Entretiens avec les experts-pédagogues

Transcription

Entretiens avec les experts-pédagogues
Entretiens avec les experts-pédagogues
Octobre - Novembre 2010
Entretien 1: Jean-Marc, doctorant SES (Sciences économiques et sociales),
Département de Systèmes d’Information
Jean-Marc est doctorant en Système d’Information, il intervient dans deux cours de Bachelor. Il
se charge des séminaires. Il dirige aussi des travaux de mémoire Bachelor et Master. Comme
supports technologiques pour donner ses cours en présentiel, Jean-Marc utilise le tableau noir,
car c’est plus pratique pour faire des démonstrations. Cela n’empêche pas que les étudiants
travaillent avec leur propre ordinateur portable. Il distribue les polycopiés avec les corrigés des
exercices, qu’il dépose après sur la plateforme institutionnelle de e-learning Dokeos.
Cependant, il peut lui arriver de faire faire des exercices aux étudiants en présentiel afin
qu’ils ne se connectent par sur Facebook ou consultent leurs e-mails. Pour donner ses
cours, il se limite uniquement à la plateforme Dokeos et y intègre des liens, des références
bibliographiques que les étudiants peuvent utiliser librement.
Comme mode de communication, il utilise l’e-mail. Et, s’il arrive qu’un étudiant n’ait pas compris
les explications par e-mail, à ce moment, l’étudiant peut prendre rendez-vous pour venir en
discuter avec lui. Pas de Skype, car c’est une charge de travail supplémentaire. Il doit créer des
comptes à tous les tous étudiants bien qu’ils ne soient pas nombreux, mais cela nécessite une
organisation. Il pense créer un forum de discussion en Javascript pour encourager les étudiants
à poser des questions et interagir à distance afin de compléter leurs informations et approfondir
leurs connaissances.
Il motive beaucoup les étudiants à faire des recherches sur Internet pour trouver la solution
ailleurs et ne pas se limiter aux contenus du cours. Car en tant que chercheur, il fait beaucoup
de recherche sur Internet, cherche des canaux de réseaux sociaux, des événements, participe
à des conférences, etc. Il cherche des canaux de discussion par rapport à un thème. Il
reconnaît qu’il existe pleins de moyens de communication, d’outils technologiques pour
améliorer et mettre à jour ses connaissances.
Pour classer ses ressources recueillies sur Internet, il utilise Zotero, car c’est plus ouvert pour
référencer toutes sortes de documents et de les exporter.
Il utilise aussi Bibdesk plutôt pour référencer les sources bibliographiques et les classer par
mots clés. Bibdesk lui permet aussi de référencer des articles afin de les réutiliser après sa
thèse. Il utilise aussi un site qui s’appelle CiteUlike. Chaque jeudi, tous les doctorants se
regroupent pour présenter un article selon son domaine de recherche. Ce site leur permet de
déposer les articles et de pouvoir les partager de sorte que tout un chacun puisse le consulter.
Il est d’avis que les outils sociaux disposent d’un potentiel pédagogique. Quant à l’intégration de
ces outils dans une interface institutionnelle, il faut éviter de mélanger le privé et l’académique
selon lui.
Il est très intéressé par le projet si cela peut l’aider à connaître de nouveaux outils, à partager
des documents facilement avec l’équipe et de regrouper tous ces outils dans un seul
environnement avec un seul login.
Pour la présentation du cours sur Slideshare plutôt que sur Dokeos, il n’y voit pas
d’inconvénient.
Entretien 2: Christophe, enseignant à TECFA
Christophe est Maître de recherche et d’enseignement (MER) à l’Université de Genève dans
l’unité TECFA (Technologies de formation et d’apprentissage).
TECFA met à la disposition de tous les étudiants des ordinateurs portables. Christophe utilise
aussi un ordinateur portable pour donner son cours en présentiel. Cependant, il a remarqué que
les étudiants viennent de plus en plus avec leur propre portable, ce qui représente une énorme
perte de temps, car il est obligé de réinstaller tous les logiciels sur les ordinateurs portables des
étudiants.
Christophe a utilisé les plates-formes e-learning institutionnelles à l’époque telles que : Moodle,
Brize (Adobe Connect). Sinon pour la plupart du temps, il utilise des plates-formes noninstitutionnelles comme: Pageflakes, tangler, Sprout, Ning.
Il a besoin de changer de plates-formes car pour la formation de TECFA, les étudiants doivent
découvrir de nouveaux outils. Pour cette année, il utilise Mixxt: http://www.mixxt.com/ comme
plate-forme d’apprentissage. C’est un site de réseau social qui permet aux étudiants d’avoir les
supports de cours, leur propre page individuelle, et une page de groupe. Cela permet à chaque
étudiant de créer son profil et de se présenter. C’est comme Facebook.
Cependant, il met en garde le fait que ces sites de temps à autre peuvent devenir payants
à l’exemple de (Ning, Sprout). Quant à Pageflakes, il l’a abandonné, car il avait, pendant un
bout de temps, des problèmes techniques et ceci avait perturbé le programme du cours. À part
cet incident qu’il déplore, il trouve Pageflakes comme étant un site convivial, qui permettait à
chaque étudiant de créer sa propre page, la personnaliser, ce qu’on n’avait pas avec les platesformes e-learning institutionnelles. Chaque étudiant avait son espace et pouvait se l’approprier.
Il pouvait même combiner une page centrale avec des pages individuelles (combiner les deux
mondes).
Pour le mode de communication qu’il utilise avec les étudiants en dehors du cours, il n’utilise
pas de e-mail (maximum 10 e-mails dans l’année). C’est le forum en permanence. Il a aussi
utilisé des vidéos conférences et a laissé tomber la permanence Skype car souvent les
étudiants ne répondent pas à l’appel. Il favorise le forum des plates-formes institutionnelles et
non-institutionnelles, Google Docs, le forum de discussion de Mixxt, car le chat de Moodle n’est
pas du tout efficace.
Il utilise Internet pour trouver des informations, cherche des livres à la bibliothèque. Pour les
gérer, à TECFA, ils ont une plate-forme sur Pageflakes pour les professeurs, il utilise aussi
Google Docs, Dropbox pour échanger des fichiers entre collègues.
Il pense que l’intégration des outils du Web social peut contribuer à enrichir un processus
d’apprentissage car la variation d’outils peut changer les comportements. Que les réseaux
sociaux disposent d’un potentiel pédagogique, oui, mais il faut savoir à quelle fin, de bien faire
la part des choses entre l’institutionnel et le non institutionnel.
En ce qui concerne la diffusion de ses présentations sur Slideshare plutôt que sur Dokeos, c’est
à réfléchir. Sinon, pourquoi pas. “Il nous arrive de consulter les présentations des autres sur
Internet, pourquoi pas les nôtres.”
Il trouve le projet innovant, car il ne dispose pas d’un tel environnement qui regroupe tous les
services à TECFA. S’il arrive qu’une telle disposition soit mise en place, cela facilitera la tâche à
tout le monde au niveau organisationnel.
Entretien 3 : Julien, maître assistant en SES (Sciences économiques et sociales),
Département de Systèmes d’Information
Enseignant, chercheur en Système d’Information, il travaille à l’Université de Genève. Il donne
des plusieurs cours.
Il utilise son ordinateur portable pour donner les cours en présentiel. En ce qui concerne
les supports de cours technologiques hors présentiel, Julien utilise Dokeos, la plate-forme
institutionnelle e-learning de l’université de Genève pour des raisons professionnelles. C’est
une plate-forme qui répond en partie à ses besoins. En ce qui concerne l’un de ses cours, par
exemple, il a l’habitude de mettre les cours, les séminaires, d’alimenter la documentation, la
partie bibliographique. Dokeos met à sa disposition plusieurs espaces : pour le cours, informer
les étudiants, mettre des annonces, espace pour mettre la documentation, classer les dossiers
par domaine, espace pour intégrer les références web (sites Internet) utiles au cours. C’est une
plate-forme qui répond pour le moment à ses besoins. Mais cela n’empêche pas de réfléchir
à d’autres manières pour améliorer les contenus du cours et les pratiques actuelles. Il arrive
que Julien utilise des outils non institutionnels tels que Facebook, Twitter, mais qu’à des fins
privées, pas dans le cadre de son cours. Pour la préparation de ces cours, il utilise des outils
d’édition comme Word, PowerPoint pour la présentation. Il utilise aussi des livres, des liens, des
sites Internet pour enrichir le contenu du cours. C’est vraiment classique. Ensuite, il dépose le
contenu dans la plate-forme Dokeos soit une semaine avant le cours, pour que les étudiants
puissent en prendre connaissance, soit après le cours. Et sur la demande des étudiants, il est
amené à rajouter d’autres informations (liens, références bibliographiques, sites) après le cours.
Les étudiants disposant du même espace sur Dokeos, peuvent accéder aux informations
du cours. La seule différence est que les étudiants n’ont pas le droit d’accès pour faire des
modifications.
Comme mode de communication avec les étudiants en dehors des cours, il utilise l’e-mail et
l’espace annonce de Dokeos. Il n’a jamais utilisé le forum, mais reconnaît que c’est un espace à
explorer. Pour lui, Dokeos offre beaucoup de fonctionnalités, pour des contraintes temporelles,
on ne peut pas tout explorer (espace blog et groupes). Même si son cours ne nécessite pas
d’organiser des séminaires de groupe. Quand il y a des travaux de groupe, l’organisation reste
toujours classique. “Ce sont les étudiants qui s’organisent pour réaliser le travail à rendre, après
ils m’envoient un mail. Oui, l’idée du forum est à explorer.”
Pour stocker, gérer les ressources recueillies sur Internet, les outils qu’il utilise sont vraiment
classiques. Il crée des répertoires pour les sauvegarder. À la question s’il lui arrive de voyager
sans ordinateur portable et, pour une quelconque raison, il a besoin de ses données sur son
répertoire, comment ferait-il, il a répondu, que c’est problématique, généralement il voyage avec
son ordinateur portable, mais ce scénario est à imaginer.
Pour partager des fichiers avec ses collègues, il dispose d’une plate-forme spécifique. C’est
comme un wiki. Chacun de ses collègues dispose d’un login et d’un mot de passe, c’est
centralisé et répond en partie à l’usage actuel pour leurs activités.
Il lui arrive d’utiliser les webportail comme Netvibes, igoogle et pense que ces services
pourraient stimuler une nouvelle forme de pédagogie à explorer. Il pense qu’il y a de nouveaux
services dans le domaine académique qui peuvent stimuler une forme de pédagogie,
probablement seuls 30 à 40% de ces services sont connus.
Pour lui, l’interface PLE pourrait amener les gens à revoir leur pratique et à réfléchir comment
stimuler une nouvelle forme d’apprentissage. Il est vrai que les services qu’offrent Dokeos et
Moodle représentent 40% des possibilités, des potentialités, d’où l’idée d’explorer les nouveaux
outils. Difficile de répondre dans l’immédiat si les outils Web sociaux peuvent contribuer
à enrichir le processus d’apprentissage des étudiants. Il faut les explorer, proposer leurs
fonctionnalités et voir dans quelle direction ils peuvent converger. Seulement, il faut reconnaître
qu’une plate-forme qui regrouperait tous ces outils peut aider.
A priori, diffuser ses présentations sur Slideshare plutôt que sur Dokeos ne le dérange pas trop.
Par conséquent, il ne va pas tout diffuser, tout dépendra des thèmes abordés. Il y a des thèmes
qu’il déposera uniquement sur Dokeos et d’autre qui pourront être destinés au grand public.
Pour le concept d’« Apprentissage tout au long de la vie », comme dans le contexte des
associations alumni, il trouve qu’avec la formation continue, on sera appelé à toujours actualiser
son savoir.
Entretien 4 : Michèle, assistante en SES (Sciences économiques et sociales),
Département de Systèmes d’Information
Présentation : Je m’appelle Michèle, je suis assistante doctorante. Une partie de mon temps
est consacrée à l’enseignement et une autre partie de mon temps est consacrée à la poursuite
de ma thèse.
Supports de cours technologiques pour donner le cours en présentiel : Matériellement,
j’utilise mon ordinateur portable, j’utilise aussi un beamer (projecteur) dans une salle, des fois
j’utilise aussi le tableau noir ou blanc, suivant ce qu’il y a comme tableau.
Supports de cours technologiques qu’elle utilise hors présentiel: on utilise des platesformes e-learning comme Dokeos, on n’utilise pas Moodle. Comme étudiante, je n’ai pas
trouvé l’interface très plaisante. La plupart de mes collègues utilisent Dokeos et il répond pour le
moment à nos attentes.
