Nous, les femmes

Transcription

Nous, les femmes
N o u s , les f e m m e s ...
Petits et grands problèmes gynécologiques
Version 2006
La solidarité, c’est bon pour la santé
Depuis le jour des premières règles jusqu’au moment de la ménopause et parfois
au-delà, en passant par la contraception et les éventuelles grossesses, l’utérus
fait partie intégrante de la vie d’une femme.
Le but de cette brochure est de vous faire mieux connaître et comprendre les soucis qu’il peut vous causer. Nous parlerons de prévention et de traitement, l’aspect
diagnostique restant de la compétence de votre médecin.
Un suivi gynécologique indispensable
Dès le début de la vie sexuelle, il est important de consulter son médecin chaque année. Choisissez un médecin en qui vous avez confiance et
qui vous accompagnera au fil des événements de votre vie. Ce suivi
annuel est essentiel pour votre utérus, appelé matrice en langage courant. Au cours de cette visite de contrôle, votre médecin vous proposera
éventuellement un frottis de dépistage du cancer du col de l’utérus.
Un problème à l’utérus? Pas de panique!
- Des saignements peuvent parfois devenir fort abondants, durer longtemps, ou apparaître de manière anarchique.
- Certaines femmes se plaignent de règles particulièrement douloureuses ou d’une sensation de lourdeur dans le bas-ventre.
- Après la ménopause, l’utérus peut causer des saignements, des
douleurs ou autres…
Dans tous ces cas, une visite chez le médecin s’impose.
QUELS EXAMENS ?
Votre médecin pourra répondre à toutes vos questions.
Voici la description de différents examens ou d’interventions que
votre médecin pourra vous proposer, suivant une logique adaptée au
problème dont vous souffrez.
- Avant l’examen, il y a une anamnèse, un relevé de l’ensemble des
renseignements que le médecin recueillera lors de l’entretien qu’il
aura avec vous. Il portera son attention notamment sur vos antécédents médicaux ou ceux de votre famille.
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APPAREIL GÉNÉRAL FÉMININ
trompe
ovule
ovaire
utérus
endomètre
col de l'utérus
vagin
- Cette anamnèse sera complétée par un examen gynécologique approfondi, c’est-à-dire un toucher vaginal permettant de sentir le volume et
la consistance des organes génitaux internes (col de l’utérus, l’utérus
lui-même, les ovaires et les trompes), la présence de tumeurs, de points
douloureux, de malposition d’un organe.
- Un frottis du col de l’utérus ou examen de dépistage, à répéter tous
les trois ans, à partir de 25 ans et jusqu’à 65 ans. Pourquoi au niveau
du col? Parce qu’ il contient une “zone de jonction”, véritable frontière
entre la partie interne du col de l’utérus (endocol) et sa partie externe
(exocol). Cette zone contient de nombreuses cellules jeunes et plus
fragiles, soumises à un renouvellement accéléré et donc susceptibles
de se transformer en cellules cancéreuses. Ce frottis permet de
détecter très tôt les lésions précancéreuses du col de l’utérus, à un
stade où elles peuvent être traitées de manière définitive.
- Eventuellement, en fonction des résultats du frottis, le médecin
recourra à une colposcopie, un examen du col qui s’effectue à l’aide
d’un appareil ressemblant à des jumelles un peu particulières.
- Elle est suivie ou non d’une biopsie qui est un petit prélèvement de
tissu en vue d’un examen plus approfondi.
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- Votre médecin analysera parfois directement quelques sécrétions
vaginales au microscope afin de rechercher une infection ou un dérèglement hormonal, de faire un bilan de stérilité, etc. On l’appelle examen direct.
- Une échographie peut compléter l’examen clinique. Cette exploration
donne un diagnostic rapide et n’est pas invasif. Elle permet de mettre à
jour des problèmes organiques (fibromes, polypes, etc.). Elle est non
douloureuse et réalisable au cours de la même consultation. Elle peut
se faire par voie externe au niveau du pubis, si vous n’avez pas encore
eu de rapports sexuels, ou par voie interne en passant par le vagin,
dans le cas contraire. Cette voie d’approche est plus performante.
- L’hystérographie est une radiographie de la cavité de l’utérus après
l’injection dans celui-ci d’un produit opaque aux rayons X. Les indications de cet examen sont devenues rares (bilan de stérilité, contrôle
après stérilisation, etc.).
- L’hystéroscopie est une exploration visuelle de l’intérieur de l’utérus
au moyen d’un tuyau optique flexible constitué de fibres de verre ou
de quartz et qui conduit la lumière afin de voir à l’intérieur du corps.
