Le Fonds d`appui aux initiatives rurales de la FONGS : une

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Le Fonds d`appui aux initiatives rurales de la FONGS : une
ATELIER D’ECRITURE SUR LA
MICROFINANCE AU SENEGAL
" Ecrire pour partager les expériences et innovations
dans le secteur de la microfinance au Sénégal"
Le Fonds d’appui aux initiatives
rurales de la FONGS : une
innovation pour financer
l’investissement de l’agriculture
familiale au Sénégal
Aminata NDIAYE,
Coordonnatrice du Pep/ FAIR de la FONGS
Janvier 2012
Programme d’Appui à la Microfinance (PAMIF 1)
Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES)
Sommaire
L ISTE
4
DES ACRONYMES
I NTRODUCTION
5
La stratégie d’accès au financement rural de la FONGS
LE FAIR :
6
UNE EXPERIMENTATION DU CREDIT D ’ INVESTISSEMENT
CONDUITE PAR LES RURAUX POUR LES RURAUX
Le PEP/FAIR, un outil de financement sous tendu par une vision
7
7
Le financement du FAIR
7
Les objectifs institutionnels du FAIR
7
Les principes du PEP /FAIR
8
Les paramètres du crédit
8
Les zones d’intervention
8
La mise en œuvre du FAIR
9
Les mutuelles et leurs comités de crédit
9
Les associations membres de la FONGS
9
Le dispositif de mise en œuvre du PEP/FAIR
9
Le FAIR : un financement par cycles
10
Les outils du FAIR
11
En conclusion
11
L ES
FAIR
12
Le financement des activités agricoles et rurales
12
Les impacts du FAIR
13
RESULTATS DU
Au niveau des mutuelles
13
Au niveau de la fédération et ses associations
13
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Au niveau des bénéficiaires
13
La question du remboursement dans le FAIR
14
Le renforcement et le réseautage des mutuelles membres de la FONGS
14
C ONCLUSION
15
B IBLIOGRAPHIE
15
A NNEXE : E CONOMIE
S ENEGAL
RURALE ET DEMANDE DE SERVICES FINANCIERS AU
16
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Liste des acronymes
CETS
Comité d’exécution Technique du FAIR
CMS
Crédit Mutuel du Sénégal
CNCAS
Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal
CRAIE
Cellule Régionale d’Appui aux initiatives Economiques
DOS
Document d’orientation stratégique
FAIR
Fonds d’Appui aux Initiatives Rurales
FIG
Fonds International de garantie
FONGS
Fédération des ONG du Sénégal
NEPAD
Nouveau pour le développement de l’Afrique
PDDAA
Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine
PEP
Projet Expérimental Pilote
PNIA
Programmes nationaux d’investissement agricole
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Introduction
La problématique du financement des activités agricoles est une préoccupation récurrente qui
traverse toute la vie l’histoire du monde rural à travers les continents et plus spécifiquement du
monde rural sénégalais et ouest-africain. Le Sénégal ne fait guère exception à la règle. L’accès à un
financement a toujours été et reste difficile pour les paysans. Il se pose à eux la question de la
disponibilité des garanties et de la précarité des activités (risques de vol, décès du bétail, risques de
non productivité des activités agricoles liées à la pluviométrie, etc.).
Ainsi la plupart des services financiers proposés aux paysans ne sont pas adaptés sous l’angle des
types d’activités à financer ou des modalités de financement. Les services financiers qui leurs sont
proposés sont souvent conçus exclusivement pour le court terme et avec des taux d’intérêt et
échéanciers peu adaptés aux activités. La question des garanties est une autre problématique pour
les acteurs ruraux qui ne peuvent accéder à certains types de crédits, faute de ne pouvoir répondre
aux garanties exigées (propriétés terriennes). Toutefois, dans le cas typique du Sénégal, une
institution parapublique bancaire comme la CNCAS propose des taux de financement à moins de
10% pour certaines activités agricoles mais ces financements ne couvrent pas l’étendue des
activités de production ni, par conséquent, l’étendue des besoins réels des ruraux.
Aujourd’hui, la question du financement agricole est devenue une préoccupation et un enjeu pour
tous les pays africains. Il est en effet démontré de par certaines expériences que seuls des
financements appropriés et des investissements agricoles pertinents permettront d’augmenter la
productivité de l’agriculture familiale, dominante dans les pays de la région ouest africaine. C’est
ainsi qu’une politique régionale de priorisation sur le financement des investissements et des
infrastructures rurales est menée dans le cadre du PDDAA. Malgré tous ces efforts, force est de
reconnaître que le chemin est encore loin.
A la Fédération des ONG du Sénégal (FONGS), la question du financement rural n’est pas isolée
d’une vision majeure de la fédération : améliorer durablement les conditions de vie des ruraux
autours de leurs exploitations familiales.
Présentation de la FONGS – Action Paysanne1
La Fédération des Organisations Non Gouvernementales du Sénégal (FONGS – Action Paysanne) est
l’émanation de 3 000 groupements villageois et touche plus de 2 millions de personnes dont 65 % de
femmes. Créée en 1976 sur l’initiative de 09 leaders d’associations paysannes, elle a été reconnue
officiellement le 12 octobre 1978 comme une organisation à vocation socio-économique sans but
lucratif. C’est un mouvement paysan autonome qui compte aujourd’hui plus de 150 000 membres actifs
regroupés dans 31 associations paysannes de dimensions variées réparties sur l’ensemble des 11
régions du Sénégal. Son siège est à Thiès, à 70 km de Dakar, où est basée la coordination nationale.
