Intervention sur le RAPPORT D`ACTIVITÉ Construction

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Intervention sur le RAPPORT D`ACTIVITÉ Construction
Intervention sur le RAPPORT D’ACTIVITÉ
Construction-Bois 88
Carlos LOPES
Chèr(e)s collègues, chèr(e)s ami(e)s,
Notre syndicat pourrait faire une intervention optimiste, en effet le changement de
gouvernement a redonné de l’oxygène de l’espoir, aux salariés de notre pays. Mais que la
lutte a été difficile, les attaques dures et incessantes de l’ancienne majorité contre les
organisations syndicales et les corps intermédiaires, lui ont quand même permis de
recueillir plus de 48% d’avis favorables dans l’électorat de notre pays. 16 860 685 citoyens
ont cautionné ces attaques !!! Retenons bien ce chiffre, gardons le longtemps en tête !!
Pendant la campagne, notre organisation s’est affichée contre un parti dangereux
xénophobe et intolérant. En interne, dans les structures des débats sérieux sur ce sujet ont
eu lieu. Force est de constater que notre organisation avait vu juste. Au vu des résultats, au
vu de l’impact de ce parti dans l’électorat jeune, au vu du danger qu’il représente dans le
contexte économique actuel, nous nous devions d’agir. Nous félicitons la confédération,
les fédérations et l’URI Lorraine d’avoir aidé les syndicats dans leurs démarches sur le
terrain, en produisant des argumentaires adéquats.
Au-delà du contexte politique, notre syndicat est très inquiet sur la situation économique
vosgienne, notamment dans le secteur de la construction et du bois.
Dans l’ameublement fleuron du département, des entreprises entières disparaissent. C’est
maintenant au tour de la société MVM de Mattaincourt, cette dernière a vu dernièrement
ses services commerciaux et marketing déménagés à ST LOUP siège du groupe Parisot. Cette
structure n’a plus de visibilité sur le long terme, l’activité baisse, des menaces graves pèsent
sur l’emploi : chômage partiel, ruptures négociés et demain certainement un PSE se profile à
l’horizon.
XIIIème Congrès Cfdt Lorraine – 5 & 6 juin 2012 – Tomblaine
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Actuellement nos équipes avec, l’appui du cabinet Syndex travaillent difficilement, n’ayant
aucune visibilité sur la stratégie du groupe Parisot.
Pourtant la MVM fait partie de la Holding WINDHURST Industries qui a racheté en 2011 le
groupe Parisot grâce au Fond Stratégique d’Investissement. A cette époque, et la holding et
le groupe Parisot faisaient des déclarations optimistes, parlant de complémentarité, de
pérennité, d’investissement et de dynamisme commercial.
Quelques mois après, tous ces beaux discours ont été oubliés : C’est la mort et l’enterrement
d’une société que l’on est en train d’organiser.
Dans le BTP la situation est différente, les grands groupes sont touchés par une contraction
des commandes. Dans le bâtiment, la situation est difficile, les grandes sociétés souffrent de
la baisse des commandes publiques, dû bien entendu à la crise et aux changements
politiques. Dans les petites entreprises du Bâtiment, la situation est beaucoup plus
préoccupante. Les entreprises payent cache, la baisse des permis de construire : Les
particuliers, ne veulent plus s’engager dans des dépenses ou des investissements qui leurs
paraissent actuellement trop aléatoires.
De ce fait dans l’artisanat du Bâtiment, la situation sociale est plus grave. La bulle qui s’est
constitué depuis les années 2000 est en train d’exploser. A cette époque beaucoup
d’entreprises se sont créées souvent en dépit du bon sens social et commercial, privilégiant
le gain rapide à la pérennité. Ce sont elles qui payent actuellement le plus lourd tribu, où
plutôt ce sont leurs salariés qui aujourd’hui règlent la lourde addition : licenciements aux
procédures douteuses, aucune visibilité de reconversion, salariés pas ou peu qualifié. Ici
nous sommes au paléolithique supérieur du combat social. Malheureusement, 67% des
salariés du BTP sont employés dans les entreprises artisanales. Si nous ne donnons pas
rapidement des perspectives aux entreprises, aux salariés nous nous dirigeons droit vers un
marasme économique, aux conséquences graves.
