MEP Info 8-2 Fr

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MEP Info 8-2 Fr
INFOMUSA
La Revue Internationale sur Bananiers et Plantains
Vol. 8 N° 2
Décembre 1999
DANS CE NUMÉRO
Suspensions cellulaires
morphogènes et
régénérerations des plants
par embryogenèse
somatique
Méthode rapide pour le
diagnostic de M. musicola
et M. fijiensis
Arachis pentoi : un hôte
pour les nématodes ?
Techniques
d’assainissement
du matériel végétal
en Ouganda
Performance
agronomique de six
hybrides de Musa de l’IITA
au Cameroun
Evaluation de bananiers
pour des créneaux
commerciaux en Floride
Les variétés de Musa
au Pérou
Les bananiers d’altitude
en Colombie
Comparaison
agronomique entre
différents matériels
de plantation
de Dominico Hartón
Impact de la défoliation
sur la répartition
des éléments minéraux
d’un régime de Dominico
Hartón
Recherches sur
les nématodes à l’INSA,
Viêt-nam
Réunions, séminaires
Livres etc.
Annonces
Nouvelles de l’INIBAP
Nouvelles des Musa
Nouvelles de PROMUSA
CTA
INFOMUSA est publié avec le
soutien du Centre Technique
de Coopération Agricole
et Rurale (CTA)
La mission de l’INIBAP est d’accroître de façon durable la productivité des bananiers et des
bananiers plantain cultivés sur de petites exploitations pour la consommation locale et pour
les marchés d’exportation.
Le programme de l’INIBAP a quatre objectifs principaux :
INFOMUSA
La Revue Internationale sur Bananiers et Plantains
Vol. 8 N° 2
Décembre 1999
DANS CE NUMÉRO
Suspensions cellulaires
morphogènes et
régénérerations des plants
par embryogenèse
somatique
Méthode rapide pour le
diagnostic de M. musicola
et M. fijiensis
Arachis pentoi : un hôte
pour les nématodes ?
Techniques
d’assainissement
du matériel végétal
en Ouganda
Performance
agronomique de six
hybrides de Musa de l’IITA
au Cameroun
Evaluation de bananiers
pour des créneaux
commerciaux en Floride
Les variétés de Musa
au Pérou
Les bananiers d’altitude
en Colombie
Comparaison
agronomique entre
différents matériels
de plantation
de Dominico Hartón
Impact de la défoliation
sur la répartition
des éléments minéraux
d’un régime de Dominico
Hartón
Recherches sur
les nématodes à l’INSA,
Viêt-nam
Réunions, séminaires
Livres etc.
Annonces
Nouvelles de l’INIBAP
Nouvelles des Musa
Nouvelles de PROMUSA
• organiser et coordonner un effort global de recherche sur la banane et la banane plantain visant au développement, à l’évaluation et à la dissémination de matériel génétique de Musa
amélioré ainsi qu’à la conservation et à l’utilisation de la diversité génétique des Musa ;
• promouvoir et renforcer la collaboration et le partenariat en matière de recherche sur les
bananiers au niveau national, régional et international ;
• renforcer la capacité des Systèmes nationaux de recherche agricole à conduire des recherches sur la banane et la banane plantain ;
• coordonner, faciliter et appuyer la production, la collecte et l’échange d’information et de
documentation sur la banane et la banane plantain.
Depuis mai 1994, l’INIBAP est un programme de l’Institut international des ressources phytogénétiques (IPGRI).
CTA
INFOMUSA est publié avec le
soutien du Centre Technique
de Coopération Agricole
et Rurale (CTA)
Vol. 8, N° 2
Photo de couverture :
Marché rural de bananes plantain en
Colombie (T. Lescot, CIRAD-FLHOR).
Editeur :
Réseau international pour l’amélioration de
la banane et de la banane plantain
(INIBAP)
Rédacteur en chef :
Claudine Picq
Comité de Rédaction :
Emile Frison, Jean-Vincent Escalant,
Gisella Orjeda, Suzanne Sharrock
Imprimé en France
ISSN 1023-0068
Rédaction :
INFOMUSA, INIBAP,
Parc Scientifique Agropolis II,
34397 Montpellier Cedex 5, France.
Téléphone : + 33-(0)4 67 61 13 02 ;
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L’abonnement est gratuit pour les pays en
développement. Les lecteurs sont invités à
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les textes publiés pour des raisons de clarté
et de concision. INFOMUSA ne peut s’engager à répondre à toutes les lettres reçues,
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magazine est autorisée, à condition d’en spécifier l’origine.
INFOMUSA est également publié en anglais
et en espagnol.
Changement d’adresse :
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possible six semaines de préavis, afin d’éviter
toute interruption de réception de la revue.
Les opinions émises dans les articles n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent
pas nécessairement le point de vue de
l’INIBAP.
2
Vol. 8, N° 2
INFOMUSA
SOMMAIRE
Difficultés rencontrées pour établir et maintenir des suspensions
cellulaires morphogènes de bananier et pour régénérer
des plants par embryogenèse somatique ........................................................ 3
Méthode rapide pour le diagnostic de Mycosphaerella musicola Leach et
M. fijiensis Morelet, agents pathogènes responsables des cercoporioses
jaune et noire .................................................................................................... 7
L’arachide sauvage Arachis pentoi : un hôte pour les nématodes
gallicoles et les nématodes réniformes ? ........................................................ 9
Diffusion et adaptation de techniques pour assainir le matériel
végétal en Ouganda ........................................................................................ 11
Performance agronomique de six hybrides de Musa de l’IITA dans
les conditions agroécologiques de Mbalmayo (Cameroun) .......................... 13
Evaluation de bananiers pour des créneaux commerciaux
en Floride subtropicale .................................................................................... 15
Les variétés de Musa au Pérou : classification, utilisations, potentiel
et contraintes de production .......................................................................... 19
Les bananiers d’altitude en Colombie ................................................................ 26
Comparaison agronomique entre différents matériels
de plantation pour le bananier plantain Dominico Hartón
(Musa sp. AAB) ................................................................................................ 28
Impact de la défoliation sur la répartition des éléments minéraux
d’un régime de bananes du clone Dominico Hartón
(Musa AAB Simmonds) .................................................................................... 30
Recherches sur les nématodes à l’Institut national des sciences
agricoles (INSA) du Viêt-nam .......................................................................... 33
Réunions, séminaires ............................................................................................ 33
Livres etc. .............................................................................................................. 40
Annonces .............................................................................................................. 42
Nouvelles de l’INIBAP ............................................................................................ 42
Nouvelles des Musa .............................................................................................. 48
Nouvelles de PROMUSA ................................................................................ I à XVI
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Amélioration
Analyse des techniques cellulaires
Difficultés rencontrées pour établir et maintenir
des suspensions cellulaires morphogènes
de bananier et pour régénérer des plants
par embryogenèse somatique
H. Schoofs, B. Panis, H. Strosse,
A. Mayo Mosqueda, J. Lopez Torres,
N. Roux, J. Dolezel et R. Swennen
es bananes et bananes plantain (nous
utiliserons ci-après les termes génériques « bananiers » et « bananes »)
sont une denrée alimentaire de base pour au
moins 400 millions d’habitants de la planète.
Sur plus de 80 millions de tonnes produites
chaque année (Sharrock et Frison 1998, FAO
1999), environ 10 % sont exportés, servant de
dessert à plusieurs millions d’individus supplémentaires. Un certain nombre de pays en
développement dépendent de ces exportations pour se procurer des devises. Mais en
dépit de ce rôle crucial, et malgré le fait que
la banane se classe au quatrième rang des
productions alimentaires dans le monde
(après le riz, le lait et le blé), elle est, de
toutes les grandes denrées, celle à laquelle
on a consacré le moins de recherches à ce
jour. Cela s’explique en partie par la biologie
de cette plante. En effet, la plupart des cultivars indigènes comestibles sont des triploïdes stériles qui ont un cycle de vie allant
d’un à trois ans. Dans ces conditions, les programmes d’hybridation ont de grandes difficultés à aboutir à des résultats. Cependant,
la diffusion d’affections fongiques et virales
telles que la fusariose, la cercosporiose noire,
le virus du bunchy top du bananier (BBTV) et
le virus de la mosaïque en tirets (BSV), qui
ont des effets dévastateurs sur la production
et sur les échanges de matériel génétique, a
suscité un regain d’intérêt pour la recherche
bananière. L’évolution rapide des techniques
moléculaires, qui permettent aujourd’hui
d’isoler des gènes de résistance dans le pool
génétique du bananier ou dans un pool étranger et de les intégrer dans le génome de cultivars indigènes sensibles, nous rapprochent
de la possibilité d’obtenir des plants résistants/tolérants aux maladies. Pour ce faire, il
importe de disposer d’un protocole de transformation et de régénération qui soit à la fois
rapide, efficace et largement applicable.
Dans les premiers stades de la manipulation du génome du bananier, les équipes de
chercheurs ont utilisé soit des méristèmes de
bananier (May et al. 1995), soit des cellules
embryogènes ou des protoplastes (Sági et al.
1995a, 1995b, Swennen et al. 1998). Toutefois, la production de transformants chimériques semble s’opposer à une large applica-
L
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
tion de la technique de May et de ses collaborateurs, qui aurait pu sinon être très intéressante. Des méristèmes en culture in vitro, facilement disponibles, étaient blessés par
bombardement de microparticules, puis cultivés en association avec Agrobacterium tumefaciens. A notre connaissance, toutes les
équipes de chercheurs qui obtiennent des résultats dans le domaine de la transformation,
même si elles se servent d’Agrobacterium
(Pérez Hernández et al. 1998, 1999a, 1999b,
Moy et al. 1999), ont actuellement recours à
des cellules/tissus embryogènes. Les suspensions cellulaires embryogènes de bananier de
bonne qualité ont un potentiel de régénération élevé et ont pour avantage de permettre
la régénération de plants d’origine unicellulaire (Grapin et al. 1996).
Il existe actuellement trois procédures
principales pour l’embryogenèse somatique
chez le bananier. Toutes trois se servent de
tissus végétatifs tels que des fragments de
rhizome et des bases de feuille (Novak et al.
1989, Ganapathi et Higgs 1999), des cultures
de méristèmes proliférantes (Dhed’a et al.
1991, Dhed’a 1992, Schoofs 1997, Schoofs et
al. 1998) et des fleurs mâles ou femelles immatures (Escalant et al. 1994, Grapin et al.
1998). Mais bien que des suspensions cellulaires embryogènes aient été obtenues pour
la plupart des groupes génomiques du bananier et qu’on ait réussi à régénérer des
plants à partir de ces suspensions (Dhed’a et
al. 1991, Schoofs et al. 1998, Grapin et al.
1996, 1998, Côte et al. 1996), on ne saurait
dire que la production de suspensions cellulaires embryogènes à partir de cultures de
méristèmes ou de fleurs immatures est parfaitement maîtrisée et que tous les problèmes ont été résolus.
Nous examinerons ci-après les principales
difficultés rencontrées pour établir et maintenir des suspensions cellulaires morphogènes et pour régénérer des plants par embryogenèse somatique. Nous ferons ressortir
les lacunes existant dans nos connaissances
et les aspects nécessitant des recherches.
Discussion
Disponibilité d’explants
La méthode utilisant des cultures de méristèmes proliférantes (« scalps ») comme explants est la seule qui nécessite une longue
phase préparatoire. Les fleurs mâles ou femelles immatures peuvent être prélevées di-
rectement sur des plants de bananiers en
fleur. Cela implique d’avoir accès à des
champs et de pouvoir inoculer les explants
immédiatement. Plusieurs auteurs ont signalé que la réponse embryogène des fleurs
mâles diminue rapidement après la récolte
et qu’elle dépend également de la saison
dans laquelle les fleurs sont prélevées (Escalant et al. 1994, Grapin 1995, Côte, Sandoval,
Mayo Mosqueda, communication personnelle). En outre, l’excision des explants, qui
doit se faire sous stéréomicroscope, est une
opération exigeant beaucoup de travail. A
cela s’ajoute un inconvénient majeur : la plupart des plantains n’ont pas de bourgeon
mâle, et donc pas de fleurs immatures. Grapin et al. (1998) ont récemment signalé
qu’ils avaient utilisé, à la place, des fleurs femelles. Cependant, cela signifie qu’on perd
le régime, et il serait donc difficile de généraliser cette méthode.
Théoriquement, on peut obtenir à partir de
n’importe quel cultivar indigène des cultures
de méristèmes proliférantes d’une qualité qui
permette de préparer des explants (Dhed’a et
al. 1991). La période de culture in vitro nécessaire pour obtenir un massif comportant
un grand nombre de petits méristèmes
blancs varie de quelques mois à plus d’un an.
Chez des bananiers à cuire comme
« Bluggoe » (ABB), on peut facilement obtenir un grand nombre d’explants sur le milieu
de prolifération standard (milieu p5 avec
10 µm de BA). Chez d’autres types tels que
les bananiers dessert AAA et les bananiers
d’altitude, il faut plusieurs cultures successives sur un milieu enrichi en cytokinine (milieu p4 avec 100 µm de BA) pour obtenir la
même qualité de matériel de départ (Schoofs
et al. 1998). On a constaté que le nombre minimum de cycles de culture sur milieu p4 nécessaire pour rompre la dominance apicale
in vitro est en corrélation avec le pourcentage de jeux chromosomiques B dans le génome : plus ce dernier est élevé, plus le taux
de prolifération in vitro initial est important
(figure 1).
On a observé qu’une partie des cultures de
méristèmes in vitro contient des bactéries.
La préparation de ces explants demandant
déjà beaucoup de temps, il est souhaitable de
cribler les cultures dès le départ, puis à intervalles réguliers, pour détecter une éventuelle contamination interne. En analysant
des isolats, on a identifié Bacillus sp. Gram
positif formant des endospores et Mycobacte3
rium sp. à croissance lente (Van den houwe
et al. 1998, 1999).
Faiblesse et variabilité
de la réponse embryogène
Alors que seule la méthode utilisant des méristèmes proliférants nécessite une longue
préparation des explants, tous les problèmes
et inconvénients exposés ci-après concernent
l’ensemble des méthodes disponibles. Le bananier, étant une plante extrêmement récalcitrante à l’embryogenèse, ne donne la plupart du temps qu’une réponse extrêmement
faible (< 1 %). Ainsi, la réponse embryogène
des fleurs mâles de Grande Naine, même
lorsqu’elles sont prélevées dans la bonne saison, n’a jamais dépassé 5 % (Escalant et al.
1994). Chez d’autres cultivars indigènes,
dans des conditions non optimales, la réponse est souvent inférieure à 1 %. On a
réussi à obtenir, à partir de cultures de méristèmes proliférantes, des réponses embryogènes de plus de 30 % (des explants) chez
quelques types de plantains et bananiers à
cuire (Schoofs 1997). En revanche, la réponse des types Cavendish et des bananiers
d’altitude est extrêmement variable et demeure généralement inférieure à 1 %. Non
seulement la réponse embryogène dépend du
génotype et du cultivar, mais différents
clones peuvent se comporter de manière totalement différente et il n’est pas rare qu’on
rencontre une grande variabilité d’une expérimentation à une autre.
Les agrégats embryogènes qui sont ainsi
produits se révèlent souvent très hétérogènes. De ce fait, seule une très petite fraction peut être transférée en milieu liquide.
Seuls les embryons somatiques encore peu
développés et les amas cellulaires embryogènes non organisés aboutiront à l’établissement d’une suspension cellulaire embryogène. Celle-ci se présente sous la forme d’un
agrégat blanc jaunâtre de nature friable
(Schoofs et al. 1998). Un agrégat idéal peut
rapidement perdre sa structure et se transformer en un agrégat hétérogène ou compact,
du fait d’une évolution rapide des embryons
somatiques situés à sa périphérie. Il faut
donc observer attentivement et fréquemment
les agrégats qui se sont formés. Selon le cultivar, ils se forment en général après une période d’incubation de trois à huit mois.
Souvent, les agrégats sont trop petits
(< 0,5 cm de diamètre) pour qu’on puisse les
transférer en milieu liquide. En les transférant sur un milieu d’induction semi-solide
frais, on peut stimuler la prolifération des tissus embryogènes, mais leur évolution ultérieure est la plupart du temps imprévisible et
l’on peut rarement les maintenir ainsi pendant plus de six mois.
Peu de cals/agrégats produisent
une bonne suspension cellulaire
Tous les bons agrégats ne donnent pas une
bonne suspension cellulaire embryogène.
Parmi les cals dérivés de fleurs mâles qui
80
80
60
60
40
40
20
20
0
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1
2
3
4
5
6
7
H
M
L
8
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0
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2
3
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9
Groupe 1 : ≥ 66 % B
Groupe 2 : 50 % B
80
80
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60
40
40
20
20
6
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H
M
L
8
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0
1
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5
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H
M
L
8
Groupe 3 : 33 % B
Dominance apicale in vitro : L = faible,
M = moyenne et H = élevée.
Z : fréquence
Y : cycles de culture
sur milieu p4
X : dominance apicale in vitro
4
4
0
1
2
3
9
4
5
6
7
H
M
L
8
Groupe 4 : 0 % B
Figure 1. Nombre de cycles de culture
sur milieu p4 nécessaires pour obtenir
une prolifération adéquate,
en fonction de la dominance apicale
in vitro chez différents groupes
(définis selon le pourcentage de jeux
chromosomiques B dans le génome).
Les données sont indiquées sous forme
de fréquences.
9
sont de bonne qualité, la proportion de ceux
qui produisent une suspension cellulaire utilisable se situe entre un sur trois et un sur
cinq (Côte, communication personnelle).
Chez les agrégats dérivés de méristèmes proliférants, elle se situe entre un sur deux et un
sur cinq. Engler (communication personnelle, 1998) indique que sur un millier d’explants floraux initiaux, il n’y en a qu’un qui
donne une suspension cellulaire pouvant être
utilisée dans un programme de transformation génétique.
Etant donné la quantité extrêmement
faible de matériel embryogène de bonne qualité qui est disponible, ainsi que la grande variabilité de la réponse, il s’avère difficile
d’optimiser les conditions de culture et la
composition du milieu. Il est généralement
admis que de jeunes suspensions de bananier
ont besoin d’une très haute densité initiale
d’inoculum et d’un rafraîchissement fréquent
du milieu de maintenance (tous les trois à
sept jours) pendant les premiers mois.
Maintenance des suspensions cellulaires
embryogènes
Les cellules individuelles qui se libèrent des
agrégats cellulaires embryogènes et des cals
nodulaires se différencient rapidement, ce
qui entraîne leur dégénérescence et leur oxydation. Il convient de les enlever, si possible
à chaque repiquage, car ces cellules tendent
à induire une différenciation générale des
cellules et des tissus. Il faut aussi enlever les
très gros agrégats et les embryons somatiques les plus développés, car ceux-ci tendent à accumuler de l’amidon dans leurs cellules externes. Ces embryons avortés se
mettent alors à produire des quantités importantes de polyphénols.
En général, trois mois après leur transfert
en milieu liquide, les agrégats embryogènes
commencent à croître et à se multiplier dans
la suspension (Schoofs, Côte, résultats non
publiés). Jusqu’à ce stade, la qualité et l’aspect de la suspension sont très variables. Il
est essentiel de manipuler adéquatement ces
jeunes suspensions pour obtenir des suspensions embryogènes homogènes ; mais pour
l’instant, cela semble surtout dépendre du
« Fingerspitzengefühl » du chercheur. Au
bout d’environ six mois, les suspensions cellulaires de bonne qualité, tout en demeurant
d’aspect hétérogène, se composeront principalement d’amas cellulaires embryogènes. A
ce stade, on peut tester la capacité de régénération de la suspension.
Temps et travail requis
Comme nous l’avons vu plus haut, une longue
phase préparatoire est indispensable pour
certains cultivars indigènes quand on se sert
de méristèmes proliférants comme explants.
Cette période peut aller jusqu’à un an. On obtient des agrégats/cals embryogènes avec les
deux types d’explants (méristèmes proliférants et fleurs mâles ou femelles immatures)
au bout d’une période d’incubation de trois à
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Régénération et pureté génétique
La régénération de plants à partir de suspensions cellulaires de bananier ne pose pas
réellement de problèmes lorsque la qualité
de la suspension est bonne. Les suspensions
qui ont une grande capacité de régénération
produisent 104 à 105 embryons somatiques
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
1,4
1,3
1,2
log 10 (SCV%)
huit mois. Après transfert en milieu liquide,
environ six mois doivent encore s’écouler
avant qu’on ait une idée précise de la qualité
de la suspension. Cela signifie qu’une période
totale de neuf à 26 mois est nécessaire pour
établir une suspension. A cela, il faut ajouter
encore trois à six mois pour disposer de suffisamment de matériel cellulaire et pour que
la suspension se prête à des applications.
Si l’initiation de suspensions cellulaires de
bananier demande du temps, leur maintenance exige beaucoup de travail. En effet, il
est difficile de les préserver des contaminations bactériennes. Les suspensions sont souvent contaminées dans les deux années qui
suivent leur établissement. Elles deviennent
alors inutilisables pour des applications
telles que la transformation. Il importe donc
de procéder rapidement à la cryoconservation des suspensions qui sont de bonne qualité, d’autant plus que les risques de variation
somaclonale augmentent avec le temps.
Panis et al. (1990, 1992) ont élaboré un protocole permettant de stocker les suspensions
cellulaires embryogènes de bananier, mais ce
protocole n’est pas valable pour les suspensions dont les cellules sont riches en amidon
et qui ne retiennent pas les embryons somatiques et autres tissus différenciés.
Le comportement de différentes lignées
cellulaires d’un même clone est souvent différent. Même quand on divise le contenu
d’une fiole de manière égale entre deux
fioles, le contenu de chacune de ces dernières peut se comporter différemment.
D’autres éléments montrent que les premières étapes de l’initiation ainsi que la
maintenance des suspensions sont loin
d’être optimisées. D’après les courbes de
croissance établies pour des suspensions de
bananier initiées dans notre laboratoire, les
volumes cellulaires (après stabilisation) de
3 et 5 % sont supérieurs au volume cellulaire
initial de 10 %. On a aussi observé que les
suspensions cellulaires de bananier n’ont
pratiquement pas de phase de latence dans
ces conditions et qu’elles parviennent en
phase stationnaire au bout de seulement
cinq semaines. La croissance des cellules
suit une courbe linéaire et non exponentielle (figure 2). Cette croissance est lente
en comparaison avec celle de céréales
comme le riz, et l’aspect des cellules est très
hétérogène par rapport à celui des cellules
de riz. D’après des résultats préliminaires,
la teneur en sucre et la composition du milieu de maintenance exerce un effet sur le
taux de croissance des suspensions et sur le
taux de régénération ultérieure (données
non présentées).
1,1
1,0
0,9
0,8
0,7
0,6
0
6
13
19
26
32
38
45
51
Jours après sous-culture
Figure 2. Courbe de croissance logarithmique d’une suspension cellulaire embryogène de « Williams »
(AAA, Cavendish), exprimée en pourcentage du volume cellulaire (SCV %).
par ml de volume cellulaire. Celles qui ont
une capacité de régénération moyenne produisent 10 2 à 103 embryons (Grapin et al.
1996, Schoofs 1997). Nous avons eu dans
notre laboratoire des suspensions Cavendish
qui n’étaient pas morphogènes du tout. La
croissance de ces suspensions non embryogènes était deux fois plus rapide que celle
des suspensions embryogènes.
Dans notre laboratoire, nous avons depuis
plus de quatre ans une suspension de « Three
Hand Planty » (AAB, plantain) qui possède
encore un potentiel de régénération très
élevé. L’analyse de ses cellules à l’aide de la
cytométrie en flux a montré un degré de ploïdie normal (figure 3a). En revanche, une suspension de « Bluggoe » (ABB, bananier à
cuire) âgée de neuf ans s’est révélée entièrement aneuploïde et ayant très probablement
4-5 chromosomes manquants (figure 3b). Son
potentiel de régénération est aujourd’hui
proche de zéro et seuls des plants anormaux
ont pu être régénérés précédemment à partir
de cette suspension. D’autre part, nous avons
constaté qu’une suspension non régénérable
de « Grande Naine » et une suspension faiblement régénérable de « Williams » étaient
toutes deux aneuploïdes dans une certaine
mesure. Les plants avaient un retard de
croissance in vitro et ex vitro par rapport
aux témoins.
Récemment, nous avons appliqué la cytométrie en flux aux feuilles de plants régénérés à partir d’une suspension de
« Nakitengwa » (AAAh, bananier d’altitude).
Les plants en question avaient une hauteur
beaucoup plus grande que celle des plants témoins, et ils ne produisaient pas les feuilles
arrondies et vert foncé typiques des bananiers d’altitude, mais des feuilles plus étroites
et de couleur plus claire. L’analyse a montré
que les plants dérivés de cette suspension
ainsi que les plants issus de culture de méristèmes sur milieu p4 étaient aneuploïdes et,
d’après des calculs théoriques, avaient sans
doute deux chromosomes manquants.
Dhed’a (1992) a été le premier à signaler
une variation somaclonale chez des plants
dérivés de suspensions cellulaires. Il a observé que 5 à 10 % d’embryons somatiques
anormaux s’étaient formés à partir d’une suspension de « Bluggoe » (ABB, bananier à
cuire) dérivée de méristèmes proliférants.
Sur 140 plants testés en champ, on n’a trouvé
qu’un hors-type (0,7 %) se caractérisant par
un retard de croissance et des feuilles tordues. Grapin (1995) a constaté la présence
de 16 à 22 % de variants somaclonaux parmi
les plants régénérés à partir d’une suspension de « French Sombre » (AAB, plantain)
dérivée de fleurs mâles, tandis que tous les
plants obtenus de manière classique par propagation clonale in vitro étaient normaux.
Récemment, Côte et Folliot (1999) ont signalé que, durant la phase d’acclimatation,
deux types de variants avaient été observés
parmi des plants de « Grande Naine » (AAA,
Cavendish) dérivés d’une suspension établie
à partir de fleurs mâles : certains de ces
plants avaient des feuilles « panachées »,
tandis que les autres avaient des feuilles
« doubles » (deux parties se soudant à la nervure centrale). Mais lorsqu’on a fait ultérieurement des essais en champ, les 500 plants
testés ont tous manifesté un comportement
agronomique similaire à celui des plants obtenus par la méthode conventionnelle de
bourgeonnement in vitro. L’ensemble des 36
plants produits dans notre laboratoire à partir d’une suspension de « Cardaba » (ABB,
bananier à cuire) dérivée de méristèmes proliférants, et testés pendant trois cycles à la
CORBANA (Costa Rica), se sont révélés normaux. En revanche, on a enregistré un
nombre extrêmement élevé de hors-type
(597/600) chez des plants de « Williams »
(AAA, Cavendish) issus d’une suspension établie à partir de méristèmes proliférants. Les
plants anormaux en question avaient des
feuilles longues et étroites (Khayat, communication personnelle). « Williams » fait partie
des cultivars qui ont besoin d’une longue
phase de préparation du matériel. Il faut
maintenir les cultures de méristèmes en pratiquant au moins 7 à 9 repiquages successifs
sur un milieu p4 ayant une teneur très élevée
5
200
d’embryons somatiques encore très peu développés. L’établissement d’une suspension à
partir d’un cal prend environ six mois.
Compte tenu des risques de contamination, de variation somaclonale et de perte du
potentiel morphogène des suspensions, il
convient de prendre toutes les mesures de
précaution possibles. La cryoconservation
permet de stocker le matériel cellulaire en
maintenant sa capacité embryogène, à condition que les suspensions soient de bonne qualité. L’analyse à l’aide de la cytométrie en
flux est une technique extrêmement efficace
pour déterminer le degré de ploïdie (euploïdie/aneuploïdie) des suspensions. On peut
l’appliquer à de très jeunes suspensions, car
elle ne nécessite qu’une très petite quantité
de matériel cellulaire. La faiblesse des fréquences de régénération peut constituer un
autre indicateur (indirect) des anomalies des
plants. Certains hors-type ont une croissance
retardée in vitro et ex vitro en serre. Tant
qu’on ne dispose pas de marqueurs moléculaires pour distinguer clairement et aisément
les plants génétiquement purs et les horstype, il importe de faire des essais en champ
sur plusieurs cycles pour déterminer le pourcentage et le type des plants anormaux. On
disposera bientôt de premières données sur
le taux de plants anormaux parmi les plants
dérivés de suspensions.
150
Remerciements
File 2016 P. mas + THP7 (SE-R1)
01.10.98 12:11:51
0
Total Count 5008
Gated Count 920
(18.37%)
300
count
Peak Index Mean
1 1.000 100.65
2 1.455 146.42
cells/ml
Area
1357
2792
Area %
27.10
55.75
2
2
100
100
CV %
2.24
2.56
a
250
200
150
100
50
0
0
*I
PAR GAIN
FL1 386.0
50
lin
100
L-L
70
150
U-L
999
200
250
SPEED (pl/s)
RATE (1/s)
0.30
11
400
450 FL1 500
LAMP (h)
137.3
Peak Index
1 1.000
2 2.177
3 2.799
4 3.194
File 2007 p. mas + bluggoe (leaves) + Blug. (pp
30.09.98 18:28:37
Total Count 3047
31816
cells/ml
Gated Count 430
(14.11%)
300
count
350
300
Mean Area
46.42
109
101.04 330
129.92 1794
148.27 364
partec
Area %
3.58
10.83
58.88
11.95
CV %
16.69
2.72
1.73
1.86
100 3
b
250
100
50
2
4
100
150
1
0
0
50
200
250
300
350
400
450 FL1 500
partec
PAR GAIN
*I FL1 392.0
lin
L-L
50
U-L
999
SPEED (pl/s)
RATE (1/s)
0.20
6
LAMP (h)
132.6
Figure 3.
a. Analyse à l’aide de la cytométrie en flux de feuilles du bananier diploïde « Pisang mas »
(pic 1 : 2n = 22) et d’embryons somatiques de « Three Hand Planty » régénérés à partir
d’une suspension âgée de 4 ans (pic 2 : 2n = 33).
b. Analyse à l’aide de la cytométrie en flux de feuilles du bananier diploïde « Pisang mas »
(pic 2 : 2n = 22), de protoplastes issus d’une suspension de « Bluggoe » âgée de 9 ans
(pic 3 : 2n = 28-29?) et de feuilles du bananier à cuire triploïde « Bluggoe » (pic 4 : 2n=33).
en BA (100 µm). La même chose vaut pour
« Nakitengwa » (AAAh, bananier d’altitude),
dont la suspension aussi bien que le témoin
cultivé sur milieu p4 ont produit des plants
aneuploïdes génétiquement impurs. Si l’on
n’a jamais signalé, à notre connaissance, que
des cytokinines comme la BA puissent causer
des altérations génomiques avec les concentrations standard (de 0 à environ 20 µm), il
n’est pas impossible que cela se produise
lorsqu’on atteint une concentration aussi
proche du niveau phytotoxique. Il faudrait
étudier l’effet de 100 µm de BA sur la variation somaclonale.
Conclusion
Comme le montrent les données ci-dessus,
l’initiation de suspensions cellulaires em6
bryogènes de Musa pose de nombreux problèmes. Outre la longueur de la phase préparatoire requise pour la plupart des cultivars
indigènes lorsqu’on se sert de méristèmes
proliférants, et les problèmes spécifiques dus
à l’usage prolongé de fortes concentrations
de BA, on rencontre à tous les stades ultérieurs des difficultés similaires avec les deux
types d’explants (méristèmes proliférants et
fleurs immatures). Il faut entre trois et huit
mois pour obtenir des cals embryogènes et, à
quelques rares exceptions près, la réponse
embryogène des explants est généralement
inférieure à 5 %. Parmi les « bons » cals, la
proportion de ceux qui donnent une bonne
suspension est de un sur deux à un sur cinq.
Les « bons » cals sont ceux qui comportent
un grand nombre d’agrégats embryogènes et
Cette recherche a été menée dans le cadre
du Groupe de travail sur l’amélioration génétique du Programme mondial pour l’amélioration des Musa (PROMUSA). Elle a bénéficié de l’aide des organismes suivants :
Administration générale de la coopération au
développement (AGCD, Belgique), UE, Communauté flamande, AIEA et INIBAP. Nous remercions l’INIBAP, l’IITA (Nigeria), l’IITAESARC (Ouganda), V. Galán Sauco (ICIA,
Tenerife, Espagne), Rahan Meristem (Israël), la FHIA (Honduras), J. Daniells et
M. Smith (QDPI, Australie) pour le matériel
végétal. ■
Références
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Markers for Quality Assurance in Micropropagation’, University College, Cork, Ireland, 24-27 August 1999.
H. Schoofs, B. Panis, H. Strosse et R. Swennen
travaillent au Laboratory of Tropical Crop Improvement, Katholieke Universiteit Leuven, Kardinaal Mercierlaan 92, B-3001 Heverlee, Belgique ; A. Mayo
Mosqueda au Centro de Investigacion Cientifica de
Yucatan (CICY) A.C., Calle 43 No. 130, Col. Chuburna de Hidalgo, Mexique ; J. Lopez Torres à l’Instituto de Investigaciones en Viandas Tropicales (INIVIT),
Apdo 6, Santo Domingo, Villa Clara, CP 53000,
Cuba ; N. Roux à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), FAO/IAEA Agriculture and Biotechnology Lab., Plant Breeding Unit, A-2444 Seibersdorf, Autriche et J. Dolezel au Laboratory of
Molecular Cytogenetics and Cytometry, Institute of
Experimental Botany, Sokolovska 6, CZ-77200 Olomouc, République tchèque.
Identification précoce
Méthode rapide pour le diagnostic
de Mycosphaerella musicola Leach et M. fijiensis
Morelet, agents pathogènes responsables
des cercoporioses jaune et noire
Martha Cecilia Aguirre Gaviria,
Jairo Castaño-Zapata
et Luís Eduardo Zuluaga Arias
ycosphaerella musicola Leach et
Mycosphaerella fijiensis Morelet
sont les agents respectivement responsables des cercosporioses jaune et noire
chez Musa (Fullerton 1994).
M
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
La cercosporiose jaune, connue antérieurement sous le nom de maladie de la Sigatoka,
tire son nom de la vallée Sigatoka, île de Viti
Levu (Fidji), où la maladie a été décrite pour
la première fois en 1902. En 1912, elle occasionne de grandes pertes aux îles Fidji, notamment dans la vallée de Sigatoka d’où vient
son nom. D’autres cas de dommages causés à
l’industrie bananière par cette maladie sont
observés en Australie en 1924, en Amérique
Centrale, dans les Caraïbes et en Amérique
du Sud, ainsi qu’en Afrique durant la décade
1930-1940 (Mourichon et Fullerton 1990). Ultérieurement, sa présence est notée dans la
presque totalité des régions productrices de
Musacées du monde, et elle est considérée
comme l’une des maladies les plus dévastatrices pour ces cultures.
La cercosporiose noire est décrite comme
une nouvelle maladie en 1963, également aux
7
îles Fidji (Rhodes 1964, Leach 1964), bien
que sa présence ait été mentionnée bien
avant aux îles Hawaii et dans quelques régions du Pacifique (Stover 1972). En Amérique Centrale, elle est décrite pour la première fois au Honduras en 1972, et de là s’est
répandue dans le reste de la zone. En Amérique du Sud, elle est mentionnée pour la première fois en Colombie en 1981, puis en Equateur en 1989, et plus récemment à Cuba et au
Venezuela (Mourichon et Fullerton 1990).
Bien qu’au niveau macroscopique, les
symptômes visibles sur le terrain provoqués
par les deux pathogènes puissent être
quelque peu différents, ils ne sont pas suffisamment nets pour que l’on puisse distinguer
précisément les deux maladies (Du Pont
1980). Au niveau microscopique, les périthèces du stade sexuel de M. musicola et M.
fijiensis sont très ressemblants et se localisent dans le tissu nécrosé des lésions, mesurant environ 51-86 x 35-77 m. Au stade
asexuel de M. musicola, des stromas (sporodochies) se forment sur les deux faces des
feuilles, plus abondantes cependant sur la
face supérieure, et les conidies n’ont pas de
cicatrice (hile) au point de jonction avec le
stroma, tandis qu’au même stade, M. fijiensis
produit des conidiophores simples avec une
cicatrice, visible autant à la base des conidies que sur les conidiophores (Castaño-Zapata et Del Río 1994). Chez les deux espèces,
les conidies sont allongées, septées, hyalines
et aciculaires. Les deux microorganismes se
différencient principalement par les caractéristiques morphologiques de leurs anamorphes, en particulier les caractéristiques
des conidiophores et des conidies, et spécifiquement par la présence de cicatrices sur les
conidiophores et conidies de M. fijiensis, absentes sur M. musicola (Fullerton 1994).
L’abondance des stromas et des conidies de
Paracercospora fijiensis sur la partie inférieure des lésions et de Pseudocercospora
musae sur la partie supérieure, sert également de guide rapide pour l’identification de
ces espèces (Fullerton 1994). L’identification
correcte de ces champignons doit donc se
faire en laboratoire.
Ce travail a pour objectif principal d’établir une méthodologie simple pour un diagnostic rapide de M. musicola et M. fijiensis
en laboratoire.
Matériels et méthodes
La méthode est une modification de la technique employée par Lalancette et al. (1984),
consistant à utiliser des seringues de plastique jetables de 6 cm3, de la marque Precision Glide 21G 1 1/2, ou équivalentes, dont on
retire l’extrémité antérieure afin de les utiliser comme de simples cylindres, dont l’ouverture est de 123,7 mm2. Les distributeurs sont
remplis d’agar-cristal violet, de streptomycine et de bénomyl (Agar bactériologique
Oxoid 1,5 g ; streptomycine en disques Oxoid
10 mg ; bénomyl 100 ppm ; solution pure de
cristal violet à 1 % ; eau 100 ml). La strepco8
mycine, le bénomyl et le cristal violet sont
ajoutés au milieu liquide préalablement stérilisé à 121 °C et 15lb de pression durant 20
minutes ; ce liquide est ensuite réparti dans
les seringues. Ces dernières sont alors disposées verticalement et réfrigérées à 4 °C afin
que le milieu se solidifie rapidement.
Afin de prélever sur le terrain les conidies
de Pseudocercospora musae ou de Paracercospora fijiensis, on presse le piston de la seringue jusqu’à ce qu’une épaisseur de 2 mm
de milieu soit exposée à l’air libre (figure
1a). La surface humide de l’agar-cristal violet
est doucement déposée sur une aire nécrosée
de la feuille la plus jeune (figure 1b). Puis le
disque d’agar-cristal violet est précautionneusement coupé au bistouri afin que sa surface soit lisse (figure 1c). On place deux
disques par lames, que l’on place dans une
boîte contenant du papier absorbant humidifié que l’on ferme afin de créer une ambiance
humide qui favorise la diffusion rapide du colorant à travers les cellules des conidies
échantillonnées et évite la déshydratation
(figure 1d). On peut obtenir 20 à 24 disques à
partir de chaque seringue, ce qui est suffisant pour 10 à 12 échantillons doubles.
Par cette méthode, le chercheur établit
une correspondance entre le nombre de
disques et le nombre de lésions échantillonnés, ainsi qu’entre le nombre de lames et le
nombre de feuilles échantillonnées, dans le
cas présent, une lame par matériel évalué.
Les lames sont immédiatement montées sur
le microscope pour observer les caractéristiques morphologiques des conidies échantillonnées, à l’aide de l’objectif 40X.
Résultats et discussion
L’absence de cristal violet dans le milieu
rend difficile la différenciation des conidies
de Pseudocercospora musae (figure 2a) et
de Paracercospora fijiensis (figure 2b).
L’emploi de cristal violet à 1 % permet de différencier immédiatement les deux espèces.
Le produit colore les conidies, de façon plus
intense au niveau de la cicatrice (hile), ou
point d’insertion des conidies sur le conidiophore, présent chez P. fijiensis (figure 2c) et
absent chez P. musae (figure 2d).
L’addition de streptomycine et de bénomyl
au milieu évite la contamination par les bactéries et la germination des conidies dont le
tube germinatif pourrait interférer avec les
observations au microscope. Dans les travaux
sur la résistance de ces champignons aux
fongicides, il suffit de supprimer le bénomyl.
Une méthode similaire à celle qui vient
d’être décrite, basée sur l’addition ou non de
lactophénol à l’agar à 1,5 % fut décrite par Jacome et Schuch (1993) pour étudier les conidies de M. fijiensis. Du fait que le lactophénol
est incolore, la couleur des conidies ne change
pas, ce qui rend difficile l’identification de
l’espèce. Bien que Tapia (1993) décrive une
méthode pour quantifier et caractériser les
structures reproductives asexuées de M. musicola et M. fijiensis sur la base des caractéristiques des stomates et des conidiophores,
84 heures sont nécessaires pour le traitement
des tissus échantillonnés sur le terrain. Il est
à noter que le traitement thermique décrit
par Tapia (1993) disperse les conidies du
champignon, rendant l’observation difficile.
Les deux espèces de Mycosphaerella peuvent également aisément se distinguer par les
caractéristiques des colonies dans le milieu
de culture, mais cette procédure de dix jours
est trop longue (Du Pont 1980). De même, les
deux espèces se distinguent par l’emploi de
techniques moléculaires, comme la mesure
de la longueur polymorphe de fragments de
restriction d’ADN (RFLP) (Carlier et al.
1994) et la réaction en chaîne de la polymérase (PCR) (Johanson et Jeger 1993), mais
l’utilisation de ces techniques est onéreuse.
La technique développée dans ce travail,
outre le fait qu’elle permet l’identification rapide et sûre des agents responsables de la
cercosporiose jaune et de la cercosporiose
noire, permet d’obtenir une grande quantité
d’échantillons pour un coût minimum.
a
b
c
d
Figure 1. Préparation du distributeur de la seringue et échantillonnage de conidies sur le terrain.
a. Distributeur de disques d’agar-cristal violet. b. Prise d’empreinte. c. Coupe des disques d’agar-cristal
violet après la prise d’empreinte. d. Chambre humide pour la conservation des disques d’agar-cristal
violet contenant les conidies des champignons échantillonnés.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
a
b
c
d
Figure 2. Efficacité de la coloration au cristal violet des anamorphes de M. musicola et M. fijiensis.
a. Conidie de Pseudocercospora musae sans coloration. b. Conidie de Paracercospora fijiensis sans
coloration. c. Conidies de P. musae colorées. A noter : l’absence de hile. d. Conidies de P. fijiensis
colorés. A noter : la présence d’un hile et l’intensité de sa coloration.
Conclusions
On a ainsi mis point une méthode précise,
simple et rapide, pour identifier les espèces
de M. fijiensis et M. musicola, aux stades
anamorphes Paracercospora fijiensis et
Pseudocercospora musae. Cette technique
est particulièrement économique, permettant l’obtention d’une grande quantité
d’échantillons à faible coût et une estimation
du nombre de conidies présentes pour
chaque espèce de champignon.
Cette méthode n’est pas seulement utile
pour l’identification précise des espèces de
champignons responsables de la cercosporiose noire et jaune, mais également dans le
cadre d’études sur la résistance de M. fijiensis et M. musicola aux fongicides, problème
fréquemment rencontré à propos de ces
agents pathogènes.
Remerciements
C’est grâce à la convention ICA-CORPOICACIRAD-FLHOR que les auteurs ont pu bénéfi-
Parasites et ravageurs
cier de l’appui nécessaire à la réalisation du
présent travail et ils en remercient les institutions partenaires. ■
Bibliographie
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et T.B. Sutton
ans certaines bananeraies d’Amérique centrale, on se sert de l’arachide sauvage (Arachis pentoi L.)
comme culture de couverture pour réduire
la menace des nématodes. Cependant, les
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Les auteurs travaillent respectivement à la Facultad
de Ciencias Agropecuarias, Université de Caldas,
Convention ICA-CORPOICA-CIRAD-FLHOR, Apartado
Aéreo 1287, Manizales ; Departamento de Fitotecnia,
Facultad de Ciencias Agropecuarias, Université de Caldas, Apartado Aéreo 275, Manizales ; CORPOICA, Regional 9, Apartado Aéreo 1287, Manizales, Colombie.
Plantes de couverture pour le contrôle des nématodes
L’arachide sauvage
Arachis pentoi : un hôte
pour les nématodes gallicoles
et les nématodes réniformes ?
D
Jacome L.H. & W. Schuh. 1993. Effect of temperature
on growth and conidial production in vitro, and
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Rica. 77pp.
effets des divers types de paillis sur les populations de nématodes sont mal connus et
demandent à être évalués de manière critique (Gowen 1995). Une étude récente a
montré que Meloidogyne incognita (races
1, 2, 3 et 4), M. arenaria (races 1 et 2) et M.
javanica infestent facilement les bananiers,
tandis que M. hapla se reproduit mal sur
cette plante (Jonathan et al. 1999). Nous
avons donc étudié si l’arachide sauvage peut
servir d’hôte pour ces quatre espèces importantes de nématodes gallicoles, ainsi que
pour le nématode réniforme.
Matériel et méthodes
On a planté des semences d’A. pentoi de dimension uniforme dans des pots de 15 cm
de diamètre remplis d’un mélange de sable
et de terreau stérilisé à la vapeur (85 % de
sable, 10 % de limon et 5 % d’argile). Quinze
jours plus tard, on a inoculé certains plants
avec les races 1, 2, 3 et 4 de M. incognita
(Kofoid & White) Chitwood, les races 1 et 2
de M. arenaria Chitwood, M. javanica
(Treub) Chitwood, M. hapla Chitwood et R.
reniformis Linford & Oliveira. Les inoculums ont été produits à l’université de l’Etat
9
de Caroline du Nord, à partir de cultures
maintenues en serre. A l’exception de la
race 2 de M. incognita, les oeufs utilisés
pour l’inoculum des différentes espèces et
races de Meloidogyne ont été obtenus à partir de populations de nématodes maintenues
sur la tomate (Lycopersicon esculentum, cv.
Rutgers) ; ceux de la race 2 de M. incognita
l’ont été à partir d’une population maintenue sur le tabac (Nicotiana tabacum, cv.
NC 95). On s’est servi de la méthode au
NaOCl (Hussey et Barker 1973) pour préparer l’inoculum de chaque espèce de nématode gallicole, de façon à obtenir une quantité de 10 000 oeufs/pot. Quant au nématode
réniforme, il a été extrait du sol à partir
d’une population maintenue sur la patate
douce (Ipomea batatas), la quantité étant
de 5 000 nématodes/pot. Chaque population
de nématodes a été inoculée dans cinq pots
d’A. pentoi. Cinq plants non inoculés ont
servi de témoins. On a utilisé un dispositif
en randomisation totale, les pots étant placés sur une paillasse dans une serre grillagée au sein de laquelle la température variait de 18 à 40 °C, mais se situait la plupart
du temps entre 22 et 35 °C.
On a récolté les plants 11 semaines après
l’inoculation et enregistré leur poids. On a
soigneusement lavé leurs racines à l’eau du
robinet avant d’enregistrer l’indice de
masses d’oeufs (Taylor et Sasser 1978) ainsi
que le pourcentage de galles. On a estimé le
nombre d’oeufs par système racinaire en
prélevant un sous-échantillon de 5 g de racines sur chaque plant, en le traitant avec
du NaOCl à 0,5 % pour en extraire les oeufs
(Hussey et Barker 1973) et en extrapolant
les résultats en fonction du poids de la totalité du système racinaire. Les données ont
été soumises à une analyse de variance et
l’on s’est servi du test t de Waller-Duncan
(où k = 50) pour séparer les moyennes (Waller et Duncan 1969). L’essai a été répété
une fois.
Résultats et discussion
La présence de Meloidogyne hapla a eu
pour effet de réduire la croissance des
plants, comme en témoigne le poids de
ceux-ci (tableau 1). En revanche, les autres
espèces ou races de Meloidogyne et le nématode réniforme n’ont pas affecté la croissance des plants.
On a obtenu le plus fort indice de masses
d’oeufs (4,4) et le pourcentage de galles le
plus élevé (23 %) chez les plants inoculés
avec M. hapla. Aucune masse d’oeufs n’a été
observée sur les racines des plants inoculés
avec les autres nématodes. Le nombre élevé
d’oeufs extraits par système racinaire
(268 332/plant) chez les plants inoculés avec
M. hapla s’est traduit par un facteur de reproduction [Fr = population finale/population initiale] élevé, atteignant la valeur de
26,8. Tandis que les plants inoculés avec les
autres Meloidogyne spp. et avec R. reniformis ont eu une valeur Fr < 1 (tableau 1).
Des résultats similaires ont été obtenus lors
de la répétition de l’essai (données non présentées).
Ces résultats montrent clairement que,
parmi les taxons de nématodes évalués, seul
M. hapla infeste facilement l’arachide sauvage et se reproduit sur cette plante. En revanche, les autres nématodes testés, à savoir les races 1, 2, 3 et 4 de M. incognita,
les races 1 et 2 de M. arenaria, M. javanica
et R. reniformis, ne se sont pas reproduits
sur cette plante. Dans une étude antérieure, qui visait à déterminer dans quelle
mesure le bananier sert d’hôte à quatre espèces majeures et différentes races de Meloidogyne, on avait constaté que M. hapla
ne se reproduisait guère sur le bananier
(Jonathan et al. 1999). Par conséquent,
cette étude indique que l’on peut effectivement se servir de plants d’arachide sauvage
en culture de couverture pour le bananier
afin de minimiser les infestations des espèces majeures de Meloidogyne, qui sont
susceptibles de causer des dégâts considérables sur cette culture fruitière importante. Il n’est malgré tout pas conseillé de
suivre cette option dans le cadre de champs
infestés avec Radopholus similis dans la
mesure où ce nématode se reproduit sur
l’arachide sauvage (Araya 1996). Cependant, il demeure nécessaire de vérifier si
l’arachide sauvage est un hôte pour d’autres
espèces de nématodes qui s’attaquent aux
bananiers.
Remerciements
Les auteurs remercient Mme Karen M. Parker qui les a aidés à effectuer l’analyse statistique. Le premier auteur a bénéficié d’une
bourse post-doctorat de l’Organisation des
Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour mener cette recherche
collaborative à l’université de l’Etat de Caroline du Nord, à Raleigh (Etats-Unis). ■
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Tableau 1. Effets de Meloidogyne spp. et de Rotylenchulus reniformis
sur la croissance de plants d’arachide sauvage, niveaux d’infestation
et niveaux de reproduction.
Nématode
Race
Poids
du plant (g)
Indice
de masses
d’oeufsa
Indice
de gallesa
Nb d’oeufs/
système
racinaire
Fra
Meloidogyne
incognita
Race 1
110 A
0B
1,4 B
0B
0,00 B
M. incognita
Race 2
108 A
0B
<1 B
146 B
0,01 B
M. incognita
Race 3
100 AB
0B
1B
0B
0,00 B
M. incognita
Race 4
96 AB
0B
1,4 B
0B
0,00 B
98 AB
0B
<1 B
1 467 B
0,15 B
M. arenaria
Race 1
101 AB
0B
1B
0B
0,00 B
M. arenaria
Race 2
100 AB
0B
<1 B
0B
0,00 B
64 C
4,4 A
23 A
268 332 A
26,83 A
99 AB
0B
<1 B
25 B
0,01 B
105 AB
0B
<1 B
0B
0,00 B
M. javanica
M. hapla
Rotylenchulus
reniformis
Témoin
a
Indice de masses d’oeufs (0-5) d’après Taylor et Sasser 1978 ; indice de galles (0-100) sur la base du pourcentage de galles
présentes sur les racines ; Rf (facteur de reproduction) = population finale (Pf)/population initiale (Pi).
