ODILE BOGE Née le 13 juillet 1917, elle a 10 ans et demi quand ses

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ODILE BOGE Née le 13 juillet 1917, elle a 10 ans et demi quand ses
ODILE BOGE
Née le 13 juillet 1917, elle a 10 ans et demi quand ses parents s'installent à Port-sur-Saône. Après le certificat d'études,
elle poursuit ses études à Vesoul jusqu'au Brevet élémentaire. A côté de ses occupations scolaires et sportives (elle fait
partie de l'équipe de basket dont elle deviendra le capitaine), elle est très active dans la vie portusienne, participant à
toutes les manifestations organisées dans la cité.
Elle lutte pour la Paix et contre le fascisme. Aux côtés de ses parents, elle est préoccupée et très inquiète de la montée
du nazisme et fait tout ce qui est en son pouvoir pour en démontrer le danger. Munich est pour elle un «coup dur», elle
comprend que la guerre est inéluctable et qu'elle sera terrible.
Le 17 juin 1940, elle se dresse contre l'appel de Pétain à cesser le combat; de ce jour elle est résistante. Le 19 juin, elle
apprend à la radio suisse romande que, de Londres, le général de Gaulle a lancé un appel à continuer la lutte. Elle est
persuadée qu'il sera entendu mais elle pense qu'il faut aussi résister en France et s'organiser avec tous ceux qui veulent
lutter pour la liberté.
Au début , les manifestations de résistance sont souvent individuelles : inscriptions sur les murs, tracts faits à la main,
drapeaux français remplaçant les drapeaux nazis, dépôts de fleurs aux monuments aux morts le 14 juillet et le 11
novembre, bouche à oreille pour transmettre les nouvelles de la radio de Londres..
En 1942, avec ses parents, elle rejoint le mouvement Front National pour la Libération et l'Indépendance de la France qui
s'organise dans le département. L'action de propagande prend plus d'ampleur. Le but est d'aller vers l'action armée.
En juin 1943, elle est contactée par le commandant Camille (futur colonel Fabien) qui organise en Haute-Saône les
F.T.P.C. (Francs Tireurs et Partisans Comtois), branche armée du Front National. Elle devient agent de liaison sous le
nom de «Renée» d'abord en Haute-Saône puis son travail de liaison et de renseignement s'étend à l'Inter-région, la
conduisant dans le Doubs, la Haute-Marne, les Vosges, la Meurthe et Moselle. Ses missions sont de plus en plus
périlleuses : transports d'explosifs, d'armes, de documents, participation à l'organisation de sabotages.
Fausse carte d'identité d'Odile Bogé
Mais la répression s'accentue, aidée par les collaborateurs. Odile Bogé est arrêtée avec ses parents le 16 novembre
1943 à son domicile. Internée à la prison de la Butte à Besançon, au secret, pendant 3 mois, elle subira pendant 24 h un
interrogatoire musclé (coups de poings, coups de pieds, cheveux arrachés..) avec menaces de représailles sur ses
parents et son frère qui a été arrêté et blessé (ce qu'elle ignore). Elle ne parle pas.
Classée N.N. (Nuit et Brouillard), c'est à dire destinée à disparaître sans laisser de traces, elle est déportée le 19 avril
1944 en Silésie (Pologne annexée), à la prison de Lauban dans l'attente de jugement à Breslau. Chaque jour, les
détenues quittent la prison pour aller travailler dans une usine de lin.
La procédure N.N. étant supprimée en septembre 1944, les déportées N.N. sont transférées à Ravensbrück, camp de
concentration pour femmes, début octobre. Odile Bogé, devenue le matricule 79 933 y travaille au terrassement pendant
un mois. En novembre, elle fait partie d'un transport pour Zwodau, en Tchécoslovaquie. Ce kommando dépendant du
camp de Flossenbürg, elle change de matricule et devient le 58 322. Elle travaille à proximité dans une usine d'aviation
Siemens.
Libérée le 7 mai 1945 par les Canadiens, elle ne rentre en France que le 20 mai, dans un état squelettique, avec une
santé très altérée et marquée pour la vie.

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