C1 – Plancher en bois avec support de sol cloué, assemblé

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C1 – Plancher en bois avec support de sol cloué, assemblé
Arts de bâtir:
C1 – Plancher en bois avec support de sol cloué, assemblé
Pays:
Algérie
PRÉSENTATION
Emprise Géographique
Définition
Plancher en bois avec support de sol bois
cloué, assemblé...
- Structure porteuse en poutres et/ou solives
de bois d’élancement et de portée variable,
suivant les régions, les qualités et les
caractéristiques des essences d’arbres
utilisées.
- Mise en place d’un support cloué (pouvant
servir de support de répartition) posé audessus des solives, réalisé en planches de
bois.
- Mise en place éventuelle d’un appareil coulé
ou damé, constituant l’épaisseur de la dalle.
- Finition de la surface de la dalle laissée en
bois brut ou recouverte d’un revêtement de
sol en céramique ou en terre cuite dans le
cas d’un plancher multicouche.
Milieu
Cantonné à dix des pays de l’espace MEDA : Algérie, Chypre, Egypte, Espagne, France, Grèce, Israël, Maroc, Tunisie et Turquie.
On constate l’utilisation courante, à l’exception de Chypre, de ce type de plancher dans tous types de milieux : urbain, rural, en plaine, en
montagne et en bord de mer.
Étages Associés :
On les rencontre au rez-de-chaussée (lorsque celui-ci se situe au-dessus d’une cave ou d’un vide), aux différents étages que compte la
construction et servent éventuellement de toiture terrasse notamment en Algérie, en Egypte et au Maroc.
En Algérie, le recours à ce mode de construction est courant en milieu urbain et sur la façade méditerranéenne.
Étages Associés :
En Algérie, cette technique permet de desservir le rez-de-chaussée, les différents étages et aussi de servir de toiture terrasse.
Illustrations
Vues de détail :
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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PRINCIPE CONSTRUCTIF
Matériaux
Illustrations
Nature et Disponibilité (sous quelle forme)
Ce type de plancher est constitué suivant :
•
Une couche structurelle, assurée par les poutraisons, solivages ou rondins.
•
Généralement les essences utilisées sont locales comme le pin, le caroubier, l’olivier, les
thuyas ou le cèdre.
•
Une couche support réalisée en planches et servant éventuellement de coffrage perdu
dans le cadre d’un plancher multicouche.
•
Une couche de remplissage formant la dalle dans le cadre d’un plancher réalisé à base
de planches clouées formant coffrage. Ce complexe est laissé brut ou associé à une
couche de finition (terre cuite, lait de chaux ou de plâtre...).
1. Une couche structurelle, assurée par les poutraisons :
La réalisation des différentes poutraisons tient compte de deux facteurs déterminants dans
l’espace MEDA, d’une part la quantité des ressources forestières et d’autre part la nature des
essences disponibles.
Les poutraisons sont généralement constituées de solives ou de rondins s’appuyant ou
s’encastrant dans la maçonnerie du mur. Celles -ci peuvent être aussi reprises par une
structure primaire constituée de poutres maîtresses, évitant le recours à des poteaux
intermédiaires et assurant les franchissements des grandes portées.
Il est à noter que suivant les régions et les types de construction, on peut avoir aussi recours
à l’utilisation de troncs non équarris pour constituer les éléments de poutraison.
Enfin, il faut remarquer que ce type d’éléments s’appuie généralement sur des murs
maçonnés. Toutefois en Turquie une tradition constructive de panneaux de bois (OTURTMA
CATTI) intègre dans sa conception même ce type d’éléments, servant ainsi de cadre rigide et
annulant les efforts horizontaux de la structure.
2. Une couche support servant éventuellement de coffrage perdu :
Cette couche est réalisée en planches clouées généralement de 2 à 3 cm d’épaisseur et
posées perpendiculairement aux solivages.
Toutefois elles peuvent être utilisées comme couche support, destinée à former une surface
de répartition sur laquelle va venir peser le poids des matériaux constituant la dalle.