Pour un cours, on a développé une plate-forme sur Drupal, ce qui permet de travailler avec
des étudiants quand ils sont en grand groupe. Il arrive, selon certains semestres, qu’on ait des
classes allant jusqu’à 300 étudiants. Il est difficile de communiquer avec eux individuellement,
donc on a développé cette plate-forme pour la poursuite d’un projet et pour que les
étudiants puissent travailler de manière collaborative, l’idée, c’est qu’ils puissent construire
collaborativement des connaissances.
Intégration des liens, sites : Moi, personnellement je cite d’autres travaux mais je ne les
intègre pas tels quels. Je n’intègre pas des vidéos. J’utilise beaucoup des références des
articles, c’est une grosse source de données. Si c’est un petit nombre d’étudiant, cela peut
nous arriver d’imprimer les articles. Quand on a à faire avec plus d’étudiants, ou si on ne leur
demande pas un réel travail sur ces articles, on fournit des références bibliographiques. Je suis
bibliothécaire à la base, j’ai une grande sensibilité des sources bibliographiques, et je peux
facilement leur expliquer l’existence des ressources dans les bibliothèques, des ressources
sous forme électronique. Etant bibliothécaire, je sais que ces ressources sont très peu utilisées,
je les encourage beaucoup, en leur expliquant qu’on a tel ou tel abonnement, une grosse base
de données des articles scientifiques et qu’il ne faut pas hésiter à les utiliser.
Mode de communication hors présentiel : S’il s’agit de peu d’étudiants, on privilégie le
contact face à face, on leur indique également qu’ils peuvent venir nous voir, des fois c’est
plus facile d’expliquer un schéma, car on travaille beaucoup avec des graphiques, le fabriquer
ensemble. Si c’est un grand nombre, on leur demande de communiquer par e-mail, et quand
on a ce grand nombre d’étudiants, des fois, on travaille sur la plate-forme Dokeos et sur la
plate-forme Drupal qu’on a développé. Mais on se rend compte que ce n’est jamais suffisant.
On a beau faire passer 4 fois un message sous 4 formes différentes, sur quatre types de plateforme différents, par e-mail, il nous arrive de faire des campagnes d’e-mail pour repréciser, qu’il
va y avoir tel ou tel exercice, mais, on a toujours des étudiants qui ne sont pas informés. On
essaye de démultiplier les voies de communication, par e-mail, oral ou présentiel au cours, sur
Dokeos, mais cela ne suffit déjà pas.
Pour le suivi des activités des étudiants: Si c’est un petit nombre qui travaille sur un projet,
il nous envoie les différents livrables du projet par e-mail, des fois par Dokeos, moi je suis
étudiante, c’est le prof qui décide. Et si c’est un grand nombre d’étudiants, là c’est clairement
sur la plate-forme qu’on a développé. On les encourage beaucoup à utiliser le forum pour
qu’une question posée par un étudiant puisse servir à tous les autres, le forum, le blog, une
bibliothèque de références bibliographiques, ils peuvent créer des groupes, un emplacement où
un certain nombre de fichiers peuvent être déposés pour être échangés.
Gestion des ressources, des références: J’en ai testé pas mal, et je tiens à ce que cela
reste Open source, je n’ai pas envie d’acheter un autre outil commercial, j’utilise Zotero qui a
un plugin Firefox. Pour l’instant, il répond à pas mal de mes attentes, c’est ce que je présente
assez régulièrement aux étudiants. Déjà les professeurs ne l’utilisent pas tellement, mais on
essaye d’encourager les étudiants à l’utiliser. Pour cela, il faut qu’il ait une consommation en
littérature qu’est assez conséquente. Au niveau Master, ce n’est pas toujours le cas. Cela
dépend des branches, tout le monde ne consomme pas autant de littérature, tout le monde n’a
pas besoin autant de ces outils, c’est beaucoup pour encourager que quelque chose de central
à l’Université de Genève soit développé, qu’on puisse partager des références. Je sais que
certains de mes collègues sont entrain de monter ensemble des petits outils de collaboration
autour des bibliothèques de références, je trouve très intéressant. Si un projet pouvait être
mené à l’Université de Genève disponible à tous, on l’on puisse créer des groupes de travail, ce
serait génial. J’encourage beaucoup.
Utilisation des webportail (igoogle, Netvibes, Pageflakes): J’utilise souvent igoogle, plus
pour tester le service, mais je ne suis pars personnellement convaincue. Je n’utilise pas de
Flux RSS. Je ne me suis pas posée la question de savoir si ces services pourraient développer
une nouvelle forme de pédagogie. Le simple commentaire que j’ai, est qu’il ne faut pas
démultiplier les outils. Par rapport à Moodle et Dokeos, il me semble que c’est deux outils qui
supportent les mêmes fonctionnalités, il y a certainement des différences. Mais moi on ne me
les a pas présentés ni en tant qu'étudiante, ni en tant qu'assistante. J’ai l’impression qu’on
dédouble les outils, et pour moi, c’est une certaine dépense budgétaire qui me questionne. Je
pense, qu’il y a déjà beaucoup de chose à faire dans Dokeos alors qu’on n’utilise pas à fond les
outils. Il faut qu’il y ait plus de formation à ces outils.
L’idée de créer son propre environnement, le personnaliser, se l’approprier est bonne, mais on
a l’impression que chacun crée son propre environnement, on a créé notre propre plate-forme
et on est pas les seuls. Chacun crée sa propre plate-forme. L’étudiant doit utiliser telle ou telle
plate-forme selon sa formation, après, il doit utiliser une autre plate-forme dans un cadre privé
(facebook, LinkedIn), il y a beaucoup d’outils, mais pourquoi pas.
Intégration des outils sociaux: Pourquoi pas, pour augmenter le sentiment d’appartenance.
Mais au niveau vraiment académique, je suis un peu sceptique pour la cohabitation entre
les outils institutionnels et les outils sociaux. Je suis certains cours par intérêt, ici dans le
département, et je me rends compte que les étudiants ont tous leur ordinateur portable et sont
tous sur Facebook pendant le cours. On ne va pas les encourager.
Slideshare / Dokeos: C’est une bonne question. On n’est pas toujours très content à posteriori
de ce qu’on a fait et on aimerait toujours pouvoir l’améliorer. Le fait que cela soit largement
diffusé. Si on arrive à pouvoir maintenir les versions, d’être assuré qu’on puisse mettre une
nouvelle version et que l’ancienne puisse disparaître, pourquoi pas. Moi, j’ai l’impression que
certains profs sont contents de mettre leurs matériels à disposition des étudiants qui se sont
inscrits au cours. Si on n’est pas inscrit au cours, on n’a pas accès. Sûre qu’ils sont contents
comme ça, car c’est quand même un gros travail intellectuel. Je ne sais pas si c’est encore
tellement dans notre culture, mais pourquoi pas. Il faut voir.
Concept “apprentissage tout au long de la vie” : c’est est une évidence. J’avais fait des
études, je suis encore entrain d’étudier, j’ai beaucoup de plaisir, cela me semble une évidence,
cela me semble important.
Elle porte beaucoup d’intérêt au PLE. Son commentaire est qu’il va falloir bien communiquer
aux étudiants, aux membres académiques, que ce ne sera pas un outil de plus. C’est
une bonne chose d’avoir un environnement de regrouper tous les services dans un seul
environnement.
S’il y a plus de visibilité des ressources documentaires de l’Université de Genève, parce qu’on
dépense énormément d’argent pour les licences, des ressources qui sont quand mêmes très
peu exploitées, si on peut les mettre en avant en offrant des widgets, où l’étudiant pourra
facilement avoir accès cela me semble bien. Oui sur l’idée générale, moins sur les réseaux
sociaux, beaucoup sur la partie documentaire.
Entretien 5: Dominique, ( MER ) à la faculté de Lettres
Je m’appelle Dominique, je suis chargé d’enseignement en informatique à la faculté de Lettres,
et l’unité d’informatique fait partie du département de linguistique.
Supports technologiques pour donner le cours en présentiel: Évidemment, puisque je
donne des cours d’informatique, j’utilise l’ordinateur, voire plusieurs ordinateurs. Je dispose
d’ordinateur fixe, portable, j’ai aussi une tablette PC pour écrire sur l’écran, que j'utilise
au séminaire. Si l’étudiant vient corriger un exercice ou si on fait des schémas, il peut le
corriger sur la tablette. Cela permet de garder une trace et on peut le mettre en ligne. Je le
dépose ensuite sur Dokeos pour que les étudiants puissent y avoir accès. Pour préparer les
cours, j’utilise d’une part des logiciels d’éditions tels que: Word, Google docs, Powerpoint,
Framemaker. D’autre part j’utilise aussi les logiciels que j’enseigne à mes étudiants : blackbox,
c’est un logiciel d’environnement de programmation Pascal. Un logiciel d’apprentissage de Java
qui s’appelle Bluejack, c’est un logiciel qui est spécifiquement prévu pour la pédagogie, pour
apprendre le langage de programmation Java. Ensuite, une panoplie de langages qui tournent
autour de : XML, XSLT, SQL etc.
Plate-forme e-learning institutionnelle: Dokeos.
Non institutionnelle : Dans le cadre d’un cours que j’enseigne, j’invite les étudiants à écrire
un livre électronique en collaboration. C’est un peu la même idée qu’un wiki. Mais le logiciel on
l’a développé nous-mêmes et le logiciel s’appelle LESI, c’est avec ça qu’on a crée une plateforme d’hyper livre. On appelle ça hyper livre, car chacun rédige des notes et on les relie entre
elles pour en faire un livre. Cela ressemble beaucoup à un wiki. Donc c’est avec ce logiciel
qu’on a écrit ça et c’est en ligne. L'accès de ce livre est uniquement réservé aux membres de
mon cours, ce n’est pas ouvert à l’extérieur, c’est plutôt technologique. L’idée, c’est qu’à la fin
de l’année, le livre qui a été rédigé par l’ensemble de la classe soit distribué à tous les étudiants
et qu’ils partent avec ce livre, et l’année d’après on recommence avec un nouveau. L’autre
approche, c’est de se dire que c’est la construction du livre qui est intéressante, pas le résultat,
ce n’est pas un livre qu’on peut publier; il faudrait encore beaucoup le travailler. C’est plus le
processus d’écriture que je trouve intéressant. C’est la raison pour laquelle l'accès n’est pas
ouvert à tout le monde, pas de raison d’être visible à tout le monde car il nécessite une révision,
un travail d’édition.
Pour le suivi des activités des étudiants: L’outil pour écrire qu’on a développé nous-mêmes
est l’outil maison (LESI). J’utilise Dokeos pour 4 fonctions: mettre des documents en ligne,
récolter les travaux des étudiants, envoyer des annonces, je tiens à jour le message, je l’appelle
message du jour pour tenir les étudiants informés d’où on se trouve sur le cours. A la faculté de
Lettres on a un gros problème, c’est que les étudiants suivent deux disciplines, et forcément,
il y a des chevauchements de cours. Donc, les étudiants ne peuvent pas venir physiquement
au cours, l’idée de ce message du jour, et toute cette documentation est de leur permettre
d’accéder aux informations et de se rattraper. Ils savent que même s’ils ne sont pas là, dès que
le cours est fini, je mets en ligne le contenu du cours, et ils peuvent le consulter. Il y a aussi à
mes heures de réception, ils ne viennent pas me demander ce vous avez fait au cours, ils ont le
matériel. Ils viennent avec des questions. C’est assez spécifique à la faculté de Lettres, parce
que les étudiants ne peuvent pas suivre physiquement tous les cours.
Intégrations des sources extérieures (textes, liens, sites): La grande majorité du matériel
que je mets, c’est quelque chose que j’ai écrit moi-même. Parfois des outils informatiques,
parce que c’est un code informatique. Par exemple, j’ai récupéré un petit outil parce que c’était
assez connu, très pratique, validé du code XML. J’ai mis ce petit outil en ligne, je sais que les
étudiants du coup le téléchargent, c’est difficile à trouver sur le Web, c’est ce genre de choses.
Par contre d’autres présentations non, je mets, plutôt des liens, et je trouve que si un tutoriel est
intéressant, très volontiers, je mets le lien.
Outils pour gérer ses ressources: Le système de dossiers, du système d’exploitation Finder
sur Macintosh, des dossiers Windows, rien de particulier. Je n’ai pas d’autres outils pour gérer
mes outils, à part les dossiers informatiques. J’ai des dossiers pour chaque année, je garde une
trace, au bout d’un moment, je nettoie pour me rappeler ce que j’ai fait les années précédentes.
Les rendus des exercices des étudiants, je les conserve aussi, je fais des sauvegardes quand
même, je suis informaticien, je sais que c’est important. Pour les références, j’utilise aussi
EndNOTE.