Dans une même colonne, les moyennes suivies de la même lettre ne présentent pas de différence significative selon le test t de
Waller-Duncan avec coefficient k (k = 50).
10
E.I. Jonathan travaille comme professeur associé en
nématologie à la Tamil Nadu Agricultural University,
Sugarcane Research Station, Sirugamani - 639115,
Inde. K.R. Barker et T.B. Sutton sont professeurs au
Department of Plant Pathology, North Carolina State
University, Raleigh, NC 27695-7616, Etats-Unis
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Parasites et ravageurs
Le parage : une méthode de contrôle
Diffusion et adaptation
de techniques
pour assainir le matériel
végétal en Ouganda
P.R. Speijer, Ch. Kajumba
et W.K. Tushemereirwe
a banane occupe une place importante
dans l’alimentation des Ougandais, qui
la consomment cuite en tant que légume ou transformée en bière (Bananuka et
Rubaihayo 1994). Sa production se concentre
surtout sur les hautes terres humides de
l’ouest et du centre du pays (Karamura 1993).
Elle est généralement cultivée sur de petites
exploitations de quelques hectares à des fins
de subsistance, seul le surplus étant commercialisé (Mugisha et Ngambeki 1994). La culture de la banane n’est pas mécanisée et l’on
replante sur les mêmes parcelles sur de
longues périodes de temps, allant de quatre
ans dans le centre de l’Ouganda jusqu’à plus
de 30 ans dans sa partie occidentale (Gold et
al. 1993).
La baisse de fertilité des sols, l’abandon
des bonnes pratiques agronomiques et l’invasion de nouveaux ravageurs (Gold et al. sous
presse) et maladies (Tushemereirwe et al.
1993) affectent sévèrement la production bananière dans le centre et l’ouest de l’Ouganda
depuis une quinzaine d’années (Karamura
1993). Ce sont en particulier les nématodes et
les charançons, qui réduisent la durée de vie
des plantations en provoquant un grand
nombre de cassures et de chutes de plants
(Speijer et al. 1994, 1998a, 1998b). Les nématodes Radopholus similis, Helicotylenchus
multicinctus et Pratylenchus goodeyi vivent,
se nourrissent et se reproduisent dans les racines et dans la couche externe du rhizome
des bananiers (Quénéhervé 1990), ne passant
qu’une partie limitée de leur vie dans le sol
(Quénéhervé et Cadet 1986). Les pertes qu’ils
causent sont parfois supérieures à 50 % dans
le premier cycle de culture (Speijer et Kajumba 1996). Le charançon Cosmopolites sordidus pond la plupart de ses oeufs à l’intérieur du rhizome et dans les parties
inférieures du pseudotronc (Abera et al. sous
presse). Ses larves se développent et se nourrissent à l’intérieur des tissus du plant, formant de longs tunnels qui donnent lieu à des
pertes pouvant aller jusqu’à 60 % dans le quatrième cycle de culture (Rukazambuga 1996).
Le charançon adulte se déplace librement
d’un plant de bananier à un autre. Chez les
jeunes rejets de bananiers, les dégâts des nématodes et des charançons sont fortement associés (Speijer et al. 1993), ce qui peut en-
L
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
traîner une dévastation totale des plants à
l’approche de la récolte.
L’utilisation de matériel végétal indemne
de ravageurs et de maladies permet de réduire la diffusion des nématodes et des charançons qui parasitent les plants. L’élimination des racines et des parties infestées du
rhizome avant la plantation a pour effet de
réduire les populations initiales de nématodes et de charançons présentes chez le bananier (Speijer et al. 1995, Gold et al. 1998a).
Un traitement additionnel à l’eau chaude
pendant 20 minutes à une température de 5355oC élimine pratiquement tous les nématodes restants (Colbran 1967, Speijer et al.
1995). Cette méthode, qui est extrêmement
efficace, assure dans le premier cycle de culture une production supérieure de 30 % ou
plus à celle obtenue avec le matériel usuel
des paysans (Speijer et al. 1999). L’usage de
matériel désinfesté permet certainement de
réduire la diffusion d’espèces de nématodes
particulièrement agressives telles que Radopholus similis. Il faut attendre le quatrième
cycle de culture pour que le matériel traité à
l’eau chaude soit de nouveau parasité par les
nématodes à un degré comparable avec le
matériel de plantation ordinaire utilisé en
Ouganda (Speijer et al. 1995). En revanche,
la réinfestation par les charançons peut atteindre un niveau préjudiciable dès le
deuxième cycle de culture (Gold et al.
1998b).
Vu tous les avantages résultant de l’utilisation de matériel végétal indemne de ravageurs et de maladies, il a été décidé de mettre
ces techniques à la disposition des paysans.
Le programme national de recherche bananière (UNBRP) et l’Institut international
d’agriculture tropicale (IITA) les ont ainsi introduites dans plusieurs sites pilotes dans le
centre et l’ouest de l’Ouganda. La figure 1
illustre l’introduction de la technique du traitement à l’eau chaude dans le village de Ruguma, dans la partie occidentale du pays.
Nous examinerons ci-après les résultats d’une
étude de cas effectuée dans le comté de Busukuma, dans le centre de l’Ouganda, à la suite
d’une action de formation organisée par
l’UNBRP et l’IITA.
Matériel et méthodes
Le comté de Busukuma se trouve dans une région représentative de 70 % des zones de production bananière de l’Ouganda (Jagtap
1993). L’altitude y varie entre 1 200 et
1 250 m, et la pluviométrie s’élève à environ
1 100 mm par an. Les bananiers d’altitude
d’Afrique de l’Est (Musa AAA) y sont la principale culture (Karamura et Karamura 1994),
pratiquée généralement en association avec
des céréales, la vanille, des légumes, des haricots ou du maïs, ou encore en culture d’ombrage pour le café.
Au cours de la saison culturale 1996-1997,
le personnel de l’UNBRP et de l’IITA a formé
un ou plusieurs membres d’environ 10 % des
3 000 ménages de ce comté à la technique du
parage du rhizome. On a également installé
une cuve d’eau chaude qui a permis de traiter
plus de 4 200 rejets pour les paysans. Il a été
conseillé à ceux-ci de réduire le pseudotronc
du matériel végétal à une longueur de 15 cm.
Cela, d’une part, pour en diminuer le poids
afin de faciliter le transport et, d’autre part,
pour permettre d’enfouir le matériel traité
dans le sol, de façon à réduire la première infestation de charançons. On a également recommandé aux paysans d’établir de nouvelles
parcelles à une distance d’au moins 25 m des
plantations existantes, afin de réduire les
risques de réinfestation.
Pas de cassure de plants
Bonne qualité des fruits
Vigueur accrue
Pas de chute de plants
Pas de dégâts des charançons
Germination accrue
Production supérieure des rejets
Sensibilité aux inondations
Sensibilité à la sécheresse
Nécessité de transport
Germination réduite
Exposition aux dégâts du bétail
-40
-20
0
opinion négative
20
40
60
80
100
opinion positive
Pourcentage des paysans
Figure 1. Opinion des paysans sur les avantages et inconvénients de l’utilisation de rhizomes parés
et traités à l’eau chaude à la place du matériel végétal usuel.
11
Pour évaluer le degré d’adoption de ces
techniques d’assainissement du matériel végétal, une visite de suivi a été effectuée en
mai 1998 dans le comté de Busukuma. Au
total ont été visitées 111 exploitations comptant une ou plusieurs personnes formées et
112 exploitations adjacentes au sein desquelles personne n’avait été formé.
Résultats et discussion
Tous les paysans formés s’étaient servis de la
technique de parage du rhizome ou des deux
techniques (parage du rhizome, plus traitement à l’eau chaude) pour établir leurs nouvelles parcelles de bananiers. Plus de 90 %
d’entre eux ont observé une réduction du
nombre de plants cassés et tombés, ainsi
qu’une amélioration de la vigueur des plants
et de la qualité des fruits par rapport à leur
matériel usuel (figure 2). Il y avait toutefois
un inconvénient, comme l’ont remarqué 23 %
des producteurs formés : la partie du pseudotronc laissée en place étant relativement
courte, le matériel se trouvait davantage exposé aux dégâts du bétail. Aussi la plupart
des paysans ont-ils décidé d’utiliser des rejets d’au moins 1,5 m de haut lors de la saison
culturale suivante. En outre, ils ont généralement considéré comme un obstacle majeur le
degré d’organisation requis pour effectuer le
traitement à l’eau chaude, et en particulier
pour transporter le matériel végétal. Il devrait être possible d’adapter cette technique
au niveau du village, où l’on pourrait réduire
la dimension de la cuve d’eau chaude (Mbwana et al. 1998) ou utiliser celle-ci pour divers autres usages tels que la transformation
des aliments ou le traitement du matériel végétal d’igname (Meerman et Speijer 1998).
Ou encore, des organismes publics ou des organisations non gouvernementales pourraient créer des pépinières villageoises en se
servant de la technique du traitement à l’eau
chaude pour fournir du matériel végétal sain
(Ortiz 1998), en le dimensionnant selon le
désir des paysans.
On a constaté que 8 % des nouvelles parcelles avaient été établies dans des plantations existantes ou à proximité de celles-ci, ce
qui ne pouvait que favoriser leur infestation
par les nématodes et les charançons. Dans le
cadre de la formation, il faudra veiller à l’avenir à mieux expliquer aux paysans comment
ces ravageurs envahissent les parcelles nouvellement établies. Par ailleurs, il se pourrait
que ce soit la forte pression s’exerçant sur les
terres qui ait contraint les paysans en question à planter dans des parcelles existantes,
faute de terrains vacants et indemnes de ravageurs. Si tel est le cas, il faudrait informer
les producteurs de la possibilité de faire des
rotations avec des cultures telles que la patate douce et le manioc pour réduire les infestations de nématodes dans leurs parcelles
(Kashaija et al. sous presse). En raison du
manque de terres, 61 % des nouvelles parcelles ont été établies en culture associée.
Certaines cultures associées comme la patate
douce peuvent avoir pour effet de réduire la
production bananière, tandis que d’autres
comme les haricots ne gênent pas l’établissement des plants (Englberger et al. 1988). Lors
de la formation des paysans, il faudrait envisager le problème du manque de terres et
proposer différentes options culturales. Faute
de connaissance des méthodes de production
optimales ou par suite de maladie des producteurs, 15 % des parcelles étaient mal gérées.
On pourrait remédier au manque de connaissances en multipliant et en améliorant les actions de formation. Quant au problème des
maladies qui réduisent la productivité des
paysans, il est du ressort des autorités nationales qui déploient dans ce domaine des efforts qu’il faudrait peut-être intensifier.
Ces résultats démontrent également que la
formation des producteurs est un moyen extrêmement efficace pour opérer un transfert
de technologie. C’est pourquoi il est prévu de
mener de nouvelles actions de formation, par
exemple en créant des « champs-écoles »,
afin d’accroître la production bananière dans
le centre de l’Ouganda. Les organismes nationaux de recherche et de vulgarisation, ainsi
que les organisations non gouvernementales,
pourraient jouer un rôle très important dans
ce domaine.
Les paysans qui n’avaient pas reçu de formation étaient tous au courant des techniques de parage et de traitement à l’eau
Figure 2. Parage et traitement à l’eau chaude des rhizomes de bananiers d’altitude dans le village
de Ruguma en Ouganda.
12
chaude des rhizomes, dont ils avaient entendu parler par les autres paysans (98 %)
ou par la radio (2 %). Au sein de ce groupe,
30 % prévoyaient d’utiliser l’une des deux
techniques au cours de la saison suivante et
un quart avait déjà pratiqué le parage durant
la saison en cours. Environ 25 % souhaitaient
recevoir davantage d’informations, tandis
que 45 % n’envisageaient pas d’adopter les
nouvelles techniques pour les raisons suivantes : maladie ou âge (27 %), manque de
terre ou de matériel végétal (10 %), absence
d’intérêt (8 %). On voit que l’information sur
les techniques nouvelles se diffuse rapidement au sein de la communauté paysanne.
Toutefois, une saison culturale peut s’écouler avant que les paysans non formés adoptent ces techniques. Sans doute préfèrent-ils
voir tout d’abord les résultats dans les
champs de leurs voisins avant de prendre
une décision.
Conclusions
La technologie du parage du matériel végétal
a été facilement adoptée et il est probable
que les paysans du comté de Busukuma s’en
serviront à l’avenir pour établir leurs plantations, car la plupart d’entre eux ont pu observer ses effets positifs sur la production de bananes d’altitude. On peut s’attendre à ce
qu’ils utilisent du matériel ayant un pseudotronc d’au moins 1,5 m de haut, afin de prévenir les dégâts du bétail. Quant au traitement
à l’eau chaude du matériel paré, il pourrait
s’implanter au niveau des villages si l’on met
au point une cuve qui puisse être plus facilement déplacée et si celle-ci est utilisée pour
d’autres opérations au niveau du village ou de
l’exploitation, telles que la transformation des
aliments, la désinfection du matériel végétal
d’igname ou le traitement de la vanille. ■
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Speijer P.R., J. Mudiope, F. Ssango & E. Adipala.
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Crop Science Journal 1(2): 145-149.
P. Speijer et Ch. Kajumba travaillent à l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), East and
Southern Africa Regional Centre (ESARC), Namulonge, P.O. Box 781978, Kampala,
et W.K. Tushemereirwe au sein de l’Ugandan National Banana Research Programme (UNBRP), Kawanda, P.O. Box 7065, Kampala, Ouganda.
Evaluation du matériel génétique
Performance agronomique
de six hybrides de Musa de l’IITA
dans les conditions
agroécologiques de Mbalmayo
(Cameroun)
P. Noupadja et K. Tomekpé
a cercosporiose noire, devenue aujourd’hui une contrainte majeure pour
la production de bananes et de bananes plantain dans le monde entier, provoque des pertes de rendement qui varient
de 33 à 50 % (Stover 1983). Tous les cultivars
de bananiers plantain et certains cultivars
de bananiers d’Afrique de l’Est sont sensibles à cette affection fongique (Vuylsteke
et al. 1993a). Il n’est pas envisageable que
L
les petits exploitants, qui cultivent la banane
essentiellement pour leur subsistance, aient
recours à des fongicides pour lutter contre
cette maladie. C’est pourquoi on considère
généralement qu’une résistance durable de
l’hôte vis-à-vis de l’agent pathogène constitue la stratégie de lutte intégrée la plus appropriée. Le programme d’amélioration des
bananiers et bananiers plantain de l’Institut
international d’agriculture tropicale (IITA) a
déjà fait homologuer quelque 14 hybrides de
bananiers plantain tropicaux améliorés, capables de résister à la cercosporiose noire
13
(Vuylsteke et al. 1993a). Récemment, Ortiz
(1997) a annoncé l’homologation de nouveau
matériel de Musa amélioré de l’IITA, qui a
été mis à la disposition des services de recherche nationaux pour des évaluations
(Crouch et Ortiz 1996). Le CRBP a alors demandé six de ces hybrides à l’INIBAP afin de
procéder à leur évaluation au Cameroun. Un
essai a été effectué à Mbalmayo (dans le sud
du Cameroun) en vue de déterminer leur
performance agronomique et leur réaction à
la cercosporiose noire dans cette écorégion.
Matériel et méthodes
L’essai a été établi le 24 avril 1997 à la station de l’IITA située en zone forestière humide, à Mbalmayo (640 m d’altitude ; 3° 25N,
11° 28E). Le régime pluviométrique y est bimodal (plus de deux mois de saison sèche en
décembre-janvier et juillet-août), les pluies
atteignant une hauteur de 1 500 mm par an.
Le sol est un Ultisol dérivé d’une bande de
schistes (De Cauver et al. 1995). On a utilisé
des vitroplants reçus du Centre de transit de
l’INIBAP (ITC basé à Leuven, en Belgique) et
sevrés dans le laboratoire de culture de tissus
du CRBP. La parcelle expérimentale se trouvait dans un champ nouvellement défriché en
lisière d’une forêt, loin de toute bananeraie.
L’essai se composait de neuf traitements
comparant six hybrides résistants à la cercosporiose noire avec trois cultivars locaux présentant des degrés différents de résistance à
cette maladie (tableau 1). Une bordure infectante a été mise en place avec des cultivars
locaux de plantains et de bananiers sensibles
à la maladie. On a utilisé un dispositif en
blocs de Fisher avec deux répétitions et dix
plants par répétition. Cependant, il y a eu
moins de dix plants observés pour certains
des hybrides qui ont dû être épurés parce
qu’ils manifestaient des symptômes de virus
(TMPx 7002-1, TMPx 1621-1, TMPx 7152-2 et
TMBx 5295-1), bien que l’absence du BSV ait
été vérifiée par microscopie électronique
(INIBAP 1997)1. La densité de peuplement
était de 1 667 plants ha-1 (3 m x 2 m). Les
pratiques agronomiques normales ont été appliquées uniformément à tous les cultivars,
sans aucun traitement fongicide contre la
cercosporiose noire.
Tableau 1. Matériel génétique de Musa évalué à Mbalmayo.
Matériel génétique de Musa
Code ITC
Croisements
TMPx 1621-1
1205
Obino l’Ewai x Calcutta 4
TMPx 4479-1
1293
Bobby Tannap x Calcutta 4
TMPx 7002-1
1272
Obino l’Ewai x Calcutta 4
TMPx 7152-22
1294
Mbi Egome x Calcutta 4
TMBx 1378
1296
Fougamou x BB I-63
TMBx 5295-1
1297
Laknao x Tjau Lagada
French Sombre (plantain)
/
Fougamou (bananier)
/
Grande Naine (bananier)
/
On a déterminé les différences morphologiques entre les cultivars en mesurant la hauteur des plants depuis le sol jusqu’au collet
de l’inflorescence au moment de la floraison,
ainsi que la circonférence du pseudotronc à
100 cm du sol. On a enregistré le taux d’émission foliaire en comptant à partir de la première feuille fonctionnelle (première feuille
d’une largeur supérieure à 10 cm). On a évalué la réaction à la cercosporiose noire en enregistrant la plus jeune feuille tachée (PJFT)
pendant la phase végétative. Les composantes du rendement ont été également déterminées : poids du régime, nombre de
mains par régime, nombre de doigts par régime, longueur du doigt mesurée sur le doigt
extérieur du milieu de la deuxième main.
Tous ces paramètres ont été enregistrés durant le premier cycle de culture et soumis à
une analyse de variance standard, le test de
Newman-Keuls servant à séparer les
moyennes.
Résultats et discussion
Tous les hybrides testés ont eu une hauteur
de plant supérieure à 3 m et, dans le cas de la
descendance de balbisiana (TMBx 1378), supérieure à 4 m (tableau 2). Vuylsteke et al.
(1993b) ont signalé que l’hybride TMPx
4479-1 avait eu une hauteur de 295 cm à
Onne lors d’une évaluation préliminaire en
1990-1991 (période du cycle de culture). Il
est recommandé que les améliorateurs visent
1
Note de l’éditeur : Ces accessions sont actuellement
réindéxées par l’INIBAP. Des particules virales ont été
trouvées sur les accessions TMPx 1621 et TMPx 7152-2.
Elles ne sont donc plus distribuées.
2 Cette accession contient des particules virales et n’est plus
distribuée par l’INIBAP.
à produire des hybrides ne dépassant pas 3 m
de hauteur afin de réduire les dégâts dûs au
vent, fréquents dans les zones de production
bananière (Jones 1994). Dans le cas étudié,
et bien que les hybrides mesuraient plus de
3 m, on doit noter que, hormis TMBx 1378,
aucun des hybrides n’était significativement
plus haut que deux des variétés locales, Fougamou et French Sombre.
Hormis l’hybride TMBx 1378, issu d’un
croisement entre balbisiana et Fougamou,
qui a fleuri très tard (14 mois après la plantation), tous les autres hybrides ont fleuri environ 8 à 10 mois après la plantation, soit plus
tôt que les cultivars locaux de plantain
(French Sombre) et de bananier à cuire.
Grande Naine, qui est un bananier dessert
AAA, a fleuri beaucoup plus tôt. En Ouganda,
Vuylsteke et al. (1996) avaient observé précédemment un intervalle plantation-floraison
d’environ 14 mois (416 jours) chez l’hybride
TMPx 1621-1, ce qui pourrait s’expliquer par
l’influence de l’altitude dans cette région
d’Afrique de l’Est.
On a enregistré des différences significatives (p < 0,05) dans le poids du régime des
différents hybrides (tableau 2). Si ceux-ci ont
tous produit un régime de moins de 20 kg, le
bananier hybride TMBx 5295-1 s’est distingué
par le régime le plus lourd (19 kg), car ayant
des fruits plus nombreux et plus longs. Les
hybrides de plantains TMPx 1621-1 et TMPx
4479-1 ont produit des régimes plus lourds à
Mbalmayo qu’à Onne (Vuylsteke et al. 1993b)
et au Ghana (Hemeng et Yeboah 1995). En
revanche, l’hybride TMPx 7002-1 a produit
des régimes plus lourds (17,5 kg) à Onne
(Vuylsteke et al. 1993b), ce qui pourrait signifier qu’il est mieux adapté aux conditions
Tableau 2. Evaluation agronomique de la croissance et des paramètres du rendement sur un cycle de culture chez des hybrides
de Musa de l’IITA à Mbalmayo (Cameroun), 1997-1999.
Hybrides
Hauteur de Circonférence
Nombre total Poids
Nb de mains Nb de doigts Longueur Intervalle
et cultivars locaux plant (cm) du pseudotronc de feuilles
du régime par régime par régime
du doigt plantation(cm)
(kg)
(cm)
floraison
(jours)
TMPx 4479-1
320 b
57 cd
32 ab
17,6 bc
6c
100 bc
17 bc
266 de
TMPx 7002-1
307 b
54 cd
30 b
15,8 cd
6c
86 bc
17 bc
291 cd
TMPx 7152-2
321 b
57 cd
32 ab
15,0 cd
7 bc
97 bc
15 cd
245 e
TMPx 1621-1
351 b
65 b
31 b
16,5 bcd
6c
91 bc
17 bc
263 de
French Sombre
329 b
51 d
35 ab
15,5 cd
7 bc
82 c
18 b
316 c
TMBx 5295-1
332 b
61 bc
32 ab
19,1 ab
8b
110 bc
21 a
252 e
TMBx 1378
406 a
71 a
38 a
17,0 bcd
7 bc
108 bc
14 d
424 a
Fougamou
356 b
60 bcd
35 ab
21,0 a
8b
116 b
14 d
361 b
Grande Naine
205 c
56 cd
32 ab
14,0 d
9,0 a
145 a
17 bc
210 f
Erreur type
13,33
2,28
1,63
0,83
0,41
8,34
0,59
11,52
CV (%)
4,1
3,9
5,0
5,0
5,6
8,0
3,6
3,9
Intervalle
floraisonrécolte
(jours)
130 bc
129 bc
124 cd
116 d
99 e
85 f
144 a
138 ab
92 ef
4,09
3,5
Intervalle
plantationrécolte
(jours)
396 cd
420 c
369 d
379 d
415 c
337 e
568 a
499 b
302 f
9,98
2,4
Dans une même colonne, les moyennes suivies de la même lettre ne présentent pas différence significative selon le test de Newman-Keuls au seuil 5 %.
14
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Tableau 3. Réaction à la cercosporiose noire, mesurée par la plus jeune feuille
tachée (PJFT), en comparaison avec les résultats obtenus à Onne (Crouch et Ortiz
1996).
Hybrides et cultivars locaux
TMPx 4479-1
TMPx 7002-1
TMPx 7152-2
TMPx 1621-1
French Sombre
TMBx 5295-1
TMBx 1378
Fougamou
Grande Naine
PJFT
9,1
10,5
11,4
12,2
6,8
12,6
12,8
11,3
4,6
Réaction
PRPR
PR
PR
S
PR
PR
PR
S
Résultats obtenus à Onne (1996)1
Moins sensible
Partiellement résistant
Partiellement résistant
Moins sensible
/
Moins sensible
Hautement résistant
/
/
1
: en comparaison avec le cultivar local de bananier plantain.
S = sensible ; PR = partiellement résistant ; PR- = résistance partielle moins prononcée.
écoclimatiques de ce site. Il a été signalé
dans un autre article que TMPx 7152-2
(PITA-14) avait un régime lâche qui semblait
favoriser le développement de gros fruits
(Ortiz 1997). Cette caractéristique n’a pas
été observée dans le présent essai chez cet
hybride, dont le régime était plutôt compact
comme celui des trois autres hybrides de
plantains. Tous ces hybrides de plantains ont
des doigts assez courts (moins de 20 cm)
qu’ils pourraient avoir hérité de leur parent
mâle, Calcutta 4. Cette caractéristique n’est
guère appréciée des consommateurs, qui préfèrent généralement des fruits plus longs.
L’intervalle floraison-récolte a été systématiquement plus long chez les hybrides que
chez les cultivars locaux, la différence étant
de 17 à 31 jours (tableau 2). Il a fallu un total
de 130 jours pour que les fruits de l’hybride
TMPx 4479-1 soient entièrement mûrs dans
cet essai, contre 114 jours dans un essai précédent à Onne (Vuylsteke et al. 1993b). Cette
différence pourrait s’expliquer par les conditions climatiques qui ont prévalu pendant la
maturation des fruits, et notamment par la
température qui n’est probablement pas la
même dans les deux régions.
On a évalué la réaction à la cercosporiose
noire à l’aide de la méthode de Fouré et al.
(1990), en enregistrant la plus jeune feuille
tachée (PJFT) à quatre reprises avant la floraison des plants, ainsi que le nombre de
feuilles érigées à ce stade (données non présentées). Tous les hybrides ont fait preuve
d’une résistance partielle plus ou moins prononcée à la cercosporiose noire (tableau 3).
Ces résultats ne concordent pas toujours
avec ceux obtenus à Onne (Crouch et Ortiz
1996), peut-être parce que la pression de
l’inoculum était différente ou parce qu’on a
utilisé des méthodes différentes pour l’évaluation.
Conclusion
Les performances des hybrides de l’IITA à
Mbalmayo diffèrent quelque peu à ce que l’on
pouvait espérer au vu des résultats d’évaluations antérieures effectuées sur d’autres
sites. Cette démonstration de l’influence de
l’environnement sur la performance des hybrides souligne la nécessité de procéder à
des évaluations multilocales du matériel
amélioré de Musa pour déterminer l’inINFOMUSA — Vol 8, N° 2
fluence des différents environnements sur les
génotypes et l’adaptation de ceux-ci à ces environnements.
Remerciements
Nous remercions le personnel de l’IITA-Cameroun, en particulier F. Gauhl et S. Hauser,
pour leur collaboration à l’exécution de cet
essai (mise à disposition d’une parcelle expérimentale, d’un bureau, de personnel, etc.).
Nous sommes également redevables à
Mlle A.V. Momeni Ntowa, technicienne du
CRBP, qui a aidé à établir l’essai, assurer le
suivi et enregistrer les données. ■
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Uganda. MusAfrica 9: 21-23.
Les auteurs travaillent au Laboratoire d’amélioration
génétique, CRBP, P.O. Box 832, Douala, Cameroun.
Evaluation du matériel génétique
Evaluation de bananiers
pour des créneaux commerciaux
en Floride subtropicale
Randy C. Ploetz, Jody L. Haynes
et Aimé Vásquez
epuis plus d’un siècle, la culture commerciale de la banane revêt une dimension importante en Floride (Stambaugh 1952). S’étendant jusqu’à Jacksonville
au nord (30oN), elle est surtout concentrée
actuellement à l’ouest de Homestead
(25o30’N, 80o30’W). La production de cette
région est évaluée à quelque 2,5 millions
d’US$ par an (Degner et al. 1997).
La production bananière de la Floride ne
saurait concurrencer les exportations en provenance d’Amérique tropicale. Aussi est-elle
axée sur des cultivars autres que Cavendish,
qui sont populaires sur les marchés ethniques de la région. En 1995, on a introduit
37 nouvelles accessions dans le sud de la Flo-
D
ride dans l’espoir d’identifier des variétés
dessert et à cuire offrant un intérêt (Ploetz
et Benscher 1996). Les essais dont les résultats sont présentés ci-après avaient pour objectifs de déterminer : 1) l’adaptation de ces
accessions aux sols locaux et aux conditions
hivernales ; 2) leur productivité et la qualité
de leurs fruits ; et 3) leur résistance à la fusariose (Ploetz et al. 1999a, 1999b).
Matériel et méthodes
Trente-deux des 37 accessions provenaient
du Centre de transit de l’INIBAP (ITC) basé
à la Katholieke Universiteit Leuven, en Belgique, et cinq de la collection in vitro du
Queensland Department of Primary Industry (QDPI) à Maroochy, en Australie. Toutes
avaient été multipliées à l’aide des méthodes
standard de culture de méristèmes au laboratoire du QDPI à Maroochy. Après certifica15
tion par les services phytosanitaires australiens et obtention de l’autorisation des services d’inspection zoo- et phytosanitaire
(APHIS), les vitroplants ont été expédiés du
QDPI au Tropical Research and Education
Center (TREC) de l’université de Floride à
Homestead.
On a cultivé les plants dans des sacs en polyéthylène jusqu’à ce qu’ils atteignent environ 1 m de haut, avant de les repiquer au
champ. Deux accessions, « Niyarma yik »
(AA) et « Rimina » (bananier Fe’i), ont succombé au froid durant l’hiver 1995-1996,
avant même le début des essais en champ.
Caractéristiques agronomiques,
productivité et qualité des fruits
On a planté les 35 accessions restantes sur
une parcelle du TREC, dans un dispositif en
randomisation totale avec sept répétitions,
chaque répétition correspondant à des paires
de plants. On a utilisé un espacement de
4,5 m entre les rangées et de 2,5 m entre les
plants d’une même rangée.
Après quatre mois, on a enregistré à intervalle mensuel l’émission de rejets et la hauteur des accessions. A la fin du premier cycle
de culture, on a déterminé le nombre de rejets par touffe et la hauteur à la floraison
(distance en mètres depuis la base du pseudotronc jusqu’en haut du pédoncule). On a
aussi enregistré, de 1996 à 1998, la durée du
premier cycle (nombre de jours de la plantation à la récolte), ainsi que le poids du régime (poids en kg de l’ensemble des mains
d’un régime, moins le rachis). On a fait appel
à des panels de dégustation au TREC et lors
des foires agricoles de Homestead et de West
Palm Beach, en Floride, pour juger de l’aspect et des qualités organoleptiques des
fruits des plants expérimentaux, en utilisant
pour l’un et l’autre paramètres une échelle
subjective allant de 1 à 4 (1 = mauvais,
2 = passable, 3 = bon et 4 = excellent). Les
notes ont été calculées à partir de 743 évaluations faites par plus de 200 individus.
Pour déterminer le potentiel de rendement de chaque accession, on a calculé l’indice de productivité (IP) à l’aide de la formule suivante :
IP = 100 x PR
DC
où PR = poids du régime en kg et
DC = durée du cycle en jours.
Réaction à la fusariose
Des essais de criblage ont été établis au
TREC, dans des sites séparés, afin de déterminer la réaction de 30 des accessions à la
fusariose. On a utilisé des cultures de trois
isolats de Fusarium oxysporum f. sp. cubense (Foc), obtenues sur un substrat de farine de maïs et sable (chaque culture correspondant à l’un des groupes de compatibilité
végétative (GCV) présents dans le sud de la
Floride), pour infecter individuellement les
trous de plantation au moment de la plantation et six mois plus tard. Au sein de chaque
16
traitement (isolat/GCV), on a planté les accessions selon un dispositif en randomisation
totale, avec cinq à huit répétitions selon le
nombre de plants disponibles, chaque répétition correspondant à des plants uniques. Les
plants ont été établis sur des doubles rangées
en quinconce, dont les centres étaient distants de 9 m. L’espacement était de 3 m
entre les plants d’une même rangée, et de
2 m à l’intérieur des doubles rangées.
On a procédé à l’évaluation des symptômes
externes de la maladie à quatre reprises en
1997 et 1998, à l’aide d’une échelle subjective
allant de 1 à 5 (1 = plant sain ; 2 = chlorose
et flétrissement légers, sans pétioles cassés ;
3 = chlorose et flétrissement moyens, avec
quelques pétioles cassés et/ou fissures à la
base des feuilles ; 4 = chlorose sévère, flétrissement, pétioles cassés et rabougrissement
de la feuille nouvellement émergée ; et
5 = plant mort). Lorsque les symptômes externes étaient équivoques, on a évalué pour
confirmation les symptômes internes.
Analyses
Des analyses de variance ont été faites à
l’aide de la procédure informatisée des modèles linéaires généraux du SAS (SAS Institute 1989). On n’a analysé le poids des régimes et l’IP que chez les accessions pour
lesquelles on avait récolté au moins quatre
régimes, et les qualités organoleptiques et
l’aspect des fruits que chez les accessions
pour lesquelles on disposait d’au moins
10 évaluations (aucun des bananiers à cuire
ne remplissant ce critère en ce qui concerne
l’aspect) (tableau 1). Les notes moyennes de
sévérité de la maladie indiquées au tableau 1
reposent sur une unique évaluation effectuée
à la fin de 1998.
Résultats
Caractéristiques agronomiques,
productivité et qualité des fruits
Le taux moyen d’émission de rejets a varié
entre 3,6 et 11,6 par touffe pendant le premier cycle (Ploetz et al. 1999a). De manière
générale, plus le degré de ploïdie des accessions augmentait, plus le nombre des rejets
était faible, les diploïdes ayant un taux
d’émission significativement plus important
que celui des triploïdes et des tétraploïdes
(7,34 contre 5,56 et 4,82 ; P < 0,05). On n’a
observé aucune relation entre le génome et
le taux d’émission de rejets.
La hauteur à la floraison et la durée du
cycle ont aussi varié de manière significative.
« Kandrian » ABB mesurait environ 2 m de
plus que les accessions les plus petites, tandis que le cycle a varié de 372 jours chez
« Kumunamba » AAB à 826 jours chez « Kandrian ». Aucune de ces deux caractéristiques
n’était en corrélation significative avec le
degré de ploïdie ou le génome.
Le poids du régime, qui était en forte corrélation avec l’accession, le degré de ploïdie et
le génome, s’est situé entre 0,8 kg chez « Pisang mas » AA et 14,4 kg chez « Kandrian »
(tableau 1). Il était significativement plus
faible chez les diploïdes que chez les triploïdes et les tétraploïdes. L’indice de productivité a varié de 0,1 chez « Pisang mas » à
2,7 chez « Popoulu » AAB. Vingt-deux accessions ont eu un IP supérieur à 1, niveau arbitraire de productivité acceptable. Aucune accession diploïde AA n’a approché ce niveau,
tandis que les triploïdes se sont situés à un
niveau moyen supérieur à celui des tétraploïdes, sans toutefois que la différence soit
significative (respectivement 1,27 et 1,2).
En ce qui concerne les qualités organoleptiques, sur 20 bananiers à cuire, 11 ont reçu
une note moyenne de 3 ou plus (bon à excellent), « Kofi » AAB se classant au premier
rang avec 3,8 (tableau 1). Sur 16 bananiers
dessert qui ont eu une note moyenne de 3 ou
plus, 11 avaient également une note de 3 ou
plus pour l’aspect. Parmi ceux-ci, l’accession
398 « Ney poovan » AB du QDPI s’est classée
au premier rang pour les qualités organoleptiques avec une note de 3,79, sans toutefois
qu’il y ait de différence significative avec 12
autres accessions.
Réaction à la fusariose
Chez plusieurs accessions, les notes de sévérité moyennes ont été égales ou supérieures à
2,5, seuil arbitraire de sensibilité. Cependant, la réponse de plusieurs accessions de
sensibilité moyenne n’était pas significativement différence de celle des accessions
moins sensibles (tableau 1).
GCV 0120. Tous les plants de « Popoulu »
sont morts avant la première évaluation effectuée six mois après la plantation, et à la
fin de l’essai, quelques plants de « Silk »
(sport) AAB et de « Ney poovan » AB 584
étaient également morts. On a enregistré
une note moyenne de 2,5 ou plus chez ces
deux dernières accessions (respectivement
4,0 et 3,0) et chez « Kluai namwa khom »
ABB (2,5).
GCV 0124. Plusieurs plants de « Silk »
(sport), « Sugar » AAB et « Bluggoe » ABB
sont morts. On a enregistré une note
moyenne de 2,5 ou plus chez ces accessions
(respectivement 4,0, 3,3 et 3,3), ainsi que
chez « Pisang nangka » AAA et « Inarnibal »
AAA (2,7 et 2,5).
GCV 01210. Six accessions ont eu une note
de sensibilité de 2,5 ou plus, mais seuls les
plants de « Pelipita » ABB 564, « Silk »
(sport), « Ducasse » ABB et « Sugar » sont
morts.
Discussion
Jusqu’au milieu des années 90, on trouvait
une soixantaine de cultivars de bananiers
dans le sud de la Floride, mais trois seulement d’entre eux, à savoir « Bluggoe », « Hua
Moa » AAB et « Silk », occupaient une place
importante dans la production. Ces cultivars
étant loin d’avoir une adaptation optimale
aux conditions de la région, il importait
d’évaluer du nouveau matériel génétique
(Ploetz et al. 1999a). Toutes les accessions
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Tableau 1. Performance de nouvelles accessions de bananiers dans le sud de la Floridez.
Accession(s)x
ITC/QDPI/PNG
Nw
Poids moyen
du régime (kg)v
Dessertu
Indice de
product.ivitév
Cultivary
Aspect
A cuireu
Saveur
Saveur
Réaction aux isolats (GCV)
de Foct
CB1 (0120)
B2-1 (0124)
A10 (01210)
Génome AA
0
nd s
nd
nd
nd
Pamotion
1229/576/-
29
1.7
jr
0.2
j
2.5
3.5
nd
1.0
h
1.3
cde
1.0
Pisang jari buaya
0312/577/-
6
3.9
fghij
0.6
ghij
1.63
2.0
nd
1.1
h
1.6
cde
1.1
d
Pisang lemak manis 1183/578/-
22
3.2
ghij
0.3
ij
2.75
3.67
nd
1.1
h
1.6
cde
1.2
cd
j
0.1
j
Niyarma yik
nd
Pisang mas
0653/579/-
4
0.8
Rose
0712/574/-
1
5.9
Señorita
1230/580/-
4
3.8
fghij
0.7
fghi
3.35
a
3.54
Veinte cohol
1031/582/-
24
2.6
hij
0.3
ij
2.15
de
2.25
Kunnan
1034/583/-
22
4.1
fghi
0.6
ghi
2.44
bcde
Ney poovan
-/398/-
39
5.7
defgh
1.2
def
3.38
a
Ney poovan
0459/584/-
49
6.3
cdefgh
1.4
de
3.07
abc
nd
nd
nd
nd
d
2.0
4.0
2.0
2.1
cdefgh 2.3
bcde
1.0
d
nd
nd
nd
1.0
h
cde
1.2
cd
ab
nd
nd
nd
nd
ef
1.5
nd
nd
nd
2.31
def
2.0
2.4
cde
3.79
a
nd
1.8
efgh
3.05 abcde
nd
3.0
c
1.3
Génome AB
1.7
cde
nd
2.4
bcde
1.8
cde
nd
nd
Génome AAA
Inarnibal
0477/563/-
12
6.3
cdefg
1.0
efgh
2.5
2.5
nd
1.2
gh
2.5
bcd
2.5
Pisang nangka
1062/585/-
16
8.6
cde
1.4
de
2.15
1.5
2.0
1.1
h
2.7
bc
1.5
cd
Williams
0570/587/-
12
1.3
j
0.3
ij
nd
nd
nd
1.3
fgh
1.0
e
1.6
cd
Yangambi km5
1123/586/-
11
2.0
ij
0.3
ij
3.17
nd
1.0
h
1.8
cde
1.1
d
ab
3.33
abc
bcd
Génome AAB
Kofi
0912/355/310 12
8.8
cde
1.1
efgh
Kumunamba
0824/337/195 40
9.5
bcd
1.5
de
2.91
abc
2.27
ef
Pisang Ceylon
0650/589/-
24
7.0
cdefg
1.0
efgh
2.94
abc
3.11
abcd
Popoulu
0335/588/-
25
12.8
ab
2.7
a
3.1
ab
2.98 abcde
Prata anã
0962/590/-
23
7.3
cdef
1.1
def
2.72
abcde
2.99 abcde
3.0
1.3
efgh
1.8
cde
1.2
Silk (sport)
1222/591/-
27
6.0
defgh
1.0
efgh
2.33
cde
3.29
abc
nd
4.0
b
4.0
a
3.3
a
Sugar
-/404/-
9
4.3
fghij
0.8
fghij
2.5
bcde
2.67
cdef
3.0
2.3
cdef
3.3
ab
3.0
ab
Walha
1033/592/-
1
5.5
nd
nd
nd
nd
3.0
nd
nd
3.8
nd
nd
3.67
2.0
cdefgh 2.3
bcde
1.3
nd
cd
nd
1.0
h
1.4
cde
1.3
cd
3.33
5.0
a
1.0
e
nd
nd
cd
nd
Génome ABB
Bluggoe
-/261/-
42
8.2
cde
1.4
de
2.67
abcde
2.0
f
3.4
1.9
defgh
3.3
ab
2.0
bcd
Ducasse
-/256/-
24
6.6
cdefg
1.0
efgh
2.78
abcde
2.91
bcde
nd
2.3
cdefg
2.1
bcde
3.1
ab
Dwarf kalapua
0812/368/171 39
6.4
cdefg
1.0
efgh
2.1
e
1.93
f
2.45
1.0
h
1.8
cde
nd
Kandrian
0803/367/148
defgh 1.5
cde
1.4
cd
3.0
2.5
cd
1.8
cde
1.6
cd
h
1.6
cde
4.0
a
7
14.4
a
2.0
b
3.0
3.0
3.33
1.5
Kluai namwa khom 0526/593/-
27
8.6
cde
1.0
efgh
2.63
abcde
2.89
bcde
Pelipita
0472/564/-
18
7.4
cdef
1.3
de
1.0
1.5
2.5
1.0
Pelipita
-/595/-
16
6.4
cdefg
1.3
de
2.0
2.0
3.0
nd
Saba
1138/594/-
50
10.1
bc
1.9
bc
2.86
abcd
3.13
3.43
1.5
defgh
1.4
cde
1.8
bcd
FHIA-02
0505/597/-
25
7.2
cdef
1.1
defg
3.08
abc
3.07 abcde
2.0
1.3
efgh
1.2
de
1.5
cd
FHIA-17
1264/599/-
16
9.9
bc
1.3
de
3.14
ab
3.29
3.0
1.3
efgh
1.5
cde
1.3
cd
FHIA-23
1265/600/-
10
7.4
cdef
0.7
fghi
4.0
nd
1.0
h
1.7
cde
1.3
cd
0504/596/-
28
8.9
cde
1.3
de
3.11
ab
3.19
abc
2.5
1.3
efgh
1.5
cde
1.2
cd
0506/598/-
24
8.9
cde
1.6
bcd
3.08
abc
3.0
abcde
2.75
1.1
h
1.8
cde
2.6
bc
1010/-/201
0
nd
nd
nd
abcd
nd
nd
Génome AAAA
abc
3.5
Génome AAAB
FHIA-01
Génome AABB
FHIA-03
Bananier Fe’i
Rimina
nd
nd
z La
performance des accessions a été déterminée au cours de deux essais effectués au TREC de
1996 à 1998.
y
Les noms des cultivars sont ceux donnés par le donateur initial. Niyarma yik et Rimina ont
succombé aux basses températures avant que les plants soient établis dans la parcelle
expérimentale. Il existe un cultivar AA et un cultivar AAB portant le même nom que le cultivar
Pisang nangka AAA utilisé dans cette étude. Les plants de l’accession « Williams » étaient des
hors-types nains. Le préfixe FHIA indique des obtentions du programme d’amélioration de la
Fundación Hondureña de Investigación Agrícola à La Lima, Honduras.
nd
nd
nd
u L’aspect
et la saveur ont été évalués par des panels de dégustation au TREC et lors des foires
de fruits tropicaux à Homestead et à West Palm Beach, en Floride. Pisang mas, Veinte cohol,
Kunnan, Pisang nangka, Kumunamba, Prata anã, Sugar, FHIA-01, FHIA-02 et FHIA-17 sont
généralement utilisés comme banane dessert, tandis que Kofi, Popoulu, Bluggoe, Dwarf
kalapua, Kandrian, Pelipita, Saba et FHIA-03 sont généralement utilisés comme bananes à cuire.
On n’a procédé à une analyse statistique que chez les cultivars pour lesquels on disposait d’au
moins 10 évaluations (aucune variété à cuire ne remplissant ce critère en ce qui concerne
l’aspect).
N = nombre de régimes récoltés chez un cultivar pour évaluer les caractéristiques
agronomiques et la qualité des fruits.
t On a utilisé, pour infecter les trous dans lesquels ont été plantées les différentes accessions,
des isolats représentatifs de chacun des groupes de compatibilité végétative (GCV) de Fusarium
oxysporum f. sp. cubense présents dans le sud de la Floride. Pour évaluer la sévérité de la
maladie, on a utilisé une échelle de 1 à 5 (1 = plant sain ; 2 = chlorose et flétrissement légers,
sans pétioles cassés ; 3 = chlorose et flétrissement moyens, avec quelques pétioles cassés et/ou
fissures à la base des feuilles ; 4 = chlorose sévère, flétrissement, pétioles cassés et
rabougrissement de la feuille nouvellement émergée ; et 5 = plant mort).
v
s
x
Les codes des accessions sont, par ordre, ceux : du Centre de transit de l’INIBAP (ITC) à
Leuven, Belgique ; du Queensland Department of Primary Industries (QDPI) à Maroochy,
Australie ; et du matériel génétique de Musa collecté au cours d’une mission de prospection en
Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), organisée avec l’aide du Conseil international des ressources
phytogénétiques (IBPGR, devenu IPGRI).
w
Indice de productivité = 100 x (PR / DC), où PR = poids du régime en kg et DC = durée du
cycle en jours. On n’a procédé à l’analyse statistique du poids moyen du régime et de l’IP que
chez les cultivars pour lesquels on a récolté au moins quatre régimes.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
nd = non déterminé.
r
Dans une même colonne, les moyennes suivies de la même lettre ne présentent pas de
différence significative selon le test de Duncan au seuil P < 0,05.
17
et la plupart des cultivars testés dans ces essais n’avaient encore jamais été cultivés
dans le sud de la Floride. Quatre des cultivars, « Dwarf kalapua » ABB, «Kandrian»
,« Kofi » et « Kumunamba » , ont été collectés en Papouasie-Nouvelle-Guinée lors des
missions de prospection INIBAP-IPGRI de la
fin des années 80 et, à notre connaissance,
n’avaient jusqu’à présent jamais été cultivées dans les Amériques (Arnaud et Horry
1997, Sharrock 1990). Dans certains cas, on
a introduit de nouvelles accessions de cultivars anciens dans l’espoir qu’elles donneraient une meilleure performance que celles
qui sont actuellement utilisées dans la région. Par exemple, on a testé un cultivar à
gros fruit de « Silk » (sport) originaire de
Tanzanie, ainsi que « Sugar », la version australienne de ce cultivar populaire, malgré
leur sensibilité probable à la fusariose. Il
était intéressant de vérifier leur performance dans la région, car la variété « Silk »
(« Manzano ») qui est actuellement utilisée
dans le sud de la Floride est moins robuste
que les variétés « Silk » de la collection de la
FHIA, par rapport auxquels elle produit des
fruits et des régimes plus petits (Franklin
Rosales, communication personnelle).
Plusieurs des accessions testées avaient
un génome AA. Toutes ont fourni le fruit caractéristique de ce génome (peau mince et
chair sucrée), mais aucune n’était très productive, ce qui confirme les observations antérieures sur la médiocre performance des
variétés AA (Stover et Simmonds 1987). Sur
33 accessions, 22 ont eu un IP supérieur à 1,
mais aucune accession AA n’a approché ce
niveau de productivité (tableau 1). Il est intéressant de noter que les deux accessions
« Ney poovan » (diploïde AB) ont eu un IP de
1,2 et 1,4, dépassant ainsi certains triploïdes
et tétraploïdes testés dans ces essais.
Bon nombre d’accessions ont fait preuve
d’une bonne ou excellente tolérance aux isolats/GCV de foc qui étaient testés (tableau 1).
A quelques exceptions près, toutes les accessions AA et toutes celles du programme d’hybridation de la FHIA ont donné une bonne
performance. Il est à noter que, dans
quelques cas, des accessions différentes d’un
même cultivar ont réagi différemment à un
GCV donné. Ainsi, « Ney poovan » 594 était significativement plus sensible au GCV 0120
que « Ney poovan » 398, tandis que l’accession « Silk » (sport) s’est montrée plus sensible au GCV 0120 que « Sugar ». Si l’on n’a
pas signalé jusqu’à présent de différences de
sensibilité entre les accessions « Silk », on a
remarqué en Afrique de l’Est des différences
entre deux clones « Ney poovan », dont l’un,
« Sukali ndizi », manifeste les symptômes
plus lentement que le second, « Kisubi »
(Wilberforce Tushemereirwe, communication
personnelle). Enfin, « Kluai namwa khom »,
variant nain de « Pisang awak » ABB, s’est
montré moins sensible au GCV 01210 que
« Ducasse » , accession de taille normale de
type « Pisang awak ». Précédemment, un va18
riant nain Cavendish, « Dwarf Parfitt » AAA,
avait fait preuve d’une plus grande résistance
à la race 4 de la fusariose que Williams AAA
(K.G. Pegg, communication personnelle).
Il convient aussi de noter l’anomalie apparente des réactions de « Silk » (sport) et de
« Sugar » , toutes deux sensibles à la race 1,
ainsi que de « Bluggoe », sensible à la race 2,
vis-à-vis de la souche testée du GCV 0124.
Les premiers rapports signalant la présence
de la race 2 en Amérique tropicale indiquaient que les variétés sensibles à la race 1
étaient extrêmement résistantes à la race 2,
et que « Bluggoe » sensible à la race 2 était
résistante à la race 1 (données résumées par
Stover 1962). Bien que les deux races aient
été signalées dans ce GCV (Ploetz et Pegg
1999), on peut se demander si les résultats
de la présente étude indiquent l’activité
d’une nouvelle race de l’agent pathogène, ou
si ce sont les conditions environnementales
ou édaphiques du sud de la Floride qui sont
responsables. Il apparaît clairement nécessaire de mieux connaître la spécialisation
pathogénique de ce champignon (Stover et
Buddenhagen 1986).
