Diabète - Longue Vie et Autonomie
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Diabète - Longue Vie et Autonomie
Diabète et grand âge Dr C Verny, Unité de gériatrie aiguë, Bicêtre Prévalence du diabète traité pharmacologiquement en France en 2009, par âge et sexe (3 remboursements d’antidiabétiques oraux ou insuline sur 1 an) 4,4 % ou 2,9 M de personnes diabétiques 65-74 ans: 14% 75 à 79 ans: 20% des hommes, 14% des femmes En institution gériatrique : 13 à 20% des patients sont diabétiques 25% Femmes Hommes 15% 10% 5% à à 8 85 4 90 à 8 et 9 pl us 79 80 75 à 74 69 70 64 59 à à 65 à à 60 55 à 54 49 50 45 à 44 39 40 34 à à 35 à 29 30 à à 24 25 19 20 14 15 9 à 10 à 5 à 4 0% 0 Prévalence du diabète 20% Groupe d'âge Ricci P et al. Bull Epidemiol Hebd 2010;42-43:425-431 Spécificités de la population diabétique âgée Population hétérogène +++ - durée d’évolution du diabète - polymédications - comorbidités - statut fonctionnel nutritionnel cognitif psychologique social Spécificités de la population diabétique âgée Prévalence importante des complications du diabète… - microvasculaires (directement fonction de la durée d’évolution du diabète) - macrovasculaires (accumulation des facteurs de risque : HTA, dyslipidémie, insuffisance rénale) Et des complications plus spécifiquement gériatriques - chutes, fractures - déclin fonctionnel - dénutrition - troubles cognitifs, dépression Vischer,Diabetes&Metab 2009 Une prise en charge difficile… Difficultés dans le choix des objectifs et des modalités du traitement - espérance de vie, comorbidités - surconsommation médicament, mais aussi « underuse » - risque iatrogène augmenté Difficultés dans l’organisation des soins et de la surveillance - dépendance fonctionnelle - troubles cognitifs / démence - isolement social Conséquences du diabète chez les sujets âgés Kaplan-Meier survival curves USA. 33000 sujets avec Db récent, 65 à 95ans (75 ans) Versus 33000 non db gr1 Incidence diabète sur 10 ans ds gr1 : 24% Gr2 = gr1 - les db incidents Excès de mortalité de 10% -2 ans d’espérance de vie Bethel, M. A. et al. Arch Intern Med 2007;167:921-927. Copyright restrictions may apply. Impact du diabète sur la mortalité Framingham Heart Study : les plus de 50 ans diabétiques vivent 7 à 8 ans de moins que les non diabétiques (Franco, Arch Intern Med 2007) Impact diminue avec l’âge mais reste significatif, même après 85 ans (Fagot-Campagna, Diabetes&Metab 2005) Impact du diabète sur l’état de santé…. Diabète … à 50 ans ….. ….. Obstacle au vieillissement réussi!! - complications cardio-vasculaires - complications microangiopathiques œil rein - complications podologiques - risque de dépression x 2, risque de démence x2 Impact du diabète sur l’état de santé…. Réussir le vieillissement malgré le diabète : possible? Prise en charge globale de tous les facteurs de risque vasculaire Prise en charge précoce de l’hyperglycémie (le temps perdu ne se rattrape pas!) Education et surveillance = ↓ incidence des complications µ et M angiopathiques Et chez les diabétiques âgés? Complications du diabète vieillissement environnement État de santé du diabétique âgé traitements Histoire de vie antécédents Comorbidités liées ou non à l’âge Diabète = facteur de risque de « fragilité » et de « dépendance » (Bourdel-Marchasson, J of Nutr Health&Aging,2009) Sujet âgé monopathologique Sujet âgé fragile DIABETE Sujet âgé dépendant Diabète = FR de fragilité et de dépendance Nombre de comorbidités plus élevé chez le diabétique que chez le non diabétique de même âge Complications dégénératives du diabète Impact plus « gériatrique » du diabète - limitation fonctionnelle physique - fréquence de la dépression - impact cognitif - fréquence de la dénutrition Risque iatrogène Les complications du diabète 33000 sujets de 65 à 95 ans en 1994, avec un diabète diagnostiqué en 1994 / 33000 sujets non diabétiques (Bethel, Arch Intern Med 2007) Suivis 10 ans db Non db IDM 26,5% 13,2% IC 57,6% 34,1% AVC 31,3% 19,1% IRnC 21,2% 9% ↓ AV 5,3% 3,7% Pb podo 72,8% 