
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous n’avez pas de plateforme
e-commerce ?
Burnside a fait le choix de devenir un magasin vivant et pas un
webshop. Nous croyons à 100 % au service et nous pensons que
nous pouvons fournir le meilleur des services avec notre approche
personnelle. Ceci étant, depuis mai 2014, nous offrons une alternative à
la vente en ligne avec notre Burnside Whatsapp Service. A tout moment,
le client a un lien direct avec le shop et nous pouvons lui offrir le
meilleur service possible, toutes les informations nécessaires et même
des photos de ce qu’il recherche.
Sponsorisez-vous des rideurs, des compétitions, etc. ?
Nous avons un team énorme qui inclut les meilleurs skateurs, BMXeurs,
wakeboardeurs et bladeurs (inliners) des Pays-Bas. Ils nous aident à
rester en contact avec les différentes scènes et à donner envie aux
gens de rider, quelle que soit la discipline. Avec notre team Burnside
Skate, nous avons gagné la finale du Vans Shop Riot, en 2014. Nous
sommes fiers de ce résultat. Tous les gars du team ont commencé,
étant marmots, dans notre skatepark et les voir gagner était un
grand moment pour nous. En plus de sponsoriser des rideurs, nous
organisons beaucoup d’évènements. Ainsi nous essayons d’aider de
l’intérieur au développement des différentes scènes et d’apporter une
bonne ambiance autour de ce que nous faisons. Nous organisons des
évènements importants mais le principal est de nous amuser tous
ensemble. “Always look on the burn-side of life.”
Nous sommes toujours surpris de voir à quel point les gens sont
mal informés lorsqu’ils veulent acheter en ligne. Avec notre service
Whastapp, le résultat est nettement meilleur. Nous pouvons dire
honnêtement que nous avons évité à beaucoup de monde de faire des
mauvaises affaires sur des sites de vente en ligne.
Pour plus d’info visitez :
www.burnside.nl
www.burnsidecablepark.nl
www.burnsideconstructions.nl
21
photos: Jones
tendances
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/17 :
SNOWBOARD
L’ISPO ? Déjà ? Il est temps de nous tourner vers les racks de boards et de choisir avec soin les modèles qui vont venir gonfler vos
rayons après cette édition du salon munichois. Après 18 mois rythmés par le retrait de certaines marques, la fermeture d’autres
et quelques restructurations, le climat s’apaise et les planches de demain sont plus intéressantes que jamais.
Découvrez en davantage à travers cette sélection de Tom Wilson-North.
LES MODÈLES-CLÉS : FREERIDE
Les planches directionnelles type big mountain et celles de freeride
concentrent tous les efforts de R&D, à l’image de la Warpspeed de
Capita, qui intègre les attributs (cambre et rayon de courbure) des
modèles Supernova et The Black Snowboard of Death. Sous un châssis
plutôt large, on trouve des extrémités en carbone forgé afin de réduire
les vibrations, ainsi qu’une semelle Omega Mark II faite pour les
vitesses élevées. Chez Rome, la nouvelle Blur a été pensée pour “du
freeride dans les grands sommets européens, sur et en dehors des
pistes”, explique Philipp Kämmerer, directeur commercial : “Il s’agit
d’une évolution de notre cambre Hybrid Positive, une planche qui offre
beaucoup de précision, de puissance et de vitesse.”
Les mêmes qualificatifs reviennent chez Burton au sujet du Gatekeeper,
dernier modèle de la collection capsule Family Tree : “Nous nous
sommes rapprochés de guides un peu partout dans le monde pour
qu’ils nous aident à développer la meilleure planche pour leur métier.
Leurs besoins étaient très intéressants. Le résultat est une planche
plutôt unique à laquelle nous n’aurions pas pensé seuls”, avoue Chris
Cunningham, VP du secteur matériel chez Burton.
De son côté, la Flagship de Jones connaît des améliorations avec un
nose Spoon et un bevel au niveau du tail, ainsi que des fibres de basalte
et de lin pour renforcer un noyau pourtant déjà solide. DC présente
une nouvelle planche de freeride, la Likka Backstrom, et on trouve un
modèle Optimistic revu de fond en comble chez Yes, à mi-chemin entre
la PYL et la 420.
LES MODÈLES-CLÉS : POUDREUSE
En vieillissant, la clientèle s’embourgeoise et n’hésite pas à investir des
euros supplémentaires pour éviter de souffrir du mollet en poudreuse.
Pour y remédier, la très légère Lumberjack de Marhar semble bien
cool, avec sa semelle 3D pour évacuer la neige sur les côtés, comme
la coque d’un bateau. Très joli shape également de la Pow Reaper,
signée Dinosaurs Will Die, ou encore du pro model de poudreuse de
Kazu Kohubo chez Capita, doté d’un noyau bambou, d’un nose spécial
poudreuse et d’un tail tapered.
LES MODÈLES-CLÉS : CARVING
Le carving en coques (pas en plaques) forme désormais une sous-
"Les planches directionnelles type big mountain et celles de freeride
concentrent tous les efforts de R&D."
23
tendances
“C’est une façon de rider que j’apprécie,
lorsque la neige hors-piste n’est pas de
qualité.”
“On dirait bien que la nouvelle génération de rideurs cherche
l’inspiration dans le passé”, évoque Arnaud Repa de Rossignol. “Pas
étonnant de voir les planches asymétriques réapparaître et nous
présentons une version Asym Lite sur notre Trickstick, dotée d’un rayon
de courbure variable au niveau des pointes et des talons.”
LES MODÈLES-CLÉS : FEMMES
Gnu propose une version anniversaire de la B-Pro pour les 20 ans du
modèle, véritable best-seller de la marque, avec sa technologie Mervin
et une dimension écologique, sans oublier son cambre C3 et la MagneTraction. Au niveau des graphismes, il s’agit d’une véritable explosion
de cochons volants et de licornes, dans le plus pur style du modèle. Du
côté de Salomon, on signalera une planche au look très sympa baptisée
la Rumble Fish, à mi-chemin entre la Gypsy et la Sickstick. Chez Smokin
Snowboards, le modèle Judy Jetson représente le futur du freeride
au féminin pour la marque, destiné aux rideuses expérimentées. En
entrée de gamme, Roxy présente deux nouvelles planches fabriquées
respectivement en Autriche et en Asie, la Wahine et la Poppy.
LES MODÈLES-CLÉS : KIDS
Il aura fallu être patient mais voilà enfin qu’un grand nombre de marques
se penche sur cette catégorie, et plus seulement les gros acteurs du
marché. Wi-me offre une planche kid sous forme de pack pour tout
modèle adulte acheté ; une campagne dénommée Rad Dad & Bomb Mom:
“Nous voulons que le nombre de pratiquants progresse à nouveau. Les
gens issus de la Génération Y ont aujourd’hui un travail, une famille, une
maison… On leur tend la main et on les invite à se remettre au snow”,
explique Jeff Lavin. Malin, félicitations à Wi-me.
À l’occasion de son 25ème anniversaire, Never Summer sort une
série de mini Protos allant de 80 à 110 cm, tandis que Jones présente
des planches hautes-performances baptisée Prodigy et destinées aux
jeunes freerideurs. DC propose la Ply Mini et Flow la Micron Snowday:
un dessus en EVA équipé d’un cordon de tractage rétractable et doté
d’un rayon de courbure généreux ainsi que d’une semelle Optix 200.
Chez Flow, on parle de “la première noboard pour kids”. Excitant pour
nos chères têtes blondes.
Photo: Nitro
“En vieillissant, la clientèle s’embourgeoise et
n’hésite pas à investir des euros supplémentaires
pour éviter de souffrir du mollet en poudreuse.”
tendance non-négligeable qui a donné lieu à l’arrivée de modèles
spécifiques. “C’est une façon de rider que j’apprécie, lorsque la neige
hors-piste n’est pas de qualité”, explique Nicholas Wolken de Korua,
succès de la saison dernière. Leurs toutes nouvelles Yoloracer 156 et
Trenchdigger 165 ont été pensées pour les pistes damées et les beaux
virages coupés à pleine vitesse.
Dans la même veine, nous nous réjouissons également du nouveau
programme Snow Surf de Nidecker : des stances plus étroits, plus
d’angle sur le pied avant et une possibilité de canting à l’arrière, pour
retrouver des sensations surf autant en hors-piste que sur les pistes.
Précision : tous les shapes ont été dessinés à la main. Völk s’engouffre
à son tour dans la tendance avec son modèle Pace pensé pour les pistes
fraîchement damées. Avec son profil de type “tapered” et un fishtail, la
planche devrait également exceller en hors-piste.
LES MODÈLES-CLÉS : OLD SCHOOL
Ou comment faire du neuf avec de l’ancien et inversement. Burton
devrait ainsi ressortir un modèle de Craig Kelly en 2016, dans le cadre
de son projet Backyard. Je parierais sur le Brushie Trout. Chez Yes, le
côté rétro s’affiche sur la déco du modèle Optimistic, et Ride a pioché
dans ses archives pour sortir une nouvelle version de la Timeless,
désormais avec un noyau et une face supérieure en alu.
24
LES MODÈLES-CLÉS : FREESTYLE
Si le freestyle all-mountain est votre truc, ne passez pas à côté de la
Gnu Mullair, le nouveau pro model Nicolas Muller au shape directionnel
C3 et au tail légèrement “tapered”. Ce n’est pas tout, il convient
d’ajouter des sidewalls UHMW, une semelle supérieure transparente
et un noyau FSC. C’est l’artiste et ami de longue date de Nico, Alain
Schibli, qui s’est chargé de la déco. Chez Head, on trouve une planche
plutôt intrigante appelée The Pilot et destinée aux rideurs d’âge mur en
quête de side hits, alors que Verdad ressort un pro model Demir Julia
appelé DJXIII. La Paradigma de Amplid connaît, quant à elle, quelques
changements, avec désormais plus de surface aux extrémités et un
insert supplémentaire, reculé, pour les jours de poudreuse. Enfin,
Borealis propose un nouveau modèle, The Glyph, fabriqué de façon
100% écologique, sans aucun processus de nature chimique.
Concernant les modèles de park, la Warpig de Ride refuse les
conventions en ne proposant que deux tailles, small ou large : “La
Warpig est faite pour un style agressif, pour arroser les skieurs et
dominer les parks”, annonce Sean Tedore, global brand director de
la marque. “Sa taille compacte et un rayon de courbure prononcé la
placeront devant dans les courses de derby ou lui permettront de lâcher
les pisteurs en ski.” Tout un programme…
La Burn de Palmer est, de son côté, un petit bijou avec son placage
bois et, chez Arbor, on propose une édition limitée de la Frank April
Westmark. Notre préférée demeure le modèle Ultimate Ride de Salomon,
une planche haut de gamme signée Bode Merrill, avec un shape twin
asymétrique, un rayon de courbure Quadratic Equalizer et une couche
de carbone le long des sidewalls.
tendances
DU CAMBRE, EN VEUX-TU EN VOILÀ
La question du cambre demeure un sujet de dispute, alors David Appel
de DC affirme : “Le rocker, c’est mort. Sans plaisanter, les planches
avec du rocker ou plates n’offrent aucune sensation. Avec ce genre
de planches, l’apprentissage est facile, mais la demande est sur des
cambres classiques ou alors des variantes de cambre hybride.” Le
consensus, un peu partout, va vers du cambre, voire du méga-cambre,
à l’image de la Wi-me Get Awesome 25 mm, ou de la Sender de Lobster
et la Retox de Rossignol. “On y va doucement tout de même, en ne le
proposant que sur un seul modèle, car il faut généralement deux-trois
ans pour que la demande des rideurs pros soit adoptée par le grand
public”, indique-t-on chez Rossi.
“Le rocker, c’est mort.”
Chez Lago Snowboard, la marque de Scotty Lago, les planches sont
produites chez GP87 car Lago voulait “une usine qui soit aussi
passionnée de planches” qu’il peut l’être, confirmant au passage son
intérêt pour le cambre : “On alterne entre parties plates et cambrées
pour obtenir puissance, contrôle et, tout simplement, un meilleur ride.”
Inversement, les planches avec du rocker n’ont pas disparu et se
vendent encore bien, alors que Lib fête les dix ans de la Skate Banana, à
travers une déco spéciale. Marhar confirme également la forte demande
pour des modèles à cambre inversé. On prédit que, l’an prochain, le
haut de gamme sera dominé par des cambres hybrides ou des cambres
intégraux.
TECHNOLOGIES : QUOI DE NEUF ?
Aujourd’hui, la clientèle s’affiche en expert après avoir passé vingt
minutes à fouiller sur Google et il est important de pouvoir se reposer
sur des vendeurs bien formés en magasin.
Les sidewalls en ABS font partie du passé chez Signal, remplacés par
un noyau enveloppé d’uréthane : “Le plastique ABS se révèle assez
inégal et, si mal traité en production, il peut se fissurer ou se délaminer.
En l’enlevant de l’équation, nous sommes sûrs que nos sidewalls sont
en béton”, explique Dave Lee. La marque revisite également les bords de
type cap (semelle supérieure rabaissée sur les carres) avec son
système NCC qui vaut le coup d’œil.
Quant à la construction Climax de Lib Tech, que l’on retrouve sur le
nouveau modèle Travis Rice, elle affiche un meilleur bilan écologique
d’un côté et, de l’autre, plus de sensations sous les pieds, en associant
une semelle supérieure Bio Beans et une stratification en fibres de
magnésium et renforts carbone. Les voisins de Gnu vont plus loin
encore en incorporant sur leur modèle rétro Finsanity des ailerons (oui,
des ailerons !) en alliage d’aluminium aviation de type 6061 T6.
En sus de ces nouveautés, on retiendra que la technologie Kush
Control de Flow se trouve désormais intégralement à l’intérieur de la
planche, tandis que Nitro a optimisé son modèle Koroyd Highlander
et que Bataleon a tout revu de A à Z. Drake a présenté de nouveaux
sidewalls “die-cut” qui ont l’air mortels, et DC abandonne les semelles
supérieures en plastique pour un gain de poids.
"Leader mondial sur le segment splitboard, Jones
travaille avec un nouveau partenaire en production
et continue de faire progresser son offre."
QUI USINE QUOI ?
Ces dernières années, une concentration des différentes usines de
production a été à l’œuvre et la grande majorité des snowboards de
marque sort désormais de chez SWS, Keil, Mervin, NBL, Meditec et
Capita, tandis que le reste de la production provient d’Asie et d’autres
sociétés indépendantes. Les marques citent un certain nombre de
qualités lorsqu’il s’agit de sélectionner un partenaire : production
durable, longévité et livraisons assurées en temps et en heure.
Parmi les changements d’unité de production cette année, on citera
Jones, qui travaille désormais avec SWS après la fermeture de GST,
Amplid passe chez Capita, Drake chez Meditec, et Korua plus Fanatic
feront confiance aux Polonais de NBL. Stepchild relocalise sa production
vers la Chine avec SBF. Flow produira là-bas également, en complément
de l’usine taïwanaise de Playmaker.
Triaaa conserve sa propre unité de fabrication à Davos en Autriche,
alors que West passe désormais au 100 % Swiss Made sur son
modèle La Suprême, fabriqué dans l’usine Zen Factory de Reto Niger à
Interlaken : “Nous voulons offrir à nos clients les plus exigeants quelque
chose d’unique, jamais fait auparavant et qui ne sera jamais refait à
l’identique”, explique David Lambert de West.
Photo: Lib-Tech
PLACEMENT TARIFAIRE
Quasiment toutes les marques présentes dans cet article font de la
vente directe sous une forme ou une autre, ce qui naturellement leur
offre des marges plus confortables. Le résultat, ce sont aussi des prix
publics qui ne grimpent pas outre mesure (en dépit des fluctuations de
devises peu favorables et de coûts de production en hausse) : “Toute
notre gamme se trouve sous les 399 $ (363 ¤)”, cite Jeff Baughn de
Academy. “Nous pensons être capables de produire des planches
de qualité qui dureront plusieurs années tout en conservant un tarif
raisonnable.” Parmi les autres marques, la demande principale se situe
sur des planches comprises entre 449 ¤ et 600 ¤, avec une hausse
sur le segment du haut de gamme, des modèles pas toujours facile à
dénicher. “Nous recevons des emails toute la journée de personnes
demandant où elles peuvent trouver les modèles haut de gamme de
notre Clout Series, alors que les magasins ne les ont pas en stock”,
indique Rob Dow de chez Endeavour.
26
SPLITBOARD
Cette catégorie continue d’afficher une augmentation constante même si
les shops gagnent difficilement de l’argent sur ces modèles : beaucoup
sont remisés et les problèmes de compatibilité sont légion. Mais, à part
ça, le matos est au top. La Tanga Tech de Amplid permet d’éviter à la
stratification carbone de leur modèle Milligram de s’écailler en mode
Photo: Burton
tendances
rando. Borealis présente un splitboard eco-friendly et Rossignol fait
évoluer son XV Split. Arbor introduit un splitboard Brian Iguchi et Lib y
va de son nouveau modèle Travis Rice, un shape directionnel avec un
swallow tail tapered et une construction Firepower.
Leader mondial sur le segment splitboard, Jones travaille avec un
nouveau partenaire en production et continue de faire progresser son
offre : sa technologie Boltless Bridge permet de couvrir toutes les
parties exposées sur la semelle, tandis qu’un bioplastique recouvre
la semelle supérieure pour plus de solidité, et que des carres monopièce rendent l’ensemble plus propre, le tout assemblé par des attaches
Karakoram. À signaler également, l’arrivée prochaine d’un splitboard
Storm Chaser chez la marque.
Salomon fait évoluer ses splitboards deux et quatre pièces avec des
couteaux Plum et des peaux Pomoca sur-mesure, ainsi qu’une nouvelle
interface pour les fixations sur les modèles quatre pièces, afin de
garantir une compatibilité universelle, même avec les fixations avant
de ski de rando. Völk ajoute un Split-Stabilizer sur ses modèles, censé
apporter plus de rigidité en torsion. Smokin Snowboards fait désormais
confiance à Prowder pour les attaches et fixations, et introduit un
modèle féminin, le Judy Split.
DÉCOS
Les goûts et les couleurs, ça ne discute pas, mais la décoration
demeure, quoi qu’il en soit, un critère important lors du choix. Santa
Cruz présente des graphismes signés Jimbo Philipps sur les semelles
supérieures, tandis que Slash propose une collaboration avec Pleasure
Magazine et High Cascade. Loaded poursuit dans son choix du liège
et du bambou, alors que chez Lobster, on collabore avec le microlabel Death Label de Taka Okawa. Light mise sur les couleurs et une
finition glossy qui n’est pas sans rappeler les résines teintées sur
les planches de surf. Chez Vimana, on aime les décos soignées à la
28
Scandinave, réalisées par TheShallowTree, pendant que Stephchild
met à contribution l’artiste américain Henry Jones, sans mentionner
d’autres décos auxquelles la marque devra probablement renoncer de
son propre aveu, afin d’éviter tout litige juridique. Chez Buddybuddy, on
préfère les choses simples avec une semelle supérieure transparente
qui met en valeur la technicité du noyau. Enfin, Nikita décline les motifs
à graines de caféier de sa collection de vêtements techniques.
CONCLUSION
N’en déplaise aux oiseaux de malheur, le business du snowboard est bel
et bien en en vie et même mieux que ça. Aussi longtemps que le client
est satisfait, il n’est pas trop difficile d’écouler des planches de nos
jours. Écoutez donc vos clients au moment de sélectionner vos marques
en magasin et assurez-vous qu’elles soient produites dans des usines
reconnues, sans oublier de choisir un distributeur honnête, capable
d’avoir une vision à long terme des affaires. Côté technique, misez sur
les modèles cambrés, stockez surtout des modèles milieu de gamme,
une poignée dans le haut de gamme, ainsi que quelques planches de
carving pour coques si vous croyez en cette tendance, et vous ne
devriez pas être loin d’avoir tout bon.
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Le retour du cambre
Des planches de carving en coques
Des splitboards qui se perfectionnent
Plus de largeur
Des décos provocantes et inspirées
tendances snowboards
SNOWBOARD AUTOMNE-HIVER 2016/17
ACADEMY
Prop/Rythm/Tempo
BATALEON
Flight/The-one/Whatever
AMPLID
Milligram/Paradigma/Pillowtalk
ARBOR
Brian
iguchi split
BOREALIS
Arcane/Drakkar/Glyph
Swoon
rocker
BURTON
Camber
Trick Pony
Family tree
custom split
Westmark
rocker
Camber
talent scout
CAPITA
DC
DRAKE
DOA/Kazu/SB
Biddy/Mediablitz/Ply Mini
DF1/Team/Urban
31
tendances snowboards
ENDEAVOR
BOD/Clout/Vice
GNU
Space
Eco
case choice
ONE
Twin Top/Unltd Top
A-One
Top
GOODBOARDS
Mullair
JONES
Airheart/Prodigy/Storm Chaser
32
FANATIC
Apikal double Capra
rocker
camber
Cool
Bean Split
K2
Wildheart
FLOW
Bella/Rush/Whiteout
HEAD
Wooden
camber
Hope/Pilot/ Instinct DCT
i. Kers
Enjoyers
Party Platter
Apollo 56/Trenchdigger/Cafe racer
KORUA
tendances snowboards
LOADED
LIB TECH
LIGHT
SK8 Banana/Trice/Utility knife
Solar/ Spice/Trooper
Algernon
ROCKER & CAMBER
US PATENT N0. 7798514 NS FACTORY BUILT, DENVER USA
MARHAR
NEVER SUMMER
Archaic/Axiom/Bloom
Prototype Two/Twenty Five/Warlock
NIKITA
NITRO
LOBSTER
Jibboard/Deathlabel/Sender
NIDECKER
Donuts/Gun/Mosquito
34
Chickita
Expression
Sideway
Sista
Fate/Highlander/Team Double Exposure
tendances snowboards
NOBILE
Burst/Downstream/Gateway
36
Flash fin
wood
PALMER
Honey
comb fin
Wood
half burn
POGO
Amante/ Asueto/Wingergun
RIDE
ROME
ROSSIGNOL
Alter Ego/Burnout/Timeless
Blur/Buckshot/Winterland
Diva Magtek/Magtek Split/Trickstick
ROUGH
ROXY
SALOMON
Foundation/Medusa/YounGun
Sugar/Torah Bright/Xoxo NF
Huckknife/Rumblefish/Ultimate Ride
tendances snowboards
SLASH
STEPCHILD
Atv Blue/Aurora/Happyplace
Latchkey/Sleazyrider/Stereotype
SANTA CRUZ
Eyegore/Mummy/ Power Lyte
O’Brien reaper
THE CONTINENTAL
THE CONTINENTAL
THE CLONE
THE CLONE
156
156
R
R
C
C
161
161
C
C
156
156
R
R
R
R
MADE IN EU
MADE IN EU
MADE IN EU
MADE IN EU
MADE IN EU
MADE IN EU
VERDAD
VIMANA
VOLKL
DJVIII/ Don V Estate /Tropical Storm
The Clone/The Continental /The Conti
Afc/Alright/Squad
WEST
La Hache/Six Carro/Achab
38
WINTERSTICK
YES
Roundtail/Tantra/Wescott Splitkarkoram
Optimistic/Greats/Poder Hull
Photo : Jart
tendances
TENDANCES 2016 : MATÉRIEL SKATE
Lorsqu’on aborde la question de la santé de l’industrie du skate, la catégorie matériel a toujours
été le canari dans la mine de charbon, à savoir un indicateur de danger. Qui dit bonnes ventes de
matériel, dit pratique en bonne santé ainsi que des marques, distributeurs et détaillants heureux.
Prenons le pouls de ce segment matériel en 2016, en faisant ressortir les dernières tendances.
Par Dirk Vogel
Débutons par un état des lieux de la pratique, à savoir celle des
skateurs core qui envoient des tricks et cassent des planches,
pas ceux en cruisers et autres poseurs. Luca Basilico, de BLAST!
Distribution en Italie, se montre optimiste : “Le nombre de skateurs
est en hausse, plus de bons parks sont en construction, les écoles
de skate sont en plein essor et, pour la première fois, nous voyons
aussi une bonne participation chez les jeunes filles.” Et, tandis que la
répression est sévère à l’encontre du street un peut partout dans le
monde, l’Europe résiste : “Ici, le street est plus présent que partout
ailleurs dans le monde, et possède un visage différent, plus en douceur
qu’en force”, explique Pablo Ribera, de Jart Skateboards en Espagne.
“Comme le nombre de parks augmente, je suppose que le nombre de
pratiquants en park va également augmenter, alors que le street est
également à la hausse”, avance Jörg Ludewig, cogérant de Urban
Supplies. Cette tendance est déjà visible sur les chiffres, confirme
Steve Douglas, vice-président de Dwindle Distribution (Almost,
enjoi, Blind, Tensor, etc.) : “Les ventes de matériel sur l’Europe ont
enregistré une hausse de 27 % entre juillet et septembre. Mais nous
nous attendons à un ralentissement naturel dans les mois à venir.
L’Europe dans son ensemble, en dehors de la Scandinavie, est un
marché très sain et on souhaite que cela continue.”
Uwe Ballon, de Motion Sports en Autriche, voit quant à lui une
tendance générationnelle autour des parks : “Beaucoup de kids skatent
dans toutes sortes de parks…tout comme leurs papas ! Ainsi, une
bonne partie de nos ventes se fait sur des complètes pour kids.” Là
encore, la participation des plus hardcore est toujours une épée à
double tranchant. “Les kids qui skatent beaucoup veulent des planches
à bas prix, soit des modèles remisés, voire des planches gratos !”,
révèle FJ Hoeller, de Fresco Distribution. C’est toujours la même
chose, alors que les modes naissent et meurent entre temps ; il suffit
de regarder ce qui est arrivé aux plateaux avec des shapes décalés. “Il
y a un an, les shapes non conventionnels sont devenus très populaires
avec des marques comme Welcom qui arrivaient sur le marché, mais
cette tendance s’est vraiment dissipée”, affirme Chris Allen, directeur
de Shiner distribution au Royaume-Uni.
Ce premier bilan effectué, voici les six tendances que les détaillants se
doivent de surveiller en matos skate pour 2016 :
1. PLATEAUX : UNE ÉVOLUTION AU RALENTI
Pour un sport en évolution rapide comme le skate, les progrès
techniques sont tout sauf manifestes. En termes de cotes, un certain
équilibre semble avoir été trouvé : “Les longueurs de plateaux font
entre 8 et 8,25 pouces, même si nous vendons toujours des plateaux
de moins de 8 pouces et d’autres au-dessus de 8,25”, rapporte Jörg
Ludewig de Urban Supplies. Alors que la tendance des plateaux plus
larges se poursuit, Enuff au Royaume-Uni nous indique : “Nous ne
vendons plus du tout de plateaux de 7,5 pouces.” Mêmes si les shapes
non orthodoxes ont le vent en poupe, Luca chez Blast! pressent la
prochaine mode : “Des noses blunt et plus carrés sur des plateaux
plus courts !” Pendant ce temps, des marques telles que Dwindle –
utilisant les constructions Uber et Impact – proposent de nouvelles
technologies au niveau des plateaux, mais il reste aux détaillants à
faire comprendre aux clients tout leur intérêt. “Beaucoup de nouvelles
alternatives au plateau tout-érable ont vu le jour ces cinq dernières
années, mais elles ne prennent pas beaucoup”, constate Chris de
Shiner.
41
tendances
“Le nombre de skateurs est en hausse, plus de bons parks sont en construction, les écoles de skate sont en
plein essor et, pour la première fois, nous voyons aussi une bonne participation chez les jeunes filles.”
Luca Basilico, BLAST! Distribution
2. DES PRIX TOUJOURS SOUS PRESSION
Malgré les chiffres de pratique encourageants, le marché des plateaux
est à la peine. “Les plateaux de shops ou de marques locales, et
la facilité à produire en petites quantités à bas prix, font que les
plateaux de marque souffrent là d’une concurrence féroce. Les kids
ne respectent pas les efforts réalisés par les marques et ne regardent
que le prix. Certains shops font de même. Le dollar est monté si haut
face à l’euro que cela a aggravé la situation”, explique Jörg Ludewig
de Urban Suplies. Néanmoins, Chris de Shiner ne peut que constater
la baisse des prix : “Il y a quelques années, la plupart des plateaux se
vendaient dans les 70 ¤ mais, aujourd’hui, le gros des ventes se fait
autour de 60 ¤. Les planches de shops se vendent encore en masse et
représentent plus de 30 % du volume total.” Personne n’est à blâmer
si ce n’est les shops eux-mêmes, comme pointe du doigt Enuff : “Les
détaillants doivent lutter contre la tentation d’importer en direct des
produits bon marché venus de Chine et continuer à travailler avec les
marques établies pour garantir la qualité !”
Blast! met en avant la clé FKD à cliquet, “un must-have !”
5. TRUCKS : À LA DIÈTE
Le segment des trucks est toujours entre les mains de la Sainte
Trinité Indy-Venture-Thunder, dont la part de marché représente
jusqu’à 80 % des ventes dans certaines régions. Mais Chris de Shiner
note que “si les trucks conventionnels constituent encore le gros du
chiffre d’affaires, les ventes de trucks creux et en titane ont doublé
l’année dernière.” Eric Sentianin, responsable du R&D Matériel chez
Dwindle Distribution explique : “Le truck Tensor Mag Light est 29 %
plus léger qu’un truck standard et il dispose d’une structure et d’un
kingpin creux, fabriqué à partir de magnésium super léger et résistant,
particulièrement surprenant sur les grinds. Nos rideurs l’adorent.”