Elle est membre fondateur du CNCR. Toute sa vision repose sur la recherche d’un mieux vivre paysan
dans lequel celui-ci est un acteur plein.
Ayant connu une crise comme cela arrive naturellement dans la vie de tout mouvement, 1991 marque
un nouveau tournant pour la fédération avec une table ronde et une nouvelle approche. Cette tendance
innovatrice va se consolider avec le Document d’Orientation Stratégique DOS en en 2002, les rails qui
conduisent la vision sont clairement identifiés. L’implication de l’axe politique et de l'axe économique
sous tendues par des mutations socio organisationnelles ont fini de rendre la vision plus porteuse.
Aujourd’hui à l’heure de la maturation, fédération veut davantage être efficace dans l’amélioration des
conditions de vie des ruraux autour des exploitations familiales par une hausse de la productivité
respectueuses des réalités sociales des EF. Voici le défi du quinquennat 2011 -2015.
1
Rue ZI – 01, B.P. 269 Thiès – Sénégal - Tél. 33 939 58 58 Fax : 33 951.23.52 - Email : [email protected] / Site web :
www.fongs.sn.
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La problématique du financement ici répond à une logique simple : « pour se nourrir, il nous faut
produire assez ». Or pour produire suffisamment, la jonction des facteurs de production est
essentielle, de même que le financement d’investissements appropriés aux besoins des acteurs
directs : les paysans dans leurs exploitations familiales. Un financement adapté ne place pas le
paysan dans un cercle chronique d’endettement qui en plus de l’appauvrir lui ôte toute dignité.
La stratégie d’accès au financement rural de la FONGS
Cette vision du mieux-vivre rural a été consolidée en 2002 par le Document d’Orientation
Stratégique DOS. Cette réorientation stratégique va permettre à la fédération de définir deux (2)
programmes pour conduire sa vision, le FAIR et le PARAD, alors que le Programme pour
Autonomiser la Réflexion et Action Durable (PARAD) est un programme de renforcement
stratégique de capacités pour alimenter le plaidoyer et le lobby sur les questions stratégiques qui
concernent les paysans et un moyen de renforcer stratégiquement le mouvement paysan.
Le FAIR se veut un bras économique qui impulse les activités économiques des exploitations
familiales à travers le financement de leurs investissements. Le FAIR expérimental, comme son
nom l’indique est une expérimentation, un test de la conduite du crédit d’investissement promu
par les paysans pour les paysans. Il se veut une contribution à la question d’un financement adapté
et pérenne du monde rural.
Le choix du crédit d’investissement n’est donc pas fortuit. L’accès au financement pour le secteur
de l’agriculture a toujours été problématique tel que nous l’avons susmentionné et ceci malgré la
prolifération des banques classiques et l’émergence des SFD et institutions de micro finance dans
les années 80. Si la micro finance a apporté une réponse aux préoccupations des populations à
faibles revenus, le secteur a éprouvé des difficultés à fournir des services financiers aux acteurs du
monde rural. Aujourd’hui, la micro finance au Sénégal et en Afrique de l’Ouest a atteint sa vitesse
de croisière et a tendance de plus en plus à se développer en zone péri-urbaine et à laisser derrière
elle les couches à faibles revenus2.
Aujourd’hui, il est question des dérives de la micro finance et des recherches de pistes de
diversifications des modèles de financement et d’expérimentation de pratiques innovantes en
financement. C’est ainsi qu’il faut lire l’expérience du FAIR.
Les actions de la FONGS – Action Paysanne dans la finance rurale
En matière de finance rurale, la FONGS dispose de toute une stratégie basée sur :
1. Une implication dans l’élaboration d’un cadre macroéconomique et politique favorisant le
financement de l’agriculture familiale.
2. Un partenariat actif pour une intermédiation entre les EF et les services financiers existants
3. La création et le développement d’un réseau de SFD
Le tout s’imbrique dans un processus plus vaste de participer dans le processus de définition et de
réglementation et le processus de mise en place des instruments institutionnels dans le cadre de la
Micro finance.
De 1993 à 1995, la FONGS intègre le comité national de concertation avec le ministère de l’économie
et des Finances, le CMS et les acteurs du secteur en vue de conduire une réflexion sur la promotion du
secteur.
En 1995, ce comité a donné naissance à la cellule AT/CPEC, chargée de la supervision du secteur,
une première dans la sous-région.
2
« La micro finance au Sénégal : entre l’espoir et le doute »,
Développement rural, Année 2000, Paris.
Aminata Ndiaye in Grain de sel, Revue de l’Inter-réseaux
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Toujours dans ses actions, la FONGS participe à hauteur de 4% dans le capital de la CNCAS et a
fortement participe à la baisse du taux d’intérêt de 14% à 7% en faveur des paysans et de la production
agricole. Elle également fortement participe à la politique d’extension de la banque de même que le
rapprochement entre les SFD et la banque. Elle est également membre du Fonds International de
Garantie FIG.
Ainsi, au-delà des activités de formation interne, de mise en place d’un fonds expérimental, la FONGS
agit plus « politiquement » en participant à la réflexion macroéconomique sur l’amélioration de l’offre de
services financiers.
LE FAIR : une expérimentation du crédit d’investissement
conduite par les ruraux pour les ruraux
Le crédit d’investissement permet par essence aux paysans de mener des activités d’envergure. En
raison des montants élevés mobilisés et des longues durées pratiquées dans ce type de financement,
le crédit d’investissement est le plus utile et le plus difficile d’accès pour les ruraux !
