Dossier de présentation du projet La Contrebasse
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Dossier de présentation du projet La Contrebasse
Ligne 9 Théâtre « Il s’agit là – à côté d’une quantité d’autres choses – de l’existence d’un homme dans sa petite chambre » La Contrebasse de Patrick Süskind Mise en scène Natascha Rudolf avec Hubertus Biermann Ligne 9 Théâtre 33 rue Dombasle 93100 Montreuil. [email protected] La Contrebasse de Patrick Süskind traduction de Bernard Lortholary, éditions Fayard mise en scène Natascha Rudolf musique et jeu Hubertus Biermann scénographie, lumières : Luc Jenny - son : Stephane Seddoh administration de production : Bernadette Marthelot Coproduction : Ligne 9 théâtre - Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, scène nationale, avec le soutien de la MC93 de Bobigny et de l’EPCC Château de La Roche-Guyon. Saison 2008-2009 16-19 octobre 2008 : 2-3 février 2009 : 29-30 mai 2009 : 11-16 juin 2009 : Création au Théâtre de Saint-Quentin en Yvelines, scène nationale (78) MC93 Bobigny (93) Aghja, scène conventionnée théâtre et musiques actuelles à Ajaccio (30) L'Echangeur à Bagnolet (93) Le spectacle est proposé en tournée pour la saison 2009-2010. Conditions financières : 3 600 € pour 1 représentation. 6 000 € pour 2. 8 200 € pour 3. ++ 4 personnes en tournée. Transport matériel par camionnette 20 m3. contact : Bernadette Marthelot 06 82 84 26 31 [email protected] Ligne 9 Théâtre 33 rue Dombasle 93100 Montreuil. [email protected] Notes de lecture La Contrebasse , un phénomène théâtral Ce texte a plus de 25 ans. À l’origine, c’était une pièce radiophonique, et Patrick Süskind était encore un auteur complètement inconnu. Le texte a été traduit dans une vingtaine de langues. Un public énorme, d’innombrables lecteurs ont fait de ce texte un véritable phénomène, attirant des interprètes très divers, des acteurs vedettes et des anonymes, des scènes d’Etat et des scènes privées, des institutions comme des jeunes compagnies. Un théâtre populaire Ce mono-drame a comme héros un homme moyen, un contrebassiste anonyme, une sorte «d’ouvrier spécialisé » de l’orchestre classique. Seul dans sa chambre, avec son instrument, ses rêves brisés, son désespoir, sa mauvaise foi, son petit alcoolisme, ce « quelqu'un » - comme dit l’auteur – parle, en attendant qu’il soit l’heure d’aller au travail. Il s’empêtre dans ses pensées, se dévoile, se met à nu, s’effondre, cherche à se relever. La Contrebasse est un exemple magnifique – et rarissime - de théâtre contemporain devenu populaire : un texte noir, douloureux, à l’humour grinçant et qui reste pourtant accessible au plus grand nombre. Car il y est question à la fois de l’intime et du collectif, d’un être humain, dans ses grandeurs et ses petitesses, aux prises avec la machinerie sociale – ici représentée par l’orchestre classique, corps hiérarchisé par excellence. Au travers de toute une réflexion sur l’histoire de la musique classique, sur le fonctionnement cloisonné de l’orchestre, au travers de son amour pour une chanteuse d’opéra qu’il n’atteindra jamais, il y a du tragique et de la lutte des classes qui s’expriment dans ce texte. Ce n’est donc sans doute pas seulement le ton, certes souvent drôle, du texte qui en a fait le succès, mais bien cette reconnaissance profondément intime qu’éprouve le public à l’écoute de ce monologue, car c’est une expérience existentielle inhérente à l’humain qui, ici, prend corps. Ligne 9 Théâtre 33 rue Dombasle 93100 Montreuil. [email protected] Le projet Ce projet est né de la rencontre de deux artistes culturellement très Biermann et Natascha Rudolf. Bien que partant du texte tel qu’il est, personnel que nous proposons et dans lequel la présence de Hubertus contrebassiste, nous permet d’explorer la relation physique et pulsionnelle musique. proches : Hubertus c’est un projet très Biermann, acteur et à l’instrument et à la La relecture du texte : Tous deux allemands, nous avons réinscrit ce texte dans son contexte culturel. Effectivement, La Contrebasse parle d’un contrebassiste allemand, aux prises avec l’héritage immense et potentiellement étouffant de la grande musique allemande et qui tente d’exister en tant que musicien face à ces monstres sacrés. Ce musicien allemand se confronte aussi, à un moment donné, de manière malaisée et maladroite à la blessure que représente pour lui, la relation qui a pu exister entre