Cette espèce de caméra-miniature s’appelle un fibroscope.
Il permet aussi de réaliser une biopsie de l’endomètre qui est la
muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus, ou une biopsie de l’endocol qui est la partie interne du col.
Une réelle intervention chirurgicale est réalisable au cours de l’hystéroscopie, comme une ablation de polypes, de fibromes sousmuqueux, de l’endomètre, permettant d’éviter l’ablation de l’utérus
(hystérectomie).
- La laparoscopie ou coelioscopie est une exploration visuelle des
organes contenus dans le ventre. Au niveau du nombril, on pratique
une petite incision à travers laquelle on introduit un fibroscope.
Cet acte remplace souvent une opération à ventre ouvert ce qui permet d’éviter de grandes cicatrices et de raccourcir la durée d’hospitalisation et de la convalescence. De plus, sa précision chirurgicale
est souvent meilleure puisque le gynécologue ou le chirurgien travaille face à une image agrandie sur l’écran.
- Le curetage consiste à prélever une partie de l’endomètre au moyen
d’une curette, en vue d’un examen. L’endomètre est le tissu qui recouvre
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la paroi interne de l’utérus. Dans de nombreux cas, le curetage constitue
un traitement en soi. Il se pratique presque toujours (sauf en cas de
fausse–couche) dans le cadre d’une hystéroscopie.
- Des examens complémentaires sont parfois prévus en fonction de la
pathologie découverte ou suspectée: une exploration des voies urinaires, un examen sanguin, un scanner ou une résonance magnétique du petit bassin, etc.
Quels sont les principaux problèmes
gynécologiques? Et les moyens de les traiter?
L’HYPERPLASIE DE L’ENDOMÈTRE
L’hyperplasie est une augmentation anormale de l’endomètre qui
devient plus épais. Elle provient d’un dérèglement hormonal, comme
un excès d’œstrogènes qui peut apparaître par exemple vers la ménopause. Ce problème se manifeste par des saignements soit plus abondants lors des règles, soit entre les règles. Ces pertes de sang excessives peuvent entraîner, dans des cas exceptionnels, un état d’affaiblissement ou une anémie.
> Que faire?
- Chez une personne jeune, chez qui le risque de cancer est moindre, le
médecin peut proposer un traitement médical court (3 mois par
exemple) suivi d’un contrôle échographique pour s’assurer de la
régression de l’hyperplasie. Ce traitement, souvent hormonal, tiendra
compte de la nécessité ou non d’une contraception, et aura pour but
de bloquer la production d’œstrogènes.
Les alternatives possibles sont les anti-inflammatoires ou les produits agissant sur les mécanismes de coagulation du sang.
Il existe aussi des stérilets libérant en continu des progestatifs au
niveau-même de l’endomètre, mais ils peuvent être à l’origine de saignements.
- Chez une personne aux alentours de la ménopause, dans le cas où
l’examen échographique ou la biopsie d’endomètre se révèle suspect,
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ou encore lorsque ces examens sont impossibles à réaliser en
consultation, il faut pratiquer une hystéroscopie. Elle pourra avoir un
but uniquement diagnostique ou être également opératoire si un
curetage ou une ablation totale de l’endomètre (endométrectomie)
sont pratiqués. Elle nécessitera alors le plus souvent une hospitalisation de courte durée.
- Ce n’est en général que dans le cas d’une récidive, d’une hyperplasie
atypique (c’est-à-dire avec risque d’apparition d’un cancer à +/- long
terme) ou éventuellement en fonction de l’âge, qu’une ablation de l’utérus (hystérectomie) sera envisagée.
LES POLYPES UTÉRINS
Les polypes sont une autre forme d’augmentation anormale de l’endomètre présentant des petites excroissances. Celles-ci sont bénignes
au départ, mais peuvent parfois, au fil des ans, évoluer vers un cancer.
Les polypes provoquent souvent des pertes de sang entre les règles ou
des règles plus abondantes.
> Que faire?
- Il faut les enlever par une hystéroscopie opératoire, accompagnée
ou non de curetage ou d’endométrectomie. Cela permet l’arrêt des
saignements mais aussi de vérifier s’il n’y a pas de cellules cancéreuses.
- Par la suite, il faut vérifier si d’autres polypes n’apparaissent pas. Un
contrôle gynécologique régulier par échographie est indispensable.