3. Une couche de remplissage formant la dalle :
Indistinctement la couche formant la dalle est constituée de mortier (de terre, de plâtre ou de
chaux, mélangés à du sable ou à d’autres types d’agrégats), de terre battue ou séchée.
La finition de la dalle varie en fonction de sa destinati on et de la nature de la construction.
Laissée brute ou recouverte d’une simple chape lorsqu’elle se situe dans un intérieur modeste
ou sous comble, elle est recouverte, après pose d’une chape, d’un lit d’éléments de terre cuite
En Algérie :
- La couche s tructurelle est assurée par des poutraisons en solives de cèdre ou en rondins de
thuyas
- La couche de support, servant aussi de coffrage perdu, est constituée de planches en cèdre
ou en bois communs.
- La couche de remplissage peut être constituée d’une couche de petits éléments en terre
cuite (tomettes), d’une couche mélangeant gravats et mortier de chaux, d’une couche de
béton de terre, d’une couche de tomettes et d’un mortier hydrofuge si ce plancher est utilisé
comme toiture terrasse.
Vue générale
Plan schématique
Modules, Dimensions, Dosages
Communément, les sections de poutres varient en fonction de la qualité des bois utilisés et
les élancements en fonction de la hauteur des arbres abattus. Les dimensions varient en
section de 15x20 à 8x15 cm, pour des portées allant de 5,50 à 2,00 m. On retrouve ainsi une
corrélation entre la distance à porter et la taille des arbres, mais aussi entre la richesse des
ressources en matériaux de construction et le mode de construction.
Les planches constituant le plancher ont une épaisseur moyenne de 3 cm pour une largeur
moyenne de 15 cm. Leur longueur étant fonction de la distance entre deux entraxes de solive
ou de poutre.
L’épaisseur des dalles de mortiers de chaux ou de terre varie en fonction des entraxes de
poutre, en moyenne 0,60 cm pour des épaisseurs allant de 15 à 60 cm.
En Algérie, le franchissement est réalisé au moyen de solives de cèdre ou de rondins de
thuyas, disposés à intervalles réguliers d’environ 25 à 35 cm. La portée varie entre 2,5 m et
3,5 m pour des sections de poutre moyennes de 15 cm.
L’épaisseur des planches varie de 1 à 2 cm et supporte un complexe de 50 cm d’épaisseur en
moyenne.
Coupe verticale (thuya)
Coupe verticale (cèdre) plancher terrasse
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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PRINCIPE CONSTRUCTIF (suite)
Matériaux (suite)
Illustrations
Type de pose, Utilisation d'un coffrage, d'étaiement
Dans le cas où la couche de répartition ne serait pas laissée brute ou recouverte d’une simple
protection, la réalisation de ce type de plancher peut être associée à une technique de
coffrage perdu, dont les différents éléments prennent appui sur la poutraison (poutres et/ou
solives). Ce coffrage est constitué par des éléments en bois posés sur le solivage.
En Algérie, aucun coffrage et étaiement ne sont nécessaires à la mise en œuvre de ces
techniques constructives de plancher.
Une fois les solives et les planches mises posées, elles constituent le support de l’agglomérat
de terre, de chaux, de débris de tuiles et de briques ainsi que la couche de terre régularisée
en surface par un mortier sur lequel se pose le revêtement de sol.
Outils
À l’exception de la Grèce et de la Turquie, outre les outils traditionnels du maçon (scie, truelle,
marteau...) et du charpentier, aucun outil commun aux utilisateurs de cette technique n’a été signalé..
Coupe verticale (cèdre)
Métiers
Métier, Nombre de personnes nécessaires
Dans l’espace MEDA, cette technique est généralement mise en œuvre par les maçons.
En Algérie, à Chypre, en France, au Maroc, en Israël, et en Turquie, un charpentier aux
ordres du maçon collabore à la réalisation de l’ouvrage.
En Grèce et en Egypte, ce sont les charpentiers qui exécutent ce type de travaux.
Les équipes varient de deux à cinq personnes suivant la difficulté du travail à réaliser,
notamment lors du coulage de la dalle, nécessitant une rapidité d’exécution pour une
meilleure cohérence de l’ouvrage.
