Dossier Environnement (L`air que l`on respire en Bretagne est

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Dossier Environnement (L`air que l`on respire en Bretagne est
2009
L'air que l'on respire en
Bretagne est-il bon ?
Dossier environnement
L'air que l'on respire en Bretagne est il bon?
Pourquoi tant d'allergies aux pollens?
par Martine Viart
Petits rappels :
- Le suivi de la qualité de l'air est devenu obligatoire depuis la loi sur l’air du 30 décembre 1996 qui prévoit que les agglomérations de plus de 100 000 habitants soient équipées de dispositifs de surveillance
de la qualité de l’air.
- Chaque région doit également élaborer, sous l’autorité de son Préfet, un Plan Régional de la Qualité
de l’Air (P.R.Q.A.).
- A l’occasion du Conseil d’agglomération du 26 février 2009, Saint Brieuc Agglomération a décidé de
souscrire aux orientations définies par le projet du Plan Régional pour la Qualité de l’Air (PRQA), par
la délibération n°08-2009.
Présentation de l'association Air Breizh :
Agréée par le Ministère de l'Environnement et de l’Aménagement Durable, cette association a été chargée de
mener à bien le suivi de la qualité de l’air sur la Bretagne.
Air Breizh a pour mission de :
- mesurer en continu les polluants urbains nocifs (NO et NO2 : les ozydes d'azoteb; O3 : l'ozone ; SO2 : le
soufre ; et les poussières de moins de 10 micromètres : PM10),
- informer les services de l’Etat, les élus, les industriels et le public, notamment en cas de pic de pollution,
- étudier l’évolution de la qualité de l’air et vérifier la conformité des résultats par rapport à la réglementation.
Implication de Saint-Brieuc Agglomération :
Membre depuis 1999 de l’association Air Breizh, Saint-Brieuc Agglomération a souhaité intégrer l’agglomération de Saint Brieuc dans le réseau Breton de mesure de la qualité de l’air.
Sur l’agglomération briochine, l’Indice de la Qualité de l’Air (IQA) est suivi depuis le 01/01/2000.
Dans ce même esprit, Saint-Brieuc Agglomération a également passé une convention avec Capt’Air
Bretagne pour le suivi des émissions de pollens allergisants.
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Comment se font les analyses et comment les interpréter ?
Les indices de la qualité de l'air varient de 1 (très bon) à 10 (très mauvais).
L'indice est déterminé à partir des concentrations de quatre polluants :
- le dioxyde soufre (SO2),
- le dioxyde d'azote (NO2),
- l'ozone (O3),
- les poussières (PM10).
A chaque polluant correspond un sous-indice calculé à partir des concentrations mesurées (µg/m3 d’air).
Ces sous-indices sont calculés à partir de la moyenne des maxima horaires pour le SO2, NO2, et O3 et
de la moyenne des moyennes horaires pour les PM10.
Pour chacun de ces polluants un seuil d’information et un seuil d’alerte sont déterminés par la loi sur
l’Air.
Les analyseurs de polluants sont stationnés sur le toit de l’Ecole BALZAC à Saint-Brieuc et le capteur
de pollens sur le toit de l’Hôpital Y. LE FOLL.
Chaque semaine le Service des Actions Environnementales compile les données IQA, les valeurs de chacun des polluants ainsi que les bulletins allergo-polliniques et les communique gratuitement aux mairies,
presses, écoles et Ligue Contre le Cancer, ainsi qu’aux structures médicales et à toute personne qui en a
fait la demande.
Ces données sont également consultables sur le site Internet de Saint-Brieuc Agglomération.
Origine, conséquence de ces polluants :
1/ les oxydes d'azote (NO et NO2) :
Ceux mesurés sur le site de Balzac sont le monoxyde d'azote (NO)
et le dioxyde d'azote (NO2), ils sont principalement émis par la
combustion des moteurs des véhicules, des chauffages ou encore
des centrales thermiques.
- Impact sur la santé : à concentration importante et régulière, les
oxydes d'azote fragilisent les capacités respiratoires en particulier
chez les enfants et les asthmatiques,
- Impact environnemental : en se transformant en acide nitrique,
les monoxydes d'azote, combinés à d'autres polluants, contribuent
à l'acidification des milieux naturels.
Seuils réglementaires (décret 2003-1085 du 12 novembre 2003)
· seuil de recommandation et d'information : 200µg/m3 et par heure,
· seuil d'alerte : 400µg/m3 dépassés pendant 3 heures consécutives, ou 200µg/m3 si la procédure d'information a été déclenchée la veille et le jour même, et que les prévisions font
craindre un dépassement de seuil le lendemain.
