Au temps des tirailleurs marocains - Ville de Bourg-en

Transcription

Au temps des tirailleurs marocains - Ville de Bourg-en
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r
© Archives municipales.
Au temps des tirailleurs
marocains
t
o
La Nouba,
batteriefanfare du 1er
RTM, défile
lors de la Foire
de Bourg
en 1963.
S
De 1927 à 1965, la caserne Aubry a accueilli
une garnison de tirailleurs marocains qui
a marqué l’esprit des lieux et la mémoire
de la ville.
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L
B
© Archives municipales
Michel Grefferat
o
u
r
L’ancienne porte
de la mosquée
des tirailleurs
marocains à la
caserne Aubry.
e film de Rachid Bouchareb, “Indigènes” a fait resurgir
la mémoire des soldats issus de l’empire colonial français, héros oubliés de la seconde guerre mondiale. Cette
page d’histoire a laissé une empreinte à Bourg-en-Bresse, qui
a accueilli pendant 38 ans des régiments de tirailleurs marocains. Après la dissolution du 23e Régiment d’Infanterie cher
aux Burgiens, la caserne Aubry reste vide de 1918 à 1927.
C’est à cette date qu’arrivent de Syrie, les soldats du 65e Régiment de tirailleurs marocains qui devient deux ans plus tard
le 5e RTM.
Campagne de France
Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, le régiment est envoyé en Haute-Savoie puis sur le front nord-est. En
mai 1940, les soldats du 5e RTM s’illustrent à la
frontière belge contre la 7e Panzer-division de
Rommel. Durant cette 1ère campagne de
France, le régiment perd 327 tirailleurs.
Alors que le pays subit l’humiliation de
la défaite et de l’occupation, le 5e RTM se
reforme au Maroc. En 1943, il participe à
la campagne d’Italie, puis de septembre 44
à mars 45 à la campagne de France au sein de
la 1ère Armée du général de Lattre de Tassigny.
Il débarque à Saint-Tropez, libère Belfort, et
poursuit en Allemagne où il reste jusqu’au 8 mai
1945.
En 1947, le 5e RTM éclate pour donner naissance à différents bataillons - qui
seront envoyés en Indochine, à
Madagascar et au Maroc - puis
disparaît en juin 1965.
p a g e 2 6 I C ’e s t à B o u r g I w w w. b o u r g - e n - b r e s s e . f r
Les hirondelles de la mort
A partir de 1956 arrive à la caserne Aubry le 1er RTM. Régiment de légende issu des “brigades de chasseurs indigènes”,
il s’est illustré dans les grandes batailles de la 1ère guerre
mondiale. Redoutés par les Allemands qui les appellent les
“hirondelles de la mort” à cause de leurs djellabas brunes,
les hommes du 1er RTM sont envoyés aux avant-postes de
Lorraine et Belgique au début de la 2nde guerre mondiale.
Après l’armistice de 1940, le 1er RTM est reconstitué au
Maroc. Il reprend du service en 1943 au moment où la France
Libre du général de Gaulle reçoit le soutien de l’empire colonial. Le 1er RTM participe à la libération de la Corse et à la
campagne d’Italie. Débarquant en septembre 1944, il libère
Mulhouse, franchit le Rhin aux côtés du général de Lattre
de Tassigny et occupe une partie de l’Autriche jusqu’en septembre 1945. Après guerre, il sera envoyé en Indochine et à
Madagascar.
Fierté des Bressans
Installés à la caserne Aubry de 56 à 65, les tirailleurs marocains ont marqué les lieux : une mosquée et des inscriptions
sur les murs des bâtiments témoignent de leur présence. Le
1er RTM fait la fierté des Bressans, par ses exploits sportifs et
pour sa célèbre Nouba qui anime les grandes festivités de la
ville. Composée de musiciens coiffés d’un chapeau chinois
orné de clochettes, jouant de la Reïta (variante du hautbois)
et du Tebel (tambour allongé), la Nouba ne défile jamais sans
ses boucs.
Lors de la dissolution du 1er RTM, une cérémonie poignante
est organisée le 22 juin 1965 à la caserne Aubry où une plaque
commémorative est dévoilée. Le lendemain, l’allée des 1er et
5e RTM est inaugurée. Après ces dissolutions, nombreux sont
les anciens tirailleurs marocains qui ont fondé une famille à
Bourg, et une amicale perpétue leur souvenir.
Sources : Mémoire des 1er et 5e RTM, document de l’Office national des anciens
combattants de Bourg - Aubry, l’esprit des lieux par Claude Vigoureux (MG Editions.
1999) - Visages de l’Ain n°14, mai-juin 1961- Bourg de A à Z par Maurice Brocard.

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