En Algérie, ce sont les maçons accompagnés de charpentiers à leurs ordres, qui réalisent ce
type d’ouvrage. Les équipes sont composées au minimum, d’un maçon et d’un charpentier
ainsi que de deux compagnons.
Performances
Physique (portée…)
Les distances à porter vont de 1,00m à 5,50 m. La possibilité d’augmenter les portées varie
suivant les pays, l’élancement et la forme des arbres utilisés mais aussi par l’emploi de
différents procédés constructifs. Dans ce sens, on peut avoir recours à la pose de poutres
intermédiaires/maîtresses, à l’augmentation de la section de poutre mais aussi à la
multiplication des points d’appuis intermédiaires (colonnes, pilastres, poteaux), à la
construction d’arcs et à des techniques de charpentier comme les traits de Jupiter.
En Algérie, la distance à porter varie entre 2,50 et 3,50 m.
Les solives de cèdre sont de section 15x7, alors que le diamètre des rondins de thuyas est de
10 cm en moyenne. Dans les deux cas, la portée peut atteindre 4,5 m en augmentant la
section de solives passant à 20x10 et en utilisant des rondins de 15 cm de diamètre.
Physique ( portée... )
Thermique – Acoustique
Dans le cas de planchers constitués uniquement de planches clouées, ceux-ci présentent de
médiocres performances thermiques et acoustiques.
Dans le cas de planchers à dalles multicouches et au regard de la nature des matériaux de
coulage utilisés, (chaux, sable, terre), ce type de plancher bénéficie d’une bonne performance
acoustique et thermique.
En Algérie, les matériaux utilisés pour la réalisation de ce type de plancher, présentent de très
bonnes performances thermiques et acoustiques.
Au vu de leur épaisseur et de leur inertie, ces planchers offrent de remarquables qualités
d’isolation thermique et acoustique. Ils permettent aussi une meilleure résistance au feu.
Etanchéité, Protection aux intempéries (dernier étage)
En Algérie, en Egypte et au Maroc, ce type de plancher est aussi utilisé comme toiture
terrasse. Dans ce cas, on a recours à la pose d’une couche d’étanchéité en surface
constituée d’un mortier étanche de 1 à 2 cm en moyenne et réalisé à partir de chaux, de
sable, de briques concassées, d’huile et de cendres. Cette couche peut être finie par
l’application d’un lait de chaux.
En Algérie, les moyens mis en œuvre pour réaliser l’étanchéité de ce type de plancher
lorsqu’il est utilisé en tant que toiture terrasse consiste en l’application au-dessus du
complexe constituant la dalle d’un mortier hydrofuge à base de chaux de 3 cm d’épaisseur.
Ce mortier est composé d’un mélange de chaux, de sable fin, de cendre de bois et d’huile
d’olive.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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ASPECT, PATHOLOGIE
Aspect
Illustrations
Finition, couverture associée
Communément les poutraisons sont laissées brutes, toutefois sur l’ensemble des pays
MEDA, on a aussi recours à des badigeons de chaux, des projections de plâtre ou à des
décors peints.
Les planchers cloués peuvent eux aussi êtres laissés bruts, peints ou badigeonnés.
Les surfaces de dalle peuvent être laissées brutes notamment dans les combles, intérieurs
ruraux ou défavorisés. Elles peuvent aussi être protégées par une chape de chaux ou, dans
le cas de bâtiments plus cossus, par la pose d’éléments de terre cuite, de dalles de pierre,
voire de Terrazo à partir de la fin du 19ème siècle.
En Algérie, la finition de ce type de plancher peut être aussi laissée brute, recouverte d’une
chape de mortier, d’éléments de terre cuite ou de céramiques polychromes...
La sous -face du plancher (notamment le solivage) peut être badigeonnée par un simple lait
de chaux, comme peinte après préparation des fonds.
Ecorché sur plancher en thuya
Pathologie de vieillissement
Liée au matériau et aux conditions climatiques :
Sur l’ensemble des pays de la zone MEDA, on constate que les principales causes de
dégradations liées au vieillissement sont les insectes, les champignons et surtout l’humidité.