51,7% Diabète et déclin fonctionnel moteur (N. De Rekeneire, Diabetes Care 2003, SW Park, Diabetes 2006) Health ABC study transversale : 3075 sujets de 70-79 ans, autonomes - atteinte fonctionnelle infraclinique : marche <1mile, lever de chaise impossible sans les mains, impossibilité de monter 20 marches db / non db: RR=1,7, surtout qd HbA1c > 7% ajustement sur données anthropométriques RR:1,54 ajustement sur comorbidités: RR:1,4 Etude de la qualité musculaire = force / masse musculaire : masse musculaire augmentée chez les diabétiques (BMI) qualité musculaire diminuée chez les diabétiques d ’autant plus si HbA1c > 8% et/ou durée d ’évolution du diabète > 6 ans Hypercatabolisme protéique? Cytokines inflammation (IL6; TNFα) délétères sur muscle? Diabète et déclin fonctionnel moteur en pratique… Diabète = facteur de risque de chutes et de fractures - retentissement musculaire du diabète… mais aussi hypotension orthostatique dysautonomique et/ou iatrogène ↓ acuité visuelle neuropathie périphérique, déformations pieds, polymédication… Complications rhumatologiques, neurovasculaires Diabète = facteur de moins bonne récupération fonctionnelle après fracture du col ( Lieberman, Disabil Rehabil 2007)… diabète = FR d’institutionnalisation chez les non déments (Andel, J Aging Health, 2007) Diabète et déclin fonctionnel en pratique… Etude cas/témoins chez 403 diabétiques vs 403 non diabétiques de 75 ans en moyenne: (médecine générale) (Sinclair Diabetes Care 2008) diabétiques non diabétiques En institution 7% 4% Barthel entre 0 et 5 / 20 4% 1% Barthel entre 6 et 11 / 20 4% 2% Médiane IADL 0,5 5 Aide technique pour marche 46% 31% Diabète et déclin cognitif (bauduceau diabetes&Metabolism 2005;Bruce Diabetes Care 2008; Qiu JAGS 2006; Gold Diabetologia 2007; Sakurai JAGS 2006) Etudes longitudinales : Diabète = facteur de risque - de déclin cognitif accéléré - de démence (RR = 2) Liens ? - diabète = FR de pathologie cérébrovasculaire - atteinte microvasculaire Profil cognitif particulier? - description atteinte fonctionnelle et atrophie hippocampique - profil sous cortico-frontal avec atteinte visuospatiale et troubles des fonctions exécutives Relation avec l’équilibre glycémique (hypo / hyper) ??? Les autres complications du diabète (Vischer, Diabetes&Metabolism 2009) Diabète associé à une forte prévalence d’incontinence urinaire, surtout chez la femme (neuropathie, équilibre médiocre du diabète polyurie…et incontinence?) Diabète = facteur de risque de dépression et interactions délétères entre les 2… Le diabétique âgé est à risque de dénutrition - régime inadapté - traitement inadapté - activité physique insuffisante - hospitalisations plus fréquentes - mauvais état bucco-dentaire Objectifs de la prise en charge Objectif global de la prise en charge Maintien ou amélioration de l’autonomie et de la qualité de vie+++ Prise en charge diabétologique indissociable de la prise en charge gériatrique Traitement de l’hyperglycémie ne peut se concevoir qu’au sein de la prise en charge globale! nécessairement individualisée +++ Le diabétique âgé est à haut risque cardiovasculaire = > 20% de risque d’IDM dans les 10 ans => risque d’AVC x 2 => risque d’artérite des MI x 10 80% sont HTA, 50% sont dyslipidémiques Clairance créatinine < 60 ml/min = FR vasculaire+++ Surveillance+++ clinique, ECG, échodoppler, recherche d’ischémie myocardique silencieuse…adaptée à chaque patient! Prévention cardiovasculaire Un des objectifs prioritaires de la prise en charge du diabétique âgé +++ Comment? - ne pas passer à côté des situations de prévention secondaire - surveillance clinique et échodoppler (TSA et AMI) - évaluation correcte du risque vasculaire - HbA1C optimale pour prévention cardiovasculaire? - Place de l’aspirine? - Traitement de l’HTA et statine ? Evaluation du risque vasculaire Situations de prévention CV 2aire ou risque équivalent: -atcd cardiovasc : maladie coronaire avérée, AVC, AMI stade 2 et plus -Patients sans atcd CV mais : - atteinte rénale: albuminurie >300mg/24h ou Cockroft < 60 ml/min - diabète depuis >10 ans et au moins 2 autres FR (dont âge, µalbu, HTA, tabac, HDL < 0,40) Equilibre glycémique et prévention des complications du diabète ACCORD: pas de traitement intensif pour le diabète de type 2 évoluant depuis longtemps ADVANCE: traitement intensif prévention principalement des complications microangiopathiques VADT: rapport bénéfice / risque de l’intensification non favorable pour les diabètes anciens et compliqués Prévention CV chez le diabétique âgé L’effet de l’amélioration du contrôle glycémique diminue avec l’ancienneté du diabète Effets réduits chez les sujets les plus âgés Amélioration du pronostic cardiovasculaire chez les diabétiques âgés : passe par une optimisation du contrôle glycémique….quand ils sont encore jeunes ! Traitement de l’HTA+++ Statine ? Antiagrégants plaquettaires ? Traitement de l’HTA chez le diabétique Association diabète et HTA : ↑considérable du risque vasculaire et du risque rénal +++ Traitement de l’HTA chez le diabétique : diminue l’incidence des événements CV, de la mortalité cardiovasculaire, et de la mortalité globale en fonction des études Traitement de l’HTA chez le diabétique : retarde l’apparition de la microalbuminurie, de la protéinurie, de l’insuffisance rénale Objectifs < 140/80. Difficiles à atteindre. Plurithérapie le + svt nécessaire. Intérêt des ARA2 CHEZ LE SUJET AGE??? Rapport bénéfice / risque??? Zanchetti, J Hypertens 2002, 20: 2099 Maintien de l’autonomie visuelle Prévention primaire - bénéfice contrôle strict de la glycémie : 8 - 10 ans qd aucune atteinte : risque de devenir aveugle dans les 10 ans < 5%, Prévention secondaire bénéfice du contrôle gly … chez < 75 ans : oui… après : probable! + traitement HTA Surveillance ++ par fond d’œil 1 / an …. Mais autres facteurs de handicap visuel chez le diabétique âgé… Cataracte (40% des diabétiques âgés) Risque X 3 entre 50 et 69 ans, X 2 après 70 ans Glaucome (7% des diabétiques âgés) Dégénérescence maculaire liée à l’âge (28%) Examen ophtalmologique complet+++ et traitement des pathologies associées Complications podologiques (Hamalaïnen, J Intern Med 1999) Taterstall : « le SA et son pied sont divorcés: il ne peut le voir, le toucher et il ne le sent pas » Taux d’amputation: < 44 ans : 12 / 100000db > 65 ans : 100 / 100000db Age = FR indépendant ++ Prévention du risque podologique Repérer les patients à risque +++ Eduquer patient / entourage / soignant Déterminer qui s’occupe des pieds prescrire des soins de pédicurie+++ Gradation du risque podologique grade 0 : pas d’artérite ni de neuropathie grade 1 : non perception du monofilament (sous têtes méta + pulpe gros orteil): risque x 5 /an grade 2 idem + artérite ou troubles morphostatiques risque x 10/an (4 séances pédicurie remboursées/an) grade 3: atcd d’ulcération chronique > 3 mois: risque x 25/an (6 séances pédicurie remboursées/an) Prise en charge globale Prise en charge et prévention des complications gériatriques du diabète+++ En fonction de l’évaluation globale - chutes - dénutrition - dépression - troubles cognitifs…. Le diabétique âgé est à risque iatrogène+++ Polymédication+++ Altération de la fonction rénale+++ Troubles cognitifs passés inaperçus… attention aux hypoglycémies!! Attention à l’hypoTA ortho Mais il est aussi à risque de « laxisme thérap » …. Les hypoglycémies sont-elles fréquentes chez les diabétiques âgés? • Les études manquent dans le grand âge • Pb de définition : seuil biologique? Seuil clinique? Notion d’hypoglycémies « sévères » • Pb de méthodologie : le plus souvent, informations rétrospectives par l’interrogatoire • Dans toutes les études: âge = FR d’hypoglycémie sévère • Etude GERODIAB 987 diabétiques T2, ≥ 70 ans : Dans les 6 mois précédant l’entrée dans l’étude, 33,6% des patients rapportent au moins 1 hypo (Doucet, Diabetes&Metab 2012) Modifications des seuils de perception des symptômes (Matika, 1997) Impact cognitif de l’hypoglycémie + important et plus durable chez SA Seuil glycémique identique