Étude de faisabilité : La création d`un salon de thé
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Étude de faisabilité : La création d`un salon de thé
UNIVERSITE DE TOULOUSE LE MIRAIL UFR DE LANGUES, LITTÉRATURES ET CIVILISATIONS ETRANGÈRES CENTRE D’ÉTUDES DU TOURISME ET DES INDUSTRIES DE L’ACCUEIL LICENCE PROFESSIONNELLE HÔTELLERIE TOURISME Option : Hôtellerie Restauration Unité d’enseignement n° 20 PROJET TUTORÉ Étude de faisabilité : La création d’un salon de thé Cécile MAURER Année universitaire : Sous la direction de : 2008 – 2009 Cyrille LAPORTE Le CÉTIA de l’Université de Toulouse II – Le Mirail n’entend donner aucune approbation, ni improbation dans les projets tutorés et mémoires de recherche. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur(e). REMERCIEMENTS Je tiens tout d’abord à remercier mon tuteur de projet, M. Laporte, pour m’avoir épaulé et orienté dans mon travail. Je remercie ensuite les professionnels qui ont acceptés de me rencontrer et prendre du temps pour répondre à mes questions. J’adresse également mes remerciements au personnel de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse pour son accueil lors du « Rendez-vous des Créateurs » et pour la multitude d’outils qu’il met à disposition de tous. Sommaire SOMMAIRE Remerciements .................................................................................................................. 4 Sommaire........................................................................................................................... 5 Introduction générale......................................................................................................... 6 Chapitre 1 : La création d’entreprise ................................................................................... 9 A. D’une idée, né un projet .................................................................................................. 10 B. L’élaboration du projet .................................................................................................... 13 C. La mise en route des opérations ...................................................................................... 29 D. Les premiers mois d’activité ............................................................................................ 32 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché .............................................................. 37 A. Réflexion préliminaire à l’étude ....................................................................................... 38 B. Recherche d’informations................................................................................................ 40 C. Analyse des données et rédaction du rapport .................................................................. 55 D. Définition du chiffre d’affaires prévisionnel ..................................................................... 55 E. La prise de décision ......................................................................................................... 57 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse ............................................................................ 60 A. Identification du marché toulousain et recherche d’informations ..................................... 60 B. Etude terrain : la veille concurrentielle............................................................................. 68 C. Les rencontres avec les professionnels ............................................................................. 73 D. Analyse des données ....................................................................................................... 75 Conclusion générale ......................................................................................................... 80 Table des annexes ............................................................................................................ 81 bibliographie...................................................................................................................134 Table des tableaux & figures ...........................................................................................135 Table des matières ..........................................................................................................136 Introduction générale INTRODUCTION GÉNÉRALE La création d’un salon de thé est née d’une ambition personnelle qui s’est développée il y a quelques années déjà. Projet à plus ou moins long terme, ce mémoire a pour objectif de donner une vision claire des démarches à suivre pour le concrétiser. En faisant mon étude sur la ville de Toulouse, j’ai pu accéder facilement aux informations nécessaires, consulter les différents organismes de la ville et observer la concurrence directement sur le terrain. Pour mener à bien mon étude de marché, il m’a fallu définir une problématique à laquelle mes recherches devaient répondre : Il y a-t-il une opportunité pour un nouveau salon de thé sur Toulouse ? Le marché des salons de thé à Toulouse semble saturé dans l’hyper centre de la ville. Une concentration d’établissements est à noter entre la place du Capitole et le quartier d’Esquirol. De nombreux salons réputés et largement fréquentés se sont fait une place et une clientèle depuis plusieurs années. Malgré un manque de communication, ces établissements semblent avoir une activité bien développée ignorant la forte concurrence. Ces hypothèses nous ramènent à la problématique posée et l’ouverture d’un salon de thé apparaît comme difficile mais possible. Il n’existe malheureusement pas de recette miracle pour développer une activité prospère, seulement quelques méthodes qu’il est bon de suivre. Ce projet donne une vision générale de la création d’entreprise. Tout au long de ce mémoire, nous allons suivre les mêmes démarches qu’un créateur, en se posant les mêmes questions. Une partie sera réservée à l’élaboration d’une étude de marché, étape essentielle de la création. L’ensemble des démarches seront abordées de façon théorique, puis concrétisées par une étude de cas. Dans une première partie nous développerons l’ensemble des démarches en suivant la méthodologie proposée par l’Agence Pour la Création d’Entreprise (APCE). Après avoir mis en lumière l’idée de départ, le créateur doit faire un bilan sur lui-même et prendre conscience des avantages mais surtout des contraintes qui sont liées à la création d’entreprise. Nous verrons ensuite comment élaborer ce projet à travers les phases d’étude de marché, d’étude financière et de choix du statut juridique. Nous verrons également quelles attitudes adopter lors du lancement de l’activité et de ses premiers mois. Dans une deuxième partie, nous étudierons comment conduire correctement une étude de marché, étape incontournable de la création. L’ensemble des méthodes exposées aura pour finalité d’être mises en œuvre dans l’étude de cas. 6 Introduction générale Pour finir, une application des méthodes apprises précédemment sera faite sur la ville de Toulouse, avec pour objectif la création d’un salon de thé. Essentiellement portée sur l’étude de la concurrence, cette dernière partie est un premier pas de création d’entreprise. En associant les informations recueillies auprès des organismes de la ville, une étude terrain de la concurrence complètera ces données et permettra de valider ou non la problématique posée. L’ensemble de ce mémoire est bâti de façon méthodique : partant du thème général de la création d’entreprise, un zoom est fait sur l’étude de marché. Au travers de l’étude de cas, la phase d’observation et d’étude de la concurrence est abordée sur le terrain. 7 CHAPITRE 1 : LA CRÉATION D’ENTREPRISE 8 Chapitre 1 : La création d’entreprise CHAPITRE 1 : LA CRÉATION D’ENTREPRISE Établir un projet de création d’entreprise c’est avant tout suivre une méthodologie bien précise et respecter les différentes étapes. La première étape consiste à trouver l’idée de création. Il est important de s’assurer de l’adéquation entre le projet personnel et les contraintes découlant de cette idée. Il faut alors la définir très précisément. Le projet personnel doit, quant à lui, être en adéquation avec la personnalité, les motivations et le savoir-faire du créateur. Les contraintes personnelles mais aussi liées au produit, au marché et aux moyens de mise en œuvre doivent être prises en compte. La recherche de documentation s’avère utilise et permet d’établir les avantages et les inconvénients du futur projet. Un fois l’idée fixée, il faut s’assurer qu’elle intéressera une clientèle. C’est l’étude de marché qui permettra d’analyser cette clientèle et de rendre compte de la faisabilité du projet. Cette étude définira avec précision le type de clientèle ciblée, la position de la future entreprise face à ses concurrents ainsi que le type de produit ou service vendu. Analyser les attentes de la clientèle et étudier la concurrence permettrons de fixer un niveau de prix et renseignera sur les actions commerciales à mettre en place. Viendra ensuite la détermination du chiffre d’affaires prévisionnel. En élaborant des prévisions financières, on s’assure de la rentabilité du projet. On déterminera ainsi quels sont les capitaux nécessaires à la création de l’entreprise mais aussi la capacité de l’entreprise à générer du chiffre d’affaires permettant de couvrir les charges. Il sera, par la suite, nécessaire de rechercher les financements de la future entreprise. Les besoins de l’entreprise doivent être financés par des ressources adaptées. En cherchant des solutions de financement, on se penchera sur la possibilité de bénéficier d’aides publiques. Ces dernières sont distribuées par l’État ou les collectivités locales. Elles peuvent être de nature financière ou sociale. Mais une entreprise ne peut voir le jour sans avoir au préalable un statut juridique. Celui-ci permet à l’entreprise d’exercer dans la légalité. En effet, le statut aura des conséquences au niveau patrimonial, social et fiscal. Une fois le projet élaboré, des formalités comme l’immatriculation de l’entreprise sont à effectuer. Cette dernière se fait auprès du Centre de Formalités des Entreprises (noté CFE). Pour cela, il est fortement conseillé de contacter des organismes compétents dans le domaine afin d’obtenir une aide. C’est également à ce stade que l’ouverture d’un compte bancaire et l’obtention d’un éventuel prêt apparaissent. Une fois ces étapes préalablement passées, l’installation de l’entreprise et le démarrage de l’activité est possible. La concrétisation des contacts pris avec la clientèle, l’obtention des premières commandes et l’organisation de la production sont des étapes indispensables au commencement de l’activité. 9 Chapitre 1 : La création d’entreprise A. D’une idée, né un projet Selon l’APCE, l’Agence Pour la Création d’Entreprise, plus d’un quart des français aimeraient créer une entreprise. En effet, créer sa propre activité est synonyme de liberté d’action, d’un bon niveau de rémunération, d’indépendance et de passion. Cependant, la création d’un entreprise ne se résume pas à l’envie de mener un projet à terme. C’est indispensable mais insuffisant. Des étapes de construction du projet doivent être maîtrisées et respectées. 1. Déterminer et fixer son idée Avant toute chose, un projet ne peut voir le jour sans une idée. C’est d’ailleurs de cette idée que va découler toutes les étapes nécessaires à la création d’entreprise. Afin de démarrer cette création sur des bases solides, il est indispensable de préciser en détails l’idée de base. Généralement, c’est en observant autour de soi que l’idée nait. Le monde professionnel peut-être une source de réflexion tout comme la vie quotidienne, la société actuelle, l’influence de son entourage… Mais on ne peut pas se contenter des informations déjà connues. Elles vont évoluer au fur et à mesure de l’avancement du projet, il est donc nécessaire de rester attentif à tous les changements du marché. De plus, il ne faut pas négliger les zones d’ombres et les points inconnus du projet, il faut les identifier. Pour que ce dernier soit un succès, il doit être décomposé en plusieurs étapes. Il est indispensable de croiser l’ensemble des facteurs (connaissance du marché, budget nécessaire,…) afin d’obtenir une vision objective de la future entreprise. La description de l’idée de départ devra être plus ou moins précise selon le niveau de complexité du projet. Reste ensuite à trouver la bonne idée de départ. L’idée doit être en adéquation avec les compétences et les envies du créateur. Mais il doit s’assurer que son idée est réalisable. La recherche de produits ou de services manquant sur un marché, l’absence de satisfaction d’un besoin sur un lieu donné, l’amélioration d’un produit ou service déjà existant sont autant de facteurs valorisant l’idée de départ. Comprendre les habitudes de consommation des clients et cerner leur besoin sont des étapes indispensables à l’élaboration d’un projet. Une alternative existe pour les porteurs de projet qui n’ont pas d’idée précise : la franchise. La franchise est « un système de développement commercial qui implique un contrat de collaboration entre une entreprise (franchiseur) et une ou plusieurs entreprises (franchisés). 10 Chapitre 1 : La création d’entreprise Le franchiseur a un nom commercial, une enseigne, une marque […] ou un savoir-faire qu’il met à disposition des franchisés. Le franchiseur est propriétaire de la marque et du savoir-faire et est rémunéré par le franchisé au moyen d’un droit d’entrée, de redevances (ou royalties) ou de marges des produits. » 1 En d’autres termes, il est possible de travailler à partir d’idées qui ont fait leurs preuves et de disposer d’une assistance commerciale et technique. Il est également possible de reprendre une activité et non de la créer. Cette démarche nécessite une phase d’étude préalable, tout comme la création. Il faut évaluer l’entreprise, déterminer sa valeur et sa rentabilité. Il faut, pour cela, analyser les données financières et les données issues du terrain pour comprendre les motivations du vendeur du fonds (le cédant). Comprendre quelles sont les raisons de son abandon et déterminer s’il s’agit d’un choix pris pour des raisons personnelles ou est-ce lié à l’entreprise elle-même ? En effet, certaines activités sont difficiles à reprendre, par exemple lorsque celle-ci est sur un emplacement peu attractif ou qu’une perte importante de clients soit enregistrée,… Une fois ces éléments connus, il faut prendre en compte les modifications que le repreneur va entreprendre (travaux, mises aux normes,…). Tout comme la création, une simulation financière est indispensable. Viendra ensuite une période de transition faite avec le cédant. Celui-ci présentera le repreneur aux clients, aux fournisseurs et le tiendra informé des techniques utilisées. Même si la reprise d’une entreprise apparaît plus facile que la création, elle peut s’avérer plus difficile à financer que dans le cas où elle est vendue trop chère ou si elle réalise peu de bénéfices. 2. Travailler sur son idée Une fois l’idée trouvée, il faut affiner les éléments du projet. Répondre à certaines questions préalables peut s’avérer très utile pour le créateur. Par exemple, il est intéressant de lister les entreprises concurrentes et d’expliquer leur réussite ou leur échec et ainsi déterminer sa future position en tant que concurrent direct ou indirect. Il peut-être également judicieux de mettre au point une stratégie expliquant comment le créateur va prendre des parts de marché à ses concurrents,…Créer une grille d’auto-évaluation et lister les questions clés auxquelles il faut répondre peut-être un outil profitable pour le créateur. Mettre toutes ces idées par écrit va permettre d’avoir une vision claire du projet. En confrontant l’idée de départ à son environnement économique, un certains nombres d’interrogations vont émerger. 1 Les experts de l’APCE. Ouvrez un restaurant! Paris : Éditions APCE, Groupe Eyrolles. 2008. Page 121. 11 Chapitre 1 : La création d’entreprise Par exemple, comment définir les produits ou services vendus ou encore quels sont les clients potentiels ? C’est en recherchant des informations et on s’entourant de spécialistes que des réponses seront apportées. Il en est de même pour les contraintes liées au projet. Les lister permet de les traiter individuellement et de ne pas (ou peu) en oublier. Certaines difficultés sont liées à la nature du produit, à sa fabrication ou encore liées au marché en lui-même. Des difficultés de commercialisation ou de communication peuvent émerger et certaines lois peuvent empêcher la faisabilité du projet. Envisager ces contraintes fait avancer le projet et donne une prévision des difficultés auxquelles il faudra faire face. Une fois ce travail d’analyse accompli, les grandes lignes du projet vont se dessiner. C’est le moment de réfléchir aux moyens nécessaires à sa mise en œuvre, d’évaluer les besoins financiers, de commencer à réfléchir au statut que l’on souhaite donner à l’entreprise ainsi que la future stratégie commerciale. 3. Travailler sur soi-même Avant tout chose, le créateur doit s’assurer d’être autorisé par la loi de créer son entreprise. En effet, l’âge (être majeur), les capacités physiques et mentales (maladie, infirmité,…), l’incompatibilité avec certaines professions (les fonctionnaires par exemple), certaines condamnations (vol, escroquerie,…) et la nationalité sont autant de facteurs pouvant empêcher la création d’une entreprise. Une fois ces éléments repérés, le créateur doit se livrer à une étude bien plus personnelle. Le créateur est l’élément essentiel de la réussite de la future entreprise. C’est pourquoi, au-delà de l’envie et de l’idée, le créateur doit travailler sur lui-même. Se poser les bonnes questions sur ses motivations et faire un bilan de ses compétences permettront de savoir quels sont les atouts et les lacunes du créateur. Ainsi, avant le démarrage de l’activité, ce dernier pourra repérer les compétences qui lui manquent et y remédier (par le biais de formations par exemple). Ici encore, l’élaboration d’une grille de questions est utile. Elle a pour but d’établir une réflexion sur ses propres compétences et motivations, d’en apporter des réponses et de faire émerger les actions à mettre en œuvre en cas de lacunes. Ce bilan peut également être fait auprès d’organismes qui le proposent comme le Pôle emploi (anciennement l’ANPE et les Assedic) ou encore un CIBC (Centre interinstitutionnel de bilan de compétences). Les thèmes principaux de ce bilan sont généralement la motivation, la personnalité, les compétences, le temps et les moyens financiers disponibles. Le créateur doit ainsi déterminer si son environnement professionnel et personnel est favorable à la réalisation de son projet. Dans le cas où des difficultés apparaîtraient, la mise en œuvre d’actions correctrices devront être lancées. 12 Chapitre 1 : La création d’entreprise À ce stade, l’entrepreneur peut avancer dans son projet. Pour cela, il doit s’organiser dans le temps afin de ne pas stagner sur la réflexion mais bien de mener à terme son projet. La durée moyenne pour construire un projet de création d’entreprise est d’environ un an. Établir un planning afin de gérer intelligemment son temps semble judicieux. Répertorier l’ensemble des tâches à effectuer et la durée de réalisation de chacune d’elles ou encore l’ordre dans lequel ces tâches doivent être réalisées va permettre de construire un planning. Grâce à un logiciel spécialisé, une représentation graphique ou un simple calendrier, le créateur se donne une vision générale des étapes à franchir et peut ainsi travailler méthodiquement et efficacement. B. L’élaboration du projet L’environnement dans lequel le projet prendra vie est maintenant connu, il se concrétise. Il faut maintenant vérifier la faisabilité et la rentabilité de ce projet. C’est l’étude de marché qui va permettre de confronter l’idée du créateur à la réalité du marché et à la clientèle. Cette étape, souvent fastidieuse ne doit pas être négligée. Basée sur la compréhension de l’environnement du projet, elle permet l’analyse de la demande c’est-à-dire les attentes de la clientèle ainsi que l’analyse de l’offre, la concurrence. De ces observations découlerons le niveau de prix acceptable par les futurs clients. Le créateur pourra alors déterminer un niveau de chiffre d’affaires et les moyens à mettre en œuvre pour le réaliser. L’étude de marché devra alors se transformer en étude commerciale pour enfin être traduite en actions. 1. L’étude commerciale ou étude de marché a) L’observation du marché : le connaître et le comprendre Le marché est l’environnement où une offre rencontre une demande. L’offre, matérialisée par les concurrents correspond à l’ensemble des possibilités mises à disposition du consommateur pour se procurer un produit ou un service. Quant à la demande, elle correspond aux clients potentiels du marché. Ce marché peut prendre différentes formes : il peut être national, régional, … ou encore concentré, captif, fermé,… c’est au créateur de définir la taille du marché dans lequel son projet évoluera tout en évaluant si celui-ci est favorable à l’activité choisie. L’ensemble de ses facteurs constituent les opportunités mais également les contraintes du marché et il est primordial de les identifier. 13 Chapitre 1 : La création d’entreprise L’étude de marché est une étape primordiale car elle donne une vision des tendances du marché étudié. Le créateur vérifie ainsi les opportunités de ce marché et élabore une stratégie commerciale adaptée à ses objectifs. Les informations recueillies vont aider à déterminer le mix marketing, c’est-àdire les politiques de produit, de prix, de distribution et de communication. Ce marketing mix a pour finalité de permettre au créateur d’atteindre au moindre coût et dans les meilleures conditions et avec les moyens mis à disposition les objectifs qu’il s’est fixé. Ces éléments apportent les outils nécessaires à la rédaction du budget prévisionnel et à la détermination du chiffre d’affaires escompté. L’étude de marché assure donc la faisabilité commerciale du projet en réduisant au maximum les risques. Elle assure une prise de décision adaptée. b) La recherche d’informations Une multitude de sources documentaires sont à la disposition des créateurs d’entreprise. Elles constituent le premier vivier d’informations disponibles d’un marché donné. Les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI), les Chambres de Métiers et de l’Artisanat, les syndicats professionnels, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (CREDOC), Internet,… sont autant de sources secondaires faciles à consulter et la liste n’est pas exhaustive ! Cette recherche d’informations peut être complétée par d’autres méthodes moins « théoriques », c’est ce que l’on appel la recherche de données primaires, c’est-à-dire directement récoltées sur le terrain. En se déplaçant, le créateur peut récolter les publicités de la concurrence par exemple et analyser leur stratégie de communication, le message qu’elle fait passer à ses clients, ses canaux de communication. La visite des salons professionnels est également une démarche intéressante puisqu’ils recensent l’ensemble des nouveautés ou innovations du marché ainsi que ses acteurs. D’autres possibilités, plus contraignantes puisqu’elles demandent du temps, les interviews de professionnels, les enquêtes menaient auprès des consommateurs ou encore l’observation terrain de la concurrence sont des sources extrêmement riches et font souvent apparaître des aspects que les informations documentaires n’abordent pas. c) L’ajustement du projet : bilan des informations récoltées Le créateur dispose à ce stade d’une quantité d’informations sur son marché. En reprenant les éléments qui constituent sont projet initial et en les croisant avec les informations obtenues, la réponse à quelques questions incontournables est maintenant possible, le projet s’étoffe. 14 Chapitre 1 : La création d’entreprise d) Les tendances du marché ciblé L’identification du marché dans lequel l’entreprise exercera son activité est incontournable. Il faut déterminer de quel type de marché il s’agit, c’est-à-dire à quel type de clientèle l’offre s’adresse : à des entreprises ou à des particuliers ? S’agit-il d’un produit de grande consommation, d’un produit de loisir, de luxe ? De plus, un marché est en constante évolution et, tout comme un produit, à une durée de vie qui se divise en plusieurs stades : en développement, en stagnation, en déclin,… Quel volume de vente peuton espérer ? Quel chiffre d’affaires ? Autant de questions auxquelles le créateur doit pouvoir répondre pour avancer dans son projet. Les produits ou services vendus : À ce stade du projet, le produit ou service à vendre doit être clairement identifié. Ses caractéristiques telles que le type de produit, sa présentation, son esthétisme, ses avantages et ses inconvénients, son fonctionnement,…doivent être clairement énoncés. Le créateur doit être capable de rédiger une « fiche technique » présentant les produits ou services qu’il souhaite vendre et répondre aux questions suivantes. Quels sont les clients potentiels ? Il s’agit ici de déterminer à quel type de clientèle on souhaite s’adresser : particuliers, entreprises, collectivités,… et de cerner ses besoins. Pour cela, une observation et une analyse de ses comportements peuvent révéler la manière dont cette clientèle achète, sa façon de se comporter. Le créateur doit pouvoir identifier si ses futurs clients sont suffisamment nombreux pour que la cible soit intéressante, s’il est facile d’atteindre cette clientèle sans trop de difficultés,…En croisant ces informations avec des données économiques telles que le nombre de ménage, le revenu moyen, leur pouvoir d’achat, la dispersion géographique,… un portrait du client type va se dessiner. Une fois la clientèle clairement identifiée, le créateur doit évaluer sa capacité à investir pour capter cette clientèle. À quel besoin répond le produit ou service ? Le créateur doit impérativement connaitre techniquement son produit. Mais cela ne suffit pas. Il doit également avoir conscience de l’utilité de ce dernier. En analysant les attentes de sa clientèle, un rapprochement entre ce que propose le produit ou service et ce que veut le client, doit être fait. 15 Chapitre 1 : La création d’entreprise Par exemple, le créateur peut déterminer quels sont les besoins à satisfaire ou bien il y a-t-il des besoins mal satisfaits ? Pour cela, un tableau récapitulatif des avantages que le produit peut apporter donnera des éléments de réponse clairs. Quels vont être les canaux de distribution ? En ce qui concerne la distribution du produit ou du service, le créateur doit, ici encore, comprendre les habitudes de consommation des clients visés : se déplacent-ils pour effectuer leurs achats ? Ont-ils recours aux achats par correspondance ? Via Internet ? Toutes ces informations sont nécessaires et doivent être prises en compte dans l’évolution du projet. Le créateur devra adapter son offre à la demande actuelle. À quel moment le produit ou service est-il consommé ? Une fois le mode de distribution établit, reste à savoir comment le client consomme dans le temps, c’est-à-dire à quelle fréquence consomme-t-il ? Le créateur doit pouvoir dire si son activité s’établira de façon régulière ou plutôt saisonnière mais il doit aussi anticiper la régularité ou la ponctualité des achats de ses clients. Consomment-ils de façon aléatoire ou programment-ils leurs achats ? Ce sont des facteurs qui influeront inévitablement l’activité et donc le chiffre d’affaires de la future entreprise. Adapter son offre est primordial. Quel est le prix de vente du produit ou du service ? L’étape suivante consiste à déterminer à quel prix sera vendu le produit ou le service. Ici encore, l’utilité de bien connaître sa clientèle et ses concurrents est indispensable mais pas suffisante. Le créateur doit aussi avoir conscience de ses coûts pour pouvoir établir un prix de vente à partir de son prix de revient. Pour cela, l’analyse de la sensibilité de la clientèle en matière de prix peut rendre service. Le client peut accepter ou refuser de dépenser une somme inférieure, égale ou supérieure au prix qu’il estime acceptable. Il s’agit du prix « psychologique acceptable par le client ». En d’autres termes, le consommateur, pour un produit donné, est prêt à payer une somme minimum et maximum qu’il considère comme acceptable. Cette information peut être recueillie par le biais de questionnaires mais une simple observation des prix pratiqués par la concurrence en donne une idée. 16 Chapitre 1 : La création d’entreprise Quel local choisir ? La dernière étape, et non la moindre, est le choix de l’emplacement de la future entreprise. Il peut s’agir du siège social de l’entreprise et/ou du lieu d’activité, ou de vente, de cette dernière. Dans le cas d’un fonds de commerce, c’est l’emplacement qui conditionne la réussite de l’activité. Le créateur à la possibilité, selon les canaux de distribution retenus, d’avoir un local dédié, de travailler à domicile, c’est-à-dire directement chez le client ou bien de travailler à son propre domicile. Selon le choix effectué, la connaissance des différentes réglementations (bail commercial, autorisation à travailler chez soi,…) est nécessaire. Pour cela, consulter les structures créées pour favoriser l’implantation des entreprises comme les comités d’expansion ou les chambres consulaires. Il faut aussi réfléchir au fait de s’installer plutôt proche de ses fournisseurs ou proche de ses clients. Selon le type d’activité, la réponse à cette question est évidente. Dans le cas d’un commerce, le local doit être vu et accessible par la clientèle. Cette étape consiste à déterminer la zone de chalandise de l’entreprise, c’est-à-dire son périmètre d’attraction. Cette zone est composée de la zone primaire, qui correspond aux clients à proximité directe et la zone secondaire regroupant les clients potentiels d’une zone périphérique. Une fois le local choisit, il est important de ne pas se précipiter et d’observer ce qui se passe aux alentours et ce, à différents moments de la journée, voire de la semaine. Se promener dans le quartier, questionner les commerçants voisins, observer l’activité générale du quartier et les comportements des passants, situer les pôles d’attraction du quartier… Cette étape ne doit pas être négligée et peut parfois mettre en lumière certains inconvénients du local qui n’ont pas été perçus lors de la première visite et qui peuvent influencer l’activité. Ici encore, la construction d’une grille d’analyse comprenant les caractéristiques du local, ses avantages et ses inconvénients peut s’avérer très utile. Croiser les différentes informations recueillies présente une importance capitale pour le choix de l’implantation de l’entreprise. e) La concurrence L’analyse de la concurrence, qu’elle soit directe ou indirecte, va permettre à la future entreprise de se positionner sur le marché. Dans le cas de la concurrence directe, l’objectif est de prendre des parts de marché. Dans le cas de la concurrence indirecte, c’est-à-dire les entreprises concurrentes qui ne vendent pas le même produits mais qui satisfont le même besoin, le but sera de trouver un positionnement parallèle si la cible est différente. 