LE FIBROME
Le fibrome est une tumeur bénigne qui se développe dans l’épaisseur
de la paroi musculaire de l’utérus. On parle aussi de myome ou de
fibromyome. Parmi les femmes en âge de procréer, 20 à 40 % développent des fibromes, mais la moitié de ceux-ci restent sans symptômes.
Parfois, le fibrome provoque des douleurs, des crampes et augmente
le flux des règles. S’il est gros, et localisé à l’avant de l’ utérus, il peut
venir appuyer sur la vessie ce qui provoque une envie fréquente d’uriner, tandis que localisé à l’arrière, il peut être responsable de troubles
de défécation (selles difficiles et/ou irrégulières).
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> Que faire?
- Si le fibrome est petit et ne provoque aucune gêne, il ne faut rien faire,
si ce n’est le surveiller. Souvent, il se stabilisera ou régressera spontanément après la ménopause. Une surveillance gynécologique régulière est recommandée pour déceler l’apparition de complications
avant qu’elles ne présentent un danger réel.
- Des traitements médicamenteux (dérivés de la progestérone, pilules
faiblement dosées, autres…) permettent de limiter les saignements,
mais permettent rarement la régression des fibromes.
- Si les fibromes sont douloureux ou gênants, s’ils augmentent de taille
rapidement, s’ils donnent lieu à des pertes de sang abondantes, s’ils
représentent un obstacle à une grossesse, il faut les enlever. Cette
opération s’appelle une myomectomie.
Elle dépend en fait de la taille du fibrome et de sa localisation. S’il a
de 1 à 4 cm et qu’il est au contact de l’endomètre (sous-muqueux),
elle sera possible grâce à l’hystéroscopie opératoire. S’il est plus volumineux et en contact du péritoine (sous-séreux), il faudra évaluer la
situation globale avant de réaliser l’intervention avec ou sans ouverture du ventre. Et notamment voir avec la patiente si elle désire encore
un enfant car la taille de la cicatrice utérine peut constituer un risque
en cas de grossesse.
- Si le fibrome est volumineux ou “mal placé”, et s’il n’y a plus de désir
d’enfant, l’hystérectomie sera d’emblée proposée.
La conservation des ovaires se discutera avec le médecin, elle dépendra de l’âge de la femme et de leur bon fonctionnement, de la présence éventuelle de kystes, etc. De même pour la conservation du col, qui
dans des indications fonctionnelles bien précises, permet la conservation du plaisir sexuel.
SI LE FIBROME EST PETIT ET NE PROVOQUE
AUCUNE GÊNE, IL NE FAUT RIEN FAIRE,
SI CE N’EST LE SURVEILLER.
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L’ENDOMÉTRIOSE
Parfois on retrouve de l’endomètre à l’extérieur de l’utérus, formant
des petits îlots de tissu sur les ovaires, les trompes, la vessie ou le
rectum. Cette prolifération s’appelle endométriose. Lorsque de l’endomètre se trouve dans l’épaisseur de la paroi utérine, ou dans l’épaisseur de la cloison recto-vaginale, on l’appelle adénomyose.
En soi, l’endométriose est banale, elle peut même passer inaperçue.
Mais elle peut aussi provoquer des douleurs ou des problèmes graves.
Comme le tissu de l’endomètre réagit normalement aux fluctuations
des hormones, des douleurs apparaissent, généralement liées au
cycle menstruel. Une des explications des douleurs est que le saignement se fait dans un endroit clos ce qui augmente la douleur les premiers jours des règles.
L’endométriose peut provoquer des douleurs lors des rapports sexuels
et des saignements entre les règles. Si l’endométriose se situe à l’intérieur du ventre (ovaire, péritoine,…), elle provoque des pertes de
sang internes qui aboutissent parfois à la formation de petits kystes
pouvant affecter les ovaires et les trompes et causer exceptionnellement une stérilité.
> Que faire?
- S’il n’y a pas de plainte, il ne faut rien faire. Une surveillance régulière suffit.
- S’il y a des douleurs, un traitement médicamenteux est prescrit afin
de supprimer la stimulation hormonale.
- En cas d’échec du traitement médical, une solution chirurgicale s’imposera. Elle consiste à enlever tout le tissu endométrial anormal, par excision ou par cautérisation (coagulation électrique ou laser). Ce n’est que
dans le cas où les plaintes sont très importantes qu’une hystérectomie
totale avec ablation des ovaires sera nécessaire.
Il sera parfois nécessaire de consolider ce traitement à l’aide d’autres
médicaments qui entraîneront une ménopause transitoire.