Bien que la plupart des accessions évaluées aient manifesté au moins un caractère
intéressant, seuls huit bananiers dessert et
huit bananiers à cuire ont fourni une production suffisamment élevée de fruits de qualité
acceptable (indice de productivité égal ou
supérieur à 1, et note de 3 ou plus pour les
qualités organoleptiques) (tableau 1). Malheureusement, plusieurs des accessions les
plus savoureuses et les plus productives se
sont montrées sensibles à la fusariose. L’accession « Silk » (sport) de Tanzanie, qui a
reçu une excellente note pour ses qualités
organoleptiques, s’est révélée sensible aux
trois GCV dans cette étude, tandis que l’accession « Bluggoe », productive et très savoureuse, s’est montrée sensible au GCV 0124.
« Popoulu », autre bananier à cuire au goût
très apprécié et qui s’est distingué par la
meilleure productivité dans ces essais, a fait
preuve d’une grande sensibilité au GCV 0120.
Ces accessions et les autres accessions sensibles ne peuvent être recommandées pour
des zones de production où l’on sait que sévit
la fusariose, mais elles pourraient être utilisées dans d’autres régions. Néanmoins, « Ney
poovan » 398, qui se caractérise par une excellente flaveur, et « Popoulu », qui a une
productivité remarquable, pourraient, en
dépit de leur sensibilité, apporter une contribution importante à la production commerciale dans le sud de la Floride.
Les accessions suivantes, qui ont reçu
d’excellentes notes et sont résistantes à la
fusariose, semblent offrir un potentiel pour
toutes les zones de production du sud de la
Floride : bananiers dessert « Pisang Ceylon », « FHIA-01 » AAAB, « FHIA-02 » AAAA
et « FHIA-17 » AAAA, et bananiers à cuire
« Kumunamba », « Kandrian » et « Saba »
ABB. Leur adoption dans cette région est
donc recommandée.
Remerciements
Les auteurs remercient Jean-Pierre Horry,
ancien responsable du matériel végétal à
l’INIBAP, et Ines Van Den Houwe, responsable du Centre de transit de l’INIBAP (ITC)
à Leuven, en Belgique, qui ont fourni une
grande partie du matériel génétique énuméré au tableau 1. Ils expriment également
leur gratitude à Mike Smith et Sharon Hamill
(QDPI), qui ont donné certaines accessions
et fourni des plantules de haute qualité pour
cette étude. Une assistance technique a été
apportée par Zaragoza Alegria et Ozvany Rodriguez. ■
Références
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catalogue of Musa germplasm : Papua New Guinea collecting missions, 1988-1989. INIBAP,
Montpellier, France.
Degner R.L., S.D.Moss & M.D. Mulkey. 1997. Economic impact of agriculture and agribusiness in
Dade County, Florida. FAMRC Industry Rpt.
97 1. Florida Agr. Mkt. Res. Ctr., Food and Resource Economics Dept. Univ. of Florida, IFAS,
Gainesville.
Ploetz R.C. & D. Benscher. 1996. Evaluation de
nouveau matériel génétique de bananier dans le
sud de la Floride. INFOMUSA 5(1):36.
Ploetz R.C. J.L. Haynes, A. Vásquez & D. Benscher.
1999a. Performance of new banana germplasm
in South Florida. Hortscience (sous presse).
Ploetz R.C. J.L. Haynes & A. Vásquez. 1999B. Responses of new banana germplasm in South Florida to Panama disease. Crop protection (sous
presse).
Ploetz R.C. & K.G. Pegg. 1999. Fusarium wilt. Pp.
143-159 in Diseases of Banana and Abaca. (D.R.
Jones, ed.). CABI. Wallingford, Royaume Uni.
SAS Institute Inc. 1989. Pp. 891-996 in SAS/STAT*
User’s Guide, Version 6, 4th ed., Vol. 2. Cary, NC.
SAS Institute, Inc. 846pp.
Sharrock S. 1990. Collecting Musa in Papua New
Guinea. Pp. 140-157 in Identification of genetic
diversity in the genus Musa (R.L. Jarret, ed.).
INIBAP, Montpellier, France.
Stambaugh S.U. 1952. Bananas in Florida. Florida
Dept. Agr., Tallahassee.
Stover R.H. 1962. Fusarial wilt (Panama disease) of
bananas and other Musa species. C.M.I. Kew,
Surrey, Royaume-Uni. 117pp.
Stover R.H. & I.W. Buddenhagen. 1986. Banana
breeding: polyploidy, disease resistance and productivity. Fruits 41: 175-191.
Stover R.H. & N.W. Simmonds. 1987. Bananas. 3 e
ed. Longmans, Londres, Royaume-Uni.
Les auteurs travaillent à l’université de Floride, Tropical Research and Education Center, 18905 SW 280th
Street, Homestead, Florida 33031-3314, Etats-Unis.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Le point sur…
Les bananiers au Pérou
Les variétés de Musa au Pérou :
classification, utilisations,
potentiel et contraintes
de production
Ulrike Krauss, Raúl Figueroa,
Andrea Johanson, Enrique Arévalo,
Raúl Anguiz, Oscar Cabezas
et Luis García
L
Bolivie
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Au tableau 1 sont indiqués, conformément à
la classification de Stover et Simmonds
(1987), les noms locaux des variétés cultivées
au Pérou, ainsi que leurs synonymes régionaux et internationaux. L’appellation la plus
courante au Pérou figure dans la colonne
« variété » et les « synonymes péruviens »
sont présentés par ordre alphabétique. Pour
M. textilis, qui est cultivé sporadiquement, il
est possible qu’il existe deux variétés différentes, toutes deux dénommées « Semeníferos ». Ce terme est probablement aussi appliqué à d’autres hybrides séminifères de
M. acuminata et/ou M. balbisiana qui n’ont
pas été identifiés. Dans les stations expérimentales, on trouve aussi les diploïdes Lady’s
Finger et Vietnam Occidental (Ney poovan ?)
(tous deux du groupe AB), ainsi que les tétraploïdes IC2 et SH3436 (AAAA) (Astocaza
1996). Les hybrides FHIA-23 (=FHIA-1-1)
(AAAA), FHIA-01, FHIA-02,
FHIA-18 (tous trois
Colombie
AAAB) et FHIA-03
Equateur
(AABB) sont actuellement soumis à des essais Tumbes
5,3%
Loreto
en milieu payAmazonas
Plura
18,7%
1,1%
16,7%
san (Anguiz
Jaen
4,2%
1998, Krauss,
0,5%
non publié).
Lambayeque
Cajamarca San Martin
6,8%
0,1%
Il convient & Chota
Brésil
0,4%
d’interpréter avec
La Libertad
prudence les informaChavin
Huanuco
tions données dans les pu0,1%
11,6%
Ucayali 18,7%
blications péruviennes au sujet
Pasco 6,6%
du matériel génétique de Musa. En
Lima
Junin 5,5%
effet, les producteurs et les cher0,8%
Madre de Dios
0,9%
cheurs utilisent les appellations CuaHuancaCuzco
drado, Datíl, Filipino, Guayaquil, Guineo,
velica
0,9%
0,1%
Indio, Lady’s Finger, Manzano et Morado
Andahuaylas
pour plusieurs variétés différentes qui sont
Ayacucho & Abancay
Ica
Puno
0,0%
0,2%
0,2%
0,6%
cultivées dans des zones différentes. Les
termes Guineo et Morado peuvent désigner
La
cT
Arequlpa
iti
toute variété dont le fruit ou le pseudotronc a
ca
0,0%
ca
une pigmentation foncée. Des suffixes leur
Moquegua
0,0%
sont ajoutés pour préciser les différences de
Oc
éa
nP
couleur et/ou de taille. Ces subdivisions déTacna
ac
0,0%
ifiq
passent le cadre du présent article. Les noms
ue
des variétés Cavendish sont utilisés comme
des synonymes et ne correspondent pas nécessairement à l’équivalent international, ni
même à un unique sous-groupe. De manière
similaire, Seda et Guayaquil (=Seda GuayaFigure 1. Régions productrices de bananes et de
quil), toutes deux membres du sous-groupe plantains au Pérou et contribution de ces régions
Gros Michel, ont été classées par erreur dans (en pourcentage) à la production nationale.
Chili
e Pérou, à la différence de ses voisins,
le Brésil, la Colombie et l’Equateur (figure 1), n’exporte pas de volumes importants de bananes et de plantains. De ce
fait, les variétés péruviennes de Musa n’ont
reçu à ce jour que peu d’attention sur le plan
international et elles portent souvent des
noms différents de ceux qui sont utilisés dans
d’autres pays pour les mêmes variétés. A l’intérieur même du Pérou, une même variété
peut avoir des appellations et des utilisations
différentes. Cependant, comme dans beaucoup de régions d’Afrique, d’Asie et des Amériques, les bananes et les plantains jouent un
rôle important dans l’alimentation des populations rurales et comme source de revenus
grâce à leur commercialisation sur les marchés nationaux. Rengifo et Fasanando (1994)
ont dénombré 37 variétés de Musa dans les
foires agricoles de la moyenne vallée du Mayo
(figure 2), ce nombre n’étant dépassé que
par celui des variétés du genre Capsicum
(42) et des variétés de haricot (52) de différents genres.
Outre la région côtière de Grau (départements de Tumbes et Piura), les bananes et
les plantains sont surtout produits et
consommés dans les parties orientales du
pays, de climat tropical (figure 1), et notamment dans les vallées de l’Amazone, de
l’Apurímac, de l’Ene, de l’Huallaga, du Marañon, de l’Ucayali et de l’Urubamba ainsi
que dans celles de leurs affluents (figure 2).
Ces zones approvisionnent aussi les marchés
des grandes villes, où les bananes de type
dessert sont particulièrement prisées par la
classe moyenne. Ce commerce rapporte des
revenus appréciables aux habitants des vallées orientales, où la culture illicite de la
coca n’est que progressivement remplacée
par celles du cacao, du café, de la banane, du
plantain et d’autres fruits tropicaux.
La banane et la banane plantain étant appelées à jouer un rôle crucial pour le développement durable de beaucoup de régions du
pays, nous présenterons et analyserons ciaprès les informations disponibles sur la classification, les utilisations, le potentiel et les
contraintes de production des variétés communément cultivées au Pérou.
Variétés de Musa
le sous-groupe Cavendish par certains auteurs, ces noms étant utilisés indifféremment
pour toute banane jaune de type AAA. Dans
la région de San Martín, les appellations locales sont souvent des descriptions en langue
quechua des caractéristiques du fruit et de la
plante, dont les chercheurs n’ont pu trouver
les correspondances avec les variétés familières. Ainsi, il se peut qu’il y ait des identités
entre les variétés ci-dessous et celles qui figurent au tableau 1, et/ou qu’elles soient
identiques entre elles :
groupe AAA : Alquizar, Canchaque, Datíl,
Flauta, Inmune, Montero, Ovilla Guineo et
Seda Sharapino ;
groupe French plantain (AAB) : Allpaplátano, Balsino, Brashico, Caballero, Maquisapa, Yanaplátano, Omegon (=Omecon),
Rompe Pedro Casanova et Santa Rosa Amarillo ;
groupe plantain corne : Bellaco Mellizo,
Garaffon (=Garajon), Huacra Bellaco, Huaira
Bellaco, Tosco Bellaco et Warmi Bellaco.
Plusieurs variétés n’ont pu être classées
avec certitude dans aucun groupe. Tosquino,
variété populaire à usages multiples, est placée, selon les auteurs, dans le groupe AAA ou
AAB (French plantain, Silk, Pome et Maia
Maoli). Elle présente certaines caractéristiques du groupe AAA, mais ressemble aussi
aux sous-groupes Silk et Pome. Cependant,
étant donné sa résistance à la fusariose et sa
résistance moyenne à la cercosporiose jaune
19
Tableau 1. Variétés péruviennes de Musa, synonymes locaux, classification génomique et équivalents internationaux (selon
Stover et Simmonds 1987).
Variété
Synonymes péruviens
Synonyme international (description)
Azucarado, Bizcocho, Bocadillo, Canelita, Ciento en Boca, Datíl,
Guineo, Guineo Mequiche, Lady’s Finger, Limenillo, Orito, Oro,
Ouro, Perita, Platanito de Oro
Sucrier
Types AA
Moquicho
Types AAA
Sous-groupe Gros Michel
Seda
Guayaquil
Gros Michel
Seda Guayaquil
Guayaquil (Colombie), Seda Guayaquil
(Equateur)
Filipino
Congo, Nanicao, Poyo, Robusta, Valery
Giant Cavendish
Indio
Enano del País, Viejilla
Dwarf Cavendish
Montecristo
Lacatán
Lacatán
Sous-groupe Cavendish
Gran Enano
Grand Nain
Sous-groupe Green-red
Morado Claro
Guineo Colorado
Green-red
Guineo, Guineo Rojo, Indio, Morado Oscuro, Rojo
Red
Sous-groupe Red
Morado
Sous-groupe Lujugira
Lujugira 1, 2
Lujugira
Non identifiée
nc 3
Tosquino
Types AAB
Sous-groupe Plantain
Inguiri
Asapa Plátano, Arcanchaco, Común, Delgado, Dominico, Largo,
Hembra, Paisano, Plátano Bueno, Plátano de Freir, Sancochado
Green French Plantain
Provinciano
Manzano, Tosco Pupusapa
French Plantain (moins de mains
qu’Inguiri, fruit plus court et plus gros)
Bellaco
Barraganete, Cuerno, Hartón, Macho
Hartón (5-7 mains)
Bellaco Plátano
Bellaco Plantano, Cuerno
Plantain corne (généralement 7 mains)
Mameluco
Mamaluca, Mameluca, Bellaco Cachaco
Plantain corne (généralement 2 mains
et fruit long)
Sous-groupe Mysore
Mysore 2
Mysore
Sous-groupe Maia Maoli
Palillo
Canela, Capirona, Guayabo, Guayaquil, Maqueño, Rey, Vaporino
Ecuadorian Maqueño ?
Apple, Guineo Manzano, Mansanita, Maca
Manzano
Pacovan, Pome
Pome
Huaybino Cenizo
Sapino Verde Cenizo
Silver Bluggoe
Pelipita
Colombiano, Filipino
Pelipita
Sapo
Balsino, Burro, Chato, Cuadrado, Huaybino, Sapino,
Bluggoe
Sous-groupe Silk
Manzano
Sous-groupe Pome
Prato de Brazil
Types ABB
Sous-groupe Bluggoe
Sapote, Sapucho
Sapo Plátano
Cotoplátano
(fruit ridé à lignes noires)
Trujilliano
Morocho
Bluggoe
Cuadrado, Manzano
nc (plusieurs variétés, voir tableau 3)
Sous-groupe Pisang awak
Isla
1
On pense que cette variété a été introduite au Pérou par les Portugais, qui l’auraient amenée d’Afrique de l’Est, via le Brésil (Astocaza 1996).
2 Seulement dans la région frontalière avec le Brésil ?
3 nc = non connu.
(tableau 2), il est exclu qu’elle fasse partie
du sous-groupe Silk. On ne peut rejeter la
possibilité qu’elle soit de type AB (Ney Poovan) ou qu’elle soit apparentée au sousgroupe Pisang kelat/Pisang raja. Tosquino atteint une hauteur de 3,8 m et produit en
moyenne 98 doigts par régime, chaque doigt
ayant un poids moyen de 185 g. Ses fruits
sont de forme courbe, un peu angulaire, et
ont deux rangées régulières d’ovules dans
chaque loge. Les fleurs mâles sont jaunes ;
leurs bractées sont lancéolées, relativement
persistantes et ne s’enroulent pas (Figueroa
et Wilson 1992). Bigas Plátano, Dos Racimos
20
(mutant produisant deux régimes), Guinea
Viejilla Moquillo (AAA ?), Manzano Sapino
(Ney Poovan ?), Moquillo, Omeley Plátato,
Omeley Yana, Picuro Plátano, Puca Guineo,
Pucaquiro, Quillo Guinea, Sara Guinea Plátano et Shacapa, variétés toutes cultivées
dans la région de San Martín, n’ont pu être
identifiées. Il serait nécessaire de caractériser, à l’aide des descripteurs de l’IPGRI et
des techniques moléculaires, les variétés
courantes non identifiées.
Au sein du type Isla (sous-groupe Pisang
awak), on distingue au moins cinq, voire sept
variétés : Isla del Alto Huallaga, Isla Guaya-
quil, Isla Maleño, Isla Nacional, Isla de Tingo
María, Isla Vaporino (=Isla Baporino) et Isleño (Astocaza 1996, Figueroa et Wilson 1992,
MINAG, INIA et CONFRUTA 1997, Rengifo et
Fasanando 1994, SENASA et FAO 1997, Pérez
et Anguiz 1998). Etant donné l’importance de
ce type (à utilisations multiples) au Pérou et
ses caractéristiques particulières, une comparaison des principales variétés est présentée au tableau 3. Isla Maleño est cultivée
dans la région côtière de Tumbes, tandis que
les autres variétés ont une distribution plus
large et se rencontrent principalement dans
les vallées orientales. La caractéristique la
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Tableau 2. Résistance et sensibilité aux maladies et ravageurs1 des variétés de Musa communément cultivées au Pérou (données
provenant d’observations personnelles avec analyse par PCR, Astocaza 1996, Figueroa 1992, MINAG et al. 1997, Munive 1985,
Ostmark 1997, SENASA et FAO 1997, Pérez et Anguiz 1998).
Maladies foliaires
Variété
Cercosporiose noire
Cercosporiose
jaune Sigatoka
Maladies et ravageurs telluriques
Cordana
Cladosporium sp.
Fusariose
Nématodes
Types AA
Moquicho
TS-R 1 (MS)
TS-R
S
S-R (response varies) nc 3
S
Types AAA
Seda
TS
TS
S
S
S
S
Sous-groupe Cavendish
TS
TS
S
S
R
S
Morado
TS
TS-R (MR)
nc
nc
MR
nc
S
S-R (MR)
S
S
R
S
Non identifiée
Tosquino
Types AAB
Inguiri
S
S-R (MR)
S
S
R
S
Bellaco
S
S-R (MR)
S
S
R
S
Palillo
MS
S-R (MR)
S
S
S
nc
Manzano
S
S-HR (R)
S
S
R-TS (S)
S
Pelipita
R
R-HR
nc
nc
R
nc
Sapo
MS
R
nc
nc
S2
nc
Isla
S-HR (MR)
S-HR (R)
S
S
S 2-R (MS)
S
Types ABB
1
TS = très sensible, S = sensible, MS = moyennement sensible, MR = moyennement résistante, R = résistante, HR = hautement résistante. En cas de sérieuse controverse, on a indiqué la gamme des
opinions, par ex S-R, des précisions étant données dans le texte. La note en gras représente notre conclusion.
2 Race 2 seulement.
3 nc = non connu.
plus remarquable du type Isla est la teinte
bleue du pseudotronc, des feuilles et de la
pulpe du fruit. Sur le terrain, on s’en rend le
mieux compte en examinant les feuilles à
contre-jour. La coloration bleue couvre toute
la surface du limbe, à l’exception d’une
bande de 5 cm sur sa bordure gauche. On
pense que le type Isla a été apporté d’Asie
par les Espagnols, via les îles Canaries (d’où
son nom). Il ne semble guère s’être répandu
vers les pays voisins, et aucun clone de la collection colombienne de Musacées (Belalcázar, non daté) ne lui correspond.
La production bananière au Pérou
Au cours des 10 dernières années, les surfaces bananières ont régulièrement augmenté au Pérou (tableau 4), ce qui témoigne
de l’intérêt des producteurs pour cette culture. Cependant, les rendements demeurent
médiocres du fait de pratiques agronomiques
rudimentaires et de l’absence presque totale
de mesures de lutte contre les maladies (Cavalié et al., Chingay et Molero, Figueroa,
Perco et al., Tanchiva et Charpentier, Rivas
et Palomino et al. 1986), de sorte que la productivité n’a guère augmenté (tableau 4). En
1996, la production atteignait plus de 1,3 million de tonnes. Les principales régions productrices étaient les départements suivants :
Ucayali (251 969 t), Loreto (251 943 t), Piura
(225 091 t), Huánuco (156 008 t), Pasco
(88 365 t), Junín (73 662 t) et Tumbes
(71 887 t) (Fujimori et al. 1997) (figure 1). La
production nationale est relativement stable
sur l’ensemble de l’année (figure 3). Bien
qu’elle soit essentiellement destinée à la
consommation locale, les ventes sur le principal marché fruitier de Lima (figure 3) offrent
une source régulière de revenus aux producteurs (figure 4).
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Entre Jaén et San Ignacio, le long de la
frontière avec l’Equateur (figure 1), une petite part (4 %) de la production bananière se
fait sous irrigation. On y cultive surtout Seda
et Manzano, ainsi que, plus rarement, Isla et
Palillo (Díaz 1986). Dans la région de San
Martín, Inguiri est la principale variété
(Yengle 1986), bien que ce département de
composition ethnique mixte offre une diversité considérable de matériel génétique de
Musa (Rengifo et Fasanando 1994). La même
chose vaut pour le département de Loreto, où
Inguiri représentait jusqu’à récemment
quelque 80 % de la production, occupant
ainsi la première place devant Bellaco (Tanchiva et Charpentier 1986). Mais en raison
des attaques de la cercosporiose noire, ces
deux variétés sont aujourd’hui largement
remplacées par Pelipita. Parmi les bananes
dessert, les principales variétés sont Seda,
Manzano et Moquicho. Dans le département
de Loreto, on trouve les bananes à cuire Mameluca, Maquisapa et Tosquino, ainsi que les
bananes dessert Isla et Prato, principalement
en culture de jardin (Tanchiva et Charpentier 1986). Les principales variétés dans la
Tableau 3. Caractéristiques des principales variétés de type Isla (sous-groupe Pisang
awak) au Pérou.
Pseudotronc
Variété
1
Diamètre
(cm)
Fleur mâle
Marbré
Couleur
Caractéristiques du fruit
Nb de doigts
par régime
Poids du
fruit (g)
Forme
des doigts
110
140
typique
63
170
gros
Isla del Alto
Huallaga
16
-
jaune
Isla Guayaquil
26
+
blanchâtre
Isla Maleño
16
-
crème
120
105
plus plat
Isla Nacional
16
-
crème
45
120
typique
Isla de Tingo
María
16
-
jaune
nc 1
nc
plus court,à
arêtes, extrémité
plus effilée
nc = non connu ; similaire à Isla del Alto Huallaga.
Tableau 4. Production de bananes et plantains au Pérou de 1990 à 1996 (d’après
Webb et Fernández 1997).
Année
Surface cultivée
(ha)
Production
(tonnes)
Rendement
(t/an/ha)
Prix au producteur
($US/t)
nc1
1990
57 888
702 418
12,13
1991
62 443
809 404
12,96
nc
1992
66 404
698 976
10,53
nc
1993
66 470
710 237
10,69
130,00
1994
69 401
845 403
12,18
132,42
1995
83 551
1 065 988
12,76
133,93
1996
114 126
1 347 959
11,81
116,67
1nc
= non connu.
21
vallée de l’Huallaga sont Inguiri, Palillo, Isla
et Seda, suivies par Morado, Manzano et Moquicho (Cavalié et al. 1986). Dans la Selva
Central, ce sont Isla, Seda, Inguiri et Bellaco,
suivies par Manzano et Morado (Parco et al.
1986). Dans le département de l’Ucayali, les
variétés les plus populaires sont Inguiri, Bellaco et Sapo pour les bananes à cuire, Isla de
Tingo María, Seda, Moquicho et Manzano
pour les bananes dessert, tandis que Palillo
et les autres variétés de type Isla ont des utilisations multiples (Rivas et Palomino 1986).
Enfin, dans le département de Madre de
Dios, les variétés prédominantes sont Inguiri,
Bellaco, Seda, Manzano, Moquicho et Morado
(Chingay et Molero 1986).
Utilisations des Musa au Pérou
Bas
Huallaga
Les bananes de type dessert sont particulièrement appréciées dans les régions côtières,
et les bananes à cuire dans les régions orientales de climat tropical. Parmi les bananes
dessert, qui sont consommées sous forme de
fruit ou de boisson, les variétés Cavendish
sont les moins populaires. Seda est particulièrement prisée, mais la diffusion de la fusariose (tableau 5) limite de plus en plus sa
culture. Moquicho gagne en popularité, prenant rapidement la relève. D’après les informations disponibles, certaines lignées non
seulement résistent à la fusariose, mais tolèrent les anciens sols à coca, surexploités et
acides, qui ne conviennent souvent à aucune
autre culture. Les fruits mûrs de Moquicho
sont consommés à l’état frais ou sous forme
de beignets frits, tandis que ses fruits verts
sont bouillis entiers, sans être pelés. Cette
variété est la seule à être transportée au marché dans des cageots en bois. Pour toutes les
autres, on charge les régimes entiers dans
des camions, avec peu ou pas de matelassage
pour amortir les chocs.
Les bananes plantain sont bouillies ou
frites à l’état vert ou mûr. Dans les vallées
orientales, on produit de la farine et de l’amidon de plantain de manière artisanale. Le
« tacacho », plat populaire dans ces régions,
est préparé à partir de plantains matures
mais encore verts, qu’on fait bouillir avant de
les réduire en purée et de les faire frire avec
du saindoux. Les « patacones » se préparent
en faisant cuire à la vapeur ou frire légèrement des morceaux de banane plantain, puis
en les aplatissant avant de les replonger dans
de l’huile bouillante. Pour ce faire, on utilise
de préférence du plantain corne. Les
« chifles », minces chips de fruit vert frites,
sont parfois préparées avec du plantain, mais
sur la côte, on utilise de préférence les variétés Manzano (sous-groupe Silk) et Tosquino.
Le potentiel commercial de la délicate va-
Colombie
Equateur
Pérou
Grau
Loreto
Torapoto
Brésil
San Martin
7,0 S
Bolivie
Ucayali
Huallaga
Central
Chili
Brésil
Tocache
Haut
Huallaga
Aguaytia
Purcalpa
San Alejamdro
Aucayacu
Marañon
Pachitea
Ucayali
9,0 S
Tingo Maria
Ucayali
Huánuco
Ucayali
Pachitea
Pasco
Madre
de Dios
Urubamba
11,0 S
Junín
Ene
Silva
Urubamba
Apurimac
Océan Pacifique
Lima
San Francisco
13,0 S
Ayacucho
Cuzco
77,0 W
73,0 W
75,0 W
Figure 2. Régions bananières de l’est du Pérou couvertes lors de l’enquête sur les maladies (ombrées).
L’ombrage foncé indique la présence de la cercosporiose noire, et l’ombrage clair son absence.
140
0,6
80
60
40
20
Prix en $US/kg
0,5
100
Commerce de gros
Production nationale
120
0,4
0,3
0,2
0,1
v.
M
ar
.
A
vr
.
M
ai
n.
Ja
Fé
.
éc
.
D
ct
.
N
ov
O
t
pt
.
Se
il.
in
ôu
A
1997
Année et mois
Commerce de gros
Seda
Bellaco
Figure 3. Production bananière nationale et volume du commerce de gros
sur le principal marché fruitier de Lima (milliers de t) sur l’ensemble de
l’année (d’après Webb et Fernández 1997).
22
Ju
1996
Année et mois
Production nationale
Ju
vr
.
A
v.
ar
M
n.
Ja
1997
Fé
1996
M
ai
0
.
Fé
v.
M
ar
.
A
vr
.
M
ai
ai
Ju
in
Ju
il.
A
ôu
t
Se
pt
.
O
ct
.
N
ov
.
D
éc
.
Ja
n.
M
.
vr
A
Ja
n.
Fé
v.
M
ar
.
0
isla
Palillo
Moquicho
Morado
Manzano
Figure 4. Prix de gros pour les variétés populaires à Lima, en $US/kg
(d’après Webb et Fernández 1997).
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Tableau 5. Incidence des maladies et ravageurs (% de plants infectés) dans les bananeraies des vallées orientales du Pérou
en 1998.
Vallée
Huallaga
Maladie/
ravageur
Cercosporiose jaune
Moyenne
vallée
Haute
vallée
AguaytíaPachitea
San Alejandro Ucayali
Urubamba
Apurimac
Haute
vallée
San FranciscoSivia
Moyenne
pondérée
Evolution
par rapport
à 1997
100,0
95,0
97,6
88,9
60,0
77,8
47,1
85,1
+ 1,9
Cordana
36,4
25,0
54,8
22,2
20,0
33,3
23,5
35,8
+ 10,8
Nématodes
+ 13,3
40,9
45,0
57,1
33,3
20,0
0,0
0,0
35,8
Fusariose
0,0
0,0
50,0
11,1
26,7
0,0
0,0
19,4
+ 22,8
Cercosporiose noire
0,0
45,0
19,0
55,6
20,0
0,0
0,0
18,7
+ 46,1
Pourriture
de l’extrémité des doigts 18,2
20,0
14,3
0,0
6,7
22,2
5,9
13,4
nc 1
0,0
4,8
0,0
13,3
0,0
0,0
3,7
Moko
1
Basse
vallée
Ucayali
4,5
nc
nc = non connu.
riété Manzano (dont la peau a tendance à se
fendre lorsque le fruit est mûr) étant progressivement reconnu, on utilise de plus en
plus un matelassage de feuilles de palmier
pour la protéger des dommages mécaniques
et du risque de frisure pendant la traversée
des Andes. Mais cette évolution ne se fait que
lentement, car les populations des régions
orientales tropicales n’apprécient généralement pas Manzano et s’en servent pour nourrir les porcs. Pourtant, dans certaines zones,
les variétés des sous-groupes Silk et Pome
sont consommées comme fruits à l’état mûr.
Manzano n’est pas consommée par les habitants des hautes Andes, qui disent que cette
variété ne leur convient pas. Palillo (sousgroupe Maia Maoli) est bouillie (à l’état vert
ou mûr) ou frite (à l’état mûr) dans les régions côtières. Dans les régions orientales, on
se sert surtout de son fruit mûr, cru, pour préparer une boisson fraîche (le « chapo ») et une
boisson fermentée (la « chicha de plátano »).
Les variétés Bluggoe sont généralement
consommées mûres, après avoir été bouillies.
Peu populaires, elles ne se rencontrent qu’en
culture de jardin. Sapo Plátano est la seule
variété de ce sous-groupe à être aussi
consommée crue. En revanche, Isla est appréciée dans tout le pays sous toutes les
formes imaginables. Il s’agit de l’un des sousgroupes de Musa les plus populaires au
Pérou.
Commercialisation
Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des autres pays, au Pérou, les prix au
producteur ne sont pas déterminés par le
poids des fruits mais par le nombre de paires
de fruits (doigts), ceux-ci étant classés dans
deux catégories selon leur qualité. En 1997,
le prix de 1 000 doigts variait de 33,00 $US
pour Bellaco et Palillo à 28,00 $US pour Isla
et 15,00 $US pour Manzano et Moquicho dans
la 1re catégorie, qui représente environ 80 %
de la production. Le prix de la 2e catégorie
(représentant 20 %) est égal à la moitié. A
titre de comparaison, les prix au producteur
de la 1re catégorie équivalent en moyenne à
120-140 $US par tonne. Compte tenu de ce
système de rémunération inhabituel, il faudrait axer les recommandations agronoINFOMUSA — Vol 8, N° 2
miques sur les tout premiers stades de la différenciation de l’inflorescence, c’est-à-dire
avant l’émergence de celle-ci. C’est à ce moment qu’est déterminé le nombre maximum
de mains et de doigts (Stover et Simmonds
1987). Après l’émergence, où le seul processus restant à accomplir est le remplissage
des doigts, l’application de pratiques culturales optimales devient moins rentable. C’est
là une tâche difficile pour les vulgarisateurs,
car les producteurs sont davantage enclins à
prendre soin d’un régime après la floraison,
lorsqu’il est visible.
Ce système de détermination des prix pose
un autre problème, dans la mesure où l’on ne
compte que les paires de doigts de part et
d’autre d’une main. Si le nombre est impair, il
est arrondi vers le bas. Les producteurs perdent ainsi environ 10 % de leur revenu, tandis
que les commerçants sont gagnants, les prix
de détail étant basés sur le poids, comme
dans tout autre pays. Les producteurs n’enlèvent pas les fruits « en trop » pour les réserver à la consommation familiale. Si l’on enlevait ces doigts au début du développement du
régime, cela pourrait accélérer le développement des autres fruits. Les pertes seraient
ainsi réduites et les revenus bruts s’en trouveraient accrus. Mais le Pérou est encore loin
d’utiliser des techniques de gestion des régimes qui soient aussi sophistiquées.
Sur le marché de gros de Lima, les prix varient de manière significative selon la période de l’année et selon la variété (figure 4).
En 1996, des prix élevés (moyennes indiquées entre parenthèses) ont été obtenus
pour Bellaco, Palillo, Morado (0,35 $US kg-1)
et Isla (0,34 $US kg-1), tandis que Seda, Moquicho (0,21 $US kg-1) et Manzano (0,20 $US
kg-1) se sont vendues à plus bas prix. Les bananes dessert, qui sont consommées tout au
long de l’année, ont des prix relativement
stables. En revanche, Bellaco et Palillo, deux
variétés que les habitants de Lima ne consomment que cuites, se vendent mieux pendant les
mois d’hiver où le climat est plus froid. Aussi
leur prix enregistre-t-il une hausse saisonnière
entre juin et septembre (figure 4).
Comme cela a été mentionné plus haut, le
Pérou n’exporte que de faibles volumes de
bananes et de plantains. Leur principale des-
tination est le Chili, qui absorbe 700 à 1 000 t
par an. En 1994, l’Equateur, l’Italie et les
Pays-Bas ont également importé des bananes
du Pérou (Fujimori et al. 1996). L’Equateur
se tourne vers cette source d’approvisionnement, pour des quantités minimes, lorsque la
production nationale est insuffisante dans les
régions frontalières.
Ravageurs et maladies
Les maladies les plus problématiques au
Pérou sont les cercosporioses noire et jaune,
ainsi que les taches foliaires causées par Cordana (tableaux 5 et 6) (Anguiz et Nicolas
1998, Arévalo et al. 1998). La cercosporiose
jaune, Cordana et la relativement inoffensive
cladosporiose sont omniprésentes ; tandis
que la cercosporiose noire plus agressive, qui
est arrivée au Pérou (Ucayali) en 1994, est
encore absente des régions de l’Apurímac, de
Madre de Dios et de l’Urubamba (Anguiz et
Nicolas 1998, Arévalo et al. 1998) (figure 2).
La cercosporiose noire affecte sérieusement
la production dans les départements de Loreto et de San Martín ainsi que dans la vallée
de l’Ucayali, où elle se répand plus rapidement que toute autre maladie (tableau 5).
Actuellement, elle est en train de se diffuser
dans les parties en amont de la haute vallée
de l’Huallaga. A la fin de 1997, elle avait atteint une zone située entre Tocache et Aucayacu (tableau 6, figure 2). La fusariose
(races 1 et 2) est en expansion et revêt des
dimensions sérieuses dans certains sites (tableau 5). La maladie de Moko sévit dans le
département de Loreto (Pérez et Anguiz
1998, Tanchiva et Charpentier 1986). Elle se
rencontre aussi dans la vallée de la Patchitea-Ucayali, mais seulement sporadiquement
dans la vallée de l’Huallaga (tableau 5) où
Erwinia sp. est également présente. Il faudrait vérifier la distribution actuelle de la
maladie de Moko à l’aide des techniques de
diagnostic modernes. Le virus de la mosaïque
en tirets et le virus de la mosaïque du
concombre ont été signalés dans le département de l’Ucayali (Pérez et Anguiz 1998). Les
nématodes (Meloidogyne spp., Pratylenchus
spp. et Radopholus similis) sont largement
répandus (tableau 5). Les ravageurs Cosmopolites sordidus et Metamasmius he23
riétés à la cercosporiose jaune ne se maintient pas sur les hautes terres de Colombie,
et Munive (1985) a confirmé qu’au Pérou
aussi, elles peuvent être sérieusement affectées lorsque les conditions sont défavorables. En effet, la cercosporiose jaune s’accommode mieux des hautes altitudes que la
cercosporiose noire. Cependant, on n’a établi aucune corrélation entre les altitudes
enregistrées dans cette enquête (de 220 à
780 m) et l’incidence des maladies. En revanche, on a constaté que la cercosporiose
jaune est remplacée par la cercosporiose
noire plus agressive dans le département de
l’Ucayali, où elle est présente depuis le plus
longtemps (tableau 6). On en a conclu que
les plantains et Palillo offrent une résistance moyenne à la cercosporiose jaune au
Pérou, et que Manzano et Isla sont résistantes, mais peuvent être attaquées par
cette maladie si les conditions sont défavorables. Quant à Moquicho, qui est extrêmement sensible à la cercosporiose jaune (Figueroa et Wilson 1992, Munive 1985, Stover
et Simmonds 1987), elle n’est que moyennement sensible à la cercosporiose noire (Stover et Simmonds 1987). Si l’on suspecte fréquemment cette variété d’être extrêmement
sensible à la cercosporiose noire au Pérou,
cela vient sans doute d’une erreur d’identification de l’agent pathogène. En effet, dans
les conditions locales, les symptômes au
mipterus font de sérieux dégâts (Diaz 1986,
Rivas et Palomino 1986, Viera 1986). Castina licus et C. daedalus ont été signalés
dans le département de Loreto (Tanchiva
et Charpentier 1986). Les producteurs n’appliquent pas de fongicides. La méthode recommandée pour lutter contre les maladies
est la lutte culturale, et en particulier l’élagage phytosanitaire (Pérez et Anguiz 1998).
Mais l’absence de drainage, les infestations
d’adventices et la densité excessive des rejets réduisent souvent ces efforts à néant.
De ce fait, les producteurs ne voient pas
l’intérêt de l’élagage phytosanitaire et,
dans bien des cas, ne le pratiquent pas assidument.
Les variétés des sous-groupes Plantain et
Bluggoe sont considérées comme résistantes à la cercosporiose jaune, tandis que
la plupart des types ABB sont tolérants ou
résistants à la cercosporiose noire (Stover
et Simmonds 1987). Mais lorsque les mesures de lutte contre ces maladies laissent à
désirer, de sérieuses infections se produisent au Pérou. Lors d’une enquête effectuée
en 1997, on a constaté que la cercosporiose
jaune affectait Inguiri, Bellaco, Palillo,
Manzano et Isla (tableau 6). Ces résultats
ont été confirmés par examen au microscope et à l’aide de la PCR (d’après Johanson et Jeger 1992). Stover et Simmonds
(1987) ont signalé que la résistance des va-
champ de la cercosporiose jaune sont atypiques et impossibles à distinguer de ceux
de la cercosporiose noire. Néanmoins, dans
la plupart des cas, les analyses faites à
l’aide de la PCR ont confirmé que l’agent
pathogène était bien Mycosphaerella musicola (tableau 6). La réaction de Moquicho à
la fusariose fait également l’objet d’une
controverse (tableau 2). Il se peut que les
synonymes indiqués au tableau 1 correspondent à des mutants différents. Ainsi, Datíl
est signalée comme résistante et Moquicho
comme sensible (SENASA et FAO 1997). Ou
encore, il n’est pas impossible que des races
pathogènes de Fusarium oxysporum f. sp.
cubense se soient développées sur des systèmes racinaires stressés. Les lacunes mentionnées plus haut dans la gestion des cultures et des maladies, et en particulier le
fait que les sols soient périodiquement inondés, contribuent aussi à affaiblir les racines,
accentuant les dégâts des ravageurs et des
maladies telluriques. L’incidence de la fusariose peut être réduite par l’inondation. Il
est surprenant que les flétrissements bactériens ne se rencontrent que de manière localisée en dehors du département de Loreto. En revanche, les nématodes et les
foreurs font beaucoup de dommages. Les
producteurs ignorent souvent les agents à
l’origine de ces dégâts, ainsi leurs mécanismes d’infestation et de diffusion.
Tableau 6. Distribution des maladies foliaires dans l’est du Pérou en octobre 1997.
Localisation géographique
Région
Site
Diagnostic
Altitude (m)
Cultivar
Cercosporiose noire
Cercosporiose jaune
Cordana
Cladosporium sp.
780
Palillo
-
+
+
nc 1
780
Palillo
-
+
+
nc
Vallée de l’Apurímac
San Francisco
San Francisco
Vallée de l’Huallaga
Tingo María
Tingo María
660
Isla
-
+
+
+
Afilador
660
Moquicho
-
+
+
+
Marona Baja
670
Moquicho
-
+
nc
nc
670
Isla
-
+
+
nc
-
+
+
+
Aucayacu
Aucayacu
720
Isla
Tocache
Huayranga
515
Bellaco
++
+
+
+
515
Palillo
++
+
+
+
558
Inguiri
+
+
+
+
392
Palillo
+
+
+
+
Bambamarca
Bajo Almendra
Juanjuí
392
Palillo
-
+
+
-
463
Bellaco
++
+
+
+
463
Inguiri
++
+
+
-
392
Palillo
++
+
+
+
Costa Rica
360
Inguiri
-
+
+
+
Huicungo
500
Inguiri
++
+
+
+
Montevideo
500
Inguiri
+
+
+
-
Pachiza
500
Inguiri
++
+
+
+
Piscuyaco
510
Inguiri
+
+
+
-
Saposoa
560
Inguiri
-
+
nc
nc
Vallée de l’Ucayali
Boquerón
La Divisoria
700
Guayaquil
+
-
-
nc
“
Boquerón
500
Moquicho
+
-
-
nc
Aguaytía
Hauipoca
360
Seda
+
-
+
nc
“
San Juan
256
Manzano
++
-
+
nc
San Alejandro
San Alejandro
295
Seda
-
+
-
nc
Pucallpa
km 50
228
Morado
+
-
-
nc
“
Campo Verde
220
nc
+
-
+
nc
1 nc
24
= non connu
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Perspectives et contraintes
Les ravageurs et les maladies sont les principaux facteurs limitant la production bananière au Pérou. On a récemment commencé à
évaluer du matériel génétique résistant dans
les conditions locales, ce qui devrait contribuer à résoudre ces problèmes. Des variétés
de la FHIA résistantes aux maladies ont été
introduites. Il reste à voir quelle sera leur
performance par rapport à des variétés locales populaires et robustes comme celles de
type Isla. Cependant, l’usage de variétés résistantes ne permettra pas, à lui seul, de
venir à bout de tous les problèmes, puisque
des variétés locales robustes succombent désormais aux infections. Pour que la production devienne viable, il faudra aussi que les
services de vulgarisation s’efforcent d’améliorer les pratiques culturales. L’une des priorités est le drainage. Cependant, la proposition
de drainer les sols apparaît en contradiction
avec le fait que les plantations souffrent saisonnièrement de la sécheresse. Les producteurs croient intuitivement que les dégâts seraient encore plus graves sur des sols
drainés. Les services de vulgarisation devront
donc appliquer des méthodes pratiques (parcelles de démonstration ou « champsécoles ») pour prouver que les effets de la sécheresse sont moindres sur des sols drainés,
du fait que les racines sont en meilleure
santé. Il faudra aussi un transfert de technologie pour diffuser des pratiques modernes
qui sont largement appliquées dans les pays
voisins : sélection du matériel végétal, densité de peuplement, gestion des rejets, élimination des adventices et élagage phytosanitaire. La rentabilité de ces pratiques
culturales, insuffisamment étudiée, est très
certainement sous-estimée au Pérou. Il
conviendrait de déterminer le rapport coûtsbénéfices de la fertilisation aux premiers
stades de la différenciation du régime.
La commercialisation est limitée par le niveau important des pertes de qualité qui se
produisent au cours du transport vers les
marchés des grandes villes. Certaines routes
transandéennes sont en si mauvais état
qu’elles sont parfois impraticables durant
plusieurs jours pendant la saison des pluies.
L’insuffisance des méthodes post-récolte
contribue aussi aux pertes. Il convient en
priorité d’améliorer les techniques de récolte, ainsi que l’emballage pour le transport.
La communication entre les clients et les
producteurs a également besoin d’être développée. La variété Manzano a un excellent
potentiel commercial à Lima. Mais les producteurs n’en sont pas encore conscients, car
cette variété est impopulaire dans l’est du
pays où elle est produite. Il n’est pas rare que
son fruit tombe du régime lorsqu’il est mûr
et/ou que la peau du fruit se fende. Pour y remédier, on pourrait faire des récoltes partielles de manière séquentielle en laissant le
régime sur pied, les mains proximales étant
récoltées plus tôt que les mains distales. Les
variétés Isla, qui se vendent à un bon prix,
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
sont robustes et présentent une grande tolérance aux maladies. Produisant un fruit à flaveur et texture uniques, elles ne pourraient
être facilement remplacées. Il faudrait donc
inclure des variétés de ce type dans toute
comparaison de matériel génétique amélioré
au Pérou.
Remerciements
Cet article a été élaboré dans le cadre d’un
projet de diversification financé par le ministère péruvien de l’Agriculture, l’Organisation
des Nations unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO) et le Service de recherche
agricole du ministère américain de l’Agriculture (USDA-ARS). Pendant la phase initiale,
des fonds ont été également reçus de l’Organisation des Etats américains (CICAD/OAS).
Le projet était géré par CABI Bioscience et le
Convenio UNAS-ARS-NAS. Le Natural Resources Institute a facilité les diagnostics de
la cercosporiose. L’enquête sur les maladies a
bénéficié de l’aide des agents de terrain suivants : Esteban Altamirano, David Arévalo,
Jefferson Cárdenas, Julio Flores, Tomás Malgarejo, Alejandro Pimentel, Manuel Piña,
Tulio Pisco, Walter Rategui et Romulo Rodríguez. Les auteurs remercient aussi les collègues de diverses institutions (FAO, INIA,
UNAS, UNSM, UN La Molina) qui les ont aidés
par leurs commentaires. Nous sommes particulièrement redevables à Phil Rowe, qui a
fourni le matériel génétique et revu le manuscrit de cet article. ■
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L. Ramírez, eds). IICA & INIPA, Serie Ponencias,
Resultados y Recomendaciones de Eventos Técnicos No A3/PE-86-001, ISSN-0253-4746, Lima,
Pérou.
U. Krauss est professeur assistant au CATIE, 7170
Turrialba, Costa Rica, courrier électronique :
[email protected], fax : (506) 556 0606.
R. Figueroa Z. occupe les fonctions de coordinateur
de la Comisión Nacional de Fruticultura (CONFRUT),
Pasaje Zela s/n piso 9, Espalda Edificio Ministerio de
Trabajo, Jesus María, Lima, Pérou,
tél/fax : (51) – 1 4327999. A. Johanson est directeur
adjoint de l’Agricultural Biotechnology Support Project (ABSP), 414 Plant & Soil Building, Michigan State
University, East Lansing, NI 48824, USA,
courrier électronique : [email protected],
fax : (1) 517 43221982. E. Arévalo est professeur de
phytopathologie à l’UNAS, basé à Taropoto, Jirón Tarapoto 247, Banda del Shilcayo, Tarapoto, San
Martín, tél/fax : (51) – 94 – 526815,
courrier électronique :[email protected].
R. Anguiz est consultant pour la FAO au Pérou,
chargé d’évaluer le matériel génétique de la FHIA
dans l’Ucayali ; c/o FAO, Manuel Almenara 328, Urb,
Aurora, Miraflores, Apdo 14-0016, Lima 14,
fax : (51) 1 4472640,
courrier électronique : [email protected].
O. Cabezas est professeur de phytopathologie à
l’UNAS, basé à Tingo María,
courrier électronique :[email protected].
L. García est chef du Département des sciences agricoles de l’UNAS.
Le point sur…
Les bananiers d’altitude
en Colombie
Nigel S. Price
La production bananière
en Colombie
La Colombie figure parmi les principaux pays
producteurs de Musa. D’après les données
récemment réunies par Thierry Lescot, du
CIRAD, ce pays se classe au cinquième rang
des producteurs de bananes et de bananes
plantain dans le monde, et il est le troisième
exportateur de bananes « Cavendish » (Lescot 1998).
Ses 36 millions d’habitants consomment
principalement des bananes plantain AAB,
dont la Colombie, avec 3 millions de tonnes,
est le plus gros producteur du monde (un
très faible volume étant exporté) (tableau 1).
Les bananes « Cavendish » et « Gros Michel »
occupent aussi une place importante dans la
consommation nationale.
26
Tandis que les bananiers « Cavendish »
sont généralement cultivés dans la plaine côtière, les bananiers plantain AAB et les bananiers « Gros Michel » se rencontrent surtout
dans la Cordillère centrale, et souvent en association avec le café. Des articles sur la culture de ces deux types de bananiers en Colombie ont été publiés dans des numéros
antérieurs d’INFOMUSA (Lescot 1993, Grisales et Lescot 1993, Grisales 1996).
Les bananiers d’altitude
Moins bien connue est la culture des bananiers d’altitude d’Afrique de l’Est (AAA-EA)
qui, si elle n’est pratiquée qu’à petite échelle
en Colombie, revêt néanmoins une certaine
importance locale. En Afrique, ces bananiers
occupent une place de premier plan dans
l’agriculture des hautes terres de la région du
lac Victoria (leur centre de diversité présumé, voire leur centre d’origine, Simmonds
1966). En Ouganda et dans les pays voisins,
ils sont l’une des principales denrées amylacées de base et, par leur utilisation pour produire de la bière, jouent un rôle culturel particulier (Champion 1970). Les origines
botaniques et géographiques ainsi que le développement de ce groupe de Musa sont d’un
grand intérêt non seulement pour les agronomes, mais aussi pour les anthropologues et
les historiens (Simmonds 1966, Davies 1995).
Au cours d’une récente visite dans le département d’Antioquia, dans la Cordillère
centrale, l’auteur a fréquemment observé la
présence de ces bananiers d’altitude
d’Afrique de l’Est (AAA-EA) en association
avec le café. A la suite de cette visite, et avec
l’aide de collègues colombiens, il a rassemblé
des informations complémentaires sur la culture de ce type particulier de Musa, si loin de
sa région d’origine.
Le département d’Antioquia (chef-lieu Medellin, voir figure 1) couvre une superficie de
63 612 km2, ce qui en fait l’un des plus vastes
des 32 départements de la République de Colombie. S’étendant depuis la mer des Caraïbes jusqu’à des régions atteignant 4 000 m
d’altitude (figure 1), il est aussi l’un des départements les plus importants sur le plan
économique, grâce à sa production d’électricité et à son industrie. Dans le domaine de
l’agriculture, la culture des bananiers « Cavendish » joue un rôle important dans la
plaine côtière au nord du département, tandis que les plateaux andins situés au sud sont
voués à la culture caféière (plus de
300 000 hectares). En association avec les caféiers, on trouve communément des bananiers plantain AAB (principalement la variété faux corne « Dominico Hartón »), des
bananiers dessert (en particulier « Gros Michel ») et, dans une moindre mesure, des bananiers d’altitude d’Afrique de l’Est
Tableau 1. Données comparatives sur la production des principaux types de Musa
en Colombie (données compilées par T. Lescot, 1998).
