Bateaux des côtes de France

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Bateaux des côtes de France
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Bateaux des
côtes de France
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Sommaire
Avant-propos ..............................4
Une flotte diverse.......................5
Aurora .........................................8
Seafrance Cézanne ................ 10
Napoléon Bonaparte ...................12
Normandie Express .................14
Gironde ...................................... 16
Enez Sun .................................. 18
Batobus ..................................... 20
LNG Bayelsa & Provalys ............22
British Vine .............................. 24
Furenas ................................... 26
Red Jasmine ............................ 28
Alcedo & Katharina Siemer...................30
Eugen Mærsk ............................ 32
Roland Delmas ......................... 34
Maersk Flensburg ................... 36
Auto Atlas .................................. 38
Ville de Bordeaux .....................40
Cotentin ....................................42
Raymond Croze .......................44
Île de Bréhat ............................46
Klondyke ..................................48
Ronsard .................................... 50
Bara Dous .................................. 52
Yves Julien................................. 54
Janvier Louis Raphaël ...............56
Rambo II .................................. 58
Le Brisant................................. 60
Christelle Mikaël ...................... 62
Soleil ......................................... 64
Thalassa ................................... 66
La Couronnée IV ...................... 68
Pilotine 8 ................................. 70
Abeille Bourbon ....................... 72
Carangue ...................................74
Belle Île ..................................... 76
ASD Abeille Camargue............. 78
RM Moulis ..................................80
Samuel de Champlain ............. 82
Kermorvan ............................... 84
Gabian.......................................86
Elorn ......................................... 88
Hauts de France ...................... 90
Mercator ................................... 92
Mona Rigolet ............................ 94
Remerciements .......................96
Une flotte aussi diverse que nos côtes
Avant-propos
DE DUNKERQUE À MENTON, les côtes de France représentent plus de 54% du périmètre du pays. Cette longueur énorme, plus de 3 400 kilomètres, se caractérise également
par une grande diversité de climats et de géologie. Et comme les navires sont adaptés à la mer qu’ils fréquentent et au
temps qu’ils y trouvent...
Nous n’avons pas souhaité faire de ce « en images » un recueil de tout ce que les bords de l’hexagone comptent
d’embarcations, la tâche serait hors du propos de cette collection, mais plutôt des navires que l’on peut voir en se postant en
un point de la côte. On y trouve donc à côté de l’inévitable petit chalutier ou remorqueur côtier, les grands porte-conteneurs
ou paquebots. Car il ne faut pas l’oublier, les géants des mers eux même n’ont pour but « que » de relier un point du globe à
un autre, et la phase de leur navigation qui les amène au littoral n’est pas la moindre de toutes, ni la moins dangereuse.
Ce livre est passionnant car page après page, photo après photo, on peut mesurer combien les réponses à ce besoin
élémentaire qu’est la navigation peuvent varier, s’adapter. Le transport d’automobiles, le bateau-pilote ou le modeste pointu
marseillais sont autant de fruits d’une longue évolution, ou d’une complexe conception. Certains navires ont leurs formes
dictées par le marché auquel ils sont destinés, d’autre doivent avant tout subir les éléments.
Tout ceci, et bien d’autres choses encore, est dans le livre de Christian Herrou. Il ne reste alors qu’à profiter des vacances
qui approchent pour se poser sur un quai, une plage ou un rocher, et contempler la vie maritime qui défile sur la quinzaine
de kilomètres que l’on peut voir en moyenne. C’est aussi une forme d’embarquement pour des ailleurs, d’autres côtes.
Gilles Garidel
Les bateaux le long de nos côtes ne sont pas si fréquents. Jusque dans les années soixante-dix, si cela leur raccourcissait la
route, les plus gros bateaux passaient au ras des côtes. Quelques
catastrophes plus tard, les autorités ont décidé de renvoyer le trafic maritime plus au large avec aussi des dispositifs de
séparation des navires. Aujourd’hui, tous les navires
de commerce naviguent au-delà de l’horizon. On ne
peut encore les apercevoir qu’à leur entrée et sortie
des ports. Mais les ports de commerce quant à eux
sont pour la plupart aujourd’hui fermés au public, ce
qui est compréhensible pour une zone de travail.