LE PROLAPSUS
Un autre problème, très courant chez les femmes autour et au-delà de
la ménopause, est le prolapsus ou ce que l’on appelle plus communément “descente d’organes”. Les organes du bassin, l’utérus, la vessie, le
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rectum, sont soutenus et maintenus en
place par des ligaments souples. Ces
tissus peuvent être faibles congénitalement ou avoir été trop sollicités par des
grossesses, une obésité importante,
l’âge, etc. Différents problèmes peuvent
en découler: pertes urinaires, constipation ou incontinence anale, proéminence d’un organe dans le vagin : cystocèle pour la vessie, hystérocèle pour l’utérus et son col, rectocèle pour le rectum.
> Que faire?
Cela dépend essentiellement de la gêne ressentie par la patiente.
- Une hormonothérapie locale (ovules, crème…), un traitement par
kinésithérapie et physiothérapie peuvent aider. Des exercices permettent de renforcer les muscles du plancher pelvien pour qu’ils
soutiennent la vessie.
- Un pessaire peut être recommandé. Il s’agit d’un anneau souple en
caoutchouc que l’on introduit dans le vagin pour maintenir l’utérus en
place. Cette solution est souvent temporaire, elle peut apporter un
soulagement avant d’envisager une opération, voire préciser un diagnostic.
- Une intervention chirurgicale visant à soutenir l’utérus, la vessie ou
l’ensemble des organes pelviens à l’aide de bandelettes résorbables
ou non, peut actuellement être proposée. Une hystérectomie sera
parfois utile.
LES INFECTIONS
Elles se manifestent le plus souvent par des douleurs sourdes et diffuses, aggravées lors d’un rapport sexuel, accompagnées ou non de
pertes blanches (leucorrhées) nauséabondes et/ou sanguinolentes et
de température.
> Que faire?
Un traitement antibiotique approprié sera nécessaire.
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Un problème à part: le cancer.
Le cancer est un mot qui fait peur. Avant même que des symptômes
n’apparaissent, des terrains précancéreux peuvent être découverts et
traités suffisamment tôt pour empêcher le cancer de se développer. Et
s’il s’est déjà manifesté, sa découverte à un stade aussi précoce que
possible permet à beaucoup de femmes de guérir. N’oublions pas non
plus que le cancer reste une affection rare avant l’âge de 60 à 65 ans.
UNE RÈGLE D’OR: un suivi gynécologique, une fois par an minimum, accompagné
d’un frottis du col de l’utérus, tous les trois ans, est la meilleure garantie
pour dépister et traiter soit un terrain précancéreux soit un cancer à son début.
LE CANCER DU COL DE L’UTÉRUS
Le meilleur contrôle actuellement connu est le dépistage par le frottis
du col de l’utérus qui permet de détecter précocement des modifications des cellules. En cas de doute, une colposcopie peut être pratiquée dans le cabinet médical et une biopsie peut compléter l’examen.
Ce cancer peut être d’origine spontanée, dans le cas où des cellules autour
du col ont commencé à dégénérer. Le plus souvent, il est transmis sexuellement puisqu’il s’agit d’une infection virale par le virus HPV (Human
Papilloma Virus). Certains types de ce Papilloma Virus peuvent être à l’origine d’un cancer du col en se glissant dans le noyau des cellules de la zone de
jonction, entre l’endocol et l’exocol, et en modifiant leur métabolisme.
> Que faire?
- La prévention consiste à utiliser un préservatif lors des rapports
sexuels. Le partenaire peut aussi effectuer un examen préventif chez
un urologue, gynécologue ou dermatologue spécialisé en maladies
vénériennes. Par ailleurs, un vaccin anti-HPV est en cours d’élaboration et devrait bientôt être disponible. Renseignez-vous auprès
de votre médecin.
- Si des cellules précancéreuses sont détectées, le gynécologue peut
les traiter en cabinet en les brûlant par le froid (cryothérapie), ou au
laser. Des examens de contrôle réguliers (frottis du col de l’utérus et
colposcopie si nécessaire) sont extrêmement importants par la suite.
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- Parfois une conisation s’impose. Cette intervention consiste à retirer
la partie malade du col en laissant intacte la plus grande partie possible du col. Elle se pratique soit en hôpital sous anesthésie locorégionale (péridurale par exemple), soit plus rarement au cabinet du
médecin à l’aide d’un matériel spécialisé, sous anesthésie locale.
Elle sert soit à établir un diagnostic, soit à guérir. Elle supprime alors
tout le mal d’un seul coup.