entre perception des symptômes et dysfonction cognitive difficultés de réaction? Le sujet âgé est à risque d’hypoglycémie grave asymptomatique Facteurs de risque d’hypoglycémies Etude rétrospective de cohorte, 19932 patients ≥ 65 ans, sous insuline ou sous sulfamides. Hypo sévères : - 1,23 / 100 patient-années sous sulfamides - 2,76 / 100 patient-années sous insuline Facteurs de risque : - Âge > 80 ans (RR=1,8) - Mois suivant la sortie d’une hospitalisation (RR=4,5) - Longueur de l’ordonnance: ≥ 5 médicaments … (Shorr, Arch Intern Med 1997) Facteurs de risque d’hypoglycémies Mais aussi: - Altération de la fonction rénale… - Dénutrition… (review by Lassmann-Vague, Diabetes&Metab 2005) Et surtout, les troubles cognitifs et / ou démences ! Etude des vétérants : 498000 db ≥ 65 ans Fréquence d’hypo la plus basse = 4%, pour les patients avec fonctions cognitives normales, sans tt antidiabétique Fréquence la plus élevée pour les déments ≥ 65 ans sous insuline seule (27%) et pour les déments ≥ 75 ans sous insuline + SH (27%) (Feil, J Am Geriatr Soc, 2011) Les troubles cognitifs favorisent les hypoglycémies / sévères - Dysfonction exécutive : incapacité du patient à gérer seul son traitement - Troubles du jugement : irrégularité des repas - Absence de reconnaissance des signes d’hypoglycémie - Difficultés d’éducation : quasi impossibilité d’apprentissage - Schémas insuliniques inadaptés ? - Objectifs glycémiques inadaptés? Plus l’objectif HbA1c est strict, plus le risque hypo est important (Etude VADT. N Engl J Med 2009) Conséquences des hypoglycémies chez les diabétiques âgés - Conséquences cardio-vasculaires - IDM - troubles du rythme -AVC … - Conséquences neurologiques - syndrome confusionnel aigu - confusion « chronique » liée à hypo répétées -Augmentation du risque de démence? Prévention des hypoglycémies Evaluation correcte de la fonction rénale Respect des contre-indications et des précautions d’emploi Vérification systématique du risque d’interactions médicamenteuses Education des patients et de leur entourage répartition glucides en fonction du schéma Diabétiques âgés = population hétérogène ++++ Evaluation globale nécessaire! Diabète = facteur de risque de « fragilité » et de « dépendance » (Bourdel-Marchasson, J of Nutr Health&Aging,2009) Sujet âgé monopathologique Sujet âgé fragile DIABETE Sujet âgé dépendant Prise en charge du diabétique âgé Tout repose sur l’évaluation gériatrique! - Patient monopathologique? Objectifs et prise en charge non différents des plus jeunes - patient fragile (polypatho, troubles cognitifs, pas complètement autonome…) Objectifs = freiner l’évolution vers la dépendance - patient « dépendant »? Objectifs = éviter les complications métaboliques aiguës et rechercher le confort (sympômes++) Patient autonome, monopathologique (Bourdel-Marchasson, J of Nutr Health&Aging,2009) Objectifs Prévention des complications du diabète CV et µangiopathiques Moyens Suivi des recommandations générales Objectifs thérapeutiques HbA1C , PA , LDLc sous contrôle Règles hygiénodiététiques Surveillance Selon recommandations Prise en charge du diabétique âgé « fragile » (Bourdel-Marchasson, J of Nutr Health&Aging,2009) Objectifs Prévention des incapacités et de la dépendance Stratégie de prévention guidée par l’évaluation gériatrique globale - chutes - dénutrition - dépression et troubles cognitifs prévention des complications iatrogènes - objectif glycémique raisonnable - objectif tensionnel: PA < 140/80 voire 150/90 sans hypoTA orthostat - évaluation correcte de la fonction rénale - répérer l’incapacité du patient à gérer seul son traitement Prévention de l’hyperosmolaire Prise en charge du diabétique âgé « dépendant » Objectifs éviter les complications métaboliques aiguës et rechercher le confort (sympômes++) Les moyens Surveiller l’état d’hydratation, prévention de la dénutrition, attention à la dépression Objectif glycémique = pas d’hypoglycémie, pas de glycosurie…mais renforcer la surveillance en cas de problème aigu intercurrent. Attention aux contre indications des médicaments, et ne pas passer à côté de la surveillance! Insulinothérapie de confort (1 ou 2 injections par jour) Prise en charge de l’hyperglycémie 2012 : Traduction par la SFD de la prise de position émise par l’ADA et par l’EASD sur la prise en charge de l’hyperglycémie chez les DT2: Une stratégie centrée sur le patient….. 