Hormis quelques-uns travaillant le long des
côtes, il n’est pas facile non plus
de voir des bateaux de pêche en
mer : par contre les ports sont
plus accessibles. Mais il faut bien
se renseigner sur les rythmes
locaux car les heures dans la journée sont importantes. Parfois,
à quatorze heures, le port sera
vide, et puis vers seize ou dix-sept
heures toute la flottille rentrera
en une seule fois pour débarquer
son poisson.
Le porte-conteneurs CMA CGM Platon
remontant la Seine vers Rouen.
(Photo Pascal Bredel)
Finalement, les navires de travail, pilotines, dragues ou remorqueurs portuaires sont les plus faciles à apercevoir. Les institutionnels comme la Douane ou la Gendarmerie maritime sont également
assez fréquents dans la plupart des ports français.
Les seuls véritables endroits pour voir passer des bateaux sont les
entrées des ports et le meilleur en France est sans doute celui du Havre. D’abord parce que le trafic y est assez important et puis parce
que l’entrée du port est quasiment au centre ville. A l’exception de
quelques porte-conteneurs qui vont vers le Port 2000, la majorité des
navires passe par là : les remorqueurs, des ferries, les gros navires de
commerce et quelques petits bateaux de pêche. A voir, le ballet des
pilotines qui vont servir les bateaux entrant et sortant du Havre mais
aussi ceux qui remontent la Seine vers Rouen.
Le port de Calais, avec la digue ouest qui longe la plage Blériot, est
aussi un superbe endroit d’observation, essentiellement des ferries.
Dunkerque quant à lui est un port où les quais du centre ville permettent de voir des bateaux de pêche et des remorqueurs portuaires. Il
ne faut pas rater la visite du Musée Portuaire ainsi que du trois mâts
Duchesse Anne et du bateau-feux Sandettié. Voir des navires de commerce est également assez aisé en allant via les écluses vers la route
de la digue du break.
Boulogne, qui est le plus grand port de pêche français, est sûrement le port où la variété de bateaux de pêche est la plus grande mais
suivant les heures le port peut être tout à fait vide.
Les ports de Normandie tels que Dieppe, Fécamp, Port en Bessin
sont très accessibles pour voir des bateaux de pêche de taille moyenne.
Les bords de Seine, avec le trafic vers Rouen, offrent parfois de superbes occasions pour regarder et photographier des navires de commerce. Profitant des courants de marée, ils sont quelquefois plusieurs
à se suivre. Le pont de Tancarville est un très beau point de vue.
Cherbourg, avec des bateaux de pêche qui empruntent l’écluse
pour se rendre à la criée en fond du bassin de commerce, est un joli
endroit, le port de commerce lui-même n’étant pas accessible. La Cité
de Mer est un beau musée et le sous-marin nucléaire Le Redoutable
y est visitable.
St Malo est une belle ville et un port sympathique, le passage de
bateaux de commerce ou de pêche par l’écluse est un beau spectacle.
St Malo, comme Roscoff, Cherbourg et Ouistreham, est un port transmanche avec des ferries vers la Grande-Bretagne.
Brest quant à lui est le port d’attache de l’Abeille Bourbon. Alors
qu’à Cherbourg et Toulon, les remorqueurs de sauvetage viennent à
quai dans les bases navales de la Marine, à Brest, lorsque la météo
est clémente, l’Abeille Bourbon est au quai Malbert et on peut le voir
de près. Dans les bassins alentours il y a aussi des petits bateaux
de pêche, parfois un ou deux vieux gréements avec en particulier la
Recouvrance mais également des remorqueurs portuaires, pilotine,
patrouilleurs de la Douane et l’Armorique des Phares et Balises océanique.