17 Chapitre 1 : La création d’entreprise En associant une observation terrain et les données fournies par les organismes économiques tels que l’Insee, la CCI de la ville,… la concurrence peut-être clairement identifiée. Le créateur devra définir qui sont ses concurrents, combien sont-ils, comment sont-ils implantés géographiquement, qu’offrent-ils à la clientèle et à quel prix. De plus, lorsque le créateur devra choisir son emplacement pour la future entreprise, il devra prendre en compte les éléments réunis sur la concurrence. En effet, s’installer proche de ses concurrents peut apparaître comme dangereux mais peut également dynamiser le marché. La concentration d’entreprises similaires peut créer un pôle attractif et drainer une clientèle plus large. Dresser une liste des atouts de ses concurrents, les localiser visuellement sur un plan ou encore dresser une grille d’analyse de la concurrence permettra de déceler leurs failles, leurs points forts et ainsi de se positionner stratégiquement sur le marché en faisant apparaître les avantages concurrentiels de la future entreprise. Prenons l’exemple proposé par l’ouvrage Ouvrez un restaurant ! , de l’ouverture d’un restaurant et listons les différents critères qu’il est intéressant de connaître sur ses concurrents 2 : − Quelle cible ont-ils choisie ? Une clientèle d’étudiants ou de repas d’affaires… − Leur salle se remplit-elle plus à midi ou le soir ? − Comment se composent leur carte et menu ? − Quels sont les services proposés, la décoration, l’animation ? − Quelle est la date de leur implantation, leur forme juridique ? − Quels est le nombre de salariés ? − Quel est le nombre de places et de couverts ? − Quel est leur chiffre d’affaires et leur bénéfice ? − Dans le cas d’une clientèle d’affaire, n’y a-t-il pas un restaurant d’entreprise dans le secteur ? Cette liste n’est pas exhaustive mais donne une idée des informations à récolter et à analyser. Les réponses à ces questions pourront-être reportées dans un tableau comprenant des colonnes telles que : concurrents directs, concurrents indirects, points forts, points faibles, avantages concurrentiels. Ce tableau donnera une vision claire et globale de la concurrence. L’utilisation de graphiques est également un moyen synthétique et rapide de représenter le marché concurrentiel. 2 Ibid. p. 45 18 Chapitre 1 : La création d’entreprise f) Déterminer le chiffre d’affaires prévisionnel Afin de rassembler les éléments incontournables à la prise de décision finale, la détermination du chiffre d’affaires prévisionnel va permettre de se rendre compte du potentiel du marché et le cas échéant, constituer un outil crédible auprès des banques. L’objectif n’est pas de démontrer par tous les moyens que le marché est porteur mais d’obtenir des résultats cohérents et réalistes. L’évaluation du nombre de clients potentiels sur la zone définie croisée avec le prix de vente moyen des produits ou services proposés vont permettre de mesurer leur volume de consommation. Il est important de fixer des hypothèses de chiffre d’affaires et d’en proposer une version optimiste et pessimiste. Tout en restant réalistes, ces deux versions vont permettre d’anticiper les éventuels résultats. Il est tout à fait possible, et même conseillé, de s’entourer de professionnels qualifiés pour la détermination du chiffre d’affaires. En bénéficiant de conseils extérieurs, on obtient une vision plus objective et l’on profite de l’expérience de personnes averties. Plusieurs méthodes sont possibles pour aboutir à un chiffre d’affaires prévisionnel rationnel. Étudier des projets similaires, questionner le consommateur directement sur le terrain, tester son produit sur un échantillon représentatif de la clientèle ciblée, toutes ces démarches permettent d’obtenir des informations très utiles. Leur analyse fera ressortir des tendances de consommation qui aideront à la définition du chiffre d’affaires. g) Élaborer une stratégie de vente et définir le marketing mix Les produits ou services que le créateur souhaite vendre son déterminés et parfaitement connus. Reste à savoir comment doivent-ils être vendus. Pour cela, il est nécessaire de construire son offre. La mise en place du marketing mix est incontournable. Aussi appelé « méthode des 4 P » (Product, Price, place, promotion), il correspond aux décisions prises relatives au produit, au prix, à la distribution et à la communication qui doivent être définies en fonction du marché choisi. La politique produit correspond à la gamme de produits proposée, leurs caractéristiques, le nombre de références, les quantités, le renouvellement de la gamme, la régularité ou non des ventes, les services complémentaires, le packaging, etc. 19 Chapitre 1 : La création d’entreprise La politique de prix définit le positionnement du prix, qui est libre (à condition de ne pas vendre à perte). La rentabilité, à long terme, dépend d’une fixation de prix appropriée. Il est important de distinguer les éléments qui déterminent l’acte d’achat du consommateur et de prendre en compte les effets psychologiques (par exemple, plus le produit est cher plus la perception de la qualité est bonne). En définissant son prix, le créateur doit prendre en compte le prix accepté par le client et les prix pratiqués par la concurrence afin de s’imposer sur le marché. Une méthode consiste à aligner ses prix à ceux des concurrents. Il faudra dans ce cas, se distinguer de la concurrence d’une autre façon, par la qualité du produit ou la mise en place d’un service après vente par exemple. Il est également possible de proposer des prix plus bas que la concurrence et ainsi gagner des parts de marché. Le risque est d’entraîner les concurrents à faire la même chose. Constituer des prix d’appel sur certain produit est une stratégie intéressante pour attirer la clientèle et lui faire découvrir l’entreprise. Tous ces éléments doivent être pris en compte dès l’état du projet de création car une fois lancé, il est très difficile de changer ses prix, cela donne une image peu crédible aux yeux de la clientèle. Viens ensuite la politique de distribution. Elle constitue l’ensemble des opérations entre le producteur et le consommateur final. La distinction des canaux de distribution à privilégier s’établie en fonction de la clientèle, de la taille du marché visé et de la concurrence. Le circuit de distribution peut être ultracourt c’est-à-dire sans intermédiaire, il peut ne comporter qu’un seul intermédiaire, appelé détaillant ou être long, c’est-a-dire avec plusieurs intermédiaires qui interviennent. Combiner différents canaux de distribution limite les risques de dépendance vis-à-vis des intermédiaires. Pour finir, la politique de communication se définit par «l’ensemble des signes et messages émis par une entreprise dans le but de faire connaître, de faire acheter ses produits et ses marques et de construire une image valorisante. » 3 Cinq étapes constituent cette politique : la définition des objectifs à réaliser, les cibles à toucher, le contenu de l’action de communication engagée, et le budget qui lui est attribué. En d’autres termes, elles correspondent aux questions pourquoi ? Qui ? Quoi ? Comment ? Combien ? Lors de la création du message publicitaire, il faut veiller à soigner le contenu de celui-ci qui doit attirer l’attention, susciter l’intérêt, provoquer le désir puis, l’acte d’achat. S’entourer de professionnels de la communication peut représenter une aide précieuse. Grâce à leurs compétences, les points forts du produit seront mis en avant et le message répondra aux objections du consommateur. En résumé, construire un message clair et original adressé à la cible choisie va permettre de booster les ventes de l’entreprise, développer son image et influencer la clientèle. 3 Vincent YDE. Créer son entreprise : du projet à la réalité. Vuibert. 2009. Page 62. 20 Chapitre 1 : La création d’entreprise Une fois ces informations réunies, il faut construire des indicateurs de mesure afin d’évaluer efficacement les retombées de l’action de communication menée. À ce stade, le créateur doit valider ou apporter les corrections nécessaires au projet. Coupler avec la définition du marketing mix de l’entreprise, une étude de marché permettra d’approfondir la compréhension de la demande et de la concurrence. Une fois chose faite, le créateur pourra adapter son offre aux différents profils des clients et si nécessaire, la segmenter. 2. L’étude financière : construire un plan de financement Une fois le marché connu, la clientèle comprise et la concurrence observée, le chiffrage du projet doit être fait. Cette étape est en fait la traduction de toutes les informations collectées au préalable en termes financiers. Cela permet de faire une synthèse de la future activité et de vérifier la viabilité du projet. Afin de visualiser clairement la future entreprise et anticiper son fonctionnement, le recours à des moyens techniques et humains est incontournable. Pour chaque fonction liée à l’activité, il est impératif de distinguer comment réaliser cette fonction, avec quels moyens et avec qui. Une fois, les fonctions listées, il est intéressant de dresser un tableau des coûts qu’elles vont engendrer. Cette étape va permettre de rédiger un plan de financement initial, un compte de résultat prévisionnel et un plan de trésorerie. Grâce à ces documents, la construction du plan de financement final sera possible. a) Le plan de financement initial Le plan de financement initial s’inscrit dans une démarche dynamique. Il évalue les besoins de financement durables de l’entreprise et recense les ressources disponibles. Si ces dernières sont insuffisantes, une solution devra être trouvée pour réunir les capitaux manquants : rechercher des investisseurs, avoir recours aux prêts bancaires, etc. Le plan de financement initial traite les besoins financiers constants de l’entreprise et son analyse va permettre au créateur de rechercher la meilleure solution financière. Les besoins durables Les besoins durables rassemblent les frais d’établissement, les investissements ainsi que le besoin en fonds de roulement. 21 Chapitre 1 : La création d’entreprise Les frais d’établissements sont les premiers besoins que doit retenir un chef d’entreprise. Ils correspondent aux frais engagés pour constituer l’entreprise et sont considérés comme une forme particulière d’investissement. Les investissements regroupent les outils de production, d’équipement, l’acquisition de brevets, les achats de terrains, les dépôts et versements, etc. Quant au besoin en fonds de roulement, noté BFR, il résulte des décalages temporels entre les décaissements et les encaissements liés à l’activité de production de l’entreprise. En effet, cette dernière va devoir financer des besoins qui sont liés à son cycle d’exploitation comme l’acquisition d’un stock minimum pour le démarrage de l’activité par exemple. De plus, l’entreprise peut être amenée, au cours de son activité, d’accorder des délais de paiements à ses clients, qui constituent les créances clients, et réclamer elle-même des délais à ses fournisseurs. L’entreprise dispose donc d’une masse d’argent immobilisée liée au décalage entre ces entrées et sorties d’argent. Le besoin en fonds de roulement s’obtient par l’opération suivante : BFR = stocks moyens + encours moyens créances clients TTC – encours moyens dettes fournisseurs TTC Les ressources durables Les apports personnels et les ressources complémentaires (apports extérieurs) constituent les ressources durables de l’entreprise. Elles constituent des ressources financières servant à couvrir ses investissements. Par ailleurs, les besoins financiers durables doivent être couverts par des ressources de même nature. b) Le compte de résultat prévisionnel Le compte de résultat prévisionnel est un tableau retraçant l’activité de l’entreprise grâce à ses charges (dépenses) et ses produits (recettes). L’analyse de ces éléments permet de savoir si l’entreprise dégage des bénéfices ou des pertes. De plus, il faut tenir compte du fait qu’il reste des crédits bancaires et que les agios devront être ajoutés aux charges financières, le compte de résultat n’est donc pas définitif. Les montants apparaissent hors taxe (Cf. annexe 1) c) Le plan de trésorerie Le plan de trésorerie répertorie les recettes encaissées et décaissées, ventilées mois par mois, en veillant à ce qu’elles soient équilibrées et informe sur la capacité de l’entreprise à faire face à ses dépenses. 22 Chapitre 1 : La création d’entreprise Chaque entrée ou sortie de fonds est inscrite au mois où elle doit normalement se produire. Ce document permet de déterminer le solde de trésorerie pour chaque mois, cumulé pendant les 12 mois de l’exercice. Son analyse fait dégager la possibilité ou non de payer ce qui doit l’être grâce aux disponibilités financières du moment. En cas de problème de trésorerie il faut trouver une solution avant le démarrage de l’activité (Cf. annexe 2). d) Le plan de financement Établit sur trois ans, il permet de vérifier si l’entreprise détient les moyens financiers nécessaires au lancement et au maintient de son activité. Il est essentiel pour une entreprise d’avoir une bonne structure financière ; elle est un gage de survie et de pérennité. Dans le cas d’un déséquilibre financier, il faut revoir le projet et apporter les corrections nécessaires avant le démarrage de l’activité. Le chiffre d’affaires ne doit pas être surestimé ni les charges sous évaluées. Ne pas être trop optimiste au départ peut être un comportement judicieux et peut éviter les mauvaises surprises. Disposer de ressources financières stables assure à l’entreprise le maintien de son activité en cas d’aléas. Le plan de financement prend la forme d’un tableau retraçant l’évolution des besoins financiers durables et des ressources financières stables. En année 1, figure le contenu du plan de financement initial ajouté des éléments nouveaux. Pour la deuxième et troisième année d’exercice, les éléments nouveaux liés, cette fois, aux besoins ou ressources durables sont pris en compte. L’entreprise a besoin d’avoir des ressources supérieures à ses besoins, équivalant à 15 ou 20% du montant de la CAF (Capacité d’autofinancement : correspond à la capacité de l’entreprise à dégager des liquidités pour financer son exploitation et assurer son développement). e) Le seuil de rentabilité Le seuil de rentabilité correspond au niveau d’activité pour lequel les produits et les charges d’exploitation sont équilibrés. En d’autres termes, il met en avant le CA à réaliser : ni bénéfice, ni perte. Dans le cas où les ventes dépassent ce seuil de rentabilité, l’entreprise dégage des bénéfices, en dessous, elle vend à perte. Grâce à la marge réalisée, le niveau d’activité doit permettre le financement de toutes les charges fixes. Il faut ensuite traduire cette marge en pourcentage du chiffre d’affaires. La construction d’un tableau permet de répartir les charges fixes et variables et de calculer la marge de cette dernière. Le seuil de rentabilité se calcul en divisant les charges fixes par le taux de marge obtenu. Cet outil est un bon complément de l’approche concrète du projet (Cf. annexe 3). 23 Chapitre 1 : La création d’entreprise 3. Le statut juridique de l’entreprise Le plan de financement établit, le projet se concrétise et le créateur doit maintenant définir le statut juridique de l’entreprise. Le choix du statut juridique de l’entreprise correspond à la phase finale de construction du projet. Se « mettre à son compte » signifie que l’on devient indépendant, que l’on travaille pour soi-même et donc sous sa propre responsabilité et que l’on ne dépend d’aucune autre entreprise. Avant toute chose, il doit se poser plusieurs questions. Souhaite-il s’associer ou non, quelle place veutil occuper dans l’entreprise ? Est-il prêt à prendre des risques financiers et à inclure son patrimoine personnel dans l’aventure ? Quel niveau de salaire espère-t-il ? Les réponses à toutes ces questions vont conditionner le choix du statut juridique de l’entreprise. C’est pourquoi le créateur doit définir ses priorités et connaître les contraintes que présentent chaque statut afin d’opter pour la structure juridique la mieux adaptée. Car selon le statut choisi, des conséquences fiscales, sociales et patrimoniales vont découler. Solliciter l’aide de professionnels est quasiment indispensable pour cette étape. a) Différencier l’activité de la structure de l’entreprise L’activité d’une entreprise peut être de différents niveaux juridiques mais se différencie de la structure juridique. On distingue quatre grands types d’activités : − commerciales : elle dépend du code de commerce et regroupe les activités comme l’achat pour la revente dans un but lucratif ou la vente de certains services comme l’hôtellerie et la restauration ; − artisanales : il s’agit d’une activité demandant un travail de fabrication, de transformation, de réparation ou de prestations de services. Elle fait l’objet d’un décret et les métiers sont regroupés par catégories. De plus, l’entreprise ne doit pas compter plus de 10 salariés ; − industrielles : cette activité se différencie de l’artisanat par transformation de matières premières. Le rôle de la main-d’œuvre et des machines doit dominer l’activité manuelle. Les revenus sont issus de l’organisation de la production et non de la fabrication ; − civiles : regroupes les activités telles que l’agriculture ou les professions libérales. 24 Chapitre 1 : La création d’entreprise b) Choisir un statut juridique adapté L’entrepreneur doit choisir le statut qu’il souhaite donner à son entreprise. Une fois cette étape accomplie, il devra immatriculer son entreprise, c’est-à-dire lui donner juridiquement vie. Cette étape, devenue simple, rapide et peu coûteuse se fait auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE) de la ville où s’exercera l’activité. L’entreprise individuelle L’entreprise individuelle se caractérise principalement par le fait que l’entreprise et le créateur ne forment qu’une seule et même personne. Le dirigeant possède une grande liberté d’action car il est le seul décideur et ne rend de compte à personne. Étant le seul maître à bord, il est entièrement responsable des dettes de l’entreprise et son patrimoine personnel et confondu à celui de l’entreprise ; ce qui présente un risque. Cependant, ce statut offre aujourd’hui la possibilité d’isoler l’ensemble des biens fonciers en procédant à une déclaration d’insaisissabilité devant un notaire. Autre particularité, l’entreprise doit porter le nom patronymique du créateur qui peut, s’il le souhaite, y ajouter un nom commercial. Les formalités de création sont simples : il faut déclarer l’activité auprès du CFE. Cf. annexe 4 Tableau de présentation des principales structures juridiques, Guide Pratique du créateur, document mis en ligne par l’APCE. Avantages Inconvénients Formalités simples Fiscalité contraignante : difficulté de réinvestir Mise en place rapide Le chef d’entreprise est responsable de toutes les dettes de l’entreprise Chef d’entreprise, seul maître à bord Tableau 1: Avantages et inconvénients de l'entreprise individuelle 25 Chapitre 1 : La création d’entreprise Outre les formes juridiques classiques, il existe un système alternatif : le portage salarial. Il s’agit d’un statut intermédiaire entre salarié et entrepreneur. Ce système est adapté pour les créateurs qui souhaitent tester leur activité, sans prendre de risque avant de se lancer véritablement. Il n’y a donc pas d’immatriculation tant que l’entrepreneur n’est pas certain de son volume d’activité et de ses clients. Dans le cas du portage salarial, c’est au créateur d’apporter ses clients, ses contrats, qui doit négocier ses prix, mener ses actions commerciales, etc. Administrativement, l’entrepreneur est considéré comme salarié, il cotise et reçoit des bulletins de salaires. Cependant les sociétés de portage privilégient les activités qui ne présentent pas de risques pour elles, ce sont généralement des activités de conseil ou de formation. Deux autres formes d’entreprise individuelle existent : la micro-entreprise et le statut d’autoentrepreneur (en vigueur depuis janvier 2009) 4 Statut Micro-entreprise Auto-entrepreneur Fiscal Fiscal et social des microentreprises Démarches administratives Ultra simples : Ultra simples : déclaration déclaration de revenus + auprès du CFE compétent, montant du CA Dispense d’immatriculation à un registre, Mode de paiement calcul des et de cotisations sociales simplifié Obligations Tenu d’un registre des achats et des recettes Plafond de chiffre d’affaires 27 000€ pour les 80 000€ pour le commerce prestataires de service et 32 000€ pour les services les titulaires de revenus (Hors vente à consommer non 76 300€ commerciaux, sur pour acheteurs-revendeurs, place et prestations les d’hébergement) la vente à consommer sur place ou la fourniture de logement TVA 4 Obtention d’une franchise Obtention d’une franchise D’après La Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse vous informe sur l’auto- entrepreneur. Document distribué par la CCIT lors du Rendez-vous des Créateurs. (Cf. annexe 5) 26 Chapitre 1 : La création d’entreprise de TVA de TVA Dispensation déclaration de et paiement. de Non récupération Bénéfice imposable Égal au CA réalisé, Paiement de l’impôt sur le diminué des abattements revenu en même temps que en vigueur le forfait de charges sociales en appliquant les taux en vigueur, Si absence de bénéfice, aucun impôt ou charge à payer Conditions Pour les entrepreneurs Pour individuels uniquement, les entrepreneurs individuels uniquement, Si dépassement du seuil CA, arrêt immédiat du statut du CA, arrêt immédiat du de micro-entreprise statut de micro-entreprise Tableau 2: Comparaison des statuts micro-entreprise et auto-entrepreneur La société D’après l’article 1832 du Code Civil français, la société est définie comme : « instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter. Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne. Les associés s'engagent à contribuer aux pertes. » 5 5 Source http://www.droit.org/jo/copdf/Civil.pdf 27 Chapitre 1 : La création d’entreprise En d’autres termes, la création d’une société engage la naissance d’une nouvelle personne juridiquement distincte du créateur et des associés fondateurs, à la différence de l’entreprise individuelle ou le créateur et l’entreprise ne sont qu’un. Le créateur et ses associés doivent apporter un minimum de capital (somme qui dépend du type de société choisi) afin de pouvoir faire face à leurs premières dépenses d’investissements. Il s’agit du capital social. L’entreprise dispose de son propre patrimoine qui est totalement dissocié du patrimoine personnel des associés, les protégeant ainsi des créanciers de l’entreprise (sauf pour les sociétés en nom collectif). Contrairement à l’entreprise individuelle, il existe un risque d’abus de biens sociaux dans le cas d’utilisation des biens de la société à des fins personnelles. Le dirigeant ne doit pas agir pour son seul compte mais doit respecter certaines formalités et rendre régulièrement des comptes sur sa gestion aux autres associés. Les formalités de création sont les mêmes que pour les entreprises individuelles mais doivent être complétées par la rédaction et l’enregistrement des statuts, par la parution d’une annonce dans un journal dédié, etc. L’attribution du nom de l’entreprise est totalement libre, sous la seule réserve des droits d’autrui : la dénomination ne doit pas exister. Pour cela, il faut obligatoirement consulter l’INPI (Institut National de la Propriété Intellectuelle) pour une demande d’antériorité. Pour sa domiciliation, l’entreprise doit communiquer son adresse qui constituera son siège social et qui déterminera sa fiscalité. Il existe différentes formes de sociétés : (Cf. annexe 4) Critères de choix Afin de choisir le statut juridique adapté à l’activité de l’entreprise, la réponse à certains critères est nécessaire 6 : 6 − la nature de l’activité ; − la volonté de s’associer ; − l’organisation patrimoniale : protection et transmission du patrimoine ; − l’engagement financier ; − le régime social de l’entrepreneur ; − le régime fiscal de l’entrepreneur et de l’entreprise ; − la crédibilité de l’entreprise vis-)-vis des partenaires (banquiers, clients, fournisseurs, etc.). APCE. Guide Pratique du Créateur, les étapes de la création de votre entreprise. 2009 [en ligne], disponible sur http://www.APCE.com/cid6041/guide-pratique-du-createur-edition-2009.html?C=173. Page 27. 28 Chapitre 1 : La création d’entreprise Il est fortement conseillé au créateur de s’entourer de professionnels pour choisir le statut juridique le mieux adapté à son entreprise. En effet, il est nécessaire de connaître l’ensemble des structures existantes, leurs avantages et surtout leurs inconvénients. Il est toujours possible de changer de statut juridique une fois l’activité lancée, mais les démarches administratives sont lourdes et il est plus judicieux d’être établit correctement dès le démarrage de l’activité. C. La mise en route des opérations La phase de préparation étant terminée, il est temps à présent de concrétiser l’ensemble des engagements qui ont été pris. Cette ultime étape de la création d’entreprise regroupe la réalisation des formalités juridiques, l’enclenchement des procédures financières et enfin, la mise en route des actions commerciales. 1. Les formalités juridiques Il faut avant toute chose, déposer un dossier de constitution auprès du CFE. Ce centre, à guichet unique, facilite et accélère les démarches administratives et permet, en un seul document et en une seule fois de déposer les déclarations nécessaires, gratuitement. Le CFE propose également des formations pour les créateurs ainsi qu’une assistance pour la constitution du dossier, moyennent paiement. Un tableau regroupant les centres de formalités selon l’activité se trouve en annexe 6. Au-delà du CFE, certaines formalités qui n’en dépendent pas, doivent être accomplies par le créateur : − licences ou d’autorisations particulières à obtenir ; − recherche d’antériorité auprès de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) ; − enregistrement auprès du service des impôts des entreprises (SIE), des statuts ; − Publication de l’immatriculation dans un journal d’annonces légales. 