Webportail: J’utilise le portail de l’Unige. Je l’utilisais forcément pour aller voir la date de mes
examens. Autrement, je n’utilise pas les services comme Netvibes, igoogle ou Pageflakes.
Intégration des outils sociaux: Bein, j’en sais rien (rire). Vous savez que le terme web 2.0 est
très critiqué. On dit que c’est du buzz. Disons pour moi, le web 2.0 si je devais le caractériser,
c’est tout ce qui est web social. Cette participation active des étudiants, des internautes,
typiquement l’hyper livre collaboratif que l’on fait nous, ça j’y crois beaucoup.
Maintenant, les outils, pourquoi je dis j’en sais rien, c’est parce qu’il y a tellement d’outils
qui sont proposés, et c’est souvent assez spéculatif. On essaie de nouvelles choses. Il y a
des choses qui tombent dans l’oubli, tout à coup, il y a des choses qui ont marché comme
Facebook, ça un retentissement mondial, cela a beaucoup de succès. C’est pourquoi, je dis
j’en sais rien. A mon avis, il faut attendre que les utilisateurs les prennent, ces outils pour
leur usage, pour dire ce qui va marcher et ce qui ne va pas marcher. Il faut être bien malin.
Moi, ce qui a totalement changé ma manière de travailler, par exemple, c’est simplement le
Web. Autrefois, j’achetais beaucoup de livres, parce que, je trouvais toutes les formations
pour préparer mes cours, ou je vais à la bibliothèque, parce qu’il y a des livres bien écrits.
Avec le web on a pleins d’informations, sur Wikipédia, par exemple, on récupère beaucoup
d’informations, et c’est valable pour les étudiants. Je vous ai parlé de l’environnement Bluejack
qu’on utilise, je suis tombé par hasard sur l’outil. C’est une équipe d’enseignant qui l’a
développé, et les étudiants l’adorent. C’est quelque chose, avant le web, qui était quasiment
impossible, c’est une université australienne qui l’a développé. Je n’aurais jamais eu l’idée
d’aller visiter le catalogue de logiciel d’une université australienne, et là je trouve des choses
intéressantes. Effectivement, je pense que cet aspect là va beaucoup enrichir l’environnement
des étudiants. L’autre problème que je vois aussi, j’ai une page personnelle Web, ensuite j’ai
une page Dokeos, ensuite on nous présente les archives ouvertes pour mettre les articles,
ensuite a le site du labo pour les articles. Tout à coup on a une pléthore qui se recoupe. C’est
là où je trouve le problème. Si on arrivait à trouver une plate-forme qui regroupe tout, ce serait
génial. ( Rappel des motivations de la pré-étude)
Je serai intéressé de voir les résultats du questionnaire. Et d’ailleurs, dans le cadre de mes
projets avec les étudiants sur les NTIC, on avait fait travailler des étudiants sur le logiciel qui
s’appelle E-portofolio, ça me parait assez intéressant. Mais où est ce qu’on va le placer?
Pour une plate-forme, je pense qu’il faut bien qu’il y ait cette approche, je ne pense pas qu’on
arrivera à intéresser les gens s’ils passent trop de temps à devoir organiser. Ils aiment bien
“jeter des trucs dans un sac” et de retrouver les choses à temps voulu.
Partage des données avec les collaborateurs: De nouveau on a des dossiers, on est tous
des informaticiens, cela nous convient bien, rien d’autre. Parfois on crée un pseudo cours
Dokeos pour déposer des documents. Par exemple, si je partage des documents avec des
professeurs d’autres facultés, c’est un peu difficile de le faire sur un autre serveur car il faut leur
faire des accès, c’est pourquoi on utilise Dokeos.
Le problème c’est qu’il y a tellement de choses, on ne sait plus où donner de la tête, en plus il
faut à chaque fois avoir des mots de passe.
Je sais que par rapport à un projet comme ça (le nôtre), il peut y avoir des réticences par
rapport à l’institution, de la part des étudiants. Parce que je vois beaucoup d’étudiants, moi je
les en dissuadent, beaucoup utilisent des adresses e-mail, qui ne sont pas des adresses qu’ils
ont reçu à de l’université. Moi, je leur dis toujours, je refuse de vous envoyer du mail lié au
cours sur ces adresses là, parce que très souvent, je reçois des messages, liés à ces adresses
là. Au delà de ça, je vois qu’il y a des réticences, pas seulement des étudiants, mais des
collègues qui vont préférer utiliser le mail de Google, que le mail de l’Unige et c’est une réaction
et je ne sais pas pourquoi.
On pourrait comprendre que les gens se méfient, parce qu’il y aurait une ingérence dans
leur vie privée, à ma connaissance, il n’y a jamais eu de problème de sécurité. L’université
a toujours été très respectueuse sur les affaires privées. Mais, j’ai des collègues, de jeunes
assistants qui utilisent plutôt gmail, pourquoi, je ne sais pas. Et par rapport à une plateforme comme ça, il y a plein d’outils à gauche à droite. Ils sont aussi naïfs car il y a aussi
le prix à payer, s’il y a gmail, c’est parce que Google collecte plein d’informations sur les
comportements, on ne sait pas trop ce qu’ils font avec les données. Rien n’est gratuit.
Outils web social, potentiels pédagogiques: Je sais qu’en ce moment et ce ne sont pas
seulement les étudiants, beaucoup de gens font la confusion entre le privée et le professionnel.
Quand on voit les célébrités avec leur vie privée, et leur vie professionnelle, finalement cela ne
fait qu’un. Donc, cela me fait peur. Probablement les étudiants seraient aussi agacés s’ils ont
une plate-forme que pour les études, une plate-forme que pour le privé. Pour eux, c’est un tout.
Maintenant comment intégrer ça ? Cela pose quand même des problèmes de savoir si on les
mélange. Mais, si vous me dites que parmi les 1200 étudiants qui ont répondu au questionnaire
39 % utilisent leur réseau social à des fins privées et académiques, cela veut dire que c’est
une réalité. Moi, je n’utilise pas Facebook, parce que, je suis trop vieux. Pour moi les rapports
réels primes sur les rapports virtuels. On a l’impression que la vie virtuelle est plus importante
que la vie réelle. Pour moi, la vie réelle est beaucoup plus importante que la vie virtuelle. Mais
apparemment pas pour tous. Peut être cela a un rapport avec les catégories d’âge.
Cohabitation entre outils institutionnel et non institutionnels : Je pense que si vous vous
lancez dans une plate-forme comme ça, il faudra faire tomber ces barrières institutionnelles et
non institutionnelles. A mon avis, cela ne me concerne pas, car je n’utilise pas les plates-formes
de réseau social. Mais quand on voit la jeune génération, j’ai vraiment l’impression que pour
eux tout cela est mélangé et si on met des barrières, ils sont agacés. Mais, après pour moi cela
ne pose pas pleins de problèmes. Cependant, ils sont un peu naïfs de penser que toutes ces
données qu’ils balancent sur le web, ne se seront pas exploitées, même contre eux. Maintenant
si l’institution se lance à la diffusion des données cela peut devenir problématique.
Protection des données (confidentialité) : Pour moi, toutes les choses sensibles, les notes, il
faut faire attention, le compte rendu des travaux, les commentaires du prof, ne doivent pas être
diffusés.
Mais c’est antonyme, tout ça, car l’informatique met tout à portée de main très facilement. Et
puis là, on essaie de mettre des barrières, il ne faut pas mettre de barrières. Je pense qu’il faut
faire attention quand même. On peut mélanger les outils institutionnels et non institutionnels,
mail il faut faire attention. Il faut bien voir qu’est qui est privé et qui peut être donné, qu’est ce
qui est privé et ne peut pas être donné.
Slideshare/ Dokeos: Slideshare, un Dokeos mondial! Aucun problème. Avant Dokeos, j’ai
beaucoup utilisé les pages web pour mettre mon matériel en ligne et c’était ouvert à toute la
planète. A l’époque j’avais un peu de succès car on n’était pas très nombreux. J’ai reçu des
messages de remerciements du Québec parce que le cours était en français. Et, il y a des
étudiants qui m’écrivaient pour me dire que le cours était super. C’est de la reconnaissance, la
valorisation du travail de l’autre. Je suis très ouvert pour la diffusion du matériel. Alors que je
sais que pour certains c’est sensible comme sujet.
Apprentissage tout au long de vie: C’est certain, surtout pour ma profession d’informatique,
mais il faut sans arrêt apprendre. D’ailleurs, dans le cours que je donne, un des objectifs
avoués que je donne pour le premier cours, c’est de dire : veille technologies. Pour que les
outils qu’ils récupèrent eux-mêmes puissent toute leur vie leur être utiles. J’essaye de leur
donner les bons sites, les bonnes associations. Je les incite à s’abonner au Flux Rss. Oui,
c’est indispensable surtout en informatique, et qui après 10 ans, 15 ans, se sont retrouvés
en difficultés professionnelles, simplement ils travaillaient dans des sociétés avec du matériel
qui a vieilli, ils étaient très bien payés. Mais le jour où la société a changé de matériel, ils ont
rencontré des difficultés. Maintenant est-ce que l’idée que cet environnement est de suivre
l’étudiant toute sa vie ce qui me parait bien, me parait une très bonne idée. (Réponse: c’est un
des objectifs du projet)
Entretien 6: Alex, professeur au TECFA
Je m’appelle Alex, je suis professeur à TECFA (Technologies de la Formation et de
l’Apprentissage), une unité de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Education. Avant
de travailler dans cette unité, j’ai travaillé 4 ans sur des suppléances, sur des petits mandats
particuliers, et notamment sur le développement de la formation à distance dans le canton
de Genève. Mes intérêts principaux sont tout ce qui est communication dans les formations
médiatisées qui passent à travers des dispositifs technologiques, et principalement un des
terrains privilégiés pour ce type de recherche passe par la formation à distance, entièrement
ou partiellement à distance. Je fais à la fois de la conception de dispositifs, du soutien à des
dispositifs qui se mettent œuvre, de la recherche sur des problématiques d’impact de ces
dispositifs sur les processus d’apprentissage, d’enseignement, de communication sur le
développement professionnel des enseignants.
Supports de cours technologiques en présentiel: Sur Genève, quasiment depuis 1994, on
trouve que l’idée du cours présentiel, n’est pas une bonne façon de dire les choses. Parce que
depuis 1994, on met des dispositifs de formation en place qui utilisent des dispositifs technopédagogiques, des dispositifs techniques de nature informatique, mais orientés dans leurs
finalités vers un soutien à l’apprentissage. C’est pourquoi, j’ai dit que ce sont des dispositifs
techno-pédagogiques, et on les utilise à la fois pour mettre des cours, des enseignements, qui
ont une partie d’activité en présence et une partie d’activité en distance. Au niveau des Bac
(Baccalauréat), ou en tout cas des Bac des années préparatoires du premier cycle universitaire,
en général des cours de grands groupes, il y a plus de présence que de distance. C’est un
cours régulier de semaine en semaine avec des activités qu’ils font entre les semaines. Il y a
maintenant des espacements parce qu’ils font des travaux, et il y a un suivi à distance aussi,
mais globalement, les activités sont différentes de celles des cours de Master ou de la formation
continue, où, il y a une courte période de cours en présence, et de longues périodes de cours
en distance. Et donc, pour l’ensemble des cours, on a un dispositif de formation qui alterne, des
séances de séquences de travail de présence et d’autre en distance, sachant qu’on ne fait pas
les mêmes activités en présence qu’à distance. Alors, qu’est-ce qu’on utilise comme dispositifs
techno-pédagogiques, matériellement, on a effectivement les plates-formes mises à notre
disposition. Que se soit pour le Bac ou le Master ou la formation continue, j’utilise Moodle. La
première année du Bac, j’ai utilisé Dokeos, c’est la première année où Dokeos était mis à
disposition en 2004. Pour les cours de Master à TECFA, on a travaillé dans les années 94-95,
des sites Web, on est passé à la formule du Campus virtuel. Après on a pris les plates-formes
institutionnelles qui étaient proposées par l’Université. On a testé d’autres plates-formes, des
sites, des portails, on a testé des Flex qui sont des agrégateurs. Cela veut dire qu’on a des
environnements institutionnels qu’on utilise souvent pour les grands groupes, parce qu’on a
besoin d’un système qui est stable et qui est bien soutenu pour les cours Master. Comme on
travaille en plus en technologie, on peut se permettre de prendre des systèmes qui sont
performants, stables, expérimentaux. Cela fait partie de notre enseignement de montrer à nos
étudiants, qu’il y a des dispositifs différents, et de leur montrer différentes conceptions de
dispositifs. C’est-à-dire, on a utilisé d’autres dispositifs institutionnels. Pour certains cours de
collaboration entre deux universités par exemple, j’ai utilisé Spiral, Spirit, Acolad. Donc, on a
utilisé des diversités d’outils institutionnels, sachant que dans ces plates-formes
multifonctionnelles, on a utilisé certains outils privilégiés, pas d’autres. Moi, j’utilise beaucoup le
wiki, les forums, le wiki servant à la fois à faire des journaux de bord, les pages de travaux des
étudiants, et en fonctions des scénarios, j’ai des outils privilégiés.
