Poilons-nous un brin

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Poilons-nous un brin
Poilons-nous un brin...
POILONS-NOUS UN BRIN
Hommes et femmes de tous poils, ceci vous concerne !
Commençons par le commencement… Nous naissons tous à poil et personne n’y trouve rien à
redire! Bizarrement, c’est lorsqu’ils poussent pour de vrai, les poils, qu’ils deviennent
indécents en public…
C’est le fameux poil qui apparaît à l’aube de la puberté. Choyé d’abord, on le guette et on le
scrute. Il fait de vous un adulte. Traqué ensuite, on le chasse et l’extermine. Il fait de vous
une bête.
Le poil, mot un peu « dru » dans notre vocabulaire, fait souvent rire… Et les expressions qui
s’en servent foisonnent.
−« T’es d’bon poil ce matin ? »
− « Au poil, mon pote ! Et tu tombes pile poil au bon moment »
− « Allez, reprenons un peu du poil de la bête ! Si on apprenait quelque chose sur ce poil ?
− « Bonne idée poil de carotte! On ne pourra pas dire qu’on a un poil dans la main au moins !
»
− « Au boulot ! Poil au dos ! »
Le poil, au propre comme au figuré, fait partie de notre vie quotidienne. Il n’indiffère personne
et obsède certains depuis des siècles et partout dans le monde…
Le poil a ses partisans et ses détracteurs, mais n’allez pas croire que ce n’est qu’une affaire de
goût personnel… !
Certains peuples sont naturellement moins poilus, comme les asiatiques par exemple, ce qui
ne manque pas d’influencer leurs avis sur la chose. Le poil dépend aussi du climat sous lequel
il pousse. Certaines religions règlementent le port du poil, le bannissant à quelques endroits,
le suggérant ailleurs. Enfin, les techniques d’épilation étant relativement coûteuses, on
imagine sans peine que l’épilation est un certain luxe que beaucoup d’entre nous ne peuvent
se payer.
Le poil, tiré en longueur…
Nos lointains ancêtres ne se demandaient pas s’il était joli, leur « fourrure » leur était tout
simplement vitale. Plus tard, le poil a rarement été considéré comme un critère de beauté. Il
semblerait même que l’épilation soit d’origine égyptienne ! Dans l'Egypte antique, les prêtres
et les Pharaons s'épilaient intégralement le corps. Il s'agissait alors d'une manière de signifier
sa pureté. Le poil était donc mal vu. Ailleurs, les Chinoises avaient l’habitude de s’épiler les
sourcils, afin de pouvoir en dessiner elles-mêmes les contours à l’aide d’un crayon noir...
Les peintures et sculptures des siècles derniers ne se sont jamais encombrées des poils,
même sur le torse ou les jambes des hommes. Plus tard, après 68, les idées libertaires de
l’époque faisaient pousser de longs cheveux sur la tête. La pilosité a repris du poil de la bête,
l’envahissant dans les endroits interdits d’accès jusque là… Regardez les photos d’époque.
Vous verrez.
De nos jours, le poil n’a plus la cote. Rasé, arraché ou dissout, il n’est plus toléré qu’à
quelques endroits et son emplacement est strictement délimité.
La ligne du temps « des poils »
Légende:
Ère glacière Ère libertaire des années 70' Ère du rasage: "Ouf, ben j'ai eu chaud!" Ère de
l'extermination: "Ici vécut..." Ère chimique: "Je fonds! Veeet!!"
Le poil, déraciné…
Dans les pays occidentaux, le dépilatoire triomphe depuis quelques années… Le poil, symbole
de virilité, est encore toléré sur le corps de l’homme, mais certains en souffrent ! Il est
généralement épilé sur celui de la femme. Heureusement pour ceux que la génétique continue
à préparer aux grands froids, il y a en a pour tous les goûts ! Certaines filles adorent les
hommes poilus qu’elles trouvent tellement plus virils avec leur toison…D’autres, par contre,
font la grimace à la vue du moindre survivant pileux même dans les coins le plus secrets… «
Moi, mes poils, j’en ai plein l’dos ! » Gaëtan, 22 ans
Les garçons apprécient rarement aujourd’hui d’en trouver sur le corps de leur douce moitié…Et
même, certains ignorent leur existence biologique ! En effet, la mode de l’épilation « totale »
étant largement répandue dans les films et sites pornographiques, ceux-ci mettent en scène
des femmes (et des hommes) totalement imberbes. Cela représente souvent une « première
référence » de la nudité chez le sexe opposé, qui surprend ou dégoûte celui ou celle qui
découvre des poils sur son partenaire…
Les publicités, aussi, dévoilent des corps glabres, d’hommes ou de femmes, ce qui renforce la
traque aux poils. N’oublions pas trop vite que cette « mode » permet aux produits
cosmétiques de se vendre et aux instituts de beauté de prospérer. Créer un besoin permet à
certains de s’enrichir aux dépends de ceux et celles qui le ressentent.