29 Chapitre 1 : La création d’entreprise 2. L’aspect financier Selon le statut juridique choisi, l’entreprise est obligée d’apporter un minimum de capital de départ. Outre ses obligations légales, il semble évident qu’une activité peut difficilement démarrer sans financement. L’apport personnel est donc déterminant. Le montant de cet apport dépend du projet en lui-même, de sa pertinence et du risque qu’il comporte. Dans le cas où le créateurs, et ses associés ne réunissent pas suffisamment de fonds pour le démarrage de l’activité, il est possible d’avoir recours au aides « personnelles », familles, amis, investisseurs privés, etc., peut être intéressant et éviter l’emprunt bancaire. Cet apport représente les fonds propres de l’entreprise et doit être, dans le meilleur des cas, équivalent à 30% du montant de l’investissement total pour rendre le projet crédible aux yeux des banques. Considérés comme une ressource durable pour l’entreprise individuelle, ces fonds propres présentent une garantie pour les banquiers mais également pour les fournisseurs et les futurs clients. Dans certaines situations, le créateur peut se voir attribuer un prêt d’honneur. Il s’agit d’un crédit à moyen terme basé sur la confiance accordée à l’entrepreneur. Ainsi, celui-ci ne paye pas d’intérêt et ne rembourse pas les échéances au cours du démarrage de son activité. Ce système renforce la solidité financière de l’entreprise et présente un gage supplémentaire pour les banques. Une fois les apports personnels rassemblés, le créateur va devoir, pour obtenir un prêt bancaire, convaincre les banques. Compte tenu de la difficulté à obtenir des prêts, l’entrevue avec le banquier doit absolument être préparée. En effet, un jeune créateur représente plus un risque pour la banque qu’un futur client. C’est pourquoi, un dossier de présentation, appelé aussi business plan doit être constitué. Le rôle de ce dossier est de présenter le projet de façon complète et détaillée et doit contenir : − la présentation du ou des créateurs : CV, lettre de motivation, etc. ; − la description précise du produit ou service à vendre ; − une étude de marché sérieuse et représentative ; − les moyens mis en œuvre pour le démarrage de l’activité (matériel, personnel, stocks, etc.) ; − les comptes prévisionnels ; − l’objet et le montant de la demande de prêt ; − les garanties proposées. 30 Chapitre 1 : La création d’entreprise Il est essentiel de convaincre une ou plusieurs banques de participer au projet car ce sont des acteurs incontournables de la vie de l’entreprise, tant au démarrage qu’au développement de l’activité. Les banques permettent aux entreprises de faire face à la croissance des besoins de trésorerie et renforcent ainsi leur chance de survie. Maîtriser parfaitement son dossier et faire preuve de professionnalisme sont des facteurs déterminants lors de la rencontre avec le banquier. Dans le cas où plusieurs banques seraient intéressées par le projet, c’est au créateur de faire jouer la concurrence et ainsi obtenir des avantages tels que l’absence d’intérêt la première année. En complément de l’apport personnel et du prêt, les aides à la création d’entreprise peuvent être un soutien précieux. Il suffit d’en faire la demande auprès des CCI ou des chambres de métiers de la ville où l’activité sera exercée. Cependant, ces aides ne remplacement en aucun cas les apports personnels du créateur, elles ne sont qu’un plus, et ne doivent pas apparaître dans le plan de financement initial. D’ailleurs, les montants alloués sont calculés proportionnellement aux apports des associés. Ces aides permettent réellement de consolider le financement de l’activité de l’entreprise ou même d’investir mais l’État les modère sous peine de modifier le marché par une intervention trop importante. C’est pourquoi les traitements administratifs sont contraignants et les versements se font, en général, après le démarrage de l’activité. L’entreprise doit pour cela, avoir une trésorerie suffisante. La liste des aides disponibles se trouve en annexe 7. 3. L’aspect commercial À ce stade, on ne parle plus réellement de projet, l’entreprise existe, l’activité démarre. C’est le moment de concrétiser les contacts avec la clientèle et les fournisseurs et d’organiser la production. Obtenir rapidement les premières commandes renforce la crédibilité de l’entreprise et permet d’obtenir certaines aides (si elles n’ont pas encore été accordées). C’est au dirigeant de mener, dans un premier temps, des actions de prospection. Il établit ainsi un premier contact avec ses clients qui apprennent à le connaître. Si le dirigeant soigne ses rapports avec sa clientèle, il pourra plus facilement la fidéliser. La mise en place d’actions promotionnelles est un bon moyen pour faire connaître son offre à ses clients. Elles attirent le client dans l’entreprise qui découvre ainsi l’ensemble des produits ou services proposés. Utiliser pour cela des outils adaptés tels qu’un site internet, des annonces dans la presse, des affiches,… Il faut comprendre les mécanismes d’achat de ses clients et les questionner sur leurs motivations, leurs attentes, leurs comportements. Une fine connaissance de la clientèle permet une communication claire 31 Chapitre 1 : La création d’entreprise et parfaitement ciblée qui touchera directement la clientèle espérée. De plus, une communication mal menée engendre des pertes financières non négligeables. Au niveau de l’organisation commerciale, il est important de créer des fichiers prospects puis des fichiers clients et ainsi gérer correctement ses contacts. Ces outils peuvent aussi renseigner sur la régularité des achats des clients et même informer de leur solvabilité. Pour finir, une approche terrain de la clientèle va permettre à l’entreprise de tester son activité et d’engager rapidement, en cas de disfonctionnement, les corrections nécessaires. Il est important de régulariser les actions commerciales et de ne pas les négliger. C’est pendant le lancement de l’activité que le dirigeant est le mieux disposé pour ces actions. Par la suite, il sera submerger au quotidien et aura moins le temps de s’intéresser personnellement à ses clients. D. Les premiers mois d’activité Le projet est bouclé, la décision finale est prise et l’entreprise prend vie. Durant les premiers mois de l’activité, le créateur doit rester vigilant et doit savoir maîtriser la croissance de son activité, il entre dans la dernière ligne droite du projet. Un dernier point reste à faire afin d’anticiper les principaux risques. Afin de les cerner, voici quelques questions 7 qu’il est utile de se poser : − Que se passerait-il si un nouveau concurrent arrivait sur le marché en même temps que l’entreprise ? − Quelles seraient les conséquences d’une baisse de la demande des biens ou services ? − Quelles seraient les chances de survie de l’entreprise en cas de perte des principaux clients ? − Quel impact aurait une évolution réglementaire dans le domaine d’activité exercé ? − Quelles seraient les conséquences de l’échec de la campagne publicitaire de lancement ? − Le recrutement de bons collaborateurs est-il possible ? − Les niveaux de rémunérations des collaborateurs sont-ils attractifs ? − Quelle réaction adopter en cas de dépôt de bilan du principal fournisseur, suite au lancement de l’entreprise ? − 7 Comment financer des dépenses qui n’étaient pas prévues dans le plan de financement initial ? Op.cit. Créer son entreprise : du projet à la réalité. Pages 136, 137. 32 Chapitre 1 : La création d’entreprise − La production et les stocks représentent-ils des risques ? Le principal danger qui guète une nouvelle entreprise est généralement les problèmes liés à la gestion. Pour ne pas voir son entreprise déposer le bilan au bout de la première année d’activité, deux facteurs sont à surveiller sérieusement : le montant des capitaux propres et le montant des charges fixes. L’insuffisance de capitaux propres rend l’entreprise vulnérable dans le cas où la croissance est plus rapide que prévu. Par ailleurs, lorsque les charges fixes sont trop importantes par rapport au chiffre d’affaires, l’entreprise à du mal à garder la tête hors de l’eau. C’est pourquoi le créateur doit contrôler un certains nombres de principes de gestion. Il doit toujours se baser sur le plan prévisionnel qui lui a permis de rendre son projet cohérent. Le respecter permet de ne pas s’écarter de la stratégie mise au point et de se perdre dans des décisions non réfléchies. Bien entendu, il arrive que quelques points soient à revoir mais il est impératif d’en assurer la cohérence avec les prévisions de départ. D’une façon générale, c’est au créateur de savoir réagir rapidement et efficacement. Il a pour objectif de maintenir l’entreprise en vie sur son marché et de la développer. Il doit systématiquement réfléchir à de nouvelles stratégies, connaître les évolutions de son marché et savoir gérer efficacement les difficultés qui se présentent. 1. Les facteurs à contrôler Certains points clés de l’activité demandent une attention particulière pour ne pas risquer le dépôt de bilan : − les frais fixes ; − les prix de revient ; − les postes clients et fournisseurs ; − la qualité ; − les stocks ; − l’application de la politique commerciale et son adéquation avec la clientèle ; − les investissements. Grâce à la mise en place d’outils informatiques simples, le dirigeant peut garder un œil sur ces facteurs en consultant rapidement des informations clés. 33 Chapitre 1 : La création d’entreprise 2. Le tableau de bord ou indicateurs d’évolution Le tableau de bord est un des outils informatiques (ou manuscrits) évoqué ci-dessus établi à partir d’indicateurs, sous forme de données brutes. Il va permettre un suivi régulier de l’activité en comparant les réalisations aux prévisions établies durant la phase de projet et enregistrer les évolutions de l’entreprise. Le Guide Pratique du créateur, proposé par l’APCE le définit ainsi : « système de contrôle rigoureux qui permet d’obtenir une information rapide sur toutes les fonctions de l’entreprise, de repérer les écarts éventuels et d’engager rapidement les actions correctrices nécessaires 8. » Même système pour la trésorerie : dresser un tableau, tenu régulièrement, retraçant l’ensemble des entrées et des sorties d’argent et les comparer aux prévisions faites dans le plan de trésorerie. 3. Les obligations comptables Outre les indicateurs mis en place pour faciliter la gestion quotidienne du chef d’entreprise, certaines écritures ont un caractère obligatoire et légal. Le dirigeant doit être en mesure de fournir les différentes données liées à son entreprise. Parmi ces données, figurent le bilan, un livre journal, un grand livre et un livre d’inventaire. Le bilan correspond à une photographie de l’entreprise à un moment donnée et retrace, à l’actif, ce que possède l’entreprise et au passif, ce qu’elle doit. Le livre journal enregistre les écritures comptables de l’entreprise de manière chronologique. Le grand livre, quant à lui, rassemble les comptes de l’entreprise sous forme de mouvements créditeurs et débiteurs. Pour finir, le livre d’inventaire est, comme son nom l’indique, l’inventaire des comptes annuels. Conclusion Si nous devions résumer toutes les étapes de la création d’entreprise en quelques points clés, voici ce que nous retiendrons : − définir son idée de départ le plus précisément possible ; − lister l’ensemble des contraintes qui risquent d’apparaître lors de la construction du projet ; − faire un bilan sur soi-même et prendre en compte les avantages mais également les inconvénients qu’engendre la création d’une entreprise ; 8 Op.cit. p. 48 34 Chapitre 1 : La création d’entreprise − rédiger systématiquement des listes, des tableaux ou des graphiques donnant une vision claire et globale des étapes à accomplir et ce, tout au long du projet ; − ne pas négliger l’étude de marché et la mener la plus sérieusement et la plus précise possible afin de connaître parfaitement son marché, ses futurs clients et leurs besoins, ses concurrents et même ses fournisseurs ; − définir des actions commerciales permettant de faire connaître l’entreprise et de capter la clientèle visée mais également réfléchir sérieusement à son marketing mix et faire le lien entre les différentes politiques qu’il comprend ; − réaliser une simulation objective et réaliste de l‘activité financière et s’en tenir à cette dernière lors du démarrage de l’activité ; − être capable de prendre une décision finale intelligente et savoir renoncer au projet lorsque celui-ci présente des failles importantes ; − avoir choisi un statut juridique adapté aux volontés du créateur qui doit connaître les différentes clauses qu’il contient ; − rédiger un business plan solide et crédible afin d’obtenir une aide financière de la banque et construire une relation durable avec son banquier ; − immatriculer son entreprise ; − mettre en place un système de gestion efficace et assurer le suivi de l’activité au quotidien. Additionnés cette méthode très précise de la création d’entreprise, les facteurs clés de succès restent le professionnalisme et la personnalité du créateur, des compétences solides en gestions, des prévisions de chiffre d’affaires réalistes, des investissements raisonnables et un plan de financement équilibré. Chaque étape vue précédemment doit être accomplie avec précision et aucun élément ne doit être omis. C’est en fait l’harmonie entre le créateur et son projet, un entourage compétent et de bon conseil mais surtout l’équilibre entre tous ces facteurs qui assureront une activité pérenne à l’entreprise. 35 CHAPITRE 2 : MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE DE MARCHÉ 36 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché CHAPITRE 2 : MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE DE MARCHÉ Introduction L’étude de marché représente une étape incontournable de la création d’entreprise. Parfois ignorée, elle présente pourtant des atouts non négligeables et peut éviter de nombreuses erreurs conduisant parfois à l’échec total de l’activité. Après avoir confirmé la cohérence du projet avec la personnalité et les motivations du créateur, celui-ci doit s’assurer de la faisabilité de son projet. L’étude de marché va lui permettre d’appréhender son marché en dessinant les grandes tendances de celui-ci, en identifiant ses acteurs et ses opportunités. En réunissant des informations, l’étude constituera un outil indispensable pour définir un chiffre d’affaires prévisionnel. Le créateur établira ensuite des stratégies commerciales pour atteindre ses objectifs financiers grâce au mix marketing (politique du produit, du prix, de la distribution et de la communication de l’entreprise). Enfin, l’ensemble des données récoltées et analysées présentera une aide précieuse pour la constitution du budget prévisionnel. En d’autres termes, l’étude de marché a pour principal objectif de réduire au maximum les risques liés au marché et permet d’appréhender l’environnement dans lequel l’entreprise évolue. En réalisant sérieusement cette étude, le créateur se constitue un outil essentiel qui l’aidera à prendre des décisions adaptées et réfléchies. La réalisation d’une étude de marché demande de la méthodologie et du bon sens. Dans un premier temps, le porteur de projet doit acquérir les connaissances de bases de ce que l’on appelle le « marché ». La conception d’une étude de marché s’établit à partir de différentes étapes aboutissant à une démarche bien structurée. En identifiant les différents mécanismes de l’étude, le créateur comprendra son déroulement et acquerra des automatismes qui lui seront utiles tout au long de la vie de son entreprise. Comprendre ce qu’est un marché Le marché peut être un lieu physique ou fictif (l’environnement) où les clients potentiels côtoient une entreprise et ses concurrents : il s’agit de la rencontre de la demande et de l’offre. Le créateur doit, pour étudier son marché, l’identifier géographiquement : marché international, national, régional, local, etc. Une fois cette distinction faite, il pourra se pencher sur sa clientèle plus précisément et recentrer de nouveau son marché et mieux cibler ses caractéristiques. 37 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché Les fonctions d’une étude de marché Avant le démarrage de l’activité de l’entreprise, c’est-à-dire durant la phase de projet, le créateur doit clairement identifier son marché afin de prendre les futures décisions liées à son activité, en toute connaissance de cause. En faisant preuve de curiosité et d’esprit d’analyse, l’entrepreneur se construit une compétence qui lui sera utile tout au long de la vie de son entreprise. L’étude de marché est un investissement sur l’avenir. Passer du temps à explorer son environnement, s’impliquer réellement dans l’étude de la clientèle et de la concurrence vont permettre au créateur de renforcer sa maitrise de l’information, qualité indispensable pour un chef d’entreprise. Une fois les notions de bases acquises, il est temps d’aborder la démarche de l’étude de marché. Cette méthodologie doit avant tout être organisée, structurée mais doit également s’adapter aux réalités du terrain. Dans un premier temps, nous nous intéresseront à l’étape de la recherche d’informations. Viendra ensuite la synthèse puis l’analyse des données recueillies. Nous verrons les méthodes de rédaction du rapport avant de conclure sur le chiffre d’affaires prévisionnel. L’étude est donc abordée sous quatre dimensions : le marché et son potentiel, la demande et ses attentes, l’offre et ses menaces et enfin, l’environnement de l’entreprise et l’anticipation de ses évolutions. A. Réflexion préliminaire à l’étude 1. Question de départ Le choix d’entreprendre une étude de marché né souvent d’une décision qu’une personne ou une entreprise doit prendre. Cette décision résulte soit d’un problème qui se pose, soit d’interrogations auxquelles il faut apporter des réponses. Dans le cas d’une entreprise déjà existante, le problème posé résulte généralement d’une incertitude. L’étude de marché a pour objectif de réduire cette incertitude en fournissant un ensemble d’informations exploitées par le décideur dans le but de résoudre ce problème. Dans le cas de la création d’entreprise, il ne s’agit pas véritablement d’un problème à résoudre mais plutôt de questions auxquelles il faut répondre : il y a-t-il une place sur le marché pour une nouvelle entreprise ? Il y a-t-il des besoins non satisfaits sur le marché ? Existe-t-il une clientèle potentielle sur le marché ? C’est au travers d’une étude de marché que des réponses objectives pourront-être apportées, ce qui facilitera la prise de décision finale. 38 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché 2. Identification du marché à étudier et son environnement L’identification du marché est fondamentalement la base de l’étude de marché. L’objectif est d’obtenir une vision globale d’un marché et de rassembler un maximum d’informations cohérentes afin de déterminer si l’activité de l’entreprise pourra s’y développer. Dans un premier temps, il est essentiel de déterminer qui sont les acteurs de ce marché, à quel stade de son évolution est-il (développement, stagnation, déclin) ainsi que les perspectives de vente et de chiffre d’affaires qu’il présente. L’identification de la clientèle va permettre de mettre en lumière le profil des consommateurs, leurs attentes et leurs comportements. L’étude de la concurrence donnera des informations précieuses au créateur qui devra définir, comme pour ses clients, qui sont-ils ? Où sont-ils ? Quelle est leur offre de produit et de prix sur le marché ? Plus globalement, l’environnement du marché doit être pris en compte pour comprendre par exemple, quelles sont les évolutions technologiques de celui-ci, à quel cadre législatif est-il soumis, autant d’informations que le créateur doit connaître avant de lancer son activité. Pour finir, une approche des opportunités et des contraintes permettra de vérifier l’adéquation du projet au marché et déterminera la place que l’entreprise occupera face à ses concurrents. C’est en maîtrisant parfaitement son marché que le chef d’entreprise s’assure une gestion performante. 3. Étude de l’offre et de la demande Cette étape entre dans l’identification du marché qui n’est autre que le point de rencontre entre l’offre et la demande. Cerner les évolutions générales de la demande : la taille du marché, le volume de la clientèle va permettre d’analyser les comportements des consommateurs : leurs attentes, leurs motivations, leurs critères d’achats. Une segmentation peut être utile pour définir une typologie de clients, ils peuvent par exemple être regroupés selon leur âge, leur sexe ou encore leur catégorie socioprofessionnelle. L’objectif ici est de déterminé si l’entreprise, en s’insérant sur le marché, trouvera une clientèle adaptée à son activité. Il en est de même pour l’étude de l’offre. Avant de s’implanter, une entreprise doit connaître l’ensemble de ses concurrents directs ou indirects, cerner leurs forces et leurs faiblesses et anticiper leurs évolutions. En observant la concurrence, une entreprise va pouvoir se positionner sur le marché, déterminer une stratégie pour se faire une place et conquérir des parts de marché. Les différentes étapes d’une étude de marché permettent d’obtenir l’ensemble des informations nécessaires à l’entreprise qui veut développer son activité. 39 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché C’est en suivant pas à pas une méthodologie structurée, que l’entrepreneur prendra connaissance du marché, de ses futurs clients, de ses concurrents ou encore de ses fournisseurs. Il sera ainsi en mesure de décider si oui ou non, son projet peut aboutir et prospérer. B. Recherche d’informations Après avoir déterminé sur quel marché l’entreprise s’insérera, il est essentiel de rechercher des informations plus précises sur ce dernier. On distingue deux types d’informations, les données recueillies via la documentation existante, internet, appelées informations secondaires et les données obtenues directement sur le terrain ou informations primaires. Elles permettent de comprendre et de maîtriser un phénomène, de décrire des comportements ou des situations. Une fois traitées et analysées, ces informations vont permettre d’identifier les opportunités et les contraintes liées au secteur d’activité de l’entreprise et fournir des éléments nécessaires à la prise de décision finale. 1. Processus de recherche Avant de se lancer dans la recherche d’informations, quelles qu’elles soient, il faut se poser des questions. En effet, la curiosité est le maître mot de la recherche mais chercher des informations à l’aveuglette sans savoir réellement ce que l’on souhaite trouver n’est qu’une perte de temps et d’argent. Les résultats risquent d’être conséquents et n’avoir pas ou peu d’utilité. Il est donc préférable de commencer par analyser les décisions qui doivent être prises. Tout au long de ce processus de réflexion, le décideur va réduire le degré d’incertitude lié à la décision qu’il doit prendre et peut être amené à envisager de nouvelles possibilités dont il n’avait pas conscience avant de s’y pencher. Circonscrire les recherches est un bon moyen de commencer. 40 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché Voici un processus de recherche proposé par l’ouvrage 9: Figure 1: Les étapes du processus de recherche 9 A. HIAM. Le marketing pour les nuls. Wiley Publishing, Inc. NJ, USA. 2004. Page 94. 41 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché 2. Les informations macro-économiques Les informations au niveau macro-économiques correspondent aux données générales que l’on peut obtenir sur un sujet donné. Aussi appelées informations secondaires, elles sont disponibles partout et circulent dans le monde entier. Déjà rassemblées et publiées par quelqu’un d’autre, elles sont généralement gratuites. Voici un tableau distinguant les différentes sources d’informations possibles 10 : Nature des informations Définitions Exemples Informations spécifiquement Interviews de consommateurs élaborées pour répondre aux Primaires Observations d’achats questions de l’étude en cours. Elles sont récoltées auprès des « répondants ». Informations main », de « seconde Statistiques de ventes, indices c’est-à-dire déjà démographiques, disponibles avant l’étude en sectorielles, Secondaires cours. analyses tendances de conjoncture. Elles sont collectées auprès de « sources » internes ou externes. Informations traitement obtenues par un après Modèles de simulation de part modèle de marché, modèles de media- construit pour reproduire, en la planning. Paramétrées simplifiant, une situation complexe. Elles sont l’analyste manipulées pour par reproduire différents scénarios possibles. Tableau 3: Les différentes sources d'informations Les sources paramétrées ne seront pas abordées dans ce chapitre. 10 J-L. GIANNELLONI, E.VERNETTE. Études de marché. Librairie Vuibert. 1995. Paris. Page 22 42 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché Cependant, il faut prendre conscience que ces données, puisqu’elles sont accessibles par tous, peuvent être incomplètes ou erronées. Il est important de ne pas baser la totalité de l’étude sur ce type de source mais de la croiser avec des informations dites primaires, c’est-à-dire récoltées via une enquête terrain. Après avoir pris conscience de cela, on constate qu’elles sont très utiles pour éclaircir la visibilité du marché et elles permettent de poser des hypothèses de recherches qui n’auront qu’à être vérifiées sur le terrain. Dans le cas de l’étude de marché, il s’agit des informations que l’on peut obtenir via les Chambres de Commerce et d’Industries, les Chambres de Métiers, les syndicats professionnels ou encore Internet et qui renseignent sur les activités des entreprises du secteur donné. Les statistiques relatives à la population constituent également une source de renseignements précieuse. En effet, ces données démographiques permettent d’analyser et d’anticiper les évolutions d’un marché au travers des caractéristiques d’une population (âge moyen, catégorie socioprofessionnelle, etc.). Le créateur peut ainsi obtenir des données générales sur son secteur d’activités. Dans le cas d’une entreprise déjà existante, les données peuvent être internes à l’entreprise. Les informations dont un entrepreneur a besoin dépendent de beaucoup de choses. C’est en se posant des questions précises qu’il rassemblera ces informations. La question de départ va définir la décision qui doit être prise à l’issue des recherches. 3. L’enquête quantitative Afin de compléter et de valider les informations secondaires obtenues à l’étape précédente, la réalisation d’une enquête terrain est nécessaire. Il s’agit à ce stade, de réunir des informations primaires qui vont venir confirmer (ou infirmer) les données recueillies préalablement. D’après Alexander HIAM 11 la première source d’informations qui peuvent être recueillies sur le terrain est l’observation. Cette approche, trop souvent oubliée, est gratuite, facile à mettre en œuvre et ne nécessite aucune compétence particulière si ce n’est de savoir observer correctement. Sur le terrain, le comportement et les attitudes des consommateurs est très facile à observer. En prenant note de chaque détail il est possible de tirer quelques conclusions. En analysant les résultats et en les 11 Op. cit. Le marketing pour les nuls 43 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché complétant par des enquêtes via des questionnaires, l’observation constitue un bon point de départ de l’étude terrain. En interrogeant les consommateurs grâce à un questionnaire, le porteur de projet pourra mettre en lumière les comportements et les attitudes de ces derniers, leurs valeurs personnelles, leurs intentions d’achats, etc. Cette méthode descriptive et explicative donne des informations de nature numéraire. a) L’échantillonnage La réalisation d’enquêtes constitue le cœur de l’étude de marché. Pour avoir une idée de ce que pensent les clients sur un sujet donné, elle constitue un instrument de recherche incontournable. Le porteur de projet ne peut évidemment pas enquêter sur l’ensemble de sa clientèle potentiel. Pour pouvoir tout de même obtenir des informations réalistes, il doit construire un échantillon représentatif de la population à étudier afin de travailler à échelle réduite. Un petit groupe de consommateurs sera étudié et les résultats seront analyser en fonction des caractéristiques de chacun. Pour déterminer un échantillon il faut tout d’abord établir un niveau de précision à atteindre. Plus l’échantillon sera petit et composé de consommateurs « similaires », plus il sera difficile de généraliser les résultats. De plus, la fiabilité de l’enquête dépend de la méthode d’échantillonnage choisie. Il faut pour cela, définir le nombre de personnes à interroger, le budget mis à disposition pour l’enquête et le temps que peut y consacrer l’entrepreneur. Planifier les différentes étapes, la récolte des données et leur analyse permet d’organiser l’enquête. Il existe plusieurs méthodes d’échantillonnage selon le type d’informations à recueillir. 