Décorateur
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Décorateur
11 24 heures | Vendredi 3 février 2012 Formation Décorateur rime avec polyvalence En collaboration avec le Centre patronal et la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie Formation Au micro En apprentissage dual: 4 ans, 4 jours dans une entreprise, 1 jour de cours au Centre d’enseignement professionnel de Vevey (CEPV). Steve Dumas, 26 ans Conditions d’admission: 15 ans révolus, scolarité obligatoire achevée. Titre obtenu: CFC de décorateur(trice) d’intérieur avec mention de la spécialisation. Plus: Une spécialisation est à choisir parmi: rembourrage, revêtement de sol, montage, rideaux, sellerie et papiers peints. Possibilité d’obtenir une maturité professionnelle qui donne l’accès à une HES. Possibilité de passer un brevet fédéral de décorateur d’intérieur/conseiller en aménagement intérieur/créateur de textiles intérieurs, un diplôme fédéral de décorateur d’intérieur ainsi qu’un diplôme de designer ES Visual Merchandiser. Débouchés Quelques années d’expérience professionnelle dans une maison de décoration, d’ameublement ou une entreprise spécialisée en revêtement permettront aux décorateurs d’accéder à des postes de chef d’atelier ou chef d’équipe. En complétant une formation commerciale, ils pourront ouvrir leur atelier, éventuellement en association avec des professionnels complémentaires, architectes, menuisiers, courtepointiers, ébénistes, peintres. Steve Dumas: «On ne travaille quasi jamais sur les dossiers – sauf à refaire le crin.» CAMILLE BOZONNET Les décorateurs d’intérieur sont des artisans talentueux qui alternent l’ancien et le moderne avec bonheur I l a réalisé deux voltaires en toile de Jouy composée de motifs d’amoureux. «Le plus délicat était de centrer le même motif sur les deux assises, et donc de couper le tissu au bon endroit, confie dans un sourire Steve Dumas, en quatrième année d’apprentissage chez Emery SA, à Etoy. J’ai parfois peur de me tromper. Cela m’est arrivé une fois… sur un fauteuil en zèbre. J’ai inversé le sens du tissu. Normalement, le poil doit descendre…» Spécialisé dans le rembourrage, Steve restaure tous types de sièges, fauteuils et canapés, à l’ancienne, en suivant une dizaine d’opérations: montage des ressorts, guindage des ficelles sur les ressorts pour structurer la forme de l’assise, pose d’une toile forte puis de rangées de ficelle tous les 10 cm afin d’y insérer le crin de coco ou de cheval, tension de la toile à garnir pour établir la forme définitive de l’assise, fixation du bourrelet à l’aiguille, pose d’une mince couche de crin, puis de la toile blanche, puis d’une fine pellicule de ouate, et enfin du tissu de couverture. La réfection d’un siège peut lui prendre ainsi une journée de travail. La version moderne, avec treillage en toile de jute, mousse et bourrelet de plastique, est plus rapide. En dehors de sa spécialité, Steve peut confectionner des coussins, se rendre chez le client pour poser des rideaux, plus rarement des tentures murales ou des moquettes. Ce qu’il préfère? «La modernisation de sièges classiques. Comme la paire de fauteuils crapaud recouverts de tissu or brillant, les bois patinés associés au violet, le retour du velours dans des teintes tendance!» Camille Bozonnet Le moment que je préfère: La pose du tissu de couverture. C’est joli, varié, propre à faire. Le tissu est d’abord pointé avec des épingles pour être sûr que les motifs, s’il y en a, soient centrés. Le moment que j’aime le moins: La mise en crin après avoir tendu la toile forte. J’ai toujours tendance à en mettre trop. Il faut lacer le crin, soit mélanger les fibres, puis en placer deux ou trois poignées par rangée de 10 cm de large. Ça peut être très long pour un canapé. Pour faire ce métier, il faut… être manuel, bon en couture et rapide en maths, notamment pour faire le plan de coupe afin de bien calculer le métrage de tissu nécessaire et ne pas gaspiller. Ma plus grande surprise: Je n’en ai pas eu, je m’étais renseigné avant. Et mon père avait suivi cette formation étant jeune. Comment je me vois dans cinq ans: Je me vois continuer dans cette voie mais a priori sans monter mon entreprise. Le secteur est très concurrentiel. Vrai ou faux Les gens s’imaginent qu’on fait de la déco. Faux. Nous ne sommes ni des architectes ni des dessinateurs. Le client décide, on peut le conseiller, mais on est surtout là pour réaliser, livrer et poser. Le travail est essentiellement manuel. C’est un métier de filles. Faux. Les volées sont équilibrées. Mais, en cours, en tout cas, elles sont plus soigneuses et plus rapides. Les métiers du domaine: Garnisseur(euse) de meubles; courtepointier(ère); dessinateur(trice) en architecture d’intérieur; poseur(euse) de revêtement de sol; sellier(ère); décorateur(trice) de théâtre. En chiffres: Premier salaire, 3731 fr. mensuels selon la convention collective et la spécialisation choisie. Places vacantes sur le marché: une douzaine pour la Suisse romande, deux pour le canton de Vaud chaque année. Pour en savoir plus: Association suisse des maisons d’aménagement intérieur et des selliers, www.interieursuisse.ch - Romandie Formation, www.romandieformation.ch - Orientation scolaire et professionnelle vaudoise (OCOSP), www.orientation.vd.ch - CEPV, www.cepv.ch. Conseil: Faire des stages pour étudier les différentes spécialisations afin de se rendre compte qu’il ne s’agit pas de dessiner ni de consulter des catalogues, mais de s’engager dans un métier manuel.