- L’hystérectomie est le recours ultime. Elle n’est utilisée que pour les
récidives ou les cas avancés (volume plus important, envahissement
des vaisseaux lymphatiques, extension au fond du vagin). Lorsque la
tumeur est peu envahissante chez une patiente jeune, l’hystérectomie n’est pas accompagnée de l’ablation des ovaires. Dans le cas
contraire, une hystérectomie totale est indispensable.
- Ces hystérectomies sont éventuellement complétées par des séances
de rayons qui peuvent se passer en deux temps: traitement externe
suivi d’un implant de radium.
LE CANCER DE L’ENDOMÈTRE
Tout comme pour le cancer du col, le cancer de l’endomètre a une
phase précancéreuse. Ce cancer n’apparaît que rarement avant la
ménopause.
Les premiers signes de ce type de cancer sont presque toujours des
pertes sanguines anormales entre les règles, des règles trop longues,
ou des saignements après la ménopause.
> Que faire?
Le traitement combine généralement la chirurgie et les rayons. Selon
le stade de développement du cancer, l’hystérectomie sera simple ou
totale, avec ou sans curage ganglionnaire. Là aussi, la voie laparoscopique sera souvent préférée.
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LE CANCER DES OVAIRES
Ce cancer atteint également les femmes autour de la ménopause .
Les antécédents familiaux sont importants pour ce type de cancer. Les
premiers symptômes sont généralement assez imprécis, découlent
malheureusement de l’envahissement des organes voisins. Ce qui
plaide encore une fois pour un suivi gynécologique régulier.
> Que faire?
L’utérus, les trompes et les ovaires doivent être enlevés. Toute autre
masse tumorale découverte est également ôtée si possible. Un traitement par rayons et/ou une chimiothérapie sera nécessaire.
Un problème à l’utérus, comment réagir?
- Un traitement s’impose, mais lequel? Et pourquoi? Quand? Comment?
Avec quelles conséquences? Quels sont les traitements envisagés
après? Il ne faut pas hésiter à poser toutes les questions qui vous viennent à l’esprit et qui vous inquiètent.
- Votre médecin généraliste et/ou votre gynécologue peuvent être votre
guide et votre conseil dans ce chemin difficile. N’hésitez pas à faire
appel à eux en cas de doute. Tous les aspects de votre situation sociale, économique et psychologique aussi bien que médicale, doivent être
envisagés. Un examen attentif de tous ces facteurs vous permettra de
prendre la " bonne " décision, en accord avec votre médecin.
- Il existe souvent plusieurs solutions pour venir à bout de la plupart des
problèmes. C’est pourquoi, il est conseillé, surtout dans le cas d’une opération irréversible, de demander un SECOND AVIS à un autre spécialiste.
Votre médecin généraliste peut vous conseiller dans ce choix. Vous pouvez également en parler sans problème à votre gynécologue. Cette
deuxième consultation permettra d’entendre peut-être une
autre opinion ou les explications exprimées avec d’autres
mots pour retourner ensuite
auprès de votre gynécologue de
référence et prendre la meilleure décision possible.
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- L’hystérectomie, qui est banale et routinière sur le plan technique,
est rarement proposée comme traitement de première intention.
- Parlez également de votre problème avec votre partenaire. Celui-ci
pourra vous soutenir dans vos démarches et dans vos choix.
- Dans certains cas, lorsque la situation est sérieuse, il est indispensable d’opérer immédiatement.
L’hystérectomie et ses différentes modalités
L’hystérectomie est l’opération chirurgicale qui consiste à enlever l’utérus.
Ce terme global recouvre différents types d’interventions, en fonction du
problème à traiter.
L’hystérectomie peut être pratiquée de plusieurs manières:
L’hystérectomie abdominale était la technique la plus classique, avec
incision dans le bas de l’abdomen. Elle est nécessaire lorsque le volume de l’utérus est trop gros ou que le passage par le vagin est difficile.
L’hystérectomie vaginale est la technique la plus ancienne, moins
lourde, pratiquée en passant par le vagin. Cet accès devrait être possible dans environ 70 % des cas.
L’hystérectomie laparoscopique permet un accès vaginal, assisté par
laparoscopie. Deux ou trois instruments très fins sont introduits par
des incisions “trou de serrure” au niveau de l’abdomen.
Votre médecin vous expliquera pourquoi il choisit une technique plutôt qu’une
autre, ses avantages et ses inconvénients (risques inhérents à l’intervention).