44 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché Voici les méthodes d’échantillonnage proposées par J-L. GIANNELLONI et E. VERNETTE : Figure 2: Méthodes d'échantillonnage proposées par J-L GIANNELLONI et E. VERNETTE, Les études de marché. 45 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché Un échantillon dit aléatoire est un échantillon est constitué « de n’importe quel élément de la population cible et ceci avec une probabilité connue à l’avance, généralement la même pour tous les éléments 12 »en d’autres termes, cette méthode est basée sur le hasard contrairement à l’échantillon empirique qui s’inscrit dans une démarche plus subjective. Dans le cas de la création d’entreprise, l’étude quantitative se résume à l’enquête menée auprès des clients potentiels. Nous ne retiendrons que trois méthodes dont une est empirique: la méthode des quotas, l’échantillonnage en grappes et enfin, l’échantillonnage par strates. La méthode des quotas est basée sur l’analyse de statistiques générales et consiste à reprendre l’ensemble des caractéristiques d’une population et de les reproduire sur un nombre de personnes réduit pour constituer l’échantillon. C’est la méthode la plus utilisée en recherche marketing. L’échantillonnage par grappes est utilisé lorsqu’il est difficile d’obtenir l’ensemble des données concernant la population étudiée. Il consiste à tirer au sort les personnes à interroger dans chacune des grappes; la population aura été préalablement segmentée en différents groupes ou grappes. Cette méthode est de loin la moins coûteuse et le risque de déviance est important. Enfin, l’échantillonnage par strates établit l’échantillon proportionnellement à la population totale étudiée et effectue ensuite un tirage au sort dans chacune des strates. b) La conception d’un questionnaire Une fois l’échantillonnage effectué, il faut construire le questionnaire qui sera administré aux consommateurs. Il est préférable que le créateur rédige lui-même le questionnaire car il ne faut jamais perdre de vue les objectifs à atteindre lors de la rédaction des questions. Dans le cas où le créateur sous-traite l’étude de marché, il devra participer activement aux enquêtes terrain afin de vérifier l’adéquation avec le projet et d’acquérir des connaissances dont il aura besoin tout au long de son activité. Techniquement, les questions doivent être courtes et faciles à comprendre. Il est indispensable de tester le questionnaire avant de l’administrer à l’ensemble de l’échantillon afin d’apporter les corrections nécessaires en cas de disfonctionnement. Ce test permettra également de vérifier la cohérence et l’enchaînement des questions qui peuvent être ouvertes, fermées, à choix multiples ou encore à échelle de mesure. Le créateur déterminera une méthode de réponse en fonction du niveau de précision des réponses qu’il souhaite obtenir. 12 Op. cit. Les études de marché. Pages 156,157 46 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché L’ordre des questions posées doit être structuré et ne doit en aucun cas influencer les réponses de l’interviewé. Une méthode intéressante consiste à rédiger les questions en « entonnoir ». Dans un premier temps ce sont les thèmes généraux qui sont abordés et qui découlent vers des questions plus précises. Il est bon d’y insérer des questions de contrôle afin d’être sûr de la cohérence des réponses et vérifier l’implication du répondant. Pour finir, numéroter les questions sembles futile mais cette technique facilite et accélère la saisie des réponses lors du traitement des données. c) L’administration du questionnaire Il faut à présente définir de quelle façon le questionnaire sera administré aux personnes ciblées. Sa conduite dépendra du type d’enquête retenu, du nombre de personnes à interroger, c’est-à-dire de la taille de l’échantillon, des informations obtenues préalablement ainsi que du budget disponible. En effet, cette étape de l’étude de marché a un coût non négligeable qu’il faut insérer dans les comptes de l’entreprise. Pour cela, il est nécessaire de chiffrer en détail les besoins humains et techniques utiles à l’enquête. Mais tout d’abord, le choix d’une technique d’enquête s’impose. Voici un tableau présentant les principales techniques d’enquêtes quantitatives, leurs avantages et leurs inconvénients : Type de questionnaire Avantages Inconvénients Touche directement le cœur de cible, Permet d'analyser les réactions des interviewés Besoin de personnel compétent, Méthode longue, Coût important Enquête par téléphone Méthode rapide et économique Collecte d’informations parfois difficile : données erronées, disponibilité du répondant difficile à cerner, refus d’y répondre Enquête postale Méthode économique et simple à Taux de retours faible mettre en place Enquête en face à face Enquête via Internet Disponible pour un grand nombre de sondés, Pas de contraintes géographiques, Pas de contraintes de temps, le Tout le monde n'a pas accès à sondé répond quand il le Internet souhaite, Le traitement des résultats est quasi instantané, Le coût est faible Tableau 4: Présentation des différents types de questionnaires 47 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché C’est après avoir défini les modalités de l’enquête qu’un budget pourra être établit. Planifier chaque action de l’enquête permet d’optimiser le temps et l’argent de l’entreprise et/ou du créateur. Le porteur de projet doit se poser sept questions sur son questionnaire 13 : − L’enquête est-elle attrayante pour les personnes interrogées ? − Certaines questions associent-elles plusieurs concepts ? − Les échelles permettent-elles de donner toutes les réponses ? − Il y a-t-il des questions orientées ou mal formulées ? − Il y a-t-il des questions sans rapport avec l’objectif de l’enquête ? − Certaines informations seraient-elles plus facilement obtenues par l’observation ? − Le questionnaire permet-il aux personnes interrogées d’aborder des sujets auxquels nous n’aurions pas pensé ? Ici encore, l’intérêt de se poser des questions et de les lister permet d’éviter certaines erreurs qui conduiraient l’enquête sur une mauvaise voie. En apportant des réponses à la liste de questions proposées ci-dessus, l’enquêteur prend conscience de l’importance d’un questionnaire bien construit et optimise ses chances d’obtenir des informations exploitables et représentatives. En effet, de nombreux projets échouent ou réorientent leurs recherches suite à une approche inadaptée. Parfois les résultats montrent que le projet initial n’était pas le bon ou au contraire, font surgir de nouvelles idées qui poussent à abandonner toutes les hypothèses de départ. Dans ce cas, il est nécessaire de bien réfléchir à l’erreur de départ et tenter de comprendre pourquoi de telles disparités sont apparues. d) Le traitement des données Dans cette partie, nous n’aborderons que l’analyse de base du questionnaire. Beaucoup de méthodes plus ou moins sophistiquées existent mais dans le cas de la création d’entreprise, il ne s’agit pas d’interroger un panel important de consommateurs sur un produit donné mais seulement de cerner leurs attentes. Nous traiterons principalement des méthodes « théoriques » de l’analyse des données et non « statistiques ». 13 Op.cit. Marketing pour les nuls. Page 100. 48 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché La première étape est la partie la plus fastidieuse de l’étude de marché. C’est un travail de saisie et d’analyse relativement long. Tout d’abord, il faut procéder au dépouillement des résultats qui impose la construction d’un tableau. Pour cela, le codage des réponses aux questions ouvertes permet de traiter informatiquement les données. Par exemple, en regroupant les informations de même nature, on fait apparaitre naturellement des thèmes totalement objectifs. Plusieurs méthodes de chiffrage des données existent, voici les trois principales : Tris à plat Très simple répartition des réponses Tris croisés Croiser deux ou plusieurs variables et les réunir dans un tableau de résultats Moyennes Calculer des moyennes à partir des informations chiffrées obtenues Tableau 5: Principales méthodes de chiffrage Le choix d’un bon outil de traitement des données est primordial et facilitera par la suite les calculs statistiques. L’utilisation de logiciels adaptés ou d’applications informatiques comme un tableur ou un gestionnaire de base de données dépend de la quantité d’informations à traiter. Dans le cas de la création d’entreprise, un simple tableur Excel suffit amplement. Une fois sont activité développée, l’entrepreneur pourra, s’il le souhaite, se procurer un logiciel spécifique. Cependant, pour les petites structures, il est rare, bien que très utile, que le chef d’entreprise consacre du temps aux enquêtes de terrain. Quand il le fait, il a souvent recours à une aide extérieure comme les juniors-entreprises (groupes d’étudiants en écoles d’ingénieurs ou en écoles de commerce qui proposent, dans le cadre de leurs études et pour appliquer leurs cours théoriques, de réaliser les études de marché des entreprises demandeuses) ou les cabinets d’étude. Pour finir, ce travail fastidieux et répétitif demande une bonne organisation. La saisie doit se faire au travers d’un plan de travail structuré. 49 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché 4. Les enquêtes qualitatives a) Objectifs et principes En complément de la recherche d’informations primaires et des données quantitatives obtenues, les enquêtes qualitatives constituent une nouvelle source d’information. Précisons que ce type d’enquête n’est pas dépendante des enquêtes quantitatives et peuvent tout à fait être menées indépendamment des autres techniques existantes : elles ne sont que complémentaires. L’enquête qualitative porte sur des questions marketing qui ont pour principal objectif de comprendre le pourquoi et le comment des évènements dans des situations concrètes. En d’autres termes, il s’agit d’une méthode conçue pour obtenir des informations significatives concernant les différents aspects du comportement d’achat des consommateurs. Ces derniers produisent des discours sur l’objet de la recherche et l’enquêteur tente d’analyser les motivations, les freins et le processus de décision d’achat qui les caractérisent. En complément des informations obtenues sur les comportements des consommateurs via les questionnaires, l’analyse qualitative permet d’expliquer, non pas comment, mais pourquoi le client consomme. En identifiant les paramètres psychologiques de motivation d’achat, l’enquêteur va chercher comment influencer le consommateur dans son processus d’achat. L’intérêt de ce type d’enquête est de mieux comprendre sa clientèle, d’adapter son offre en fonctions de ses attentes et se différencier de la concurrence. Ce type d’enquête est exploratoire et la nature des données obtenues est verbale. L’enquêteur doit adopter une attitude non directive mais peut être subjectif. Son but n’est pas de chercher des preuves mais de donner des explications aux comportements des consommateurs. Les résultats de ce type d’enquête ne sont pas généralisables et ne font donc pas l’objet d’une analyse statistique car les informations recueillies sont variées et d’ordre psychologiques. b) Les entretiens individuels Les entretiens individuels sont structurés en quatre étapes bien distinctes : la phase d’introduction, le recentrage du projet, la phase d’approfondissement du sujet et enfin la phase de conclusion. 50 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché La phase d’introduction permet d’évacuer le stress et les préoccupations du répondant. L’enquêteur a pour rôle de mettre en confiance l’interviewé et de favoriser la prise de parole. Ensuite, il a pour objectif de recueillir le discours rationnel et les clichés évoqués. La phase de recentrage consiste à placer l’interviewé dans un cadre imaginaire et ainsi permettre l’apparition de thèmes qui n’auraient pas été évoqués dans une situation habituelle. La phase d’approfondissement s’articule autour des questions essentielles de l’étude, on entre dans le vif du sujet et les freins éventuels sont décelés. Il s’agit de la phase la plus importante de l’entretien car le répondant est en totale confiance et se livre facilement. Pour finir, la phase de conclusion permet de ramener le répondant à la réalité. Cette étape ne doit surtout pas être négligée car c’est à ce moment que le répondant reconstitue ses défenses psychologiques. Il ne doit pas ressortir vulnérable. Type Technique Attitude d’entretien Directif de Modalités Avantages Inconvénients l’enquêteur Développement de Entre 20 et thèmes, 30 Questions personnes ouvertes posées interrogées, sont dans un Durée d’environ ordre précis, Existence 30 min d’un guide d’entretien Un thème proposé, Existence Éveiller d’un l’intérêt, guide d’entretien, Rassurer, L’interviewé parle Exploiter librement Semi-directif (centré sur le consommateur) thèmes Entre 20 et Facile 30 utiliser, personnes informations le interrogées, des besoin de parler, Durée abordés, Être chaleureux d’environ L’enquêteur doit et sympathique, 1à 2h obtenues riches Compromis le Être neutre entre répondant à liberté thèmes cachés des et variées, amener aborder à la d’expression du répondant et la structure de l’étude 51 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché Développement de Attention Entre 20 et Peu utilisée car thèmes proposés, 30 difficile personnes, mener. positive Réponse libre du inconditionnelle, répondant, L’enquêteur Accorde de la Durée de 1 valeur réponses Non directif à aux à 2h doit de être compétent et l’interviewé, pratiquer Attitude régulièrement d’empathie : ce l’interviewé doit d’interview percevoir et comprendre le cadre de référence de type l’interviewé Mixte Combinaison de la Entre 20 et Excellents Longue, technique 30 résultats Risque que le d’interview et de personnes répondant ne l’accompagnement dise la du répondant dans vérité pas l’acte d’achat, L’interview se fait sur le lieu d’achat et l’interviewé doit expliquer son comportement Tableau 6: Les différents types d'entretiens Les principaux avantages des entretiens individuels sont leur facilité à être organisés, le nombre d’idées générées et le climat favorables à la confession et à la livraison d’informations intimes. Cependant, le coût et la durée de ce type d’entretien ne sont pas à négliger et il est préférable de s’entretenir avec une personne plutôt qualifiée. 52 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché c) Les entretiens de groupes Les entretiens de groupes sont des réunions simultanées de plusieurs personnes en un même lieu. La présence d’un animateur coordonne le déroulement des entretiens qui sont enregistrés soit de manière audio, vidéo ou manuscrite. Cette techniques, destinées à recueillir le discours d’un groupe, est aussi appelée « dynamique des groupes restreints ». Il s’agit d’un effet de stimulation réciproque, d’une interaction entre les participants permettant évolution de l’ensemble du groupe. Le ou les enquêteurs deviennent donc des animateurs et doivent s’assurer que toutes les personnes participent au débat. Leurs rôles principaux sont de favoriser l’échange entre les participants en relançant le débat si nécessaire et de limiter l’apparition de leaders, phénomène naturel dans la constitution d’un groupe. Ces groupes de discussions ou « focus group » sont composés généralement de quatre à huit personnes et durent entre trois et quatre heures. Lorsqu’il s’agit de groupes de réflexion, six à douze membres composent le groupe et la durée de l’enquête varie entre deux et quatre heures. Cette méthode constitue de nombreux avantages. Stimulante et créatrice, elle fait généralement émerger des données riches et variées. Le recueil des informations est rapide et les solutions adoptées sont plus faciles à mettre en place car elles sont acceptées par un plus grand nombre de personnes. Cependant les techniques de groupes sont moins souvent utilisées car elles sont plus contraignantes que les entretiens individuels. En effet, il faut avoir la possibilité de rassembler un nombre important de personnes en peu de temps, au même endroit et en même temps. De plus, la pression que peut exercer inconsciemment le groupe sur le répondant et l’effet de leadership qui peut se mettre en place, influencent les réponses et constituent une seconde limite à cette technique. Dans certain cas, et notamment lorsque les enquêteurs ne sont pas formés pour ce type d’entretiens, faire appel à des professionnels peut s’avérer judicieux. Finalement, cette technique plutôt coûteuse est généralement utilisée par les grandes sociétés dans les budgets destinés à la recherche sont importants et associée au brainstorming ou « tempête d’idées » qui consiste à faire parler un groupe de personne sur un produit ou un sujet donné, de manière totalement intuitive (très utilisé dans l’agroalimentaire pour le lancement d’un nouveau produit par exemple). 53 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché d) Les méthodes associatives et projectives Moins courantes, les méthodes associatives et projectives consistent à interroger des personnes sur des aspects délicats, complexes ou embarrassants. Au travers de jeux, ou d’exercices tels que les associations de mots, de phrases liées à l’idée proposée, les portraits chinois, les dessins ou encore les collages, les répondants sont totalement libres de leurs réponses. Ils se projettent dans une situation imaginaire est s’expriment plus facilement. Les principes des tests projectifs sont la spontanéité et la liberté des réponses malgré des questions ambigües. L’enquêteur ne doit pas informer le répondant du but de la question initiale et doit déceler les écrans psychologiques derrière lesquels se cache le répondant qui a tendance à développer une attitude d’inconscience, de rationalité, de tolérance ou de politesse envers l’enquêteur. Une fois les éléments de réponses recueillis, l’analyse se fait par découpage du sujet et par le classement des interprétations des réponses. e) Réalisation du guide d’entretien Pour mener à bien ces différents types d’entretiens, la réalisation d’un guide d’entretien est essentielle. Ce guide a pour objectif d’identifier des thèmes autour desquels l’interview s’effectuera et de dresser un canevas de questions pour chaque thème abordé. Ces questions doivent être souples, pas trop restrictives et ne doivent pas orienter l’interviewé dans ses réponses. Différent d’une simple liste de question, le guide d’entretien est un support de points de repère, chaque question doit être rédigée dans un langage simple, compréhensible par tous et doit avoir une réelle utilité pour l’avancement du projet, elles doivent informer. La meilleure techniques pour mener méthodiquement un entretien est de rentrer progressivement dans le sujet, en commençant par des questions introductives, puis en abordant ensuite des thèmes généraux qui découleront sur le cœur du sujet avec des questions plus impliquantes. L’enquêteur doit bien sûr rester neutre tout en étant capable de relancer le discours. En résumé, les fonctions du guide d’entretien sont les suivantes : − donner les axes généraux et les thèmes qui doivent être abordés au cours de l’entretien ; − mettre en place des phases d’introduction, de transition et de conclusion ; − noter les points à éclaircir et relancer le débat. 54 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché C. Analyse des données et rédaction du rapport Les enquêtes terrain ne sont d’aucune utilité si leurs résultats ne sont pas analysés. L’objectif est de formuler une synthèse ne retenant que les informations essentielles au projet. C’est pourquoi l’enquêteur doit différencier l’information prioritaire et l’information secondaire. Les étapes de l’analyse de contenu des enquêtes qualitatives s’articulent de la façon suivante : tout d’abord, chaque entretien doit être retranscris de façon fidèle, en respectant exactement le discours du répondant. Puis, il faut définir une unité d’analyse, c’est-à-dire un mot, une phrase ou un thème qui seront ensuite quantifiés. Viens ensuite l’étape de construction de la grille d’analyse qui peut se faire par l’identification des rubriques les plus pertinentes ou par simple relecture des réponses qui seront analysées en tenant compte des objectifs de l’étude. Le remplissage de cette grille nécessite la reprise de l’ensemble des retranscriptions et de leur codification. Les entretiens sont analysés verticalement. On étudie la façon dont le répondant a abordé l’ensemble des thèmes, ou horizontalement, en observant comment chaque thème a été abordé par l’ensemble des répondants. Pour finir, ces entretiens sont quantifiés et l’étude, qui constitue un outil essentiel à la prise de décision, est rendue à ses destinataires (le créateur lui-même, les banques, les fournisseurs potentiels, les investisseurs, etc.). La rédaction finale doit être simple, compréhensible et doit donc prendre en compte les exigences de ces destinataires en faisant apparaître clairement les tendances et les opportunités du marché. Plus le rapport aura été rédigé avec soin, plus la prise de décision sera facilitée. D. Définition du chiffre d’affaires prévisionnel Beaucoup de créateur ont tendance à l’oublier mais l’étude de marché, grâce à l’analyse des informations récoltées, permet d’établir un chiffre d’affaires prévisionnel réaliste. Dernière étape avant la décision finale, il constitue un véritable trait d’union entre l’étude de marché et les comptes prévisionnels de l’entreprise. 55 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché De ces objectifs financiers, le créateur pourra établir sa stratégie commerciale et les moyens à mettre en œuvre pour la réalisation de son activité ; en découlera entre autres, la décision définitive du lancement de projet. Il est donc préférable d’agir de manière réfléchie et d’accumuler les méthodes d’élaboration du chiffre d’affaires. Le créateur peut, par exemple, s’inspirer de projets similaires qui ont fait leurs preuves, enquêter directement sur le terrain et recueillir sa propre information ou encore tester le projet sur un segment représentatif de la clientèle ciblée. L’important est de fixer un chiffre d’affaires réaliste. Plusieurs méthodes de calcul existent. Nous n’en aborderons que deux. Voici une présentation des différentes méthodes 14 : Méthodes Techniques Éléments à prendre en compte Méthode des référentiels Rassembler des informations Difficulté de trouver des chiffres chiffrées sur la concurrence, de référence, Rechercher des données Ne pas généraliser les résultats comptables de l’activité, Prendre mais prendre en compte les en compte l’environnement spécificités du projet économique de l’entreprise, les produits vendus et la clientèle visée Méthode des intentions Utilisation des données obtenues Rester vigilent sur les intentions d’achat lors de l’enquête par d’achats émises par les questionnaire, consommateurs qui ne se Les intentions d’achats sont concrétiseront pas forcément TTC, le chiffre d’affaires sera donc exprimé ainsi Méthode des objectifs et des Chiffrer le potentiel du marché Étude documentaire préalable est parts de marché en définissant la zone utile géographique étudiée et ses clients potentiels, Identifier la concurrence Tableau 7: Méthodes de calcul du chiffre d'affaires prévisionnel 14 Source : http://www.APCE.com/pid877/estimer-son-ca-previsionnel.html?espace=1&tp=1 56 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché Il est fortement conseillé de croiser différents méthodes de calcul afin d’obtenir deux estimations : un chiffre d’affaires plutôt optimiste et un second plutôt pessimiste et de les faire valider par des professionnels qui auront un regard extérieur et objectif sur le projet et qui pourrons pondérer les prévisions. La définition du chiffre d’affaires prévisionnel va permettre de prendre la décision de lancer l’activité ou non et débouche sur la mise ne place du plan prévisionnel de financement. E. La prise de décision Toutes les étapes précédentes n’avaient qu’un seul et même but : apporter des éléments permettant de prendre une décision. Les informations obtenues donnent donc une idée de la faisabilité du projet. Ne reste plus qu’à obtenir les financements nécessaires au lancement de l’activité et déterminer les stratégies commerciales à mettre en œuvre (si cela n’a pas été fait durant la phase de projet). En effet, les opérations commerciales ont un coût et doivent être chiffrées et insérées dans le plan de financement. Elles sont un facteur clé de l’activité de l’entreprise car elles permettent à cette dernière d’atteindre le chiffre d’affaires escompté et de s’installer durablement sur le marché. Conclusion D’après Alexander Hiam, « la satisfaction du client est une valeur dynamique. Elle change à chaque nouvelle interaction entre le client et le produit. C’est une courses sans fin, dans laquelle vous devez être capable d’évaluer votre position par rapport aux attentes changeantes des clients et aux performances de vos concurrents. 15» L’ensemble des actions commerciales prises par le chef d’entreprise influencent la clientèle. Ces actions découlent de décisions portant sur le produit proposé à la clientèle, sur le prix de vente de ce produit, sur le système de distribution mis en place pour fournir ce produit aux futurs clients et enfin, sur la communication mise en place pour faire connaitre l’entreprise et son offre. C’est en déterminant l’ensemble des éléments de son mix marketing (énoncé ci-dessus) que l’entrepreneur sera en mesure de développer son activité. Le client est au cœur de la réussite et le chef d’entreprise ne doit pas se contenter de l’étudier durant la phase de projet mais tout au long de son activité. 15 Op.cit. Marketing pour les nuls. Page 107. 57 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché N. B. : Ce chapitre n’a été développé que de façon théorique et n’a pas abordé l’ensemble des calculs statistiques des étapes d’échantillonnage, de rédaction de questionnaire et d’analyse des données ; seules quelques méthodes ont été retenues. En effet, le thème de abordé ici est la création d’entreprise et certaines méthodes ne s’appliquent qu’à de grosses structures déjà existantes qui souhaitent la plupart du temps, lancer un nouveau produit sur le marché. Même s’il est essentiel pour un petit entrepreneur de s’inspirer de ces techniques, il ne peut pas toujours les appliquer à son activité. 58 CHAPITRE 3 : UN SALON DE THÉ À TOULOUSE 59 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse CHAPITRE 3 : UN SALON DE THÉ À TOULOUSE Introduction Après avoir étudié d’une façon générale la création d’entreprise et après avoir fais un zoom sur le cas de l’étude de marché, voici une application concrète de cette méthodologie. L’étude de cas s’est portée sur l’ouverture d’un salon de thé dans le centre ville de Toulouse. Ce choix s’est fait à partir d’une ambition personnelle et d’un projet professionnel à moyen-long terme. Au travers de cette étude terrain, nous tenterons de valider ou de réfuter les hypothèses suivantes : La réussite d’un salon de thé dépend principalement de son emplacement Un salon de thé n’est pas rentable sans une offre de pâtisseries et de formules déjeuné Les salons de thé attirent une clientèle diversifiée Tout au long de cette partie, nous nous intéresserons aux établissements implantés en centre ville au travers d’une veille concurrentielle. Partant des données économiques recueillies, nous tenterons de différencier les concurrents directs et indirects, d’analyser les concepts et les tarifs pratiqués et de déterminer quelles sont les forces et les faiblesses de chaque établissement grâce à des interviews de professionnels. Enfin nous tenterons de répondre aux hypothèses posées dans cette introduction. A. Identification du marché toulousain et recherche d’informations 1. Recherche de données générales La recherche documentaire s’est faite en deux étapes : la recherche d’informations concernant la méthodologie à suivre pour appréhender un marché et la récolte de données concernant l’économie de la ville de Toulouse. La première partie de mes recherches s’est donc basée sur la création d’entreprise. Outre les ouvrages consultés en bibliothèque, une approche plus professionnelle était préférable. La Chambre de Commerce et de l’Industrie de Toulouse à mis en place tout un programme de création d’entreprise qui vise à accompagner l’entrepreneur tout au long de ses démarches. 