Les ports de pêche du sud Bretagne avec Le Guilvinec, Concarneau
et Lorient-Kéroman sont particulièrement intéressants. On peut y
voir des bateaux à flot dans les bassins mais aussi en quasi permanence des chalutiers à sec en cours de carénage. Le Musée de la Pêche à Concarneau (dans la ville close) est superbe tandis qu’à Lorient
la Thalassa, un ancien navire océanographique, est visitable à flot.
Plus au sud, St Nazaire est aussi un port sympathique avec des
bassins à flot où se trouvent toutes sortent de bateaux; les gros navire de commerces sont cependant plus haut sur la Loire vers Montoir
et Donges. St Nazaire abrite aussi les ex-Chantiers de l’Atlantique, les
nouveaux bateaux en finition sont généralement dans le bassin de
Penhoët. Une visite des chantiers est possible tandis que dans l’ancienne base sous-marine de St Nazaire l’Escal’Atlantic fait découvrir
l’ambiance et l’histoire des paquebots anciens. En face, dans l’ancienne écluse fortifiée, l’ex sous-marin français Espadon se visite.
Nantes, tout comme Bordeaux, n’est pas vraiment un port facile
pour voir des bateaux. A Nantes, il y a l’ex-escorteur d’escadre Maillé
Brézé qui est devenu musée à flot.
Les ports des Sables d’Olonne et La Rochelle offrent de bonnes occasions
d’observer des bateaux de pêche et plus rarement des navires de commerce. La Rochelle propose l’un des plus beaux musées maritimes français.
L’embouchure de la Gironde est un endroit intéressant et celui qui aime
les bateaux ne manquera pas de prendre le bac entre Royan et le Verdon.
Plus au sud, le port de Bayonne est relativement actif, avec des bateaux
de pêche ainsi que des petits cargos, des pétroliers et chimiquiers. L’embouchure de l’Adour qui mène à la mer est parfois sportive avec une barre
qui se lève avec le courant du fleuve qui fait face à la houle du large.
St Jean de Luz et Hendaye sont des ports de pêche très actifs et avec des
bateaux particuliers, aux étraves tulipées.
Les ports de Sète, Grau du Roi et Port de Bouc sont également des ports de pêche, les plus actifs de Méditerranée.
Marseille n’est pas facile pour voir des bateaux de
commerce. Il y a deux passes d’entrée : celle au nord vers
l’Estaque n’est pas accessible, au sud, la vue depuis le parc
du Pharo est superbe avec principalement les ferries vers
la Corse et l’Afrique du nord. Le Vieux Port sert surtout aux
bateaux de plaisance, à quelques pêcheurs et à quelques
institutionnels comme la Douane.
Le principal port de commerce est à Fos sur Mer et est
totalement inaccessible aux non professionnels.
Toulon est un grand port de guerre mais pas seulement :
les paquebots et les ferries y font régulièrement escale
presque au centre ville, dans la darse du Port Marchand. De
l’autre côté de la rade, à la Seyne sur Mer, se trouve la base
pour la Méditerranée des câbliers et juste à côté celle des
navires scientifiques de l’IFREMER.
Ensuite, vers l’est, les ports sont principalement dédiés
à la plaisance plus ou moins luxueuse et il faut aller à Nice
pour voir surtout des ferries rapides vers la Corse et des
paquebots en escale. La baie de Cannes et la rade de VilleLe fileyeur Amour de la Mer à kéroman,
le port de pêche de Lorient.
(Photo Christian Herrou)
franche sont souvent utilisées par les paquebots de croisière qui y trouvent
un mouillage sûr.
En Corse, les ports de Bastia, Île Rousse, Calvi, Ajaccio et Propriano sont
des ports de transit vers le continent.
Quelques endroits sont aussi propices pour observer des navires, comme
à bord des Batobus à Lorient et Toulon, les bacs sur la Seine ou la Gironde,
voire depuis les ferries lors du trajet vers la Corse ou la Grande-Bretagne. Il
est vrai que souvent le meilleur point de vue sur les bateaux est d’être soitmême sur un autre navire.