N’hésitez pas à lui poser toutes les questions qui vous tiennent à coeur.
Quelles sont les conséquences d’une hystérectomie?
SUR LE PLAN MÉDICAL
Toute opération chirurgicale est un stress important. Il faut parfois
quelques mois avant de retrouver toute son énergie.
Pour les femmes qui avaient de fortes douleurs chroniques ou qui perdaient beaucoup de sang, l’hystérectomie représente une véritable
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délivrance. Celles qui ne voulaient plus d’enfant et qui avaient des problèmes avec leur contraception sont également libérées d’un poids.
Après l’hystérectomie, une femme ne peut plus avoir d’enfants et n’a
plus de règles. Mais comme les ovaires sont toujours là et qu’ils fonctionnent normalement, il n’y a pas de syndrome de ménopause. Ce
n’est que lorsqu’on enlève aussi les deux ovaires qu’une femme commencera à ressentir les effets d’un manque d’œstrogènes: on parle
de ménopause chirurgicale, parfois même de "castration". Ces symptômes se manifestent généralement à partir d’une semaine après
l’opération et sont soulagés par des œstrogènes naturels ou de synthèse, quand il est possible d’en donner.
ET SUR LE PLAN PSYCHOLOGIQUE ET SEXUEL?
“C’est fini, je ne suis plus une femme!”.
“Je n’éprouverai plus jamais rien...”.
“J’ai l’impression d’être vidée”.
“Je vais devenir obèse et ridée comme une vieille femme”.
Que de peurs et d’angoisses se retrouvent dans ces phrases très souvent entendues. C’est une raison de plus pour poser un maximum de
questions et analyser les différents traitements possibles.
L’activité sexuelle sera évidemment impossible durant les premières
semaines, ce qui n’empêche pas de recourir à la tendresse et aux
ET BIEN DES QUESTIONS PARASITENT
INÉVITABLEMENT L’ESPRIT:
POURRAI-JE ENCORE JOUIR? EST-CE QUE JE
POURRAI ENCORE SATISFAIRE MON MARI?
EST-CE QUE JE SUIS ENCORE DÉSIRABLE?
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câlins ainsi qu’à d’autres moyens de satisfaction sexuelle. Au bout de six à huit
semaines des rapports complets sont à
nouveau possibles, avec prudence et douceur.
Si l’opération s’est déroulée par le vagin,
celui-ci peut rester très sensible. Il est
conseillé d’utiliser un lubrifiant, ou plutôt un peu de crème vaginale à base
d’oestrogènes quand la situation le permet. De toute façon, ce lubrifiant
peut être utile les premières fois.
Les relations sexuelles, avec ou sans pénétration, sont importantes
durant cette période où la femme se sent fragilisée, blessée au niveau
de l’image de soi et où elle a besoin d’être écoutée, prise dans les bras
et rassurée. Plusieurs mois peuvent parfois s’écouler avant qu’une
activité sexuelle normale reprenne.
Une adaptation au changement est nécessaire. Mais ce n’est pas parce
que tout n’est plus comme avant que le plaisir ne peut pas être au rendez-vous. Parfois, les femmes ne ressentent plus l’orgasme dans leur
utérus. Elles doivent s’habituer à ce manque et réinvestir le vagin et le
clitoris.
D’autres éléments ont un impact sur le fonctionnement et la satisfaction sexuels: le traumatisme subi par le fait de craindre pour sa vie, les
changements dans l’image du corps, l’attitude du partenaire sexuel…
Et bien des questions parasitent inévitablement l’esprit: Pourrai-je
encore jouir? Est-ce que je pourrai encore satisfaire mon mari? Est-ce
que je suis encore désirable?
Ne restez pas seule avec ces questions, parlez-en avec votre partenaire,
vos proches et aussi à votre médecin.
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INFOR SANTÉ,
A L L I A N C E N AT I O N A L E D E S M U T U A L I T É S
CHRÉTIENNES,
chaussée de Haecht 579 boîte 40, 1031 Bruxelles.
Courriel: [email protected]
0800 10 9 8 7
www.mc.be
Editeur responsable: Edouard Descampe, chaussée de Haecht 579 bte 40, 1031 Bruxelles - Septembre 2006 - 4510DEP006
Brochure réalisée par le service Infor Santé.
2e édition revue et corrigée par Chantal Delvaulx et le Dr Marie-Françoise Gandibleux (gynécologue).
Merci au Dr Van houte (Direction médicale ANMC) pour sa relecture.
Responsable de la publication: Maryse Van Audenhaege.

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