le nazisme et la musique… Il nous est apparu également, qu’avec les apports musicaux et sonores, certaines parties du texte devenaient pléonastiques. Nous avons effectué certaines coupes, parfois très elliptiques, qui apportent des plages de silence, de jeu théâtral et de musique. Elles intègrent du mystère, du trouble et sortent à certains moments le texte de son apparente logique et clarté. L’apport musical : À notre connaissance, La Contrebasse est la seule pièce de théâtre qui a comme héros un instrumentiste et son instrument. Ce n’est pas du théâtre musical au sens de Maurizio Kagel ou de Georges Aperghis, où l’action musicale prime. Dans La Contrebasse, ce qui prime, c’est le flot de paroles d’un homme incapable d’appréhender le reste du monde et les relations humaines, autrement qu’au travers de la musique. Comment cet homme, pour qui la musique est tout, vit-il avec son instrument, au-delà de l’anecdote, liée à la forme féminine de la contrebasse ? Comment les frustrations, artistiques et amoureuses, les rêves, les angoisses et l’ego peuvent-ils être entravés, amplifiés ou sublimés par la pratique réelle de la musique ? Pour questionner ce rapport charnel et concret à la musique, Hubertus Biermann, joue de la contrebasse et chante à différents moments-clés du spectacle. Ces respirations musicales sont des véritables espaces de liberté et d’évasion - tant pour le personnage que pour le musicien - qui improvise chaque soir sa musique. Ligne 9 Théâtre 33 rue Dombasle 93100 Montreuil. [email protected] Les options de mise en scène Ce qui nous intéresse ici, c’est le dit - il est amplement présent dans ce texte complexe et tortueux – mais surtout le non-dit abyssal, le « dit autrement » par des vecteurs tels que, la musique, le corps, les relations à l’instrument, à l’espace étriqué de la chambre, au monde extérieur. - La question de l’adresse : La Contrebasse est un texte clairement adressé. À qui parle cet homme ? La première réponse, évidente, est qu’il parle au public, tel un artiste de cabaret, dans une sorte de conférence sur l’histoire de la contrebasse, conférence qui déraperait très vite. Ou encore, qu’il est fou, parlant aux murs, à un « vous » imaginaire… Nous pensons plutôt à l’animal de zoo, à l’image du gorille en cage… Le gorille nous voit l’observer. C’est nous qui sommes venus le voir, mais c’est lui qui est chez lui. Il est dans son temps, dans son espace. Il nous tolère, il nous regarde parfois, mais le plus souvent, il nous ignore et fait ce qu’il a à faire, nous rendant ainsi voyeurs parfois, de choses très intimes. À d’autres moments pourtant, il intègre notre présence, réagissant à un bruit, s’arrêtant net pour nous observer et parfois même, il va jusqu’à faire quelque chose «pour» nous. Quelque chose de touchant, de troublant ou de provocant, quelque chose qui est déclenché par notre présence dans son espace. Il fait ce qu'il lui est nécessaire de faire, librement, en suivant sa logique organique. - Un texte « redoutable » à dire : Ce texte propose un univers mental : l’action, c’est la pensée tortueuse d’un homme confiné dans sa chambre et dans sa tête. On y entend le malheur, les défenses, la mauvaise foi, les constructions mentales névrotiques du discours… Malgré tout, il nous entraîne inexorablement vers ce qui est tu, et cette accumulation de mots raconte paradoxalement la difficulté de dire. Nous souhaitons faire entendre cette difficulté du dire. - Le phrasé du texte : A certains endroits, nous laissons flotter ce texte pour contrer un peu sa redoutable mécanique en l’émaillant de silences et d’ellipses. À d’autres moments, au contraire, il est nécessaire de faire entendre la pensée nécrosée qui ressasse et tourne en rond. Ailleurs nous abordons des pensées qui coupent le souffle, ouvrent des gouffres, font naître un cri ou un silence béant. - La relation entre la musique et les mots : Nous voulons explorer par les mots, les silences et les sons, la teneur de la relation du personnage à son instrument, cette relation, faite d’amour, de haine et de musique. Les « mots » et la « musique », peuvent se contredirent parfois totalement. Le personnage peut fustiger sa basse et en jouer aussitôt avec passion, rage ou grande douceur, dans un moment de total abandon. Il peut, lui qui prétend haïr son instrument - mais nous pensons qu’il l’aime aussi - toucher cette utopie qu’est le son libéré de