Type de Musa
Consommation nationale
Tonnes
%
(1 000)
Plantains AAB
Exportations
Tonnes
Production totale
%
(1 000)
Tonnes
%
(1 000)
2 970
96
120
4
3 090
55
Cavendish
524
26
1 476
74
2 000
35
Gros Michel
500
100
Ins
Ins
500
9
42
100
Ins
Ins
42
1
Bananes d’altitude/
à cuire1
1 Outre
les bananes d’altitude d’Afrique de l’Est (AAA-EA), cette catégorie comprend d’autres types de bananes à cuire tels que
Bluggoe. Ins = insignifiant ou non connu.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
« Sopa de Guineo »
(pour environ 6 personnes)
Ingrédients :
1 kg de viande de porc ou de bœuf
coupée en morceaux
Caraïbe
300 – 600 g de carottes coupées
en tranches fines
Venezuela
Panama
500 – 1000 g de pommes de terre
coupées en dés
Antioquia
Medellin
500 g de yucca (manioc doux)
coupé en dés
Colombie
Bogota
6 grosses bananes « Guineo »,
coupées en gros morceaux
ou en dés selon la préférence
Océan
Pacifique
300 g de poivrons (Capsicum)
coupés en lanières
Brésil
300 g de haricots frais
Equateur
200 g d’oignons émincés
quelques gousses d’ail
feuilles de coriandre fraîche
cumin frais
sel et poivre, pour assaisonner selon le goût
Figure 1. Situation géographique
du département d’Antioquia.
Tableau 2. Données comparatives sur la production1 et la consommation de quatre
denrées amylacées dans le département d’Antioquia, en Colombie.
Production agricole1
Culture
Plantains AAB
Superficie
(ha)
Rendement
(t/ha)
Conso. urb.2
Production
(milliers de t)
%
du total
%
du total
56 000
6,5
360 454
49
65
Bananes « Guineo »
AAA-EA
1 500
4,8
7 406
1
5
Pommes de terre
(« Papa »)
9 800
17,8
173 345
24
19
11 000
17,5
193 837
26
11
Manioc (« Yucca »)
Mettre les oignons, le sel, le poivre, les poivrons,
l’ail et le cumin dans une grande casserole avec
2,5 litres d’eau et faire chauffer. Au bout de 1015 minutes, ajouter les carottes et les haricots
frais, et porter à ébullition.
Ajouter ensuite la viande, la yucca, les pommes
de terre et les bananes « Guineo ». Porter de
nouveau à ébullition, puis laisser mijoter jusqu’à
ce que tous les légumes et la viande soient cuits.
En dernier lieu, ajouter la coriandre fraîche et
laisser encore mijoter à feu doux ou moyen pendant 10-15 minutes.
Servir sur un plat en parsemant d’un peu de coriandre fraîche.
1
Données fournies par le ministère de l’Agriculture, département d’Antioquia.
2 Tout en supposant que la totalité de la production est consommée, les chiffres de cette colonne donnent les résultats d’une
enquête par questionnaire auprès des directeurs de trois supermarchés de Medellin (département d’Antioquia).
(AAA-EA) désignés sous l’appellation de
« Guineo » (voir photo) et généralement cultivés entre 1 500 et 2 000 m d’altitude.
Production et consommation
Les données fournies par les collègues d’Antioquia (tableau 2) sur les quatre principales
denrées amylacées cultivées dans ce département font ressortir la prédominance des bananes plantain AAB, qui représentent la moitié de la production et les deux tiers de la
consommation urbaine. Quant aux bananes
« Guineo », elles constituent 1 % de cette production et 5 % de la consommation urbaine.
Selon des données collectées sur deux marchés en plein air et dans trois supermarchés
de Medellin, les bananes plantain AAB se
vendent à un prix moyen de 470 pesos le kilo,
contre 350 pesos pour « Guineo » et
306 pesos pour les bananes dessert, ce qui
montre bien la popularité des premières.
S’il est clair que la banane de type « Guineo » ne représente qu’une fraction très minime de la production bananière de la région, elle est néanmoins fort appréciée par
une partie de la population. En Colombie, on
la consomme généralement bouillie, et non
cuite sous forme de « matooke » comme en
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Afrique de l’Est. Elle entre également dans
la composition d’une délicieuse soupe ou ragoût portant le nom de « sopa de Guineo »
(dont la recette est donnée dans l’encadré
ci-dessus).
Discussion
D’autres chercheurs ont remarqué la présence
des bananiers d’altitude d’Afrique de l’Est
dans les régions montagneuses d’Amérique du
sud (Lescot 1998, Tézenas du Montcel, comm.
pers., Jaramillo, comm. pers., Rossell 1998).
Comment « Guineo » est-il parvenu dans ces
régions depuis son centre d’origine en Afrique
de l’Est ? Comme le souligne Simmonds
(1966), on l’ignore et il y a peu de chances
qu’on le découvre un jour. Les bananiers d’altitude d’Afrique de l’Est se rencontrent aussi
(bien que peu fréquemment) dans d’autres régions d’Afrique (Rossell 1998), comme sur les
hautes terres du pays bamiléké, dans l’ouest
du Cameroun, où leur culture revêt une certaine importance (Bridge et al. 1995). Rossell
(comm. pers.) pense que ce sont les Portugais
qui, lors de leurs « voyages de découverte »,
les ont amenés par la mer en Afrique de
l’Ouest. La même période a sans doute vu l’arrivée de « Guineo » dans le Nouveau Monde.
On peut constater que ces bananiers prospèrent nettement mieux sur les hautes terres
au climat plus frais, comme en témoignent
leur implantation dans leur région d’origine
en Afrique de l’Est, aussi bien que leur « migration » ultérieure vers l’Afrique de l’Ouest
et l’Amérique du Sud, où les régions montagneuses constituent leur habitat préférentiel,
loin des côtes où ils ont probablement été introduits au départ.
On connaît très mal les systèmes de culture et les contraintes qui affectent la production de « Guineo » en Colombie. De l’avis
de Lescot (1993), des recherches agronomiques fondamentales et un transfert de
technologie pourraient contribuer à améliorer la production bananière destinée à la
consommation nationale, et donc aussi celle
de « Guineo ». Bien sûr, on ne peut s’attendre
à ce que beaucoup de ressources soient
consacrées spécifiquement à des recherches
agronomiques sur une variété aussi mineure
que « Guineo ». Cependant, les bananiers
d’altitude font l’objet d’un important effort
de recherche en Afrique de l’Est (voir, par
exemple, Gold et Gemmill 1993). Compte
tenu des « retombées » potentielles de la recherche bananière (Frison et al. 1997), on
27
peut espérer que ce travail bénéficiera un
jour aux producteurs de « Guineo » d’Amérique du Sud.
Remerciements
L’auteur remercie William Cardona Garzon
du ministère de l’Agriculture (département
d’Antioquia) et Mauricio Realpe du Centro
de Investigaciones Biológicas à Medellin
pour les informations qu’ils lui ont fournies, ainsi que Mme Miryam Nunez de
Lopez pour la recette de la « sopa de Guineo ». ■
Références
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18: 251-260.
Agronomie
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Fruits 25: 161-168.
Davies G. 1995. Bananas Persisting: Food and Fibre
Crops in an Ugandan Village on 1937 and 1994.
INIBAP, Montpellier, France. 63pp.
Frison E.A., G. Orjeda & S.L. Sharrock (eds). 1997.
PROMUSA: A Global Programme for Musa improvement. INIBAP, Montpellier, France/Banque
mondiale, Washington DC, USA. 64pp.
Gold C. S & B. Gemmill (eds). 1993. Biological and
Integrated Control of Highland Banana and Plantain Pests and Diseases. IITA, Cotonou, Bénin.
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Grisales F. 1996. Le bananier Gros Michel (AAA)
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Colombie et dans les pays andins. Fruits Spécial
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Lescot T. 1998. Les bananiers. Une diversité méconnue. Fruitrop 51: 8-11.
Rossell G. 1998. Taxonomic-Linguistic study of plantain in Africa. Leiden, Research School CNWS,
Pays-Bas.
Simmonds N.W. 1966. Bananas (2e ed.). Tropical
Agriculture Series. Longmans, Londres,
Royaume-Uni.
L’auteur, nématologiste au CAB International
(Royaume-Uni), travaille actuellement comme
conseiller technique principal pour l’Indian Ocean Regional Fruit Fly Programme, Réduit, île Maurice.
Productivité et qualité
Comparaison agronomique entre différents
matériels de plantation pour le bananier plantain
Dominico Hartón (Musa sp. AAB)
Francisco Grisales L.
raditionnellement, les agriculteurs des
zones caféières plantent des bananiers
plantain sur leurs terres et utilisent
comme matériel de plantation des souches
de taille variable. Le cas le plus fréquent est
celui de souches de 3 à 6 kg sans sélection ni
traitement, soit un matériel peu homogène
du point de vue physiologique, et souvent
contaminé par des charançons noirs, des nématodes, etc., qui sont des facteurs limitants
pour le développement des plants. Par
ailleurs, ils ont coutume d’utiliser des rejets
latéraux différenciés de la souche-mère, possédant un système racinaire indépendant et
de bonnes réserves (1-2 kg), connus sous le
nom de « puyones » ou rejets baïonnette, réputés vigoureux, sains et faciles à manipuler
(Belalcázar et Valencia 1990, Echeverri
1977). Ces dernières années, d’autres méthodes se sont répandues, comme les plantules élevées en pépinière (bourgeons de
200-300 g en sacs individuels), et surtout le
matériel obtenu par culture in vitro qui ouvrait de larges perspectives chez les producteurs de la région centrale, en raison de leur
succès dans l’agro-industrie bananière. De
fait, le matériel de pépinière ainsi que les vitroplants présentent un certain niveau de sélection et requièrent des manipulations attentives avant d’être plantés. Au vu de ce qui
précède, une expérimentation a été conduite
T
28
afin de comparer la productivité et la qualité
du bananier Dominico Hartón multiplié en
pépinière et in vitro, avec le moyen de propagation traditionnel recommandé (rejets
baïonnette).
Matériels et méthodes
L’expérimentation a été conduite de 1995 à
1998 dans deux régions propices à la culture
de bananier plantain, avec des caractéristiques pédologiques et climatiques distinctes : la sous-station Paraguaicito de Buenavista (Quindío) et la Hacienda Chagualito
de Chinchiná (Caldas). Sur les deux sites ont
été expérimentés les matériels de plantation
suivants : vitroplants, plantules de pépinière
et rejets baïonnette, suivant un modèle en
randomisation avec des parcelles de 36
plantes placées à une distance de 2.5 x 2 m.
Les vitroplants et le matériel de pépinière
ont été placés dans des poches perforées de
20 x 25 cm sur un substrat sol/pulpe de café
suivant une proportion de 3/1.
La gestion s’est faite de façon individuelle
pour chaque lot, en mettant l’accent sur les
trois pratiques fondamentales : 1) contrôle
des mauvaises herbes par leur élimination à
la faux autour des sites et application sélective de glyphosate ; 2) fertilisation par application de potassium et de magnésium et 3)
œilletonnage en maintenant deux rejets productifs par plant. Des manipulations complémentaires ont été effectuées en fonction des
besoins, telles que l’effeuillage, le repiquage
de pseudotroncs post-récolte et le tuteurage.
En outre, sur le lot de Paraguaicito, le
contrôle du charançon a été réalisé à l’aide
d’aldicarb (0,1 g/pied) et par piégeage.
La productivité (poids moyen des régimes)
et la qualité ont été mesurées selon les critères suivants : première classe (nombre de
régimes de plus de 13 kg par parcelle),
deuxième classe (régimes équivalents ou inférieurs à 13 kg). La précocité au moment de
la première coupe (nombre de semaines
jusqu’à la récolte) ainsi que le pourcentage
de variants (différentes du clone Dominico
hartón) constituent des informations complémentaires.
L’information a été soumise à l’analyse de
variance et au test de comparaison des
moyennes de Turkey (p= 0.05).
Résultats
Sur les figures 1 et 2 sont résumées les informations sur la productivité et la qualité des
trois types de matériel de plantation sur les
deux sites expérimentaux pour la période
1995-1998.
Ainsi qu’on le constate sur la figure 1, il n’y
a pas, à Paraguaicito, de différence significative de productivité entre les plantes, tandis
qu’à Chagualito, les performances des
plantes de pépinière sont statistiquement inférieures aux vitroplants et aux rejets
conventionnels, eux-mêmes égaux entre eux.
D’autre part, on remarque que la productivité
est meilleure à Chagualito qu’à Paraguaicito,
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Paraguaicito
25
b
a
Poids du régime (kg)
Pour le matériel produit in vitro, il arrive fréquemment que les plantes présentent des anomalies de l’inflorescence, affectant le rendement (Sandoval et al.
1991). Dans ce cas, on a constaté, sur des
régimes de type “Dominico”, le phénomène
dit de “réversion”, en proportions légèrement supérieures à la normale (3 à 4 %), ce
qui montre que la stabilité génétique de la
variété n’est pas affectée.
Chagualito
a
20
a
a
a
15
10
5
Conclusions
0
Vitroplants
Rejets
baïonnette
Plantules
Vitroplants
Plantules
Rejets
baïonnette
Figure 1. Poids moyen du régime pour les trois types de plants à Paraguaicito (Quindío) et sur
l’Hacienda Chagualito (Chinchiná, Caldas).
Chagualito
Paraguaicito
100
a
a
a
a
b
a
Pourcentage
80
Du point de vue de la productivité et de la
qualité, le matériel de plantation in vitro Dominico Hartón n’apparaît pas comme avantageux.
Les plants élevés en pépinière ont un comportement variable, mais les différences de
productivité et de qualité sont négligeables
dans un système de commercialisation par
régimes.
Le matériel conventionnel (rejet baïonnette/“puyón”) présente un développement
satisfaisant et on peut le recommander, s’il
s’accompagne de bonnes conditions de sélection et de conduite des cultures. ■
60
Bibliographie
40
20
0
Vitroplants
Plantules
Rejets
baïonnette
1ère classe
Vitroplants
Plantules
Rejets
baïonnette
2ème classe
Figure 2. Pourcentage des régimes de première et deuxième classe pour les trois types de plants à
Paraguaicito (Quindío ) et sur l’Hacienda Chagualito (Chinchiná, Caldas).
où des problèmes sanitaires sont venus perturber le déroulement de l’expérience.
Un résultat équivalent apparaît quant à la
qualité : il n’y a pas de différence significative entre les plants à Paraguaicito, tandis
qu’à Chagualito, les plantules mises en sacs
sont d’une qualité inférieures aux autres
types de plants (figure 2).
Au vu de ce qui précède, on peut dire
que le type de matériel de plantation utilisés a peu d’impact sur l’expression du potentiel productif et qualitatif du bananier
plantain Dominico Hartón. Ceci est particulièrement frappant dans le cas du matériel in vitro, qui montre chez d’autres
types de Musa (bananiers dessert) une
possibilité d’utilisation agronomique supérieure à celle des rejets conventionnels
(Londoño et Villa 1994, Vuylsteke et Ortiz
1996). Chez les bananiers plantain, cependant, ceci n’est pas clairement démontré
puisque les résultats publiés sont contradictoires à ce sujet (Vuylsteke et Ortiz
1996), ce qui est imputable à la sensibilité
importante de la plante vis-à-vis de son environnement. Concernant le matériel de
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
pépinière, le résultat observé dans l’hacienda Chagualito est difficile à expliciter,
mais dans la pratique il reste peu important puisque la différence observée par
rapport aux autres types de plantes (2,9 kg
par régime) n’affecte pas les revenus,
compte tenu du système de commercialisation des régimes qui prévaut dans la région. En fin de compte, il est évident que le
matériel de type rejet baïonnette, sélectionné de façon pertinente, présente un
fort potentiel de production, s’il est associé
à une bonne conduite de la culture, et à
des conditions de sol et de climat favorables (cas de Chagualito).
Quelques différences ont été notées sur
la durée de la période séparant la plantation de la récolte (précocité). Pour les
deux sites d’expérimentation, on a pu
constater que les rejets baïonnette se développent plus lentement (environ 63 semaines de la plantation à la récolte), que
les vitroplants et les plantules de pépinière
(environ 59 semaines). Cette différence
disparaît après la première coupe, ce qui
en fait un élément peu important.
Belalcázar C.S. & M.J. Valencia. 1990. Evaluación
del tamaño de semilla en Dominico Hartón. Pp:
39-45 in Generación de tecnología para la producción rentable de plátano en la zona cafetera
de Colombia. Informe técnico. ICA, Armenia, Colombia.
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Vuylsteke D & R. Ortiz. 1996. Field performance of
conventional and in vitro propagules of plantain.
Hortscience 31 (5).
L’auteur travaille à Cenicafé, A.A. 2427, Manizales,
Colombie.
29
Agronomie
Composition minérale d’un régime de plantain
Impact de la défoliation
sur la répartition des éléments minéraux d’un
régime de bananes du clone Dominico Harton
(Musa AAB Simmonds)
Gerardo Cayón S.
et Marta M. Bolaños B.
a croissance et le développement de la
culture du bananier plantain dépend
essentiellement de l’intensité lumineuse captée par les feuilles, du taux de
conversion de ce rayonnement en biomasse,
et de la répartition de la matière sèche entre
les organes végétatifs et les régimes produits.
Du fait que le développement progressif des
feuilles est déterminant pour la croissance et
la productivité de la plante, elles doivent rester fonctionnelles à partir du début de la floraison et pendant toute la durée du développement des fruits. La modification de la
canopée d’une culture par défoliation sélective affecte le développement de la surface
foliaire et la fructification des plantes (Decoteau 1990).
Les fruits de Musa se caractérisent par
une teneur élevée en amidon à l’état vert, et
une teneur élevée en sucres quand ils sont
mûrs. Par ailleurs, la teneur en éléments minéraux est importante.
L’hydrate de carbone prédominant dans le
fruit vert est l’amidon, dont la teneur représente 48 % de la matière sèche, soit 12,7 % du
poids frais (Foulkes et al. 1978).
D’après Belalcázar et al. (1991), la pulpe
sèche de banane plantain contient, au moment de la récolte, environ 0,28 % d’azote
(N), 0,07 % de phosphore (P), 1,1 % de potassium (K), 0,06 % de calcium (Ca), 0,12 % de
magnésium (Mg), 20 à 40 ppm de fer (Fe) et
2,5 ppm de zinc (Zn).
Des travaux réalisés sur les Musa montrent que les défoliations conduisent à une
réduction du poids des fruits qui varie en
fonction de l’époque et de leur nombre (Ostmark 1974, Stover 1980, Satvanaravana 1986,
Cayón et al. 1995). Ces aspects doivent être
pris en compte dans les opérations de défoliation phytosanitaire associées à une gestion
intégrée des cercosporioses jaune (Mycosphaerella musicola) et noire (Mycosphaerella fijiensis), puisque ces maladies affec-
L
tent particulièrement les feuilles anciennes.
On a observé chez le bananier Dominico Harton que les tiers moyen et inférieur des
feuilles semblaient plus concernés que le
tiers supérieur dans le développement du régime. Il est donc recommandé de garder neuf
feuilles fonctionnelles à partir de la floraison,
bien qu’il soit possible d’obtenir des régimes
acceptables d’un point de vue commercial en
laissant seulement les six dernières feuilles
émises par la plante (Cayón et al. 1995).
Plusieurs études ont été effectuées sur la
composition chimique des fruits du bananier
plantain, mais aucune ne concerne l’impact
de la défoliation sur la composition minérale
de ces fruits. L’objectif de l’étude a donc été
d’évaluer l’impact des défoliations sélectives
effectuées pendant la floraison, sur la répartition des minéraux dans le fruit et le rachis
du régime du bananier plantain Dominico
Harton.
Matériels et méthodes
L’essai a été réalisé au centre de recherches
« Palmira », situé sur la commune de Palmira, département de la Vallée du Cauca, à
3°31’ de latitude nord et 76°19’ de longitude
ouest, à 1 001 m d’altitude. La température
moyenne annuelle est de 24 °C, les précipitations annuelles de 1 000 mm et l’humidité relative moyenne de 75 %, conditions correspondant à celles d’une forêt tropicale sèche.
Le sol de la parcelle expérimentale est de
texture limono-argileuse et les résultats de
l’analyse chimique sont présentés dans le tableau 1. On a choisi une plantation du clone
Dominico Harton dont les rangées sont espacées de 3 m et les plants de 2 m, pour une
densité de 1 666 plantes par hectare. Le dispositif expérimental est en randomisation totale et comporte trois répétitions.
Au moment où la plantation en était au
stade initial de la floraison (apparition apicale de l’inflorescence), 30 plants ont été sélectionnés par traitement, et des défoliations ont été effectuées afin de laisser sur
chaque plant, et pour chaque traitement, un
nombre de feuilles tel qu’exposé dans le
Tableau 1. Analyse chimique du sol de la parcelle expérimentale.
Localité pH
N MO
K
Ca
Mg
%
Palmira 6,8 0,09 2,9
Na
CIC
P
Fe
Mn
Zn
meq/100 g de sol
0,4
9,2
5,0
0,29
14,9
Cu
B
63,5
76,0
7,0
2,1
6,2
0,36 14,7
pH (potentiomètre, rapport sol eau 1:1). N (semimicro Kjeldahl). MO (Walker Black, colorimétrie). K, Ca, Mg (acétate
d’ammonium, pH 7,0) AI (Yuan). Fe, Mn, Zn, Cu (E.D.T.A. 0,01 m, acétate d’amonium1N, pH 7,0). CIC (acétate d’ammonium
l1N, pH 7,0 Nessler). P (Bray II, coloration Bray Kurst). Granulométrie (Bouyucos au pyrophosphate de sodium, classification au
diagramme triangulaire de l’USDA).
30
S
ppm
Tableau 2. Nombre de feuilles
conservées sur chaque plant après les
défoliations effectuées en début de
floraison.
Traitements
Tiers de feuilles
persistantes
Neuf feuilles
Supérieur, moyen,
inférieur
Six feuilles supérieures
Supérieur, moyen
Trois feuilles
supérieures
Supérieur
Six feuilles inférieures
Moyen, inférieur
Trois feuilles
inférieures
Inférieur
Sans feuilles
Aucun
tableau 2. Au moment de la récolte, on a
prélevé quatre régimes par traitement, desquels on a retiré la première main, puis séparé la pulpe et la peau des fruits, lesquels
ont été placés en chambre de ventilation à
80 °C pendant 48 heures afin d’obtenir la
matière sèche. On a alors déterminé la teneur en minéraux sur les échantillons secs.
Les analyses de la composition minérale des
échantillons ont été réalisées au laboratoire
d’étude des sols du centre de recherches
« Palmira ». Les données ont été traitées
par analyse de variance et les moyennes
comparées par la preuve de Duncan
(P < 0,05), à l’aide du programme statistique MSTAT-C (Michigan State University).
Résultats et discussion
Les résultats montrent des différences significatives de concentration et de répartition
des minéraux, dues à la défoliation réalisée
sur les plantes.
La figure 1 présente le taux d’azote et de
potassium dans les fruits et les rachis du régime. Le taux d’azote au niveau de la pulpe
des fruits est légèrement supérieur pour les
plantes ayant conservé trois feuilles inférieures pendant toute la période de croissance du régime, tandis que les autres traitements de défoliation restent sans effet. Au
niveau de la peau, le taux d’azote est le plus
élevé quand les trois feuilles supérieures sont
laissées en place, et il est le plus bas quand
les plantes sont totalement défeuillées. Sur
le rachis du régime, le taux d’azote est plus
élevé sur les plantes à neuf feuilles, six
feuilles supérieures et pas de feuilles, comparé aux autres traitements de défoliation.
La concentration en potassium dans la
pulpe est identique pour les traitements où
des feuilles fonctionnelles ont été conservées,
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
4
a
4
b
a b
b
b
b
3
a
b
K (%)
N (%)
3
2
c
2
b
1
b
a
b
b b
b
b
b
b
b
1
b
b b
c
a
a
a
b
c
b
b
b
a
b
b
0
Neuf feuilles
Six feuilles
supérieures
Pulpe
Trois feuilles
supérieures
Peau
Six feuilles
inférieures
Trois feuilles
inférieures
0
Pas de
feuilles
Neuf feuilles
Rachis
Six feuilles
supérieures
Pulpe
Trois feuilles
supérieures
Peau
Six feuilles
inférieures
Trois feuilles
inférieures
Pas de
feuilles
Rachis
Figure 1. Impact de la défoliation sur les taux de N et K des fruits de bananier plantain Dominico Harton. Les concentrations exprimées par les mêmes
lettres ne diffèrent pas statistiquement sur chaque organe (Duncan P < 0,05).
2
2
1,6
1,6
a
a
1,2
Mg (%)
Ca (%)
1,2
a
b
0,8
0,8
b
b
b
a
b
b
b
c
0,4
b
a
b
b
a a
b
a
0,4
b b
b b
b
b
b
a
b
b c c
b
b
a
c
0
0
Neuf feuilles
Pulpe
Six feuilles
supérieures
Trois feuilles
supérieures
Peau
Six feuilles
inférieures
Rachis
Trois feuilles
inférieures
Pas de
feuilles
Neuf feuilles
Six feuilles
supérieures
Pulpe
Peau
Trois feuilles
supérieures
Six feuilles
inférieures
Trois feuilles
inférieures
Pas de
feuilles
Rachis
Figure 2. Impact de la défoliation sur les taux de Ca et Mg du fruit de bananier plantain Dominico Harton. Les concentrations exprimées par les mêmes
lettres ne diffèrent pas statistiquement sur chaque organe (Duncan P < 0,05).
avec un accroissement quand la défoliation
est totale. Des valeurs similaires du taux de
potassium dans la pulpe (1,1 %) sont relevées
par Belalcázar et al. (1991). Le fait de trouver
une plus grande quantité de potassium dans
la pulpe des fruits développés sur les plantes
qui n’ont pas de feuilles fonctionnelles peut
s’expliquer par le fait que la croissance de ces
fruits est très lente et s’arrête au niveau des
étapes initiales, en raison de l’élimination
prématurée de la source d’hydrates de carbone (Cayón et al. 1998), et de la forte
concentration en minéraux au cours de ces
étapes (Belalcázar et al. 1991). L’accumulation de potassium dans la peau est plus importante dans les traitements à neuf et trois
feuilles supérieures, et se réduit significativement dans les autres traitements. L’accumulation la plus importante de potassium dans
le rachis se présente chez les plantes à six
feuilles inférieures, tandis que la concentration en ce nutriment dans le rachis n’est pas
affectée dans les autres traitements. Le taux
moyen de minéraux dans le fruit entier est
seulement de 5,3 %, dont 80 % sous la forme
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
K+, ce qui semble dû au fait que le K+ remplit
un rôle important dans la synthèse de l’amidon à partir de saccharose pendant le développement des fruits (Salisbury et Ross 1994).
Sur la figure 2, on remarque que les
concentrations en calcium et en magnésium
dans la pulpe des fruits ont été peu affectées
par les défoliations ; cependant, au niveau de
la peau et du rachis, ces deux minéraux présentent des taux plus élevés chez les plantes
où les trois feuilles supérieures ont été laissées en place. Lianes et al. (1990) considèrent que des taux de calcium au niveau de la
pulpe de 0,17 à 0,23 % sont peu élevés. On remarque par ailleurs une augmentation du
taux de magnésium dans la peau et le rachis
des plantes dépourvues de feuilles.
La concentration en fer au niveau de la
pulpe et de la peau est légèrement favorisée
par l’élimination des feuilles (figure 3). Dans
le rachis du régime, la teneur en fer est faible
pour les traitements avec trois et six feuilles
inférieures, pour lesquels les feuilles les plus
jeunes de la plante ont été éliminées. De
même que pour le potassium, ceci est proba-
blement dû au fait que les fruits développés
sur des plantes sans feuilles voient leur croissance stoppée aux premiers stades de leur
développement lorsque la concentration en
minéraux est plus élevée, ce qui empêche
leur migration vers la peau et le rachis.
Sur la figure 4 on remarque que le taux de
zinc dans la pulpe des fruits augmente à mesure que la défoliation est plus importante et
qu’il est significativement supérieur pour les
plantes avec trois feuilles inférieures et pour
les plantes sans feuilles. On n’observe aucun
effet évident de la défoliation sur l’évolution
de la concentration en zinc au niveau de la
peau et du rachis
D’après ces résultats, les défoliations ne
réduisent pas significativement l’accumulation des minéraux dans le rachis et la banane
plantain. Dans la pulpe des fruits développés
sur les plantes sans feuilles, on relève une
plus grande concentration en potassium, magnésium, fer et zinc. Par conséquent, la défoliation sélective, recommandée en tant que
moyen de contrôle phytosanitaire des cercosporioses noire et jaune, n’entraîne pas de ré31
50
a
a
a
210
a
a
a
b
b
40
160
b
Zn (ppm)
Fe (ppm)
a
b
b
110
a
b c
30
c c
c
b
b
b
b
20
b
b
60
b
b
b
a
a
b
b
c
b
c
a
b
10
10
Neuf feuilles
Pulpe
Six feuilles
supérieures
Peau
Trois feuilles
supérieures
Six feuilles
inférieures
Trois feuilles
inférieures
Neuf feuilles
Pas de
feuilles
Six feuilles
supérieures
Pulpe
Rachis
Peau
Trois feuilles
supérieures
Six feuilles
inférieures
Trois feuilles
inférieures
Pas de
feuilles
Rachis
Figure 3. Impact de la défoliation sur les taux de Fe et Zn du fruit de bananier plantain Dominico Harton. Les concentrations exprimées par les mêmes
lettres ne diffèrent pas statistiquement sur chaque organe (Duncan P < 0,05).
duction significative des minéraux dans la
pulpe des fruits du clone Dominico Harton.
Par contre, le poids du régime est réduit par
suite de ces défoliations (Cayón et al. 1995).
Les résultats de ce travail et d’études antérieures (Belalcázar et al. 1991, Cayón et al.
1998) présentés dans le tableau 3 confirment que le rachis du régime ainsi que la
peau des fruits, ont des teneurs en minéraux,
sucres totaux et protéines brutes plus importantes que la pulpe, ce qui indique que ces
organes ont un grand potentiel d’utilisation
en tant que source d’amendement organique
et comme matière première pour l’élaboration d’aliments pour animaux. Offem et
Njoku (1993) parviennent aux mêmes
conclusions, suggérant que les agriculteurs
doivent être attentifs à leurs plantations
pour observer le moment de l’apparition du
régime de chaque plante, et le récolter au
bout de 90 jours, étant donné qu’à cet âge,
les fruits ont la teneur en minéraux la plus
favorable pour l’alimentation humaine, et
présentent un taux élevé au niveau de la
peau, intéressant pour son introduction dans
l’alimentation animale.
Tableau 3. Composition physicochimique d’un régime du clone
Dominico Harton.
Pulpe
Peau
Rachis
Matière fraîche (%)
54,0
38,0
8,0
Matière sèche (%)
24,0
5,1
3,1
Amidon (%)
42,0
31,0
6,0
Sucres totaux (%)
0,7
3,3
0,9
Protéines (%)
1,8
5,3
7,0
Azote (%)
0,3
0,8
1,1
Potassium (%)
1,2
3,1
3,1
Calcium (%)
0,2
0,5
0,6
0,16
0,22
0,23
Magnésium (%)
Fer (ppm)
31
82
204
Zinc (ppm)
11
33
27
• La plus forte teneur en éléments minéraux
est relevée au niveau de la peau des fruits
et dans le rachis du régime.
Remerciements
Au Comité des Producteurs de Café du
Quindío pour le soutien technique et financier apporté à la réalisation de cette étude. A
Mme Gloria Inés López pour son travail minutieux et patient de mécanographie du document. ■
Conclusions
• Le plus fort taux d’azote au niveau de la
pulpe est observé sur les plantes où les
trois feuilles inférieures ont été conservées;
pour la peau et le rachis, le taux le plus
fort en azote correspond aux plantes avec
trois et six feuilles supérieures.
• La plus forte concentration de potassium
dans la pulpe est observée quand la plante
est totalement défeuillée, tandis qu’au niveau de la peau, le taux est plus élevé chez
les plantes non défeuillées, et se réduit significativement avec l’ablation des feuilles
inférieures.
• Les concentrations en calcium et en magnésium dans la pulpe des fruits sont peu
affectées par les défoliations.
32
Bibliographie
Belalcázar S., J. Valencia & E. Lozada. 1991. La
planta y el fruto. Pp. 43-89 in El cultivo del plátano en el trópico (S. Belalcázar, ed.). ICA, Manual de asistencia técnica No. 50.
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del racimo. Pp. 725-739 in Memorias ACORBAT
XIa reunión (V. Morales Soto, ed.). ACORBAT,
San José, Costa Rica
Cayón G., M.I. Arcila, S. Belalcázar & L.D. Celis.
1998. Efecto de la remoción de hojas sobre la
partición de materia seca, carbohidratos y proteína en el racimo del plátano Dominico-Harton
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rias ACORBAT XIIIa reunión (Luis Hidalgo A.,
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Llanes M.A., M.A. López, P.L. Fonseca, S.E. Viltres
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pulpa y la cáscara de siete clones de plátanofruta. Ciencias de la Agricultura 39: 181-184.
Offem J.O. & P.C. Njoku. 1993. Mineral distribution
in the fruits of the plantain plant (Musa paradisiaca) in relation to mode and degree of maturation. Food Chemistry 48: 63-68.
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Salisbury F.B. & C.W. Ross. 1992. Plant Physiologiy
(4th edition) Wadsworth Publishing, Belmont,
USA.
Les auteurs travaillent pour la Corporación Colombiana de Investigación Agropecuaria, CORPOICA,
Apartado aéreo 1807, Armenia, Colombie. Courrier
électronique : [email protected]
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Le point sur…
Recherches sur les nématodes
à l’Institut national des sciences
agricoles (INSA) du Viêt-nam
Inge Van den Bergh
’objectif général du projet, qui a débuté
en octobre 1997, consiste à élucider les
différents aspects de l’association entre
les nématodes et les bananiers au Viêt-nam.
A la fin de la deuxième année, de bons progrès ont été réalisés. Les conditions de travail ont été améliorées au sein du département des biotechnologies végétales de l’INSA
où trois salles ont été rénovées : une pour le
stockage au froid in vitro, une autre pour la
multiplication in vitro, la troisième servant
de salle de travail. Une serre a été construite
pour les essais de criblage en pots.
A ce jour, les activités de recherche suivantes ont été entreprises :
• enquête sur les nématodes parasitant les
génotypes de bananiers économiquement
importants au Viêt-nam ;
• établissement de cultures in vitro de Pratylenchus coffeae sur rondelles de carotte
(O’Bannon et Taylor 1968) ;
• deux essais de criblage dans des pots en
serre pour déterminer la résistance/tolérance du matériel génétique de Musa viêtnamien à P. coffeae et Meloidogyne spp. ;
L
Réunions, séminaires
• un essai de criblage au champ pour déterminer la résistance/tolérance du matériel
génétique de Musa viêt-namien à Meloidogyne spp.
Au cours de l’enquête susmentionnée, les
principales espèces de nématodes rencontrées étaient Meloidogyne spp., P. coffeae et
Helicotylenchus multicinctus. Quant à
Radopholus similis, qui est un parasite important du bananier, nous n’avons pas encore
constaté sa présence au Viêt-nam sur des bananiers, bien qu’on ait récemment observé
cette espèce sur des caféiers et des durians.
Dans les essais en pot, nous avons observé
que l’infestation par P. coffeae n’affectait
pas la performance générale des plants, tandis que la présence de Meloidogyne spp. entraînait une augmentation du poids du système racinaire et une diminution du nombre
de feuilles sur les plants. Aucun des génotypes testés n’a fait preuve de résistance ou
de tolérance à Meloidogyne spp. Trois génotypes viêt-namiens ont semblé manifester
un certain degré de résistance à P. coffeae :
« Tieu Xanh » (ITC1406, AAA), « Tay But »
(ITC1367, AA) et « Tien » (ITC1368, AA).
Cependant, ces observations restent à
confirmer.
Les activités suivantes sont planifiées pour
les deux prochaines années :
• enquête sur les nématodes parasitant les
espèces sauvages de Musa dans les habitats naturels du Viêt-nam ;
• poursuite des recherches sur l’incidence
de R. similis chez les bananiers au Viêtnam ;
• essai en champ pour évaluer les dégâts et
pertes de rendement causés par P. coffeae
et Meloidogyne spp. chez les génotypes de
bananiers économiquement importants
(en cours) ;
• étude en champ et en serre sur la dynamique des nématodes parasitant les racines des bananiers au Viêt-nam ;
• établissement de cultures in vitro de Meloidogyne spp. sur des racines de tomate
transformées sur milieu B5 de Gamborg
(en cours) ;
• poursuite des essais de criblage dans des
pots en serre et en champ (en cours).
Ce projet est cofinancé par l’Administration générale de la coopération au développement (AGCD) et l’assistance technique belge
(VVOB), le Conseil interuniversitaire belge
(VLIR) et l’Australian Center for International Agricultural Research (ACIAR, avec
J. Stanton comme conseiller en nématologie). Le coordinateur scientifique est
D. De Waele du Laboratory of Tropical Crop
Improvement de la Katholieke Universiteit
Leuven, en Belgique. ■
L’auteur est un expert associé de l’INIBAP basé au
Vietnam Agricultural Science Institute, Van Dien,
Thanh Tri, Hanoi, Viêt-nam. Fax : +84 4 8613937,
courrier électronique : [email protected]
Fusariose
Séminaire-atelier international
sur la fusariose du bananier
18-20 octobre 1999, Malaisie
n séminaire-atelier international sur la
fusariose du bananier a eu lieu du 18
au 20 octobre 1999 à Genting (Malaisie). Organisée par le réseau ASPNET de l’INIBAP et par le MARDI, en coopération avec
d’autres institutions et universités malaisiennes, cette réunion a permis de faire le
point sur la situation de la fusariose dans les
diverses régions de culture bananière du
monde. Soixante-dix délégués d’universités,
d’institutions de recherche, de gouvernements et de l’industrie bananière, représentant 17 pays de toutes les régions du monde, y
ont participé. Trente-deux communications
ont été présentées sur les thèmes suivants :
rapports nationaux sur la situation de la production face à la menace de la fusariose,
bilan de la recherche-développement sur la
diversité de l’agent pathogène, techniques de
gestion de la maladie, amélioration variétale,
méthodes de suivi et de criblage.
U
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Les débats ont bénéficié de la participation
des chercheurs du groupe de travail de
PROMUSA sur la fusariose, qui ont tenu leur
propre réunion à l’issue des trois jours du séminaire (voir le rapport sur cette réunion
dans la section consacrée aux nouvelles de
PROMUSA). Parmi les nombreuses communications intéressantes qui ont été présentées,
celles de Natalie Moore et de Suzanne Bentley
d’Australie, de Randy Ploetz des Etats-Unis et
d’Africano Kangire d’Ouganda ont fait le point
sur la diversité de l’agent pathogène. Gisella
Orjeda, de l’INIBAP, a résumé les résultats de
la phase II de l’IMTP, qui mettent en lumière
la stabilité de la résistance de certains hybrides améliorés dans les nombreux sites où
ont eu lieu les évaluations.
Les points saillants suivants se sont dégagés
de la réunion :
• Parmi les rapports nationaux, ceux d’Asie
en particulier montrent que la fusariose de-
Le ministre de l’Agriculture de Malaisie,
S.E. Sulaiman Bin Haji Daud goûte la variété
FHIA-01 sous le regard du directeur général
du MARDI, Sharif Ahmad (à gauche)
et d’Agustín Molina, Coordinateur régional de
l’INIBAP (à droite).
meure la principale menace pesant sur la
production bananière dans cette région.
• Les souches virulentes de Fusarium
oxysporum f. sp. cubense (Foc) race 4 qui
attaquent les Cavendish en Malaisie et en
Indonésie, et plus récemment dans le Territoire du nord de l’Australie, sont la principale contrainte pour la production dans ces
pays. Ces souches menacent aussi sérieusement les pays voisins.
• Les analyses des groupes de compatiblité
végétative (GCV) faites sur un grand
nombre d’échantillons de toutes les régions
33
Participants du séminaire sur la fusariose.
du monde confirment la diversité génétique
de Foc.
• Les chercheurs australiens ont mis au point
une nouvelle technique d’empreintes génétiques de produits d’amplification de l’ADN
(DAF) pour déterminer la diversité génétique de l’agent pathogène. Cette technique donne des résultats qui concordent
avec ceux des analyses traditionnelles des
GCV, mais elle est beaucoup plus rapide et
permet de traiter un plus grand nombre
d’échantillons.
• Si les études sur les GCV sont exhaustives,
il est urgent de déterminer la diversité de
la pathogénicité/virulence de Foc, surtout
en fonction des différentes variétés. Il
Réunions, séminaires
reste à établir les relations entre les GCV
et la virulence/pathogénicité (races).
• L’intérêt de la sélection de variants somaclonaux résistants à la fusariose a été mis
en évidence par les expériences faites au
TBRI (Taiwan), à la United Plantation
(Malaisie) et à l’ITSC (Afrique du Sud).
• Des progrès ont été réalisés dans la mise
au point de méthodes de criblage précoce
sur vitroplants inoculés en serre. Des
études sont en cours dans des laboratoires de Floride, de Malaisie et d’Afrique
du Sud pour confirmer et optimiser ces
méthodes.
• Des études ont été entreprises sur l’introduction d’agents biologiques tels que des
bactéries, mycorhizes et autres microorganismes dans la rhizosphère pour améliorer
la résistance des plants à Foc.
• Des détails ont été donnés sur les mesures
de quarantaine mises en vigueur aux niveaux international, régional, national, et
même sur les plantations. On a rappelé la
nécessité d’appliquer les directives FAOIPGRI pour la sécurité des transferts internationaux de matériel génétique de Musa.
Il importe de mener une action de sensibilisation pour faire connaître l’importance
et la nature de la maladie au public et aux
agents responsables de la quarantaine.
• La nécessité a été soulignée de développer,
évaluer et adopter une ou plusieurs variété(s) résistante(s) à la fusariose. Il a
été recommandé de mettre en place un
programme d’amélioration en Asie.
Les débats de ce séminaire-atelier ont été
d’une contribution importante pour la réunion du groupe de travail de PROMUSA sur
la fusariose qui s’est tenue immédiatement
après. L’INIBAP et le MARDI en publieront
conjointement le compte rendu.
L’intérêt et l’appui manifestés par le ministre de l’Agriculture, S.E. Sulaiman Bin
Haji Daud, et le directeur général du MARDI,
Sharif Ahmad, qui ont honoré le séminaireatelier de leur présence lors de la session
d’ouverture en dépit des nombreuses charges
de leur fonction, témoignent de l’importance
de la fusariose en Malaisie. ■
Bananes biologiques
Atelier international sur la production
et la commercialisation des bananes issues
de la petite agriculture biologique
31 octobre-4 novembre 1999, République dominicaine
ans le contexte d’une économie libérale, beaucoup de petits producteurs
de bananes ont de plus en plus de mal
à faire face à la concurrence. Il est donc indispensable qu’ils opèrent une diversification. L’une des possibilités s’offrant à eux est
la culture biologique de la banane, qui suscite un intérêt croissant tant dans les pays
producteurs que dans les pays importateurs.
En réponse à cette demande, l’INIBAP, le
CAB International et le Centre technique de
coopération agricole et rurale (CTA) ont organisé conjointement un atelier international
sur la production et la commercialisation des
bananes issues de la petite agriculture biologique. Cet atelier s’est déroulé du 31 octobre
au 4 novembre en République dominicaine, à
l’invitation du directeur général du Centro
para el Desarrollo Agropecuario y Forestal,
Inc. (CEDAF).
Les débats ont été axés sur les besoins et
les contraintes liés à la culture biologique des
D
34
bananes par les petits producteurs des Caraïbes et à leur commercialisation. A cette réunion étaient représentés les acteurs de tous
les stades de la filière, depuis la plantation
jusqu’à la table : des producteurs et représentants d’associations de producteurs originaires pour la plupart des Caraïbes et d’Amérique latine, mais aussi des délégués d’Afrique
venus partager leur expérience ; du côté importation/commercialisation, des organismes
de certification des produits de l’agriculture
biologique, des importateurs et des détaillants
d’Europe et d’Amérique du Nord ; ainsi que
des représentants des gouvernements, des donateurs et d’un certain nombre d’organisations régionales et internationales.
Cette réunion visait essentiellement à
créer un cadre impartial de discussion et
d’échange d’informations, en vue d’établir
des fondements solides pour faire progresser
les initiatives de culture biologique de la banane. Les organisateurs de la réunion étaient
conscients du fait que la culture biologique
de la banane ne peut apporter une solution à
tous les problèmes de l’industrie bananière
des Caraïbes. Néanmoins, il ne fait aucun
doute qu’elle peut fournir une source de revenu stable à un certain nombre de petits
producteurs et qu’il existe une demande du
marché pour un approvisionnement régulier
en bananes biologiques.
Les débats se sont déroulés en grande partie dans le cadre de groupes de travail qui se
sont penchés sur cinq aspects essentiels de
la production et de la commercialisation des
bananes biologiques.
Contraintes techniques au niveau
de la production
Les membres de ce groupe de travail ont
identifié la cercosporiose noire et le manque
de fertilité des sols comme les principales
contraintes pesant sur la production. Observant que le choix des sites de culture bioloINFOMUSA — Vol 8, N° 2
gique est crucial, ils ont recommandé d’établir ce type de production sur la totalité d’un
bassin versant de dimension suffisamment
importante. Cela suppose une concertation et
une masse critique de producteurs. Ils ont
également recommandé d’adopter une approche systémique de la production, en ayant
recours à des méthodes de recherche participatives pour apporter des solutions aux principales contraintes.
Il a été reconnu que, dans les sites où la
cercosporiose noire est très présente, la culture biologique des variétés Cavendish est extrêmement difficile. Cependant, il existe
d’autres variétés qui peuvent être cultivées
biologiquement à la place des Cavendish ou
pour des créneaux spécialisés.
Plusieurs thèmes de recherche prioritaires
ont été identifiés :
• élaboration de lignes directrices pour le
choix des sites de production ;
• stratégies de gestion de la cercosporiose
noire : lutte biologique ; méthodes telles
que la replantation, les cultures d’ombrage
et les cultures en mélange pour réduire
l’impact de la maladie ; pulvérisation de
produits organiques ;
• lutte intégrée contre les ravageurs et les
maladies ;
• amélioration génétique des bananiers,
axée sur le nanisme et la résistance à la
cercosporiose noire et aux nématodes ;
• sélection et évaluation en champ des variétés ;
• mécanismes d’établissement de microorganismes bénéfiques tels que les mycorhizes ;
• recherches post-récolte sur la pourriture
de la couronne et les taches de latex et sur
le traitement des nouvelles variétés après
la récolte ;
• amélioration de la fertilité des sols.
Il a été recommandé de créer des parcelles
de démonstration pour faciliter la formation
des producteurs à l’application des nouveaux
systèmes technologiques. La nécessité a été
également soulignée de partager l’information, d’établir des liaisons et de procéder à
des échanges d’expérience.
Mécanismes pour aider les petits
producteurs à se reconvertir
à l’agriculture biologique
Il est clair que la reconversion à l’agriculture
biologique exige de la part du producteur des
investissements importants en temps et en
ressources, à la fois financières et humaines.
Sans aide extérieure, de tels investissements
risquent de demeurer hors de portée du petit
producteur. Les membres de ce groupe de
travail ont souligné la nécessité urgente d’assurer une formation et des informations aux
producteurs désireux de s’engager dans
l’agriculture biologique. Ils ont recommandé
de cibler cette action sur les « paysans innovants », en leur donnant une formation non
seulement sur les aspects techniques de la
production, mais aussi dans le domaine de la
comptabilité et dans les autres domaines requis pour les aider à s’associer et à mener
des négociations. Les groupements de producteurs ou coopératives, qui constituent une
structure de concertation idéale, pourront
servir de cadre pour fournir ces services
d’appui.
Mettant en relief la nécessité d’apporter un
soutien financier aux producteurs durant leur
processus de reconversion, les participants
ont noté que des possibilités existent dans le
cadre des réseaux constitués autour des labels « commerce équitable » ou « sans pesticides ». En outre, un environnement favorable
à l’agriculture biologique – appui institutionnel local et cadre macroéconomique favorable
– est essentiel pour encourager les producteurs à se reconvertir. A plus long terme, il
sera indispensable de sensibiliser et d’éduquer le public à tous les niveaux si l’on veut
conférer un caractère durable à la culture
biologique et réduire les risques de « contamination » par des sources extérieures et de
dégradation des systèmes de production.
Les thèmes de recherche spécifiques suivants ont été retenus :
• recherches sur les aspects socioéconomiques et techniques de la reconversion
dans les agroécosystèmes tropicaux, en vue
d’identifier des approches localement appropriées ;
• adaptation locale des méthodes de recherche et de formation participatives,
telles que les « champs-écoles » ;
• études de marché afin d’aider à planifier la
diversification liée à la reconversion ;
• recherches sur l’impact potentiel de l’agriculture biologique au niveau national, afin
de faciliter le financement des investissements.
Certification des bananes
biologiques
La certification des produits de l’agriculture
biologique revêt une importance particulière
pour les petits producteurs. A l’heure actuelle, la certification est effectuée la plupart
du temps par des organismes internationaux
qui font appel à des inspecteurs nationaux.
Etant donné le coût élevé de la certification
internationale, les membres du groupe de
travail ont estimé qu’il faudrait mettre en
place des capacités de certification au niveau
national. Entre autres avantages, cela permettrait de réduire les coûts administratifs
et de rapprocher les points de vue des producteurs et des certificateurs. Mais cela implique de résoudre un certain nombre de problèmes : crédibilité de l’importateur, risques
accrus de conflits d’intérêt, limitations financières, nécessité d’une accréditation et
manque de ressources humaines.
Il est clair qu’il serait avantageux pour le
marché de lier la certification des produits de
l’agriculture biologique et celle des produits
du commerce équitable, bien que ce dernier
ne reprenne pas à son compte toutes les
normes de l’agriculture biologique. Les participants ont noté qu’il serait souhaitable, en
particulier, d’avoir les mêmes organismes certificateurs pour les deux types de produits.
Après une discussion sur la question de savoir s’il est approprié d’imposer aux systèmes
de production tropicaux des normes élaborées pour l’agriculture européenne, il a été
recommandé que des représentants des producteurs des pays tropicaux participent à la
définition des normes. Il a également été
noté qu’il faudrait résoudre des problèmes
tels que le coût initial et la maîtrise du pro-
Différents stades de préparation pour l’emballage des bananes biologiques.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
35
Des recherches devront être menées sur
les méthodes permettant de lutter contre la
pourriture de la couronne chez les bananes
issues de l’agriculture biologique et de minimiser les taches de latex sur les fruits.
Résumé des conclusions
Préparation de compost à base de bananes biologiques.
cessus de certification, problèmes qui ne se
posent pas uniquement pour la culture biologique de la banane, mais pour l’agriculture
biologique en général.
Commercialisation des bananes
biologiques
Ce groupe de travail a constaté qu’il existe
actuellement une certaine confusion en ce
qui concerne la commercialisation des bananes issues de l’agriculture biologique. Du
côté de la demande, on estime que la production de bananes biologiques est encore loin
d’atteindre un niveau répondant au potentiel
du marché, tandis que du côté des producteurs, on a l’impression que les bananes biologiques ne se vendent pas. Afin d’évaluer la
situation réelle de l’offre et de la demande,
les participants ont décidé de former un
groupe d’étude qui sera chargé de rassembler
des données à ce sujet. Ils ont également souligné la nécessité de disposer d’informations
plus précises sur les prix et de déterminer un
niveau de surprix réaliste pour les bananes
biologiques dans chaque pays. Ils ont noté
que ces informations doivent être transparentes et ont recommandé la mise en place
d’un système de suivi à l’échelle mondiale.
