CORRIGE ANALYSE DE DOCUMENT Lionel Jospin commémore la
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CORRIGE ANALYSE DE DOCUMENT Lionel Jospin commémore la
CORRIGE ANALYSE DE DOCUMENT Lionel Jospin commémore la rafle du Vel' d'Hiv' La France reste hantée par ses années de 2° GM, les « années noires », qui sont pour elle « un passé qui ne passe pas ». Cependant, avec le recul des années une évolution se manifeste en ce qui concerne la position des Français et de leurs dirigeants politiques quant à cette période. Cette évolution est manifeste dans le discours que prononce Lionel Jospin, alors premier ministre, le 20 juillet 1997, à l'occasion de la commémoration de la rafle du Vel' d'Hiv' (définir). Ce discours est pour lui l'occasion de rappeler le rôle qu'a joué l'administration du gouvernement de Vichy dans cette rafle, ainsi que l'importance du devoir de mémoire et du travail des historiens. En quoi ce discours est-il révélateur du tournant pris par la politique mémorielle de l’État dans les années 1990 et quel fut le rôle des historiens dans l'évolution des mémoires de la 2°GM ? Après avoir décrit l'évolution de la politique mémorielle de l’État dans une 1° partie, nous évoquerons dans une 2° partie le rôle joué par les historiens. I: Évolution de la politique mémorielle de l’État : • Jusqu'aux années 1960, le but des gouvernements français est d'apaiser les tensions nées des « années noires » et de ressouder le pays. La politique mémorielle se limite donc au mythe résistancialiste (définir), avec une volonté d'occulter le comportement de l’État Français (régime de Vichy) et sa collaboration. L'épuration menée rapidement ne satisfait personne : « ce qui n'a pas été fait hier » • Le contexte change à partir des années 1960 avec le procès Eichmann qui fait émerger une mémoire juive et surtout avec l'ouvrage de Paxton, historien EU, La France de Vichy, qui évoque la collaboration du régime de Vichy. Les jeunes générations nées après la 20GM parviennent à l'âge adulte et veulent connaître le passé de leur pays. Cependant il n'y a, dans l'immédiat, aucun changement quant à la politique mémorielle de l’État. • Il faut attendre les années 1990 pour que la politique mémorielle de l’État évolue : la loi Gayssot de 1990 punit les idées négationnistes (définir). Et surtout en 1995, J. Chirac, alors président de la République, reconnaît officiellement la responsabilité de l’État Français dans la déportation des Juifs. • Le discours de Jospin du 20 juillet 1997 s'inscrit dans ce changement de contexte. Lors de la commémoration de la rafle du Vel' d'Hiv' (définir), il souligne l'implication de l'administration du régime de Vichy : « responsables politiques, administrateurs, policiers, gendarmes... pas un soldat allemand » et qualifie cet acte « d'infamie » • Le « devoir de mémoire » (définir) est ainsi pour Jospin une nécessité (citations), d'où la création de « lieux de mémoire », tel le musée de la Shoah et de lois mémorielles. • Il est évident que dans cette évolution, les historiens ont joué un rôle primordial. II : Le rôle joué par les historiens : • Le travail de l'historien est primordial pour comprendre et analyser le passé (citations). L'historien nécessite pour cela des sources fiables et une entière liberté quant à ses écrits. Or, les archives françaises sont closes pendant une période de 50 ans après des faits majeurs, les dérogations sont rares et la neutralité de l'historien délicate dans le cas d'événements traumatiques. • La 2°GM n'a pas échappé à ce scénario et jusqu'aux années 1970, le travail des historiens est difficile et leurs ouvrages rares. Le seul ouvrage qui a eu un certain impact est celui de R. Aron Histoire de Vichy (1954) qui expliquait la politique de l’État Français par l'image de l'épée (de Gaulle) et du bouclier (Pétain) (définir). Dans les années 1950 un collectif d'historiens propose une autre analyse, mais sans succès. • Cependant c'est l'ouvrage de Paxton qui a le plus grand impact (1973) en dévoilant, à partir des travaux de l'historien sur les archives allemandes, la politique volontaire de collaboration menée par l’État Français. • • Jospin est conscient du rôle important que jouent les historiens et propose de leur faciliter le travail en leur accordant un accès plus facile aux archives (citations) Les historiens ont également rétabli la vérité face aux thèses négationnistes : « combat fondamental contre les assassins de la mémoire ». Les différentes analyses qu'ils ont proposées ont ainsi permis une meilleure compréhension de cette période et ont permis à l’État de mettre en place des lois mémorielles, contre lesquelles certains historiens s'insurgent car ce n'est pas au pouvoir politique d'indiquer et de définir la « vérité historique ». Conclusion : Les années 1990 représentent un tournant dans la politique mémorielle de l’État qui reconnaît pour la 1° fois la politique de collaboration volontaire de Vichy et tout ce que cela implique, multiplie commémorations et lois volontaires, prenant part au devoir de mémoire. Le travail des historiens explique en partie cette évolution, ce qui ne les empêche pas de s'opposer à cette politique mémorielle.