Outils non institutionnels: J’utilise beaucoup des cartes conceptuelles faites par les étudiants,
à travailler dans des applications Google, Google docs par exemple, on l’utilise beaucoup
d’ailleurs dans un environnement de travail professionnel avec des collègues, on partage des
documents, on utilise beaucoup des dispositifs de vidéo conférence que l’université ne met
pas à notre disposition. On avait avant de gros systèmes de vidéo conférence, qui ont été
remplacés par pas grand chose. Je travaille beaucoup dans Illuminate, dans FM avec des gens
de l’EPFL, je travaille avec les français dans Centra. Ce sont des outils que notre Université
ne soutient pas. Adobe Connect par exemple, voilà des outils d’environnement de travail qu’on
utilise, et qui sont des outils institutionnels d’autres universités.
Quand on doit travailler à deux ou à trois, on travaille beaucoup avec Skype, qui est stable,
il permet le partage des fichiers, on utilise beaucoup la téléphonie Internet à partir du PC.
On a des tas d’outils. Soit on cherche des outils d’enregistrement de sons, on travaille avec
des outils Podcast, on cherche des logiciels Open source qui permettent de faire de vrais
Podcast. Voilà, on a une série de solutions. On fait des démonstrations, des manipulations dans
l’environnement d’Adobe Captivate.
Mode de communication pour le suivi des activités des étudiants : Avec les étudiants,
on les cantonne dans les outils institutionnels des plates-formes. On leur a interdits de nous
envoyer des mails personnels. Donc, tout se fait à l’intérieur des plates-formes, en tout cas au
niveau du Bac tout se fait à l’intérieur des plates-formes avec des forums spécialisés. Au niveau
du Maltt par exemple, on peut utiliser d’autres formes de communication. On peut utiliser Skype
par exemple. Parfois on utilise le mail. En gros, c’est surtout Skype et mail, qu’on utilise. Skype
a complètement écrasé MSN, alors qu’à l’époque, MSN avat vraiment tué le MOO. Voilà des
outils externes qui sont parvenus à tuer des outils institutionnels.
Gérer ses propres ressources: c’est un peu brouillon. Pour le partage de fichiers, c’est
beaucoup dans des documents Google. Si c’est pour travailler en local, on a EndNote, mais
il n’est pas très adapté aux ressources Web. Sur les ressources Web, je commence à travailler
avec Mendeley, qui est un dispositif de partage de ressources Web, c’est en test, je viens de
commencer à y travailler avec les assistants. Sinon les vraies sources pour les enseignements,
c’est très brouillon, car on a beaucoup de ressources Web, on les duplique, on les stocke
comme toujours en local sur le serveur. On a donc une gestion qui est un peu anarchique. Si on
veut pouvoir garder toujours des ressources disponibles vu le fonctionnement du Web, on est
obligé de les sauvegarder en local, et chacun les annexe comme il peut les annexer. Mais c’est
vrai que là aussi, je ne suis pas bien organisé.
Utilisation des webpotail (Netvibes, igoogle, Pageflakes) : Non je ne les utilise pas. J’ai
testé des choses avec les enseignements, mais je ne me suis pas mis à une pratique assidue.
Outils web sociaux comme potentiels pédagogiques. : Moi, je pense à Facebook, il y a
des tas de plates-formes, par exemple Spiral. On avait créé Facebook à l’intérieur de Spiral,
qui montre d’année en années, les étudiants ont plus d’utilisation pour ces outils des réseaux
sociaux. Je devais travailler avec quelqu’un de Toulon sur les environnements personnels
d’apprentissage, que les étudiants, futurs ingénieurs multimédia au niveau Bac3 pour réaliser
ce projet dans des situations qui sont très proches, des situations de projets avec des
commanditaires. Eux n’utilisaient pas les réseaux sociaux mais des environnements de gestion
de projets comme Zoho project. Nous, on les utilise pas encore, je ne sais pas pourquoi. Une
fois qu’on est dans un dispositif institutionnel on se plie aux règles de l’institution. Du coup, on
organise des scénarios en fonction des outils. Alors le jour où on aura des outils de ce type là
dans les environnements institutionnels, on verra.
Par exemple au niveau d’un cours de Master, je n’ai pas donné d’outils. Je leur ai demandé de
s’organiser dans un environnement à eux, ils choisissent leurs outils, après ils nous décrivent
les outils avec lesquels ils travaillent. Il y a un environnement de travail sur lequel ils travaillent
beaucoup, c’est Edutechwiki où ils mettent le produit final. C’est un outil supplémentaire, c’est
un outil non institutionnel aussi, qui sert à recueillir le produit qui est communiqué. Le but est de
produire un texte communicable.
Pour les étudiants de première année par exemple on leur demande de choisir l’environnement
où il souhaite travailler et de nous y inviter. Le problème, c’est qu’on perd les traces des outils
institutionnels. Cela veut dire que si on a 150 étudiants, cela prend énormément de temps pour
étudier les traces ou on ne le fait pas assez, car on n’a pas assez de temps. Et donc perdre
l’avantage de quelque chose qu’on n’utilise pas, c’est peut être pas très grave.
Cohabitation entre les outils institutionnels et non institutionnels : J’ai une expérience
toute récente, mais que je trouve très intéressante, mais isolée. Dans un cours de Bac 1, les
étudiants sont obligés de travailler par groupe dans un wiki à l’intérieur de Moodle. Et, il y a un
groupe qui a décidé d’utiliser le wiki de mon cours pour se faire un wiki pour l’ensemble de leurs
autres cours. Cela veut dire que vraisemblablement dans une série de cours, les étudiants
voient un usage de la plate-forme simplement décrit en surface. Cela veut dire qu’il faut
chercher l’information, il faut chercher des documents, mais ils ne le considèrent pas dans
beaucoup de cours comme un environnement de travail, où les gens travaillent. Et ce groupe là
est assez isolé, c’est la première fois que cela arrive sur les 40 groupes de ce cours là, les gens
trouvent le wiki très intéressant, et se disent c’est un bon outil et on va l’utiliser et pour tous les
cours. Et donc, comme ils travaillent en groupe de 4, ils ont décidé de faire un wiki pour
l’ensemble des cours qu’ils suivent, Donc, ils vont créer leur propre environnement
d’apprentissage personnalisé avec un agrégateur quelconque, avec un vibes ou les flex. Mais,
ne connaissant pas les technologies, ils utilisent un environnement institutionnel pour organiser
quelque chose qui est au fond un environnement personnalisé d’apprentissage et pas du tout un
environnement institutionnel. C’est eux qui choisissent, mais n’ont pas choisi l’outil car ils n’ont
pas les compétences techniques qui le leur permettent. Donc, ils ont détourné l’environnement
d’un cours, pour l’étendre transversalement à d’autres cours. Ça, c’est quand même intéressant,
parce qu’ils n’ont pas dans les compétences techniques, mais conceptuellement, ce sont des
gens qui sont prêts à travailler avec un agrégateutr par exemple.
Alors la question est si cela vaut la peine que l’institution développe un logiciel de type vibes,
ou un flex, alors qu’aujourd’hui, il y a des tas d’outils sur le réseau des outils qui sont gratuits,
et qui sont des outils en Open source. La seule question, c’est s’il existe un outil développé par
l’institution, il y a une garantie de pérennité. Alors qu’en fait si c’est un outil Open source, peut
être que demain ça crash. Donc, le seul intérêt que je verrai, parce que, quand même c’est un
grand boulot, cela fait un dispositif qui est pérenne, soutenu par quelque chose. Et qu’à part
Google ou Yahoo, beaucoup de ces dispositifs à un moment donné, ou bien ils deviennent
payants ou bien ils disparaissent.
Ce que je pense, c’est que le développement des plates-formes institutionnels : Dokeos et
Moodle à l’Université de Genève, Spiral a un développement un peu différent, ou Spirit, sont
des outils qui ont été créés à la fin des années 90 début des années 2000. Le temps qu’on
les met en place, dans les universités en 2000, 2004, la vitesse de réaction des institutions
est relativement lente par rapport à celle du marché. Et donc, au moment où il y a une grosse
pénétration de l’environnement, dans les enseignements, même si les pratiques pédagogiques
n’ont pas beaucoup évoluées, ce sont des plates-formes qui dans leur conception sont déjà
dépassées par les conceptions des outils publiques. On a ce problème-là. C’est d’une part, il y
a une progression dans la pénétration de ces outils, dans leur utilisation, les usages dans leur
pénétration ne sont pas innovant. En gros, ils sont plutôt assez classiques quand même très
proche du transmissif. Mais qu’en plus, ces outils là sont quand même en retard par rapport
aux outils du marché, mis en place dans les universités. Du coup, la vitesse de réaction des
universités est quand même relativement longue par rapport à celle du marché, et donc au
moment où il y a une grosse manifestation des ces outils, ils sont déjà en retard.
Je sais que beaucoup d’étudiants utilisent l’ e-mail et Facebook qu’ils utilisent pour des
pratiques communicationnelles et relationnelles. Cela veut dire qu’ils ont des usages qui
sont d’ordre communicationnel, pour rester en groupe, pour partager des photos. Facebook
est un agrégateur avec un certain nombre de fonctions qui leur permet de faire beaucoup
de chose. Ils peuvent faire des chats, des e-mails, partager des images. Pour eux, c’est un
univers communicationnel et relationnel, avec un certain nombre de fonctions mais qui sont
assez limitées, ou ils ne comprennent pas bien les modes de fonctionnement. Alors l’autre
caractéristique, c’est en gros, ils ont quasiment tous un portable, 50% qui ont un fixe et un
portable, et qu’il ne reste que 30% des étudiants qui utilisent une chaîne stéréo par exemple.
Pour tous les autres leur boite à musique c’est leur ordinateur. Les pratiques musicales font
quand même partie d’une grosse partie de leur usage. Il y aussi des jeux, en tant que blogs, il y
en a aucun.
Rappel des résultats du questionnaire sur l’utilisation de ces réseaux sociaux à des fins
académiques et privées.
Il est intéressant de voir s’il y a une différence des usages en fonction de leur année d’étude.
Moi, je fais l’hypothèse, qu’il y a une différence entre les étudiants de Bachelor et ceux de
Master.
Slideshar / Dokeos : Pas de problème. Je pense que j’en ai déjà mis une présentation sur
Slideshare.
« Apprentissage tout au long de la vie » : J’ai commencé à travailler comme enseignant
de français en 1970. J’ai changé de métier dix fois dans ma vie, donc, heureusement sinon je
m’ennuierai de faire tout le temps la même chose. Si on travaille dans un domaine, les choses
changent tout le temps, le domaine m’oblige à changer ma formation tout le temps. Donc
j’apprends tout le temps des choses nouvelles. C’est très intéressant.
Intérêt pour le projet : C’est intéressant. Cela veut dire qu’il y a des choses qui sont dans l’air.
Parce que, l’environnement d’apprentissage personnalisé, est un thème qui apparaît dans la
littérature depuis quelques années. Je travaille avec des collègues de l’EPFL, de Fribourg et
de l’Université du Québec, on doit remplir une demande sur un projet similaire, sur ce thème
là, plutôt descriptif. Donc je pense qu’il y a des questions qui surgissent de façon éparse dans
des endroits différents, mais ce sont les mêmes. Ce sont des questions qui émergent à partir
de la pratique sociale. Mais je suis ravi d’apprendre que cette enquête existe, et donc on va
effectivement à un moment donné collaborer, donc je pourrai voir ce qu’on peut faire ensemble.
Entretien 7 : Pierre, MER à la faculté des Sciences
Par rapport à Dokeos ça se place comment? Parce que je suis pas spécialiste E-learning?
Réponse: On va y revenir.
Je m’appelle Pierre, je suis maître d’enseignement et de recherche (MER) au département
d’informatique. Je suis là depuis une dizaine d’année, j’enseigne au département depuis là.
D’abord en tant que plus ou moins assistant, avec à la charge d’un cours. C’est un gros cours
collaboratif des étudiants, il peut y avoir pas mal de travail en relation avec votre projet. Ensuite,
j’ai pris en charge des cours plus académiques, plus ex-cathedra de base, première année.