Les participants ont estimé qu’il existe un
marché pour les différents types de bananes,
à condition que celles-ci répondent à un certain nombre de critères de base en ce qui
concerne leur aspect, leurs qualités organoleptiques, leur durée de conservation et leur
mûrissement. Le marché des bananes biologiques ne peut plus être considéré comme un
simple créneau, mais est devenu un marché à
part entière, avec des exigences de qualité similaires à celles des autres marchés. A cet
égard, il importe d’instaurer une solidarité
entre les consommateurs et les producteurs,
afin d’amener les premiers à prendre
conscience des limites et des contraintes
existant au niveau de la production.
Les participants ont observé que les produits portant à la fois le label du commerce
36
équitable et celui de l’agriculture biologique
ont les meilleures chances de s’imposer sur
le marché. Ils ont jugé souhaitable que les organismes de commerce équitable s’adressent
plus largement aux petits producteurs, et notamment à ceux qui pratiquent l’agriculture
biologique.
La nécessité d’une offre stable et régulière
ayant été soulignée, il a été observé que,
d’après l’expérience, la dimension minimale
des blocs pour produire des chargements en
container homogènes est de 25-30 ha.
Assurance de qualité totale et exportation
Il a été rappelé que l’assurance de qualité totale a pour objectif de garantir une banane
ayant une bonne flaveur, dépourvue de défauts évolutifs et présentant un aspect attractif pour les consommateurs, quels que soient
le lieu et le moment où ceux-ci souhaitent
l’acheter.
Les membres de ce groupe de travail ont
souligné la nécessité de définir des critères
de qualité pour les Cavendish et les autres
variétés en fonction des exigences des parties prenantes, à savoir les consommateurs,
les organismes réglementaires et les distributeurs/détaillants. Il importe également de
comprendre comment ces critères reflètent
les différents aspects de la qualité des fruits,
aussi bien pour les Cavendish que pour les
autres variétés. Des recherches sont donc nécessaires pour étudier les facteurs qui déterminent la qualité des fruits et pour élaborer
des lignes directrices et des normes minimales à l’intention des producteurs et des
mûrisseries.
Il convient de définir des protocoles de
production pour les petits agriculteurs, de
façon à assurer un produit de qualité, qui
réponde aux critères établis. En outre, il a
été recommandé de mettre en place des
systèmes de vérification rétrospective pour
les bananes provenant des petits producteurs et d’élaborer un manuel de vérification rétrospective.
Les participants se sont accordés à reconnaître que le marché des bananes biologiques
est en expansion, particulièrement en Europe
et en Amérique du Nord. En revanche, les bananes biologiques sont encore peu connues
sur les marchés locaux, où les débouchés sont
néanmoins susceptibles de se développer. Des
initiatives de culture biologique de la banane
sont en place, notamment en République dominicaine, et l’expérience montre que les petits producteurs organisés en groupe s’adaptent bien à ce système. Il est clair que les
méthodes de culture biologique sont plus durables que les méthodes traditionnelles et
qu’elles peuvent offrir de nouveaux débouchés aux petits producteurs.
De manière générale, les participants ont
souligné la nécessité de développer les
échanges d’informations et le dialogue entre
toutes les parties prenantes, et de favoriser
la naissance de partenariats entre les producteurs et les acteurs du marché. En outre,
une coordination des actions et un engagement collectif sont indispensables, en particulier lorsqu’on a affaire à de petits producteurs. Il faudrait également mener des
recherches dans un certain nombre de domaines, assurer une formation aux producteurs s’engageant dans l’agriculture biologique et faire davantage d’efforts pour
sensibiliser aussi bien les producteurs que
des consommateurs.
En ce qui concerne l’adéquation de la culture biologique de la banane dans les îles du
Vent, les participants ont noté qu’il existe
plusieurs facteurs en faveur de cette orientation : absence de la cercosporiose noire,
existence d’une tradition de la culture bananière et d’associations de producteurs, possibilité d’établir des liens entre l’agriculture
biologique et le tourisme (écotourisme en
particulier), existence d’une demande du
marché et intérêt des jeunes agriculteurs.
Cependant, d’autres facteurs rendent cette
entreprise difficile : topographie des îles,
grand nombre de petits producteurs, absence de matières organiques pour améliorer
la fertilité des sols, coût élevé de la maind’œuvre et vieillissement de la communauté
paysanne, problème de l’absence de droits
fonciers, tout spécialement pour les jeunes
producteurs et manque de connaissances
techniques.
Suivi
Il a été décidé d’entreprendre immédiatement des actions précises dans plusieurs domaines :
• effectuer, dans un proche avenir et avec le
concours des agriculteurs, des études de
faisabilité sur les potentialités éconoINFOMUSA — Vol 8, N° 2
•
•
•
•
miques et agronomiques de la culture biologique de la banane dans les îles du vent ;
mettre en place de nouveaux essais d’évaluation variétale (des essais sur FHIA-23
sont déjà planifiés en République dominicaine) ;
initier des recherches sur la gestion des
systèmes de production de bananes biologiques, portant notamment sur la gestion
de la cercosporiose noire et de la fertilité
des sols sur les petites exploitations agricoles de culture biologique ;
suivre les mécanismes de définition des
normes (ISO 14000 et 9000, FAO-CODEX,
IFOAM) ;
le groupe d’étude sur la commercialisation
créé au cours de la réunion effectuera une
Réunions, séminaires
•
•
•
•
enquête au sujet de l’offre et de la demande
et présentera un rapport d’ici mars 2000 ;
le Consortium international des supermarchés de produits biologiques créera un
forum de discussion entre producteurs et
détaillants ;
l’INIBAP créera un site Web sur la culture
biologique de la banane, qui permettra de
donner des informations sur les producteurs et les marchés ;
les parties intéressées solliciteront l’aide
des donateurs et des organisations régionales afin de faire progresser cette initiative ;
il est prévu de publier les actes de la réunion en y incluant un programme de recherche. ■
Taxonomie
Atelier sur les noms
et synonymes des variétés
de bananiers en Asie
du Sud Est
1-4 septembre 1999, Philippines
l existe de nombreux synonymes et noms
de cultivars dans les différentes langues
de la région d’Asie du Sud-Est, qui posent
un problème aux chercheurs et aux agriculteurs travaillant sur la banane. Le fait qu’une
même variété porte des noms différents selon
les pays, entraîne une certaine confusion et,
bien souvent, une duplication dans les efforts
de la recherche.
La connaissance de ces synonymes peut
aussi améliorer la compréhension et la communication entre les pays de la zone et promouvoir les échanges et le commerce de la
banane.
L’atelier régional qui s’est tenu au Southeast Asian Banana Germplasm Resources
Center à Davao, aux Philippines, du 1 au 4
septembre 1999, avait pour objet de trouver
des solutions à ces problèmes.
Cet atelier, auquel participaient les responsables des collections nationales de Malaisie,
Indonésie, Thaïlande, Vietnam et Philippines
était cofinancé par l’INIBAP-ASPNET et le
BPI / DNCRDC (Bureau of Plant Industry /
Davao National Crop Research and Development Center) du Ministère de l’Agriculture.
La classification des bananiers en
groupes génomiques à partir de la méthode
taxinomique proposée par Silayoi et Chomchalow (1987), version modifiée de celle de
Simmonds et Shepherds a permis de répartir les nombreuses variétés de bananiers
dans plusieurs groupes génomiques
(AA/AAA, AAB, AB, ABB, BB/BBB etc.).
Après avoir identifié les espèces et les
groupes génomiques, chaque cultivar a été
I
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
classé individuellement suivant la dernière
version de la publication « Descripteurs
pour le bananier (Musa spp.) » et le système d’information sur les ressources génétiques des bananiers (MGIS) mis au point
par l’INIBAP et le CIRAD. Les descripteurs
hautement discriminants sur la taille de la
plante, les caractéristiques du pseudo-tronc
et de la feuille, celles du fruit et du régime,
du bourgeon mâle et de la fleur mâle ont
été enregistrés. Les résultats sur le rendement agronomique tels que les délais plantation/floraison, floraison/récolte, récolte
/formation du premier rejet, ainsi que le
nombre de rejets au moment de la première
récolte, le poids du régime, le nombre de
mains et de doigts, la taille du fruit et sa
qualité ont été observés.
Un inventaire de noms et synonymes a été
préparé par les responsables des collections
nationales du Sud Est asiatique, à l’aide
d’illustrations botaniques, de photographies,
ainsi que d’observations et études sur le terrain réalisées sur la collection régionale de
bananiers du BPI à Davao.
Le tableau 1 donne la liste des noms et synonymes des variétés de bananiers en Asie
du Sud-Est, alors que le tableau 2 présente la
liste des cultivars propres à chaque pays de
la zone.
Afin d’éviter des erreurs et une certaine
confusion, les participants à l’atelier n’ont
pas souhaité utiliser les sous-groupes reconnus au niveau international ni le système de
nomenclature proposé par Simmonds et Shepherd, qui remplace le nom des espèces par
des groupes génomiques. Ils ont choisi, à la
place, la méthode de Cheesman, plus simple
mais précise et fiable et le Code International de Nomenclature des Plantes Cultivées
(International Code of Nomenclature for
Cultivated Plants).
Résultats et recommandations
Les responsables des collections nationales
de bananiers d’Asie du Sud-Est ont examiné
les programmes existant en matière de classification des bananes et se sont mis d’accord
sur un format commun et standardisé, système de nomenclature simple mais précis et
fiable permettant d’identifier les espèces et
les cultivars de bananiers.
C’est le système à trois niveaux utilisant
l’espèce, le groupe génomique et le cultivar
qui a été choisi. Selon les recommandations
de Cheesman, les descendants comestibles
diploïdes et triploïdes de Musa acuminata
Colla et de Musa Balbisiana Colla prendront le nom de leurs parents sauvages respectifs. Les hybrides des deux espèces seront répertoriés sous le nom de Musa x
paradisiaca Linn comme c’est le cas dans le
Code International de Nomenclature des
Plantes Cultivées.
Les taxinomistes de la région ont identifié
62 variétés de bananiers ayant des synonymes en Asie du Sud Est (tableau 1) et établit une liste des noms de nombreux autres
cultivars propres aux pays de la région
(tableau 2).
Pour que les responsables de la conservation du matériel génétique des autres parties
du monde puissent identifier correctement
les variétés de bananier provenant d’Asie, les
taxinomistes de la région ont préconisé le développement et l’adoption d’un système de
référence qui permette aux taxinomistes
d’autres régions d’obtenir l’avis du responsable national concerné.
De plus, les taxinomistes bananiers présents à la réunion ont proposé de fournir, si
nécessaire, une aide supplémentaire aux responsables du matériel génétique de Musa à
travers le monde, pour l’identification des accessions en provenance d’Asie du Sud-Est.
Les participants à cet atelier ont demandé
qu’un travail de ce genre soit organisé en
Inde, au Sri Lanka, au Bangladesh, au Myanmar et, si possible, au Pakistan de façon à
classifier les synonymes existants dans ces
pays. Il conviendra également de se pencher
sur le problème de synonymie dans le Pacifique Sud. ■
Bibliographie
Greuter W. (ed.) 1994. International Code of Botanical Nomenclature. Koeltz Scientific Books, D61453 Konigstein, Germany.
Silayoi B. & N. Chomchalow. 1987. Cytotaxonomic
and morphological studies of Thai banana cultivars. Pp. 157-160 in Banana and Plantain Breeding Strategies (G.J. Persley and E.AL. De Langhe, eds). ACIAR Proc. No. 21. ACIAR, Canberra,
Australia.
37
Participants de l’atelier
sur les noms et synonymes
des cultivars bananiers
en Asie du Sud-Est.
Tableau 1. Noms et synonymes des cultivars bananiers en Asie du Sud-Est.
Espèce, génome
Philippines
Musa acuminata
Diploïde AA (dessert) Amas
Kinamay Dalaga
Tudlo Datu
Tudlo Tumbaga
Señorita
Bata-Bata
Pamoti-on
Inarnibal
Diploïde AA
(consommée en frais
ou cuite)
Diploïde/triploïde
AA/AAA
(dessert)
Musa acuminata
Triploïde AAA
(dessert)
Triploïde AAB
(à cuire)
Indonésie
Thailande
Pisang Mas
Pisang Pinang
Pisang Jari Buaya
Pisang Mas
Pisang Pinang
Pisang Jari Buaya
Pisang Kole
Pisang Gadis
Kluai Khai
Chuoi Trung
Kluai Lep Mu Nang
Chuoi Tieu
Pisang Lampung
Pisang Lemak Manis
Pisang Muli
Pisang Lilin
Alaswe
Pogpogon
Pisang Kapas
Pisang Kapas
Lakatan 1
Pisang Berangan
Pisang Barangan Kuning Kluai Hom Maew
Pisang Barangan Merah Kluai Nga Phaya
Sulay Baguio
Pisang Serendeh
Pisang Badak
Tudok
Tumok
Bungulan
Pastilan
Grande Naine
Ambon
Bangan
Pisang Buai
Pisang Embun
Pisang Ambon Putih
Pisang Ambon Hijau
Pisang Ambon Lumut
Pisang Ambon Filippina
Pisang Ambon Jepang
Pisang Ambon Kuning
Pisang Susu
Pisang Raja Udang Merah 2
Pisang Raja Udang Hijau 2
Pisang Susu
Pisang Photo Merah
Pisang Photo Hijau
Pisang Amping
Pisang Pelimbing
Pisang Ampyang
Pisang Palembang
Pisang Rastali
Pisang Keling 3
Pisang Kelat Air
Pisang Raja 3
Pisang Seribu
Pisang Raja Sereh
Pisang Keling
Pisang Longong
Pisang Raja
Pisang Seribu
Pisang Tanduk
Pisang Lang
Pisang Tanduk
Pisang Byar
Pisang Agung
Pisang Candi
Pisang Nangka
Pisang Gading
Pisang Maole
Pisang Raja Talun
Pisang Uli
Kluai Nga Chang
Kluai Klai
Latundan2
Inangel
Galamay Se£ora
Radja
Tindok
Daluyao
Patag
Bungaoisan
Laknau
Maia Maole
Pisang Masak Hijau
Pisang Nangka
Pisang Gading
Duhoy
Musa x paradisiaca
Triploïde ABB
(à cuire)
38
Vietnam
International
Sucrier
Jari Buaya
Chuoi Ngu Thoc
Chuoi Ngu Tien
Chuoi Cau Trang
Kluai Thong Ki Maew
Chuoi Tien
Pisang Raja Talong
Musa x paradisiaca
Triploïde ABB
(consommée en frais
ou cuite)
Kluai Thong Ruang
Kluai Sa
Pisang Ampat Pulu Hari
Pisang Lemak Manis Terenganu
Pisang Lemak Manis Kelantan
Pisang Lilin
Pisang Mas Sagura
Morado
Moradong Puti
Musa x paradisiaca
Triploïde AAB
(dessert)
Malaisie
Kluai Hom
Khieo Khom
Kluai Hom Khieo
Chuoi Tieu Lun
Dwarf Cavendish
Chuoi Tieu Nho
Chuoi Tieu Xanh
Chuoi Tieu Cao #1
Robusta
Giant Cavendish
Tall Cavendish
Kluai Hom Thong
Kluai Dok Mai
Kluai Nam Nom
Kluai Nak
Kluai Kung Khieo
Kluai Khai Bong
Chuoi Tieu Cao #2
Chuoi Tieu Vua
Kluai Lanka
Kluai Nam Phat
Kluai Khai Boran 3
Kluai Roi Wi
Chuoi Com Chua
Chuoi Muop
Chuoi Com Lua
Grande Naine
Gros Michel
Red
Green Red
Chuoi Bom
Silk Fig
Mysore
Pome
Chuoi Tram Nai
Horn Plantain
Chuoi Sung Bo
Kluai Niu Charakne
Maia Maoli
Chuoi Voi
Katali
Siusok
Pisang Awak Biji 3
Pisang Awak13
Pisang Rasa
Pisang Awak3
Pisang Siem3
Kluai Namwa Luang
Kluai Namwa Daeng Chuoi Tay
Chuoi Mat Boket
Awak
Matavia
Katsila
Maduranga
Pisang Abu Keling
Pisang Abu Perak
Pisang Abu Bujal
Pisang Kepok Hijau
Pisang Kepok Awu
Kluai Som
Kluai Hak Muk
Kluai Nom Mi
Bluggoe
Silver Bluggoe
Chuoi Ngop Lun
Chuoi Ngop Cau
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Tableau 1. suite…
Espèce, génome
Musa x paradisiaca
Triploïde ABB
(à cuire)
Musa x paradisiaca
Tétraploïde ABBB
Triploïde BBB 5
(à cuire)
1
2
Philippines
Malaisie
Pisang Kari
Indonésie
Thailande
Kluai Tip
Pelipia
Pondol
Tiparot 4
Saba
Cardaba
Gubao
Pa-a Dalaga
Turangkog
Sabang Puti
Pisang Abu Siam
Pisang Nipah
Pisang Kepor (?)
Pisang Chematu
Pisang Kepok
Pisang Kepok Besar
Pisang Kepok Kuning
Pisang Kepok Putih
Kluai Thepparot
Kluai Hin
Vietnam
International
Chuoi Ngop Cao
Chuoi Ngop Dui Duc
Pelipita
Chuoi Gao
Tiparot
Chuoi Mat
Kluai Phama Haek Kuk
Chuoi Chua
Chuoi Sap
Chuoi Ngu
Kluai Lep Chang Kut
Comptage des chromosomes aux Philippines, diploïde; en Malaisie et en Thailande, triploïde; à la Commission internationale pour l’énergie atomique à Vienne, parfois diploïde, parfois triploïde.
parfois cuite. 3 Préférée cuite. 4 La ploïdie doit être confirmée par le comptage des chromosomes (voir INFOMUSA 7(1): 5-6). 5 à vérifier.
Tableau 2. Cultivars bananiers spécifiques à chaque pays d’Asie du Sud-Est.
Espèce, génome
Musa acuminata
Diploïde AA
(dessert)
Diploïde AA (consommée
en frais ou cuite)
Diploïde AA (à cuire)
Musa acuminata
Triploïde AAA (dessert)
Philippines
Eda-an
Veinte Cohol
Morong Princesa
Ga-o
Baukas
Manang
Suyak
Inabaca
Binaktong
Lonsing
Talipan
Katil
Bu-oy
Canara
Sarocsoc
Binawe
Guyod
Golimpang
Talip
Tarakitok
Tanggung
Binalatong
Oma
Malaisie
Pisang Serindek
Pisang Jarum
Pisang Ekor Kuda
Indonésie
Pisang Lidi
Pisang Masan
Pisang Hutan
Pisang Berlin
Pisang Cici Kuning
Pisang Cici Merah
Pisang Buloh 1
Pisang Angleng
Pisang Bilitung
Pisang Bakar
Pisang Byok
Thailande
Kluai Khai Boran #1
Kluai Lai
Kluai Hom Thong Son
Kluai Hom Jan
Kluai Nam Thai
Chuoi La Rung
Chuoi Cau Tay
Chuoi Tieu Cao Hong
Musa x paradisiaca
Diploïde AB (dessert)
Musa x paradisiaca
Triploïde AAB (dessert)
Hilao-Hinog
Daliri Dalaga
Ternate
Reynis
Pisang Jambe
Pisang Triolin
Pisang Raja Bali
Pisang Sri
Vietnam
Chuoi Tay But
Chuoi Cau Man
Kluai Nam
Kluai Khom
Kluai Nom Sao
Chuoi Dong
Chuoi La’ta
Chuoi Nanh Heo
Chuoi Com Lao
Chuoi La Nang Tien
Chuoi Mit
Chuoi Thom
Chuoi Simmon
Chuoi Man
Pisang Lampenang
Triploïde AAB
(consommée en frais
ou cuite)
Triploïde AAB (à cuire)
Musa x paradisiaca
Triploïde ABB
(consommée en frais ou cuite)
Triploïde ABB
(à cuire)
Tetraploïde AABB
(à cuire)
Diploïde BB (à cuire)
Diploïde BB (à graines,
diverses utilisations)
Triploïde BBB
(à cuire)
Muracho
Popo’ulo
Pitogo
Moko
Kluai Wan
Chuoi Goong
Chuoi Tay Bot
Chuoi Cha
Chuoi Xiem Mat
Pisang Kates
Pisang Selendang
Pisang Kastroli
Kluai Namwa Dam
Kluai Namwa Khao
Kluai Namwa Khom
Pisang Usak
Pisang Longok
Kluai Pluak Na
Chuoi Mo Giang
Chuoi La
Chuoi Tay Tia
Chuoi Bot
Chuoi Nam
Pisang Raksa
Kluai Ngoen
Abuhon
Chuoi Hot Qua Lep 2
Inabaniko
Bigihan
Saba sa Hapon
Mundo
Musa fehi
Pisang Tongkat Langit Kuning
Pisang Tongkat Langit Merah
Non classée
Inambak
1
Parfois consommées cuites.
Beaucoup de graines avortées ; les feuilles sont utilisées comme matériel d’emballage, les bourgeons mâles sont cuits comme des légumes ou consommés crus dans différents types de salades, les
pseudotroncs servent pour l’alimentation du bétail, les fruits à graines sont mangés crus.
2
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
39
tions écologiquement durables et économiquement rentables.
Des délégués de 10 pays, réunis lors d’un
séminaire au Costa Rica en juillet 1998, ont
apporté des informations sur les divers aspects de la culture biologique de la banane et
sur les caractéristiques de plusieurs systèmes
de production respectueux de l’environnement. Les contraintes agricoles et/ou scientifiques rencontrées pour opérer une conversion des systèmes de production à court et à
Livres, etc.
A tribute to the work
of Paul H. Allen : a catalogue of
wild and cultivated bananas
Compilé et édité par F.E. Rosales,
E. Arnaud et J. Coto
ISBN : 2-910810-35-6
s’intéressent à la lutte intégrée contre les ennemis des bananiers, en particulier en
Afrique.
Pour obtenir cette publication, contacter
le service information/communication au
siège de l’INIBAP
Bananas and food security
Cette publication, résultat d’une collaboration entre la Fundación Hondureña de Investigación Agrícola (FHIA, Honduras) et
l’INIBAP, donne des informations sur le travail considérable que Paul H. Allen a accompli dans les années 50 et 60 pour établir et
caractériser la collection de Musa de la United Fruit Company (devenue aujourd’hui la
collection de la FHIA). Cet ouvrage contient
des données sur 337 accessions de bananiers
qu’il a collectées au cours de ses prospections, principalement en Asie du Sud-Est et
en Nouvelle-Guinée dans les années 60. Ces
informations sont restituées selon le format
de Musalogue, avec une page par accession.
Elles reprennent le contenu des fiches signalétiques établies par Allen, auquel on a
ajouté des observations morphotaxinomiques
et les données des évaluations recueillies sur
les variétés de la collection. Afin de produire
cette monographie, on a entré la plupart de
ces informations dans une base de données.
Ainsi, la préservation de ce travail remarquable est désormais assurée. Cette publication permettra de faire connaître une précieuse « ressource » régionale et historique.
Pour obtenir un exemplaire de cet ouvrage,
contacter le service information/communication au siège de l’INIBAP.
Mobilizing IPM for sustainable
banana production in Africa
Edité par E.A. Frison, C.S. Gold,
E.B. Karamura et R.A. Sikora
ISBN : 2-919819-33-X
Cet ouvrage de 356 pages présente les actes
d’un atelier qui a eu lieu en novembre 1998 à
Nelspruit, en Afrique du Sud (voir INFOMUSA 7(2): 40-42). Les 21 communications
très intéressantes qui y sont reproduites
dressent un bilan des activités de recherche
sur les charançons, les nématodes, les maladies et les systèmes de production en Afrique
subsaharienne. Cette publication, qui
contient également neuf études de cas, ainsi
que les points saillants des discussions et les
recommandations des groupes de travail,
sera d’une grande utilité pour tous ceux qui
40
Edité par C. Picq, E. Fouré et E.A. Frison
ISBN : 2-910 810-36-4
L’INIBAP vient de publier les actes du premier symposium international sur les aspects
socioéconomiques de la production bananière non destinée à l’exportation (« Productions bananières et sécurité alimentaire »),
qui a eu lieu en novembre 1998 à Douala, au
Cameroun (voir INFOMUSA 7(2): 24-26).
Cette publication regroupe 61 contributions
du monde entier sur les thèmes suivants : importance de la banane sur les plans économique et alimentaire (16 contributions) ; diversité et dynamique des filières (18
contributions) ; organisation des marchés et
commercialisation (13 contributions) ; et systèmes de production (14 contributions). Les
textes sont publiés dans la langue originale
(français ou anglais), avec des résumés dans
les deux langues. Ces actes, qui permettront
de faire plus largement connaître les expériences et informations très diverses présentées durant le symposium, stimuleront la recherche sur les aspects socioéconomiques de
la production bananière.
Cette publication est disponible au siège
de l’INIBAP, auprès du service information
/communication.
Organic and/or environmentally
friendly banana production
Edité par F.E. Rosales,
S.C. Tripon et J. Cerna
ISBN : 2-910810-98-4
Cette publication de 265 pages regroupe 16
articles scientifiques sur la production de bananes et bananes plantain dans des condi-
moyen terme sont décrites. Les thèmes suivants sont abordés : agriculture de précision,
nouvelles variétés issues des programmes
d’amélioration génétique, méthodes de fertilisation traditionnelles et biologiques, gestion des sols, ravageurs et maladies, débouchés pour les bananes biologiques.
Les informations présentées dans ce livre,
qui intéresseront les producteurs aussi bien
que les chercheurs et les enseignants, devraient fournir une incitation à s’engager
dans ce type d’agriculture, avec les nombreux
défis et difficultés que cela implique.
Ce livre est disponible en espagnol. La version anglaise sera publiée au début de
l’an 2000.
Pour obtenir cette publication, contacter
le bureau du réseau LACNET de l’INIBAP au
Costa Rica.
Diseases of banana,
abacá and enset
CABI Publishing
Edité par David R. Jones
ISBN : 0-85199-355-9
Ce livre de 544 pages publié en novembre 1999 est un guide exhaustif sur les
maladies causées par les champignons pathogènes, les bactéries, les virus et les nématodes chez le bananier, l’abaca et l’enset. Il
décrit aussi des désordres dont l’étiologie est
incertaine, des anomalies génétiques et des
problèmes provoqués par les conditions cliINFOMUSA — Vol 8, N° 2
matiques, les carences minérales ou des
concentrations toxiques de produits chimiques. Pratiquement toutes les maladies et
beaucoup d’autres problèmes sont illustrés
par 260 planches en couleur qui font de ce
livre un excellent outil de diagnostic. Des informations sont données également sur l’origine et la classification des bananiers, les
conditions à observer pour sécuriser les transferts de matériel génétique de Musa, ainsi
que l’amélioration génétique des bananiers,
et notamment l’application des techniques du
génie génétique pour obtenir une résistance
aux maladies. Dirk De Waele, Eric Fouré,
Friedhelm Gauhl, Simon Gowen, Marie-Line
Iskra Caruana, Yair Israeli, David Jones, Emmanuel Lahav, Ben Lockhart, Xavier Mourichon, Randy Ploetz, Ronald Romero, Phil
Rowe, Laszlo Sági, Jean-Louis Sarah, John
Thomas et d’autres chercheurs ont contribué
aux différentes sections de ce livre dans leurs
domaines d’expertise respectifs.
Cet ouvrage est recommandé à tous ceux
qui font des études, recherches ou autres activités sur la culture du bananier, de l’abaca
et de l’enset, et tout particulièrement aux
phytopathologistes. Il remplace un ouvrage
antérieur de R.H. Stover, intitulé « Banana,
Plantain and Abaca Diseases », publié en
1972 par l’ex-Commonwealth Mycological
Institute.
Pour commander cette publication,
contacter : CABI Publishing, CAB International, Wallingford, Oxon, OX10 8DE, RoyaumeUni (tél : +44 1491 832111 ; fax : +44 1491
829292 ; courrier électronique :
[email protected]). Prix : £85,00 plus £2,50 de
frais d’emballage et d’expédition pour les
pays autres que le Royaume-Uni. Payer par
chèque à l’ordre de CABI Publishing. Pour les
commandes d’Amérique du Nord et centrale,
s’adresser à Oxford University Press, 2001
Evans Road, Cary, North Carolina 27513,
Etats-Unis (tél : +1 800 451 7556 ; fax : +1
919 677 1303). Prix : US$160,00 plus US$3,50
de frais d’emballage et d’expédition. Les résidents des Etats de Caroline du Nord et de Californie devront ajouter le montant de la taxe
à l’achat. Payer par chèque à l’ordre d’Oxford
University Press.
Black Sigatoka disease of banana
and plantain : a reference manual
Kathelyne Craenen
ISBN : 978-131-156-8
picale (IITA) donne des lignes directrices
pour évaluer la cercosporiose noire et
prendre des mesures de lutte contre cette
maladie. L’auteur s’est appuyé sur sa propre
expérience pratique dans ce domaine, ainsi
que sur l’abondante documentation qui
existe sur le sujet. Ce manuel aidera les chercheurs et les étudiants à maîtriser les méthodes d’évaluation et de lutte contre la cercosporiose noire dans leur environnement.
Pour obtenir un exemplaire de cette publication, contacter l’IITA à l’adresse postale
suivante : c/o Lambourn & Co, 26, Dingwall
road, Croydon CR9 3EE, Royaume-Uni. Fax :
(234-2) 2412221, courrier électronique :
[email protected]
A guide to banana production
in Jamaica: a reference manual
B.K. Dadzie
ISBN : 0-8554-510-5
Ce manuel de 192 pages a été produit dans le
cadre d’un projet international de collaboration entre le Jamaica Banana Board et le
Natural Resources Institute, qui visait à rassembler des informations techniques actuelles sur la production bananière à l’intention des petits et gros producteurs de la
Jamaïque. Il donne des informations utiles
sur tous les aspects des opérations requises
pour produire des bananes d’exportation de
qualité. Les recommandations formulées dans
ce manuel permettront d’accroître la productivité et d’obtenir des fruits de haute qualité,
en réduisant considérablement la quantité de
fruits rejetés pour défaut de qualité.
Pour commander ce manuel, contacter :
NRI Catalogue Service, CAB International,
Wallingford, Oxon, OX10 8DE, Royaume-Uni.
Indiquer la référence CRP14.
nément rencontrés en Jamaïque, avec des
illustrations qui facilitent leur identification.
Des recommandations pratiques sont données sur les moyens d’éviter ou de contrôler
chaque défaut de qualité. Ce guide est conçu
pour aller de pair avec le manuel intitulé « A
guide to banana production in Jamaica ».
Assessing the impact of banana
biotechnology in Kenya
ISAAA Briefs n° 10-1999
Matin Quaim
ISBN : 1-892456-12-5
Cette publication présente les résultats d’une
étude socioéconomique approfondie menée
par le Centre allemand de recherche-développement (ZEF). Une analyse préliminaire a
été effectuée sur les avantages et l’impact
susceptibles de résulter de la diffusion de vitroplants de bananiers auprès des petits producteurs du Kenya. L’étude décrit les variétés de bananiers de ce pays, ainsi que les
ravageurs et les maladies qui les parasitent.
Des détails sont donnés sur le système de
production bananière, les débouchés et les
circuits de commercialisation. Le processus
de culture de tissus et les avantages et inconvénients des vitroplants sont examinés sous
l’angle des effets pouvant être exercés sur les
rendements, les coûts de production, les revenus agricoles et le bien-être des producteurs et des consommateurs. L’étude conclut
que l’utilisation de vitroplants offre un excellent potentiel pour accroître les rendements
moyens.
Pour commander cette publication,
contacter : ISAAA SEAsia Centre, c/o IRRI,
PO Box 3127, 1271 Makati City, Philippines.
Ou écrire à [email protected]. Toutes
les publications de l’ISAA sont envoyées gratuitement aux pays en développement ; pour
les autres pays, le prix est de $25 par exemplaire d’ISAAA Briefs.
El cultivo del plátano :
guía práctica
Sylvio L. Belalcázar C.
Ce manuel en espagnol de 38 pages présente,
de manière simple et pratique, et avec beaucoup d’illustrations, les techniques mises au
point en Colombie pour la culture du bananier plantain. Il couvre tous les aspects de la
production, depuis la plantation jusqu’aux
Banana fruit quality – a pocket
guide
B.K. Dadzie
Ce manuel de référence de 60 pages publié
par l’Institut international d’agriculture troINFOMUSA — Vol 8, N° 2
ISBN : 0 85954 506-7
L’industrie internationale de la banane est
très compétitive et attache une grande importance aux normes. La gestion de la qualité
du fruit est donc essentielle. Ce guide de
poche est destiné à servir de référence aux
agents de contrôle de qualité (ou de certification), gérants de plantation, contremaîtres
et producteurs, afin de leur permettre d’identifier et de résoudre les problèmes de qualité
des fruits. Il fournit une description de chacun des défauts des bananes les plus commu-
opérations post-récolte, en s’intéressant
aussi à la lutte contre les ravageurs et les maladies. Cette publication s’adresse principalement aux vulgarisateurs et aux producteurs.
41
Pour obtenir un exemplaire de ce manuel,
contacter l’auteur par fax à l’un des numéros
suivants : en appel national (Colombie) (096)
7493071, en appel international (57-6)
7493071 – ou par courrier électronique à
l’adresse [email protected].
Adresse postale : A.A. 1069, Armenia,
Quindío, Colombie.
Annonces
Colloque international
sur l’optimisation de la nutrition
des plantes
Le Caire, Egypte, 8-13 Avril 2000
L’Association internationale pour l’optimisation de la nutrition des plantes (IAOPN) organise son Xe colloque international sur « la
nutrition des plantes au prochain millénaire » du 8 au 13 avril 2000 à l’hôtel Sheraton du Caire, en Egypte.
Ce colloque a pour thème : « Eléments nutritifs, rendement, qualité et environnement ». Les plantes vivrières, textiles, médicinales, industrielles, ornementales,
aromatiques, condimentaires, forestières et
aquatiques seront envisagées sous l’angle du
diagnostic, de l’interprétation des résultats
et de la formulation de recommandations.
Pour tous renseignements complémentaires,
contacter :
Prof. Dr. F.E. Abdalla,
Botany Department,
National Research Centre,
El-Tahrir Str., Dokki – Cairo 12311
Egypte
Tél : (202) 3365223 / 3365199 / 3361225
Fax : (202) 3610850
Courrier électronique :
[email protected]
www.NRC-Micro.sci.eg/index.html
Symposium international
sur les méthodes participatives
d’amélioration des plantes
en Asie : un échange
d’expériences
Pokhara, Népal, 1er-5 mai 2000
Le Programme global de recherche participative et d’analyse de l’intégration des femmes
dans le développement technologique (Programme PRGA) du GCRAI organise un symposium international sur l’application des
méthodes participatives dans le domaine de
l’amélioration des plantes en Asie du Sud et
du Sud-Est. L’objectif consiste à offrir des
chances égales aux approches formelles et
aux approches faisant appel à l’initiative paysanne, en axant la réflexion sur les méthodes
participatives et dynamiques d’amélioration
des plantes pour la conservation et le développement de la biodiversité.
Ce symposium vise à conjuguer les efforts
des parties prenantes intéressées par l’amélioration participative, les systèmes semenciers, l’utilisation et la conservation de la diversité génétique des plantes et l’application
42
des méthodes de recherche participatives en
Asie du Sud et du Sud-Est. Les parties prenantes sont les suivantes : chercheurs en
sciences agricoles, sélectionneurs, producteurs, chercheurs en sciences sociales, responsables de collections de matériel génétique, agronomes et vulgarisateurs des
systèmes agricoles nationaux, des organisations non gouvernementales, des universités,
du GCRAI et des donateurs.
Les personnes désireuses de présenter des
communications au symposium sont priées
de soumettre un résumé d’environ 500 mots
d’ici le 29 février 2000. Contacter :
Barun Gurung
International Center for Tropical Agriculture
c/o Resources Nepal
GPO Box 2448, Kathmandu, Népal
Tél : (977 1) 537502
Fax : (977 1) 537013
Courrier électronique : [email protected]
4e réunion nationale
du Groupe d’agriculture
biologique de l’ACTAF
La Havane, Cuba, 17-19 mai 2000
Le Groupe d’agriculture biologique de l’Association cubaine des techniciens d’agriculture
et de foresterie (ACTAF) organise, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture et
l’Association nationale des petits producteurs (ANAP), la 4 e réunion nationale sur
l’agriculture biologique, qui aura lieu du 17
au 19 mai 2000 à EXPO-CUBA à La Havane.
Au cours de cette réunion, la contribution
de l’agriculture biologique et de l’agroécologie à la transformation de l’agriculture cubaine et à un développement rural durable
sera examinée. Toutes les parties intéressées
sont invitées à participer à ces journées de
réflexion et d’échange d’expériences. Des visites d’étude, des journées sur le terrain et
des cours seront également organisés avant
et après la réunion. Pour des détails sur chacune de ces activités, consulter la page Web :
http://www.foodfirst.org ou contacter :
Pour des informations générales
Ing. Marta Pérez Pérez, Executive Secretary
Grupo de Agricultura Orgánica - ACTAF
Apartado Postal 4029 C.P. 10400
La Habana, Cuba
Tél./fax : (537)845387
Courrier électronique :
[email protected]
Pour les visites d’étude et journées sur le terrain
Lic. Ricardo Reyes Veiga
Comercial Agropecuaria CATEC
Tél. : (537)212164/212064
Fax : (537)666071
Courrier électronique : [email protected]
ACORBAT 2000
San Juan, Porto Rico, 31 juillet-4 août 2000
La XIVe réunion de l’Association pour la coopération en recherches bananières dans les
Caraïbes et en Amérique tropicale se tiendra
à l’Université de Porto Rico, Mayagüez Cam-
pus, San Juan, du 31 juillet au 4 août 2000.
Cette réunion sera dédiée au Dr Heber Irizarry, éminent chercheur bananier cofondateur de l’ACORBAT et à Mr Ramiro Jaramillo,
membre fondateur de l’ACORBAT et ancien
coordinateur régional de l’INIBAP pour
l’Amérique latine et les Caraïbes.
Le programme inclut différentes sessions
où seront présentés les derniers résultats
scientifiques et techniques concernant l’industrie bananière sous différentes formes
(présentations orales, posters, tables rondes,
visites de terrain, etc.).
Pour soumettre une communication,
contacter :
Dr José Andrés Chavarría, President,
Technical/Scientific Presentations
Committee:
Agricultural Experiment Station,
University of Puerto Rico
PO Box 9031, Mayagüez Campus,
Mayagüez, PR 00681-9031
Tél. : (787) 265-3859, Fax : (787) 833-7765
Courrier électronique :
[email protected]
Pour une inscription :
Mme Fátima Ortiz Colberg
Office of International Programs
University of Puerto Rico - RUM
PO Box 9030
Mayagüez, PR 00681-9030
Fax: (787) 834-3413
Courrier électronique :
[email protected]
Des informations plus détaillées sur ces
différentes réunions sont également disponibles en anglais sur le site web de l’INIBAP
(http://www.inibap.fr ), rubrique ‘News’.
Nouvelles de l’INIBAP
Recrutements
L’INIBAP a récemment recruté deux nouvelles assistantes de programme pour son
siège à Montpellier.
Gillian Moffat, de nationalité irlandaise,
est titulaire d’un BSc en marketing international du Dublin Institute of Technology. Gillian, qui a passé un an à l’université de Montpellier en 1997 dans le cadre de ses études,
parle couramment le français. Elle est entrée
dans ses fonctions le 11 octobre et travaille
pour Bertus Eskes, du Programme cacao, en
remplacement de Bernadette Sellers, ainsi
que pour Jean-Vincent Escalant dans le
cadre de PROMUSA.
Anne Causse, de nationalité française, est
titulaire d’une maîtrise en langues étrangères appliquées (anglais et espagnol) et
d’un DESS en traduction de l’université de
Montpellier. Elle a séjourné pendant 18 mois
au Royaume-Uni dans le cadre de ses études.
Après l’université, elle a travaillé à Montpellier dans le secteur médical et dans le secteur de la recherche, notamment au CIRAD.
Elle a pris son nouveau poste d’assistante de
programme le 22 novembre et travaillera
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
pour Hubert Omont, du nouveau Programme
filières et Suzanne Sharrock, responsable de
la conservation du matériel génétique.
Nouveau matériel disponible
au Centre de transit de l’INIBAP
FHIA-25, hybride de bananier à cuire amélioré de la FHIA (Honduras), dont l’indexation pour les virus a été achevée, est maintenant distribué par l’INIBAP. Il s’agit d’une
variété naine à haut rendement qui résiste à
la cercosporiose noire et dont la qualité à la
cuisson est excellente. La FHIA estime que
cet hybride offre un grand potentiel pour
remplacer les bananiers plantain et les bananiers d’altitude d’Afrique de l’Est qui sont
fortement affectés par la cercosporiose noire.
Cet hybride (accession de l’INIBAP n° ITC
1418) est disponible au Centre de transit de
l’INIBAP en Belgique, ainsi qu’aux centres de
multiplication régionaux du Costa Rica
(CATIE) et du Cameroun (CRBP).
Pour obtenir la liste de toutes les variétés
améliorées disponibles au Centre de transit,
contacter Suzanne Sharrock au siège de
l’INIBAP à Montpellier.
Renforcement de la collaboration
européenne dans le domaine
de la recherche sur les bananiers
Le CIRAD (France) et la Katholieke Universiteit Leuven (KUL, Belgique) sont deux institutions européennes qui ont d’importants
programmes de recherche sur les bananiers.
Des efforts sont en cours pour renforcer la
collaboration entre ces deux programmes.
Emile Frison, Directeur de l’INIBAP, a récemment assisté à la deuxième réunion de
planification entre la KUL et le CIRAD, dont
se sont dégagées de bonnes perspectives
pour établir un solide partenariat, en mettant à profit les points de force et les complémentarités des deux institutions dans le domaine de la recherche sur les bananiers.
auteurs, des titres, des mots clés, des pays et
des dates de publication. MUSALIT comprend plus de 5 000 références accompagnées
de résumés en trois langues (français, anglais
et espagnol) et est mise à jour en permanence par l’INIBAP. BRIS est une base de
données sur les chercheurs travaillant sur les
Musa. Elle contient des informations sur plus
de 800 chercheurs, incluant adresses détaillées et spécialité pour chaque chercheur.
Il est possible de chercher des informations
dans BRIS à partir du nom du chercheur, de
l’institut, du pays et de la thématique de recherche.
Collection internationale de matériel
génétique de Musa
Une liste des accessions disponibles auprès
de la collection internationale de matériel
génétique de Musa gérée par l’INIBAP est
également disponible sur le nouveau site Web
de l’INIBAP. Cette liste fournit des informations sur le nom, la classification et le numéro de code (code ITC) des accessions qui
ont été testées pour les virus et sont disponibles auprès de l’INIBAP.
Publications
Le site Web donne également accès aux versions électroniques d’un large éventail de publications de l’INIBAP et notamment : le rapport annuel, INFOMUSA, les fiches
techniques sur les maladies et les ravageurs,
les guides techniques, les actes de séminaire
et les monographies les plus récentes.
Liens
L’INIBAP lance
son nouveau site Web
L’INIBAP a récemment mis sur Internet son
nouveau site Web. Il est opérationnel en version anglaise et les versions française et espagnole seront bientôt disponibles.
Le site présente un grand éventail d’informations sur l’INIBAP et sur ses projets et
fournit, pour la première fois, un accès aux
bases de données de l’INIBAP. Le site continuera à se développer au cours des mois à
venir, et mettra plus particulièrement l’accent sur les activités régionales.
Accès en ligne aux bases de données
Deux bases de données de l’INIBAP, MUSALIT et BRIS sont interrogeables sur le site.
MUSALIT est la base de données bibliographiques de l’INIBAP, diffusée au préalable
sous forme imprimée au travers du bulletin
bibliographique Musarama. L’accès en ligne
à cette base de données permet désormais
des recherches bibliographiques à partir des
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Afin d’aider les utilisateurs de l’information
bananière à accéder de façon rapide et efficace à une information la plus exhaustive
possible, le site Web de l’INIBAP comporte
un nombre important de liens vers d’autres
sites utiles. Ces liens sont mis à jour et vérifiés régulièrement afin de s’assurer de leur
pertinence et de leur utilité.
Vous pouvez visiter le nouveau site de l’INIBAP à l’adresse suivante :
http://www.inibap.fr
Atelier de formation RISBAP
sur l’utilisation des bases
de données
En septembre 1999, un atelier de formation à
l’utilisation des bases de données améliorées
de l’INIBAP (fonctionnant sur Winisis, version de CDS/ISIS pour Windows) a été organisé en Thaïlande à l’intention des membres
du Système régional d’information sur les bananiers et bananiers plantain en Asie et dans
le Pacifique (RISBAP). L’ensemble du processus de gestion de l’information, depuis le
document primaire jusqu’à la recherche d’information dans les bases de données, a été
passé en revue à l’aide des fiches de traitement standard. Cet atelier avait également
pour objectif d’examiner les contraintes rencontrées dans la mise en place d’un système
d’information national et de proposer des
procédures afin de stimuler la collecte des
données. Il a été recommandé que chacun
des dix représentants du RISBAP assume la
responsabilité de la mise en œuvre du système amélioré dans son pays et qu’il désigne
un agent pour effectuer l’entrée des données.
Les premières données traitées devront être
transmises au bureau régional du RISBAP
d’ici le 1er décembre 1999. Les participants
distribueront les questionnaires BRIS aux
chercheurs travaillant sur les Musacées dans
leur pays afin de compléter cette base de
données.
L’INIBAP tient à remercier le professeur
Det Wattanachaiyingcharoen, vice-doyen de
la faculté d’agriculture de la Naresuan University, pour les excellentes facilités mises à
la disposition des participants.
Cédérom MusaDoc
Pour les personnes qui n’ont pas accès à Internet, l’INIBAP a produit un cédérom
MusaDoc qui inclut l’essentiel de l’information publiée sur le site Web. Le Cédérom
contient des publications sélectionnées de
l’INIBAP dans plusieurs langues (actes et
comptes rendus de réunions, livres, guides et
fiches techniques), ainsi que les deux bases
de données MUSALIT et BRIS. Le cédérom
sera disponible à compter de janvier 2000.
Les participants de l’atelier de formation RISBAP
en plein travail.
43
Travail en réseau pour BRIS
Une enquête a été effectuée en 1999 afin
d’actualiser la base de données sur les chercheurs travaillant sur les bananiers et les bananiers plantain. Une aide a été reçue des
partenaires et agents régionaux qui ont distribué les questionnaires durant les réunions.
Ainsi, plus de 150 fiches de chercheurs ont
été ajoutées et/ou mises à jour. La base de
données BRIS comprend à présent 824 chercheurs.ll est prévu de publier le répertoire
actualisé des chercheurs au début de l’an
2000.
Asie/Pacifique
9e réunion du Comité consultatif
d’ASPNET
La 9e réunion du CCR du réseau de l’INIBAP
pour l’Asie et le Pacifique (ASPNET) a eu
lieu du 2 au 5 novembre 1999 à Guangzhou,
en Chine, à l’invitation du président de la
South China Agricultural University, le professeur Luo Shiming.
A l’ordre du jour de cette réunion figuraient des communications sur des aspects
importants de la recherche-développement
sur les bananiers en Chine, un bilan des activités menées par l’ASPNET pendant sa 9e
année d’existence et un rapport sur les projets spéciaux INIBAP/ASPNET. En outre, des
rapports sur des thèmes spécifiques ont été
présentés par des membres du CCR et des invités spéciaux, et des rapports nationaux ont
fait le point sur les orientations de la recherche-développement dans les différents
pays. Ces exposés ont été suivis d’une session
de discussion et de planification des activités
de collaboration prioritaires dans la région.
Dans son rapport, Agustín B. Molina, coordinateur régional du réseau ASPNET, a décrit
les différentes activités qui ont eu lieu durant
l’année : séminaires, ateliers, formation, développement de l’information, appui à la recherche-développement et facilitation des
activités de collecte, conservation, caractérisation et évaluation de matériel génétique. Il
a également indiqué les domaines sur lesquels le réseau ASPNET entend travailler de
manière prioritaire dans les prochaines années. Il s’agit notamment de mettre du matériel génétique amélioré et des cultivars indigènes supérieurs à la disposition des petits
producteurs, et d’élaborer et d’appliquer des
Les participants de la 9ème réunion du CCR ASPNET.
44
systèmes de lutte intégrée qui permettront
d’atténuer la pression croissante des ravageurs et des maladies dans la région.
Afin de maximiser les synergies inhérentes
à ce type de réunion, les chercheurs chinois
ont été invités à présenter des communications au sujet de l’évolution de la recherchedéveloppement sur les bananiers en Chine.
Chen Houbin de la SCAU, représentant du
CCR en Chine, a fourni des informations sur
la collection de bananiers ; Li Fengnian, de
l’institut de recherches fruitières (GAAS), a
dressé un tableau de la production
bananière ; Xiao Huogen, de la SCAU, a
donné des détails sur l’identification, l’indexation et la biologie moléculaire du BBTV ;
Liao Jinling, de la SCAU, a fait le point sur
les recherches relatives aux nématodes des
bananiers. Un orateur invité, Hong-Ji Su, de
la National Taiwan University (NTU), a présenté une communication très détaillée sur
le développement et l’application des sondes
de diagnostic moléculaires pour la détection,
la caractérisation et la gestion des virus des
bananiers. La détection des virus est un aspect important de la production de matériel
végétal indemne de maladies, qui constitue
l’un des éléments fondamentaux de la stratégie de gestion des affections virales à Taiwan
et dans les autres pays.
Ramon Valmayor a communiqué les résultats et les recommandations de l’atelier sur
les noms et les synonymes des cultivars de
bananiers. Il a présenté des tableaux préliminaires sur les synonymes et les cultivars
uniques de l’Asie du Sud-Est, qui seront publiés ultérieurement sous forme de bulletin
de l’INIBAP (voir le rapport de cet atelier
dans ce numéro d’INFOMUSA).
Ho Huu Nhi a fait part des résultats du projet de recherche sur les nématodes au Viêtnam, tandis que Det Wattanachaiyingcharoen
a présenté les résultats du système d’exploration et d’imagerie géographique des bananiers en Thaïlande. René Espino a donné des
informations sur le réseau de recherche, développement et vulgarisation pour la production bananière récemment créé aux Philippines, dont il a exposé le programme
d’activités.
S.C. Hwang, directeur du Taiwan Banana
Research Institute (TBRI), a présenté un
rapport au sujet de l’évolution récente de la
recherche sur la fusariose à Taiwan. Il a
donné des détails sur les résultats atteints
par son institut dans la sélection de variants
somaclonaux résistants à la fusariose. La survie de l’industrie bananière de Taiwan dépend de la culture de variétés résistantes et
de l’utilisation de vitroplants indemnes de
maladies. Dans un esprit de collaboration internationale, Dr Hwang a annoncé que le
TBRI allait mettre à disposition, par le canal
de l’INIBAP, deux clones à haut rendement
résistants à la fusariose qui seraient inclus
dans les essais de la phase III de l’IMTP.