Paquebot - Aurora
LE PAQUEBOT AUJOURD’HUI RESTE POUR CERTAINS LE ROI DES NAVIRES DE COMMERCE. Pourtant il n’a plus grand-chose
à voir avec ses ancêtres prestigieux tels que Normandie, Queen Mary ou France. Ces derniers traversaient les océans,
emmenant les plus fortunés de la planète dans des suites dignes des grands palaces, ils emmenaient aussi de simples
passagers moins gâtés, voire des immigrants quittant la misère de la vieille Europe pour le Nouveau Monde.
Ces paquebots d’antan ont été remplacés par l’avion et les paquebots actuels sont des navires de croisière qui se sont bien
démocratisés ces dernières années, avec une croissance exponentielle du nombre de navires et des passagers chaque
saison plus nombreux. Bien sûr, certains paquebots proposent toujours des services d’élite dans un décor luxueux mais la
plupart sont de vastes hôtels où chacun veut un balcon avec vue sur mer, d’où cette allure d’immeuble terrestre.
Après avoir surtout croisé l’hiver dans les Caraïbes, ces navires à l’élégance très « Las Vegas » sont de plus en plus présents
sur tous les océans de la planète avec des croisières l’été en Alaska ou les fjords norvégiens, en Patagonie et NouvelleZélande pour l’été austral.
“ Le roi des
mers
8)
L’Europe n’y échappe pas : les croisières sont bien sûr nombreuses en Méditerranée mais aussi plus au nord.
L’Aurora quitte ici Brest après avoir récupéré ses passagers qu’il avait laissés au Havre le jour précédent et
qui réembarquent après avoir visité les plages du débarquement et le Mont St Michel. Les jours suivant,
ils seront à La Rochelle, puis Bordeaux et le Portugal.
”
Le paquebot Aurora de la compagnie P&O sortant de la rade de Brest (Photo Christian Herrou)
(9
Car ferry - Seafrance Cézanne
IL N’Y A PAS QUE DES OCÉANS À TRAVERSER : parfois un bras de mer fait obstacle au voyage des hommes et des
marchandises. Le plus célèbre est le Pas de Calais, un détroit qui pour les marins relie la mer du Nord à la Manche et
l’Atlantique mais qui pour les terriens coupe la Grande-Bretagne du reste de l’Europe.
Le terme de ferry nous vient d’ailleurs de l’anglais ancien « ferian » qui signifiait « transporter » . En français, on devrait
parler de transbordeur mais le terme est peu employé.
Aujourd’hui, malgré le tunnel ferroviaire sous la Manche, les navires ont toujours leur place et huit ports français sont reliés
à la Grande-Bretagne par ferries. La compagnie Seafrance travaille sur la ligne Calais-Douvres où les ferries sont facilement
reconnaissables à cette plate-forme d’étrave un peu au-dessus de la flottaison et sur laquelle vient se poser la passerelle
d’embarquement.
“Toujours là
Le Seafrance Cézanne à la silhouette étrange a eu une carrière atypique puisqu’il a été construit en 1980 comme cargo
roulier Ariadne et sous pavillon suédois. Il a vite changé de nom la même année pour devenir le Soca, puis en 1982
il devient bulgare et porte le nom de Trapezitza. En 1989, il passe sous pavillon des Bahamas et devient le
Channel Seaway puis en 1990 il est transformé en Allemagne, passe sous pavillon français et devient le
Fiesta pour la Sté Nouvelle d’Armement Transmanche. Il abandonne sa silhouette de transport de camion
pour celle d’un ferry avec l’arrière recouvert d’aménagements pour passagers, une passerelle et des
cheminées rehaussées, une porte d’accès pour les véhicules à l’avant. En 1996, il est rebaptisé
Seafrance Cézanne.
malgré le
tunnel
10)
”
Son frère jumeau a subi la même conversion pour devenir le Fantasia en 1990. Il a navigué pour
encore plus de compagnies différentes et est aujourd’hui le Wawel polonais, mais sous pavillon des
Bahamas.
Le ferry Seafrance Cézanne de la compagnie Seafrance quittant Calais pour Douvres. (Photo Robert Fournier)
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