60 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Au travers, de réunions, de stages et de rendez-vous organisés avec des professionnels, la CCI propose également un éventail d’informations économiques. a) L’aide à la création – reprise d’entreprise par la CCIT Afin de comprendre l’ensemble des démarches à suivre pour un créateur, j’ai participé à la première étape du programme de la CCI : « le Rendez-vous des Créateurs. » Cette conférence est gratuite, ouverte à tous et présente rapidement les principales étapes d’une création d’activité ainsi que les aides proposées. Le dispositif d’accompagnement des créateurs-repreneurs d’entreprise de la CCIT (Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse), nommé Reliantis propose une ensemble de services regroupant : − le « Rendez-vous des Créateurs » ; − des informations sur le dispositif de l’ACCRE ; − les « 5 jours pour entreprendre » ; − un appui personnalisé pour les demandeurs d’emploi ; − un accompagnement individuel, « Entreprendre en France - Haute-Garonne ». Le « Rendez-vous des créateurs » Cette réunion d’informations s’adresse à toutes les personnes souhaitant créer ou reprendre une entreprise. Elle a pour but de présenter les démarches à effectuer et d’accompagner le créateur dans sa réflexion personnelle. Véritable réunion d’orientation, ce rendez-vous aborde l’ensemble des questions concernant l’élaboration d’un projet : le profil de l’entrepreneur, l’étude de marché, les financements, les statuts juridiques, les aides, etc. Proposée chaque mardi, tous les quinze jours cette réunion présente un bon point de départ pour le porteur de projet. Voici les différents points abordés lors de la réunion du mardi 27 janvier 2009 : La réunion commence par la distribution d’un « Livret du créateur-repreneur » reprenant l’ensemble du dispositif de la CCI, une méthodologie de présentation du dossier de création ainsi qu’un autodiagnostic à faire sur son propre projet. 61 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Ensuite, trois mots d’ordre entament cette conférence : professionnalisme, approche pertinente du marché et évaluation précise des moyens à mettre en œuvre. Une brève synthèse des dispositifs disponibles et la réunion entre dans le vif du sujet. Tout d’abord, c’est le profil personnel de l’entrepreneur qui est abordé. Ce dernier doit avant tout être capable d’évaluer ses motivations. Souhaite-t-il entreprendre par esprit d’indépendance, par goût pour le contact ? Ou est-ce la passion du métier qui le motive ? Le souhait de réussir professionnellement et de créer son propre emploi ? Il est très important que le créateur fasse un bilan sur lui-même avant de se lancer car la création d’entreprise modifie les conditions de vie professionnelle mais également personnelle et il doit prendre conscience de cela en mesurant ces contraintes : disponibilité, diversité des tâches, isolement, stress, revenus incertains, engagement financier personnel, environnement familial modifié, etc. Ensuite, le créateur doit évaluer ses compétences techniques, commerciales mais également de gestion et de relations humaines. Il doit se renseigner sur les réglementations liées à son activité comme la nécessité de disposer d’un diplôme ou d’une autorisation administrative pour exercer. Être conscient des contraintes liées à la création d’entreprise constitue la première étape du projet. La réunion se poursuit sur l’étude de marché et aborde les démarches mais surtout l’importance de cette étape. Afin d’obtenir une vision de l’activité et de la future entreprise, le créateur doit se poser toutes une série de questions : − Quels produits ou services ? (bien détailler, préciser les caractéristiques en fonction du marché, cycle de vie, gamme, présentation, marque,…) − Quel marché ? (national, local,…). Vérifier l’existence du marché et sa potentialité, enquêter sur les concurrents, identifier la clientèle (à qui je m’adresse ?), choisir l’implantation de l’entreprise,… − Quelle clientèle ? − Quel prix selon quels usages commerciaux ? − Quel prix ? Identifier et sélectionner les fournisseurs, définir une politique de prix, définir la stratégie de communication Cette étape n’est présentée que succinctement car l’étude de marché est abordée dans d’autres réunions, payantes cette fois-ci. Est abordée ensuite, la question du dossier de présentation du projet. Son contenu et les moyens à mettre en œuvre pour bâtir un dossier solide son énumérés. 62 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse D’un point de vue purement conventionnel, le dossier doit comporter une partie portant sur le profil du créateur au travers d’un CV, d’une lettre de motivation et d’une présentation de son parcours et de ses expériences. La seconde partie présente synthétiquement le projet avec l’activité qui sera exercée et les contributions apportées et enfin le plan de financement: plan de financement initial, compte de résultat prévisionnel, bilan, plan de trésorerie, BFR, plan de financement et seuil de rentabilité. L’entrepreneur doit pour cela évaluer les besoins et leurs financements (fonds de commerce, pas de port, apports personnels, concours bancaires, prêts, subventions,…), un équilibre (investissements, stock, trésorerie de départ,…), les charges d’exploitation (compte de résultat sur 3 ans), plan de trésorerie sur 1 an et le chiffre d’affaires minimum à réaliser. À ce stade de la réunion, un bilan est fait et les causes d’échecs les plus fréquents en matière de création ou de reprise sont rappelés. La plupart du temps, ces problèmes concernent : − le facteur financier : mauvaises évaluations des charges, marges/rentabilité, fonds propres insuffisants, trésorerie,… Cet aspect représente 40% des cas de cessation ; − le rapport entre marché et sa clientèle : les réalités du marché, une concurrence trop forte, des difficultés à trouver des clients dans 27% des cas ; − la gestion : 18% des cas sont liés à des lacunes en gestion ou de mésentente entre associés ; − le créateur lui-même : 15% des cas (vie personnelle). Pour avancer dans la réunion, le thème des statuts juridiques, plus théoriques est évoqués. Ici encore, seules les formes les plus courantes sont évoquées très rapidement car des rencontres avec des juristes et des avocats sont organisées pour les personnes qui suivent la totalité du parcours de la CCI. Puis la question de la domiciliation et enfin des aides publiques est abordée. Une documentation sur l’ACCRE (aide aux demandeurs d'emploi créant ou reprenant une entreprise) ainsi qu’une liste des sites internet et des adresses utiles est remise aux participants. Durant la réunion, une parenthèse a été ouverte sur le statut de l’auto-entrepreneur. Beaucoup de personnes ont posé des questions à ce sujet, considéré comme délicat par le conférencier qui explique que le système est trop récent pour avoir un recul objectif sur son fonctionnement. Une documentation de présentation a été distribuée mais beaucoup d’incertitudes quant aux avantages de ce statut persistent (Cf. annexe 5). 63 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Les « 5 jours pour entreprendre » : Ce stage est proposé une fois le projet bien avancé, c’est-à-dire une fois l’étude de marché réalisée, l’activité déterminée, la clientèle et la concurrence identifiées, après avoir mis en place une stratégie commerciale et réalisé les premières évaluations financières. Cette semaine à pour objectif d’accompagner le créateur dans la mise en place de son projet et la validation de celui-ci. A la suite de ce stage, des entretiens personnalisés avec des professionnels (experts-comptables, notaires, banquiers, etc.) sont proposés dans le cadre du dispositif « Chéquiers Conseil » et « Entreprendre en France – Haute-Garonne ». Composé d’une vingtaine de personnes, ce stage est payant : de 100 à 120 € selon la situation de l’entrepreneur. Entreprendre en France – Haute-Garonne : Ce dispositif intervient une fois que le projet est structuré, que le marché est définit, que les comptes financiers sont établies et que la forme juridique de l’entreprise est prévue. Cette étape valide et approfondit le projet grâce à l’aide de professionnels. Les aides et autres subventions sont présentées et les demandes engagées. b) Les données économiques L’objectif de la veille économique est d’exploiter toutes les informations disponibles en vue d’éclaircir la vision du marché. En s’intéressant à l’environnement de la future entreprise, on développe ses chances de trouver les opportunités du marché étudié. C’est pourquoi la seconde partie de mes recherches documentaires est basée sur les données économiques disponibles sur la ville de Toulouse. Cette recherche a principalement été effectuée via Internet, mon rendez-vous à la CCI ne donnant rien. Une deuxième visite à la CCI a été nécessaire, notamment pour la recherche sur les salons de thé de la ville. Malheureusement, répertoriés en tant que restauration rapide, une liste des établissements de la ville n’aurait qu’alourdie mes recherches puisqu’elle contient environ 850 adresses. Sur les conseils du personnel de la CCI, j’ai limité mes recherches aux annuaires de la région et autres sources que nous verrons par la suite. En ce qui concerne les données purement économiques, j’ai consulté le site de l’Insee et de la CCI. 64 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Les informations recueillies via le site internet de l’Insee : D’après le recensement de la population (légale en vigueur au 1er janvier 2009) fait par l’Insee, la ville de Toulouse et ses arrondissements comptent 940 092 habitants. En ne comptant que la population municipale, c’est-à-dire la population qui « comprend les personnes ayant leur résidence habituelle sur le territoire de la commune, dans un logement ou une communauté, les personnes détenues dans les établissements pénitentiaires de la commune, les personnes sans abri recensées sur le territoire de la commune et les personnes résidant habituellement dans une habitation mobile recensées sur le territoire de la commune16. » L’âge : La population de la ville de Toulouse est plus dense dans le centre ville, quelque soit l’âge. Les jeunes enfants sont plus nombreux dans les quartiers ouest (Saint-Martin-du-Touch par exemple), au sudouest et au nord (Borderouge). Cependant, les personnes plus âgées (75 ans et plus) habitent principalement la couronne est de Toulouse comme le quartier des Minimes ou encore Rangueil et Saouzlong, sans oublier le centre ville. Les 60-74 ans quand à eux, se situent en banlieue vers SaintOrens, ou dans les centres urbains comme Blagnac. Les ménages et les familles : Une majorité de personnes seules vivent à Toulouse contrairement aux familles avec enfants qui sont plus installées en banlieue. Les familles monoparentales habitent principalement dans les quartiers à logements sociaux et les étudiants occupent le centre ville et tous les pôles universitaires : de Purpan à Ramonville et Rangueil. 16 Sources : Http://www.Insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/recensement/populationslegales/pages2008/pdf/dep31.pdf, Perspectives Villes, 6 pages, Les signes de la diversité toulousaine, Numéro 115, novembre 2008 www.Insee.fr/fr/Insee_regions/midi-pyrenees/themes/six_pages/6p-n115.pdf 65 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Revenus : Sans surprise, les revenus les plus élevées se concentrent dans le centre ville (Carmes) mais s’étalent au sud-est (Côte-Pavée). D’après l’Insee, « la répartition spatiale des revenus selon leur niveau est très liée à la géographie des professions. » Le Pôle emploi est d’ailleurs situé entre le Canal et la Garonne, au centre de Toulouse. Il se complète au nord avec Compans. Équipements et services : Le pôle le plus diversifié est le centre ville avec l’accès à 2 200 équipements et services de proximité, puis vient ensuite Saint-Cyprien, Fer-à-Cheval et les minimes qui présentent une forte tradition commerciale. Ne pouvant accéder aux sources payantes, il a été difficile d’obtenir des données à jour. La plupart des documents disponibles datent de 2007 voire de quelques années avant. L’étude de marché étant réalisée sur le centre ville uniquement, les pôles d’attraction restent les quartiers, selon leur dynamique. Les informations recueillies via le site internet de la CCIT : La CCIT a mis en place le « Flash’ info 31 » diffusé quotidiennement. Il s’agit d’une surveillance de l’information locale (Haute-Garonne) composée d’une quinzaine d’articles portant sur l’activité des entreprises, l’actualité des différents secteurs ou encore des informations nationales, etc. Chaque trimestre est proposé une synthèse de la vie des entreprises de la région. Moyennant paiement, ce dispositif est un excellent moyen pour les entreprises de se tenir au courant des évolutions de leur secteur. De la documentation chiffrée est disponible à la CCIT mais concerne principalement des données relevées au niveau régional. Cette zone est bien trop grande pour mon étude et l’exploitation de ces données pourraient fausser ma vision du marché qui se résume au centre ville de Toulouse. 2. Localisation des salons de thé à Toulouse N’ayant pas pu obtenir une liste d’établissements par la CCIT, je me suis basée sur les annuaires et autres documents disponibles. Ma première démarche a été de consulter le site internet des pages jaunes avec une recherche : « salons de thé, Toulouse ». 66 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse J’ai relevé la totalité des établissements référencés et je l’ai ensuite comparée aux établissements figurant dans l’annuaire pages jaunes, papier cette fois-ci. J’ai poursuivi cette démarche en me rendant à l’office du tourisme et en demandant le guide des restaurants, bars et cafés. Puis, j’ai relevé les salons de thé recommandés par le guide du routard 2008 de la ville de Toulouse et pour finir, j’ai parcouru les forums de discussion au travers desquels les clients laissent des commentaires sur les établissements qu’ils fréquentent. Une fois la liste des salons de thé dressée, je me suis rendue dans chaque établissement, ou presque, soit en tant que cliente, soit en passant devant. J’ai ainsi pu faire un premier tri dans la liste qui n’était pas tout à fait à jour. De plus, certains établissements au nom différents été indiqués à la même adresse. Pour les établissements auxquels je n’ai pas pu me rendre, j’ai utilisé l’outil « Google map » qui offre une photo satellite de l’adresse que l’on tape. J’ai pu ainsi me rendre compte que certains établissements n’existaient plus. L’ensemble de ces recherches, complétées par un repérage directement fait sur le terrain, m’ont permis d’avoir une vision générale de l’offre de salons de thé à Toulouse. A l’aide d’un plan de la ville et de pastilles autocollantes, j’ai localisé l’ensemble des établissements afin de faire apparaître une première tendance : les pôles attractifs, les secteurs saturés par la concurrence et ceux qui ne le sont pas. Grâce à cet outil, j’ai obtenu rapidement une visibilité claire de la répartition des salons de thé sur le centre ville de Toulouse. En annexe 8, le plan du centre ville de Toulouse avec en rouge, les établissements considérés comme concurrents directs (selon le concept de l’établissement) et en vert, la concurrence indirecte (concept ou offre ne correspondant pas à mon projet). À première vue, l’ensemble des salons de thé localisés sont concentrés entre la place du Capitole, Esquirol et Carmes (station de métro). Tout le sud du centre ville est inoccupé, le quartier des Carmes, les bords de Garonne et tout l’est de la ville, avant le Canal du midi. Évidemment, les pôles d’attraction et la majorité des commerces se situent entre Capitole et Esquirol mais peut-être il y a-t-il une population différente à toucher dans certains autres quartiers. Le quartier des Carmes par exemple, est considéré comme l’un des quartiers les plus aisés de la ville. 67 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Ensuite, le nord de l’hyper centre est également déserté par ce type d’établissement car moins attractif mais il y a peut-être des opportunités de l’autre côté de la Garonne, vers Saint-Cyprien. Beaucoup d’étudiants de l’Université du Mirail vivent dans ces quartiers et peu de salons de thé semblent implantés. Pour mesurer l’attractivité et le potentiel de chaque quartier, il est nécessaire d’obtenir des informations économiques (revenus des habitants par exemple) mais également de se promener dans les rues et d’observer. Car doit-on considérer ces quartiers comme des opportunités ou doit-on considérer que si aucun établissement ne s’est créé c’est qu’il y a surement une faible potentialité ? B. Étude terrain : la veille concurrentielle 1. Objectifs En effectuant une veille concurrentielle j’ai pu me rendre compte du marché des salons de thé sur le centre ville de Toulouse. Dans le cadre de la création d’entreprise, l’étude de la concurrence permet d’observer les pratiques du marché étudié et de se rendre compte de l’offre tarifaire. En pratiquant une observation précise des concurrents il est possible de déceler certaines de leurs forces ou de leurs faiblesses et ainsi de s’en inspirer pour son propre projet. Regrouper des informations sur les établissements du secteur permet de faciliter la prise de décision sur la faisabilité du projet et d’éviter les erreurs. 2. Choix de l’échantillon Ayant déjà en tête une idée du concept de salon que je souhaiterais créer, j’ai pu facilement distinguer les établissements à étudier. Les salons ne correspondant pas à mon projet n’ont pas été traités ; plus par manque de temps que par manque d’intérêt. En effet, ils ne doivent en aucun cas être négligés car ils constituent une partie de la concurrence indirecte. a) Les véritables salons de thé Après avoir fait le tour des établissements, j’ai décidé de n’en retenir que six à étudier « en profondeur ». Beaucoup de restaurants obtiennent l’appellation « salon de thé » parce qu’ils restent ouverts l’après-midi mais ne sont en fait que des restaurants traditionnels ou des restaurations rapides. 68 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Beaucoup de Kebabs sont référencés en tant que salon de thé parce qu’il est possible d’y boire un thé à la menthe toute au long de la journée. Les salons de thé retenus sont des établissements dont la principale offre de produits est constituée de thés et de pâtisseries. Nous verrons que la totalité des établissements étudiés ont une offre de déjeuner pour soutenir leur activité mais ne sont pas réellement des restaurants. Mes critères de sélection ont donc été : − l’offre de produits, notamment les thés et pâtisseries ; − l’enseigne de l’établissement ; − le concept ; − la décoration intérieure (vaisselle comprise) fidèle au salon de thé et non aux restaurants. b) Analyse du concept de chaque établissement Voici une présentation succincte des six établissements étudiés : Nom de Concept Décoration Mélange d’ancien et de A l’étage, un ancien vaisselier et de vieux modernité canapés abîmés, des rideaux anciens, une Vitrine de pâtisseries vaisselle simplement blanche Couleurs dominantes : noir et Au rez-de-chaussée et la terrasse extérieure blanc plus moderne, style café Cosy, chaleureux, un peu Tableaux du 19ème, vaisselle anglaise l’établissement Flower’s Café Le salon d’Eugénie anglais Vitrine de pâtisseries Batz Très british, antiquaire Salle entièrement décorée de vieux objets, de grandes tables d’hôtes, de vieux vaisseliers, des fauteuils et des tableaux. Desserte de pâtisseries en plein milieu de la pièce L’Autre salon de thé Légèrement baroque Pas beaucoup d’effort de décoration, une cheminée, quelques tableaux et une grande desserte de pâtisseries, un bar, un grand miroir. La vaisselle est fleurie mais unique. Au Jardins des Thés Même ambiance que l’Autre Même vaisselle que l’Autre salon, quelques 69 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Salon de thé mais plus moderne, tableaux, un bar terrasse Le Nouveau Thé Modernité, produits de saisons, Va être refaite à neuf diététique et plaisir Tableau 8: Présentation des salons de thé étudiés Cette analyse s’est faite uniquement par l’observation. Pour cela, je me suis rendu une ou plusieurs fois dans chaque salon et j’ai pris des notes. Je me suis d’ailleurs aperçu que l’Autre Salon de Thé et le Jardins des Thés étaient du même propriétaire car la vaisselle et la tenue des serveurs (tout en noir) sont identiques. Les prix pratiqués sont différents et le responsable du Jardins des thés n’a rien mentionné lors de l’interview. J’ai obtenue confirmation en consultant les statuts des établissements sur le site de la CCI. 3. Méthodes d’observation a) Se positionner en tant que client Comment mentionné précédemment, je me suis rendue dans chaque établissement en tant que cliente. Ainsi, j’ai pu observer librement plusieurs critères : − les facilités de transports pour s’y rendre ; − la visibilité de l’enseigne extérieur ; − l’accueil ; − la décoration ; − les cartes et menus ; − les tarifs ; − le service ; − la relation entretenue avec la clientèle ; − la qualité des produits ; − les moyens de paiements possibles. D’une façon générale, il n’y a pas eu de mauvaise surprise. L’ensemble des établissements est très facile d’accès car toujours proches d’une station de métro. 70 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Les « véritables salons de thé » ont tendance à soigner leur décoration, même extérieure. L’accueil est dans l’ensemble bon, malgré quelques différences selon les établissements. Par exemple, un propriétaire en activité depuis seulement quatre mois sera beaucoup plus attentif et aimable qu’un salon dont la réputation n’est plus à faire et qui ne désemplit pas. En ce qui concerne les cartes, menus et les tarifs, nous les verrons en détails dans une prochaine partie. Pour finir, les produits sont faits maison dans l’ensemble les établissements et les parts sont très généreuses. b) Relevé des cartes et menus Afin de pouvoir étudier sérieusement l’offre des salons, il m’était nécessaire de me procurer leurs cartes. Pour les salons où j’ai eu la possibilité d’interviewer le propriétaire, je me suis contentée de demander si je pouvais les consulter. J’ai donc pu prendre note de l’ensemble des produits et des tarifs. Pour les autres établissements, l’appareil photo de mon portable m’a permis de prendre la totalité des cartes, me laissant ainsi la possibilité de les étudier calmement chez moi. En agissant avec discrétion, la méthode de la photographie est la plus utile. Bien sûr je n’ai pas toujours réussi à obtenir les informations dont j’avais besoin. Nous verrons dans la partie sur l’étude des cartes que certaines données manquent mais l’essentiel à été retenu. c) Récolte des supports de communication Lorsque cela m’était possible, j’ai souhaité prendre des photographies des établissements ; l’intérieur ou l’extérieur. Cela m’a permis d’étudier plus facilement les concepts. Il en est de même pour les supports de communication qui pourtant, sont quasi inexistants. Aucun des salons de Toulouse, et pas seulement les six retenus, ne possèdent de site internet (excepté les établissements dont l’activité principale est la restauration traditionnelle). Pour obtenir des informations ou des photos, seuls les forums de discussion ou les blogs répertoriant les bonnes adresses des villes sont en ligne. A ma connaissance, il n’existe aucun flyer, aucune publicité distribuée en boîte à lettre ou autre publications dans les magazines publicitaires tels que le Pili-Pili. Seul le Nouveau Thé travaille actuellement sur une stratégie de communication et de fidélisation qui sera très bientôt mise en place. Quand au guide distribué par l’office du tourisme, quatre salons de thé y figurent dont Bapz et le Jardin des thés. Certains sont recommandés par le guide du routard de la ville (Cf. annexe 9) Le bouche-à-oreille est visiblement le meilleur outil de communication que les salons de thé possèdent et aucun des propriétaires interviewés, excepté le Nouveau Thé, ne voit d’intérêt à mettre en place un système de fidélisation. 71 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Finalement, les seuls éléments de communication que j’ai pu relever son les cartes de visite de chacun des établissements qui, bien que sommaires, sont un support de communication donnant une première idée sur le concept du lieu. Voici trois exemples : On retrouve sur cette carte un concept cosy avec une inspiration 19ème siècle, plutôt raffiné. Figure 3: Carte de visite du Salon d'Eugénie L’Autre Salon de Thé exprime parfaitement sont esprit baroque et l’on imagine tout à fait les grands tableaux au-dessus de la cheminée Figure 4: Carte de visite de l'Autre Salon de thé Le Flower’s Café, plus moderne, reste très sobre. Figure 5: Carte de visite du Flower’s Café 72 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse C. Les rencontres avec les professionnels 1. Objectifs Interviewer des professionnels m’a permis de renforcer et de compléter les informations que j’avais réunies. Au travers de leur discours, j’ai pu mieux comprendre le concept de l’établissement et poser des questions dont je n’aurais pas pu trouver les réponses par une simple observation. Ces rencontres m’ont aussi renseigné sur la création d’entreprise et sur l’organisation du travail en général. De plus, cela m’a permis de consulter les cartes et les tarifs des établissements dans lesquels je n’avais pas pu prendre de photos, faute de discrétion. Mais mon intérêt à rencontrer des professionnels était également de : − recueillir les expériences des différents gérants ; − faire émerger les difficultés récurrentes lors de la création d’un salon de thé (identifier les problèmes ou les opportunités) ; − connaître les actions de communication et de fidélisation des différents salons ; − en déduire le potentiel de Toulouse pour l’ouverture d’un nouveau salon de thé ; − fournir des éléments d’information nécessaires à la prise de décision. La prise de rendez-vous s’est toujours déroulée de la même manière : après avoir consommé, au moment de payer. En me positionnant en tant que cliente, le professionnel avait du mal à me refuser une entrevue, surtout lorsque je le demandais au moment de payer. La seule remarque que je puisse faire est que leur comportement a changé tout de suite après ma demande. Pour ne pas essuyer trop de refus, je n’ai pas mentionné le véritable objectif de mes questions. Il m’a suffit de me présenter comme une étudiante en hôtellerie restauration devant faire un exposé sur un type de restauration. Je précisais que j’avais choisi les salons de thé et aucune remarque n’a été faite. 2. Réalisation du guide d’entretien a) Formulation des hypothèses Afin de rédiger un guide d’entretien utile et cohérent, il est indispensable d’en définir les objectifs. Un bon guide d’entretien ne contient que des questions apportant des éléments de réponses favorisant la prise de décision ou tout au moins, l’avancement du projet. 