C’est un gros cours, avec un gros volume horaire, pas mal d’heures de cours, des exercices
et des travaux pratiques. Donc cela veut dire des choses où les étudiants doivent interagir
pas mal. Un cours de Master aussi, plus classique, un cours ex-cathedra, deux heures par
semaines, des séances de travaux dirigés (TD) qui sont faits sous forme de mini projets. Je
gère aussi les stages en entreprise. C’est aussi des projets, c’est aussi une forme originale
de cours, puisque c’est un cours à option Master, c’est à dire ce n’est pas après le travail de
Master c’est vraiment intégré. C’est un cours à option, il y a quelques étudiants qui le font, qui
vont dans les entreprises de travail. Là il y a un qui était à Londres. Les stages sont beaucoup
supervisés par les entreprises, pour des problèmes de confidentialités, on a été beaucoup plus
flexible. Plus un cours que je donne avec un autre enseignant du département.
Supports de cours pour donner le cours en présentiels: PowerPoint. J’ai des présentations
en PowerPoint. Ça, c’est une grosse question. J’ai pas mal essayé des choses. L’idée
au départ, je me suis dit, soyons sympa avec les étudiants, les PowerPoints contiennent
pratiquement tout le cours, annoté, avec des petites bulles, je mets des commentaires sur
les formules. Je les imprimais et les mettais aussi sur Dokeos, avec en plus sur Dokeos des
références, avec des supports de cours. En fait, je me suis rendu compte que finalement cela
rendait les étudiants très passifs. Ils arrivaient, tout était à leur disposition et ils étaient comme
ça: pas de question, de participation. Je me suis dit, j’imprime plus, depuis l’année dernière
j’imprime plus. Beaucoup d’étudiants arrivent et ne sortent rien, ils mettent leur sac et voilà, et
ça c’est un problème, et c’est une chose qui m’effraie. De plus en plus, j’ai tendance en fait à
restreindre même le détail des transparents, pour écrire beaucoup plus de choses au tableau
pour forcer les étudiants à poser des questions, écrire, à prendre leur propres notes. Puisque
même pendant les périodes d’examen, je leur permets d’utiliser leur propres notes. Comme
jusqu’à maintenant, ce sont des notes que je leur donnais, finalement ils étaient capables de
les recracher par coeur, mais sans les avoir intégrer en fait. Moi j’étais formé à l’école française,
où c’était tableau noir pour la formation de mathématique. Et moi, je me rappelle qu’on notait
beaucoup de choses, on retravaillait sur nos notes. J’aimerais atteindre ça. Maintenant, estce qu’il faut revenir au tableau noir, ou blanc, ou bien des bouquins. Là, je vous parle des
problèmes d’enseignement.
Une inquiétude, c’est que si finalement on donne trop par le Web, du style des exercices en
ligne, ou il faut cliquer, ou il n’y a plus cette action d’écriture, de création, est-ce que finalement
on ne va pas rendre les étudiants complètement passifs, minimiser leur effort, et finalement
minimiser leur réflexion.
Matériellement, j’ai un petit portable que j’utilise, j’ai mes cours sur une clé USB, il y a tous mes
PowerPoint dessus, et donc, je la prends avec mon portable, et je vais dans dans les salles qui
sont équipées de projecteurs, je me connecte.
Plates-formes e-learning : J’utilise Dokeos pour distribuer des documents. C’est à dire que
pour les différents cours que j’ai, par exemple le cours de Master, essentiellement dans la partie
document, la partie que voit l’apprenant, il a les notes de cours. J’avais des notes de cours en
anglais, que maintenant j’ai traduit en français. Maintenant, les notes de cours, je les mets petit
à petit, c’est-à-dire, je ne les mets pas toutes. Je ne veux pas aussi que l’étudiant se dise: j’ai
mes notes de cours pour l’année, maintenant, je ne vais plus au cours. Là ce que je mets, c’est
donc les PDF, page par page avec des notes de cours qui sont relativement détaillées, avec
des commentaires. J’utilise Dokeos que pour déposer des documents, je ne vais pas faire des
exercices interactifs, c’est vraiment échanger des PDF. Pour les labos c’est la même chose. On
a les labos, les travaux pratiques (TP), il y a le sujet du TP, éventuellement les données etc, et
eux vont rendre les travaux aux assistants, soit sous forme de zip par e-mail, soit on va utiliser
des plates-formes d’échanges sur Subversion.
Pour un cours, en fait, j’ai la même structure avec des liens, sauf que là, comme c’est un
cours collaboratif on utilise les outils style Subversion. En fait, comme les étudiants doivent
programmer ensemble, travailler collaborativement, et échanger des données, c’est en fait des
systèmes de version. C’est-à-dire quand vous avez des données et que vous les partagez,
vous les mettez, et ensuite, il y a un système de versionning. Vous pouvez revenir aux versions
d’avant, partager des documents, bloquer un document pendant que vous travaillez dessus.
Nous, on utilise souvent notre propre serveur. Maintenant, l’université a mis pour les étudiants,
un serveur où les étudiants peuvent déposer des documents et donner des droits d’accès,
et donc travailler sur le même document, sur le même programme. C’est en fait pour que les
étudiants puissent travailler en parallèle sur le même document. C’est vraiment un logiciel
fait pour faire des programmes, c’est un système d’archivage et de versionning. Vous pouvez
mettre des documents Word dedans. Tout étudiant qui a un mail etu.unige, peut activer le
compte. En fait, c’est surtout pour installer un travail collaboratif pour un groupe. Les étudiants
peuvent l’utiliser individuellement, c’est un système d’archivage. On pose des choses dedans,
et dans deux ans, s’il y a des documents que je veux ressortir, ils sont dans un endroit et bien
clean, etc. C’est comme un disque dur extérieur, où il y a des répertoires. Mais c’est un système
qui force à une rigueur, on ne peut pas mettre n’importe quoi dedans, on ne va pas mettre
des anciennes versions. Quand on refond quelque chose deux ans après, le danger, c’est
d’avoir pleins de versions V1, V2, V3, final, etc., comme quand on fait un rapport de Master par
exemple, et puis à la fin on ne sait plus quel était le bon, et bien là, en fait il y a qu’un, on peut
revenir dans les anciennes versions, c’est comme dans les modifications comme dans Google
Docs, ou dans Word, on peut retrouver les modifications, l’historique.
Mais, il y a plusieurs serveurs que l’université a mis en place; Subversion, GIT, etc... pour les
travaux informatiques, parce qu’il y a un travail de groupe.
Subversion par exemple a vraiment été une recommandation forte que j’ai faite pendant
quelques années à l’université. Parce qu’on est le département d’informatique, donc c’est
normal que la plupart de ces outils viennent un peu de notre impulsion et finalement, j’étais très
content que cet outil soit mis en place. On utilisait notre propre serveur, et j’ai toujours demandé
que l’université fournisse ce service. Je dirais quelque part, qu’on a contribué à l’impulsion de
ça.
Au bout de un ou deux ans, ils ont compris qu’on avait besoin de ce système et puis encore
une année, le temps que l’université le mette en place. Nous, on a été les premiers à avoir
des comptes tests. Je pense qu’il y a d’autres outils qui se mettent en place. Maintenant que
le concept est établi, encore une fois Subversion, c’est un logiciel particulier comme Dokeos.
Donc, il y a deux serveurs différents, l’étudiant vient chercher ce qu’il veut.
S’il y a d’autres outils qui sont intéressants, moi je souhaiterais que l’université les mette en
place, et les prenne en charge. Moi, je ne mets pas mes photos sur Flickr par exemple. Je
pense que, à chaque fois, il ne faut pas déléguer Google, Flickr, etc. La gestion, c’est très
important. L’uni doit faire un effort pour mettre en place des outils et ne pas dépendre du privé.
On ne sait pas ce qui va arriver.
Moi, il y a 15 ans, il y a des systèmes, des serveurs web sites qui proposaient des adresses
mail, et puis maintenant la plupart de la jeune génération ne connaît pas le nom de ces trucs
là. Cela se trouve que dans 20 ans Google n’existera plus. On peut l’imaginer. Déléguer c’est
dangereux.
Suivi des activités des étudiants: Les exercices et les TD sont beaucoup gérés par les
assistants. Ils ont une séance toutes les semaines de 2 heures, en parallèle avec le cours. Ils
regardent l’avancement, ils donnent des projets, souvent ce sont des projets de deux ou trois
semaines, à la fin pour avoir des chose un peu plus conséquentes. Les étudiants doivent rendre
ça, et ils font le point à chaque fois. Pour les projet, c’est un peu différent, ce qu’on fait, moi j’ai
un cours ex-cathédra où je propose aux étudiants de faire des présentations deux ou trois fois
dans l’année, ils doivent faire des présentations, les dernières présentations se font à l’examen.
Intégrations des sites extérieurs: Pour l’un des cours, c’est un cours technologique en
fait, on simule une entreprise, on met les clients, les étudiants développent un logiciel. Ils
doivent choisir les technologies adaptées pour ça et donc on leur fournit des liens, des choses
à creuser. C’est à eux de choisir ce qu’ils vont utiliser comme technologies. Cela peut être
des technologies qui viennent de Google Apps, cela peut être des chose chez Apache,
etc. Ils doivent choisir ces technologies. Tout ça, ce sont des liens externes et il y a de la
documentation. On ne recopie pas la documentation, on leur propose d’aller voir des tutoriaux,
on les laisse faire. Il y a même des choses sur Youtube, sur comment utiliser telle ou telle
chose. Y compris pour les autres cours, il y a les vidéos lecture, on peut avoir des références à
ça, les étudiants préfèrent les communications en anglais plutôt qu’un français, parce qu’ils ne
sont pas forcément francophones.
Mode de communication en dehors des cours: L’échange se fait 100% par e-mail, ou
ils viennent dans mon bureau. Je n’utilise pas le forum. Ce sont les étudiants qui mettent
en place, un système interne de communication, ils utilisent Facebook, et d’autres choses,
ils s’organisent, par e-mail, par téléphone comme ils veulent, ce qui importe c’est qu’ils
communiquent.
Gestion des ressources: Pratiquement aucun. Beaucoup, j’utilise Google. Je n’ai pas vraiment
des favoris, je recherche l’information, je retrouve l’information à chaque fois. Je fais une
requête. Je gère moi-même sur mon PC, j’ai un gros disque dur, donc je gère moi-même. Je
me suis arrangé avec le service informatique pour faire le backup. Donc, je suis vraiment plus
au niveau de l’institution. A coté de ça, j’ai un compte gmail. Parce que des fois quand tu fais
des projets européens, il faut avoir un compte pour les Google, Yahoo, mais c’est parce que
d’autres le demandent, à la fin je prends une copie et je l’archive dans mon système à moi.
Ce que je fais, comme je gère mon groupe, j’ai mon propre répertoire, ce que je fais, pour
me rappeler les conférences, je mets les liens dans le site, dans un wiki, j'intègre les liens
utiles pour les faire profiter à toute le monde, mais cela me permet de retrouver facilement ces
informations. Pour nos publications, je les mets directement en PDF. Comme cela, même à la
limite, si je veux en avoir une, je n’ai pas besoin d’aller en chercher dans mon répertoire, je la
retélécharge ici facilement. Sinon, j’ai mon compte Subversion, mon répertoire avec toute un
organisation que je connais des répertoires.
Pour le partage des fichiers avec les collaborateurs, on utilise Subversion. D’un point de vue de
collaboration, les choses importantes sont les publications. Un étudiant, un thésard, il va devoir
produire des résultats scientifiques et les publier. Donc, essentiellement, le partage se fait à
travers des publications. Pour les Master, c’est pareil, je demande les versions électroniques
des rapports, je les archive dans mon système à moi. Je numérise beaucoup des documents
et les sauvegardent. Ce qui est intéressant, c’est la photocopieuse qui scanne des choses et
on peut l’envoyer par e-mail. Je scanne énormément de choses que je numérise. Par exemple,
pour la gestion de projet, je scanne la convention et la sauvegarde. Pour les stages, je garde
la note, le rapport de stage m’est envoyé en ligne. Je trouve vachement utile de pouvoir garder
une version PDF.
Outils web sociaux, potentiels pédagogiques: Pas de compte Facebook. C’est une
discussion large. Je suis bien pour Wikipedia, la culture faite sur Facebook, c’est un peu la
culture de la majorité tirée vers le bas, donc il faut se méfier. Je trouve que Wikipedia génial, il y
a beaucoup de choses dans Wikipedia qui sont utiles.
Intégration des outils sociaux dans l’environnement institutionnel : Moi, je pense qu’il n’y
a pas d’intérêt de demander à Facebook de s’intégrer dans l’institution.