On remarque aussi les attaques dues au manque d’entretien notamment dans les pièces
d’eau et les combles, celles -ci opèrent une désagrégation des mortiers de chaux et
provoquent le pourrissement des poutraisons.
Afin d’éviter ces dégradations, on procède au badigeonnage au lait de chaux ou au plâtrage
des poutraisons, ainsi qu’a la surveillance des couvertures et des risques de fuites.
Dans les pays utilisant cette technique de plancher, pour la réalisation de toiture terrasse, on
assiste à un vieillissement de l’ouvrage sous l’action de la pluie et de l’humidité lorsque la
couche d’étanchéité n’est pas entretenue.
En Algérie, on constate que les principales causes de dégradation liées aux matériaux et aux
conditions climatiques sont :
•
La dégradation des bois due aux parasites et aux champignons.
•
Les cassures dues à des défauts du bois.
•
L’action de l’humidité due aux infiltrations des eaux pluviales se traduit par la flexion des
solives de bois de cèdre ou de rondins de thuyas et le pourrissement des appuis.
•
Les infiltrations entraînant un pourrissement des bois, une dissolution des liants, des
mortiers et des terres battues constituant les dalles.
Ecorché sur plancher en cèdre
Liée à la technique :
Généralement, les pathologies de vieillissement liées à la technique, sont associées soit à un
sous-dimensionnement de la structure primaire soit à une surcharge de la dalle ou à la qualité
des bois employés.
En Algérie, on constate que les principales causes de dégradation liées à la technique sont :
•
Le fléchissement causé par le sous-dimensionnement des bois, les surcharges, les
entraxes trop importants.
•
Les cassures dues aux surcharges ou aux sous -dimensionnements des sections.
•
Usure des dalles et planchers.
•
Le manque d’entretien notamment du complexe d’étanchéité, provoque des infiltrations
progressives entraînant un pourrissement des bois, notamment des appuis ou des
encastrements, ainsi que la dissolution des différents liants, mortiers.
OUVRAGES ASSOCIÉS
Percements
Généralement les ouvrages associés sont des trémies, destinés à assurer la circulation
verticale par le passage d’un escalier ou d’une échelle de meunier.
En Algérie, les percements remarqués correspondent aux souches de cheminées.
Liaison Ossature - Structure Verticale (mur)
La liaison avec la structure verticale s’effectue par encastrement et scellement.
Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres.
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DESCRIPTION DE MISE EN OEUVRE
Le maçon peut procéder de deux façons :
Monter les maçonneries et réaliser des réserves nécessaires pour accueillir les sections de poutre puis procéder à la pose des poutres après les
avoir levées au moyen de palans et poulies.
Cette technique nécessite le bourrage ou le scellement au mortier des espaces entre mur et poutres.
Procéder à la pose alternée des planches en bois clouées, chevillées ou rainurées.
Puis dans le cadre d’un plancher multicouche couler un lit de mortier de terre argileuse et de sable puis le protéger par une chape et/ou un
revêtement de sol (en terre cuite ou en petits carreaux de pierre).
En Algérie :
-
La mise en œuvre du plancher a lieu à la belle saison, de mai jusqu'en octobre. Il y faut l'absence de pluies pour éviter les infiltrations
d'eau de pluie. Un maçon et un charpentier qualifiés, aidés de deux manœuvres, qui leur tendent les matériaux, sont chargés de le
monter.
-
Réaliser ce plancher, nécessite deux phases: celle de la préparation où il faut l'élaboration des matériaux et celle du montage où les
matériaux apprêtés sont ajustés entre eux. Des travailleurs assez nombreux, dirigés par le maçon et le charpentier, y coopèrent dans le
cadre de la touiza. Le travail dure près d'un mois.