Dans la pratique, le crédit d’investissement est supposé plus accessible pour les PME et PMI, et
mobilise des garanties sérieuses en raison de la durée des prêts (entre 5 et 10 ans) et du montant
des prêts (1 000 000 à 50 000 000 Francs CFA). Mais on en sait peu en fait sur les besoins
effectifs d’investissements des exploitations familiales, en milieu rural. Cette situation justifie le
choix porté par la FONGS sur l’expérimentation du crédit d’investissement comme piste de
réponse à un besoin crucial pour les paysans.
Le PEP/FAIR, un outil de financement sous tendu par une vision
La fédération des ONG su Sénégal FONGS poursuit une vision du mieux-vivre rural autour de
l’exploitation familiale. Elle mène un combat autour du renforcement de capacités de ses membres,
mais également l’identification et la promotion des activités économiques autour des exploitations
familiales. Pionnière dans la micro finance rurale, elle a d’abord accompagné la mise en place de
GEC et plus tard de mutuelles promues par ses associations membres.
Pour vivre et vivre dignement dans son terroir, il faut produire suffisamment, or pour produire
suffisamment un matériel agricole est indispensable ainsi que des financements adaptés sont
nécessaires.
L’accès au crédit pour les ruraux est un problème en soit, pour les exploitations familiales, elle l’est
plus en raison de la faiblesse de leurs moyens et de la quasi absence de garanties. C’est ainsi que le
FONGS a voulu agir sur le mieux –être de ses exploitations familiales en testant la mise en œuvre
du crédit d’investissement par et pour ses membres.
Le financement du FAIR
Le projet expérimental FAIR est un financement du partenaire stratégique de la FONGS,
SOSFAIM à travers le gouvernement du Luxembourg. Le coût total du projet est de 514 millions
CFA, dont un apport propre de la FONGS à hauteur de 30 millions. Le fonds de refinancement
65 millions/an soit 325 millions pour les 5 ans a permis le financement de plus de 250 projets
d’investissements d’exploitations familiales, à travers neuf MEC. Parallèlement, le fonds de
subvention, d’un montant de 189 millions répartis sur les 5 ans, à permis l’accompagnement
technique de 15 MEC (formations, équipements, constructions), et la mise en réseau de 9 d’entre
elles.
Les objectifs institutionnels du FAIR
Les objectifs généraux sont au nombre de trois :
1. Le refinancement et le renforcement des SFD, et des initiatives économiques
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2. La définition des critères, principes, procédures et mécanismes prenant en compte les
spécificités de l’économie rurale
3. La capitalisation, l’institutionnalisation et la pérennisation du mécanisme
Les principes du PEP /FAIR
Le PEP FAIR a dans toute sa mise en œuvre a été sous tendu par des principes. Ils sont les
suivants :
•
L’approche par la demande
• La participation de la cible dans la gestion des fonds
• La responsabilisation à différents niveaux des acteurs et des intervenants
• La transparence
• L’équité entre les bénéficiaires
• La contribution effective des bénéficiaires et des MEC au financement du projet
• La flexibilité dans la démarche conformément à l’esprit de recherche action.
• Le franc partenariat (prévoir l’impact socio-économique après remboursement
• La Préservation et par conséquent la pérennisation de l’outil FAIR.
Ici, le principe de l’approche par la demande est fondamental. En effet, dans la majorité des
institutions de financement, les types d’activités à financer sont fixés d’avance, dans le cadre du
FAIR, c’est le porteur de projet qui choisit lui-même son activité. Pourvu que cette activité soit
licite, adaptée aux besoins de son exploitation familiale.
Les paramètres du crédit
• Nature du crédit: Crédit d’investissement
• Secteurs éligibles : Activités agricoles et non agricoles
• Taux de préfinancement : 4 % (Entre FAIR et MEC)
• Taux de réutilisation : ≤12% (Entre MEC et Sociétaires)
• Durée : supérieur à 1 an et inférieur ou égal à 5 ans
• Délais de remboursement (varient selon le montant alloué et/ou l’activité) les échéanciers
sont discutés et formalisés entre le bénéficiaire, la MEC et le FAIR.
Dans sa mise en œuvre, le FAIR n’exige pas de garanties aux bénéficiaires finaux. Il passe par la
mutuelle qui constitue en quelque sorte la garantie du bénéficiaire. De même, l’association joue un
rôle de caution morale auprès des bénéficiaires.
Les zones d’intervention
En tant que ligne de crédit, elle ne peut que passer par des institutions de financement reconnues
par les lois, conformément à la législation en vigueur au Sénégal : il s’agit des mutuelles agrées part
l’Etat du Sénégal. C’est ainsi que le projet au cours des 5ans n’a pu travailler qu’avec les mutuelles
reconnues par le gouvernement du Sénégal.
Ainsi, le projet expérimental a travaillé dans les zones suivantes : Sud avec l’union INTERCREC
de Ziguinchor, dans le Nord à Podor avec le mutuelle Koyli Wirnde, à Ross Bethio avec la
mutuelle COPED, CPEC MPAL, dans les Niayes avec la mutuelle UGPN de mboro, la mutuelle
ACAPES de Dakar et dans le Bassin dans les mutuelles de l’ARAF, mutuelle de Pékesse, la
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mutuelle de Mékhé, la mutuelle de SAPPAT de Tataguine, la mutuelle de Malicounda dans le
Bassin(Mbour). Toutes ces mutuelles sont bien entendues agrées par le gouvernement du Sénégal.