Réponse : cela peut être un autre réseau social, pas spécialement Facebook.
Si on a besoin de moyen de communication, on peut utiliser Dokeos. Dans Dokeos, il y a de
quoi créer un réseau social entre nos étudiants. Pourquoi aller héberger ça dans des trucs où ils
vont recevoir de la pub, ils vont être interrogés par d’autres, etc.
Moi j’utilise LinkedIn, c’est professionnel, mais en fait, je n’ai jamais invité personne. Des fois,
on se fait invité et c’est difficile de refuser. Du coup, j’ai une centaine de contacts sur LinkedIn,
tous m’ont invité, parce qu’ils ont vu que j’avais une page LindedIn, moi, je ne suis pas pour
aller pêcher par-ci, par-là et avoir le plus d’amis possible.
Ce que je trouve pas mal, c’est facile de savoir où ils sont car ils mettent à jour leur e-mail. Du
coup, pour prendre des nouvelles, c’est facile. Sinon après, il y a des groupes par exemple, on
est dans un projet Suisse, il y a un sous groupe LinkedIn, qui s’est créé, il y a des e-mails qui
sont envoyés, des annonces, des mailing scientifiques, des appels pour des conférences. Il y
a des informations sur des données, des nouveaux livres. Je suis abonné à quelques uns, les
informations circulent de toute façon, il y en a qui sont beaucoup abonnés à ce genre de trucs
et qui renvoient les e-mails après. A mon avis , les outils sociaux disposent d’un potentiel, mais
on est vite submergé de toute façon.
Présentation Slideshare / Dokeos. Sur Slideshare, je ne crois pas. Pour moi le nom est joli,
mais la réputation n’est forcément établie. Dokeos, je regrette que ce ne soit pas publique.
Je me rappelle avant Dokeos, j’avais créé une page où j’avais mis tous mes documents.
Dokeos au début était plus ou moins public. Si je me rappelle bien, la première année de
Dokeos, il n’y avait pas de login. Et maintenant que c’est fermé, pourquoi pas diffuser des PDF
dans les slides. Par contre, écrire des lecture notés et diffuser ça au monde entier, non. De
façon mesurée avec une certaine crédibilité, de façon académique sérieuse, oui.
Mais le fait d’aller poster ça, sur Slideshare pour que n’importe qui, n’importe comment, puisse
y avoir accès non. Il faut garder un contrôle, moi, je suis trop pour garder un contrôle. Je ne
mets pas mes photos sur Flickr, parce que, je ne sais pas ce qu’elles deviennent après, on ne
sait pas comment elles seront exploitées sur ces réseaux là. Je ne donne pas mes e-mails à
Google, parce que c’est pas bon non plus, je ne sais pas ce qu’ils en font. A un moment donné
en France, tout le monde avait des Blackberry et avec les Blackberry, les milimat sont stockés
au Canada. D’un point de vie stratégique, c’était stupide. A un moment donné, à moindre
niveau, on se pose la question pourquoi aller donner des e-mails, des informations. Sans être
trop rétrograde, je trouve qu’à un moment donné, il faut être prudent.
Concept “d’apprentissage tout au long de la vie”: ça je suis pour la VAE ( Validation des
acquis de l’expérience). J’ai un étudiant qui est venu, et doit être parmi les premiers à avoir
eu une validation des acquis. C’est un ancien étudiant qui était en Bachelor, il va attaquer son
Master, il a eu des équivalences pour un certain nombre de cours.
C’est pourquoi, je disais tout à l’heure que je ne veux pas diffuser mes présentations sur
Slideshare, car je ne veux pas permettre à certaines institutions de s’installer en utilisant ce
matériel, à donner une forme de formation dont on ne connaît pas la crédibilité. Donner du
matériel, pour que les étudiants apprennent, que d’autres puissent en profiter, pour que d’autre
cultures moins développées qu’ici qui n’ont pas les moyens, puissent les utiliser, oui. Je peux
donner mes présentations à d’autres collègues d’Afrique du Nord, qu’ils puissent le diffuser
auprès des étudiants.
Rappel des objectifs du projet: l’idée de ce projet est de regrouper toutes les plates-formes de
Dokeos et Moodle avec les autres outils non institutionnels dans un même environnement.
D’accord, le concept est bien, c’est une extension au bookmark. Je pense qu’il faut garder en
tête la priorité, c’est les étudiants, il faut dynamiser l’activité des étudiants, pas leur passivité.
Pas leur fournir des outils où finalement ils vont devenir passifs. Récupérer du matériel, y
compris des réponses à des TP, faire un drag & drop pour pouvoir rendre la réponse au prof.
Par contre, tout ce qui peut être fait dans Dokeos, je mets des liens, si finalement, c’est étendu,
qu’il y a du matériel avec des liens externes pourquoi pas.
Vous parlez des forums que vous allez intégrer, etc. Les forums sont souvent des outils de
communications synchrones, en fait. Ou alors, il faudrait organiser des agendas, et dans nos
agendas, il n’y a pas de plages où je suis à disposition des étudiants. Cela se fait plutôt de
façon asynchrone, mais synchrone en même temps par rendez-vous. Les étudiants prennent
contact. Mais vraiment une plage établie qui correspond à l’heure de cours, du TP, ça, y a pas.
Il faut inciter les étudiants à être beaucoup plus actifs pendant les cours en présentiel. Tant
que cet esprit est gardé, pourquoi pas. Aller vers une espèce d’industrialisation, où on diffuse
et que l’étudiant peut tout récupérer, et que trois semaines avant l’examen, ils viennent poser
des questions, je ne suis pas d’accord. Il faut encourager le dialogue entre l’étudiant. L’esprit à
garder est la transmission des connaissances, après toutes les plates-formes technologiques
qui peuvent aider à garder cela sont les bienvenues.
Entretien 8: Bernard, MER à la faculté de Medecine
Bernard, de nationalité belge, j’ai obtenu un doctorat en éducation physique à l’université de
Liège en mai 2004. J’ai été engagé à l’Institut des Sciences du Mouvement et de la Médecine
du Sport (ISSMS) de la faculté de Médecine de l’Université de Genève en décembre 2004.
C’est surtout à partir de la rentrée 2005, que j’ai réellement commencé à développer mes
propres enseignements. Cela fait maintenant 5 ans, grosso modo, que ces enseignements
se mettent en place, évoluent année après année. Dans un premier temps, c’était des
enseignements niveau Bachelor, c’est en 2005 que cela coïncide avec la mise en place de
notre nouveau Bachelor en Science du mouvement et sport. Donc de 2005 à 2008, on a eu
uniquement des étudiants de Bachelor, plus des étudiants qui finissaient d’avoir ce système de
formation et puis depuis la rentrée 2008, on a des étudiants en Bachelor et des étudiants en
Master.
Il y a des cours que je gère de manière plus spécifique: il y a le cours en première année où
j’utilise effectivement les plates-formes. On a un fonctionnement où la deuxième et troisième
année ont le même programme et les étudiants choisissent de suivre les cours soit en
deuxième, soit en troisième année parce que parallèlement à ça, ils doivent suivre des cours
dans une deuxième compétence. Donc en deuxième et troisième année, il y a un cours qui pour
lequel j’ai collaboré avec une autre personne. Et puis, il y a le même type de dispositif cette fois
au niveau Master, donc, première année master en général. Et j’interviens également depuis
peu à l’IUFE, un volet supplémentaire de la formation pour nos étudiants qui font une partie de
la formation à l’IUFE au niveau Master, c’est dans ce cadre là que j’interviens.
Utilisation des plates-formes institutionnels, non institutionnels: Dans le cadre du cours
que je donne à l’IUFE, c’est pratiquement le même dispositif que pour la première année en
Bachelor, c’est Moodle. Pour le module à l’IUFE, on a développé quelque chose sur Drupal.
C’est une plate-forme interne qu’on utilise, c’est hébergé sur Medweb de la faculté de
Médecine. Seuls nos étudiants et nos collaborateurs peuvent y accéder. Ce qu’on a conçu, je
collabore avec deux enseignants qui s’occupent des séminaires, ensuite il y a des formateurs
de terrains. En alternance, ils articulent les stages dans les écoles et les séminaires. La plateforme leur sert d’interface entre les deux. Et là, il y a les formateurs de terrain qui normalement
ont accès aussi. Jusqu’à présent, ils ne l’ont pas encore utilisé, je vais les relancer encore.
C’est une plate-forme qui n’est pas ouverte à toute la communauté estudiantine. Ils ne peuvent
pas utiliser leur login de l’uni pour y accéder, en revanche, pour Moodle oui.
Supports technologiques: Pour les cours en présentiel, on utilise des PowerPoints.
Matériellement, pour les ordinateurs portables, tout dépend où on donne les cours mais en
général oui. Après les PowerPoint, on les dépose sur les plates-formes, et les étudiants y ont
accès. Mais ça, c’est valable à priori pour tous les autres cours et là on utilise que Dokeos au
niveau de la faculté de Médecine, on utilise exclusivement Dokeos, pour simplement mettre
des supports à disposition des étudiants. On utilise aussi l’espace “Annonce” pour mettre les
informations. Dokeos est la plate-forme la plus utilisée par les enseignants de notre faculté.
En résumé pour les plates-formes, on utilise les plates-formes institutionnelles Dokeos et
Moodle, et celle qu’on a conçu.
Sites externes: Je donne un séminaire pour les étudiants qui préparent leur mémoire, et
là j’ai mis un lien sur un cours donné en ligne de l’université de Moncton au Canada sur la
méthodologie. Mais je ne pense pas que ce soit très fréquent comme stratégie. Je mets parfois
des liens vers des revues en ligne par exemple.
Suivi des activités des étudiants. Dans le cadre de Drupal, là comme on a un système
où les étudiants déposent les travaux et ensuite on les corrige, on poste des commentaires.
Ils déposent les travaux sur la plate-forme par le biais d’un blog, puis nous on ajoute des
commentaires. Et on a aussi une fonction mail sur la plate-forme. Si je veux toucher tous les
étudiants pour un cours, j’utilise l’e-mail, c’est assez pratique. Ils utilisent aussi le wiki. Comme
ils ont des deadlines, là j’utilise aussi l’agenda de Moodle.
Gérer ses propres ressources: Outils institutionnels oui, accès aux bases de données,
références bibliographiques. Pour mes fichiers je les enregistre directement sur mon poste de
travail. On a une photocopieuse qui peut numériser, donc je numérise pas mal de chose que je
mets après à disposition des étudiants.
Je n’utilise pas de Pageflakes, Netvibes, igoogle, mais je suis tout à fait ouvert à ces genres de
choses, mais à priori, je ne les utilise pas.
Outils sociaux potentiel pédagogique : Moi j’avoue que je n’utilise pas beaucoup Facebook,
je n’ai pas beaucoup de temps, actuellement, je l’utilise uniquement à des fins privées. J’ai deux
collègues que je peux contacter via Facebook, mais si je dois vraiment les contacter pour des
raisons précises, je vais utiliser l’e-mail. Concrètement, je n’utilise pas Facebook à des fins
académiques.
Cohabitation outils institutionnels / non institutionnels : La plate-forme Drupal que l’on
utilise n’est pas institutionnelle, mais je pense qu’elle a tout à fait sa place dans une plateforme plus large qui regrouperait tous les outils potentiels. Là, oui. Les étudiants utilisent
beaucoup les outils institutionnels pour s’organiser, pour réaliser leurs travaux de groupe, moi
je vois beaucoup d’informations circuler sur les forums. Par rapport à ça, je ne vois pas ce que
Facebook apporterait de plus. C’est vrai que pour l’utilisation du forum, il y a une obligation là
derrière. Il faut qu’il y ait une incitation du prof.
Slideshare / dokeos : J’avoue que je ne me suis jamais posé la question, ce n’est pas évident
de dire oui ou non. Cela romprait quand même les habitudes, c’est clair (long silence). C’est
vrai que c’est difficile de se prononcer par rapport à ça. L’avantage, c’est que cela peut amener
certaines personnes à nous contacter, cela va forcément enrichir notre réseau de collaboration.
L’inconvénient, c’est quand même une espèce de mise en danger. Je voyais dans la manière
dont mes cours évoluent, parfois, je ne suis pas assez satisfait de ce que j’ai fait, l’année
suivante, je modifie des choses. Cela voudrait dire à partir du moment où on a déposé des
choses cela reste presque à vie au vu aussi de tout le monde, alors que 5 ans plus tard on
peut ne plus être d’accord avec ça. Cela me pose un problème, parce que les gens ne vont
pas nécessairement faire attention à la date etc., d’être associé aux conceptions qu’on a eu. Je
pense qu’on évolue, on change notre vision des choses, on lit des choses qui nous renseignent
sur de nouvelles choses etc. A un moment donné, j’ai écrit des choses à une époque, que je
nierai maintenant. Ce qui me dérange un peu dans le fait de mettre ça à disposition, c’est qu’on
n’a plus la possibilité de revenir dessus, et de dire ça je ne suis pas d’accord ou cela ne reflète
plus ma conception actuelle.