-
Préparer le bois, pendant l'hiver ou à sa fin. Suite à l'abattage, procéder à l'ébranchage. Les rondins de thyua sont détachés à la hache
double. Ils sont ensuite dépouillés de leur écorce, soit à la main et au couteau, soit au moyen d'une menue hachette. Le bois n'est pas
débité, mais seulement triés à l'abattage suivant la longueur voulue (2.50 à 3.50m), sans recours à l'équarrissage. L'avantage du rondin de
thuya réside dans le fait que toutes les fibres du bois travaillent au lieu d'être coupées par le sciage. Les voliges de faible épaisseur(1.5cm),
sont taillées dans le bois de cèdre.
-
Placer, en premier lieu, les rondins de thuya avec un espacement maximal de 25 à 35cm, qui peut être réduit à 15 ou 20cm lorsque qu'il
s'agit d'augmenter la distance de franchissement.
-
Le risque du poids de la terre de remplissage étant présent, les rondins fléchissent. Il faut les poser sur les murs opposés, à une profondeur
maximale: 20 à 40cm, et s'assurer que leurs appuis, peuvent donc couvrir presque toute l'épaisseur des murs.
-
Exécuter l'encastrement des rondins au moyen de morceaux de briques de terre cuite, que liaisonne un mortier de terre et de chaux, dosé
à deux mesures d'agrégats( une de s able, deux de tuileaux) pour une mesure de liant( une de terre, deux de chaux), et gâché avec de l'eau
et de l'huile végétale.
-
Protéger leurs appuis de l'humidité, en rajoutant au mortier de scellement une mesure
l'aide de maillets de bois.
-
Continuer, l'élévation du mur(plancher intermédiaire) ou du muret(plancher terrasse), en posant un premier lit de brique immédiatement audessus du mortier, étalé sur la face supérieure des rondins.
-
Rechercher l'encastrement total. Celui-ci évitera que la pression d'extrémité du rondin de thuya fléchissant, changeant la direction des
forces (celle du poids est verticale), ne vienne déliter le bord du mur porteur vers l'extérieur.
-
Décaler en hauteur, l'un par à rapport, les planchers ayant un mur porteur en commun( pièces et galeries), ce qui permet de mieux les
ancrer dans la maçonnerie subsistante entre les rondins. Il en résulte que le sol de la pièce est surélevé par à rapport au sol de la galerie,
de la hauteur d'un rondin. Ce dénivellement donne le seuil qui permet la mise à l'abri du sol de la pièce de la pluie fouettant la galerie.
-
Une fois le scellement des rondins réalisé, procéder à la mise en place des voliges. Effectuer leur assemblage aux rondins avec des clous,
tout en respectant un chevauchement minimal, entre elles, de 30 à 60cm. Ceci, pour renforcer la capacité de portance du plancher et
diminuer le risque de fléchissement.
-
Poser, à sec, sur les voliges un lit de tomettes en terre cuite, dont la forme hexagonale mesure 6cm de côté pour une épaisseur de 3.5cm.
-
Viens ensuite un agglomérat de terre, de débris de brique et de tuile, ainsi que des galets de petits calibres, auxquels il faut ajouter une
quantité de chaux afin d'absorber toute trace d'humidité. Tasser ce remplissage sur une hauteur d'environ 20 à 35cm, en se servant d'une
massue de bois, munie d'un manche longue(d'bouze).
-
Araser en surface l'agglomérat par une couche compacte de terre, à laquelle on additionne de l'huile végétale.
-
Etaler par-dessus un mortier de terre et de chaux permettant de poser le revêtement de protection: des carreaux de céramique ou de
marbre, des tomettes de terre cuite ou simplement un enduit de chaux étanche badigeonné de lait de chaux.
de cendre de bois et en le battant longuement à
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USAGE, EVOLUTION ET TRANSFORMATION
Usage
Types de bâtiments
Ce procédé est communément utilisé en Algérie, Chypre, Egypte, Espagne, France, Grèce, Israël Maroc, Tunisie et Turquie quel que soit le type
de bâtiment et sa destination sociale..
En Algérie, ce plancher sert à la réalisation de toutes sortes de constructions, notamment d’habitations, de palais etc. Toutefois, dans le cadre de
l’architecture palatiale, le plancher en rondins de thuyas ne couvre que les espaces de services.