2013: recommandations HAS et ANSM: L’objectif glycémique doit être individualisé en fonction du profil des patients… Objectifs glycémiques… (HAS-ANSM, janvier 2013) • Patients diabétiques de type 2 en général: HbA1C < 7% • Pour les patients diabétiques de type 2 * avec comorbidité grave avérée et/ou une espérance de vie <5ans * ou avec des complications macrovasculaires évoluées * ou avec un diabète évoluant depuis plus de 10 ans (HbA1C > 7% difficile à obtenir sans risque hypo) * ou patients avec insuffisance rénale sévère ou terminale (cl < 30) HbA1c < 8% Equilibre glycémique Fonction rénale, interactions médicamenteuses Etat nutritionnel, cognition, autonomie, dépression… ADA - EASD 2012 Neumilles, Am J Geriatr Pharmacother 2009 Recommandations pour la pratique clinique 2011 du groupe de travail européen du diabète de type 2 de la personne âgée. (diabetes&Metabolism, 2011; 37: 1-13) Contrôle de la glycémie: - Diabétique de type 2 sans autre comorbidité majeure: objectif = HbA1C autour de 7 – 7,5% , GAJ autour de 6,5-7,5 mmol/l - Diabétique de type 2 fragiles (dépendants, plusieurs comorbidités, patients institutionnalisés, déments) objectif = HbA1C 7,5% - 8,5%, GAJ autour de 7,6 – 9 mmol/l Objectifs glycémiques… (HAS-ANSM, janvier 2013) • Personnes âgées de 75 ans et plus: * personnes âgées « vigoureuses », avec espérance de vie jugée satisfaisante, même cible que les plus jeunes * Personnes âgées « fragiles » HbA1C ≤ 8% * personnes âgées dites « malades », dépendantes, objectif = éviter les complications aiguës liées au diabète: glycémies préprandiales entre 1 et 2g/l HbA1c < 9% Traitement de l’hyperglycémie 2012 : Traduction par la SFD de la prise de position émise par l’ADA et par l’EASD sur la prise en charge de l’hyperglycémie chez les DT2: Une stratégie centrée sur le patient….. Physiopath du diabète T2 et possibilités thérapeutiques (1) Insulinorésistance - hépatique : ↑ PHG métformine Altération insulinosécrétion - altération pulsatilité - disparition phase précoce - ↓ masse cellules β (apoptose) sulfamides, glinides Physiopath du diabète T2 et possibilités thérapeutiques (2) Anomalies glucagon : - ↑ glucagon à jeun - ↓ inhibition du glucagon après charge en analogue du GLP1 (glucagon like peptide) glucose anti DPP4 (↓ dégradation des incrétines GLP1 et GIP = glucodependent insulinotrop peptide) Inhibiteurs des α glucosidases intestinales Insuline Les ADO chez les diabétiques âgés Pas de contre indication liée à l’âge seul, mais strict respect des contreindications et des précautions d’emploi! Réévaluation répétée de l’état médical du patient (toujours les mêmes objectifs? Toujours pas de contre-indication?) Interruption au moins transitoire des ADO dès que pathologie aiguë intercurrente sévère Symptomatologie nouvelle sous ADO, d’étiologie non évidente = liée aux médicaments jusqu’à preuve du contraire +++ Metformine Traitement de choix du diabète de type 2 - bénéfice en terme de morbi-mortalité cardio-vasculaire (étude UKPDS, prospective, contrôlée mais sujets trop jeunes! Cohorte REACH: bénéfice jusqu’à 80 ans : Roussel, Arch Intern Med 2010) - Pas de risque d’hypoglycémie - Elimination rénale: entre 30 et 60 ml/min, pas plus de 1500 mg/j surveillance de la fonction rénale et attention chez les fragiles! - effets secondaires digestifs et attention à l’anorexie chez le patient âgé - problème de l’acidose lactique ?? Les insulinosécréteurs Les sulfamides - Prévention des hypoglycémies+++ - éducation, patient, entourage, soignant - évaluation correcte et répétée de fonction rénale - arrêt si clairance < 50-30 ml/min ou si repas irrégulier - attention aux interactions