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2/ l'ozone (O3) :
C'est un polluant issu de la combinaison de l'oxygène (O2) et du dioxyde d'azote (NO2), il est donc dit
"secondaire". Les rayons solaires ultraviolets accélèrent par ailleurs cette transformation.
Les concentrations importantes sont donc régulièrement relevées lors de périodes anticycloniques avec
un fort ensoleillement.
- Impact sur la santé : à concentration importante et régulière, l'ozone irrite les voies respiratoires
- Impact environnemental : c'est un polluant qui altère l'activité photosynthétique des plantes.
Seuils réglementaires (décret 2003-1085 du 12 novembre 2003)
· seuil de recommandation et information : 180µg/m3
· 1er seuil d'alerte : 240µg/m3 dépassés pendant 3 heures consécutives
· 2ème seuil d'alerte : 300µg/m3 dépassés pendant 3 heures consécutives
· 3ème seuil d'alerte : 360µg/m3 dépassés pendant 3 heures consécutives
3/ le soufre (SO2) :
Il est principalement émis par la combustion d'énergie fossile en milieu industriel et urbain. C'est la raison pour laquelle les mesures réalisées sont très faibles sur Saint Brieuc compte tenu de la faiblesse du
tissu industriel dans l'agglomération.
- Impact sur la santé : le soufre provoque des gênes respiratoires chez les personnes sensibles notamment chez les enfants, les personnes âgées ou encore asthmatiques. L'activité physique est alors déconseillée à cette population en cas de pic de pollution.
-Impact environnemental : comme les oxydes d'azote combinés à d'autres polluants, le soufre contribue
à l'acidification des milieux naturels mais également à la dégradation des bâtiments.
Seuils réglementaires (décret 2003-1085 du 12 novembre 2003
· seuil de recommandation et d'information : 300µg/m3 et par heure,
· seuil d'alerte : 500µg/m3 dépassés pendant 3heures consécutives.
4/ les poussières et particules en suspension
Les particules de diamètre inférieur ou égal à 10µm, appelées PM10, peuvent rester en suspension dans
l'air pendant des jours, voire des semaines et être transportées par les vents sur des très longues distances.
- Impact sur la santé : la toxicité des particules dépend de leur taille et de leur composition. Leur rôle a
été démontré dans certaines atteintes fonctionnelles respiratoires, le déclenchement de crises d'asthme
et la hausse du nombre de décès pour cause cardio-vasculaire ou respiratoire, notamment chez les sujets
sensibles (enfants, bronchites chroniques, asthmatiques..)
- Impact environnemental : les particules en suspension peuvent réduire la visibilité et influencer le climat en absorbant et en diffusant la lumière. Les particules en se déposant salissent et contribuent à la
dégradation physique et chimique des matériaux. Accumulées sur les feuilles des végétaux elles peuvent
les étouffer et entraver la photosynthèse.
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Seuils réglementaires (décret 2003-1085 du 12 novembre 2003)
· concentrations moyennes journalières : 50µg/m3 à partir du 1/1/05.
Les contrôles : pour quel coût et quel financement ?
La participation de Saint-Brieuc Agglomération à ces deux associations pour le suivi de la qualité de l’air
représente une dépense de fonctionnement de :
- 10 000 € par an pour Air Breizh,
- 3 000 € par an pour Capt’Air Bretagne.
Que fait-on des données transmises ?
La transmission des données sur la qualité de l’air (IQA et Pollens) pour information se fait avec une
semaine de décalage. La transmission de l’information pour un dépassement des seuils d’information ou
d’alerte au Préfet est du ressort d’Air Breizh.
Les seuils de déclenchement de chacun des polluants comportent 2 niveaux :
- un seuil d'information et de recommandation
- un seuil d'alerte
Par un arrêté du 11 août 2008, le Préfet est en mesure de prendre des dispositions, telles que :
- limiter l'usage des véhicules diesel non équipés de filtre à particules,
- limiter le transport routier de transit,
- limiter les émissions de particules et d'oxydes d'azote pour les émetteurs industriels,
- éviter le chauffage par le bois et le charbon,
- inciter à réduire les vitesses de tous les véhicules,
- recommander de pratiquer le covoiturage, utiliser les transports en commun.
Les facteurs limitants ayant entrainé un seuil d’information, au niveau de l'agglomération, sont :
- le 18 juillet 2006 : l’ozone (O3)
(IQA = 8)
- le 13 avril 2007 : les poussières de moins de 10 microns (PM10) (IQA = 8)
La moyenne annuelle de la qualité de l’air est qualifiée de « Bonne », avec un indice 3 à 56%.
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Allergique aux pollens?
Les pollens sont également surveillés : un capteur enregistre les différents pollens qui circulent dans l'air.