D’autres distributeurs comme Luca chez Blast! prêchent aussi la
bonne parole : “Nous distribuons parmi les trucks les plus légers du
marché avec les modèles Tensor Mag Light et Theeve Thiax. Au début,
nous avons dû les pousser en promo et sur les tests en magasin.
Mais, après les avoir essayés, ceux qui aiment les planches légères ne
pourront plus s’en passer. La différence est bien réelle !”
Photo : Jart
6. QUAND LE MARKETING DEVIENT TECHNIQUE.
Le degré technologique n’influe pas seulement dans la production
des planches, mais aussi dans le processus de commande et de
marketing. Pablo de Jart souligne le fait que les détaillants doivent
avoir “accès à tous les produits dans le catalogue des marques et,
plus important, la marque ou le distributeur doivent offrir le meilleur
en termes de service et de communication.” La plupart des marques
proposent en parallèle des outils de webmarketing, tandis que Dwindle
a connu un grand succès avec son programme de précommande en
ligne (voire uniquement en précommande sur des produits en quantité
limitée), complété par des réunions en ligne Goto avec les magasins
participants. “Nous avons beaucoup de plaisir à échanger autour de
nouveaux produits et à évoquer le marketing lié aux produits clés,”
raconte Steve Douglas, encourageant les shops à demander leur accès
en ligne à leur distributeur ou via le directeur des ventes EMEA : leigh.
[email protected].
3. ROUES : SOUPLESSE ET QUALITÉ
Rien n’a changé en termes de tailles de roues favorites : “Ça a toujours
été les 52 mm et ça ne changera probablement jamais”, avance Uwe
de Motion Sports. Si les avancées technologiques convainquent
difficilement s’agissant des plateaux, “la tendance vers la qualité a
gagné le marché des roues”, affirme Jörg Ludewig de Urban Supplies.
Bien sûr, tout le monde y va de son chouchou, y compris FJ Hoeller
de Fresco : “Les Bones sont les meilleures roues, et les skateurs
le savent, du moins ceux qui skatent au quotidien.” Soulignant la
tendance forte sur le segment des roues, Chris de Shiner précise que
“les roues molles de forme traditionnelle marchent fort, autrement dit:
la mollesse des roues de longboard dans une forme traditionnelle de
roue. Bones, Ricta, et Spitfire semblent être leaders sur ce marché”.
4. ACCESSOIRES : QUELQUE CHOSE DE PLUS ?
Tout magasin bien approvisionné sait qu’avoir les bons accessoires
au bon moment apportera son lot d’euros supplémentaires et ce, à
des marges très correctes. Interrogé sur les dernières tendances
dans le segment des accessoires, FJ de Fresco signale que “les
grips de marque cartonnent ! Grizzly se distingue par sa qualité à
ce sujet. Même le grip transparent trouve de la demande auprès d’un
jeune public, afin de révéler les graphismes sur le côté supérieur du
plateau.” Chris de Shiner pointe une autre grande tendance, les rails,
“devenus l’accessoire le plus vendu de l’année dernière.” Enfin, les
outils de skate de qualité sont en forte demande, alors que Luca de
42
Pour terminer ce tour d’horizon, évoquons cette rumeur circulant sur
les forums et qui voudrait que certaines marques d’équipement de
sport seraient en passe de produire des plateaux haute-performance
sans utiliser le moindre bois et ce, en vue des Jeux Olympiques de
2020. Serait-ce la fin de l’érable du Canada ? Pas si vite, tempère
Chris de Shiner: “Les plateaux en érable du Canada sont et seront
toujours l’option la plus populaire car il n’y a pas de substitut offrant la
même rigidité et autant de pop. Il est peu probable qu’une quelconque
nouveauté rencontre un grand succès.” Jörg Ludewig de Urban
Supplies est également sceptique: “Les skateurs sont conservateurs à
mourir et très sensibles aux prix qui plus est. Le standard du plateau à
7 plis semble là pour toujours.” S’agissant d’avenir, Steve Douglas de
Dwindle est sur la même ligne : “Verra-t-on un jour des planches sans
bois ? Bien sûr. Mais la question est quand.”
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Un nombre de pratiquants actifs rassurant
Des skateparks qui se multiplient
Faible succès des plateaux techniques sans
soutien des détaillants
Des tarifs sous pression, mais stables
Moins de shapes de plateaux “zarbi”
Les accessoires qui vont bien : grips de marque
et transparents, outils et rails
Des trucks plus légers
Des roues plus souples, en taille classique,
de marques de qualité
aide au détaillant
COMBATTRE LE CHANGEMENT
DANS LE NOUVEL ENVIRONNEMENT RETAIL
L’environnement retail a drastiquement changé avec l’évolution de la vente en ligne et le processus
ne semble pas ralentir. Le Black Friday 2015 a généré 1 Md de GBP (1,4 Md €) de ventes en ligne en GB
et 4,5 Mds de $ (4,1 Mds €) aux US, devenant la première journée commerciale de l’histoire des deux
pays. Personne n’ignore à quel point il est difficile pour les shops en dur de concurrencer les sites de
vente en ligne mais les pointer du doigt et ne rien faire n’aide personne. Les détaillants boardsports
indépendants sont au cœur de l’industrie et, via une série d’articles, le Rédacteur en Chef SOURCE,
Harry Mitchell Thompson, nous donnera des clefs pour survivre dans un tel environnement.
Je vais commencer cette série d’articles en présentant l’opération
britannique “Go UK Buy UK”, dont le but est d’informer les
consommateurs des bénéfices d’acheter dans des shops locaux. Le
projet a été développé par Snowsports Industries Great Britain. Ils ont
basé le concept sur cinq piliers : un conseil clair et éclairé, confort et
performance, garantie zéro tracas, service après vente et supporter le
sport.
C’est avec des initiatives de ce genre que nous allons injecter davantage
de vie à cette industrie. Les leviers activés n’ont rien de nouveau, nous
connaissons les bénéfices que le consommateur obtient quand il achète
chez son détaillant local mais vous devez vous assurer que ce dernier
les connaisse aussi. Becca Ritter, cofondateur Sparks R&D, dessine
un parallèle entre l’industrie des boardsports et d’autres marchés de
consommation courante en 2016 : “Que vous parliez alimentation
(“Achetez chez votre producteur local”), écologie (“consommez local”)
ou économie (“consommez [français]”), cette campagne est alignée sur
les tendances actuelles. Quand les dollars (ou euros) restent dans notre
communauté, l’économie locale fleurit. C’est vrai pour tous les produits,
même le snowboard”.
CONSEIL CLAIR ET ÉCLAIRÉ
Le point essentiel est que nous avons besoin de détaillants core qui
soient la clef de voute de notre industrie. Grâce à la globalisation, les
consommateurs peuvent se procurer ce qu’ils veulent, quand ils le
veulent, mais ce sont les shops locaux qui donnent le meilleur conseil
en offrant leur expérience et leurs connaissances. Une machine ou
une fonction en ligne peuvent faire des recommandations en se basant
sur des statistiques (taille, poids, niveau) mais elle ne sera jamais à la
hauteur du conseil d’un vendeur. Ce sont les employés des shops qui
sont capables de trouver les options les mieux adaptées à chaque client.
David Schmid, propriétaires du shop Pure Snowboarding, en Suisse,
nous dit que dans ses magasins : “les clefs pour que les clients arrêtent
d’acheter en ligne ou dans les grandes chaines multi-sport sont la
personnalité et le caractère”. Lorraine Smith, de Subvert, à Manchester
(GB), ajoute : “Nous devons communiquer aux clients potentiels les
avantages d’acheter dans un magasin local et indépendant, car la réalité
est que ces shops ne seront plus là dans le futur pour que ces clients
puissent les visiter et avoir des avis honnêtes et amicaux de vendeurs
passionnés”.
L’information circule mieux entre deux personnes et Damon Street,
General Manager K2 Sports UK, n’a aucun doute sur l’endroit où un
client devrait obtenir les meilleurs conseils : “Oui, vous pouvez faire
des recherches en ligne mais rien n’est plus simple que d’aller dans un
shop, parler au rideur qui a déjà traversé les doutes que vous avez, qui
peut vous dire tout ce dont vous avez besoin, vous aider à choisir les
bonnes boots et à trouver la board idéale pour que vous soyez sûr de
tirer le meilleur de votre matos, à chaque virage, dans chaque kicker”.
Les options de choix sont si nombreuses au moment de l’achat que
45
aide au détaillant
Tom Wilson-North, de ZeroG, à Chamonix, explique ainsi la place des
détaillants dans l’environnement commercial de 2016 : “Si le client veut
le moins cher quels que soient les sacrifices à faire, il fera toutes ses
recherches en ligne pour trouver le prix le plus bas. Si ce qu’il veut, il le
veut immédiatement, il ira voir le shop du coin. S’il veut un mélange de
tout ça, il cherchera le détaillant qui répondra le mieux à ses besoins”.
GARANTIE ZÉRO TRACAS
La garantie est probablement le meilleur exemple où un shop peut
marquer la différence. Personne ne veut payer des frais d’envoi pour
renvoyer du matos et, quand vous avez un problème de garantie,
impossible de retrouver le bonhomme souriant qui vous disait : “tout va
bien se passer”.
CONFORT ET PERFORMANCE
Les boots de snowboard sont le premier produit qui vient à l’esprit
quand on pense à ces caractéristiques : impossible de les acheter en
Lorraine, de Subvert, a un point de vue intéressant : “Peut-être que
les clients méditeraient davantage leur décision d’achat si toutes
les questions de garantie ou problèmes devaient être traités avec le
détaillant ayant fait la vente, qu’elle ait eu lieu en ligne ou à l’étranger.
Ainsi, la responsabilité de renvoyer le produit serait celle du client”.
Ceci est une opportunité intéressante pour les marques de taille petite
à moyenne…
SERVICE APRÈS VENTE
Un autre domaine où les détaillants en dur peuvent marquer la
différence est le service après vente. Informez les clients que vous
allez les aider à préparer leur matos ou que vous le ferez à un prix
préférentiel. Ceci aidera à retenir leur intérêt. Damon, de K2, conseille
à ses clients : “Pour préparer ton matos correctement, tu passeras
quelques heures mais tu partiras confiant et ravi, prêt à rider à tout
moment ! Oh, et si quelque chose devait mal se passer, quel que soit le
problème, reviens nous voir et nous réglerons le problème pour toi !”
Subvert rafle la mise en GB et ses propriétaires, Lorraine et Darren,
sont la raison d’un tel succès. Ils organisent des trips, des avantpremières vidéos et des compétitions qui placent Subvert au cœur
même de la scène locale. “Nous organisons des évènements tout
l’été et nous essayons de garder la scène en vie. Nous faisons le
nécessaire aussi pour que nos clients puissent tester le matos de la
saison suivante. Nous organisons des journées “Teste avant d’acheter”.
Nous organisons des trips avec le shop et encourageons les clients à
tester le matos et à nous donner leur avis, un point très important pour
nous. En plus, ils rident aussi avec nous. Nous essayons de créer une
communauté dont nous faisons partie.”
ligne à moins que vous ne les ayez essayées avant. C’est ce qui crée ce
phénomène étrange de “showrooming” où les clients vont essayer les
produits dans les shops pour ensuite les acheter en ligne. Nous avons
entendu que certains magasins facturent l’essayage de chaussures, un
coût qui est décompté de la facture finale en cas d’achat, mais les avis
divergent sur la question. Trond-Eirik Husvaeg, de Vimana, explique :
“Il y a dix ans une poignée de shops US demandaient à leurs clients
de payer un acompte pour aider les à choisir leur matos. C’est une
stratégie qui n’a pas fait recette et je pense qu’elle n’a fait qu’accélérer
la popularité de la vente en ligne”. Lorraine, de Subvert, n’aime pas
l’idée non plus : “Nous pourrions facturer les essayages de boots mais
c’est une stratégie très dangereuse car nos concurrents directs ne
le feront pas. Ça pourrait marcher si, et seulement si, tout le monde
appliquait cette politique”.
Subvert a une offre démo où le client paye pour tester une board dans
une station locale (ou snowdome) et, s’il l’aime, le prix payé pour le
test est décompté du prix final de la board. Lorraine nous parle aussi
de “remises sur les packs complets. Nous avons aussi un système de
points de fidélité. Plus vous dépensez, plus vous gagnez de points et
plus vous pouvez opter à…de meilleurs prix”.
Quand nous lui parlons de confort et performance, Julien Durant,
cofondateur de Picture Organic Clothing, pense que les détaillants
devraient promouvoir autant que possible les systèmes de moulages
ergonomiques et sur mesure. “Les boots sont une part très importante
du matos. Tous les shops devraient offrir ce genre de service dans
le snowboard, ça marche pour le ski !” Becca, de Spark R&D, ajoute :
“Supportez votre shop local en achetant votre matos là-bas si vous
aimez pouvoir toucher le produit et l’observer avant de prendre une
décision d’achat”.
46
SUPPORTER LE SPORT
David, de Pure Snowboarding, en Suisse, a une analyse particulière
mais réaliste de notre industrie et il compare la relation entre un client
et un shop à celle d’un enfant et ses parents. “Les kids sont contents
de pouvoir grandir et d’avoir le support et la sécurité que leur offrent
papa et maman mais, sitôt ils atteignent un certain âge, ils oublient
tout ce que leurs parents ont fait pour eux. Ce n’est que quand ces
derniers vieillissent et qu’ils se portent moyennement que les gamins
comprennent ce qu’ils sont sur le point de perdre. L’industrie du
snowboard devrait se rappeler plus que jamais des vertus de ses
racines.”
Les clients doivent apprendre que leur shop local est beaucoup plus
qu’un magasin : il est la clef de voute de la scène locale. Sans tourner
autour du pot, Lorraine, de Subvert, partage son secret : “Ennuyezles avec les difficultés que vous rencontrez pour maintenir le shop en
vie ! De la façon la plus sympa possible, nous éduquons nos clients au
fait que le seul moyen d’avoir des shops où il est possible de tester du
matos et de vivre sa passion est de les supporter ! ».
Il est important aussi de rappeler toutes ces questions à nos clients.
Où ont-ils acheté leur première board neuve ? Où allaient-ils lire le
dernier magazine quand ils étaient gosses ? Où allaient-ils poser des
questions ou découvrir les nouveautés ? Leur shop local est beaucoup
plus qu’un shop, c’est une institution, une crèche pour rideurs, un lieu
où l’on s’échappe de l’école et de la maison. Julien, de Picture, offre un
bon conseil à tous : “Les shops locaux représentent tout ce que nous
sommes, en tant que vieux snowboardeurs. Ils représentent l’identité du
snowboard mais ils doivent aussi accepter de changer et d’évoluer”.
Photo : Dragon
tendances
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 16/17 :
LES MASQUES
Pour cruiser tranquillement sur les pistes, déchirer le parc où s’aventurer hors-piste, il est toujours intéressant de voir où on va !
Ce qui fait qu’un masque de bonne qualité est un accessoire irremplaçable pour vos aventures en montagne. Pour l’automnehiver 2016/2017, les marques de masques offrent un choix de produits encore plus diversifié pour répondre à tous vos besoins.
Anna Langer nous offre ici un petit aperçu des nouvelles gammes pour l’hiver 2016/2017.
Même si la pluie s’est arrêtée, si l’on voit déjà les nuages arriver ou
bien si c’est une belle journée ensoleillée, on a tous le même besoin
d’y voir clair, quelles que soient les conditions dans lesquelles on
s’est fourré. C’est une réalité qui est claire comme de l’eau de roche
et ce n’est pas seulement vrai pour les modèles haut de gamme, mais
aussi pour l’offre à tous les niveaux de prix.
TECHNOS
Dragon poursuit son offre de verres Transition qui “permettent aux
verres de s’adapter instantanément à une activation gris foncé,”
comme l’explique le Product Director Mike Tobia, tandis que chez
Smith, “le ChromaPop filtre la lumière à deux longueurs d’ondes
spécifiques, offrant ainsi une meilleure définition de la couleur, des
couleurs naturelles améliorées et une clarté sans égale”, indique
Ben Cruickshank, Global PR Manager. Shred travaille avec “un
filtre sélectif sur les couleurs du spectre”, créant ainsi “un verre
qui reproduit le comportement d’un casque antibruit pour l’avion,
pour éliminer le bruit de couleur quand vous ridez”, dans leur verre
qui améliore le contraste Contrast Boosting Lens. Zeal présente sa
nouvelle gamme “AUTOMATIC+, ces nouvelles gammes de verres
polarisés s’ajustent automatiquement de 33 à 18 %, ce qui permet
d’utiliser un verre unique dans des conditions de luminosité variables”,
selon le Director of Brand Activation & Digital Strategy, Mike Lewis.
Gloryfy propose une fonctionnalité similaire avec son double verre
I-Flex® Transformer qui “peut passer selon l’intensité de la lumière
d’un filtre de niveau 1 à un filtre de niveau 3”, indique Christoph Egger,
PDG et fondateur. Dans la même veine, VonZipper offre un nouveau
verre “WILDLIFE, qui augmente la clarté et la distinction de manière
générale, dans un environnement montagneux”.
Les verres haut de gamme Zeiss se retrouvent dorénavant présents
dans toute une ligne de chez Melon Optics et des masques de chez
Giro. Et Rossignol présente son verre Sonar, “un filtre d’augmentation
du contraste qui améliore les couleurs, la luminosité et le contour
sur les pistes, dans toutes les conditions de lumière”, indique Flavien
Foucher, Technical Equipment Marketing Manager. POC utilise aussi
le verre Sonar, avec “un niveau VLT exclusif pour une meilleure
perception du contraste, plus de brillance des couleurs et des
contours, particulièrement à grande vitesse et dans des conditions
de lumière changeantes”, indique Erik Liden, Senior Product
Manager Goggles, et d’ajouter : “Tous nos masques pour enfants
(POCito) posséderont ce verre spécifique, pour plus de sécurité dans
Chez Smith, “le ChromaPop filtre la lumière à deux longueurs d’ondes spécifiques, offrant ainsi une meilleure
définition de la couleur, des couleurs naturelles améliorées et une clarté sans égale”,
indique Ben Cruickshank, Global PR Manager.
49
tendances
leur pratique. Pour la saison prochaine, nous offrirons aussi des
traitements lipophobes et hydrophobes sur la majorité de nos verres.”
Sinner associe “un verre photochromique à un verre polarisé pour
donner une fantastique solution tout-terrain et toutes conditions
SINTEC®/TRANS+®”, explique Dennis van de Ven, directeur
marketing. Les verres photochromiques sont ceux que l’on vend le
mieux chez Spektrum et sont aussi présents chez POC, Quiksilver,
Roxy and anon. qui offre “plus de modèles avec le verre polarisé déjà
“un système encombrant et peu fiable qui aurait tendance à limiter les
performances”, Shred sort sa propre technologie brevetée SIMPLY
SIMPLIFIED, qui permet aussi “de remplacer un verre très rapidement”
sans les inconvénients mentionnés ci-dessus. Airblaster se jette corps
et âme dans la performance “sans buée” de son masque AIR – pour
“passer du temps à rider au lieu de changer rapidement vos verres”.
SANS MONTURE
Que vous ayez besoin d’enlever vos verres ou non, tous les masques
ont une monture, enfin jusqu’à un certain point… “Les montures
discrètes ont non seulement l’air plus modernes et plus fashion, mais
elles permettent aussi une meilleure vision périphérique grâce aux
verres sphériques”, explique le directeur des opérations de chez Dirty
Dog Tom Lazarus, lorsqu’il s’exprime au sujet de leur nouvelle gamme
slim et des modèles Semi-Framed.
Dragon améliore son système sans monture, incluant la technologie
swiftlock au X2s, “qui est plus petit que le X2 pour un ajustement
universel”, indique Mike Tobia. Le nouveau modèle de chez VonZipper,
le masque ALT (Alternate Lens Thing) présente un design sans
monture, “qui est super léger” selon Aecio. Et Smith revisite aussi
son modèle sans monture : “en plus d’avoir modernisé le look du
I/O, il nous a semblé important d’y inclure les ultimes progrès que
nous avons accomplis lors de cette dernière décennie en termes de
fabrication de masques : un ajustement amélioré, un champ de vision
plus large et une meilleure intégration avec un casque,” affirme Jon
Raymer, Goggles Category Manager.
Shred, d’un autre côté, a sa propre approche intitulée SHREDWIDE,
qui optimise le champ de vision grâce à l’utilisation d’un matériau et
Dragon améliore son système sans monture,
incluant la technologie swiftlock au X2s, “qui
est plus petit que le X2 pour un ajustement
universel”, indique Mike Tobia.
Photo : Giro
d’un design efficaces, offrant ainsi “l’angle le plus large qui soit entre
l’œil et les bords de la monture”. POC suit une approche similaire :
“Lorsqu’on développe un masque, on commence à optimiser le champ
de vision, ce qui permet aux rideurs de réagir plus tôt lorsque des
objets approchent sur les côtés”, pour optimiser la sécurité.
préinstallé, alors qu’ils étaient auparavant offerts comme option de
verre de rechange”, explique Stéphanie Kohn, Brand Manager.
Oakley tente maintenant de réinventer la roue avec l’introduction de
son verre chauffé pour combattre la buée, comme l’explique Hans
Arnesen, Goggles & Helmets Product Category Manager : “Oakley
Prizm™ Inferno est une technologie de verre chauffé révolutionnaire
développée pour combattre la buée et pour améliorer la performance
et la sécurité, tout en accroissant la vision. Conçu en toute simplicité,
et en gardant à l’esprit la forme et la fonction, la technologie Prizm™
Inferno permet d’attaquer une descente sans s’inquiéter de la
performance de son équipement mais plutôt en se concentrant sur sa
trajectoire.”
CHANGEMENT RAPIDE
Si tu n’es toujours pas satisfait de ta vision ou si tu aimes bien faire
ton propre choix, le nombre de modèles sur lesquels tu peux faire
un échange rapide de verre, même avec tes gants, est décidément
en pleine croissance. C’est aussi le cas des technologies impliquées
dans ces systèmes : comme chez TSG avec ses “aimants terrestres
qui se trouvent tout seuls”, le système 4PLAY LENS de VonZipper, le
verre Pop de Bern, la technologie PRESS SEAL d’Electric, le Magna
Tech d’anon., le système de verres interchangeables magnétique
Snapshot de Giro, les systèmes Lock Steady™ & Quick Draw™ de Spy
et bien sûr le I/O de Smith et l’APX Swiftlockde Dragon. Pour éviter
50
MATÉRIAUX
Au final, ce ne sont ni les technologies les plus à la pointe, ni les
teintes de verre les plus adaptées qui vous permettront d’y voir plus
clair, si le masque ne se positionne pas correctement sur votre visage
et s’il laisse pénétrer la neige, la buée ou quoi que ce soit d’autre
derrière le verre. Bollé répond à ça par sa nouvelle technologie B-Flex
et ses propriétés de mémoire de forme dans le nouveau Tsar, afin que
“l’utilisateur puisse ajuster la partie basse de la monture à son visage
de manière très facile et très durable”, comme l’affirme Pasqualetto,
Global Goggles & Helmets Product Manager. Carve travaille avec “une
mousse à mémoire de forme pour un ajustement plus adaptable de
manière générale”. TSG utilise “une monture en PU souple avec des
ailettes articulées qui transfèrent la pression de manière uniforme
sur les sourcils et le nez pour garantir une étanchéité complète sur le
visage”, explique la directrice de communication Nadja Herger.
Bern essaie “un nouveau matériau éco-responsable : le Plusfoam™”,
dans ses haut de gamme Eastwood et Monroe, qui présente “une
résistance aux impacts plus élevée, un meilleur coefficient de friction,
une meilleure réponse dans des conditions extrêmes et qui est, de
plus, 100 % recyclable”. Ovan travaille aussi avec une monture en PE
totalement recyclé qui est “éco-responsable, incroyablement léger et
doux, pour plus de confort”, tandis qu’Electric expérimente avec une
mousse EVA injectée pour le matériau de la monture et un silicone
moulé par compression et thermoformé dans leur nouveau matériau
ELECTROLITE.
tendances
“Nous pensons toujours que les formes cylindriques sont une tendance actuelle
en termes de fonctionnalités et de style”, Aecio Flavio Costa, VonZipper’s Marketing Manger Europe.
Vision, le Red Solex™ d’anon., le Red Fusion de Dirty Dog, comme “des
rouges multicouches avec une base d’Orange” de chez Rossignol,
le “verre Code red pour les faible intensités” de chez Ovan “conçu
pour améliorer le contraste et la clarté du terrain avec des lumières
extrêmement plates”, et la nouvelle teinte de verre HD de chez
Quiksilver, “une sorte de mélange entre le rose et l’ambre, qui vous
offre le meilleur de tous les contrastes”, comme l’indique Stéphanie
Fontenille-Leuridan, Goggles and Helmets Product Manager for
Quiksilver et Roxy.
COULEURS ET MOTIFS DES MONTURES
En ce qui concerne la palette de couleurs et de design des masques, il
y en a pour tous les goûts cette année. Shred et Zeal optent pour des
couleurs neutres, POC voit “des couleurs plus matures”, Appertiff voit
tout en noir et TSG mélange un peu de blanc, de noir, de bleu foncé
et de violet. Brunotti, Spektrum et Carve ajoutent une option mate à
leur gamme et se permettent des “couleurs plus vives sur la sangle”,
indique James.
Photo : Giro
Dirty Dog introduit “les montures avec des couleurs vives pour
compenser les nouveaux miroirs très intenses”, Bollé et Brunotti se
dirigent vers des couleurs plus vives aussi, anon. vers des couleur pop,
Appertiff présente des couleurs néon, TSG du bleu vif, Sinner propose
aussi des couleurs néon très vives et Smith “s’autorise un déluge de
couleurs vives au cœur de ses designs”. Et, pour finir sur une note
plus douce, Sinner et Appertiff ajoutent un peu de pastels. Oakley
continue avec des panneaux de couleurs vives et rend un bel hommage
à son passé avec “des schémas de couleur Factory Pilot Blackout et
Whiteout qui étaient utilisés sur le logo original Oakley Factory Pilot”.
FORMES
Alors que les verres cylindriques étaient le top l’année dernière
et sont toujours pertinents pour Appertiff, Ashbury, Giro, Melon,
POC, Rossignol, Shred, Spy et VonZipper, la plupart des masques
revient aux verres sphériques, avec de nombreux modèles dans les
nouvelles gammes de toutes les marques. “Nous pensons toujours
que les formes cylindriques sont une tendance actuelle en termes
de fonctionnalités et de style”, affirme Aecio Flavio Costa, Marketing
Manger Europe chez VonZipper, et d’ajouter : “Les masques
sphériques représentent toujours la majorité de nos ventes et sont
une partie essentielle des affaires de VonZipper dans le snow,
particulièrement pour les modèles les plus grands”. Ils introduisent
aussi un nouveau modèle, très élégant, avec “un verre torique injecté”,
une nouvelle approche associant deux orientations différentes, dont
l’une est sphérique, ce que Rossignol applique aussi à son modèle
Maverick, permettant ainsi “un champ de vision plus étendu tout en
restant compact en termes de hauteur”, indique Flavien.
TEINTES ET REVÊTEMENTS DE VERRE
Le noir, c’est beau, ça l’est depuis longtemps et ça le sera toujours.
Particulièrement dans la lunette. On trouve le “all black” d’Appertiff, le
“Black Smoke” chez Bollé et TSG, le “Smoke Chrome and Black” chez
Ashbury, l’anthracite chez Gloryfy, le “Dark Smoke” chez Quiksilver
et le “Everyday Smoke” chez Ovan. Le brand manager de Carve,
James Robinson, s’accorde à dire que “les teintes traditionnelles
sont toujours d’actualité” et ajoute que “la variation se fait plus dans
la finition et les revêtements”, en parlant des couleurs spectrales et
de l’Iridium argenté. Electric présente une nouvelle teinte appelée
Brose. “Elle associe les meilleures propriétés de notre verre bestseller Bronze à la grande polyvalence et à la performance du Rose”.
Le Brose est dorénavant la couleur de choix dans notre ligne et c’est
vraiment impressionnant ! Spektrum utilise aussi une base marron “qui
fonctionne pour une grande variété de conditions de lumière”, indique
Robert Ohlsson, CD & Co-Founder.
De manière générale, le rouge est de plus en plus populaire, comme
chez Spy avec son tout nouveau verre Happy Red Spectra™, “la
nouvelle teinte rose clair en plus de l’activation grise” de chez Nike
52
Pour assortir les vêtements techniques et les masques, Roxy et
Quiksilver se plongent dans des motifs sur les deux segments, une
inspiration camouflage avec une peinture faite à la main pour les
hommes, et une gamme urbaine pour des sessions de pipe et de park
sans fin”, intitulée Treeline, pour les femmes. Nike Vision puise son
inspiration dans ses vêtements de sport et Shred dans ses lunettes
de soleil, mimant “le design des lunettes de soleil qui présentent des
tempes en bois naturel”.
COLLABORATIONS
Enfin et surtout, une des tendances principales pour l’hiver
prochain, c’est la collaboration. Dragon, avec Brian Iguchi et Teton
Gravity Research, Giro a fait une mini collection avec le shapeur
légendaire Gerry Lopez et chez le chanteur du célèbre groupe de
punk Descendants, Milo, Ovan collabore avec des artistes talentueux,
anon. s’associe de nouveau avec Black Scale, L.A.M.B, Playboy,
Disney et Marvel. Et en plus de sa collection ID inspirée par les
athlètes, Smith collabore avec Woolrich, High Fives Foundation, Coal
Headwear et l’artiste Matt Furie. VonZipper et Airblaster vont encore
plus loin en ajoutant au mélange la boisson favorite de la plupart
des snowboardeurs, par leur collaboration avec des brasseries… VZ
s’associe avec la brasserie de bière locale californienne St. Archer
Brewing Co. Et Airblaster présente “des coloris PBR classiques avec
une sangle portant le logo PBR” indiquant “Air x Beer peut être une
combinaison dangereuse, mais un masque à bière, c’est toujours utile”.