Tableau récapitulatif des mutuelles bénéficiaires du FAIR
Mec Fam
Mec Ugpn
Mec Sapp
Crec
Mec MFR
Mec Koyli wirndé
Mec COPED
Mec MFR
Inter Crec
Cpec
Mec Araf
Dakar
Darou khoudoss
Tataguine
Méckhé
Pékesse
Podor
Ross béthio
Malicounda
Bignona
Mpal
Gossas
La mise en œuvre du FAIR
La mise en œuvre du FAIR engage une diversité d’acteurs dont les rôles varient selon leur degré de
responsabilité. Le processus engage non seulement les mutuelles et le projet, mais avant tout la
fédération, les associations, les animateurs endogènes. Des acteurs « externes » comme l’huissier,
des agents de développement interviennent dans ce processus pour soit participer à la sécurisation
du crédit, soit enrichir la réflexion sur les activités financées. L’approche est participative.
Les mutuelles et leurs comités de crédit
Le FAIR est une ligne de crédit qui vise le financement des activités économiques autour de
l’exploitation familiale. En tant que ligne de crédit, elle ne peut que passer par des institutions de
financement reconnues par les lois, conformément à la législation en vigueur au Sénégal : il s’agit
des mutuelles agrées part l’Etat du Sénégal.
Dans la phase de mise en œuvre, les premières actions du FAIR, ont été le renforcement de
capacités des élus des mutuelles, du personnel technique des mutuelles et l’élaboration d’états
financiers. Les MEC ont été promus par les associations paysannes, et ont toujours essayé de
répondre aux besoins de leurs membres. Jusqu’avant l’avènement du FAIR, elles ont toujours
donné des crédits de type court pour la prise en charge des fonds de roulement dans le cadre de la
production agricole et de sa valorisation, et d’activités non agricoles.
En participant à la mise en œuvre du FAIR, les MEC ont été le premier niveau d’approbation des
demandes des bénéficiaires finaux qu’elles se sont engagées à refinancer. Et elles ont pour la
plupart des cas financé les fonds de roulements liés aux investissements financés par le FAIR.
Les associations membres de la FONGS
Si la mise en œuvre directe engage les mutuelles, ces mutuelles ne peuvent bénéficier du fonds
FAIR sans le parrainage de l’association. Ceci est une façon de garantir le portage politique par la
fédération, de même, cet engagement des associations permet aussi une forme de garantie morale
dans le remboursement et le suivi des projets financés. Ici l’association a un rôle majeur.
Le dispositif de mise en œuvre du PEP/FAIR
L’équipe du FAIR. La FONGS a renforcé son département financement rural par le recrutement
d’une coordonnatrice et d’un assistant : une sociologue et un gestionnaire en microfinance. Le
FAIR est une expérimentation du crédit d’investissement sous forme de recherche-action. Dans la
mise en œuvre, le projet expérimental s’est fortement appuyé sur le dispositif « institutionnel » de
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la FONGS. Ainsi, le comité de pilotage de la FONGS a participé à la mise en œuvre du FAIR
expérimental.
Les CRAIES. Les CRAIES constituent des cellules de compétences régionales, endogènes. Elles
ont été mises en place dans le cadre du PARAD et ont joué un rôle déterminant dans la
production de connaissances paysannes notamment dans l’exercice des auto-analyses de 2005. Un
travail d’analyse sur le découpage par zone agro-écologiques (ZAE) du Sénégal a été mené par les
associations avec une identification des opportunités et contraintes des ZAE. Ce fin travail a
permis ainsi, dans le cadre du FAIR de vérifier la pertinence des projets soumis dans le cadre du
FAIR selon les potentialités et les contraintes de chaque ZAE. Les CRAIE ont joué dans le cadre
du FAIR, ce rôle de conseil et d’éclairage des projets soumis à l’appréciation du FAIR selon les
différentes ZAE.
Le CETS. Il s’agit de l’organe de décision du FAIR. Il est mandaté par le CA de la FONGS. Il est
composé de l’équipe du FAIR, de membres du COPI de la FONGS, du Secrétaire Général. En
dehors de la délibération finale, le CETS se prononce sur la mise en œuvre globale, les décisions,
les améliorations à apporter à la bonne marche etc.
Un service officiel pour garantir le processus : un huissier. A la signature de chaque convention, un
huissier a été commis pour garantir toute la portée officielle et au moment des remboursements et
jouer un rôle préventif dans le remboursement du crédit. L’implication de l’huissier a permis aux
associations de mieux comprendre le rôle de l’huissier et de pouvoir faire appel à ses services pour
d’autres besoins.
Schéma de mise en œuvre du FAIR
Conseil
d'Administration
(Fongs)
Euipe FAIR
Comité de crédit
Mutuelles
Décision
Appel à
projet
Délibération,
soumission au
FAIR
Vérification respect
des critères du FAIR
CETS
Analyse et
formulation
de conseil
CRAIE
Délibération
CETS
Reprécision
Secretariat
Général Fongs
Contractual
isation
Libération
des fonds
Equipe FAIR
Refinanceme
nt des EF
Mutuelles
Suivi
Exécution
des projets
Rembour
sement
FAIR
Suivi
Rembour
sements
Equipe FAIR
Le FAIR : un financement par cycles
Cette étape fait un rapide descriptif du cheminement des dossiers du FAIR appelé les cycles du
FAIR.