Des rapports nationaux, mettant en lumière les orientations actuelles et les priorités futures de la recherche-développement
sur les bananiers et les plantains dans les différents pays de la région, ont été présentés
par les membres du CCR ci-après, au nom de
leurs pays et institutions respectifs : Siti
Hawa Jamaluddin de Malaisie, Bob Williams
d’Australie, N.I. Bhuiyan du Bangladesh,
Djoko Said Damarjati d’Indonésie, René Rafael Espino des Philippines, Sujatha Weerasinghe du Sri Lanka, Det Wattanachaiyingcharoen de Thaïlande, Ho Huu Nhi du
Viêt-nam, Tom Osborn du Secrétariat de la
Communauté du Pacifique et Shin-Chuan
Hwang du Taiwan Banana Research Institute. Il est intéressant de noter que, dans
tous les pays, les préoccupations primordiales sont l’atténuation des problèmes posés
par les ravageurs et les maladies, et la disponibilité d’hybrides et variétés améliorés. La
commercialisation et la valorisation retiennent aussi l’attention.
Recommandations issues de la session de
discussion et de planification
• Mise en place d’un réseau d’amélioration
variétale dans la région, le réseau ASPNET de l’INIBAP faisant fonction de facilitateur et aidant à mobiliser une assistance.
• Missions de prospection dans les régions
qui n’ont pas encore été couvertes :
– poursuivre la collecte à Irian Jaya, en
Indonésie,
– poursuivre les missions de prospection à Sabah et Sarawak, en Malaisie,
– étudier la possibilité de missions de
prospection au Bangladesh, en Birmanie, au Laos et au Cambodge.
• Poursuite de la participation régionale au
MGIS et au RISBAP.
• Adoption du système de classification recommandé par les responsable de collections lors de l’atelier sur les noms et les
synonymes des bananiers.
• Communication par l’INIBAP d’informations (caractères agronomiques, résistance aux maladies, etc.) sur les hybrides/variétés améliorés et les variétés
naturelles cultivées commercialement,
afin que les pays disposent de tous les éléments requis pour choisir les variétés à
inclure dans les programmes d’évaluation
nationaux et/ou dans les essais de l’IMTP.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
• Nécessité d’assurer aux participants à
l’IMTP une formation aux méthodes de
mise en place des essais et de collecte des
données afin de standardiser l’exécution
des essais de la phase III.
• Nécessité d’un centre régional de multiplication et distribution de matériel génétique.
• Demande d’une formation supplémentaire
sur l’indexation des virus et la production
d’antisérums.
• Appel à la mise en vigueur des procédures
de quarantaine aux niveaux national, régional et international.
• Validation du matériel génétique de l’ITC.
• Détermination/validation du degré de ploïdie du matériel des collections à l’aide des
techniques cytologiques (Viêt-nam, Chine
et une partie (moitié) de l’Indonésie).
Prix Pisang Raja
Selon la tradition des réunions du CCR de
l’ASPNET, le coordinateur a décerné le prix
Pisang Raja 1999 aux chercheurs suivants
pour les récompenser de leurs services méritoires : Chen Houbin, directeur du Tropical
and Subtropical Fruit Research Laboratory,
South China Agricultural University, et
Hong-Ji Su, de la National Taiwan University. La plaque de reconnaissance réservée
aux institutions a été décernée à la South
China Agricultural University.
Le réseau de l’INIBAP pour l’Asie et le Pacifique opère sous la conduite de son Comité
consultatif régional (CCR). Les membres du
CCR représentent les systèmes nationaux de
recherche agricole (SNRA) des pays membres
(Australie, Bangladesh, Chine, Inde, Indonésie,
Malaisie, Philippines, Sri Lanka, Thaïlande et
Viêt-nam) ainsi que leurs institutions (Taiwan
Banana Research Institute et Secrétariat de la
Communauté du Pacifique, représentant 22
pays du Pacifique Sud).
Le Professeur Su montre aux participants de l’atelier sur les virus des symptômes du virus du bunchy
top au cours d’une visite de terrain.
Collaboration entre le ministère
sri-lankais de l’agriculture et l’INIBAP
Des manipulations en laboratoire sont également présentées au cours de cet atelier.
Atelier sur la gestion des affections
virales des bananiers
Selon des études récentes des phytopathologistes de l’Horticultural Research and
Development Institute (HORDI) de Sri
Lanka, environ 80 % des bananiers de ce
pays sont affectés par les maladies virales,
et en particulier par le virus de la mosaïque
des bractées et le virus du bunchy top du
bananier. Afin d’aider les chercheurs srilankais à identifier des méthodes de lutte,
le réseau ASPNET de l’INIBAP a organisé,
en collaboration avec l’HORDI, un atelier
sur la gestion des affections virales des bananiers qui a eu lieu le 27 juillet 1999 au
Plant Genetic Resources Center (PGRC) à
Gannoruwa, Kandy. Plus de 60 chercheurs,
décideurs et enseignants d’organismes publics et d’universités ont examiné la distribution et la sévérité des affections virales
des bananiers dans ce pays, avant d’élaborer des plans d’action en vue de remédier à
ce problème. La réunion a été ouverte par
S.D.G. Jayawardena, directeur général du
ministère de l’Agriculture, qui a souligné
l’impact que ces maladies sont susceptibles
d’exercer sur l’industrie bananière locale.
Agustín B. Molina, coordinateur régional du
réseau ASPNET, et H.J. Su, éminent virologiste de l’université nationale de Taiwan,
ont étayé les débats par des présentations
techniques. Le professeur Su, décrivant
l’épidémiologie et la gestion de ces maladies, a mis l’accent sur l’importance des
stratégies de lutte intégrée, combinant
l’utilisation de matériel végétal sain avec
des pratiques culturales appropriées.
Parmi les recommandations formulées, il
a été jugé nécessaire de mettre en place :
• un programme national de gestion des
maladies ;
• un programme d’éradication et de réhabilitation grâce à l’utilisation de matériel végétal sain ;
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
• un programme national de certification du
matériel végétal de bananier.
Il a été recommandé également de confier
l’indexation pour les virus à deux centres : le
laboratoire de virologie de l’HORDI, à Gannoruwa, et la station de recherche adaptative
de Homagama, à Colombo.
Formation à l’indexation pour les virus
Dans le prolongement de l’atelier sur la gestion des affections virales, le réseau ASPNET
de l’INIBAP et l’HORDI ont organisé un stage
pratique d’indexation qui a eu lieu du 26 au
28 août dans les laboratoires du Plant Genetic Resources Center à Gannoruwa, Paredeniya, avec la participation de 22 chercheurs
et techniciens des laboratoires de culture de
tissus du ministère de l’Agriculture et des
universités. L’instructeur principal était H.J.
Su, virologiste de l’université nationale de
Taiwan, assisté par I. Ariyaratne, virologiste
de l’HORDI.
45
La formation a été axée sur l’application
de deux procédures d’indexation basées sur
le test ELISA et la PCR. Les échantillons de
bananier utilisés ont manifesté des réactions
positives aux quatre virus suivants : CMV,
BBTV, BBrMV et BSV. Cela confirme la présence de ces virus, déjà identifiés d’après les
symptômes observés en champ. Le professeur
Su a fourni les anticorps et les amorces pour
le stage. Il a également fait, par l’intermédiaire de l’INIBAP, un don d’agents réactifs
et d’instruments d’une valeur globale de plus
de 2000 $US. Cette formation pratique était
d’une nécessité cruciale pour le ministère de
l’Agriculture, qui s’apprête à mettre en place
un programme national de gestion des affections virales qui reposera sur l’utilisation de
matériel végétal sain.
Une aide de Taiwan pour lutter
contre les affections virales en Asie
Lors de la récente réunion du Comité consultatif régional du réseau ASPNET de l’INIBAP,
le professeur Su, virologiste de l’université
nationale de Taiwan, a fait don d’anticorps
aux représentants des Philippines et de Sri
Lanka. Ce don s’inscrit dans le cadre de l’engagement qu’il a pris de fournir des anticorps
gratuitement aux membres du réseau pendant les deux prochaines années, jusqu’à ce
que ceux-ci soient en mesure de produire
eux-mêmes les anticorps nécessaires pour les
programmes nationaux d’indexation.
Afrique
Un coordinateur régional de l’INIBAP
rejoint le comité éditorial de MusAfrica
Eldad Karamura, coordinateur régional de
l’INIBAP pour l’Afrique orientale et australe,
a récemment rejoint le comité éditorial de
MusAfrica, la revue sur bananiers et bananiers plantain publiée par l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA). Cette
décision résulte des discussions tenues lors
de la réunion de MUSACO (Douala, Cameroun, novembre 1998). Il a été décidé que
MusAfrica serait l’outil de communication de
la recherche sur les Musa en Afrique et serait financée par l’IITA et l’INIBAP. Comme
antérieurement, MusAfrica continuera à
fournir des nouvelles sur des événements et
46
des thèmes d’intérêt pour les chercheurs sur
Musa travaillant en Afrique. La revue sera
également le lieu de publication de résultats
scientifiques. Les changements dans le Comité éditorial se sont accompagnés de changements dans l’organisation : de nouvelles
dates butoir ont été instaurées afin que MusAfrica redevienne une publication semestrielle. Les dates butoirs pour la soumission
d’articles sont le 1er mars pour le premier
numéro de l’année et le 1er août pour le second.
Le numéro de juin 1999 de MusAfrica est
disponible auprès de l’IITA et contient les articles suivants :
• Focus : un rapport de la réunion sur IPM
tenu à Nelspruit, Afrique du Sud du
23–26 novembre 1998
• Notes sur la recherche : analyse financière de la production de rejets de bananiers plantain au Ghana
• Evaluation de matériel génétique : Multiplication et distribution d’hybrides présentant une tolérance au BSV
• Résumés : Résumés des présentations préparées à l’occasion des séminaires mensuels du programme national bananier
d’Ouganda en 1998.
• Nouvelles et points de vue : information
de l’IITA sur les activités de recherche sur
les Musa.
Les contributions pour les futurs numéros
doivent être envoyées à : Dr J. Hartman (Editeur en chef, MusAfrica), IITA, c/o Lambourn
& Co, Carolyn House, 26 Dingwall Road, Croydon, CR9 3EE, Grande Bretagne.
5e réunion du Comité de pilotage
du réseau BARNESA
La 5e réunion du Comité de pilotage du réseau BARNESA s’est tenue le 23 septembre
1999 au Kenya Agricultural Research Institute (KARI), Nairobi, sous la présidence de
Zaag de Beer de l’Institute for Tropical and
Subtropical Crops (ITSC) d’Afrique du Sud.
Des représentants des pays membres, ainsi
que de l’IITA, de l’ICIPE et de l’IRAZ, étaient
présents.
Rapport du coordinateur
Le coordinateur du réseau BARNESA a présenté un rapport sur les activités des 12 mois
écoulés. Pendant cette année, quatre ateliers
techniques ont été organisés sur la lutte intégrée contre les ennemis des bananiers, la
culture de tissus et la conservation in situ.
En outre, plusieurs projets ont été formulés
et soumis aux donateurs, dont un projet de
conservation in situ qui a d’ores et déjà commencé en Ouganda et en Tanzanie, et des
projets visant à rassembler des données de
référence sur la production bananière dans
la région et à mener des recherches sur la
lutte intégrée, qui seront lancés au début de
l’an 2000.
Plan stratégique
Le groupe de consultation ECART a été
chargé par l’Union européenne d’examiner le
plan stratégique du réseau. Il a recommandé
que celui-ci s’aligne plus étroitement sur la
stratégie de l’ASARECA et adopte une approche qui soit davantage orientée vers le
marché. Il a été convenu que le coordinateur
fera appel à des conseils appropriés pour remanier le plan stratégique. En outre, il a été
observé que le Comité de pilotage est
presque exclusivement composé de chercheurs et que le secteur commercial n’est
pas adéquatement représenté en son sein.
Afin de lui permettre d’appréhender les problèmes de commercialisation en toute
connaissance de cause, il a été décidé de revoir la composition du Comité de pilotage.
Présidence
Le Comité de pilotage a décidé de modifier la
durée du mandat de son président, qui sera
désormais de deux ans au lieu d’un.
Mme Mary Wabule du KARI (Kenya) a été
élue présidente du réseau BARNESA pour la
période 1999-2001.
Les participants de la 5e réunion
du Comité de pilotage
du réseau BARNESA
en visite sur le terrain.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Formation à l’utilisation du cadre logique
Dans le cadre de la réunion du Comité de pilotage du réseau BARNESA, un cours de formation a été organisé afin de familiariser ses
membres avec l’utilisation du cadre logique
comme outil pour la formulation et la gestion
des projets. Mike Carter, du Centre for Rural
Development and Training de l’université de
Wolverhampton (Royaume-Uni), a fait fonction de facilitateur. Les participants ont étudié les principes, l’élaboration et les applications des cadres logiques. Puis ils ont élaboré
une ébauche de cadre logique pour un futur
projet régional de lutte intégrée.
Dans le cadre de ce cours, les participants
ont procédé à une analyse des parties prenantes du projet envisagé : après identification de celles-ci, ils ont déterminé leurs intérêts, leur importance pour la réalisation des
objectifs du projet et leur influence sur la
bonne marche du projet.
Les participants ont analysé le problème
devant être résolu par le projet et ils ont étudié comment ce problème pouvait être appréhendé avec la structure du cadre logique. Ils
ont ensuite consacré un certain temps à élaborer un cadre logique pour un projet de
lutte intégrée, en travaillant tout d’abord en
groupes de travail, puis en session plénière.
Excursion
Le KARI a organisé une excursion pour permettre aux membres du Comité de pilotage
du réseau BARNESA de se familiariser avec
certaines des activités de recherche bananière menées au Kenya. Les participants ont
visité le laboratoire de culture de tissus de
l’université Jomo Kenyatta, ainsi qu’un laboratoire commercial produisant des vitroplants de bananiers destinés à être vendus
aux producteurs. Ils se sont ensuite rendus
sur des exploitations où ils ont pu observer
un certain nombre de variétés introduites
(notamment de la FHIA) cultivées par de petits producteurs. Ceux-ci utilisent des vitroplants, qu’ils apprennent à sevrer et à acclimater.
Conservation in situ des bananiers
en Afrique de l’Est
Un projet de recherche sur la conservation in
situ des bananiers a été récemment lancé en
Ouganda et en Tanzanie. Ce projet, financé
par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada, est
mis en œuvre par l’INIBAP au travers de son
bureau régional basé à Kampala. Deux sites
ont été sélectionnés dans chaque pays. L’objectif est d’identifier et de caractériser le matériel génétique indigène maintenu dans les
champs des producteurs dans chacun de ces
pays, et d’étudier les facteurs qui affectent ce
mode de conservation en milieu paysan.
Grâce à ce projet, l’INIBAP se propose de déterminer les menaces qui pèsent sur la
conservation de la diversité génétique, ainsi
que les moyens d’y remédier afin de prévenir
l’érosion des ressources génétiques. Il est
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
également prévu de sensibiliser les communautés locales à l’importance de la préservation de la diversité génétique et d’étudier les
possibilités d’assurer la conservation des variétés en milieu paysan à plus long terme, en
optimisant l’utilisation faite de cette diversité.
Comité de pilotage de MUSACO
La diffusion de variétés de bananiers et bananiers plantain à forte productivité devrait permettre aux producteurs Ghanéens d’obtenir un
meilleur rendement. Le Ghana’s Crop Research Institute a mis en circulation FHIA–21
sous l’appellation locale de Apem hemaa
(Reine des plantains « French ») et FHIA-01
sous le nom de Kwadu Bempa (la banane
« Monsieur »).
Plus de 80 % des agriculteurs du Bas Congo
(République Démocratique du Congo) cultivent la banane plantain à des fins commerciales. Si cette tendance se confirme dans
d’autres pays, cela entraînera un changement
de statut pour la banane plantain, jusque-là
considérée comme une culture vivrière. En
effet, les agriculteurs vendaient uniquement ce
qu’il leur restait après leur consommation personnelle. Le CRBP a développé des hybrides de
bananiers plantain qui, s’ils réussissent les
tests agronomiques et les tests organoleptiques
organisés dans chaque pays, devraient contribuer de façon significative à l’augmentation
des récoltes dans la sous-région.
Ces éléments ont été rapportés par les participants à la troisième réunion du comité régional de pilotage qui s’est tenue à Abidjan,
les 23 et 24 novembre 1999, sous la présidence de Madame Adèle Sambo du Gabon.
Madame Sambo a été élue à l’unanimité à la
présidence du comité de pilotage en remplacement du regretté Jean Pedro, qui a assuré
la présidence du comité jusqu’à sa mort.
La réunion a commencé par une minute de
silence en mémoire de l’ancien président et
de Lancine Condé, chercheur originaire de
Guinée (Conakry), décédé au cours d’un accident de chasse. Le Dr Kassoum Traoré, directeur général adjoint du Centre national de recherche agronomique (CNRA) de Côte
d’Ivoire a prononcé le discours d’ouverture. Il
a mis l’accent sur la nécessité d’un partenariat pour faire avancer la recherche agronomique dans la région. Monsieur Kouassi Martin, directeur général de l’agence nationale
pour le développement rural (ANADER) et le
Dr Osseni Bouraima, directeur de la coopération et de l’information scientifique au CNRA
étaient présents. Outre l’IITA, l’INIBAP et le
CRBP, onze pays sur douze étaient représentés (Bénin, Cameroun, République du Congo,
Côte d’Ivoire, République Démocratique du
Congo, Gabon Ghana, Guinée, Nigeria, Sénégal et Sierra Leone). En faisant le point sur
les activités de recherche dans leur pays, plusieurs représentants des SNRA ont insisté sur
le besoin d’inventorier le matériel génétique
des deux cultures existant dans leur pays et
donc sur la nécessité de collecter et caracté-
riser les variétés rustiques. Les pays ayant
déjà collecté localement du matériel génétique ont demandé de l’aide pour en effectuer la caractérisation.
Tout comme lors de la dernière réunion du
comité de pilotage, les besoins de formation
exprimés étaient les suivants : formation sur
la caractérisation des musacées, la rédaction
scientifique et les méthodes lutte intégrée
contre les maladies Les participants ont également demandé une formation sur le développement de cadres logiques. Le bureau de
coordination ne devra pas ménager ses efforts afin de trouver des fonds pour le financement de certaines de ces formations, car
elles sont indispensables à l’avancée de la recherche dans la région.
Dans son rapport devant l’assemblée, le coordinateur régional a exprimé sa satisfaction
quant aux progrès réalisés par le réseau. Des
inventaires du matériel génétique vont avoir
lieu dans sept pays. Des projets sur la culture
des bananiers dans les zones périurbaines de
deux villes du Ghana (Kumasi et Sekondi) et
au Bénin (Cotonou) sont en cours de réalisation. Le bureau de coordination et l’INIBAP
ont préparé des propositions visant à étendre
les activités de recherches dans les pays
membres du réseau.
En vue de recueillir des informations sur le
résultat des activités de recherche et de développement menées dans la sous-région par
le passé, ainsi que sur les travaux en cours, il
a été convenu que chaque pays préparerait
une monographie sur ce sujet. De même, une
base de données sur les activités en cours
sera mise en place. Chaque pays devra remplir un questionnaire que le bureau de coordination a préparé à cet effet.
Jean-Vincent Escalant, Secrétaire de
PROMUSA, a invité les scientifiques de la région à participer à ce programme, après avoir
présenté sa structure, ses objectifs et certaines des actions en cours.
A l’issue de la réunion, il a été convenu ce
qui suit :
1. La diversité des bananiers à l’échelle régionale est un fait avéré. Des missions de
collectes devront être organisées, en particulier dans le bassin d’Afrique Centrale, où
cette diversité semble être très importante. Les scientifiques nationaux seront
formés aux techniques de collecte et de caractérisation des musacées.
2. Les technologies disponibles dans la région
ont été répertoriées. Des brochures (ou
autres supports) sur ces technologies, seront éditées en vue d’une large diffusion.
3. Après la réunion du comité de pilotage de
MUSACO en l’an 2000, un atelier sera organisé afin que chaque pays fasse part des informations recueillies à l’issue des enquêtes menées et qu’un programme
régional de recherche soit développé au
cours d’un processus ascendant de réflexion.
Pour finir, le comité a remercié la Belgique
pour les fonds versés au bureau de coordina47
tion, dans l’espoir que cette contribution sera
renouvelée. Le comité à réaffirmé son soutien à la proposition commune du CRBP et de
MUSACO soumise à l’Union Européenne pour
un financement dans le cadre du 8ème FED.
Le comité de pilotage demande expressément à la Fondation Gatsby d’élargir son soutien aux activités de recherche sur les bananiers afin d’inclure un plus grand nombre de
pays d’Afrique Centrale et d’Afrique de
l’Ouest dans le réseau MUSACO.
Culture de la banane dans les zones
périurbaines d’Afrique de l’Ouest
L’urbanisation est en progression constante
dans beaucoup de pays en développement. La
croissance d’une population urbaine à faible
revenu entraîne le développement des cultures vivrières dans les cours des habitations,
sur les bas-côtés des routes et sur les terrains
vacants. Dans les zones de bas-fonds humides
de l’Afrique de l’Ouest et centrale, ces cultures de jardin font une large place aux bananiers plantain, qui présentent plusieurs avantages : ils poussent facilement, n’ont pas
besoin d’être replantés à chaque saison et
produisent des fruits tout au long de l’année.
En outre, du fait de leur rôle fondamental
dans l’alimentation des populations de cette
région, les bananes plantain trouvent aisément des débouchés dans les villes avoisinantes.
Le ministère français de la Coopération a
récemment approuvé un projet d’une durée
de deux ans, dont l’objectif est de permettre
aux chercheurs et vulgarisateurs du Ghana et
du Bénin de distribuer des hybrides améliorés de bananiers et bananiers plantain aux
cultivateurs de jardins périurbains. Dans le
cadre de ce projet, il est prévu de familiariser
les cultivateurs avec les méthodes de production en masse de matériel végétal sain. Le
projet sera géré dans le cadre du Réseau
Musa pour l’Afrique centrale et de l’Ouest
(MUSACO) et l’INIBAP en assurera l’exécution au travers de son bureau régional.
Les bananiers entrent dans la ville (Ghana).
48
Amérique latine et Caraïbes
8e réunion du Comité consultatif régional
de LACNET
Cette année, la 8e réunion du CCR du réseau
de l’INIBAP pour l’Amérique latine et les Caraïbes (LACNET) a pris la forme d’un rassemblement spécial qui a eu lieu à La Havane (Cuba) du 5 au 8 novembre. Pour la
première fois, la réunion du CCR s’est déroulée sous les auspices de FORAGRO (Foro Regional de Investigación y Desarrollo Tecnológico Agropecuario para América
Latina y el Caribe). Ce dernier a pour objectif de servir de forum pour faciliter le dialogue, la concertation et les alliances stratégiques entre les différents acteurs des
systèmes nationaux de recherche-développement agricole d’Amérique latine et des Caraïbes. Jorge Kondo, président de FORAGRO,
a pris l’initiative d’envoyer des invitations
spéciales aux pays membres du réseau LACNET pour les convier à cette réunion. Celleci a bénéficié du concours du personnel du
ministère cubain de l’Agriculture, qui a
veillé avec beaucoup d’efficacité à son organisation matérielle.
Cette réunion avait pour principal objectif
de jeter des bases pour établir un réseau de
recherche-développement sur les bananiers
et bananiers plantain en Amérique latine et
dans les Caraïbes, sous les auspices de FORAGRO et avec la participation de tous les pays
de la région. Dans le cadre de cette initiative,
l’INIBAP continuera d’apporter un appui aux
activités menées dans la région, au même
titre que les autres organismes et donateurs
qui financeront le réseau. Cette initiative
marque le passage à un nouveau stade dans
la coopération horizontale entre les pays de
la région.
A cette réunion ont participé 35 chercheurs des 13 pays suivants : Bolivie, Brésil,
Colombie, Costa Rica, Cuba, République dominicaine, Equateur, Honduras, Jamaïque,
Mexique, Panama, Porto Rico et Venezuela.
Franklin E. Rosales et Lissette Vega (respectivement coordinateur du réseau LACNET et
assistante administrative) ont également assisté à cette réunion, ainsi qu’Emile Frison et
Jean-Vincent Escalant, du siège de l’INIBAP.
Parmi les invités représentant des institutions figuraient Thierry Lescot (CIRADFLHOR, France), Elkin Bustamante (CATIE,
Costa Rica), Bart Panis (KUL, Belgique), Rodolfo Arámbulo, Jorge Chang (FUNDAGRO)
et Richard Taylor (EARTH, Costa Rica).
La réunion s’est ouverte sur des présentations de Rodrigo Aveldaño (représentant de
FORAGRO), Alfredo Gutiérrez, vice-ministre
cubain de l’Agriculture, Emile Frison et
Franklin Rosales. Richard Taylor a ensuite
fait un exposé intitulé « scénarios et vision
future de l’agriculture en Amérique latine et
dans les Caraïbes », qui a été suivi de deux
autres communications spéciales, l’une de
Franklin Rosales sur l’origine et l’évolution
de l’INIBAP, et l’autre de Bart Panis sur la
« collaboration actuelle et future entre la
KUL et les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ». Des rapports nationaux ont été présentés par les représentants des différents
pays.
Des discussions ont ensuite eu lieu en
groupes de travail sur les thèmes suivants :
amélioration génétique, lutte intégrée contre
les ennemis des bananiers, gestion des cultures et aspects socioéconomiques. Les
groupes ont identifié des objectifs spécifiques et des domaines d’impact pour chacun
de ces thèmes. Les activités recensées pour
chaque domaine d’impact ont fait l’objet de
discussions au cours d’une session plénière
durant laquelle les points de force et les faiblesses ont été également analysés. La dernière session de la réunion a été consacrée à
examiner un projet d’accord de coopération
destiné à établir le nouveau réseau. Une déclaration du réseau a été élaborée et approuvée par tous les participants.
Il a été décidé de lancer le nouveau réseau
(MUSALAC) au début de l’an 2000, lors d’une
réunion qui se tiendra à Pereira, en Colombie, à l’invitation de la CORPOICA et de l’université de Tolima.
Les participants se sont rendus en excursion au Centre de recherche sur la génétique
et les biotechnologies (CIGB), où le directeur
adjoint par intérim, Carlos Borroto, leur a
donné des informations intéressantes sur les
avancées récentes de la recherche relative
aux bananiers et bananiers plantain. Les participants ont également visité des exploitations où ils ont pu observer des hybrides de la
FHIA, aujourd’hui largement cultivés à Cuba.
Au cours du dîner de clôture, un témoignage de reconnaissance a été décerné à
Ruben Guevara Moncada, directeur général
du CATIE (Costa Rica). Celui-ci a apporté un
appui précieux au réseau tout au long de ses
deux mandats à la tête de cette institution,
notamment en accueillant le bureau régional
de l’INIBAP et en lui fournissant un soutien
administratif et des locaux. Le réseau LACNET lui a marqué son appréciation en lui attribuant une plaque spéciale qui a été remise
à Elkin Bustamante, qui le représentait à
cette réunion.
Nouvelles des Musa
Afrique
Le bananier plantain classé parmi les
cultures prioritaires en Afrique de l’Ouest
et centrale
Au cours de sa 12 e session plénière, le
CORAF (Conseil ouest et centre africain pour
la recherche et le dévelopment agricoles) a
classé les bananiers et bananiers plantain
parmi les cultures prioritaires pour la recherche dans la zone centrale humide de la
sous-région. Les bananiers et bananiers plantain ont aussi une place prioritaire dans le
secteur de l’agriculture périurbaine, aux
côtés des racines et tubercules, des légumes
et du maïs.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Evaluation de variétés de plantains
en Guinée
Les bananes et les bananes plantain occupent une place importante dans l’alimentation des Guinéens, qui les consomment cuites
sous diverses formes (bouillies, rôties, frites,
etc.) ou crues lorsqu’il s’agit de bananes dessert. Conakry offre des débouchés qui sont
encore loin d’être saturés. En réponse à cette
demande, on assiste à un essor de la production dans la région de Guinée maritime.
L’IRAG a évalué deux variétés de bananiers plantain introduites sous forme de vitroplants : Kelong Mekintu, French moyen, et
Orishèle, plantain faux corne. Testées dans
12 champs de paysans, ces variétés ont toutes
deux donné de bons rendements (respectivement 28,5 et 28,8 t/ha). Bien qu’il n’y ait eu
aucune différence de rendement significative
entre les deux variétés, les producteurs et les
consommateurs locaux ont exprimé une préférence pour Orishèle.
Pour toute information complémentaire,
contacter : M. Lama, N. Sidibé et M.L. Barry,
Centre de recherche agronomique de Foulaya
(CRAF), BP 161, Kindia / IRAG, BP 1523, Conakry,
République de Guinée.
Des variétés améliorées de Musa
commencent à avoir un certain
impact en Tanzanie
Les bananes sont l’aliment de base le plus
important pour environ un million de personnes vivant dans la région de la Kagera
en Tanzanie. Au cours des dernières années, les rendements ont diminué, essentiellement du fait d’une baisse de fertilité
des sols, d’une recrudescence des ravageurs
et des maladies et de la sécheresse. Dans le
cadre du projet de développement de la
communauté de la Kagera (Kagera Community Development Project, KCDP), financé par le gouvernement belge, des varié-
tés améliorées ont été introduites, multipliées et distribuées dans la région (voir
INFOMUSA 7(1): 15–17). Dix-neuf variétés
différentes ont été obtenues du centre de
transit de l’INIBAP et sont actuellement
multipliées et distribuées pour évaluation.
En collaboration avec des organisations
gouvernementales et non-gouver- nementales, un nombre important de plantes sont
multipliées localement afin d’être évaluées
par les paysans eux-mêmes dans leurs
champs et par des vulgarisateurs dans des
sites spécifiques d’évaluation. Certaines de
ces nouvelles variétés présentent des rendements nettement supérieurs à ceux des
variétés locales, particulièrement dans les
zones les plus touchées par la baisse de fertilité des sols et la sécheresse. Les résultats
préliminaires des essais chez les agriculteurs montrent que les nouvelles variétés
ont un impact majeur sur l’amélioration de
la sécurité alimentaire des paysans les plus
pauvres de la région. La demande des nouvelles variétés est importante et, dans
quelques endroits, elles sont maintenant
préférées aux variétés traditionnelles. Les
variétés les plus prisées évaluées à ce jour
sont FHIA-01, FHIA-03 et Yangambi Km5.
Malgré tout, on peut penser que les hybrides FHIA-17, FHIA-23 et SH3436-9 seront
également appréciés lorsqu’ils seront introduits chez les paysans.
Pour plus d’information sur ce projet, contacter
KCDP, PO Box 1745, Bukoba, Tanzanie.
Europe
La plus ancienne banane
de Grande-Bretagne
Récemment, alors qu’ils fouillaient un site
médiéval au sud du vieux pont de Londres,
les chercheurs du Musée de Londres ont eu
la surprise de mettre au jour une peau de banane parfaitement préservée dans une fosse
à ordures de l’époque des Tudor. Trouvée au
même niveau que d’autres objets datant approximativement des années 1480, elle provient apparemment d’une banane de la fin du
XVe ou du début du XVIe siècle. La découverte d’une peau de banane aussi ancienne –
datant d’environ 500 ans et probablement
consommée durant le règne de Henri VIII –
est cause de perplexité pour les archéologues, car ce fruit exotique n’a commencé à
être couramment importé en Angleterre
qu’au XIXe siècle.
A la suite de contacts entre l’INIBAP et le
Musée de Londres, il a été convenu que celuici enverra un échantillon à l’INIBAP, qui
prendra des dispositions pour le soumettre à
une analyse moléculaire afin de déterminer
le sous-groupe de cette banane de l’époque
médiévale.
Amérique latine et Caraïbes
Diffusion de la cercosporiose
noire aux Caraïbes
Discussion autour des variétés améliorées.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
D’après les résultats d’une mission de chercheurs du CIRAD-FLHOR à Haïti, la cerco-
sporiose noire n’est pas présente pour l’instant dans ce pays, mais le risque est grand.
Précédemment décelée à Cuba (1992), en Jamaïque (1994) et en République dominicaine
(1996), cette maladie menace aujourd’hui la
production bananière à Haïti, à Porto Rico et
dans les Petites Antilles.
Source : Fruitrop, septembre 1999.
Une nouvelle maladie à Haïti ?
Au cours de la même mission à Haïti, les
chercheurs ont observé trois épidémies relativement sérieuses de pourriture humide du
pseudotronc. Causée par la bactérie Erwinia
carotovora, cette maladie est présente en
Colombie, au Venezuela et en Equateur. Elle
a déjà une forte incidence dans l’île et menace aussi les Grandes Antilles. Il est impossible de faire un diagnostic précis sur la base
des symptômes observés. Des études sont en
cours sur le (ou les) agent(s) responsable(s)
de ce qui pourrait être une nouvelle maladie.
Source : Fruitrop, septembre 1999.
Evaluation de Musa au Nicaragua
Un projet d’évaluation de Musa au Nicaragua,
associant des partenaires de Belgique (VVOB
et KUL) avec l’Universidad Nacional Autonoma de Nicaragua (UNAN-León), le Centro
de Enseñanza Técnica Agropecuaria (CETAChinandega) et BANANIC, va de l’avant. Ce
projet a pour objectif d’introduire des variétés améliorées de bananiers et de bananiers
plantain, de les évaluer et de les diffuser auprès des producteurs dans la région de León
et de Chinandega. A ce jour, le projet collabore avec 50 producteurs appartenant à
15 communautés paysannes. Quinze accessions du Centre de transit de l’INIBAP ont
été introduites et soumises à une évaluation
préliminaire à la ferme expérimentale de
l’université, ce qui a permis d’en sélectionner
neuf pour les multiplier et les distribuer aux
producteurs. Le laboratoire de culture de tissus de l’université produira environ 5000
plants qui seront distribués cette année. On
espère porter ce chiffre à 15 000 plants
l’année prochaine. Des informations sur ce
projet sont disponibles à l’adresse suivante :
http://www.unanleon.edu.ni/~vitro/
Asie et Pacifique
La consommation de bananes
fait baisser la tension artérielle
D’après les résultats obtenus par des chercheurs indiens, la banane permet de traiter
l’hypertension. Ces chercheurs ont démontré
qu’une consommation de deux bananes par
jour permet de faire baisser la tension artérielle de 10 %. Ils attribuent cet effet à des
composés du fruit qui se comportent comme
les inhibiteurs de l’enzyme convertissante
d’angiotensine (ECA) – catégorie de médicament communément utilisée pour traiter
l’hypertension. Dans un article publié par la
revue Current Science, ces chercheurs indiens indiquent qu’ils ont trouvé des propriétés d’inhibition de l’ECA chez six variétés de
49
bananes. Ces résultats confirment des études
antérieures selon lesquelles les aliments
riches en potassium, tels que la banane, aident à réduire la tension artérielle.
Information donnée par Asia Week, 19 mars
1999.
Un projet de recherche très rentable
Selon un communiqué du CSIRO, un projet
de lutte biologique contre un ravageur du bananier a permis à l’Australie et à la Papouasie-Nouvelle-Guinée d’économiser plusieurs
centaines de millions de dollars qui seraient
sinon partis en pertes de production. Il ressort d’un rapport récent qu’un projet de coût
relativement modeste, consistant à utiliser
une guêpe parasite (Cotesia erionatae) pour
éliminer l’hespéride du bananier, s’est soldé
par un gain de plus de 400 millions de dollars
pour les deux pays. Les économistes ont chiffré le ratio avantages-coûts du projet à 607:1.
Ce ratio pourrait même être encore plus
élevé, car, comme le signale le rapport, il n’a
pas été possible de quantifier tous les avantages de la lutte contre ce ravageur en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où les habitants se
servent des feuilles de bananier pour de multiples usages quotidiens, par exemple pour
emballer les aliments ou pour assurer une
protection contre la pluie.
Des informations sur ce projet sont disponibles à
l’adresse suivante : http://www.csiro.au/
La fusariose demeure l’ennemi n° 1
des bananiers en Asie
La fusariose demeure la principale menace
pour la production bananière en Asie,
comme cela ressort des communications et
des discussions du séminaire-atelier international qui s’est tenu récemment en Malaisie sur ce sujet. Les participants ont fait le
point sur la contrainte que cette maladie
constitue actuellement pour la production
dans les différentes zones de culture bananière du monde, et notamment en Asie. Particulièrement préoccupants sont les rap-
Bananiers infectés par la fusariose.
50
ports sur l’incidence d’une souche virulente
de Fusarium oxysporum f. sp. cubense
(race 4) qui dévaste les nouvelles plantations commerciales de Cavendish en Malaisie et en Indonésie, et qu’on a récemment
décelée également dans le Territoire du
nord de l’Australie. Si cette souche n’a pas
encore été signalée dans les autres pays
asiatiques, elle représente une grande menace pour ceux-ci.
Un rapport a été présenté sur les résultats obtenus dans la sélection de variants
somaclonaux dotés de résistance à la fusariose à Taiwan. On a créé, à partir de ces variants somaclonaux, des variétés à haut rendement résistantes à la maladie, qui sont
aujourd’hui cultivées commercialement
dans ce pays. Ce travail de sélection, combiné à l’utilisation de vitroplants sains, a
permis de sauver l’industrie bananière locale. La United Plantation (Malaisie) et
l’ITSC (Afrique du Sud), qui ont recours à la
même approche, commencent aussi à obtenir des résultats positifs.
Pour plus de détails, voir le rapport sur cette
réunion en page 33
Un jardin botanique sert de site
de conservation en Thaïlande
Un nouveau jardin botanique a été récemment créé en Thaïlande. Conçu à la fois
comme un site de conservation sur pied du
matériel génétique de bananier local et
comme un lieu de promenade et d’éducation
pour le public, ce parc a été baptisé «Royal
Queen Sirikit Botanical Garden» en l’honneur de la Reine de Thaïlande. Le professeur Wattanachaiyingcharoen, représentant
de ce pays au sein du Comité consultatif régional du réseau ASPNET de l’INIBAP, fait
fonction de conseiller du projet. La bananeraie permettra de conserver le matériel génétique de bananier national, tout en ayant
une fonction d’éducation pour le public intéressé par les bananiers et leur taxinomie.
L’utilisation du jardin botanique comme
lieu de loisir et d’éducation fera tout
d’abord l’objet d’une période d’essai pendant laquelle le site de démonstration se limitera à un hectare. Si l’expérience est
réussie, la superficie de ce site sera portée à
10 hectares. Le jardin botanique est ouvert
au public et contiendra ultérieurement l’ensemble de la collection nationale de bananiers, ainsi que des accessions internationales. Le gouvernement thaïlandais se
propose également de construire un musée
consacré aux bananiers et à la culture thaï.
Toutes les contributions et publications
sont les bienvenues pour aider à établir ce
site. Contacter le professeur Wattanachaiyingcharoen à l’adresse suivante : Faculty of Agriculture, Natural Resources and
Environmental Science, Naresuan University, Phitsanulok 65000, Thaïlande. Tél. 661-8369049, 66-55-261038-41 poste 2737,
fax : 66-55-261040, courrier électronique :
[email protected].
Bananiers dans le « Royal Queen Sirikit Botanical
Garden ».
Lancement de FHIA-01 et FHIA-03
par le MARDI en Malaisie
La banane est, après le durian, l’un des
principaux fruits produits en Malaisie. Couvrant environ 15 % des surfaces fruitières du
pays (39 000 ha), sa culture rapporte
quelque 7,5 millions de dollars de recettes
d’exportation. Cependant, elle est menacée
par la fusariose, causée par le champignon
tellurique Fusarium oxysporum f. sp. cubense. Plusieurs plantations de la variété
semi-naine de type Cavendish Grande Naine
ont été sévèrement touchées par cette maladie. Des cultivars locaux tels que Pisang
Mas, Pisang Berangan, Pisang Rastali, Pisang Embun, Pisang Raja, Pisang Abu Nipah
et Pisang Awak succombent également à ses
attaques lorsqu’ils sont plantés dans des
zones sensibles.
A la suite des essais réalisés sur des hybrides améliorés dans le cadre du Programme
international d’évaluation des Musa (IMTP),
le MARDI a décidé de lancer officiellement
FHIA-01 et FHIA-03. Le 18 octobre 1999, durant le séminaire-atelier sur la fusariose, le
ministre malaisien de l’Agriculture, Datuk
Amar Dr Sulaiman Bin Haji Daud, a annoncé
que ces deux hybrides allaient être distribués
dans le pays. Parmi les personnes assistant à
ce lancement figuraient le directeur général
du MARDI, Dato’ Dr Md. Sharif Ahmad, la représentante de la Malaisie au sein du CCR du
réseau ASPNET, Siti Hawa Jamaluddin, et le
coordinateur régional du réseau ASPNET,
Agustín B. Molina.
Ces hybrides seront proposés aux producteurs malaisiens en remplacement des variétés de bananiers précédemment cultivées
dans des zones infectées par la fusariose
qu’il faudrait sinon abandonner, ou dans des
zones où les conditions sont difficiles, mais
où la culture de la banane demeure néanmoins populaire. Ces hybrides, qui se caractérisent par une bonne résistance/tolérance
à la fusariose aussi bien qu’aux cercosporioses, et par un plant très vigoureux et des
rendements supérieurs, devraient permettre
de redynamiser la filière bananière locale
dont l’activité est actuellement fléchissante.
On pense que FHIA-01 et FHIA-03 offrent un
excellent potentiel pour l’industrie de transformation, qui pourra en tirer divers produits : sauce à base de banane, farine, banane fumée (« salai »), frites, chips, divers
types d’amidon, amylose et gélifiant pour
confiserie.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Les adresses de l’INIBAP
• Siège :
Parc Scientifique Agropolis II
34 397 Montpellier Cedex 5 - FRANCE
E-mail : [email protected]
http://www.inibap.fr
Directeur
Dr Emile FRISON
E-mail : [email protected]
Responsable des Recherches sur les
Ressources Génétiques
Dr Jean-Vincent ESCALANT
E-mail : [email protected]
Responsable de la Conservation du
Matériel Génétique
Melle Suzanne SHARROCK
E-mail : [email protected]
Responsable de l’Information et de la
Communication
Melle Claudine PICQ
E-mail : [email protected]
Responsable du MGIS
Melle Elizabeth ARNAUD
E-mail : [email protected]
Responsable Financier
Mr Thomas THORNTON
E-mail : [email protected]
• Bureau Régional pour l’Amérique
latine et les Caraïbes
Coordinateur Régional
Dr Franklin E. ROSALES,
C/o CATIE, Apdo 60-7170
Turrialba, COSTA RICA
Tel/Fax : (506) 556 2431
E-mail : [email protected]
• Bureau Régional pour l’Asie
et le Pacifique
Coordinateur Régional
Dr Agustín MOLINA
C/o PCARRD
Los Baños, Laguna 4030, PHILIPPINES
Fax: (63 49) 536 05 78
E-mail : [email protected]
• Bureau Régional pour l’Afrique
de l’Ouest et centrale
Coordinateur Régional
Dr Ekow AKYEAMPONG
Expert associé, Entomologie
Stjin MESSIAEN
C/o CRBP - BP 12438
Douala, CAMEROUN
Tel/Fax : (+237) 42 91 56
E-mail : [email protected]
Bureau Régional pour l’Afrique
orientale et australe
Coordinateur Régional
Dr Eldad KARAMURA
Coordinateur Adjoint
Dr Guy BLOMME
P.O. Box 24384
Kampala, OUGANDA
Fax: +(256-41) 28 69 49
E-mail: [email protected]
Centre de Transit INIBAP (ITC)
Responsable :
Melle Ines VAN DEN HOUWE
Katholieke Universiteit Leuven
Laboratory of Tropical Crop
Improvement
Kardinaal Mercierlaan 92
B-3001 Heverlee, BELGIQUE
Fax: (32 16) 32 19 93
E-mail :
[email protected]
Experts associés, Nématologie
Inge VAN DEN BERGH
C/o VASI, Van Diem, Than Tri
Hanoi, VIET-NAM
Fax: (84 4) 86 13 937
E-mail : [email protected]
Thomas MOENS
C/o CORBANA
Station de recherche La Rita
Apdo 390-7210, Guápiles, COSTA RICA
Fax : (506) 763 30 55
E-mail : [email protected]
Conseils aux auteurs
Les textes dactylographiés seront préparés en
français, anglais ou espagnol et envoyés au
rédacteur en chef de la revue. Ils seront
présentés en double interligne. Toutes les pages
seront numérotées (y compris les tableaux,
figures, légendes et références) à partir de la
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ainsi que leur adresse au moment de l’étude.
Indiquez également l’auteur auquel doivent être
adressées les correspondances.
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• Résumés
Un résumé dans la langue du texte et éventuellement dans les deux autres langues de
la revue devra accompagner la contribution. Il ne devra pas excéder 200 à 250
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• Sigles
Il seront développés lors de leur première
apparition dans le texte et suivis du sigle
entre parenthèses.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
• Bibliographie
Les références bibliographiques seront présentées par ordre alphabétique d’auteurs.
L’appel à référence dans le texte indiquera
le nom de l’auteur et l’année de publication
(ex : Sarah et al. 1992).
Vous trouverez ci-dessous trois exemples
de références parmi les plus courantes :
Articles de périodiques : Sarah J.L., C.
Blavignac & M. Boisseau. 1992. Une méthode de laboratoire pour le criblage variétal des bananiers vis-à-vis de la résistance aux nématodes. Fruits 47(5):
559-564.
Livres : Stover R.H. & N.W. Simmonds.
1987. Bananas (3 rd edition). Longman,
Londres, Royaume Uni.
Articles (ou chapitres) de publications
non-périodiques : Bakry F. & J.P. Horry.
1994. Musa breeding at CIRAD-FLHOR.
Pp. 169-175 in The Improvement and Testing of Musa: a Global Partnership (D.R.
Jones, ed.). INIBAP, Montpellier, France.
• Tableaux
Numérotez-les et faites référence à ces numéros dans le texte. Chaque tableau sera
accompagné d’un titre.
• Illustrations
Numérotez-les et faites référence à ces
numéros dans le texte. N’oubliez pas d’indiquer les légendes.
Graphiques : Merci de fournir avec le graphique les données brutes correspondantes.
Dessins : dans la mesure du possible,
fournir des originaux.
Photographies noir et blanc : elles doivent être tirées sur papier brillant et très
contrastées.
Photographies en couleur : fournir un
très bon tirage papier ou des diapositives
de bonne qualité.
Note : Les auteurs citant dans leur article
du matériel végétal originaire du Centre de
transit de l’INIBAP (ITC) à Leuven ou indexé
dans ce centre indiqueront les numéros de
code ITC des accessions citées.
Merci de suivre ces conseils.
Cela facilitera et accélérera le travail
d’édition.
51
Les publications de l’INIBAP
Disponibles au Siège central à Montpellier :
CIRAD/INIBAP 1998. Les bananes.
INIBAP/EARTH/IDRC 1999. F.E. Rosales, S.C. Tripon y J. Cerna (eds).
Organic/environmentally friendly banana production. Proceedings of a
workshop held at EARTH, Guácimo, Costa Rica, 27-29 July 1998 (in press).
INIBAP/ACIAR 1997. E. Arnaud & J.P. Horry (eds). Musalogue, a catalogue of
Musa germplasm: Papua New Guinea collecting missions 1988-1989.
INIBAP/CRBP/CTA/CF 1999. C. Picq, E. Fouré, E.A. Frison (eds). Bananas and
food security/Les productions bananières: un enjeu économique majeur
pour la sécurité alimentaire. Proceedings of an International Symposium
held in Douala, Cameroon, 10-14 November 1998 (in press).
INIBAP/FHIA. 1999. F.E. Rosales, E. Arnaud and J. Coto (eds). A tribute to the
work of Paul H. Allen: a catalogue of wild and cultivated bananas: (in
press).
INIBAP/EARTH/CIID 1999. F.E. Rosales, S.C. Tripon y J. Cerna (eds).
Producción de banano orgánico y, o, ambientalmente amigable. Memorias
del taller internacional organizado en la EARTH, Guácimo, Costa Rica, 2729 de Julio 1998.
INIBAP/RF/SDC 1999. E.A. Frison, C.S. Gold, E.B. Karamura & R.A. Sikora
(eds). Mobilizing IPM for sustainable banana production in Africa.
Proceedings of a workshop on banana IPM held in Nelspruit, South Africa,
23-28 November 1998.
INIBAP 1999. E. Akyeampong (ed.). Musa Network for West and Central
Africa. Report of the second Steering Committee meeting held at Douala,
Cameroon, 15-16 November 1998.
INIBAP 1999. Annual Report 1998.
INIBAP 1999. K. Shepherd. Cytogenetics of the genus Musa.
INIBAP 1998. E. Akyeampong (ed.) Musa Network for West and Central Africa.
Report of the first Steering Committee meeting held at Douala, Cameroun,
8-10 Decembre 1998.
INIBAP 1998. E.A. Frison & S.L. Sharrock (eds). Banana streak virus: a unique
virus-Musa interaction? Proceedings of a workshop of the PROMUSA
virology working group held in Montpellier, France, 19-21 January 1998.
INIBAP 1998. C. Picq (ed.). Segundo seminario/taller de la Red regional de
información sobre banano y plátano de America Latina y el Caribe. San
José, Costa Rica, 10-11 de Julio 1997.
INIBAP 1998. B.K. Dadzie. Post-harvest characteristics of black Sigatoka
resistant banana, cooking banana and plants hybrids. INIBAP Technical
Guidelines 4.
INIBAP 1998. G. Orjeda en collaboration avec les groupes de travail de
PROMUSA sur la fusariose et les cercosporioses. Evaluation de la résistance
des bananiers aux cercosporioses et à la fusariose. Guides techniques
INIBAP 3.
INIBAP 1998. Annual Report 1997.
INIBAP/CTA/FHIA/NRI/ODA 1997. B.K. Dadzie & J.E. Orchard. Evaluation
post-récolte des hybrides de bananiers et bananiers plantain : Critères et
méthodes. Guides techniques INIBAP 2.
INIBAP/CTA 1997. P.R. Speijer & D. De Waele. Evaluation du matériel
génétique de Musa pour la résistance aux nématodes. Guides techniques
INIBAP 1.
INIBAP/The World Bank 1997. E.A. Frison, G. Orjeda & S. Sharrock (eds).
PROMUSA: A Global Programme for Musa Improvement. Proceedings of a
meeting held in Gosier, Guadeloupe, March 5 and 9, 1997.
Disponibles directement auprès d’ASPNET :
INIBAP-ASPNET 1999. V.N. Roa & A.B. Molina (eds). Minutes: Eighth
meeting of INIBAP-ASPNET Regional Advisory Committee (RAC)
hosted by the Queensland Horticulture Institute (DPI) in Brisbane,
Australia, 21-23 October 1998.
INIBAP-ASPNET 1998. Minutes: Seventh meeting of INIBAP-ASPNET
Regional Advisory Committee (RAC) hosted by the Vietnam
Agricultural Science Institute (VASI) in Hanoi, Vietnam, 21-23 October
1997.
INIBAP-ASPNET 1997. V.N. Roa & R.V. Valmayor (eds). Minutes: Sixth
meeting of INIBAP-ASPNET Regional Advisory Committee (RAC)
hosted by National Research Center on Banana (ICAR) in
Tiruchirapalli, India, 26-28 September 1996.