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Verres adaptatifs qui améliorent le contraste
Design sans monture et sans bordure
Systèmes de changement de verre rapide
Collaborations
Couleurs neutres
tendances masques
GOGGLE PRODUCT PICTORIAL FW16/17
54
Airblaster - Airpill
Airblaster - Shifty
Anon - WM1 meow
Appertiff - Bruce
Bern - Eastwood Teal
Airblaster - PBR colab
Anon - M2 fragment
Anon - M3
Appertiff - Dawg
Bern - Monroe
Bern - Jackson Hunter
Bolle - OTG
Bolle - Schuss
Bolle - Tsar
Brunotti - Hasolo
Brunotti - Hilan
Brunotti - Hisano
Carve - Chamonix
Carve - Eskimo
Dirty Dog - After Burner
Dirty Dog - Mutant
Dirty Dog - Stampede
Dragon - NFX2 TGR collab
Dragon - X1 flex
Dragon - X2S
Electric - Charger
Electric - EGX
Electric - Electrolite
Giro - Balance
Giro - Scan
Gloryfy - GP3 Transformer
Gloryfy - GP4 Fabio Studer
Melon - Parker
Melon - Jackson
Melon - Tropical
Nike - Fade Volt
Nike - Mazot
Nike - Command
Oakley - Lineminer Premium
Giro - LE Blok Gerry Lopez
tendances masques
56
Oakley - Lineminer
Oakley - Prizm Inferno Hero
Ovan - Magni camo
Ovan - Magni
Ovan - Magni MK
POC - Fovea
POC - Iris
POC - Lid
Quiksilver - Fenom
art series
Quiksilver - Hubble
Travis Rice
Quiksilver - QS R
Rossignol - Maverick
2 lenses
Rossignol - Maverick HP
Roxy - Hubble
Roxy - Pop Screen
Roxy - Rockferry
Shred - Simplify
Shred - Simplify Blackout
Shred - Simplify Martial
Sinner - Marble
Sinner - Mohawk
Sinner - Snowstar
Smith - IO 7
Smith - IO Reactor
Smith - Riot Sriracha
Cuzco
Spektrum - G001
Spektrum - G004
Spektrum - G005
Spy - Ace Stitched
Spy - Bravo
Spy - Raider
TSG - Goggle one Viking
TSG - Goggle one Viking
TSG - Goggle two EA
VonZipper - Feenom
VonZipper - Jetpack
VonZipper - Skylab
Zeal - Automatic Forecast
Zeal - Fargo
Zeal - HD2 Camera
ride o’meter
SNOWBOARD MEDIA ANALYTICS
RIDE O’METER
RIDE O’METER effectue une veille media au niveau international à travers la presse ecrite, presse internet,
les vidéos en ligne et les réseaux sociaux. Voici les faits marquants du début de la saison snow 2015
illustrés par une sélection de données analytiques. Presenté par RIDE O’METER.COM
Snowboard Analyst : Adèle Hoffman / Data Engineers : Vincent Charpentier & Valentin Barit
WEB / TEAM EXPOSURE RANKING
TOP 5
TEAM EXPOSURE
LOGO FACTOR
420 623 ¤
10%
Monster Energy
392 081 ¤
3%
Oakley
387 090 ¤
3%
4
Dragon
374 669 ¤
2%
5
Red Bull
385 963 ¤
8%
RANKING
TEAM
1
Burton
2
3
Ce classement présente les 5 teams de marque les plus
médiatisés dans la presse internet snowboard entre Aout et
Novembre 2015 à travers notre panel représentatif de 40 sites
internet. La marque américaine Burton squatte la première place
avec plus de 400k€ d’équivalent publicitaire et un impressionnant
ratio de 10% de visibilité logo. Performance que la maque doit
principalement à 2 de ses riders phares, Danny Davis et Mark
McMorris, sous les feux de la rampe en ce début de saison. Les
marques d’Energy Drinks et de Lunettes proposant aujourd’hui
des soutiens indispensables en terme de sponsorship aux riders,
on en trouve 4 dans ce top 5 !On attend donc avec impatience
la suite de la saison et son flow de buzz et autres highlights à
travers les productions vidéos tant attendues et les contests
prometteurs.
Période analysée: 1/08/2015 - 30/11/2015
VIDEOS / RIDER AUDIENCE RANKING
RANKING
NAME
1
2
TOP 5
NB VIDEO
TOTAL VIEWS
CUMULATED AUDIENCE (hrs.)
TOTAL PART (sec.)
Travis Rice
15
1 574 766
15 858
781
Danny Davis
22
909 360
21 593
2 504
3
Ben Ferguson
25
869 561
46 280
3 570
4
Mark McMorris
32
817 797
23 056
2 237
5
Ethan Deiss
23
740 769
121 689
7 584
Période analyzée: 1/08/2015 - 30/11/2015
Ce classement montre les 5 snowboarders dont les apparitions dans des vidéos en ligne ont cumulé le plus grand nombre de vues entre Août et
Novembre 2015. Pour la seconde saison consécutive, Travis Rice est en tête de ce classement avec 15 vidéos actives sur la période, pour la plupart
datant de saisons antérieures, mais générant plus de 1.5M vues en 4 mois. Danny Davis le talonne grâce à la séries de vidéos sur son concept de
snowpark « Peace Park », gros succès de ce début saison qui continuent à faire baver un grand nombre de snowboarders frustrés… Ben Ferguson,
l’un de ses acolytes dans ce park s’en paye une tranche et voit son nombre de vues exploser au delà de 850 000 vues.
Mark Mc Morris et Ethan Deiss suivent de près avec des apparitions pertinentes dans la série de clip vidéos produite part Buront, dont le nombre
de vues moyen flurte avec les 150 000 !
59
ride o’meter
SOCIAL / RIDERS
MATCH UP
TOP POSTS #ISPO
Adolescents, ils ont fréquenté les mêmes sponsors et ont fait les 400 coups ensemble, les 2 frenchies Victor
De Le Rue et Victor Daviet connaissent aujourd’hui une exposition médiatique solide amplement méritée.
Leurs dernières vidéos parts ont enflammé la toile, leur style et leur engagement sont salués de tous ; ils
sont devenus les fiers représentants de la scène française de snowboard avec Arthur Longo, Enzo Nilo pour
ne citer qu’eux. Lorsqu’il s’agit de performances sur les réseaux sociaux, De Le Rue dépasse les 15 000 fans
quand Daviet est autour de 5 000, tous deux avec une croissance aux alentours de 6%. Si nous regardons
de plus près, il est intéressant de remarquer qu’ils partagent également le même ratio d’engagement, à 0.3,
représentant 1 tiers de leur fanbase en terme d’activité moyenne sur leurs posts.
VS
Shaun White
66k interactions
VICTOR
DE LE RUE
VICTOR
DAVIET
15 400
Follower Fb/ Inst/ Tw
5 200
2 075
3 297
Av. Monthly interactions
Facebook
Instagram
731
1 066
0.35
Fan Engagement Ratio*
0.36
*Comparaison entre les intéractions, issues des posts du rider, et cel les
des posts où il a été tagué. (Marques, Medias, Contributeurs & Riders)
PRINT / COVERS RANKING
RANKING
NAME
FIRST NAME
1
2
3
4
5
ELHARDT
ANTHAMATTEN
ETTALA
MULLER
SMOLLA
STRAUSS
Elias
Aurel
Eero
Nicolas
Marco
Philip
6
Un aperçu de ce qui buzze sur les
réseaux sociaux avec notre top 3
des posts de la saison snowboard.
Mark McMorris, Shaun White et
Ayumu Hirano squattent le podium.
Mark Mc Morris
31k interactions
Ayumu Hirano
3k interactions
TOP 5
COVER VALUE
17 500 ¤
13 253 ¤
11 721 ¤
7 634 ¤
7 319 ¤
7 319 ¤
Malgré l’avènement du digital, la presse papier garde une place à part dans la
médiatisation et la carrière des riders. Scorer la couverture d’un magazine reste un
véritable but, une grande fierté et une énorme promo ! Ce classement nous montre
les 5 snowboarders Européens qui ont scorés la plus grosse valeur d’exposition
(€) en couverture de magazines internationaux entre Août et Novembre 2015. Le
prodige allemand Elias Elhardt est en tête du classement avec son style inimitable
en couverture de METHOD, suivi par Aurel Anthamatten sur MBM et The REASON,
Eero Ettala qui se paye la couverture arty du sublime magazine ACT, Nicolas Müller
qui nous explique une fois de plus la définition du style sur PLAYBOARD et Marco
Smolla / Philip Strauss qui partagent une couverture mystique de 7th Sky.
Période analyzée: 1/08/2015 - 30/11/2015
Envie d’en savoir plus ? Écrivez nous à [email protected] [email protected]
60
interview grand ponte
interview grand ponte
ne rater aucune vente, notre objectif est d’avoir épuisé la totalité de
notre production chaque année, d’envoyer les meilleurs produits du
monde, avec un excellent service client, un taux très faible de retour
en garantie… Et de bien vendre au détail à fin d’avoir l’opportunité de
faire un petit pas de plus l’année suivante.
Quel était l’état d’esprit derrière la construction du Vaisseau Mère ?
L’idée, ou le rêve, de contrôler notre destinée et de créer nos propres
produits a toujours été là, mais le projet a effectivement commencé
en 2011. On analysait notre activité dans un marché très concurrentiel
et on souhaitait avoir plus de contrôle direct sur notre destin et notre
avenir. Nous avons ressenti que la meilleure manière de le faire était
de prendre le contrôle de la fabrication. Nous avons établi un plan sur
trois ans pour planifier petit à petit le fait de devenir nous-mêmes
fabricants, et surtout pour établir les aspects financiers et ressources
humaines. Nous avons trouvé le lieu pour le Vaisseau Mère et nous
l’avons trouvé tellement idéal, que nous avons sauté le pas et avons
acheté le terrain. Alors que nous travaillions sur la planification,
notre fabricant de l’époque a, tout d’un coup, déclaré faillite. C’était
un moment assez difficile et assez incertain pour tout le monde mais,
alors que d’autres marques OEM (Original Equipment Manufacturer) se
précipitaient pour trouver un autre fabricant, nous avions déjà notre
structure en place pour proposer une offre et achetions le matériel
nécessaire.
Les médias changent très rapidement, les vidéos sont une énorme
part de l’ADN de CAPiTA, comment voyez-vous tout cela évoluer dans
le futur ?
Ça change très rapidement, principalement parce qu’il est plus facile
d’envoyer un message mais plus difficile d’envoyer un message
cohésif. Il y a tellement de bruit dans toute cette information, que la
rétention du message est un vrai défi. Au niveau plus général, nous
nous engageons à aider nos snowboardeurs avec un véritable cadre
pour leurs efforts. Que ce soit des partenariats avec des médias ou
la production de notre propre contenu et de la manière dont il sera
publié, nous essayons de nous adapter et d’évoluer en permanence.
Photo : Russel Dalby
Quels sont les risques lorsqu’on ouvre une usine ?
Les risques principaux ont été les plus évidents. Certains que l’on
peut contrôler et d’autres que l’on ne peut pas. Le gros du morceau
réside dans le fait d’investir dans quelque chose d’incertain.
L’incertitude au sujet du climat actuel, du climat futur et de ce que
INTERVIEW GRAND PONTE :
BLUE MONTGOMERY, FONDATEUR DE CAPITA
CAPiTA a ouvert ce qu’ils appellent Le Vaisseau Mère, l’usine de snowboard la plus éco-responsable du monde en
Autriche, à la fin de l’année 2015. C’est une décision très audacieuse de la part d’une belle entreprise avec, à sa
barre, un dirigeant très inspiré : Blue Montgomery, qui lance CAPiTA alors qu’il n’a que 26 ans et, 15 ans plus tard,
c’est une des marques de snowboard les plus respectées de la planète. Pour l’interview Grand Ponte de ce numéro,
Blue nous explique en détail le projet du Vaisseau Mère et nous amène au cœur de sujets comme l’entreprenariat,
la production responsable, les hivers tardifs et le paysage changeant de la vente de détail.
Par Harry Mitchell Thomson.
Racontez-nous comment vous vous êtes mis au snowboard, Blue ?
J’ai grandi dans l’Iowa, qui est un état du milieu des États-Unis. Il
n’y avait pas de montagne, seulement de petites collines. La station
de ski la plus proche ne s’étendait que sur 90 m d’altitude et se
trouvait à 45 minutes de voiture. Donc, on marchait jusqu’au sommet
d’une des collines du parcours de golf de ma ville natale, chaque
jour après l’école. C’est un peu la même histoire que celle de la
plupart des enfants qui ont grandi en faisant du snowboard dans le
Midwest, dans certaines parties de la Scandinavie, au Royaume-Uni
ou partout ailleurs où il y a de la neige mais pas de montagne. Mais,
d’une certaine façon, l’amitié et la camaraderie qui découlent de cette
expérience du snowboard sont assez incroyables. Souvent, quand les
stations sont toutes petites, cela alimente le rêve du snowboard chez
les jeunes. Regardez un peu ce que les Yawgoons font dans leur petite
station, ou combien de véritables légendes viennent de Talma. Si le
snowboard avait un Panthéon, il y aurait sûrement plus de stars venant
de Talma que de partout ailleurs dans le monde et, quand tu compares
ce tout petit spot finlandais à Chamonix ou à Whistler, c’est une
rigolade. Comment une si petite station peut-elle produire de meilleurs
rideurs qu’une station énorme ? Je crois que tout cela est dû à la
quête de l’inconnu et au désir essentiel d’en voir toujours plus. En tout
cas, c’était mon cas. Il n’y avait pas de tire-fesse, ni aucun équipement
sur ma piste locale…juste le fairway du trou numéro 7 d’un parcours
de golf. J’étais à fond. Je lisais tous les magazines de la première
à la dernière page, j’étudiais toutes les vidéos de snowboard et je
rêvais de rider un jour dans des endroits comme Mt. Baker, Jackson
Hole, le Japon ou les Alpes. J’étais complètement obsédé par ce rêve
et, finalement, cela ne m’a jamais quitté. On peut toujours débattre
pour savoir si le snowboard est un style de vie, un sport ou juste une
activité, mais, une chose n’est pas à débattre, c’est le fait que cela
peut changer des vies. Le snowboard a très certainement changé la
mienne.
Nous savons que, pour que le snowboard se porte au mieux, nous devons être bien plus que les participants,
nous devons y croire, y contribuer, y investir et conserver ce que nous aimons.
62
Après le lycée, j’ai déménagé dans l’Utah et j’ai ridé à Brighton, à
l’époque où le milieu du snowboard était frais et plein d’enthousiasme
là-bas. J’ai eu suffisamment de chance pour vivre le rêve du
snowboardeur professionnel dans les années 90, puis, en 2000, j’ai
déménagé à Seattle et j’ai fondé CAPiTA.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui lance sa marque ?
Il faut s’engager totalement et pas simplement le “faire”.
L’entreprenariat, dans le marché actuel, n’est pas quelque chose que
tu peux faire à moitié. La mentalité à adopter, c’est de s’engager corps
et âme, pleins gaz, et de refuser absolument d’échouer. Souvent, les
gens qui comprennent la gestion du risque entrepreneurial sont trop
conservateurs, même avec de bonnes idées. Ils essaient de lancer
quelque chose à temps partiel et sans risquer leur autre source de
revenus. Mais le risque et la récompense vont de pair et je vois les
choses très simplement à ce sujet : si un entrepreneur ne croit pas
totalement à son projet, alors pourquoi quelqu’un d’autre y croirait ?
Même si on décalait notre cycle d’un mois et que l’on définissait la période principale de vente
d’octobre à janvier au lieu de septembre à décembre, cela améliorerait très nettement les
mécanismes de notre industrie. Cela nous permettrait d’économiser beaucoup d’argent du côté
logistique et du côté des remises, et de refléter plus justement le début de la saison. Mais je
comprends bien que la psychologie de l’achat et de la vente autour de Noël est assez compliquée.
signifiera le réchauffement climatique pour les sports d’hiver alors
que les années passent. Investir dans un sport que les gens perçoivent
comme un sport sur le déclin présente une certaine dose de risques à
long terme. Cependant, de manière générale, nous sommes optimistes
et, particulièrement, au sujet du snowboard. Nous savons que, pour
que le snowboard se porte au mieux, nous devons être bien plus
que les participants, nous devons y croire, y contribuer, y investir et
conserver ce que nous aimons.
Pouvez-vous nous présenter vos ressources humaines, combien de
personnels seront employés ?
Nous avons 70 employés au Vaisseau Mère en Autriche. Nombre
d’entre eux sont des artisans qui ont passé des années, et parfois
même des décennies, à fabriquer les meilleurs snowboards du monde.
Nous avons aussi un bureau à Seattle, et je partage mon temps entre
les deux sites.
CAPiTA a vraiment monté en puissance ces cinq dernières années,
pouvez-vous nous expliquer votre stratégie ?
Les chiffres sur nos cinq dernières années ne sont pas différents
de ceux des années précédentes. Nous n’avons jamais été cupides.
Nous n’avons jamais essayé de croître rapidement. Nous n’avons
jamais inondé le marché de produits, ni fait de brutale poussée de
croissance. Notre croissance a été très lente, pas à pas, chaque
année, sur 15 années d’affilée. Nous produisons librement ce qui est
précommandé par nos revendeurs. Aujourd’hui, nous avons beaucoup
de modèles très demandés sur des commandes en attente que l’on ne
pourra pas satisfaire, et nous recevons des demandes pour produire
plus, maintenant que nous en avons la capacité. Mais notre réponse
est toujours la même. Malgré le fait que nous apprécions vivement
l’intérêt que l’on nous porte et aussi tentant que cela puisse être de
Nous pouvons observer aujourd’hui un véritable changement quant à
la date à laquelle la saison démarre chaque année en Europe. C’est
assez facile pour nous de dire aux revendeurs de garder la tête
froide, que la neige finira par arriver et qu’ils doivent résister un peu
plus à faire des soldes en décembre. Que faites-vous en tant que
marque pour rassurer les revendeurs ? Et à votre avis que devrionsnous faire en tant qu’industrie pour nous adapter à ces hivers tardifs
en Europe ?
L’arrivée plus tardive des hivers n’est pas spécifique à l’Europe,
nous observons la même chose en Amérique du Nord. Nous savons
tous que le paysage de la vente est en train de changer à cause de
la technologie et ce changement de météo est quelque chose que
nous devons prendre en compte. Il serait complètement fou pour une
marque de rassurer ses revendeurs sur la météo, et je ne vais donc
pas me mettre à faire ça. Mais je crois qu’il y a des idées intéressantes
présentées par les marques et les revendeurs au sujet d’un éventuel
report de tout notre planning. Avant, la saison commençait autour
de Thanksgiving aux États-Unis, en novembre et, aujourd’hui, on
est chanceux si les stations ouvrent à Noël. Même si on décalait
notre cycle d’un mois et que l’on définissait la période principale
de vente d’octobre à janvier au lieu de septembre à décembre, cela
améliorerait très nettement les mécanismes de notre industrie. Cela
nous permettrait d’économiser beaucoup d’argent du côté logistique
et du côté des remises, et de refléter plus justement le début de la
saison. Mais je comprends bien que la psychologie de l’achat et de la
vente autour de Noël est assez compliquée, influencée par l’économie
de manière générale et nous respectons l’expertise de nos revendeurs
dans ce domaine. Ceci étant dit, c’est une discussion qu’il est
important d’avoir et j’espère que, dans un futur proche, nous pourrons
trouver des solutions qui fonctionnent bien pour tout le monde.
63
photo: O’Neill
tendances
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 16/17 : NÉOPRÈNE
Le confort dans l’eau froide n’a pas de prix. Pour profiter de la saison reine du surf en Europe, les consommateurs sont prêts
à tout, et notamment à investir. Les conditions frigorifiques n’ont plus le dessus sur les conditions de surf et de nouvelles
destinations surf improbables se démocratisent. L’efficacité, la chaleur et la légèreté du haut de gamme,
nous feraient presque oublier les icebergs qui flottent au large. Une étude de Denis Houillé.
LE LUXE ACCESSIBLE À TOUS
C’est un fait, la demande hivernale de néoprène ne cesse de s’étoffer,
tout comme le public surf en général. De plus en plus jeune, de plus
en plus vieux, on veut tous surfer plus souvent, plus longtemps et
plus loin. Face à une demande en hausse constante, d’une année sur
l’autre, l’offre de produits se développe et on remarque que le marché
se fragmente “et le consommateur a désormais de nombreuses
options provenant de marques indépendantes plus petites”. Même
constat chez C-Skins où Mark Brown observe que “de plus en plus de
marques d’habillement lancent une combinaison en parallèle de leur
ligne de textile et on s’attend à ce que cette tendance se poursuive”.
On observe aussi de plus en plus de femmes à l’eau, au beau milieu
de hiver, forçant le respect et, inévitablement, l’engagement de
la gente masculine. Fiona Bray, responsable Ventes pour Glide
Soul, note d’ailleurs : “une croissance constante du nombre de
femmes qui pratiquent des activités aquatiques, à l’année”. En surf
comme en natation, en wake comme en kite, : “le néoprène doit
être une extension de leur garde-robe”, poursuit Fiona, alors il faut
désormais ajouter “crop tops, leggings, body et pas uniquement des
combinaisons intégrales”.
D’ailleurs, pour compléter sa gamme de combinaisons techniques,
Roxy a même décidé d’ajouter une collection fashion, la Pop Surf
Capsule, “conçue pour détonner à l’eau grâce à des imprimés, des
couleurs et le must en terme de coupes et de performances”, nous
précise Xavier Faucher, chef produit EMEA.
Spécifiquement, le surf en eaux froides, voire glaciales, n’a jamais
été aussi accessible et “les combinaisons hivernales deviennent
tellement efficaces, légères et flexibles qu’elles font diminuer l’effort
physique de ramer dans le froid”, précise-t-on chez O’Neill Wetsuits.
Danemark, Islande, Russie...tous les pays veulent pouvoir s’équiper
afin de profiter de leurs façades maritimes, lacs ou rivières, de
façon permanente, sans grelotter ni se ruiner. Car, comme le résume
Xavier Faucher de Quiksilver : “les prix des combinaisons restent très
raisonnables compte-tenu de la technologie qu’elles intègrent et de
leur processus de fabrication !” On remarque en effet que les ventes
de modèles 5/4/3 et 6/5/4 à cagoule intégrée – autrement dit les plus
chères - augmentent constamment d’une année sur l’autre, et le prix
ne semble refroidir personne. “Les ventes peuvent osciller en fonction
de la douceur ou de la rigueur de l’hiver”, comme l’observe Mark
Brown chez C-Skins, mais au final, le plein hiver aide rapidement les
clients à se décider, à 100 ou 150 euros près, “je vais prendre la plus
chaude”. Pour faire face à une demande en hausse pour les eaux de 0
à 3°, provenant majoritairement d’Europe, Patagonia a décidé d’ajouter
une R5 à sa gamme. Peu importe la latitude, la température de l’eau
ou de l’air, le surf hivernal bénéficie d’une popularité croissante d’une
année sur l’autre, qui tire le marché vers de nouvelles terres.
Par ailleurs, le haut de gamme n’est pas le seul à en bénéficier.
Et on continue d’observer un effet de redistribution de ces atouts
techniques vers les milieux et entrées de gammes. C’est notamment
le cas chez Alder, dont les modèles de base se retrouvent désormais
dotés de doublures à séchage rapide et de renforts aux poignées et
aux chevilles, “directement empruntés au haut de gamme”, comme
nous le précise John Westlake. Rip Curl utilise également les
points forts de ses best-sellers (Flashbombs et EBombs) pour en
faire profiter ses modèles milieux de gammes (Dawn Patrol), girls
et juniors notamment. Chez Billabong, le focus est aussi sur les
entrées de gammes, “c’est très important de pouvoir proposer une
65
tendances
“Le niveau de qualité est désormais très élevé partout, alors les fabricants se démarquent
sur le sizing et le confort.” - Benoit Brecq, Marketing Manager, Madness/HOFF
combinaison performante à un niveau de prix raisonnable”, affirme
François Liets, responsable de la Division Technique.
Isolation, confort, élasticité...au final les consommateurs y gagnent à
tous les niveaux et, comme le souligne Phil Bridges chez Tiki wetsuits,
on obtient “un meilleur rapport qualité/prix et des arguments de vente
tangibles plutôt que de la pseudoscience publicitaire...” Même les
fabricants qui ont leur siège aux Etats-Unis jouent le jeu et évitent aux
Européens de (trop) subir la hausse du dollar sur les importations.
Plus qu’une simple tendance, le surf en eaux froides est en train de
s’ancrer comme une pratique authentique, extrême et durable à la
fois. Plus saisissantes que les eaux cristallines des tropiques, les
plages sombres et enneigées des pays nordiques offrent des prises
de vue sensationnelles qui renouvellent la photographie de surf. Un
phénomène que l’on retrouve inévitablement au niveau publicitaire,
comme on l’observe chez Gul Wetsuits, pour qui “le Cold Water Surfing
est devenu un vrai focus dans la communication chaque hiver”.
ASSEMBLAGE ET CONFORT D’UTILISATION
Auparavant, l’assemblage des panneaux de néoprène faisait partie des
données plus ou moins hasardeuses “à surveiller” dans la conception
d’une combinaison. On pensait même que, plus une combinaison
disposait de panneaux, plus elle allait être souple et ergonomique.
Mais ce n’est plus du tout le cas.
sorties d’eau. Ne sentir ni le froid ni la fatigue font partie des priorités
pour Onda Wetsuits notamment, qui années après années, travaille sur
“le bon fonctionnement de leurs combinaisons sur chaque muscle du
corps, en particulier sur les modèles les plus épais”, précise Paulo
Green.
Enfin, la flottabilité des combinaisons est un point sur lequel insiste
Benoit Brecq chez Madness quant au futur du surf. Partant du constat
qu’en hiver, les surfeurs sont confrontés à des conditions plus
fortes et plus dangereuses, le port du gilet de sauvetage est parfois
inévitable. “Un mix entre une combinaison et un gilet de sauvetage est
peut-être l’avenir du surf”, nous confie-t-il.
DOUBLURES MAGIQUES
Véritables concentrés technologiques (hydrophobes, anti-odeurs,
antibactériennes), les doublures des combinaisons s’annoncent cette
saison encore comme un réel vecteur d’innovation. Inexistantes ou
presque il y a quelques années, ces tissages intérieurs viennent
décupler les propriétés des combinaisons. D’une part, en ajoutant du
Désormais, avant même de juger la chaleur ou la résistance d’une
combinaison, le premier critère d’appréciation du client est le
confort ou le fit, en particulier à l’essayage. “Le niveau de qualité est
désormais très élevé partout”, comme le constate Benoit Brecq chez
Madness/HOFF, “alors les fabricants se démarquent sur le sizing et le
confort”.
“Les combinaisons hivernales deviennent
tellement efficaces, légères et flexibles qu’elles
font diminuer l’effort physique de ramer dans
le froid.” - Joe Turnbull, European Product
Manager, O’Neill Wetsuits
En parallèle des frontzips, les combinaisons sans zip ou “zip-free”
jouissent d’une popularité croissante. Leur facilité d’utilisation et leur
ergonomie sans faille confirment que cette tendance est partie pour
durer.
Mais, pour satisfaire tout le monde, ION Wetsuits propose désormais 2
fits : regular (back zip) et ajusté (front zip). “On a fait ça simplement
pour s’accommoder à toutes les morphologies”, précise Carlo Rauen,
“au départ, les patrons de shops et les clients ont dû changer leurs
habitudes, mais nous sommes convaincus que ce sera efficace sur le
long terme”.
Aussi chez, Rip Curl, même si le zip free a toujours le vent en poupe,
ils ont observé que certaines personnes le trouvaient difficile à
enfiler/retirer “alors on a missionné notre spécialiste des coupes
en Australie, Sparrow, pour travailler ces neuf derniers mois sur un
nouveau système d’entrée sans zip. Les résultats s’annoncent déjà
très prometteurs”, s’enthousiasme Borja Torres au design.
C-skins s’est attelée à cette partie très délicate qu’est l’encolure
interne de la combinaison. En développant la “Fermeture Iris”, ils sont
parvenus à imiter la lentille d’un objectif de camera permettant alors
à la combinaison un enfilage rapide, qui reste haut, sans entrées ni
66
photo: Rip Curl
En réalité, rares sont les marques de combinaisons à disposer de
leurs propres patrons pour chaque gabarit et, la plupart du temps, cela
est délégué à l’usine de fabrication. Seuls les équipementiers surf
les plus pointus comptent parmi leurs équipes de développement des
spécialistes capables de créer et d’ajuster chacun des panneaux de
néoprène. Un niveau d’expertise difficile à égaler quand on se lance
sur ce marché.
stretch et de la chaleur (en créant une couche d’air supplémentaire),
d’autre part en réduisant le poids de la combinaison, grâce à un
traitement hydrophobe qui l’empêche de se gorger d’eau et accélère
son séchage une fois sortie de l’eau.
La dernière génération de doublure E5 de RipCurl s’annonce encore
plus légère et 25 % plus extensible. Toute la gamme Flashbomb en
sera donc dotée et, aux dires de leur responsable produit Europe,
Borja Torres, qui a eu le privilège de tester ces prototypes cet hiver
“le niveau de confort et de chaleur que cette combinaison peut fournir
est incroyable”.