1. Lancement d’un cycle
• Appel à projet à l’endroit des MEC
• Information des membres à la base
• Elaboration des projets par les animateurs (associations)
2. Instruction des projets
• Analyse au niveau de la mutuelle sur la base de ses politiques et procédures de crédit
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Compte
rendu
périodique
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• Analyse par les CRAIE sur la base des contraintes et opportunités de la zone
d’implantation du projet
• Analyse par le CETS sur la base des critères du FAIR, de la faisabilité technique et de la
rentabilité des projets
• Missions de reprécision
3. Financement des projets
• Contractualisation avec les MEC
• Libération des fonds via une banque
• Refinancement des EF par la mutuelle
• Fiches de suivi des activités
• Fiches de suivi des flux financiers
Le cycle du FAIR passe par plusieurs étapes et plusieurs acteurs. Il y a dans cette diversité un
effort de respect des normes de la micro finance et l’implication d’acteurs « non financiers », pour
enrichir la démarche et atteindre l’objectif fixé : financer de manière adapté les besoins en
investissements dans les exploitations familiales. Ici le bénéficiaire est au cœur du processus en ce
qu’il participe à la conception de son projet, mais également définit son échéancier de
remboursement lors des missions de reprécision avec la mutuelle et l’équipe du FAIR. Il se pose
une autre lecture du financement où le bénéficiaire et le fonds travaillent en partenariat.
Les outils du FAIR
Les outils du FAIR ont été élaborés de manière participative avec tous les acteurs concernés :
• Fiche synoptique de projet
• Lettre de parrainage de l’association membre de la FONGS
• Echéanciers de remboursements
• Convention de financement FAIR/Mutuelles
• Contrat de crédit Mutuelles/EF
• Fiches de suivi des activités
• Fiches de suivi financier
Les outils qui ont été utilisés dans ce processus ont été conçus de manière participative entre
l’équipe du FAIR, les mutuelles, les bénéficiaires, les animateurs des associations et dans le respect
des outils internes de travail de chaque mutuelle. Ceci permet de renforcer diversement les acteurs
impliqués, mais aussi aux bénéficiaires de connaître et de comprendre leurs périodes de
remboursement parce qu’ils l’ont eux-mêmes déterminé.
En conclusion
Le descriptif des démarches du FAIR renseigne simplement sur l’esprit d’une démarche innovante
et de recherche. Les différentes étapes de la construction des cycles du FAIR ont été faites avec
l’ensemble des acteurs impliqués. De même, le choix des activités financées est laissé à la
convenance et à la compétence des porteurs. Enfin, les échéanciers de remboursement sont
calculés en présence du FAIR, de la mutuelle et du bénéficiaire. Le FAIR a montré qu’on peut
demander à un porteur de projet comment et quand peux-tu payer ton crédit sans que cela ne
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compromette outre mesure le remboursement. Une leçon essentielle la finance peut bien avoir un
visage humain sans perdre son efficacité et son fondement de rentabilité.
Les résultats du FAIR
Le financement des activités agricoles et rurales
Après cinq cycles de financement, près de 257 projets ont été finances à travers le Sénégal, ceci
pour un montant global de près de 352 224 680 FCFA. Ils sont répartis en 210 projets familiaux
et 47 projets portés par des groupements de plus 25 femmes.
Genre
Femmes
Hommes
Groupes mixtes
Total général
Nombre
58
165
34
257
Montant
69 549 415
194 210 625
88 464 640
352 224 680
%
20%
55%
25%
100%
Moyenne
1 199 128
1 177 034
2 601 901
1 370 524
Ceci dans diverses activités autant agricoles que non agricoles :
• Agriculture:(Battage de riz, Décorticage de riz, Riziculture, Maraichage Arboriculture)
• Elevage :(Elevage bovin, Elevage ovin, Elevage porcin, Apiculture Aviculture)
• Pêche :(Pêche)
• Artisanat:(Teinture, Boulangerie, Moulin à mil, Transformation de céréales locaux, Couture,
Restauration, Menuiserie, Forgerie, Fabrique de vernie)
• Commerce:(Boucherie, Quincaillerie, vente aliment de bétail, boutique villageoise,
Embouche bovine). Cf. Fiche 2 les résultats et les impacts du FAIR.
• Prestation de services : location de matériel de cérémonie, location de batteuse d’une zone
à une autre, etc.
Comme activités non agricoles dans le FAIR, il existe plusieurs cas de figure. Le volet commerce
qui regroupent les activités de vente de meubles, d’installation de quincaillerie, de vente d’aliments
de bétail, de riz et de diverses marchandises que mènent les exploitations familiales. Ce sont des
activités prisées par les exploitations familiales permettent de diversifier les sources de revenus et
sont souvent réinvestis indirectement ou directement dans les activités agricoles. Dans le Sud, le
financement d’une menuiserie et d’un restaurant dans le Sindia ont été des expériences novatrices
et porteuses de succès. A Dakar, ces activités épousent les besoins des populations urbaines à
travers le financement d’activités de services (couture, coiffure, commerce, location de matériel,
autres).
Le FAIR a financé une diversité d’activités agricoles et non agricoles conformément à la vision de
l’exploitation familiale portée par la FONGS. La famille est une unité de vie soutenue par des
valeurs sociales, une vision économique portée à travers le projet de famille et dans laquelle
concourent autant les activités économiques agricoles que non agricoles.
Cette diversité des types d’activités, les différents niveaux d’engagement des membres (hommes,
femmes, jeunes) font la richesse et la complexité de l’EF qui ne peut se lire d’une manière linéaire.
La valeur ajoutée du FAIR réside essentiellement dans cet effort de conciliation entre le social et
l’économique, le financement du développement par une micro finance participative et
respectueuse des normes de la finance.
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Les impacts du FAIR
Le FAIR a eu des impacts divers et diversifiés selon les différents niveaux.
Au niveau des mutuelles
Le FAIR a créé une dynamique de professionnalisation majeure au sein des mutuelles. Le premier
travail a été un effort de redressement des caisses, d’animation des instances des élus, d’élaboration
systématique des états financiers, de formation du personnel technique des mutuelles. Ces résultats
qui peuvent paraitre « comme allant de soi » ne sont pas si évidents au regard du contexte rural où
souvent le faible niveau de formation pose problème. Ainsi des ressources expérimentées ont été
capacitées et posent de manière pertinente la question de la compétence dans les mutuelles versus
celle des diplômes telles que stipulées parfois dans la réglementation.