15 à 25 % de la population présente des problèmes respiratoires. La pollution atmosphérique est
directement mise en cause dans l’aggravation des facteurs allergisants des pollens. C’est pourquoi le suivi
des quantités de pollens figure dans le Plan Régional de la Qualité de l’Air.
En France, on dénombre à ce jour 60 sites agréés par le Réseau national de surveillance aérobiologique
(RNSA) en matière de surveillance et de mesure des pollens.
La Bretagne compte cinq sites gérés par l’association CAPT’AIR à Dinan, Brest, Rennes, Pontivy et
Saint-Brieuc.
UN RÉSEAU NATIONAL DE SURVEILLANCE AÉROBIOLOGIQUE (RNSA) propose la
mise à disposition gracieuse d'un capteur de pollens. Une convention est signée entre le RNSA et la
Communauté d’Agglomération de Saint-Brieuc pour assurer le fonctionnement du site de captage et l'analyse des pollens sur le territoire. Ce site est intégré au RNSA.
L'Hôpital Yves LE FOLL
Une convention lie également l’Hôpital Yves Le Foll, Capt’air et la Communauté d’Agglomération pour
la pose du matériel et la gestion hebdomadaire du "tambour collecteur de pollens" par les pompiers du
service de sécurité de l’hôpital. Le comptage des pollens sur Saint-Brieuc est effectué sur une zone de
captage d’un rayon de 25 km.
CAPT’AIR BRETAGNE, basé au centre hospitalier René PLEVEN de Dinan, bénéficie des services
d'une technicienne analyste, infirmière de formation, formée pour l’analyse des relevés polliniques.
L’association fournit ainsi des analyses hebdomadaires transmises gratuitement à la Communauté
d’Agglomération, la presse, les pharmacies du secteur, et les cabinets médicaux, kinésithérapeutes et
mairies qui en ont fait la demande.
SAINT-BRIEUC AGGLOMÉRATION prend à sa charge le coût des analyses à hauteur
de 3000 € chaque année.
Le principe de fonctionnement :
Le capteur de pollens est un appareil qui aspire un débit d´air régulier, équivalent à une respiration
humaine moyenne (soit 10 litres d´air par minute). Les particules véhiculées par ce courant d’air se déposent sur la paroi équipée d’un ruban adhésif d’un tambour qui effectue une rotation complète sur une
semaine.
Les pompiers de l’hôpital procèdent de façon régulière (tous les lundis)
au remplacement du tambour. Le service habilité récupère les tambours
et effectue chaque semaine l’analyse de la bande adhésive en la sectionnant en 7 portions égales (une par jour). La « lecture » de ces tronçons est réalisée sous microscope, par reconnaissance visuelle des pollens. Un comptage et une détermination des pollens allergisants sont
relevés pour établir un bulletin allergo-pollinique hebdomadaire.
capteur de pollens
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Ces bulletins hebdomadaires de comptage sont publiés sur le site de la Communauté d’agglomération.
Les résultats sont également communiqués aux médecins et personnels de santé (sur demande), leur permettant ainsi de relier certains symptômes de leurs patients à un pollen particulier, ou de prévenir les
personnes souffrant de cette allergie.
Comment était la saison 2008 ?
Bilan :
L'année 2008 est marquée par une production fortement diminuée de l'ensemble des pollens et plus
particulièrement des pollens d’arbres.
Les conditions météorologiques non favorables à la pollinisation (absence de soleil et de chaleur) et
la pluviométrie très importante de l’année en sont certainement les causes principales.
Les arbres ont commencé à polliniser fin mars, et la saison s'est terminée par les pollens d’herbacées
fin juillet. Au total, on trouve une production des grains de pollens faible et étalée sur la période de fin
mars à la troisième semaine de juillet
source : dossier de presse du 3 février 2009 - Saint-Brieuc Agglomération et Capt’air Bretagne
Analyse :
Cyprès (Cupressaceae) : pollinisation pratiquement nulle et en retard d'un mois (début mai). Pic : un seul
pic mais restant très faible.
Graminées (Poaceae) : pollinisation en dents de scie, principalement sur une période de 3 semaines de
fin mai à mi-juin. Pic : à peu près identique.
Bouleau (Betula) : pollinisation très faible, qui démarre en mars pour être stoppée puis reprend faiblement début avril pic : 5 fois inférieur.
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Frêne (Fraxinus) : pollinisation en dents de scie, démarre précocement mi-mars pour une période de 1
mois.
Chêne (Quercus) : pollinisation très faible pendant seulement 2 semaines. Pic : absence
Urticacées : pollinisation qui s'étend sur la même période, mais en dents de scie. Pic : 1.5 fois supérieur.