Les doublures firewall de O’Neill continuent de séduire par leur
légèreté, leur chaleur et leur faible absorption d’eau. Mais au design
de O’neill wetsuits, on nous met en garde : “on se rend compte qu’en
magasin, les doublures peluchées peuvent sembler attirantes et
chaudes, mais elles sont souvent lourdes, et vont retenir un maximum
d’eau et freiner vos mouvements en surfant”.
Les technologies infrarouges de Quiksilver et Roxy ajoutent quelques
degrés supplémentaires dans votre combi, grâce à un tissage enrichi
de fibres minérales qui isolent et retiennent la chaleur du corps
encore plus longtemps ! La circulation sanguine et l’oxygénation des
tissus s’en retrouvent améliorées, pour des performances accrues.
Chez C-SKINS, les spécialistes de l’eau froide, ce même conducteur
de chaleur est matérialisé dans le processus de lamination par une
colle composée d’une feuille d’aluminium, dont l’effet, au dos du
néoprène, est saisissant. Restez actifs dans l’eau, et la température ne
baisse pas.
tendances
Confort toujours, la combinaison devient plus facile à enfiler et à
retirer car, du fait de sa texture, la doublure n’accroche pas à la peau
comme le font la plupart des matières une fois mouillées. Grâce à
leurs traitements aseptisés, ces nouvelles combinaisons récoltent les
éloges de tous les publics, en particulier ceux aux peaux sensibles,
nous précise Carlo Rauen, chef Produit Wetsuits chez ION Products :
“c’est tellement bon de savoir qu’on est désormais capable d’apporter
une solution à ceux qui, dans le passé, subissaient les irritations des
combinaisons”.
“proposées dans 21 styles, pour des eaux allant de 23 à 0°”, nous
précise-t-on chez Patagonia. Face à ces produits garantis zéro
néoprène, les premières réactions n’ont pas tardé, entre enthousiasme
et prudence, comme chez Rip Curl, où Borja Torres déclare “qu’il
faut garder en tête que notre objectif est de faire les meilleures
combinaisons à partir des meilleures matières et, parfois, l’écologique
photo: Alder Wetsuits
“Il faut garder en tête que notre objectif est de
faire les meilleures combinaisons à partir des
meilleures matières, et parfois l’écologique
n’est pas suffisamment à la hauteur.” Borja Torres, Rip Curl European Wetsuit
Product Manager.
L’EÉCO-CONCEPTION...BIENTÔT AU NIVEAU
Du packaging à l’expédition, en passant par les matériaux de
conception eux-mêmes, les efforts déployés par l’industrie du surf,
via chacun de ses acteurs, sont considérables. Les cartons recyclés
et sacs d’emballage biodégradables (comme ceux issus d’amidon de
maïs de O’neill) sont en train de devenir la norme, l’envoi par voie
maritime est le plus utilisé (bientôt tracté par le vent) et les marques
elles-mêmes, comme Quiksilver, soumettent à leurs fournisseurs
des composants alternatifs (colles non toxiques, encres à base d’eau
et jerseys recyclés, etc.). Le numérique et les emails permettent
aussi à de plus en plus de marques, comme GUL, de se revendiquer
“organisation sans papier”. Alors, même si les produits continuent
de faire le tour de la planète pour arriver jusqu’aux consommateurs,
qui eux-mêmes voyagent pour rejoindre les spots ici et là, tout
est fait pour rendre les processus de production plus respectueux
de l’environnement et réduire l’impact carbone de toute la filière
néoprène.
n’est pas suffisamment à la hauteur”. Même son de cloche chez O’Neill
Wetsuits qui a imposé des tests très stricts à ces alternatives pour, au
final, considérer que “le stretch et la cohérence de qualité des produits
n’étaient pas encore satisfaisants face au niveau du marché”. Mark
Brown, chez C-skins, avance également une approche pragmatique
suivant laquelle on vérifie la fiabilité d’une alternative dans le temps
avant de pouvoir réellement communiquer dessus. Pour Finisterre,
“les produits les mieux éco-conçus sont ceux qui durent dans le temps
et sont conçus pour la pratique”, précise le fondateur Tom Kay. Alors,
pour sa toute première combinaison sur le marché, la marque s’est
concentrée à “maximiser le temps passé dans l’eau et la durabilité du
produit”.
Mais, c’est dans son élaboration et sa composition même, que
l’avancée la plus notable est observée. Embrayée il y a tout juste
2 ans par Patagonia, la gomme d’origine végétale et non pétrolifère,
est devenue une réalité grâce à la société Yulex. Disponibles à la vente
au grand public depuis peu, ces combinaisons “green” sont maintenant
Même si les propriétés de cette nouvelle “green gomme” ne rivalisent
pas encore, aux yeux de tous, avec le niveau technique du haut de
gamme, la voie est désormais ouverte et regorge d’opportunités.
“Après 60 ans de dépendance au néoprène, il est grand temps de
rendre le surf libre”, déclare-t-on chez Patagonia.
Enfin, on note quelques éco-innovations intéressantes, notamment via
les programmes RG8 (Regenerate) de O’Neill et Resurrection de Rip
Curl, qui se prolongent cette année ; pensez à rapporter votre ancienne
combinaison lorsque vous en achèterez une nouvelle, un protège-siège
en néoprène vous sera offert. Ensuite, votre vieille combinaison sera
confiée à une entreprise qui la recyclera en bracelets, portefeuilles et
autres accessoires.
TOP 5 DES TENDANCES
Doublures magiques : plus légères, plus chaudes,
plus pratiques
Haut de gamme accessible et bénéfique au milieu
et entrée de gammes
photo: C-Skins Wetsuits
Confort et ergonomie priment autant
68
que chaleur et résistance
Explosion de nouvelles destinations et populations surf
Les combinaisons “green” gagnent du terrain
de l’ego à l’éco
DE L’EGOSYSTÈME À L’ECOSYSTÈME :
UNE HISTOIRE HORIZONTALE
Albert Einstein disait que l’on ne peut pas résoudre un problème avec la même pensée qui l’a généré. La sienne était une
invitation à sortir du cadre et SOURCE vous invite à libérer votre pensée et vos entreprises.
Par Iker Aguirre.
Une des plus grandes révélations de ce chemin vers le nouveau
paradigme, je la reçus dans des circonstances improbables. Wogi,
un jeune Suisse vivant pieds nus et, souvent, isolé dans la nature,
nous expliquait la logique de la nature et de la vie animale. Avec des
mots simples d’une sagesse sans âge, il visita la philosophie des
anciens et dédia une grande partie de son discours au cercle. Des
Grecs aux Amérindiens en passant par les écosystèmes vivants, il
nous fit comprendre comment l’observation de la nature nous ramène
indubitablement à la perfection du cercle et ses cycles infinis. Ce fut une
révélation qui transforma mes entreprises en trois mots clef : triangle,
cercle, écosystème.
UNE VIE PYRAMIDALE
Depuis notre plus tendre enfance, nous avons été élevés dans la logique
pyramidale. Au plus haut de l’organigramme fonctionnel : le chef.
Derrière, dans les couches sous-jacentes, un dégradé hiérarchique.
Tout est structuré suivant ce système, inspiré de la légion romaine. Or,
saviez-vous que, mathématiquement, l’organigramme pyramidal est la
meilleure façon de connecter toutes les parties d’un système…avec un
minimum d’interaction ? Lisez bien la fin de la phrase : avec un minimum
d’interaction.
C’est une structure idéale pour les situations de crise où l’information
doit circuler vite, bien et sans contestation. Bref, en plein combat
légionnaire, par exemple. Mais, c’est aussi la structure idéale pour garder
le contrôle sur un groupe. Seule une personne est en contact avec tout
le système, celle qui est au plus haut de la pyramide. L’information
circule bien si elle est descendante, elle est vite bloquée si elle est
ascendante ou si elle doit circuler librement entre les parties prenantes.
Dit autrement, la structure pyramidale est parfaitement inadaptée aux
entreprises modernes et aux exigences d’agilité du marché contemporain.
Mais comment faire pour changer un modèle ancré si profondément ?
L’ENTREPRISE LIBÉRÉE
Un burn-out en 2009 m’a obligé à revoir toute la logique de mes
entreprises. J’en avais trois à l’époque, et deux ont failli couler à cause
de mon absence prolongée. Je pris conscience que je ne pouvais pas
être la pierre angulaire de mes sociétés. A compter de ce jour, j’ai tout
fait pour que mes entreprises fonctionnent sans moi. Cette même année
2009, Isaac Getz publiait aux Etats-Unis un livre-clef sur la question
mais qui n’arriverait en France qu’en 2012 : Liberté & Cie. Il donnait ainsi
naissance à la notion d’entreprise libérée.
Une entreprise libérée donne la liberté aux salariés de prendre les
rennes. Les notions de hiérarchie changent, voire disparaissent et,
partant du postulat que, par nature, l’homme est bon, ce qui pouvait
sembler une utopie est devenu une réalité. Encore aujourd’hui, de
nombreux amis CEO et dirigeants d’entreprise me tiennent tête et
refusent de croire qu’un tel changement soit possible. “Une entreprise
sans hiérarchie ? Des conneries…” me disent-ils. Vous le pensez aussi ?
Sans quitter notre industrie, intéressez-vous juste à Gore-Tex. Ils sont
10 000 et fins prêts à faire voler en éclats votre vision de l’entreprise.
Si vous doutez encore après la lecture de Getz, découvrez Frederic
Laloux et son livre (en anglais) Future Organizations, une véritable
démonstration que le nouveau paradigme se conjugue au présent dans
des milliers d’entreprises dans le monde.
DU CERCLE À L’ÉCOSYSTÈME
Menant de front une logique d’entreprise libérée sans le savoir, les mots
de Wogi ont été une clef majeure. Existe-t-il un système plus complexe,
durable et efficient que la nature ? Non. Casser le triangle pyramidal pour
passer au cercle pouvait-ce être une réponse ?
Sitôt je pensais le cercle avec un homme au centre, la logique pyramidale
prenait le dessus. Le cercle ainsi constitué n’était qu’une pyramide vue
du haut avec une base circulaire. Un faux changement de modèle. Le
71
de l’ego à l’éco
Quand ce n’est plus un homme qui dirige le tout mais un réseau qui mène la danse,
l’écosystème prend la place de l’egosystème.
cercle en entreprise n’est possible que si, au centre, nous plaçons un
projet. Par projet entendez l’entreprise, une mission, une stratégie, un
produit, un département…
Si le projet est au centre, tous les hommes sont sur la circonférence.
Alors commence le travail :
1. Le cercle est une roue, son axe est le projet. Pour que le projet marche,
la roue doit tourner.
2. Pour constituer une roue, tout le de monde doit être tourné vers le
centre pour voir et comprendre le projet.
3. Pour que la roue tourne, le cercle doit être parfait, tout le monde doit
être équidistant du centre. Dit autrement, tout le monde comprend le
projet.
4. Mais pour qu’il y ait cercle, il faut que les individus constituent la
circonférence. Du coup, impossible que tous regardent le projet du même
angle. Chacun comprendra le projet depuis sa perspective mais il existe
un socle commun. Travailler ce socle, c’est mettre le monde à distance
égale du centre.
5. Si tous sont sur le cercle, la présence du PDG fait tourner la roue
mais aussi celle de la femme de ménage. Chaque homme, chaque femme,
est un arc du cercle. Ensemble, la roue tourne, sans une pièce, elle ne
fonctionne plus. Tous ont conscience de ce point.
6. Dans un cercle, aucun arc n’est différent des autres, ni plus grand,
ni plus gros, ni plus épais. Dans un cercle, il n’y a pas de hiérarchie. Le
leadership ne devient plus un droit et une obligation acquis, nominatifs
et à durée indéterminée. Il passe entre les mains de celui qui a les
compétences nécessaires pour résoudre une problématique déterminée, à
un instant t. Le lendemain, l’instant t aura changé, la problématique et les
compétences requises aussi. Le leadership devient à durée déterminée et
non nominatif. Qu’en advient-il de la hiérarchie ? Puis du rôle des leaders,
des “suiveurs”, du charisme et du rôle du dirigeant ? Si vous ouvrez cette
porte vous n’avez pas fini de vous surprendre…
L’HUMAIN AU CENTRE
Isaac Getz souligne que l’entreprise libérée est avant tout une
philosophie, pas une méthode. Cette phrase est digne d’un génie. Libérer
une entreprise est mettre l’humain au centre de toute équation. Sitôt
l’humain prend le dessus, modéliser devient (presque) impossible. Toute
modélisation, aussi vertueuse soit-elle, atteindra ses limites devant le
fait que chaque homme est unique et chaque situation aussi. Elle devra
s’adapter et muter en conséquence, nous obligeant à accepter que la
recette miracle, toute faite, n’existe pas. Vous aurez juste les ingrédients,
à vous de concocter un bon petit plat avec. De l’économie gestionnaire
et mécaniste où l’homme est un rouage, nous passons ainsi à l’économie
philosophique où l’homme est au centre et le Sens l’inertie qui fait
tourner les moteurs de l’entreprise.
Sitôt vous aurez constitué un cercle, une cellule prendra vie au sein
de la structure. Sitôt la structure sera constituée de cellules, leur
interaction créera un organisme vivant, évoluant et changeant. Elle sera
un écosystème logique, autonome, autorégulé et durable. Quand ce n’est
plus un homme qui dirige le tout mais un réseau qui mène la danse,
l’écosystème prend la place de l’egosystème.
NOUS SOMMES DES PRIMATES
Pas plus tard que le mois dernier, j’animais une table ronde sur
l’économie de demain avec des scientifiques, journalistes et économistes
de renom international. Quand j’ai émis cette remise en question du
leadership comme base fondamentale du nouveau paradigme, l’un des
scientifiques, catégorique, a répondu: “Nous sommes des primates et en
ce sens, nous sommes constitués pour répondre à une hiérarchie. Toute
hiérarchie horizontale est impossible par nature”. Un scientifique émérite,
issu des meilleures universités américaines, qui vous remet en place peut
être déstabilisant mais, si vous vous cédez à la moindre résistance, vous
ne changerez jamais de paradigme.
PARLONS DE SENS
Quand je me tourne vers les boardsports, je découvre, encore une fois,
une industrie qui, intuitivement, s’est toujours inscrite dans des logiques
circulaires : fonctionnement en réseau, instinct communautaire, rapport
horizontal à l’autre dans la plupart des PME/TPE, règles de respect
de l’autre, importance de la réputation, passion et sens au travail,
épanouissement personnel à travers le professionnel, autonomie et
reconnaissance, leadership par l’action pas par nomination, leadership
méritocratique et changeant… Evidemment, pour ça je regarde ailleurs
que dans les entreprises cotées en bourse, à mon sens prisonnières d’un
ancien paradigme qui refusent le changement.
La logique des primates répond à la loi du plus fort, notre économie
moderne et toute la pensée économique du XXème siècle aussi. C’est le
résultat de la mauvaise interprétation faite par le libéralisme des mots
de ce pauvre Hobbes : “L’homme est un loup pour l’homme”. Bref, une
économie basée sur le fait que nous sommes des singes sans cerveau,
répondant à la violence et foncièrement méchants. C’est une vision. Elle
prédomine aujourd’hui, certes. Sauf que je ne suis pas un singe, je n’aime
pas la violence et je pense être plus gentil que méchant…et nous sommes
nombreux dans ce cas-là. Nous sommes des hommes évolués, pas des
primates, alors permettez-moi de penser que notre rapport à l’autre a
aussi évolué. Et sinon, assez d’entreprises le prouvent (Favi, Gore-Tex,
Poult, Zappos...)
Partout où je regarde, j’ai l’impression que l’industrie des boardsports
retombe sur ses pattes. Son ADN est 100% nouveau paradigme. Nous
avons commis l’erreur de nous laisser happer par le modèle boursier
(que nous soyons côtés en bourse ou pas) et ça ne nous a pas réussi.
Intéressez-vous à l’Holacratie, au Teal Management, à la sociocratie en
entreprise, aux applications vertueuses du Lean Management (pas ses
dérives) et aux nombreux exemples qui germent partout dans le monde et
vous saurez reconnaître que les fondamentaux qui marchent s’inscrivent
dans notre ADN boardsports. Nous avons entre les mains les clefs de
bien plus qu’une nouvelle réussite, nous avons celles d’un monde en
mutation. Nous devons juste à nous rappeler où est passée la serrure !
Nouveau paradigme, marché des boardsports et bien-être en entreprise :
suivez les articles d’Iker Aguirre sur ikeraguirre.com.
72
tendances
tendances
“La seule tendance forte que je distingue
est de produire et d’agir à tous points de vue
en respectant la planète et ses habitants.” Klaus, Templeton
une veste unique, portée à la fois en montagne et en ville. Pour ce faire,
Billabong a, par exemple, doté ses modèles de caractéristiques comme
une jupe amovible pour plus de polyvalence.
photo: Nikita
Mons Royal
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Mons Royal
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TENDANCES AUTOMNE-HIVER 16/17 :
OUTERWEAR FEMMES
La catégorie outerwear femmes est plombée par le plagiat des grandes chaînes de textile et pressurisée par
une concurrence féroce sur les prix. Il est difficile de vendre une pièce technique coûteuse quand ces grandes
enseignes offrent des produits en apparence équivalents à des tarifs dérisoires. Mais, heureusement, les
snowboardeuses représentent une tranche de clientèle en expansion, plus indépendantes et aventureuses
que jamais. Des rideuses de park à celles de backcountry, en passant par les carveuses de pistes damées, voire
les amatrices de splitboard, les filles continuent à prendre possession de toutes les facettes du snowboard,
y compris quand il s’agit d’open bar en terrasse après la journée de ride… Alors voyons de plus près, ce que
s’arracheront ces clientes lors de la saison 2016/17 en termes de vêtements techniques snow.
Par Tom Wilson-North
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VUE D’ENSEMBLE
La première tendance-clé est celle du tout-technique ; les marques
interrogées aspirent à créer la veste et le pantalon de “mountainwear”
parfaits, à savoir un look moderne et épuré dans une technicité
irréprochable. L’objectif principal est, ici, d’obtenir un mix de confort,
de solidité et de design, associé à des silhouettes féminines et
ajustées. Cette féminité se dégage à travers des détails de finition
tels que des zips métalliques, des patchs en cuir, et un large choix de
coloris et autres effets délavés.
manteau-doudoune version longue (à hauteur de genou), une coupe
directement importée de la ville. Pour Templeton, la pièce-clé de la
collection, qui sera présentée à l’ISPO, est “le pantalon slim-fit le
plus baggy jamais imaginé, offrant la meilleure liberté de mouvement,
ainsi que confort, moelleux, chaleur, tout en restant au sec, fun et
élégante”, affirme Klaus Zenker, cofondateur de la marque. DC indique
également avoir modifié en profondeur sa gamme outerwear pour une
sensation “skinfeel”, à travers notamment de nouvelles doublures plus
confortables.
Le confort est sur toutes les lèvres, comme le confirme Andrew
Burke, vice-président du textile chez Burton, en évoquant leur
La dimension durable et écologique est également à l’ordre du jour
chez la plupart des marques. Cette idée de durabilité est incarnée par
La tendance vers des produits plus eco-friendly est également forte et
se traduit visuellement par des palettes de couleurs plus Nature et des
choix de textile basés sur leurs garanties écologiques. La philosophie
derrière ce mouvement est de respecter la montagne pour le plaisir
qu’elle nous procure. En demandant à Klaus de Templeton de résumer
la grande thématique de ces collections de l’an prochain, il nous répond
: “La seule tendance forte que je distingue est de produire et d’agir à
tous points de vue en respectant la planète et ses habitants.” Parfait
exemple, Volcom décline une collection capsule en partenariat avec leur
Boarding for Breast Cancer Foundation, dont une partie des recettes ira
à cette fondation contre le cancer du sein.
Chez Picture Clothing, l’aspect durable est l’ADN même de la marque
et c’est lui qui a permis sa croissance, tout comme Bleed met en avant
son approche respectueuse de la planète : “Chaque personne que
nous parviendrons à convaincre d’opter pour une mode durable, que
ce soit dans son style ou son côté fonctionnel, est un client que nous
chérissons.”
Sans surprise, les tons de l’an prochain seront très centrés autour de
la Nature : un vrai côté “Into the wild”. Ainsi, les couleurs automnales
seront à nouveau à l’ordre du jour, tout comme les couleurs minérales, à
la fois neutres, inoffensives et faciles à porter une fois hors des pistes.
Côté imprimés, le thème militaire revient régulièrement, à travers des
camos toujours aussi présents, même si des imprimés hawaïens, plutôt
sympas, permettent de trancher avec ces verts omniprésents.
Airblaster
Airblaster
LES PIÈCES-CLÉS
L’idée est – rappelons-le – de traduire cette approche écolo en
proposant des pièces d’outerwear pouvant être portées dans la rue
comme sur les pistes, “du streetwear pour déchirer”, résume-t-on
chez Zimtstern, dont la nouvelle veste Mazonka fait la transition entre
sessions sur la neige et vie citadine. Rip Curl s’est engagée dans une
voie plus “mode” en créant une parka baptisée Amity Gum, dotée de
tissu stretch couleur bruyère et d’une isolation Primaloft : “Chaude,
sexy et d’un confort maximal.”
Chez Westbeach, on ne propose pas moins que des indices de 20 000
mm en imperméabilité/respirabilité, grâce à des matières légères et
stretch qui offrent, d’après eux, le confort d’un pantalon de yoga à leur
modèle Amery Pant.
D’autres misent sur des choix plus tape-à-l’œil au niveau des vestes, à
l’image du modèle Rich Dip de Billabong, au look très chargé avec ses
imprimés couleur cuivre métallisé et ses nombreux détails. Le stretch
15K/15K en sergé, associé à une isolation Primaloft Eco, vient apporter
du confort à ce modèle au design déjà très remarquable. La veste
Always Lux de Rojo prend une direction différente avec ses matières
texturées sur une doudoune épaisse aux liserés cuir, disponible dans
des coloris très classieux : noir, blanc et gris alu.
Roxy
Roxy
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tendances
“Nous ne nous sommes pas contentés
de faire plus petit et en rose.” Homeschool
Burton
Burton
Dans un style radicalement opposé, les chantres de la technicité de
chez Norrona ont choisi de donner un côté très militaire à leur nouvelle
veste Tamok dri2, en employant un coton bio doux et du Cordura,
sur une membrane imperméable et respirante. Dans l’esprit militaire
également, la veste Yoko de L1 pioche dans le côté vintage, destinée à
des filles à la recherche d’une vraie veste de snowboard qui serait la
fois féminine et stylée.
Enfin, la pièce de choix de chez Bonfire se nomme la Safari Jacket
: un modèle à la coupe ajustée et doté d’une couche supplémentaire
d’isolation, affichant des cotes imperméabilité/respirabilité de 20K/15K.
NOUVELLES COUPES
La saison prochaine, les coupes de vêtements de snowboard seront
très clairement dérivées de pièces vues à la ville, avec comme maîtremots : contemporain, nonchalant et confortable. Parmi ces modèles
directement descendus des défilés de mode, le manteau à hauteur de
genoux et dos long (ou fishtail) revient le plus souvent, tout comme
la parka kaki à la coupe féminine et aux bordures en fausse fourrure.
Holden s’inscrit parfaitement dans ce concept avec son manteau long
fishtail au style très rock & roll et aux coloris bien sentis.
Dakine
Dakine
Cet allongement des vestes s’est généralisé, désormais plus féminines
et tendance, comme si la cliente ciblée portait aussi bien sa veste
longue sur les pistes qu’en soirée, ne troquant que son pantalon slim-fit
pour un jean skinny le soir, agrémenté d’un chapeau et de chaussures
stylées. Sauf que ces filles veulent avoir l’air de porter un manteau
Zadig & Voltaire sans rien sacrifier au degré technique d’une veste
classique de snowboard.
Chez Colour Wear, les coupes s’allongent donc légèrement et des
poches carrées font leur apparition, tandis que le pantalon Slim Curve
Stretch de Airblaster sied particulièrement aux rideuses “en formes”:
“Notre slim-fit est plébiscité par les femmes de corpulence fine
et moyenne, mais il ne convenait pas aux formes plus généreuses,
que nous adorons tout autant, soit dit au passage !”, rapporte Jesse
Grandkoski, brand manager. Rojo aussi a pensé aux rideuses plus en
rondeurs, ajustant en conséquence ses pantalons sur les grandes
tailles.
Light
Light
Parmi les autres nouveautés, on signalera un tout nouveau stylisme
chez Nikita, d’inspiration très prêt-à-porter et streetwear, comme
l’illustre leur veste Blonde Roast Chicken, avec sa capuche et ses
manches matelassées, ainsi qu’un serrage à la taille. Nitro a revu sa
gamme de pantalons en optant pour des coupes plus slim et flatteuses,
à l’image de notre pièce préférée, le Tate Pant. Du côté de Billabong, le
chef de produit outerwear, Alexandre Berthonneau, nous apprend que
toutes les coupes ont été “repensées pour l’an prochain et offriront des
silhouettes plus modernes, coupées pour être portées à la ville et pas
seulement en montagne.”
De façon générale,
les silhouettes. On
pouvait rencontrer
DC, un modèle 15K
Nikita
76
Nikita
les coupes s’allongent et s’affinent afin de féminiser
retrouve ainsi des salopettes très slim que l’on
dans les années 70, telles que la Collective Bib de
très prêt du corps qui existe en tissu Oxford délavé
tendances
Des vestes d’hiver aux capacités techniques
essentielles, mais pas conçues pour être utilisées
uniquement pour la neige.
et reprend les détails d’une combinaison en jeans. Airblaster aussi
mise sur la salopette et L1 présente une combinaison qui vaut le détour.
D’autres tenues d’inspiration mode sont à noter chez Roxy et Brunotti,
en particulier celles avec épaules tombantes, qui offrent une silhouette
moins près du corps que sur les collections précédentes. Enfin, le
nouveau Tapered Drop Rise Pant de Volcom joue à fond la carte mode,
avec sa coupe façon sarouel et ses ourlets serrés.
Nikita
Nikita
Bonfire
Bonfire
INNOVATIONS TECHNIQUES
Les vêtements de snow pour filles ne sont plus à la traîne s’agissant de
caractéristiques techniques, alors que chez Homeschool par exemple,
les filles ont droit au même traitement que leurs homologues masculins,
sans une approche trop girly : “Nous offrons d’authentiques vêtements
de snowboard, conçus spécifiquement pour des femmes sportives et
exigeantes. Nous ne nous sommes pas contentés de faire plus petit et
en rose”, évoque la designer Erika. Les marques ont intégré que les
filles n’étaient pas prêtes à faire de compromis au niveau technicité :
“Notre collection automne-hiver 2016/17 est pensée pour des femmes
qui envoient fort en snow et qui ne se satisfont pas de versions des
modèles hommes mais en moins bien”, insiste-t-on chez Dakine. “Nous
refusons ce principe et avons mis sur pied une gamme fantastique pour
celles qui foncent les premières et sont toujours au rendez-vous les
jours de poudreuse”, explique Brittany Cook, designer femmes chez
Dakine.
COULEURS EN VOGUE
Comme mentionné plus haut, les coloris se veulent le reflet de
cette tendance vers le durable/écologique, inspirés par la Nature,
les éléments – l’eau, les arbres, la glace et la roche – sans oublier,
évidemment, la montagne.
Parmi les couleurs qui se détachent, on retiendra le vert olive, le bleu
lagon et le gris bruyère, à savoir des coloris remarqués lors des défilés
de prêt-à-porter des dernières fashion weeks. Le blanc fait également
son retour, tout comme le rose, le orange, le bleu, ainsi que le doré,
très présent chez Roxy par exemple. De façon générale, deux couleurs
ressortent principalement pour l’an prochain : le kaki et le vert olive,
soit les tendances actuelles dans le streetwear, comme chez Balmain,
dont la dernière collection était sous forte influence “army”.
Nitro
Nitro
Les coloris de Nitro et Bonfire piochent dans les palettes de pierres
précieuses, avec du rose et du pourpre poussière, du bordeaux et de
l’émeraude. On trouve également des tons automnaux riches, couplés à
des coloris plus passés et discrets chez Urban Beach, tandis qu’Animal
parie sur “le houx et ses baies, ainsi que les couleurs naturelles qui
nous entourent : des pourpres profonds, des bleus encre et kakis, avec
des accents de menthe claire”, rapporte Leon Young, designer technical
outerwear et lifestyle de la marque. Les effets de color-block des
années précédentes semblent avoir disparu alors que, désormais, les
tons se rapprochent davantage de ceux du streetwear.
IMPRIMÉS
En plus de coloris très automnaux, on trouve, comme toujours en
snowboard, de nombreux imprimés intégraux, en particulier le camo.
Celui de Zimtstern est particulièrement réussi, existant en vert, mais
aussi dans des versions rose poussière et nuances de bleus. Bonfire
Picture
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Picture
tendances
“Du streetwear pour déchirer.” Zimtstern
mise sur un camo à fleurs plus sombre, tandis que DC reste sur un
Duck Camo très plaisant. Animal présente, de son côté, un motif façon
“couverture rayée”, dessiné à la main.
Rip Curl
Rip Curl
Désormais, les imprimés des leggings de yoga se déclinent aussi dans
l’outerwear, à l’image de Picture qui fusionne différents motifs sur un
même imprimé, exactement comme le font les leggings de yoga en ce
moment. Les imprimés tropicaux sont aussi de la partie, en particulier
les motifs hawaïens, comme chez Roxy et Homeschool ; les feuillages et
fleurs roses se mariant bien avec les couleurs de la saison prochaine.