De même, les mutuelles ont enregistré une hausse de leur sociétariat de leur portefeuille d’épargne
et de crédit et une revalorisation de leur image par rapport à la concurrence.
Ce processus poussé à maturation a mené à la tenue de l’assemblée générale du réseau
FINRURAL de la FONGS tel que susmentionné.
Au niveau de la fédération et ses associations
Au niveau de la fédération elle-même, l’expérimentation du crédit d’investissement était un
exercice majeur suite à un passé malheureux en matière de crédit, ce fonds était un défi3. La
capacité d’une organisation paysanne à mener une expérimentation de crédit à travers ses
mutuelles agréées. Lu autrement, une expérimentation dans la conciliation des logiques sociales et
financières. Pour les associations, le FAIR suscite la fierté de faire partie d’une fédération qui arrive
à venir à bout des besoins de ses membres et de la fierté de se dire que les paysans remboursent
leurs prêts pour peu qu’on prenne en compte la spécificité de l’activité agricole. De même, les
associations dont les mutuelles ont bénéficié du FAIR ont pu redynamiser leur base sociale : un
vent d’espoir et de fierté a été porté par le FAIR pour paysans membres de la FONGS.
Au niveau des bénéficiaires
L’impact du FAIR est divers et multiformes conformément à la diversité des zones, des
bénéficiaires, des activités, des contraintes. Si dans certaines comme dans la Vallée où le mauvais
choix de machines agricoles a entraîné l’échec cuisant des premiers projets, on note des cas de
réussites dans le bassin dans le Mekhe. De même une zone peut avoir autant des cas de réussites,
d’échecs, de semi-échecs ou semi-réussites. Dans l’ensemble des zones financées, les porteurs de
projets éprouvent une sorte de fierté à avoir bénéficié d’un financement dans des conditions plus
souples que ce que proposent les autres IMF et grâce à un financement de la fédération. Pour le
porteur membre de la mutuelle de l’association membre de la FONGS c’est une fierté4.
Le GIE Ndoffene Production : une réussite plus sociale qu’économique, quoique !
Le groupement est composé de femmes qui n’avaient que de faibles revenus et cherchaient à donner
une certaine ampleur économique. Dans cette recherche d’activités économiques rentables, elles ont
rencontré sur leur chemin, un “promoteur” qui leur proposait des activités de transformation et un crédit
rotatif à des taux d’intérêts excessifs.
Mal traitées et sur- exploitées, elles ne doivent leur salut qu’au financement du FAIR. En effet,
l’animatrice est venue leur porter l’information sur le crédit d’investissement et le 4e cycle. C’est ainsi
qu’elles ont obtenu un financement pour une activité de transformation céréalière. Après les premières
activités, un problème d’écoulement s’est posé, mais avec leur participation à la FIARA de 2010, elles
ont pu écouler leurs produits.
3
4
Dieu n’est pas paysan, Mamadou Cissokho, Présence Africaine, 2008.
Gea Helms, 2007 : Une appréciation des impacts du crédit d’investissement FAIR, Rapport de stage AGRITERRA.
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Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES)
Après 7 mois de mise en oeuvre de leur projet, ces femmes comment à ressentir les retombées
bénéfiques de leur projet. Elles remboursent leurs échéanciers à partir des revenus du projet et ont mis
en place le “petit FAIR”. Il s’agit de petites ressources qui sont mobilisées pour refinancer les femmes
les plus vulnérables qui travaillent comme main d’oeuvre dans le projet. En effet, puisqu’elles sont
mobilisées comme main d’oeuvre dans le projet, elles n’ont plus du coup le temps matériel pour gagner
d’autres ressources. Grâce à ces petits fonds, elles commercialisent du couscous “frais” et arrivent à
se procurer des revenus subsidiaires. Elles parviennent à financer à partir de leur bénéfice de petite
somme allant 5000 à 100 000 à 4 personnes. La plus part des femmes qui ont bénéficié de ces
refinancements vivent des situations économiques les plus critiques.
Au-delà de ces aspects économiques, ce projet a eu un impact social voire psychologique importants.
En effet, ces femmes travaillaient comme “ouvrières” pour le compte d’un projet qui les exploitaient
beaucoup physiquement et économiquement. Grâce au projet FAIR, elles sont-elles mêmes devenues
“chefs d’entreprise”, ce sentiment de fierté n’a pas de prix.
Par ailleurs, une des membres de ce GIE ( la trésorière) a perdu sa fille unique qui l’a laissé avec 03
orphelins, qui n’ont plus comme secours moral et matériel que leur grand-mère. “Avant l’arrivée du
projet FAIR, j’avais pratiquement perdu la raison, j’étais tellement désespérée, presque folle. J’ai été
récupérée par ce projet. Aujourd’hui j ‘ai repris force et goût de vivre”.
Ainsi, le projet suit son cours avec quelques difficultés toute de même, notamment dans l’emballage et
la labellisation et l’acquisition d’un “Fra” leur permettant de disposer de leur propre marque.
Enfin, les femmes ont reconnu non seulement la pertinence de leur projet, les efforts pour fournir des
produits de qualité. Une bonne connaissance de la gestion et les nombreuses formations reçues de
l’Acapes où “elles ont grandi” a permis à ces femmes de réussir leurs projets.
