279 P56-60-HARRY HAMMOND

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279 P56-60-HARRY HAMMOND
HARRY HAMMOND
Suite à la présentation d’un des livres musicaux les plus beaux qui
soient, « Halfway To Paradise - The Birth Of British Rock » (JBM
N°270), il est temps de découvrir l’auteur de tous ces clichés, commentés par Alwyn Turner : le légendaire photographe Harry Hammond, décédé malheureusement le 4 février 2009. Une critique ne
suffisant pas à rendre justice à un si grand personnage et à son
œuvre, Christian Nauwelaers y revient pour un examen plus approfondi de la vie de ce grand monsieur, et de l’incroyable patrimoine
qu’il laisse. Merci au très vénérable et réputé Victoria & Albert Museum de Londres de valoriser ces archives sensationnelles, pour le plus grand plaisir des amoureux
de rock’n’roll, et aussi de jazz et de
la variété anglaise et américaine ; ceci pour n’évoquer que son
aspect strictement musical, qui
reste prédominant, et de loin,
dans son patrimoine.
LE RÊVE EN
NOIR & BLANC
Buddy Holly en 1958
pour la télévision.
C
’est le 18 juillet 1920 que naît Harold Richard
Hammond à Londres, dans l’East End. Il
quitte l’école à 14 ans, pour devenir apprenti
au London Art Service, dans Fleet Street, la rue
de la presse. Dans ce qu’on n’appelle pas encore
un atelier graphique, le jeune photographe rencontre sa toute première (future) célébrité, venue
vendre ses traits de séducteur pour une publicité
qui symbolise toute une époque, voire deux ou
trois décennies successives : Brylcreem ! Le modèle encore inconnu est Errol Flynn. En 1938,
Hammond intègre le prestigieux studio Bassano
où il immortalise des gens comme Noel Coward
(une star de l’écran et de la scène), et le mythique
écrivain HG Wells. Quant aux mannequins qui défilent devant son objectif, il se voit parfois obligé
de recouvrir leurs arguments jugés excessifs ou
impudiques avec du chiffon blanc. Les swinging
sixties sont encore loin !
DE LA GUERRE AUX STARS
Pendant la guerre, Harry se rapproche quelque
peu des étoiles, en travaillant pour la RAF (Royal
Air Force). Ce qui le pousse à prendre son envol,
et à fréquenter les stars de la musique, notamment du jazz. Il devient indépendant, en ayant
constaté que la demande du public s’éloigne de
l’aristocratie, pour se focaliser sur le show-business et les stars de la musique. 1952 est une
année cruciale pour lui, alors que le promoteur
Maurice Kinn réactive le défunt Musical Express,
pour en faire le New Musical Express, le principal
(mais pas unique) pourvoyeur du travail de Harry
Hammond. Ce dernier s’intéresse fort aux musiciens qui accompagnent déjà les défilés de
mode. Il hante les clubs de jazz, notamment à
Denmark Street. Et les photos du jeune reporter
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Eddie Cochran à Wembley le 21 février
1960 au concert de l’hebdomadaire New
Musical Express, avec Brian Bennett
(futur Shadows) à la batterie.