Pour L1, ce sera acid wash et tie-dye, ou encore urban jungle chez
Light. Horsefeathers joue avec les effets délavés sur des tissus à pois
et déploie moult couleurs sur ses imprimés, sans oublier des textiles
aux effets cuir. Les motifs vintage font, également, gentiment leur
retour, heureusement pas dans la même mesure que dans les années
80 et 90. Non, il s’agit d’un rétro en version mature, à base de logos et
imprimés poitrine.
Westbeach
Urban Beach
Westbeach
Urban Beach
CONCLUSION
Il ne fait plus aucun doute que les rideuses se font de plus en plus
exigeantes, voulant le meilleur de la mode et des coupes modernes.
Terminés les couleurs criardes et les dégueulis en Technicolor.
S’afficher en couleurs pétard durant une semaine sur les pistes avant
d’abandonner sa tenue chez Emmaüs, tout ça est une histoire qui
appartient au passé. Aujourd’hui, les coloris se font bien plus naturels,
moins éclatants et surtout portables par toutes, le tout mis en valeur
par des coupes plus fit qui permettront à ces pièces de traverser les
saisons.
La tendance générale de ces collections automne-hiver 2016/17 va
vers une optimisation des gammes établies, en travaillant le stylisme,
les aspects pratiques et les coupes. Nous assistons à un retour aux
essentiels avec, comme principaux axes de travail, la performance et la
facilité à l’usage. L’objectif n°1 de la plupart des marques est d’arriver
à créer une veste deux-en-un, à la fois veste de snow et veste d’hiver
citadine. Cette tendance ne peut que nous plaire : dépenser un peu
plus, mais ne dépenser qu’une seule fois. En choisissant avec soin,
les clientes seront fidèles à leur achat durant très longtemps, comme
autrefois. Si cela peut leur permettre de passer plus de temps encore
sur la neige, tout le monde y gagne.
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Nature et technologique
Au chaud, sexy et confortable
Stylé et multifonctions
Des couleurs naturelles
Des imprimés inspirés par les éléments (camo, hawaïen)
Horsefeathers
80
Horsefeathers
photo: Bonefire
tendances
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 2016/2017 :
OUTERWEAR HOMMES
Les vêtements techniques pour le snowboard ont connu quelques années difficiles et de nombreuses marques
ont dû faire de véritables changements pour rester pertinentes, dans cet environnement très compétitif qui
évolue rapidement. Celles qui n’ont pas pu suivre ont totalement disparu. Mais, sur une note plus positive, le
monde des vêtements techniques est parsemé de véritables success stories, avec des marques qui ont, d’une
manière ou d’une autre, réussi à sortir la bonne formule, qui payent les salaires de tous leurs employés et qui
attisent l’enthousiasme du consommateur. Découvrons un peu ces money-makers ,alors que nous examinons
le sujet en détail avec notre compte-rendu des tendances pour l’automne hiver 2016/2017.
Par Tom Wilson-North.
TENDANCES PRIMAIRES - TECHNIQUE
L’année prochaine, le look high-tech restera très important pour les
marques qui s’identifient au rideur backcountry, au big mountain
rideur, au splitboardeur…et aux gagnants du loto. On verra des
coutures collées, du tissu très fin, des zips imperméables et des prix à
faire pleurer les plus riches d’entre vous. Norrøna proposera une toute
nouvelle ligne appelée Tamok avec des tonalités plus sombres, et 686
fait sa première entrée dans le GORE-TEX® avec sa gamme GLCR. La
Highline de Quiksilver est une mini-collection qui présente des articles
signés Travis Rice et la technologie Gore-Tex C-Knit. “C’est vraiment
l’apogée des vêtements techniques imperméables : un matériel qui
vous gardera bien au chaud et au sec toute la journée, tous les jours,
quelles que soient les intempéries que la montagne vous inflige”,
explique leur Global PLM Thomas Bourgault.
Les marques les plus innovantes utilisent des
tissus multi-densités et des technologies de fusion
scientifique, pour réduire le besoin de coudre
ensembles les panneaux. Cela implique moins de
trous, moins de gaspillage, une solidité plus élevée,
plus de confort et une esthétique plus sympa.
Une sous-branche de cette tendance populaire se retrouve avec des
articles qui présentent moins de coutures. Les marques les plus
innovantes utilisent des tissus multi-densités et des technologies
de fusion scientifique, pour réduire le besoin de coudre ensemble
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tendances
Des vestes silencieuses qui ne font pas un
bruit de ventilateur dès que vous bougez
sont aussi la tendance, essayez donc de
faire bouger un peu les tissus lorsque
vous vous baladez sur les stands à ISPO
Airblaster
Airblaster
les panneaux. Cela implique moins de trous, moins de gaspillage, une
solidité plus élevée, plus de confort et une esthétique plus sympa.
Tandis que Picture reconnaît les efforts de The North Face quant à
leur marketing sur la technologie FuseForm, le fondateur (et tout
fraîchement papa) Julien Durant est catégorique sur le fait que la
nouvelle veste Eno2 de son entreprise n’a pas d’égale en termes
d’innovation technique dans le monde entier. Elle comprendra un tissu
double densité sans couture, avec des panneaux jacquard de couleur
et sans couture, une répartition des matériaux sur l’ensemble du corps
sans couture, et une garantie à vie sur le tissu.
La Fuse Brigandine de The North Face® utilise une technologie multidensités similaire avec un tissu à base de sergé qui, avec un intérieur
tricoté, permet à la veste de se comporter un peu différemment des 3
couches traditionnelles. Elle offrira plus de respirabilité que jamais,
bougera facilement et sera très silencieuse. Des vestes silencieuses qui
ne font pas un bruit de ventilateur dès que vous bougez sont aussi la
tendance, essayez donc de faire bouger un peu les tissus lorsque vous
vous baladez sur les stands à ISPO.
Bonefire
Bonefire
Brunotti
Brunotti
TENDANCES PRIMAIRES - CROSSOVER
Envisagez de changer votre approche quant à la vente de vêtements
techniques, parce que nous avons découvert que les vestes de
snowboard multi-activités prennent une grosse place dans les gammes
de produits de l’année prochaine. “Nous avons changé pour offrir une
collection complète de vestes lifestyle, qui sont aussi fonctionnelles
que des vestes techniques mais un petit peu recadrées pour un
environnement plus urbain. Les marques en croissance ne sont pas
forcément les marques spécifiques au sport… Elles ont du style et
elles sont polyvalentes,” indique le vice-président des Softgoods
chez Burton, Andrew Burke. “Il n’y a pas vraiment la nécessité de
segmenter”, continue-t-il. “Bien sûr, nous nous focalisons sur le fait de
produire un meilleur équipement pour le snowboard, mais les gammes
sur le marché ont été un peu floutées par le consommateur… Ce n’est
donc pas nécessaire d’essayer de les maintenir”. Urban Beach partage
cet avis : “Nous nous concentrons vraiment sur le multifonction,
nous travaillons donc à faire en sorte que les vêtements techniques
assurent autant en ville qu’en montagne, ou même à la plage, mais
soient aussi fonctionnels et utilisables dans les conditions froides et
humides”, indique-t-il. Animal y met aussi du sien : “Bien que nous
prenions très au sérieux les sports d’hiver, nous réalisons aussi que les
consommateurs ont besoin d’aller ailleurs que sur les pistes”, affirme
Leon Young, leur Designer Vêtements Techniques Et Lifestyle Pour
Hommes. Peut-être qu’il est temps d’achalander un peu plus la partie
streetwear des magasins avec des vestes d’hiver plus crossover, par
d’autres marques de sports de glisse qui ont été assimilées comme
telles.
Il faut cependant faire attention. Les vêtements techniques qui
ressemblent à du streetwear sont un peu différents, et c’est assez
confus pour les clients. Zimtstern parle de “streetwear avec lequel
on peut rider” comme une grosse tendance pour l’automne hiver
Burton
86
Burton
tendances
Pendant un moment, on a vu des vestes et des
pantalons près du corps pour les freestyleurs et
des coupes droites pour les gars du big mountain.
Dakine
Horsefeathers
Dakine
Horsefeathers
2016/2017: leur veste Leifz présente une surface rugueuse, des zips
métalliques sur la poitrine et aura un look suffisamment cool pour la
montagne, tout en restant appropriée pour une situation plus urbaine.
La gamme de vêtements techniques HR&S de chez Volcom est en fait
du matériel de snowboard directement influencé par la rue. Et chaque
marque à laquelle nous nous sommes adressés avait quelque chose
de similaire à proposer dans les tuyaux. Mais d’où cela vient-il ? Eh
bien, si l’on regarde, même brièvement, les vidéos de snowboard street
du moment, on ne voit pas une seule veste de snowboard : il y a des
sweats à capuche, des jeans, du velours, des jogging et du workwear.
Certains snowboardeurs ne veulent pas avoir l’air d’aller rider…
TENDANCES PRIMAIRES - MILITAIRE
Le style militaire et les sports de glisse, c’est un peu comme le pain et
la confiture, ils vont très bien ensemble et cela ne changera pas l’année
prochaine. Vous verrez cela très bien réalisé chez Dakine, tandis que DC
fait un peu des siennes en proposant du streetwear avec une influence
militaire. L1, comme toujours, puise son inspiration dans le militaire
vintage, qui s’intègre parfaitement à sa gamme de l’année prochaine,
tendance, propre et fonctionnelle.
TENDANCES PRIMAIRES - AUTRES CONSIGNES
Les autres tendances auxquelles il faudra prêter attention dans les
show-rooms (ou au moins à glisser dans une conversation avec votre
boss) sont les vestes bomber, les doudounes, et la vibe surf rétro, qui
sont très marquées pour Quiksilver et Burton l’année prochaine. On
voit des pièces cousues sur les genoux un peu partout, des salopettes
impossibles à ignorer dans le snowboard et vous allez voir ça chez tout
le monde. La Fader Bib de Holden est excellente : en 20k/20k et le prix
de vente conseillé est très raisonnable.
Light
Light
FONCTIONNALITÉS TECHNIQUES
Les gadgets sont une fonctionnalité très importante dans la collection
de vêtements techniques, le client futuriste et qui aime bien l’innovation
adore ce genre de truc, et cela permet d’avoir une discussion dans le
magasin. C’est aussi en général le premier accessoire qui part en vrille
et ça donne d’excellentes opportunités aux shops d’offrir un bon service
après-vente.
La tenue Ultimate Search de Rip Curl est une combinaison sans zip
qui présente aussi un gilet de sécurité en avalanche pour le client qui
s’intéresse à la sécurité. Parallèlement, Billabong présente un nouveau
système d’ajustement de la capuche Boa sur sa veste Polar Star,
et Westbeach utilise un nouveau matériau super technique dans sa
nouvelle veste Cove 30K et sa combi Birch.
L1xKR3W
88
L1xKR3W
TISSUS
En ce qui concerne les tissus, il n’y a rien de très révolutionnaire pour
l’année prochaine, il s’agit plus d’amélioration et de consolidation de
bonnes pratiques déjà en place. Burton possède un établissement
de développement en Chine, appelé Threadworks, dans lequel ils
conçoivent un tissu utilisant du Cordura et du Gore-Tex, le produit haut
de gamme final sera délavé aux enzymes et par pigmentation, ce qui lui
tendances
Des couleurs atténuées, vintage et plus
ternes sont toujours dans la tendance.
Mais les choses s’éclaircissent un peu.
donnera une excellente performance et une excellente résistance avec
un look streetwear exclusif.
Mons Royale
Mons Royale
Mountain White joue la carte de la sécurité avec des tissus classiques
British Isles comme le Harris Tweed et le Ventile, et Horsefeathers
expose un tissu avec un effet délavé et un magnifique tissu qui
ressemble à du jean et qui mérite d’être minutieusement examiné de
plus près lorsque vous arriverez à Munich.
COUPES
Pendant un moment, on a vu des vestes et des pantalons près du
corps pour les freestyleurs et des coupes droites pour les gars du big
mountain. C’est la silhouette principale, bien que l’on observe quelques
variations.
Neff
Neff
DC est un très gros acteur dans l’arène du streetwear avec une coupe
Drop Crotch sur son pantalon Asylum. Cela signifie plus de confort au
niveau du haut des cuisses, tout en assurant un look fuselé sympa.
686 a remarqué la popularité croissante des pantalons droits dans le
freestyle, et Ride ajoute un nouveau modèle de veste : une parka très
ample et fishtail appelée la Roanoke. Colour Wear fait écho à ce thème
avec ses nouvelles parkas.
COULEURS
Des couleurs atténuées, vintage et plus ternes sont toujours dans la
tendance. Mais les choses s’éclaircissent un peu, et on peut le voir chez
Brunotti. “Notre palette de couleurs se base sur des sources naturelles,
la montagne, les minéraux et la forêt”, explique la directrice des
relations publiques de la marque, Anouk van Haaster. Rip Curl s’inspire
aussi d’une palette de couleur naturelles avec de l’eau, des arbres, de la
glace, du marbre, très présents dans leur workbook.
Nitro
Nitro
Du point de vue de la fabrication, il a été très intéressant de comprendre
l’approche de Light : ils produisent dans une usine qu’ils possèdent
partiellement, et qui leur laisse libre champ au-delà des minima et des
imprévus dus aux échantillons. Cela leur permet d’offrir plus d’options
: ils proposent leur pantalon dans 15 coloris différents et chaque veste
présente quatre variations. L’année prochaine, ils se focaliseront sur
les couleurs classiques de l’alpinisme, ainsi que sur des looks urbains
classiques, en mettant l’accent sur des mélanges de kaki, de bordeaux
et d’anthracite.
Finalement, en ce qui concerne les couleurs, on observe que la
majorité a décidé d’adopter le bon vieux blanc, particulièrement chez
les marques très fashion comme Templeton et L1. “Nous allons avoir
beaucoup de blanc”, explique Jon Kooleyde chez L1. “C’est une demande
de nos team rideurs, qui nous a semblé raisonnable étant donné que la
plupart des vêtements techniques de snowboard se tient en général à
l’écart du blanc”
Pally’Hi
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Pally’Hi
IMPRIMÉS
On les aime ou on les déteste mais, dans le snowboard, il y aura
toujours de la demande pour les imprimés. Zimstern en propose un
qu’ils appellent Paperwork et Nitro aura un imprimé réfléchissant qui
aura l’air ton-sur-ton jusqu’à ce que la lumière l’éclaire.
tendances
Envisagez de changer votre approche
quant à la vente de vêtements techniques,
parce que nous avons découvert que les
vestes de snowboard multi-activités
prennent une grosse place dans les
gammes de produits de l’année prochaine
Picture
Protest
Quiksilver
Picture
Airblaster propose un motif très cool qu’ils appellent Night Jungle,
avec des palmiers sur un fond très sombre, et travaille en partenariat
avec Lucas Beaufort sur le motif répétitif de camouflage qu’ils
appellent Critterflage. “Ça reflète très bien l’imaginaire de Lucas
qui crée des monstres gentils, et ça donne au premier regard un
camouflage vintage classique”, indique le Brand Manager Jesse
Grandkoski. Homeschool continue de taper dans le tropical avec un
imprimé Hawaiian Galaxy qui affiche des fleurs pastel sur une palette
atténuée.
Protest
SOUS-VÊTEMENTS
Les sous-vêtements sont un élément critique dans le matériel du
snowboardeur, pour se taper des gros rails à 2h du mat’ devant le
magasin de sport, comme pour se faire des runs dans un couloir en
pleine tempête. Bien que ce ne soit pas des vêtements techniques
à proprement dit, les sous-vêtements doivent absolument être
représentés dans votre shop, n’est-ce pas ? Klaus Zenker de chez
Templeton annonce que ce n’est pas ce qu’il pense : “Les sousvêtements sont un marché très difficile et pratiquement impossibles
à vendre dans le magasin de snowboard moyen… De plus, on n’a pas
envie de proposer la nième copie de la Ninja Suit.”
Quiksilver
Il y a quelques nouvelles mouvances assez intéressantes dans les
sous-vêtements pour l’année prochaine. Les marques auxquelles
nous nous sommes adressés sont toutes d’accord pour dire que la
laine mérinos reste ce qui se fait de mieux. WestBeach propose une
nouvelle gamme mérinos en trois couleurs, super.natural offre sa
série Expedition avec 230 g de mérinos et des imprimés sympas,
tandis que Horsefeathers se plonge dans le mérinos avec plusieurs
niveaux de folie dans les couleurs. On remarque aussi la toute
nouvelle gamme de sous-vêtements de chez Norrøna, avec un fil nylon
gainé de mérinos. Et pendant qu’on est sur ce sujet, il faut noter des
choses intéressantes au sujet de la laine mérinos : premièrement, les
moutons qui sont à la base de ce fil sont vraiment des animaux très
étranges et, deuxièmement, et c’est le point critique, il y a un petit
pourcentage de personnes qui sont allergiques à la laine mérinos et
qui ne peuvent pas en porter.
En gardant cela l’esprit, il reste important de proposer une alternative.
Le programme de sous-vêtements de Volcom se voit revisité avec
un polyester recyclé et Bleed propose un sous-vêtement plutôt cool
utilisant du Tencel, un matériau obtenu à partir d’eucalyptus avec
une sensation de douceur sur la peau et une forte respirabilité. Il y a
aussi un nouveau sous-vêtement chez Picture qui utilise du Polartec
Powerwool. “Nous le vendrons à 99¤”, indique Durant de chez Picture.
“On ne descendra pas le prix parce qu’on ne veut pas vendre des
produits en polyester de mauvaise qualité comme nos concurrents,
même si certains d’entre eux marchent très bien.”
Il faut éduquer les consommateurs dans cette catégorie parce qu’ils
ont à l’esprit qu’un sous-vêtement à 10¤ de certaines marques sera
aussi efficace qu’une pièce technique plus chère dans un magasin de
Rip Curl
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Rip Curl
tendances
Urban Beach
Homeschool
Urban Beach
Homeschool
glisse. Par chance, les acteurs bien établis font de leur mieux pour nous
aider. Pally’H communique sur les bénéfices de son tissu, qui contient
des matériaux recyclés et du bambou, tandis que des poids lourds de
l’industrie, comme Mons Royale, poussent plus avant leur partenariat
FWT. Leurs couleurs exclusives Mons sont très fortes et, à partir de
l’année prochaine, leurs cols plus hauts offriront une protection du
visage. Et ils racontent aussi l’histoire de la laine mérinos à qui veut
bien entendre. “Parce que la laine mérinos a un prix plutôt élevé et que
la plupart des sous-vêtements resteront au placard jusqu’à ce qu’ils
puissent être portés en montagne, le consommateur n’y attribue donc
pas une grande valeur. Mais, si le style est bon et que le look est sympa,
vous pourrez le porter en ville, au bar ou à la salle de sports, et nous
voilà avec un vêtement bien plus utile, et plus de valeur. De la même
manière que l’on voit les gens porter leurs vêtements de sport au café
avec cette tendance “activewear”, avec un vêtement Mons, vous pourrez
le porter comme de l’activewear, comme un vêtement décontracté ou,
bien sûr, comme sous-vêtement performant”, s’exclame le porte-parole
de Mons Royale, Richard Birkby.
PRO MODÈLES ESSENTIELS
Plus que jamais, les marques laissent les rideurs prendre les grandes
décisions en termes de développement produit et collaborent aussi avec
les meilleurs shapeurs du monde pour créer des pièces essentielles.
La veste Control à quatre poches de chez Dakine a été développée
par Peter Line et Eric Pollard. 686 propose la première veste signée
Tor Lundstrom et Protest offre une pièce 10K conçue avec Nadasurf
Powderboards. Frank April aura un ensemble 32 à son nom appelé le
Kaldwell et les modèles d’Eiki Helgason, la veste Baker et le pantalon
Cronus, ont l’air vraiment cool chez Horsefeathers. Et puis il y a la
marque de son frère Halldor Helgason, atrip…
CONCLUSION
Nous y voilà, une tonne de modification sur des tendances classiques,
les sous-vêtements tunés, beaucoup de blancs, des tissus multidensités à fond et quelques nouvelles approches quant à la vente de
vêtements de snowboard. On laisse le dernier mot à Jesse de chez
Airblaster : “Il y a beaucoup d’éléments intemporels qui sont en fait
pris pour des tendances ou des modes qui vont et viennent, mais je
crois que tout cela est le résultat de l’effort des marques à essayer
de s’aligner avec les tendances perçues, au lieu de manifester un
style intemporel dans leur design. La bonne musique sera toujours de
la bonne musique. Et ce n’est pas parce qu’un certain style devient
populaire qu’il n’est plus valable pour autant.” Voilà qui est dit.
Westbeach
Westbeach
RÉSUMÉ DES TENDANCES
Technique et minimaliste
Tissus multi-densités
Style militaire vintage
Veste d’hiver multi-activités
Sous-vêtements avec protection du visage
Vêtements techniques développés par les rideurs
Imprimés tropicaux sombres
686
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686
Photo : RECCO
tendances
TENDANCES AUTOMNE-HIVER 16/17 :
SÉCURITÉ EN MONTAGNE
Nous pouvons dire sans risque que l’immense majorité de ceux qui aiment la montagne, adore aussi la neige,
en particulier quand elle est fraiche, poudreuse et vierge… Si apprendre les bons gestes et les normes de
sécurité en cas d’avalanche est primordial, rien ne peut garantir que vous soyez tranquilles à 100 % en toute
situation. La meilleure option est de préparer ses clients et assurer ainsi toutes leurs chances de survie.
Par Anna Langer.
En plus de s’éduquer sur les risques en backcountry et sur où ils se
cachent, les rideurs doivent aussi veiller à ce que tous les membres
du groupe soient équipés pour faire des recherches et retrouver une
victime potentielle en cas de pépin.
C’est l’objectif principal de la campagne “Be Searchable” de Recco
et dont l’objectif est de réduire drastiquement le temps de secours :
un des facteurs cruciaux pour assurer la survie en cas d’accident en
avalanche. Un nombre croissant de marques et plus de 800 stations
et organisations de secours en avalanche du monde entier sont
partenaires Recco et incluent des réflecteurs et des détecteurs à leurs
équipements afin d’augmenter la sécurité en avalanche. La marque
travaille même sur des détecteurs et des applications pour drones,
capables de retrouver des victimes même dans les terrains les plus
éloignés. L’été prochain vous découvrirez le premier hélicoptère
détecteur Search and Rescue, le SAR1, capable de ratisser un
kilomètre carré en trois ou quatre minutes.
Chercher un compagnon de ride avec un émetteur-récepteur, si ce
dernier en est équipé, est le moyen le plus efficace de lui sauver la
vie, mais ce n’est pas toujours le cas. Beaucoup oublient de s’équiper
dès que la poudreuse est au rendez-vous. Les statistiques de l’ANENA,
citées par Recco, stipulent que 50 % des victimes en avalanche ne
portent pas d’émetteur-récepteur. Ce pourcentage est, de loin, trop
élevé, surtout si vous prenez en compte le niveau d’innovation de ces
dernières décennies qui, non seulement facilitent les recherches,
mais aussi les processus engagés pour retrouver une victime. Dans
le passé, ces outils étaient très onéreux mais les prix ont chuté, un
facteur que beaucoup de consommateurs ignorent.
La plupart des émetteurs-récepteurs du marché utilisent trois
antennes ainsi que des aides visuelles et acoustiques numériques
pour que l’utilisation en cas d’urgence soit la plus simple possible.
Beaucoup de modèles passent automatiquement en mode émission
en cas d’avalanche, comme l’Ortovox 3+ qui combine une antenne
avec technologie intelligente, un affichage en temps réel, une fonction
de marquage, une seule batterie et beaucoup d’autres détails à un
prix très concurrentiel. Le Barryvox de Mammut combine aussi des
fonctions numériques et analogiques avec trois antennes pour une
utilisation rapide, facile et intuitive, lorsque chaque seconde compte.
Pieps offre aussi des écrans digitaux avec des aides visuelles dans
tous ses modèles.
Mais, peu importe la vitesse à laquelle on peut vous retrouver, il vaut
mieux ne jamais finir enterré, grâce aux sacs à dos airbag. Il existe
des systèmes légèrement différents suivant les marques. Le Voltair
Avalanche Airbag, d’Arc’teryx, peut se déployer de nombreuses fois
et peut être transporté en avion grâce à sa batterie rechargeable, une
première dans l’industrie. Le Jet Force Balloon, de Black Diamond,
est un peu plus grand avec 200 litres et met 3,5 secondes à s’ouvrir,
autour du cou et sur les côtés. En plus, il ne souffre pas des basses
températures grâce à la technologie de résistance au froid de Pieps.
Ortovox a laissé tomber l’électronique dans son nouvel Avabag pour
offrir “le système airbag le plus léger et le plus petit au monde”, avec
un moindre risque de se salir, de geler ou de se corroder.
Mammut a amélioré toute sa collection d’airbags, que ce soit au niveau
des sacs à dos que des systèmes de gonflage. Ils ont éliminé les
détails gênants pour les rendre encore plus confortables. La marque
dit “qu’il n’y a plus d’excuse pour ne pas les emmener dans toutes vos
aventures hors piste”.
Avec leur nouvel P.RIDE, les spécialistes du airbag, ABS, passent
au niveau supérieur de la fonctionnalité. Ils permettent de connecter
jusqu’à 10 personnes par radio pour que chaque membre du groupe
puisse non seulement déclencher son propre airbag mais aussi celui
de n’importe lequel de ses compagnons qui pourrait ne pas voir le
risque qui le guète. Les nouvelles ailes gonflables s’ouvrent de part
et d’autre du sac et assurent “une position horizontale bénéfique qui
minimise le risque de lésion” et présentent 30 % de surface effective
en plus pour davantage de flottaison.
Pour tous ceux qui préfèrent dévaler les pentes avec un minimum
de poids, le Poacher Vest de Dakine offre un espace de rangement
suffisant pour tous les essentiels du backcountry mais sans
l’encombrement du sac classique. Grâce à Mammut et leur RAS,
Removable Airbag System, vous pouvez rajouter au sac un système
airbag “ailé” pour vous sauver la vie…au cas où.
97
science des achats
SCIENCE DES ACHATS
C’est comme snowboardeur sponsorisé que Torleif
Aarskog Myhre a rejoint le team Session en Norvège, à
l’âge de 19 ans. Puis, il intègre à temps partiel l’équipe
du magasin de Stavanger, avant d’évoluer au sein
de la société tout en terminant ses études en 2008.
Aujourd’hui responsable des achats pour un réseau
de 12 boutiques et un webshop, Torleif partage son
savoir-faire d’acheteur et donne quelques conseils aux
marques, afin de booster leurs ventes en magasin.
Depuis quand es-tu responsable des achats et comment as-tu obtenu
ce poste ?
Je me suis fait embarquer sur le team Session à 19 ans et j’ai
commencé à travailler pour l’entreprise en 2004. J’étais très fier de
travailler pour eux, car c’était - et c’est encore - la plus grande chaîne
de magasins de skate et de snowboard en Norvège. Ils existent depuis
1988. J’ai débuté à temps partiel à Stavanger (leur flagship store)
durant deux ans, tout en voyageant et en étudiant les sciences du
sport. Une fois mes études terminées en 2008, Bjarne (le PDG) m’a
proposé un poste de manager en magasin au Session de Kvadrat. J’ai
travaillé là-bas jusqu’en 2011-2012. À la suite de quoi, j’ai pris le poste
de responsable des achats pour le groupe et j’œuvre aussi en arrièreboutique et sur diverses missions.
Au vu des dernières saisons, quelles sont les grandes leçons à
retenir en ce qui concerne les passages de commande et la vente en
elle-même ?
Autrefois, notre expérience des achats était très empirique. J’ai
appris à apprécier des systèmes plus élaborés, ainsi que les rapports
d’activité sur les ventes et autres statistiques. Nous procédons
souvent individuellement par magasin s’agissant de commandes, et
comparons les produits selon les stocks. Le principal défi, lorsque
vous achetez des nouveautés, est d’arriver à jauger les statistiques
de ventes et d’anticiper les ventes à venir, ce qui va marcher ou pas.
C’était plus facile auparavant, lorsque le marché n’évoluait pas si vite.
Quel type d’aide souhaiterais-tu recevoir davantage de la part des
marques ?
Les informations sur le produit se doivent d’être aisément
compréhensibles par les clients. Obtenir plus facilement des supports
marketing tes que des PLV serait aussi un plus. Des sites B2B plus
faciles à utiliser amélioreraient également toute la partie e-marketing
et faciliteraient la chaîne entre le stockage et la vente. L’objectif
devrait toujours être de mettre à disposition les produits à la vente le
plus vite possible. Le marketing a beaucoup trop d’avance sur le retail.
Cela devrait ressembler davantage à “produits en magasin + marketing
= ventes et clients satisfaits”, au lieu de “marketing + produits livrés
en retard = clients impatients”.
Comment juges-tu l’état actuel du snowboard ?
Le sport se porte bien en ce moment. Le niveau est incroyable et
continue de progresser. D’un point de vue des ventes, 2014-2015 a
été une bonne année avec une augmentation de 30 % sur le matériel
et il semble que la tendance se maintienne sur la saison à venir.
La catégorie freestyle est évidemment la plus importante, mais on
constate une hausse sur les spitiboards et le marché en backcountry
également. De notre point de vue, cela ouvre de nouvelles opportunités
à de nouveaux clients.
Quels conseils donner aux marques qui débarquent sur le marché
pour séduire les acheteurs ?