toute référence, de toute contrainte et que cet instrument « archaïque » s’envole, et lui avec. Et puis il y a la présence du chant : deux Lieder de Schubert, une rengaine d’amour de jeunesse, des sons modulés... La musique est notre partenaire de jeu. Elle permet d’exprimer l’indicible, de faire des diversions, de se ressaisir, de se réfugier, de se perdre encore plus… Ligne 9 Théâtre 33 rue Dombasle 93100 Montreuil. [email protected] - La scénographie, la lumière et le son : C’est une scénographie légère, loin de tout réalisme facile, qui n’enferme pas le jeu. Cette « chambre », au graphisme contrarié, dérive sur le plateau du théâtre. L’espace scénique est volontairement contraignant, à peine plus large que la basse. Un espace dans lequel le personnage vit physiquement son entrave, où il doit tourner, longer, plier, enjamber, contourner, pousser les objets en permanence. Un fil d’où pendent des chemises blanches traverse le plateau, déborde largement l’espace de la chambre. Sorte de fil ténu de la réalité, de rappel de la « condition » de fonctionnaire de l’orchestre… La lumière et les sons bougent selon des codes non réalistes,. Le plateau sonorisé, permet de travailler et de faire évoluer des sons en direct. Au fur et à mesure que le personnage perd pied, l’espace, la lumière et le son participent, de manière subtile et jamais illustrative, à cette déréalisation, à ces distorsions de notre perception. Ligne 9 Théâtre 33 rue Dombasle 93100 Montreuil. [email protected] L’auteur Patrick Süskind, Patrick Süskind est né à Ambach, près de Munich. Après des études d’Histoire et de Littérature à Munich et Aix-en-Provence, il devient scénariste pour la télévision. C’est à partir du milieu des années 80, avec La Contrebasse, et surtout avec Le Parfum, ses deux premiers textes publiés, qu’il devient un auteur mondialement connu. Patrick Süskind publie ensuite Le Pigeon, ainsi que des nouvelles : L’Histoire de Monsieur Sommer, Un combat et autres récits. Son dernier ouvrage : Sur l’amour et la mort est publié en 2006, après 10 ans de silence. Patrick Süskind n’est donc pas un auteur prolixe : en tout est pour tout six livres, tous traduits en français. En 1986, il refusa le prix du meilleur premier roman décerné par le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Volontairement totalement absent de la sphère médiatique, Patrick Süskind se refuse à tout commentaire sur son oeuvre et à tout interview. Solitaire et misanthrope comme ses personnages ? Peut-être tout simplement modeste et timide… L’interprète Hubertus Biermann Vit depuis 30 ans à Paris. Allemand de la Ruhr, famille d’ouvriers sans histoires. Evite l’usine. Jusqu’au bac, joue dans des groupes de rock et dans l’harmonie municipale que dirige son père. Découvre la contrebasse à 18 ans. Puis études de philosophie. Première rencontre avec les musiques improvisées, avant de faire des études de musique (contrebasse, composition). Contrebassiste dans diverses formations de jazz, de musique contemporaine ou improvisée, compositions pour le film, la radio. Longtemps pas intéressé par le théâtre. Pourtant, à Francfort, il se compose pour lui et sa contrebasse un solo de gestes sans un son musical. Découvre le théâtre en France au début des années 80 comme compositeur et musicien. Avant d’aborder, en tant qu’acteur, des pièces du répertoire, il a travaillé à la marge du théâtre, là où il rencontre d’autres arts – la poésie, la littérature, la danse, surtout avec Xavier Marchand avec lequel il travaillé sur les univers de Gertrude Stein, Kurt Schwitters, Sergueï Paradjanov ou Dylan Thomas. Au théâtre, il a travaillé entre autres sous la direction de Bernard Bloch, Jean-Paul Wenzel, Jean-Marie Patte, Christophe Huysman, André Engel, Daniel Jeanneteau, Alain Ollivier, Stéphane Olry, Patrick Sommier, Noël Casale ... En danse avec Fabienne Compet, Olivia Grandville, Alain Michard, Loïc Touzé, A la radio avec René Farabet (à L’ACR), Michel Sidoroff, Kate Mortley. Récemment, il a joué dans : Un voyage d’hiver de Stéphane Olry et Corine Miret. Ligne 9 Théâtre 33 rue Dombasle 93100 Montreuil. [email protected] La metteur en scène Natascha Rudolf Franco-allemande de la Sarre, elle fait des études d’allemand et de théâtre : formation de comédienne à l’Ecole Florent, licence d’Allemand et licence d’Etudes Théâtrales à l’Université Paris III. Comédienne pendant huit ans, elle travaille avec