Newsletter Patrick Neu 110906

« Je voulais faire quelque
chose que je n’aurais jamais
pu faire en France »
Patrick Neu
Patrick Neu est né en 1963. Il vit et travaille à Enchenberg.
Depuis les annnés 80, Patrick sculpte le cristal, la mie de pain, le plomb, la coquille d’oeuf ou la cire d’abeille.
Patrick, dans son atelier pékinois.
Ses oeuvres figurent notamment dans les collections du FRAC Alsace, du FRAC Lorraine, du FRAC des Pays de la
Loire, du musée d’Art Moderne et contemporain de Strasbourg et du Fonds national d’art contemporain.
« Je n’aurais jamais imaginé que .... »
« De l’encre, et du papier »
« je travaillerai un jour en Chine au son des cigales. Cela
me rappelle mon séjour à la Villa Médicis à Rome ... »
« J’ai
essayé de ne pas avoir trop d’idées avant de partir, afin de
pouvoir rester le plus disponible à ce qui arriverait sur place, par
souci d’imprégnation. Mais comme ce
séjour ne dure que trois mois, je me suis
quand même préparé un peu… j’ai
besoin de prendre le temps de sentir,
regarder, m’inspirer ».
« je suis arrivé ici avec quelques idées préconçues, en
particulier sur l’ambiance de la ville et sur les gens ; je
m’attendais à sentir le poids d’un ordre militaire et d’une
société sous surveillance. Or, ce que je ressens, c’est plutôt
un monde désordonné, qui grouille et où explose la
modernité ! »
« je suis sensible à la verdure de Pékin, aux jardins, aux
fleurs… et puis en même temps, il y fait gris, tout est
gris ».
« en été, Pékin est souvent baigné dans un brouillard chaud
et compact. La nuit, les bâtiments fantomatiques
disparaissent, semblent presque beaux. Si j’étais encore
peintre, j’aurais peint des gratte-ciels dans le brouillard.
Qui sait, peut-être que ce souvenir se retouvera dans une
oeuvre ? »
« mais ce que je savais avant de partir,
c’est que j’orienterai mes recherches vers
les supports et outils traditionnels de la
calligraphie et de la peinture chinoise :
l’encre, et le papier ».
Brumes pékinoises
Verre fumé, inspiré par un souvenir
1
« La Chine est une foule anonyme, rude et parfois brutale,
mais dès que se crée un contact personnel,
par le biais d’une rencontre ou d’un ami, alors tout change,
et on a l’impression d’entrer dans le cercle »
Un ami d’ami d’ami, que je ne connaissais même pas ...
« j’ai pu visiter des usines de papier et d’encre, où j’ai été très chaleureusement accueilli. Sans doute parce que je
venais de la part d’un ami d’ami d’ami, que je ne connaissais même pas… »
Maisons traditionnelles de l’Anhui
Le parfum de l’encre
Comme le cristal, l’encre est engendrée par le feu
Dans l’usine d’encre Hukaiwen, Patrick a retrouvé
l’ambiance familière d’une usine traditionnelle. Il
travaille depuis 2003 dans la plus ancienne cristallerie
de France, la Cristallerie Saint Louis, en Moselle, et a
été fasciné par les nombreuses similitudes entre la
cristallerie et l’usine d’encre :
« tout d’abord, l’ambiance de travail, studieuse, concentrée.
Ensuite, le rapport au temps, imposé par ces métiers
anciens, avec des longs délais de fabrication, et la
conservation jalouse d’une « moulotèque », bibliothèque des
moules ».
« A première vue,
l’encre, noire, peut
sembler l’inverse
du cristal. Mais les
deux matériaux
sont loin d’être
opposés, car tous
deux
sont
engendrés par le
feu ».
L’encre est mise dans des moules, puis sous presse
« j’ignorais que les
fabricants des bâtons
d’encre y ajoutaient des
herbes parfumées, aux
vertus curatives.
Ainsi, tout en préparant
son encre, l’artiste respire
un parfum de menthe ou
de musc afin de se
mettre dans l’état mental
approprié pour créer ».
La magie des secrets
« je n’ai pas cherché à
découvrir des secrets de
fabrication ».
« Comme pour les boules
de cristal, la formule ne
doit pas être dévoilée,
pour que les objets
conservent toute leur
magie et permettent de
rêver ».
Patrick réalise sa première feuille de papier chinois
Recettes de grands maîtres
« les maîtres m’ont livré quelques recettes
ancestrales : ne pas couper le papier à la
machine mais toujours à la main, le laisser
reposer plusieurs mois avant de l’utiliser, rajouter
quelques gouttes de vinaigres à mon encre … »
Yishu 8 - Tél : +86 10 6581 9058 - www.yishu-8.com
Contact Pékin : Laurence Guez - Tél : +86 10 6581 9058 - [email protected]
Contact Paris : Caroline Athuil - Tél : +33(0)1 4401 0911 - [email protected]
Cette aventure a été rendue possible grâce aux mécènes du
Prix Yishu 8 et aux fondateurs de l’Association Yishu 8.
Et au soutien de l’Ambassade de France en Chine
2