Les dates limites de commandes sont trop précoces sur les grands
comptes. Il est vraiment compliqué de passer de grosses commandes
alors que la saison ne fait que commencer. Cela peut mener à prendre
de mauvaises décisions et choisir les mauvais articles. La ponctualité
est importante, surtout sur des produits saisonniers.
Quels sont les salons qui comptent dans la prise de décision ?
L’ISPO est important dans le secteur et pour nous, les détaillants, il
permet de voir les positions des marques en Europe. Nous ne faisons
pas de précommandes sur l’ISPO, mais généralement avant le salon.
Évidemment, nous passons encore des commandes après le salon.
En Norvège, nous distribuons parmi les plus grosses marques et les
achats se jouent lors des deux premières semaines de janvier (bien
trop tôt !).
Quelles sont tes techniques lors du passage de commande ?
Je me sers de classeurs Excel où sont enregistrées toutes les
données par référence. Cela peut paraître un peu fastidieux, mais
nous importons toutes nos feuilles Excel dans notre système pour
consolider les informations sur notre stock. Nous réalisons une
grande feuille matrice, puis nous faisons une feuille par magasin en
compagnie du manager. Cela demande pas mal de boulot, mais c’est
la phase la plus importante dans les achats. En incluant les shop
managers dans la boucle, cela nous permet d’affiner les données
relatives au stock en fonction de chaque point de vente. De petits
ajustements peuvent faire une grosse différence sur les ventes au
final.
99
interview dwindle
FOCUS SKATE :
STEVE DOUGLAS, DE DWINDLE DISTRIBUTION
Interview par Dirk Vogel.
Steve Douglas a vu les hauts et les bas de l’industrie de l’industrie
du skate sous tous les angles. Skateur de vert, Douglas a quitté
Londres en 1984 pour poursuivre son rêve dans la terre promise du
skate : la Californie. “Je n’avais qu’une chose en tête…devenir pro”,
se rappelle-t-il. Le rêve est devenu réalité en 1987, quand Douglas a
signé son premier pro model chez Schmitt Stix. Il devenait ainsi l’un des
rares européens à avoir une board à son nom chez une marque US.
En 1989, le skateboard chuta. Quand la musique s’est arrêtée
et que beaucoup de pros se sont trouvés sans sponsor, Steve a
fondé, en 1990, New Deal Skateboards avec son sponsor Paul
Schmitt. Devenue le catalyseur de l’esprit créatif du skate, tout
comme de sa renaissance (commerciale), l’entreprise est devenue
Giant Distribution. Dans ses locaux sont nées des marques comme
Element, Mad Circle, 411 Video Magazine et Destructo Trucks.
Toujours fidèle à sa passion pour le hardware skate, Steve a rejoint
le géant des hardgoods, Dwindle Distribution, en 2005, avec son
ami , le pro britannique des années 80, Bod Boyle. Douglas, VP de
Dwindle, est à la tête de marques leaders comme Almost, Enjoi,
Tensor Trucks, Blind, Cliché, Darkstar, Dusters, Kryptonics et Zero
Skateboards, en plus de Fallen Footwear. Il manage l’ensemble depuis
leur QG à El Segundo, Californie. Pour ce 80ème numéro de Source,
le vétéran partage sa vision sur la santé de l’industrie, le marché
européen et il nous explique pourquoi les marques de hardware sont
encore le cœur latent de la culture skate.
L’HOMME
La passion est clef dans notre industrie, même au moment de choisir
les entreprises pour lesquelles on travaille. Quels ont été les facteurs
qui vous ont attiré vers Dwindle et ses marques ?
Depuis la première marque US pour laquelle j’ai skaté, qui était
Madrid, en 1983, j’ai toujours choisi des marques qui avaient un bon
atelier de fabrication. Après Madrid, j’ai signé avec Schmitt Stix et
puis nous avons fondé New Deal. Dwindle répondait à cette exigence
avec DSM (Douglas Street Manufacturing, à Shenshen, Chine) et c’est
une entreprise globale avec un pied sur trois continents. Etre très
similaire à Giant, avec de nombreuses marques, était aussi un facteurclef, en plus des gens qui composent l’entreprise.
Quelles sont certaines des personnes avec lesquelles vous avez bien
connecté chez Dwindle ?
Gary Valentine était un ancien rideur Schmitt Stix et j’ai toujours
respecté les frères Hill. Quand ils m’ont invité en Australie au
“Swindle Tour”, en 2004, je me suis dit : “Bon Dieu, ces gars sont
101
interview dwindle
Nous travaillons très dur pour faire avancer le skate. Je pense que c’est le rôle de
chaque société dans le skate mais, quand vous n’avez pas votre propre atelier de
fabrication, le rayon d’action devient assez limité
incroyables !” La décision de changer était facile et elle me permettait
de travailler avec mon ami de longue date, Bod [Boyle]. L’affaire était
close.
Dans les années 80, Bod et toi étiez parmi les premiers pros
européens à avoir des contrats de sponsoring et des pro models avec
des marques US. Comment était-ce d’être un pro européen à cette
époque ?
Très différent ! Il y avait beaucoup moins de pros, beaucoup moins
de marques et nous avions beaucoup moins d’aide de la part des
distributeurs mondiaux. Je pense que c’est plus facile pour les
skateurs actuels, ce qui est top parce que rien ne pouvait être plus
dur qu’à l’époque.
LE MARCHÉ
En parlant d’aide internationale, comment fait Dwindle pour
supporter les pros et les détaillants européens ?
Nous sommes totalement intégrés dans le marché et beaucoup de
nos pros vivent en Europe à temps plein. Parmi nos pros européens
nous avons Youness [Amrani] et Willow chez Almost ; Ben [Ramers] et
Wieger [Van Wageningen] chez Enjoi ; Lucas [Puig], Lem [Villemin], JB
[Gillet], Flo [Mirtain] chez Cliché ; Manolo [Robles] en Espagne chez
Darkstar ; Sewa [Kroetkov] le rookie Sam Beckett chez Blind. Et je ne
parle pas des amateurs… Non seulement nous travaillons directement
avec les détaillants et les sites-clefs en développant un marketing
sur mesure, mais nous avons aussi des personnes sur le terrain qui
travaillent avec les médias locaux et tous nos distributeurs, depuis
nos bureaux à Londres et Barcelone.
Comment voyez-vous la santé de l’industrie du skate ?
Les ventes ont baissé dans le monde entier, c’est clair. Ce qui est
super, c”est la grande quantité de skateparks qui se construisent
partout. Ça suppose que, lorsque la demande reviendra, les skateurs
auront beaucoup de spots de qualité à portée de skate.
Et que nous dites-vous du côté business du skate, de la santé du
marché et des risques et opportunités qui s’érigent devant nous ?
Pour les marques de hardgoods établies, les défis sont grands.
Ce n’est pas un marché en très bonne santé et c’est la raison
pour laquelle tant de marques de hardgoods ont des difficultés.
L’opportunité est dans la connexion de nos équipes et de nos rideurs
avec le marché et dans le gain de parts de marché. Beaucoup de
nos concurrents US n’ont pas la capacité de se concentrer sur des
marchés-clefs comme l’Europe et, pour être honnête, beaucoup ne
comprennent pas l’enjeu ni ne s’en soucient.
En parlant de l’Europe, comment voyez-vous l’évolution du marché
du détail ?
Je pense qu’il va devenir semblable à celui des US avec davantage de
chaines [boardsports] européennes. Vous pouvez voir cette tendance
avec les entreprises de vente par correspondance.
L’ENTREPRISE
Quelles synergies mettez-vous en place avec Globe, la société mère
de Dwindle ? Le groupe vous aide-t-il en termes de fabrication,
distribution, etc. ?
Les synergies sont nombreuses : notre atelier DSM, Hardcore
Distribution en Australie, et toute la logistique. En plus, avec Globe,
nous avons une forte assise financière. C’est une entreprise cotée
en bourse qui n’est pas endettée et dont les frères Hill, qui sont des
skateurs aussi, sont les actionnaires principaux !
102
Le positionnement de chaque marque Dwindle est assez unique.
Comment sauvegardez-vous l’intégrité artistique et la direction de
chaque marque de votre portefeuille ?
Nous faisons en sorte que toutes les marques aient une liberté
d’action totale. Nous n’émettons un avis que si c’est strictement
nécessaire, mais ça peut arriver de temps à autre. Toutes les six
semaines, nous nous réunissons avec les brand managers, ça nous
aide beaucoup à avancer.
De toutes les entreprises de hardgoods du marché, Dwindle est l’une
des plus anciennes. Quel est le secret pour rester pertinent et être
respecté dans le long terme après deux décennies d’activité ?
C’est comme le vieux dicton qui dit : “Adapte-toi ou crève !” Nous
considérons les affaires de la même façon que nous considérons
notre skate : chaque jour, nous y allons avec la ferme intention de
progresser, sans jamais être complètement satisfaits. Nous essayons
de donner ce sens des affaires à tous ceux qui travaillent avec nous,
c’est le sens de l’amélioration continue. Et ça ne s’arrête jamais.
Dwindle est un acteur majeur des nouvelles technologies dans les
hardgoods : de l’IMPACT aux trucks plus légers ou les nouvelles
formules de matériau pour les roues… Est-ce toujours difficile
de convaincre le skateur moyen, et, par extension, le détaillant,
d’adopter de nouvelles technologies plus onéreuses?
Rien que le fait de trouver des détaillants et des consommateurs qui
veulent tester nos nouvelles technologies est déjà un grand défi. Mais,
une fois que c’est fait, ils sont accros ! C’était la même chose avec
nos pros, au début, mais maintenant nos rideurs sont convaincus
et près de 60 % de notre team rident des boards technologiques
et ne changeraient pour rien au monde. Certains pays et certains
shops sont de fervents défenseurs de ces technologies. J’aimerais
qu’ils soient plus nombreux, bien sûr, parce que nous ne faisons
pas semblant, ce sont des technologies qui marchent ! Nos trucks
Mag Light Tensor sont 29 % plus légers qu’un truck standard. Il vous
suffit d’en prendre un et vous verrez à quel point il est léger. Nous
travaillons très dur pour faire avancer le skate. Je pense que c’est
le rôle de chaque société dans le skate mais, quand vous n’avez pas
votre propre atelier de fabrication, le rayon d’action devient assez
limité.
PROSPECTIVE
En vous tournant vers le futur, quel est d’après vous l’avenir du
portefeuille de marques Dwindle ?
Nous voulons que toutes les entreprises du groupe soient saines et
qu’elles offrent le meilleur d’elles-mêmes. Nous voulons avoir une
marque pour chaque type de skateur qui existe et nous voulons avoir
une board pour chacun d’entre eux. En plus, nous voulons aussi avoir
un prix pour chacun d’entre eux.
Où aimeriez-vous voir l’industrie du skate dans cinq ans ?
Espérons que l’industrie sera plus saine pour tous. Les entreprises
de hardgoods ont besoin de fonds pour financer des projets vidéo et
générer de l’enthousiasme. Nous devons faire davantage de tournées
mondiales et l’industrie dans son ensemble a besoin d’une industrie
des hardgoods saine car, d’après moi, nous sommes ceux qui font
avancer la machine.
Et qu’allez-vous faire après cette interview ?
Aller direct à une réunion sur nos prochaines vidéos skate !
présentation de marque
THE FASTEST GROWING
SNOWBOARD BRAND IN EUROPE
VISIT US AT ISPO B6.320
SCANDINAVIAN FREESTYLE MACHINES
DISTRIBUTION/AGENT OPPORTUNITIES
IN FRANCE, ITALY, GERMANY AND AUSTRIA
WESTBEACH
Fondée en 1979, Westbeach est une marque d’outerwear snowboard avec des racines profondes et qui a radicalement évolué
pour l’AH16/17 suite à une étude de marché poussée, une nouvelle équipe de management et le déménagement du QG
en GB en 2008. Westbeach se concentre sur le marché du backcountry, ses pièces premier prix offrent des matériaux 10K/10K
et celles de backcountry du 30K/30K.
Pourquoi revoir aussi radicalement
le branding de Westbeach ?
Westbeach est une marque qui a été fondée
au Canada en 1979 mais son QG est en Grande
Bretagne depuis 2008. Nous sommes fiers de
nos racines canadiennes et de notre histoire.
Notre croissance dans les nouveaux marchés
et les nouvelles catégories de produits
demandaient que nous rafraichissions le logo et
la direction créative de la marque. Nous avons
cherché et testé plusieurs concepts et nous
sommes enchantés des réactions qu’ils ont
suscitées, autant en Europe qu’aux US.
Comment avez-vous changé l’entreprise
pour répondre aux exigences de la nouvelle
orientation ?
Nous avons étudié tous les aspects de notre
affaire pendant trois ans, depuis la chaine de
distribution jusqu’au design et le branding. Il
est juste de dire qu’il ne reste plus grand chose
de l’ancienne structure et nous sommes très
confiants. Nous pouvons clamer haut et fort que
les problèmes de qualité et de livraison sont
une affaire du passé. Nous mettons un accent
très particulier sur le contrôle qualité, depuis le
sourcing des matériaux jusqu’au contrôle final
avant livraison. Nous avons aussi une équipe de
management intégrée et des entrepôts qui nous
permettent de gérer facilement les commandes.
Ces deux facteurs ont entrainé un très haut
niveau de satisfaction et un service client sans
faille.
Nous nous sommes concentrés sur quatre
attributs positifs de la marque :
1. Nous devenons “Pionniers et avant-gardistes”
dans notre industrie, un fait évident avec notre
collection 16/17.
2. Nous sommes “Authentiques” : après trois
décennies dans cette industrie, nous avons
vu de tout, nous créons à partir de cette
expérience et nous comprenons ce que le
marché demande.
3. Nous sommes “Empowering” : nous voulons
donner à toute la communauté snowboard les
moyens pour continuer à pousser les limites,
physiques et mentales.
4. Nous sommes “Positifs” : une attitude
simple que vous retrouvez dans tout ce que fait
Westbeach. Nous saisissons ce que chaque jour
a à nous offrir et nous en faisons le meilleur.
Nous pensons que ces attributs de marque
nous permettent de produire des collections
extraordinaires et innovantes pour 16/17.
C’est une collection qui marque son temps
et l’histoire de la marque, tout en soulignant
clairement l’ADN de la marque.
Comment positionnez-vous
la marque maintenant ?
La marque avait une petite part de marché.
Nous ne produisions que de l’outerwear, les
gammes n’étaient pas claires et les hiérarchies
de prix ne l’étaient pas non plus.
Une fois étudiée la marque en profondeur, il est
devenu évident que nous avions une base solide
de consommateurs fidèles qui n’achetaient que
du Westbeach. Ces consommateurs fidèles
demandaient des produits dans d’autres
catégories et des prix abordables. Il est devenu
évident que nous devions offrir des collections
streetwear mais aussi des premières et
deuxièmes couches et des accessoires.
En tant marque avec des racines profondes
dans le surf et le skate, il était évident aussi
que nous devions développer des produits
dans ces catégories. Nous avons de nouveaux
boardshorts stretch et du skatewear technique
pour l’été 2017. N’oublions pas que Westbeach
est née de la vente des boardshorts réversibles
que nous produisions à la fin des années 70 !
Parlez-nous de votre cible : quel
consommateur achètera vos produits ?
Nous avons bien étudié nos consommateurs
des dix dernières années. Le processus a
été beaucoup plus compliqué que nous ne le
croyions. Nous avons découvert que Westbeach
intéressait un public beaucoup plus large et
qu’il s’agissait surtout d’un choix lifestyle et
d’une attitude particulière plutôt que d’une
question d’âge. Par exemple, le consommateur
Westbeach aime dépasser ses limites et il veut
des produits qui lui permettent de le faire. Par
conséquent, nous n’allons fabriquer que des
produits qui offrent un très haut niveau de
performance, d’où notre décision sur le fait
que nos produits entrée de gamme aient des
matériaux 10K/10K, que la grosse partie de nos
pièces soient en 20K/20K et celles pour les
backcountry en 30K/30K.
Connaître tous ces détails-clefs nous a
permis de fabriquer des gammes de produits
parfaitement adaptées aux exigences de notre
clientèle. Ça nous a aussi permis de prendre
des décisions étudiées sur les canaux à utiliser
et à exploiter pour communiquer avec elle.
WWW.WESTBEACH.COM
photo by marius svendsen
105
présentation de marque
MOONSHINE
Moonshine MFG est une société basée à Washington spécialisée dans le longboard haut de gamme. Ses produits
sont faits à la main dans le Pacific Northwest, avec des employés locaux et du bois de sources durables. Colin Jacobs,
International Sales Manager, nous donne le secret de sa formule.
Quelle est l’histoire de la marque ?
Moonshine MFG est une marque grassroots
fondée dans le rez-de-chaussée de notre
usine. Des travailleurs de l’usine de kiteboards
et wakeboards Slinghot Sports, dans la petite
ville de North Bonneville, ont vu le potentiel
d’intégrer au longboard les mêmes matériaux
et technologies utilisés pour les twin tips
haut de gamme. Ces travailleurs ont eu toute
la liberté d’expérimenter pendant leur temps
libre et, en peu de temps, ils ont conclu qu’ils
étaient sur quelque chose de très différent et
spécial.
Qui est derrière Moonshine Longboards
et quel est leur parcours ?
Les travailleurs de l’usine sont toujours une
composante clef de la R&D de la marque.
Moonshine MFG est une filiale de Slingshot
Sports, dont la société mère est 7-Nation, une
société holding créée en même temps que
Moonshine pour faciliter la gestion des deux
entités. Slingshot a été fondée en 1999 par
les frères Jeff et Tony Logosz, encore fidèles
au poste. L’usine, appelée The Distillery, est
dirigée par Bryan Tullinger et fabrique les
boards en laminé bois vertical pour les deux
marques.
Comment vous différenciez-vous
de vos concurrents ?
Les boards Moonshine sont très différentes de
celles des autres marques du marché. Nous
utilisons les mêmes procédés avant-gardistes
pour la fabrication de nos longboards que
pour les kites ou les wakeboards, avec du bois
laminé vertical plutôt que du laminé horizontal
traditionnel, des moulages compressés, des
machines à commande numérique pour tailler
les roues et une finition en fibre de verre,
des rails en uréthane et des truck mounts
qui rendent les boards ultra-résistantes aux
impacts et à l’eau. Aucune autre marque
n’emploie ces matériaux et technologies.
Quand vous voyez une de nos boards, vous
voyez immédiatement la différence.
réduire les coûts et augmenter les marges
de production. Ceci contribue à standardiser
l’offre de toutes ces marques. Il se peut que
les shapes et les graphismes changent de
l’une à l’autre, d’année en année, mais les
vraies innovations manquent.
Collaborez-vous avec ou sponsorisez-vous
des rideurs ?
Même si nous sommes une marque
relativement jeune, nous avons déjà un team
important de rideurs qui collaborent avec
nous. La liste officielle ne cesse d’augmenter,
en particulier dans la race, où nous sommes
devenus rapidement l’une des marques-clefs.
Nous avons un groupe réduit de rideurs
sponsorisés à 100%, qui ont tous les frais
payés et qui collaborent étroitement avec
notre département R&D. En plus, nous avons
un flow team qui représente notre marque,
teste nos prototypes et crée du contenu dans
les réseaux.
Comment faites-vous pour garder
un temps d’avance ?
Même si notre prix moyen est plus élevé
que celui des autres marques, car nous
fabriquons localement et durablement avec
des technologies de pointe, nos produits
parlent d’eux-mêmes sur les avantages de
nos choix. Au fur et à mesure que nous
progressons, nous restons fidèles à ces
valeurs fondamentales. Notre ambition
pour le futur est de continuer à innover et
d’augmenter notre offre, avec davantage de
tailles, de shapes et de styles.
Utilisez-vous des ressources locales
dans vos produits ?
Nous sommes fiers que toutes nos boards
soient fabriquées à la main dans le Pacific
Northwest, par des employés locaux, avec du
bois d’albacore issu de sources durables, qui
poussent à deux pas de notre usine. Plus local,
impossible.
Comment voyez-vous le développement
de l’industrie du longboard ces dernières
années ?
Nous sommes encore nouveaux dans le
secteur mais un développement que nous
avons vu et qui sépare aussi Moonshine
du reste, est que la plupart des marques
délocalisent leur production en Asie pour
WWW.MOONSHINEMFG.COM
106
Vous êtes présents aussi sur le marché
du textile et de l’accessoire. Comment
transférez-vous l’esprit Moonshine des
longboards aux t-shirts, etc. ?
Le branding Moonshine est très catchy
et nous essayons de le traduire dans nos
collections d’accessoires. Il faut admettre
que ces dernières en sont encore à leurs
balbutiements mais, au fur et à mesure que
nous développerons la marque et le nombre
de nos clients, nous augmenterons aussi cette
offre. Notre nouvelle collection d’accessoires
2016 est sur le point de sortir et elle inclut
plusieurs nouveautés qui, nous en sommes
convaincus, contribueront à alimenter l’esprit
Moonshine.
Visitez le stand :
Moonshine.Mfg à ISPO # B6.228
présentation de marque
MAMBO
Mambo, la marque de surf et lifestyle australienne, veut aider les artistes à augmenter leur exposition en
leur proposant une plateforme de promotion de leurs œuvres. Avec de l’art, de la musique, de l’humour et du
surf, Mambo a écrit plus de 30 ans d’histoire sans prendre une ride.
Pouvez-vous nous expliquer la structure
de la marque Mambo ?
Le QG design est à Sydney, où naissent
toutes les idées marketing et où nous
assurons le respect de la philosophie de la
marque. Mambo consiste en deux marques
déposées, un fait unique qui s’est produit
quand la marque a été vendue en 2002. En
Europe, Andrew Gerrie est le CEO (ancien
CEO de Lush). Mark Tydeman est le Managing
Director. Il a fait partie de la marque entre
1993 et 2003. Stan Wan est le Global Creative
Director. Nous travaillons à Londres avec
la crew Beach London, qui coordonne les
artistes, les graphiques et les évènements
pour nous permettre de nous concentrer sur
le développement territorial et le marketing
global. Jarrod Clarke est le Chef des Ventes
UK. Jeff Bradburn (ex-Quiksilver) est le
consultant ventes et distribution pour
l’Europe.
Comment la marque a-t-elle évolué depuis
sa création, il y a 30 ans ?
Mambo a commencé comme un collectif
anarcho-syndicaliste de mystiques et
visionnaires. La marque est née dans un
garage, à l’est de Sydney, et elle est devenue
la favorite des anticonformistes. Elle a évolué
en entreprise textile internationale avec des
manifestes, des concepts et des personnages
de BD qui visaient l’hypocrisie, les politiques
et la religion organisée, tout en promouvant
l’excentricité australienne.
De nos jours, nous défendons les mêmes
principes et œuvrons pour le cœur et l’esprit
des générations futures. Nous avons changé
la façon dont les artistes s’engagent avec la
marque. Avant, ils se contentaient de montrer
leurs œuvres. Dare Jennings, le propriétaire,
jugeait, donnait son avis ou son feu vert. Tout
était centralisé à Sydney. Avec les années
la chose s’est développée et Internet nous
a permis d’accéder à des artistes du monde
entier.
En quoi êtes-vous différents
de vos concurrents ?
Mambo respecte 4 piliers fondamentaux : 1. Art – Quand Mambo a commencé le but
était d’aider les artistes à trouver un moyen
de présenter leurs œuvres, de participer au
développement d’une marque et de faire de
l’argent. Les artistes venaient des milieux
surf et musique et la marque a élevé le
niveau des produits qui se vendaient sur
le marché en y intégrant de l’humour et de
l’intelligence. La mentalité surf, musique et
artiste a culminé en une liberté de pensée,
de cœur, avec une certaine irrévérence
face à l’industrie du surf en général. Elle
crée un pont entre l’art de haut niveau et la
production commerciale tout en y injectant
de l’humour dans une industrie dominée par
les logos.
L’un des principaux collaborateurs de la
marque, Richard Allan, définit la philosophie
fondamentale avec son t-shirt et sa baseline :
“More a pair of shorts than a way of life”.
L’un des points-clefs de l’existence de
Mambo a été sa participation à l’Exposition
Surréaliste, avec des œuvres de Salvador
Dali et Renne Magritte, entre autres. La
promotion des artistes reste encore une clef
de voute de la marque.
WWW.MAMBO-WORLD.COM
108
2. Musique – Quelle révolution n’a pas eu sa
musique ? Mambo aussi. Reg Mombassa, l’un
des artistes qui définit Mambo, faisait partie
de Mental as Anything (un groupe australien
new wave/rock). 3. Surf – Nous nous définissons comme “les
enfants bâtards de l’industrie du surf”.
4. Humour – C’est l’irrévérence de toute
une nation. Une des images iconiques de
l’histoire de la marque est ce dessin d’un
chien qui pète une note musicale. Beaucoup
de marques se sont liées à un animal mais le
nôtre, en plus, il pète.
Quelles sont vos opérations
marketing actuelles ?
Nous organisons une expo majeure avec
la plus grande collection d’œuvres Mambo
jamais présentée. Elle fait le tour de
l’Australie et elle s’appelle : “30 Years of
Shelf Indulgence”, (elle sera à Londres
en Mai). Nous venons de commencer une
collaboration avec Emma Mulholland sur
ASOS. Puis une autre avec Anya Brock. Quelles opportunités identifiez-vous
sur le marché du textile ?
Nous voyons des opportunités pour
développer certaines de nos lignes core
(t-shirts imprimés, chemises et shorts
en chanvre) que nous réinventons pour
le marché actuel. Utiliser des matériaux
durables est une superbe opportunité et
nos entreprises partenaires développent
une distribution qui donne aux détaillants et
aux distributeurs la possibilité d’acheter en
direct pour réduire les frais et augmenter les
marges.
présentation de marque
HEIMPLANET
Heimplanet fabrique des tentes uniques avec une structure gonflable pour les monter en deux minutes chrono. La société
originaire de Hambourg produit aussi de la bagagerie fonctionnelle pour vivre pleinement nos rêves d’outdoor. Fondée par
deux amis passionnés de nature et de voyage, Heimplanet est l’aventure que nous présente Stefan Clauss, son CEO.
Quelle est l’histoire de Heimplanet
en quelques mots ?
Heimplanet est née pendant un surf trip au
Portugal, en 2003. Nous avons voyagé le
long de la côte et monté la tente en maintes
occasions. Un jour, nous sommes arrivés
assez tard, il faisait nuit et la pluie tombait
dru alors que nous essayions de monter la
structure de notre abri. C’est à ce moment
que nous avons commencé à imaginer l’idée.
A cette époque nous ne faisions que spéculer
sur les tentes du futur. Ce ne fut qu’en
2008 que nous avons pris l’idée au sérieux
et que nous avons commencé à travailler
sérieusement sur la question, pour en faire
une réalité.
Comment définiriez-vous l’identité
de la marque ?
Avec Heimplanet, nous voulons représenter
un style de vie voyageur et inspiré. Voyager
signifie beaucoup pour une multitude de
gens et notre façon de le faire a changé.
De nos jours, plus que jamais, voyager veut
dire chercher des expériences nouvelles,
véritables, et rien n’est plus vrai que de se
réveiller en pleine nature.
Qui est dans l’équipe de direction et quel est
leur parcours ?
Heimplanet a été fondée par Stefan Schulze
Dieckhoff, qui était ingénieur, et moi-même,
ancien consultant en stratégie marketing.
Nous avons grandi ensemble et nous voulons
que Heimplanet représente notre idée du
voyage.
Comment avez-vous eu l’idée
des tentes gonflables ?
Nous nous sommes demandés : “Comment
sera la tente du futur ?” et nous avons
découvert les travaux de Buckminster Fuller,
qui nous ont fortement inspirés. Il a développé
un concept de dôme géodésique qui a connu
un franc succès et qui est très connu pour
sa grande stabilité. Nous avons projeté son
concept dans le futur, en intégrant de l’air à la
structure. Il suffit de déplier et de gonfler. Le
tout ne prend que deux minutes.
En quoi êtes-vous différents
de vos concurrents ?
Chaque produit Heimplanet offre quelque
chose d’unique. Ça commence au niveau des
matériaux, puis ça se poursuit dans tout le
processus de design. Nous obtenons des
produits qui remplissent les plus hautes
exigences de qualité et qui offrent une grande
versatilité pour s’adapter à tous les besoins.
Aucune autre industrie n’a des exigences ni
des attentes plus fortes que celle de l’outdoor
lorsqu’il s’agit de fonctionnalité. Tout ceci
forge nos sources d’inspiration.
Comment positionneriez-vous Heimplanet
sur le marché européen de l’outdoor ?
De notre point de vue, le marché européen
de l’outdoor se concentre beaucoup sur le
côté expédition des voyages outdoor. Si vous
nous aviez demandé en 2008 si nous nous
considérions comme des personnes outdoor,
nous aurions dit non mais, en regardant
notre style de vie, nous avons compris que
oui mais que nous ne répondions pas à la
définition classique du marché “outdoor”. La
plupart des sports d’action avec lesquels nous
avons grandi sont des sports outdoor et toute
l’expérience qui les entoure est beaucoup plus
que de l’action pure. Aller au spot suivant,
rencontrer de nouvelles personnes et dormir
là où les choses se passent, tout est aussi
WWW.HEIMPLANET.COM
110
important que l’action elle-même.
Quels autres projets vous accaparent ?
Nous développons de superbes collaborations.
Travailler avec des partenaires qui ont des
parcours totalement différents est un grand
processus d’apprentissage. En même temps,
nous essayons de nous concentrer sur nos
produits-clefs pour développer la gamme.
En 2016, nous allons présenter une nouvelle
collection de sacs à dos et un nouveau design
de tente.