73 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Voici les hypothèses de départ : − le marché des salons de thé sur la ville de Toulouse semble saturé ; − malgré la concentration de salons de thé en centre ville, certains quartiers présentent une opportunité d’ouverture ; − la réussite d’un salon de thé dépend à 80% de son emplacement ; − un salon de thé n’est pas rentable sans les ventes annexes telles que les pâtisseries ; − la clientèle des salons de thé est de plus en plus jeune. Le questionnaire a donc était bâti en fonction de ces hypothèses devant être affirmées ou réfutées grâce aux réponses des professionnels. b) Choix des thèmes et des questions Comme mentionné précédemment, ces entretiens avaient pour finalité d’éclaircir ma vision sur les établissements étudiés, de cerner les forces et les faiblesses de la concurrence et d’apporter des éléments de réponses ne pouvant être obtenus autrement. La première partie du questionnaire portait sur l’établissement. L’objectif était de faire parler le professionnel sur la phase de création du salon, de parler de son concept et d’observer son système de production. Ensuite, un thème sur son offre a été abordé avec notamment des questions sur l’élaboration de la carte, les prix pratiqués, les produits se vendant le mieux, les fournisseurs mais aussi toutes les questions relatives aux actions de communication et de fidélisation. Puis la clientèle, le profil des clients, le ticket moyen, la fréquentation de l’établissement, etc. Pour finir, le quatrième thème portait sur la concurrence en tentant de déceler leur stratégie de différentiation. (Cf. guide d’entretien en annexe 10). D’autres aspects de l’activité ont été mentionnées tels que les périodes de fermeture de l’établissement, les horaires d’ouvertures, etc. 3. Administration du questionnaire L’objectif de départ été de mener des entretiens semi-directifs, d’une durée d’environ une heure. Les entretiens ont été enregistrés à l’aide d’un dictaphone et retranscrits fidèlement, en respectant parfaitement le discours du répondant. 74 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Avec l’un des établissements, la prise de rendez-vous n’a pas été facile. La propriétaire s’est senti forcé et n’avais pas du tout envie d’accepter. Sans trop d’insistance de ma part, elle a fini par accepter. Je n’ai jamais précisé la durée des entretiens, mais seulement le nombre de questions posés. En précisant que l’entretien serait enregistré, les rendez-vous ont été pris en fonction des disponibilités des professionnels. Sur les trois entretiens menés, seulement une personne a noté le rendez-vous malgré le fait d’avoir donné mon nom et d’avoir proposé de donner mon numéro de téléphone. Dans l’ensemble, les entretiens ce sont bien passés mais tous ont été bâclés par les professionnels. La plus longue interview menée ne dure que 27 min. Malgré des questions ouvertes, les répondants souhaitaient finir vite et n’ont pas toujours approfondis les réponses. D. Analyse des données 1. Analyse de l’offre tarifaire Afin d’obtenir une vision claire et globale des tarifs pratiqués par la concurrence, j’ai construis, à l’aide des informations récoltées lors de mes différents passages dans les salons de thé, une grille tarifaire. En détaillant l’offre de chaque établissement dont j’ai pu relever les tarifs, j’ai ensuite utilisé un simple système de moyenne permettant de ne retenir que quelques chiffres. Le système de moyenne, un peu simpliste, était pourtant le plus adapté compte tenu du nombre d’informations dont je disposais. Dans le cas où la totalité des tarifs de l’ensemble des établissements implantés sur Toulouse auraient été relevés, le calcul d’écart-type entre chaque prix pratiqué aurait été plus adapté. Cinq salons ont été retenus pour cette étude : le Salon d’Eugénie, le Jardin des Thés, le Flower’s Café, le Nouveau Thé, l’Autre Salon de thé et Bapz. Je n’ai pu obtenir la totalité des tarifs selon les établissements, les calculs ne prennent en compte que les données disponibles (Cf. annexe 11), c’est pourquoi les moyennes peuvent être faite sur 3, 4, 5 ou 6 établissements. La prise en compte du tarif le plus bas et du tarif le plus élevé est inévitable. 75 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Les résultats de l’analyse des prix de la concurrence sont présentés sous formes de tableau afin d’obtenir une vision claire du marché : Gamme Thés Cafés Autres boissons chaudes Pâtisseries sur place Pâtisseries à emporter Formules déjeuners Valeur la plus basse 38 7 Nombre moyen de gamme Prix Valeur la plus haute 74 22 Valeur la plus Valeur la plus basse haute 3,00 € 4,90 € 1,60 € 5,40 € Prix moyen 50,2 12,2 3,58 € 2,98 € 5 12 2,00 € 5,00 € 8 3,54 € 4 17 2,40 € 5,00 € 12,2 4,14 € 3,20 € 4,00 € 11,90 € 14,50 € 3 3 3,55 € 3 13,22 € Tableau 9: Évaluation de l'offre tarifaire Exemple de lecture : En moyenne, 50 thés différents sont proposés (avec un écart allant de 38 à 74 thés selon les établissements), au prix moyen de 3,58€ (avec un écart allant de 3,00€ à 4,90€ selon les salons). 2. Analyse des forces et des faiblesses de la concurrence Afin de pouvoir analyser le discours des professionnels interrogés, plusieurs étapes ont été nécessaires. Après avoir retranscrit l’ensemble des entretiens, la définition d’une unité d’analyse, c’est-à-dire un mot, une phrase ou un thème de référence, a été nécessaire. La méthode retenue est l’analyse thématique. En effet, les entretiens ont pour but de faire émerger les forces et les faiblesses des établissements implantés dans le centre ville de Toulouse. En utilisant cette méthode, j’ai regroupée les phrases énoncées qui faisaient référence à des objectifs ou des concepts proches les uns des autres. Pendant la phase de relecture des entretiens, j’ai ainsi découpé le discours en thèmes, pour finalement construire une grille d’analyse. (Cf. annexe 12) L’analyse des entretiens s’est faite horizontalement. En reprenant les réponses des professionnels j’ai tenté de définir comment chaque thème a été abordé par l’ensemble des répondants. 76 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Certaines récurrences sont apparues et ce système d’analyse m’a permis de mettre en lumière les forces et les faiblesses de la concurrence. Bien que cette analyse n’est été faite que sur trois établissements, ce sont néanmoins des salons de thé très bien implantés à Toulouse et tout à fait représentatifs pour mon projet. Les forces: Pour l’ensemble des établissements étudiés, des éléments forts se dégagent de leur activité. Dans certain salon, l’interview du gérant n’est pas nécessaire pour observer les facteurs à succès du lieu. Tout d’abord, l’emplacement. Implantés de façon stratégique (sauf Le Nouveau Thé qui est un peu à l’écart des rues passantes), les salons attirent une clientèle généralement très diversifiée et sont tous proches des transports en commun. Situés dans des quartiers dynamiques, ils n’ont pas de réelles difficultés à se faire connaître et les commerçants des alentours constituent une grande partie de leur clientèle, notamment les midis en semaine. Ensuite, nous pouvons constater qu’un concept bien définit et une décoration en adéquation avec celui-ci est un atout majeur pour les salons. La clientèle vient chercher une ambiance particulière, facile à exprimer dans ce genre d’établissements. La mise en valeur et la qualité des pâtisseries est unanimement ce qui attire le client. Force majeure des salons, elles constituent à la fois un produit d’appel lorsqu’elles sont exposées en vitrine et à la fois le produit phare des établissements. La clientèle vient d’abord goûter une pâtisserie qu’elle accompagne de thé et non l’inverse. Pour finir, ouvrir le weekend semble inévitable car c’est à cette période de la semaine que les clients côtoient le plus les salons de thé et surtout dépensent le plus. Les formules du midi fonctionnent très bien en semaine mais les familles et les groupes prennent volontiers un thé et une pâtisserie le weekend. Adapter ses horaires d’ouverture au flux de la clientèle fait partie des forces des établissements toulousains. Les faiblesses : Malgré une très bonne implantation et un développement d’activité bien portant, l’ensemble des salons étudiés présentent deux principales faiblesses : la communication et la fidélisation (cette remarque est faite sur l’ensemble des salons de thé visités et s’est confirmée grâce aux entretiens avec les professionnels). Lors de mes recherches, j’ai pu constater qu’aucun salon de thé ne possédait de site internet. Un grand nombre d’établissements se vantent d’avoir une clientèle jeune mais n’utilisent pas le net, outil largement plébiscité par les étudiants tout comme les flyers. 77 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Cette clientèle à l’habitude de ce type de communication et est réceptive aux messages diffusés de cette façon. Outre le Nouveau Thé qui met actuellement en place une diffusion de prospectus et un site internet, aucun établissement n’engage d’actions de ce type. Des référencements dans quelques guides plutôt destinés aux touristes sont faits mais les gérants n’y accordent pas une grande importance. Autre point qui a retenu mon attention, le manque de système de fidélisation. Personnellement adepte de certains salons, je souhaiterais en tant que cliente être récompensée de ma fidélité et avoir le sentiment « d’appartenir à un groupe ». La plupart des responsables des établissements estiment n’avoir besoin ni de communication ni de système de fidélisation car la clientèle travaillant aux alentours constituent une grande partie du chiffres d’affaires. Mais qu’en est-il du reste de la clientèle ? Les étudiants sont sensibles au système de réduction et pourraient être intéressés par une carte de fidélité par exemple. Certain salon avouent avoir une demande importante pour ce genre de chose mais ne souhaite pas le mettre en place en justifiant un manque d’adéquation avec le concept de l’établissement. Ces deux facteurs, que je considère comme potentielles faiblesses des concurrents, peuvent être réfutés si l’on estime que ces établissements n’ont pas besoin d’engager d’actions de communication lorsqu’ils se sont fait une clientèle suffisante et que le niveau d’activité génère du chiffre d’affaires et se maintien. En effet, cela entraîne généralement des lourds investissements et une disponibilité importante de la part du dirigeant. Nous sommes maintenant en mesure de répondre aux hypothèses de départ et confirmer que l’emplacement du salon de thé représente le principal facteur de réussite. Ensuite, aucun établissement ne se contente de son offre salon de thé et complètent leur activité par de la restauration le midi. Nous pouvons donc dire qu’un salon de thé n’est pas rentable sans une formule déjeuner. De plus, nous avons mesuré, notamment au travers des interviews, l’importance des pâtisseries qui constituent généralement l’attraction du salon. Pour finir, nous pouvons dire que selon les quartiers et selon le concept adopté, la clientèle peut-être plus ou moins diversifiée : des familles, des couples, des personnes âgées et beaucoup d’étudiants fréquentent ce type d’établissement. Conclusion La réalisation de cette veille concurrentielle a probablement manquée d’organisation et de savoir-faire. L’observation et le recueil d’informations telles que le contenu des cartes des différents salons n’ont pas toujours été facile. En effet, selon les établissements, la prise de photographie était plus ou moins possible tout comme la prise de rendez-vous pour une interview. 78 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse Le déroulement de ces entretiens n’a pas eu lieu dans les conditions idéales et la conduite d’un entretien réellement semi-directif n’a pas été facile. En effet, les professionnels n’avaient que très peu de temps à m’accorder et rester quelque peu méfiant selon les questions. Cependant, la démarche suivie tout au long de ce travail m’a donné une idée du marché des salons de thé et beaucoup de similitudes apparaissent. Malgré un marché qui semble saturé, de nouveaux établissement ont éclos récemment et démarre leur activité sereinement, ce qui laisse penser qu’une opportunité d’ouverture n’est pas à exclure. 79 Conclusion générale CONCLUSION GÉNÉRALE Le travail initial était de réaliser une étude de marché complète pour l’implantation d’un salon de thé dans le centre ville Toulouse. Nous avons pu voir au travers de cette dernière partie qu’une seule étape à pu être réalisée, la vieille concurrentielle. En effet, la réalisation d’une étude de marché sérieuse et approfondie demande énormément de temps et, est difficilement réalisable seule. Beaucoup d’organismes proposent des aides mais le projet doit être arrêté et le montant des apports connus, ce qui n’est, à ce jour, pas mon cas. En détaillant la méthodologie de la création d’entreprise, nous avons pu aborder ce sujet de manière réaliste. En engageant les mêmes démarches de recherche d’informations qu’un porteur de projet, l’étude terrain a pu être menée plus professionnellement. Beaucoup d’étapes n’ont pas pu être concrétisées durant l’étude terrain mais les quelques démarches entreprises ont permis d’avoir une idée plus précise du marché toulousain et de dégager les opportunités d’ouverture d’un nouveau salon de thé. A partir de l’identification des forces et des faiblesses de la concurrence analysées à partir de l’offre tarifaire et des interviews de professionnels, et étudiant précisément chaque quartier de la ville, une stratégie peut être engagée afin de s’insérer et d’obtenir des parts de marché. Ainsi la réponse à la problématique de départ est facilitée. Cependant, l’ensemble des étapes de l’étude de marché auraient dû être abordées pour pouvoir répondre objectivement à cette problématique. En conclusion, l’élaboration de ce mémoire aura permis de prendre conscience du travail que doit fournir un créateur d’entreprise : du temps, de l’argent mais aussi et surtout de sa personne. Démarrer une activité en tant qu’indépendant comportera toujours des risques et une multitude d’autres facteurs entre en compte pour qu’elle se développe correctement. Une fois l’activité lancée, le défit est de la faire prospérer. S’en suit les notions de gestion et de management. 80 Table des annexes TABLE DES ANNEXES Annexe 1: Exemple de rédaction d’un compte de résultat prévisionnel extrait du Guide Pratique du Créateur, Les étapes de la création de votre entreprise, APCE, 2009. Page 20. .................................................................. 82 Annexe 2: Exemple de rédaction d’un plan de trésorerie, extrait du Guide Pratique du Créateur, Les étapes de la création de votre entreprise, APCE, 2009. Page 21. ........................................................................................... 83 Annexe 3: Exemple de tableau de calcul du seuil de rentabilité, extrait du Guide Pratique du Créateur, Les étapes de la création de votre entreprise, APCE, 2009. Page 23......................................................................... 84 Annexe 4: Tableau de présentation des principales formes juridiques, extrait du Guide Pratique du Créateur, Les étapes de la création de votre entreprise, APCE, 2009. Pages 29-32. ................................................................. 85 Annexe 5: Présentation du statut de l’auto-entrepreneur, document distribué par la CCIT lors du Rendez-vous des Créateurs du mardi 27 janvier 2009. ........................................................................................................... 93 Annexe 6: Annexe 6: Tableau des différents Centres de Formalités des Entreprises, extrait du Guide Pratique du Créateur, Les étapes de la création de votre entreprise, APCE, 2009. Pages 40. ................................................ 98 Annexe 7: Les aides à la création d’entreprise, extrait du Guide Pratique du Créateur, Les étapes de la création de votre entreprise, APCE, 2009. Pages 37, 38. ................................................................................................ 100 Annexe 8: Localisation géographiques des principaux salons de thé. .............................................................. 103 Annexe 9: Tableau de référencement des salons de thé................................................................................... 104 Annexe 10: Guide d’entretien, interviews de professionnels. ........................................................................... 107 Annexe 11: Interview de Melle Tissonières , Salon d’Eugénie, mercredi 11 février 2009, 11h30. ...................... 109 Annexe 12: Interview du propriétaire du Nouveau Thé (encore référencé sous Cannelle Garden), mardi 17 mars 2009 à 8h30 .................................................................................................................................................... 115 Annexe 13: Structure des cartes, offre tarifaire des salons de thé étudiés. ....................................................... 125 Annexe 14: Grille d’analyse du discours des professionnels ............................................................................. 129 81 Table des annexes Annexe 1: Exemple de rédaction d’un compte de résultat prévisionnel extrait du Guide Pratique du Créateur, Les étapes de la création de votre entreprise, APCE, 2009. Page 20. 82 Table des annexes Annexe 2: Exemple de rédaction d’un plan de trésorerie, extrait du Guide Pratique du Créateur, Les étapes de la création de votre entreprise, APCE, 2009. Page 21. 83 Table des annexes Annexe 3: Exemple de tableau de calcul du seuil de rentabilité, extrait du Guide Pratique du Créateur, Les étapes de la création de votre entreprise, APCE, 2009. Page 23. 84 Table des annexes Annexe 4: Tableau de présentation des principales formes juridiques, extrait du Guide Pratique du Créateur, Les étapes de la création de votre entreprise, APCE, 2009. Pages 29-32. ENTREPRISE SA INDIVIDUELLE EURL SARL 1 seul associé (personne NOMBRE D’ASSOCIÉS Entrepreneur individuel seul physique ou morale, l’exception d’une à autre EURL) (forme classique) Minimum : 2 Minimum : 1 Minimum : 7 Maximum : 100 (personnes physiques ou morales) SAS (personnes physiques ou morales) Capital librement fixé par Capital librement fixé par 37 000 € minimum l’associé unique 20 MONTANT DU CAPITAL Pas de notion de « capital social » % des espèces apports sont obligatoirement 50 % des apports en en 20 % des apports en espèces versés espèces sont au obligatoirement sont versés versés obligatoirement au au moment moment de la constitution, moment de la constitution, constitution, de la le solde le solde devant être libéré le solde devant être libéré devant être libéré dans SOCIAL dans les 5 ans. dans les 5 ans. les 5 ans. Gérant(s) : Gérant(s) : Conseil d’administration obligatoirement DIRIGEANTS les associés personne obligatoirement personne (entre 3 et 18 membres) Entrepreneur physique physique dont un individuel - l’associé unique - associé(s) personne Ou un tiers Ou un tiers obligatoirement président, physique (personne physique ou morale) Capital librement fixé par les associés 50 % des apports en espèces sont versés obligatoirement au moment de la constitution, le solde devant être libéré dans les 5 ans. Liberté statutaire Au minimum un président, personne physique ou morale, associé ou non 85 Table des annexes ENTREPRISE EURL SA SARL INDIVIDUELLE RESPONSABILITÉ Totale et indéfinie sur biens Limitée aux apports ASSOCIÉS personnels RESPONSABILITÉ Responsabilité civile SAS (forme classique) et IDEM Limitée aux apports Limitée aux apports Limitée aux apports IDEM IDEM IDEM pénale du chef d’entreprise DIRIGEANTS NOMINATION DES DIRIGEANTS Décision unique de l’associé En assemblée générale - Membres du conseil Liberté statutaire ordinaire (AGO) d’administration (motifs légitimes) (CA) nommés par Majorité absolue (50 % l’assemblée générale + 1 voix) ordinaire (AGO) Clause interdite contraire - PDG et DG nommés par le conseil d’administration 86 Table des annexes Membres du conseil - d’administration (CA), Liberté statutaire président compris : en Décision RÉVOCATION unique de l’associé assemblée générale ordinaire (AGO) sans préavis ni indemnités. DES Le président peut être démis de ses fonctions DIRIGEANTS à tout moment par décision du CA. 87 Table des annexes ENTREPRISE EURL SARL INDIVIDUELLE DURÉE Fixée par les statuts Fixée par les statuts 6 ans (3 ans en début Liberté statutaire sinon illimitée DES FONCTIONS sur (IR) : le commerciaux bénéfices niveau de la société, (IS) (IS) (IS) l’associé unique est Possibilité d’opter pour Possibilité d’opter pour Possibilité d’opter pour (BIC), imposé directement au l’impôt sur le revenu l’impôt sur le revenu l’impôt sur le revenu bénéfices non titre de l’impôt sur le (IR) revenu (IR) (IR) (IR) : bénéfices industriels et commerciaux BÉNÉFICES d’activité) et commerciaux (BNC) DES sinon illimitée revenu - Pas d’imposition au Impôt sur les sociétés Impôt sur les sociétés Impôt sur les sociétés industriels IMPOSITION SAS (forme classique) - Impôt SA ou bénéfices (BIC) non commerciaux (BNC) - Possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) 88 Table des annexes DÉDUCTION Non En principe non (sauf Oui (sauf option pour Oui option pour l’impôt sur l’IR) RÉMUNÉRATION les sociétés (IS) DES DIRIGEANTS - Impôt sur le revenu Impôt sur (IR) : RÉGIME FISCAL Oui le revenu Impôt sur (IR) : le revenu Impôt sur (IR) : le revenu (IR) : - dans la catégorie des - dans la catégorie des - dans la catégorie des - dans la catégorie des bénéfices industriels et bénéfices industriels et traitements et salaires traitements et salaires DU DIRIGEANT commerciaux (BIC) ou commerciaux (BIC) ou (TS) pour le président du (TS) pour le président des bénéfices non des bénéfices non conseil d’administration commerciaux (BNC) si commerciaux (BNC) si l’EURL est à l’IR la SARL est à l’IR - dans la catégorie des - dans la catégorie des traitements et salaires traitements et salaires (TS) si l’EURL a opté (TS) si la SARL a opté pour l’IS pour l’IS 89 Table des annexes ENTREPRISE EURL SA SARL INDIVIDUELLE Non salariés - Non salariés si gérant - Gérant est l’associé unique RÉGIME SOCIAL gérant est un tiers DES DIRIGEANTS DES ASSOCIÉS - - minoritaire : - Président : assimilé salarié - Assimilé salarié si le - Gérant RÉGIME SOCIAL SAS (forme classique) salarié assimilé - Président : assimilé salarié majoritaire : non salarié Salariés (si contrat de Salariés (si contrat de Salariés (si contrat de travail) travail) travail) 90 Table des annexes QUI PREND L’entrepreneur seul Le gérant (possibilité de Le gérant pour les actes limiter ses pouvoirs s’il de gestion courante s’agit d’un tiers) LES DÉCISIONS ? - L’assemblée générale ordinaire (AGO) pour les autres décisions de gestion - L’assemblée générale extraordinaire (AGE) pour les décisions modifiant les statuts CONSULTATION PAR - - Le conseil d’administration : pour Liberté statutaire la gestion courante L’assemblée générale ordinaire (AGO) pour les autres décisions de gestion et l’assemblée générale extraordinaire (AGE) : les statuts Possible si prévue dans Non Liberté statutaire les statuts CORRESPONDANCE 91 Table des annexes ENTREPRISE SA INDIVIDUELLE EURL Non Non sauf si deux des Non sauf si deux des Oui Non, trois conditions (1) COMMISSAIRE SARL conditions trois (forme classique) conditions SAS sous certaines suivantes sont remplies : suivantes sont remplies : AUX COMPTES - Bilan > 1 550 000 € - Bilan > 1 550 000 € - CA HT > 3 100 000 € - CA HT > 3 100 000 € - Plus de 50 salariés - Plus de 50 salariés - Cession du fonds ou Cessions de la clientèle TRANSMISSION - Location-gérance parts - Cessions sociales libres. - Apport de l’entreprise Pas en société de de d’agrément. procédures de parts Cessions d’actions libres Cessions libres. libres entre associés, sauf clause contraire Les ascendants, prévoir certaines clauses descendants et (ex. : statuts peuvent inaliénabilité, conjoints (sauf clause agrément préalable de d’agrément cession, …) prévue dans les statuts) - Cessions à des tiers : agrément obligatoire 92 Table des annexes Annexe 5: Présentation du statut de l’auto-entrepreneur, document distribué par la CCIT lors du Rendezvous des Créateurs du mardi 27 janvier 2009. 93 Table des annexes 94 Table des annexes 95 Table des annexes 96 Table des annexes 97 Table des annexes Annexe 6: Annexe 6: Tableau des différents Centres de Formalités des Entreprises, extrait du Guide Pratique du Créateur, Les étapes de la création de votre entreprise, APCE, 2009. Pages 40. Vous dépendez Vous êtes du CFE - Commerçant ou industriel - Société commerciale (SA, SAS, SARL, EURL…) n’exerçant pas une activité artisanale - Chambre de commerce et d'industrie Auto-entrepreneur exerçant une activité commerciale - Personne physique ou société assujettie à l'inscription au répertoire des métiers Chambre de métiers et de l’artisanat (entreprises artisanales) - Auto-entrepreneur exerçant une activité artisanale - Société d’exercice libéral - Société civile Greffe du tribunal - Agent commercial (entreprise individuelle) - Établissement public industriel et commercial de commerce - Groupement d’intérêt économique - Membre d’une profession libérale (réglementée ou non) exerçant en entreprise individuelle - Employeur dont l’entreprise n’est pas Urssaf immatriculée au registre du commerce et des sociétés ou inscrite au répertoire des métiers (ex : syndicats professionnels) 98 Table des annexes - Artiste-auteur - Assujetti à la TVA, à l'impôt sur le revenu, au titre des BIC ou de l’IS et ne relevant pas des Service des impôts des entreprises (SIE) catégories ci-dessus (associations, loueurs en meublés, sociétés en participation …) - Entreprise immatriculée au registre de la batellerie artisanale Chambre nationale de la batellerie artisanale - Personne physique et morale exerçant, à titre Chambre d’agriculture principal, des activités agricoles 99 Table des annexes Annexe 7: Les aides à la création d’entreprise, extrait du Guide Pratique du Créateur, Les étapes de la création de votre entreprise, APCE, 2009. Pages 37, 38. Type d’aide Dispositif Nature Demandeurs Permet de bénéficier soit d’un d’emploi capital de départ soit du Pôle emploi indemnisés maintien de ses allocations Contact chômage tout en créant une entreprise Aide aux chômeurs Aides de l’État créateurs et Exonération de charges repreneurs sociales pendant 1 ou 3 ans d’entreprise selon les cas CFE compétent (ACCRE) Dispositif salarié- Exonération de charges créateur sociales pendant 1 an Urssaf, Régime social des indépendants (RSI), CNAVPL - Prime d’aménagement du territoire Incitation à l’implantation des entreprises dans certains territoires - Exonération de cotisations sociales dans les zones de redynamisation urbaine (ZRU) et zones franches urbaines (ZFU) Direction interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires (DIACT) - Exonération d’impôt sur les bénéfices des entreprises nouvelles qui s’implantent 100 Table des annexes Type d’aide Dispositif Nature Contact dans certaines zones d’aménagement du territoire, ou dans des ZFU - Exonération d’impôts locaux (pour la part revenant à l’État) - Réduction d’impôt pour Allègements fiscaux souscription au capital des Service des impôts entreprises nouvelles des entreprises (SIE) - Déduction des intérêts d’emprunt - A compter du 1er janvier 2009, un nouveau dispositif, NACRE (Nouvel accompagnement création et d'entreprise) aides Eden pour la reprise remplace et la les chéquiers conseils. Il concerne le public éligible à l’ACCRE et les personnes de plus de 50 ans Aides de l’État (suite) inscrites Aides financières sur la liste des DDTEFP demandeurs d’emploi. Le NACRE se décompose en trois volets : 1) Un accompagnement avant la création de l’entreprise, 2) Une avance remboursable d'un montant compris entre 1 000 et 10 000 euros obligatoirement couplée avec un prêt bancaire 101 Table des annexes Type d’aide Dispositif Nature Contact complémentaire d'un montant au moins égal à celle-ci, 3) Un accompagnement postcréation d’une durée de trois ans. - Aides d’OSEO OSEO OSEO / Banques - Prêt à la création d’entreprise distributrices (PCE) Ces aides prennent essentiellement les formes suivantes : - subventions, - bonifications d'intérêts, - prêts ou avances remboursables, à taux nul ou à des conditions plus favorables que celles du taux moyen des obligations (TMO) (prêts d’honneur, etc.) Aides des - exonérations de taxe professionnelle, d’impôts fonciers. collectivités Se renseigner auprès de la collectivité compétente pour connaitre les aides applicables. 102 Table des annexes Annexe 8: Localisation géographiques des principaux salons de thé. En rouge : les six salons de thé étudiés (concurrence directe). En vert : les principaux salons de thés (concurrence indirecte). N. B. Il existe d’autres salons de thé mais pour une question de clarté, seuls les principaux sont localisés. 