La question du remboursement dans le FAIR
Les taux du remboursement du FAIR varient entre 90 et 95%. Si cela peut paraitre faible par
rapport aux normes standards, ils révèlent un réel effort de tous les acteurs surtout des
bénéficiaires pour rembourser leurs crédits malgré les contraintes qui peuvent apparaissent dans la
conduite des activités.
Le renforcement et le réseautage des mutuelles membres de la FONGS
En plus de ces résultats, le FAIR a participé à un chantier important : structurer le réseau des
mutuelles d’épargne et crédit et autres initiatives financières des associations membres de la
FONGS. En effet, l’enjeu du FAIR n’est pas de financer uniquement les mutuelles agréées mais de
participer de manière efficace à la formalisation du « réseau FONGS » de sorte que toutes les
mutuelles et initiatives de base soient concernées.
Le FAIR, au-delà de mettre à la disposition des exploitations familiales un crédit d’investissement
pour renforcer leurs activités économiques a fortement travaillé à renforcer le professionnalisme ce
ses partenaires premiers : les mutuelles. Ainsi, il a davantage appuyé le renforcement institutionnel
des mutuelles, leur sécurisation et une meilleure confirmé à la nouvelle réglementation qui régit les
mutuelles et qui est en vigueur depuis Décembre 2008. Cet important effort de
professionnalisation touche autant les mutuelles agrées que les initiatives en cours de formalisation.
A terme, cet effort a débouché sur un processus de réseautage des mutuelles des associations
membres de la FONGS. Ce processus qui a atteint sa vitesse de croisière en 2009 et 2011, est bien
plus ancien car la FONGS est l’une des premières fédérations d’organisations paysannes à avoir
travaillé sur la question de la micro finance dans les années 80 avec la mise en place de près de 400
GEC. Ces derniers ont été abrogés par la nouvelle réglementation, traduisent un réel effort de
formalisation de la pratique d’épargne et de crédit à travers les associations et autres dynamiques
locales.
En mars 2011, l’Assemblée générale constitutive du réseau s’est tenue au siège de la FONGS. Audelà de cet évènement historique, le travail technique se poursuit pour l’obtention d’un agrément
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pour le réseau FINRURAL de la FONGS à travers le dépôt d’un dossier d’agrément conforme à la
de la nouvelle réglementation en vigueur.
Conclusion
A travers l’expérience ou l’expérimentation du FAIR, la FONGS a apporté sa contribution à une
question qui continue d’agiter toutes les sphères de l’agriculture : le financement efficace des
investissements.
Sans pouvoir apporter des réponses à toutes les interrogations, telle n’était pas sa vocation,
l’expérience du FAIR a pu montrer que l’offre d’un service financier adapté aux besoins réels des
exploitations familiales en particulier et des populations rurales en générale est bien possible. Alors
que les pays de l’Afrique de l’Ouest réunis à travers le PDDAA, cherche à donner plus de
cohérence et de portée aux financements des investissements agricoles, les organisations paysannes
ont montré qu’avec des moyens limités, une expertise rurale et non rurale, une pratique des réalités
avec les populations directement impliquées, ici les paysans, on peut conduire des changements
porteurs et significatifs.
Plus qu’offrir des services financiers, il faut des services financiers adaptés aux besoins des
populations et ensemble négocier les modalités de paiement de ces crédits, ceci est toute l’option
stratégique du FAIR.
Investir c’est bien, bien investir c’est mieux !!
Aujourd’hui se pose à la fédération le défi de la nouvelle réglementation en vigueur depuis 2008,
qui laisse de plus en plus peu de place aux petits épargnants.
Bibliographie
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Mamadou Cissokho, 2009 : Dieu n’est pas un paysan, Présence Africaine, Paris, 295 p.
Documents techniques, procédures et rapports d’activités du PEP-FAIR de la FONGS
Helms G., 2008 : Une appréciation de l’impact du programme (PEP-FAIR) au niveau des bénéficiaires
finaux et des mutuelles, AGRITERRA, Pays-Bas, 95 p.
FONGS, 2010 : Rapports de mission de capitalisation du FAIR, mimeo (Saint Louis, Ziguinchor,
Thiès, Dakar, Fatick).
Aminata Ndiaye, 2002 : « La microfinance au Sénégal, entre l’espoir et le doute » in Grain de sel,
paris
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Annexe : Economie rurale et demande de services financiers
au Sénégal
L’existence d’un potentiel de développement de l’activité se base sur les différents éléments
suivants.
•
Hormis la région de Thiès, un
taux de pénétration du marché
faible dans l’ensemble des régions
concernées par l’extension du
réseau (entre 2 et 6%, contre 10%
au niveau national) ;
•
Une diversité de situations
régionales selon les zones
d’activités
agro-économiques
(ZAE) dans lesquelles les
dynamiques socio-économiques
associent les activités agricoles et
d’élevage, les activités non
agricoles
et
les
transferts
migratoires ;
•
Une demande exprimée non
satisfaite dans les expériences
historiques de la FONGS (10% des membres des associations affiliés aux mutuelles d’épargne
et de crédit agréés ; financement de 25% de la demande exprimée en matière de crédit
équipement.