Où placeriez-vous Heimplanet
sur le marché de l’outdoor ?
Le marché de l’outdoor est très conservateur
et, même si les innovations jouent un rôle
majeur, vous devez mériter votre place.
Nous avons vécu une profonde mutation
cette année et nous avons obtenu beaucoup
de bons retours des consommateurs et des
félicitations de nombreux médias. Le canal
outdoor est le plus important pour nous mais
nos ventes en direct nous prouvent le potentiel
des marchés action sports et lifestyle.
Les gens veulent des nouveautés, de la
fonctionnalité et ils recherchent des produitsphares. C’est ici que Heimplanet crée un pont
entre ces deux marchés.
Quelle serait l’expérience ultime
de camping pour Heimplanet ?
Pensez surf, snowboard, VTT ou n’importe
quel autre sport outdoor : vous êtes en
permanence à la recherche de nouveaux spots
et s’y rendre représente une grande partie
de l’expérience. Nous avons tout ce dont
vous avez besoin pour vous y emmener, vivre
l’instant et faire que vous vous sentiez comme
à la maison, où que vous alliez.
présentation de fournisseur
KOROYD
FOURNISSEUR DU MOIS
Le Koroyd est un matériau que vous avez pu trouver dans
les produits Nitro, Salomon, Smith et Head. L’utiliser
permet de fabriquer des boards 70 % plus légères que les
conventionnelles mais avec le double d’élasticité. Dans les
protections, vous obtenez des produits plus résistants, plus
petits et avec une plus grande capacité d’absorption des
chocs. Ne ratez pas le Koroyd à ISPO et découvrez comment
il peut améliorer les performances de vos produits.
Pouvez-vous nous dire ce qu’est le Koroyd et quelles formes il peut
prendre ?
Le Koroyd est un matériau tubulaire très innovant pour les noyaux.
Notre processus de production patenté crée un matériau en panneau
d’abeille avec des caractéristiques uniques qui offre des performances
supérieures par rapport aux technologies existantes, en particulier
quand vous l’utilisez comme matériau ultraléger à l’intérieur des skis
ou des snowboards ou pour absorber les chocs dans les casques ou
les protections.
Avec quelles marques action sports avez-vous travaillé ?
Notre premier partenaire sport a été Nitro. Fin 2010, nous leur avons
présenté le produit et ils ont testé le Koroyd dans une gamme de
boards et divers types de constructions. Leurs tests ont abouti au
lancement des Nitro Ultimate et des Factory Series, à ISPO 2012 :
des boards légères mais sans être plus rigides et qui résistaient
bien aux vibrations. Nitro a donné au Koroyd sa première chance
dans le marché du sport et ils nous ont aidés à développer le volume
d’affaires que nous faisons aujourd’hui. Ils restent à ce jour notre
partenaire exclusif dans le snowboard. Pour le ski, vous trouvez du
Koroyd dans les freeskis Salomon, dans les skis pour femme et de
randonnée Head et les skis de saut Elan. Nous avons aussi lancé
des casques révolutionnaires pour les sports d’hiver et le cyclisme,
avec notre partenaire Smith Optics. L’an dernier, nous avons lancé
Evolution Of Protection (EOP), une gamme de dorsales très fines et
ultralégères que vous pouvez intégrer aux blousons, aux sacs à dos et
aux vêtements divers. Endura, Nitro Snowboards, Fly Neo et Squirrel
présentent des produits avec de telles dorsales. Dans le milieu de la
moto nous collaborons avec EVS et UFO.
Avez-vous d’autres collaborations en cours avec d’autres marques
action sports ?
Dans chaque marché, nous travaillons avec des marques haut de
gamme. Nous les identifions en étudiant leur positionnement et leur
acceptation, les capacités techniques, leurs canaux de communication
et la qualité des produits finis. Dans chaque marché, nous essayons
d’identifier trois ou quatre partenaires potentiels qui répondent
à ces critères, puis nous les abordons pour trouver un terrain de
collaboration commun.
Nous travaillons actuellement avec d’autres marques dans les milieux
des sports aquatiques, du ski, du cycle, de la moto et de l’outdoor.
Vous découvrirez nos partenaires 2016 au moment du lancement de
leurs produits.
Quels bénéfices apporte le Koroyd à une marque ?
Notre priorité est de comprendre l’offre de la marque et d’identifier ce
que le Koroyd peut lui apporter en termes d’innovation. Bénéficier de
ces avantages grâce à l’intégration de nos noyaux est essentiel. Grâce
à notre collaboration étroite avec les marques, nous travaillons pour
offrir au consommateur final une expérience unique qui améliore sa
pratique. Nous recherchons des résultats mesurables qui ne peuvent
pas être obtenus avec les matériaux ou les technologies existants.
L’avantage principal pour les marques est le succès que ces
innovations leur apportent sur le marché et qui augmentent la
demande. Dans de nombreux cas, les marques ont pu augmenter le
PVP, améliorer leurs marges et développer le volume de ventes.
En plus de développer des produits avec des marques, nous avons
découvert que vous avez aussi votre propre gamme de protections
dorsales.
Nous venons de développer et de lancer nos dorsales EO que plusieurs
marques ont intégré dans leurs sacs à dos et vêtements. L’EOP 1.0 est
un moyen idéal de protéger la colonne en l’intégrant à votre sac. C’est
le produit homologué (standard EN1621-2 Niveau 2) le plus fin, le plus
léger et de la plus haute qualité qui existe. Peu encombrant, il laisse
la place pour les affaires et ne suppose pas de contrainte poids. Nitro
lance son sac à dos Slash 25 Pro avec une poche pour accueillir l’EOP
1.0. Les détaillants pourront acheter des dorsales EOP 1.0 à l’unité
pour offrir à leurs clients la possibilité d’améliorer les performances
de leurs sacs à dos.
Quels avantages apporte le Koroyd par rapport aux autres matériaux
et technologies du marché ?
Le Koroyd est 70 % plus léger qu’un noyau bois conventionnel mais
il est deux fois plus flexible. Il permet de fabriquer des boards très
légères qui offrent un ressenti de ride très proche de celui des boards
conventionnelles. C’est le premier matériau ultraléger qui n’affecte
pas négativement l’expérience de ride. Quand vous l’appliquez à la
protection corporelle et aux casques, le Koroyd absorbe plus d’énergie
que l’EPS, le PU ou la mousse viscoélastique, tout en ayant une
densité plus basse. Grâce à ça, il ouvre un éventail de possibilités pour
la production de produits plus petits, plus sûrs mais aussi plus légers
et qui améliorent la ventilation.
WWW.KOROYD.COM
112
green page
LA RESPONSABILITÉ ENVIRONNEMENTALE
DANS LES SPORTS DE GLISSE :
SOYEZ ENTIERS ET LANCEZ-VOUS…
Tout change tout le temps : le climat, les gens et leur comportement. Mais lorsqu’il s’agit de
faire des efforts au sujet de la responsabilité d’entreprise, la plupart des grandes marques de
sports de glisse manque vraiment de stratégie. Dans le but de trouver quelques réponses sur la
manière dont le secteur des sports de glisse peut assumer ces défis, Franck Laporte-Fauret de
l’EuroSIMA nous aide à comprendre où en est l’industrie du surf et quelle direction elle prend.
Par Cira Ridel pour GreenroomVoice.
Il y a encore peu de temps, “la conscience” était le véritable leitmotiv
de notre industrie. Les magazines de la fin d’année 2000 étaient
remplis de pubs bien léchées présentant des boardshorts recyclés et
autres produits soutenant des causes humanitaires. Et aujourd’hui,
que se passe-t-il ? Est-ce que les initiatives associées se sont
simplement arrêtées parce que les produits n’ont pas fait l’affaire face
aux produits conventionnels en termes de prix et de performance, et
n’ont pas, à ce titre, convaincu le consommateur ? Si l’on prend du
recul, il semblerait que notre industrie ait perdu l’avance qu’elle avait
sur les autres acteurs de l’industrie textile en termes de responsabilité
environnementale, parce que les autres vont plus loin dans l’écoresponsabilité, et le font surtout mieux.
On est d’accord, l’éco-responsabilité n’est pas la chose la plus
facile à mettre en place, particulièrement dans notre industrie assez
désinvolte, dans laquelle une attitude irréfléchie est en général de
mise et même parfois volontairement adoptée dans notre culture.
Mais cela pourrait très bien changer, puisque la créativité et la
responsabilité individuelle sont en train de prendre les devants. Dans
la veine de cette mentalité #keepitreal, l’éco-responsabilité gagne à
nouveau du terrain et, cette fois-ci, sur le plan individuel. Retroussezvous les manches ! Prenez par exemple l’adolescent allemand, Boyan
Slat, fondateur de Parley for the Ocean, qui s’est mis en tête de
repêcher 20 milliards de tonnes de plastique flottant sur les océans !
Les solutions sont là, si l’on s’y met ensemble avec beaucoup de
bonne volonté. Il faut simplement des initiatives authentiques et
sincères qui enthousiasment le milieu. Tous les gamins veulent sauver
la planète sur Instagram, la jeunesse se sent concernée et il y a une
véritable issue pour un business qui fait sens dans le futur.
LA PÉRIODE DE TRANSITION
Si l’on se place dans une perspective de sobriété, surfer des vagues
dans un environnement naturel et immaculé est-il compatible avec le
fait de préserver l’environnement ?
“Le premier pas a consisté à soutenir les projets environnementaux
d’un point de vue financier grâce au Fond Environnemental de
l’EuroSIMA”, indique Frank Laporte-Fauret, directeur de l’EuroSIMA.
“C’était facile à l’époque, puisque le marché était sur une phase de
croissance. Ensuite, certaines marques se sont associées à travers
un comité environnemental pour travailler sur de “bonnes pratiques”
et ont mis en place une gestion éco-responsable dans leurs sièges
sociaux grâce au label EcoRide”, indique Frank. “Presque 20 marques
étaient impliquées et cette dynamique collective est toujours en
marche. Mais, nous remarquons aussi que plusieurs grandes marques
du surf réduisent la voilure de leur engagement en termes de
responsabilité d’entreprise.”
Pour se donner un peu d’espoir, il faut se tourner vers les entreprises
familiales et les marques qui montent. Burton Snowboards reste
leader en termes de gestion responsable et authentique. La marque
a augmenté sa part de matériaux certifiés Bluesign, tout en
mettant en place, avec vigueur, l’index Higg, pour mesurer l’impact
environnemental dans la chaîne de production.
PETIT ET LOCAL
Il y a un nombre assez encourageant d’entreprises émergentes avec
de bonnes valeurs et un bon esprit communautaire, d’influence locale,
et une approche plus intégrée. La marque britannique Finisterre
est une entreprise exemplaire en ce qui concerne sa gestion
environnementale, parce qu’elle a créé ses combinaisons dans un
processus d’innovation libre et ouverte, en impliquant plus de 300
consommateurs, en comptant leurs athlètes.
Picture Organic Clothing est une autre marque jeune, avec un
engagement décidément éco-responsable, ce qui lui a valu de gagner
l’adhésion d’une grande communauté de consommateurs. Des marques
comme Pyua, Bleed Organic Clothing, Verkor, Shelter, Surfin Estate,
Api’up, Wetty, Defocus, Lastage, Inbô, Notox, Earlybird, Borealis
Snowboards, Bureo Skateboards, Ruffboards, etc., ont un engagement
très authentique envers des pratiques responsables et ont aussi de
grandes communautés derrière elles qui les soutiennent dans leurs
efforts.
Il s’agit juste de faire le premier pas. “Il faut juste se lancer”, c’est
ce que me disait, il y a sept ans de cela, Jill Dumain, directeur de
la stratégie environnementale chez Patagonia. Soutenez l’économie
locale, réparez vos vêtements et gardez un œil sur ce qui peut être
recyclé ou réutilisé. Chaque euro investi dans l’éco-responsabilité est
un pas vers un futur plus vivable.
CONNECTEZ VOUS LORS D’ISPO
Venez sur le stand GreenroomVoice “INSPIRE” (B6/526) au prochain
salon ISPO à Munich, pour découvrir des solutions que les entreprises
innovantes mettent en place dans le segment de l’outdoor. Ne ratez
pas le “Boardsports Get Together” le mardi 26 janvier à 18h00 à
INSPIRE #reconomy.
WWW.GREENROOMVOICE.COM
115
NOUVEAUX PRODUITS
02
01-LIGHT BOARDCORP – ISUP
Light Boardcorp présente, pour 2016, une gamme
complète de modèles ISUP haut de gamme : des
10’2’’ et 11’2’’ Allrounder, la 12’6’’ Tourer, et la 14’
de Race, le tout dans différents coloris. Toutes les
planches bénéficient d’une construction deuxcouches et sont vendues avec un sac à dos rigide
à roulettes et la dernière pompe Bravo à double
action.
www.light-surfboards.com
01
02-NOW BINDINGS FIXATIONS DRIVE BY JEREMY JONES
Vous n’êtes pas sans l’ignorer, Jeremy Jones est
une légende du snowboard en haute-montagne.
Suivez ses pas et réalisez vos propres aventures
en optant pour ces fixations imaginées par Jeremy
lui-même, désormais montées avec le Hanger 2.0
en 2016.
www.now-snowboarding.com
03-BURTON - BOOTS ALMIGHTY
Ces boots combinent confort et fermeté de
flex, avec leur languette PowerUP pour plus de
réactivité. Bénéficiant des technologies Total
Confort et Skrinkage Footprint Reduction (semelle
extérieure plus petite), ainsi que de super soufflets
pare-neige, d’un chausson Level 2 en EVA moulé,
d’un support ESS au niveau du mollet et d’un
traitement antimicrobien AegisTM, ces boots
garantissent confort, chaleur, hygiène, tout en
laissant les pieds au sec. À noter également,
une doublure NEW Life qui utilise la membrane
respirante DryRide et le système de maintien Tuff
Cuff à la cheville. La semelle extérieure DynoBITE
EST® est dotée de crampons aux emplacements
stratégiques et profite de l’amorti ReBounce qui
absorbe les impacts et renvoie la chaleur vers
l’intérieur. Enfin, le système de laçage rapide
Speed ZoneTM utilise des lacets Burton garantis
à vie.
www.burton.com
04-ARC`TERYX AIRBAG VOLTAIR AVALANCHE
Ce sac airbag est doté d’un profil très fin et
capable de se déployer à plusieurs reprises lors
d’une même sortie en backcountry. À l’intérieur,
une batterie rechargeable en lithium-polymère
de 22,2 V vient alimenter un souffleur centrifuge
pour un gonflage irréprochable quelles que soient
les conditions. Le Voltair se déclenche à l’aide
d’une poignée mécanique pour plus de fiabilité et
possède une boucle facile à installer aux jambes.
La batterie amovible est idéale pour les voyages
en avion. Le sac est fabriqué au Canada, dans les
propres murs de l’usine Arc’teryx.
www.arcteryx.com
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nouveaux produits
05-AMPLID – FIXATIONS THE AUGMENT
Basé sur le châssis des très populaires Balance de chez
Amplid, ce modèle The Augment est caractérisé par
une boucle de cheville moulée-injectée qui offre un tout
nouveau degré de réactivité et de contrôle sur la carre.
Il est possible de customiser les fixations grâce au Surf
Strap, une boucle de cheville plus étroite pour la fix’ arrière
et ainsi de faciliter un style plus en souplesse.
www.amplid.com
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06-ELLIOT BROWN - ELECTRIC BLUE FACED
CANFORD
Avec ses bracelets de montre interchangeables, Elliot
Brown a gagné beaucoup de fans en 2015, offrant des
milliers de combinaisons possibles. Celui-ci, en cuir aniline
marron foncé, est associé à un cadran bleu électrique qui
vient relever l’éclat de la montre et lui offrir un style très
personnel.
www.elliotbrownwatches.com
07-AIRHOLE - INSULATED AIRTUBE CINCH
Le masque Cinch bénéficie désormais d’une nouvelle forme
plus ergonomique pour plus de confort et de protection.
Fourré à 100 % en duvet, le masque a été désigné sur le
terrain comme le plus chaud pour son poids. L’aération
Airhole en silicone permet de respirer aisément et ainsi
de conserver un visage au chaud et au sec, d’autant plus
grâce à la doublure souple en tricot.
www.airholefacemasks.com
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08-MONS ROYALE BELLA COOLA TECH ZIP HOODY
Ce haut est la première couche ultime pour les filles qui
veulent repousser leurs limites, exploitant au mieux les
qualités de la laine mérinos dans un vêtement technique.
Avec sa coupe slim très athlétique, des panneaux en mesh
et des coutures surjetées, ce haut près du corps offre
confort et respirabilité. Les manches raglan maximisent
la liberté de mouvement et les passants aux pouces
permettent de maintenir l’ensemble bien en place. Le long
zip frontal fournit ventilation ou isolation, et la capuche
permet d’affronter les grosses averses et le vent.
www.monsroyale.com
09-RECCO - ACTION VEST XV D3O
Haut de gamme de la collection XV, cette Action Vest D3O
possède des éléments réfléchissants et, comme son nom
l’indique, utilise la matière dilatante D3O, associée à une
ceinture anatomique, pour plus de confort et de maintien.
La protection dorsale a été optimisée à l’aide d’une plaque
longitudinale pour prévenir les traumatismes de la colonne
vertébrale. De quoi se sentir en sécurité sans pour autant
être limité en mouvements.
www.recco.com
10-PICTURE SPREAD HELMET
Picture développe le Composite Fusion Plus, une
innovation impressionnante dans l’industrie du casque, qui
sera introduite pour les ISPO Awards.
Cette nouvelle technologie apporte plus de sécurité en
dispersant rapidement l’impact
dans le casque pour adoucir les coups durs. Picture
continue sur sa lancée écologique, avec 100% de ses
produits fabriqués à partir d’EPS recyclés provenant de
l’industrie automobile japonaise.
www.picture-organic-clothing.com
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nouveau produits
11-ALUMINATI - DD GREEN CRUISER
“Plus savoureux qu’une pomme d’amour”, ce cruiser de
chez Aluminati est un véritable bijou esthétique, sans le
moindre bois ou plastique. Tous les plateaux Aluminati
sont en effet fabriqués à partir d’aluminium aviation, ce
qui garantit des planches aussi solides que belles.
www.aluminatiboards.com
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12-PHUNKSHUN WEAR DOUBLE BALLERCLAVA
Phunkshun a pris ses deux meilleures ventes de
masques pour créer le produit ultime contre les affres
de l’hiver. Ce Double Ballerclava est fabriqué en tissu
Repreve, à savoir des fibres de bouteilles plastiques
recyclées, et possède une construction tubulaire double
aux propriétés déperlantes, sur le cou et le visage, le
tout doublé en mesh et avec une capuche pour être porté
sous un casque.
www.phunkshunwear.com
13-SP-GADGETS – REMOTE POLE 40”
Cette perche offre un nombre de configurations
intéressantes pour réaliser des prises de vue : en
attachant simplement sa télécommande GoPro WiFi, une
Smart Remote ou même votre smartphone (à l’aide du
Phone Mount de SP-Gadgets) à la perche. La poignée
robuste et ergonomique offre une grande stabilité et vous
permet de faire des images comme vous le souhaitez
grâce à la télécommande. Extensible de 36 à 99 cm.
www.sp-gadgets.com
14-BURTON - FIXATIONS CARTEL EST
Ces fixations possèdent une embase EST à double
composition, tandis que le spoiler mono-composant
présente une charnière Living Hinge, une possibilité
d’inclinaison nulle Zero-Forward grâce à l’ajusteur
DialFLAD. Les nouvelles boucles Hammockstrap
bénéficient du Flex Slider pour une entrée facile associée
à l’Insta-Click, tandis que le nouveau Supergrip Capstrap
maintient solidement vos pieds en place. Ces fixations
à amorti medium utilisent le système AutoCANT
SensoryBED, dont le gel B3 vous permet de rider toute
la journée sans souffrir. Ces fixations semi-rigides
sont compatibles uniquement avec les planches Burton
bénéficiant de la technologie The ChannelTM. La marque
produit des fixations à partir de matériaux broyés et
recyclés afin de réduire les déchets.
www.burton.com
15-SANUK - DONNY TRIBAL CLASSIC SIDEWALK
SURFERS
Toujours aussi funky, les tongs Sidewalk Surfers de
Sanuk sont ici dotées d’une semelle ultra-spongieuse
pour un confort royal. De quoi offrir à ses pieds un
véritable soin de spa, tout en étant l’air méchamment
stylé. Yeah baby !
www.sanuk.com
16-POW GLOVE CO - THE ALPHA GTX
L’Alpha GTX est la preuve de tout l’engagement de POW
Glove Co pour la fabrication de gants qui intègrent des
technologies innovantes et des matériaux de qualité.
L’Alpha GTX vous offre la garantie GORE-TEX en plus
d’un cuir Premium Pittards Oiltac Dragon, un intérieur en
laine mérinos et un isolant Primaloft Gold. Pour découvrir
toute la gamme POW Glove, visitez-les à ISPO, Hall B6,
stand 406.
www.powgloves.com
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ZOOM SUR LES MARCHÉS
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2015 fut une année intéressante pour le secteur des boardsports
en Allemagne, à plusieurs niveaux et dans différents secteurs.
Jörg Ludewig, cogérant d’Urban Supplies Skateboard Distribution
à Wiesbaden, résume l’année en un mot, “irrégulière”, alors que le
matériel s’est bien porté, signant de bonnes ventes sur les plateaux
et complètes, mais que le textile a souffert. A contrario, pour le site
de vente en ligne WeAre.de, 2015 a été “fantastique, la meilleure de
ces cinq dernières années”, note son directeur Steffen Oberquelle.
Stefan Zeibig, gérant de Switch Boardershop à Straubing, se montre
également plus satisfait que les deux précédentes années, même si
cette bonne santé est principalement due aux ventes de chaussures
et de longboards. Si la chaussure “se portera toujours bien”, Stefan
craint un déclin du marché du longboard l’an prochain, alors que
plusieurs détaillants et distributeurs commencent déjà à signaler
cette tendance. Jörg de Urban Supplies a, lui aussi, identifié cette
baisse, même s’il n’est pas “impliqué sérieusement dans le secteur
du longboard” et que, par conséquent, il ne sera pas aussi gravement
frappé.
De façon générale, “tout va plus vite qu’autrefois”, déclare Steffen de
WeAre.de : “Les marques comme les modes naissent et meurent plus
vite. Dans une même saison, une marque peut passer d’un stade où
les ventes sont en forte hausse et les marges stables, à une chute
avec des marges réduites. Sans pointer qui que ce soit du doigt,
c’est un fait avéré.”
À l’exception des chaussures cependant. “Chez nous, les baskets
signent les meilleures ventes en 2015”, fait remarquer Steffen, “avec
une mention spéciale pour Adidas et ses modèles Superstar et Stan
Smith. D’autres marques, comme Nike SB, New Balance et Asics, ont
également enregistré une très belle année “. Même tendance au sein
des boutiques physiques traditionnelles, comme le rapporte Stefan
de Straubing : “La marque à la virgule se vent extrêmement bien et
tout ce qui tombe dans le style running part très fort en ce moment”.
Steffan ne fait que confirmer une tendance mondiale vers un mode de
vie plus orienté sport-fitness, qui a déjà conquis le secteur du textile
avec l’émergence de l’activewear. Mais pour Stefan, il demeure
important “de faire rentrer des vraies marques de skateshoes”, telles
que Emerica, éS ou Globe, des marques authentiques présentes dans
le secteur depuis plusieurs dizaines d’années. Celles-ci “ont toujours
des fans qui ne sont pas vraiment dans le style running et préfèrent
des chaussures de skate classiques”. Il avance même que ces
marques “ne disparaîtront jamais et que cette cible devrait émerger
à nouveau sur les deux prochaines années”, alors que la tendance
running devrait finir par s’estomper.
Pour Jörg, c’est le marché en entier qui est devenu “très sensible
aux prix”, à savoir qu’il doit lui-même lisser les différences de prix
au niveau de la distribution (en raison des variations du dollar)
pour s’assurer que les articles ne soient pas hors de prix : “Le prix
des textiles importés depuis les États-Unis a beaucoup augmenté
et de nombreux clients se tournent vers des alternatives moins
chères. C’est devenu acceptable socialement alors que des Primark
et Cie représentent aujourd’hui de vrais concurrents.” Même écho
chez Stefan dans son shop alors que la catégorie textile se montre
“plutôt faiblarde, les gens n’étant plus soucieux des marques dans
ESPAGNE
AUTRICHE
SUISSE
leur choix, à la différence des chaussures”, ce qu’il résume en bon
Bavarois par “ils se fichent de ce qu’ils portent”. Bien sûr, il y aura
toujours une frange de mordus qui voudront montrer au monde qu’ils
sont des skateurs ou des snowboardeurs à travers leur t-shirt, mais
“le porteur de t-shirt logoté” a disparu.
Heureusement, le marché des boardsports ne repose pas que sur
des t-shirts à logo et rien ne compte davantage que le matériel, pour
surfer, skater ou faire du snowboard. “Tu ne gagnes pas beaucoup
sur le matériel technique, mais en tant que shop boardsports, cela
fait partie du deal”, explique Stefan. Lui se tient à son éthique, tandis
que bien d’autres ont choisi de laisser de côté cet aspect du march :
“Je ne peux pas suivre toutes les tendances, mais j’ai besoin du
matériel, sinon je ne suis plus un shop authentique.” Dans le snow,
il travaille avec Burton, une marque dont l’authenticité n’est plus
à démontrer et qui demeure entre les mains des créateurs, tout
en investissant sur le futur avec leurs programmes kids. Mervin,
Bataleon et Lobster sont également des marques qui comptent pour
lui, générant une forte demande, tandis qu’il a un faible pour un
Goodboards : “Ils font de super choses dans le snow. Ils donnent
l’impression de passer 500 jours par an sur la neige !”
L’authenticité compte autant pour lui que pour les marques qu’il
vend : “Autrefois, quand tu rentrais dans un shop core, tu savais que
les marques en rayon étaient impliquées d’une façon ou d’une autre
dans le sport.” Désormais, beaucoup de gros détaillants vendent
également en ligne du denim et des marques mode, “qui font aussi
partie de la culture”, admet Stefan.
En même temps, le lien de cause à effet entre “trop ou de mauvais
détaillants” est tout aussi important pour les acteurs de la vente
en ligne comme WeAre.de, surtout lorsqu’ils sont aussi spécialisés
dans les boardsports qu’eux. “Les marques qui ne suivent pas une
stratégie claire et se contentent de vendre au hasard leurs produits
à certains shops, celles-là ont déjà perdu. Même s’il n’existe pas une
stratégie unique pour toutes les marques, je n’en reviens pas qu’en
2015 il y ait encore des marques qui envoient leurs représentants
pour passer commande et continuent à produire 20 % de plus que
la somme totale de leurs précommandes. Cela revient à rouler sur
l’autoroute à 200 km/h dans le brouillard tout en sachant qu’une
vingtaine de voitures ont déjà connu un accident avant eux”, résume
Steffen de façon imagée.
Il semble bien que l’heure est venue de modifier en profondeurs les
comportements, pas seulement pour le bien de notre industrie, mais
aussi dans l’approche consumériste en général : “Les médias grand
public, les salons professionnels et les grands groupes semblent
préférer ignorer la réalité afin de pouvoir continuer à sortir des infos
et rapports positifs. Tout est gangréné, personne ou presque ne
gagne décemment sa vie désormais et il faut s’attendre à des coups
durs à l’avenir.” Et si les boardsports ne sont pas connus pour être
tendres, alors qu’il s’agit de se faire mal jusqu’à rentrer ce fameux
trick, ils sont aussi connus pour faire ce qu’il faut afin de continuer à
vivre ses rêves.
Anna Langer
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ZOOM SUR LES MARCHÉS
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Quelle année ! Une fin d’hiver avec de très bonnes conditions.
Un été qui a apporté son lot de houles correctes même si, côté
ensoleillement, ce fut des plus variables. Enfin, un automne béni des
Dieux, avec une météo étonnamment douce et un marché des sports
d’eau qui a bien fonctionné en octobre et même en novembre. Le
bonheur des uns fait le malheur des autres, et le secteur des sports
d’hiver n’a pas vraiment décollé.
Au moment d’écrire ces lignes (début décembre), nous attendons
toujours de vraies chutes de neige pour que les clients se décident
enfin à se séparer de leur argent, même si beaucoup sont déjà dans
l’ambiance.
Tout juste de retour de Kaprun pour le meeting Nitro, le glacier ne
manquait pas de neige, de soleil, mais aussi de vent. Par contre,
la vallée était plus verte que verte avec quelques rares plaques
de neige artificielle. Cela dit, certaines stations ouvrent très tôt,
d’où le bilan mitigé à ce stade. Comme vous le savez, ces meetings
sont là pour présenter les nouveaux produits et les tester, sans
oublier de faire couler la bière à flot. On se retrouve entre vieilles
connaissances pour la deuxième fois en douze mois (la première
étant l’ISPO) et échanger des histoires, des suggestions et des
anecdotes. Ensuite, chacun repart de son côté.
Du point de vue de la distribution, il ne fait aucun doute que ça a été
une des années les plus dures. Les clients procrastinent plus que
jamais et certains en ont durement fait les frais. Ceux qui perdurent
dans le secteur conservent une foi inébranlable dans nos marchés ;
au moins, l’échec de certains détaillants bénéficie aux plus motivés,
plutôt que de les voir engloutis par Amazon. Malheureusement, je
pense que c’est peut être un vain espoir, alors qu’Amazon continue
d’absorber le marché de l’outdoor.