de jeunes compagnies, en France et en Allemagne. Après une expérience hors les murs avec des enfants en difficulté, elle décide de pratiquer le théâtre autrement et d’en faire un outil de partage et de rencontre pour aller vers des personnes qui ne pousseront jamais la porte d’un théâtre. Elle devient art-thérapeute diplômée de la faculté de Médecine - Paris V. Depuis, elle travaille à la fois comme art-thérapeute et comme metteur en scène. En 2001, elle crée la Compagnie Ligne 9 Théâtre, à Montreuil-sous-Bois. Mise en scène Elle monte des textes d’auteurs (Kroum, l’ectoplasme d’Hanokh Levin), ou La maison de Bernarda Alba de FG Lorca - un travail de théâtre militant avec des femmes du Secours Populaire. Souvent ses spectacles sont des créations originales à partir de matériaux divers. Ainsi elle a monté : De l’eau !, d’après des textes de Tchekhov, Lambeaux – Lumpen, d’après des textes de Brecht et des témoignages de clochards. À l’Ouest, une création sur la folie d’après Albert Londres, Charcot et des observations personnelles, notées lors d’un stage de six mois en hôpital psychiatrique ; Mes pieds sur la montagne, qu’est-ce que c’est froid, une création de théâtre militant d’après les témoignages de femmes migrantes du Secours Populaire ; La vie est facile, d’après les nouvelles de Rosa Liksom, une auteure finlandaise. Elle a également mis en scène, d’après des témoignages de personnes handicapées, la journée Réussites et Handicap, un spectacle commandé par le Secrétariat d’Etat au Ministère de l’emploi et de la solidarité. Art-thérapeute Elle travaille avec des publics, des institutions et des associations diverses : groupe de femmes migrantes et analphabètes du Secours Populaire. Elle dirige des ateliers thérapeutiques de pratique théâtrale avec des personnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer, dans une maison de retraite. Dans le passé, elle a travaillé avec des enfants et adolescents en grandes difficultés scolaire et comportementale, dans le cadre des classes spécialisées de l’Education Nationale et avec des adultes percevant le RMI, dans le cadre d’une formation financée par le Conseil Général de la Seine Saint-Denis. Elle a également mené des ateliers en direction d’adultes handicapés mentaux, dans un CAT, et des adultes psychotiques, dans un hôpital psychiatrique. Ligne 9 Théâtre 33 rue Dombasle 93100 Montreuil. [email protected] Lumières et scénographie Luc Jenny Ancien élève du Centre Universitaire International de Formation et de Recherches Dramatiques créé par Jack Lang et dirigé par Ricardo Basualdo, à Nancy, et de l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg dans la section régie. Depuis 1992 il consacre son travail à la création d’éclairages et de scénographies de lumière pour le spectacle vivant, des expositions, des événements éphémères et de la vidéo. Il est aussi régisseur général et directeur technique d’une compagnie de danse. Il travaille par ailleurs sur des projets personnels en photographie et fabrication d’objets lumineux. Pour le théâtre, la musique, l’opéra et la danse, Luc Jenny a créé les lumières de spectacles de Bernard Bloch, Michel Simonot, Zaza Disdier, Agnès Bourgeois, Roser Montllo et Brigitte Seth, Yann Le Gouic, Philippe Delaigue, Guy Coutance, Francis Huster, Yves Gasc et Laurent Terzieff, Jacques Quintard, Ruggero Raimondi, Kumpania Zelwer et Jean-Marc Zelwer. Il a été assistant à la mise en scène de Nicolas Joël pour l’opéra Faust et de Pier Luigi Pizzi pour Carmen au Palais omnisports de Bercy Luc Jenny a mis en lumière de nombreuses expositions et scénographies pour des musées et des galeries et en particulier pour la Fondation Cartier pour l’art contemporain: Il a collaboré à des créations video avec Aldo Lee, François Jenny et Jean-Christophe Lanquetin Son Stephane Seddoh Après des études Littéraires et artistiques, en cinéma et audiovisuel, Stéphane Seddoh se forme à la prise de son pour le cinéma. Il travaille plusieurs années comme Opérateur Son Studio tout en accompagnant un groupe de 9 musiciens : « l’Equipée Zion ». Il est régisseur son pour de nombreux festivals et évènements musicaux. Depuis 2004, il assure la régie son et son-video pour tous les spectacles accueillis au Théâtre de Saint Quentin-en-Yvelines. Ligne 9 Théâtre 33 rue Dombasle 93100 Montreuil. [email protected] Ligne 9 Théâtre 33 rue Dombasle 93100 Montreuil. [email protected]