INIBAP-ASPNET 1996. R.V. Valmayor, V.N. Roa & V.F. Cabangbang (eds).
Regional Information System for Banana and Plantain - Asia and the
Pacific (RISBAP): Proceedings of a consultation/workshop held at Los
Baños, Philippines, 1-3 April 1996. (ASPNET Book Series No. 6).
INIBAP-ASPNET 1996. V.N. Roa & R.V. Valmayor (eds). Minutes: Fifth
meeting of INIBAP-ASPNET Regional Advisory Committee (RAC)
hosted by MARDI in Serdang and Langkawi, Malaysia, 6-9 October
1995.
INIBAP-ASPNET 1994. V. N. Roa & R. V. Valmayor (eds). Proceedings,
Fourth Meeting of the Regional Advisory Committee, Asia and Pacific
Network hosted by Taiwan Banana Research Institute in Chiuju,
Pingtung, Taiwan, 21-25 November, 1994.
INIBAP-ASPNET 1994. R. V. Valmayor et al. (eds). Banana Nematodes and
Weevil Borers in Asia and the Pacific: Proceedings of a conference held
in Sergang, Selangor, Malaysia, 18-22 April 1994. (ASPNET Book Series
No. 5).
PROMUSA
N° 4
Sommaire
Réunion du groupe de travail
PROMUSA sur la fusariose . . . . . . . .p. I
Troisième réunion FAO/AIEA
de coordination de la recherche
sur le projet « Biologie
et biotechnologies cellulaires,
incluant les techniques
de mutation, en vue de la création
de nouveau génotype utiles
de bananiers » . . . . . . . . . . . . . . . .p. VI
Qu’est-ce que PROMUSA?
Le programme mondial pour l’amélioration
des bananiers (PROMUSA) est un programme qui cherche à impliquer les principaux acteurs de l’amélioration des bananiers. Il est un moyen de relier le travail
mené sur les problèmes des producteurs
travaillant pour l’exportation et les initiatives dans le domaine de l’amélioration de
la production d’autosubsistance et à petite
échelle pour les marchés locaux. Le programme mondial est basé sur les acquis
de la recherche et se construit sur les recherche en cours. PROMUSA est donc un
mécanisme qui permet de maximiser les
résultats et d’accélérer l’impact de l’effort
mondial en matière d’amélioration des bananiers. Ce mécanisme novateur, qui permet de catalyser les recherches menées
tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du GCRAI,
favorise la création de nouveaux partenariats entre les Systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) et les instituts de
recherche dans les pays développés et
dans les pays en voie de développement.
La création de tels partenariats contribue
aussi à renforcer la capacité des SNRA à
conduire des recherches sur les bananiers.
L’une des initiatives majeures de PROMUSA est le développement d’un large
éventail de nouveaux hybrides de bananier
correspondant aux différentes attentes des
petits producteurs du monde entier. Le programme rassemble à la fois les acteurs de
l’amélioration conventionnelle, basée sur les
techniques d’hybridation et ceux travaillant
sur des approches liées au génie génétique
et aux biotechnologies. Cet effort en matière
d’amélioration génétique s’appuie sur les recherches menées sur des ravageurs et des
maladies spécifiques dans le cadre des différents groupes de travail de PROMUSA. Le
mécanisme efficace mis en place pour évaluer les nouvelles variétés produites dans le
cadre de PROMUSA est une autre composante essentielle du programme.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
PROMUSA
Un programme mondial pour l’amélioration des Musa
Réunion du groupe de travail
PROMUSA sur la fusariose
21-22 octobre 1999, Malaisie
La troisième réunion du groupe de travail sur
la fusariose (GTF) a eu lieu les 21 et 22 octobre 1999 à Kuala Lumpur en Malaisie, à
l’occasion du séminaire international sur « La
fusariose des bananiers : vers une culture durable ».
Participants
Membres du groupe de travail et invités :
Zaag de Beer, Julio Hernandez,
Siti Hawa Jamaluddin, Africano Kangire,
Natalie Moore (rapporteur), Gisella Orjeda
(INIBAP, PROMUSA),
Aristoteles Pires de Matos, Randy Ploetz,
Mike Rutherford, Suzy Bentley, Liew Kon Wui,
Nik Masdek, Agustín Molina, Ibrahim Omar,
Anita Severn-Ellis et Altus Viljoen,
Absents (excusés) : Ken Pegg,
Mike Smith et Mauricio Rivera.
Introduction
Les discussions ont porté principalement sur
quatre thèmes :
• problèmes de gestion de la fusariose ;
• phase III de du Programme international
d’évaluation des Musa (IMTP) ;
• aspects concernant les autres groupes de
travail de PROMUSA ;
• mise à jour des documents du groupe de
travail sur la fusariose.
Problèmes de gestion
de la fusariose
Les aspects suivants ont été examinés : diversité de l’agent pathogène, stratégies de
gestion de la maladie, épidémiologie et
autres thèmes de recherche. Le contenu et
les points saillants des discussions sont résumés ci-après. Le tableau 1 donne des détails sur les actions recommandées, les pos-
sibilités de recherche et les collaborations
envisagées.
Diversité de l’agent pathogène
Les participants ont discuté de ce sujet à la
fois sous l’angle de la diversité génétique de
l’agent pathogène et de la diversité pathogénique des isolats de Fusarium oxysporum
f.sp. cubense (Foc). Ils ont jugé nécessaire
de développer la formation à l’utilisation des
techniques DAF et GCV, et de poursuivre la
collecte et l’analyse d’échantillons dans certaines régions du monde. Ils ont recommandé de créer une base de données centralisée sur la diversité génétique de Foc, en
établissant des liens avec les informations
sur la réaction des cultivars indigènes et des
hybrides à cet agent pathogène (par
exemple, base de données MGIS). Les participants ont aussi souligné la nécessité de
mettre au point un protocole pour effectuer
des tests de pathogénicité en utilisant des
isolats purifiés de Foc, afin de permettre à
chaque pays de faire lui-même ses analyses. Pour les diagnostics, il faudrait disposer d’un système de détection de Foc afin
de faciliter les études sur la diversité, la
gamme des hôtes et la lutte biologique et
culturale.
Stratégies de gestion de la maladie
La mise en place de stratégies de gestion
de la maladie suppose des actions d’éducation et de sensibilisation des producteurs,
notamment en ce qui concerne l’utilisation
de matériel végétal sain et de variétés résistantes. Les mesures de quarantaine, qui
sont indispensables pour prévenir la diffusion de la maladie, doivent être envisagées
au niveau de chaque pays. Il convient de
déterminer pourquoi les vitroplants font
PROMUSA
I
preuve de davantage de sensibilité à Foc et
de mener des recherches sur les microorganismes ayant une action bénéfique sur la vigueur et la résistance des plants. Les participants ont identifié plusieurs domaines de
recherche sur la lutte biologique, chimique
et culturale, qui sont indiqués dans le tableau 1. En outre, ils ont recommandé de
travailler en liaison étroite avec le groupe de
travail sur l’amélioration génétique en vue
du développement de variétés résistantes.
Enfin, l’idée de la création d’un programme
d’amélioration/sélection localisé en Asie a
recueilli une forte adhésion.
Epidémiologie
Dans le domaine de l’épidémiologie, il est
nécessaire de mener des recherches plus
poussées sur les aspects suivants : effets
de l’engorgement, du froid et du pH sur
l’agent pathogène, développement temporel
et spatial de la maladie, taux de survie de
l’agent pathogène.
Autres thèmes de recherche
Le groupe a identifié trois autres domaines
prioritaires de recherche :
• mise au point d’un test de criblage des
plantules pour faciliter l’évaluation du ma-
tériel des programmes d’amélioration et
les bioanalyses ;
• collecte de matériel génétique local et
évaluation de sa réaction à Foc ;
• recherches sur la fausse maladie de Panama.
Phase III de l’IMTP
L’une des priorités consiste à assurer aux
pays qui participent pour la première fois à
l’IMTP une formation à l’utilisation des protocoles d’évaluation du matériel génétique. En
outre, il importe de réfléchir aux moyens de
promouvoir l’adoption des variétés résistantes à la suite des essais IMTP. Les participants ont recommandé de mettre en place
des parcelles de démonstration, en liaison
avec la formation des producteurs dans des
domaines tels que l’utilisation de matériel
végétal sain.
Aspects concernant
les autres groupes de travail
de PROMUSA
Les participants ont examiné le rapport de la
réunion du groupe de travail sur l’amélioration génétique inclus dans PROMUSA n° 2
(INFOMUSA Vol. 7, n° 2). Ils ont apporté
quelques amendements au tableau sur la fusariose, dont la version révisée est présentée ci-après (tableau 2). En outre, ils ont
souligné que l’identification de marqueurs
moléculaires pour la résistance à Foc doit
constituer une priorité.
L’accent a été mis sur le fait que la tâche
prioritaire, au sein du groupe de travail, est
de mettre au point un test de criblage des
plantules et de le communiquer à d’autres
laboratoires pour validation. Les autres
groupes de travail, notamment celui sur la
nématologie, pourraient collaborer à cette
entreprise.
Mise à jour
des documents
du groupe de travail
sur la fusariose
Les participants ont examiné et mis à jour
les rapports du groupe de travail sur la fusariose préparés à la suite de la première réunion mondiale de PROMUSA (Guadeloupe, mars 1997). Les documents révisés
seront diffusés sur le site Web de PROMUSA.
Tableau 1. Résumé des recommandations et des possibilités de recherche sur les différents aspects de la gestion de la fusariose examinés
pendant la réunion du groupe de travail sur la fusariose d’octobre 1999 à Kuala Lumpur.
Aspect
Actions recommandées
Possibilités de recherche
Collaborations envisagées
Programme de formation aux techniques DAF et GCV
(y compris isolement et stockage des cultures) –
coordonné par l’INIBAP
Etablir une base de données centralisée sur la diversité génétique,
accessible à tous, sous les auspices de l’INIBAP/PROMUSA
DPI, CRCTPP, UF, USM, CABI,
ICIA, TBRI, KARI, etc.
Assurer la liaison de la recherche sur les GCV de Foc
avec le coordinateur GCV et établir des liens avec
la base de données
Un travail de collecte et d’analyse demeure nécessaire
dans certaines régions du monde – identifier les régions
géographiques à prospecter
Tous pays, toutes institutions
1. Diversité de l’agent pathogène
1.1. Diversité génétique
En cas de besoin, établir des doubles des collections
de référence (souches de référence de Foc) qui serviront
de collections nationales de référence (le stockage
et l’utilisation devant être conformes aux règles de quarantaine)
Le GTF devra établir un format standard d’information
sur les isolats des collections
Note de systématique à l’intention des revues internationales :
renommer Foc pour Heliconia —> forma specialis différente
(S. Bentley)
1.2. Diversité pathogénique
Ajouter un module au MGIS pour enregistrer les réactions
des cultivars indigènes et des hybrides à Foc – possibilité
de liaison avec la base de données Foc
Elaborer des projets de protocoles pour effectuer
des tests de pathogénicité en utilisant des isolats purifiés
de Foc, afin de permettre à chaque pays de faire
ses propres analyses
Rassembler les données existantes sur la gamme des hôtes
dans les différents sites/pays du monde – base de données
IMTP + données des différents pays
Un travail de collecte et d’analyse demeure nécessaire dans certaines
régions du monde – identifier les régions géographiques devant faire
l’objet de prospections et d’études de diversité
CABI/Afrique de l’Est
Mettre au point un protocole pour tester les plantules (voir 4.1. ci-dessous)
II
PROMUSA
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Tableau 1. (suite)
Aspect
Actions recommandées
Possibilités de recherche
Collaborations envisagées
1.3. Système
de diagnostic/détection
Soumettre des souches d’ADN purifiées de Fusarium
oxysporum et d’autres espèces de Fusarium à la collection
de cultures du CRCTPP pour évaluer la spécificité
du système de détection (S. Bentley) (vérifier tout d’abord
l’autorisation de l’AQIS)
Mettre au point un système de détection de Foc
(dans le matériel végétal et dans le sol) afin
de faciliter les études sur la diversité, la gamme
des hôtes et la lutte biologique et culturale
CRCTPP, etc.
2. Stratégies de gestion de la maladie
2.1. Education et sensibilisation
2.2. Mesures de quarantaine
pour prévenir la diffusion
de l’agent pathogène
2.3. Utilisation de matériel
végétal sain
Produire une fiche d’information générale à l’intention
des producteurs bananiers et du public
DPI/CABI/INIBAP
Encourager la mise en place de parcelles de démonstration
en milieu paysan afin de sensibiliser les producteurs –
en liaison avec les parcelles de démonstration visant
à développer l’utilisationdes vitroplants
et à introduire des variétés résistantes
(inclure des témoins sensibles)
UP + ?
Chaque pays devra adapter la fiche d’information du point
2.1en fonction des conditions et réglementations locales –
sensibiliser le personnel chargé de l’application
des protocoles de quarantaine
Il faudra sans doute des enquêtes plus poussées dans certains pays
pour déterminer la distribution nationale/régionale des différentes
souches/GCV de Foc
Rassembler les protocoles existants afin d’élaborer
une fiche d’information sur la désinfection du matériel,
des outils, des pédiluves, etc.
Etudes sur les hôtes alternatifs : rassembler les données existantes
sur Foc et effectuer de nouvelles études là où existent des conditions
naturelles appropriées (par ex., palmier à huile en Malaisie)
Le GTF devra évaluer l’efficacité des recommandations
actuelles afin de remédier aux lacunes éventuelles
Mettre au point un système de détection de l’agent pathogène
dans le matériel végétal et dans le sol (voir 1.3 et 3)
Appliquer les mesures de quarantaine aux niveaux national
et international prévues par les protocoles de la FAO
pour le transfert du matériel génétique de bananier
Il faudra sans doute mener ultérieurement des recherches pour tester/
améliorer les protocoles actuels d’hygiène des plantations, etc.
Se servir des parcelles de démonstration en milieu paysan
pour sensibiliser les producteurs aux avantages du matériel
végétal sain (vitroplants)
Nécessité d’étudier pourquoi les vitroplants font preuve de davantage
de sensibilité à Foc
QDPI + autres ?
Rassembler les protocoles de gestion des vitroplants
en vue d’adopter des lignes directrices appropriées
pour les petits producteurs
Etudier les microorganismes ayant une action bénéfique sur la vigueur
et la résistance des plants
QDPI, USM, ICIA, ARC-ITC,
EMBRAPA, etc.
Chiquita et UPLB aux Philippines ;
MARDI et EPA en Malaisie
Introduire des modalités d’accréditation
pour la production
et la distribution de vitroplants
Mettre en place des systèmes locaux assurant la traçabilité
du matériel végétal en provenance
des sources accréditées afin
de pouvoir suivre les épidémies ultérieures
2.4. Développement
de variétés résistantes
L’idée d’un programme d’amélioration/sélection localisé
en Asie est à étudier
Identifier de nouveaux hybrides, cultivars indigènes et diploïdes primitifs
à évaluer localement (voir 4.2 ci-dessous et recommandations du groupe
de travail de PROMUSA sur l’amélioration génétique)
Les programmes d’amélioration existants doivent se référer
aux données des tests de pathogénicité et à la base
de données sur Foc
Mettre au point un test plus rapide pour le criblage des plantules (voir 4.1)
afin de faciliter l’évaluation de la résistance du matériel génétique
Le GTF devra rassembler les résultats des essais
sur la résistance du matériel sauvage inclus dans
les collections de matériel génétique
Il importe de mieux comprendre les interactions hôte-pathogène pour
ce pathosystème :
– mécanismes de défense de l’hôte
– mécanismes pathogéniques
– Travailler en liaison avec le groupe de travail de PROMUSA
sur l’amélioration génétique
Les programmes d’amélioration devront procéder
à des échanges de cultivars indigènes
et d’espèces sauvages
Identifier des marqueurs pour la résistance afin de faciliter
le travail d’amélioration et de sélection
CIRAD-FHLOR, CRCTPP + ?
Accès global au matériel local résistant à la fusariose
au travers des procédures INIBAP-ITC
(et inclusion dans la phase III de l’IMTP)
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
PROMUSA
III
Tableau 1. (suite)
Aspect
Actions recommandées
Possibilités de recherche
Collaborations envisagées
2.5. Adoption de variétés
résistantes
Nécessité d’une formation
à l’utilisation des protocoles
d’évaluation de la phase III
de l’IMTP
Identifier des modalités de transfert de technologie
et d’adoption par les producteurs
Tous les pays participants
(projet DFID actuellement mis
en place en Afrique)
Utilisation d’agents SAR – zinc, acide salicylique, Bion,
acide phosphorique, agrume « Ecolife »
Essais coordonnés – Australie,
Afrique du Sud, Brésil
Etudier l’utilisation de mycorhizes vésiculo-arbusculaires,
bactéries et champignons comme agents de lutte biologique
(en relation avec les études sur l’amélioration de la vigueur
des vitroplants, voir 2.3 ci-dessus)
QDPI, USM, ICIA, ARC-ITC, .
EMBRAPA, etc
Caractériser les sols défavorables à la fusariose
QDPI, CRCTPP, ARC-ITC, ICIA
Rassembler et diffuser les résultats des recherches
sur les méthodes de lutte culturale
(par ex., du TBRI et d’Inde)
Etudier le rôle des amendements du sol
– mélasse
– «tourteaux de graines de moutarde»– Bangladesh
– amendements à base de produits ligneux
(également utiles pour lutter contre les nématodes)
– analyses de sols
QDPI, ARC-ITC, CABI, HRC
(Bangladesh) + autres ?
Tester la viabilité économique de ces méthodes
dans des conditions différentes
Rotation/culture annuelle
– vérifier l’efficacité des stratégies
de lutte biologique dans le cadre
de ces systèmes
TBRI (Taiwan), SCAU, NRCB, Inde,
compagnies commerciales,
EMBRAPA, Bangladesh
Groupes de discussion avec des producteurs locaux
en vue de définir des orientations et d’établir des essais
en milieu paysan
Gestion de l’eau (voir 3.1)
Afrique du Sud, QDPI, UPLB
Etudier l’utilisation de moyens biologiques
pour décomposer le matériel
du pseudotronc du bananier (Inde)
Inde
Elaborer et appliquer des protocoles
locaux pour l’adoption des variétés résistantes
avant leur mise en commerce afin d’assurer
l’équité de leur distribution
(INIBAP-ASPNET, programmes
d’évaluation nationaux)
L’utilisation de parcelles de démonstration
est recommandée – en liaison avec les parcelles
de démonstration visant à sensibiliser
les producteurs aux avantages du matériel
végétal sain (voir 2.3)
Diffuser les résultats du projet DFID
(en préparation)
sur les modalités d’adoption
Chaque pays devra élaborer des protocoles
pour la commercialisation des nouvelles variétés
2.6. Lutte chimique/biologique
2.7. Lutte culturale
3. Epidémiologie –
physiologie de la maladie
Etudier les effets de l’engorgement/hypoxie
et du froid en relation avec l’accroissement
de l’incidence de la fusariose (ainsi que le pH
de l’ensemble du profil du sol)
Développement temporel et spatial de la maladie, par ex.chez la race
tropicale 4 dans les nouvelles plantations de Cavendish en Malaisie
Survie de l’agent pathogène dans le matériel végétal infecté
– dans le sol et en l’absence de matériel hôte vivant (bananier
et hôtes alternatifs) en surface (enfoui et en surface)
Etude sur la diffusion de la maladie à partir du point source/
développement focal
Possibilités de Masters et PhD
Possibilités de Masters et PhD
Nécessité de mettre au point un système de détection pour atteindre
ces objectifs (voir 1.3) et de rassembler des informations sur les hôtes
alternatifs (voir 2.2)
IV
PROMUSA
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Tableau 1. (suite)
Aspect
Actions recommandées
Possibilités de recherche
Collaborations envisagées
4. Autres domaines
de recherche prioritaires
4.1. Test de criblage des plantules Les protocoles doivent pouvoir être utilisés dans divers sites/ 1. Optimiser les protocoles USM (en faisant des tests
laboratoires et être communiqués pour validation à d’autres dans différents laboratoires)
laboratoires, y compris ceux pouvant tester
2. Les valider à l’aide de données sur les réactions en champ
des souches non endémiques
USM, UF, UPLB, CABI (souches non
endémiques), QDPI
La mise au point d’un test de criblage des plantules
a un degré élevé de priorité, afin de faciliter l’évaluation
du matériel des programmes d’amélioration et les bioanalyses
(par ex., études sur l’amendement des sols et la lutte biologique)
Voir également les documents de la réunion
du GTF tenue au Cameroun
4.2. Collecte de matériel
génétique indigène et évaluation
de sa réaction à Foc
4.3. Fausse maladie de Panama
Les programmes nationaux devront fournir du matériel
authentifié selon les protocoles établis et le transmettre
à l’ITC avec l’accord de transfert signé
Elargir les collections nationales et authentifier le matériel qui y est inclus
Nécessité de vérifier l’identité du matériel à l’ITC
Une fois le matériel indigène identifié, déterminer sa réaction à Foc
Rassembler les descriptions et images en couleur
de cette maladie et les diffuser par courrier électronique
aux groupes de travail de PROMUSA et
sur le site Web de l’INIBAP
Etudier la maladie aux îles Canaries (J. Hernandez) : enquêtes, analyses
de sols, tests de pathogénicité, histologie
Tous pays, toutes institutions –
coordination par l’INIBAP-ASPNET
Iles Canaries, Afrique du Sud,
Afrique de l’Est
Tableau 2. Tableau des priorités du groupe de travail sur l’amélioration génétique, modifié en fonction
des priorités du groupe de travail sur la fusariose.
Fusariose
Disponibilité
Lacunes dans la recherche
Degré de priorité
Ressources génétiques
Oui
– Cultivars indigènes (diploïdes primitifs)
– Hybrides avancés
– Autres sources de résistance, par ex. transgéniques
– Mécanismes de résistance (diversité de l’agent pathogène, populations en ségrégation, gènes de résistance)
1
1
2
1
Programmes d’amélioration génétique
Oui
– Programmes d’amélioration asiatiques
1
– Résistance à la race 4
– Test de criblage des plantules
– Optimisation et validation des protocoles EST
– Quarantaine
– Autres maladies
1
1
1
1
2
– Sensibilisation et évaluation
– Adoption de nouveaux cultivars
1
1
– Disponibilité d’hybrides
Oui, mais pas assez
– Evaluation initiale
– Essais multilocaux et en milieu paysan
Evaluation mondiale
Disponibilité de méthodes de lutte
Oui
Participants de la
réunion du groupe de
travail sur la fusariose
de PROMUSA.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
PROMUSA
V
Troisième réunion FAO/AIEA
de coordination de la recherche
sur le projet « Biologie et
biotechnologies cellulaires,
incluant les techniques de mutation,
en vue de la création de nouveaux
génotypes utiles de bananiers »
Cette réunion, organisée du 4 au 8 Octobre
1999 à Colombo, Sri Lanka par la FAO et
l’Agence internationale de l’énergie atomique
(AIEA) avait pour but de faire le point sur les
progrès accomplis, depuis la dernière réunion
tenue en octobre 1997, en matière d’induction
de mutations et de biotechnologies appliquées
aux recherche bananières et de discuter des
stratégies futures et du programme de travail
détaillé de chaque institut ou laboratoire participant. L’INIBAP publie ci-après les résumés
des communications présentées.
Résumé des communications présentées
Amélioration
du bananier
par manipulation
et mutation
in vitro
Mak Chai1,Y.W.Ho2, K.W.Liew3, Azahar Mohd4,
J.M.Asif1 et A.A. Mohamed1
1
University of Malaya, 2United Plantations Bhd, 3University of
Science, 4Institute of Nuclear Technology Research, Malaisie.
On a amélioré des cultivars locaux par manipulation in vitro, en les irradiant avec des
rayons gamma. Le projet a utilisé les stratégies suivantes : sélection et micropropagation de variants naturels de cultivars sélectionnés ; exploitation de quelques variants
somaclonaux ; induction de mutation par irradiation gamma ; mutation chomosomique
par induction de polyploïdes in vitro ; utilisation de matériel génétique sauvage (Musa
acuminata ssp. malaccensis).
Micropropagation
et évaluation
de variants naturels
Des cultivars bananiers traditionnels on été
collectés dans de petits villages. Après micropropagation, ils ont été évalués dans le
‘point chaud fusariose’ (un champ de quarantaine infecté avec Fusarium oxysporum f.
sp. cubense (Foc) race 4, GCV 01213).
Après deux ans, les cultivars survivants
dans le ‘point chaud’ sont Pisang Jari
Buaya, Pisang Abu, Pisang Serendah et le
cultivar introduit ‘Goldfinger’. Malgré tout, il
n’est pas certain qu’ils possèdent le potenVI
PROMUSA
tiel et les caractéristiques requises pour être
commercialisés.
Exploitation de variants somaclonaux
Notre rapport antérieur indiquait qu’une sélection de Pisang Rastali (AAB) issue de culture de tissus avait survécu plus de trois ans
dans un champ fortement infecté de fusariose alors que tous les autres clones plantés étaient morts. Quand les rejets de ces
plants de Pisang Rastali ont été plantés,
après micropropagation, dans le ‘point
chaud’ avec des plants de Cavendish, Pisang Berangan et Pisang mas, ils ont survécu à 51 % alors que tous les autres
clones présents sont morts. On a alors sélectionné les plants de Pisang Rastali qui
montraient le plus de vigueur et cette sélection a de nouveau été évaluée sur le ‘point
chaud’ et comparée à Pisang Berangan, un
mutant précoce de bananier Cavendish, Novaria (Mak et al. 1996), et ‘Goldfinger’
(AAAB), un tétraploïde connu pour ses résistance multiple et notamment à la fusariose. Après deux ans, Pisang Rastali s’est
montré hautement tolérant à la fusariose par
rapport à ‘Goldfinger’. Novaria a également
montré une résistance de 7 % au cours de
cet essai.
Amélioration par mutation
in vitro
L’induction de mutation peut changer un ou
plusieurs aspects sans altérer les caractéristiques d’un excellent cultivar (Novak 1991,
1992, Smith et al. 1995, Mak et al.1995).
Un programme d’amélioration par mutation du cultivar local Pisang Berangan a dé-
Quelques nouvelles
de PROMUSA
Au cours des six derniers mois, les
activités de PROMUSA sont allées de
l’avant dans plusieurs domaines. Le
groupe de travail sur la fusariose s’est
réuni en Malaisie en octobre (voir le
rapport sur cette réunion), à l’occasion du
symposium sur « La fusariose des
bananiers : vers une culture durable ». La
nomination de groupes restreints et de
leurs présidents respectifs, qui est en
cours, devrait faciliter les échanges
d’informations et d’expériences entre les
groupes de travail et en leur sein. A ce
jour, la nomination des deux groupes
restreints pour l’amélioration génétique et
la nématologie est presque finalisée. Le
secrétariat a établi plusieurs messageries
électroniques (voir ci-après) afin de
faciliter les échanges entre les membres
des groupes de travail.
De nouvelles initiatives de collaboration
ont donné lieu à la soumission de projets
PROMUSA dans le cadre du 5e PCRDT/NCO-DEV. Des discussions sont en cours
entre les différents groupes en vue
d’élaborer une ou plusieurs propositions
supplémentaires pour le prochain appel de
projets d’INCO-DEV en mars 2000.
Groupe de travail
sur l’amélioration génétique
Plusieurs initiatives de collaboration ont
été identifiées :
• caryologie de Musa : CIRAD, IEB, IITA
et AIEA ;
• établissement d’une carte saturée de
Musa afin de faciliter le travail des programmes d’hybridation : CIRAD, BTI,
université de Francfort, IEB, CRBP,
IITA ;
• utilisation des mutations induites afin de
faciliter le travail des programmes d’hybridation : CRBP, AIEA et IEB.
Une collaboration étroite a été engagée
entre le CIRAD-FLHOR, le CRBP et l’IEB
en vue de mettre au point une nouvelle
technologie pour purifier les fractions de
chromosomes, qui sera d’une grande
contribution pour l’analyse et la
cartographie du génome de Musa.
Il a été proposé de lancer une « initiative
de génomique de Musa » dans le cadre du
groupe de travail sur l’amélioration
génétique, en faisant largement appel à la
participation du secteur privé. Dans cette
perspective, un atelier PROMUSA aura
lieu sur ce thème au début de 2000 à
Montpellier.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Groupe de travail
sur les cercosporioses
Au cours de la réunion de Douala, les
membres de ce groupe de travail ont retenu les
objectifs suivants :
• parvenir à une compréhension précise de la
structure des populations des agents pathogènes Mycosphaerella sp. La priorité a été
donnée à l’Asie : on est en train d’élaborer
un projet qui sera soumis à la Commission
européenne (5e PCRDT/INCO-DEV) ;
• efficacité, durabilité et gestion de la résistance. Analyse de la résistance (CIRAD/CRBP, IITA et FHIA) : la collaboration entre
les programmes d’hybridation permettra de
mieux comprendre quels sont les gènes impliqués et les mécanismes hérités (PR, HR) ;
• mise au point de méthodes de criblage précoce. Le CIRAD et le CRBP collaborent au
développement d’une méthode d’inoculation
artificielle en conditions contrôlées. Des
fragments de feuilles sont maintenus in vitro
après inoculation avec des conidies.
Groupe de travail
sur la nématologie
Il a été décidé d’organiser une réunion du
groupe de travail de PROMUSA sur la
nématologie lors du 14e symposium de la
NSSA qui aura lieu en 2001 en Afrique du Sud.
Paul Speijer s’est également proposé pour faire
partie du comité d’organisation du symposium.
Il est prévu de publier ensuite les actes de la
réunion du Groupe de travail sur la
nématologie.
Echanges d’informations
et visibilité
Afin de faciliter les échanges d’informations
entre les membres des différents groupes de
travail, l’INIBAP a établi plusieurs messageries
électroniques ‘Listserver’. Une pour tous ceux
qui s’intéressent au programme global,
[email protected], et une messagerie
spécifique pour chacun des groupes de travail :
[email protected] pour le groupe de
travail sur l’amélioration génétique
[email protected] pour le groupe de
travail sur les cercosporioses
[email protected] pour le groupe de travail
sur la virologie
[email protected] pour le groupe de
travail sur la nématologie
[email protected] pour le groupe de
travail sur la fusariose.
En outre, le site Web de PROMUSA a été mis
à jour. Vous êtes invités à le visiter et à
envoyer vos commentaires et idées pour
l’améliorer et y inclure des liens et informations
supplémentaires.
L’adresse du site est :
http://www.inibap.fr/promusa/
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
buté en 1992 avec comme objectif l’utilisation de l’irradiation gamma afin d’induire des
variations génétiques qui pourraient permettre la sélection de plantes tolérantes à la
fusariose.
Certaines sélections de Pisang Berangan
obtenues par l’irradiation gamma ont semblé
prometteuses et leur tolérance à la fusariose
devra être confirmée par des essais.
Une technique de criblage précoce des vitroplants vis-à-vis de la fusariose a été mise
au point avec un système de double plateau. Cette méthode est maintenant adoptée
pour des criblages préliminaires de variants
somaclonaux et de plantes mutagènes pour
évaluer leur tolérance à la fusariose à des
concentrations connues de Fusarium oxsporum f. sp. cubense.
Induction de polyploïdie in vitro
L’induction in vitro de polyploïdes a produit
un Pisang mas autotétraploïde (AAAA) qui
sera soumis à une évaluation en champ.
Les plantes tétraploïdes ont montré des
feuilles fanées et des pseudostems non
compacts. Malgré tout, ces particularités
tendent à disparaître au fur et à mesure de
la croissance des plantes.
Utilisation de matériel
génétique sauvage
(Musa acuminata ssp. malaccensis)
Des descendances de certaines populations
de Musa acuminata ssp. malaccensis obtenues par culture d’embryons zygotiques ont
été criblées vis à vis de Foc race 4 avec la
méthode du double plateau. Pour chaque
descendance, la ségrégation a été observée
pour la tolérance à la fusariose. Les plus
sensibles ainsi que le témoin sensible sont
morts dans les quatre semaines suivantes.
Les réactions de sensibilité et de tolérance à
la fusariose et le potentiel de telles descendances sont en cours d’étude.
Références
Mak C., Y.W. Ho, Y.P. Tan, R. Ibrahim & K.W. Liew.
1995. Mutation reduction by gamma irradiation in a
triploid banana Pisang Berangan. Malaysian Jour.
Sci. 16A: 77-81.
Mak C., Y.W. Ho, Y.P. Tan & R. Ibrahim 1996. Novaria
– un mutant de bananier induit par irradiation
gamma. INFOMUSA 5(1): 35-36.
Novak F.J. 1991. In vitro mutation system for crop
improvement. Pp. 327-342 in Plant mutation
breeding for crop improvement. Vol. 2. IAEA,
Vienna, Austria.
Novak F.J. 1992. Musa (Bananas and Plantains). Pp.
449-488 in Biotechnology of perennial fruit crops.
(F.A. Hammerschlag and R.E. Litz, eds). CAB.
International. Wallingford, UK.
Smith M.K., S.D. Hamil & P.W. Langhon. 1995. In vitro
mutation breeding for the development of banana
with resistance to Race 4, Fusarium wilt (Fusarium
oxysporum f. sp. cubense). Pp. 37-44 in In vitro
mutation breeding of bananas and plantains. IAEATECDOC-800.
Application d’un traitement
mutagène à des cultures
in vitro de bananier plantain
(Musa sp.)
P. Wharton-Gill et Eva Willabus
National Agriculture Research Institute, Mon repos, East Cost
Demerara, Guyana.
Toutes les variétés de bananiers plantain
communément cultivées en Guyana étant
sensible à la maladie de Moko (Ralstonia
solanacaearum race 2), la stratégie de lutte
la plus efficace consiste à utiliser des génotypes résistants/tolérants. Cependant, de
tels génotypes ne pourront être introduits
avec succès que s’ils sont adaptés aux
conditions agroécologiques locales et acceptés des producteurs aussi bien que des
consommateurs. La solution est donc de
prendre des variétés supérieures sur le plan
agronomique et de les améliorer génétiquement afin de leur conférer la résistance ou
tolérance recherchée. Pour ce faire, on peut
avoir recours à la mutation induite, combinée aux techniques de culture in vitro.
Le NARI met en œuvre un projet de recherche en collaboration avec la FAO,
l’AIEA et l’AGCD en vue d’améliorer génétiquement des cultivars de plantains locaux
supérieurs, en combinant l’irradiation avec
les techniques de culture in vitro. Il s’agit de
créer des génotypes alliant la résistance
et/ou tolérance à des caractères agronomiques optimaux. Le projet en est actuellement à sa quatrième année.
Les principaux objectifs poursuivis dans
cette quatrième année étaient les suivants :
• collecter des cultivars de plantains supérieurs, procéder à leur micropropagation
et envoyer les cultures à l’AIEA pour irradiation ;
• mettre au point une technique permettant
d’isoler R. solanacearum dans le sol à
l’aide de milieux sélectifs ;
• cribler les plantules irradiées pour déterminer leur résistance/tolérance à la maladie de Moko ;
• caractériser génétiquement des isolats de
R. solanacearum.
Les activités de prospection, culture de
méristèmes et expédition à l’AIEA pour irradiation sont en cours. Cependant, il importe
de résoudre un problème qui se pose de
PROMUSA
VII
manière récurrente : la contamination des
cultures à leur arrivée à l’AIEA en Autriche.
Afin de mettre au point une technique
pour isoler R. solanacearum dans le sol, on
a utilisé deux milieux semi-sélectifs : du
chlorure de tétrazolium amendé avec de la
chloromycétine (TZCC) et de la gélose dextrosée à la pomme de terre amendée avec
du violet de méthyle (PDACV). On a comparé l’efficacité de ces deux milieux pour
isoler la bactérie dans du sol artificiellement
ou naturellement infecté. D’après les résultats obtenus, le milieu TZCC est significativement plus efficace que le milieu PDACV,
quel que soit le type de sol.
Pour procéder aux criblages en champ,
on a établi des plantules irradiées et non irradiées (témoins) dans des parcelles infectées naturellement. Des observations sont
en cours pour déterminer la résistance/tolérance de ces plants à la maladie ainsi que
leurs caractères agronomiques. Pour l’instant, aucune différence n’est encore apparue dans la performance globale des deux
types de plants. Les observations doivent
être poursuivies durant les deuxième et troisième cycles de culture.
On a analysé, à l’aide de l’AFLP, l’ADN
extrait d’isolats de R. solanacearum en vue
de déterminer le polymorphisme existant
chez les isolats indigènes. Cette analyse a
mis en évidence un niveau élevé de polymorphisme parmi les 18 isolats locaux. Ces
résultats préliminaires ont des implications
importantes pour la création d’un génotype
résistant/tolérant, car ils indiquent que les
plantains mutants pourraient avoir un degré
de résistance ou de tolérance variable selon
les régions.
Mécanisme susceptible
d’expliquer l’apparition
du mutant « Cavendish »
à feuilles longues et étroites
(FLE) lors de la
micropropagation
Eli Khayat1, S. Regev2, M. Amira1
et A. Duvdevani1
1
Rahan R & D, Rosh Hanikra, Western Galilee 22825, Israël.
Technion, Israel Institute of Technology, Dept. of Biology,
Haifa, Israël.
2
Le pool génétique de bananiers cultivés
pour l’exportation étant limité, les chercheurs sont amenés à se servir de nouvelles
méthodes pour améliorer le matériel génétique. Depuis un certain nombre d’années,
on a recours à la mutation et à la recombinaison de l’ADN des lignées « Cavendish ».
VIII
PROMUSA
Bien qu’elle n’ait pas encore permis d’obtenir des variétés commerciales, la technologie de recombinaison de l’ADN se révèle
particulièrement prometteuse pour créer du
matériel doté de caractéristiques optimales.
L’élaboration de protocoles de transformation et de régénération efficaces et fiables,
se conjuguant avec la disponibilité de techniques de pointe (bioinformatique, librairies
d’étiquettes de séquences exprimées, analyse électro-optique, etc.), augmente les
chances d’atteindre des objectifs d’amélioration jusqu’à présent irréalisables. Cependant, il importe de partir d’une base génétique stable et de bonne qualité, et de
disposer de plants indemnes de virus, de
microorganismes et de nématodes. Pour ce
faire, les sélectionneurs et l’industrie bananière disposent d’un outil très performant qui
est la culture de tissus. Cependant, cette
technique a pour inconvénient les mutations
somaclonales qui apparaissent dans le
cours du processus de culture in vitro. D’un
autre côté, on peut utiliser la variation somaclonale pour sélectionner des clones supérieurs sur les plans du rendement et de la
qualité des fruits. Rahan Meristem, institut
spécialisé dans la micropropagation et la génétique moléculaire des bananiers, mène
actuellement des recherches en vue d’élucider les mécanismes de la variation somaclonale chez les bananiers « Cavendish ».
La plupart des variations somaclonales
des « Cavendish » entrent dans trois catégories : un type de variants manifeste une
hypersensibilité à l’acide gibbérellique GA
(mutants géants), un autre type a une sensibilité réduite au GA (mutants nains) et le
troisième type a des feuilles panachées.
Ces trois types sont fortement induits par la
durée de la culture de tissus et par le taux
de multiplication à partir d’un explant donné.
Nous avons supposé que la corrélation
entre les mutations somaclonales et la
durée de la culture de tissus était au moins
en partie attribuable à l’activation d’éléments
transposables.
On a constaté qu’un élément rétrotransposable de type « copia » était transcrit après
une culture de tissus de clones de bananiers
de longue durée. Le génome de R-500
(clone de « Grande Naine » sélectionné par
Rahan) contient au moins trois copies du
gène BR-1. Après une période prolongée de
culture de tissus, on a isolé un mutant distinctif présentant des feuilles longues et
étroites. Le phénotype de ce mutant était détectable in vitro et il est demeuré stable pendant au moins 18 mois en champ. A l’aide de
la RT-PCR, on a pu détecter le transcrit de
BR-1 chez ce mutant. Une analyse par buvardage de Southern, avec BR 1 comme
sonde spécifique, a révélé une intensification
des bandes existantes. Nous avons formulé
l’hypothèse que cette intensification des
bandes reflétait la transposition de l’élément
transcrit au voisinage de la séquence d’origine. Nous sommes en train de séquencer et
de caractériser un clone génomique comprenant la séquence BR-1. Si les rétroéléments
font partie de la cause naturelle de la variation somaclonale, nous ne devrions avoir
qu’une variété limitée de mutants.
Sélection en champ
Les composantes du rendement des bananiers sont le poids du régime, le nombre de
régimes à l’hectare et l’intervalle de temps
entre deux cycles (précocité de la floraison).
Du fait de la variation somaclonale, on
trouve souvent des différences de rendement et de qualité des fruits entre les différents individus d’une population de clones.
On a utilisé la déviation existant au sein
d’une population multipliée par culture de
tissus pour sélectionner des sources d’explants.
Le dispositif de sélection comprenait 300
touffes se composant chacune de trois
plants de « Grande Naine » obtenus par culture de méristèmes à partir de six clones
mères selon la procédure de Cronauer et
Krikorian (1984). Après trois mois d’acclimatation ex vitro, on a transféré les plants à la
Station de recherche bananière de l’ouest
de la Galilée. On a sélectionné les plants
(rejets) porteurs de régimes selon les pratiques usuelles des producteurs de cette région d’Israël. On a pesé les régimes et enregistré les données sur une période de six
ans (tableau 1).
Les meilleurs clones, déterminés d’après
les résultats de cette expérimentation, ont
été multipliés par culture de méristèmes
selon la procédure indiquée plus haut. La
performance (rendement total), bien que différente d’un clone à un autre, a été systématiquement supérieure à celle du témoin.
Tableau 1. Données relatives au régimes.
Clone
Paramètre
Poids du régime (kg)
5-1
6-6
37-5
42-5
17-1
Témoin
37,82
37,47
35,68
37,44
33,44
30,47
Nombre de régimes/touffe/an
2,83
2,83
3,00
2,83
2,33
1,74
Rendement calculé (t/ha/an)
88,19
87,38
88,10
87,31
64,22
43,59
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Rôle de rétrotransposons
dans la variation somaclonale
Il apparaît clairement qu’une culture de tissus de longue durée induit une variation somaclonale. Toutefois, on ne connaît pas le
mécanisme de ces mutations chez les bananiers. Dans des études récentes, Hirochica
et al. (1996) ont démontré qu’une culture
prolongée de cellules de riz activait des rétrotransposons. En outre, il a été établi
qu’une blessure et l’application de jasmonate de méthyle induisent l’activation transcriptionnelle du rétroélément Tto 1 chez le
tabac (Takeda et al. 1998). Les caractéristiques structurelles ainsi que l’activation
transcriptionnelle de ces rétroéléments ressemblent à celles des rétrovirus. En conditions normales, ils demeurent à l’état latent,
et quand il y a activation, ils sont transcrits,
transcrits inversement en molécules d’ADNc
et réintégrés dans de nouvelles régions
chromatiques.
Nous avons étudié l’activation de rétroéléments dans le génome du bananier en
conditions de culture in vitro prolongée, induisant des phénotypes anormaux. Des variants somaclonaux, hypersensibles ou faiblement sensibles au GA, sont apparus. Les
deux hors-type ont pu être détectés à l’aide
d’un test relativement simple mis au point
dans notre laboratoire (tableau 2). Les résultats de ce test étayent l’hypothèse selon laquelle les phénotypes « nain » et « géant »
sont liés à la sensibilité au GA. Sandoval et
al. (1995) ont montré qu’en plus de cette différence de sensibilité, il existe, entre les
phénotypes « nain » et « géant » et le phénotype normal, une différence de répartition
des divers métabolites du GA
A l’aide d’amorces dégénérées provenant
d’une séquence publiée du riz « Tos 17 »
(Hirochica et al. 1996), nous avons isolé
dans le génome de Musa un rétrotransposon putatif de 344 pb homologue de cette
séquence.
Nous nous sommes servis de la technique d’hybridation de Southern pour analyser l’ADN du méristème avant culture et
celui des mutants, en utilisant BR-1 comme
sonde. La sonde s’est hybridée avec deux
fragments chez le témoin tandis qu’elle s’est
hybridée avec au moins quatre fragments
supplémentaires chez le mutant FLE. L’addition des bandes sur le buvardage indique
une propagation du rétroélément chez les
mutants FLE. A ce stade, le nombre de copies intégrées représentées par bande n’est
pas clair. Toutefois, chez le mutant FLE, le
signal hybridé était intensifié. Cela pourrait
indiquer la multiplication de rétroélements
tout près de la rétroséquence d’origine. Une
cascade de rétroéléments a été signalée
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Tableau 2. Influence de l’acide gibbérellique GA3 sur la longueur des « entrenœuds »
chez des vitroplants de bananiers normaux et mutants, cultivés pendant cinq semaines
sur un milieu contenant du GA3 ou sur un milieu sans hormone.
Clone/traitement
Témoin (sans hormone)
GA3 (10 mg/l)
Normal
(cv. Grande Naine)
14,2 b
21,7 a
chez d’autres espèces (San Miguel et al.
1996). Ce phénomène pourrait expliquer la
fréquence élevée d’une variation phénotypique donnée. Si un gène associé à la sensibilité au GA se trouve tout près de la rétroséquence d’origine et que la distribution des
insertions est biaisée en faveur de courtes
distances, il faut s’attendre à un taux élevé
de mutants faisant intervenir la sensibilité au
GA. Nous sommes en train d’étudier cette
hypothèse.
Références
Cronauer S.S. & A.D. Krikorian. 1984. Multiplication of
Musa from excised stem apices. Annals of Botany
53:321-328.
Hirochika H., K. Sugimoto, Y. Otsuki, H. Tsugawa & M.
Kanda M. 1996. Retrotransposons of rice involved
in mutations induced by tissue culture. Proc. Natl.
Acad. Sci. USA 93, pp.7783-7788.
SanMiguel P. et al. 1996. Nested Retrotransposons in
the Intergenic Regions of the Maize Genome.
Science 274: 765-768
Sandoval J., F. Kerbelec, F. Côte & P. Doumas. 1995.
Distributions of endogenous gibberellins in dwarf
and giant off-types banana (Musa acuminata AAA
cv. ‘Grand Nain’) plants from in vitro propagation.
Plant Growth Regulation 17:219-224.
Takeda S., K. Sugimoto, H. Otsuki & H. Hirochika.
1998. Transcriptional activation of the tobacco
retrotransposon Tto 1 by wounding and methyl
jasmonate. Plant Molecular Biology 36: 365-376.
Approches de l’amélioration
génétique de Musa spp.
Peter J. Balint-Kurti1, S.K. Clendennen2,
Al.C.L. Churchill, J. Dolezela, T.R. Ganapathi3,
N.S. Higgs, H. Mason, C.J. Arntzen, G.D. May4,
J.M. Van Eck
The Boyce Thompson Institute for Plant Research, Tower Rd.,
Ithaca, NY 14853-1801, Etats-Unis
a
Institute of Experimental Botany, Laboratory of Molecular
Cytogenetics and Cytometry, Sokolovská 6, CZ-77200
Olomouc, République tchèque
Adresses actuelles :
1
DNA Plant Technology Corp., 6701 San Pablo Ave, Oakland
CA. 94608-1239, Etats-Unis. [email protected].
2
Agritope, Inc. 16160 SW Upper Boones Ferry Rd., Portland
Oregon 97224-7744, Etats-Unis.
3
Nuclear, Agriculture, and Biotechnology Division, Bhabha
Atomic Research Center, Trombay, Mumbai 400 085, Inde.
4
Noble Foundation, Inc., P.O. Box 2180, 2510 Sam Noble
Parkway, Ardmore, OK 73402, Etats-Unis.
Plusieurs approches de l’amélioration génétique des Musa sont mises en œuvre au
Nain (mutant
de Grande Naine)
10,8 c
14,9 b
Mutant ultra-nain
9,6 d
9,6 d
Boyce Thompson Institute. Ci-après sont résumés les résultats récemment atteints.
Un système de transformation génétique
a été mis au point pour trois espèces étroitement apparentées du champignon Mycosphaerella qui parasitent Musa spp.
M. fijiensis et M. musicola, responsables
respectivement de la cercosporiose noire et
de la cercosporiose jaune, et une espèce récemment caractérisée de Mycosphaerella/
Septoria ont été transformées à l’aide d’une
construction contenant un gène codant pour
la protéine à fluorescence verte (GFP). On a
utilisé les transformants de chaque espèce,
exprimant la GFP de manière constitutive
dans l’ensemble des hyphes et des conidiospores, pour examiner et comparer les processus d’infection chez le cultivar de bananier Grande Naine. Avec les trois espèces,
la pénétration dans les feuilles se faisait exclusivement par les stomates, et les hyphes
croissaient entre les cellules plutôt qu’à l’intérieur de celles-ci. On n’a pas observé de
structures de type haustorium. L’utilisation
de ces transformants exprimant la GFP
nous a permis d’observer la croissance du
champignon in vivo avec une précision et
une facilité nouvelles et de voir plusieurs
phénomènes qui n’avaient encore jamais
été décrits jusqu’à présent. Les trois espèces se sont abondamment développées
dans les tissus foliaires jusqu’à ce que ceuxci soient nécrosés, et elles ont alors continué à croître en saprophytes sur les tissus
morts. En outre, on a, dans beaucoup de
cas, observé un phénomène de nécrose et
de chlorose des feuilles avant la croissance
saprophyte du mycélium sur les tissus nécrosés, ce qui semble indiquer qu’il y a sécrétion d’une phytotoxine. Des structures infectieuses dénommées stomatopodies se
sont formées au-dessus des orifices stomatiques, tant chez les espèces hôtes que
chez les espèces non hôtes, ce qui laisse à
penser que ce phénomène ne nécessite pas
de signaux spécifiques au bananier. On a
identifié un autoinhibiteur de la germination
des conidiospores qui a été partiellement
caractérisé, et l’on a aussi identifié une phytotoxine activée par la lumière dans une culture in vitro de M. musicola.
Un protocole a été élaboré pour établir
des cultures de suspensions cellulaires em-
PROMUSA
IX
bryogènes à partir de méristèmes du cultivar
de bananier Rasthali. Ces cultures ont été
transformées à l’aide d’Agrobacterium, avec
un vecteur binaire contenant le gène uida
pour l’expression de la ß-glucuronidase.
Une analyse par buvardage de Southern a
confirmé l’intégration du gène uida dans 16
plants exprimant la ß-glucuronidase.
Des rétroéléments se trouvent dans le génome de tous les eucaryotes et représentent
souvent une fraction importante de leur
ADN. On a identifié et partiellement caractérisé une séquence du génome du bananier
qui manifeste une homologie significative
avec les rétroéléments LTR de type gypsy
d’autres espèces. L’élément dénommé monkey montre une forte homologie avec les
gènes de la transcriptase inverse, de la
RNAseH et de l’intégrase de rétroéléments
de plantes, de champignons et de la levure.
L’hybridation avec la technique de Southern
a mis en évidence la présence de monkey
dans le génome A comme dans le génome B de Musa, sa fréquence étant d’environ
1000 copies/cellule chez le cv. Grande
Naine. Une localisation chromosomique par
hybridation fluorescente in situ a montré que
les copies de monkey se trouvaient concentrées dans les régions organisatrices nucléolaires et en association avec des gènes
d’ARNr. D’autres copies de monkey semblent dispersées dans l’ensemble du génome.