Et que dire du Black Friday au Royaume-Uni ? Je mettais un point
d’honneur à ne pas acheter quoi que ce soit (à l’exception d’une bière
ou deux) et j’ai particulièrement aimé l’approche de la marque REI
aux Etats-Unis, qui a fermé ses portes, donné à tout son personnel
des jours de congés payés supplémentaires, et encouragé les clients
à passer du temps au grand air. Les cyniques diront qu’il s’agissait
d’un coup médiatique bien planifié. Peu importe, c’était bien joué.
Je me suis donc entretenu avec trois détaillants, à commencer par
Peter de PJ’s Surf sur la péninsule de Gower, au Pays de Galles.
Peter résume l’année ainsi : “Pas mal, mais pas de quoi s’exalter”.
PJ’s fait partie des quelques dizaines de “vrais” surfshops du
Royaume-Uni et Peter m’a donné une piste quant à son succès, alors
qu’il me reprenait sur une question à propos de notre sport. “Pour
moi, ce n’est pas un sport mais un mode de vie. Les détaillants qui
suivent ce mode de vie seront toujours présents. Bien sûr, nous ne
serons jamais millionnaires, mais l’important est d’aimer ce que vous
faites, et de faire ce que vous aimez. PJ’s se maintient en offrant
des conseils judicieux et honnêtes de la part de gens qui font ce
qu’ils aiment. Les vendeurs “corporate” ne peuvent pas offrir ça. Nos
clients le savent.”
Dûment corrigé sur la question du mode de vie (je souscris
totalement), je demandais à Peter comment se portait le textile :
“Nous sommes vraiment un magasin de matériel mais, bien sûr, nous
vendons des vêtements. Je suis heureux d’annoncer que la marque
qui marche le mieux est la nôtre. Les gens veulent s’identifier au
magasin et sont fiers de porter notre marque. C’est génial et c’est
quelque chose que ne peuvent pas vous apporter tous ces géants de
la vente en ligne.”
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ESPAGNE
AUTRICHE
SUISSE
L’année 2015 sur la péninsule de Gower a été arrosée de belles
houles mais sous une météo médiocre : “Ça a été une de ces années
correctes. Rien de spectaculaire, juste correct. On ne peut pas
tout avoir, non ?” C’est sur cette note très philosophique que la
conversation a pris fin.
Darren de Snowboard Shop, à Fleet, est sur la même ligne que
Peter. “Nous sommes de la partie parce que nous aimons ce que
nous faisons. Nous aimons parler snowboard et skate.” Bien sûr,
aimer son job ne suffit pas à payer les factures, mais les affaires ne
sont pas si mauvaises pour Darren : “Nous sommes à la hausse par
rapport à l’année dernière et nous avons de quoi faire. Même si ça a
été un peu chaotique - un bon mois suivi d’un mauvais mois - mais,
dans l’ensemble, les affaires se portent bien. La guerre des prix fait
rage avec tous ces magasins en ligne, mais nous croyons toujours
que notre force provient de la nature même de notre boutique
physique. Nous avons confiance mais, en même temps, nous nous
rendons compte que nous allons peut-être devoir nous y mettre
aussi.”
Darren a une nouvelle solution pour résoudre le problème du
“showrooming” : “Si quelqu’un vient pour un fitting sur des
boots, nous lui facturons 20 £. S’il achète les boots, les 20 £ sont
évidemment déduits des bottes. S’il n’achète pas les boots, il reçoit
un avoir de 20 £ à dépenser en magasin qui l’encourage à revenir.”
Personnellement, je pense qu’il s’agit là d’une très bonne approche.
Cela permet de séparer le bon grain de l’ivraie et, si quelqu’un
souhaite profiter de son expertise pour aller ensuite acheter ailleurs,
alors il s’agit de payer pour ce service.
Malgré tout, Darren peut se féliciter d’un excellent taux de
conversion entre fréquentation et passage à l’achat : “Je pense que
près de 70 % des gens qui viennent dans notre magasin réalisent
un achat. Je suis peut-être un peu optimiste, mais je ne dois pas
être loin de la vérité.” Darren et son équipe assistent enfin à du
changement au niveau des tendances : “La mode de la trottinette est
terminée et nous avons introduit le SUP cette année, en espérant que
ça puisse générer du chiffre en été.”
Terminons l’année avec Jeremy de TSA qui, selon ses propres
dires, est en plein rush : “Nous avons connu une bonne croissance
la saison dernière et ça continue cette saison, en particulier sur
les planches débutants, ce qui me ravit vraiment.” TSA a enregistré
une baisse de 10 % du prix moyen sur les planches, un mouvement
que l’on ne doit pas aux remises ni à des alignements sur d’autres
magasins, loin de là : “Les planches haut de gamme se vendent
encore bien mais, à côté, les planches débutants explosent, c’est
fantastique. En plus de voir des kids sortir avec la banane du
magasin, cela signifie une activité durable pour l’avenir. Plutôt que
de nous battre sur les prix, nous affichons notre différence et ça
paie!”
Pour finir, laissons la parole à Jeremy à propos du fameux Black
Friday : “C’est n’importe quoi. J’ai vu un magasin anglais qui
proposait -30 % pour le Black Friday et qui, le week-end suivant,
offrait à nouveau -20 % pour l’anniversaire du magasin. Nous n’avons
fait aucune promo sur le matériel pour le Black Friday et nous avons
enregistré trois excellentes journées.” C’est donc possible.
Gordon Way
ZOOM SUR LES MARCHÉS
ALLEMAGNE
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ITALIE
L’année 2015 aura été, pour la France, une année terrible, parsemée
d’actes de violence. Le 7 janvier et le 13 novembre 2015 sont des
dates qui resteront à jamais gravées dans nos mémoires.
Après les attentats contre Charlie Hebdo et le supermarché Hyper
Cacher de la porte de Vincennes, toute la France clamait : “plus
jamais ça !”. Le pays était alors poussé par un élan de solidarité
nationale ayant réuni dans les rues pas loin de 11 millions de
personnes, le dimanche 11 janvier. Malheureusement, il n’aura
pas fallu attendre longtemps avant que le terrorisme ne frappe de
nouveau le 13 novembre, avec 130 morts et plusieurs centaines de
blessés, lors de 7 attaques simultanées à Paris et en Île-de-France.
Au soir même des attentas du 13 novembre, le gouvernement
français instaurait l’état d’urgence dans tout le pays et ce, jusqu’au
26 février. Pourtant l’état d’urgence en France, ne semble profiter
qu’au Front national qui monte et s’implante. En témoignent les
scores historiques du parti aux dernières élections régionales.
Le Front national a réalisé une nouvelle percée historique, dimanche
6 décembre, au premier tour des élections régionales avec un
score national proche des 30 % et une première position dans six
des treize nouvelles régions métropolitaines, nées de la réforme
territoriale. Sur le plan économique, si l’institution table toujours sur
une croissance de 1,2 % en France en 2015, elle a revu fortement
à la baisse ses projections pour 2016 et 2017, à 1,4 % et 1,6 %
respectivement, au lieu des 1,8 % et 1,9 % jusque-là anticipés.
Concernant le chômage, l’embellie aura été de très courte durée. Le
nombre d’inscrits à Pôle Emploi est reparti en très forte hausse, avec
42 000 chômeurs de plus (+ 1,2 %) fin octobre.
En ce qui concerne notre industrie, le marché de la glisse reste, plus
que jamais, une image vendeuse. Les Français sont attirés par ces
sports et l’image qu’ils véhiculent. En témoignent les nombreuses
publicités des marques internationales qui utilisent à la fois les
différents sports et leurs images pour vendre des produits parfois
très éloignés de nos univers.
Aux quatre coins de la France, les magasins sont unanimes, les
Français sont de plus en plus attirés par ces pratiques, pourtant,
comme le confie Tim de chez ALL’s Bro, à Toulouse, “ça ne se
ressent pas nécessairement dans les ventes en magasin”.
Concernant les détaillants, l’année 2015 a commencé avec de bonnes
conditions météo et d’enneigement.
Les chutes de neige en février 2015 ont été conséquentes sur toute
la France et notamment dans les Pyrénées. Les abondantes chutes
de neige du mois de février et l’épaisseur du manteau neigeux
historiquement haut ont conforté les ventes et l’achat de textile
technique l’a emporté sur l’équipement en matériel. En station,
les chutes de neige ont eu un impact positif sur les ventes et plus
particulièrement sur les accessoires, en particulier gants, bonnets,
chaussettes et petits accessoires.
De manière générale, la fréquentation en magasin est assez stable.
Le métier a toujours dépendu de la météo mais cela n’a rien de
nouveau et ça n’explique pas non plus les tendances lourdes.
Mais cette année, les conditions d’accès aux stations ont été
particulièrement délicates et, malgré l’excellent enneigement,
certains ont hésité à monter, en particulier les pratiquants
journaliers ou du week-end. Les mois d’avril et de mai ont également
été légèrement en hausse. Une hausse essentiellement sur le
matériel technique et tout ce qui touche au monde du surf.
Le début de saison a cependant été un peu poussif. La conjoncture
économique actuelle, la guerre entre les shops physiques et les sites
internet et les augmentations des prix sont autant de facteurs de
ces débuts timides. Les freins ont été nombreux : les dates tardives
des vacances scolaires, la météo pas toujours clémente, le nombre
de ponts non propices au travail, etc. ; autant de facteurs à prendre
en compte pour expliquer un début de saison qui a eu du mal à se
lancer. La hausse générale des prix due au taux historique de change
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ESPAGNE
AUTRICHE
SUISSE
$/¤ n’a pas aidé non plus.
Si le début de saison a été plutôt calme, “les ventes des mois
de juin et juillet ont connu une bonne progression par rapport à
l’année dernière”, nous confiait Gontrand Marchal, du magasin OGM
Bodyboard Shop, à Capbreton. Tendance confirmée par l’ensemble
des magasins côtiers. “Si le mois de juin était en légère hausse par
rapport à l’année précédente, il est clair que le mois de Juillet a
été meilleur que celui de l’année dernière”, nous disait Fred Tisné,
responsable du magasin TAO Surf Shop, à Hossegor.
La météo exceptionnelle de la saison 2015 semble être un des
facteurs de cette situation dans notre industrie. En effet, “les
températures exceptionnelles des mois de juin et juillet, couplées aux
très jolies vagues pour la période, ont favorisé la venue des touristes
et les ont incités à consommer”, explique Didier Poupon, de BUD
Surf Shop, à Longeville sur Mer.
Même sentiment sur la côte méditerranéenne où “le beau temps et
les petites vagues ont favorisé la ventes de planches d’entrée de
gamme pour débutant”, détaille Patrick Colin, du magasin ALOHA, à
Six Fours.
Même son de cloche en ville. A Lyon, David du magasin ABS
remarque un “bon taux de sortie au niveau de la wear estivale,
notamment au niveau des Shorts et des casquettes”. Même si
d’autres “produits semblent légèrement en recul cette saison, comme
les bobs ou les chaussures de skate”, pour Florian Bathaud, d’OKLA,
à Toulouse.
Mais, pour David, le rayon Skateboard semble être “le rayon ayant
le plus profité de cette météo exceptionnelle” et il confirme une
tendance déjà bien marquée depuis quelque temps en France. “Le
cruiser pour la balade reste une très bonne vente et ce début de
saison ne semble pas voir le phénomène ralentir, bien au contraire.”
Côté SUP, la météo a aussi joué un rôle favorable sur le marché,
notamment vis-à-vis des ventes des “Stand Up gonflables de balade
et les SUP pour débutants qui représentent le gros des ventes”, selon
Patrick de ALOHA.
Concernant le Back to School, du côté des magasins de Street, après
un été assez calme, les ventes ont été “en hausse par rapport à
l’année dernière. La période Back to school a engendré un nombre
important de ventes”, selon Romain, d’ABS, à LYON. Tendance
confirmée plus au sud par Florian Barthaud, du magasin OKLA, à
Toulouse: “on remarque une légère progression en comparaison avec
la rentrée 2014, cependant la rentrée scolaire a entrainé un grosse
augmentation des ventes”.
Le début de saison hivernale en France a été relativement doux et,
comme l’expliquent Catherine et Norbert, du magasin Atmosphère, à
Gap,
“la Sortie de saison a été relativement lente, les clients attendaient
de voir les conditions de cette année. La météo est très importante
et l’hiver est arrivé plus tard que l’année dernière.” On a donc
assisté à un recul des ventes de la saison Back to School pour les
magasins plutôt orientés montagne. C’était sans compter que la neige
n’arriverait jamais avant 2016… mais c’est une autre (triste) histoire
pour notre prochain rapport de marché.
Pourtant côté Stand Up Paddle, Pat Colin, du magasin Aloha à Six
Fours, notait quant à lui une légère augmentation des ventes : “Nous
sommes toujours en progression notamment au niveau des ventes
des produits techniques comme les combinaisons, les planches,
etc. C’est encore dû à la démocratisation du SUP et à l’engouement
constant pour cette pratique.
Une chose est sûre, cette année plus que jamais, les achats sur
Internet ont pris de plus en plus de place sur le volume d’achat des
cadeaux de fin d’année. En effet, le E-commerce se développe une
fois de plus cette année, et ce sont désormais les mobiles et les
tablettes qui connaissent la plus forte croissance. Une tendance
prise en compte par les revendeurs qui s’adaptent, en proposant
davantage de services et de conseils à leurs clients.
Benoit Brecq
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ALLEMAGNE
ROYAUME
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FRANCE
ITALIE
Je vais commencer par évoquer le business en ligne, ici, en Italie.
En 2015, les chiffres d'affaires pour le business en ligne italien ont
atteint 16,6 milliards d'euros, ce qui représente une augmentation de
2,2 milliards (16 %) par rapport à 2014.
Selon l'institut de recherche en ligne basé à Milan "Osservatorio
Digital Innovation", la vente en ligne en Italie s'est établie de la
même manière qu'elle l'a fait dans d'autres pays comme la France,
l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les chiffres sont
bons, mais la question qui demeure est la suivante : où va tout ce
chiffre d'affaires ? En échangeant avec plusieurs revendeurs, nous
avons remarqué que la plus grosse part de ces ventes en ligne est
absorbée par les grandes enseignes et par les vendeurs en ligne bien
connus en Allemagne, en Autriche et en France, qui vendent sur le
marché italien.
En général, 2015 a été une année difficile pour de nombreux
revendeurs. Tout d'abord, la météo et les conditions climatiques
ont joué un rôle compliqué, les températures très élevées pendant
l'été jusqu'à la fin du mois de décembre n'ont pas aidé à vendre du
matériel de snowboard ni de grosses pièces. La compétition entre
les magasins spécialisés et les grandes enseignes s'est intensifiée,
tandis que les marques ont essayé de s’étendre à des magasins qui
vendent au grand public, ce qui ne facilite pas les choses pour les
magasins spécialisés.
Et qu'en est-il des magasins de sports de glisse physiques ? Lukas
Höller, de chez Sublime shop à Bolzano, remarque que les clients
ont l'habitude d'avoir des remises toute l'année maintenant, et qu'ils
attendent des événements comme le fameux Black Friday pour faire
leurs achats.
ALLEMAGNE
ROYAUME
-UNI
FRANCE
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AUTRICHE
SUISSE
Gianluca Tognoli, de Frisco Shop à Brescia, aimerait qu'il y ait
plus de soutien aux magasins spécialisés, parce qu'il dit qu'ils
sont les seuls à exposer ces catégories de produits et à les rendre
pertinentes pour les grandes enseignes en étant les premiers à
en créer une image cool. Gianluca indique aussi que les magasins
devraient se focaliser sur les marques qui ont une intention affichée
de rester spécialisées dans ce nouveau type d'industrie où tout le
monde doit concurrencer les grandes enseignes et les énormes
remises qui se font sur les magasins en ligne.
Lorsqu'on parle des marques, les grands enseignes ont perdu
beaucoup de pouvoir d'attraction dans le segment spécialisé, à cause
du fait qu'elles ont une énorme distribution dans différents canaux.
Des produits comme les GoPro représentent moins de vente dans le
segment spécialisé parce que les kids peuvent acheter ce produit
partout ailleurs.
C'est une frontière assez fragile et assez floue, et chaque magasin
doit trouver une sélection de produits qui fonctionne pour sa
clientèle. De manière générale, le segment des planches se porte
bien et les chiffres sont prometteurs mais, avec une distribution qui
devient de plus en plus grand public, beaucoup de petits revendeurs
doivent lutter très dur. Le journal italien La Repubblica a récemment
écrit que le skateboard était à la mode, mais les marques qu'il a
présentées n'étaient pas des marques core, à l'exception de DVS.
Cela montre que ce qu'il faut offrir au grand public, c'est une forme
d'éducation, et seuls les magasins spécialisés peuvent raconter cette
histoire. On se retrouve à Bright à Berlin en janvier !
Franz Josef Holler
ITALIE
L’économie espagnole a poursuivi sa croissance pendant le deuxième
semestre 2015, même si à un rythme plus lent que les six premiers
mois de l’année. Le PIB a augmenté de 0,8 % pendant la période,
avec une variation de 3,4 % par rapport à l’an dernier. Comme sur les
trimestres antérieurs, cette progression des marchés a été nourrie
par la demande des ménages, la demande externe maintenant sa
tendance à la baisse.
Dans leur ensemble, les performances économiques et financières
confirment la récupération anticipée dans le rapport trimestriel du
gouvernement de juin dernier, avec une croissance de 3,1 % en 2015
et une anticipation de 2,7 % pour 2016.
Le développement de l’activité économique en Espagne s’est
poursuivi à la fin de l’année 2015. En 2016, le PIB devrait confirmer
les prévisions.
Après les chiffres positifs de juin et juillet, l’indice des prix à la
consommation a chuté de nouveau en août (-0,4 %). Cette nouvelle
désinflation était associée aux restrictions dans la réduction des
prix du pétrole du marché international. L’IPC devrait reprendre à la
hausse à la fin de l’année mais avec une perte cumulée annuelle de
0,5 %. En 2016, le taux devrait se stabiliser autour de 0,8 %.
Pour traduire ce scénario dans les marchés des boardsports, j’ai
parlé à Kike Arranz, de Boardsports Daktak, l’un des shops leaders
de la Communauté Madrilène.
“Le nombre de clients surf est plus grand qu’il y a quelques
années. De plus en plus d’hommes et de femmes se mettent au
sport. Nous le voyons dans le nombre de néoprènes vendus. Le
surf, avec le snowboard, sont les sports en vogue en ce moment.
Après une période de stagnation des ventes de snowboard, elles se
consolident une fois de plus. Les planches de surf pour débutants
partent très bien et les clients prennent le sport plus au sérieux.
La dernière saison, nous avons remarqué quelques améliorations
ESPAGNE
ESPAGNE
AUTRICHE
SUISSE
et nous espérons qu’elles se poursuivront cette saison. Du côté
du skate, le sport sera toujours là, en dépit de la chute des ventes
au profit du boom du longboard. De nos jours, les skates sont à la
fois accessibles en prix et en pratique. Si les kids économisent leur
argent de poche, ils peuvent se payer du bon matos.”
Après les détaillants, je me suis tourné vers les fournisseurs
et, en particulier, Eduardo Cenzano, General Manager de Trinity
Technologies (services boardsports et design produit) et membre du
cluster Surf City Donostia.
“En tant qu’entreprise spécialisée dans la production de produits
B2B, cette année nous avons enregistré une augmentation de la
demande, en particulier sur les marchés internationaux. Le secteur
industriel traduit cet intérêt par des commandes à long terme, ce qui
nous permet de confirmer nos anticipations de croissance pour 2016.
En ce qui concerne les clients finaux, les ventes internationales ont
fortement augmenté suite au lancement de nouveaux produits sous
licence, avec des marques leaders du marché et qui ont consolidé la
nature innovante et différenciée de nos produits, tant aux US qu’en
Asie-Pacifique. Au niveau national, nous sommes en croissance
depuis 2014, mais cette amélioration est sans comparaison avec le
dynamisme des marchés internationaux. Nous espérons que cette
dynamique positive se poursuive en 2016. Quoi qu’il en soit, nous avons détecté une tendance claire dans le
secteur des boardsports vers l’exploration de nouvelles technologies,
les tendances innovantes et même les produits radicaux. Il y a
quelques années, seuls les visionnaires du secteur pouvaient
anticiper une telle tendance. Sur le marché national, elle est plus
limitée et les ventes se concentrent sur des produit consolidés, plus
conservateurs.”
Jokin Arroyo Uriarte
ZOOM SUR LES MARCHÉS
ALLEMAGNE
ROYAUME
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ITALIE
Un été de conte de fée, un automne historique et un hiver tardif, 2015
n'a peut-être pas été l'année idéale, mais elle a été très intéressante.
"Un début de saison aussi tardif que le dernier présente aussi ses
avantages", explique Didi Feichtner, Sales Rep pour Mervin Mfg, Faction
Skis et Lokahi Boards. "La saison a été bonne, avec des ventes stables
jusqu'à Pâques."
La plupart des shops ont très bien vendu par rapport à l'année
précédente, à tel point que certains revendeurs ont même tiré avantage
des dits "close-ups", pour acheter des planches à petit prix à la fin de la
saison. "Et pas seulement quand il y avait encore de la neige, mais aussi
après", continue Didi. En conséquence, il n'est pas très inquiet quant
à un autre début de saison très tardif. "Novembre était plutôt calme
mais assez solide en termes de vente. Certains de nos revendeurs
ont déjà vendu toutes leurs précommandes et sont bien en place pour
l'hiver. La plupart des petits magasins ne stockent aujourd'hui qu'une
marque premium, puis une ou deux autres marques moins chères. Les
revendeurs classiques multi-sport, comme Intersport, ont même arrêté
de vendre des planches", explique Didi.
Didi reste confiant pour cet hiver, une attitude que partage Christoph
Bammer de Motion Sports Distribution, à Vienne : "Les splitboards sont
toujours un must et génèrent beaucoup de revenus pour les shops",
en particulier Karakoram et SP Bindings, qui marchent très bien. "De
nouveaux événements comme des camps splitboard et freestyle, des
sessions de banked slalom et de freestyle, vont renforcer le secteur du
snowboard", continue Christoph.
Le skateboard a déjà atteint ce niveau en Autriche, avec une croissance
constante sur plusieurs années, y compris l'année dernière. "En 2015,
nous avons vendu plus de set-up complets que Blind et Darkstar et les
complets DC Super Hero de chez Almost ont très bien marché", indique
Christoph. "Les marques américaines perdent un peu de terrain dans
le milieu core cependant. Beaucoup de skateurs préfèrent acheter des
ALLEMAGNE
ROYAUME
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FRANCE
ITALIE
Quelle année, riche en émotions ! Une neige rare en hiver, un printemps
en demi-teinte, un été aux températures extrêmes, suivi d’un automne
plutôt chaud, avec quelques jours faisant exception, n’ont pas aidé le
business du boardsport helvétique en 2015. Mais, au-delà de la météo,
il y a surtout eu beaucoup de changements macro-économiques,
comme l’adaptation des prix à la baisse due à la force du franc face
à l’euro, l’intensification de la lutte contre la concurrence des sites
web étrangers, la baisse du tourisme et la baisse de fréquentation des
magasins en général.
Grâce au SUP, le marché des sports nautiques se porte relativement
bien, il entraine avec lui le marché de la wetsuit qui, bien qu’il n’explose
pas, représente tout de même un chiffre d’affaires intéressant pour
certains spécialistes. Le marché du surf, quant à lui, bien qu’il soit très
petit dans notre pays sans vagues, se développe progressivement. Les
Suisses, étant friands de matériel de qualité et ayant l’âme voyageuse,
n’hésitent pas à acheter leur matériel en Suisse dans les magasins
spécialisés et à payer les frais de transport des planches pour leurs
surf-trips. Ce segment est certes petit, mais il a l’avantage de ne
pas être trop influencé par la météo et il ne dépend pas vraiment du
tourisme.
Le marché du skate est resté plus ou moins stable par rapport à l’année
dernière avec des CA élevés, bien que l’on observe clairement une
diminution de la mode des cruisers en plastique dans la plupart des
magasins. Le problème avec les ventes de skate n’est pas vraiment le
volume de vente mais bien la marge qui en découle. Premièrement, cette
marge est petite mais, en plus, le prix de base n’est pas très élevé et a
passablement baissé ces dernières années. Il est donc difficile de faire
de l’argent de manière significative.
Etant le business numéro un dans le domaine des boardsports de
notre pays alpin, le marché du snowboard est au centre du débat.
130
ESPAGNE
AUTRICHE
SUISSE
marques européennes comme Magenta, Polar, Isle ou le successeur de
Sweet, Sour Skateboards."
Les cruisers et les longboards restent aussi des segments solides.
Mais, depuis août, Didi remarque un léger déclin que confirme Christoph
: "A la fin de l'été, le marché a été un peu saturé, probablement à cause
de la masse des fournisseurs pas chers et de la disponibilité très
répandue des longboards, même dans des magasins de livres et des
supermarchés !"
Les vêtements et les accessoires ne donnent pas une impression
aussi claire, malheureusement. "Beaucoup de revendeurs ont moins
commandé chez les grosses marques et essaient des marques plus
petites", indique Christoph, qui suggère : "Nombre d'entre eux sont
en période d'essai aujourd'hui. Personne ne sait ce qui va marcher et
ce qu'il devrait prendre en stock." Didi partage le même point de vue
quant aux vêtements techniques : "les revendeurs ont moins acheté et
sont plus sélectifs, ils ne remplissent plus leur entrepôt comme avant".
Le mois de novembre, très chaud, n'a pas aidé. "Quand il fait chaud si
longtemps, les gens ne prennent pas le temps d'acheter une nouvelle
veste, ils continuent de porter leurs anciennes affaires pour deux
semaines de plus".
Puisque beaucoup de magasins essaient de nouvelles choses, il est
"difficile de vraiment savoir quelle direction prennent les tendances",
pense Christoph. "Skullcandy a eu de bons résultats avec sa gamme
Sports Performance cet été, et les nouveaux Wireless In-Ears et OnEars sont sortis juste à temps pour Noël dans les magasins." GoPro
semble "manquer un peu d'élan", indique-t-il, "mais seulement pour le
haut de gamme. Les ventes de caméras sont effectivement sur le déclin,
bien que les accessoires de chez GoPro et SP Gadgets partent très
bien".
Anna Langer
ESPAGNE
AUTRICHE
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Première constatation, le marché diminue de 10 % environ chaque
année et ce, depuis environ dix ans. Deuxièmement, la consommation
a changé. Aujourd’hui, on estime que 30 à 35 % des planches vendues
sont destinés à la location, ce qui implique forcément qu’on augmente
la proportion de planches bas de gamme vendues et ce qui diminue
drastiquement le chiffre d’affaires des marques et distributeurs.
Ensuite, l’outil internet a complétement changé le marché et donne
énormément de fil à retordre à un grand nombre de magasins
“traditionnels” qui sont, plus que jamais, à la recherche de solutions.
En effet, en trois clicks, le consommateur est parfaitement informé sur
le matériel et sur les prix. Cela pose deux problèmes : le client arrive
dans le magasin avec une idée précise de ce qu’il veut, il ne se laisse
pas facilement conseiller et, à moins que ledit matériel recherché se
trouve par hasard en stock chez le détaillant, celui-ci a de plus en plus
de mal à écouler son stock et se voit contraint de vendre sur commande
ponctuelle. Ceci est grandement facilité par le recours de plus en plus
fréquent aux plateformes B2B des fournisseurs, outil très utile, efficace,
mais n’incitant pas du tout le détaillant à prendre des risques pendant
ses achats. Ensuite, il y a évidemment le problème de la comparaison
des prix ; en effet, certains sites allemands, français ou autrichiens
sont très agressifs et leurs ventes en Suisse augmentent chaque année.
Cela oblige le revendeur suisse à redoubler de créativité et d’efforts
pour offrir un service plus que parfait afin d’empêcher sa clientèle de
commander en ligne. Cela implique tout d’abord une baisse des marges
avec un rabais systématique de 10 à 15 % sur le prix de vente conseillé
ou alors d’offrir toujours plus d’avantages, services gratuits à vie,
réparations et autres services après-vente gratuits. Aujourd’hui, les
données ont changé, tout le monde le sait et travaille d’arrache-pied
mais, pour le moment, personne ne semble avoir trouvé la solution.
Par Fabien Grisel
OPPORTUNITÉS
132
brought to you by Boardsport Source & ActionsportsJOB.com
OPPORTUNITÉS
brought to you by Boardsport Source & ActionsportsJOB.com
133
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L’ŒIL DU CYCLOPE
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Creative director Danny Kiebert
DBK is stoked on the new gear!
Halldor and Dennis Dusseldorp preparing
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International team manager L’Arrogs
Jeremy Sladen of The Snowboard Asylum
Malachi (BC Surf and Sport) gets a tattoo
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Malachi, and the US sales team touring
Amsterdam the traditional way
SPLIT & RELAX 2015 - SPLITBOARD TESTIVAL HOCHKÖNIG
Amplid’s Rich Ewbank
Elan crew
Muck (Munchie Konsilium)
and Jakob (Burton)
Pia Schröter (Vökll) and Muck
(Munchie Konsillium)
Robert Login (SP) and Willi Schiedermeier
(Element Sports)
Splitboarding.eu Boss
Patrick & friend
Test booths
The crew
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Airhole Face Masks crew with 28cm of Fresh
Happy World Snowboard DAY
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136
Antti Autti, Ounasvaara
Boarders’ Shop, Bucarest, Romania
Gian Simmen - Laax
Snowpark Nesselwang, Germany
Travis Rice celebrating with friends
at Jackson Hole mountain resort.
WSD15 in Jilin, China

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