A l’heure ou les plus libéraux parle de rigueur froide et cynique, les plus mesurés, de rigueur
mêlée à de la croissance, il n’est pas trop tard pour inverser les tendances difficiles que nous
venons d’exposer. Il est très clair, en tout cas pour nous, que nous sommes arrivés à une
croisée des chemins. Notre modèle économique n’est plus adapté à la société mondialisée
qui s’offre à tous.
Pourtant des signaux optimistes nous sont donnés. Nous nous apercevons que dans nos
secteurs, les entreprises qui innovent en faisant beaucoup de recherche et de
développement ne sont pas trop impactées par la crise. Un exemple dans le Bâtiment : Les
constructeurs de maisons en bois ont des carnets remplis, ils vont travailler jusqu’aux
confins de la grande région. Chez eux, l’innovation, la bonne santé économique est liée à
une sérénité et à un dialogue social source de plus grande compétitivité..
Les lois Grenelle imposent de nouvelles normes aux constructions neuves et incitent à la
rénovation énergétique des bâtiments existants, il y a bien là des champs nouveaux à
explorer, à développer, avec comme objectif innover pour ramener de la croissance, de la
compétitivité dans les entreprises, de l’espérance pour les salariés et pour leurs familles.
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C’est le cas de la société « Les Zelles » de la Bresse spécialiste des portes fenêtres qui vient
d’annoncer des chiffres record pour l’année 2011. Ici aussi innovation, investissement et
développement économique rime avec un dialogue social très important.
Le syndicat CFDT Construction-Bois des Vosges croit en la croissance dans ce département.
Mais il est anormal qu’à l’heure où nous débattons, les politiques, les différents partenaires
institutionnels ne travaillent pas plus, sur la création d’une véritable filière bois dans les
Vosges. Pour notre département c’est une des clés qui permettra d’améliorer la situation
économique actuelle, tout en lui assurant une grande solidité sur le long terme.
Crise, plan de rigueur, relance économique tous ces éléments, nous forcent de structurer
notre syndicat et surtout nos équipes différemment. Deux axes principaux seront choisis :
armer nos équipes à mieux anticiper les éventuels changements économiques et le
développement du syndicalisme dans les TPE PME.
Il est clair que nos sections devront être encore mieux formés, plus impliqués dans les
analyses économiques afin d’anticiper tous changements. C’est par l’anticipation que nous
pourrons amortir le cas échéant, les chocs liés aux plans sociaux. C’est aussi grâce à la
formation en interne, que nos équipes pourront aider à sécuriser les parcours professionnels
de tous les salariés.
Notre syndicat s’est fortement impliqué avec notre fédération mais aussi avec l’URI dans le
développement du syndicalisme dans les TPE de l’artisanat du bâtiment. Cette année, nous
avons choisi de mener des actions en direction des apprentis des CFA du BTP. Les élections
de novembre et décembre 2012 dans les TPE seront une étape importante pour notre
organisation. Nous appelons tous les syndicats à mobiliser leurs équipes sur ce sujet, car
l’artisanat sera demain, le nouveau champ de développement syndical. La CFDT est à la
pointe de l’action, ne laissons aucune autre organisation prendre notre place, pour cela nous
devons être conscient de l’enjeu, des difficultés et des résultats.
Nous tenons à remercier, les camarades des autres syndicats qui sont venus nous aider sur le
terrain et plus particulièrement Didier BERTRAND et Fabienne BAUDE pour leur implication.
Les débuts de l’action furent un peu laborieux, on ne se pressait pas au portillon, mais
comme dans LE CID de Corneille revisité pour la circonstance : « Nous partîmes deux ou
trois : mais par un prompt renfort nous nous vîmes une bonne quinzaine en arrivant au port,
tant à nous voir marcher avec un tel visage, les plus épouvantés reprenaient du courage ».
Oui il faut avoir une petite dose de courage dans cette démarche.
Merci encore à vous, Merci de votre attention.
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