Période d’apparition de la technique / Période d’emploi de la technique – Usage contemporain ou disparu
Généralement l’emploi de ces techniques est considéré comme millénaire..
En Algérie, l’utilisation de cette technique remonte à l’époque Ottomane.
Raisons de la disparition ou de la modification de la technique
Ces techniques ont quasiment disparu aujourd’hui, bien que les savoir-faire ne soient pas oubliés notamment en France.
En effet, enseignées et utilisées jusqu'à une période récente, elles ont peu à peu laissé place aux techniques de béton, dont le coût, l’entretien et
la pérennité font concurrence à ce type d’ossature.
En Algérie, l’usage de ces techniques a disparu en raison de la raréfaction et de la non-disponibilité des matériaux. (Les rondins de thuya et les
solives de cèdres sont aujourd’hui inexistants), de la perte des savoir-faire constructifs et de l’apparition de nouveaux matériaux (béton, acier…).
Evolution / Transformation
Les matériaux
Deux techniques contemporaines se font face, la dalle pleine coul ée et la dalle de type poutrelle/hourdis.
En Algérie, on utilise de plus en plus aujourd'hui, des poutrelles métalliques, briques creuses à trois trous et ciment. Sur les circuits commerciaux,
il existe de nouveaux matériaux : poutrelle métallique, brique creuse à trois trous, qui n'équivalent pas à la structure traditionnelle en tronc de
palmier du point de vue de ses caractéristiques mécaniques et physico-chimiques : les poutrelles métalliques présentent des phénomènes de
dilatation très importants sous l'effet des écarts de température.
Au plan esthétique, l’aspect de finition des toitures actuelles, au niveau des plafonds, est totalement différent de ce que présentent les solives de
cèdre ou les rondins de thuyas.
Sur le plan de la conservation, les matériaux de remplacement sont plus vulnérables face aux infiltrations d’eau et moins durables dans le temps.
Les poutrelles sont assujetties fréquemment à la corrosion de leurs extrémités, entraînant l’apparition de fissures au niveau de leurs appuis sur
les murs.
Les aspects techniques
Les aspects techniques sont avant tout la facilité d’emploi du béton et sa résistance..
En Algérie, les solives de cèdres et les rondins de thuyas sont remplacés par des poutrelles métalliques qui ne sont plus encastrées dans les
murs de maçonneries mais seulement posées. Cette technique est tout à fait satisfaisante quant à sa rapidité d’exécution et à son bilan
économique.
Evaluation des matériaux et des techniques de remplacement
Le remplacement des techniques traditionnelles par le béton conduit d’une part à la perte de savoir-faire ancestraux mais aussi à des
caractéristiques techniques différentes. Si la résistance du béton n’est plus à prouver, celui-ci n’en demeure pas moins un mauvais isolant
phonique et thermique. De plus, le mariage de sa rigidité et des structures d’appui déformables (murs de maçonneries traditionnelles) ne font pas
bon ménage..
En Algérie, au niveau économique et au vu de la rapidité de production, l'utilisation des poutrelles métalliques est amplement satisfaisante.
L'utilisation de cette technique de remplacement n’est pas concluante sur le plan du confort thermique et esthétique. Du point de vue de ses
caractéristiques physico-chimiques, l’ossature du plancher en poutrelles métalliques présente des phénomènes de dilatation très importants sous
l’effet des écarts de température. Mécaniquement, elle travaille à la traction, ce qui n’est point compatible avec les structures portantes en
maçonnerie qui travaillent à la compression, d'où l'apparition de fissures au contact des deux structures. Insuffisamment protégées contre les
phénomènes d'humidité, les poutrelles sont assujetties fréquemment à la corrosion de leurs extrémités, entraînant l'apparition de fissures sur les
murs, au niveau de leurs appuis.
Sur le bâti ancien, la technique de remplacement peut convenir approximativement dans le cas où on réaliserait des ceintures en béton armé sur
les murs porteurs en maçonnerie, pouvant ainsi répartir correctement les charges sur ces derniers. Mais l'emploi de cette technique gagne à être
totalement enrayé, vu l'incompatibilité mécanique et physico-chimique de ces deux structures.
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