103 Table des annexes Annexe 9: Tableau de référencement des salons de thé Nom de l’établissement 1. La Boutique à Coordonnées (Toulouse) Référencé Pages Jaunes Internet Référencé Pages Jaunes papier Référencé par Référencé par l’Office du le Guide du Tourisme Routard (guide) Toulouse de Site Internet 54, rue Peyrolières oui oui non non non 2. Abstrait 35, rue Gambetta oui oui non non non 3. Flower’s Café 6, place Roger Salengro oui oui non non non 4. Gusto Café 7, rue Temponières oui oui non non non 5. La Roulotte 40 bis, rue Peyrolières oui non non non non 6. L’Autre Salon de Thé 28, rue Pharaon oui oui non non non 4, rue Austerlitz oui oui non non non 8. Le Bol Bu 8, rue May oui oui non oui non 9. Le Félibre 13, rue Couteliers oui oui non non www.lefelibre.com 10. Le Nouveau Thé 9, rue Tolosane oui non non non en projet 11. Le Salon D’à Côté 58 bis, avenue Saint-Exupéry oui non non non non 12. Le Salon d’Eugénie 16, rue Lois oui oui non non non Croustades 7. L’Autre Salon de ThéLast 104 Table des annexes 13. Lehiani-Bohbot 64, avenue Lombez oui oui non non non 14. L’Heure du Thé 13, place Mage oui non non non non 15. La Princière 64, avenue Lombez oui oui non non non 16. Saporito 50, rue Aubuisson oui oui non non non 17. Tante Margit 3, rue Perchepinte oui oui non non 18. Tea Time 19, rue Salenques oui oui non non non 19. Vert Caramel 45, rue Paradoux oui oui non non non 20. Wallet Olivier 7, place Saint-Etienne oui oui non non non 21. A. Valmont 16, place Saint-Georges oui non non non non 22. L’Alimentation 6 bis, place Saintes Scarbes oui oui non non non 23. Aquanouk Sid 10, rue Maletache oui non non non non 24. Le Jardin des Thés 16, place Saint-Georges oui oui oui non non 25. Au petit Ekithe 10, place Intérieure Saint-Cyprien oui non non non non 26. Bapz 13, rue Bourse oui oui oui oui non 27. C le Brunch 39, rue Boulbonne oui oui non non non 28. Cha Yan 16, rue Cujas oui oui non non non 29. Cœur d’Amande 49, rue Riquet oui non non non non 30. Dame Brioche 49, rue Alsace Lorraine oui oui non non non 31. Dar Diaf 10, rue Maletache oui oui non oui non Monique restaurant norvégient 105 Table des annexes 32. Aux délices de l'Oasis 3, rue Peyras non oui non non non 33. Café Alazin 91, allée Charles de Fitte non oui non non non 34. Le Petit Pillon 2, rue Ozenne non oui non non non non oui non non non 35. L'Hemicycle 76, allée Charles de Fitte, Musée des Abattoirs 36. L'Original I Thé 50, rue Couteliers non oui non non non 37. L'Instant Thé 34, rue de la Colombette non non non oui non 106 Table des annexes Annexe 10: Guide d’entretien, interviews de professionnels. L’établissement : 1. Pouvez-vous me raconter l’histoire de votre salon de thé ? 2. Comment définiriez-vous votre concept ? 3. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans votre activité ? 4. Comment se régule votre activité hebdomadaire ? 5. Les aides publiques vous ont-elles aidées lors de la création de votre salon ? 6. Quelle est votre stratégie de recrutement et de management du personnel ? 7. Comment s’organise la production ? L’offre : 8. Comment avez-vous élaboré votre carte ? 9. Pensez-vous qu’il est intéressant pour un salon de thé de renouveler régulièrement sa carte ? 10. Il y a-t-il une large offre de fournisseurs dans la région ? 11. Chaque établissement a un produit « phare », quel est le vôtre ? Quelle en est la raison ? 12. Comment vous situez-vous en terme de prix ? 13. Quand est-il de votre système de fidélisation ? Les retours sont-ils faciles à mesurer ? 14. Quelles sont vos stratégies de communication ? La clientèle : 15. On imagine souvent une clientèle de personnes âgées, qu’en pensez-vous ? 16. Le ticket moyen d’un salon de thé est généralement fixe, êtes-vous en accord avec cela ? 17. La fréquentation d’un établissement comme le vôtre est concentrée sur l’après-midi, cela se vérifie ? 18. Lorsqu’un nouveau client pousse la porte de votre salon, par quoi est-il séduit ? 107 Table des annexes La concurrence : 19. Comment vous situez-vous face à la concurrence ? 20. Quelles sont vos stratégies de différentiations ? 21. La recherche d’innovation fait-elle partie de votre activité ? Autre : − Horaires d’ouverture − Voir la carte ? − Congés annuels 108 Table des annexes Annexe 11: Interview de Melle Tissonières, Salon d’Eugénie, mercredi 11 février 2009, 11h30. CÉCILE: « Pouvez-vous me raconter l’histoire de votre salon de thé ? MELLE TISSONNIÈRES: Alors…, on est 3 associés, donc en fait, bah on l’a monté parce qu’on aimait beaucoup les salons de thé, au départ on été 2 et puis on a trouvé une 3ème associée et puis voila. C’est parce qu’on aimait ça à la base. CÉCILE: Vous aviez envie de faire ce projet ? MELLE TISSONNIÈRES: Voilà, tout à fait CÉCILE: Comment définiriez-vous votre concept ? MELLE TISSONNIÈRES: Notre salon de thé donc euh… on a essayé d’avoir un côté anglais, notamment à travers la vaisselle, euh… au niveau du décor aussi on voulait un décor qui était chaleureux, qui faisait cosy. On a des tableaux du 19ème par exemple, les lumières dans les oranges et ensuite au niveau des pâtisseries ont…bon on a beaucoup de thés, on a 38 thés et au niveau des pâtisseries euh…on voulait des gâteaux à l’ancienne, des gâteaux de grand-mères en fait. CÉCILE: Donc ensuite, quelles difficultés vous rencontrez dans votre activité ? MELLE TISSONNIÈRES: Alors… CÉCILE: Les principales… MELLE TISSONNIÈRES: Les principales difficultés euh…comment on dit…c’est quand euh…on ne sait pas trop s’il va y avoir, s’il va y avoir du monde, parfois. Voilà, par contre des fois on sait comme là à cette période, c’est les vacances, on sait qu’on va avoir du monde. Mais y’a des fois on sait pas si on va avoir du monde ou pas et ça c’est difficile à gérer au niveau du personnel… CÉCILE: D’accord CÉCILE: Votre période hebdomadaire se régule comment ? C'est-à-dire vos périodes plutôt creuses, pleines selon l’après-midi ou le matin… 109 Table des annexes MELLE TISSONNIÈRES: Alors le matin on ouvre à 11h30 donc ça fait tard, enfin on considère qu’il n’y a plus de matin. Au déjeuné on a des habitués qui travaillent alentours, euh… et l’après-midi ce sont surtout des étudiants donc c’est là que ça varie selon les vacances ou pas CÉCILE: les heures de cours… MELLE TISSONNIÈRES: Voilà les heures de cours donc en principe à partir de 16h30, 17h on a un gros arrivage et le samedi c’est assez particulier puisque le samedi les gens viennent manger très tard le midi, ils viennent plutôt vers 13h et l’après-midi on a surtout des familles là. CÉCILE: D’accord. MELLE TISSONNIÈRES: Voilà des couples et des familles CÉCILE: Ensuite, est-ce que vous avez eu recours aux aides publiques pour la création de votre salon de thé ? MELLE TISSONNIÈRES: A l’ACCRE, l’aide à la création d’entreprise. CÉCILE: C’est par la CCI ou pas du tout ? MELLE TISSONNIÈRES:… La DDT, la direction départementale du travail… c’est l’aide à la création d’entreprise CÉCILE: Donc ensuite, votre stratégie de recrutement pour votre personnel… MELLE TISSONNIÈRES: En fait on est 3… ma collègue est associée, elle a 20 ans d’expérience dans le domaine … CÉCILE: Au niveau de la production comment elle s’organise, vous faite toutes les pâtisseries ici ? MELLE TISSONNIÈRES: On a un pâtissier qui travaille là, on a un pâtissier donc on fait en fonction des besoins, du monde qu’il y a eu la veille,…Lui il arrive très tôt donc à 7h et il voit se qui a marché, ce qui a pas trop marché et voilà. On a la carte et on a des gâteaux qu’il improvise, qu’il créer. CÉCILE: Et vous avez tout le matériel en cuisine… 110 Table des annexes MELLE TISSONNIÈRES: Ah oui, tout ça c’est fait sur place, on ne fait absolument pas appel à de l’industriel, c’est que du fait maison. CÉCILE: Très bien. Ensuite au niveau de l’offre, votre carte vous m’en avez un peu parlé, comment vous l’avez élaborée ? MELLE TISSONNIÈRES: Oh à plusieurs, avec… on été 3 donc euh… les 3 associés donc tous les 3 on avait une idée précise de ce qu’on voulait au niveau des gâteaux à l’ancienne, puis même avec le pâtissiers hein ! Il a quand même largement participé à la carte puisque il était la depuis le début de la… CÉCILE: L’ouverture ? MELLE TISSONNIÈRES: Oui mais avant, … CÉCILE: C’était un salon de thé ici avant vous ? MELLE TISSONNIÈRES: Alors c’était une crêperie… depuis 2000… CÉCILE: …que vous êtes installez ici ? MELLE TISSONNIÈRES: Non, non depuis 2006. Il était là depuis 2001 et ça a été créé en 2000. CÉCILE: D’accord. Ensuite, est-ce que vous pensez qu’il est intéressant de renouveler régulièrement votre carte ou les gâteaux restes les mêmes… MELLE TISSONNIÈRES: On s’adapte en fonction de la demande, donc si y a…alors les cartes des midis changent l’été et l’hiver. Chaque été, chaque hiver on change la carte du déjeuné. Et la carte de l’après-midi pour le moment on l’a changé une fois. Et c’est fait en fonction de la demande, on voit ce qui marche ce qui ne marche pas… CÉCILE: Et au niveau des thés ça reste la même… MELLE TISSONNIÈRES: Les thés ce sont les mêmes, depuis 3 ans ce sont les mêmes. CÉCILE: Au niveau fournisseurs, du thé ou, ‘fin, en général ils sont localisés dans la région ? 111 Table des annexes MELLE TISSONNIÈRES: Oui. CÉCILE: En Midi-Pyrénées… ? MELLE TISSONNIÈRES: Oui. CÉCILE: Euh, est-ce que vous avez un produit « phare », celui qui se vend le mieux,… MELLE TISSONNIÈRES: Le banoffe, on en a deux. Le banoffe et la tarte Eugénie, on en a fait la spécialité hein…C’est le pâtissier qui l’a créée CÉCILE: D’accord MELLE TISSONNIÈRES: Voila, au niveau des thés on a le Moulin Rouge qui fonctionne très bien, et euh… le Diable au corps aussi. CÉCILE: Et au niveau du midi ? MELLE TISSONNIÈRES: Au niveau du midi, euh…la Neptune, la salade avec du saumon fumé qui est là depuis le début, elle y est depuis le début et euh… tartine sucré-salé qui est là depuis le début également. CÉCILE: Comment vous vous situez en terme de prix ? MELLE TISSONNIÈRES: Alors, on est moins cher que la plupart des salons de thé au niveau des pâtisseries mais on ne fait pas de distinction entre l’emporté et le sur place. Les autres salons de thé font euh… des prix moins chers à emporter et plus chers que nous sur place. On a trouvé un équilibre en fait, on ne change pas les prix c’est 4€ la part de gâteau, dans les autres c’est 4,20€ 4,50€ mais à emporter c’est 3,50€…Les thés on est moins cher hein, au niveau des boissons. CÉCILE: D’accord. CÉCILE: Donc quel est votre système de fidélisation, au niveau des clients,…est-ce que vous en avez un déjà… ? MELLE TISSONNIÈRES: Non, c’est que du bouche-à-oreille hein. On n’a pas de site internet. On est dans un guide, voilà c’est tout. On s’est dit qu’on était suffisamment bien placés, ça a pris assez rapidement, si ça avait traîné c’est vrai que ça ne m’aurait pas gêné de faire des flyers…voilà quoi. 112 Table des annexes CÉCILE: Donc la communication c’est uniquement dans un guide. MELLE TISSONNIÈRES: Ouais CÉCILE: Donc au niveau de la clientèle, on imagine souvent qu’il s’agit d’une clientèle de personne âgées, est-ce que ça se vérifie ? MELLE TISSONNIÈRES: On a de tout. On a euh… beaucoup de jeunes, beaucoup de jeunes et je trouve que c’est une meilleure clientèle que les personnes âgées. CÉCILE: Ah oui ? MELLE TISSONNIÈRES: Oui, parce-que les personnes âgées ne mangent pas beaucoup de gâteaux euh… j'parle au niveau financier hein, les jeunes consomment davantage même si ils ont moins de moyens les pauvres euh…bah ouais c’est vrai que… CÉCILE: Ils aiment bien cette ambiance… MELLE TISSONNIÈRES: Oui, après ils ne prennent pas forcément des choses très chères hein, il y a des produits phares pour aussi tout le monde mais ils consomment. Les crêpes, ils aiment bien les crêpes. Les personnes âgées vont se contenter d’un thé par exemple mais euh, c’est agréable aussi. C’est varié, très varié. CÉCILE: Au niveau du ticket moyen, toute clientèle confondue… MELLE TISSONNIÈRES: Le midi on va dire que le ticket moyen c’est 13,00€, et l’après-midi en va dire euh…6,00€ en moyenne par personne hein ! CÉCILE: Oui, Oui. Ensuite, la fréquentation de votre établissement vous m’en avez un peu parler. Donc on va passer, alors euh…voilà j’avais une question : un nouveau client qui pousse la porte de votre salon il est séduit par quoi ? MELLE TISSONNIÈRES: Bon l’accueil déjà, oui parce-que ça je pense que quand même on est euh…on est agréable voila. On a pour principe euh, dès que quelqu’un passe la porte on lui dit bonjour même si on le fait patienter, on lui dit bonjour on le laisse pas dans un coin quand y’a du monde par exemple. Ensuite, il est séduit par les gâteaux. 113 Table des annexes La première réaction des gens c’est « ohlala ces gâteaux ! » En vitrine, sur le dessert euh, ce sont les gâteaux. C’est un avantage énorme d’avoir un pâtissier. Ils ne viennent pas pour boire le thé ! CÉCILE: Pour les pâtisseries… MELLE TISSONNIÈRES: Oui ! CÉCILE: Au niveau de la concurrence vous vous situez comment ? Au niveau des prix vous m’en avez parlé… MELLE TISSONNIÈRES: Alors on est un petit peu moins cher euh… ensuite euh… on en a pas proche de nous, les salons de thé euh la concurrence c’est qui c’est L’Autre Salon et le Bapz. Et euh, le Bapz que je respecte et que j’adore, ah oui j’adore, j’aime beaucoup y aller. C’est un très bon salon de thé pour moi. On ne fait pas les mêmes pâtisseries…voilà. C’est différent. L’Autre salon je pense qu’il n’a pas le même concept que nous, réellement, niveau anglais par exemple j'crois que lui c’est plus sur le côté ancien. Le Bapz c’est aussi sur le côté anglais mais ils vont faire des brunchs, des gâteaux anglais…voila. Nous c’est plutôt un mélange des deux en fait. CÉCILE: Est-ce que vous chercher régulièrement des nouvelles recettes ? Vous recherche l’innovation ? MELLE TISSONNIÈRES: C’est le pâtissier, oui tous les jours, tous les jours il nous sort un gâteau différent quasiment. Et nous euh, où on essaie de s’améliorer c’est au niveau de l’organisation surtout, pour essayer de gérer quand il y a beaucoup de monde, quand y’en a pas beaucoup, c’est au niveau de l’organisation. Mais le pâtissier est très créatif donc on n’a pas besoin ni de le guider, ni de lui faire des suggestions… CÉCILE: Vous lui faites confiance … MELLE TISSONNIÈRES: Ah oui entièrement et puis il ne se trompe pas, on a beaucoup de chance de l’avoir. Voilà. CÉCILE: Bon et bien, je vous remercie d’avoir répondu à mes questions. MELLE TISSONNIÈRES: Avec plaisir. 114 Table des annexes Annexe 12: Interview du propriétaire du Nouveau Thé (encore référencé sous Cannelle Garden), mardi 17 mars 2009 à 8h30 CÉCILE: Alors, est-ce que vous pourriez me parler un peu de…un peu de votre salon de thé ? Propriétaire : Ba il a été créé il y a 6 ans par mes prédécesseurs euh… et moi je l’ai repris il y a euh…4 mois. CÉCILE: C’est tout récent ! Propriétaire : C’est tout récent, tout à fait. Donc c’est pour ça que la déco n’a pas été encore changée mais ça va pas tarder ! CÉCILE: Vous êtes le propriétaire maintenant…. ? PROPRIÉTAIRE: Du fonds oui CÉCILE: D’accord. Euh… Comment vous définiriez votre concept ? PROPRIÉTAIRE: Euh….un salon de thé où…d’abord c’est le nom, le Nouveau Thé, donc ça sous entend beaucoup de choses, déjà au niveau de l’accueil, euh…ensuite euh… tout est fait maison ! Voilà…euh…et puis à base de produits fermiers. Enfin de plus en plus, chaque fois que ce sera le cas, sur la carte ce sera précisé. CÉCILE: Très bien PROPRIÉTAIRE: euh…et un endroit où on se sent euh…comme chez soi, ce sera notamment le cas du salon la haut CÉCILE: D’accord, vous avez un étage ? PROPRIÉTAIRE: Oui CÉCILE: Donc ensuite, quelles sont les difficultés que vous rencontrez euh…tout au long de votre activité…enfin les principales, 115 Table des annexes PROPRIÉTAIRE: Silence. Euh… les principales…c’est de euh…pour l’instant c’est de se faire connaître, voilà. Parce qu’on n’est pas rue Croix Baragnon, on est à 20 m à l’intérieur d’une petite rue, donc ça ce voit pas forcement euh….y’a un petit manque de visibilité, voila. Les anciens propriétaires n’avaient pas communiqués moi je, j’attaque cette semaine, euh… donc…ouais, je dirais que c’est ça…pour après faire connaître quoi. CÉCILE: Et qu’est-ce que vous avez engagé comme actions de communication ? PROPRIÉTAIRE: Bin la j’ai engagé sur euh…le Pili Pili pour pas le nommé euh… investissement important, retour zéro euh… donc ensuite les flyers, donc ça, ça va démarrer cette semaine, et puis…vu que l’ambiance de l’ambiance au niveau des couleurs est calée euh…on sait à peu près ce qu’il va y avoir dans la charte graphique pour le site internet, donc ça je pense que sous quinzaine aussi euh…on va enclencher la procédure là. CÉCILE: Très bien, ensuite, votre activité euh…fin’ vos horaires d’ouverture, la régulation de votre activité sur une journée par exemple… PROPRIÉTAIRE: Les horaires d’ouvertures, 9h – 18h30. Voila. CÉCILE: Et vous avez…fin’ le rush a lieu quand ? PROPRIÉTAIRE: Le rush en semaine est effectivement le midi puisque pour l’instant le soir on est fermé. Et après le samedi euh…donc la on est en train de sortir de la saison où ça booste le plus, puisqu’on est aussi un peu à l’écart. Le samedi c’est le midi est l’après-midi parce-que c’est arrivé un samedi après-midi de refuser quoi. CÉCILE: Ah oui ! … Avez-vous bénéficié d’aides publiques, vous avez racheté le fonds… PROPRIÉTAIRE: Euh… je devrais pouvoir bénéficier d’aides publiques, je n’ai pas encore la réponse. Les aides à l’embauche. CÉCILE: Parlez-moi de vos stratégies de recrutement, vous avez du personnel… PROPRIÉTAIRE: J’ai une…une chef, parce qu’on ne dit pas une cuisinière. Stratégie de recrutement euh…elle était pas du tout prévue, elle s’est pointé la gueule enfarinée un jour pour déposer un CV, je lui ai dit qu’à priori je n’allais pas embaucher mais la personne avec qui j’étais censé démarrer a eu des soucis de santé donc euh… bin en deux jours il a fallu que je l’appelle, elle était dispo et voilà, ça se passe bien. 116 Table des annexes CÉCILE: Au niveau de votre offre, comment vous avez élaboré votre carte ? PROPRIÉTAIRE: Silence. La carte pour l’instant j’ai repris, dans un premier temps j’ai repris ce que faisaient les prédécesseurs. Bon c’était excessivement cher, on a mis deux formules identiques, tarte + salade et dessert et plat du jour + dessert. Avant le plat du jour était excessivement cher. Pour la simple et bonne raison j’veux dire que si on veut respecter un rythme normal euh…, si on veut avoir une certaine hygiène de vie, euh…il faut qu’on arrête avec les tartes /salades quoi, j’veux dire. Surtout quand on y met des tomates, parce-que jusqu’à preuve du contraire, j’ai fais 25 ans dans l’agriculture, les tomates elles ne poussent pas maintenant. Où elles poussent ailleurs, voilà. Euh…donc des plats du jour avec des produits de saison, c’est un peu ce qui trace la ligne de conduite quoi. Voilà, ça sera pareil aussi au niveau des pâtisseries, c’est-à-dire qu’on va commencer à intégrer euh…là pour l’instant c’est les fruits euh style ananas par exemple, et après on va passer sur les premières fraises, etc. La salade de fruits pour l’instant c’est à l’orange, après ça sera, y’aura autre chose quoi. Se caler un peu plus sur le…le rythme de la saison. CÉCILE: C’est… PROPRIÉTAIRE: Et après une carte assez variée, en thé c’est Mariage Frères donc ce n’est pas n’importe quoi, Café c’est Ely, c’est quand même une bonne chose aussi euh… voila et avec des variantes. Pour le thé je n’ai pas encore réfléchi, mais pour le café y’aura des cocktails, c’est-à-dire des vrais, bon je ne sais pas les faire moi pour l’instant mais y’aura de vrais cappuccinos avec les petits dessins, euh…y’aura des cocktails sans alcool pour euh…le café etc. Et puis quand je dis en fonction de la saison, c’est après des thés glacés, je ne sais pas si je ferai comme mes prédécesseurs, c’est-àdire que eux ils faisaient le thé le matin et après ils le mettaient au frigo donc c’était un thé Mariage Frères… pas des trucs en poudre et…pareil pour les cafés et après faudra…y’a des trucs sympa, glace vanille-café, café frappé etc. quoi. CÉCILE: Ca ce fait beaucoup aux États-Unis ça, ça marche bien ! PROPRIÉTAIRE: Voilà. CÉCILE: Ensuite, c’est au niveau du renouvellement de la carte, est-ce que vous pensez que vous allez la changer régulièrement ? … Ou est-ce que vous partez sur une base fixe et… 117 Table des annexes PROPRIÉTAIRE: La trame sera euh… exactement comme elle est là maintenant, c’est-à-dire deux plats, en termes de prix je parle, plat du jour + dessert ou tarte + dessert ou le menu entrée, plat et dessert. Voilà, euh…la seule chose qui changera c’est les plats, pour se caler un peu sur euh…sur la saison. CÉCILE: Est-ce qu’il y a dans la région une large offre de fournisseurs ? Vos fournisseurs sont situés dans la région ? PROPRIÉTAIRE: Moi je souhaite travailler avec des producteurs de la région. CÉCILE: Même au niveau du thé ? PROPRIÉTAIRE: Ah non, au niveau du thé euh…bon Mariage Frères, c’est une bonne marque donc là non euh…mais pour tout ce qui est fruits, légumes viandes…fromages et charcuteries c’est réglé ça c’est sûr, voilà. Il me reste à caler sur l’aspect viande, parce que, bin pour l’instant je n’ai pas de trop grosses quantités, donc c’est un petit peu délicat mais l’objectif c’est celui-là, et les fruits et légumes. Bon sachant que les fruits et légumes ont a pas toujours tout, on me demande des tartes, salades avec des tomates, faut bien que je trouve des tomates mais…la on passe inévitablement par un grossiste mais je veux dire avec de beaux produits quoi. CÉCILE: Bien. Quel est votre produit phare ? PROPRIÉTAIRE: Silence. Euh…je dirais y’a deux spécialités au chocolat, voilà. CÉCILE: C’est ce qui marche le mieux ? PROPRIÉTAIRE: C’est…oui ça marche bien. Ca plait bien, une terrine, donc quelque chose qui n’est pas cuit et un autre qui est cuit, euh… et après …non après je dirais que c’est plutôt le plats du jour, ou les plats du jour. CÉCILE: Plus que les tartes ? PROPRIÉTAIRE: Ba ouais parce que c’est bien plus facile de bien présenter, euh… et puis c’est meilleur quoi. Les tartes sont très bonnes ! Elles sont épaisses, euh…mais je veux dire une fois qu’on a remplit l’assiette de salade, qu’on a mis un peu de couleurs, avec des carottes, etc. ou autre chose, je veux dire on a vite fait le tour. Et euh…lit de poireaux et fenouil, petit cabillaud, tout ce qui faut dans une papillote, vous ouvrez ça explose j’veux dire c’est bon. Ou alors un filet mignon dans une pâte feuilletée… 118 Table des annexes CÉCILE: C’est plus séduisant ! PROPRIÉTAIRE: Et c’est une viande maigre, avec ses légumes, et ses sucres lents puisqu’il y a la pâte feuilletée. CÉCILE: Comment vous vous situez en terme de prix ? Plutôt par rapport à la concurrence. PROPRIÉTAIRE: Par rapport à la restauration au sens strict, moi j'dirais plus cher. Voilà, mais ce n’est pas restauration rapide. Voilà euh…après non par rapport à ce que font les euh…ce qui se fait à côté, non on est dans la bonne gamme. CÉCILE: Très bien. Est-ce que vous avez un système de fidélisation pour vos clients ? PROPRIÉTAIRE: Non mais après la distribution des flyers je vais revenir voir les commerçants par rapport à ça. En tout cas les personnes qui, qui travaillent à proximité où effectivement, ça il faut que je la finisse cette semaine, voir ce qui va, ce qu’on est capable de proposer quoi. Je ne sais pas c’est tant de repas, bah c’est le dessert qui est offert, ou j’veux dire si y’a un groupe de personnes qui vient régulièrement dans la semaine, je dirais bah le café il est offert, voilà. CÉCILE: Vous pensez que ce sera un système de cartes de fidélité ? PROPRIÉTAIRE: Ouais. CÉCILE: Et ce sera uniquement pour la clientèle commerçante ? C'est-à-dire est-ce que si demain moi je viens chez vous, vous me proposez la carte de fidélité ? PROPRIÉTAIRE: Hum…bonne question. Silence. Moui… oui sur l’esprit je dirais oui. CÉCILE: A voir ? PROPRIÉTAIRE: A voir ! Selon l’humeur du patron, si ça a bien roulé, si ça a bien marché (rires). Pff…ça se fait, j’veux dire euh, fin’ ça se fait…oui ça se fait, c’est ce qu’on appelle euh, le geste commercial quoi voilà. Quatre personnes que je connais ni en noir ni en blanc, le courant est passé, je leur ai fait goûter un petit muscat puis on a terminé par un rouge liquoreux, « bin nous la prochaine fois on vous amènera une bouteille de vin » et euh…ils se sont fait entre guillemets « chier » un samedi, avec la glacière, pour amener la bouteille de vin ici. Voilà quoi, un très bon vin en plus. 119 Table des annexes Donc voilà après y’a des petits gestes quand les gens viennent plusieurs fois, à priori ce n’était pas, ce n’était pas ma première idée mais…parce que je pense que les personnes qui ne sont pas entre guillemets « localisées à proximité », notamment pour le travail, bah c’est tout à fait normal qu’aujourd’hui elles aillent là, que demain elles aillent là et la semaine d’après voir ailleurs quoi. C’est un petit peu normal euh…maintenant euh…à priori ça ne me gênerai pas quoi. Pas du tout. CÉCILE: Donc au niveau de la communication, vous m’en avez parlé, on va passer un petit peu à la clientèle, euh… quelle type de clientèle vous avez ? PROPRIÉTAIRE: Trop vieille ! CÉCILE: (rires) Trop Vieille ? Silence. Pourquoi ? PROPRIÉTAIRE: Ca se voit pas ? (regarde autour de lui) CÉCILE: Bin ça fait salon de thé ! PROPRIÉTAIRE: Ouais…ça, ouais ça fait salon de thé ouais (ironique). CÉCILE: Vous voudriez quelque chose de plus moderne ? PROPRIÉTAIRE: Un petit peu oui ! Non mais bon ça a été à l’image de mes prédécesseurs quoi. Puisqu’il y avait deux petites choses qui ont disparues, un petit panneau qui était apposé le samedi sur la porte avec, qui disait que les jours d’affluence, avec les poussettes et les landaus n’étaient pas admis dans l’établissement. En même temps, y’avait là derrière, une petite écuelle en plastique parce que les sacs à puces eux, ils étaient autorisés. CÉCILE: Ah oui ? PROPRIÉTAIRE: Le dimanche les mamies avec leurs petites machins pour les accompagner, donc voilà. Y’avait le thé et y’avait le chien à côté qui avait son petit bar à eau ! (rires) CÉCILE: Et du coup vous acceptez les animaux ? PROPRIÉTAIRE: Euh… je…tolère ! Disons que c’est plus en raison de certains clients et clientes, voilà je tolère et du gabarie aussi parce que on m’a rentré 50 kg un jour, c’était il y a 15 jours et euh…bah je lui dis oui vous pouvez vous installer mais installez-vous là, alors je lui montre la table à l’entrée et elle me dit « je préférerai là ! ». 120 Table des annexes C’était un samedi je savais que ça allait être gavé, le genre de personne à prendre que de l’eau chaude, je veux dire 3,30€ et rester là assis 1h, 1h30,… j’ai dis non madame votre chien il est trop gros. Elle me dit « et bien je m’en vais », je lui ai dit merci, au revoir, bonne après midi. Je veux dire on est dans un restaurant quoi. CÉCILE: C’est sûr qu’un saint-bernard, … PROPRIÉTAIRE: Voilà, déjà. Y’a une clientèle un petit peu jeune qui vient aussi, c’est vrai, mais il reste une clientèle assez,…assez âgée. Ceux d’avant étaient beaucoup plus âgés que moi, euh…, il l’on voulu comme ça. Faut savoir que les fausses plantes, y’en a déjà la moitié qui a disparue. Il me dit « j’ai commencé à les enlever » j’ai dit « mais où vous les avez enlevées ? » Il me dit, « mais là ! », « ah bon ? » j’avais rien vu ! Voilà après euh…oui c’est en harmonie etc. après euh …y’a cette espèce de petit patio, de petit jardin, donc le garden, ça s’appelait le Cannelle Garden euh…voilà mais euh…non. On va pas faire dans le baroque, on ne va pas faire dans la boîte de nuit mais bon, il manque un petit côté…faut changer quoi. Y’a des mamies qui sont sympas y’en a d’autres qui le sont un peu moins. Et c’est bien de varier la clientèle quoi. Sachant que le soir après, euh…donc le jeudi, vendredi et samedi y’aura apéritif dînatoire, ça vise inévitablement une autre clientèle. Ce n’est pas parce qu’on boit du thé qu’il faut obligatoirement avoir plus de 45 ans quoi. CÉCILE: Je bois beaucoup de thé… ! PROPRIÉTAIRE: Voilà. Dimanche j’ai tenté je suis resté ouvert, c’était beaucoup plus varié au niveau de la clientèle quoi. CÉCILE: Quel est le ticket moyen à peu près, un pour le midi et un pour l’après-midi ? PROPRIÉTAIRE: 3,30€ le thé, y’en a des un peu plus cher mais on va dire en moyenne c’est ça. Euh….pâtisserie…pâtisserie on est à 5€, 5 et 3, 8 ouais euh…on va dire entre 8 et 8 et demi. Ouais on va faire salon, 8,5. Voilà. Euh…le midi, le midi, euh…le midi ! On arrondi, euh le plat du jour il est à 10 tout seul, ou la tarte seule, 10€, le café est à 1,80€ après la différence va se faire s’ils ont du temps ou pas. S’ils ont du temps, ils vont reprendre un café. Donc on va dire 12€ et…13,50…entre 12 et …15,50€. Voila. Le samedi, mais après ça dépendent… le samedi ils se lâchent un peu plus, déjà y’a le vin, pour peu qu’il y est des gamins y’a une limonade, un coca, etc. mais ouais entre 12 et 15 dans ces eaux là. CÉCILE: D’accord. Et les gens qui viennent prendre un thé, ils ont tendance à prendre automatiquement une pâtisserie ? 