Au Japon, les poils ont longtemps été censurés dans les médias et au cinéma. Dans les dessins
animés, ils sont souvent omis pour des raisons légales. Récemment, de nouvelles lois, plus
permissives, sont passées.
Dans les pays arabes, au nom de l’hygiène, on recommande l’épilation du pubis et des
aisselles, au même titre que la circoncision, la coupe des ongles et le brossage des dents. Il
est même des rituels qui suggèrent l’épilation totale des jeunes mariés avant la nuit de noces !
Dans d’autres pays d’Afrique ou en Inde, les poils sont par contre symboles d’érotisme et de
séduction. Les femmes très poilues d’Afrique centrale sont attirantes aux yeux des hommes et
font des envieuses chez les femmes. Les femmes poilues mettent leur atout en valeur et les
autres cherchent à augmenter leur pilosité !
Le poil « fonctionnel »
Les détracteurs du poil dénoncent son manque d’hygiène, d’esthétisme ou encore son aspect
bestial. Là encore, le sujet hérisse. Il est vrai que le poil d’aujourd’hui ne nous permet plus de
nous garder au chaud, mais il conserve d’autres fonctions. Pour l’anecdote, nous avons gardé
à travers nos poils, la marque de nos origines préhistoriques. Lorsque nous avons peur, ils se
hérissent. Jadis, ils impressionnaient l’ennemi parce qu’en se dressant, ils nous rendaient plus
imposant à ses yeux.
Au niveau biologique, les poils auraient différentes fonctions. Ils interviennent dans l’attirance
sexuelle, notamment par la dissémination de certaines substances odorantes. Certaines
études démontreraient même que la vue d'un pubis recouvert de poils susciterait ou
augmenterait l'excitation masculine. Le poil jouerait aussi un rôle protecteur contre les
frictions lors des rapports sexuels, et les microbes en formant une « barrière » naturelle. De
plus, tout poil est attaché à une glande sébacée qui produit une sorte d’huile, et rend la peau
douce. C’est un peu le conflit nature/culture. Les poils seraient instinctivement et
inconsciemment appréciés, mais n’étant pas à la « mode », ils seraient rejetés violemment.
Les poils ou leur épilation ne devraient-ils pas être un choix personnel plutôt qu’être imposé
par autrui ou la publicité ?
Et vous, comment vivez-vous avec ces poils ?
« Moi, ma relation avec mes poils se passe très bien, je leur donne des prénoms (…). Pour les
filles, ça dépend. Sur les tétons, c’est dégueu, … et sur les pieds, ça fait Hobbit ! » Gustave,
20 ans
« C’est chiant de devoir se raser tout le temps. Je trouve ça pas beau sur moi » Nono, 23 ans
« Moi, je trouve que ce n’est pas hygiénique chez les filles. Et j’aime pas les poils sous les bras
chez les mecs, je trouve ça dégueu » Sophie, 18 ans
« Je trouve qu’il faut un minimum de poils chez un garçon, mais pas partout… Dans le dos,
j’aime pas du tout par exemple. Pour les filles, je n’aime aucun poil, mais je trouve ça joli
d’avoir beaucoup de cheveux » Samia, 19 ans
« Les poils, c’est vital ! Pour les hommes et les femmes, s’ils sont là, ce n’est pas pour rien ! »
Ismaël, 28 ans
« Les poils là en dessous, faut les entretenir comme un bonzaï… qu’on soit un mec ou une fille
d’ailleurs…Les filles, faut laisser une moustache, pas une barbe quoi ! » Bibi, 29 ans
Pour en savoir plus…
http://www.filsantejeunes.com/Les-poils-une-affaire-de-culture

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