Typologie des économies rurales sénégalaises5
Economie
rurale
Economie et
société
basées sur
l’agriculture
et l’élevage
Economie et
société
instable
Economie
non agricole
et nouvelle
société
Localisation et
ZAE concernée
Sud
du
bassin
arachidier
Partie
de
la
Casamance
orientale
Delta du Fleuve
Sénégal
Niayes
Nord du
arachidier
bassin
Moyenne et haute
vallée du Fleuve
Est
de
Tambacounda
(Centre-Est)
Ouest du Bassin
arachidier
Définition
Caractéristiques et potentiel
Les exploitations
agricoles
familiales et les
éleveurs vivent de
leurs
activités
agricoles
et
d’élevage
Fort potentiel naturel et disponibilité des facteurs
de production
Taux
de
couverture
agricole inférieur
à 6 mois/an
Faible taux de
couverture
agricole (inférieur
à trois mois/an)
Articulation étroite des activités non-agricoles
avec les activités agricoles
Potentiel de valorisation de la production
primaire
Détérioration des situations initiales liée aux
troubles, crises ou à la dégradation des
ressources naturelles
Importance
des
transferts
monétaires
(migratoires) dans l’économie familiale et
villageoise ; ainsi que les activités et services
non agricoles
Prédominance de la migration et des activités
non agricoles dans les économies rurales
Modification des rapports sociaux en lien avec
l’émergence de ces activités
5
Diagne D. Fongs-Action paysanne, 2009 : Vision et démarche d’une Fédération d’OP sur les exploitations familiales rurales, in
revue Grain de Sel, n°45 (www.inter-reseaux.org).
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REPUBLIQUE DU SENEGAL
UN PEUPLE - UN BUT - UNE FOI
En partenariat avec
----------------------
MINISTERE DE L'ENTREPRENARIAT FEMININ
ET DE LA MICROFINANCE
----------------------
DIRECTION DE LA MICROFINANCE
------------------------
PROGRAMME D’APPUI A LA MICROFINANCE
VOLET 1 (PAMIF1)
UN ATELIER D’ECRITURE EN MICROFINANCE, POURQUOI ET COMMENT ?
Contexte
Malgré les expériences riches et variées qui ont marqué son évolution, les textes de capitalisation sur la microfinance dans bien
des pays du sud, et notamment au Sénégal sont rares et souvent produits par des chercheurs du Nord. Face à ce constat, le
Projet d’Appui à la microfinance Volet 1 (PAMIF1) a invité les acteurs sénégalais de la microfinance à capitaliser leurs
expériences. C’est l’objet de l’Atelier d’écriture qui s’est tenu à Saly Portudal du 18 au 21 octobre 2011, en partenariat avec le
Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES) et avec l’accompagnement de l’Institut de Recherches et
d'Applications des Méthodes de développement (IRAM).
Au-delà d’un simple séminaire rassemblant dix experts et praticiens de la microfinance au Sénégal., l’Atelier est le produit d’un
processus d’accompagnement à l’écriture. La dynamique a été lancée début 2011 avec le lancement d’un appel à propositions
dans la presse et sur le portail sénégalais de la microfinance. Le processus a compris trois phases : une première période
d’échanges entre les auteurs et les animateurs pour retravailler la problématique et le plan, quatre jours d’atelier et un temps
consacré à la relecture et à la publication des textes. Le texte proposé résulte de cette dynamique.
Écrire pour partager les expériences et les savoir-faire : Des regards croisés sur la microfinance
L’atelier a rassemblé dix participants, institutionnels, cadres de mutuelles et d’investisseurs, experts, chercheurs et étudiants
travaillant en lien avec le secteur de la microfinance. Fait remarquable, le groupe était composé de cinq femmes et de cinq
hommes.
Des lectures croisées ont été organisées entre les participants et des entretiens individuels ont été tenus avec les animateurs de
l’Atelier. Les animateurs du processus ont été : Mansa OUALY (Expert microfinance, Co-responsable du PAMIF-1), François
Seck FALL (Maître de Conférences à l’Université de Toulouse 2-Le Mirail, chercheur au LAREPS-Université deToulouse 1 et
chercheur associé au CRES) et François DOLIGEZ (Agro-économiste à l’IRAM, Professeur associé à l’Université de Rennes 1 et
appui technique auprès du PAMIF-1).
Des réunions collectives et conférences ont permis des échanges pour resituer les textes dans la problématique plus large du
secteur de la microfinance au Sénégal.
Une volonté forte de promouvoir la capitalisation d’expériences : partenariat entre le secteur de la
microfinance et le milieu de la recherche
Cette initiative a été menée conjointement entre le PAMIF-1 et le Consortium pour la Recherche Economique et Sociale (CRES).
Le CRES est une association qui a été créée en 2004 par un groupe d'enseignants-chercheurs de diverses disciplines
(Economie, Droit, Techniques quantitatives, Sociologie) de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD) qui ont voulu mettre
sur pied une institution de recherche indépendante, spécialisée dans le domaine économique et social, et capable de répondre
aux besoins du marché africain en compétences de haut niveau sur les questions relatives aux politiques nationales et aux
grands programmes en cours d’élaboration.
Ce partenariat a permis d’apporter un regard critique et constructif de la recherche sur les expériences de capitalisation en
microfinance.
Coordonnées/Contacts des partenaires
-
Direction de la microfinance (DMF) : Sotrac Mermoz Lot n°90 Dakar, Tél : (221) 33 860 26 52, Fax : (221) 33 860 29 03, Email : [email protected], Site portail de la microfinance du Sénégal : www.microfinance.sn
-
CRES : Rue 10 Prolongée, Cité Iba Ndiaye Djadji, lots n° 1 et 2 - Sacré-Coeur Pyrotechnique, Dakar (Sénégal),
BP : 7988 Dakar-Médina, Tél : (221) 864 77 57, Fax : (221) 864 77 58, E-mail : [email protected], Site web : www.cres-sn.org
-
Agence Belge de Développement CTB : 121 Sotrac Mermoz Route de Ouakam, Dakar, Tél : (221) 33 860 01 25/26, Fax :
(221) 33 864 01 27, SITE WEB : www.btcctb.org

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