médicamenteuses Les glinides -1/2vie courte, élimination biliaire - après 75 ans ? Cinétique? Doucet, Diabetes&Metab 2005 Les autres antidiabétiques Les inhibiteurs des α glucosidases intestinales: - action sur la glycémie post prandiale - pas d’hypoglycémie - pas de passage systémique - intolérance digestive fréquente, liée à son mode d’action AntiDPP4 et analogues du GLP1 Les « pro incrétines » « incrétines » : - GLP = Glucagon like peptid type 1 ↓ sécrétion de glucagon et ↑ insulinosécrétion retarde la vidange gastrique ↑ sensation de satiété - GIP = peptide insulinotrope glucodépendant ↑ insulinosécrétion Ces 2 hormones sont gluco-dépendantes +++ DPP4 = dipeptidyl peptidase: enzyme qui dégrade et inactive les incrétines Les « pro incrétines » 2 types de médicaments: les inhibiteurs de la DPP4: restaure les taux physiologiques de GLP1 et de GIP - ↑ GLP1 - ↑ GIP les analogues du GLP1 - ↑ GLP1 (taux pharmacologiques) L’insulinosécrétion est dépendante de la glycémie ++++ Les analogues du GLP1 Exenatide: Byetta° 2 injections sous-cutanées /jour Liraglutide: Victoza° 1 injection Scut /j ↓ sécrétion de glucagon retarde la vidange gastrique augmente la sensation de satiété…, poids…. CI = Irénale gastroparésie diabétique Indications HAS : bithérapie avec met ou sulf trithérapie avec metformine et sulfamide Chez le sujet âgé ??? Les inhibiteurs de la DPP4 (Bourdel-Marchasson, Hospital Practice 2011;39) Contrairement aux analogues du GLP1: - pas d’effet sur la vidange gastrique - pas de diminution significative du poids - pas d’effet secondaire gastro-intestinal majeur Pharmacocinétique variable en fonction des molécules Pas d’étude de morbi-mortalité Les inhibiteurs de la DPP4 sitagliptine = Januvia° 100mg/j en une prise Elimination : 70% sous forme inchangée dans urines CI dans IR modérée et sévère…. pas d’étude spécifique chez le sujet âgé vildagliptine = Galvus° 100 mg/j en 2 prises Métabolite inactif, éliminé par les urines. Etude chez clairance < 50 ml/min avec 50mg /j Rares cas d’hépatite : CI si > 3N avant traitement et surveillance tous les 3 mois la première année Etude spécifique chez les > 75 ans (77ans): efficacité et tolérance comparable à celles chez les plus jeunes (constipation, céphalées) saxagliptine = Onglyza° 5 mg/j en 1 prise CYP3A4 attention aux interactions médicam Pas d’étude spécifique chez le sujet âgé Stratégie thérapeutique? (reco européennes, Diabetes&Metabolism 2011;37 Reco HAS – ANSM 2013) Objectif glycémique individualisé A la carte…. Metformine à chaque fois que possible + insulinosécréteur (sulfamide hypo, glinide) Ou, si risque hypo trop important, antiDPP4 Quand et comment passer à l’insuline chez les sujets âgés? Quand? - A l’occasion d’un épisode aigu - Objectif non atteint avec les ADO - Contre indication des ADO (insuffisance rénale) - polypathologie instable - dénutrition protéinoénergétique - autogestion du traitement oral impossible Comment? Tous les schémas sont possibles… mais à adapter à l’autonomie du patient et à l’organisation des soins SA fragile, non autonome objectif = pas d’hypo, HbA1C < 8-8,5% (gly préprandiale entre 1,6 et 1,8) En théorie : pas de différence entre NPH et analogues lents? Intérêt analogues lents : 1 injection /j Intérêt NPH : 2 passages IDE/j, dissociation des besoins jour et nuit… Sujet âgé autonome non fragile objectif = HbA1C < 7-7,5% (gly préprandiales entre 1,4 et 1,6) Efficacité en théorie : basal-bolus (4inj/j) > NPH ou premix x2 > 1 injection d’analogue … Education+++ Et toujours….. - Réévaluation répétée des objectifs des soins - Réévaluation répétée du rapport bénéfice / risque de chaque médicament - Ne pas hésiter à revoir à la baisse le traitement, voire l’arrêter, si l’HbA1C est trop basse! - Etre très prudent quand le diabète évolue depuis longtemps Importance de l ’évaluation globale Evaluation diabétologique Evaluation gérontologique ==> pour chaque diabétique âgé : - fixer les objectifs glycémiques - organiser les soins au quotidien - organiser le suivi