Enfin, on est en train de mettre au point
un système qui permettra d’utiliser la banane comme véhicule de vaccination dans
les pays en développement. Pour ce faire,
on se servira de plants transgéniques exprimant des sous-unités vaccins. Des résultats
positifs ont été obtenus avec le modèle de la
pomme de terre. Des volontaires humains
ont développé des anticorps à la sous-unité
LT-B de la toxine LT d’E. coli après avoir ingéré des pommes de terre crues exprimant
cette sous-unité LT-B. On a obtenu des résultats similaires avec des pommes de terre
exprimant la protéine capsidique du virus de
Norwalk.
Analyse du génome
de Musa à l’aide
de la cytométrie
en flux et de la génétique
moléculaire
J. Dolezel, M.A. Lysák, M. Dolezelová,
M. Valárik, H. Simková et J. Vrána
Institute of Experimental Botany, Laboratory of Molecular
Cytogenetics and Cytometry, Sokolovská 6, CZ-77200
Olomouc, République tchèque ; courrier électronique :
[email protected]
X
PROMUSA
L’utilisation des méthodes conventionnelles
pour améliorer les bananiers et bananiers
plantain est rendue difficile par la complexité du système génétique qui caractérise le genre Musa. Cependant, il s’avère
possible d’accroître l’efficacité de ces méthodes en les combinant à des approches
biotechnologiques et aux techniques moléculaires. Il importe également de procéder à
une caractérisation approfondie des ressources génétiques naturelles. Si des progrès significatifs ont été réalisés dans l’analyse du génome nucléaire de Musa au
niveau moléculaire, on ne connaît pas encore suffisamment bien le génome aux niveaux nucléaire et chromosomique. Nos recherches visent à combler ces lacunes. Afin
de faciliter l’analyse, nous avons mis au
point de nouvelles approches : cytométrie
en flux de l’ADN (Dolezel et al. 1994), étude
à haute résolution des chromosomes (Dolezel et al. 1998) et cytogénétique moléculaire
(Dolezelová et al. 1998). Ces méthodes
nous ont permis d’aller de l’avant dans la
connaissance du génome de Musa aux niveaux chromosomique et nucléaire.
Les résultats obtenus à ce jour ont
confirmé l’intérêt de la cytométrie en flux de
l’ADN. Cette technique a été utilisée pour
déterminer la dimension du génome (Dolezel et al. 1994, Lysák et al. 1999), pour sélectionner les autotétraploïdes après polyploïdisation de diploïdes in vitro (Van Duren
et al. 1996) et pour procéder à des criblages
à grande échelle afin de déterminer le degré
de ploïdie (Dolezel et al. 1997), par exemple
chez les descendances des divers programmes d’hybridation, ou de vérifier le
degré de ploïdie d’accessions mal caractérisées. Ainsi, on s’est servi de la cytométrie
en flux pour analyser la quantité d’ADN nucléaire chez quatre accessions de Musa
jusqu’alors considérées comme des tétraploïdes naturels acuminata x balbisiana
(Horry et al. 1998). L’un d’entre eux, un
clone dénommé « Kluai Tiparot » (ITC
0652), était considéré comme la référence
pour les bananiers tétraploïdes naturels.
Les résultats des analyses ont démontré
que Kluai Tiparot (ITC 0652) et deux autres
clones étaient en réalité des triploïdes.
Cette observation inattendue indique que
les cultivars tétraploïdes naturels acuminata
x balbisiana sont sans doute encore plus
rares qu’on ne le pensait généralement.
Nous nous sommes servis de l’hybridation par fluorescence in situ pour analyser la
structure des chromosomes de Musa. Récemment, nous avons étudié la distribution
d’un rétrotransposon monkey au sein du génome de Musa (Balint-Kurti et al. 1999).
D’après les résultats obtenus, cet élément
est localisé de manière préférentielle dans
les régions organisatrices nucléolaires. Il
s’agit là d’une observation surprenante, car
tous les rétroéléments qui ont été cartographiés physiquement à ce jour chez les
plantes étaient soit distribués de manière
relativement uniforme sur l’ensemble des
chromosomes, soit localisés dans le centromère. Cela ajoute un deuxième domaine
chromosomique à la liste des sites d’accumulation préférentielle des rétroéléments
chez les plantes. La localisation d’un grand
nombre de copies de monkey dans les régions organisatrices nucléolaires et la corrélation existant entre le nombre de copies de
gènes d’ARNr et le nombre de rétroéléments monkey semblent indiquer une évolution et une amplification simultanées de
monkey et des gènes d’ARNr. Cela pourrait
signifier que ce rétroélément est entré dans
le génome de Musa avant la séparation
entre M. acuminata et M. balbisiana.
Outre l’analyse de la structure des chromosomes, nous nous efforçons de mettre
au point d’autres approches pour faciliter les
tentatives d’intégration des cartes génétiques et physiques du génome de Musa.
Une carte intégrée rendrait le travail d’hybridation beaucoup plus efficace et l’on pourrait isoler des gènes intéressants en procédant à des clonages sur la base de cette
carte. Pour ce faire, il est tout d’abord essentiel d’accumuler un nombre suffisant de
marqueurs cytogénétiques pour l’ensemble
du génome de Musa. Nous avons constitué
une bibliothèque génomique partielle de
TaqI pour le clone diploïde « Pisang Mas »
(ITC0653) et nous avons criblé les séquences d’ADN répétitives. Nous avons caractérisé les clones candidats en déterminant leur dimension, leur organisation
génomique (en tandem ou dispersée) et
leur abondance. Une recherche est en
cours pour étudier la distribution de ces
clones sur les chromosomes de Musa. Un
nouveau protocole a été élaboré pour isoler
l’ADN de poids moléculaire élevé chez
Musa (Simková et al. 1999). D’après les résultats préliminaires, ce protocole permet
d’obtenir un ADN de qualité nettement
meilleure que celui obtenu avec les protocoles traditionnels. Nous avons entrepris
d’établir une bibliothèque génomique de
BAC. Celle-ci servira à sélectionner des
clones contenant peu de séquences d’ADN
répétitives, ainsi que des clones contenant
des marqueurs moléculaires. Il est prévu
d’établir une carte physique de la distribution de ces clones sur les chromosomes à
l’aide de l’hybridation par fluorescence in
situ et de s’en servir comme repères physiques.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Remerciements
Nous remercions I. Van den houwe, responsable du Centre de transit de l’INIBAP à la
Katholieke Universiteit Leuven (Belgique),
pour la fourniture du matériel végétal. Nous
avons bénéficié d’une excellente assistance
technique de Mlles R. Tusková et J. Weiserová. Cette recherche, effectuée dans le
cadre du Programme mondial pour l’amélioration des Musa (PROMUSA), a été subventionnée par l’Agence internationale de
l’énergie atomique (Vienne) dans le cadre
du contrat de recherche n° 8145/RB.
Références
Dolezel J., M. Dolezelová & F.J. Novák.1994. Flow
cytometric estimation of nuclear DNA amount in
diploid bananas (Musa acuminata and M.
balbisiana). Biol. Plant. 36: 351-357.
Dolezel J., M. Dolezelová, N. Roux & I.Van den houwe.
1998. Une nouvelle méthode de préparation de
lames pour l’étude à haute résolution des
chromosomes chez Musa. INFOMUSA 7(1): 3-4.
Dolezel J., M.A. Lysák, I. Van den houwe, M.
Dolezelová & N. Roux. 1997. Utilisation de la
cytométrie en flux pour la détermination rapide du
degré de ploïdie des espèces de Musa. INFOMUSA
6(1): 6-9.
Dolezelová M., M. Valárik, R. Swennen, J.P. Horry & J.
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and 5S ribosomal RNA genes in diploid bananas.
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Horry J.P., J. Dolezel, M. Dolezelová & M.A. Lysák.
1998. Les bananiers naturels tétraploïdes A x B
existent-ils ? INFOMUSA 7(1): 5-6.
Lysák M.A., M. Dolezelová, J.P. Horry, R. Swennen &
J. Dolezel. 1999. Flow cytometric analysis of
nuclear DNA content in Musa. Theor. Appl. Genet.
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Balint-Kurti P.J., S.K. Clendennen, M. Dolezelová, M.
Valárik, J. Dolezel, P.R. Beetham & G.D. May.
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the monkey retrotransposon in Musa sp. Mol. gen.
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Simková H., J. Èíhalíková, M.A. Lysák, J. Vrána, & J.
Dolezel. 1999. Improved method for preparation of
high-molecular-weight DNA from nuclei and
chromosomes. P. 134 in Abstracts of the
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Genetics and Biotechnology of the Slovak Academy
of Sciences, Nitra.
Van Duren M., R. Morpurgo, J. Dolezel & R. Afza.
1996. Induction and verification of autotetraploids in
diploid banana (Musa acuminata) by in vitro
techniques. Euphytica 88: 25-34.
Le chimérisme
chez Musa spp.
Nicolas Roux1, J. Dolezel2, R. Swennen3
et F.J. Zapata-Arias1
1
Plant Breeding Unit, FAO/IAEA Agriculture and Biotechnology
Laboratory, International Atomic Energy Agency Laboratories,
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
A-2444 Seibersdorf, Autriche.
Laboratory of Molecular Cytogenetics and Cytometry, Institute
of Experimental Botany, Sokolovska 6, CZ-77200 Olomouc,
République tchèque.
3
Laboratory of Tropical Crop Improvement, Katholieke
Universiteit Leuven, Kardinaal Mercierlaan 92, B-3001
Heverlee, Belgique.
2
Dans le cadre de l’amélioration génétique
des bananiers et bananiers plantain (Musa
spp. L.), le recours à des approches biotechnologiques telles que la mutagenèse in
vitro (Novak 1992) et la transformation génétique (May et al. 1995, Sagi et al. 1995)
de méristèmes multicellulaires donne lieu à
un degré élevé de chimérisme. Il faut normalement une multiplication végétative répétée pour que se produise une dissociation de chimères, mais il reste à effectuer
des études précises pour vérifier le nombre
de cycles requis (par ex, trois) (Van Harten
et al. 1998). Il est généralement difficile de
suivre les cellules mutantes, mais les mutations qui entraînent un changement du
nombre de génomes font sans doute exception, puisqu’on peut facilement les induire par un traitement à la colchicine. Pour
suivre la dissociation des cytochimères, il
faut une méthode de criblage rapide et précise qui permette de déterminer le degré de
ploïdie à un stade précoce du développement du plant. Des caractères phénotypiques tels que la dimension des stomates,
la densité des stomates et la dimension du
pollen ne permettent pas une sélection à
grande échelle, car avec ces indicateurs, le
criblage des cytochimères et des polyploïdes est lent et peu fiable (Adniya et Ardian 1994, Van Duren et al. 1996, van den
Hout et al. 1995). On peut certes estimer le
degré de ploïdie en comptant les chromosomes, mais cette opération s’avère difficile
chez les Musa en raison de la petite dimension des chromosomes (Osuji et al. 1996,
Dolezel et al. 1998). On se sert de plus en
plus de l’analyse de la teneur en ADN nucléaire à l’aide de la cytométrie en flux pour
réaliser des criblages à grande échelle (Dolezel 1998) et cette méthode a été déjà appliquée à Musa spp. pour déterminer le
degré de ploïdie (Dolezel et al. 1994, Dolezel et al. 1997).
Afin d’observer la dissociation de chimères avec trois systèmes de multiplication
(culture de méristèmes apicaux, culture
multi-apex et culture de rhizome sur lame),
on a tout d’abord induit un chimérisme de
ploïdie (mixoploïdie) en traitant des méristèmes apicaux à la colchicine, puis on a
suivi la dissociation des chimères à l’aide
de la cytométrie en flux.
D’après les résultats obtenus, en utilisant
la technique de la culture de méristèmes
apicaux, avec trois sous-cultures immédiatement après le traitement à la colchicine,
le pourcentage moyen de cytochimères a
été réduit de 100 % à 36 %, tandis qu’il
était réduit de 100 % à 24 % avec la technique de culture de rhizome sur lame, et de
100 % à 7 % avec la technique multi-apex
après le même nombre de sous-cultures.
Néanmoins, aucun des trois systèmes n’a
permis d’éliminer entièrement le chimérisme. Nous avons passé en revue le
concept général du chimérisme et analysé
les facteurs susceptibles d’influer sur la dissociation de chimères in vitro dans la communication que nous avons présentée à la
troisième réunion FAO/AIEA de coordination de la recherche sur l’application de la
biologie cellulaire et des biotechnologies, et
notamment des techniques de mutation,
pour créer des génotypes de bananiers
utiles.
Remerciements
Cette recherche a été subventionnée par le
Programme de recherche conjoint FAO/
AIEA/AGCD (Administration générale de la
coopération au développement, Belgique) :
« Application de la biologie cellulaire et des
biotechnologies, et notamment des techniques de mutation, pour créer des génotypes de bananiers utiles ».
Références
Adniya S. & Ardian. 1994. A new method for selecting
cytochimeras by the maximum number of nucleoli
per cell in Allium wakegi Araki and A. fistulosum L..
Euphytica 79: 5-12.
Dolezel J., M. Dolezelová & F.J. Novák. 1994. Nuclear
DNA amount in diploid bananas (Musa acuminata
and M. balbisiana). Biology Plantarium 36: 351-357.
Dolezel J., M.A. Lysák, I. Van den Houwe, M.
Dolezelová & N. Roux. 1997. Utilisation de la
cytométrie en flux pour la détermination rapide du
degré de ploïdie des espèces de Musa. INFOMUSA
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Dolezel J. 1998. Flow cytometry, its application and
potential for plant breeding. Pp. 80-90 in Current
Topics in Plant Cytogenetics Related to Plant
Improvement (T. Lelley, ed.). Universitätsverlag,
Vienne, Autriche.
Dolezel J., M. Dolezelova, N. Roux & I. Van den
houwe. 1998. Une nouvelle méthode de préparation
de lames pour l’étude à haute résolution des
chromosomes chez Musa. INFOMUSA 7(1): 3-4.
May G.D., R. Afza, H. S. Mason, A. Wiecko, F. J.
Novak, & C. J. Arntzen. 1995. Generation of
transgenic banana (Musa acuminata) plants via
agrobacterium-mediated
transformation.Bio/Technology 13: 486-492.
Novák F.J. 1992. Musa (Bananas and Plantains). Pp.
449-488 in Biotechnology of Perennial Fruit Crops
(F.A. Hammerschlag and R.E. Litz, eds.). CAB
International, Wallingford, Oxon, Royaume-Uni.
Osuji J.O., B.E. Okoli & R. Ortiz. 1996. Procédure
améliorée pour des études mitotiques sur la section
PROMUSA
XI
Eumusa du genre Musa L. (Musacées). INFOMUSA
5(1): 12-14.
Sagi L., B. Panis, S. Remy, H. Schoofs, K. de Smet, R.
Swennen & B. P. A. Cammue. 1995. Genetic
transformation of banana and plantain (Musa spp.)
via particle bombardment. Bio/Technology 13: 481485.
Van Denhout H., R. Ortiz, D. Vuylsteke, R. Swennen &
Tani et Pisang lilin. Des cultures d’anthères
de ces clones ont été établies. Il s’est avéré
qu’une concentration d’hormones de 1-3
mg/l de 2,4-D plus 0,5 mg de kinétine était la
plus appropriée pour l’embryogenèse somatique. Avec l’ajout de 1-3 mg/l de 6-BAP,
des pousses ont été initiées à partir des embryons somatiques.
K.V. Bai. 1995. Effect of ploidy on stomatal and
other quantitative traits in plantain and banana
hybrids. Euphytica 839: 117-122.
Van Duren M., R. Morpurgo, J. Dolezel & R. Afza.
1996. Induction and verification of autotetraploids in
diploid banana (Musa acuminata) by in vitro
techniques. Euphytica 88: 25-34.
Van Harten A.M. 1998. Mutation Breeding: Theory and
Practical Applications. Cambridge University Press,
Cambridge, Royaume-Uni.
Facteurs améliorant
la production
in vitro de plants haploïdes
à partir d’anthères
et de microspores isolées
de Musa spp.
Margarita Perea Dallos
Departamento de biología, Facultad de Ciencias, Universidad
Nacional de Colombia, Apartado Aereo 14490, Bogota,
Colombie.
Les bananes et les bananes plantain jouent
un rôle essentiel dans l’alimentation de près
de 400 millions d’habitants de notre planète.
Pourtant, la durabilité de cette culture est
menacée par une pression croissante des
maladies (Horry 1992).
La production de pollen chez les Musacées n’a guère fait l’objet de recherches
jusqu’à présent. Des études ont été entreprises sur la viabilité du pollen, le taux de
germination et le degré de ploïdie de neuf
clones de Musa diploïdes : Malaccensis pahang (AA), Malaccensis cici (AA), Malaccensis annan (AA), Bocadillo (AA), Pisang mas
(AA), Pisang lilin (AA), Tugia (AA), Peciolos
oscuros (AA) et Tani (BB). Chez trois de ces
diploïdes, la régénération de plants par embryogenèse somatique à partir de grains de
pollen et de cultures d’anthères a donné des
résultats prometteurs.
Dans cette étude, on a prélevé les inflorescences de neuf clones diploïdes âgés
d’environ 10-11 mois dans les pépinières de
la CORPOICA à Armenia (Quindío, Colombie). L’objectif était d’étudier les conditions
physiologiques liées à la longueur de l’inflorescence, son âge et la quantité de pollen
produite (Perea Dallos 1998). Sur la base de
la quantité de pollen produite, on a sélectionné trois clones : Malaccensis pahang,
XII
PROMUSA
Références
Horry J.P. 1992. Taxonomic and genetic diversity of
diploid bananas. Pp. 35-42 in Breeding banana and
plantain for resistance to diseases and pests (J.
Ganry, ed.). CIRAD-FLHOR, Montpellier, France.
Perea-Dallos M. 1998. Pollen and anther culture in
Musa spp. Proceedings of the First International
Symposium on Banana in the Subtropics (V. Galan
Sauco, ed.). Acta Horticulturae 490: 493-497.
Amélioration des bananiers
au Sri Lanka grâce
aux techniques
d’induction de mutation
et de culture de tissus
B.D.P. Laksiri et Kshanika Hirimburegama
Department of Botany, University of Colombo, P.O. Box 1490,
Colombo 03, Sri Lanka.
Les bananes (Musa spp.) sont l’un des fruits
les plus largement consommés par toutes
les couches de la population du Sri Lanka. Il
existe dans ce pays environ 28 cultivars locaux, parmi lesquels les plus populaires
sont les types « Embul » (Mysore AAB) et
« Kolikuttu » (Pome AAB). Les surfaces bananières sont en progression, atteignant 6
000 ha en 1998. Dans certaines parties du
pays, la banane est aujourd’hui produite
commercialement et l’on assiste à la reconversion de rizières à cette culture pour deux
raisons essentielles : l’insuffisance d’eau
pour la riziculture et le niveau supérieur des
revenus tirés de la vente des bananes. Dans
la région d’Uda Walawe, principale zone bananière du pays, la production se chiffre actuellement à 92 299 tonnes/an. Du fait de
cet essor de la production, les activités de
transformation (chips de banane, pain à
base de banane, banane semi-déshydratée,
etc.) se développent. Cependant, les cultivars « Embul »et « Kolikuttu » présentent
deux grands inconvénients : la hauteur de
leur plant et la longue durée de leur cycle
(10-11 mois jusqu’à l’initiation florale). Il serait donc avantageux d’améliorer le type
«Embul»pour obtenir un cultivar de moins
grande taille et à floraison plus précoce.
A cet effet, on a induit des mutations en irradiant des méristèmes apicaux et des cultures cellulaires d’un cultivar « Embul » à
haut rendement avec des rayons gamma60CO à des doses de 35, 45 et 60 Gy.
Tous les méristèmes apicaux irradiés
avec 60 Gy sont morts dans les quatre semaines qui ont suivi l’irradiation, tandis que
ceux irradiés avec 35 ou 45 Gy ont survécu
et ont été multipliés jusqu’à la génération
M1V8. Après régénération et acclimatation
des plants, on a testé ceux-ci pour déterminer leur croissance en champ et leur cycle
jusqu’à la floraison. Sur 3 000 plants testés,
six ont eu une initiation florale précoce : un à
cinq mois, trois à six mois et deux à sept
mois. Chez les plants issus des cultures de
tissus, on a observé l’initiation florale usuelle
à huit mois. La hauteur moyenne des plants
à floraison précoce n’était pas significativement différente de celle des plants issus des
cultures de tissus. Les rejets des plants sélectionnés ont été multipliés in vitro jusqu’à
la génération M2V8 et les plants régénérés
ont été ensuite cultivés en champ. On a observé l’initiation florale à six mois chez 85 %
d’entre eux. On a également procédé à la
multiplication in vitro (M3V8) des premiers rejets (deuxième cycle) en vue de tester les
deuxièmes rejets (troisième cycle).
Utilisation de marqueurs
microsatellites pour analyser
le génome de Musa
et de Mycosphaerella
Dieter Kaemmer1, C. Neu1, G. Farashahi1,
R.L. Jarret2, A. James3, R. Swennen4,
C. Pasberg-Gauhl5, F. Gauhl5, D. Fisher6, G.
Kahl1 et K. Weising1
1
Plant Molecular Biology, Biocentre, université de Francfortsur-le-Main, Allemagne.
2
Plant Genetic Resources, USDA, Griffin, Georgia, Etats-Unis.
3
CICY, Merida, Yucatan, Mexique.
4
Laboratory of Tropical Crop Improvement, KUL, Belgique.
5
IITA, Onne Station, Nigeria.
6
Institute for Plant Genetic Resources and Breeding,
Gattersleben, Allemagne.
On a développé un certain nombre de marqueurs microsatellites spécifiques de locus,
appelés également répétitions de séquences simples (SSR) ou sites microsatellites à séquence ciblée (STMS), pour analyser le génome de Musa et différencier les
types de Mycosphaerella à l’aide d’une nouvelle méthode d’enrichissement des SSR.
Des marqueurs SSR dérivés de M. acuminata ssp. malaccensis ont détecté également des polymorphismes chez d’autres représentants de la section Eumusa, ainsi que
chez Rhodochlamys (n=11), Australimusa
(n=10), Callimusa (n=10) et même chez Ensete (n=9). Les niveaux d’hétérozygotie attendus et observés étaient les plus élevés
chez les diploïdes M. acuminata. Chez les
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
plantains triploïdes (AAB), les variations
étaient faibles. Les SSR chloroplastiques
ont exclu la possibilité qu’aucune des diverses accessions de M. balbisiana étudiées
soit un ancêtre femelle des plantains africains. L’hypothèse la plus probable est que
M. acuminata spp. banksii est le « donneur
A » et M. balbisiana type Honduras le « donneur B » des plantains africains. Afin de
quantifier la diversité génétique de l’agent
pathogène de la cercosporiose noire, Mycosphaerella fijiensis, on a utilisé des marqueurs SSR pour étudier des isolats du Nigeria et du Mexique échantillonnés
hiérarchiquement. Le nombre des allèles a
varié entre 2 et 7 par locus. Chaque isolat
s’est caractérisé par un unique haplotype.
Tous les marqueurs SSR testés jusqu’à présent se sont révélés être spécifiques d’une
espèce. Dans les études futures sur la
plante hôte et sur l’agent pathogène, il est
prévu de se servir des marqueurs SSR pour
cartographier le génome et analyser les liaisons des gènes de résistance à la cercosporiose et à la fusariose, ainsi que des gènes
d’avirulence fongique.
Utilisation des techniques
de l’AFLP et de la MSAP
pour détecter
les polymorphismes
chez des plants du cv.
« Grande Naine » (Musa AAA)
obtenus par micropropagation
Andrew C. James, S. Peraza-Echeverria
et V. Herrera-Valencia
Unité de biotechnologie, Centro de Investigación Cientifica de
Yucatán, C.43 # 130 Colonia Chuburna de Hidalgo, C.P.
97200, Mérida, Yucatán, Mexique.
On a récemment utilisé avec succès la technique du polymorphisme de longueur des
fragments d’amplification (AFLP) pour détecter des différences de polymorphisme
entre des vitroplants de bananiers normaux
et des hors-type nains (Engelborghs et al.
1998). En utilisant des enzymes de restriction isoschizomériques ayant une sensibilité
différente à la méthylation de l’ADN, on a
maintenant adapté cette technique pour détecter des changements dans la méthylation
de l’ADN, en lui donnant l’appellation de
MSAP (methylation sensitive amplified polymorphism : polymorphisme de méthylation
des fragments d’amplification) (Xiong et al.
1999). Dans cet article sont présentés les
résultats obtenus en utilisant l’AFLP et la
MSAP pour détecter les polymorphismes
chez des plants de « Grande Naine » obteINFOMUSA — Vol 8, N° 2
nus par micropropagation à partir d’explants
prélevés sur l’inflorescence mâle ou le rejet.
Les résultats préliminaires que nous avons
obtenus avec l’AFLP, en utilisant 10 combinaisons d’amorces pour analyser 30 régénérants issus d’un même plant mère (15 dérivés du rejet et 15 dérivés de l’inflorescence),
indiquent qu’il y a davantage de polymorphismes parmi les régénérants dérivés de
l’inflorescence mâle (6,36 %) que parmi les
régénérants dérivés du rejet (3,96 %). Il se
pourrait donc que le mécanisme d’organogenèse doit plus indirect chez les premiers que
chez les seconds.
En appliquant la MSPA à la même famille
de régénérants, avec huit combinaisons
d’amorces, nous avons obtenu à ce jour 101
phénomènes de méthylation sur un total de
543 bandes. Le pourcentage est donc de
18,6 %, ce qui est très similaire au taux de
16,3 % obtenu par Xiong et al. (1999) pour le
génome du riz. Nous n’avons trouvé que 7
polymorphismes de méthylation de l’ADN
(mis en évidence par quatre combinaisons
d’amorces) et aucune différence significative
n’a été enregistrée entre les plants dérivés
de l’inflorescence et ceux dérivés du rejet.
En revanche, deux combinaisons d’amorces
ont mis en évidence des différences nettes
entre les schémas de méthylation observables chez des plants multipliés de manière
conventionnelle à partir de «fragments de
souche»et des plants du même clone multipliés par culture in vitro.
Dans nos recherches futures, nous analyserons l’ADN de l’explant mère de 10 clones
ainsi que les régénérants issus d’un autre
plant mère. En vue de l’application future de
la technique de la MSAP, nous réétudierons
les vitroplants et une population plus importante d’individus multipliés de manière
conventionnelle, afin de déterminer si certains polymorphismes de la méthylation de
l’ADN sont inhérents à la technique de micropropagation ou s’ils résultent de la régulation du développement. Nous n’avons pas
encore vérifié si le nombre supérieur de polymorphismes chez les régénérants dérivés de
l’inflorescence a des effets significatifs au niveau du phénotype, et nous nous proposons
donc d’évaluer les phénotypes dans des essais en champ.
Références
Engelborghs I., R. Swennen & S. Van Campenhout.
1998. Potentiel de l’AFLP pour détecter les
différences génétiques et les variants somaclonaux
chez Musa spp. INFOMUSA 7(2): 3-6.
Xiong L.Z., C.G. Xu, M.A. Saghai Maroof & Q.
Zhang.1999. Patterns of cytosine methylation in an
elite rice hybrid and its parental lines detected by a
methylation-sensitive amplification polymorphism
technique. Mol. Gen. Genet. 261: 439-446.
Caractérisation
morphologique
et moléculaire de la variation
génétique chez des mutants
de cultivars de bananiers
philippins
induits par irradiation
Désirée M. Hautea, G.C. Molina, N.O. Bituin,
H.F. Galvez, C.H. Balatero et R. B. Quilloy
Institute of Plant Breeding, College of Agriculture, University of
the Philippines at Los Baños, 4031 College, Laguna,
Philippines.
Ce rapport décrit les résultats les plus récents des recherches que nous menons en
vue de : 1) produire des mutants des cultivars de bananiers philippins « Lakatan »
(AAA) et « Latundan » (AAB) qui soient utilisables ; et 2) évaluer l’adéquation des marqueurs moléculaires pour caractériser la variation observée chez les populations de
mutants. Trois populations de génération
avancée (M1V5) de mutants de ces deux
cultivars induits par irradiation ont été sorties de leur culture et établies en champ. On
a procédé à la caractérisation morphologique de chaque clone à l’aide des descripteurs de l’IPGRI pour le bananier (IPGRI-INIBAP/CIRAD 1996). On a aussi observé
l’incidence du virus du bunchy top du bananier (BBTV) et évalué la sévérité de l’infection sur la base de la symptomatologie. Les
hors-type et les clones de morphologie désirable ont été sélectionnés au sein de
chaque population et caractérisés à l’aide
d’une technique d’analyse non radioactive
(Promega 1996), de microsatellites (Kaemmer et al. 1997) et du polymorphisme de
longueur des fragments d’amplification
(AFLP) (Vos et al. 1995).
On a constaté la présence de variants
morphologiques pour pratiquement tous les
caractères mesurés. Cependant, on n’a
trouvé qu’une petite proportion de phénotypes variants au sein de chaque population
; cette proportion était plus forte chez les
populations irradiées avec des neutrons rapides à la dose de 3 Gy (LK-3 et LT-3) que
chez celles irradiées avec des rayons
gamma à la dose de 40 Gy. Chez l’un et
l’autre cultivars, les deux modes d’irradiation n’ont pas entraîné de variation importante des caractères morphologiques. On
n’a obtenu aucun clone résistant au BBTV.
Néanmoins, on a sélectionné, parmi le matériel irradié, plusieurs clones prometteurs
ayant des caractères morphologiques désirables (par ex, gros fruits). Il est prévu de
poursuivre les essais sur la prochaine génération afin de déterminer la stabilité génétique des clones sélectionnés.
PROMUSA
XIII
Neuf amorces SSR de Musa, reçues de
l’université de Francfort, ont été testées sur 10
échantillons représentatifs des phénotypes
« hors-type » et « typiques » de chacune des
populations irradiées, plus deux clones non irradiés de Lakatan et Latundan. Cinq paires
d’amorces SSR (STMS-1, -7, -9, -10, AGMI93) ont permis de différencier les clones Lakatan des clones Latundan. Mais aucune
des amorces testées n’a permis de discriminer entre les clones irradiés au sein des populations de Lakatan ou de Latundan. On a
optimisé les protocoles de l’AFLP et de la
coloration au nitrate d’argent en utilisant 10
paires d’amorces AFLP (+3/+3) sur cinq
clones sélectionnés. On a ainsi obtenu un
total de 301 bandes AFLP avec un niveau
de polymorphisme moyen de 51,14%. De
même que les SSR, chacune des 10 paires
d’amorces AFLP a permis de différencier aisément les clones Lakatan des clones Latundan. En outre, deux de ces paires
d’amorces ont différencié deux clones mutants désirables des autres clones Lakatan
et des clones Lakatan non irradiés. S’il demeure nécessaire de tester d’autres
amorces SSR et AFLP afin d’identifier un
plus grand nombre de marqueurs discriminants et d’établir éventuellement des corrélations entre des marqueurs spécifiques et
des caractères, ces résultats apparaissent
d’ores et déjà prometteurs pour l’identification des souches mutantes.
Références
IPGRI-INIBAP/CIRAD. 1996. Descripteurs pour le
bananier (Musa spp.). IPGRI, Rome, Italie ; INIBAP,
Montpellier, France/CIRAD, Montpellier, France.
Kaemmer D., D. Fischer, R.L. Jarret, F.C. Baurens, A.
Grapin, D. Dambier, J.L. Noyer, C. Lanaud, G. Khal
& P.J.L. Lagoda. 1997. Molecular breeding in the
genus Musa: a strong case for STMS marker
technology. Euphytica 96: 49-63.
Promega. 1996. Technical manual: Silver sequence
DNA staining system.
Vos P., R. Hogers, M. Bleeker, M. Reijans, T. van de
Lee, M. Hornes, A. Freijters, J. Pot, J. Peleman, M.
Kuiper & M. Zabeau. 1995. AFLP: a new technique
for DNA fingerprinting. Nuc. Acids Res. 23: 40074414.
Sélection pour la résistance
à la maladie des raies noires
du bananier
Jean-Pierre Busogoro1, J.J. Etame1, G. Lognay2,
P. Van Cutsem3 et P. Lepoivre1
1
Faculté universitaire des sciences agronomiques de
Gembloux, Unité de phytopathologie, passage des Déportés,
5030 Gembloux, Belgique.
2
Faculté universitaire des sciences agronomiques de
Gembloux, Unité de chimie organique, passage des Déportés,
5030 Gembloux, Belgique.
XIV
PROMUSA
3
Faculté universitaire Notre Dame de la Paix, Unité de
recherche en biologie végétale cellulaire, rue de Bruxelles, 61,
5000 Namur, Belgique.
Ce programme vise à élucider les différents
facteurs expliquant le rôle des toxines de Mycosphaerella fijiensis dans le développement
de la maladie des raies noires et les mécanismes d’action de ces métabolites, afin de
s’en servir pour sélectionner des génotypes
de bananiers résistants à cette maladie.
Les cultivars Grande Naine, sensible à M.
fijiensis, et Fougamou, doté de résistance,
ont servi de cultivars de référence. On a initialement mis au point une série d’essais (induction de nécrose sur des feuilles de bananier, libération d’électrolytes et mesure de la
fluorescence de la chlorophylle) pour mettre
en évidence les effets de stress engendrés
par l’extrait brut à l’acétate d’éthyle (ETB) de
filtrats de cultures de M. fijiensis (Harelimana et al. 1997). Tous ces essais ont montré que la toxicité de l’ETB vis-à-vis des cultivars de bananiers dépendait de la lumière
et qu’il y avait une corrélation entre la sensibilité à l’ETB et la sensibilité à l’infection par
M. fijiensis. En outre, la première anomalie
cellulaire observée par microscopie électronique dans les feuilles de Grande Naine traitée avec l’ETB était le gonflement des chloroplastes.
Au cours de ces deux dernières années,
nos recherches ont visé à : 1) identifier les
métabolites toxiques présents dans l’ETB ;
2) analyser la corrélation entre la sensibilité
aux métabolites purifiés et la sensibilité à
l’infection par l’agent pathogène ; et 3) élucider le mécanisme d’action des métabolites
toxiques de M. fijiensis.
Le fractionnement de l’ETB, effectué par
chromatographie sur colonne, a révélé
l’existence de quatre fractions principales
ayant des activités biologiques similaires
sur la base de la fluorescence de la chlorophylle et de l’induction d’une nécrose. La
toxicité de ces fractions purifiées dépendait
de la lumière. La sensibilité des cultivars de
référence à ces fractions était en corrélation
avec la sensibilité à M. fijiensis (le cultivar
Grande Naine étant plus sensible que le
cultivar Fougamou). La fraction contenant
de la juglone (fraction A) a fait preuve de la
plus grande toxicité et l’on a détecté ce métabolite dans les extraits bruts de quatre
souches de M. fijiensis. Ces observations
nous ont amenés à procéder à une analyse
plus détaillée sur la juglone. Dans l’ensemble, les tests d’injection de juglone (et
d’ETB) dans la série de cultivars de bananiers étudiés dans le cadre du Programme
de recherche conjoint ont donné lieu à un
classement similaire à celui de la sensibilité
à M. fijiensis.
Sur la base des données obtenues par
microscopie électronique et compte tenu du
fait que la toxicité des quatre fractions
toxiques et des extraits bruts dépend de la
lumière, nous avons formulé l’hypothèse
que les chloroplastes sont le site ciblé par
ces toxines. Nous avons donc mis au point
un essai sur des chloroplastes isolés.
Des chloroplastes ont été isolés par
broyage mécanique de tissus de feuilles de
bananiers (Leegood et Malkin 1986). L’aptitude fonctionnelle de ces chloroplastes, déterminée à l’aide de la réaction de Hill [reposant sur un échange d’électrons effectué par
les chloroplastes placés à la lumière selon
l’équation « H2O + A → AH2 + 1/2 O2 », où
A représente un accepteur d’électrons tel
que le 2,6-dichlorophénoindophénol (Allen
et Holmes 1986)], a confirmé l’intégrité des
chloroplastes isolés avec notre protocole.
On a évalué l’activité de la juglone sur les
chloroplastes isolés en ajoutant ce composé
à une suspension de chloroplastes fonctionnels de Grande Naine, puis en comparant
leur capacité d’échange d’électrons avec
celle d’un témoin. La quantité de DCPIP réduit était plus faible dans la suspension de
chloroplastes traitée à la juglone que chez le
témoin, ce qui indique un effet toxique direct
de la juglone sur les chloroplastes isolés des
feuilles de bananiers.
En comparant les chloroplastes isolés
chez le cultivar sensible (Grande Naine) et
le cultivar résistant (Fougamou), on a
constaté que la diminution de l’aptitude fonctionnelle des chloroplastes par suite de
l’ajout de juglone était plus importante chez
le premier que le second. Ces résultats préliminaires montrent donc que l’effet toxique
de la juglone sur les chloroplastes isolés
s’exerce plus fortement chez Grande Naine
que chez Fougamou. Le classement de nos
cultivars de référence pour la sensibilité du
plant entier à la juglone semble similaire à
celui obtenu dans les essais sur les chloroplastes isolés.
Références
Allen J.F. &. N.G. Holmes. 1986. Electron transport and
Redox Titration. Pp. 103-141 in Photosynthesis
energy transduction. A practical approach (M.F.
Hipkins & N.R.Baker, eds). IRL Press, Washington,
USA.
Harelimana G., P. Lepoivre, M.J. Jijakli & X.
Mourichon. 1997. Use of Mycosphaerella fijiensis
toxins for the selection of banana cultivars resistant
to black leaf streak. Euphytica 96(1): 125-128.
Leegood R.C. & R. Malkin. 1986. Isolation of subcellular photosynthetic systems. Pp. 9-26 in
Photosynthesis energy transduction. A practical
approach (M.F. Hipkins & N.R.Baker, eds). IRL
Press, Washington, USA.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Amélioration génétique
de Musa spp.
par mutation in vitro
Jorge López Torres
INIVIT, Cuba.
Les bananes et les bananes plantain (Musa
spp.) sont consommés par des millions
d’habitants de pays tropicaux en développement comme le nôtre, où ils occupent
une place importante dans l’alimentation. A
Cuba, ils sont cultivés sur environ 46 000
ha, dont les deux tiers sont représentés par
les bananiers dessert. Quant aux bananiers
à cuire (ABB), qui couvrent 60 000 ha, ils
prennent de plus en plus la place des plantains (AAB), moins productifs et sensibles
aux maladies (principalement la cercosporiose noire). Il s’avère donc urgent d’obtenir
de nouveaux clones de bananiers plantain.
L’amélioration des bananiers suppose la
maîtrise et l’exploitation des méthodes in
vitro. Etant donné la faible fertilité des
clones de bananiers comestibles, la culture
de tissus et de cellules apparaît particulièrement prometteuse pour parvenir à une
amélioration génétique. Les techniques de
culture aseptique sont également un élément essentiel pour les essais en laboratoire et en champ.
Nous avons mis en place un projet de recherche comportant trois phases essentielles :
1) évaluation en champ de mutants des principaux cultivars du pays, obtenus par irradiation dans les années 80 et 90 ;
2) irradiation de nouveaux génotypes introduits et améliorés ; et
3) affinement des méthodes de multiplication telles que la culture de méristèmes
apicaux et l’embryogenèse somatique
pour le groupe AAB.
Description des recherches
Essais en champ
Evaluation en champ des mutants 6.32 et 6.44
de « Parecido al Rey »
Le matériel de départ était constitué par
des plants irradiés avec des rayons
gamma et des neutrons rapides au laboratoire de Seibersdorf de l’AIEA (Autriche) en
1992. Les deux plants ci-dessus ont été
ensuite sélectionnés à Cuba et soumis à
des essais durant leur troisième cycle. On
a évalué les principales composantes du
rendement.
Evaluation en champ d’un mutant possible (III-2)
de « Gran Enano »
Ce mutant a été obtenu dans le cadre du
même contrat par irradiation avec des
rayons gamma (35 Gy). Un essai a été effectué durant le deuxième cycle.
INFOMUSA — Vol 8, N° 2
Evaluation en champ
des sélections 2.16.1 et 4.20.2
de « Burro CEMSA »
On a sélectionné neuf lignées irradiées avec
des rayons gamma (35 Gy), à partir desquelles ont été obtenues les sélections
2.16.1 et 4.20.2 dotées de caractères agronomiques supérieurs. On a évalué leur performance en champ pour les caractères recherchés.
Irradiation
de nouveaux clones
Au cours de cette période, on a irradié
« SH 3436-L-9 » à la dose de 45 Gy sur la
base des résultats obtenus dans un essai pilote antérieur. 2 000 vitroplants ont été irradiés, puis évalués en champ.
Affinement des techniques
de multiplication pour des génotypes
(AAB) devant être soumis
à une irradiation
On a établi des cultures in vitro du clone
« CEMSA 3/4 » en vue de faire des essais
d’embryogenèse somatique. On a utilisé un
milieu MS (1962) additionné d’hormones
aux concentrations suivantes : BAP/AIA
(0/0, 5/0, 10/0, 0/3, 5/3, 10/3, 0/5, 5/5, 10/5,
0/7, 5/7 et 10/7 µ M).
Les essais d’embryogenèse somatique
ont été effectués en deux stades : on a tout
d’abord étudié les génotypes « Zanzibar » et
« Navolean » dans le cadre du projet
conjoint AIEA/BADC/FAGx/KUL/INIBAP,
puis les essais se sont poursuivis à l’INIVIT
où l’on y a inclus d’autres génotypes
(« Montañas de Baracoa » et « CEMSA
3/4 »). Ces essais sont en cours.
Résultats obtenus
Parmi les plants sélectionnés précédemment à partir du matériel irradié (« Parecido
al Rey », « Gran Enano »et « Burro
CEMSA »), un mutant possible de « Parecido al Rey » doit faire l’objet d’études plus
approfondies.
Neuf plants prometteurs de « SH 3436-L9 », se caractérisant par une plus petite
taille, ont été sélectionnés. Ils seront évalués durant le prochain cycle.
On a établi des cultures de méristèmes
apicaux in vitro avec des concentrations de
BAP et d’AIA (5/5 µ M) qui permettent de réduire considérablement l’oxydation phénolique.
Enfin, on a réussi à produire des embryons somatiques, ce qui ouvre de nouvelles perspectives à moyen et à long terme
pour l’amélioration génétique par induction
de mutation et transgenèse.
Mise au point de systèmes
de culture aseptique
de Radopholus similis
pour des études in vitro
sur les interactions entre
l’hôte et l’agent pathogène
Annemie Elsen, R. Stoffelen, R. Swennen
et D. De Waele
Laboratory of Tropical Crop Improvement, Katholieke
Universiteit Leuven, K. Mercierlaan 92, 3001 Heverlee,
Belgique.
Parmi les nématodes qui parasitent les bananiers dans les différentes régions du monde,
l’un des plus nuisibles est le nématode foreur, Radopholus similis (Cobb) Thorne, qui
cause de sévères pertes de rendement aussi
bien en production commerciale qu’en culture
de subsistance (Sarah et al. 1996). L’application de nématicides chimiques est la méthode de lutte la plus courante, bien qu’elle
soit à la fois dangereuse, toxique et coûteuse. C’est pourquoi on se tourne de plus en
plus vers une autre stratégie de lutte : l’amélioration génétique des cultivars. A ce jour, on
a criblé un grand nombre de cultivars de
Musa pour identifier des sources de résistance contre ce parasite des racines. Ces recherches demandent beaucoup de temps,
car elles se font essentiellement en champ
ou en serre (Pinochet 1988, Price 1994). Des
criblages in vitro faciliteraient et accéléreraient le processus. Outre le criblage des cultivars de Musa existants et du matériel amélioré des programmes d’hybridation, on
pourrait évaluer des gènes de résistance naturels présents chez des plantes comme Arabidopsis thaliana.
L’objectif de cette étude était d’établir un
système de culture aseptique de R. similis et
de déterminer si ce nématode, élevé sur des
tissus de cals, peut infecter des vitroplants de
bananiers et d’A. thaliana et se reproduire
sur eux.
Dans une première phase, on a mis au
point un système de culture in vitro approprié
pour R. similis. La technique la plus couramment utilisée est celle des rondelles de carotte (O’Bannon et Taylor 1968). Mais bien
que ce système permette un taux de reproduction très élevé, il ne se prête guère à des
études in vitro car les cultures sont facilement contaminées, les nématodes se nourrissant de tissus de carotte qui n’ont été stérilisés qu’en surface. On a donc fait des essais
sur des cals de carotte. Le taux de reproduction a été inférieur, mais les nématodes
étaient dépourvus de bactéries et de champignons. Cependant, quand les populations de
R. similis élevées sur les cals de carotte ont
été inoculées dans la serre, leur aptitude à la
PROMUSA
XV
reproduction et leur pathogénicité se sont révélées très faibles. On a alors essayé une
autre solution, en utilisant des cals de luzerne pour cultiver des populations de R. similis en conditions aseptiques. On a constaté
que ce système de culture offrait les mêmes
avantages que les cals de carotte. En outre,
les essais en serre ont confirmé l’aptitude à
la reproduction et la pathogénicité des nématodes. La population de R. similis élevée sur
cals de luzerne a été en mesure de se reproduire et de créer des lésions nécrotiques
dans les racines du cultivar sensible «Grande
Naine», les résultats n’étant pas significativement différents de ceux obtenus avec une
population élevée sur rondelles de carotte.
Dans une deuxième phase, on a étudié la
reproduction de la population stérile de
R. similis sur des vitroplants de Musa. Les vitroplants de «Grande Naine»se sont révélés
être de bons hôtes : la population de nématodes a été multipliée par 126 en l’espace de
huit semaines. Les nématodes ont pu pénétrer dans les racines et s’y reproduire. On a
observé des lésions dans le cortex racinaire.
Dans une troisième phase, on a étudié la
reproduction de R. similis sur des vitroplants
d’A. thaliana. Les nématodes ont été en mesure de pénétrer dans les plants et de s’y développer en conditions monoxènes : 10 semaines après l’inoculation, leur population
atteignait 975 individus. La récupération de
367 femelles et la présence de mâles indiquaient que le cycle biologique était complet.
On a observé tous les stades de développement des vermiformes dans les racines et
dans le milieu avant l’extraction.
En conclusion, les cals de luzerne constituent un bon système de culture aseptique in
vitro, permettant de produire une population
stérile de R. similis en quantité suffisante et
de manière plus continue que les rondelles
de carotte. Les nématodes ainsi cultivés peuvent infecter les vitroplants de bananiers et
d’A. thaliana et s’y reproduire. Cela ouvre de
nouvelles perspectives pour accélérer les criblages in vitro. Cependant, il reste à confirmer l’efficacité de ce système pour le criblage de la résistance à R. similis.
Références
O’Bannon J.H. & A.L. Taylor. 1968. Migratory
endoparasitic nematodes reared on carrot discs.
Phytopathology 58: 385.
Pinochet J. 1988. A method for screening bananas and
plantains to lesion forming nematodes. Pp. 62-65 in
Nematodes and the borer weevil in banana: present
status of research and outlook. INIBAP, Montpellier,
France.
Price N.S. 1994. Field trial evaluation of Musa varieties
and other crops as hosts of Pratylenchus goodeyi in
Cameroon. Afro-Asian Journal of Nematology 4: 11-16.
XVI
PROMUSA
Sarah J.L., J. Pinochet & J. Stanton. 1996. Radopholus
similis Cobb, nématode parasite des bananiers.
Parasites et ravageurs des Musa, fiche technique n°
1. INIBAP, Montpellier, France.
Difficultés rencontrées
pour établir et maintenir
des suspensions cellulaires
morphogènes de bananier
et pour régénérer des plants
par embryogenèse somatique
H. Schoofs1, B. Panis1, H. Strosse1, A. Mayo
Mosqueda2, J. Lopez Torres3, N. Roux4, J.
Dolezel5 et Rony Swennen1
et al. 1990), celles-ci risquant d’être très vite
contaminées, de perdre leur potentiel morphogène avec le temps ou de subir une variation somaclonale. On dispose à présent
de premières données sur la variation somaclonale chez des plants dérivés de suspensions (Côte et al.).
References
Côte F.X., R. Domergue, S. Monmarson,
J. Schwendiman, C. Teisson & J.V. Escalant. 1996.
Embryogenic cell suspensions from the male flower
of Musa AAA. Physiologia Plantarum 97: 285-290.
Côte F.X., M. Folliot, R. Domergue & C. Dubois. 1999.
Field performance of embryogenic cell suspensionderived banana plants (Musa AAA, cv. Grand Nain).
1
Laboratory of Tropical Crop Improvement, Katholieke
Universiteit Leuven, Kardinaal Mercierlaan 92, B-3001
Heverlee, Belgique
2
Centro de Investigacion Cientiíica de Yucatàn (CICY) A.C.,
Calle 43 No. 130, Col. Chuburna de Hidalgo, Mexique
3
Instituto de Investigaciones en Viandas Tropicales (INIVIT),
Apdo 6 Santo Domingo, Villa Clara, CP 53000, Cuba
4
Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA),
FAO/IAEA Agriculture and Biotechnology Lab., Plant Breeding
Unit, A-2444 Seibersdorf, Autriche
5
Laboratory of Molecular Cytogenetics and Cytometry, Institute
of Experimental Botany, Sokolovska 6, CZ-77200 Olomouc,
République tchèque.
Depuis une dizaine d’années, on sait initier
des suspensions cellulaires embryogènes
de Musa à partir de méristèmes proliférants
(Dhed’a et al. 1991, Dhed’a 1992, Schoofs
1997, Schoofs et al. 1998) et de fleurs
mâles (Escalant et al., Côte et al. 1996, Grapin 1995, Grapin et al. 1996, 1998) ou femelles de divers génotypes et cultivars indigènes. Il faut, selon le type d’explant et le
cultivar, une période de neuf à 26 mois pour
établir une suspension cellulaire de bananier. En raison de la faiblesse de la réponse
embryogène, il s’avère difficile d’optimiser
l’induction et les premiers stades de l’initiation. Parmi les bons cals embryogènes, la
proportion de ceux qui donnent une
« bonne » suspension cellulaire (c’est-à-dire
apte à la transformation et ayant un potentiel
de régénération élevé) se situe seulement
entre un sur deux et un sur cinq. Il est clair
que l’initiation des suspensions est encore
loin d’être bien maîtrisée. Les principaux
problèmes posés par l’utilisation des méristèmes proliférants sont la nécessité d’une
culture prolongée en présence de concentrations très fortes de BA et les effets qui
peuvent en résulter sur le degré de ploïdie.
La cytométrie en flux est un outil très performant pour déterminer le degré de ploïdie du
matériel de départ et des suspensions. Il est
important de faire cette analyse, car l’établissement de suspensions exige beaucoup
de temps et de travail. Il est aussi indispensable de procéder rapidement à la cryoconservation des suspensions cellulaires (Panis
Abstracts of the International symposium on the
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INFOMUSA — Vol 8, N° 2

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