121 Table des annexes PROPRIÉTAIRE: Silence. Je dirais qu’à 80…presque 95% des cas, oui. Ouais, parce que à la limite c’est un couple par exemple euh… y’a au moins, il se peut qu’il y est au moins une des deux personnes qui se laissent tenter par ne serais-ce qu’une assiette de biscuits. On m’a demandé si je faisais du cake un moment donné, je n’ai pas refais celui qu’elle faisait elle, et euh… puis après on a fait quelques biscuits, et c’est vrai que ça marche bien. On a l’impression que c’est…peut être plus light que le chocolat ! CÉCILE: Oh y’a autant de beurre ! PROPRIÉTAIRE: Autant, autant, je ne sais pas hein ! (rires) Je ne sais pas ! Non mais c’est vrai qu’on a des petit trucs à grignoter variés quoi. CÉCILE: Ceux qui accompagne le thé ! PROPRIÉTAIRE: Exactement. CÉCILE: Alors j’avais une question, mais vu que vous comptez refaire toute la déco, vous pouvez peut être essayer de vous projeter ; un nouveau client qui passe la porte, par quoi voudriez-vous qu’il soit séduit ? PROPRIÉTAIRE: Long silence. Deux choses : alors laquelle en premier…silence. Non il y a deux choses, deux choses pratiquement à égalité : ce qu’il va voir. Il va voir deux choses : l’intérieur, et la présentation des biscuits et, et… Il voit une personne à l’extérieur, se lève et va lui parler. Coupure d’environ 45 secondes. Il revient et continu à parler debout, puis se rassoit. PROPRIÉTAIRE: voilà, en arrivant c’est l’ambiance qui va se dégager de la déco et là, les meubles seront remplit sur le dessus. Les meubles feront la continuité de la vitrine réfrigérée, bon là elle n’est pas en marche elle tient au frais les pâtisseries à l’intérieur et ça se voit, euh… les cloches sont ou en bas ou dessus, les assiettes elles aussi et après y’a les trucs que j’ai acheté la semaine dernière chez les antiquaires aussi, les vieux distributeurs à cacahouètes, euh…qui vont avoir un petit rôle de présentation ludique quoi. Y’a une gamine qui m’a égueulé samedi parce qu’ils ne marchaient pas (rires). Bon elle est arrivée, je lui fais vient voir, regarde bientôt y’aura des bonbons là regarde, là tu fais comme ça et comme ça, elle me dit « ah bon et pourquoi y’en a pas ? », je luis dis parce que je n’ai pas nettoyé, et elle me dit « ah bon et pourquoi tu n’as pas nettoyé ? » « Parce que j’ai pas le temps ! » (Rires). Donc bon c’est les deux premières choses qui vont être vues quoi. Voilà. Et après 122 Table des annexes y’a le troisième c’est la cuisine ouverte, c’est-à-dire qu’il n’y a rien à cacher. Et je n’ouvre pas la parenthèse. CÉCILE: Rires. Vous avez combien de couverts ici ? PROPRIÉTAIRE: Combien de couverts ? Euh…je le sais jamais…je ne sais pas là, on peut faire 37 couverts. On peut les faire mais faut que les tables tournent deux fois. CÉCILE: Vous avez une surface assez importante… PROPRIÉTAIRE: Y-a 100…115 m2. En comptant tout, les toilettes, le couloir, le bureau, voilà. Y a encore la possibilité de mettre euh…12 personnes à l’étage quoi. Avec canapés ; parce que ça sera le salon. Donc voilà quoi, non, non de la place y’en a ! CÉCILE: Bien, et la dernière question…comment vous vous différenciez de vos concurrents ? PROPRIÉTAIRE: Silence. Soupir. Comment je me différencie par rapport aux clients… CÉCILE: Aux concurrents… PROPRIÉTAIRE: Que ce n’est pas un salon où vous trouverez des crumbles. Y’en aura peut être mais y’en aura pas systématiquement, ça c’est clair, pour l’instant y’en a pas encore eu. Euh…pour la simple et bonne raison que c’est très simple des crumbles si vous en voulez vous, vous êtes au centre ville vous n’allez jamais traverser la rue de Metz pour venir en manger. Vous en avez à deux pas, n’importe où, de n’importe quel côté de la rue d’Alsace notamment avec deux grosses locomotives qu’on a sur Toulouse en salon de thé. Bon. Euh…Donc voilà c’est nos spécificités, c’est vrai que j’aime le chocolat, que ça me plait et tout. Y’a du plus léger aussi, j’ai tarte au citron, un tiramisu sans sucre, sans œufs sans alcool ni rien et qui est à tomber, euh…et après le plat du jour qui est fait maison, avec des produits de saison et à base, le plus souvent possible de produits fermiers. CÉCILE: Vous avez réalisé une étude de marché avant de vous installer ? PROPRIÉTAIRE: Non parce que …d’abord j’ai été très long pour trouver, parce que ce local je l’ai vu pour la première fois…bah ça va bientôt faire un an ! Voilà, seulement le prix était excessif, entre temps j’en ai vu d’autres, donc à chaque fois que je visitais, ça pouvais m’intéresser, je veux dire j’avais les chiffres, donc c’était assez facile de voir comment ça marchait et euh…et en même temps j’ai eu la possibilité de côtoyer des commerciaux qui sont de sacrées pointures. 123 Table des annexes Ils ne sont pas là pour prendre leur commission. Donc ça aussi ça aide, voilà. Et puis finalement le prix de celui-là à baissé, euh, tout en gardant ses inconvénients euh, le fait d’être un peu à l’écart, et par rapport au prix du loyer. Voilà. Y’avait un bon rapport qualité/prix pour la vente du fonds donc euh…Après après, moi j’ai fais quelques fois les quelques restaus dans le quartier, il est clair qu’à midi y’a du monde parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de personnes qui travaillent, pas forcément que les antiquaires ou les galeries, y’a des avocats, y’a quelques banques euh …C’est vrai que la rue Croix Baragnon c’est un commerce l’un derrière l’autre, pareil rue des Arts et rue Boulebonne. Il y a effectivement une pâtisserie, salon de thé dans la rue, mais lui je ne suis jamais allé voir comment il tournait. Mais bon y’a de la place pour tout le monde donc euh…Y’a quelques échos favorables de la part de quelques commerçants donc euh… CÉCILE: Après le lancement de la communication vous allez vous faire connaître ! PROPRIÉTAIRE: Et tout le monde sait que je ne suis pas de la partie. Contrairement au couple qui était la avant « non, non faut pas le dire, faut pas le dire », tout le monde le sait, on cache rien et puis c’est tout. Moi, … Silence. CÉCILE: et bien c’est terminé, merci beaucoup. PROPRIÉTAIRE: D’accord. CÉCILE: Merci de m’avoir reçu et d’avoir pris du temps. PROPRIÉTAIRE: De rien. 124 Table des annexes Annexe 13: Structure des cartes, offre tarifaire des salons de thé étudiés. Le Salon d'Eugénie Le Jardin des Thés Flower’s Café Le Nouveau Thé L'Autre Salon de Thé 4 19 7 10 14 Nbre de Thés 38 74 38 37 64 Prix 3,00 € 3,80 € 3,20€ et 3,80€ 3,30 à 4,90€ 3,50 € Nbre d'infusions 2 0 6 0 0 Prix 1,80 € 0 3,20 € 0 0 Bapz Thés: Gammes (infusions comprises) Boissons chaudes: Nbre de Cafés 7+4 (cafés du monde) 22 7 7 Prix 3,30€ et 2,10€ de 1,60€ à 5,00€ de 1,80 à 5,40€ 1,80€ à 4,00€ Nbre de boissons 12 6 9 5 Fourchette de prix 2,60 à 4,20€ 2,00€ à 4,00€ 3,50 et 4,00€ 3,00 à 5,00€ 14 1,80 à 3,00€ Boissons fraîches: Nbre de boissons 10 Fourchette de prix 2,50 à 4,90€ 32 9 9 de 2,50€ à 4,00€ de 3,10€ à 5,50€ 2,50 à 5,00€ 9 jus de fruits 14 de 4,90€ à 6,60€ 3,00 à 5,00€ Jus de fruits et sodas: Nbre de boissons Fourchette de prix 3 125 Table des annexes Alcool: Nbre de boissons 3 apéritifs + 5 3 vins + 1 bière vins Fourchette de prix Autres: Nbre de boissons 2 eaux minérales Fourchette de prix 4 milkshakes Smoothies 4 eaux minérales 5,00 € Pâtisseries: Nbre de pâtisseries 15 12 13 4 17 Prix sur place 2,40 à 4,00€ 4,00 € 4,00 € 5,00 € 5,00 € 3,50 € 3,20 € Prix à emporter 3,00 à 4,30€ 3,50 € 126 Table des annexes Autre Méli-mélo 3 pâtisseries Cookies, muffins Prix 6,00 € 2,60 € Méli-mélo Biscuits 3 pâtisseries: 9,00 € Autres: Glaces 5 crèmes glacées et 5 2,50 à 5,70€ sorbets 4,00€, 6,00€ 1 boule + café = 3,70€ Prix supplément chantilly = 2,00 € 1€ Crêpes 8 Prix de 2,50€ à 3,90€ de 4,00€ à 5,00€ Déjeuner: Nbre de formules Composition Prix oui 3 Tarte oui 3 ou Tartine ou Scones ou Plat du jour Plats Salade + dessert + café ou carte tartes 13,00€-12,50€-14,50€ 11,90€-12,80€-13,80€ 13,50 € du jour 127 Table des annexes Carte: 5 Tarte Composition Tartine + + salade Plat Salades du salade Tarte Salade composée Méli-mélo jour salée de tartes Plat salé- dessert Scones Prix 5,00€-8,50€-10,50€ de 9,80 à 12,50€ 9,50€4,30€ 12h à 14h Brunch 16,00€ N. B. Les cellules non renseignées correspondent aux informations qui n’ont pas pu être obtenues. Lorsque « 0 » apparaît, cela signifie que l’établissement de propose pas le produit. 128 Table des annexes Annexe 14: Grille d’analyse du discours des professionnels Le Salon d'Eugénie Le Jardin des Thés Le Nouveau Thé Amour pour les salons de thé, repris Responsable et non propriétaire Créé il y a 6 ans, repris en décembre 2009 Ne sait pas En cours de validation du dossier pour L'établissement: Création en 2006. Avant, crêperie depuis 2000. Aides publiques l'ACCRE par la Direction départementale du travail (DDT) Concept l'aide à l'embauche Anglais, chaleureux, cosy, à Esprit baroque, pas vraiment Le nom "Nouveau Thé", les produits fait l'ancienne, façon grand-mère moderne maison et dès que possible à base de produits fermiers, "comme chez soi" Organisation de la production Sur place, fait maison par un pâtissier Un fournisseur dont le laboratoire qui travaille en fonction de la est à Toulouse livre le sucré et le demande, création régulière de salé tous les matins Production sur place avec un chef nouvelles pâtisseries Régulation activité Pas de matin car ouverture à 11h30, Weekend très chargés, parfois à En semaine, le midi et le samedi c'est le ça varie selon les périodes de partir du jeudi midi et l'après-midi vacances ou non, les heures de cours Service du midi jusqu'à 15h30 des étudiants, gros arrivage à partir 16h30: arrivée des personnes pour de 16h30, 17h, le samedi c'est vers le thé => Rush quasi continu 13h 129 Table des annexes Recrutement Difficultés l'expérience La fréquentation qui est aléatoire, la gestion du personnel L'expérience, l'attitude, le Rien de particulier, la chef a été engagée comportement, les facilités de dans un cas de force majeure par contact candidature spontanée Exigence de la clientèle, le fait d'être Place Saint-Georges, les clients sont pointilleux Se faire connaître, manque de communication L'offre: Reprise de la carte des anciens propriétaires mais changement des prix qui étaient trop chers, Pour les thés et café, de la marque et de Élaboration de la carte gâteaux à l'ancienne, intervention des Les formules du midi existent la qualité (Mariages Frères) et boissons deux associés et du pâtissier depuis l'ouverture pour l'été (thés glacés, cafés frappé) des formules tarte + dessert et plat du jour + dessert, utilisation de produits de saison, même chose pour les pâtisseries 130 Table des annexes Ce fait sur le midi. Les thés ne En fonction de la demande, Renouvellement de la carte changement Été/Hiver, pas de changement pour les thés changent pas car très large gamme et la clientèle vient pour un thé Même trame pour les formules, seuls les spécifique, plats changent les pâtisseries sont légèrement modifiées l'été Veut exclusivement travailler avec des Fournisseurs en région oui Bordeaux et Toulouse producteurs de la région et si cela n'est pas possible, grossistes Pâtisseries: Banoffee et Tarte Eugénie Midi: Salade Neptune avec du Produit "phare" saumon fumé, tartines sucrées-salés Thés: Moulin Rouge et Diable au Banoffee pour les pâtisseries le midi, les scones salés Deux spécialités au chocolat: terrine et fondant, Le midi le plat du jour corps Moins cher que les autres salons de Positionnement prix thé, pas de prix à emporter, prix Plus cher que la restauration rapide en Abordable unique pour les pâtisseries prix que la concurrence Non malgré une demande de la Fidélisation client Non général mais dans la même gamme de clientèle mais ne colle pas au concept Pour les commerçants des alentours mise en place d'une carte de fidélité, possibilité de la proposer à l'ensemble de la clientèle, privilégie le geste commercial 131 Table des annexes Référencé sur le site Communication Bouche-à-oreille, bon emplacement, l'activité a très vite démarrée "voirtoulouse.com" Pili-pili mais échec, Dis ne pas être dans le guide de Impression de flyers en cours, l'office du tourisme mais il y figure Site internet en cours bien! La clientèle: Diversifiée, personnes âgées en Profil Étudiants, couples, familles, semaine pour la tranquillité et le commerçants à proximité weekend des familles car aire de jeux juste en face du salon Fréquentation Ticket moyen Trop vieille, souhaiterait moderniser les lieux pour attirer une clientèle plus diversifiée, Des antiquaires, le personnel des galeries, des banquiers, des avocats Beaucoup de jeunes qui consomment Le midi, l'après midi et surtout le Clientèle plus diversifiée le dimanche plus que les personnes âgées weekend avec des couples et des familles Le midi 13,00€ et l'après-midi, 6,00€ Thé + pâtisserie = 7,50€ Tarte/formule = 12,80€ Atout séduction nouveau l'accueil agréable, la vitrine de Décoration, vaisselle, boîtes à thé client pâtisseries sur la bibliothèque Pâtisserie + thé = 8 à 8,50€ Les clients consomment plus le samedi Midi = entre 12 et 15,00€ L'intérieur et les meubles de pâtisseries 132 Table des annexes La concurrence: Moins cher, pas les mêmes pâtisseries, Aucun concurrent sur la place Positionnement Différenciation Innovation Pas de crumbles, des plats du jour, des pas le même concept, on mélange Seul établissement de la place à produits de saison et fermiers, des menus l'ancien et le côté anglais être ouvert le dimanche équilibrés Le pâtissier rien produits fermiers Pâtisseries proposées chaque jour par le pâtissier Selon ce que propose le fournisseur pâtisserie comme le tiramisu sans sucre, sans œuf et sans alcool 7/7 jours Horaires d'ouverture En semaine: 12h-19h 9h30-18h30 Le week-end: 11h30-19h Fermeture annuelle Aucune 100 à 115 m2 de surface avec deux salles Informations supplémentaires et un étage, pas d'étude de marché 133 bibliographie BIBLIOGRAPHIE Ouvrages : GIANNELLONI, J-L. et VERNETTE, E. Études de marché. Paris : Vuibert, Collection « Gestion », 2001, 587 p. YDE, Vincent. Créer son entreprise : du projet à la réalité. Paris : Vuibert, 3ème éd. 2009, 198 p. Les experts de l’APCE. Ouvrez un restaurant ! Paris : APCE, Groupe Eyrolles, 2ème éd. 2008, 178 p. HIAM, Alexander. Le marketing pour les nuls. Paris : First Éditions, publié en accord avec Wiley Publishing, 2008, 375 p. Travaux universitaires : LAPORTE, Cyrille. Organisation des systèmes de production, Cours des licences professionnelles : Toulouse Le Mirail PICHON, Paul. Les enquêtes qualitatives, Cours de Marketing des licences professionnelles Hôtellerie-Restauration : Toulouse le Mirail Sites Internet : www.APCE.com www.leparcourscreation.com http://www.dictionnaire-juridique.com/definition/societe.php http://jurisociete12.blogspot.com/2007/11/la-dfinition-de-la-socit.html http://www.droit.org/jo/copdf/Civil.pdf http://www.infogreffe.fr/infogreffe/index.jsp Données statistiques Toulouse Insee 2009 : http://www.Insee.fr/fr/ppp/bases-de- donnees/recensement/populations-legales/pages2008/pdf/dep31.pdf http://www.toulouse.CCI.fr/site/reliantis/p2/les-enjeux-de-la-creation-ou-de-la-reprise-dentreprise 134 Table des tableaux & figures TABLE DES TABLEAUX & FIGURES Tableau 1: Avantages et inconvénients de l'entreprise individuelle .................................................................... 25 Tableau 2: Comparaison des statuts micro-entreprise et auto-entrepreneur ..................................................... 27 Tableau 3: Les différentes sources d'informations ............................................................................................. 42 Tableau 4: Présentation des différents types de questionnaires......................................................................... 47 Tableau 5: Principales méthodes de chiffrage ................................................................................................... 49 Tableau 6: Les différents types d'entretiens ....................................................................................................... 52 Tableau 7: Méthodes de calcul du chiffre d'affaires prévisionnel ....................................................................... 56 Tableau 8: Présentation des salons de thé étudiés............................................................................................. 70 Tableau 9: Evaluation de l'offre tarifaire ........................................................................................................... 76 Figure 1: Les étapes du processus de recherche ................................................................................................. 41 Figure 2: Méthodes d'échantillonnage proposées par J-L GIANNELLONI et E. VERNETTE, Les études de marché.45 Figure 3: Carte de visite du Salon d'Eugénie ...................................................................................................... 72 Figure 4: Carte de visite de l'Autre Salon de thé ................................................................................................. 72 Figure 5: Carte de visite du Flower’s Café .......................................................................................................... 72 135 Table des matières TABLE DES MATIÈRES Remerciements .................................................................................................................. 4 Sommaire........................................................................................................................... 5 Introduction générale......................................................................................................... 6 Chapitre 1 : La création d’entreprise ................................................................................... 9 A. D’une idée, né un projet .................................................................................................. 10 1. Déterminer et fixer son idée ............................................................................................................ 10 2. Travailler sur son idée ...................................................................................................................... 11 3. Travailler sur soi-même .................................................................................................................... 12 B. L’élaboration du projet .................................................................................................... 13 1. L’étude commerciale ou étude de marché ....................................................................................... 13 a) L’observation du marché : le connaître et le comprendre ............................................................ 13 b) La recherche d’informations ........................................................................................................ 14 c) L’ajustement du projet : bilan des informations récoltées............................................................ 14 d) Les tendances du marché ciblé .................................................................................................... 15 e) La concurrence ............................................................................................................................ 17 f) Déterminer le chiffre d’affaires prévisionnel ................................................................................ 19 g) Elaborer une stratégie de vente et définir le marketing mix ......................................................... 19 2. L’étude financière : construire un plan de financement ................................................................... 21 a) Le plan de financement initial ...................................................................................................... 21 b) Le compte de résultat prévisionnel .............................................................................................. 22 c) Le plan de trésorerie .................................................................................................................... 22 d) Le plan de financement................................................................................................................ 23 e) Le seuil de rentabilité................................................................................................................... 23 3. C. Le statut juridique de l’entreprise .................................................................................................... 24 a) Différencier l’activité de la structure de l’entreprise .................................................................... 24 b) Choisir un statut juridique adapté ................................................................................................ 25 La mise en route des opérations ...................................................................................... 29 1. Les formalités juridiques .................................................................................................................. 29 2. L’aspect financier ............................................................................................................................. 30 3. L’aspect commercial ........................................................................................................................ 31 136 Table des matières D. Les premiers mois d’activité ............................................................................................ 32 1. Les facteurs à contrôler .................................................................................................................... 33 2. Le tableau de bord ou indicateurs d’évolution ................................................................................. 34 3. Les obligations comptables .............................................................................................................. 34 Chapitre 2 : Méthodologie de l’étude de marché .............................................................. 37 A. Réflexion préliminaire à l’étude ....................................................................................... 38 1. Question de départ .......................................................................................................................... 38 2. Identification du marché à étudier et son environnement ............................................................... 39 3. Etude de l’offre et de la demande .................................................................................................... 39 B. Recherche d’informations................................................................................................ 40 1. Processus de recherche.................................................................................................................... 40 2. Les informations macro-économiques ............................................................................................. 42 3. L’enquête quantitative ..................................................................................................................... 43 a) L’échantillonnage......................................................................................................................... 44 b) La conception d’un questionnaire ................................................................................................ 46 c) L’administration du questionnaire ............................................................................................... 47 d) Le traitement des données .......................................................................................................... 48 4. Les enquêtes qualitatives ................................................................................................................. 50 a) Objectifs et principes ................................................................................................................... 50 b) Les entretiens individuels............................................................................................................. 50 c) Les entretiens de groupes ............................................................................................................ 53 d) Les méthodes associatives et projectives ..................................................................................... 54 e) Réalisation du guide d’entretien .................................................................................................. 54 C. Analyse des données et rédaction du rapport .................................................................. 55 D. Définition du chiffre d’affaires prévisionnel ..................................................................... 55 E. La prise de décision ......................................................................................................... 57 Chapitre 3 : Un salon de thé à Toulouse ............................................................................ 60 A. Identification du marché toulousain et recherche d’informations ..................................... 60 1. 2. Recherche de données générales ..................................................................................................... 60 a) L’aide à la création – reprise d’entreprise par la CCIT ................................................................... 61 b) Les données économiques ........................................................................................................... 64 Localisation des salons de thé à Toulouse ........................................................................................ 66 137 Table des matières B. Etude terrain : la veille concurrentielle............................................................................. 68 1. Objectifs........................................................................................................................................... 68 2. Choix de l’échantillon ....................................................................................................................... 68 a) Les véritables salons de thé ......................................................................................................... 68 b) Analyse du concept de chaque établissement .............................................................................. 69 3. C. Méthodes d’observation .................................................................................................................. 70 a) Se positionner en tant que client ................................................................................................. 70 b) Relevé des cartes et menus.......................................................................................................... 71 c) Récolte des supports de communication ..................................................................................... 71 Les rencontres avec les professionnels ............................................................................. 73 1. Objectifs........................................................................................................................................... 73 2. Réalisation du guide d’entretien ...................................................................................................... 73 3. D. a) Formulation des hypothèses ........................................................................................................ 73 b) Choix des thèmes et des questions .............................................................................................. 74 Administration du questionnaire ...................................................................................................... 74 Analyse des données ....................................................................................................... 75 1. Analyse de l’offre tarifaire ................................................................................................................ 75 2. Analyse des forces et des faiblesses de la concurrence .................................................................... 76 Conclusion générale ......................................................................................................... 80 Table des annexes ............................................................................................................ 81 bibliographie...................................................................................................................134 Table des tableaux & figures ...........................................................................................135 Table des matières ..........................................................................................................136 138