Pollens et allergie :
Les familles de pollens:
Les allergologues ont adopté une classification des pollens distinguant :
- le pollen des graminées fourragères (dactyle, phléole, ivraie, pâturin des prés, flouve),
- les pollens des arbres pour lesquels il existe de nombreuses familles. Les principales sont : les
bétulacées (aulne, noisetier, bouleau, charme..) les fagacées (châtaignier, chêne, hêtre) les oléacées
(olivier, frêne, troène..) les cupressacées (cyprès, genévrier,..) les salicacées (saule, peuplier) etc ...
- le pollen des herbacées avec les plantaginacées (plantain), les urticacées (orties), les polygonacées (oseille), les chénopodiacées (chénopode, amarante) les composées (armoise, pissenlit, pâquerette, marguerite..).
A noter : tous les pollens ne déclenchent pas une réaction allergique. Ceux qui occasionnent des symptômes respiratoires sont plutôt anémophiles, c'est à dire transportés par le vent à la différence du pollen des plantes entomophiles, transporté par les insectes, très peu allergisant.
Evolution saisonnière :
Les périodes de pollinisation varient en fonction des saisons (printemps précoce ou au contraire tardif)
et des régions (plus précoce dans le sud que dans le nord et en plaine plutôt qu'en montagne).
De façon schématique, les premiers arbres à polliniser sont les cyprès en décembre dans le midi de la
France, et les noisetiers en janvier-février dans la moitié Nord. Ensuite, différentes familles d'arbres pollinisent à leur tour. La grande saison pollinique est mai-juin avec les pollens de graminées qui perdurent
jusqu'en octobre.
Pollution atmosphérique et pollens :
La pollution atmosphérique est un facteur aggravant car elle a des conséquences :
- sur le pollen. La pollution provoque la destruction de l'enveloppe du pollen entraînant la libération massive des allergènes, augmentant ainsi le risque allergique. La pollution favorise en effet
une libération plus rapide des protéines allergisantes,
- sur le corps humain. La pollution constitue un irritant bronchique. La muqueuse enflammée
favorise ensuite la pénétration des protéines allergisantes du pollen.
Les gestes préventifs :
En cas d'allergie au pollen, il convient en premier lieu de consulter son médecin traitant qui posera un
premier diagnostic. Le médecin allergologue ou pneumologue, prescrira ensuite le traitement adapté au
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degré d'allergie et recommandera même un traitement préventif pour l’année suivante, voire un programme de désensibilisation. Il est ainsi d'ores et déjà utile de ne pas attendre l'apparition des premières
manifestations allergiques.
Selon les recommandations du Docteur Etienne Bidat, allergo-pédiatre à l’Hôpital Ambroise Paré
(Paris), « il est plus efficace de bloquer la machine allergie avant qu'elle ne s'emballe ». Ainsi, un traitement peut
s’avérer insuffisamment efficace l'année précédente, car pris trop tardivement, et se révéler parfaitement
suffisant s'il est pris avant le début de la saison et pendant toute la saison pollinique.
Les moyens préventifs à adopter en période pollinique :
- aérer sa maison tôt le matin ou en soirée, et maintenir ses fenêtres fermées entre 10 h et
18 h, afin de limiter la pollution intérieure,
- éviter de rouler en voiture les fenêtres ouvertes,
- lors de la tonte de l'herbe, s’éloigner et fermer les fenêtres,
- se rincer les cheveux avant de se coucher afin d'éviter de déposer sur l'oreiller les pollens
accumulés tout au long de la journée,
- ne pas mettre son linge à sécher dehors,
- prendre en compte le calendrier pollinique pour choisir son lieu de vacances,
- porter des lunettes de soleil afin de protéger la muqueuse oculaire, voire effectuer des
lavages oculaires au sérum physiologique plusieurs fois par jour.
Le nouveau site internet de Capt’air propose toute une série de gestes préventifs afin de réduire l’exposition aux pollens : http://captair-bretagne.com/
Ce dossier a été réalisé en utilisant les références bibliographiques suivantes :
- Bulletin allergo-pollinique de Saint-Brieuc Agglomération du 7 au 13 septembre 2009
- Bulletin allergo-pollinique de Saint-Brieuc Agglomération du 14 au 20 septembre 2009
- Lancement de la campagne 2009 des mesures de pollens sur Saint-Brieuc Agglomération Dossier de presse du 3 février 2009 - Saint-Brieuc Agglomération et Capt’air Bretagne
- Indice de la Qualité de l'Air (IQA), semaine 38 - Saint-Brieuc Agglomération et Air Breizh
- Indice de la Qualité de l'Air (IQA), semaine 39 - Saint-Brieuc Agglomération et Air Breizh
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