“Apprentissage tout au long de vie” : C’est un combat permanent. Nous on forme les
enseignants. On est toujours un tout petit peu mal à l’aise avec l’idée qu’une fois qu’on
les a formés, ils ne vont plus faire grand chose pour évoluer dans leur carrière. Je travaille
actuellement sur un curriculum en éducation physique. On constate que plus les gens, les
enseignants vieillissent, moins ils lisent etc. Ils vont reproduire les pratiques année après
année. Et cela me pose beaucoup de problème. Je trouverai presque normal qu’on adopte
ce type de système aux enseignants. Or, actuellement à Genève on est loin du compte, pour
la réactualisation des connaissances. On n’enseigne plus en 2010 comme on enseignait en
1970. Or, il y en a qui continue, ça par exemple, ça m’embête. Moi, je pense que si les outils
interactifs peuvent contribuer à ça, pourquoi pas. Là aussi, l’enquête que j’ai réalisé montre
justement qu’il y a un effet âge : les plus jeunes vont plus sur Internet pour préparer leur cours;
il y a un problème générationnel certes, mais il n y a pas que ça. Moi, je pense qu’à un moment
donné, il faut que cela passe par une obligation.
Avis sur le Projet: Je pense c’est une bonne chose. A un moment donné, s’il y a un support
institutionnel pour l’ensemble de ces outils, je pense que cela facilitera la vie de tout le monde,
y compris ceux des étudiants. Avec un seul login, il peut aller partout c’est génial, ce sera
beaucoup plus simple.
Entretien 9: Marc, MER à la faculté de Sciences, section chimie
Marc, je suis maître d’enseignement et de recherche, directement rattaché à la faculté des
Sciences, ancien membre de la section Chimie. Mon enseignement est dans le cadre de la
section Chimie, j’enseigne en deuxième année de Bachelor.
Supports technologiques en présentiels: Le cours est placé sur Dokeos, mais on leur
distribue tout de même encore un polycopié. Comme le cours est un cours avec plusieurs
modules, sauf erreur, ils paient une certaine somme au début de l’année, et reçoivent un
polycopié pour chaque module. En plus sur Dokeos, je mets les énoncés des exercices, ainsi
que les corrigés des exercices. Je mets des petites annexes, des petits développements,
faits pendant le cours, mais qui ne sont pas directement dans le polycopié. Je leur présente
de temps en temps quelques petites vidéos, je ne les ai pas mises sur Dokeos. Ce n’est pas
important, car je pense que sans l’accompagnement des explications qui vont avec pendant
le cours, cela ne vaut pas la peine. J’utilise principalement Dokeos, mais vraiment d’une façon
classique, basique pour déposer des cours, les étudiants peuvent venir les chercher. Il n’ y a
pas d’interaction. Parallèlement, pour une petite partie, il y a quelques annexes du cours qui
sont données par PowerPoint, ou des démos avec Excel. J’utilise un logiciel de modélisation
moléculaire pour montrer deux ou trois petites animations, mais c’est juste des démonstrations,
c’est juste pour illustrer, ce n’est pas vraiment dans le cadre du cours.
Le logiciel est un ancien logiciel qu’on utilisait pour des travaux pratiques et en fait c’est une
version démo que j’aie. Ça s’appelle Hyperchem. Je l’utilise principalement pour présenter
des collisions de molécules pour illustrer le cours. C’’est une utilisation un peu détournée. J’ai
crée une petite simulation, je repasse la simulation, cela fait une petite animation mais ce ne
sont pas des dessins animés, ce sont des calculs qui sont derrière. Mais je ne rentre pas dans
le détail des calculs car ça sort du cadre du cours. Le cours est vraiment un cours de base.
Je n’ai jamais transféré de version PowerPoint ensuite cela me demanderai de maintenir une
version PowerPoint et une version Word pour générer le PDF, et cela n’apporterait pas grand
chose. J’utilise des transparents, et les retro-projecteurs, mais l’avantage des transparents
actuellement c’est que je peux prendre un stylo et écrire. J’essaye de donner des petits détails
même si le cours est bien complet, de petites anecdotes en plus.
Sources extérieurs : Non, c’est vrai je ne l’ai pas fait, c’est bête d’ailleurs. Parce j’utilise de
temps en temps d’autres sites. C’est vrai qu’une fois, il faudrait que je fasse l’effort de faire
ma petite liste et puis de la mettre. Je suis assez prudent avec ça pour une bête anecdote qui
a failli m’arriver. J’avais plusieurs liens à leur montrer. Heureusement, une fois juste avant le
cours j’avais contrôlé, malheureusement le site avait perdu son activité première. Il existait
encore, mais il montrait des choses que ne je n’aurais pas pu montrer aux étudiants. Il avait été
racheté, momentanément repris laissant des portes d’entrée à des sites qui n’avaient rien à voir
avec le cours. J’ai tapé la même URL, je pense qu’ils n’avaient pas payé à temps, l’url avait été
rachetée par un fournisseur Internet. Il n’y avait pas grand chose, mais c’était une invitation à
aller voir autre chose. Cela veut dire que sur Dokeos, il faut régulièrement contrôler les liens
pour éviter ce genre de chose. Heureusement, je n’ai pas montré ça en classe, ce serait le
désordre. Mais disons que c’est aussi ce qui m’a un peu freiné. Quand on met une URL c’est
mieux de la contrôler.
Mode de communication pour le suivi des travaux: Le cours est composé de 4 heures
d’enseignement et d’une heure de corrections d’exercice on va dire. Parce que les exercices, je
m’attends à ce qu’ils les fassent à la maison, ce qui n’est pas le cas. Je corrige de nouveau et
je les présente sur des transparents. Les corrigés sont mis juste avant le cours sur Dokeos. Ce
n’est pas vraiment des travaux dirigés. Les exercices, comme, c’est le dernier module qui est
donné à la fin du semestre, en général, ils font les exercices pendant les vacances qui suivent
Noël pour préparer les examens de février. Mais il n’y a pas d’évaluation des exercices. Ils
passent un examen de 4 heures, c’est là où l’évaluation se fait. Pour 4 semaines, je ne vois pas
l’utilité de forcer les gens à faire des exercices. Ils ont pas mal de contrôles continus à faire.
S’ils ont des questions par rapport au cours, ma porte est grandement ouverte. Ils m’envoient
aussi des e-mails. En général, suivant comment est le cours, j’arrive à aménager une petite
heure le dernier mercredi, je leur dis “cette heure-là est pour vos questions”. Je reste à leur
disposition.
Je n’utilise pas le forum de Dokeos. Avec les interactions que j’ai en direct, je ne pense pas que
cela soit utile.
Gérer ses propres ressources : Je n’utilise pas les webportail. Je ne suis pas trés igoogle,
mais j’utilise Google. Je suis très local plutôt que décentralisé. Je n’utilise pas aussi tous ces
outils bibliographiques. J’ai mis la liste bibliographique sur Dokeos.
Outils sociaux potentiels pédagogiques : Ils pourraient disposer d’un potentiel, mon
problème c’est que je me demande vraiment ce que les étudiants font avec l’ordinateur. Je
pense qu’il y a beaucoup de choses sur Facebook, ils jouent, ils profitent de leur réseau, mais
je me demande s’ils utilisent réellement ces nouvelles technologies par manque d’information.
Je pense que la plupart du temps, et moi de même, igoogle, c’est génial. Tu ouvres une page,
on a la météo, on a l’agenda, deux trois infos et cela s’arrête là si on a pas la motivation d’aller
un peu plus loin. Mais si on a pas une présentation de ce qu’on peut faire avec igoogle, on fera
jamais le pas. Je pense que j’ignore une bonne partie de ce qu’on peut faire avec igoogle.
Cohabitation entre outils institutionnels et non institutionnels : Moi, ce que je vois en
Sciences, si vous voulez que les choses bougent un peu, il faudra vraiment présenter de
façon attractive les choses et montrer tous les avantages. Les gens ne font pas spontanément
les passages, je parle des enseignants. La plupart des gens ont un horaire et un cahier des
charges trop chargés. Ils ont pas mal de choses à apprendre pour leur propre domaine, que
cela soit au niveau des soutiens informatiques ou autres du fait qu’ils n’ont pas de temps
pour ça. A moins qu’on leur montre les outils et leur faire une démonstration. Il y en a qui sont
curieux, ils vont essayer et faire le pas. Pour Dokeos, pour la section de Chimie, il y a une
personne qui a fait un grand boulot et qui a propagé ça. Un chargé de communication chez
nous et en collaboration avec le responsable technique de Dokeos, ils ont créé vraiment une
arborescence pour tous les cours de chimie, numéros de cours et tout. Et chaque fois, il a
proposé aux gens de leur mettre leur cours. Et je pense que c’est quasiment la totalité des
cours qui sont sur Internet. Il y a des choses dans tous les sens. Et vraiment s’ils n’avaient pas
l’idée d’organiser ça, les étudiants ne s’y retrouveraient pas.
Les étudiants de première année en chimie sont sensibilisés et formés à la plate-forme Dokeos.
Si une formation est prévue pour les nouveaux étudiants, je pense qu’il faut aller plus loin. Si
vous arrivez à avoir les nouveaux étudiants pendant une matinée, je pense qu’il faut inclure
une formation des outils informatiques à disposition. Comment ils peuvent lire leur e-mail,
les envoyer, comment ils peuvent rediriger leur e-mail de l’université vers une boîte privée,
pour les informations. Parce que nous, on a un gros problème, les étudiants ne sont pas tous
accessibles par e-mail. On sait qu’ils ont des boîtes aux lettres de l’uni, mais ils ne l’utilisent
jamais et ne communiquent pas leur boîte aux lettres privée. Pourquoi pas une demie journée
pour une petite formation des nouvelles technologies. Je pense que cela pourrait se faire avec
la collaboration de la Division Informatique. De ce fait, une fois pour toute les gens vont savoir
où trouver l’information.
Diffuser les présentations sur Slideshare / Dokeos. Dans mon cours, je n’ai rien que je
ne pourrai montrer sans demander de copyright. Dans le sens que je n’ai pas fait de scan,
de copies. Normalement on peut se permettre de montrer à une vingtaine d’étudiants sans
demander l’autorisation. Mais on ne pourrai pas le mettre sur le web accessible à tout le monde,
ça c’est clair. Tout ce que j’ai fait, dans le cadre de ce cours, à part cette petite vidéo, oui on
pourrait mettre un lien. Moi, cela ne me gênerais pas.
Le concept “d’apprentissage tout au long de la vie” : Pour vous donner une idée, j’ai
commencé par un doctorat en chimie organique, ensuite je suis passé en chimie chimique,
modélisation des calculs sur des molécules, ensuite, je m’occupais de plus en plus
d’informatique, j’ai travaillé pour le Décanat, j’ai travaillé pour la section en informatique,
ensuite, je suis absorbé par le Décanat. Et maintenant, je fais de la communication, je fais
de l’édition, trente milles choses. Donc, je suis un adepte de la formation continue et l'autoformation. Cela fait plus de 10 ans et à chaque fois, je change d’activité. Je ne sais pas ce
que je ferai dans les prochaines années. Tout cela pour dire qu’on ne peut pas apprendre
une chose et en rester là. C’est pourquoi le web dans le sens large est outil fantastique.
Moi j’ai la chance de participer à des réunions multimédia. Une fois, ils avait invité le TimBerners Lee, c’est un des deux créateurs du Web, c’était en 1992. C’est la première fois que
j’entendais parler du web et je trouvais cela fantastique. C’était vraiment un truc intimiste. Il y
avait un navigateur, c’était mosaïque. Et cela a commencé comme ça. Dés le début, je trouvais
cela génial. Je pense que là pour apprendre, c’est l’outil du futur, c’est un excellent outil. En
Sciences, on a de la chance d’avoir la plupart du temps des choses correctes sur le web. Si
j’étais étudiant maintenant, je ne pense pas que j’irai au cours. Je serai devant l’ordinateur et
j’apprendrai directement. Je pense que concevoir l’apprentissage actuellement sans internet
est un peu illusoire. Maintenant, c’est en plein chantier , les nouveautés vont se développer.
Je crois qu’il ne faut pas rêver, cela prend du temps avant de mettre les choses en place. Les
jeunes maintenant qui utilisent le web, ceux qui vont devenir prof vont l’utiliser encore plus.
L’apprentissage tout au long de la vie, cela prend une grande place, il faut avoir le plaisir
d’apprendre et c’est très à l’horizon. Apprendre et apprendre par soi-même et souvent en faire
bénéficier aux autres. Le vrai travail, c’est soi. On peut avoir le meilleur professeur, mais le vrai
travail pour acquérir des connaissances et être capable de savoir où aller la trouver se fait par
l’étudiant.
Avis sur le projet : Je pense que le projet est intéressant. Le conseil que je vous donne c’est
faire passer l’information et la formation. Si vous voulez que cela marche, il faudra prendre votre
bâton de pèlerin et aller discuter avec les gens, leur expliquer les outils et ce qu’on pourrait faire
avec ces outils. Il faut cibler certaines personnes, là il y a des chances qu’ils rentrent dans le
train, et aprés ils sont suivis.
Si on prend l’exemple du Web, en 1994, il y avait quelques groupes qui avaient un site web à
l’université et maintenant, je pense qu’il y a des labos qui ont un site web. Tout le monde s’y est
mis parce qu’on sait que c’est un moyen de communication. Il faut trouver quelques pionniers.
Après, il faut continuer à faire la formation. Si la personne se met sur quelque chose et après
elle se rend compte que c’est trop compliqué, si au bout d’heure, elle a l’impression d’avoir
perdu une heure, elle ne va sûrement pas continuer.
Là, je n’ai pas encore eu de contact avec les fameuses tablettes. Là par exemple, j’utilise le
retro-projecteur parce que j’ai un feutre et puis je peux effacer. Si on faisait ça directement
sur l’écran plutôt que sur la projection de PDF avec lequel je peux écrire, effacer, d’année en
année on met les transparents sur des fourres. J’efface ce que j’ai mis, je remet autre chose,
cela donne un peu de dynamique. Je peux mettre les démonstrations au tableau, mais on
montre le tableau cela coupe la projection, on baisse le tableau, la personne n’a plus d’info.
En plus, le retro-projecteur a un énorme avantage, c’est de faire face à l’étudiant. Maintenant,
si on a une tablette et qu’on peut gribouiller sur un PDF, et à la limite sauver ou ne pas sauver
les modifications, ce serait génial. Cela devient une évolution, mais encore une fois, il faut du
temps.
Entretien 10: Paul, professeur à la faculté de Théologie
Concept qui guide la formation e-learning : Le but c’est d’offrir un Bachelor à distance
qui existe depuis 1998. Avant c’était une Licence, on est passé à Bologne, c’est devenu un
Bachelor. Il est complétement distanciel, les étudiants passent l’examen sur place. Ils doivent
se déplacer mais, contrairement à d’autre formation e-learning où il y a une partie présentielle
et distancielle. Ce n’est pas le cas. Il y a une ou deux présentielle par année et puis toutes
les validations se font en présence pour les examens. Pour les dissertations, elles se font à
distance. Il y a des différents modules, c’est réparti en 19 modules ou unité, et puis chacune
de ces unités est validée. Il y a différentes choses. En général, ils reçoivent des choses à faire
toutes les deux semaines, à lire, des cours à écouter ect. Ils doivent renvoyer des exercices. Et
puis chaque deux semaines, on a un tutorat avec les assistants qui corrigent les exercices, et
puis, une fois qu’ils arrivent au bout d’un semestre, un y a un examen et on valide le module.
Supports technologiques : La plateforme qu’on utilise pour l’instant c’est Dokeos. On utilise
pas mal de chose. Il y a du HTML évidemment, les pdf qu’on expédie qu’ils doivent lire. Ils
doivent répondre à des questionnaires, il y a des bout de forum, mais on utilise peu le forum de
manière globale. Par contre, ce qu’on utilise énormément, c’est les salles virtuelles, avec les
webcam avec Switch. Grosso modo, chaque étudiant à sa webcam, moi ce que je vois quand
je l’utilise c’est que chaque étudiant peut poser des questions, ils peuvent parler, intervenir. En
général, ce qu’on fait s’il y ‘a un module où, il y a une vingtaine d’inscrits, ce qui est le cas pour
le cours d’hébreu, on fait deux tutorats par semaine, en général entre 12h et 14h une fois et
une autre fois, et puis ils viennent à l’un ou à l’autre. Et puis certains, ne viennent pas du tout
asssiter. Ils peuvent poser des questions sur la leçon concernée. Pour le tutorat, ils suivent le
cours eux mêmes, ils lisent, écoutent des petites animations. Mais pour poser des questions,
c’est pendant le tutorat.
On dépose les cours dans la plateforme Dokeos. Cela dépend beaucoup des cours. Pour
certains cours ils reçoivent uniquement des PDF, un peu le truc basique et puis ils envoient
les exercices par mail, et puis d’autres, c’est un peu plus développé, cela dépend, plus à la
limite, ce qu’on est entrain de faire maintenant, on refait complètement les cours pour les
langues, pour l’hébreu. Ils reçoivent des travaux à faire, il y a toujours des liens, c’est du
HTML assez développé. Il y a des espèces d’enregistrement de cours. On peut enregistrer
des cours complets avec les PowerPoint que se défilent. La machine enregistre votre voix, elle
synchronise avec ce qu’il y a sur l’écran. Moi j’utilise Camtasia cela nous était fourni l’université,
on a la licence, c’est légal. Ils ont acheté 12 licences, je crois pour tester. C’est assez pratique.
Il y a deux solutions pour l’utiliser: soit vous vous lancez l’enregistrement, il synchronise avec ce
que vous dites et vous le diffuser. C’est vachement utile, ça on l’utilise dans certains cas. Moi, je
l’utilise pour fabriquer de petits trucs. Par exemple, ils ont un texte à lire, à un certain moment,
ils ont des exercices à faire, ils vont vers la correction des exercices. Le logiciel nous permet
de fabriquer de petites animations, et puis des fois, on enregistre un cours. On utilisait aussi un
logiciel avec la synchronisation du diapo.
On a aussi essayé un logiciel qui n’est pas mal, c’est ankirs.net. Mais ce n’est pas un outil
institutionnel, c’est l’assistant qui l’a développé. Ce qui se passe, c’est que l’étudiant télécharge
le vocabulaire, il a le mot, après on peut choisir les options (je le sais bien, me le remettre dans
8 jours, etc). Mon assistant a mis mon vocabulaire de base dans le logiciel.
Outils non institutionnels : Je n’utilise pas des outils non institutionnels tels que Facebook,
Twitter ou autre. Les étudiants utilisent plus les classes virtuelles qui s’appelle Adobe Connect.
ça on l’utilise massivement.
Sources extérieures : On met assez classiquement. Dans certain cas, on met les liens. Les
étudiants déposent les travaux qui sont visibles pour tous et puis l’assistant les corrigent. On
utilise Word avec l’outil corrigé, après, elle fait une petite synthèse.
Mode de communication pour le suivi des activités des étudiants : Parfois, on a des
annonces, on utilise l’annonce sinon on leur envoie un mail. De temps en temps, l’ étudiant peut
communiquer avec nous en nous envoyant un e-mail s’il a des questions, mais on préfère dire
à l’étudiant d’aller dans la salle virtuelle et poser ses questions. Sans cela, l’assistant ne fera
que ça. Si elle était à disposition en permanence, elle recevrait tout le temps des e-mails. On a
plutôt tendance à utiliser cette classe virtuelle, et puis ils savent à quelle heure ils peuvent venir
poser des questions. L’avantage du forum, c’est que c’est asynchrone, mais on l’utilise peu ce
forum.
Gérer vos ressources : Mes bookmarks, c’est assez ancien mode, je dirai. Je n’ai pas de
système très particulier de gestion. J’ai mes bookmarks sur mes navigateurs, quand je prépare
un cours, je mets sur un document Word et puis voilà. Mais, je ne gère pas mes ressources de
manière très moderne on peut dire. Je n’utilise pas les webportails comme Netvibes, pas les
outils bibliographiques tels que Delicious, Zotero, ezc. Je ne vous le cache pas, je ne sais pas
ce que c’est.
Cohabitation entre les outils instutionnels et non institutionnels : Moi, je suis assez
réticent à l’utilisation de Facebook pour des raisons professionnelles. En fait, je trouve que c’est
délicat de mélanger des outils qui sont destinés à la privée avec, disons que c’est une question
de réseau professionnel. Moi, j’ai un réseau professionnel que j’entretiens, mais en général
par e-mail, par téléphone, je n’ai pas un style LinkedIn, etc. Je suis d’accord d’avoir un réseau
qui ne soit pas de type Facebook, mais un réseau professionnel. Disons que Facebook est un
exemple qui est un peu délicat.
Mais disons que ce n’est pas souhaitable de mélanger ce qui est de l’ordre de la vie privée, où
les gens vous racontent qu’ils sont en Thaïlande, qu’ils sont entrain de boire un verre. Je trouve
que c’est pas de l’ordre du professionnel. Par contre de disposer d’un outil de type QuickPlace
serait génial. D’ailleurs, QuickPlace est utilisable, on gère tout avec ça. Pour la collaboration à
l’université des outils collaboratifs sont utiles.
Potentiels pédagogiques des réseaux sociaux : Probablement, mais je suis réticent, je n’ai
pas de position. Ca offre pas mal d’opportunités. Je trouve franchement que si on a ce genre
d’outils à installer, c’est encore pire qu’avec le mail. Je ne vous le cache pas moi avec avec le
e-mail, je débranche le fait de le connecter automatiquement parce que quand je travaille, moi
je lis des choses, j’écris et si toutes les 3 minutes ce machin sonne cela me donne envie de
regarder et puis je suis tout le temps entrain de regarder, je trouve que ce n’est pas efficace.
Donc, avec Facebook, je trouve qu’on exagère encore ce genre de problème , d’une machine
qui est censée être à usage professionnel disons, nous aider dans notre travail, sera quelque
chose dans notre travail, car on sera tout le temps entrain de se demander ce que fait l’autre.
L’outil est séduisant, ce mélange qu’on en fait entre vie privée et vie professionnel me pose
problème. Si vous avez votre compte Facebook, tout le monde veut être votre ami, cela va
mélanger, si j’accepte d’être ami avec un étudiant d’avoir accès à sa vie privée qui ne me
regarde pas et la mienne ne le regarde pas. Et moi ça me gêne. Pourquoi l’outil Faceboook
marche, c’est parce que c’est privée, parce si vous faites comme moi vous ne le regardez pas,
si je suis ami avec mes étudiants, je pense pas qu’ils attendent à ce que je leur mette des cours
d’hébreu sur Facebook.
Diffuser vos présentations sur Slideshare / Dokeos: Pour l’instant, on reste à Dokeos. Mais
on a une philosophie de développement que fait que si l’outil nous convaint, on sera tout a fait
prêt à changer. Pour le moment Dokeos répond à nos besoins. On n’a pas un besoin pressant.
Notre système de e-learning se veut très novateur dès qu’on trouve de nouveaux outils qui
nous interèsse on les intègre autant qu’on peut, mais on le fait toujours de manière simple, on
fait un essai dans un cours et , si ça marche, on est content , on va en parler aux collègues,
parce qu’il est utile, on va mieux être prêt à le vendre. Et le changement de plateforme radicale
ce suppose une politique institionnelle. Si on change, il faudrait vraiment être convaincu, pour
l’instant on reste à Dokeos.
Concept “d’apprentissage tout au long de la vie” : Vous entendez par la comment on
va intégrer la formation continue? Pour moi c’est essentiel même dans nos disciplines. La
théologie n’est pas une science figée, il y a un besoin de la formation continue. On fait de
la formation continue, mais pas à distance, on va essayer de développer cet aspect. Il y a
aussi la question des étudiants qui arrivent, qui commencent, qui ont un bagage qui n’est pas
nécessairement un bagage standard. On essaye de favoriser la validation des acquis par les
systèmes des équivalences, ça c’est à la rentrée. Et pour la sortie, c’est la formation continue
que devrait jouer ce rôle. On devrait servir de relais, mais pour cela on est pas encore à la
pointe, pour la formation continue surtout pour la distance. Ce qui serait intéressant, c’est que
nos étudiants une fois qu’ils sortent, d’arriver à garder des contacts. Et puis des gens qui sont
devenus des professionnels viennent sur nos sites web. Et puis, je crois même pour la politique
globale de l’université, parce que nous, on voit très bien qu’on perd contact avec des gens
qui sont devenus des professionnels, qui sont probablement très attachés à l’université de
Genève, et on a pas de contact, je trouve cela dommage. C’est un tout peu triste que les alumni
deviennent payants, parce que cela n’aide pas dans le contact.

Documents pareils